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Ministère de l'Industrie, de la Poste et des gw-gg-g- - _ Télécommunications PREFECTURE HAUTE-SAVOIE Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie) au-dessus de la Dranse de Thonon et de la RD 902 (visite du 9 octobre 1997) Etude réalisée dans le cadre de la mission de Service public du BRGM 97-H-313 octobre 1997 R 39714 l INTRimSI AU SItVICI Dl lA n*ll Ministère de l'Industrie, de la Poste et des gw-gg-g- - _ Télécommunications PREFECTURE HAUTE-SAVOIE Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie) au-dessus de la Dranse de Thonon et de la RD 902 (visite du 9 octobre 1997) Etude réalisée dans le cadre de la mission de Service public du BRGM 97-H-313 octobre 1997 R 39714 l INTRimSI AU SItVICI Dl lA n*ll

la RD - InfoTerreinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-39714-FR.pdf · de la visite Une écaille rocheuse faite des poudingues quatemaires de la Dranse, ... de la carte IGN (fig. 1) à l'aplomb

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Ministère de l'Industrie,de la Poste et des gw-gg-g- - _

Télécommunications PREFECTURE HAUTE-SAVOIE

Risques de déstabilisation d'unefalaiseà Reyvroz (Haute-Savoie)

au-dessus de la Dranse de Thonon et de la RD 902

(visite du 9 octobre 1997)

Etude réalisée dans le cadre de la mission de Service public du BRGM 97-H-313

octobre 1997R 39714

l INTRimSI AU SItVICI Dl lA n*ll

Ministère de l'Industrie,de la Poste et des gw-gg-g- - _

Télécommunications PREFECTURE HAUTE-SAVOIE

Risques de déstabilisation d'unefalaiseà Reyvroz (Haute-Savoie)

au-dessus de la Dranse de Thonon et de la RD 902

(visite du 9 octobre 1997)

Etude réalisée dans le cadre de la mission de Service public du BRGM 97-H-313

octobre 1997R 39714

l INTRimSI AU SItVICI Dl lA n*ll

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Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

Mots clés : Risques naturels, Mouvements de terrain. Chute de rochers, Reyvroz, Haute-Savoie, Préfecture, Protection Civile.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

BRGM (1997) -Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie) au-dessus de la Dranse-de-Thonon et de la RD 902 (visite du 9 octobre 1997). Rap. BRGMR39714, 15 p., lfig.,6ph.

© BRGM, 1997, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

Rapport BRGM R 39714

Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

Mots clés : Risques naturels, Mouvements de terrain. Chute de rochers, Reyvroz, Haute-Savoie, Préfecture, Protection Civile.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

BRGM (1997) -Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie) au-dessus de la Dranse-de-Thonon et de la RD 902 (visite du 9 octobre 1997). Rap. BRGMR39714, 15 p., lfig.,6ph.

© BRGM, 1997, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

Rapport BRGM R 39714

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Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

Synthèse

La Direction Départementale de la Protecfion Civile de la Haute-Savoie a demandé au

BRGM (SGR/RHA) d'intervenir, dans le cadre de sa mission de Service public, sur un siterocheux à Reyvroz (au sud de Thonon-les-Bains), au-dessus de la Dranse et de la RD 902,dès lors qu'avait été signalé par la commune, l'écartement d'une importante fissure.

L'examen géologique avait pour but de déceler un éventuel risque d'éboulement mettant en

péril les riverains et les usagers de la RD 902. La visite des lieux a été effectuée le9 octobre 1977 par J.C. Barféty, en présence de MM. Costa, maire de Reyvroz et L.Berthet, habitant.

Conclusion de la visite

Une écaille rocheuse faite des poudingues quatemaires de la Dranse, évaluée à 12-15 000 m^, est découpée par une fissure verticale de 50-60 m de côté environ et elle repose,selon un plan presque horizontal, sur un substratum de petits bancs dolomitiques, pliistendres, mais apparemment compact. Les témoins, placés vers 1950 sur le sommet de lafissure, en deux sites éloignés d'une quinzaine de mètres, indiquent en un point seulement,un écart de 2,7 cm apparu en 1996-1997. C'est le seul indice mesuré de mouvement. Lesautres observations en surface ou en pied de falaise n'apportent pas de vérificationsprobantes ; cependant, une vingtaine de mètres à l'est, en pied de paroi, des fissuressemblent récentes.

Il n'y a donc pas de signes laissant prévoir un éboulement à court terme, d'autant que l'écartenregistré sur im témoin n'est pas probant.

Il est donc recommandé vivement à la commune de placer de nouveaux repères, opérationqui sera suivie par un géologue et d'en faire le relevé quatre fois par an, dans un premiertemps.

Le découpage de la falaise par une fissure est très ancien, peut-être contemporain dustationnement du glacier würmien, et il ne semble pas pouvoir être réactivé par les séismesaffectant la Haute-Savoie, d'intensité relativement faible. Par contre, l'action de l'eau, dugel, peut progressivement détériorée la stabilité du massif.

Rapport BRGM R 39714

Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

Synthèse

La Direction Départementale de la Protecfion Civile de la Haute-Savoie a demandé au

BRGM (SGR/RHA) d'intervenir, dans le cadre de sa mission de Service public, sur un siterocheux à Reyvroz (au sud de Thonon-les-Bains), au-dessus de la Dranse et de la RD 902,dès lors qu'avait été signalé par la commune, l'écartement d'une importante fissure.

L'examen géologique avait pour but de déceler un éventuel risque d'éboulement mettant en

péril les riverains et les usagers de la RD 902. La visite des lieux a été effectuée le9 octobre 1977 par J.C. Barféty, en présence de MM. Costa, maire de Reyvroz et L.Berthet, habitant.

Conclusion de la visite

Une écaille rocheuse faite des poudingues quatemaires de la Dranse, évaluée à 12-15 000 m^, est découpée par une fissure verticale de 50-60 m de côté environ et elle repose,selon un plan presque horizontal, sur un substratum de petits bancs dolomitiques, pliistendres, mais apparemment compact. Les témoins, placés vers 1950 sur le sommet de lafissure, en deux sites éloignés d'une quinzaine de mètres, indiquent en un point seulement,un écart de 2,7 cm apparu en 1996-1997. C'est le seul indice mesuré de mouvement. Lesautres observations en surface ou en pied de falaise n'apportent pas de vérificationsprobantes ; cependant, une vingtaine de mètres à l'est, en pied de paroi, des fissuressemblent récentes.

Il n'y a donc pas de signes laissant prévoir un éboulement à court terme, d'autant que l'écartenregistré sur im témoin n'est pas probant.

Il est donc recommandé vivement à la commune de placer de nouveaux repères, opérationqui sera suivie par un géologue et d'en faire le relevé quatre fois par an, dans un premiertemps.

Le découpage de la falaise par une fissure est très ancien, peut-être contemporain dustationnement du glacier würmien, et il ne semble pas pouvoir être réactivé par les séismesaffectant la Haute-Savoie, d'intensité relativement faible. Par contre, l'action de l'eau, dugel, peut progressivement détériorée la stabilité du massif.

Rapport BRGM R 39714

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Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

Sommaire

1. Localisation et objet de la visite 7

2. Contexte géologique et relevés des désordres 9

3. Risques potentiels et recommandations 13

Conclusion 15

Liste des illustrations

Fig. 1 - Plan de localisation à 1/25 000 6

Ph. 1 - Vue générale depuis la RD902, en rive droite de la Dranse : fissure verticaleséparant une barre rocheuse (poudingues), vue vers le sud 8

Ph. 2 - Prolongement de la fissure à la surface du plateau, vue vers le nord 8

Ph. 3 - Vue en surface de la fissure - noter le gros bloc de granite, coincé entête de crevasse 10

Ph. 4 - Vue de détail des deux témoins décollés : E = 2,7 cm 10

Ph. 5 - Vue de la fissure principale à sa base, près du substratum dolomitique(couverture d'éboulis au pied de la fissure) 12

Ph. 6 - Vue sur 2 fissures récentes situées à une vingtaine de mètres à l'estde la crevasse principale 12

Rapport BRGM R 39714

Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

Sommaire

1. Localisation et objet de la visite 7

2. Contexte géologique et relevés des désordres 9

3. Risques potentiels et recommandations 13

Conclusion 15

Liste des illustrations

Fig. 1 - Plan de localisation à 1/25 000 6

Ph. 1 - Vue générale depuis la RD902, en rive droite de la Dranse : fissure verticaleséparant une barre rocheuse (poudingues), vue vers le sud 8

Ph. 2 - Prolongement de la fissure à la surface du plateau, vue vers le nord 8

Ph. 3 - Vue en surface de la fissure - noter le gros bloc de granite, coincé entête de crevasse 10

Ph. 4 - Vue de détail des deux témoins décollés : E = 2,7 cm 10

Ph. 5 - Vue de la fissure principale à sa base, près du substratum dolomitique(couverture d'éboulis au pied de la fissure) 12

Ph. 6 - Vue sur 2 fissures récentes situées à une vingtaine de mètres à l'estde la crevasse principale 12

Rapport BRGM R 39714

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Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

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O 250

Fig. 1 - Pian de localisation à 1/25 000.

6 Rapport BRGM R 39714

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Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

1 . Localisation et objet de la visite

La commune de Reyvroz (Haute-Savoie), située à une dizaine de kilomètres au SSE de

Thonon-les-Bains, est bordée au nord, le long de la Dranse et en rive gauche, pard'importantes falaises de poudingues, toutes de 50 à 80 m. En contrebas, mais en rivedroite de la Dranse, la RD 902, Thonon-Morzine, est dominée par les mêmes falaises.

Depuis plusieurs dizaines d'années (aimées 1950 environ), une fissure remarquable,découpant une volumineuse écaille de rochers, a attiré l'attention des riverains et des

services de l'Equipement, qui avaient alors posé une série de trois témoins métalliques (fersà béton et placage de ciment) sur le haut de la fissure afm de repérer d'éventuelsmouvements. Selon les renseignements foumis par la Direction de la voirie et des

transports de la Haute-Savoie, arrondissement de Thonon (Conseil général), ces témoinsont été surveillés jusque dans les années 1960, sans que des déplacements aient été relevés.Par contre, durant le printemps 1 997, un habitant de Reyvroz, Lucien Berthet, habitué dusite, a constaté un écart de plusieurs centimètres qui n'existait pas auparavant.

Il devenait, dès lors, indispensable de contrôler cette observation et d'en connaître lescauses. De là se posait la question de la stabilité des masses rocheuses impliquées.

Grâce aux renseignements foumis par la Direction de la voirie de Thonon (MM. Benoist et

Cosne) et la présence sur le terrain de M. Costa, maire de Reyvroz et de R.L. Berthet, lavisite du site a été réalisée le 9 octobre 1997 par J.C. Barféty.

Par rapport au chef-lieu de la commune, les désordres constatés se situent près du lieu-dit"Chéresson", en contrebas du point coté 593 de la carte IGN (fig. 1) à l'aplomb d'unenouvelle ligne EDF-HT.

Rapport BRGM R 39714

Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

1 . Localisation et objet de la visite

La commune de Reyvroz (Haute-Savoie), située à une dizaine de kilomètres au SSE de

Thonon-les-Bains, est bordée au nord, le long de la Dranse et en rive gauche, pard'importantes falaises de poudingues, toutes de 50 à 80 m. En contrebas, mais en rivedroite de la Dranse, la RD 902, Thonon-Morzine, est dominée par les mêmes falaises.

Depuis plusieurs dizaines d'années (aimées 1950 environ), une fissure remarquable,découpant une volumineuse écaille de rochers, a attiré l'attention des riverains et des

services de l'Equipement, qui avaient alors posé une série de trois témoins métalliques (fersà béton et placage de ciment) sur le haut de la fissure afm de repérer d'éventuelsmouvements. Selon les renseignements foumis par la Direction de la voirie et des

transports de la Haute-Savoie, arrondissement de Thonon (Conseil général), ces témoinsont été surveillés jusque dans les années 1960, sans que des déplacements aient été relevés.Par contre, durant le printemps 1 997, un habitant de Reyvroz, Lucien Berthet, habitué dusite, a constaté un écart de plusieurs centimètres qui n'existait pas auparavant.

Il devenait, dès lors, indispensable de contrôler cette observation et d'en connaître lescauses. De là se posait la question de la stabilité des masses rocheuses impliquées.

Grâce aux renseignements foumis par la Direction de la voirie de Thonon (MM. Benoist et

Cosne) et la présence sur le terrain de M. Costa, maire de Reyvroz et de R.L. Berthet, lavisite du site a été réalisée le 9 octobre 1997 par J.C. Barféty.

Par rapport au chef-lieu de la commune, les désordres constatés se situent près du lieu-dit"Chéresson", en contrebas du point coté 593 de la carte IGN (fig. 1) à l'aplomb d'unenouvelle ligne EDF-HT.

Rapport BRGM R 39714

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Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

Ph. 1 - Vue générale depuisla RD 902, en rive droite

de la Drame) : ßssureverticale séparant une

barre rocheuse(poudingues)

vue vers le sud.

Ph. 2 - Prolongement de la fissureà la surface du plateau, vue versle nord (on ne relève aucun indicede mouvement récent).

8 Rapport BRGM R 39714

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Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

2. Contexte géologique et relevés des désordres

L'ossature du plateau de Reyvroz est faite par l'épaisse carapace (50 à 1 00 m) dite des

"Poudingues de la Dranse" donnant de hautes falaises assez continues de Thonon à Bioge.

C'est un conglomérat résultant de l'alluvionnement d'un ancien cours de la Dranse existantentre la glaciation du Riss et celle du Wiirm. Ces dépôts datent donc de plusieurs dizainesde milliers d'années et sont constitués de galets centimétriques à pluridécimétriques, biencimentés et massifs. Le glacier du Wiirm les a recouvert et a déposé de nombreux blocs,souvent encore visibles à la surface du plateau : blocs erratiques de granite (dontl'exploitation a pu être active et dont on repère encore des vestiges = bloc portant les tracesd'un découpage artisanal, à quelques pas de la crevasse étudiée).

Cette formation quatemaire repose sur im substratum dolomitique que l'on observe bien à

la base des falaises, au droit de la fissure. 11 s'agit de petits bancs clairs (gris à blonds) de

dolomies inclinées avec un très faible pendage vers l'amont. C'est le Trias supérieur des

géologues, ici relativement imperméable par rapport aux conglomérats susjacents ; onrelève en plusieurs points, des venues d'eau dans le talus d'éboulis bordant le pied des

falaises. L'inclinaison de l'interface poudingues/dolomies est très faible, légèrement vers

l'aval.

La fissure observée (ph. 1) recoupe toute la falaise de poudingues, soit sur 50-60 m de hautenviron jusqu'aux dolomies, où elle ne semble pas pénétrer ; cependant, la présence de terreet d'éboulis nuit à l'observation et on ne peut affirmer si la fissure se poursuit en profondeurou non. Sur toute sa hauteur, la fissure conserve une ouverture à peu près constante, soitune à quelques dizaines de centimètres ; il ne paraît pas y avoir de décalage vertical, ce quilaisse supposer que le substra dolomitique n'est pas impliqué dans le mouvement. Sur leplateau, la fissure, élargie par l'érosion sur plusieurs mètres, se développe sur 50-60 m de

longueur, rectiligne et orientée à peu près N-S (ph. 2). Lc fait remarquable est la relativeabondance de blocs de granite, d'origine glaciaire, coincés entre les lèvres de la crevasse ;

certains ont un volume de plusieurs mètres cubes. Soit, leur présence résulte d'un essai de

comblement par l'homme à l'époque historique, soit ils ont été déposés là par les glaces ; en

ce cas, la fissure est très ancienne, datant de l'époque où la masse du glacier pouvaitdéstabiliser les conglomérats sous-jacents, en porte-à-faux le long des rives de la Dranse,déjà largement encaissée sur son cours actuel.

L'épaisseur de la tranche de poudingue découpée par la fissure varie de 1 à 10 m ; unemoyenne de 5 m paraît raisonnable. Cela donne un volume de l'écaille rocheuse évalué à

une quinzaine de milliers de mètres cubes.

Rapport BRGM R 39714

Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

2. Contexte géologique et relevés des désordres

L'ossature du plateau de Reyvroz est faite par l'épaisse carapace (50 à 1 00 m) dite des

"Poudingues de la Dranse" donnant de hautes falaises assez continues de Thonon à Bioge.

C'est un conglomérat résultant de l'alluvionnement d'un ancien cours de la Dranse existantentre la glaciation du Riss et celle du Wiirm. Ces dépôts datent donc de plusieurs dizainesde milliers d'années et sont constitués de galets centimétriques à pluridécimétriques, biencimentés et massifs. Le glacier du Wiirm les a recouvert et a déposé de nombreux blocs,souvent encore visibles à la surface du plateau : blocs erratiques de granite (dontl'exploitation a pu être active et dont on repère encore des vestiges = bloc portant les tracesd'un découpage artisanal, à quelques pas de la crevasse étudiée).

Cette formation quatemaire repose sur im substratum dolomitique que l'on observe bien à

la base des falaises, au droit de la fissure. 11 s'agit de petits bancs clairs (gris à blonds) de

dolomies inclinées avec un très faible pendage vers l'amont. C'est le Trias supérieur des

géologues, ici relativement imperméable par rapport aux conglomérats susjacents ; onrelève en plusieurs points, des venues d'eau dans le talus d'éboulis bordant le pied des

falaises. L'inclinaison de l'interface poudingues/dolomies est très faible, légèrement vers

l'aval.

La fissure observée (ph. 1) recoupe toute la falaise de poudingues, soit sur 50-60 m de hautenviron jusqu'aux dolomies, où elle ne semble pas pénétrer ; cependant, la présence de terreet d'éboulis nuit à l'observation et on ne peut affirmer si la fissure se poursuit en profondeurou non. Sur toute sa hauteur, la fissure conserve une ouverture à peu près constante, soitune à quelques dizaines de centimètres ; il ne paraît pas y avoir de décalage vertical, ce quilaisse supposer que le substra dolomitique n'est pas impliqué dans le mouvement. Sur leplateau, la fissure, élargie par l'érosion sur plusieurs mètres, se développe sur 50-60 m de

longueur, rectiligne et orientée à peu près N-S (ph. 2). Lc fait remarquable est la relativeabondance de blocs de granite, d'origine glaciaire, coincés entre les lèvres de la crevasse ;

certains ont un volume de plusieurs mètres cubes. Soit, leur présence résulte d'un essai de

comblement par l'homme à l'époque historique, soit ils ont été déposés là par les glaces ; en

ce cas, la fissure est très ancienne, datant de l'époque où la masse du glacier pouvaitdéstabiliser les conglomérats sous-jacents, en porte-à-faux le long des rives de la Dranse,déjà largement encaissée sur son cours actuel.

L'épaisseur de la tranche de poudingue découpée par la fissure varie de 1 à 10 m ; unemoyenne de 5 m paraît raisonnable. Cela donne un volume de l'écaille rocheuse évalué à

une quinzaine de milliers de mètres cubes.

Rapport BRGM R 39714

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Risques de déstabilisation d'une fa/aise à Reyvroz (Haute-Savoie)

Ph. 3 - Vue en surface de ¡a fissure -noter le gros bloc de granite,

coincé en tête de crevasseen 1 - position des 2 témoins.

rocher côté W

Ph. 4 - Vue de détail des deux témoins décollés ; E' — 2,7 m .1 0 Rapport BRGM R 39714

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Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

Le pied de l'écaille est excavé car l'érosion (ph. 5) est plus active et la perméabilitédifférente dans les petits bancs dolomitiques sous-jacents. Cela permet le décollement de

petites lames de poudingues dormant un aspect ruiniforme. Cette érosion active est facilitéepar la présence d'eau, drainée par la fissure elle-même et circulant le long de l'interfacepoudingue-dolomie.

Quelques dizaines de mètres à l'est de la fissure principale, nous avons observé la présencede deux autres lignes de fi-actures recoupant toute la masse des conglomérats. Leurouverture est faible, de l'ordre du centimètre (ph. 6), mais elles paraissent très recentes :

cassure claire, tapis végétal et couvert de mousse interrompus.

A la surface du plateau, mais assez loin du rebord de falaise, un alignement de deuxentormoirs d'effondrement se situe approximativement dans le prolongement de ces

fissures. Aux dires de Lucien Berthet, ces excavations, visibles dans le tapis végétalseulement, se seraient approfondies ces demières années.

Relevé des témoins

Trois fers à béton ont été disposés sur la crevasse au niveau du plateau sommital : deuxcôte à côte vers le sud, le troixième, une quinzaine de mètres au nord (côté Dranse, ph. 5).Ces fers ont une longueur métrique et sont relativement minces et souples ; de plus, il s'agitpour chacun d'une tige unique enfoncée dans le massif en place, tandis que le repèrehomologue est un simple enduit de ciment (localement décollé). La mesure de déplacement(ph. 3 et 4) est donc difficile : actuellement on peut noter un écart (horizontal) de 2,7 cm,écart n'existant pas en 1996, selon le témoignage de L. Berthet, familier des lieux.

Le troisième témoin n'indique aucun déplacement.

En surface et sur les bords de la crevasse, on n'observe pas d'indices de mouvement dans letapis végétal ou le couvert de terre et d'éboulis, nulle part découpés. Sur les blocs de graniteenchâssés dans la fissure, on ne relève pas de trace d'enfoncement récent.

Rapport BRGM R 39714 11

Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

Le pied de l'écaille est excavé car l'érosion (ph. 5) est plus active et la perméabilitédifférente dans les petits bancs dolomitiques sous-jacents. Cela permet le décollement de

petites lames de poudingues dormant un aspect ruiniforme. Cette érosion active est facilitéepar la présence d'eau, drainée par la fissure elle-même et circulant le long de l'interfacepoudingue-dolomie.

Quelques dizaines de mètres à l'est de la fissure principale, nous avons observé la présencede deux autres lignes de fi-actures recoupant toute la masse des conglomérats. Leurouverture est faible, de l'ordre du centimètre (ph. 6), mais elles paraissent très recentes :

cassure claire, tapis végétal et couvert de mousse interrompus.

A la surface du plateau, mais assez loin du rebord de falaise, un alignement de deuxentormoirs d'effondrement se situe approximativement dans le prolongement de ces

fissures. Aux dires de Lucien Berthet, ces excavations, visibles dans le tapis végétalseulement, se seraient approfondies ces demières années.

Relevé des témoins

Trois fers à béton ont été disposés sur la crevasse au niveau du plateau sommital : deuxcôte à côte vers le sud, le troixième, une quinzaine de mètres au nord (côté Dranse, ph. 5).Ces fers ont une longueur métrique et sont relativement minces et souples ; de plus, il s'agitpour chacun d'une tige unique enfoncée dans le massif en place, tandis que le repèrehomologue est un simple enduit de ciment (localement décollé). La mesure de déplacement(ph. 3 et 4) est donc difficile : actuellement on peut noter un écart (horizontal) de 2,7 cm,écart n'existant pas en 1996, selon le témoignage de L. Berthet, familier des lieux.

Le troisième témoin n'indique aucun déplacement.

En surface et sur les bords de la crevasse, on n'observe pas d'indices de mouvement dans letapis végétal ou le couvert de terre et d'éboulis, nulle part découpés. Sur les blocs de graniteenchâssés dans la fissure, on ne relève pas de trace d'enfoncement récent.

Rapport BRGM R 39714 11

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Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

Ph. 5 - Vue de la fissureprincipale à sa base :

près du substratumdolomitique (couverture

d'éboulis au pied de la fissure).

excavation en pied de I écaille

ebouhs

recouvrant la dolomie

Ph. 6 - Vue sur 2 fissures récentessituées à une vingtaine de mètresà lfest de la crevasse principale.

12 Rapport BRGM R 39714

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Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

3. Risques potentiels et recommandations

Le contexte géologique du site de Chéresson et les observations de terrain effectuéesindiquent que le risque d'effondrement du pan rocheux est possible à terme étant dormel'importance de la masse découpée et son individualisation par rapport au substratum dontle comportement mécanique est différent.

L'existence de cette discontinuité majeure (fissure) est ancienne ou très ancienne, datantpeut-être de la demière glaciation ; elle a été acquise brutalement par glissement sur le toitdes dolomies et n'aurait pas évolué, si ce n'est très récemment, en 1996-1997.

Les éléments recueillis actuellement sur le terrain ne sont pas suffisants pour caractériser lerisque à court terme ; cependant l'apparition (?) de fissures à l'arrière de l'écaille doit inciterà la vigilence. Nous recommandons la pose de nouveaux témoins sur la grande fissure et

sur ces demières, en surface et au pied du massif. Ces repères seront normalisés et placéssur les conseils d'un géologue = barres métalliques à section carré centimétrique, scellésface à face sur les fissiu-es, après perforation suffisante de la roche. Sept à huit témoinsseront nécessaires. Ce travail peut être réalisé soit par une entreprise compétente, soit par lacommune.

Afin d'avoir des indications précises et rapides sur un mouvement éventuel du massif, ilsera nécessaire de relever ces témoins dans un premier temps, quatre fois par an, soitchaque trimestre, à date régulière.

Après enquête effectuée auprès des services compétents (laboratoire Sismalp, Saint-Martin-d'Hères, Isère), il n'y a pas eu, ces demières aimées, de séïsmes avec une magnitudesuffisante capable de provoquer une déstabilisation des terrains : séisme d'Ivoire (1994),Martigny (mars 1996), Buet (septembre 1996) tous de magnitude 2 à 3, en août 1968, leséisme d'Abondance a atteint 4,5 à 5. Le séisme d'Annecy (15 juillet 1996) avait unemagnitude de 5,3 ; on n'a relevé aucim indice sur les terrains de désordres imputables, aveccertitude, à celui-ci.

De façon générale - jusqu'à présent - les séïsmes des Alpes ne sont pas de magnitudesuffisante pour provoquer des désordres, tels qu'éboulements, fissurations de falaise,crevasses au sol ...

Rapport BRGM R 39714 13

Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

3. Risques potentiels et recommandations

Le contexte géologique du site de Chéresson et les observations de terrain effectuéesindiquent que le risque d'effondrement du pan rocheux est possible à terme étant dormel'importance de la masse découpée et son individualisation par rapport au substratum dontle comportement mécanique est différent.

L'existence de cette discontinuité majeure (fissure) est ancienne ou très ancienne, datantpeut-être de la demière glaciation ; elle a été acquise brutalement par glissement sur le toitdes dolomies et n'aurait pas évolué, si ce n'est très récemment, en 1996-1997.

Les éléments recueillis actuellement sur le terrain ne sont pas suffisants pour caractériser lerisque à court terme ; cependant l'apparition (?) de fissures à l'arrière de l'écaille doit inciterà la vigilence. Nous recommandons la pose de nouveaux témoins sur la grande fissure et

sur ces demières, en surface et au pied du massif. Ces repères seront normalisés et placéssur les conseils d'un géologue = barres métalliques à section carré centimétrique, scellésface à face sur les fissiu-es, après perforation suffisante de la roche. Sept à huit témoinsseront nécessaires. Ce travail peut être réalisé soit par une entreprise compétente, soit par lacommune.

Afin d'avoir des indications précises et rapides sur un mouvement éventuel du massif, ilsera nécessaire de relever ces témoins dans un premier temps, quatre fois par an, soitchaque trimestre, à date régulière.

Après enquête effectuée auprès des services compétents (laboratoire Sismalp, Saint-Martin-d'Hères, Isère), il n'y a pas eu, ces demières aimées, de séïsmes avec une magnitudesuffisante capable de provoquer une déstabilisation des terrains : séisme d'Ivoire (1994),Martigny (mars 1996), Buet (septembre 1996) tous de magnitude 2 à 3, en août 1968, leséisme d'Abondance a atteint 4,5 à 5. Le séisme d'Annecy (15 juillet 1996) avait unemagnitude de 5,3 ; on n'a relevé aucim indice sur les terrains de désordres imputables, aveccertitude, à celui-ci.

De façon générale - jusqu'à présent - les séïsmes des Alpes ne sont pas de magnitudesuffisante pour provoquer des désordres, tels qu'éboulements, fissurations de falaise,crevasses au sol ...

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Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

Conclusion

Au vu des observafions sur le terrain à Chéresson, il ne paraît pas y avoir d'indices à très

court terme d'un effondrement - tout ou partie - de l'écaille rocheuse. Cependant, il est

indispensable de la surveiller régulièrement par im relevé périodique de témoins qui seront

disposés selon des règles définies. Ce service peut être effectué par la commune, sur les

conseils d'un géologue. Il sera possible dès lors, de préciser un diagnostic de stabilité.

Rapport BRGM R 39714 15

Risques de déstabilisation d'une falaise à Reyvroz (Haute-Savoie)

Conclusion

Au vu des observafions sur le terrain à Chéresson, il ne paraît pas y avoir d'indices à très

court terme d'un effondrement - tout ou partie - de l'écaille rocheuse. Cependant, il est

indispensable de la surveiller régulièrement par im relevé périodique de témoins qui seront

disposés selon des règles définies. Ce service peut être effectué par la commune, sur les

conseils d'un géologue. Il sera possible dès lors, de préciser un diagnostic de stabilité.

Rapport BRGM R 39714 15