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BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/63-DS-A098.pdf · la réunion de Belgrade de 1'Association internationale des hydrogéologues (Septembre 1963), en la complétant par quelques développements

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BRGM

BUREAU de RECHERCHES

GEOLOGIQUES et MINIERES

Direction ScientifiqueDépartement Géologie

Service d1Hydrogéologie

74 rue de la Fédération

PARIS (15°)

Applications des cartes hydrogéologiques à 1'étude de la

perméabilité et de la transmissivité des terrains aguifères

Analyse des surfaces piézométriques.

par

Jean MARGAT

DS.63.A.98 Septembre 1963

- 2 -

Ce rapport reproduit une communication présentée à

la réunion de Belgrade de 1'Association internationale des

hydrogéologues (Septembre 1963), en la complétant par quelques

développements et des il lustrations plus nombreuses•

- 3 -

INTRODUCTION.

Une carte hydrogéologique ne doit pas seulement être

considérée comme une fin en soi, comme 1'expression achevée

des connaissances hydrogéologiques acquises sur une région ou

comme un simple document servant à présenter et à diffuser des

informations sur les eaux souterraines en vue drapplications

pratiques directes. Elle permet aussi d!approfondir 1'étude

des conditions hydrogéologiques de la région cartographiée et

sert de point de départ à de nouvelles études.

On suggère ici quelques méthodes d'analyse des données

de base figurant sur une carte hydrogéologique et concernant

les nappes étendues. Leur application, qui ne se justifie que

si ces données sont assez précises, conduit à établir des cartes

dérivées que l'on peut considérer comme des approches de cartes

des transmissivités relatives et des perméabilités horizontales

relatives.

Parmi les données relatives aux nappes étendues les

plus couramment représentées, figurent les courbes de niveau

(hydroisohypses) de la surface piézométrique et les courbes

de niveau du substratum -ou mur- imperméable du terrain aqui-

fère. On examinera successivement l'analyse des premières

seules, puis celle des corrélations que l'on peut établir

entre les premières et les secondes en 1'illustrant de quelques

exemples réels.

- 4 -

1. Analyse de la surface piézométrique.

Surface piézométrique est pris ici dans son sens

courant: s'agissant d'une nappe libre c'est la surface libre

de la nappe construite d'après les niveaux d'eau relevés. On

sait qu'en toute rigueur, les courbes de niveau de cette surface

ne sont que les équipotentielles des filets d'eau superficiels

de la nappe et qu'il vaudrait mieux la dénommer surface des

hydrohypses (l). La représentation de cette surface est faite

généralement par des courbes de niveau (hydroisohypses) que l'on

peut compléter par le tracé des lignes de courant superficielles

(ou filets d'eau) orthogonales en tous points aux premières

(fig. 1).

Les informations que l'on tire d'abord d'une interpré-

tation élémentaire de ces courbes sont la direction et le sens

d'écoulement et la valeur du gradient hydraulique en tous points.

Ensuite, on examine la répartition des gradients et la forme

des courbes de niveau: le fait que les gradients croissent ou

décroissent suivant le sens d'écoulement -c'est-à-dire que la

surface piézométrique est concave ou convexe-, le fait que les

courbes de niveaux sont convexes ou concaves vers l'amont et

sont plus ou moins incurvées, sont autant d'éléments susceptibles

d'interprétation. Mais une analyse plus systématique qu'on ne

le fait communément de ces données, facilitera ces interpréta-

tions. La méthode la plus simple consiste à construire des cartes

(1) H. Schoeller (1962)

7«,o Courbe hydroisohypse, altitude en m (équidistance: Im

Ligne de courant superficielle de la nappe

Fig. 1 Surface piézométrique: courbes hydroisohypses et lignes decourant superficielles.(Extrait de la carte hydrogéologique de la Plaine duTafilalt (Maroc) au 1/50.000 (J.M. 1960)

- 5 -

"hydromorphologiques" de travail dérivés de la carte de base:

cartes des gradients en courbes isoclines, cartes des courbures

des hydroisohypses.

1.1. .Ç_£ .

La construction des courbes isoclines, lieux des

points d'égal gradient est aisée à partir d'une carte de

courbes hydroisohypses equidistantes. Une méthode approchée

assez précise consiste à relier les points médians des

segments de filets liquides compris entre deux hydroiso-

hypses et dont la longueur -c'est-à-dire l1espacement des

courbes- correspond à la valeur de gradient de la courbe

isocline à tracer. Par exemple, sur une carte à l'échelle

du 1/50 000 en courbes hydroisohypses equidistantes de lm,

la courbe isocline de 2 p. 1000 passera par les centres de

segments délimités par les hydroisohypses espacés d'un

centimètre (fig- 2).

Le repérage sur la carte résultante, des lieux de

gradients maximaux et minimaux est beaucoup plus précis que

sur une carte d1hydroisohypses. En outre, la superposition

des deux cartes permet d'en déduire immédiatement les limi-

tes des zones où la surface piézométrique est concave ou

convexe (fig- 3) ,

On sait que l'équation du débit unitaire d'une

nappe cylindrique en régime permanent peut s'écrire:

Légende de la figure 2.

1. Zone à i inférieur à 2 p.1000,

2. Zone à i compris entre 2 et 3 p.1000.

3. Zone à i compris entre 3 et 5 p»1000,

4. Zone à i supérieur à 5 p.1000.

5. Courbe isocline (d'égale valeur du gradient i) de lasurface piézométrique, en o/oo.

6. Lieu des points à gradient maximal,

7. Lieu des points à gradient minimal.

(.••••••••:-:-j

1

2

•i

4

5

6

7

Fig. 2. Carte des gradients de la surface piézométrique,dérivée de la fig. 1.

Légende de la figure 3

1. Zone à surface piézométrique convexe (le gradient croîtvers 1 ' aval ) .

2. Zone à surface piézométrique concave (le gradient décroîtvers 1'aval).

3« Courbe hydroisohypse.

4. Lieu des points à gradient maximal.

5. Lieu des points à gradient minimal.

CD 23

4"* 5

Fig. 3 Surface piézométrique, zones convexes et concaves(dérivées des fig. 1 et 2)

- 6 -

Qu = K.H.i.

ou Qu = le débit de la nappe par unité de largeur.K = le coefficient de perméabilité horizontale.H = la puissance aquifère•i = le gradient hydraulique.

donc i = QuK.H

c'est-à-dire qu'à débit unitaire égal le gradient est inver-

sement proportionnel au produit K.H, soit à la transmissivité

T.

Ainsi dans la mesure où l'on peut assimiler une nappe

réelle à la nappe théorique ci-dessus, cr est-à-dire que 1f on

peut la considérer en régime quasi-permanent (à alimentation

arrière et à niveaux peu variables) et que les courbes hydro-

isohypses sont parallèles et peu incurvées (et elles sont

connues), une carte des gradients est une image plus ou moins

déformée d'une carte des transmissivités relatives. II appar-

tient à lf hydrogéologue d'apprécier cette mesure dans chaque

cas d'espèce car au-delà d'un certain point la déformation

de l'image en question lui oterait toute signification. Mais

en règle générale, la transmissivi té d'une couche aquifère

varie dans une mesure beaucoup plus grande que le débit uni-

taire, donc les variations du gradient sont beaucoup plus

influencées par celle-là que par celui-ci.

- 7 -

1.2. £a£t£ áes zones

On construit d*abord les lignes qui relient les

points d'inflexion des courbes hydroisohypses (l'expérienc

montre que les hydroisohypses rectilignes sont tout-à-fait

exceptionnelles): ces lignes délimitent les zones où les

courbes sont concaves vers l'amont (nappe à filets d'eau

divergents) de celles où les courbes sont concaves vers

l'aval (nappe à filets d'eau convergents) (fig. 4 ) . Ceci

constitue une première approche d1une carte des sens de

variation des débits unitaires: toutes choses égales

d'ailleurs ceux-ci croissent d'amont en aval, là ou la

nappe est convergente, ils décroissent là ou la nappe est

divergente «

Si l'on combine alors cette distinction avec celle

des zones à surface piézométrique convexe ou concave, on

aboutit à définir quatre types "hydromorphologiques"

aisément cartographiables (fig. 7):

Rappelons que Qu = T.i soit T = <£ui

a - Surface concave et convergente (fig. 7,1):

Qu croît vers l'aval, tandis qu1 i décroît; latransmis sivité croît donc certainement vers1 ' aval .

b - surface concave et divergente (fig. 7,2):

Qu et i décroissent vers l'aval; la transmissi-vité croît vers l'aval, à moins que le débitunitaire ne décroisse plus vite que le gradient.

Légende de la figure 4.

1. Zone à filets d'eau convergents.

2. Zone à filets d'eau divergents.

3» Lieu des points d'inflexion des hydroisohypses.

4. Lignes de partage des eaux souterraines (axes des zonesde divergence) .

5, Axes de drainage naturel de la nappe (axes des zones deconvergence) .

Fig. 4 Zones de divergence et de convergence de la surfacepiézoraétrique, dérivées de la fig. 1.

- 8 -

c - surface convexe et convergente (fig. 7,3)

Qu et i croissent vers l'aval; la transmissivitédécroît, à moins que le débit unitaire n1augmenteplus vite que le gradient.

d - surface convexe et divergente (fig. 7,4)

Qu décroît vers l'aval, tandis qu1 i croît; latransmissivité décroît certainement vers l'aval.

Les limites d'aval des zones du type a sont de

toute évidence, les sites les plus propices à un captage,

en particulier les points d'intersection entre les axes des

zones de convergence (axe de drainage naturel) et les lieux

de gradient minimal (points P sur la fig. 7). Cette

méthode graphique simple peut donc contribuer utilement à

1'implantation optimale d'un captage.

1.3.

Une approche plus quantitative des variations

relatives du débit unitaire conduit à considérer, en outre,

les rayons de courbure des hydroisohypses. Si le gradient

était constant, ce qui impliquerait le parallélisme des

courbes hydroisohypses, donc qu1elles soient concentriques,

on pourrait considérer que le débit unitaire serait propor-

tionnel -à transmissivité égale- au rayon de ces courbes.

On peut donc essayer de tracer des courbes d'égal rayon des

hydroisohypses, ce qui est possible avec une précision

suffisante au moyen d'une cible; il est commode de choisir

- 9 -

des valeurs de rayon suivant une progression géométrique (par

exemple: 5, 10, 20, 40 mm) qui correspondraient à des augmenta-

tions -ou à des diminutions- relatives des débits unitaires

selon la même raison (fig. 5).

En combinant alors cette carte avec la précédente, on

sépare nettement les zones de convergence et de divergence, et

on considère surtout les zones à plus fort degré de convergence,

qui aideront à fixer le choix des points à plus forte transmissi-

vité probable (fig. 6).

Dans la pratique, il est rare que les courbes hydroiso-

hypses soient rigoureusement parallèles, c'est-à-dire que les

gradients varient le plus souvent selon les points. Or, entre

deux courbes de même rayon, la différence de débit unitaire est

proportionnelle à leur écartement, cfest-à-dire inversement

proportionnelle au gradient. La différence de débit unitaire

entre deux arcs de même longueur, de deux courbes hydroisohypses

voisines est donc -toujours à transmissivité égale- à la fois

proportionnelle à la différence des rayons des deux courbes et

inversement proportionnelle au gradient.

Mais ce dernier est représenté séparément par la carte

des isoclines: les deux cartes peuvent donc se corriger mutuelle-

ment et leur rapprochement permet d'utiles corrélations. On

pourrait même tenter de les intégrer en dressant une carte des

- 10 -

quotients rayons/gradient, ce qui reviendrait à représenter la

courbure des fi lets liquides superficiel s par rapport aux trois

dimensions, en intégrant la courbure verticale (gradient) et la

courbure horizontale (rayon). Mai s on ne perdra toujours pas de

vue que la transmissivité est la variable très prépondérante.

Légende de la figure 5.

1« Zone où le rayon de courbure

des hydroisohypses ......... est supérieur à 2 km

est compris entre 1 et 2 km

est compris entre 0,5 et 1 km

est inférieur à 0,5 km

5. Ligne d'égal rayon de courbure des hydroisohypses (en km)

2.

3 .

4.

- id-

-id-

-id-

Km

V. •

3

4

Fig. 5 Courbure des hydroisohypses: degrés de convergenceou de divergence de la surface piézométrique, dérivésde la fig. 1*

Zone deconvergence

Zone dedivergence Rayon de courbure

1 I > 2 k m

| | 1 a 2 k m

| 1 0,5 o 1 k m

I I < 0 , 5 k m

Fig» 6 Degrés de convergence ou de divergence de la surfacepiézométrique, dérivés des fig. 1 et 5.

Légende de la figure 7.

1, Zones con«, aves et convergentes

• Transmis s ivité rroisfante d'amont en aval).

2. Zones concaves et divergentes»

3o Zones convexes et convergentes.

4» Zone? convexes et divergentes.

(Transmis s i vité décroissante d'amont en aval)

5o Lieu des points à gradient minimal«

6« Lieu des points à gradient maximal,

7 O Ax:e de drainage naturel de la nappe.

8. Point de captage optimal.

©Fig. 7 Classification "Iiydromorphologiquo" de la surface

piézométrique par synthèse des figures 3 ci. 4.

- 11 -

2. Analyse corrélative de la surface piézométrique et de la

surface du substratum imperméable.

Bien que la seconde surface soit généralement connue

avec moins de précision que la première, il y a intérêt dès

lors qu'il a été possible de tracer les courbes de niveau

du substratum d1étudier les relations entre ces deux surfaces

(fig. 6 ) .

2.1. £ui_s s_an_c_es_a£U_i f è_r e_s*_

L1opération la plus simple consiste par

"soustraction" des deux surfaces à construire une carte

des courbes isopaques, c'est-à-dire d'égale épaisseur,

de la nappe, d'où on tirera en tous points, une valeur

de la puissance aquifère H, interpolée avec plus ou

moins de précision (fig*. 9 ) o Cette méthode est classique

et a surtout été appliquée à l'évaluation de la

réserve d'une nappe. Mais la carte des isopaques peut

être aussi le point de départ d'une étude des relations

entre la puissance de la nappe d'une part, le sens

d'écoulement et le gradient d1autre part: elle corres-

pond en effet à une carte des variations du gradient

par rapport à la pente du substratum.

•600' 500-— 2 •¿•-«--i. 3

l. Courbe hydroisohypses (altitude en mètres, équidistance: 10m)2« Courbe de niveau de la surface du substratum imperméable:

argiles miocènes (altitude en mètres» équidistance:50m).3, Axe de flexure.

Fig« 8 Surface piézométrique et surface du substratum imperméable.Extrait de la Carte hydrogéologique du Bassin de Meknès-Fès (Maroc) au 1/100*000 («J.M. 1963).

CU 3

4

5

ó

1, Zone à H inférieur à 2Om - 2. Zone à H compris entre 20 et 40m3. Zone à H compris entre 40 et 60m - 4« Zone à H supérieur à 60m*5, Courbe isopaque (d'égale puissance H) de la nappe - 6« Axe deflexure«

Fig. 9 Puissances aquifères» dérivées de la fig* 5*

- 12 -

2.2. fai ijiti oii d.e_lji jnii^s^aiice^ ¿qi^i_f èr_e_s_ui_y_an_t_le_ _sen_s_

Q. ' é.c £ u I e Ë e Ü t_j_

En superposant la carte des isopaques à celle des

hydroisohypses complétés par les filets d'eau superficiels,

on peut aisément distinguer et délimiter des zones où la

puissance H de la nappe croît d'amont en aval et des zones

où elle décroît dans ce sens.

Cela revient à comparer la pente de la surface

piézométrique -le gradient- avec la pente de la projection

verticale des filets d'eau superficiels sur le substratum:

lorsque la première est supérieure à la seconde (si celle-ci

a le même sens), H décroît vers l'aval, et inversement

(fig. 1 0 ) . A débit unitaire égal et pour un même gradient,

la croissance de H vers l'aval correspond à une décroissance

de la perméabilité, et inversement, puisque l'on peut écrire:

Ki

On pourrait donc considérer,si le débit unitaire et

le gradient varient peu, que les limites d'amont des zones

d'accroissement de H suivant le sens d'écoulement (ou les

limites d'aval des zones de décroissance) qui sont les lieux

de valeurs relatives minimales de H, correspondent à des

axes de zones de perméabilité horizontale maximale. Inver-

sement, les limites d'amont des zones de décroissance de H

'5o __ Courbe isopaque (en m)

Zone où H croît d'amont en avalZone où H décroît d'amont en aval

... Lieu des points à valeur maximale de H

Lieu des points à valeur minimale de H(selon le sens d'écoulement)

Fig. 10 Variation de la puissance aquifère selon le sensd'écoulement (dérivée des fig. 8 et 9).

- 13 -

(ou les limites d!aval des zones d1accroissement), lieux de

valeurs relatives maximales de H, pourraient s1assimiler à

des axes de zones de perméabilité horizontale minimale (fig.lO)

2.3.

Les variations du gradient nr étant généralement pas

négligeables, une approche plus précise d'une carte des perméa-

bilités horizontal es relatives exige que l'on tienne compte des

valeurs du gradient pour interpréter les variations de H

selon le sens d1écoulement.

Dans l'équation du débit unitaire: Qu= K.H.i, on

note que désormais deux des paramètres du second terme, H et i

sont connus ou peuvent être tirés des cartes. On peut donc

aussi écri re;

H.i = QuK

c'est-à-dire que le produit de la puissance aquifère par le

gradient est, dans une nappe cylindrique en régime permanent:

- inversement proportionnel à la perméabilité, à débitunitaire égal,

- ou proportionnel au débit uni taire, à perméabilité égale.

D'où l'idée de construire une carte des produits

H.i. ce qui revient à "corriger" la carte des isopaques d'après

les gradients ou inversement. Ceci s'effectue ai sèment en

superposant les cartes d'isopaques (fig. 9) et d'isoclines

(fig. Il): les valeurs de H.i s'expriment en mètres (fig. 12).

1« Zone à i inférieur à 10 p.1000 - 2. Zone à i compris entre 10et 20 p.1000 - 3. Zone à i compris entre 20 et 30 p.1000 -4. Zone à i supérieur à 30 p.1000 - 5. Courbe isocline(d'égalevaleur du gradient i) de la surface piézométrique, en o/oo.6, Lieux de valeur maximale de la perméabilité, à débit unitaireégal» d'après la fig. 13«

Fig. H Carte des gradients de la surface piézométricjue,dérivée de la fig. 8 .

-0,5-

H.i <0t2mH,i compris entre 0,2 et 0,3mH,i compris entre 0,3 et 0,5 m

H*i compris entre 0,5 et 1mH.i > Im

Courbe d'égale valeur de H,i, en m.

Fig. 12 Répartition des produits H.i (Puissance aquifèrex gradient), dérivée des fig. 9 et 11.

- 14 -

Si l'on rapporte maintenant les variations de H.i au sens

d'écoulement, on distingue des zones d1accroissement ou de

décroissance de H.i df amont en aval. Les lignes qui délimitent

ces zones sont des lieux de valeurs maximales ou minimales de

H«i suivant le sens d'écoulement (fig. 13).

A débit unitaire égal -et cette fois c'est la seule

hypothèse simplificatrice- on peut assimiler les lieux de

valeurs maximales de H.i à des axes de perméabilité horizontale

minimale, et inversement, ou encore, à perméabilité égale, on

peut assimiler les lieux des valeurs maximales de H.i à des

axes de zone à débit unitaire maximal, et inversement. Là aussi,

il appartient à 1'hydrogéologue d!apprécier quelle est, de la

perméabilité ou du débit unitaire, la variable prépondérante:

c'est le plus souvent la première. Si l'on se reporte à nouveau

à la carte des gradients (fig. Il), on observe un bon accord

entre les axes de valeur minimale de H.i (donc de Qu maximal)K

et les zones de gradient minimal: les gradients fourniraient donc

déj à par eux-mêmes une assez bonne indication sur la réparti ti on

des perméabilités horizontales.

Pour interpréter le résultat, il restera à tenir compte

des variations possibles du débit unitaire, en fonction de don-

nées hydrogéologiques générales (alimentation et décharge de la

nappe) et d'une analyse des courbures des hydroisohypses, c'est-

à-dire des degrés de convergence ou de divergence des filets

liquides superficiels de la nappe, ainsi qu'on l'a montré

précédemment•

I I Zone où H.i croît vers l'avalI | Zone ou H.i décroît vers l'aval

lieu des points à valeur maximale de H.i(K minimal à débit unitaire égal)

,._.—• — lieu dos points à valeur minimale de H.i(K maximal à débit unitaire égal)

Fig. 13« Variation des produits H.i (Puissance aquifère xgradient), selon le sens d'écoulement(dérivée des fig. 6 et 12)

- 15 -

C O N C L U S I O N S

1. Les méthodes suggérées ne prétendent apporter que des données

relatives sur la transmissivi té et la perméabilité, c'est-à-dire

le sens et les ordres de grandeur de leur variation, et la

distribution des zones de valeurs maximales et minimales le

long des lignes de courant de la nappe. Sans étalonnage, elles

ne peuvent en elles-mêmes fournir aucune valeur absolue.

2. Les images fournies conservent inévitablement une certaine

distorsion: leur interprétation exige donc beaucoup de pru-

dence et le maximum d'expérience hydrogéologique de la région

étudiée.

3. La validité des cartes dérivées est étroitement soumise à

celle des données initiales dont elles sont tirées, à commen-

cer par la carte de la surface piézométrique. Ces méthodes

peuvent donc être jugées trop perfectionnées pour être géné-

ralement appliquées au stade des études préliminaires: elles

n'apporteraient que des résultats illusoires si les matériaux

de base sont insuffisamment précis. Mais elles peuvent contri-

buer efficacement à exploiter au maximum les résultats d'études

- 16 -

prolongées et détaillées. En particulier, elles peuvent aider

à implanter à bon escient, les travaux de recherche ponctuelle

(forages, pompages d'essais) qui ne peuvent être multipliés

lorsqu'il s1agit de nappes très étendues; elles peuvent aussi

aider largement à extrapoler les résultats de ces travaux.

4. Enfin, sur le plan pratique, ces méthodes peuvent contribuer à

implanter rationnellement des ouvrages de cap tage. Si l'on s'en

tient à 1'analyse de la seule surface piézométrique, on observera

que le rapprochement entre les cartes des gradients (fig. 2) des

zones de convergence (fig.4) et des rayons de courbure (fig.5),

permet de déterminer les points les plus propices a priori à des

cap tag es: les intersections des axes drainant des zones de conver-

gence avec les lieux de gradient minimal, si tués dans les zones

à plus petit rayon de courbure des hydroisohypses (exemple: les

points P des figures 6 et 7). On soulignera que l'on peut parvenir

à ce résultat à partir du seul relevé précis de la surface piézo-

métrique, donc par des moyens relativement économiques, ce qui

est appréciable pour tous les cas où l'on a pas la possibilité de

mettre en oeuvre des méthodes de recherches plus précises mais

plus coûteuses, tels que les forages et les essais de pompages.

Ces remarques peuvent avoir une incidence sur la

composition des programmes de recherche: dans bien des cas,

lorsqu'il s1agit d'étudier globalement une région étendue, on

peut penser qu'il serait plus payant d'accroître le nombre des

puits ou sondages de reconnaissance destinés à parfaire la

- 17 -

connaissance de la surface piézométrique, que dr at tacher trop

d'importance à l'exécution de forages et d'essais de pompage dont

le coût est bien plus élevé.

Pour beaucoup de cas, une connaissance des valeurs

relatives de la transmissivité d'une couche aquifère est suffi-

sante et peut être préférable à des données absolues mai s plus

ponctuelles et malaisément extrapol ables.

De toute manière, il semble que l'on ait intérêt à

exploiter au maximum les données qui résultent du relevé de la

surface piézométrique d'une nappe, en particulier au moyen des

méthodes d1analyse suggérées ici.

- 18 -

Note sur les exemples d'application.

Les figures 1 à 7 dérivent d'un extrait de la Carte

Hydrogéologique de la Plaine du Tafilalt (Maroc) au l/l 50 000

(ü.M. 1960, notes et mém. Serv. Géol. Maroc). Il s'agit d'une

nappe phréatique dans des alluvions quaternaires sur un substratum

primaire bien défini mais dont la topographie n'est pas connue

avec assez de précision. Par contre, les cotes de la surface

piézométrique ont été relevées avec une approximation de quelques

centimètres. Sa forme particulièrement complexe est déterminée

principalement par des axes de drainage naturels et par la surali-

mentation due aux irrigations: les débits unitaires de la nappe

sont donc sujets à des variations sensibles dans le temps comme

dans 1'espace.

Les figures 8 à 13 dérivent d'un extrait de la Carte

hydrogéologique du bassin de Meknès-Fès (Maroc) au 1/100 000

(J.M. sous presse 1963, Office National des Irrigations du Maroc).

Il s'agit d'une nappe libre étendue à gradient élevé circulant

dans des grès pliocenes sur un substratum d'argiles miocènes

connu en un assez grand nombre de points. Les cotes du substratum

et de la surface piézométrique sont connues avec la même approxi-

mation, de l'ordre de 1 à 2m. On remarque un axe de drainage très

marqué au NE, dû à un cours d'eau superficiel. Ailleurs, le débit

unitaire de cette nappe alimentée par l'arrière et par les pluies

ne doit varier que très progressivement, en croissant d'amont

en aval.

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

SCHOELLER H "Les Eaux Souterraines" - Paris - MASSON 1962

CASTANY G. "Trai té Pratique des Eaux Souterraines" -Paris - DUNOD 1963,

(5ème partie, "Surface piézométrique des nappesaquifères).