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Recenser, étudier et faire connaître les éléments du patrimoine qui présentent un intérêt culturel, historique ou scientifique. www.inventaire.poitou-charentes.fr LA ROCHELLE une ville, des patrimoines

La Rochelle : une ville, des patrimoines - Accueil · avec ses rues mêlées comme un labyrinthe et dont les trottoirs courent sous des ... siècle, semble-t-il, avant que les invasions

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Recenser, étudier et faire connaître les éléments du patrimoine qui présentent un intérêt culturel, historique ou scientifique.

w w w. i n v e n t a i r e . p o i t o u - c h a r e n t e s . f r

LA ROCHELLE u n e v i l l e ,

des patrimoines

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L'INVENTAIRE DU PATRIMOINE DE LA ROCHELLE

La Rochelle et son agglomération tiennent une position particulière dans la géographie et l'histoire du Poitou-Charentes : principal port de la région, foyer commercial et culturel majeur à l'époque moderne, centre de l'ancienne province d'Aunis avant de devenir la capitale de la Charente-Maritime, La Rochelle constitue aujourd'hui une agglomération aux atouts économiques, touristiques et universitaires reconnus. Soumis à une pression foncière croissante, le territoire de l'agglomération appelait une démarche de connaissance raisonnée pour en assurer le développement avec harmonie.

Voilà pourquoi, après une première étude approfondie sur le centre-ville, les quartiers périphériques de La Rochelle ont été étudiés de 2003 à 2007, ainsi que les communes de Périgny et Puilboreau. Grâce à cette enquête, le patrimoine de l'ensemble de la ville de La Rochelle et d'une partie de son agglomération est désormais mieux connu. Il fait preuve d'une importante diversité et d'une grande densité, de l'habitat à l'architecture scolaire, de l'architecture industrielle à l'architecture religieuse, des ports et des espaces verts aux jardins ouvriers.

EN SAVOIR PLUSUne opération d’inventaire consiste à recenser et étudier les biens culturels qui constituent le patrimoine d'un territoire, de l'Antiquité aux années 1960 : les paysages, l'habitat, les bâtiments religieux, les châteaux, les objets mobiliers, les traditions orales...

Chacun des éléments étudiés (grâce à l'observation sur le terrain, les témoignages recueillis et les recherches dans les archives) fait l'objet d'un dossier documentaire illustré, accessible à tous.

Retrouvez toutes ces informations :• dans les mairies des communes étudiées

• sur Internet : www.inventaire.poitou-charentes.fr

• au centre régional de documentation du patrimoine de Poitou-Charentes 102 Grand'Rue à Poitiers – Tél : 05 49 36 30 07

Les quartiers périphériques de La RochelleLa Rochelle comprend plusieurs quartiers, en plus du centre ancien : les Minimes/Tasdon, Villeneuve-les-Salines, Saint-Eloi, Lafond, Fétilly, la Genette, Saint-Maurice, Mireuil et La Pallice.

L'inventaire du patrimoine réalisé de 2003 à 2007 a permis d’identifier quelque 4 800 éléments du patrimoine (maisons, fermes, immeubles, parcs, …).

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SOMMAIRE

I. Une ville, son histoire, ses architectures

1. Une ville portuaire de la façade atlantique

2. D'un quartier à l'autre, un habitat différent

3. Une architecture propice à de nombreuses déclinaisons

II. D'un port à l'autre

1. Un site portuaire dès le Moyen Âge

2. L'âge d'or du vieux port, du 16e siècle au milieu du 19e siècle

3. Un nouveau port industriel à la fin du 19e siècle : La Pallice

4. Un nouveau port de plaisance à la fin du 20e siècle : les Minimes

III. Le patrimoine des fortifications

1. Trois enceintes successives

2. Un patrimoine encore bien présent dans la ville

IV. Le patrimoine religieux

1. Heurs et malheurs du patrimoine protestant

2. Le patrimoine religieux catholique

3. Les églises du 20e siècle

V. Le patrimoine scolaire

1. L'enseignement à La Rochelle avant la Révolution

2. Le développement des “écoles Jules Ferry”

3. Les expérimentations des années 1930

4. L'école de la Reconstruction

5. L'architecture scolaire de la fin du 20e siècle

VI. Le patrimoine industriel

1. L'industrie rochelaise avant l'ère industrielle

2. La Pallice, moteur du développement industriel de La Rochelle

3. Le bassin des chalutiers, autre pôle industriel majeur

VII. Le patrimoine social et ouvrier

1. Les premières cités ouvrières

2. Le logement social dans la Reconstruction

3. Une architecture en évolution

4. Aux portes des quartiers, les jardins ouvriers

VIII. Parcs, jardins et autres espaces verts

1. Des jardins médiévaux aux grands parc publics

2. Le "vert", acteur de l'aménagement urbain

IX. Documentation

1. Orientations bibliographiques et archivistiques

2. Annexe : Repères chronologiques de l'histoire rochelaise

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“ C'est vraiment une ville bizarre et de grand caractère que La Rochelle, avec ses rues mêlées comme un labyrinthe et dont les trottoirs courent sous des galeries sans fin, des galeries à arcades comme celles de la rue de Rivoli, mais basses, ces galeries et ces arcades écrasées, mystérieuses, qui semblent construites et demeurées comme un décor de conspirateurs, le décor antique et saisissant des guerres d'autrefois, des guerres de religion héroïques et sauvages. C'est la vieille cité huguenote, grave, discrète, sans aucun de ces admirables monuments qui font Rouen si magnifique, mais remarquable par toute sa physionomie sévère, un peu sournoise aussi, une cité de batailleurs obstinés, où doivent éclore les fanatismes, la ville où s'exalta la foi des calvinistes et où naquit le complot des quatre sergents.

Guy de Maupassant, L’épave. Conte paru dans Gil Blas, 1886. ”LA ROCHELLE : une ville, des patrimoines. www.inventaire.poitou-charentes.fr 4

Le quartier Saint-Jean et le vieux port de La Rochelle.

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I. Une ville, son histoire, ses architectures

La ville de La Rochelle a connu une évolution marquée par plusieurs périodes clés : le Moyen Âge, époque fondatrice pour la cité commerçante ; les 17e et 18e siècles, période fastueuse après le Grand siège et ses désolations ; la seconde moitié du 19e siècle et le 20e siècle, marqués par l'essor portuaire et industriel, avant le renouveau touristique et universitaire de la fin du 20e siècle.

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Carte de La Rochelle et de ses environs en 1758 (Archives municipales de La Rochelle).

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Une ville portuairede la façade atlantique

Dès l’époque gallo-romaine, la baie de La Rochelle accueille plusieurs villae (aux Minimes, à Saint-Eloi, à Saint-Maurice) qui exploitent les marais salants et les vignobles. Ces exploitations périclitent dès le 3e

siècle, semble-t-il, avant que les invasions barbares ne leur donnent le coup de grâce. Il faut vraisemblablement attendre le 10e siècle pour qu'un village de pêcheurs se développe sur le plateau calcaire, vers le hameau de Cougnes, mentionné pour la première fois en 969.

Au Moyen Âge, la nouvelle Rupella se développe vite en profitant des conditions de sites favorables à l’établissement d’un port (protection naturelle formée par les îles de Ré et d’Oléron, et creusement naturel du rivage grâce aux cours d’eau convergeant au niveau du vieux port actuel). La Rochelle développe ainsi très tôt ses activités de commerce maritime qui attirent des négociants de toute l'Europe. Les échanges des productions locales de sel et de vin avec l’Angleterre et l’Europe du Nord, sont relayées, à partir du 17e siècle, par le négoce avec le Nouveau Monde, le commerce triangulaire et colonial assurant la prospérité de la ville au 18e siècle.

Marquée par les différents sièges qui ont ponctué son histoire, notamment celui de 1627-1628, La Rochelle reste jusqu’à la fin du 19e

siècle enserrée dans ses fortifications. Tout autour rayonnent les faubourgs de Tasdon et Saint-Eloi, avec leurs marais salants, Lafond et ses sources, et Saint-Maurice. L'économie rochelaise redémarre au milieu du 19e siècle avec le réaménagement du vieux port et le creusement de nouveaux bassins à flot. Après une première extension résidentielle et balnéaire à la Genette dès la première moitié du 19e

siècle, l’urbanisation vers l’ouest se concrétise après la création d’un port en eaux profondes à La Pallice, dans les années 1880-1890. Avec l’annexion de plusieurs bourgs agricoles (Saint-Maurice, Laleu, Tasdon, etc.), de nouveaux quartiers se développent et se densifient rapidement au début du 20e siècle.

Après la Seconde Guerre mondiale et ses destructions, importantes du côté de La Pallice, la Reconstruction puis la croissance économique et démographique des Trente Glorieuses entraînent une nouvelle phase d'expansion urbaine. Elle concerne en particulier les secteurs de Port-Neuf, Mireuil et Villeneuve-les-Salines où de grands ensembles d'immeubles et de lotissements sortent de terre. Au cours des années 1990-2000, les Minimes avec le port de plaisance et l'université, deviennent la vitrine moderne de l'agglomération.

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Carte du bâti en 1810.

Carte du bâti en 1905.

Carte du bâti en 1937.

Carte du bâti en 1960.

1.

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Le territoire de l'agglomération est aujourd'hui géré en partage entre La Rochelle et les communes voisines. L’intercommunalité a débuté en 1964 avec le SIVOM (Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple) qui regroupait les communes de La Rochelle, Aytré, Périgny, Saint-Rogatien, Puilboreau, Lagord, Châtelaillon-Plage, Angoulins-sur-Mer et L’Houmeau. En 1992, ces mêmes communes ont créé la CdV (Communauté de Villes) à laquelle Nieul-sur-Mer, Saint-Xandre, La Jarne, Dompierre-sur-Mer, Salles-sur-Mer et Saint-Vivien ont adhéré un an plus tard. En décembre 1997, trois autres communes, Esnandes, Marsilly et Sainte-Soulle, les ont rejointes portant à 18 le nombre total de communes membres. En janvier 2000, la CdV est devenue la CdA (Communauté d’Agglomération de La Rochelle).

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Le vieux port, en 1954 (Fonds Henrard).

Le canal de Rompsay.

La gare de La Rochelle inaugurée en 1922.

Maisons de série, de l'Entre-deux-guerres, boulevard de Cognehors,

à Lafond.

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Le bassin à flot du port de La Pallice.

Bateaux du Musée maritime dans l'ancien bassin des chalutiers,

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Maison basse de faubourg, de l'Entre-deux-guerres, 118 avenue Edmond-Grasset, à Saint-Maurice.

Ancienne ferme du 19e siècle, à Laleu, 30 à 36 avenue Raymond-

Poincaré.

Lotissement des années 1960-1970 à Mireuil.

Maisons secondaires de la fin du 20e siècle, à la pointe des Minimes.

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D'un quartier à l'autre, un habitat différent

Les formes d'habitat diffèrent assez sensiblement d'un quartier à l'autre de la périphérie rochelaise, créant des identités urbaines distinctes. À côté des hôtels particuliers du centre-ville, il est ainsi possible de distinguer l'habitat résidentiel bourgeois et l'influence balnéaire à la Genette, le logement ouvrier à La Pallice, les maisons rurales de Laleu, les grands ensembles de Port-Neuf, Mireuil et Villeneuve-les-Salines, ou encore l'habitat touristique et estudiantin contemporain des Minimes.

Cette différenciation est à mettre en relation avec l'histoire du développement urbain de La Rochelle. Certains secteurs (Saint-Maurice, Laleu, Tasdon, Lafond) correspondent aux anciens bourgs agricoles rattrapés par l'extension urbaine de La Rochelle. Il y persiste une organisation d'origine rurale, autour de passages, de cours communes ou "querreux", et d'ensembles sur cour, noyés dans la ville actuelle.

Après une première extension résidentielle autour des établissements balnéaires de la Genette, dès le milieu du 19e siècle, l'élan généré par la création du port de La Pallice aboutit à la constitution rapide de nouveaux quartiers à l'ouest de la ville, entre la fin du 19e siècle et le premier quart du 20e siècle. La nécessité de construire rapidement, pour une population généralement modeste, conduit à privilégier une architecture simple.

À côté d'un habitat organisé sous forme de cités et de lotissements, de nombreux alignements significatifs de maisons (rangées, séries) sont observés. Ils constituaient des moyens efficaces pour satisfaire aux exigences de rapidité et d'économie tout en garantissant la cohérence urbaine de ces nouveaux quartiers. Ils apparaissent alors comme des éléments caractéristiques de leur constitution. La forme urbaine ainsi générée peut être observée le long des grands axes structurants tels que les avenues du Général-Leclerc, Jean-Guiton, Carnot, Denfert-Rochereau ou Coligny.

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Maison bourgeoise à la Genette, fin du 19e siècle, 14 avenue du

Général-Leclerc.

Habitat ouvrier du début du 20e

siècle à La Pallice, rue de la Cité.

Rangée de maisons identiques de l'Entre-deux-guerres, rue d'Alger, à

La Pallice.

Lotissement concerté de l'Entre-deux-guerres, à Lafond.

2.

Maison basse de faubourg, 5 rue Jules-Mérichon, à Tasdon.

Maison basse de faubourg, 44 rue du Treuil-des-Noyers, à Fétilly.

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Maisons de ville jumelées, vers 1900,17 et 19 avenue Coligny, à la Genette.

Maison de type villa, 117 bis avenue du Lieutenant-Colonel-

Bernier, à Fétilly.

Maison de type villa, 17 rue du Chemin-Vert, à Lafond.

Maison SCAN, 9 rue du Parc, à la Genette, construite en 1961 par l'architecte Pierre Grizet.

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Une architecture propice à de nombreuses déclinaisons

La plupart des maisons présentent les caractéristiques soit de la maison de ville, à un étage au moins, enserrée dans le tissu urbain, ne bénéficiant que d'une petite cour ou jardin ; soit de la maison basse de faubourg, en simple rez-de-chaussée, avec deux ou trois ouvertures en façade. Au-delà de cette apparente banalité, et au travers de multiples déclinaisons, toutes ces maisons offrent une véritable richesse architecturale. Des variantes s'expriment au sein de ces deux catégories, notamment pour ce qui concerne les façades. Le nombre d'étages, de travées ou de percements constitue une première source de variations. La répartition des ouvertures, les jeux de symétrie et de dissymétrie dans l'alternance des pleins et des vides, offrent également un large panel d'écritures architecturales.

La mise en œuvre de divers éléments de décor et de matériaux permet l'alliance des couleurs et des styles. Les traitements appliqués aux différentes parties de l'élévation (soubassements, appareillage, encadrements, pleins de travées et toitures) illustrent une recherche d'ornementation et de singularité. La mise en œuvre et la combinaison d'éléments tels que cordons, corniches, balcons, frontons ou lucarnes, ainsi que l'utilisation de divers matériaux (pierre, brique, céramique...), aboutissement à une grande variété dans la composition des façades. Cette diversité est portée à son paroxysme pour ce qui concerne les villas, expressions de l'architecture dite de villégiature. Les inspirations balnéaires, Art déco ou Art nouveau enrichissent l'architecture de ce type d'habitation ouvert à de multiples influences. En lien avec la démocratisation de l'automobile, des variations sont enfin suscitées par les divers procédés d'intégration des garages (surélévation, volume associé dans le prolongement...).

Les maisons caractéristiques de l'architecture des années 1950-1960 sont rarement spectaculaires. Mis à part les grands ensembles d'immeubles de Port-Neuf et surtout de Mireuil, La Rochelle ne saurait en effet constituer, à l'image de Royan, un creuset de l'architecture moderne. On relèvera cependant plusieurs réalisations individuelles intéressantes parmi lesquelles la maison SCAN de Pierre Grizet à la Genette, ou la maison type "télévision" de l'architecte Miaux à Saint-Maurice. Les maisons de cette période qui ont été recensées témoignent notamment des influences du mouvement moderne ou du régionalisme.

Au final, la compréhension de cette structure d'habitat (à la fois simple, cohérente et offrant de larges possibilités de variations) ouvre la voie à un urbanisme et à une réécriture architecturale contemporains, innovants mais respectueux des structures de base de l'organisation de l'habitat.

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3.

Villa sur le Mail, vers 1900.

Maisons de série, début du 20e

siècle, avenue Coligny, à la Genette.

Maison construite en 1957 par l'architecte Miaux, 258 avenue

Carnot, à Saint-Maurice.

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Villa dite Brise de Mai, 40 rue Jeanne-d'Albret, à la Genette.

Vue aérienne des quartiers de Saint-Maurice et Mireuil en 1982 (Archives municipales de La Rochelle).

Habitat ouvrier de l'Entre-deux-guerres, 44 et 46 rue de la Muse, à La Pallice.

Lotissement des Castors, des années 1950, à Port-Neuf.

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Maison de ville, du début du 20e

siècle, 107 bis rue Marius-Lacroix, à Lafond.

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Lucarne, décor sculpté, garde-corps en ferronnerie, sur une

maison de ville, de la fin du 19e

siècle, 5 avenue Coligny, à la Genette.

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La Villa Alsace, à la Genette.

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Relief sur l'hôtel de ville représentant un navire, emblème de la ville.

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II. D'un port à l'autre

Entre son origine et la période contemporaine, grâce à des conditions géographiques particulières, La Rochelle a assuré les fonctions de port de pêche, de commerce, de voyageurs, et plus récemment de port militaire et de plaisance. Ce statut de "ville-port" est une donnée fondamentale pour comprendre le patrimoine architectural et urbain rochelais. L'histoire des ports et du commerce maritime constitue un élément clef pour appréhender l'évolution urbaine de La Rochelle, éclairant bon nombre d'éléments recensés dans le cadre de l'inventaire.

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Un site portuaire dès le Moyen Âge

Le port primitif de La Rochelle se tient sur le cours d'eau de Lafond, près du château qui s'élevait sur l'actuelle place de Verdun. Peu aménagé, il abrite de petits bateaux de pêche et de cabotage nécessitant un faible tirant d'eau. Ce port connaît pourtant au Moyen Âge un développement rapide fondé sur l'échange des productions locales que sont le vin et le sel. Avec les libertés et privilèges habilement acquis dans le contexte de rivalités qui opposent les royaumes de France et d'Angleterre, ce commerce maritime fait de La Rochelle le plus important port français sur l'Atlantique du 13e au 15e siècle.

Mais, dès le début du 13e siècle, l'envasement progressif et l'augmentation de la taille des navires conduisent rapidement à chercher un autre emplacement. Une nouvelle implantation est donc réalisée, plus au sud, au niveau de l'actuel vieux port. C'est en effet ici que convergent plusieurs cours d'eau (la Moulinette, le cours d'eau de Rompsay et le chenal de la Verdière) pour se jeter dans l'océan. Il en résulte un effet de chasse naturel qui permet de dégager une profondeur suffisante pour le développement d'un véritable port.

Dans le même temps, un petit port est aménagé au niveau de la dépression du marais de Vaugouin, à l'est de Chef-de-Baie, par les seigneurs de Laleu. Ce “port neuf” n'est pourtant que brièvement utilisé. Au Moyen Âge, un autre port se tient à la Repentie, sur la portion de côte qui sert de point d'embarquement pour l'île de Ré. Le chemin qui le relie à La Rochelle est bordé par des domaines agricoles et par les bourgs de Saint-Maurice et Laleu.

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Cours d'eau dans le parc Charruyer, emplacement du port

primitif.

1.

Vue aérienne des bassins du vieux port, vers 1960. Fonds Henrard.

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L'âge d'or du vieux port, du 16e siècle au milieu du 19e siècleLa découverte du Nouveau Monde inaugure une nouvelle phase de développement pour toute la ville et pour son port. L'ancien “port neuf” est même réaménagé en 1623 mais, le corps de Ville considérant que ce port est susceptible de concurrencer les activités du vieux havre, les travaux sont interrompus. Les conflits religieux et les sièges successifs de La Rochelle perturbent cet essor, mais la flotte rochelaise se reconstitue rapidement après le Grand siège de 1627-1628. Le commerce colonial avec la Nouvelle France et les Antilles, la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve puis l'avènement du commerce triangulaire assurent la prospérité de la ville au 17e siècle et pendant une bonne partie du 18e siècle. Toutes ces activités commerciales maritimes génèrent une grande activité liée à l'avitaillement des navires, à la production ou à la transformation des denrées transportées (verroterie, raffinerie de sucres, manufacture de tabac, etc.). La construction d'hôtels particuliers, puis de demeures de villégiature implantées à l'extérieur de la ville, témoigne des importants profits réalisés par les armateurs et les membres de la bourgeoisie rochelaise.

Comme au Moyen Âge, l'envasement du port suscite bien des inquiétudes. Il motive une grande réflexion sur un projet de canal de Niort à La Rochelle qui aboutirait dans le vieux port pour créer un effet de chasse. En attendant, ce projet ne faisant par l'unanimité, on réalise divers aménagements. Le creusement du bassin à flot intérieur est ainsi réalisé entre 1778 et 1808. Il est pourtant trop tard : la guerre de Sept Ans et la perte de la Nouvelle France, puis les effets de la Révolution et des guerres de l'Empire, sans oublier les deux déclarations d'abolition de l'esclavage de 1794 et 1848, signent le déclin du grand commerce maritime rochelais.

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Le vieux port, gravure du 17e siècle,

Médiathèque La Rochelle, V 2055.

2.

Le vieux port, gravure du début du 19e siècle(Médiathèque de La Rochelle, V 2080).

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Vue aérienne de La Pallice (Fonds Henrard).

Vues du port de La Pallice. Plan des différents bassins du vieux port en 1885.

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Un nouveau port industrielà la fin du 19e siècle : La Pallice

Il faut attendre le contexte économique plus favorable qui règne sous le second Empire pour voir renaître une véritable activité portuaire à La Rochelle. Cela conduit à d'importants travaux pour aménager le vieux port et le connecter au canal de Marans à La Rochelle, avatar de l'ancien projet de canal de Niort à La Rochelle. Le creusement du bassin à flot extérieur est effectué entre 1855 et 1862, complété par le bassin des chalutiers en 1874. Un chenal visant à mettre en relation le bassin à flot avec le canal de Marans à La Rochelle ou canal de Rompsay est achevé en 1885.

L'activité du port de la Repentie se développe également. Il est utilisé par le service de la Poste et pour un service régulier de transport des voyageurs entre le continent et Rivedoux, sur l'île de Ré. Entre 1877 et 1881, 10 000 voyageurs y transitent tous les ans. Quelques bateaux de pêche viennent également y déposer leur prise pour gagner une marée.

En cette seconde moitié du 19e siècle, le tonnage des navires augmente et le vieux port historique a de plus en plus de mal à les accueillir. En 1881, la recherche de solutions aboutit au choix de création d'un port moderne en eaux profondes à La Pallice, permettant une véritable reprise du commerce maritime, au détriment toutefois du port de la Repentie qui va finir par disparaître. Après dix ans de travaux, ce nouveau port inaugure, pour plusieurs décennies, à la fois le développement industriel de la ville et la constitution de nouveaux quartiers à l'ouest du centre ancien. En 1939, la SCAN (usine de construction d'hydravions) s'installe sur le site de l'ancien port de Port-Neuf, qui offre l'avantage de procéder à des mises à l'eau directes. Jusqu'aux années 1960, La Pallice est également un port de voyageurs d'où partent les paquebots de plusieurs compagnies à destination de l'Amérique du Sud et de l'Afrique. Un môle d'escale, relié à la côte, est bâti de 1930 à 1939 pour recevoir les plus gros navires.

Pendant ce temps, après l'ouverture du port de La Pallice, le vieux port conserve les activités de pêche. En 1922, le bassin des chalutiers est agrandi et une grande halle est construite sur son quai. Vers 1930, l'interconnexion entre infrastructure portuaire et réseau ferroviaire, avec la proximité de la gare, est exploitée pour la mise en place du "train du poisson". La Rochelle devient alors le second port de pêche français. Un nouvel encan sera construit dans les années 1950 le long du bassin des chalutiers.

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3.

Le vieux port et le cours Wilson, carte postale du début du 20e siècle.

Le bassin des chalutiers, carte postale du début du 20e siècle.

Le bassin des chalutiers, carte postale du début du 20e siècle.

Entrepôts de l’association rochelaise de pêche, vers 1930, carte postale.

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Pendant la Seconde Guerre mondiale, La Pallice fait partie, aux côtés de Brest, Bordeaux, Saint-Nazaire et Lorient, des sites retenus par les Allemands pour établir une "festung" (forteresse) autour d'une base sous-marine. Le port devient alors l'une des places fortes du "mur de l'Atlantique". Fortement touchée lors du conflit par les bombardements, La Pallice reprend ses activités commerciales et se modernise durant la seconde moitié du 20e siècle.

Après 1945 et la période de reconstruction, le port de La Pallice retrouve son activité portuaire et industrielle. Il est aujourd'hui le huitième port autonome français en tonnage de marchandises, le premier port français importateur de produits forestiers, le premier port européen importateur de grumes tropicales et le second port français exportateur de céréales. Il représente plus de 85 % des échanges de marchandises du transport maritime de la région. Il est constitué d'un bassin à flot rectangulaire, relié par un canal au port, qui communique lui-même avec un avant-port protégé par une jetée. En avant vers le large se trouve le môle d'escale, agrandi de 1965 à 1970, et sa gare maritime, prolongé par l'appontement du terminal pétrolier. À proximité, un bac assure la liaison avec l'île de Ré, comme autrefois au port de la Repentie, jusqu'à la construction du pont, inauguré en 1988.

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Le quai nord du port de La Pallice, carte postale du début du 20e siècle.

La gare maritime construite sur le môle d'escale dans les années

1930.

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Vue du port de La Pallice.

Un paquebot dans le port de La Pallice, carte postale du début du 20e siècle.

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Le port de plaisance des Minimes,

Le port de pêche de Chef-de-Baie.

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Un nouveau port de plaisanceà la fin du 20e siècle : les Minimes

Parallèlement, et dès les années 1950, le développement des activités de plaisance conduit à l'étude de diverses solutions d'aménagement concernant les infrastructures existantes. Les différents bassins du vieux port sont en effet dévolus aux bateaux de pêche, et La Pallice aux activités industrielles et commerciales. Sous l'impulsion de Jean-Claude Menu, président de la Société des Régates rochelaises, un projet relatif à l'implantation d'un port de plaisance aux Minimes est présenté en 1962. Aucune suite ne lui étant donnée, le président de la SRR rédige un rapport militant en 1965. Ce document souligne l'intérêt et le potentiel que présentent les activités de plaisance pour l'avenir de La Rochelle. Cette démarche conduit la ville à créer le CERMIL (Centre d'études rochelais pour les Minimes et le littoral) puis la SAREL (Société d'Aménagement de La Rochelle et du littoral). La municipalité défend alors l'ambitieux projet "Richelieu" qui consisterait à créer une station balnéaire et nautique autour d'un vaste plan d'eau que l'on obtiendrait en fermant la rade.

Finalement, la ville renonce à ce programme sans doute trop ambitieux pour adopter le projet de 1962. La création d'un port de plaisance aux Minimes est approuvée en 1966. Sa construction débute dans les années 1970 et entraîne l'urbanisation progressive du secteur. Le port des Minimes est aujourd'hui, avec ses 3300 places réparties sur trois bassins (Bout Blanc, Marillac et Lazaret), le plus grand port de plaisance d'Europe. Cette capacité est en cours d'extension, en 2012, avec des travaux d'agrandissement du port vers le Bout Blanc.

La requalification des trois bassins du vieux port et du site de Port-Neuf au profit de la plaisance complète l'essor de cette nouvelle activité portuaire. Les activités de pêche sont, pour leur part, redéployées à Chef-de-Baie en 1994, avec une plate-forme logistique et commerciale. Le vieux port est désormais uniquement consacré à la plaisance, de même que Port-Neuf qui propose 65 emplacements.

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4.

Vue aérienne du port des Minimes.

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La Grosse Horloge (C. Rome, 1994).

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III. Le patrimoine des fortifications

Au regard de l'histoire, la ville de La Rochelle apparaît comme une véritable place forte sans cesse convoitée. Ville-port et grande place commerciale implantée sur un site stratégique de la côte atlantique, La Rochelle se retrouve au cœur de nombreux conflits qui lui valent notamment d'être assiégée à plusieurs reprises entre le 13e siècle et la Seconde Guerre mondiale.

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Tourelle d'escalier de la Porte Royale (Marc Deneyer, 1990).

Le fort de Chef-de-Baie.Bastion défensif à la Porte Royale (Marc Deneyer, 1990).

Flèche de la tour d'escalier de la tour

de la Lanterne (Marc Deneyer, 1990).

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Trois enceintes successives

Au fil des luttes entre les royaumes de France et d'Angleterre, des guerres de Religion puis des menaces conjuguées de différentes puissances européennes, La Rochelle s'est vue dotée de diverses enceintes et ouvrages fortifiés. On distingue, du Moyen Âge au début du 18e siècle, la construction de trois enceintes successives.

À l'origine, le bourg de La Rochelle bénéficiait, en plus de sa situation de port abrité, de la protection naturelle offerte par les ruisseaux et marécages qui l'entouraient. Dès 1130, sous l'impulsion de Guillaume X, duc d'Aquitaine, la ville se dote d'une première ceinture de fortifications. À cela s'ajoutent les ouvrages complémentaires réalisés au cours du Moyen Âge pour intégrer les hameaux et faubourgs qui se développent autour du premier noyau fortifié.

La deuxième enceinte de La Rochelle est communément appelée enceinte des sièges de 1572 et 1628. Après un renforcement des fortifications existantes à l'occasion du siège de 1572-1573, les Rochelais tirent les enseignements de cet épisode et des progrès réalisés à cette époque en matière d'artillerie. En 1597, ils obtiennent d'Henri IV l'autorisation d'édifier une nouvelle enceinte dotée de six grands bastions royaux et complétée par divers ouvrages extérieurs (d'autres batteries seront élevées lors du blocus au cours duquel les assiégeants construisent la célèbre "digue de Richelieu", destinée à prévenir toute arrivée de secours par mer). L'existence de cette enceinte sera pourtant de courte durée puisque à l'issue du siège de 1628, le roi Louis XIII ordonne la destruction de toutes les fortifications à l'exception du front de mer. Le Fort Louis, construit par le pouvoir royal au bout du Mail actuel, en 1622, et auquel répond, du côté des Minimes, le Fort Marillac, subsiste encore quelques décennies.

La troisième enceinte est celle de l'ingénieur militaire François Ferry. À la fin du 17e siècle, La Rochelle est une puissance commerciale et une ville-port stratégique qui doit faire face aux puissances rivales que sont alors l'Angleterre, l'Espagne et la Hollande. Devant la menace d'un débarquement anglais, la ville apparaît alors difficile à défendre tout en étant susceptible d'offrir un point d'appui à l'ennemi. Il est alors prévu de la raser et de combler son port. Fort heureusement, le maréchal de Lorge convainc le roi de la perte que représenterait la destruction d'une si belle ville, et de la possibilité de la remettre en état de défense rapidement et à faible coût. Ferry est alors chargé de refortifier La Rochelle en intégrant les fortifications médiévales du port.

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1.

La porte des Deux-Moulins(A. Dagorn, 2002).

Élévation de la Grosse Horloge au 17e siècle (Médiathèque de La Rochelle, album Bournaud).

La tour de la Grosse Horloge en 1872 (Médiathèque de La

Rochelle, album Cognacq).

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La Porte Dauphine (Marc Deneyer, 1990).

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Dans la première moitié du 19e siècle, une réorganisation du système défensif entraîne la construction des batteries de Saint-Marc, Chef-de-Baie et des Minimes. Pourtant, le déclassement et la destruction d'une partie des fortifications s'opèrent à la fin du 19e siècle et au début du 20e. Lors de la construction du port de La Pallice, des brèches sont tout d'abord ouvertes pour aménager des voies de desserte vers les nouveaux quartiers de l'ouest rochelais. Le développement des infrastructures ferroviaires conduit ensuite au déclassement des fortifications en 1902. Au sud, l'ancien bastion du Gabut fait place au quartier du même nom à partir de 1883, et le bastion Saint-Nicolas est détruit pour faire place à la nouvelle gare, édifiée entre 1912 et 1922.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'abri pour sous-marins construit par les Allemands à La Pallice constitue l'une des cinq bases aménagées par l'occupant sur les côtes françaises (les autres étant celles de Brest, Lorient, Saint-Nazaire et Bordeaux). Elle revêt par conséquent une importance stratégique de premier plan dans le cadre du mur de l'Atlantique. Si des bunkers sont construits en centre-ville et dans divers secteurs de La Rochelle, le quartier de La Pallice fait l'objet de la mise en place d'un réseau de points défensifs particulièrement important, qui forme une véritable mini-forteresse. À la suite du débarquement allié en Normandie, les Allemands, après avoir évacué une grande partie de la population, se retranchent de septembre 1944 à mai 1945 dans la poche de La Rochelle. Ils reçoivent même l'ordre de faire sauter la ville et ses ports. C'est très certainement grâce à l'intervention du commandant Meyer auprès de l'amiral allemand Schirlitz que La Rochelle échappe, une fois encore, à la destruction.

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Carte des enceintes successives de la vieille ville du 12e au 17e siècle.

Le Fort Louis, plan de 1740 (Archives municipales de La

Rochelle).

Dessin de l'ancienne porte de Cougnes en 1710 (Médiathèque

de La Rochelle, Manuscrit de L'Évêque n° 2195).

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Plan des vestiges du château Vauclerc, place de Verdun (SRA Poitou-Charentes),

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Vestiges supposés de la digue de Richelieu aux Minimes.

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La base sous-marine de La Pallice.

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Un patrimoine encore bien présent dans la ville

Au final, et du fait de cette histoire mouvementée, la ville de La Rochelle est dotée d'un patrimoine exceptionnel en matière de fortifications. Malgré les destructions occasionnées par les conflits et le développement de la ville au 20e siècle (par exemple le démantèlement du bastion Saint-Nicolas), la cité a conservé une part importante de son front de mer médiéval et de son enceinte du 17e

siècle.

Le nombre et la diversité des éléments toujours en place (tours, portes, forts, batteries, redoutes, bastions, bunkers, base sous-marine etc.) illustrent quelque neuf siècles d'architecture militaire. Certains de ces édifices tels la tour de l'Horloge, la tour de la Chaîne, la porte Dauphine, la redoute de Chef-de-Baie ou la base sous-marine de La Pallice, constituent des éléments particulièrement remarquables. Nombre d'ouvrages fortifiés de La Rochelle sont du reste classés monuments historiques.

La superposition d'éléments de fortifications d'époques différentes montre, sur l'ensemble de la période considérée, la dimension hautement stratégique du site de La Rochelle en général et de certains lieux en particulier comme Chef-de-Baie. Surtout, il convient de souligner l'impact de ces ouvrages et ensembles de fortifications successifs vis-à-vis du développement urbain de La Rochelle. La ville a notamment souffert un temps de rester prisonnière de ses murs avant le déclassement progressif des fortifications à partir de l'extrême fin du 19e siècle.

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Le tramway avenue Carnot, à travers les anciennes fortifications.

Vestiges de la poste de Cougnes (A. Maulny, 1992).

Démolition de la porte Saint-Nicolas, carte postale du début du 20e siècle (Archives départementales de Charente-Maritime, 10 Fi 4).

2.

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Élévation du temple de la Villeneuve (Médiathèque de La Rochelle, Manuscrit L'Évêque 2203).

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IV. Le patrimoine religieux

La soixantaine d'édifices et ensembles religieux recensés à La Rochelle, constitue un patrimoine architectural aussi conséquent que varié. Pris dans son ensemble, il éclaire l'histoire religieuse tourmentée de La Rochelle.

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Heurs et malheurs du patrimoine protestant

Le coup de force protestant de 1568, le Grand siège de 1627-1628, la révocation de l'édit de Nantes et l'ensemble des épisodes des guerres de Religion furent en effet à l'origine d'une série de constructions et de changements d'affectation, mais causèrent également la destruction de nombreux édifices religieux.

Cette histoire mouvementée concerne en particulier l'architecture religieuse protestante à La Rochelle. Lorsque la religion réformée s'introduit à La Rochelle au milieu du 16e siècle, les protestants sont contraints de se réunir en cachette dans des maisons particulières pour célébrer leur culte. Leur puissance augmentant, ils sont autorisés en 1561 à se réunir dans la salle Saint-Michel, laquelle était destinée aux réunions corporatives et aux festivités municipales. Ils transforment également une salle de la maison de l'échevin Gargouillaud en lieu de culte. L'épisode sanglant de 1568, lors duquel François Pontard et Saint-Hermine font détruire les églises, leur permet de transformer en temples deux édifices épargnés : le réfectoire du couvent des augustins et l'église Sainte-Marguerite. Lorsqu'ils investissent des lieux publics ou des églises, les protestants se contentent du minimum de transformations nécessaires pour rendre le lieu conforme à leurs conceptions spirituelles : le refus du culte des images entraîne la suppression des statues et images pieuses. L'espace intérieur est réorganisé : les autels disparaissent et l'édifice est réaménagé autour de la chaire et de la table de communion.

Cette prise de contrôle de La Rochelle par les protestants à la fin du 16e siècle, leur permet cependant d'envisager enfin l'édification d'un grand temple. Construit entre 1600 et 1603, cet édifice, situé au niveau de l'actuelle place de Verdun (anciennement place du château), était structuré à partir d'un plan octogonal allongé. On estime ses dimensions à 49 mètres de long sur 30 de large et 60 de haut. Sur la façade sud se tenait un clocher octogonal surmonté d'un petit campanile. D'après l'ingénieur Claude Masse, l'immense charpente n'était supportée par aucun pilier, mais soutenue par deux clefs de bois « d'une riche invention et artifice ». L'intérieur du temple était garni de bancs placés en amphithéâtre.

Cette architecture semble répondre aux exigences qui caractérisent la production protestante de l'époque. Il s'agit alors en premier lieu de construire des édifices que l'on ne puisse pas confondre avec des églises. Si cet argument suffit à susciter une architecture originale, la conception protestante de la célébration du culte est également source de nouveauté. Le principe du rassemblement autour de la Bible contribue à définir des espaces fonctionnels structurés autour de cette articulation entre le rassemblement et la référence à la parole

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1.

Plans du Grand temple (Médiathèque de La Rochelle,

Manuscrit L'Évêque 2199).

Le cloître des Dames blanches (M. Hermanowicz, 1987).

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qui le convoque. Dans le cas du Grand Temple de La Rochelle, le dégagement d'un vaste espace sans pilier répond à cette exigence.

Le Grand Temple est cependant rapidement enlevé aux protestants à l'issue du Grand siège de 1628. Transformé en cathédrale, il est détruit par un incendie en 1689. Un nouveau temple, beaucoup plus modeste, est construit à la Villeneuve dès 1630. Il s'agit d'un édifice rectangulaire entouré d'un enclos auquel est associé un cimetière. À ce propos, des cimetières distincts sont établis à partir de cette époque à La Rochelle. Il est alors défendu aux protestants d'inhumer les leurs aux côtés des catholiques.

La nouvelle phase de persécutions qui se développe progressivement après le Grand siège, conduit à la destruction du prêche de Villeneuve en 1685. Les rares protestants qui restent à La Rochelle après la révocation de l'édit de Nantes, doivent à nouveau se contenter de célébrer leur culte en des lieux écartés ou dans le cadre de réunions clandestines au sein de maisons particulières. Cette époque du Désert s'achève à la fin du 18e siècle. Plus libres, les protestants louent un magasin puis acquièrent l'ancien jeu de paume de la Verdière pour se réunir. Finalement, aussitôt après la Révolution, ils achètent l'ancienne église des Récollets. Cette dernière est aujourd'hui l'unique temple en usage à La Rochelle.

Le patrimoine religieux protestant de La Rochelle renvoie donc essentiellement à des éléments disparus. L'histoire mouvementée de cette religion, entre coup de force et persécutions, fut de fait peu favorable à l'édification et à la pérennité des temples.

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Le couvent des Augustins.

L'ancien couvent des Récollets puis des Dames blanches, temple

protestant depuis 1799 (R. Jean, 2002).

Vue intérieure du temple (M. Hermanowicz, 1987).

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Détail de la nef de la cathédrale (E. Dessert, 1985).

Voûte de la chapelle Sainte-Anne de la cathédrale (E. Dessert, 1985).

La cathédrale Saint-Louis, construite à l'emplacement de l'ancien Grand

temple (A. Dagorn, 2002).

Cathédrale, chapelle de la Vierge, détail du décor peint en 1876 par W. A. Bouguereau (E. Dessert, 1985).

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Le patrimoine catholique

De même, en ce qui concerne les édifices catholiques, le patrimoine conséquent qui a été recensé ne doit pas occulter l'importance des destructions occasionnées par les guerres de Religion. L'épisode de 1568 et les sièges qui ont suivi, ont abouti à la ruine de la quasi totalité des églises (Saint-Sauveur, Saint-Barthélemy, Notre-Dame, Saint-Jean-du-Pérot, Saint-Nicolas et l'ancienne église Saint-Pierre de Laleu), dont certaines remontaient au 12e siècle. Ces édifices furent progressivement reconstruits après le Grand siège, dans le courant des 17e et 18e siècles. Plusieurs d'entre eux seront du reste à nouveau endommagés lors de la Révolution (Saint-Barthélémy, Notre-Dame) ou désaffectés à la fin du 19e

siècle (Saint-Nicolas, Saint-Jean-du-Pérot).

Le 18e siècle voit également débuter la reconstruction de la cathédrale Saint-Louis qui avait été initialement implantée dans le Grand Temple jusqu'à sa destruction lors de l'incendie de 1689. Sa façade est achevée en 1760 mais le chantier va durer jusqu'au 19e siècle et l'édifice restera inachevé.

L'ancienne église des Récollets, construite en 1691, et qui abrite désormais un temple protestant, constitue, avec sa façade classique de style jésuite, un bon exemple de l'architecture de la Contre-Réforme qui succède au siège de 1627-1628.

Au 19e siècle, on retrouve les inspirations et réminiscences néo-classiques, néo-romanes, néo-gothiques et néo-byzantines, alors en vogue, dans l'église Saint-Nicolas à Tasdon, la chapelle de Saint-Maurice ou bien encore l'église du Sacré-Cœur à la Genette.

Par ailleurs, on ne dénombre pas moins d'une vingtaine de couvents parmi les éléments recensés dans la ville de La Rochelle. Ce grand nombre d'établissements destinés à héberger des communautés tant masculines que féminines, s'explique en partie du fait de la multiplication des implantations d'ordres religieux au lendemain du Grand siège. Ces derniers avaient pour mission, au travers de leurs diverses activités en matière d'assistance aux nécessiteux, d'enseignement ou de soins médicaux, de contribuer à extirper l'hérésie de La Rochelle.

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Ruines de l'église Saint-Pierre de Laleu.

Clocher de l'ancienne église Saint-Jean-du-Pérot,

L'église de la Genette.

2.

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Verrière de Max Ingrand dans la nouvelle église Saint-Pierre de Laleu.

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Les églises du 20e siècle

Les édifices et ensembles du 20e siècle inventoriés, illustrent divers temps forts de l'évolution de l'architecture sacrée du siècle dernier. La chapelle de La Pallice, construite en 1911, est dotée d'aménagements permettant sa transformation en salle paroissiale et en salle de projections cinématographiques. Cet édifice révèle ainsi une certaine volonté d'action à dimension sociale au cour de ce nouveau quartier ouvrier.

L'église Saint-André-et-Sainte-Jeanne-d'Arc de Fétilly, réalisée par l'architecte Hubert Blanche de Feydeau, constitue pour sa part un bel exemple d'architecture sacrée des années 1930. Édifiée en pleine époque de ferveur religieuse, cette église présente un intéressant contraste entre un extérieur d'apparence traditionnelle et un intérieur dont les volumes, les proportions, la géométrie, les matériaux, les vitraux et le mobilier sont résolument de style Art déco.

La nouvelle église Saint-Pierre de Laleu, à laquelle sont adjoints une salle d'œuvre et un presbytère, a été construite sur un projet de Pierre Grizet entre 1954 et 1958, pour remplacer l'ancienne église détruite lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Sa réalisation s'inscrit donc, au sortir de la guerre, dans un contexte de résurgence de la question de l'émergence d'une architecture sacrée contemporaine. Car, si le principe de reconstruction à l'identique pose quelques difficultés techniques et financières, les bouleversements sociaux et psychologiques générés par le conflit, l'urgence de cette reconstruction, de même que les mutations qu'elle suscite en matière d'habitat, d'architecture et d'urbanisme, relancent une véritable réflexion sur la place de l'église, sa conception et son architecture. En matière de décor, cette église possède un vitrail de l'artiste verrier Max Ingrand qui participe à cette époque à la plupart des grands chantiers de la reconstruction et contribue à l'émergence d'esthétiques nouvelles en matière de vitrail d'art sacré.

Dans les années 1960, l'église Saint-Paul, ou le projet non réalisé d'un ensemble religieux dans le quartier de Mireuil, par l'architecte Josselin, semble prolonger, au cœur de l'urbanisme de la reconstruction, cette réflexion sur la place de l'église et son architecture dans la cité.

Deux réalisations contemporaines peuvent enfin être signalées pour mesurer l'évolution connue par l'architecture sacrée à La Rochelle au cours du siècle dernier. Il s'agit de l'église Saint-Jean-Baptiste à Villeneuve et du centre Jean-Baptiste Sauzy aux Minimes. Toutes deux ont été réalisées par Studio A3, respectivement en 1983 et 1999.

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La chapelle Saint-François de La Pallice.

La nouvelle église Saint-Pierre de Laleu, construite à partir de 1954.

L'église de Fétilly.

Le chœur de l'église de Fétilly.

3.

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Portail du groupe scolaire Pierre-Loti, construit en 1939, à Saint-Maurice.

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V. Le patrimoine scolaire

Depuis le Moyen Âge, le centre historique de La Rochelle, puis les quartiers développés à partir du 19e

siècle, ont vu se développer des institutions chargées d'apporter des services aux habitants, à commencer par l'éducation. De l'ancien collège des jésuites au Technoforum, l'histoire scolaire et universitaire de la ville s'inscrit elle aussi dans la pierre, à travers les siècles.

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L’enseignement à La Rochelle avant la Révolution

Peu d'informations sont disponibles sur les établissements d'enseignement à La Rochelle avant le 16e siècle. L'instruction était dispensée au sein des établissements religieux ou, pour les plus aisés, par des maîtres qui enseignaient à domicile. Les sources mentionnent également l'existence d'une petite école dans le quartier Saint-Nicolas au milieu du 14e siècle.

Le premier collège communal est créé en 1504 dans deux maisons de la rue Bazoges. À la suite du départ des Cordeliers en 1561, le collège s'installe dans les locaux de l'ancien couvent. Le contexte de conflit religieux de l'époque contribue naturellement à faire des établissements d'enseignement de véritables enjeux. C'est pourquoi, dès 1571, ce collège se trouve sous l'autorité des hauts dignitaires du parti protestant qui font venir à La Rochelle des professeurs renommés de la religion réformée. Il a alors pour fonction d'affermir le protestantisme et de former ses futurs partisans à La Rochelle.

Dès la reddition de la ville après le Grand siège en 1628, la direction du collège est confiée par Louis XIII aux jésuites qui, aux côtés d'autres ordres religieux, ont pour claire mission de faire oublier cette influence protestante en matière d'instruction. Les jésuites enseignent ici de 1630 jusqu'à leur expulsion, en 1762. L'établissement fait ensuite l'objet d'importants travaux de transformation à partir de 1840. Collège royal sous la Restauration puis lycée impérial sous Napoléon III, il accueille désormais le collège Eugène-Fromentin.

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1.

Façade du collège Fromentin(C. Rome, 1994).

Chapelle du collège Fromentin(A. Dagorn, 1993).

Porte du futur collège Fromentin en 1566 (Médiathèque de La Rochelle,

fonds Couneau, carton 3, n° 89).

Fronton et inscription du collège des jésuites, futur collège Fromentin (Médiathèque de La Rochelle, manuscrit L'Évêque n° 2203).

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Le développement des "écoles Jules Ferry"

Il faut attendre le 19e siècle pour que l'enseignement élémentaire se développe et fasse l'objet de constructions spécifiques. L'obligation faite aux communes de se doter d'écoles entraîne dans un premier temps de simples aménagements au cœur de constructions existantes. Il faut attendre la Troisième République et la mise en place d'une école primaire publique, gratuite, laïque et obligatoire par Jules Ferry en 1881, pour assister à une grande phase de constructions scolaires. L'organisation de l'enseignement qui s'opère dans les années 1870-1880, s'accompagne d'une définition précise des programmes en matière d'architecture. Ces derniers sont établis par rapport à des critères pédagogiques et dans le souci de la santé des élèves. Ils correspondent également à une volonté d'économie alors que l’État consacre des sommes considérables à l'équipement scolaire.

En 1870, Félix Narjoux, architecte de la ville de Paris, publie L'architecture communale, ouvrage qui propose des modèles types pour l'édification des écoles et des mairies-écoles en milieu rural. Une conception et une écriture architecturale s'affirment et définissent ce que nous appelons aujourd'hui les écoles Jules Ferry ou de la Troisième République.

L'architecture intérieure est destinée à traduire l'ordre et la hiérarchie. Le maître enseigne dans une salle rectangulaire, installé sur une estrade et face aux élèves alignés derrière leurs pupitres. Les allèges de fenêtres sont hautes afin que les élèves ne puissent regarder directement à l'extérieur. En matière d'implantation, les écoles sont établies sur des lieux privilégiés de la ville ou du village : places, angles de rues, grands axes de circulation. Elles développent des façades importantes scandées de baies régulières favorables à l'ensoleillement et à la ventilation. De l'extérieur, on perçoit clairement les fonctions distinctes de chaque partie et la relation affirmée des circulations et des salles de classe.

Tous ces éléments contribuent à la lisibilité de l'édifice et rendent ces écoles aisément reconnaissables. Sur la commune de La Rochelle, les écoles Rey, Valin, Réaumur, Bonpland, Dor, Beauregard, Bouchet de même que celles de Laleu et de La Pallice, relèvent clairement de cette typologie. La plupart sont conçues par les mêmes architectes communaux, Antoine Brossard et Pierre Corbineau notamment. Ceci explique la grande homogénéité qui caractérise ces écoles édifiées entre 1875 et le début des années 1920.

Il faut enfin souligner que cette phase de construction scolaire coïncide avec le développement des nouveaux quartiers de La Rochelle, quartiers neufs ou anciens villages récemment rattachés à la commune. L'édification des écoles de la Genette, Tasdon, Lafond, La Pallice ou Laleu constituent ainsi des éléments importants de l'aménagement urbain de ces secteurs.

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2.

École maternelle de Beauregard, à Lafond.

Projet pour le groupe scolaire de Laleu, place d'Orbigny, par Pierre

Corbineau, 1913 (Archives municipales de La Rochelle),

Projet pour le groupe scolaire de Laleu, place d'Orbigny, par Pierre

Corbineau, 1913 (Archives municipales de La Rochelle,

comparaison entre les portes des écoles et leurs plans).

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Les expérimentations des années 1930

L'Entre-deux-guerres voit le développement de pédagogies alternatives et novatrices (méthodes Decroly, Montessori...), mais également la diffusion progressive des concepts du Bauhaus et de l'architecture moderne. Le groupe scolaire Karl-Marx de Villejuif, près de Paris, réalisé par André Lurçat en 1933, ou les écoles de plein air de Suresnes des architectes Eugène Beaudouin et Marcel Lods, en 1934, s'inscrivent dans un processus d'expérimentation visant à mettre en adéquation ces nouvelles démarches architecturales et pédagogiques et font l'objet d'une grande publicité.

De manière moins radicale, et en dehors de toute velléité expérimentale en matière de pédagogie, deux réalisations scolaires illustrent l'inspiration du mouvement moderne à La Rochelle. Il s'agit des groupes scolaires Paul-Doumer et Pierre-Loti, conçus par l'architecte Pierre Grizet, et qui datent respectivement de 1936 et 1939. Le projet du groupe Paul-Doumer fait du reste l'objet d'un article détaillé dans La Construction Moderne du 8 novembre 1936. Ces deux réalisations témoignent, tant en matière de conception, de matériaux que d'esthétisme, d'une actualisation des référents architecturaux.

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3.

Groupe scolaire Pierre-Loti, détail.

École maternelle du groupe Pierre-Loti.

Porte du groupe scolaire Paul-Doumer à Lafond.

Projet de groupe scolaire Paul-Doumer par Pierre Grizet, 1933, Archives municipales de La Rochelle.

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L'école de la Reconstruction

Au plan national, les années 1945-1960 se caractérisent par les nécessités de la reconstruction - de nombreux établissements furent en effet détruits ou endommagés - auxquelles s'ajoutent les effets d'un fort accroissement de la population scolaire. L’État doit en conséquence planifier et rationaliser les projets d'un point de vue administratif, technique et financier pour faire face à la demande. Dès 1949, il finance une expérience d'écoles prototypes qui doivent notamment recourir aux nouveaux matériaux et nouvelles technologies afin de réduire coût et délais de construction. La mise en place, en 1956, de la carte scolaire, contribue également à la normalisation des effectifs et des programmes de construction à partir de plans types.

Plusieurs établissements du secteur de La Pallice sont remis en état à la suite des dégâts et destructions intervenus lors de l'occupation allemande. Par ailleurs, de nombreuses constructions nouvelles sont réalisées après 1945. Cette situation d'urgence influe sur les projets de l'architecte Pierre Grizet. En tant qu'architecte de la ville, il réalise au moins cinq établissements scolaires à La Rochelle et dans les communes environnantes. Il est ainsi l'auteur d'une série d'écoles (groupes scolaires Beauregard et du Prieuré à Lafond, école maternelle à Laleu...) dont les plans, l'organisation et l'écriture architecturale révèlent le recours à une démarche quasi-systématique. Les préoccupations de recherche et d'innovation dont témoignent les deux projets de l'Entre-deux-guerres, ne sont plus à l'ordre du jour. Ceci n'empêche pas la réalisation de constructions de qualité tant du point de vue fonctionnel que des matériaux employés.

La construction standardisée se poursuit et s'affirme dans le courant des années 1960. Elle est progressivement associée à un processus d'industrialisation qui passe notamment par le recours à des éléments préfabriqués (éléments de façade en béton armé, revêtements extérieurs en mosaïque...). Cette recherche de simplicité et d'économie aboutit à une réelle uniformisation de la construction scolaire. Les écoles, collèges et lycées de cette période recensés à La Rochelle présentent ainsi de grandes similitudes. Il s'agit pour une large part de simples parallélépipèdes couverts de toitures en terrasses plates.

Dans ce contexte, le lycée technique Léonce-Vieljeux, construit en 1964 par Pierre Grizet et A. Sogorb, constitue une réalisation singulière. L'approche fonctionnaliste qui dicte sa conception, associée aux influences brésiliennes bien visibles dans le traitement de la façade (ouvertures, balcons, couvertures et claustras), en fait une réalisation particulièrement aboutie qui se distingue du lot des programmes préétablis alors en vigueur.

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4.

Ancienne école maternelle de La Pallice, rue Amiral-Duperré,

construite en 1956 sur les plans de Pierre Grizet.

Groupe scolaire Beauregard à Lafond.

Exemples de constructions scolaires des années 1960.

Le lycée Léonce-Vieljeux, 1964.

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Le Technoforum, siège de l'Université de La Rochelle,

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L'architecture scolaire de la fin du 20e siècle

Les constructions scolaires des trente dernières années témoignent d'un certain nombre de réflexions et évolutions tant en matière de pédagogie que vis-à-vis de la place des établissements d'enseignement dans la ville. L'intérêt croissant porté aux activités d'éveil et à la pratique sportive entraînent des modifications en termes d'implantation et de distribution via l'aménagement de nouveaux locaux (salle de jeux, salle de repos, ateliers, bibliothèques) et espaces (terrains de sport notamment). L'école maternelle réalisée à Laleu par Fernand Grizet en 1977 et le groupe Barthélemy-Profit de Villeneuve sont révélateurs de l'impact de ces préoccupations sur les programmes architecturaux.

Les réalisations récentes renvoient également à des enjeux de politique urbaine et sociale. La question de l'insertion de l'école dans la ville et celle de son rôle en matière d'intégration sociale doivent donc être prises en compte dès lors que l'on considère ces établissements. Ces évolutions concourent à rompre avec l'uniformité qui caractérisait les programmes d'architecture scolaire des années précédentes. Le lycée hôtelier du parc de la Francophonie, construit en 1986, avec sa façade en bois, illustre clairement cette rupture.

Ce processus est facilité par la loi de décentralisation de 1983 qui transmet la compétence scolaire aux communes, départements et régions. En accord avec les préoccupations précitées, les besoins d'un quartier en matière de services périscolaires (restauration, garderie, etc.) ou de locaux à destination des associations (théâtre, musique...) sont donc de plus en plus fréquemment intégrés dès l'élaboration des programmes des constructions.

Les écoles supérieures et les bâtiments des différents pôles de l'Université de La Rochelle, implantés sur la base d'une trame urbaine préétablie dans le quartier des Minimes, méritent également d'être soulignés. Dans le cadre d'un règlement d'urbanisme qui prévoit des hauteurs constantes et qui définit un plan d'épannelage (enveloppe des volumes susceptibles d'être construits), ces constructions s'inscrivent dans une démarche contemporaine de création architecturale.

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5.

Ecole maternelle du Bois-Joly à Laleu, construite par Fernand

Grizet en 1977.

L'école d'ingénieurs EGSI aux Minimes.

La faculté de droit, aux Minimes.

Le lycée Léonce-Vieljeux, 1964.

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Usine de la Compagnie du Phospho-Guano à la Pallice.

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VI. Le patrimoine industriel

L'inventaire du patrimoine industriel de la Charente-Maritime, effectué entre 1996 et 2000, a permis de recenser une dizaine d'établissements sur le territoire de la commune de La Rochelle. Cette étude révèle un développement industriel relativement tardif, conditionné par la mise en place des infrastructures portuaires et ferroviaires à partir de la fin du 19e siècle.

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L'industrie rochelaise avant l'ère industrielle

À l'exception de la raffinerie de sucre de la rue de l'Evescot, les établissements antérieurs ont disparu et les sources d'archives ne fournissent que peu d'information. Au 18e siècle, la ville semble avoir abrité jusqu'à seize raffineries de sucre (les deux principales semblent avoir été les raffineries Créagh et Vivien qui se trouvaient dans la rue Chef-de-Ville), deux fabriques de verroterie, deux faïenceries et deux petites manufactures de tabac. Une magnanerie est par ailleurs mentionnée à Saint-Maurice.

Bien que modeste, cette industrie illustre un temps fort de l'histoire de La Rochelle : celui des échanges avec les colonies et du commerce triangulaire. Avec l'alcool, la production de verroterie était destinée à l'acquisition d'esclaves sur les côtes africaines. Les raffineries de sucre étaient alimentées par les navires de retour des Antilles. De même, les faïenceries rochelaises vivaient principalement de leurs exportations vers les colonies. Ce sont les effets cumulés de la guerre de Sept ans, de la Révolution, de l'abolition de l'esclavage et de la perte de Saint-Domingue qui ont entraîné la chute de ce commerce florissant et la disparition de ces entreprises.

À ces activités industrielles anciennes, s'ajoute la construction navale. Initialement installé au niveau de l'actuel bassin à flot intérieur du vieux port, le principal chantier de construction fut implanté en 1764 sur le terre-plein situé au pied de la tour de la Lanterne. Dans la seconde moitié du 19e siècle, d'importants chantiers de constructions furent également créés du côté de la Ville-en-Bois.

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1.

Rue Chef-de-Ville, site de l'ancienne raffinerie de sucre Créagh (A. Dagorn, 2002).

.

Anciens chantiers navals au pied de la tour de la Lanterne, vers 1960 (Fonds Henrard).

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La Pallice, moteur du développement industriel

Le développement industriel de la fin du 19e siècle et du début du 20e

siècle à La Rochelle, se concentre essentiellement dans le secteur de La Pallice. En 1891, l'ouverture d'un port moderne, doté d'infrastructures performantes et relié à l'arrière-pays par le réseau ferroviaire, va permettre de remédier au manque de matières premières locales - cause première du caractère peu industriel de la région - et rendre enfin possible l'essor d'une véritable industrie portuaire.

En quelques années, d'importantes entreprises de transformation s'installent à La Pallice. La branche industrielle la plus importante est celle constituée par les usines d'engrais minéraux et les usines se livrant à la fabrication de produits chimiques divers. Le port desservant une région agricole très riche, il est naturel qu'il soit devenu un centre important de production d'engrais artificiels.

La Compagnie du phospho-guano, spécialisée dans les superphosphates et l'acide sulfurique, s'installe vers 1897. De cet immense ensemble ne subsiste plus actuellement qu'un bâtiment construit entièrement en béton dans les années 1920. Il s'agit de l'atelier de mécanique et de chaudronnerie.

Deux autres grandes usines s'installent à La Pallice. La première, l'usine de la Compagnie chimique du Sud-Ouest, est fondée en 1912 et traite chimiquement des os pour en extraire l'osséine, matière première employée à la fabrication de la gélatine. Son site est actuellement occupé par une société importatrice de pétrole. La deuxième, la Société pour l'Industrie chimique en France, qui a passé des contrats avec les gouvernements alliés, s'installe en 1915 pour la fabrication d'acide picrique, d'acide sulfurique et d'oléum. Le site est toujours en activité pour la fabrication d'engrais.

Toujours autour de 1900, des usines appartenant à d'autres secteurs de production s'installent à La Rochelle. Le long du boulevard Emile-Delmas, une usine de tissage et filature de jute et de chanvre est édifiée en 1901 pour Bertrand, Migeon et Cie, sous le nom de Comptoir Linier. Les balles de jute arrivent à La Rochelle par bateaux. De cette entreprise, qui dépendait d'un grand groupe du nord de la France, ne subsiste plus aujourd'hui qu'une cheminée d'usine. Un peu plus loin, le long des bassins à flot, s'implante l'usine de construction navale Decout-Lacour. Elle loue les deux formes de radoub faisant partie des installations du port. L'un de ses ateliers à charpente métallique a été conservé.

En 1939, la SCAN, une usine de fabrication d'hydravions, s'installe au sud-est du port de La Pallice. Reconstruits en 1946, ses bâtiments comptent parmi les plus beaux exemples d'architecture industrielle du secteur.

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2.

Usine de gélatine, carte postale du début du 20e siècle.

Entrée de l'usine de phospho-guano (M. Deneyer, 1996).

La cheminée de l'anciennefilature Migeon.

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Ces grandes usines n'ont plus rien à voir avec les petits ateliers ayant pu exister auparavant. Le changement d'échelle est radical : ce sont de vastes sites qui font pour la plupart travailler plusieurs centaines d'ouvriers. Ces implantations industrielles ont généré par ailleurs d'importantes mutations urbaines dans la mesure où elles ont fortement contribué à l'extension de La Rochelle vers l'ouest. Elles ont initié et structuré en profondeur le développement du quartier de La Pallice, en se dotant de cités et d'équipements à destination des ouvriers et de leurs familles.

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Usine d'engrais de la société pour l'industrie chimique en France, actuellement SOCOFER (Marc Deneyer, 1996).

Vue aérienne de l'usine SCAN vers 1960 (Fonds Henrard).

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Le bassin des chalutiers, autre pôle industriel majeur

En dehors de La Pallice, mais en lien direct avec la création de ce port, la friche industrielle du bassin à flot extérieur, ou “bassin des chalutiers”, est un autre moteur du développement industriel de La Rochelle. Initialement dévolu aux activités commerciales (trafic du charbon, du bois, etc.) transférées à La Pallice en 1891, le site est alors progressivement réinvesti par le chalutage industriel à vapeur, dans l'attente de l'établissement d'un nouveau port de pêche à Vaugouin.

Dans les années 1920, cinq magasins à poissons sont construits et le bassin est agrandi. Les pêcheries exploitent ainsi le potentiel d'intermodalité du site : les produits de la pêche sont directement transférés des vapeurs aux magasins puis aux quais d'expédition des chemins de fer, la gare n'étant pas loin. Cette installation se révèle performante et conduit à l'abandon du projet de création d'un port de pêche à Vaugouin. Un nouvel encan est construit en 1956 et les activités de pêche s'y maintiennent jusqu'en 1994, date à laquelle elles sont finalement transférées à Chef-de-Baie. Depuis lors, ce bassin accueille des bateaux de plaisance ainsi que les navires du Musée maritime.

Au final, et fort logiquement, on observe donc une certaine continuité dans l'étroite association des activités industrielles et des activités portuaires de La Rochelle. De la fabrication à la transformation des denrées transportées dans le cadre du commerce triangulaire et colonial, au développement d'industries lourdes, cette interdépendance se lit clairement dans le déplacement conjoint du port et des industries depuis le centre-ville vers La Pallice à partir de la fin du 19e siècle.

Cet essor relativement tardif s'est opéré de manière hâtive. Les besoins en produits chimiques pour l'armement ont suscité une véritable mobilisation industrielle lors de la Première Guerre mondiale. Outre les problèmes de pollution et le drame de l'explosion de l'usine Vandier en 1916, cette situation aboutit à un certain nombre de dysfonctionnements et carences en matière urbaine (pénurie de logements et d'équipements notamment). Le plan radical proposé par Le Corbusier à l'heure de la reconstruction, prévoyant de séparer la cité industrielle de la cité résidentielle, est du reste symptomatique de ces difficultés, mal résolues par la suite.

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3.

Industries implantées au bord du bassin à flot extérieur, carte

postale du début du 20e siècle.

Les restes de l'usine Vandier, après l'explosion de 1916.

L'ancien encan.

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Projet de maison ouvrière en 1914 (Archives municipales de La Rochelle).

Projet de maisons ouvrières jumelées, 1914 (Archives municipales de La Rochelle).

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VII. Le patrimoine social et ouvrier

L'habitat social à La Rochelle développé jusqu'à la période de la reconstruction d'après 1945, est constitué à la fois d'un certain nombre d'opérations de lotissements privées, qui comprend par exemple des séries de maisons ouvrières - lesquelles correspondent de fait à un habitat social conséquent - et de grands ensembles mis en place par les pouvoirs publics et les entreprises, ici étudiés. À ce patrimoine social s'ajoutent les jardins ouvriers qui, à proximité des maisons et des immeubles, ont rencontré un vif succès à La Rochelle.

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Les premières cités ouvrières

L'apparition des cités ouvrières à La Rochelle trouve logiquement ses origines dans le développement de nouvelles infrastructures et industries à la fin du 19e siècle. La création du port de La Pallice et la mise en place d'un réseau ferroviaire génèrent alors un fort accroissement des activités et des besoins de main-d'oeuvre dans le nouveau secteur ouest de la ville. De nouveaux quartiers apparaissent, mais les transports, les infrastructures et les logements peinent à suivre le rythme extrêmement soutenu de ce développement.

Très rapidement, on constate alors à La Rochelle une réelle pénurie en matière d'habitat ouvrier et social. Les habitations illégales et insalubres fleurissent, avec leur lot de conséquences fâcheuses en termes de santé publique et de sécurité. Certains industriels décident alors de construire des cités destinées à loger leurs ouvriers. C'est par exemple le cas de la Filature Migeon et de la Compagnie du Phospho-Guano à La Pallice. Chacune fait construire, dans les premières années du 20e siècle, un groupement d'habitations implanté à proximité immédiate de l'usine.

Ces programmes, ponctuels et ciblés, ne sont cependant pas suffisamment nombreux et importants pour pallier au manque de logements. C'est pour remédier à cette situation qu'est fondée dès 1891 la Société rochelaise des Habitations à Bon Marché. Cette dernière achète rapidement plusieurs terrains pour y construire des ensembles de maisons ouvrières qu'elle loue à des tarifs modérés. En 1913, un Office Public d'Habitations à Bon Marché (HBM) est créé à La Rochelle. La Ville décide de lui céder gratuitement 20 000 m2 de terrains mais les premiers programmes de constructions sont suspendus lorsque la Grande guerre éclate. Dans les années 1920, la Société rochelaise des Habitations à Bon Marché est dissoute. L'Office public des HBM prend le relais et construit plusieurs cités dans les quartiers de Saint-Maurice, Laleu, Tasdon, Saint-Eloi et Lafond.

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1.

Maisons ouvrières de la cité Lefebvre

(Compagnie du phospho-guano).

La cité construite par la filature Migeon.

Cité construite par l'Office des HBM à Tasdon.

Lotissement de la rue Siegfried, à Saint-Maurice, construit dans les

années 1920 par l'Office des HBM.

Carte de localisation des lotissements HBM construits vers 1925.

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Le logement social dans la Reconstruction

La pénurie de logement redevient une question urgente au sortir de la Seconde Guerre mondiale, du fait des destructions occasionnées par le conflit et de la forte croissance démographique. Dès 1945, alors que La Rochelle est classée ville sinistrée, l'architecte Le Corbusier est chargé par le ministre Raoul Dautry, de la reconstruction de la ville et de la cité industrielle de La Pallice. Ses propositions prennent leur source dans Esprit Nouveau (1922), la Charte d'Athènes (CIAM 1933) ou Les Trois établissements humains (1945).

Selon Le Corbusier, le gaspillage d'espace provoqué par l'extension irrationnelle des banlieues rochelaises doit cesser. L'habitation doit se soumettre à des règles d'économie. Il prévoit d'implanter plusieurs grandes unités d'habitation dans le secteur de Vaugouin, des "cités radieuses" du type de celle qu'il se prépare alors à exécuter à Marseille. Il propose de faire vivre la population ouvrière dans un espace de verdure qui prolongera d'une part le paysage planté qui s'étend depuis le casino, d'autre part le front de mer architectural qui existe depuis les tours du vieux port. L'habitat individuel n'est pas non plus négligé. Il doit prendre place dans des maisons de type loi Loucheur, industrialisées, et à la conception desquelles Le Corbusier travaille depuis une quinzaine d'années.

Cependant, dès le mois d'octobre 1945, l'urbaniste en chef du ministère de la Reconstruction, M. Danger, se montre réticent devant ce projet. Ses réserves relaient la crainte des entrepreneurs et architectes locaux de se voir écartés de la réalisation des immeubles d'habitation. Confronté à une opposition locale croissante, Le Corbusier finit par démissionner en novembre 1947. Dès lors, face aux difficultés des sinistrés, des cités d'urgence sont réalisées avec le concours du ministère de la Reconstruction et du Logement. Sortent ainsi de terre la cité du bourg de Laleu, celle de la Rossignolette à Saint-Maurice ou encore le lotissement du prieuré à Lafond.

Dans ce contexte de pénurie et de vétusté des logements, des Rochelais, regroupés en association, prennent l'initiative de construire eux-mêmes leur maison à moindre coût. Ils participent ainsi au mouvement des Castors qui réunit alors, à travers la France, des ouvriers proches des mouvements chrétiens et syndicalistes. L'objectif de ces groupes de Castors est d'édifier leurs cités sur un mode d'auto-construction solidaire. En 1951, ils obtiennent la reconnaissance par l’État de “l'Apport travail” qui se substitue aux garanties financières et matérielles pour l'obtention de prêts et d'aides publiques. En général, la commune fournit terrains et matériaux, ce qui permet aux adhérents de devenir propriétaires après quelques années de loyers modérés. La première cité est réalisée à Pessac (Gironde) en 1949. Une autre voit le jour à Buxerolles, près de Poitiers. Le lotissement HLM des Castors rochelais est quant à lui édifié à Port-Neuf autour de 1955.

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2.

Vue aérienne des grands ensembles de Port-Neuf et de la

ZUP de Mireuil, vers 1960 (Archives municipales de La

Rochelle).

Vue aérienne de la cité de Port-Neuf, vers 1960 (Archives

municipales de La Rochelle).

L'ancien siège de l'Office HLM de La Rochelle, à Lafond, rue de la Somme, construit en 1957 par

Pierre Grizet.

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Pour le reste, et après l'abandon des projets de Le Corbusier, deux grandes opérations de reconstruction à forte composante d'habitat social vont être menées à La Rochelle. La première, dans le courant des années 1950, est celle de la cité de Port-Neuf à la réalisation de laquelle travaillent des architectes locaux tels Jean Osten, l'architecte de la ville Pierre Grizet et son frère Jean Grizet. La seconde est celle de la Zone d'Urbanisation Prioritaire (ZUP) de Mireuil, décidée en 1959, et qui constitue l'une des premières opérations de ce type programmée en France. La ville achète les terrains, la plupart à l'amiable, les équipe et les revend à quelques promoteurs dont l'Office des HLM. L'architecte désigné par la municipalité pour cette opération est Louis Simon (architecte en chef adjoint de la Reconstruction en Charente-Maritime à partir de 1954, il est également architecte en chef à Royan où il travaille sur plusieurs îlots et réalisations comme le marché couvert, le bar-casino de la Grande Côte ou la gare routière). L'essentiel des constructions est réalisé dans le courant des années 1960 sous forme de grands immeubles collectifs. Ces opérations sont complétées par la construction de lotissements de moindre importance et d'immeubles HLM dans les différents quartiers, par exemple à Fétilly.

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Projet de Le Corbusier pour Port-Neuf et La Pallice, en 1945, séparant les lieux d'habitation de ceux de production (Archives municipales de La Rochelle).

La cité des Castors de Port-Neuf.

Exemple de maison de la cité des Castors de Port-Neuf.

Immeubles à Mireuil.

Immeubles à Mireuil.

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Une architecture en évolution

La conception et l'architecture de ces différents ensembles ont naturellement évolué au fil du temps en fonction des attentes et des moyens mis à disposition. Les habitations des cités construites entre la fin du 19e siècle et l'Entre-deux-guerres, qu'il s'agisse de programmes initiés par les patrons d'usine ou dans le cadre des Habitations à Bon Marché, sont implantées bien souvent à proximité immédiate du lieu de travail. Ces habitations ont pour principal objectif d'offrir de meilleures conditions de vie à la classe ouvrière. Cela passe naturellement par la mise à disposition d'un nombre de pièces et de surfaces habitables à même de recevoir décemment les ouvriers et leurs familles. L'aération, la lumière, le chauffage font l'objet d'une grande attention. Au sein de la maison ou dans des constructions attenantes, la réalisation de sanitaires est également mise en œuvre pour améliorer l'hygiène.

De manière quasi-systématique, un petit jardin potager est en outre associé au logement. Les objectifs sont les mêmes que ceux qui motivent l'aménagement des jardins ouvriers à la même époque : apporter un complément de revenus, offrir des occupations saines susceptibles de réunir les familles et lutter contre l'alcoolisme.

Les habitations sont pour l'essentiel de petites maisons individuelles identiques, le plus souvent accolées les unes aux autres dans le cadre de rangées. La conception, l'architecture, le décor et les matériaux employés (moellons, pierre, brique) sont simples, sans que cela nuise à leur qualité ni à leur aspect.

Les cités d'urgence construites après 1945 présentent une conception générale comparable. Toutefois, et en lien direct avec les circonstances qui président à leur édification, elles sont généralement de moins bonne facture. Il est vrai que l'utilisation de matériaux industriels peu coûteux et rapides à mettre en œuvre, tels que la tôle ondulée ou le fibro-ciment pour la couverture, contribuent à cette image.

Devant l'importance du nombre de logements à fournir dans un court laps de temps, l’État définit le modèle primaire à développer : le logement collectif dont la conception est pensée pour la famille “standard“, composée de deux adultes et deux enfants. Cette politique mobilise les professionnels du bâtiment pour mettre au point des techniques de construction adaptées à l'urgence et au coût (standardisation, répétition, industrialisation).

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3.

Maison HBM construite dans les années 1920 à Saint-Maurice.

Cité d'urgence du bourg de Laleu, construire après 1945.

Cité d'urgence du bourg de Laleu, détails.

La cité d'urgence de la Grande Rossignolette, à Saint-Maurice,

construite à partir de 1958.

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Ces projets prennent en compte le traitement des espaces publics et intègrent dans leur programme la réalisation d'équipements, de services, de commerces et d'espaces verts. Il convient également de souligner l'impact des aménagements destinés à accueillir l'automobile qui se démocratise à cette époque.

En matière de fonctionnement, et comme partout ailleurs, ces grands ensembles vont toutefois montrer certaines limites par rapport aux ambitions initiales (difficultés de cohabitation et/ou sentiment d'isolement chez les habitants, échec d'une partie des implantations commerciales, etc).

La politique de logement social en France s'oriente alors, dans les années 1975, vers des solutions dites intermédiaires entre collectif et individuel. Les villes nouvelles de la périphérie parisienne servent de laboratoire à des réalisations destinées à recevoir de nouveaux modèles. Cette recherche de nouvelles solutions en matière d'habitat social, se concrétise à La Rochelle par la réalisation de l'ensemble HLM d'habitat intermédiaire de maisons gradins-jardins dans le quartier de Saint-Eloi-Rompsay en 1979. Il est l’œuvre des architectes Michel Andrault et Pierre Parat, qui ont participé à la réalisation du quartier des Pyramides à Evry. Chaque logement dispose d'un accès autonome et d'une terrasse à balcon dans un ensemble collectif.

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Maisons de la cité HBM de Saint-Maurice, construite dans les années 1920 : plan, façade et coupe.

Maisons ouvrières accolées, à Lafond.

Maison ouvrière de l'Entre-deux-guerres à Fétilly.

Maison ouvrière de l'Entre-deux-guerres à Fétilly.

Maison ouvrière de l'Entre-deux-guerres à Fétilly.

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Aux portes des quartiers,les jardins ouvriers

Les jardins ouvriers sont nés dans le nord de l'Europe au moment de la Révolution industrielle. Vers 1819, apparaissent ainsi en Angleterre les premiers "champs des pauvres". Un peu plus tard, vers 1830, ce sont les Armengärten ("jardins des pauvres") qui naissent en Allemagne. En France, des initiatives comparables sont lancées à partir de 1850. C'est à Hazebrouck, dans le Nord, que l'abbé Jules Lemire donne une véritable impulsion à cette institution, à la fin du 19e siècle. Ce prêtre démocrate, député-maire, est un fervent militant de l'amélioration des conditions de vie de la classe ouvrière et de la défense de la famille. Il instaure en 1896 la Ligue du Coin de Terre et du Foyer, invente le terme "Jardin ouvrier" et crée le système des jardins tel que nous le connaissons. En accord avec la doctrine du terrianisme, ces derniers sont conçus pour apporter aux ouvriers des mines et des filatures un complément de ressources et un loisir sain, tout en contribuant à la structuration de la famille. Ils se développent par la suite dans le reste de la France avec le soutien de l’Église et des patrons d'industrie.

L’Œuvre rochelaise des jardins ouvriers, créée en 1900, est le fruit de cette dynamique. Elle connaît un grand et rapide essor, et adhère à la Ligue du Coin de Terre et du Foyer en 1922. Le succès des jardins, à La Rochelle comme ailleurs, se confirme lors des deux conflits mondiaux et de la crise économique des années 1930, au cours desquels ils constituent un moyen efficace pour faire face à la pénurie alimentaire. En 1948, on compte à La Rochelle 17 groupements de jardins ouvriers, implantés tout autour de la ville de manière à épargner aux bénéficiaires de trop longs trajets.

Après-guerre, les besoins alimentaires sont progressivement comblés par la croissance économique et agricole. Le retour à la vie normale, la reconstruction, puis les besoins de terrains suscités par l'intense urbanisation des années 1960, contribuent au recul des jardins ouvriers. Entre 1948 et 1974, on passe à La Rochelle de 949 à 166 parcelles de jardins ouvriers. Dans toute la France, ce nombre chute de 600 000 en 1950 à 140 000 en 1970. L'origine sociale des locataires évolue également : les ouvriers ne sont plus les seuls à exploiter ces jardins qu'une loi, en 1952, rebaptise “jardins familiaux”.

Une autre loi, en 1976, et une prise de conscience progressive dans le courant des années 1980 permettent de mettre fin à cette disparition programmée et de réhabiliter l'intérêt tant social que culturel et paysager de ces jardins en milieu urbain. De nos jours, ils constituent, au-delà de leur fonction de production potagère, des lieux de loisir, d'éducation, de rencontre et d'échange. Ils apparaissent également comme des supports de sensibilisation à l'éco-citoyenneté et au développement durable. On dénombre aujourd'hui à La Rochelle 9 groupements de jardins : les Guyardes, Bongraine, Vaugouin, les Ardennes, la Passe, Mörch, la Moulinette Est, la Moulinette Ouest, Rompsay.

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4.

Jardins ouvriers de La Rochelle.

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Serre dans le parc du Musée d'histoire naturelle (A. Dagorn, 1993).

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VIII. Parcs, jardins et autres espaces verts

Ce que l'on dénomme généralement “le vert” comprend les parcs et jardins constitués, relevant de la propriété publique, et tous les espaces publics plantés, par opposition à ceux qui appartiennent au domaine privé.

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Le Mail.

Les allées du Mail, carte postale du début du 20e siècle.

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Des jardins médiévaux aux grands parcs publics

Au Moyen Âge et durant l'époque moderne, les parcs, jardins et potagers présents à La Rochelle relèvent du domaine privé. Il s'agit pour l'essentiel de jardins implantés en cœur d'îlot à l'arrière des murs des hôtels particuliers et des couvents. Ils relèvent à la fois de fonctions utilitaires (cultures vivrières, espaces destinés au recueillement spirituel au cœur des ensembles religieux) et d'agrément. À l'intérieur de ses fortifications, la ville de La Rochelle est donc longtemps restée dépourvue d'espaces verts publics au sens moderne du terme. Les habitants évoluaient par conséquent au sein d'un environnement urbain plutôt dense et minéral.

Un certain nombre d'espaces publics plantés peuvent toutefois être évoqués. À l'extérieur des remparts, la prairie de l'actuel Mail est utilisée dès le 16e siècle pour diverses fêtes et réjouissances, puis est aménagée et plantée d'ormeaux dès 1705 pour constituer un lieu de promenade, le cours Matignon. Par ailleurs, les bâtiments et le parc de l'hôtel particulier de la famille Jouin de La Tremblaye sont donnés par Napoléon à la Ville en 1808, afin d'y installer une bibliothèque publique, un cabinet d'histoire naturelle et un jardin botanique. À partir des représentations anciennes (plans, gravures, peintures), on peut également mentionner l'existence d'alignements d'arbres au niveau de la place d'armes (actuelle place de Verdun) en 1714, et sur les rives du port (Cours des Dames et petite rive, au 19e siècle).

Globalement, il faut donc attendre la fin du 19e siècle pour que La Rochelle se dote de parcs et de jardins publics constitués. Cette évolution correspond de fait à celle de bon nombre de villes françaises. C'est en effet à ce moment que s'affirment, au regard des réalités urbaines et sociales de l'époque, les idées relatives à l'hygiène et à la nécessaire présence d'espaces de respiration en ville.L'exil londonien du futur Napoléon III qui, devenu empereur, voudra s'inspirer des parcs de la capitale britannique, et les grands travaux parisiens qui s'ensuivent constituent un facteur déterminant dans ce processus de constitutions d'espaces verts publics en France. Enthousiasmé par les parcs urbains anglais, l'empereur décide en effet à son retour de lancer une grande opération de rénovation urbaine à Paris (mise en place de larges avenues plantées, aménagements de parcs et de squares) sous la conduite de Haussmann et Alphand.

Cette opération parisienne inspire fort logiquement les politiques urbaines de nombreuses villes à la fin du 19e siècle. Sans recourir à un grand plan de rénovation urbaine, La Rochelle, qui procède alors à la destruction d'une partie des remparts qui l'enserraient, profite de l'occasion pour aménager plusieurs espaces verts publics.

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1.

Le tissu urbain du centre historique, abritant cours et jardins privatifs (M.

Hermanowicz, 1990).

Le parc d'Orbigny et le pavillon Fleuriau.

Le pavillon chinois, aujourd'hui disparu, dans le parc du casino, carte postale du début du 20e

siècle.

L'avenue Coligny, bordée d'arbres, carte postale du début du 20e siècle.

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Promenade du casino, dans le parc d'Orbigny, carte postale du début du 20e siècle.

Promenade dans le parc Charruyer, carte postale du début du 20e siècle.

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Ceux-ci se concentrent à l'ouest de la ville, sur le tracé du cours d'eau de Lafond et le long du front de mer à l'avant du Mail.

Le parc Charruyer est ainsi constitué à partir de 1887 sur une portion de l'enceinte fortifiée de Ferry. Des plantations sont réalisées sur près de deux kilomètres de part et d'autre du cours d'eau venant de Lafond et de Fétilly. Il s'agit d'un parc à l'anglaise, aux allées sinueuses et ombragées par de grands arbres. La rivière qui le traverse est exploitée dans l'esprit des aménagements autour de l'eau en vogue à l'époque (petit lac, ponts rustiques, cabanes des cygnes...).

Le parc d'Orbigny (ancien champ du mail ou des régates) est acquis par la municipalité entre 1897 et 1901. L'aménagement initial de ce complément de la promenade du Mail sur le front de mer était étroitement lié à la présence des établissements de bains et du casino. Il participe de fait à la vie balnéaire du secteur. Dans cette perspective, on aménage un kiosque à musique et divers pavillons (chalet suisse, pavillon chinois, pavillon Fleuriau) dont certains sont aujourd'hui disparus.

En dehors de ces parcs, les espaces publics plantés s'étirent le long d'une partie des axes structurants des nouveaux quartiers qui se développent à l'ouest de la ville, reprenant le concept des larges avenues plantées appliqué à Paris. C'est notamment le cas des avenues Guiton, Carnot et Coligny.

Toujours à la fin du 19e siècle, la municipalité s'applique à établir de petits squares et massifs de verdure dans le centre-ville, sans y procéder à de grands aménagements. Des squares sont ainsi mis en place à la fontaine du Pilori (1886-1887), sur la place des Cordeliers (1887), au niveau des rues de la Noue et Saint-Côme (1898), entre les casernes Dauphine (1898-1899), sans oublier un jardin devant l'église Saint-Sauveur (1893).

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Pont de style rustique dans le parc Charruyer.

Le parc Charruyer.

Lampadaire dans le parc Charruyer.

Chalet rustique, aujourd'hui disparu, dans le parc Charruyer,

carte postale du début du 20e

siècle.

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Parc devant la résidence Porte Océane, aux Minimes.

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Le "vert", acteur de l’aménagement urbain

Dans le cadre de la reconstruction et de l'extension urbaine au cours de la seconde moitié du 20e siècle, est prise en compte la nécessité de doter la ville de parcs et d'espaces publics plantés et de les répartir correctement, Le "vert" dans sa dimension publique fait l'objet d'une grande attention, par exemple à Port-Neuf et à Mireuil, où il fait partie intégrante du programme urbain. Le parc Franck-Delmas, situé à l'extrémité ouest de l'allée du Mail, anciennement parc d'une propriété privée qui siège toujours au centre du parc, devient ainsi un jardin public dans les années 1960. D'autres espaces verts sont aménagés à Laleu, Saint-Maurice et Lafond. Les espaces publics plantés situés en bord de mer dans les secteurs des Minimes (parc de la batterie des Minimes, parc des Pères), le long du chenal d'accès au port (parc de la Vague) ou de Chef-de-Baie font également l'objet d'agencements.

Enfin, au sud-est de la ville, une partie du marais de Tasdon est retenue à l'inventaire des ZNIEFF (Zones Naturelles d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique). 18 hectares de marais sont classés en réserve naturelle volontaire. Dans le cadre du projet d'urbanisme d'agglomération relatif au secteur Sud-Gare, cette zone préservée est appelée à être étendue et à s'affirmer dans sa fonction de parc du Sud rochelais.

Au-delà de cette chronologie, l'étude du “vert” renvoie à une question fondamentale en matière d'analyse urbaine. Elle invite à considérer et à réévaluer le statut du végétal dans le développement urbain. Des entités végétales premières et naturelles, issues des seules conditions environnementales, à celles qui résultent d'un ordonnancement dû à la main de l'homme, le “vert“ joue un rôle moteur et structurant. Le confronter à l'urbanisme constitue donc une étape incontournable pour saisir les clefs de compréhension de la ville et de son évolution.

À titre d'exemple, l'aménagement des parcs à l'ouest des fortifications tire ses racines de l'implantation des anciennes fortifications le long du cours d'eau de Lafond, c'est-à-dire à la limite du plateau calcaire - qui avait servi de socle au développement de la ville - et des marais. Les boisements anciens de Chef-de-Baie ou la coulée verte du cours d'eau de Rompsay, transformée en canal, illustrent également l'importance des conditions environnementales et des aménagements anciens autour du végétal dans les structures urbaines contemporaines.

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Promenade le long du canal de Rompsay.

Le parc Franck-Delmas.

Les marais de Tasdon.

2.

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Enlèvement des résidus des pyrites. Carte postale des années 1930 (?). (Archives municipales de La Rochelle, 5 Fi 4269) .

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IX. Documentation

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Orientations bibliographiques et archivistiques

Sur La Rochelle

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• Béraud, Rémi. Petite encyclopédie monumentale et historique de La Rochelle. La Rochelle : Rupella, 1981.

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• Coutant, père Bernard. Un îlot méconnu, La Rochelle. Cahier n°9. La Rochelle, 1982.

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• Coutant, père Bernard. La Rochelle. La Villeneuve. Deuxième partie. Quelques îlots. Cahier n°12. La Rochelle, 1986.

• Delafosse Marcel (dir.). Histoire de La Rochelle. Toulouse : Privat, 1985.

• Even, Pascal. Histoire de La Rochelle, Plouédern : Gisserot, 2012, 128 p.

• Favreau, Robert. La Rochelle aux XIIe et XIIIe siècles : naissance et développement d'une ville médiévale, La Rochelle : Imprimerie municipale, 1993.

• Jourdan, Jean-Baptiste-Ernest. La Rochelle historique et monumentale. La Rochelle : Siret, 1884..

• Laveau, Claude. Le monde rochelais des Bourbons à Bonaparte, La Rochelle : Rumeur des Âges, 1988.

• Luc, Jean-Noël (dir.), La Charente-Maritime. L'Aunis et la Saintonge des origines à nos jours. Saint-Jean-d'Angély : Bordessoules, 1981.

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• Seguin, Marc. Histoire de l'Aunis et de la Saintonge : le début des temps modernes, 1480-1610, La Crèche : Geste éditions, 2005.

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• Vaux de Foletier, François de. La Rochelle d'autrefois et d'à présent. La Rochelle : F. Pijollet, 1923.

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Sur le patrimoine portuaire

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• Denis Sylvie, Beziaud Nicole. La Rochelle-Pallice, l'Escale Atlantique. Mémoire du quartier de La Pallice 1880-1945. Archives Municipales de La Rochelle, 1990.

• Inventaire des vestiges du mur de l'Atlantique en Charente-Maritime. Deuxième tranche (secteur La Rochelle, île de Ré). Association ESTUARIUM. Décembre 1999.

• Milon Bruno. "La construction du port de La Pallice", dans Écrits d'Ouest, 1998, n°7, p. 157-190.

• Musset, Georges. La Rochelle et ses ports. La Rochelle : Siret, 1890, 162 p., 17 fig. 4 plans.

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• Réol, Sylvie. "Le port de La Rochelle", dans Monuments de l'Histoire de France, 1978, n° 2, p. 93-96.

Sur les fortifications

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• Favreau, Robert. "Les débuts de la ville de La Rochelle", dans Cahiers de civilisation médiévale, 30e année, n°1, janvier-mars 1987, p. 32.

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• Mesqui, J.. "Une double révolution à La Rochelle : la tour Saint-Nicolas", dans Bulletin monumental, t. 148, 1990, p. 155-190.

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Sur le patrimoine religieux

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• Masse, Claude. Recueil des plans de La Rochelle [copiés ou dessinés en 1728]. La Rochelle : Editions Rupella, 1979.

• Moisy, François. "Le rétablissement des structures catholiques à La Rochelle (1628-1648)" dans la Revue du Bas-Poitou, 82e année (1971).

• Ragot Gilles. Architecture du XXe siècle en Poitou-Charentes. Prahecq : Patrimoines et médias, 2000.

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Sur le patrimoine scolaire

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Sur le logement social

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Sur les jardins ouvriers

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Sur les parcs, jardins et espaces verts

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Annexe

Repères chronologiques de l'histoire rochelaise

Époque gallo-romaine

Plusieurs villas (Saint-Eloi, les Minimes) se tiennent sur le territoire rochelais.

969 Première mention de Cougnes, modeste hameau de pêcheurs et de sauniers qui constitue le noyau primitif à partir duquel s'est développée La Rochelle.

Milieu du 11e siècle

Fondation de la première paroisse de La Rochelle, Notre-Dame.

1130 Édification d'une première enceinte défensive par Guillaume X, duc d'Aquitaine.

1137 La Rochelle appartient au royaume de France à la suite du mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Louis VII.

1154 Après le divorce d'Aliénor d'Aquitaine et son remariage avec Henri Plantagenêt qui devient roi d'Angleterre, La Rochelle passe sous domination anglaise.

12e siècle Début de la construction du château Vauclerc, sur l'actuelle place de Verdun, et première fondation de la Grosse-Horloge.

1199 Transfert du port, initialement implanté sur le ruisseau de Lafond, près de l'actuelle place de Verdun, vers le vieux havre.

1224 Siège de la ville par Louis VIII. La Rochelle offre sa soumission au roi de France et se voit confirmer ses privilèges.

1360 Suite au traité de Brétigny, La Rochelle repasse sous contrôle anglais.

1372 Les Rochelais chassent les Anglais de la ville et acceptent de réintégrer le royaume de France en échange de la confirmation de leurs privilèges par Charles V.

1376 Achèvement de la tour Saint-Nicolas.

1384 Achèvement de la tour de la Chaîne.

1543 Introduction du calvinisme dans La Rochelle et sa région.

1568 Coup de force protestant mené par François Pontard et Saint-Hermine. La plupart des églises sont détruites.

1572-1573 Siège de La Rochelle mené par Henri duc d'Anjou, futur Henri III.

1598 Promulgation de l'édit de Nantes.

1597-1612 Les Rochelais obtiennent de Henri IV l'autorisation de construire une nouvelle enceinte fortifiée, avec ses bastions.

1621-1622 Siège de La Rochelle par les troupes royales. Construction du Fort-Louis.

1627-1628 Le "Grand siège". Construction de la digue de Richelieu entre les Minimes et Port-Neuf. Après quatorze mois de résistance, la ville présente sa soumission au roi Louis XIII. La population de La Rochelle est passée d'environ 28000 à 5400 habitants. La ville perd ses privilèges, ses fortifications sont démantelées et le culte catholique est rétabli.

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Repères chronologiques 2

Vers 1630 La Rochelle entame des relations régulières avec la Nouvelle France.

1685 Révocation de l'édit de Nantes. Destruction du prêche de Villeneuve et du Grand Temple.

1689-1700 Construction de l'enceinte de Ferry.

18e siècle La ville prospère avec le trafic colonial et le commerce triangulaire.

1763 Perte du Canada.

1778-1808 Construction du bassin à flot intérieur dans le vieux port.

1794 Abolition de l'esclavage dans les colonies.

1806 Début des travaux de creusement du canal de Marans à La Rochelle via Rompsay.

1810 Transfert de la préfecture de Charente-Inférieure de Saintes à La Rochelle.

1807 Début de la construction du bassin à flot extérieur.

1826 Édification des Bains Marie-Thérèse sur le Mail.

1839 L'augmentation des prix du blé provoque une émeute. Des paysans des communes environnantes saccagent la maison du maire et celle d'un négociant en grains.

1857 Ouverture de la ligne de chemin de fer Poitiers-La Rochelle. Inauguration de la première gare de La Rochelle.

1858 Rattachement de Cognehors à La Rochelle.

1862 Mise en service du bassin à flot extérieur, prélude à l'aménagement du Gabut à partir de 1883.

1874 Creusement du bassin des chalutiers, perpendiculaire au bassin à flot extérieur.

1875 Le phylloxéra détruit le vignoble aunisien.

1880 Rattachement de Laleu et de St-Maurice à La Rochelle.

1881-1891 Construction du port de La Pallice. Les avenues reliant le centre-ville au nouveau port sont tracées.

1886 Achèvement du canal de Marans à La Rochelle ou canal de Rompsay qui est connecté au bassin à flot extérieur.

1887 Création du parc Charruyer.

1891 Création de la Société rochelaise des Habitations à Bon Marché.

1897 Installation de l'usine de la Compagnie du Phospho-Guano à La Pallice.

1897-1901 Acquisition du parc d'Orbigny par la municipalité.

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Repères chronologiques 3

1900 Création de l'Œuvre rochelaise des jardins ouvriers.

1901 L'usine de tissage et filature Migeon et Cie s'installe à La Pallice.

À partir de 1902 Déclassement des fortifications de La Rochelle.

1912-1922 Construction de la nouvelle gare et destruction du bastion Saint-Nicolas.

1913 Création de l'Office Public des Habitations à Bon Marché.

1916 L'explosion de l'usine Vandier tue 176 personnes et provoque de nombreux dégâts à La Pallice.

1922 Le bassin à flot extérieur est agrandi. Des magasins à poissons y sont construits pour permettre le développement des activités de chalutage industriel.

1925 Construction de plusieurs cités HBM dans les quartiers de Tasdon, Saint-Eloi, Lafond, Saint-Maurice et La Pallice.

1939 La SCAN, une usine de construction d'hydravions, est implantée à Port-Neuf.

1941-1942 Construction de la base sous-marine de La Pallice.

Septembre 1944 - Mai 1945

Siège de la Poche de La Rochelle.

1947 L'architecte Le Corbusier, chargé de la reconstruction de la Rochelle par le ministre Raoul Dautry en 1945, démissionne face à l'opposition que suscitent ses projets.

1948 Suppression de l'octroi.

À partir de 1950 Construction de la cité de Port-Neuf.

1951 Inauguration de la gare maritime sur le môle d'escale du port de La Pallice.

1953-1956 Construction de l'Encan.

À partir de 1959 Création du grand ensemble de Mireuil.

1964 Aménagement du quartier de Villeneuve-les-Salines.

1969 Début de la construction du port des Minimes.

1986 Fermeture des chantiers navals ACRP.

1993 Création de l'Université de La Rochelle.

1994 Mise en service du nouveau port de pêche de Chef-de-Baie.

2000 Création de la Communauté d'Agglomération de La Rochelle.

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Région Poitou-Charentes, inventaire du patrimoine culturel, 2013.Auteurs de l'étude : Claire Peyron, Yann Cussey et Christine Redien-Lairé (2003-2007).Auteurs de la synthèse : Claire Peyron, Yann Cussey, Christine Redien-Lairé (2003-2007) et Yannis Suire (mise à jour en 2012).

Crédits photographiques : © Région Poitou-Charentes, inventaire du patrimoine culturel.

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> Région Poitou-Charentes Service de l'inventaire du patrimoine 15 rue de l'Ancienne Comédie BP 575, 86021 Poitiers Cedex Tél. : 05 49 36 30 05 [email protected] www.inventaire.poitou-charentes.fr

Recenser, étudier et faire connaître les éléments du patrimoine qui présentent un intérêt culturel, historique ou scientifique.

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Les tours de La Rochelle.