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BATI METIERS LA REVUE DES BÂTISSEURS www.ffbatiment.fr NUMÉRO 17 DÉCEMBRE 2009 FINITIONS/AMÉNAGEMENT F FIN NI ITION NS/ / A AMÉNAGEME ENT LES CARREAUX GRAND FORMAT GRAND TÉMOIN Alain Maugard « Qualification : le sens de l’Histoire » GROS ŒUVRE/ STRUCTURE La démolition est morte, vive la déconstruction ! ENVELOPPE Étanchéité photovoltaïque ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES Équipements performants pour un bâtiment HQE ® DOSSIER La perméabilité à l’air des bâtiments

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BATIMETIERSLA REVUE DES BÂTISSEURSw

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NUMÉRO 17 DÉCEMBRE 2009

FINITIONS/AMÉNAGEMENTFFINNIITIONNS//AAMÉNAGEMEENT

LES CARREAUX GRAND FORMAT

GRAND TÉMOIN Alain Maugard « Qualification : le sens de l’Histoire »

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

La démolition est morte, vive la déconstruction !

ENVELOPPE

Étanchéité photovoltaïque

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUESÉquipements performants pour un bâtiment HQE ®

DOSSIERLa perméabilité à l’air des bâtiments

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L’ACTUALITÉ 4

Olympiades des métiers : sept médailles pour le bâtiment • La FFB lance « Les pros de la performance énergétique » • Cité Bâtisseur : coup d’envoi prometteur à Lyon

GRAND TÉMOIN 10

Alain Maugard : la qualification, c’est le sens de l’Histoire

INNOVATION 54

Fondations thermo-actives : la théorie confirmée par la pratique

FORMATION 56

Nouvel outil de prévention pour les salariés du gros œuvre • FEEBat : création d’un module «tertiaire»

NORMALISATION 57

Faites-vous la différence entre DTU, CPT et CCTG ? • DTU publiés depuis le 1er octobre 2008 ou en préparation

RÉGLEMENTATION 58

Diagnostic accessibilité : une obligation légale

ENVIRONNEMENT 60

Bilan Carbone® : mesurer son empreinte environnementale • Le label BBC : anticiper le futur ! •Metz : un parti pris environnemental à l’échelle d’un quartier

LA PAROLE À 64

Dominique Florio « Le désamiantage : une activité sous tension »

S O M M A I R EB ÂT I M É T I E R S • R E V U E T R I M E S T R I E L L E • N U M É R O 1 7 • D É C E M B R E 2 0 0 9

MÉTIERS

GROS ŒUVRE/ STRUCTURE

14

BPE : mieux garantir la qualité à la livraison 13La démolition est morte, vive la déconstruction ! 14Prédalles suspendues : vers de nouvelles règles de mise en œuvre 16Bois et béton : l’union fait la performance 17Béton : prescription des classes d’exposition 19Échafaudages : des préconisations supplémentaires pour les sytèmes antichute 19

Versailles : l’or et le plomb d’une couverture grand siècle 21Étanchéité photovoltaïque : les entrepreneurs s’engagent, la profession s’organise 22Fiche pathologie : infiltrations par la liaison fenêtre-gros œuvre des bâtiments 25Couvertures métalliques : prévenir la condensation 26Couverture : un DTU pour les ardoises en fibres-ciment 27Vitrage de protection : un nouveau guide 27Rénovation : le cas d’espèce des façades en plâtre parisien 28Le marquage CE des portes et fenêtres bientôt obligatoire 28

Planchers chauffants à eau chaude : quelques règles d’installation 31Équipements performants pour un bâtiment tertiaire certifié HQE ® 32Installations de chauffage : du bon usage du désembouage 34PAC : installation en relève de chaudière 36Salles de bains : nouvelles règles pour les installations électriques 37Installations gaz : les raccords à sertir en cuivre 38Monoxyde de carbone : prévenir les intoxications 38

Entreprise de peinture : quand l’environnement devient un acte de management 41Les carreaux grand format rentrent dans le rang 42Étude comparative : peintures pour le blocage des fonds 44Fiche accessibilité : les escaliers 45Systèmes de doublage : perméabilité à l’air et isolation, le nouvel enjeu 46 Stratifiés posés flottants : création d’un CPT 47

ENVELOPPE

22

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

32

FINITIONS/ AMÉNAGEMENT

42

É D I T O R I A L

Place aux pros !

Tous les visiteurs de Batimat ont

été frappés par la « vague verte» qui a touché une majorité

d’exposants. Basse consommation d’énergie et photovoltaïque intégré à l’enveloppe ont été omniprésents. La Fédération française du bâtiment n’était pas en reste. L’espace sur lequel, six jours durant, elle a accueilli des milliers d’adhérents, de prospects et de partenaires, était placé sous le signe des « pros de la performance énergétique » qui constituent la réponse de la FFB aux enjeux énergétiques du Grenelle de l’environnement.Des pros qui conseillent leurs clients et préconisent des travaux compatibles avec leur budget et les objectifs ambitieux du « facteur 4 » !Des pros qui réalisent des travaux de qualité et s’engagent sur la performance énergétique conventionnelle !Des pros qui donnent à leurs clients des conseils de bonne utilisation de leur bien rénové et leur proposent un suivi dans le temps !À ceux-là comme à tous les autres, notre grand témoin, le nouveau président de Qualibat, fait partager sa conviction que la performance des ouvrages est notre challenge et que les exigences de nos clients en la matière sont légitimes et incontournables.Plus de service au client, plus de compétences dans l’entreprise, plus de transversalité entre corps d’état, plus de performance globale de l’ouvrage, autant de rêves anciens que nous avons aujourd’hui l’occasion de réaliser. Une occasion à ne pas manquer, une chance historique pour le bâtiment et pour ses métiers !

JEAN-PIERRE ROCHEVICE-PRÉSIDENT DE LA FFB, DÉLÉGUÉ À L’INFORMATION ET À LA COMMUNICATION

DOSSIER 48

PERMÉABILITÉ À L’AIR UN POINT CLÉ DU BÂTIMENT BASSE CONSOMMATION

ZOOM CHANTIER 62

La maison du savoir-faire thermique

1 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 20094

L ’ A C T U A L I T É

Identifier les signes de qualité pour mieux les utiliser Que l’on soit maître d’ouvrage ou professionnel de la construction, comment s’y repérer parmi les nombreux signes de qualité existants ? C’est pour répondre à cette question et accompagner les entreprises, maîtres d’œuvre et leurs clients qu’un inventaire des signes de qualité ainsi que deux plaquettes – Valoriser la qualité des compétences et Valoriser la qualité des bâtiments – ont été réalisés. Disponibles en ligne sur le site de l’AQC, ils seront prochainement complétés par un guide pratique des signes de qualité, qui détaillera les différents critères de choix (champ d’application, crédibilité de l’organisme qui délivre le signe, modalités d’attribution, etc.). De même, un moteur de recherche permettra d’identifier les signes de qualité correspondant aux besoins définis par l’utilisateur, puis de les comparer. Ces deux outils seront mis en ligne en janvier prochain.Pour en savoir plus :www.qualiteconstruction.com

Bientôt un outil pour évaluer le bilan carbone des bâtiments Un groupe de travail, piloté par l’Ademe et comprenant notamment le CSTB, les industriels, les grands groupes de construction et la FFB, travaille actuellement à une adaptation au bâtiment de la méthode d’évaluation du bilan carbone, développée par l’Ademe qui s’applique déjà aux entreprises. Selon les premières constatations, les émissions en carbone d’un bâtiment dépendent très peu du chantier de construction – énergie grise des matériaux mis en œuvre, consommation en énergie… – mais en majorité des déplacements des occupants, soit pour rallier leur lieu de travail s’il s’agit d’un bâtiment tertiaire, soit pour rayonner autour de leur domicile dans le cas du logement. En leur permettant de calculer le futur bilan carbone des bâtiments, la méthode spécifique qui naîtra des travaux en cours sera donc un outil d’aide à la décision précieux pour les urbanistes et les maîtres d’œuvre.

OLYMPIADES DES MÉTIERSSept médailles pour le bâtiment

Pour leur 40e édition, les Olympiades des métiers se

sont déroulées du 1er au 6 sep-tembre dernier à Calgary, au Canada. 1 000 candidats, tous âgés de moins de 23 ans et venus de 51 pays, participaient cette année au concours dans près de 50 disciplines. Les épreuves se sont disputées pendant quatre jours dans l’enceinte du Stam-pede Grandstand, le stade de la ville, sous le regard de plus de 100 000 visiteurs venus de tous les continents. À l’issue des

épreuves, l’équipe de France, qui comptait 44 candidats, a remporté sept médailles, dont deux d’or : en plâtrerie construc-tion sèche, un métier qui faisait

son retour aux Olympiades (voir ci-contre), et en installation électrique. Prochain rendez-vous en octobre 2011 à Lon-dres !

LE PALMARÈS

DU PÔLE BÂTIMENT

• Médailles d’or : Jean-Baptiste Bevand (plâtrerie et construc-tion sèche – Pinard, Loire-Atlan-tique) ; Jérémy Levêque (instal-lation électrique – Jannelec, Orne).• Médailles de bronze : Ludovic Durel (peinture et décoration – Durel Aimé, Puy-de-Dôme) ; Jonathan Griffin (taille de pierre – Roc, Loiret) ; Marc Linotte (ferblantier-couvreur – JM Toi-tures, Rhône).• Diplômes d’honneur : Jérôme Bellet (ébénisterie – Bruno Maruizza, Vendée) ; Adrien Debrosses (charpente – Ludovic Arnauld, Gironde) ; Stephen Machabert (carrelage – Macha-bert, Loire) ; Jack Malinge (maçonnerie – Bellanger, Indre-et-Loire) ; Sébastien Mazzariol (menuiserie – Raimbault, Gironde) ; Philippe Poittevin (plomberie – Beaufils, Oise). �

NOMENCLATURE QUALIBAT Les nouveautés 2010

Comme il le fait régulière-ment pour coller à l’évolu-

tion du marché et des tech-niques, qui s’est accélérée dans la période récente, Qualibat pu bliera début 2010 une nomenclature révisée de ses qualifications. Elle accueillera plusieurs nouvelles qualifica-tions : Travaux d’accessibilité de logements ; Fourniture et pose de menuiseries extérieures, tous matériaux ; Système d’étanchéité

sous carrelage, ainsi qu’un ensemble de qualifications dédiées à la construction en bois massif empilé. D’autres projets sont à l’étude, comme par exem-ple la création d’une nouvelle famille (la huitième) centrée sur la performance énergétique ; la transformation de la famille sept (Autres spécialités) pour la dédier aux travaux d’offre glo-bale ; ou encore la création d’un dispositif concernant le photo-

voltaïque intégré. Enfin, d’im-portants changements seront apportés dans les rubriques Charpente bois, Menuiserie bois, Revêtement de sols et Vitrerie. Bâtimétiers reviendra en détail sur ces changements et nouveautés dans le courant de 2010. �

POUR EN SAVOIR PLUS

www.qualibat.com

COMPÉTITION EN PLÂTERIEGuillaume Suteau, expert international en plâtrerie et construction sèche, responsable de l’Institut supérieur des métiers du plâtre

« Faute d’un nombre suffisant de candidats, la compétition en

plâtrerie avait été supprimée en 2005. Pour la France, il n’était

pas pensable de s’en tenir là, alors, in extremis, une démonstra-

tion a été organisée hors compétition à Helsinki, centrée sur des

applications plus actuelles que le traînage de moulure, notamment

la plaque de plâtre. Une compétition en « présentation par le pays

hôte » a pu être organisée au Japon en 2007, permettant de mettre

au point le contenu de l’épreuve (quatre modules). Grâce à ces

efforts, six pays (Corée du Sud, France, Irlande, Japon, Suisse

et Taïwan) ont pu concourir cette année en « démonstration

officielle » à Calgary. Pour participer pleinement à Londres en 2011,

deux pays supplémentaires au minimum devront se présenter. Des

contacts prometteurs ont déja été pris, notamment avec le Canada,

l’Australie et le Royaume-Uni. »

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L ’ A C T U A L I T É

AGENDA

DU 1ER AU 4 DÉCEMBRE 2009 Pollutec horizons, Paris-Nord Villepinte Salon des solutions d’avenir au service des enjeux environnementaux et économiques.

DU 9 AU 12 DÉCEMBREEnergaïa, Montpellier Salon internationaldes énergies renouvelables.

DU 9 AU 12 FÉVRIER 2010Interclima + Elec Paris, Parc des expositions, Porte de Versailles Le salon du génie climatique, du génie électrique, du froid, des énergies nouvelles et des automatismes pour l’habitat et le bâtiment. Retrouvez la FFB sur le stand H52, hall 3.

DU 3 AU 5 MARS 2010Normandbat, Parc des expositions de Rouen1er Salon professionnel normand du BTP. Envirosud, Parc des expositions de ToulouseLe rendez-vous environnement incontournable du Sud-Ouest de la France. Énergie, eau, bâtiment, transport, déchets, pollution : toutes les filières de l’environnement seront présentes.

DU 10 AU 12 MARS 2010Aquibat, Parc des expositions de Bordeaux Le salon des professionnels du bâtiment et des travaux publics du grand Sud-Ouest.

DU 12 AU 14 MARS 2010 Écobat, Paris, Porte de Versailles Salon de l’éco-construction et de la performance énergétique.

DU 24 AU 26 MARS 2010 Nordbat, Grand Palais, Lille Salon des professionnels du bâtiment de la région Nord.

La FFB lance « Les pros de la performance énergétique »…

F aisant suite à la campagne de sensibilisation Bâtir

avec l’environnement lancée l’an dernier, la FFB a dévoilé à Bâtimat l’opération « Les pros de la performance énergéti-que », destinée à accompagner ses adhérents sur un marché en fort développement. Cette démarche s’inscrit dans la logi-que des orientations du Gre-nelle de l’environnement, qui met l’accent sur les travaux de rénovation énergétique. Objec-tif : accompagner les entrepre-neurs et artisans engagés pour réaliser des travaux perfor-mants, leur permettre de répondre parfaitement aux besoins de leurs clients et valo-riser leur savoir-faire et leurs compétences. Trois types d’approches tra-vaux seront possibles pour les « pros » :- l’entreprise qui privilégie l’excel-lence dans son métier d’origine et qui souhaite valoriser auprès de ses clients son savoir-faire spé-cifique dans le domaine de la

performance énergétique ;- l’entreprise qui préconise à ses clients un bouquet de tra-vaux nécessitant l’intervention d’autres corps de métiers. Il s’agit typiquement des profes-sionnels qui s’inscrivent dans le cadre du dispositif de l’éco-prêt à taux zéro mis en place par les pouvoirs publics début 2009 ;- l’entreprise qui répond aux attentes des clients souhaitant l’amélioration globale de leur bâtiment avec un engagement sur la performance énergétique.

Devenir un pro de la perfor-mance énergétique nécessite de s’engager en signant la charte Bâtir avec l’environnement(1), de s’être formé et d’être titu-laire d’une qualification métier (Qualibat, Qualifelec) avec mention « économie d’éner-gie » ou d’une certification « rénovation énergétique » (Qualibat ou Certibat). � (1) La charte Bâtir avec l’environne-ment est consultable sur le site www.ffbatiment.fr

… Et signe une convention avec l’État pour accompagner les entreprises

La FFB et l’État s’engagent par une convention à pro-

mouvoir et développer l’opé-ration « Les pros de la perfor-mance énergétique » en mettant l’accent dans un pre-mier temps sur la rénovation énergétique du parc de bâti-ments existants, puis en prépa-rant la généralisation de la construction des bâtiments à basse consommation, voire à énergie positive. La déclinai-son de cette convention se tra-

duira notamment par le ren-forcement des actions de formation (déploiement de FEEBat), le soutien des signes de qualité développés par Qua-libat et Qualifelec, et l’accom-pagnement des adhérents FFB. Ces derniers disposeront ainsi de kits « Pros de la perfor-mance énergétique » compre-nant des outils professionnels : fiches techniques, outils d’autocontrôle, liste des for-mations, conditions générales

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez la FFB de votre département.

AVANTAGES POUR LE CLIENT DES PROS DE LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

• Un diagnostic et des préco-

nisations solides ;

• un savoir-faire reconnu

par une tierce partie ;

• une offre d’amélioration

partielle ou globale adaptée ;

• un véritable engagement

de performance ;

• un suivi personnalisé après

travaux.

@VOUS CHERCHEZ

UN ARTICLE DE BATIMETIERS ?

Retrouvez l’intégralité

des articles sur

www.ffbatiment.fr espace adhérents

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5 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

d’intervention en rénovation énergétique et recensement des clauses d’assurance adap-tées… �

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 20096

L ’ A C T U A L I T É

CITÉ BÂTISSEURCoup d’envoi prometteur à Lyon

P our la première étape de Cité Bâtisseur, du 2 au

6 octobre dernier, le centre-ville de Lyon a vécu pendant cinq jours à l’heure du bâtiment. Dès la soirée d’inauguration, le ton était donné : la présence de deux membres du gouvernement – Martin Hirsch et Benoist Apparu – et des principaux élus locaux – Gérard Collomb, Jean-Jacques Queyranne… – à la tri-bune, aux côtés des présidents Didier Ridoret, Jean-Pierre Roche et Jacques Chanut, ont traduit l’importance de cet évé-nement qui place le bâtiment au cœur des enjeux économiques, sociaux et environnementaux actuels. Sur la superbe place Bellecour, les unions et syndi-cats de métiers se sont mobili-sés pour recevoir le public et les professionnels et expliquer en quoi consistaient les techniques et savoir-faire qu’ils mettent chaque jour au service de la construction. De nombreuses animations – un tailleur de pierre chez les maçons, un vélo producteur d’électricité mettant en évidence les avantages des ampoules basse consommation, ou encore des démonstrations de membranes soudées réali-sées par les étancheurs – ont illustré leur discours. Autre temps fort de la manifestation, l’AFPA a animé un « éco-square » pour présenter les tech-niques mettant en œuvre les « éco-matériaux ».La manifestation lyonnaise a permis à la FFB et à ses parte-naires de répondre aux attentes des différents publics. Le lundi et le mardi, plus de 3 000 éco-liers et lycéens scolarisés dans toute la région Rhône-Alpes sont venus découvrir les métiers

du bâtiment et les perspectives offertes par cette filière en ter-mes d’emplois et de carrières. Grâce au riche programme d’animations, le nombreux public familial, notamment le week-end, a pu « apprendre en s’amusant », quel que soit son âge : les plus petits ont fait hon-neur au stand du fameux jeu de construction Lego®, tandis que les 6 - 12 ans ont pu construire une maison en bois propo-sée sur l’espace « Billy the Kit ». Quant aux adultes, ils ont par-ticipé en nombre à Simure-nov (1), jeu mis au point par la FFB Rhône-Alpes, qui permet de simuler la rénovation éner-gétique de son logement, en choisissant différentes options constructives et techniques. Un succès qui a confirmé l’intérêt des visiteurs pour la construc-tion durable et légitimé le choix

d’en faire un fil conducteur de la manifestation : les différents stands métier et les containers dédiés ont ainsi permis de met-tre en avant les solutions techni-ques existantes et la contribu-tion apportée par le bâtiment au développement durable. Les animations et thématiques pré-sentes à Lyon seront donc logi-quement reconduites pour la prochaine étape de Cité Bâtis-seur, qui aura lieu à Toulouse en avril prochain, avant de ral-lier successivement Paris, Mar-seille, Lille, Clermont-Ferrand et Nancy.

(1) Le jeu est disponible en ligne sur www.simurenov.fr

L’essentiel sur l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) Réalisé par le groupe de travail mis en place par la FFB sur ce thème, le guide L’essentiel sur les techniques d’isolation par l’extérieur est disponible depuis fin 2009. Pour apporter une information dynamique aux professionnels sur un thème qui a un rôle important à jouer pour atteindre les objectifs du Grenelle de l’environnement, cet ouvrage se présente sous la forme d’une trentaine de questions/réponses réparties en cinq chapitres : généralités ; analyses et choix préalables ; mise en œuvre et exécution ; formation et compétences ; mesures financières. En traitant de manière synthétique les points clés liés à ces techniques, ce guide est aussi un outil pour aider les professionnels à valoriser les travaux d’ITE auprès de leurs clients.Pour en savoir plus :Contactez la FFB de votre département.

Une qualification « offre globale » pour les travaux d’accessibilitéLa reconnaissance croissante du handicap et le vieillissement de la population vont accroître les besoins en travaux d’adaptation des logements au handicap – salle de bains, sanitaires, cuisine, circulations, fermetures des fenêtres et volets, sécurisation… Pour répondre au mieux à ces besoins, et à la demande de la FFB, Qualibat proposera début 2010 une qualification « Offre globale de travaux d’accessibilité des logements ». Elle visera les entreprises capables de proposer et de mettre en œuvre les travaux nécessaires, en propre ou conjointement avec d’autres entreprises. Cette démarche présente les avantages d’une coordination des travaux qui évite de doublonner les opérations et d’un interlocuteur unique pour le client, apte à le conseiller sur le plan technique et à l’informer des aides fiscales existantes (prêt à taux préférentiel, crédit d’impôt, subventions locales…) pour financer les travaux. Pour en savoir plus :www.qualibat.com

POUR EN SAVOIR PLUS

www.citebatisseur.fr

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7 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

Bilan carbone des 24 Heures du Bâtiment :une vraie démarche citoyenne !

Des événements comme les 24 Heures du Bâtimentorganisés en juin dernier ont forcément un impact sur l’environnement, en particulier pour les émissions de gaz à effet de serre qu’ils génèrent. Cet impact est lié en grande partie au transport des personnes mais également à d’autres postes comme les consommations d’énergie, les choix alimentaires, les prospectus et autres supports papier. C’est pourquoi, dans un premier temps, la FFB a opté pour une organisation très en amont de la manifestation qui a permis d’éviter l’émission de plusieurs tonnes de carbone avant même le coup d’envoi des 24 Heures du Bâtiment. Pour compléter la démarche, la FFB contribue à la lutte contre le changement climatique et lance une opération de reboisement en partenariat avec l’Office national des forêts (ONF). La plantation de 2 000 arbres, soit 2 hectares, permettra de reboiser les départements de la Haute-Marne et de l’Yonne et de stocker pendant toute la durée de vie des arbres jusqu’à 20 tonnes de carbone par an. Les premières plantations ont débuté à l’automne et seront achevées avant le printemps 2010 sur des parcelles aux couleurs du bâtiment !

À chaque métier son guide assurance

Avec l’appui des unions et syndicats de métiers de la

FFB, la SMABTP a créé la collec-tion de guides À chaque métier son assurance, déclinée en vingt métiers qui couvrent l’ensemble des secteurs du bâtiment. Prati-ques, ces guides abordent toutes les facettes de l’assurance. Exem-ples de sinistres et conseils à l’ap-pui, ils évoquent successivement le déroulement du chantier, l’avant et l’après-réception, la prévention, la protection de l’outil de travail, la protection du dirigeant et des salariés, ainsi que la bonne démarche à adop-

ter avec son assureur. Remis aux sociétaires SMABTP lors des visites annuelles des conseillers en assurance, ils sont également distribués lors de réunions tech-niques dédiées et disponibles auprès des unions et syndicats de métiers. Les mutuelles parte-naires de la SGAM BTP (l’Auxi-liaire et la CAM btp) participe-ront aussi à la distribution. �

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez votre correspondant SMABTP ou la FFB de votre département.

FORMATION Prévention renforcée des risques liés à l’amiante

L es entreprises ayant pour activité le confinement et le

retrait d’amiante ou de maté-riaux contenant de l’amiante doivent se préparer à une for-mation plus exigeante de leurs salariés. Obligatoire pour les entreprises qui réalisent des tra-vaux de retrait ou de confine-ment des matériaux contenant de l’amiante friable depuis 1997, la certification de qualification l’est aussi devenue pour les matériaux non fiables conte-nant de l’amiante à risques par-ticuliers depuis le 1er mars 2008. Mais, considérant que les condi-tions d’attribution de cette cer-tification – contenu et durée des formations – ne sont pas satis-faisantes, les pouvoirs publics s’apprêtent à publier un arrêté qui réforme celui du 25 avril 2005. Ce nouveau texte prévoit une révision du contenu et des modalités de la formation, qui sera différenciée selon trois caté-gories de salariés et d’une durée minimale. Les responsables

techniques devront suivre une formation axée sur la formula-tion d’offres technico-commer-ciales tenant compte des risques du chantier liés à l’amiante, d’une durée de cinq ou dix jours. Les opérateurs de chan-tier devront suivre une forma-tion centrée sur la mise en œuvre de leur protection et la connaissance des obligations de l’employeur, d’une durée de deux ou cinq jours. Enfin les responsables de chantier, qui se situent à un niveau intermé-diaire, devront suivre une for-mation à dominante pédagogi-que, pour assurer la mise en œuvre opérationnelle du chan-tier dans le respect des mesures de protection des travailleurs, d’une durée de cinq ou deux jours. Les formations seront plus longues pour la sous-sec-tion 3, retrait ou confinement de l’amiante, et plus courtes pour la sous-section 4, activités autres que celles prévues à la sous-section 3, et susceptibles

de libérer des fibres d’amiante, mais elles n’établissent pas de distinction entre les interven-tions sur les matériaux friables ou non friables contenant de l’amiante. L’arrêté prévoit aussi des formations de recyclage obligatoires, à intervalle régulier, d’une durée d’un ou deux jours (mise à niveau de cinq jours pour les responsables techni-ques déjà formés avant l’entrée en vigueur de l’arrêté). En outre, pour les activités de confinement et de retrait d’amiante (sous-section 3), la formation devra être assurée par des organismes accrédités à cet effet par le Cofrac. Pour prendre en compte le délai nécessaire à la préparation des formateurs, à l’accréditation des organismes certificateurs et à la certification des organis-mes de formation, les disposi-tions du nouvel arrêté entre-ront en vigueur dix-huit mois après sa publication, attendue fin 2009. �

L ’ A C T U A L I T É

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 20098

L ’ A C T U A L I T É

Le bois naturel autorisé dans les ERP à certaines conditions En autorisant la mise en œuvre de bois naturel dans les ERP (établissements recevant du public), l’arrêté du 24 septembre 2009(1) ouvre de nouvelles perspectives pour les maîtres d’ouvrage et les menuisiers. Le bois peut désormais être utilisé pour toutes les parois intérieures (planchers, parois verticales et même plafonds) sous certaines conditions. Le texte encadre en effet l’utilisation du bois en plafond et sur les parois, dans un compromis avec les autres matériaux, dans le but d’exclure un habillage intérieur intégralement réalisé en bois. Cette évolution réglementaire devrait concourir à atteindre l’objectif de meilleure intégration du bois dans la construction, prévu par l’accord-cadre Bois Construction Environnement.

(1) Cet arrêté a été publié au J.O. du 2 octobre 2009.Pour en savoir plus :www.gimssi.fr

Rubans du Patrimoine : l’édition 2010 est lancée Sitôt décernés les prix nationaux de l’édition 2009, le 30 septembre dernier au siège de la FFB (voir Bâtimétiers n°16, p. 3), les 16e Rubans du Patrimoine ont été lancés. Sont appelées à concourir les communes qui ont mené des opérations de rénovation de bâtiments de plus de cinquante ans dont les travaux ont été achevés entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2009. Comme pour les éditions précédentes, les projets seront sélectionnés par un jury régional avant d’être départagés pour le palmarès national, dont la dotation globale s’élève à 15 000 euros. La plaquette de présentation du concours et le bulletin d’inscription peuvent être téléchargés sur le site www.batiportail.com ou demandés par téléphone au 01 40 69 51 73. Les dossiers de candidature doivent être retournés complétés avant le 30 janvier 2010 à la Fédération française du bâtiment : « 16e édition des Rubans du Patrimoine » 33, avenue Kléber 75784 Paris Cedex 16.

RT 2012 Le contenu se précisetera sur une consommation maximale d’énergie primaire, exprimée en kWh/m2.an, qui sera modulée en tenant compte notamment des cri-tères géographiques, comme le lieu et l’altitude, de la des-tination du bâtiment et du contenu en CO

2 de l’énergie

utilisée. La troisième exigence globale portera sur le respect d’une température de confort. La RT 2012 comportera aussi trois exigences « minima-les » : le traitement des ponts thermiques, le traitement de la perméabilité à l’air et le suivi de la consommation énergétique par poste (chauf-fage, eau chaude sanitaire,

Àun an de son entrée en vigueur pour les bâti-

ments tertiaires et les loge-ments Anru (1er janvier 2011) et à trois ans de se généraliser à l’ensemble des bâtiments (1er janvier 2013), l’élabora-tion de la réglementation thermique (RT 2012) avance à grands pas. Elle comportera trois exigences « globales ».La première portera sur l’ef-ficacité énergétique du bâti, qui se traduira par un coeffi-cient Bbio incluant les besoins énergétiques pour le chauffage, la climatisation et l’éclairage, devant être infé-rieur à une valeur Bbiomax restant à fixer. La deuxième exigence por-

éclairage…). De plus, la conformité du bâtiment avec la RT 2012, via son Bbio, sera prise en compte pour l’attri-bution du permis de construire et un contrôle complet sera effectué au moment de la réception, des contraintes nouvelles qui renforcent le rôle de l’ingé-nierie au niveau de la concep-tion du bâtiment. La RT 2012 ambitionne une réduction des consommations de l’or-dre de 50 % par rapport à la RT 2005 et impose des per-formances identiques pour les installations fonctionnant au gaz, au fioul, à l’électricité ou encore via un réseau de chaleur. �

PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE Un logiciel pour accompagner les entreprises

L a Fédération française du bâtiment va proposer un

nouveau logiciel d’évaluation de la performance énergétique des travaux réalisés en rénova-tion. Élaboré en partenariat avec l’association Promodul, BAO Pro Travaux, plus com-plet, va succéder à Orebat, pre-mier outil d’évaluation diffusé dans les formations aux écono-mies d’énergie (FEEBat). Objectif : répondre aux enjeux de la rénovation énergétique et permettre aux entreprises et artisans de proposer des solu-tions de travaux performants et adaptés aux besoins de leurs clients.Ce nouveau logiciel, BAO Pro Travaux, dont la première pré-sentation s’est tenue à Batimat, permet de calculer les consom-mations d’énergie et les émis-

sions de gaz à effet de serre pour le bâtiment avant tra-vaux. Pour ce faire, deux méthodes de calcul réglemen-taires ont été intégrées. La première (méthode TH-CEex) permet de répondre à l’option « Amélioration éner-gétique globale » de l’éco-prêt à taux zéro. La seconde (méthode 3CL) permettra, quant à elle, d’édi-ter l’étiquette « Énergie » et l’étiquette « Climat » du dia-gnostic de performance éner-gétique réglementaire. Dans les deux cas, la consom-mation d’énergie considérée est conventionnelle. Une simu-lation des différentes interven-tions (travaux d’améliorations isolés, bouquets de travaux ou encore des regroupements de travaux) informera ainsi sur la

contribution partielle ou totale aux gains énergétiques du bâti-ment rénové. Ce logiciel dis-pose de nombreuses bibliothè-ques de matériaux, de parois opaques et vitrées, d’équipe-ments notamment utilisant des énergies renouvelables. Les prix des énergies ainsi que les coûts des travaux peuvent être décrits. Il est également capa-ble d’intégrer les différentes aides (éco-prêt à taux zéro, cré-dits d’impôts, etc.) et de four-nir le bilan financier mensuel entre économies d’énergie et remboursement des prêts. C’est typiquement un outil d’aide à la décision qui peut être utilisé par les entreprises pour accompagner au plus près leur clientèle dans le cadre d’une offre de travaux de réno-vation énergétique. �

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 200910

G R A N D T É M O I N

Face à la mutation accélérée de leurs métiers, les entreprises du bâtiment doivent plus que jamais faire évoluer – et reconnaître – leurs compétences. Parmi les nouveaux enjeux de la qualification : accompagner les professionnels qui s’engageront sur la performance énergétique de leurs ouvrages.

à faire auditer son organisation et ses procédures par une tierce partie elle-même indépendante, le Cofrac. Soulignons d’ailleurs que Qualibat est, avec l’OPQIBI pour l’ingénierie, le seul orga-nisme de qualification du sec-teur du bâtiment actuellement accrédité par le Cofrac. Depuis mon entrée en fonction, j’ai fait la tournée de toutes nos délé-gations régionales et j’ai pu consta-ter que nos commissions d’examen des qualifications – qui comp-tent des représentants des maîtres d’ouvrage, des architectes et des entreprises – fonctionnent en parfaite transparence et impartialité. La réor-ganisation des moyens de Qualibat initiée avec l’appui du président Baffy a atteint son but en renfor-çant la légitimité de l’organisme.

Allez-vous faire évoluer l’offre

de Qualibat ?

Nous devons étoffer notre offre pour mieux répondre aux besoins des entreprises de toutes tailles. Nous envisageons ainsi d’intro-duire, dans le processus de qualifi-cation, des audits sur chantier, qui s’ajouteraient aux actuelles vérifi-cations sur dossier. Nos interlocu-

teurs, en particulier dans les très petites entreprises, nous disent souvent : « Venez voir sur place comment nous travaillons, cela vaut toutes les pièces écrites !» En envoyant un auditeur sur leurs chantiers, nous pourrions mieux les aider à établir leur dos-sier, mais aussi les conseiller sur tel ou tel point technique. Ce type d’audit prendrait tout son sens lors des renouvellements de qua-lification – désormais quadrien-naux depuis que nous sommes accrédités Cofrac. Au-delà de ce qui est souvent perçu comme une contrainte procédurière, Qualibat accompagnerait ainsi les entre-prises dans une démarche qualité où, par un acte volontaire, elles identifieraient des points d’amé-lioration et chercheraient à pro-gresser dans la durée.

Qu’en est-il en particulier dans

le domaine de la rénovation

énergétique ?

Qualibat se doit de développer ce que j’appelle une nomencla-ture offensive, qui reflète les évo-lutions des métiers du bâtiment et préserve leur valeur ajou-tée. C’est particulièrement vrai pour ce qui concerne la rénova-tion énergétique. En phase avec les efforts de la FFB pour inci-ter ses adhérents à étoffer leurs compétences dans ce domaine (lire rubrique Actualité), nous tra-vaillons sur la notion d’engage-ments de performance appliqués à l’ouvrage. La question se pose inévitablement avec la générali-

Comment définissez-vous

l’utilité de la qualification pour

les entreprises ?

Développer ses compétences et les faire reconnaître, c’est l’intérêt de toutes les entreprises, en parti-culier de celles du bâtiment dans la période actuelle. Les ouvrages sont de plus en plus complexes à concevoir et à construire. L’ensem-ble du secteur est engagé dans une dynamique d’innovations sans précédent. Le Grenelle de l’envi-ronnement a accéléré ce mouve-ment, en instituant de nouvelles exigences qui nous engagent col-lectivement dans la durée et qui vont changer en profondeur les façons de construire – ce que l’on voit déjà avec les premiers bâti-ments basse consommation. Je ne vois pas comment faire face à de telles mutations sans des entre-prises compétentes et qualifiées pour faire le travail. La qualifica-tion, c’est le sens de l’Histoire !Vis-à-vis des maîtres d’ouvrage, dont les exigences vont croître avec celles de la réglementation, les entreprises auront de plus en plus intérêt à apporter la preuve de leurs compétences à travers la qualification. C’est d’autant plus

vrai en temps de crise : avec le renforcement de la concurrence, la qualification devient un atout différenciant, face à des maîtres d’ouvrage qui ont tendance à en faire un critère de sélection. Je dis donc aux entrepreneurs : vous êtes engagés dans un immense effort d’adaptation et de formation à de nouveaux savoir-faire, de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques de mise en œuvre, et Qualibat est là pour vous accompagner dans cette démarche de progrès.

Quel est selon vous le bilan de

la réforme de Qualibat ?

Là encore, le sens de l’Histoire conduisait à rendre Qualibat totalement indépendante des organisations professionnel-les qui en sont membres, puis

LA QUALIFICATIONENTRETIEN AVEC ALAIN MAUGARD, PRESIDENT DE QUALIBATC’EST LE SENS DE L’HISTOIRE

«Qualibat se doit de développer ce que j’appelle une nomenclature offensive, qui reflète les évolutions

des métiers du bâtiment et préserve leur valeur ajoutée.»

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11 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

sation programmée du bâtiment basse consommation – sachant que, comme pour la consomma-tion en carburant des voitures, la performance énergétique du bâti-ment dépend à la fois des carac-téristiques du produit livré par le constructeur et du comporte-ment de l’utilisateur. Nous vou-lons aider les entreprises qui sont prêtes à prendre cette voie, en veillant à ce qu’elles se munissent des outils d’autocontrôle appro-priés, afin qu’elles puissent s’en-gager au final sur la consomma-tion globale de l’ouvrage ou de la partie de l’ouvrage qu’elles livrent. Au-delà du domaine énergétique, de tels engagements pourraient s’appliquer à des thèmes comme

la qualité de l’air intérieur ou le maintien des personnes à domi-cile. Tout cela implique que les assureurs, avec qui nous discu-tons sur ces thèmes, couvrent les entreprises qui s’engagent. Nous travaillons par ailleurs sur une sorte de « qualification verte » qui s’appliquerait à tous les métiers du bâtiment et authenti-fierait leur démarche d’éco-res-ponsabilité. Les entreprises s’en-gageraient sur un cahier des charges en matière de chantiers propres, de recyclage des déchets, de choix des matériaux, de ges-tion des déplacements… Qua-libat certifierait cela en plus de la qualification, et les entrepri-ses pourraient afficher dans leur

communication cet « engagement vert », qui se rajouterait à la pyra-mide Qualibat.

Comment résumez-vous la

vocation de Qualibat ?

Notre vocation est de soutenir tou-tes les initiatives qui aident les pro-fessionnels du bâtiment à faire évoluer et reconnaître leurs com-pétences, dans un contexte où les nouveaux défis du développe-ment durable exigent une muta-tion accélérée de ces compétences, et donc une mobilisation collec-tive du secteur. C’est dans cet esprit que Qualibat s’implique fortement aux côtés de la FFB, qui place la qualification au cœur des « Pros de la performance énergétique »,

Figure de la profession, ancien directeur de la

Construction au ministère de l’Équipement et directeur général de l’Établissement

public d’aménagement de La Défense (Epad), Alain Maugard a dirigé

le CSTB de 1993 à 2008. Sa vision prospective des évolutions du secteur – il a été l’un des initiateurs du concept de bâtiment à énergie positive – a nourri notamment les travaux du

Grenelle de l’environnement. Le conseil d’administration

de Qualibat l’a élu en septembre 2009 à sa

présidence. Il a succédé à Pierre Chemillier,

qui exerçait ce mandat depuis 1999.

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et de la Capeb qui nous a choisis comme organisme gestionnaire de son label Eco-artisan. J’aborderai dans le même esprit d’ouverture et de partenariat nos relations avec les autres opérateurs de marques et labels de qualité. Je leur pro-poserai de rapprocher nos réfé-rentiels et de mieux nous coor-donner pour faciliter en bout de chaîne le parcours des entreprises, en leur évitant par exemple de remplir plusieurs fois le même dossier. Plus généralement, face à des changements qui bousculent nos métiers, c’est l’ensemble de la profession qui doit prendre l’ini-tiative pour occuper les espaces nouveaux créés par l’innovation. Soyons offensifs, collectivement ! �

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

13 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

BPE Mieux garantir la qualité à la livraisonLe nouveau protocole d’accord sur la livraison du béton prêt à l’emploi (BPE) permet aux utilisateurs d’obtenir, en cas de problème, des informations sur les bétons livrés. Traçabilité rime avec amélioration de la qualité.

epuis sa mise au point dans les années 60, le béton prêt à l’emploi (BPE), c’est-à-

dire le béton préparé en centrale puis acheminé jusqu’au chan-tier dans des bétonnières por-tées, a connu un essor très impor-tant. On compte aujourd’hui en France environ 600 entreprises de BPE et 1700 centrales. La fabrica-tion en centrale permet de met-tre au point des bétons adaptés à l’ouvrage, ainsi qu’un dosage pré-cis qui contribue à la régularité du produit. Elle offre aussi des avan-cées en termes de conditions de travail, en supprimant certaines manutentions et en mécanisant la mise en œuvre, grâce notamment à l’utilisation des pompes à béton. « Ces points forts sont intéressants pour l’entreprise, à condition que la livraison soit satisfaisante, com-mente Lionel Rusch, PDG de Wimmer SA, entreprise de gros œuvre à Kuttolsheim (Bas-Rhin). Il faut que le BPE soit conforme à la commande en termes de résis-

tance et de consistance, et qu’il soit livré en temps et en heure sur le chantier. Il faut aussi que les entre-prises puissent obtenir les infor-mations nécessaires sur le produit livré, afin d’intervenir rapidement en cas de problème. »

GARANTIES

SUPPLÉMENTAIRES

Or, la question de la livraison est la grande absente de la norme euro-péenne NF EN 206-1 Béton (rem-plaçante de la norme française XP P 18-305 depuis 2004), car elle ne précise pas quelles sont les obliga-tions du producteur de béton en la matière. Pour combler ce vide, le SNBPE(1), qui représente les producteurs de BPE, ainsi que les fédérations d’utilisateurs – FFB, UMGO-FFB, EGF.BTP et FNTP(2) – se sont réunis en mars 2009 pour réactiver et actualiser le protocole d’accord qu’ils avaient initiale-ment signé en 1995 pour garantir la qualité de la livraison. Ce pro-tocole contenait différents enga-

gements relatifs au contrat, aux délais de livraison, aux indemni-tés de retard, d’attente ou de durée excessive de déchargement, aux accès au chantier, à la garantie de qualité (consistance et résistance) et au refus de fourniture. Tous ces points sont conservés dans le nou-veau protocole, qui est renforcé par des engagements supplémentaires : tout ajout d’eau après la sortie de la centrale à béton est strictement interdit (sauf cas exceptionnels pré-vus par la norme), et le fournisseur doit prévenir le client de tout chan-gement apporté à la nature ou à l’origine des constituants pouvant altérer les caractéristiques du béton (et obtenir son accord, pour cer-tains types d’ouvrages définis par la norme). De plus, en cas de désor-dre constaté par les deux parties, le fournisseur s’engage à communi-quer la composition nominale du béton et les bons de pesée concer-nés au plus tard dix jours ouvrés après réception de la demande. « Si les ajouts d’eau sont déjà inter-

dits dans notre entreprise depuis longtemps, le protocole va géné-raliser leur interdiction, les fournis-seurs devront donc mieux respec-ter la consistance demandée par leurs clients, réagit Lionel Rusch. D’autre part, dans le cas où un béton pose problème, la traçabilité que nous avons mise en place nous permet de savoir à quel camion il correspond. Grâce au protocole, il est maintenant possible d’obtenir rapidement des informations sur sa composition et d’intervenir effi-cacement sur l’ouvrage. » Le nou-veau document, tout récemment signé, comporte aussi des engage-ments de la part des utilisateurs : les entreprises devront notamment garantir l’accessibilité du chantier et prendre en compte l’ensemble des risques, par exemple électri-ques, liés à l’acheminement et au pompage du béton. �(1) Syndicat national du béton prêt à l’em-ploi.(2) Fédération française du bâtiment, Union de la maçonnerie et du gros œuvre, Entrepri-ses générales de France, Fédération nationale des travaux publics.

POUR EN SAVOIR PLUS

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 200914

LA DÉMOLITION EST MORTE, VIVE LA DÉCONSTRUCTION !En faisant appel à l’ingénierie pour définir un ensemble de méthodes et maîtriser les impacts environnementaux, le chantier de Toulouse-Le Mirail illustre la transformation en profondeur de la démolition. Le bâtiment y gagne un nouveau métier, alliant technicité et sécurité, plus respectueux de l’environnement et du tissu urbain.

ntre avril et octobre 2009, le quartier de Toulou-se-Le Mirail a changé de

visage. Dans le cadre d’un pro-jet de l’Agence nationale de réno-vation urbaine, la barre de HLM Maurois I, composée de deux bâtiments en « L », le plus grand comptant 14 étages et le plus petit 10 étages, a disparu du pay-sage. D’une durée de six mois, cet important chantier a permis de démolir 27 600 m2 de loge-ments, en générant 40 000 tonnes de béton, 42 tonnes d’amiante et 270 tonnes de déchets indus-triels banals. « Sur un tel chan-tier, enclavé dans un tissu urbain très dense, il n’est plus question d’utiliser la démolition à la boule,

explique Jean-François Milleron, directeur de Genier Deforge, la filiale du groupe Colas qui a réa-lisé le chantier. Les techniques et les méthodes mises en œuvre résultent désormais d’une minu-tieuse étude préalable du bâti et de son environnement, qui accorde la même importance à l’efficacité, à la sécurité des opérateurs comme des riverains, et à la réduction des nuisances. » Avant la démolition du gros œuvre, le chantier a débuté par une phase de curage, c’est-à-dire de retrait manuel de tous les éléments non structurels du bâti-ment – cloisons, revêtements de sols, faux-plafonds, sanitaires, élé-ments en PVC, bois ou lino… – qui est une première étape dans

Ele tri des déchets. En second lieu, Genier Deforge, détentrice des qualifications 1512 et 1513(1), a procédé au retrait de l’amiante friable et non friable présent dans le flocage des trémies d’ascenseur, ainsi que dans les dalles de sol et les colles. Ces matériaux dange-reux ont été acheminés, confor-mément à la réglementation, vers des décharges de classe 1 ou 2.

ÉCRÊTAGE PARTIEL

ET GRIGNOTAGE

Les techniques de démolition se sont imposées en raison des con-traintes particulières du site. À savoir : la proximité d’une école et d’une zone commerciale, ainsi que la nécessité de conserver un par-

king aérien composé d’une dalle mitoyenne du bâtiment à abattre, ainsi qu’un bâtiment de 10 éta-ges, habité, situé en contrebas de la partie de 14 étages du bâtiment à détruire. Pour éviter toute chute de matériaux et assurer la pro-tection de ce bâtiment et de ses occupants, l’entreprise a choisi de déconstruire le sommet du bâti-ment – du 14e au 9e étage – par écrêtage partiel. « Cette technique consiste à ceinturer le bâtiment par des échafaudages pare-gra-vats et antichute pour le person-nel et les matériaux, à étayer sur cinq niveaux en dessous du niveau démoli, puis à hisser des mini-en-gins de type pelle de 3,5 tonnes sur l’édifice avec une grue, qui démo-

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

15 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

lissent étage par étage de haut en bas, précise Jean-François Mille-ron. Elle exige une auscultation préalable du bâtiment, avec au besoin un carottage des planchers, pour prévoir les descentes de char-ges liées aux engins (capacité de l’ouvrage existant à supporter la charge des engins de déconstruc-tion) et adapter la méthodologie de démolition et les mesures de sécurité. »Le reste du chantier a été effec-tué par démolition mécanique à l’aide d’une pelle grande hauteur de 160 tonnes, équipée d’une flè-che télescopique de 53 m prolon-gée par un croqueur, une techni-que applicable s’il y a de l’espace près du bâtiment et jusqu’à une hauteur de 15 à 18 étages (au-delà, il peut être envisagé une démo-lition par foudroyage). Ce pro-totype – obtenu par l’adaptation d’une grosse pelle de carrière à la démolition, pour en améliorer le démontage, le transport et la sta-bilité au sol – est aussi un matériel innovant en termes d’ergonomie et de sécurité : la cabine, climati-sée, s’incline vers l’arrière pour une meilleure position de l’opérateur, qui bénéficie de caméras pour visionner l’extrémité de la flèche.

« Il s’agit du savoir-faire le plus sécurisé de la démolition, ajoute le patron de Genier Deforge. La pelle se situe à une distance de H/2 – c’est-à-dire la moitié de la hau-teur du bâtiment – pour éviter toute projection de matériaux sur la machine ; il n’y a pas d’interven-tion humaine directe, ce qui sup-prime les risques de chute et ceux liés à la pénibilité du travail. »

DÉCONSTRUIRE

EN RESPECTANT

L’ENVIRONNEMENT

Cette pelle mécanique de nouvelle génération est par ailleurs équi-pée d’un système de brumisation en tête de bras : de l’eau addition-née d’un fixateur est injectée juste avant le croquage du béton, afin d’opérer un rabattage des poussiè-

POUR EN SAVOIR PLUS

Syndicat national des entreprises de démolition (SNED-FFB), tél. : 01 40 55 12 60, www.syndicatdemolition.fr

res à la source. Les nuisances sono-res sont maîtrisées par l’utilisation d’un croqueur à la place d’un bri-se-roche hydraulique (BRH). La technique du grignotage favorise aussi le tri mécanique des maté-riaux au sol (béton, ferraillages, bois, déchets industriels banals), effectué par des pelles dédiées en vue de leur expédition vers les dif-férentes filières de recyclage. « De nos jours, la réduction des nui-sances fait l’objet d’une véritable réflexion pour intégrer notre tra-vail au tissu urbain, ajoute Jean-François Milleron. À titre d’exem-ple, les milliers de rotations par camion pour évacuer les ton-nes de béton de récupération ont été supprimées par le recy-clage du matériau sur le site, pour le remblaiement des caves. » Sur des chantiers d’une telle ampleur, le démolisseur est aussi un com-municant : pour expliquer et faire accepter son intervention, Genier Deforge a multiplié les réunions d’information et les échanges avec le tissu associatif local. Elle a aussi associé les habitants du quartier à son activité, en les intégrant aux équipes de chantier ou aux socié-tés chargées du gardiennage du site, dans le cadre de contrats d’in-

sertion professionnelle. Analyse minutieuse du bâti, recherche de techniques innovan-tes, renforcement de la sécurité, maîtrise des nuisances, respect des normes environnementales, inté-gration au tissu urbain et social… la démolition est morte, laissant place à un nouveau métier com-plexe et technique : la déconstruc-tion. �

(1) Qualifications délivrées par Qualibat, relatives au traitement de l’amiante en place concernant les matériaux et produits à ris-ques particuliers (1512) et concernant les matériaux et produits friables (1513).

PROFESSIONNALISER LA DÉMOLITION

Pour accompagner un métier

en pleine mutation, le Syndicat

national des entreprises de

démolition (SNED-FFB) a

élaboré un cahier des charges

pour la conception des engins

de démolition, en collaboration

avec la Caisse régionale

d’assurance maladie d’Île-de-

France (CRAMIF) et différents

constructeurs et utilisateurs.

Ce document complète les

exigences de la norme XPCEN/

TS 13778 «Engins mobiles

de démolition », avec des

dispositions en faveur de

la sécurité (renforcement

de la cabine), l’ergonomie

(inclinaison, climatisation

et surpression de la cabine,

amélioration de la visibilité) ou

l’environnement (dispositif de

brumisation). Il a pour objectif

de guider les constructeurs

dans la conception de leurs

machines, et les entreprises

dans le choix de leur matériel.

Le SNED-FFB a par ailleurs

mis en place en 2009 un contrat

de qualification professionnelle

(CQP) démolisseur, qui permet

aux entreprises de former

leurs effectifs aux exigences

techniques et de sécurité

croissantes de leur activité.

3

1 et 2 LA MAJEURE PARTIE DU CHANTIER DE DÉMOLITION a été effectuée au moyen d’une pelle mécanique grande hauteur, équipée d’une flèche télescopique prolongée par un croqueur.

3 POUR DES RAISONS DE SÉCURITÉ, le sommet du bâtiment est déconstruit par écrêtage partiel, grâce à des mini-pelles hissées sur l’immeuble au moyen d’une grue.

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 200916

risque de se trouver encore ren-forcée par la nouvelle réglemen-tation parasismique, qui modifie le zonage actuel.

POUR UNE MISE EN ŒUVRE

MIEUX ENCADRÉE

Pour remédier à la situation, un groupe de travail réunissant les acteurs du marché, mis en place par la commission Eurocode 2, a produit des recommandations professionnelles pour permettre de justifier, en termes de calcul, les ouvrages en prédalles suspen-dues vis-à-vis de l’Eurocode 2. Ces recommandations consistent à instaurer une tolérance de plus ou moins 25 mm (cas courants) ou plus ou moins 15 mm (tolé-rance fine) pour le positionne-ment des boîtes d’attente par rap-port à leur position théorique sur les plans d’exécution, et à norma-liser le déploiement des aciers au moyen d’outils appropriés qui ne nuisent pas à leur résistance. Le groupe de travail propose aussi que les entreprises qui mettent en œuvre des prédalles suspen-dues disposent d’un ensemble de procédures visant à satisfaire ces diverses exigences. Ces proposi-tions, émises en juin 2009, doivent désormais obtenir l’aval des entre-prises de l’UMGO-FFB et d’EGF.BTP, et devraient permettre de faire entrer cette technique dans le futur DTU 23.4 « Planchers à pré-dalles industrialisées en béton ». La commission parasismique devra ensuite se positionner sur l’inté-gration des impératifs de l’Euro-code 8. �

PRÉDALLES SUSPENDUESVers de nouvelles règles de mise en œuvre

Pour que les prédalles suspendues puissent répondre aux impératifs de l’Eurocode 2 « Calcul des structures en béton » et au-delà de l’Eurocode 8 « Calcul des structures pour leur résistance aux séismes », un groupe de travail a produit des recommandations professionnelles destinées à définir les règles de l’art liées à leur mise en œuvre.

L es prédalles suspendues ont connu un essor rapide en rai-

son d’un certain nombre d’avan-tages. Cette technique consiste à venir positionner, à l’aide d’une grue, la prédalle en béton pré-contraint ou armé sur des étais, au niveau de boîtes d’attente inté-grées à la face interne du voile en béton, et contenant des armatu-res en acier. L’opération suivante consiste à redresser les attentes et les suspentes de la prédalle à l’avancement, puis à y glisser des aciers filants de renfort. On peut ensuite couler sur la prédalle une dalle collaborante qui assure la cohésion de l’ensemble. Une fois

la résistance du béton atteinte, il ne reste plus qu’à retirer les étais avec pour résultat une prédalle qui ne repose plus sur des appuis, mais qui est suspendue à la dalle collaborante. « Les avantages de cette technique constructive sont d’abord esthétiques, assure Ber-nard Gaude, directeur technique de l’entreprise de gros œuvre Cha-nut, qui emploie une centaine de personnes à Bourgoin, en Isère. Les prédalles ne reposent plus sur le voile, qui est coulé au niveau supérieur de la dalle. On se limite donc à une seule reprise de béton-nage horizontal, d’où un parement beaucoup plus esthétique, inté-

ressant pour les façades en béton architectonique. On obtient aussi une meilleure qualité de pare-ment en sous-face. » Cette tech-nique supprime par ailleurs une partie des opérations de coffrage et réduit le nombre de compagnons nécessaires sur le chantier, d’où une meilleure productivité et un meilleur respect des délais.

UNE TECHNIQUE

MONTRÉE DU DOIGT EN

ZONE SISMIQUE

Toutefois, ces bénéfices ne peuvent être obtenus que par une mise en œuvre rigoureuse des prédalles suspendues, qui passe entre autres par un bon positionnement des boîtes d’attente : « Pour y parve-nir, il faut mettre en place d’abord la banche intérieure, où elles viennent se positionner, et tirer un trait de niveau pour les pla-cer conformément au plan d’exé-cution », précise Bernard Gaude. Il faut aussi s’assurer que les boî-tes d’attente sont maintenues par un système de ligature, d’arma-ture ou d’entretoise qui les immo-bilise pendant le coulage des voi-les. Troisième point technique, les aciers doivent être dépliés correc-tement, avec un outil adapté. Si ces bonnes pratiques ne sont pas res-pectées, c’est la résistance méca-nique de l’ouvrage qui est remise en cause : des boîtes d’attente mal positionnées obligent à tordre les aciers pour pouvoir intégrer la prédalle, ce qui affaiblit leur résis-tance et provoque un effet « baïon-nette ». Voilà pourquoi les bureaux de contrôle s’opposent souvent à la mise en œuvre de cette techni-que constructive, en particulier en zone sismique, faute d’une capa-cité garantie des aciers à repren-dre les efforts. Cette opposition

POUR EN SAVOIR PLUS

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

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LES ARMATURES EN ACIER des boîtes d’attente doivent soigneusement être dépliées, avec un outil adapté.

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

17 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

Une bonne interface passe aussi par une coordination entre corps de métier sur le chantier, notam-ment au niveau des moyens logis-tiques et de levage.

DÉLAIS RÉDUITS

DU CHANTIER

En plus de la performance, cette construction mixte a pour les maî-tres d’œuvre l’avantage de réduire les délais de chantier : la préfa-brication des éléments en bois peut en effet s’effectuer en temps masqué, parallèlement au chan-tier de béton. Le matériau bois est par ailleurs compatible avec tout type de revêtement, pou-vant donner des rendus esthéti-ques très différents, de la façade bois traditionnelle à la façade très contemporaine du Cheylas, à base de panneaux insérés dans des bacs acier. Mais il exige de la part de l’entreprise de construction bois des moyens d’ingénierie pour définir en amont les meilleures solutions techniques, issues d’un dialogue avec le bureau d’études du maître d’œuvre, et être force de proposition. L’entreprise doit aussi pouvoir remplir ses obliga-tions de résultat : « Sur ce projet, nous avons effectué des essais à l’air avant la pose de l’isolant inté-rieur, pour être sûrs que la perfor-mance de l’enveloppe correspon-dait bien à ce qui avait été calculé et annoncé, ajoute Jean-Claude Mattio. Les nouvelles formes de la construction bois exigent aujourd’hui une maîtrise de toute la chaîne, depuis le bureau d’étu-des et la mise en œuvre jusqu’à la validation des performances. » �

BOIS ET BÉTON L’union fait la performanceL’association d’une structure porteuse béton avec des façades bois peut générer un bâti performant sur les plans thermique et acoustique, à condition de bien gérer l’interface entre les deux matériaux et de disposer d’un bureau d’études pour définir et valider les solutions techniques.

habituelles du maçon (de l’ordre du centimètre) doivent se rappro-cher de celles du menuisier (de l’ordre du millimètre). Les écarts qui persistent doivent être maîtri-sés et ne pas se cumuler d’un étage à l’autre. Les joints spécifiques doi-vent être mis en œuvre, entre le béton et le bois, avec une atten-tion particulière au traitement des nez de dalles, le point singulier qui garantit les performances thermi-ques et acoustiques de l’ensemble.

C omme le montre l’ensemble de quarante-deux logements

collectifs qui vient d’être construit au Cheylas, en Isère, les entrepri-ses de la construction bois peu-vent trouver dans le béton un allié de poids. Les quatre bâtiments de quatre étages qui composent le lotissement relèvent en effet d’une construction mixte, faite d’une structure en poteaux, poutres, murs porteurs et dalles en béton, tandis que les façades et la toiture sont en matériau bois. « Ce type de formule innovante est d’abord une réponse aux exigences crois-santes des maîtres d’ouvrage en matière de performances thermi-ques et acoustiques », déclare Jean-Claude Mattio, directeur général de SDCC, l’entreprise de construc-tion bois implantée à Vorces, dans le même département, qui réalise le chantier. Centrée à l’origine sur la charpente traditionnelle, elle dispose aujourd’hui d’un bureau d’études et d’une cinquantaine de personnes pour prendre en charge les projets d’envergure.

ADDITIONNER

LES POINTS FORTS DU

BÉTON ET DU BOIS

Au crédit du béton, le bâti de cet ensemble de logements bénéfi-cie tout d’abord de l’inertie ther-mique de ce matériau de la filière minérale : il a la propriété d’absor-ber et de stocker l’énergie, ce qui ralentit les variations de tempé-rature à l’intérieur des logements, et procure un surcroît de confort aussi bien en hiver qu’en été. La

structure en béton met aussi en conformité les bâtiments de qua-tre étages avec la réglementation incendie. Au crédit du bois, ce type de construction bénéficie des pro-priétés d’isolation thermique d’une façade à base de panneaux de bois, doublée à l’intérieur par des pla-ques de plâtre et recouverte par une isolation thermique par l’exté-rieur qui supprime les ponts ther-miques. Cependant, pouvoir tirer le meilleur parti des deux maté-riaux exige un traitement irrépro-chable de leur interface : « Il faut être vigilant sur l’étanchéité à l’air et au bruit », résume Jean-Claude Mattio. Pour cela, les tolérances

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-CMP (Fédération française du bâtiment, charpente, menuiserie, parquets), tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr

OSSATURE BÉTON ET FAÇADE BOIS : cette construction mixte permet de conjuguer les propriétés d’inertie et d’isolation thermiques des deux matériaux.

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19 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

dages multidirectionnels. Dans le cas contraire, le point d’ancrage, pris sur l’ouvrage, devra être conforme à la norme NF EN 795. Le Syndicat français de l’échafau-dage a publié une fiche technique décrivant les préconisations à res-pecter pour l’utilisation des systè-mes d’arrêt de chute. Elle présente les harnais de sécurité et les systè-mes de liaison les mieux adaptés pour les monteurs d’échafaudage, et précise les exigences à respecter lors de l’achat de ces matériels et de leur utilisation. �

BÉTON Prescription des classes d’exposition

Définir la classe d’exposition du béton n’est pas toujours facile.

Avec l’entrée en vigueur, en 2004, de la norme NF EN 206-1, de nou-veaux éléments sont en effet appa-rus concernant la prescription des bétons : cette tâche revient désor-mais au maître d’œuvre ou, dans certains cas, à l’entrepreneur de gros œuvre lorsqu’il endosse la casquette de client-prescripteur. Définir la classe d’exposition d’un béton revient à prendre en consi-dération les agressions auxquelles il sera soumis par son environne-ment durant toute la durée de vie de l’ouvrage. Cette étape incon-tournable a pour vocation d’assu-rer la durabilité de la structure au travers du matériau béton. La norme NF EN 206-1 définit ainsi six classes d’exposition. La première – X0 – correspond aux bétons qui ne sont soumis à aucun risque de corrosion ni d’attaque, et

inclut donc les bétons non armés. Les trois suivantes – XC, XD, XS – correspondent aux bétons sou-mis à des risques de corrosion de leurs armatures par carbonatation ou du fait de chlorures d’origine marine ou non marine. Enfin, les deux dernières correspondent aux bétons qui risquent des atta-ques par le gel/dégel – XF – ou des agents chimiques – XA.

ÉCHAFAUDAGES Des préconisations supplémentaires pour les systèmes antichute

Dans le cas où la complexité de l’ouvrage à échafauder

ne permet pas la mise en œuvre d’une protection collective pour

les monteurs, notamment par des garde-corps de montage et d’ex-ploitation, l’évaluation des ris-ques peut conduire à l’utilisa-

tion de systèmes d’arrêt de chute accrochés sur l’échafaudage à des points d’ancrage. Ce système d’arrêt de chute est individuel et nécessite une formation, ainsi que des vérifications réglementaires (arrêté du 19 mars 1993). Dans le cadre d’une utilisation lors d’un montage, démontage ou d’une modification d’un échafaudage, il convient de respecter certaines préconisations : si le point d’an-crage est un élément de l’échafau-dage, ce dernier devra avoir été testé suivant le cahier des charges réalisé par le Syndicat français de l’échafaudage, conjointement avec la CRAMIF, l’OPPBTP, l’INRS et la CNAM, définissant les justifi-cations et informations à appor-ter par les fabricants d’échafau-

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Échafaudage (Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement), tél. : 01 40 55 13 05, www.echafaudage.ffbatiment.fr

UN GUIDE QUI ASSOCIE

TOUS LES INTERVENANTS

Dans les cas où elle remplit le rôle de prescripteur, l’entreprise est partie prenante dans la défini-tion d’une classe d’exposition qui prend en compte des critères géo-graphiques, climatiques (proxi-mité avec le bord de mer, expo-sition de la partie du bâtiment au gel/dégel) ou chimiques (présence

POUR EN SAVOIR PLUS

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

XC1

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XF1 +

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éventuelle d’agents chimiques). Le niveau de sévérité (qui correspond au chiffre qui suit la classe) est lui aussi important. Les maîtres d’œu-vre et les entreprises devraient dis-poser, courant 2010, d’un guide général de définition des classes d’exposition du béton, rédigé sous l’égide de la Fondation EFB (École française du béton) avec tous les partenaires du secteur. Abordant tout type d’ouvrages (bâtiment ou génie civil), il est à considérer comme une avancée intéressante, car tous les intervenants ont été associés à son élaboration. �

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DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S 21

ENVELOPPE

POUR EN SAVOIR PLUS

UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

VERSAILLES L’or et le plomb d’une couverture grand siècle

La réparation des couvertures sur l’aile sud du château s’accompagne d’importants travaux de restauration, offrant aux visiteurs l’image flamboyante du Versailles de Louis XIV.

l s’agit, à l’occasion de travaux visant à enrayer les problèmes d’étan-

chéité des couvertures, de restituer l’état et la splendeur du palais du temps de Louis XIV. Cela nécessite certaines interventions sur des par-ties dont l’architecture a été trans-formée et appauvrie au fil des siè-cles, et ne correspond plus à ce qu’elle était sous l’Ancien Régime », explique Raluca Butnariu, archi-tecte du patrimoine et chef de pro-jet au cabinet de Frédéric Didier, architecte en chef des monu-ments historiques. Dans cette par-tie centrale du château articulée autour du pavillon de chasse de Louis XIII, où les combles ont été réunis par Jules Hardouin-Man-sart à partir de 1680-1685, la char-pente a en effet été modifiée en plu-sieurs endroits entre 1723 et 1789. Dans la partie sud du corps cen-tral, en travaux actuellement, c’est non seulement la charpente qui a été transformée, mais la structure

du bâtiment. Notamment au-des-sus du « passage de bois sud », où une tourelle de liaison entre l’es-calier de stuc et l’aile du midi a été construite au milieu du XIXe siè-cle, puis démolie, laissant une toi-ture à brisis-terrasson caractéristi-que des combles à la Mansart, mais qui a perdu tant le décor original en plomb sculpté et doré du mem-bron que la configuration d’ori-gine des lucarnes.

RAFFINEMENT ET

PRÉCAUTIONS

Sous le vaste velum clair qui dis-simule l’échafaudage et le chan-tier aux yeux des visiteurs, l’équipe de l’entreprise lyonnaise Le Ny, revenue en février 2009 à Ver-sailles après avoir réalisé une pre-mière tranche de travaux en 2007-2008, ne relâchait pas ses efforts cet automne car le chantier doit être livré à la fin de l’année. Menant leur ouvrage comme autant d’ate-liers sur une surface avoisinant les

4 000 m2, où interviennent aussi les charpentiers, les peintres et les doreurs, les six compagnons cou-vreurs déploient toutes les finesses de leur savoir-faire « monument historique » : travail du plomb pour la couverture à ressauts de la tota-lité des terrassons, pour l’habillage des lucarnes et pour les ornementa-tions ; travail de l’ardoise sur les bri-sis, avec de savantes découpes qui font tout le raffinement des jouées de lucarnes et des angles des arê-tiers. Une fois en place, la couver-ture en plomb des terrassons rap-pelle la couverture en zinc dite à tasseaux des immeubles pari-siens. La comparaison s’arrête là, car la mise en œuvre est très dif-férente. Épais de 3 mm, le plomb de la couverture doit être chauffé au chalumeau et vigoureusement martelé au maillet avec des battes en buis ou en téflon pour être mis en forme. C’est aussi un matériau que l’on ne manipule pas sans pré-cautions. « Pour prévenir l’intoxi-

cation par le plomb, les couvreurs se lavent les mains et changent de tenue à l’heure de la pause, et tous font l’objet d’un contrôle régulier de la plombémie », indique Tho-mas Joseph, 28 ans, le conducteur de travaux de l’entreprise Le Ny.Sur cette opération exceptionnelle, la sécurité est omniprésente pour les intervenants comme vis-à-vis du public (rien ne doit pouvoir tomber de la zone de travaux) et de l’ouvrage. Le risque d’incendie, le plus redouté en raison de l’utili-sation des chalumeaux (soudure des pattes de fixation, réchauffe-ment du plomb) à proximité du voligeage de chêne, explique la pré-sence permanente d’une équipe de pompiers et dicte des mesures dra-coniennes. Alors que la journée de travail se poursuit jusqu’à 19 h, tous les appareils à flamme doivent être éteints dès 16 h 30 et le chan-tier est inspecté à la caméra ther-mique afin de détecter tout éven-tuel point chaud résiduel. �

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Au temps de Louis XIV, tous les éléments d’ornementation en plomb de la toiture étaient dorés à l’or fin.

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 20092222

ÉTANCHÉITÉ PHOTOVOLTAÏQUE LES ENTREPRENEURS S’ENGAGENT, LA PROFESSION S’ORGANISEPrometteuse et motivante, l’étanchéité photovoltaïque impose au métier une évolution et des mises au point qui dépassent largement l’acquisition d’une nouvelle compétence technique. Premiers retours d’expérience avec le témoignage de deux entrepreneurs.

omme toute évolution technique forte, l’arrivée des procédés d’étanchéité

photovoltaïque en 2007-2008 a suscité des réactions marquées dans la profession : prudence pour certains, ne sachant pas com-ment gérer le bouleversement des pratiques ; enthousiasme pour d’autres, voyant surtout les oppor-tunités de développement offer-tes par la nouveauté. Tel est le cas de Xavier Pratlong, responsable de la société Sete, basée à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), pour qui la nouveauté n’en était pas tout à fait une. « Nous étions en veille technologique sur ce sujet depuis plusieurs années, en relation avec divers fournisseurs européens, et

nous attendions les produits », explique-t-il, soulignant la forte composante ingénierie de l’entre-prise. Voici trente ans, il avait déjà consacré son projet de fin d’études aux énergies renouvelables.

LES PRÉMICES

L’intérêt pour le photovoltaïque est bien partagé au sein de l’entreprise. Le sujet est évoqué dès 2005 avec les clients, avant même la paru-

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tion du décret de juillet 2006(1) et le Grenelle de l’environnement. La conviction de Xavier Pratlong et sa connaissance du sujet suscitent l’intérêt chez les maîtres d’ouvrage, et lui valent de décrocher une com-mande de grande envergure pour une installation de 167 kW de puis-sance crête (pour 7 000 m2 de toi-ture étanchée avec un revêtement synthétique monocouche, compte tenu de la surface réelle des modu-

les souples). « Si ce n’est pas la pre-mière (elle a été livrée en décembre 2007), c’est la plus importante ins-tallation du moment, souligne le dirigeant de la Sete non sans fierté. Nous avons tout fait, mais nous avons souffert aussi. » Au moment où l’entreprise se lance, le pho-tovoltaïque est encore une tech-nologie toute nouvelle que per-sonne ne maîtrise vraiment : les produits sont d’origine étrangère ; les référentiels techniques n’exis-tent pas ; on confond puissance en crête, production et rende-ment ; les repères manquent pour la partie électrique, etc. Essuyant les plâtres dans tous les domaines, le maître d’ouvrage se voit même opposer deux refus de finance-

La technologie est là, les premiers Avis techniques de procédés ont été délivrés et la profession se prépare au décollage du marché.

© TREBISOL © SETE SA

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DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S 23

ENVELOPPE

LE DÉCLIC

Responsable de l’entreprise Trebi-sol, installée à Grigny (Essonne), Jean-Claude Crozon est quant à lui arrivé au photovoltaïque d’une tout autre façon. Sensibilisé depuis longtemps au développe-ment durable et à la protection de l’environnement par ses relations personnelles et au travers d’activi-tés comme la plongée, il revendi-que son devoir de « faire quelque chose » comme acteur économi-

que. Pour lui, le déclic se produit en 2005, lorsque son fournisseur pré-sente son projet d’étanchéité pho-tovoltaïque à l’occasion de l’as-semblée générale de la CSFE-FFB. « C’est à ce moment que je me suis décidé ; lorsque le produit abouti a été exposé à Batimat, en 2007, j’ai voulu être le premier à m’équiper en région parisienne et je me suis lancé. » En même temps qu’il se met en accord avec ses convictions, Jean-Claude Crozon voit immé-diatement le parti qu’il peut tirer d’une installation sur ses locaux en termes d’acquisition de com-pétences et de développement. Il équipe ainsi la toiture du siège de Trebisol de 315 m2 de films col-lés sur membrane bitumineuse (18,6 kW de puissance en crête) et complète sa centrale d’un système de suivi lui permettant d’afficher en temps réel sur un écran dédié tous les critères de fonctionnement (ensoleillement, production, tem-pérature, vitesse du vent), ainsi que des données statistiques (produc-tion journalière, mensuelle, etc.). Il dispose ainsi de tous les éléments pour présenter concrètement une installation à ses clients, expliquer « comment ça marche et surtout démontrer que ça marche(2), fac-ture transmises à EDF à l’appui ».

POUR EN SAVOIR PLUS

CSFE-FFB (Chambre syndicale française de l’étanchéité), tél. : 01 56 62 13 20,www.etancheite.com

1 MEMBRANES BITUMINEUSES combinées à des modules photovoltaïques souples…

2 … OU SYSTÈMES D’ÉTANCHÉITÉ MONOCOUCHE avec modules intégrés, les procédés d’étanchéité photovoltaïque permettent d’exploiter les vastes toitures-terrasses des bâtiments industriels et tertiaires.

3 et 4 LA CENTRALE PHOTOVOLTAÏQUE peut être dotée d’un système de suivi permettant de connaître en temps réel les performances de l’installation.

« L’investissement financier et per-sonnel est totalement justifié au regard de l’intérêt suscité », estime-t-il. Près d’une centaine de person-nes (maîtres d’ouvrage, architectes, contrôleurs techniques, collectivi-tés, etc.) répond ainsi à son invita-tion pour l’inauguration de sa cen-trale en juin 2009 – un moment pourtant peu propice, puisque la crise financière a entraîné l’ajour-nement de la plupart des projets. Le constat est le même pour Xavier Pratlong qui, au lendemain de sa grande opération et de quelques autres, ne doutait pas qu’il parvien-drait à doubler son chiffre d’acti-vité en 2008 grâce au photovoltaï-que. L’élan paraît suspendu, mais le besoin demeure. La technologie est là, les premiers Avis techniques de procédés ont été délivrés et la profession s’organise. Le véritable essor de l’étanchéité photovoltaï-que n’est que partie remise. �(1) Conditions de rachat de l’électricité par EDF.(2) La production annuelle théorique de la centrale est de 17 500 kWh.

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ment avant d’obtenir un feu vert en juillet 2007. Si elle se solde en fin de compte par une belle réus-site technique, cette première aura éprouvé l’entreprise. Rien d’éton-nant donc, si Xavier Pratlong se retrouve en 2008 aux côtés d’autres entrepreneurs pour participer dans le cadre de la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE-FFB) à l’élaboration de recom-mandations professionnelles (voir encadré).

© TREBISOL

RECOMMANDATIONS PROFESSIONNELLES : UN PREMIER RÉFÉRENTIEL

Dans le contexte de développement(1) que connaît le photovoltaïque en

France, la CSFE-FFB avait constitué en avril 2008 un groupe de travail

associant les professionnels, les assureurs, les fabricants d’étanchéité

et certains fabricants d’isolants afin d’apporter des réponses aux

multiples questions posées par cette nouvelle technologie. Les

conclusions de ces travaux ont été présentées en juin dernier sous

forme d’un guide de recommandations professionnelles pour la mise en

œuvre de procédés d’étanchéité photovoltaïque avec modules souples.

L’ouvrage traite de l’organisation des marchés, du rôle des différents

intervenants, des particularités de mise en œuvre, de l’entretien, des

assurances et de la limite des engagements contractuels, et s’attache à

délimiter un périmètre de prestations qui valorise les compétences des

entreprises. Accessible sur le site Internet de la CSFE-FFB, ce guide est

le premier référentiel professionnel traitant du photovoltaïque.

À noter qu’un groupe spécifique, regroupant les différents métiers,

vient d’être mis en place à la FFB pour travailler en concertation et faire

progresser le photovoltaïque tout en maîtrisant les risques liés à la

jeunesse de cette technologie. À sa demande, Qualibat devrait mettre en

place des qualifications relatives au photovoltaïque intégré.

(1) Entre 2006 et 2008, le nombre de demandes pour des installations photovoltaïques, toutes techniques confondues, est passé en France de 1 600 à 25 000, et la puissance installée de 34 à 175 MW (source : site Internet www.outilssolaires.com).

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DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S 25

ENVELOPPE

Infiltrations par la liaison fenêtre-gros œuvre des bâtimentsLE CONSTATL’infiltration d’eau à la liaison fenêtre-gros œuvre provoque un gonflement des enduits, plaques de plâtre, isolants et plinthes ; l’éclatement des peintures ; la dégradation des papiers peints et l’apparition de moisissures. Des désordres peuvent aussi apparaître sur tous les éléments sensibles à l’eau à proximité des fenêtres comme les prises électriques, les isolants acoustiques sous parquet, etc. La pathologie peut toucher tous les types de menuiseries en bois, en métal ou en PVC. Elle est largement influencée par les conditions climatiques du site et l’exposition du bâtiment, ainsi que par la hauteur de la baie au-dessus du sol.

LE DIAGNOSTIC DES DÉSORDRESLa méthode traditionnelle de bourrage au mortier, bien souvent accompagnée de fissures de retrait ou de défauts localisés, a laissé place à des techniques de calfeutrement par mastics organiques. Ils sont soit extrudés directement dans l’interstice, soit mis en place avant pose sous forme de cordons préformés.

Deux causes principales• Montage irrégulier de la maçonnerie de baie

- les dimensions de la baie ne respectent pas les tolérances usuelles vis-à-vis des cotes de plans ; - le tableau se présente avec du « faux-aplomb » ou un défaut de parallélisme ; - l’appui n’est pas plan ou est mal raccordé aux tableaux.

Le garnissage du joint est délicat si le recouvrement du bâti sur la paroi est trop faible ou si ce joint présente une ouverture en « sifflet ». Un cordon préformé est inefficace s’il n’est que partiellement écrasé, notamment lorsque l’arrête de la menuiserie n’est pas parallèle avec la face de la baie.• Malfaçons lors de la pose

- la section du cordon est inadaptée à la taille de l’interstice à calfeutrer ; - le mastic sélectionné n’est pas adapté à la taille de l’interstice à calfeutrer ; - le fond de joint, en cas de joint extrudé, a été oublié ou sa mise en place est défectueuse ; - le nettoyage soigné des parois de contact n’a pas été réalisé.

Autres causes de sinistres• Fixation de la menuiserieUn défaut de fixation des éléments de menuiserie, notamment dans les parpaings creux, peut être à l’origine de pénétration d’eau.• Autres désordres présentant les mêmes symptômes

Un défaut d’étanchéité de la menuiserie à la jonction traverse basse/montant vertical, l’obturation des dispositifs de récupération des eaux ou un défaut dans le joint entre le bâti et l’ouvrant peuvent entraîner les mêmes dommages.

Ne pas oublierEn cas d’infiltration, l’examen complet du calfeutrement de la fenêtre doit être effectué. En effet, l’apparition d’humidité en partie basse de la fenêtre peut provenir d’une malfaçon du calfeutrement en partie haute.

LES POINTS SENSIBLES• Le DTU 20.1 – NF P10-202-1 d’octobre 2008 fixe les tolérances d’exécution des baies destinées à recevoir des fenêtres dans les ouvrages en maçonnerie de petits éléments.• Le DTU 36.1 – NF P23-201-1 de novembre 2000 fixe les conditions de mise œuvre des fenêtres en menuiserie bois.• Le DTU 36.5 « Mise en œuvre des fenêtres et des portes extérieures » à paraître, fixera les conditions de mise en œuvre des fenêtres et des portes extérieures en neuf et rénovation, quel que soit le type de matériaux.• Le DTU 37.1 – NF P24-203-3 de mai 1993 fixe les conditions de mise œuvre des menuiseries métalliques.• Le DTU 44.1 – NF P85-210-1/2/3 de février 2002 fixe les conditions d’exécution des étanchéités des joints de façade par mise en œuvre des mastics.• Le cahier du CSTB 3521 de juillet 2005 « Menuiserie en PVC faisant l’objet d’Avis technique » fixe les conditions de mise en œuvre des menuiseries en PVC en travaux neufs et sur dormants existants.• Les mastics : dimensions de l’interstice à calfeutrer, élongation et contraction minimales, compatibilité, adhésivité, durée de vie et stockage.• Fonds de joints : conditions de pose à vérifier.• Tolérances d’exécution : épaisseur et profondeur minimales de l’interstice, parallélisme des parois recevant le calfeutrement et planéité de ces parois.

LES CONSEILS DE PRÉVENTION• Le cordon de fond de joint doit être continu au niveau des parties verticales et sous la traverse basse ;• formaliser les échanges des éléments de coordination entre corps d’état ;• organiser une réception intermédiaire des ouvrages en maçonnerie avant intervention du menuisier ;• privilégier pour les ouvrages en béton armé la pose sur pré-cadre inséré au coulage.

Pour en savoir plus : • UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr • FFB-CMP (Fédération française du bâtiment charpente, menuiserie, parquets), tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr • FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00 • SNFA-FFB (Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activiés associées), tél. : 01 40 55 11 80, www.snfa.fr

F I C H E P A T H O L O G I E

Cette fiche est extraite du classeur « Fiches pathologie du bâtiment », réalisé par l’Agence qualité construction (AQC) et la Fondation Excellence SMA. Les 61 fiches pathologie sont consultables sur www.qualiteconstruction.com ou www.smabtp.fr ; elles reprennent les principales pathologies par type d’ouvrage (fondations et infrastructures, structures et gros œuvre, toitures et charpentes, enveloppes et revêtements extérieurs, équipements, aménagements intérieurs).

Pose en embrasement avec feuillure Pose en applique intérieure

Enduit ciment

Fond de joint

Mastic

Largeur minimale

Dormant

Enduit organique

Fond de joint

Mastic

Épaisseur entremini et maxi

Dormant

Mur

Isolation

CALFEUTREMENT À SEC DES MONTANTS POUR CORDONS EXTRUDÉS

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COUVERTURES MÉTALLIQUES Prévenir la condensationÀ l’origine de problèmes récurrents, la condensation qui se forme en sous-face des couvertures en bac acier peut être prévenue et maîtrisée – dans certaines limites.

Bien adapté à la réalisation des toitures sur charpente métal-

lique sans complexité architectu-rale (bâtiments logistiques, indus-triels, équipements, etc.), le bac acier est particulièrement exposé à la condensation. Cette spécifi-cité, due à la forte conductivité thermique et à la faible porosité du matériau, a pour origine deux types de phénomènes. Le premier est naturel et se produit à certai-nes périodes : il se caractérise par l’abaissement de la température du matériau à un niveau infé-rieur à celle de la lame d’air venti-lée en sous-face du bac. Le second, cause de formation de condensa-tion, est l’apport de vapeur dû à l’activité intérieure du bâtiment (le NF DTU 40.35 ne vise l’utili-sation du bac acier que pour les bâtiments à faible ou moyenne hygrométrie(1)). Quelle que soit son origine, la condensation se traduit par la formation de gout-telettes qui ruissellent en sous-face de la couverture, pouvant entraî-ner de spectaculaires désordres dans le complexe d’isolation ou l’habillage du plafond.

PLUSIEURS SOLUTIONS

Plusieurs solutions sont à la dispo-sition du couvreur pour prévenir ce phénomène et ses conséquences(2). Elles touchent les différentes par-ties composant la toiture (plaque métallique, lame d’air éventuelle, plafond, pare-vapeur) et leur agen-cement. Elles peuvent être sché-matiquement regroupées en deux catégories selon qu’elles concernent les systèmes de couverture « froide » ventilée (c’est-à-dire intégrant une lame d’air ventilée entre le maté-riau de couverture et l’isolation) et

les toitures où l’isolation est sur ou entre les pannes (avec lame d’air non ventilée ou sans lame d’air entre la couverture et l’isolation).Pour les toitures froides avec isola-tion, un régulateur de condensa-tion doit être utilisé en sous-face du bac acier (les cas d’utilisation sont précisés par le NF DTU 40.35). Se présentant sous forme de pla-ques de feutre d’une épaisseur de 2 à 3 mm, généralement intégré d’origine au bac acier par le fabri-cant, le régulateur, qui a l’incon-vénient de ne pas être un produit normalisé, a la propriété de rete-nir une certaine quantité d’eau qui s’évacue ensuite par évaporation. Ce procédé impose de respecter les dispositions de ventilation de la sous-face, notamment les sec-tions des lames d’air et leur épais-

seur, qui doit être égale ou supé-rieure à 4 cm. Le NF DTU 40.35 précise en outre les dispositions de ventilation (ponctuelles ou conti-nues en bas ou en haut de versant et en pignon en haut de versant), en distinguant les bâtiments fer-més non isolés et les bâtiments avec une isolation sous pannes. Dans ce dernier cas, les sections de ventila-tion dépendent de l’hygrométrie du bâtiment.L’attention est par ailleurs appelée sur la présence et la continuité d’un pare-vapeur qui doit être sous l’iso-lant ou incorporé à celui-ci, afin qu’une partie de la vapeur d’eau intérieure du bâtiment soit évacuée par le système intérieur de venti-lation(3).L’isolation sur pannes relève quant à elle de procédés non courants :

POUR EN SAVOIR PLUS

UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

feutres tendus avec pare-vapeur (sous Avis technique) ; panneaux sur pannes et toiture chaude, où un soin particulier doit être apporté au calfeutrement de la périphérie, des faîtages et des raccordements des panneaux et à la réalisation des points singuliers, afin d’empê-cher toute pénétration d’air exté-rieur en sous-face des tôles. Dans tous les cas, pour les bâtiments iso-lés, une bonne étude du local, selon son utilisation, permettra de choisir un procédé de couverture et d’iso-lation adapté.Pour les bâtiments non isolés en revanche, les variations thermi-ques, hygrométriques et climati-ques entraînent un risque impor-tant de condensation en sous-face des bacs acier qui imposera l’utili-sation d’un régulateur de conden-sation adapté ou l’adoption d’une solution d’isolation de la couver-ture. �

(1) L’hygrométrie d’un bâtiment est le rapport de la quantité de vapeur d’eau produite dans le local (W) et du taux de renouvellement d’air (n). Sa valeur est inférieure à 2,5 g/m3 pour un bâtiment à faible hygrométrie et doit être comprise entre 2,5 et 5 g/m3 pour un bâti-ment à moyenne hygrométrie.(2) Voir par ailleurs la fiche n° 16 du Recueil de fiches de pathologie du bâtiment, « Condensation en sous-face des couvertu-res métalliques ». La fiche est consultable sur www. smabtp.fr(3) Une autre notion doit être prise en compte à cet égard : la perméance de la paroi plafond, car selon sa composition, l’ensemble isolant - pare-vapeur est plus ou moins perméable à la vapeur d’eau.

EXEMPLE DE SOLUTIONS D’ISOLATION

Bac acier avec régulateur de condensation

Isolant avec pare-vapeur en sous face

ISOLATION SOUS PANNE PARALLÈLE AU RAMPANT AVEC LAME D’AIR VENTILÉE

ISOLATION ENTRE PANNES SANS LAME D’AIR

≥ 4 cm

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DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S 27

ENVELOPPE

Vitrage de protection : un nouveau guideLa Fédération française des professionnels du verre (FFPV-FFB) actualise la question des vitrages de protection dans un guide à paraître avant fin 2009 : Vandalisme, effraction, tirs d’armes à feu, explosion – Guide de prescription des vitrages de protection. Par rapport à l’ancien guide datant de 1997, les notions de conseil et de sensibilisation prennent le pas sur la prescription stricto sensu. Les paramètres pris en compte sont plus nombreux . Les classes de vitrage et de menuiserie sont désormais deux éléments dans un dispositif global prenant en compte un éventail élargi de facteurs de risque : environnement du bien (éclairage de la zone, système de clôture), existence d’un système de détection, présence de voisins, situation géographique, etc. La FFPV-FFB s’est appuyée, comme en 1997, sur l’expertise du Centre national de prévention et de protection (CNPP), qui travaille avec l’Assemblé plénière des sociétés d’assurances dommages (APSAD) et d’autres partenaires concernés par la malveillance, telles les préfectures. Les classes de vitrage sont ainsi complétées par celles du CNPP (Certification A2P), et la carte proposée pour l’évaluation géographique du risque repose sur les statistiques récentes de la criminalité du ministère de l’Intérieur. Autre nouveauté, le guide traite des risques terroristes (tir d’armes à feu) et des risques techniques et industriels (déflagration d’explosion), spécialement pour les ouvrages construits à proximité de zones de type Seveso. Ramené à une trentaine de pages consultables plus facilement, le guide est élaboré en parallèle d’un document plus exhaustif.Pour en savoir plusFFPV-FFB (Fédération française des professionnels du verre), tél. : 01 40 55 13 55, www.verre.org

COUVERTURE Un DTU pour les ardoises en fibres-ciment

A près l’interdiction des pro-duits contenant de l’amiante

en 1997, les ardoises d’amiante-ciment ont rapidement cédé la place à une nouvelle génération d’ardoises artificielles. Fabri-quées en fibres-ciment, celles-ci présentent les mêmes caractéris-tiques générales que les précéden-tes : coût inférieur aux ardoises naturelles ; nuances de teintes ; dimensions unitaires supérieu-res ; disponibilité d’accessoi-res (arêtiers, faîtières), etc. Hors DTU, ces produits, au nombre d’une demi-douzaine actuelle-ment, sont commercialisés sous Avis technique, mais continuent à être mis en œuvre conformé-ment aux dispositions de l’an-cien NF DTU 40.12 « Couverture en ardoises d’amiante-ciment ». Le NF DTU 40.13, qui leur est consacré, entérine leur passage au domaine traditionnel, en repre-nant les principales disposi-tions de l’ancienne norme, mais en les revisitant complètement afin d’apporter aux profession-

nels des réponses plus adaptées aux conditions actuelles d’exer-cice du métier : contexte juridico-financier, demandes des bureaux de contrôle, développement des ouvrages non courants, etc.Trois types de pose sont traités : la couverture à pureau entier (la méthode la plus fréquente) ; la couverture en modèles carrés posés en diagonale (dits losan-gés), adaptée aux fortes pentes et aux bardages ; la couverture à claire-voie ordinaire (limitée aux ouvrages considérés en situation

protégée ou normale au regard de la concomitance vent-pluie). Les systèmes de fixation retenus sont les clous, les crochets et/ou les crampons tempête. Le nou-veau texte précise les indications d’emploi en fonction de l’exposi-tion atmosphérique du bâtiment (rurale, urbaine, marine). S’ap-puyant sur des essais en souffle-rie réalisés par les fabricants de fixations et d’ardoises et tenant compte des retours d’expérience, il fixe en outre, pour chaque sys-tème de couverture et sous forme de tableaux, les limites de hauteur du bâtiment dans chaque zone de vent (selon les règles NV65 modi-fiées) selon le format d’ardoise et le mode de fixation choisi. Pour un même modèle d’ardoise, le professionnel pourra sélection-ner les fixations les mieux adap-tées en fonction des sollicitations dues au vent sans avoir à passer par des calculs complexes.Le NF DTU 40.13 traite égale-ment des habillages verticaux, où peuvent être mis en œuvre les trois types de pose, mais où la fixation par pointe lisse, insuf-fisamment résistante à l’arrache-ment, est exclue.La nouvelle norme précise enfin, pour les couvertures comme pour les habillages de parois vertica-les, les conditions de ventilation à respecter (section des orifices de ventilation, épaisseurs des lames d’air, etc.). �

POUR EN SAVOIR PLUS

UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

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1 LES ARDOISES FIBRES-CIMENT offrent une large variété de coloris et d’accessoires.

2 MODÈLE D’ARDOISE DE STYLE TRADITIONNEL, à pureau arrondi et bords épaufrés.

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Le nouveau DTU prend la suite de celui dédié autrefois aux couvertures en ardoises d’amiante-ciment.

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 20092828

ENVELOPPE

Le marquage CE des portes et fenêtres bientôt obligatoire Le marquage CE des portes extérieures et des fenêtres sera obligatoire en France à partir du 1er février 2010. Cette règle, dont la principale conséquence est d’obliger les fabricants à soumettre leurs produits à des essais de type initial et de mettre en place un contrôle de la production en usine, comporte toutefois quelques nuances. Échappent ainsi à l’obligation : les portes intérieures, les produits résistant au feu, ainsi que les portes et fenêtres fabriquées par l’entreprise pour les besoins de son chantier. Les portes considérées comme issues de secours constituent également un cas d’espèce, puisqu’elles relèvent du système d’évaluation de la conformité 1, plus exigeant, et non du 3. Rappelons enfin que les artisans qui n’ont pas la possibilité de réaliser des essais de type pour leur propre compte peuvent accéder au marquage CE en bénéficiant des essais effectués par leurs fournisseurs industriels (cascading) ou en recourant à des essais partagés (sharing).Pour en savoir plus :FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00

RÉNOVATION Le cas d’espèce des façades en plâtre parisien

Admiré pour les façades en pierre de ses immeubles haussman-

niens, Paris est en réalité la « ville du plâtre », un matériau que les bâtis-seurs ont largement utilisé depuis le XVIIe siècle pour le revêtement des façades. « Aujourd’hui, l’entre-tien et la rénovation de ce patri-moine pose aux architectes et aux entreprises des problèmes très par-ticuliers », indique Scott Sigal, le res-ponsable de l’entreprise parisienne SCR – Facades Parisiennes, spécia-lisée dans ce type d’opération.Si la difficulté, pour le prescripteur, est de retrouver et de reconstituer l’état originel après un ou plusieurs ravalements parfois accompagnés de transformations, celle de l’en-treprise est multiforme. Elle tient à la diversité des techniques (plâ-tre sur briques, moellons et pans de bois…) ; aux matériaux disponi-bles pour la réfection, très différents de ceux utilisés jadis ; à la sensibilité des points singuliers (liaison zinc-plâtre au niveau des bandeaux et corniches) ; aux problèmes de ven-tilation, de gaines techniques ; etc. « Les façades en plâtre parisien ne sont pas seulement une véritable peau, mais un complexe intime-ment lié à la structure, et l’on ne doit pas négliger cette particularité au moment du diagnostic », souli-gne Scott Sigal. Se prononcer sur la salubrité ou non de l’ouvrage néces-

site effectivement une solide expé-rience pour ne pas passer à côté d’un désordre pas toujours visible en surface, tel un pourrissement de la charpente bois. Quel que soit le soin apporté à l’établissement du cahier des charges, les découver-tes en cours de chantier ne peu-vent être exclues. En dépit de cette éventualité, qui souligne l’impor-tance d’une relation de confiance entre l’architecte, l’entreprise et le maître d’ouvrage, la réfection totale de la façade ne semble pas toujours la réponse adéquate.Les reprises partielles, qui sont donc actuellement le cœur du métier, mettent en relief d’autres particula-rités, telle l’ambiguïté en matière de référence aux normes, car l’entre-prise peut s’appuyer sur le chapitre « Façades plâtre et chaux » du NF DTU 26-1 « Enduits aux mortiers

de ciments, de chaux et de mélange de plâtre et de chaux aérienne » ou sur l’annexe consacrée au plâtre du NF DTU 59-1 « Travaux de pein-ture des bâtiments ». « En fait, nous sommes souvent dans le champ des techniques non courantes, et notre spécialité est plutôt de conju-guer les savoir-faire des entrepri-ses de maçonnerie-plâtrerie (réfec-tions, reprises, rebouchages) et de peinture-finition (micro-enduit et finition) », détaille Scott Sigal avant de conclure : « En quelques années, notre approche métier a été un peu éclipsée par une foca-lisation du débat sur les ingré-dients. Aujourd’hui, nous devons non seulement très bien connaître ces matériaux mais aussi réussir la “recette” de mise en œuvre et ne pas oublier les “touches” de qualité sur les points singuliers. Ainsi nous pouvons dire que nous mettons la même passion à “réapprendre” le plâtre comme une spécialité d’an-tan. » �

POUR EN SAVOIR PLUS

• UMPI-FFB (Union des métiers du plâ-tre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr• Fiches Recommandations de ravalement des façades parisiennes, disponibles sur demande auprès du GPMPI (Groupement professionnel des métiers du plâtre et de l’isolation Paris-Île-de-France), tél. : 01 40 55 13 12

ASSURABILITÉ ET SINISTRALITÉFrançois Ausseur, directeur de la prévention SMA-BTP, responsable de la fondation Excellence SMA

Très spécifiques sur le plan technique, les rénovations de façades plâtre relèvent-elles

des règles communes en matière d’assurance ?

L’assurabilité est évidemment liée à la sinistralité, qui est variable avec ces ouvrages.

Dans le cas d’une reprise complète, il n’y a généralement pas de mauvaises surprises. La situation n’est pas

la même avec les reprises partielles, où l’assureur n’a pas de certitude sur la qualité du diagnostic préalable

de l’existant et la bonne mise en œuvre de produits qui peuvent se révéler incompatibles avec le support.

Pour que tout se passe bien,il me semble que les critères à prendre en compte sont le respect du NF DTU

et des règles professionnelles, le sérieux du diagnostic et l’expérience de l’entreprise.

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 20093030

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DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S 31

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

PLANCHERS CHAUFFANTS À EAU CHAUDERetour sur quelques règles d’installationLes planchers chauffants à eau chaude sont mis en œuvre conformément à un récent DTU. Un texte précis qui définit la nature des systèmes, leur mise en œuvre et les procédures à respecter pour garantir une pose dans les règles de l’art.

L es modalités de mise en œuvre des planchers chauffants ont été redéfi-

nies lors de la parution en juillet 2006 de la norme NF DTU 65-14 « Exécution de planchers chauf-fants à eau chaude ». Ce texte définit désormais deux types de planchers chauffants : le type A et le type C, ce dernier étant réalisé avec une double couche de désolidarisation. Aucun des deux systèmes n’admet de tem-pérature de chauffe supérieure à 50 °C et, dans tous les cas, la température de surface du sol ne doit pas excéder 28 °C. Avant la mise en œuvre du système chauffant, la récep-tion du support est une étape importante qui permet de véri-fier que les délais de séchage du plancher porteur ont bien été respectés, et surtout que la planéité du support est conforme à la mise en œuvre de la sous-couche isolante (NF DTU 26.2 / 52.1).

MISE EN PLACE DES TUBES

Une fois l’isolant posé, dont la performance doit répondre à la RT 2005, vient l’étape de la mise en place des tubes. En cuivre ou en matériau de synthèse, ils doi-vent bénéficier d’un Avis tech-nique favorable pour l’emploi plancher chauffant ou répon-dre aux normes produits en vigueur. Il en est de même pour les raccords. Lors de la mise en œuvre, les tubes, maintenus soli-dement à l’isolant, seront pla-cés à plus de 5 cm des structu-res verticales et à plus de 20 cm des conduits de fumée, des foyers ouverts et trémies ou encore des cages d’ascenseur. Le respect de l’espacement maximum de 35 cm entre les tubes, prévu par le DTU, est tout aussi indispensable pour garantir une homogénéité de chauffe des sols concernés. A contrario, en cas de forte den-sité des tubes (ex : cas des cou-loirs), il peut être utile de limiter leur émission, pour respecter la

température de surface de 28 °C. Aussi un gainage des tubes est-il parfois nécessaire. Le tracé des tuyauteries de l’installation doit égalemment autoriser le rem-plissage total et l’évacuation des gaz susceptibles de s’y trouver. Ce qui implique d’équiper chaque distributeur et collecteur d’une vanne d’arrêt général, d’un pur-geur placé au-dessus du niveau du plancher et d’un robinet de vidange. Le DTU s’intéresse également aux dispositifs d’équilibrage et de vannes d’arrêt. Ainsi chaque boucle, au moins une par pièce pour le contrôle des températu-res, doit être dotée de deux van-nes d’arrêt et d’un organe d’équi-librage indépendant. Dans le cas où les fonctions arrêt et équili-brage sont assurées par le même appareil, la fonction équilibrage sera mémorisable.Il faudra également prévoir un dispositif anti-retrait à définir en fonction du type de plan-

cher. Avant l’enrobage, le circuit devra être soumis à une mise en épreuve de manière à vérifier que l’installation est bien étan-che. L’enrobage est réalisé avec un béton adapté bénéficiant, dans tous les cas, d’une conduc-tivité thermique minimale de 1,2 W/m.K.

ENROBAGE

ET MISE EN CHAUFFE

Parfois « oubliée », la mise en chauffe de l’installation est impé-rative avant la mise en œuvre du revêtement final pour les plan-chers de type A avec une pose scellée (la mise en chauffe sera facultative en pose scellée déso-lidarisée). Ne pas l’effectuer revient à risquer des désordres futurs au niveau du revêtement de sol. Cette mise en chauffe est formalisée par le DTU. Menée quatorze jours au minimum après la réalisation de l’enrobage, la mise en chauffe s’effectue en deux étapes : température main-tenue entre 20 et 25 °C pendant au moins trois jours, puis tem-pérature maximale pendant au moins quatre jours. Avant la mise en œuvre du revê-tement, le chauffage doit être interrompu de deux à sept jours suivant le cas. �

POUR EN SAVOIR PLUS

UCF-FFB (Union climatique de France), www.ucf.frCalepin de chantier Planchers chauffants à eau chaude, disponible auprès de la SEBTP, www.sebtp.com.

LE DTU 65-14 ENCADRE précisément la pose et le raccordement des tubes en matière de planchers chauffants à eau chaude.

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 20093232

ÉQUIPEMENTS PERFORMANTS POUR UN BÂTIMENT TERTIAIRE CERTIFIÉ HQE®

Construite dans l’esprit du Grenelle, la nouvelle agence Hervé Thermique a aussi été conçue pour le confort et le bien-être des occupants. Une construction HQE®, une enveloppe et des équipements techniques performants.

éceptionnée l’été dernier et inaugurée en septem-bre, la nouvelle agence

Hervé Thermique à Ennery (Val-d’Oise) a obtenu, haut la main, le label Très haute performance énergétique (THPE). « Au départ, nous n’étions pas sensibilisés à l’éco-construction », avoue Patrick Berruet, directeur Paris Île-de-France Installation chez Hervé Thermique. En revanche, l’entre-prise avait une idée précise de ce que devait apporter le bâtiment aux salariés : « Nous souhaitions avant tout construire un bâtiment autour des gens, essentiellement pour leur bien-être au travail. »

RENFORCER L’ASPECT

ENVIRONNEMENTAL

Pour remplir les conditions de confort souhaitées, décision est prise d’implanter la nou-velle agence sur le Parc d’activi-

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1 LE SYSTÈME DE RÉCUPÉRATION DES EAUX PLUVIALES pour les toilettes permet une autonomie de quinze jours.

2 LE CONFORT THERMIQUE est notamment assuré par l’association d’un puits canadien et d’une centrale d’air double flux.

3 et 4 UN PLANCHER CHAUFFANT RAFRAÎCHISSANT est alimenté par deux pompes à chaleur.

5 DE LARGES BAIES VITRÉES permettent de réduire les consommations d’énergie liées à l’éclairage.

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DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S 33

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

UN DISPOSITIF AMBITIEUX DE GÉNIE CLIMATIQUE

Le puits canadien à 1,90 m de profondeur, d’une longueur de 50 m, est constitué de 12 tubes de 200 mm de diamètre. Il assure un débit d’air global de 3 670 m3/h. Il permet en hiver de préchauffer l’air et, en été, de le rafraîchir. À titre d’exemple, lorsque la température moyenne extérieure est de 32 °C, l’air en sortie du puits est à 21,8 °C. Il est à 10,2 °C en hiver en sortie lorsque la température moyenne extérieure approche -7 °C. La puissance annuelle maxi restituable est de l’ordre de 27 500 kWh en chaud et de 20 000 kWh en froid. Il est associé à la centrale d’air, via un caisson de mélange. C’est la GTB qui pilote l’ensemble et qui « décide » du fonctionnement : soit air extérieur en direct (free-cooling), soit air en sortie du puits canadien. Un ensemble de capteurs et de sous-compteurs permet de suivre de près tous les gains et la consommation heure par heure. La centrale d’air, dotée d’un échangeur à roue – considéré comme le meilleur système sur le plan du rendement et des pertes de charge sur l’air – alimente les poutres froides. Un complément en froid est apporté, en cas de besoin, par les pompes à chaleur qui alimentent les poutres et le plancher rafraîchissants. Cette capacité à garder une température inférieure à 27 °C prouve également la qualité de l’enveloppe du bâtiment, particulièrement sa grande inertie. En hiver, le complément de chaleur est apporté si besoin par le plancher chauffant.

relle en grande quantité, offrent des avantages non négligeables, tels que le confort de travail et la réduction des consommations d’énergie liées à l’éclairage. L’en-veloppe est particulièrement soi-gnée : structure poteau-poutre et ossature bois – bois local cer-tifié – avec une isolation renfor-cée et un travail important sur l’inertie thermique du bâti. L’uti-lisation du bois est venue limiter les terrassements, car la légèreté du matériau permet de réduire la profondeur des fondations. Les auditeurs de la certification relè-vent : « La consultation et la par-ticipation active des salariés à la conception de l’ouvrage sont un point remarquable. Le fonction-

nement par groupes de travail a permis notamment une opti-misation du nombre de places de parking, des mesures d’ondes électromagnétiques ou encore l’identification de la liste prévi-sionnelle des déchets de chantier et des déchets d’activité. »

REPORTING EN DIRECT

Pour atteindre le niveau de per-formance énergique visé, les équi-pements techniques sont évi-demment à la pointe. Toutes les consommations sont tirées vers le bas, y compris l’eau avec la mise en place d’un système de récupé-ration des eaux de pluie pour les toilettes notamment. La surface de captation, plus de 2 000 m2, et la cuve de 11 m3 apportent envi-ron quinze jours d’autonomie. Sur le plan thermique, le plancher chauffant/rafraîchissant est ali-menté par deux pompes à chaleur

réversibles sur une nappe phréati-que située à 60 m de profondeur. Un puits canadien, couplé à une centrale d’air double flux, apporte air réchauffé en hiver et air frais en été. L’air neuf est amené par des poutres rafraîchissantes. Avanta-ges : absence de bruit et de cou-rant d’air au poste de travail. L’en-semble est piloté par une gestion technique des bâtiments (GTB), laquelle assure un reporting en direct et visible par tous. Avec ces équipements, les coûts d’exploi-tation sont réduits de 30 % en moyenne. Ce programme de construction performant représente un coût d’in-vestissement de 1 150 euros/m2, soit l’équivalent du prix moyen du mètre carré en construction tradi-tionnelle. Ce qui prouve que cons-truire des bâtiments en phase avec le Grenelle est d’ores et déjà possi-ble, et à un coût acceptable. �

tés économiques intercommunal des portes du Vexin, doté d’une charte de qualité environnemen-tale. Ainsi, la maîtrise d’œuvre s’est vue imposer plusieurs obli-gations liées à la conception du bâtiment : transparence sur l’in-tégralité de la construction, inté-gration d’un espace vert central type patio, conception d’une salle de détente zen et possibilité de tra-vailler à l’extérieur sur des terras-ses adaptées lorsque le temps le permet. Un audit initial a révélé que le projet originel remplissait, sans effort particulier, six critères de la démarche HQE® sur les qua-torze préconisés. La décision fut donc prise de renforcer l’aspect environnemental du projet pour aller plus loin encore.

CONSTRUCTION

BIOCLIMATIQUE

De plain-pied sur 2 000 m2 (85 % de bureaux, 15 % d’ateliers), le bâtiment affirme son caractère bioclimatique par des toitures-terrasses végétalisées ou par de grandes baies vitrées à isolation renforcée : double vitrage à lame d’argon avec une couche réduisant le facteur solaire à 0,42, confort d’été oblige. Ces baies vitrées, qui apportent de la lumière natu-

Pour atteindre le niveau de performance souhaité, les équipements techniques sont évidemment à la pointe.

Les différents éléments techniques du bâtiment sont pilotés par un système centralisé (GTB).

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 20093434

INTALLATION DE CHAUFFAGEDu bon usage du désembouageDe nombreuses pathologies rencontrées dans les installations de chauffage sont induites par la formation de boues dans les circuits. Après un diagnostic du système, plusieurs solutions de désembouage sont envisageables.

Avec le temps, les installations de chauffage, parce qu’elles

sont en circuit fermé, peuvent se charger en boues. Celles-ci s’ac-cumulent dans les radiateurs et les tuyaux jusque dans la chaudière. Pour assurer un bon fonction-nement, un rendement énergéti-que maximum de l’installation de chauffage et aussi pour prolonger la durée de vie des équipements, ces boues doivent être éliminées. L’opération peut se réaliser de plu-sieurs manières en fonction de la nature des boues. Ce qui impose, avant même de pratiquer le désembouage, la réalisation d’un diagnostic de l’installation.

DIAGNOSTIC

Ce diagnostic vise plusieurs objec-tifs. Tout d’abord, la recherche des causes de l’embouage. Un désem-bouage n’aura qu’un effet limité dans le temps si les facteurs res-ponsables de l’apparition des boues ne sont pas identifiés et éli-minés. Il est donc nécessaire d’ef-fectuer un historique de l’instal-

lation, d’analyser l’eau d’appoint et les dépôts prélevés en points bas de l’installation, d’examiner les canalisations pour en mesu-rer l’état de dégradation, mais aussi pour s’assurer de la nature des dépôts (adhérents ou non). Le diagnostic doit aussi permet-tre de déterminer la pertinence d’un désembouage. Si les canali-sations ou les radiateurs sont en trop mauvais état, peut-être vaut-il mieux les changer. Il doit aussi aider dans le choix de la méthode de désembouage à appliquer, et dans le recensement des équipe-ments éventuels à ajouter pour réaliser le nettoyage : vannes de chasse, de purge d’air, d’isole-ment, dispositif de captage des boues…

Ces boues sont pour la plupart constituées d’oxydes métalliques et, en moindre proportion, de tartre carbonaté. On trouve aussi, dans certains cas, des dépôts de silice ou de sulfate, dépôts durs et adhérents. Cette différence de nature impose une vigilance par-ticulière, les boues ne pouvant être éliminées n’importe comment. Ainsi, les dépôts durs et adhé-rents ne pourront être solubilisés. Pour les éliminer, il faudrait utili-ser de l’acide sulfurique ou fluo-rhydrique, au risque de détério-rer l’installation. Conclusion : le traitement doit impérativement être compatible avec la nature des boues. Différentes méthodes de désem-bouage existent : nettoyage chimi-que ou nettoyage mécanique.

NETTOYAGE MÉCANIQUE

Le nettoyage mécanique s’opère de deux manières : rinçage à grand débit d’eau ou, plus rarement, rin-çage sous une double pression d’air et d’eau (nettoyage hydro-pneumatique). Dans ce cas, il y a un risque que le mélange air/eau provoque des vibrations suscep-tibles d’endommager les canali-sations. Mieux vaut donc réser-ver ce traitement à des spécialistes. Les nettoyages mécaniques vien-nent souvent en complément des traitements chimiques curatifs. Ils permettent de réaliser un premier nettoyage puis, dans un second temps, d’évacuer des dépôts désa-grégés à l’issue du traitement chimique. Ils peuvent aussi s’ap-

pliquer ponctuellement sur une partie de l’installation davantage embouée (émetteurs, planchers chauffants…). Ces opérations sont difficiles et longues à réali-ser, particulièrement sur les instal-lations collectives, car il faut pro-céder colonne par colonne. Elles requièrent un arrêt du chauf-fage, un accès facile à l’ensemble de l’installation et la mise en place préalable de vannes d’isolement et de chasse.

MÉTHODES

« DOUCES » ET « CHOCS »

Il existe des méthodes dites « dou-ces » sans arrêt de l’installation, et des méthodes « chocs » avec arrêt de l’installation. Les premières sont actuellement les plus utili-sées, surtout sur les installations collectives. Elles consistent à met-tre en œuvre un traitement peu agressif qui va mettre progressi-vement en suspension les boues de manière à les piéger sur des clarificateurs, puis à les expulser du circuit. Plutôt adaptées aux circuits individuels, les méthodes chocs, elles, exigent un arrêt de l’installation pendant un à plu-sieurs jours. Il s’agit d’un net-toyage chimique suivi d’un rin-çage et d’un reconditionnement de l’eau du circuit.L’identification des facteurs res-ponsables de l’embouage lors du diagnostic doit être suivie d’ac-tions d’amélioration sur l’instal-lation, visant à limiter le risque de réapparition des désordres constatés. �

POUR EN SAVOIR PLUS

UCF-FFB (Union climatique de France), www.ucf.fr

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

1 ÉQUILIBRAGE d’une installation de chauffage avec malette.

2 LES POTS À BOUE permettent de recueillir et d’éliminer les particules présentes dans les circuits de chauffage.

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TIC

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 20093636

PAC Installation en relève de chaudièreInstaller une pompe à chaleur (PAC) en relève de chaudière demande une étude technique approfondie. Plusieurs options existent. Toutes visent le même objectif : les économies d’énergie.

En rénovation d’installations de chauffage, la mise en place

d’une pompe à chaleur (PAC) en relève de chaudière est courante. Dans ce type de configuration, la PAC, placée en dérivation sur le retour de l’installation, fonctionne en priorité par rapport à la chau-dière tant que son rendement est acceptable, c’est-à-dire au-dessus d’un certain seuil de température extérieure. Lorsque la tempéra-ture passe sous ce seuil, la chau-dière prend automatiquement le relais. Ainsi, la PAC et la chau-dière sont utilisées pour les plages de fonctionnement où leur rende-ment est élevé. Leur durée de vie est prolongée. Cette option limite la consommation de fioul ou de gaz aux périodes les plus froi-des de l’année et permet d’amé-liorer substantiellement le rende-ment saisonnier de l’installation, en conservant un confort d’utili-sation identique.

DIAGNOSTIC DE L’EXISTANT

Mais attention, le raccorde-ment d’une PAC à un système de chauffage ne s’improvise pas et le

dimensionnement de celle-ci est effectué en mode chauffage. Dans tous les cas, un diagnostic préalable de l’existant s’impose. Les condi-tions d’intégration impliquent de connaître la température de départ d’eau de chauffage pour s’assurer que les radiateurs peuvent dispen-ser toute l’énergie produite par la PAC. Il est tout aussi indispensa-ble de s’assurer de la compatibilité de la température maximale d’eau admissible au niveau de la PAC par rapport à la température d’eau de départ nécessaire. Lorsqu’il s’agit de PAC air exté-rieur/eau, le dimensionnement est effectué en fonction des zones cli-matiques, et deux types de confi-guration sont possibles. Soit un fonctionnement alterné : dans ce cas, la PAC seule assure le chauffage pour une température extérieure supérieure à la température d’équi-libre Téq (variable de +5 °C à -5 °C environ) ; en dessous, la chaudière prend entièrement le relais. Soit en fonctionnement simultané : la PAC assure alors seule le chauffage jusqu’à la température d’équili-bre Téq ; en dessous, la PAC et la

chaudière fonctionnent ensemble jusqu’à la température extérieure d’arrêt de la PAC ; en deçà, la chau-dière fonctionne seule. Si le choix se porte sur une PAC eau/eau, la puissance calorifique du géné-rateur est déterminée pour une valeur comprise entre 80 et 120 % des déperditions.

PLUSIEURS TYPES

DE RACCORDEMENTS

Quel que soit le type de PAC, divers types de raccordements hydrauli-ques sont possibles. L’installation de la PAC doit être réalisée conformé-ment aux préconisations du fabri-cant. Dans tous les cas, elle ne doit pas entraîner de modifications du débit d’eau du réseau de chauffage existant. En général, le débit nomi-nal de la PAC est supérieur à celui du réseau. Dans le cas contraire, des adaptations du circuit hydrau-lique sont nécessaires. Une solu-tion consiste à placer la PAC sur le retour du réseau en dérivation. Ce type d’installation permet de satisfaire à trois critères essentiels pour un bon fonctionnement de la PAC : un débit constant pour évi-

POUR EN SAVOIR PLUS

UCF-FFB (Union climatique de France), www.ucf.fr

ter les variations de température d’eau au condenseur ; un débit suf-fisant pour que la PAC délivre sa puissance thermique avec un fai-ble écart de température ; une tem-pérature d’eau la plus basse possi-ble, même lorsque la chaudière est sollicitée, afin d’améliorer le coef-ficient de performance (COP) et d’augmenter le nombre d’heu-res de fonctionnement. L’utilisa-tion d’une vanne à trois ou quatre voies permet une régulation de la relève selon un régime alternatif ou simultané entre la PAC et la chau-dière. D’autres solutions sont pos-sibles : le raccordement de la PAC sur un ballon tampon disposé sur le retour de l’installation, par exem-ple. Quelle que soit la solution rete-nue, le choix doit être compatible avec l’installation existante et tenir compte de son diagnostique préa-lable. �

RÈGLES DE DÉPERDITION POUR LES PAC AIR EXTÉRIEUR/EAU

Zone H1 : 60 % déperditions

à T0 Ppac à T0 80 %

déperditions à T0.

Zone H2 et H3 : 50 %

déperditions à T0 Ppac à T0

80 % déperditions à T0.

Pour certaines zones,

notamment en bord de mer,

le dimensionnement peut

être effectué avec 50 % de

déperditions à T0 Ppac à T0

80 % de déperdition à T0.

Ppac = Puissance calorifique

fournie par la pompe à chaleur.

T0 = Température extérieure

à prendre en compte selon

le type de fonctionnement.

DISPOSITIF D’INSTALLATION D’UNE POMPE À CHALEUR EN RELÈVE DE CHAUDIÈRE

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DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S 37

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUESÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

SALLES DE BAINS Nouvelles règles pour les installations électriquesLa conception des salles de bains évolue et, avec elle, celle des installations électriques. Un amendement à la norme NF C 15-100 entérine cette évolution.

En application depuis le 1er mai 2009, l’amendement A2 de la

norme NF C 15-100 a introduit une révision complète des règles concernant les installations élec-triques dans les locaux contenant une baignoire ou une douche, en raison des évolutions consta-tées dans l’aménagement des sal-les d’eau. Une révision en phase avec celle de la norme internatio-nale CEI 60-364, qui comporte elle-même, depuis février 2006, une nouvelle version de sa partie 7-701 relative aux locaux possé-dant une baignoire ou une dou-che, autrement dit les salles de bains, petites et grandes, et salles de douches.

ÉVOLUTION

EN QUATRE POINTS

L’amendement A2 porte sur quatre points : redéfinition du domaine d’application, recense-ment des matériels admis, nou-velle définition géométrique des grands volumes de sécurité et liaisons équipotentielles supplé-

mentaires (LES). Ainsi désormais, tous les types de locaux contenant une cabine de douche, qu’elle soit individuelle ou préfabriquée, ou une baignoire préfabriquée, sont concernés par l’amendement, y compris les locaux où sont ins-tallés des Spas. Seule exception, les douches d’urgence prévues dans les laboratoires ou les instal-lations industrielles. Côté équipe-ments, les baignoires d’angle, les baignoires horizontales avec mar-gelle d’une largeur supérieure à 60 cm, les douches à jets horizon-taux ou encore les douches à l’ita-lienne sont maintenant visées.

DIFFÉRENCIATION DOUCHE/

BAIGNOIRE

Du côté des volumes, une chose ne change pas : le volume 0 reste limité au volume intérieur de la baignoire ou au receveur de dou-che. En revanche, une différen-ciation est maintenant pratiquée au niveau du volume 1 selon qu’il s’agit d’une baignoire, d’une dou-che simple (avec ou sans rece-

veur) ou d’une douche à jets horizontaux. Pour les baignoi-res, le volume 1 est limité par son bord extérieur jusqu’à une hau-teur de 3 m à partir du sol fini ou à 2,25 m du sol fini, ou du fond de la baignoire si celui-ci est situé au-dessus du sol fini. En ce qui concerne les douches, le volume 1 est limité par la surface verticale de rayon 1,20 m mesuré à partir de la pomme fixe ou l’ori-gine du flexible. À noter, il n’y a plus de distinction entre douches avec ou sans receveur. Verticale-ment, le volume 1 est limité par le plus élevé des plans horizontaux, à savoir : soit celui situé à 2,25 m au-dessus du sol fini, ou du fond du receveur si celui-ci est au-des-sus du sol fini, soit celui passant par la pomme fixe dans le cas où il y en a une. Dans le cas particulier des douches à jets horizontaux, le volume 1 est limité horizontalement par les parois de la cabine faisant obsta-cle aux jets, et verticalement par le plan horizontal situé à 2,25 m au-dessus du sol.Changement également pour le volume 2. Auparavant, celui-ci recouvrait le volume 1 jusqu’à 3 m au-dessus du sol. Cette disposi-tion a été supprimée. Désormais, sa hauteur est systématiquement égale à celle du volume 1, soit 2,25 m, et il s’étend horizontale-ment jusqu’à 60 cm à partir de la surface extérieure du volume 1.Le volume 3, lui, est situé au-des-sus des volumes 1 et 2 jusqu’à une hauteur de 3 m au-dessus du sol ; il s’étend également horizontale-ment jusqu’à 2,40 m à partir de la

LE CAS PARTICULIER DES FAUX PLAFONDS

Par rapport à l’ancienne

version, des précisions ont

été apportées. Lorsqu’ils se

trouvent en volume 1, 2 ou 3,

les faux-plafonds sont

maintenant considérés de trois

manières différentes en fonction

de leurs caractéristiques.

1. S’ils sont démontables à

l’aide d’un outil, ils limitent les

volumes 1, 2 et 3. L’espace situé

au-dessus des volumes 1 et 2

ainsi limités est un volume 3, à

concurrence de 3 m.

2. S’ils sont ajourés ou

démontables sans outil, ils

ne sont pas pris en compte et

la règle des volumes s’applique

comme s’ils n’existaient pas.

3. S’ils ne sont pas

démontables, ils sont

considérés comme un plafond.

L’espace situé au-dessus

des faux-plafonds ne fait plus

partie du local.

ET LES DOUCHES COLLECTIVES ?

L’amendement A2 a également été modifié pour les douches collectives. Auparavant, la totalité de la surface des vestiaires était considérée en volume 3. Désormais, le volume 3 se limite à un balayage de 2,40 m à partir de la surface extérieure du volume 2. Résultat : seule la partie du vestiaire située en volume 3 doit être reliée à la liaison équipotentielle supplémentaire. Cette dernière doit être réalisée sur les canalisations d’eau, radiateurs électriques, circuits de terre des installations électriques. Objectif : mettre au même potentiel des parties conductrices de l’installation qui pourraient accidentellement se trouver portées à une tension dangereuse.

surface extérieure du volume 2, et ce, sur une hauteur au-dessus du sol de 2,25 m.À noter : le volume situé au-des-sous de la baignoire ou sur ses côtés est en volume 3 s’il est fermé et accessible seulement par une trappe ne pouvant être ouverte qu’à l’aide d’un outil. Dans le cas contraire, il est soumis aux conditions du volume 1. Quant au volume situé au-dessus du volume 3, il est considéré comme hors volume. �

POUR EN SAVOIR PLUS

FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél . : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 20093838

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

INSTALLATIONS GAZ Les raccords à sertir en cuivre

Les raccords à sertir en cui-vre pour le gaz sont autori-

sés depuis le 1er novembre 2006(1). Le cahier des charges CCH AFG 2004-02 « Raccords à sertir en cui-vre utilisables sur les installations de gaz » définit les caractéristiques des raccords, leurs règles de mise en œuvre, ainsi que celles des ins-tallations comportant des raccords sertis en cuivre. La preuve de la conformité des raccords étant apportée par la délivrance de la marque ATG par Certigaz.

MATÉRIAUX GARANTIS

PAR LE FABRICANT

Les principales caractéristiques certifiées par la marque ATG sont les suivantes : caractéristi-

ques dimensionnelles, résistan-ces mécanique, thermique et chimique des raccords assem-blés, marquage et condition-nement. La certification ATG s’accompagne d’essais effectués pour l’admission à la marque, mais également de contrôles permanents durant la fabri-cation et lors de prélèvements réguliers. Les règles générales de mise en œuvre des installations de gaz sont définies par l’arrêté du 2 août 1977 modifié relatif aux règles de sécurité des ins-tallations de gaz, et par la norme NF DTU 61.1. Les compléments spécifiques aux raccords à sertir sont contenus dans les parties 2 et 3 du CCH AFG 2004-02.

En septembre 2009, trois fabri-cants bénéficiaient de la marque ATG pour leur gamme de rac-cords à sertir gaz. Ces raccords devraient donc être de plus en plus courants sur les chantiers. Ils présentent de réels avantages pour certaines applications en raison de la facilité de mise en œuvre et de l’absence de point chaud, contrairement à la sou-dure. En revanche, ils ne peuvent être mis en œuvre que dans des locaux ventilés au sens de l’ar-rêté du 2 août 1977. Et ils doi-vent l’être à l’aide d’outils de sertissage compatibles, confor-mément à la notice du fabri-cant. Certaines précautions sont à prendre : il n’est pas possible

POUR EN SAVOIR PLUS

UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

MONOXYDE DE CARBONE Prévenir les intoxications

Tous les ans, le monoxyde de carbone (CO) est responsable

d’un peu plus de 4 000 intoxica-tions et d’une centaine de décès. Une mauvaise utilisation des appa-reils de chauffage, un mauvais état des conduits de fumée, une mauvaise ventilation du local ou encore un défaut d’entretien des installations sont autant de causes connues. Pour prévenir ces acci-dents, la réglementation a étendu à tous les combustibles les disposi-tions qui existaient déjà pour le gaz. Les textes (1) fixent des exigences aux appareils de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire d’une puissance inférieure ou égale à 70 kW, utilisant des combustibles solides, liquides ou gazeux.

ENTRÉE D’AIR

Lorsque ces appareils utilisent pour la combustion une partie

de l’air de la pièce dans laquelle ils sont installés, le local doit per-mettre un renouvellement efficace de l’air comburant par des ame-nées d’air permanentes, directes ou indirectes. Les conduits d’évacua-tion des produits issus de la com-bustion doivent également satis-faire aux exigences techniques de sécurité en matière de raccorde-ment, de dimensionnement, de mise en œuvre et de fonctionne-ment des modérateurs/régulateurs de tirage. L’entretien des entrées d’air, des systèmes d’évacuation et des appareils est bien sûr primor-dial. Le ramonage avec son certifi-cat est nécessaire au moins une fois par an. De même, la nouvelle régle-mentation impose la vérification au moins une fois par an des appa-reils de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire, qui doivent être réparés par un professionnel

qualifié dès qu’une défectuosité se manifeste. Pour les immeubles col-lectifs d’habitation, les installations de ventilation mécanique contrô-lée, auxquelles sont raccordés des appareils utilisant le gaz combusti-ble ou les hydrocarbures liquéfiés, doivent être équipées d’un dispo-sitif de sécurité collective.

MISE À NIVEAU

Dans les locaux existants, ces dis-positions sont également applica-bles, que les appareils soient dans les logements ou dans les dépen-dances. Le décret s’applique le 1er juillet 2010. Il concerne à la fois les appareils de chauffage et les ins-tallations de ventilation mécanique contrôlée mises en service anté-rieurement au 9 août 1989. Toutefois, si lors d’un contrôle d’une installation collective de ven-tilation mécanique contrôlée gaz,

POUR EN SAVOIR PLUS

• UCF-FFB (Union climatique de France), www.ucf.fr• UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

de les engraver, de les encastrer ou de les incorporer dans les élé-ments du bâti. De même, on ne peut, en aucun cas, réaliser des assemblages par brasure ou des cintrages à chaud à moins d’un mètre du raccord. Enfin, il est interdit de les décaper thermi-quement ou chimiquement. �

(1) Arrêté du 26 septembre 2006, modifiant celui du 15 juillet 1980, qui a rendu obliga-toire le cahier des charges de juin 2006 (CCH AFG 2004-02).

on identifie un dysfonctionnement de l’extracteur et on constate que l’évacuation des fumées par tirage naturel n’est pas assurée et que certains appareils à gaz restent en fonctionnement pendant l’arrêt, un dispositif de sécurité collective doit être installé sans délai. Si toutes les mesures ne sont pas prises en temps voulu, le décret prévoit des sanctions. En cas d’in-toxication, l’installation devra être arrêtée et ne pourra être réutilisée qu’après remise en l’état. �

(1) Décret n°2008-1231 du 27 novembre 2008, relatif à la prévention des intoxications par le monoxyde de carbone, et arrêté d’application du 23 février 2009.

Désormais autorisés, les raccords à sertir en cuivre pour les installations gaz impliquent certaines précautions de mise en œuvre et doivent bénéficier d’un marquage ATG Certigaz.

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41 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

ENTREPRISE DE PEINTURE Quand l’environnement devient un acte de managementPour l’entreprise générale de peinture JCP, la question environnementale est indissociable d’une démarche globale de progrès et doit être intégrée dans chaque volet de l’activité . Un projet d’entreprise qui implique l’ensemble des collaborateurs.

auréat 2009, dans la caté-gorie entreprises, des Tro-phées Idées 92, organisés

par le conseil général des Hauts-de-Seine pour récompenser des initiatives en matière de dévelop-pement durable, JCP Entreprise a été récompensée sur son terrain d’excellence. Cette entreprise géné-rale de peinture basée à Rueil-Mal-maison et employant 180 collabo-rateurs, certifiée ISO 9001 et ISO 14001, a fait de l’environnement un enjeu majeur, qui fait partie intégrante de son exigence de qua-lité totale. « Chez JCP Entreprise, la finalité environnementale n’est pas négociable. Les enjeux envi-ronnementaux couvrant trans-

versalement toute l’activité d’en-treprise générale de peinture, notre philosophie consiste à voir en chaque contrainte une source d’amélioration et de progrès à mettre en place, pour le bénéfice de tous », explique Jean-François Leblan, directeur qualité-sécu-rité-environnement. Un enjeu qui se décline dans les méthodes de travail, la formation des équi-pes, le contrôle de la qualité dans le temps… « Face à des clients cha-que jour plus au fait et soucieux des enjeux environnementaux, la question du « comment », c’est-à-dire la façon d’aborder et de réa-liser un chantier, est tout aussi importante que le résultat final »,

précise Laurent Hamon, respon-sable du bureau d’études.

IDENTIFIER LES POSTES

D’ÉMISSIONS

L’ensemble de l’activité, dès lors, est passé au crible du critère envi-ronnemental : depuis la politique d’achat, avec homologation des produits et matériaux incluant le critère du conditionnement, jusqu’au suivi précis des volumes et circuits des déchets de chan-tier, en passant par la limitation des consommations de carbu-rant (généralement le premier poste d’émissions de CO2 dans les entreprises). « Rien que sur ce dernier volet, nous avons identi-

L

fié une trentaine de pistes d’ac-tions », explique Laurent Hamon. Affectation des personnels sur les chantiers les plus proches de chez eux, rationalisation des livrai-sons, choix des horaires de dépla-cement, renouvellement tous les trois ans du parc de véhicules (un test en cours avec un constructeur de véhicules hybrides)… Autant de mesures qui contribuent au même objectif : limiter l’impact environnemental de l’activité.

RESPONSABILISER

LES ÉQUIPES

Pour limiter les stocks sur les chan-tiers, le bureau d’études dimen-sionne avec précision les besoins pour chaque projet. Le système de gestion, qui impute le coût des matériaux par chantier, contribue à responsabiliser les équipes : celles-ci font d’autant plus le lien entre la nécessité de limiter le gaspillage et leur propre intérêt que la politi-que d’intéressement est calée sur la rentabilité du chantier. « Nous ne sommes ni des philanthropes, ni des illuminés de l’écologie : tout ce qui est mis en place va à court ou moyen terme dans le sens de l’efficacité économique de l’entre-prise », analyse Laurent Hamon. Avec à chaque fois la même pro-cédure : tests et contrôles de ter-rain, mesure des résultats concrets au regard des objectifs fixés, amé-liorations puis application à l’en-semble de la structure. Environ-nement, social, économie : les trois piliers du développement durable sont ainsi réunis. « Chacun s’est approprié la conviction qu’il n’y a pas de petite contrainte environne-mentale, mais une solution globale à construire dans l’intérêt de tous et de chacun », conclut Jean-Fran-çois Leblan. �

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 200942

LES CARREAUX GRAND FORMATRENTRENT DANS LE RANGAvec la publication d’un Cahier de prescriptions techniques (CPT) qui leur est entièrement consacré, les carreaux céramiques grand format bénéficient désormais d’un cadre. Décryptage d’un texte attendu par les carreleurs.

es carrelages grand for-mat sont à la mode, il suf-fit d’ouvrir un magazine

de décoration pour s’en aperce-voir. Problème : jusqu’à présent, il n’était pas possible de les mettre en œuvre sans risque, car ces produits n’étaient pas pris en compte dans les textes de référence. Ces derniers ne s’intéressent en effet qu’aux car-reaux de superficie inférieure à 3 600 cm2, soit un format maximal de 60 x 60 cm. Avec la publication imminente du Cahier de prescrip-tions techniques (CPT) d’exécu-tion qui leur est entièrement consa-cré, les carreaux grand format vont

être encadrés par des règles préci-ses. Lesquelles s’intéressent à la fois aux caractéristiques des produits et à leur mise en œuvre. Dans le même temps, les fabricants se sont engagés à modifier leurs produits pour les rendre compatibles avec les caractéristiques décrites dans le CPT (voir encadré).

LIMITES DIMENSIONNELLES

Concrètement, le CPT « Sols grands formats » fixe les condi-tions générales d’exécution des revêtements de sols intérieurs en carreaux céramiques de grand for-mat collés au moyen de mortiers-

colles dans les locaux P3 au plus, en travaux neufs. Travaux réali-sés dans des espaces sans siphon de sols pour des locaux d’habita-tion, des bureaux ou des établisse-ments recevant du public (ERP). Et ce, en France métropolitaine ou dans certains départements d’outre-mer – Guadeloupe, Mar-tinique, Guyane et La Réunion. Ces carreaux devront répondre aux exigences de la certification NF UPEC (Cahier 3659), c’est-à-dire présenter un écart maxi-mal de 1,4 mm entre la courbure centrale, la courbure latérale et le voile. Ils seront collés au moyen de mortiers-colles de classe C2-S1/S2 bénéficiant d’un certificat « certi-fié CSTB certified ». Leurs limites dimensionnelles sont également fixées. Sont considérés de grand format les carreaux ayant une sur-face supérieure à 3 600 cm2 dans

la limite de 10 000 cm2. Ils ne peu-vent avoir des dimensions supé-rieures à 120 cm. De plus, l’élan-cement des carreaux, c’est-à-dire le rapport longueur sur largeur, est limité à trois.

DÉFINITION DES SUPPORTS

Le CPT définit aussi les supports admissibles, lesquels font l’objet de tolérances spécifiques, différen-tes de celles communément admi-ses. Ainsi, la pose collée de carreaux céramiques de grand format n’est admise que si la tolérance de pla-néité du support est inférieure ou égale à 3 mm sous une règle de 2 m et 1 mm sous une règle de 0,20 m. Important en cas de litige : ces exi-gences de planéité doivent obliga-toirement figurer dans les docu-ments particuliers du marché (DPM). Compte tenu des exigen-ces de planéité demandées, le CPT

Sont considérés de grand format les carreaux ayant une surface supérieure de 3 600 cm2 dans la limite de 10 000 cm2.

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43 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

« MAINTENANT, ON DEVRAIT POUVOIR POSER CES PRODUITS »Jacques Vinet, groupe Vinet

« Jusqu’ici, nous avions toujours refusé de poser des

carreaux ayant une dimension au-delà de 60 x 60 cm

et de modifier nos normes DTU et les textes de mise

en œuvre. Carreaux qui, de notre point de vue, étaient imposables

car la norme, notamment en termes de planéité du carreau

(± 0,5 % de tolérance), n’était pas adaptée. C’était un frein

à l’expansion de ce marché qui reste confidentiel mais devrait

se développer compte tenu des évolutions. Aujourd’hui, les fabricants

ont décidé de modifier leurs produits. Ils se sont engagés à fabriquer

des carreaux avec une flèche maximale de 1,4 mm.

Ce qui implique que sur un carreau de 120 cm, la flèche ne pourra

pas être supérieure à 1,4 mm. Nous avons fait une demande au

niveau européen pour que tous les fabricants s’engagent dans cette

voie. Pour pouvoir prendre en compte ces carrelages grand format, il

va falloir que leur planéité soit vérifiée. C’est pourquoi, parallèlement

à ces travaux, a été révisé le Cahier 3515 du classement UPEC.

De même pour leur pose dans les règles, et donc sans malfaçons,

il a été nécessaire de modifier les caractéristiques de planéité du

support. C’est ce que précise le CPT « Sols grands formats ». Ainsi

pour ce type de carreau, la tolérance de planéité a été fixée à 3 mm

sous une règle de 2 m. Au-delà, le carreleur devra refuser le support.

Aussi est-il essentiel que ces exigences de planéité figurent dans

les Documents particuliers du marché. Avec ces aménagements,

on devrait pouvoir maintenant poser ces produits. De mon point

de vue, mieux vaut les poser à joints droits. Si les carreaux ont une

flèche, celle-ci ne se voit pas avec cette méthode. Ce qui n’est pas

le cas avec une pose à joints décalés, où la flèche est visible. »

impose, lors de la mise en œuvre, un ouvrage d’interposition sur la structure porteuse. Le document prévoit deux options : soit la réa-lisation d’une chape fluide à base de ciment ou de sulfate de calcium faisant l’objet d’un Avis technique (AT) ou d’un document techni-que d’application (DTA), soit la réalisation par l’entreprise de car-relage d’une chape désolidari-sée ou flottante conforme au NF DTU 26.2 (NF P 14-201). De ce fait, il est nécessaire de prévoir dès la conception une hauteur de réser-vation suffisante.La structure porteuse, qu’il s’agisse de dallage sur terre-plein (NF DTU 13.3), de plancher dalle (NF DTU 21), de plancher béton coulé sur bacs collaborants ou de tout autre système à base de ciment, devra obligatoirement être réalisée conformément à la norme DTU, au CPT, aux Avis techniques ou règles professionnelles correspon-

dant à chaque cas. Quoi qu’il en soit, le DPM impose que le plan-cher soit conçu au choix avec une flèche limite active du plancher inférieure ou égale à f1 telle que définie dans le CPT « Plancher 1 »(1), ou bien avec continuité sur appuis lorsque la pose est prévue sur plu-sieurs travées. La pose de carreaux grand for-mat sur planchers chauffants à eau chaude basse température est autorisée par le CPT avec les systè-

POUR EN SAVOIR PLUS

UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr

mes utilisant des canalisations en matériaux de synthèse de classe 2 ou de classe 0 et avec des tubes métalliques en acier ou en cuivre. Les conditions générales d’exé-cution, d’essai et de réception de ces planchers chauffants doi-vent répondre aux dispositions du NF DTU 65.14 partie 1 « Exécu-tion de planchers chauffants à eau chaude » concernant le type C. La pose sur plancher réversible, elle, n’est pas possible ; les planchers de type C ne permettant pas en effet de respecter l’exigence de limiter la masse surfacique au-dessus de l’isolant à 160 kg/m2.

RÈGLES DE MISE EN ŒUVRE

Autre point d’importance défini par le texte, la mise en œuvre. Règle de base : pose en double encollage avec un mortier-colle à consistance normale ou en simple encollage avec un mortier-colle fluide. Ce, à l’aide de spatules 8 x 10 x 20 ou

demi-lune 20, en respectant une consommation de 8 kg/m2. La pose s’effectue à joints alignés avec des joints de 5 mm de large au mini-mum pour les carreaux UPEC P2-P3. Important : les carreaux doivent être positionnés à la ven-touse par deux carreleurs, puis bat-tus ou pressés fortement ou vibrés de manière à écraser les sillons de colle sur au moins 70 % de la sur-face. Enfin, le respect de la désoli-darisation périphérique est impé-ratif : mise en œuvre d’une bande compressible de 5 mm d’épais-seur minimale en cas de plancher chauffant et de 3 mm minimum dans tous les autres cas. �(1) f1 = l/500 si l 5,00 m ; 0,5 cm + l/1000 si l > 5,00 m ; l étant la portée du plancher.

1 4 et 5 LE PLUS SOUVENT FABRIQUÉ EN GRÈS CÉRAME, résistant et facile à entretenir, le carrelage grand format est adapté aux surfaces commerciales, ainsi qu’aux halls d’accueil et espaces de circulation très fréquentés.

2 LES CARREAUX GRAND FORMAT peuvent également être posés aux murs.

3 IMPORTANT : les carreaux doivent être positionnés par deux carreleurs à la ventouse.

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 200944

ÉTUDE COMPARATIVE Peintures pour le blocage des fondsÀ la demande de l’UPPF, la FFB a confié à la société d’expertise Ginger CEBTP une étude sur les peintures d’apprêt pour le blocage des fonds de supports. Objectif : comparer des systèmes (impression et finition) en phase aqueuse avec les systèmes en phase solvant.

Si les exigences de la régle-mentation en matière de sol-

vants orientent le marché vers des peintures en phase aqueuse, il existe encore peu de recul sur les produits de spécialité de ce type. Concernant les bloqueurs de fonds, les produits qui ont fait leurs preuves sont principalement des primaires en phase solvant. D’où la décision de réaliser une étude comparant chaque produit en termes de pouvoir masquant(1) et de pouvoir isolant vis-à-vis de différents types de taches (voir encadré). Au total, l’étude a porté sur dix-neuf systèmes de revête-

ment (six en phase solvant, treize en phase aqueuse) proposés par douze fabricants représentatifs du marché pour les travaux inté-rieurs. Pour chaque opération, un sys-tème de référence a été sélec-tionné afin de comparer les gains de performance. Ces peintures ont été appliquées à la brosse sur des carreaux de plâtre (sur lesquels ont été réali-sées des taches représentatives de la variété des souillures rencon-trées), avec une couche d’impres-sion et deux couches de finition en mat, excepté pour les primai-res à base de gomme laque. Dans chaque cas, des observations visuelles ont été faites pour détec-

ter la réapparition éventuelle des taches. Le pouvoir masquant a été mesuré au spectrocolorimètre.

QUELS RÉSULTATS ?

Concernant les vernis gomme laque, les tests confirment leur réputation d’efficacité en ter-mes de pouvoir isolant, bien qu’il soit nécessaire d’en appliquer au moins deux couches pour attein-dre une performance maximale. Tous les autres produits testés ont réussi à bloquer les taches de crayons, de suie, d’encre de traçage et de marqueur base eau. L’huile chaulée phase solvant est considé-rée comme très efficace pour iso-ler et masquer les taches : le seul produit testé a effectivement bien fonctionné. Par ailleurs, des résul-tats remarquables ont été obte-nus avec la résine de synthèse en phase solvant, bien qu’un système de ce type pour toutes les couches ne soit pas une garantie absolue contre la réapparition des taches. En ce qui concerne les résines de synthèse en phase aqueuse, les résultats sont assez dispersés : six systèmes obtiennent des résultats comparables à ceux obtenus avec les impressions gomme laque. Le facteur discriminant pour ces pro-duits est la capacité de bloquer les taches grasses de type huile végé-tale ou minérale, les autres taches ne posant pas de problème parti-culier. À noter, le rôle joué par la finition dans la construction du système peinture : pour un même primaire d’impression, on obtient des résultats différents selon la finition. Les résultats en matière

de pouvoir masquant sont satis-faisants pour toutes les peintu-res testées.

PLUSIEURS

ENSEIGNEMENTS

On s’aperçoit que les peintures d’impression phase solvant peu-vent conduire à une solubilisation de certaines taches – c’est le cas du colorant marqueur solvant – ce qui pénalise la performance de certains systèmes de ce type. Le peintre doit donc être vigilant sur les salissu-res en place. Il existe des systèmes 100 % phase aqueuse efficaces vis-à-vis de la totalité de l’éventail des taches testées : le choix de la finition participe à la performance globale du système. De manière générale, le couplage d’une impression et d’une finition de nature chimique différente peut bloquer une grande variété de taches. Par ailleurs, les tests confirment que l’application d’un système performant de pein-ture isolante n’autorise pas le pein-tre à s’affranchir des étapes de tra-vaux préparatoires usuels, mais lui permet d’apporter une solution technique optimale pour obtenir un maximum de sécurité quant à l’aspect final. Enfin, tous les systè-mes testés excluent une fonction de blocage vis-à-vis des taches d’hu-midité provenant d’infiltrations d’eau dans le support. �

(1) Caractérise l’aptitude à opacifier le support.

POUR EN SAVOIR PLUS

• UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr • Les résultats de l’étude sont consultables sur www.uppf.ffbatiment.fr (volet adhérent).

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DTU 59.1 :DÉFINITION D’UNE IMPRESSION ISOLANTE

Il s’agit d’une impression

qui constitue à la surface du

subjectile une pellicule continue

s’opposant au transfert de

matières et à l’apparition

de taches – telles que bistre,

crayons gras, bitume, etc. –

ou constitue un obstacle inerte

entre un subjectile et

un produit incompatible.

AFIN D’ESTIMER SES PERFORMANCES EN MATIÈRE DE BLOCAGE DES FONDS DE SUPPORTS, chaque système testé était appliqué sur un carreau présentant différents types de taches (marqueur, crayon gras, suie, café, huile…).

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45 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

Les escaliers

F I C H E A C C E S S I B I L I T É

Les menuisiers, métalliers ou entreprises de gros œuvre rencontrent actuellement des difficultés dans la fabrication et l’installation d’escaliers conformes à la réglementation accessibilité. Difficultés souvent liées à la nécessité de concevoir, dans le respect de la règle de Blondel (voir illustration) et pour le confort d’usage, la volée d’escalier en tenant compte du recul et de la hauteur d’étage. Un premier conseil : si cela ne fonctionne pas, ne pas hésiter à avertir l’architecte pour anticiper toute non-conformité à l’arrivée. Autres points de vigilance : le respect des règles concernant l’emplacement et la forme des mains courantes (escaliers encloisonnés ou non), le renforcement éventuel des parois, ainsi que les apparentes contradictions entre les exigences des réglementations incendie et accessibilité. Ne pas oublier, enfin, les interfaces avec les autres métiers concernés par cet élément d’ouvrage : plaquistes, électriciens, carreleurs/soliers, etc.

ESCALIER ENCLOISONNÉ (préconisations dans le cas où un garde-corps tient lieu de main courante) :• la largeur imposée entre mains courantes conduit à une largeur

entre parois de 140 cm en ERP (120 cm en BHC) ; • la largeur de l’emmarchement peut être inférieure à 140 cm,

dans la mesure où le passage est plus large à hauteur des épaules.

ÉCLAIRAGE En ERP et parties communes de logements collectifs : 150 lux en tout point de chaque escalier, luxmètre. L’utilisation d’un dispositif d’éclairage temporisé est possible en

veillant à ce que la personne ne se retrouve jamais dans le noir. Attention aux risques d’éblouissement et au recouvrement entre marche pour les escaliers sans contremarches.

CHOCS SOUS ESCALIER (situé dans un espace de circulation : BHC, ERP). La partie située en dessous de 2,20 m, si elle n’est pas fermée, doit être visuellement contrastée, comporter un rappel tactile au sol et être réalisée de manière à prévenir les dangers de chocs pour des personnes aveugles ou malvoyantes. L’encloisonnement du volume sous escalier peut être partiel sur la hauteur sous escalier ; dans ce cas il devra avoir au moins 0,40 m de hauteur mesuré à partir du sol. Éviter les équipements (ex : garde-corps) avec angle vif et en saillie de l’escalier.

EN HAUT DE L’ESCALIER, sauf demi-palier, un revêtement de sol doit permettre l’éveil de la vigilance à une distance de 0,50 m de la première marche grâce à un contraste visuel et tactile.

PLAQUISTES : prévoir le renfort pour la fixation de la main courante ou de la cloison pour un monte-personne (épaisseur, entraxe, etc.).

DÉBORD CONTREMARCHE : pas de débord excessif par rapport à la contremarche ; contrasté et antidérapant.

MAINS COURANTES : ne pas oublier de prolonger les mains courantes de la longueur d’un giron.

ERP ET COLLECTIF COMMUN : première et dernière marches pourvues d’une contremarche (hauteur minimale 0,10 m) visuellement contrastée par rapport à la marche.

HAUTEUR DES MARCHES (règle de Blondel) Il est fortement recommandé que toutes les marches d’un même escalier aient la même hauteur (60 cm < 2 h + g < 64 cm).

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DIMENSIONNEMENT

CONSTRUCTION NEUVE(DIMENSION EN CM)

ERP COLLECTIF, PARTIES COMMUNES

INTERIEUR DU LOGEMENT (MI OU COLLECTIF)

LARGEUR MINIMALE ENTRE MAINS COURANTES(1) 120 100 80

HAUTEUR MAXIMALE DE LA MARCHE 16 17 18

GIRON MINIMAL DE LA MARCHE(2) 28 28 24

(1) Mesuré à l’aplomb de la main courante. (2) Pour les escaliers balancés ou hélicoïdaux, la largeur du giron se mesure à 50 cm du mur extérieur. En sécurité incendie, on la mesure à 60 cm du noyau. Lorsque l’escalier a une fonction d’évacuation de secours, c’est cette mesure qui prime.

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SCHÉMA D’UN ESCALIER CONFORME À LA RÉGLEMENTATION ACCESSIBILITÉ

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 200946

SYSTÈMES DE DOUBLAGEPerméabilité à l’air et isolation, le nouvel enjeu

Renforcement de la réglemen-tation thermique oblige, les

produits de doublage sont en pre-mière ligne pour isoler les bâti-ments. Des produits performants qui évoluent : laine minérale sans formaldéhyde, panneaux de polystyrène graphite, mais aussi produits dits « naturels » ou issus du recyclage, tels que les fibres de bois, de lin ou de chanvre, la ouate de cellulose ou encore les plumes de canard ou la laine de mouton. Mais attention, tous ne bénéfi-cient pas encore d’Avis technique, de marquage CE ou d’une certifi-cation Acermi. Un détail impor-tant, car ces documents permet-tent de connaître la composition des produits, leur tenue dans le temps et leur mode de pose.Le meilleur des systèmes, s’il n’est pas correctement mis en œuvre, n’assurera pas sa fonction d’iso-lation. D’autant qu’aujourd’hui isoler correctement un bâti-ment implique aussi de s’intéres-

ser à son étanchéité à l’air, car les entrées d’air parasites sont sour-ces d’inconfort et de gaspillage (lire dossier dans ce numéro). Il s’agit d’un enjeu important, car pris en compte par les prochaines réglementations et l’impact de la perméabilité à l’air sur les besoins de chauffage n’est pas neutre. Supprimer les infiltrations d’air, c’est éviter les gaspillages d’éner-gie (jusqu’à 10%). Qui plus est, sur le plan de la qualité de l’air, seule une bonne étanchéité à l’air du bâti associée à un système de ventilation efficace permet d’as-surer les transferts aérauliques prévus sans être court-circuités par des infiltrations parasites.Cette problématique est à inté-grer dès la phase de conception

du chantier. L’objectif étant de réaliser une barrière continue étanche à l’air sur tout le pour-tour de la construction. Barrière qui devra être adaptée au système constructif retenu par la maî-trise d’œuvre. L’étanchéité à l’air sera d’autant plus performante qu’elle sera effectuée au niveau de la structure du bâtiment, le plus possible à l’extérieur.

CONTRÔLER

LES POINTS SINGULIERS

Mais quelle que soit la solution choisie, elle implique une mise en œuvre de systèmes retenus selon les règles de l’art avec un auto-contrôle permanent de toutes les entreprises intervenantes. Ce qui impose un suivi régulier du chan-tier pour une bonne coordination et une bonne gestion des inter-faces entre les différents corps d’état. C’est, par exemple, la ges-tion des traversées de parois entre les corps d’état techniques (élec-

POUR EN SAVOIR PLUS

UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr

tricien, plombier...) et le second œuvre (plâtrier plaquiste). Sur ce plan, l’UMPI-FFB proposera début 2010 des fiches pratiques qui recenseront les procédures de qualité et d’autocontrôle. En ce qui concerne les parois ver-ticales, la vérification s’exerce sur tous les points singuliers. Une seule règle, le respect des normes et DTU en vigueur : DTU 25.41 « Ouvrages en plaques de pare-ment en plâtre » et DTU 25.42 « Doublage collé » (document en cours de révision). Principe de base : assurer la continuité de l’isolation. Ce doit être le cas derrière les boî-tiers encastrés de l’appareillage électrique, en partie basse et/ou haute des murs donnant sur l’ex-térieur ou sur des locaux non chauffés (notamment la jonction mur-toiture, mur-comble perdu), en traversée de parois isolées des canalisations (eau, gaines électri-ques...), au pourtour des menui-series (et particulièrement le cal-feutrement des fenêtres de toit) ou des conduits de fumée, en périphérie des isolants ou encore au niveau des murs entre le plan-cher haut et le plafond dans le cas d’un plafond suspendu. De même en cas d’isolant pro-jeté, il est important de contrô-ler l’uniformité de l’épaisseur, l’absence ou la présence de fixa-teur. �

Réaliser des bâtiments thermiquement performants impose un travail sur l’étanchéité à l’air des parois. Dans ce cadre, les systèmes de doublage ont leur rôle à jouer.

LES PRODUITS DE DOUBLAGE, tant dans le choix des matériaux que dans leur mise en œuvre, occupent une place essentielle dans l’étanchéité à l’air des bâtiments.

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FINITIONS/AMÉNAGEMENT

47 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

STRATIFIÉS POSÉS FLOTTANTS Création d’un CPT

Jusqu’à la fin 2008, il n’existait pas de cadre technique fixant

de façon claire les principes de mise en œuvre des revêtements de sol stratifiés posés flottants. Il en résultait un flou normatif préjudi-ciable pour les entreprises de pose. Dans ce contexte, l’UNRST-FFB a initié la création d’un Cahier des prescriptions techniques (CPT) propre à ce type de revê-tements. Ce document s’appli-que aux revêtements faisant l’ob-jet d’une homologation UPEC et relevant des normes NF EN 14041 et NF EN 13329, ou bien d’un Avis technique s’ils dérogent à la norme NF EN 13329. Le CPT donne de ce type de produit la définition suivante : « revêtement de sol constitué d’un parement, d’une âme et d’un contre-pare-

ment dont le parement est consti-tué d’une ou plusieurs feuilles minces d’un matériau fibreux (généralement du papier), impré-gné de résines aminoplastes ther-modurcissables (principalement de la mélamine)». Le système de revêtement de sol stratifié doit associer le revêtement de sol avec une sous-couche de désolidarisa-tion ou une sous-couche acous-tique et, lorsque cela est requis, une sous-couche destinée à limi-ter les échanges d’humidité, dont les caractéristiques sont détaillées dans le CPT. En ce qui concerne les travaux préparatoires, le CPT rappelle que dans le cas d’un sup-port de forte rugosité ou lorsque la planéité de 5 mm sous la règle de 2 m n’est pas atteinte, un enduit de sol doit être mis en œuvre confor-

mément au e-cahier 3614 ou 3635 du CSTB, CPT d’exécution des enduits de sol intérieurs. Plus généralement, les dispositions qui s’appliquent sont celles qui sont prescrites dans le cas d’un sup-port neuf. Le CPT livre également des prescriptions complémentai-res liées à la pose sur revêtement existant (carrelage, parquet collé, etc.). La pose flottante du sol, elle, doit se faire comme pour un par-

POUR EN SAVOIR PLUS

• UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sols techniques), tél. : 01 40 69 51 45, www.unrst.com • Voir les informations sur le cahier 3642 sur http://e-cahiers.cstb.fr.

quet flottant : le revêtement ne doit être ni cloué ni vissé sur le support. Sauf disposition contraire ins-crite dans les Documents particu-liers du marché (DPM), les lames doivent être posées à l’anglaise à coupe perdue. Les dalles, de leur côté, seront posées soit à coupe de pierre, soit à joints alignés suivant les prescriptions du fabricant de revêtement de sol stratifié. Le revê-tement ne doit pas venir en contact avec les maçonneries, les enduits, les plinthes, les huisseries, ni d’une manière générale avec aucun obs-tacle. �

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Le bâtiment basse consommation (BBC), c’est pour demain, et il devra satisfaire à de nouvelles exigences réglementaires en matière de perméabilité à l’air. L’effort à porter concerne moins les matériaux que la qualité de la mise en œuvre et la coordination entre corps de métiers. Le chantier est plus que jamais au centre de l’enjeu.

Un point clé du bâtiment basse consommation

PERMÉABILITÉ À

a perméabilité à l’air ? Il s’agit d’une notion encore peu familière pour la plupart des professionnels du bâti-

ment. Mais la montée en puissance des exi-gences environnementales est en train d’en faire un sujet de premier plan. Car plus on améliore la performance thermique d’un bâtiment, plus le poste de déperdition d’air par défaut d’étanchéité de l’enveloppe pèse lourd dans la consommation énergétique. On comprend, dès lors, que la question prenne une importance particulière dans la perspective du bâtiment basse consomma-tion (BBC). Une perspective qui se rappro-che à grands pas puisqu’à l’horizon 2012, le BBC deviendra la règle pour la construction neuve, avec l’entrée en vigueur des lois et tex-tes réglementaires issus du Grenelle de l’en-vironnement.

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48 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2009

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49 SEPTEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

L’AIR

DOSSIER RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC

49 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

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50 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2009

Aujourd’hui déjà, pour qu’un bâtiment obtienne le label BBC-Effinergie, il doit satis-faire à des exigences précises d’étanchéité à l’air (lire encadré). Demain, ces seuils « volon-taires » deviendront des seuils réglementai-res. Et les tests de perméabilité à l’air associés aujourd’hui à ce label préfigurent les vérifica-tions systématiques qui seront demain intro-duites par la loi.

ÉTANCHÉITÉ ET MAÎTRISE

DES TRANSFERTS AÉRAULIQUES

Techniquement, l’objectif d’une bonne étan-chéité à l’air est simple : il s’agit de limiter les infiltrations d’air parasites en provenance de l’extérieur d’un bâtiment. Non pas pour le transformer en « sac plastique » dans lequel seraient confinés ses occupants, mais pour leur procurer un air que l’on maîtrise grâce au sys-tème de ventilation. Les deux notions ne vont pas l’une sans l’autre : il s’agit d’abord d’assurer

LAURENT BEAUGIRAUD, CONSTRUCTEUR DE MAISONS INDIVIDUELLES, SOCIÉTÉ VILLA SOLEIL, VALENCE (DRÔME)

« REMETTRE AU PREMIER PLAN LA QUESTION DE LA MISE EN ŒUVRE »

TROIS QUESTIONS À

Comment votre entreprise a-t-elle

été amenée à travailler sur

les questions de perméabilité à l’air ?

Nous sommes constructeur de maisons in-

dividuelles (environ une trentaine par an) et

nous avons développé depuis

2005 une offre de maisons

environnementales et

bioclimatiques, incluant

des solutions techni-

ques accessibles et faci-

lement reproductibles

sur tout type de projet

personnalisé: briques

monomurs, rup-

teurs de ponts

thermiques,

isolation renfor-

cée, chauffe-

eau solaire,

chaudière

à conden-

sation, pompes à chaleur, puits canadiens,

etc. Aujourd’hui, nous sommes clairement

tournés vers la maison BBC, qui repré-

sentera 20 % de nos ventes à fin 2009, et

probablement 50 % dans un an. Nous avons

construit la première maison BBC-Effinergie

en Drôme/Ardèche. C’est dans le cadre de

ce processus de labellisation que nous avons

intégré la problématique de l’étanchéité à

l’air et que nous pratiquons depuis un an les

tests de perméabilité.

Est-ce que cela modifie votre façon

d’aborder les chantiers ?

Dès lors que, avec les tests et leur effet

couperet, l’étanchéité à l’air est un passage

obligé en BBC, cela devient nécessairement

un sujet important sur les chantiers. Outre

une attention particulière lors de la concep-

tion des maisons et des plans d’exécution

(limiter le plus possible le nombre de pas-

sages de gaines ou tuyaux entre l’habitacle

et l’extérieur), nous avons effectué un gros

travail de sensibilisation, vis-à-vis non seule-

ment de nos équipes mais aussi de tous les

corps d’état lors de réunions. Mobiliser tout

le monde est essentiel, car c’est en étant vi-

gilants sur une multitude de points d’exécu-

tion que l’on arrive au bon résultat. Les tests

nous aident à pratiquer l’apprentissage par

l’exemple, et nous y faisons participer tous

les acteurs du chantier : chacun peut voir où

sont les fuites et comprendre concrètement

que tout est dans les détails.

Et en termes de façons de faire ?

On en revient aux règles basiques. Faire le

minimum de trous possible, et quand on n’a

pas le choix, les boucher avec les matériaux

appropriés (laine de verre, mousse de polyuré-

thane, silicone, mortier, plâtre, enduit…). Être

très vigilant sur le suivi de chantier et ne pas

hésiter à défaire pour refaire sur le moment,

parce que s’il faut casser à la fin du chantier,

après un test négatif, les conséquences sont

beaucoup plus lourdes. Enfin, soigner les

finitions. Au fond, ce type d’exigence remet

au premier plan la question de la qualité de

la mise en œuvre et de l’intervention humaine

tout au long de la chaîne d’un chantier.

Être bon en étanchéité à l’air, c’est certes

une question de matériaux mais c’est surtout

du bon sens et de d’huile de coude !

une parfaite étanchéité de l’enveloppe et ensuite de mettre en place un système régulé de renou-vellement de l’air. Une bonne étanchéité est une condition nécessaire pour assurer convenable-ment le transfert des flux d’air des pièces prin-cipales vers les pièces de service, via le système de ventilation, et obtenir ainsi une réelle effica-cité du dispositif de gestion de l’air. A contrario, l’impact d’une mauvaise étan-chéité à l’air peut être démultiplié par le sys-tème de ventilation. Ainsi, l’augmentation du débit de renouvellement d’air dû à des infiltra-tions parasites peut entraîner une augmenta-tion des besoins de chauffage pouvant atteindre 10 % lorsqu’on utilise un système de ventilation simple flux, voire 25 % avec un système dou-ble flux installé dans une construction très per-méable. En d’autres termes, plus les techniques de ventilation sont sophistiquées, plus elles exi-gent une parfaite maîtrise des flux d’air et de l’étanchéité. C’est le cas en particulier des tech-

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51 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

niques d’isolation dynamique, dont le prin-cipe consiste à créer un flux d’air dans le sens opposé à celui des déperditions pour partielle-ment les récupérer.

DES ENJEUX SUR

LA CONSERVATION DU BÂTI ET

LE CONFORT DES UTILISATEURS

Si la facture énergétique est le premier enjeu de la perméabilité à l’air, il faut citer aussi la conservation du bâti, en raison du risque de condensation. En période de chauffage, l’air qui s’échappe de l’intérieur vers l’extérieur du bâtiment voit sa température diminuer dans la paroi et son humidité relative augmenter. Des condensations se produisent lorsque celle-ci atteint 100 %, c’est-à-dire le « point de rosée ». Ce phénomène peut à la longue rendre l’isolant moins performant et générer des phénomènes d’altération des matériaux. Côté utilisateurs du bâtiment, des défauts de perméabilité à l’air peuvent influer sur leur confort à plusieurs titres. Le confort acous-tique d’abord, car une enveloppe perméable

DOSSIER PERMÉABILITÉ À L‘AIR

LES NIVEAUX DE PERMÉABILITÉ EXIGÉS PAR EFFINERGIE Dans le cadre de la délivrance

du label BBC-Effinergie, la mesure

de la perméabilité à l’air est obligatoire

pour les logements (pas pour le tertiaire).

Le niveau exigé pour les maisons

individuelles doit être inférieur ou égal

à 0,6 m3/(h.m2) sous 4 pascals.

Pour les bâtiments de logements

collectifs, il doit être inférieur

ou égal à 1,3 m3/(h.m2) sous 4 pascals.

À titre de comparaison, les valeurs

par défaut fixées par la RT 2005 sont

de 1,3 pour le logement individuel et de

1,7 pour le logement collectif. C’est la

RT 2000 qui a introduit pour la première

fois pour les bâtiments d’habitation

des dispositions visant à se préoccuper

de la perméabilité à l’air de l’enveloppe.

Les mesures effectuées dans le cadre

du label BBC-Effinergie doivent être

effectuées par un opérateur indépendant

du constructeur, du bureau d’études

thermiques et des industriels fournissant

les équipements des tests. Une

commission d’autorisation, mise en place

par l’association Collectif Effinergie, a

établi une liste de mesureurs agrées

(disponible sur le site effinergie.org).

peut compromettre l’isolation phonique, sur-tout si les infiltrations d’air mettent en com-munication intérieur et extérieur par des cir-cuits courts et directs. Le confort thermique ensuite : en période de chauffe, les infiltrations d’air parasites peuvent générer des courants d’air, des fluctuations de température d’une pièce à l’autre, voire une impossibilité de chauf-fer correctement si l’installation ne permet pas de compenser les déperditions. La qualité de l’air intérieur enfin : l’air qui transite dans les parois avant de pénétrer dans le bâtiment peut se charger en polluants (fibres, poussières, moi-sissures…), puis les transférer à l’intérieur. Ces circuits aérauliques « sauvages », en s’encras-sant avec le temps, peuvent fortement dégra-der la qualité de l’air intérieur.

TOUS LES CORPS

DE MÉTIER CONCERNÉS

Les points où se situent les infiltrations d’air dans un bâtiment peuvent être multiples, surtout si le calfeutrement n’a pas fait l’ob-jet d’une attention particulière lors de la

Pierre Girard, responsable de la politique technique de Qualibat.

« La perméabilité à l’air des ouvrages est l’un des sujets sur lesquels Qualibat se mobilise. Avec l’appui de la FFB, nous comptons proposer aux entreprises un dispositif qui permettra dès 2010 de valoriser leur savoir-faire dans ce domaine. »

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52 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 2009

construction. Les études font toutefois émer-ger quatre sources principales :- les liaisons façades et planchers (liaison mur/dalle sur terre-plein, liaison mur/dalle ou plancher en partie courante…) ;- les menuiseries extérieures (seuil de porte palière, seuil de porte-fenêtre, liaison mur/fenêtre au niveau du linteau, coffres de volets roulants…) ; - les équipements électriques (prises, inter-rupteurs, tableaux de fusibles…) ; - les trappes et les éléments traversant les parois (trappes d’accès aux combles ; gaines,

des interfaces. D’où la nécessité de sensibili-ser tous les acteurs du chantier aux bonnes pratiques à mettre en œuvre, à commencer par l’autocontrôle au fil des travaux pour chaque corps de métier. Un enjeu d’autant plus collectif qu’il suffit de quelques points de passage d’air mal maîtrisés pour dégrader fortement l’étanchéité globale de l’ensem-ble du bâtiment. Avec au final, lorsqu’on vise le label BBC-Effinergie, le risque de ne pas atteindre les valeurs requises lors du test de perméabilité, à l’achèvement de la construc-tion. Et donc le risque de devoir intervenir à nouveau sur certaines phases antérieures du chantier, avec les inévitables surcoûts corres-pondants.

PRINCIPES ET OUTILS DE MESURE

La perméabilité à l’air se quantifie par la valeur du débit de fuite traversant l’enve-loppe sous un écart de pression donné. Dans la réglementation thermique 2005, elle est exprimée en m3/(h.m2) d’enveloppe sous une dépression de 4 pascals. La surface de l’enve-loppe considérée est celle des parois déper-ditives ATbat du bâtiment, dont on exclut les planchers bas. Les tests de mesure de la per-méabilité à l’air nécessitent de créer artificiel-lement une variation de la pression interne du bâtiment, la différence de pression avec l’exté-rieur étant génératrice de flux d’air. Pour les maisons individuelles et les logements dont le volume n’excède pas 4 000 m3, on uti-lise généralement la méthode de la « fausse porte » ou Blower Door (porte soufflante). Le principe : on remplace un des ouvrants de l’enveloppe, généralement la porte d’entrée,

DOSSIER PERMÉABILITÉ À L‘AIR

1 SEUILS DE PORTES donnant sur l’extérieur ou sur un local non chauffé.

2 TRAPPES D’ACCÈS de combles.3 TRAVERSÉES DE PAROIS par des

gaines techniques.4 LIAISONS MUR/PLANCHER.5 LIAISONS MUR/PLAFOND.6 LIAISONS DORMANT gros œuvre

des fenêtres et portes-fenêtres.7 COFFRES DE VOLETS ROULANTS.8 PRISES DE COURANT, interrupteurs. 9 TABLEAUX ÉLECTRIQUES.

LIAISONS entre éléments de structure et remplissage.

LIAISONS entre entrées d’air et le support.

PERMÉABILITÉ À L’AIR : OÙ SONT LES FUITES ?

10

11

conduits et canalisations donnant sur l’exté-rieur ou sur des locaux non chauffés…).À toutes ces déperditions possibles au niveau des liaisons peuvent s’ajouter, dans les systè-mes constructifs à ossature, les fuites affectant la partie courante de l’enveloppe.Maçons, couvreurs, menuisiers, électri-ciens, plombiers, chauffagistes, plâtriers- plaquistes : on le voit, quasiment tous les corps de métiers sont concernés. De plus, comme les défauts d’étanchéité se situent pour la plupart au niveau des jonctions, se pose avec une acuité particulière la question

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53 SEPTEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

DOSSIER QUALITÉ DE L‘AIR INTÉRIEUR

MARIKA FRENETTE, ARCHITECTE URBANISTE, CABINET DE CONSEIL ET DE FORMATION WIGWAM, NANTES

« NE PAS S’EN FAIRE UNE MONTAGNE ! »

TROIS QUESTIONS À

Quelles sont, selon vous, les conditions

nécessaires pour traiter efficacement

la question de l’étanchéité à l’air ?

J’en vois deux principales : il faut que

l’étanchéité à l’air soit abordée le plus

en amont possible dans la phase

de conception, et que tous les acteurs

concernés se coordonnent ensuite

efficacement. Dans tout l’amont du

chantier, qu’il s’agisse de la commande

et des indications données par le maître

d’ouvrage dans le CCTP, des plans de

l’architecte ou des études techniques,

plus la question sera prise en compte

avec toute la précision nécessaire, plus

la mise en œuvre sera facilitée, et plus

l’on sera dans une démarche préventive

et non corrective, ce qui est un gage

de pérennité. Avec ce type de sujet, qui

renforce l’exigence de cohérence globale

et de coordination du chantier,

les missions EXE prennent toute leur

utilité, car elles synthétisent toutes les

interventions techniques en précisant

l’apport de chacun. Cette mission

complémentaire est d’autant plus

indiqué que l’allotissement est éclaté :

quand un chantier compte une quinzaine

de lots différents, il faut vraiment

regarder en amont qui fait quoi et qui

passe le relais à qui.

Que dites-vous aux entreprises

que vous formez sur ce thème ?

De ne pas s’en faire une montagne !

En maçonnerie, une seule journée de

formation suffit. C’est moins une

question technique qu’une question de

vigilance accrue sur des points déjà

connus, mais dont on redécouvre

l’importance. Les professionnels du

bâtiment ne doivent pas avoir peur

du test ; d’ailleurs, quand ils ont

compris comment cela fonctionne,

ils se prennent au jeu. Je les incite en

revanche à être attentifs quand ils

lisent les appels d’offres, car le test peut

être mentionné sans plus de précision.

Or ils doivent veiller à intégrer

les surcoûts correspondants, même s’ils

concernent plus le temps passé

que les matériaux. Et qu’ils n’hésitent

pas à revenir vers le maître d’ouvrage, et

plus tard vers le maître d’œuvre, pour

obtenir tous les éclaircissements utiles.

Vous êtes aussi spécialiste

des bâtiments à ossature bois.

Quelles sont les contraintes

spécifiques dans ce domaine ?

Il y a effectivement des contraintes

spécifiques aux constructions à

ossature bois (et métallique), car à la

différence des systèmes maçonnés,

où les problèmes d’étanchéité à l’air

concernent principalement les jonctions,

il faut faire ici un gros travail sur

l’étanchéité des parois elles-mêmes.

C’est un enjeu important pour toute la

filière, qui profite de la performance

du matériaux et doit veiller à celle du

système dans sa globalité. Il lui faut

aujourd’hui travailler sur l’étanchéité

à l’air comme les autres filières l’ont

fait sur les ponts thermiques. On

découvre aujourd’hui l’importance du

sujet en France, mais je peux vous dire

qu’au Canada, où j’ai débuté comme

architecte, cela fait vingt ans que l’on s’y

attelle. Et quand il fait -40 °C dehors,

si l’étanchéité à l’air n’est pas assurée,

les conséquences en termes de confort

thermique mais aussi de condensation

dans les murs sont majeures. D’où la

technicité développée dans les pays

froids sur ce type de problématique.

par un dispositif parfaitement étanche, com-portant un orifice dans lequel est placé un ventilateur assurant l’extraction de l’air inté-rieur. Le ventilateur est équipé d’un variateur de vitesse et de diaphragmes permettant de réguler le débit de l’air extrait et de créer des dépressions comprises entre 10 et 50 pascals. Le test exige une préparation du local : col-matage systématique des bouches de sortie d’air à l’aide de rubans adhésifs, entrées d’air colmatées ou décolmatées selon les besoins du test, et bien sûr installation de la platine « fausse porte ». Pour les logements dont le volume n’excède pas 1 000 m3, il existe un dispositif plus léger, qui utilise un appareil de mesure (perméa-scope) directement raccordé sur l’une des bouches d’extraction du logement, générale-ment la cuisine. Quant aux grands bâtiments, des outils lourds sont en cours de développe-ment, tel le Banc grand volume (BGV) conçu par le CETE de Lyon, permettant de mesurer la perméabilité de l’ensemble d’un bâtiment tertiaire ou de logements collectifs (jusqu’à 30 000 m3). Pour la détection des points de fuite en amont des séries de mesure, la thermographie per-met de visualiser localement des infiltrations d’air froid. Lorsque le bâtiment est en dépres-sion et que l’écart de température est suffisant (supérieur à 10 °C environ), les infiltrations à travers l’enveloppe refroidissent en effet les parois intérieures. La caméra infrarouge, qui indique la température des parois, permet de repérer ainsi les défauts d’étanchéité les plus importants. Attention toutefois à l’interpré-tation des résultats, car ce type d’outil iden-tifie dans le même temps les défauts d’iso-lation de l’enveloppe, à commencer par les ponts thermiques.Beaucoup plus rudimentaire, mais pouvant s’avérer utile, on peut aussi, lorsque le bâti-ment est dépressurisé, détecter des points de fuite en utilisant une poire à fumée, par exemple autour d’une prise électrique, sans parler des infiltrations que l’on détecte en passant simplement la main devant. �

POUR EN SAVOIR PLUS

• www.effinergie.org• Perméabilité à l’air des bâtiments en maçonnerie ou en béton, guide de bonnes pratiques, FFB (collection Recherche-développement métier-édition 2003).

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 200954

I N N O V A T I O N

FONDATIONS THERMO-ACTIVES La théorie confirmée par la pratique

Utiliser des fondations ther-mo-actives pour réduire

la con sommation énergéti-que des maisons individuel-les : l’idée fait son chemin. Le principe ? L’incorporation, dans la semelle filante de la mai-son individuelle, d’une bou-cle d’eau, à la température du sol, raccordée à un échangeur d’air (voir photos). Le sol étant souvent plus chaud que l’air en hiver et plus froid en été, le sys-tème doit permettre de pré-chauffer l’air en hiver et de le rafraîchir en été. Pour évaluer son intérêt et donner suite à la demande de l’UMGO-FFB(1) et de l’UCF-FFB(2), la FFB a confié au Costic(3) une étude explora-toire sur ce sujet, dans le cadre de son Programme recher-che développement métier. Parallèlement, ce dossier a été déposé par le Costic auprès du Prebat(4). L’étude qui s’en est suivie s’est déroulée en deux temps. Lors d’une première phase d’évaluation théorique, jusqu’à l’été 2007, les cher-cheurs du Costic ont modélisé puis testé deux dispositifs – l’un équipé d’une VMC simple-flux, l’autre d’une VMC double-flux avec échangeur à plaques et sys-tème by-pass – qui se sont révé-lés efficaces pour écrêter les pics thermiques formés par les tem-pératures très basses en hiver et très élevées en été. La seconde étape de l’étude a consisté à réa-liser une semelle thermo-active expérimentale in situ, puis à mesurer la performance du sys-tème pendant un an, de juillet 2008 à juillet 2009.

d’autant les besoins de chauf-fage. » Il faut cependant rai-son garder : « En réalisant cette expérience, nous savions que la performance obtenue serait limitée, en raison de la faible longueur du tuyau et de l’ab-sence de pompe à chaleur rac-cordée au système, ajoute le chercheur. Il faut donc consi-dérer ce type de fondations comme une contribution aux besoins énergétiques du bâti-ment, qui peut être intéressante notamment pour préchauffer ou rafraîchir l’air injecté dans une ventilation double-flux et réduire ainsi sa consomma-tion. »

UN SYSTÈME À RÉGULER

L’expérimentation a mis en évi-dence la nécessité de prévoir une régulation, qui déclenche la mise en route à partir de cer-tains seuils de température. Il est arrivé en effet que, ponc-

tuellement, l’air extérieur soit plus frais que le sol en été ou qu’il soit plus chaud que le sol en hiver, ce qui rend le système contre-productif, car la puis-sance thermique de l’installation doit être supérieure à la consom-mation électrique de ses équi-pements pour avoir un intérêt énergétique. De façon générale, on constate que plus l’écart est important entre les températu-res du sol et de l’air, plus l’éner-gie récupérée est conséquente. Enfin, le prototype réalisé par le Costic, à partir de composants standard existants, pourrait voir sa consommation d’énergie opti-misée avec profit par un éventuel développement industriel de ce type d’équipement. �

(1) Union de la maçonnerie et du gros œuvre.(2) Union climatique de France. (3) Centre d’études et de formation pour le génie climatique et l’équipement technique du bâtiment.(4) Programme de recherches pour le bâti-ment.

UNE CONTRIBUTION

AU CHAUFFAGE ET

RAFRAÎCHISSEMENT

Pour réaliser cette expérimenta-tion, le sol a été creusé sur une profondeur de 80 cm, afin de réaliser une semelle en maçon-nerie, en forme de L de 10 m sur 5 m, correspondant aux fonda-tions d’une petite maison de 50 m2 au sol, selon un proto-cole établi en association avec l’UMGO-FFB. Un tuyau en polyéthylène, destiné à contenir de l’eau glycolée, effectuant un aller-retour dans la semelle, a été fixé aux armatures de celle-ci avant le coulage du béton. Après l’opération de coulage, les deux sorties de tuyau ont été raccordées à un échangeur eau/air installé dans un local couvert situé à proximité. L’en-semble du système a été instru-menté avec un compteur d’eau et des sondes de température implantées dans la semelle en béton. « À l’issue d’un an de mesures, nous pouvons dire que les hypothèses théoriques ont été confirmées par l’expéri-mentation pratique, commente Cédric Beaumont, directeur technique du Costic. Quand la température extérieure est des-cendue à -10 °C en janvier, le système a permis de souffler un air à -4 °C. De même, quand la température a atteint 31 °C en été, l’air soufflé à l’intérieur était de 25 °C. Les fondations thermo-actives ont bien per-mis d’annuler les températu-res extrêmes, et pendant l’hi-ver, réchauffé l’air neuf de 2 à 3 °C en moyenne, réduisant

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L’expérimentation réalisée in situ par le Costic confirme l’intérêt des fondations thermo-actives pour les maisons individuelles. Un système qui pourrait apporter une contribution utile à la réduction de la consommation énergétique des bâtiments.

POUR L’EXPÉRIMENTATION DU COSTIC, une boucle d’eau à température du sol a été fixée à une semelle de maçonnerie en forme de L, simulant les fondations d’une petite maison individuelle, puis recouverte de béton.

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 200956

F O R M A T I O N

Nouvel outil de prévention pour les salariés du gros œuvre

Destiné aux ouvriers, chefs d’équipe et chefs de chan-

tier, le nouvel outil DVD réa-lisé par l’UMGO-FFB, en colla-boration avec la CNAMTS(1) et l’OPPBTP(2), permet de délivrer l’essentiel des messages en matière de sécurité grâce à une série de modules pédagogiques. Chaque parcours de formation, réunis-sant plusieurs modules, a été for-maté pour ne pas durer plus d’une heure. Mêlant images réelles de chantiers, images 3D et témoigna-ges, le DVD regroupe l’ensemble des métiers du gros œuvre. Cha-cun peut choisir ses modules de formation en fonction de son acti- vité : gros œuvre, maçonnerie, taille

de pierre ou enduit de façade. Inte-ractif, l’outil peut s’utiliser de deux façons différentes : soit en autofor-mation après définition d’un par-cours, soit en formation en petits groupes avec un animateur. Pour chaque salarié, le parcours de for-mation est établi en prenant en compte ses activités. À l’issue de chaque module, un quiz permet d’évaluer l’état de ses connaissan-ces. En fin de parcours, il est pos-sible d’éditer une attestation de formation et une validation des

LES MODULES DE FORMATION PROPOSÉS DANS LE DVD

Port des EPI ; Circulation piéton ;

Circulation véhicule ; Ordre

hygiène propreté ; Travaux

en hauteur ; Engins ; Risques

électriques ; Manutention ;

Produits chimiques ; Bruit ;

Outils, matériels, machines ;

Risque routier ; Réaction

en cas d’accident ; Fouilles ;

Ouvrages verticaux en béton

armé ; Murs préfabriqués et

planchers/dallages.

CONTENU DU MODULE « TERTIAIRE »• Appréhender le contexte du marché du tertiaire en fonction des huit

familles de bâtiments à rénover : bureaux, commerces et services ;

enseignement et recherche ; cafés, hôtels, restaurants ; santé ;

transport ; sport, loisir, culture ; autres ; habitats communautaires

(résidences pour personnes âgées, prisons, casernes, résidences

étudiantes, etc.) ;

• comprendre le fonctionnement thermique et énergétique d’un

bâtiment tertiaire ;

• évaluer l’état initial d’un bâtiment tertiaire, petit ou moyen ;

• élaborer et proposer une offre de travaux cohérente et adaptée au

type de bâtiments ;

• savoir vendre une offre de travaux d’économies d’énergie et les

services associés.

POUR EN SAVOIR PLUS

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

FEEBAT Création d’un module «tertiaire»

C entré sur la rénovation des bâtiments résidentiels depuis

son lancement, le dispositif de for-mation FEEBat s’enrichira en 2010 d’un nouveau module dédié au tertiaire, un marché de quelque 10 milliards d’euros par an. Ce secteur – qui comprend les bâtiments de bureaux, les commerces, les hôtels, etc. – nécessite une approche spé-cifique, en raison notamment de la multiplicité des types de bâti-ments et d’équipements, qui ont un fort impact sur les consomma-tions énergétiques de ces ouvrages. À côté des améliorations énergéti-

ques à prévoir sur l’enveloppe et/ou les équipements, les entrepri-ses devront également intégrer à

leur offre des prestations de main-tenance, voire d’exploitation. Autre particularité, liée cette fois à la

diversité des modes constructifs, les professionnels devront apprendre à pallier l’absence d’un outil géné-ral de diagnostic de performance énergétique, en faisant appel aux services de bureaux d’études spé-cialisés. La formation se limitera à un seul module d’une durée de trois jours ; les premières sessions sont prévues pour la fin de l’année 2009. �

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez la FFB de votre département.

modules lorsque les connaissances sont acquises. Pour les configura-tions en groupe, un livret d’accom-pagnement est mis à la disposition de l’animateur. Pour l’employeur, ces formations permettent de répondre aux obli-gations légales. Rappelons qu’en matière de sécurité, les entreprises sont tenues d’organiser une for-mation pratique et appropriée lors de l’accueil de nouveaux embau-chés ou d’intérimaires ; par le biais de l’attestation de formation, elles apportent la certitude que ces der-

niers venus ont bien été informés des risques. L’intérêt de ce nouvel outil modulable est aussi de pou-voir être utilisé pour une remise à niveau du personnel en poste. �

(1) Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés.(2) Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics.

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57 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

N O R M A L I S A T I O N

Difficile pour un entrepreneur de s’y retrouver parmi tous les textes qu’on regroupe sous l’appellation impropre de « réglementation du bâtiment ». Savoir les différencier, c’est identifier ceux qui s’appliquent précisément à son marché.

Les textes dont l’application est toujours obligatoire sont les

textes réglementaires : ce sont les décrets et les arrêtés. Les circulai-res ministérielles ne sont que des textes informatifs qui précisent la façon d’appliquer un décret ou un arrêté. Les autres textes sont rare-ment obligatoires. On les englobe sous le vocable de « textes techni-ques ». Ce sont les normes, DTU, CPT, fascicules CCTG…

NORMES ET DTU

Rappelons que les normes fran-çaises homologuées sont des documents élaborés par les pro-fessionnels concernés par le sujet. Elles font l’objet d’une enquête publique et sont le résultat d’un consensus. Publiées par l’Afnor, leur application est contrac-tuelle (1). Les NF DTU sont des normes particulières, disponi-bles tant à l’Afnor qu’au CSTB, qui traitent de la conception et de

l’exécution d’ouvrages de bâti-ment. À la différence des normes, les autres textes techniques ne font pas l’objet d’enquête publique.

CCTG

Le Cahier des clauses techniques générales (CCTG) fixe la liste des textes applicables aux marchés publics de travaux de bâtiment. Il est constitué principalement de divers fascicules élaborés par des comités techniques de l’ad-ministration. Sa composition est fixée par un texte réglementaire (2), puis modifiée par des décrets et arrêtés. L’application de ces textes est contractuelle : ils sont appli-cables lorsqu’ils sont cités dans le marché et la version applica-ble est, sauf indication contraire, celle mentionnée dans l’arrêté. La plupart des fascicules CCTG sont publiés dans les bulletins officiels du ministère chargé de l’Équipe-ment et sont disponibles sur le

site www.construction.equipe-ment.gouv.fr. Certains des fasci-cules du CCTG portent encore, tel le titre II du fascicule 61, l’an-cienne mention CPC (Cahier des prescriptions communes). Il ne faut pas confondre cette appella-tion avec celle de CPT.

CPT

Les Cahiers de prescriptions tech-niques (CPT) sont des documents techniques généraux qui fournis-sent des spécifications de mise en œuvre communes à plusieurs produits ou procédés bénéficiant d’un Avis technique. Rappelons qu’un Avis technique fournit une opinion autorisée sur l’aptitude à l’emploi des produits ou procédés dont la nouveauté ne leur permet pas encore d’être normalisés. Un CPT est établi par le groupe spé-cialisé (groupe d’experts) qui for-mule l’avis sur le produit traité. Il n’est pas à utiliser seul, mais

conjointement avec l’Avis tech-nique qui y fait référence et qui peut le compléter ou l’amender. Par conséquent, il n’est applicable que si l’on utilise un produit ou un procédé bénéficiant d’un Avis technique et dans les conditions de l’Avis technique.Plusieurs familles de produits qui bénéficiaient d’Avis techni-ques sont maintenant couver-tes par des normes européennes. Dès lors, l’Avis technique n’a pas lieu d’être. Cependant, leur mise en œuvre ne fait pas encore l’ob-jet de DTU. Dans l’intervalle, des CPT sans Avis technique persis-tent ou voient le jour. Ni leur sta-tut ni leurs modalités d’application ne sont clairs. Ceci ajoute malheu-reusement de la confusion à une situation déjà bien compliquée. �

(1) Lire Bâtimétiers n°15, juin 2009, page 61, et n°12, septembre 2008, page 65.(2) Décret 93-1164 du 11 octobre 1993 et der-nier arrêté du 6 mars 2008.

DTU publiés depuis le 1er octobre 2008 ou en préparation

INDICE INTITULÉ DATE DE PUBLICATION

NF DTU 51.11 Pose flottante des parquets et revêtements de sol à placage bois prévu fin 2009 / début 2010

NF DTU 52.2 Pose collée de revêtements céramiques et assimilés décembre 2009

NF DTU 40.13 Couvertures en ardoises en fibres-ciment décembre 2009

NF DTU 32.1 Charpente en acier octobre 2009

NF DTU 51.2 Parquet - pose de parquet à coller avril 2009

NF DTU 58.1 Plafonds suspendus décembre 2008

NF DTU 61.1 P7 Installations de gaz dans les locaux d’habitation décembre 2008

NF DTU 43.3 Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec revêtement d’étanchéité octobre 2008

NF DTU 20.1 Ouvrages en maçonnerie de petits éléments - parois et murs octobre 2008

NF DTU 20.13 Cloisons en maçonneries de petits éléments octobre 2008

Faites-vous la différence entre DTU, CPT et CCTG ?

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 200958

R É G L E M E N T A T I O N

DIAGNOSTIC ACCESSIBILITÉ Une obligation légale

R endre les bâtiments rece-vant du public (ERP) acces-

sibles à tous est désormais consi-déré comme une grande cause nationale. Grande cause qui est aussi une obligation légale. Ainsi la réglementation, issue de la loi du 11 février 2005 « pour l’éga-lité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » dite loi « handicap », rend obli-gatoire une mise en conformité des bâtiments recevant du public et des installations ouvertes au public (IOP) en 2015. Cette loi, qui s’applique à plus de 650 000 établissements, impose de rendre accessibles aux per-sonnes handicapées (tous han-dicaps confondus) tous les lieux publics. Parmi ces établisse-ments, environ 156 000 sont tenus d’établir un diagnostic et un échéancier prévisionnel des travaux à réaliser après diagnos-tic : il s’agit de tous les établisse-ments et bâtiments accueillant un grand nombre de person-nes – hôtels, hôpitaux, cinémas, bibliothèques…

DÉLAIS VARIABLES

Le délai de réalisation du dia-gnostic obligatoire est fonction de la catégorie à laquelle appar-tiennent les ERP. Plus le nom-bre de personnes accueillies est important, plus les délais fixés sont courts. Pour les établisse-ments recevant du public de 1re à 2e catégorie, ainsi que pour les établissements de 3e et 4e catégorie appartenant à l’État, le diagnos-tic est à réaliser avant le 1er jan-vier 2010 (ce délai risque de ne pas être respecté, étant donné la

TROIS VOLETS

Le diagnostic d’accessibilité des sites et bâtiments existants com-prend trois volets : un état des lieux, des préconisations et une estimation de l’enveloppe budgé-taire des travaux à réaliser pour rendre le bâtiment conforme. Ce diagnostic peut être établi par une personne justifiant auprès du maî-tre d’ouvrage d’une formation ou d’une compétence en matière d’accessibilité du cadre bâti – par exemple contrôleur technique ou économiste de la construction. Orientée tous types de handi-caps, la réalisation d’un diagnostic nécessite donc d’avoir des connais-

sances importantes et d’être formé à cet exercice. Les économistes, via l’Untec(1), et les architectes, via l’Unsfa(2), se sont légitimement emparés du sujet.

MARCHÉ IMPORTANT

Pour les entreprises du bâtiment et dans le contexte économique actuel, cette loi est évidemment une opportunité. Les travaux à réaliser représentent une enve-loppe annuelle d’environ 6 mil-liards d’euros jusqu’en 2015. C’est donc là un marché très impor-tant. Le diagnostic, à demander au maître d’ouvrage, ne doit pas être considéré toutefois comme quel-que chose de figé mais comme une base de travail. Les bureaux d’étu-des des entreprises ou les archi-tectes doivent pouvoir modifier les préconisations pour les adap-ter, car les travaux d’adaptabi-lité sont souvent traités en même temps que d’autres rénovations – thermique ou sécurité incendie en particulier. �

(1) Union nationale des économistes de la construction.(2) Union nationale des syndicats français d’architectes.

POUR EN SAVOIR PLUS

• www.diagnosticaccessibilite.com/• www.minefi.gouv.fr/directions_ services/daj/guide/gpem/accessibilite/accessibilite.htm (Guide de l’achat public - Accessibilité des personnes handicapées - Rôle du maître d’ouvrage et réalisation d’un diagnostic)• La plaquette Répondre aux besoins d’accessibilté à destination des entre-prises synthétise la réglementation et apporte les conseils nécessaires à la compréhension des textes. Elle est disponible auprès des FFB départe-mentales et sur www.ffbatiment.fr (volet adhérent, rubrique Technique-Environnement/Fiches accessibilité).

sortie tardive du décret d’appli-cation correspondant) ; il doit être tenu à la disposition des usa-gers de ces établissements. Pour les autres établissements recevant du public hors ceux classés en 5e catégorie, le diagnostic doit être réalisé avant le 1er janvier 2011.Tous les établissements ouverts au public, quelle que soit leur caté-gorie, doivent être rendus acces-sibles aux personnes handicapées avant le 1er janvier 2015. Pour les préfectures et les bâtiments d’en-seignement supérieur de l’État, l’accessibilité partielle devra inter-venir avant fin 2009 et totalement fin 2010.

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En rendant obligatoire la mise en conformité des bâtiments recevant du public d’ici 2015, le législateur a ouvert un marché important aux entreprises du bâtiment. Étape préalable obligée : le diagnostic de l’existant.

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59 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 200960

E N V I R O N N E M E N T

BILAN CARBONE® Mesurer son empreinte environnementale

Dès à présent, la réalisation d’un Bilan Carbone® permet aux

entreprises de calculer les émis-sions de gaz à effet de serre géné-rées par leur activité. Une méthode élaborée par l’Ademe(1) permet de quantifier cette empreinte envi-ronnementale à partir de données fournies par l’entreprise (factu-res d’énergie, types et quantités de matériaux, kilomètres parcou-rus, etc.). Parmi les entreprises qui se sont engagées dans cette démarche, la société Charpente Cénomane (charpente et construction bois), dans la Sarthe. « Dans quelques années, il est probable que les entreprises de bâtiment ne seront plus seulement en concurrence sur les prix mais aussi sur leurs

impacts environnementaux, prédit Jean-Claude Baudin, son gérant. Charpente Cénomane a réalisé son Bilan Carbone® en fai-sant appel à un prestataire exté-rieur formé à la méthode de l’Ademe. Les émissions de l’en-treprise ont été évaluées poste par poste : transport de person-nes, fret, fabrication et fin de vie des matériaux… Les résultats vont l’aider à agir sur les postes les plus émissifs en carbone. « Le plus important est celui des trans-ports, précise Jean-Claude Bau-din. Pour les déplacements de nos collaborateurs, nous cherchons aujourd’hui à réduire les allers-retours grâce à la préfabrication dans nos ateliers. Pour le trans-port des marchandises, à savoir

notre approvisionnement en bois, nous nous orientons davantage vers des filières locales. »

MAINTENIR, VOIRE

AMÉLIORER SON NIVEAU

Entreprise certifiée PEFC(2), Char-pente Cénomane n’a toutefois pas à rougir de ses performances envi-ronnementales. La plus grande partie du bois qu’elle utilise pro-vient de forêts durablement gérées. Et le carbone « piégé » dans ce bois certifié lui permet d’affi-cher un Bilan Carbone® négatif : le carbone ainsi stocké est en effet supérieur à celui généré par l’acti-vité de l’entreprise. Ce qui n’em-pêche pas Jean-Claude Baudin de vouloir aller plus loin dans l’ana-lyse de son empreinte écologique.

Accompagné par le même bureau d’études, il a opté pour un rap-port de développement durable annuel qui inclut également des indicateurs sociaux et économi-ques, et pour un Bilan Carbone® de chantier. �

(1) Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, www.ademe.fr(2) Programme de reconnaissance des certifications forestières.

LABEL BBC Anticiper le futur !

La future réglementation ther-mique 2012 (RT 2012) va

généraliser les bâtiments basse consommation (BBC) d’ici trois ans. En attendant, la combinai-son des techniques actuelles per-met déja de respecter des exigen-ces plus ambitieuses, grâce au label BBC. Repris par le Grenelle de l’environnement pour deve-nir la « règle de demain », le label BBC vise une consommation d’énergie primaire inférieure à 50 kWh/m². an, en moyenne. Un objectif qui peut s’atteindre sans pour autant révolutionner les méthodes de construction.

DES OBJECTIFS RÉALISTES

Réussir un bâtiment basse consommation nécessite en premier lieu une mise en œuvre

irréprochable, chaque défaut pouvant avoir un impact sur la performance énergétique du bâtiment – c’est notamment le cas pour l’étanchéité à l’air (voir dossier pp. 48-53) et les ponts thermiques. La coordination entre les acteurs du chantier est donc un point essentiel pour atteindre l’objectif d’un bâti-ment très économe en énergie. Ces questions d’interface seront traitées dans le cadre d’une for-mation BBC dédiée à l’entre-prise (voir Bâtimétiers n° 16, p. 60). Celle-ci sera proposée par les IFRB(1) du réseau de la FFB courant 2010.

QUELQUES RÈGLES

La conception architecturale permet d’optimiser les apports

en énergie gratuite. Mais agir au stade de la conception n’est pas suffisant. Le traitement de l’enveloppe puis les systèmes de chauffage privilégiant les éner-gies renouvelables donnent la possibilité de jouer sur la per-formance d’un bâtiment et donc d’atteindre les exigences du label BBC. Cinq éléments sont à pren-dre en compte : • Une bonne isolation du bâti-ment. Il est bien sûr nécessaire d’isoler les parois, la toiture et le plancher bas, mais aussi de veiller au traitement des ponts thermiques liés par exemple à la présence de balcons, de baies ou de volets roulants. • Une bonne étanchéité à l’air.Les défauts d’étanchéité se tra-duisent par des infiltrations d’air

parasites, qui ont un impact sur les besoins en chauffage et l’ef-ficacité des systèmes de ventila-tion. • Une ventilation efficace. Elle permet d’assurer la qualité de l’air et la pérennité du bâti-ment. • Des équipements performants (chauffage, ECS, éclairage…). Ils sont indispensables pour répondre aux besoins et limiter les dépenses inutiles. • Des énergies renouvelables (EnR). L’utilisation des techni-ques qui privilégient les EnR, notamment pour la produc-tion de l’eau chaude sanitaire, peut faire diminuer de moitié la consommation d’énergie. �(1) Institut de formation et de recherche du bâtiment.

POUR EN SAVOIR PLUS

• FFB-CMP (Fédération française du bâtiment charpente, menuise-rie, parquets), tel. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr• AFCOBOIS-FFB (Syndicat de la constructon bois), tel. : 01 40 69 57 23, www.polebois.ffbatiment.fr

En suivant la méthode de l’Ademe, l’entreprise sarthoise Charpente Cénomane évalue les émissions de gaz à effet de serre générées par son activité et cherche à réduire son poste le plus émissif : les transports.

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61 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

E N V I R O N N E M E N T

METZ Un parti pris environnemental à l’échelle d’un quartier

Un vaste bâtiment de 10 660 m², une charpente en

lamellé-collé qui ne repose que sur quelques appuis pour suivre les courbes d’une toiture ondu-lante, l’allure d’un chapiteau où le vent s’est engouffré sous la toile… la construction du Cen-tre Pompidou-Metz tient de la prouesse architecturale. Conçu par les architectes Shigeru Ban et Jean de Gastines and Co, ce centre d’art moderne et contemporain est au cœur d’un vaste projet de renouvellement urbain. Entamé en 1996, le projet a fait naître un nouveau quartier : celui de l’Am-phithéâtre, qui devrait changer le visage de la ville. Autour du Cen-tre Pompidou-Metz, la commu-nauté d’agglomération de Metz Métropole a prévu de construire 50 000 m² de bureaux, 45 000 m²

de commerces et 1 500 logements : un espace où ces trois fonctions vont cohabiter pour favoriser l’animation urbaine. « La mixité et la densité créent la vie. L’objectif était de lutter contre l’étalement en imaginant des immeubles qui superposent au moins deux des fonctions urbaines », explique Jacques Métro, responsable des zones d’aménagement de Metz Métropole. La réflexion sur les questions de développement durable a été menée ici à l’échelle d’un quartier. « Je ne sais pas si le terme d’éco-quartier est adapté, mais il a été demandé au concepteur du pro-jet des réponses en matière envi-ronnementale, sociale et écono-mique », précise Jacques Métro. À travers le traitement des espa-ces verts et de la végétation, la gestion de l’eau, la problémati-que de l’énergie, le projet multi-

plie les solutions qui visent à maî-triser l’impact environnemental du bâti. Ainsi, la toiture du Cen-tre Pompidou-Metz, recouverte d’une membrane étanche à base de fibre de verre et de téflon, per-met la récupération des eaux de pluie. L’eau est recueillie dans un jardin à proximité du bâtiment, puis filtrée et rejetée progressive-ment dans la Seille pour laisser au cours d’eau le temps de l’absor-ber sans déborder. Dans la même optique, les toitures des autres bâtiments seront végétalisées afin de réguler les fortes précipitations. L’isolation par l’extérieur et la ven-

tilation, facilitée par la conception traversante des logements, ont fait l’objet d’une attention particu-lière. Enfin, les bâtiments seront reliés au système de chauffage urbain de la ville. « Nous avons mis en place un réseau collectif de froid et de chaud pour limi-ter les systèmes de chauffage et de climatisation individuels, davan-tage consommateurs en énergie. De plus, une partie de la chaleur distribuée est produite par cogé-nération depuis une usine d’inci-nération », précise Jacques Métro. En complément, il est prévu que l’énergie solaire fournisse l’eau chaude sanitaire, au moyen de panneaux intégrés dans les faça-des sud des bâtiments. Le quartier de l’Amphithéâtre entre aujourd’hui dans sa phase opérationnelle. Un tournant dans l’histoire de Metz et de son agglomération, dont la croissance économique et démographi-que est favorisée par l’entrée en service depuis 2007 du TGV Est Européen. �

Pour le projet d’aménagement du nouveau quartier de l’Amphithéâtre, couronné par la construction du Centre Pompidou-Metz, Metz Métropole a opté pour un urbanisme durable.

POUR EN SAVOIR PLUS

www.metzmetropole.fr

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LA TOITURE DU CENTRE POMPIDOU-METZ allie qualités esthétiques et environnementales : sa spectaculaire charpente en lamellé-collé est recouverte d’une membrane permettant la récupération des eaux pluviales.

« L’OFFRE GLOBALE, UNE RÉPONSE ADAPTÉE POUR DES CONSTRUCTIONS COMPLEXES »

François Wagner, directeur régional Grand Est de Demathieu et Bard

« Pour la construction du Centre Pompidou-Metz, nous avons répondu à

un dossier de consultation en entreprise générale. L’entreprise générale,

c’est le fait de considérer la construction d’un bâtiment comme un lot

unique. La complexité de l’ouvrage nécessitait d’être très minutieux

concernant l’assemblage des différents lots. D’où l’intérêt, pour le maître

d’ouvrage, de confier l’ensemble de la construction à un seul acteur.

L’autre avantage est d’avoir en face de lui un interlocuteur unique qui

s’engage sur le prix et les délais. »

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62 B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 200962

ZOOM CHANTIER

Engagée dans un plan de développement sur l’habi-tat bois à basse consommation d’énergie, l’entreprise picarde Botémo a été le moteur d’un regroupement d’entreprises autour de la maison bois. Objectif : fédérer les entreprises du bâtiment, tous corps d’état confondus, autour de la construction d’une mai-son BBC, sensibiliser les clients aux contraintes et opportunités apportées par les bâtiments BBC et met-tre à disposition de la région picarde (écoles, universités, architectes…) un bâtiment BBC pédagogique.Résultat : la Maison du savoir-faire thermique, une maison bois BBC en écorché où chaque partie sensi-ble sur le plan thermique est laissée visible pour voir et comprendre les modes constructifs de chaque organe de la maison.

LA MAISON DU SAVOIR-FAIRE THERMIQUE

Le montage de la structure La mise en œuvre des panneaux a fait l’objet d’une attention particulière. L’assemblage des organes – les panneaux reposent sur des lisses bois, elles-mêmes solidarisées à une dalle béton – a été réalisé avec un autocontrôle permanent. Des moyens mécaniques de levage ont permis de faciliter la tâche des compagnons.

La structure bois

La structure de la maison est réalisée suivant le système constructif Maisons Bois Outils Concepts (MBOC) mis au point par le CNDB ; soit une structure conforme à l’offre présente sur le marché. L’entraxe entre les montants est de 400 mm et l’épaisseur des panneaux de 120 mm. Le contreventement est réalisé en OSB. Chaque panneau est recouvert en partie extérieure d’un pare-pluie.

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63 DÉCEMBRE 2009 B Â T I M É T I E R S

Plancher bois

Isolés avec du liège (provenance France et Portugal), de la laine minérale, de la ouate de cellulose, les planchers en OSB bénéficient d’une structure porteuse réalisée avec des poutres en I. Avantage : réduction des coûts et augmentation des résistances. Sur cet ensemble, tous les types de finition sont envisageables : parquet, sol PVC, carrelage, terre cuite… À noter, les isolants peuvent être choisis avec une densité plus forte, à base de bois par exemple, pour améliorer l’inertie thermique de la construction.

Un soin particulier pour le pare-vapeur

Premier élément à prendre en compte dans une logique de construction BBC : l’étanchéité à l’air. C’est pourquoi la mise en œuvre du pare-vapeur a été particulièrement surveillée, car ce dernier est garant, en grande partie, de l’étanchéité à l’air de la construction. Le clouage et la pose des scotchs ont suivi des procédures strictes de mise en œuvre pour éviter les fuites d’air.

Échantillonnage d’isolant

Deuxième élément primordial : l’isolation. Ici, chantier pédagogique oblige, un large panel de solutions a été exploré, de la laine minérale classique à la ouate de cellulose projetée ou soufflée jusqu’à des isolants dit « naturels » comme la fibre de bois, les plumes de canard ou le chanvre. Sachant que tous doivent bénéficier de critères techniques validés pour une mise en œuvre « garantie » (certificat Acermi par exemple).

Finitions extérieures

À l’extérieur, deux types de finition sont réalisés. Ainsi la maison bois peut se fondre dans un environnement traditionnel avec une finition ton pierre et une finition en bardage bois. Dans ce cas, un bardage local en peuplier thermochauffé a été utilisé, démontrant ainsi que les bois locaux peuvent être utilisés en finition extérieure.

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B Â T I M É T I E R S DÉCEMBRE 200964

LA PAROLE À

Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris Cedex 16 – Tél. 01 40 69 52 58 – www.ffbatiment.fr – Association déclarée – Siret 301 652 673 0015 – Code APE 913E – ISSN 1772-3078 – Dépôt lé-gal : à parution DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Didier Ridoret DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jean-Pierre Roche COMITÉ DE

RÉDACTION : Membres de la Fédération française du Bâtiment, de ses Fédérations départementales et régionales, de ses Unions et Syndicats de métiers JOUR-NALISTES : Jean-Marc Brujaille, Emmanuel de Chevigny, Didier le Gorrec, Stéphane Miget, François Salanne, Claire Sauvaire CONCEPTION ET RÉALISATION IDÉ ÉDITION : André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline Palma, Céline Le Coq, Virginie Gervais, Nathalie Pilant PHOTOGRAVURE/IMPRESSION : Sphinx/

Sib TIRAGE DE CE NUMÉRO : 72 000 exemplaires PHOTO DE COUVERTURE : Royal Mosa PRIX DU NUMÉRO : 25 € TTC ABONNEMENT ANNUEL : 80 € TTC

(4 numéros) SERVICE ABONNEMENT : SEBTP - Tél.: 01 40 69 53 05 RÉGIE COMMERCIALE : IT-FFB – Tél. : 01 40 69 57 68 ANNONCEURS : Ademe (3e couv),

Apas (p55), Banque Solféa (p18), CGI Bâtiment (p59), Ciment Calcia (p29), Comap (p39), EBP (p47), EDF (4e couv), FEEBat (p18), GDF Suez (2e couv), Gestion

BTP (p20), Interclima + elec (p30), LaBorne (p59), Ocean (p55), Protektor (p24), Recylum (p35), SMA BTP (p40), Weber (p12),

L’amiante, employé en construc-tion de longue date et reconnu cancérigène, est interdit d’uti-lisation en France depuis 1997. Douze ans est un temps suffisam-ment long, peut-on penser, pour que se mette en place un dispo-sitif efficient, tant sur le plan de la réglementation que des filières professionnelles, face à ce qui est depuis trop longtemps le « pro-blème amiante ». Ce n’est mal-heureusement pas le cas, même si la distinction entre amiante friable et amiante non friable, la création de la certification Qua-libat 1513 en 1997 ou son équi-valent Afaq-Afnor (arrêté du 26 décembre 1997) pour les tra-vaux concernant les matériaux et produits friables ont été autant de points de repère concrets – avec l’accompagnement et le travail d’information du Groupement national Amiante, le GNA – pour

les professionnels du bâtiment. Ce qui est en cause aujourd’hui ? L’excès de complexité et de contraintes – de risques égale-ment pour les entreprises – amené dans le sillage de la transposition de la directive européenne en 2003, avec l’obligation en 2008 de la certification pour les tra-vaux de confinement et de retrait de matériaux non friables conte-nant de l’amiante présentant des risques particuliers. En témoigne le nombre d’entreprises candida-tes qui échouent, ou plus souvent renoncent, incapables de satisfaire aux exigences de cette certifica-tion (seules 250 sur 1 000 ont été certifiées en 2008, dont un tiers étaient déjà certifiées Qualibat 1513 ou Afaq-Afnor). Sans comp-ter celles qui, après avoir investi en formation et en matériel mais négligeant de se tenir à jour, ne se verront pas renouveler leur cer-

tification et perdront du même coup leur « permis » de travail… Au Royaume-Uni, pour une population de 60 millions d’ha-bitants, il y a environ 1 000 entre-prises qualifiées ; en France : 250 – trouvez l’erreur ! Or l’escalade réglementaire se poursuit, comme pour exorciser l’impact sanitaire et médiatique du problème. Nous voyons ainsi se profiler : de nou-velles obligations en matière de diagnostic sur les chantiers, après la publication en février 2009 d’un rapport de l’Afsset sur la prise en compte insuffisante du risque présenté par les fibres courtes et fines d’amiante ; un allongement des durées de formation, confor-mément à un arrêté à paraître ; la prochaine levée de « l’exception » de certification pour les entrepri-ses (couvreurs, démolisseurs, etc.) effectuant des retraits en milieu extérieur (amiante non friable);

la probable suppression de la dis-tinction entre l’amiante friable et non friable…Relevant au départ d’un dispo-sitif lisible distinguant spécialisa-tion poussée (pour les entrepri-ses certifiées Qualibat 1513, 1512 ou Afaq-Afnor) et sensibilisation, l’amiante devient un problème pour toutes les entreprises du bâtiment qui peuvent y être for-tuitement confrontées lors d’une intervention de réhabilitation ou de maintenance. Que feront-elles dans le contexte d’un chantier où il faut que les choses avancent, si la certification exigée reste hors de leur portée ?Cette préoccupation est transver-sale, d’où la création en 1997 du GNA, qui regroupe l’ensemble des métiers concernés. Son rôle est d’orienter les choix techniques des adhérents, de leur permettre de s’engager en connaissance de cause dans la voie de la certifica-tion, et d’aider, par des conseils et outils, ceux qui se lanceront dans la démarche à maintenir leur activité. �

LE DÉSAMIANTAGE UNE ACTIVITÉ SOUS TENSION

DOMINIQUE FLORIO EN BREF

Créateur en 1997, avec deux salariés, de l’entreprise de désamiantage Tempo (la 25e à être certifiée Qualibat 1513), Dominique Florio dirige aujourd’hui un groupe comptant 120 collaborateurs, partageant son activité entre le désamiantage et l’isolation. Administrateur de l’Union des métiers du plâtre et de l’isolation, il préside le Groupement national Amiante (GNA) de la FFB depuis 2005.

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DOMINIQUE FLORIO, président du Groupement national Amiante de la FFB.