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La sagesse du roi Salomon Recueil de ses préceptes Collection Sagesse et poésie biblique

La Sagesse Du Roi Salomon

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Selon la Bible

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  • La sagesse du roi

    Salomon

    Recueil de ses prceptes

    Collection Sagesse et posie biblique

  • 2

  • 3

    LES PROVERBES DE

    SALOMON

  • 4

    PROVERBES de Salomon, fils de David, roi d'Isral; pour

    connatre la sagesse et l'instruction, pour comprendre les

    paroles de l'intelligence; pour recevoir une instruction de

    raison, de justice, d'quit et de droiture; pour donner du

    discernement aux simples, de la connaissance et de la r-

    flexion au jeune homme.

    Que le sage coute et augmente son savoir, et que l'intelli-

    gent acquire des rgles de prudence, afin de comprendre

    la sentence et l'allgorie, les paroles des sages et leurs

    nigmes.

    Ne pas se laisser sduire par les pcheurs

    LA crainte de l'ternel est le commencement de la connais-

    sance; les fous mprisent la sagesse et l'instruction.

  • 5

    Mon fils, coute l'instruction de ton pre, et n'abandonne

    pas l'enseignement de ta mre. Car ce sera une couronne

    de grce sur ta tte et un collier autour de ton cou. Mon

    fils, si des pcheurs veulent te sduire, n'y consens pas. S'ils

    disent: Viens avec nous, dressons des embches pour tuer;

    tendons, sans qu'il y ait donn sujet, des piges l'inno-

    cent; engloutissons-les tout vifs comme le Spulcre, et tout

    entiers comme ceux qui descendent dans la fosse; nous

    trouverons toutes sortes de biens prcieux, nous rempli-

    rons nos maisons de butin; tu y auras ta part avec nous, il

    n'y aura qu'une bourse pour nous tous. Mon fils, ne te

    mets point en chemin avec eux; dtourne ton pied de leur

    sentier. Car leurs pieds courent au mal, et ils se htent

    pour rpandre le sang. Car c'est en vain qu'on tend le filet

    devant les yeux de tout ce qui a des ailes; mais eux, ils

    dressent des embches contre leur propre sang, ils tendent

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    des piges leur me. Telle est la voie de tous ceux qui sont

    pres au gain; ce gain fera prir ceux qui le dtiennent.

    Exaltation de la souveraine sagesse

    LA sagesse crie dans la rue, elle fait retentir sa voix sur les

    places; elle crie dans les carrefours bruyants, l'entre des

    portes; dans la ville elle prononce ses paroles: Sots, dit-elle,

    jusques quand aimerez-vous la sottise ? Jusques quand

    les moqueurs se plairont-ils la moquerie, et les insenss

    haront-ils la connaissance ? Si vous cdez ma rpri-

    mande, voici, je rpandrai sur vous mon esprit en abon-

    dance, je vous ferai comprendre mes paroles. Puisque j'ai

    cri, et que vous avez refus d'entendre; que j'ai tendu ma

    main, et que personne n'y prend garde; puisque vous avez

    rejet tous mes conseils, et que vous ne voulez pas de ma

  • 7

    rprimande, je me rirai, moi aussi, de votre calamit, je me

    moquerai, quand votre effroi surviendra; quand votre ef-

    froi surviendra comme une ruine, et que votre calamit ar-

    rivera comme une tempte; quand la dtresse et l'angoisse

    viendront sur vous. Alors ils crieront vers moi, mais je ne

    rpondrai point; ils me rechercheront de grand matin,

    mais ils ne me trouveront point. Parce qu'ils ont ha la con-

    naissance et qu'ils n'ont point choisi la crainte de l'ternel,

    qu'ils n'ont point pris plaisir mon conseil et qu'ils ont d-

    daign toutes mes rprimandes. Qu'ils mangent donc du

    fruit de leur conduite, et qu'ils se rassasient de leurs con-

    seils. Car l'garement des sots les tue, et la scurit des in-

    senss les perd. Mais celui qui m'coute, habitera en sret,

    et sera tranquille, sans crainte d'aucun mal.

  • 8

    Excellence et avantages de la sagesse

    MON fils, si tu reois mes paroles et si tu conserves avec toi

    mes commandements, en prtant l'oreille la sagesse, en

    inclinant ton cur l'intelligence; oui, si tu appelles la

    prudence, si tu adresses ta voix l'intelligence; si tu la

    cherches comme l'argent, et si tu la recherches soigneuse-

    ment comme un trsor; alors tu comprendras la crainte de

    l'ternel, et tu trouveras la connaissance de Dieu. Car

    l'ternel donne la sagesse; de sa bouche procdent la con-

    naissance et l'intelligence. il rserve le salut ceux qui sont

    droits, il est un bouclier pour ceux qui marchent dans l'in-

    tgrit. Il protge les sentiers de l'quit et garde la voie de

    ses bien-aims. Alors tu connatras la justice et l'quit, la

    droiture et tout bon chemin. Car la sagesse viendra dans

    ton cur, et la connaissance sera agrable ton me; la

  • 9

    prudence veillera sur toi, l'intelligence te gardera; pour te

    dlivrer de la mauvaise voie, de l'homme qui parle avec

    perversit, de ceux qui abandonnent les chemins de la

    droiture, pour marcher dans les voies des tnbres; qui se

    rjouissent de mal faire et prennent plaisir dans les des-

    tructions perverses; dont les chemins sont dtourns, et

    qui suivent des voies tortueuses.

    Il te dlivrera de la femme d'autrui, de l'trangre aux pa-

    roles flatteuses, qui a abandonn le compagnon de sa jeu-

    nesse et oubli l'alliance de son Dieu. Car sa maison

    penche vers la mort, et son chemin mne chez les trpasss.

    Pas un de ceux qui vont vers elle n'en revient, aucun n'at-

    teint les sentiers de la vie. Ainsi tu marcheras dans la voie

    des gens de bien, tu garderas les sentiers des justes. Car

    ceux qui sont droits habiteront la terre, et les hommes in-

  • 10

    tgres y resteront. Mais les mchants seront retranchs de

    la terre, et les perfides en seront arrachs.

    Mon fils, n'oublie point mon enseignement, et que ton

    cur garde mes commandements. Car ils t'apporteront de

    longs jours, et des annes de vie, et la prosprit. Que la

    bont et la vrit ne t'abandonnent point; lie-les ton cou,

    cris-les sur la table de ton cur; et tu trouveras grce et

    auras la vraie sagesse aux yeux de Dieu et des hommes.

    Confie-toi en l'ternel de tout ton cur, et ne t'appuie

    point sur ta prudence. Considre-le dans toutes tes voies,

    et il aplanira tes sentiers. Ne sois point sage tes propres

    yeux; crains l'ternel, et dtourne-toi du mal. Ce sera la

    gurison pour ton corps et un rafrachissement pour tes os.

    Honore l'ternel de ton bien et des prmices de tout ton re-

    venu; et tes greniers seront remplis d'abondance, et tes

    cuves regorgeront de mot. Mon fils, ne mprise point le

  • 11

    chtiment de l'ternel, et ne te rebute pas quand il te re-

    prend; car l'ternel chtie celui qu'il aime, comme un pre

    le fils qu'il chrit.

    Heureux l'homme qui a trouv la sagesse, et l'homme qui

    obtient l'intelligence ! Car mieux vaut l'acqurir que ga-

    gner de l'argent, et son revenu vaut mieux que l'or fin. Elle

    est plus prcieuse que les perles, et tous les trsors ne l'ga-

    lent pas. Elle a de longs jours dans sa droite, la richesse et

    la gloire dans sa gauche. Ses voies sont des voies agrables,

    et tous ses sentiers conduisent la paix. Elle est un arbre

    de vie pour ceux qui la saisissent, et tous ceux qui la tien-

    nent sont bienheureux. L'ternel a fond la terre par la sa-

    gesse, il a dispos les cieux par l'intelligence. C'est par sa

    science que les abmes s'ouvrent, et que les nues distillent

    la rose.

  • 12

    Mon fils, garde la sagesse et la prudence; qu'elles ne s'car-

    tent point de tes yeux, et elles seront la vie de ton me et

    un ornement autour de ton cou. Alors tu marcheras avec

    assurance dans ton chemin, et ton pied ne heurtera point.

    Si tu te couches, tu n'auras point de frayeur; et quand tu

    seras couch, ton sommeil sera doux. Ne crains point la

    frayeur soudaine, ni la ruine des mchants, quand elle ar-

    rivera. Car l'ternel sera ta confiance et il gardera ton pied

    de toute embche. Ne refuse pas un bienfait celui qui en

    a besoin, quand il est en ton pouvoir de l'accorder. Ne dis

    point ton prochain: Va et reviens, et je te donnerai de-

    main ! quand tu as de quoi donner. Ne machine point de

    mal contre ton prochain quand il habite en scurit avec

    toi. N'aie point de procs sans motif avec personne, lors-

    qu'on ne t'a fait aucun mal. Ne porte pas envie l'homme

    violent, et ne choisis aucune de ses voies. Car celui qui va

  • 13

    de travers est en abomination l'ternel; mais il est l'ami

    de ceux qui sont droits. La maldiction de l'ternel est

    dans la maison du mchant; mais il bnit la demeure des

    justes. S'il se moque des moqueurs, il fait grce aux

    humbles. Les sages hriteront la gloire: mais les insenss

    ont la honte en partage.

    Exhortation acqurir la sagesse et se dtourner de la voie des

    pcheurs

    ENFANTS, coutez l'instruction d'un pre, et soyez attentifs

    pour connatre la prudence. Car je vous donne une doc-

    trine excellente; n'abandonnez point mon enseignement.

    Quand j'tais encore enfant prs de mon pre, tendre et

    unique auprs de ma mre, il m'enseignait et me disait:

  • 14

    Que ton cur retienne mes paroles; garde mes comman-

    dements, et tu vivras.

    Acquiers la sagesse, acquiers la prudence; ne l'oublie pas, et

    ne te dtourne point des paroles de ma bouche. Ne l'aban-

    donne point, et elle te gardera; aime-la, et elle te protgera.

    Le commencement de la sagesse, c'est: Acquiers la sagesse;

    acquiers la prudence au prix de tout ton avoir. Exalte-la, et

    elle t'lvera; elle fera ta gloire, quand tu l'auras embrasse.

    Elle posera sur ta tte une couronne de grce et te donnera

    un diadme de gloire.

    coute mon fils, et reois mes paroles; et les annes de ta vie

    seront multiplies. Je t'ai enseign le chemin de la sagesse,

    et je t'ai fait marcher dans les sentiers de la droiture.

    Quand tu marcheras, tes pas ne seront pas gns, et quand

    tu courras, tu ne broncheras point. Tiens ferme l'instruc-

    tion, ne la lche point; garde-la, c'est ta vie. N'entre point

  • 15

    dans le sentier des mchants, et ne marche pas dans le

    chemin des pervers. Dtourne-t'en, n'y passe point; carte-

    toi de l, et passe. Car ils ne dormiraient pas, s'ils n'avaient

    fait du mal, et le sommeil leur serait t, s'ils n'avaient fait

    tomber personne. Car ils mangent le pain de la mchance-

    t, et ils boivent le vin de la violence. Mais le sentier des

    justes est comme la lumire brillante, dont l'clat augmente

    jusqu' ce que le jour soit dans sa splendeur. Le chemin

    des mchants est comme l'obscurit; ils ne savent point ce

    qui les fera tomber.

    Mon fils, sois attentif mes paroles, incline ton oreille

    mes discours. Qu'ils ne s'loignent pas de tes yeux, garde-

    les dans ton cur. Car ils sont la vie de ceux qui les trou-

    vent, et la sant de tout leur corps. Garde ton cur plus

    que toute autre chose qu'on garde; car c'est de lui que pro-

    cdent les sources de la vie. carte de toi la perversit de la

  • 16

    bouche, et loigne de toi la fausset des lvres. Que tes yeux

    regardent en face, et que tes paupires se dirigent droit de-

    vant toi. Examine le chemin o tu mets les pieds, et que

    toutes tes voies soient affermies. Ne te dtourne ni droite

    ni gauche; carte ton pied du mal.

    Mon fils, sois attentif ma sagesse, incline ton oreille

    mon intelligence; afin que tu conserves la rflexion, et que

    tes lvres gardent la connaissance. Car les lvres de

    l'trangre distillent le miel, et son palais est plus doux que

    l'huile. Mais la fin en est amre comme de l'absinthe, per-

    ante comme une pe deux tranchants. Ses pieds des-

    cendent la mort; ses pas touchent au Spulcre. Elle ne

    considre pas le chemin de la vie; ses voies s'garent, elle ne

    sait o. Maintenant donc, mes enfants, coutez-moi; et ne

    vous dtournez point des paroles de ma bouche. loigne

    d'elle ton chemin, et n'approche point de l'entre de sa

  • 17

    maison; de peur que tu ne donnes ton honneur d'autres,

    et tes annes un homme cruel; de peur que des trangers

    ne se rassasient de ton bien et que le fruit de ton travail ne

    passe dans une maison trangre; et que tu ne rugisses,

    quand tu seras prs de ta fin, quand ta chair et ton corps se

    consumeront, et que tu ne dises: Comment ai-je ha l'ins-

    truction, et comment mon cur a-t-il ddaign la rpri-

    mande ? Comment n'ai-je point obi la voix de ceux qui

    m'instruisaient, et n'ai-je point inclin mon oreille vers

    ceux qui m'enseignaient ? Peu s'en est fallu que je n'aie t

    plong dans tous les maux, au milieu du peuple et de l'as-

    semble.

    Bois les eaux de ta citerne, et celles qui coulent de ton puits.

    Tes fontaines doivent-elles se rpandre dehors, et tes ruis-

    seaux sur les places publiques ? Qu'ils soient toi seul, et

    non des trangers avec toi. Que ta source soit bnie; et r-

  • 18

    jouis-toi de la femme de ta jeunesse, biche aimable et ga-

    zelle gracieuse; que ses charmes t'enivrent en tout temps, et

    sois continuellement pris de son amour. Et pourquoi,

    mon fils, serais-tu pris d'une autre, et embrasserais-tu le

    sein d'une trangre ? Car les voies de l'homme sont devant

    les yeux de l'ternel, et il observe tous ses sentiers. Le m-

    chant sera pris dans ses iniquits, et sera retenu dans les

    liens de son pch. Il mourra, faute d'instruction, et se per-

    dra par la grandeur de sa folie.

    Exhortation ne pas se rendre facilement caution - Sept choses

    sont en abomination Dieu

    MON fils, si tu as cautionn ton prochain, si tu as rpondu

    pour autrui, tu es enlac par les paroles de ta bouche, tu es

    pris par les paroles de ta bouche. Mon fils, fais donc ceci:

  • 19

    dgage-toi; puisque tu es tomb entre les mains de ton pro-

    chain, va, prosterne-toi, et insiste auprs de ton prochain.

    Ne donne point de sommeil tes yeux ni d'assoupissement

    tes paupires; dgage-toi comme le chevreuil de la main

    du chasseur, et comme l'oiseau de la main de l'oiseleur. Pa-

    resseux, va vers la fourmi, regarde ses voies et deviens sage.

    Elle n'a ni chef, ni surveillant, ni matre; elle prpare sa

    nourriture en t, et amasse durant la moisson de quoi

    manger. Paresseux, jusques quand seras-tu couch ?

    Quand te lveras-tu de ton sommeil ? Un peu dormir, un

    peu sommeiller, un peu croiser les mains pour rester cou-

    ch; et ta pauvret viendra comme un rdeur, et ta disette

    comme un homme arm. Le mchant homme, l'homme

    inique s'en va la perversit la bouche. Il cligne des yeux, il

    parle avec les pieds, il fait signe avec les doigts. La perversi-

    t est dans son cur, il machine du mal en tout temps il

  • 20

    sme des querelles. C'est pourquoi sa ruine viendra tout

    d'un coup; il sera subitement bris, et sans remde.

    Il y a six choses que hait l'ternel et sept lui sont en abomi-

    nation: les yeux hautains, la langue fausse, les mains qui

    rpandent le sang innocent, le cur qui forme de mauvais

    desseins, les pieds qui se htent pour courir au mal, le faux

    tmoin qui profre des mensonges, et celui qui sme des

    querelles entre les frres.

    Exhortation au jeune homme viter la femme adultre

    MON fils, garde le commandement de ton pre, et n'aban-

    donne point l'enseignement de ta mre, Tiens-les conti-

    nuellement lis sur ton cur, et attache-les ton cou.

    Quand tu marcheras, ils te conduiront; quand tu te cou-

    cheras, ils te garderont; quand tu te rveilleras, ils te parle-

  • 21

    ront. Car le commandement est une lampe, l'enseigne-

    ment est une lumire, et les rprimandes qui instruisent

    sont le chemin de la vie, pour te garder de la femme cor-

    rompue, de la langue flatteuse d'une trangre. Ne con-

    voite point sa beaut dans ton cur, et ne te laisse pas

    prendre ses paupires. Car pour une femme dbauche

    on est rduit un morceau de pain, et la femme adultre

    prend au pige l'me prcieuse. Quelqu'un prendra-t-il du

    feu dans son sein, sans que ses habits s'enflamment ?

    Quelqu'un marchera-t-il sur la braise, sans que ses pieds

    soient brls ? Il en est de mme pour celui qui va vers la

    femme de son prochain; quiconque la touche ne restera

    point impuni. On n'pargne pas le voleur qui drobe pour

    se rassasier, quand il a faim; et s'il est surpris, il rendra

    sept fois autant, il donnera tout ce qu'il a dans sa maison.

    Mais celui qui commet adultre avec une femme, est d-

  • 22

    pourvu de sens; il perd son me celui qui fait cela. Il trou-

    vera des coups et l'ignominie, et son opprobre ne sera

    point effac; car la fureur du mari s'enflammera, et il sera

    sans piti au jour de la vengeance. Il n'aura gard aucune

    ranon, et n'acceptera pas, quand mme tu multiplierais

    les prsents.

    Mon fils, garde mes paroles et conserve au dedans de toi

    mes commandements. Observe mes commandements, et tu

    vivras; garde mes enseignements comme la prunelle de tes

    yeux; lie-les tes doigts, cris les sur la table de ton cur.

    Dis la sagesse: Tu es ma sur; et appelle la prudence ton

    amie; afin qu'elles te prservent de la femme d'autrui, de

    l'trangre aux paroles flatteuses.

    Comme je regardais par la fentre de ma maison, travers

    mon treillis, je remarquai parmi les sots, je considrai par-

    mi les jeunes gens un jeune homme dpourvu de sens, qui

  • 23

    passait par la rue, prs du coin o se tenait une de ces

    femmes, et qui suivait le chemin de sa maison, sur le soir,

    la fin du jour, lorsque la nuit devenait noire et obscure. Et

    voici, une femme vint au-devant de lui, pare en courtisane

    et pleine de ruse. Elle tait bruyante et sans retenue, ses

    pieds ne demeuraient point dans sa maison; tantt dans la

    rue, tantt dans les places, elle piait chaque coin. Elle le

    saisit, l'embrassa, et d'un visage effront lui dit: Je devais

    un sacrifice de prosprit; aujourd'hui j'ai acquitt mes

    vux. C'est pourquoi je suis sortie ta rencontre pour te

    chercher, et je t'ai trouv. J'ai orn mon lit de tapis,

    d'toffes brodes en fil d'gypte. J'ai parfum ma couche

    de myrrhe, d'alos et de cinnamome. Viens, enivrons-nous

    d'amours jusqu'au matin; rjouissons-nous dans les d-

    lices. Car mon mari n'est pas la maison; il est all bien

    loin en voyage. il a pris avec lui le sac d'argent; il ne re-

  • 24

    viendra qu' la nouvelle lune. Elle l'entrana force de pa-

    roles, et le fit tomber par la flatterie de ses lvres. Il la suivit

    aussitt, comme un buf va la boucherie; et ce fou est

    comme li pour le chtiment, jusqu' ce qu'une flche lui

    perce le foie, comme un oiseau se prcipite vers le filet, sans

    se douter que c'est au pril de sa vie.

    Maintenant donc, mes enfants, coutez-moi, et soyez atten-

    tifs aux paroles de ma bouche. Que ton cur ne se d-

    tourne point vers les voies de cette femme, et ne t'gare pas

    dans ses sentiers. Car nombreux sont les blesss qu'elle a

    fait tomber, et grande la multitude de ceux qu'elle a tus.

    Sa maison est le chemin du Spulcre; il descend aux de-

    meures de la mort.

  • 25

    L'excellence et la clart des prceptes de la Sagesse

    LA sagesse ne crie-t-elle pas, et l'intelligence ne fait-elle pas

    entendre sa voix ? Elle se tient au sommet des hauteurs,

    sur le chemin, aux carrefours. Prs des portes, devant la

    ville, l'entre des avenues, elle s'crie: hommes ! je vous

    appelle, et ma voix s'adresse aux enfants des hommes.

    Sots, apprenez le discernement; insenss, devenez intelli-

    gents de cur. coutez, car je dirai des choses excellentes,

    et j'ouvrirai mes lvres pour enseigner ce qui est droit. Car

    ma bouche dit la vrit, et mes lvres ont en horreur la m-

    chancet. Toutes les paroles de ma bouche sont selon la

    justice; il n'y a rien en elles de faux ni de trompeur. Toutes

    sont justes pour l'homme intelligent, et droites pour ceux

    qui ont trouv la connaissance. Recevez mon instruction

    plutt que l'argent; et la connaissance plus que l'or choisi.

  • 26

    Car la sagesse vaut mieux que les perles, et tous les trsors

    ne l'galent pas. Moi, la sagesse, j'habite avec le discerne-

    ment, et je trouve la connaissance des sages penses.

    Craindre l'ternel, c'est har le mal; je hais l'orgueil et l'ar-

    rogance, la voie du mal et la bouche perverse. C'est moi

    qu'appartiennent le conseil et le succs; je suis la prudence;

    la force est moi. Par moi les rois rgnent, et les princes

    ordonnent ce qui est juste. Par moi dominent les puissants

    et les grands, tous ceux qui jugent la terre. J'aime ceux qui

    m'aiment, et ceux qui me cherchent me trouvent. Avec moi

    sont les richesses et la gloire, les biens durables et la justice.

    Mon fruit est meilleur que l'or, mme que l'or fin, et ce que

    je rapporte vaut mieux que l'argent le plus pur. Je marche

    par le chemin de la justice, dans les sentiers de la droiture,

    pour donner en hritage des biens rels ceux qui m'ai-

    ment, et je remplis leurs trsors.

  • 27

    La sagesse est de toute ternit

    L'TERNEL me possdait au commencement de ses voies,

    avant qu'il ft aucune de ses uvres, de tout temps. J'ai t

    tablie ds l'ternit, ds le commencement, ds l'origine de

    la terre. J'ai t engendre lorsqu'il n'y avait point d'abmes

    ni de sources abondantes. J'ai t engendre avant que les

    montagnes fussent fondes, avant les collines; avant qu'il

    et fait la terre, et les campagnes, et le commencement des

    poussires du monde; quand il disposait les cieux, j'tais

    l; quand il traait le cercle au-dessus de l'abme, quand il

    affermissait les nues en haut, quand bouillonnaient les

    sources de l'abme; quand il imposait la mer sa loi - et

    les eaux ne transgresseront pas sa parole - quand il posait

    les fondements de la terre, j'tais auprs de lui, son ou-

    vrire, j'tais ses dlices tous les jours, et sans cesse je me r-

  • 28

    jouissais en sa prsence. Je me rjouissais dans le monde,

    sa terre, et mes dlices taient parmi les enfants des

    hommes. Maintenant donc, mes enfants, coutez-moi.

    Heureux ceux qui gardent mes voies ! coutez l'instruction,

    pour devenir sages et ne la rejetez point. Heureux l'homme

    qui m'coute, qui veille mes portes chaque jour, et qui

    garde les entres de ma maison ! Car celui qui me trouve, a

    trouv la vie et obtient la faveur de l'ternel; mais celui qui

    m'offense fait tort son me; tous ceux qui me hassent

    aiment la mort.

    Le festin de la sagesse

    LA sagesse a bti sa maison; elle a taill ses sept colonnes.

    Elle a tu ses btes, elle a prpar son vin; elle a mme dres-

    s sa table. Elle a envoy ses servantes; du haut des lieux

  • 29

    les plus levs de la ville, elle crie: Que celui qui est simple

    entre ici ! Elle dit ceux qui manquent d'intelligence: Ve-

    nez, mangez de mon pain, et buvez du vin que j'ai prpar.

    Laissez la sottise et vous vivrez; et marchez dans le chemin

    de la prudence. Celui qui reprend un moqueur n'en reoit

    que de la honte; et celui qui rprimande un mchant s'at-

    tire un affront. Ne reprends pas un moqueur, de peur qu'il

    ne te hasse; reprends un homme sage, et il t'aimera. Ins-

    truis un sage et il deviendra encore plus sage; enseigne un

    juste et il augmentera son savoir. Le commencement de la

    sagesse est la crainte de l'ternel; et la connaissance du

    Dieu saint c'est la prudence. Car par moi tes jours seront

    multiplis, et des annes seront ajoutes ta vie. Si tu es

    sage, tu es sage pour toi-mme: si tu es moqueur, tu en por-

    teras seul la peine.

  • 30

    La folie est une femme turbulente, sotte et qui ne sait rien.

    Elle s'assied la porte de sa maison, sur un sige, dans les

    lieux levs de la ville, pour crier aux passants qui vont

    droit leur chemin: Que celui qui est simple entre ici ! Elle

    dit celui qui manque d'intelligence: Les eaux drobes

    sont douces, et le pain pris en cachette est agrable. Et il ne

    sait pas que l sont les morts, et que ses invits sont dans

    les profondeurs du Spulcre.

    Proverbes sur divers sujets

    PROVERBES de Salomon.

    L'enfant sage rjouit son pre, mais l'enfant insens est le

    chagrin de sa mre.

    Les trsors de la mchancet ne servent de rien; mais la jus-

    tice dlivre de la mort.

  • 31

    L'ternel ne permet pas que le juste souffre de la faim; mais

    il repousse l'avidit des mchants.

    La main paresseuse appauvrit; mais la main des diligents

    enrichit.

    Celui qui amasse en t est un fils prudent: celui qui dort

    pendant la moisson est un fils qui fait honte.

    Il y a des bndictions pour la tte du juste; mais la bouche

    des mchants recle la violence.

    La mmoire du juste est en bndiction; mais le nom des

    mchants tombe en pourriture.

    Celui qui a le cur sage, accepte les commandements; mais

    celui qui a les lvres insenses tombera.

    Celui qui marche dans l'intgrit, marche en assurance;

    mais celui dont les voies sont tortueuses, sera dcouvert.

    Celui qui cligne de l'il cause du chagrin; et celui qui a les

    lvres insenses tombera.

  • 32

    La bouche du juste est une source de vie; mais la bouche

    des mchants recle la violence.

    La haine excite des querelles; mais l'amour couvre toutes

    les fautes.

    La sagesse se trouve sur les lvres de l'homme intelligent;

    mais la verge est pour le dos de celui qui est dpourvu de

    sens.

    Les sages tiennent la connaissance en rserve; mais la

    bouche de l'insens est une ruine prochaine.

    Les biens du riche sont sa ville forte; mais la pauvret des

    misrables est leur ruine.

    L'uvre du juste conduit la vie; mais ce que produit le

    mchant conduit au pch.

    Celui qui garde l'instruction est dans le chemin de la vie;

    mais celui qui oublie la rprimande s'gare.

  • 33

    Celui qui dissimule la haine a des lvres trompeuses; et ce-

    lui qui rpand la calomnie est un insens.

    O il y a beaucoup de paroles, le pch ne manque pas;

    mais celui qui retient ses lvres est prudent.

    La langue du juste est un argent de choix; mais le cur des

    mchants vaut bien peu de chose.

    Les lvres du juste nourrissent beaucoup d'hommes; mais

    les insenss mourront, faute de sens.

    C'est la bndiction de l'ternel qui enrichit, et le tourment

    d'esprit n'y ajoute rien.

    C'est un plaisir pour l'insens de tramer le mal; mais

    l'homme prudent se plat la sagesse.

    Ce que le mchant craint lui arrivera; mais Dieu accordera

    aux justes ce qu'Ils dsirent.

    Comme le tourbillon passe, ainsi le mchant disparat;

    mais le juste s'appuie sur un fondement ternel.

  • 34

    Ce que le vinaigre est aux dents, et la fume aux yeux, tel

    est le paresseux ceux qui l'envoient.

    La crainte de l'ternel multiplie les jours; mais les annes

    des mchants seront abrges.

    L'esprance des justes c'est la joie; mais l'attente des m-

    chants prira.

    La voie de l'ternel est une forteresse pour l'homme in-

    tgre; mais elle est la ruine de ceux qui pratiquent l'iniqui-

    t.

    Le juste ne sera jamais branl; mais les mchants n'habi-

    teront point la terre.

    La bouche du juste produit la sagesse; mais la langue per-

    verse sera retranche.

    Les lvres du juste connaissent ce qui est agrable; mais la

    bouche des mchants n'est que perversit.

  • 35

    La balance fausse est en abomination l'ternel; mais le

    poids juste lui est agrable.

    Quand vient l'orgueil, vient aussi l'ignominie; mais la sa-

    gesse est avec les humbles.

    L'intgrit des hommes droits les conduit; mais la perversi-

    t des perfides les dtruit.

    Les biens ne servent de rien au jour de l'indignation; mais

    la justice dlivre de la mort.

    La justice de l'homme intgre aplanit son chemin; et le m-

    chant tombe par sa mchancet.

    La justice des hommes droits les dlivre; mais les perfides

    sont pris par leur malice.

    Quand l'homme mchant meurt, son attente prit, et l'es-

    prance des violents est anantie.

    Le juste est dlivr de la dtresse; et le mchant y tombe

    sa place.

  • 36

    L'impie ruine son prochain par ses paroles; mais par la

    connaissance les justes sont dlivrs.

    La cit se rjouit du bonheur des justes; mais quand les

    mchants prissent, il y a des cris de joie.

    Une ville s'lve par la bndiction des hommes droits;

    mais par la bouche des mchants elle est renverse.

    Celui qui mprise son prochain, est dpourvu de sens; mais

    l'homme prudent se tait.

    Celui qui va mdisant, rvle les secrets; mais celui qui a le

    cur loyal tient la chose cache.

    Le peuple tombe faute de direction; mais le salut est dans le

    grand nombre des conseillers.

    On est perdu, quand on a cautionn un tranger; mais on

    est en scurit, quand on hait ceux qui frappent dans la

    main.

  • 37

    La femme gracieuse obtient de l'honneur, et les hommes

    forts obtiennent des richesses.

    L'homme misricordieux se fait du bien soi-mme; mais

    le cruel trouble sa propre chair.

    Le mchant fait une uvre qui le trompe; mais celui qui

    sme la justice a une rcompense assure.

    Ainsi la justice conduit la vie; mais celui qui poursuit le

    mal marche la mort.

    Les curs pervers sont en abomination l'ternel; mais

    ceux qui ont une conduite intgre, lui sont agrables.

    Certainement, le mchant ne demeurera point impuni;

    mais la race des justes sera dlivre.

    Une belle femme, qui se dtourne de la raison, est comme

    un anneau d'or au groin d'un pourceau.

    Le souhait des justes n'est que le bien; mais l'attente des

    mchants, c'est l'indignation.

  • 38

    Tel rpand son bien, qui l'augmente encore davantage, et

    tel pargne outre mesure, pour n'aboutir qu' la disette.

    L'me bienfaisante sera rassasie, et celui qui arrose, sera

    aussi arros lui-mme.

    Celui qui retient le bl est maudit du peuple; mais la bn-

    diction est sur la tte de celui qui le vend.

    Celui qui recherche le bien, s'attire la faveur; mais le mal

    arrive qui le poursuit.

    Celui qui se confie en ses richesses, tombera; mais les justes

    verdiront comme le feuillage.

    Celui qui met le dsordre dans sa maison, aura le vent pour

    hritage; et le fou sera le serviteur de celui qui a le cur

    sage.

    Le fruit du juste est un arbre de vie et le sage gagne les

    mes.

  • 39

    Voici, le juste reoit sur la terre sa rtribution; plus forte

    raison le mchant et le pcheur.

    Celui qui aime la correction, aime la connaissance; mais ce-

    lui qui hait la rprimande est un insens.

    L'homme de bien obtient la faveur de l'ternel; mais Dieu

    condamne l'homme qui est plein de malice.

    L'homme n'est pas affermi par la mchancet; mais la ra-

    cine des justes n'est point branle.

    Une femme vaillante est la couronne de son mari; mais

    celle qui fait honte est comme une carie dans ses os.

    Les penses des justes ne sont que justice; mais les desseins

    des mchants ne sont que fraude.

    Les paroles des mchants sont des embches pour r-

    pandre le sang; mais la bouche des hommes droits les dli-

    vrera.

  • 40

    Sitt que les mchants sont renverss, ils ne sont plus; mais

    la maison des justes reste debout.

    L'homme sera lou suivant sa prudence; mais le cur d-

    prav sera dans le mpris.

    Mieux vaut l'homme ddaign qui a un serviteur, que celui

    qui fait le glorieux et qui manque de pain.

    Le juste a soin de la vie de son btail; mais les entrailles des

    mchants sont cruelles.

    Celui qui cultive sa terre, se rassasiera de pain; mais celui

    qui suit les fainants, est dpourvu de sens.

    Le mchant convoite la proie mal acquise; mais la racine

    des justes donne du fruit.

    Il y a un pige funeste dans le pch des lvres; mais le juste

    sortira de la dtresse.

    Par le fruit de ses lvres, l'homme est rassasi de biens, et

    chacun reoit selon l'uvre de ses mains.

  • 41

    La voie de l'insens est droite ses yeux; mais celui qui

    coute le conseil est sage.

    Le dpit de l'insens se connat le jour mme; mais celui qui

    dissimule l'injure est avis.

    Celui qui dit la vrit proclame la justice, et le faux tmoin,

    la fraude.

    Il y a tel homme dont les paroles sont comme des coups

    d'pe; mais la langue des sages gurit.

    La lvre vridique est affermie pour toujours; mais la

    langue fausse n'est que pour un moment.

    La tromperie est dans le cur de ceux qui machinent le

    mal; mais la joie est pour ceux qui conseillent la paix.

    Aucun malheur n'arrivera au juste; mais les mchants se-

    ront accabls de maux.

    Les lvres fausses sont en abomination l'ternel; mais

    ceux qui agissent sincrement, lui sont agrables.

  • 42

    L'homme avis cache ce qu'il sait; mais le cur des insenss

    publie leur folie.

    La main des diligents dominera; mais la main paresseuse

    deviendra tributaire.

    Le chagrin qui est dans le cur de l'homme, l'accable; mais

    une bonne parole le rjouit.

    Le juste est suprieur son voisin; mais la voie des m-

    chants les gare.

    Le paresseux ne rtira point sa chasse, mais c'est un bien

    prcieux pour l'homme que d'tre diligent.

    La vie est dans le chemin de la justice, et son sentier ne

    mne point la mort.

    L'enfant sage coute l'instruction de son pre; mais le mo-

    queur n'coute point la rprhension,

  • 43

    Par le fruit de ses lvres, l'homme est nourri de biens; mais

    l'me des perfides n'est que violence.

    Celui qui garde sa bouche, garde son me; mais la ruine est

    pour celui qui ouvre trop ses lvres.

    L'me du paresseux ne fait que dsirer, et il n'a rien; mais

    l'me des diligents sera rassasie.

    Le juste hait la parole de mensonge; mais le mchant se

    rend odieux et tombe dans la confusion.

    La justice garde celui qui marche dans l'intgrit; mais la

    mchancet renversera celui qui s'gare.

    Tel fait le riche qui n'a rien du tout; et tel fait le pauvre qui

    a de grands biens.

    La richesse d'un homme est la ranon de sa vie; mais le

    pauvre n'coute pas les menaces.

    La lumire des justes rjouit; mais la lampe des mchants

    s'teint.

  • 44

    L'orgueil ne produit que des querelles; mais la sagesse est

    avec ceux qui prennent conseil.

    La richesse mal acquise diminue; mais celui qui amasse par

    son travail, la multiplie.

    L'esprance diffre rend le cur malade; mais le souhait

    accompli est un arbre de vie.

    Celui qui mprise la parole, se perd; mais celui qui respecte

    le commandement, celui-l est rcompens.

    L'enseignement du sage est une source de vie, pour d-

    tourner des piges de la mort.

    La vraie sagesse procure la faveur; mais la voie des perfides

    est rude.

    Tout homme avis agit avec discernement; mais l'insens

    tale sa folie.

    Le mchant messager tombera dans le mal; mais l'ambas-

    sadeur fidle apporte la gurison.

  • 45

    Pauvret et ignominie celui qui rejette l'instruction; mais

    celui qui profite de la rprimande, sera honor.

    Le dsir ralis est chose douce l'me; mais se dtourner

    du mal fait horreur aux insenss.

    Celui qui frquente les sages, devient sage; mais le compa-

    gnon des fous se perd.

    Le malheur poursuit les pcheurs; mais le bonheur est la

    rcompense des justes.

    L'homme de bien transmettra son hritage aux enfants de

    ses enfants; mais les richesses du pcheur sont rserves au

    juste.

    Le champ dfrich par le pauvre lui donne abondance de

    nourriture; mais il y a des hommes qui prissent faute

    d'quit.

    Celui qui pargne la verge hait son fils; mais celui qui

    l'aime le corrige de bonne heure.

  • 46

    Le juste mange et satisfait son apptit; mais le ventre des

    mchants prouve la disette.

    La femme sage btit sa maison; mais la folle la renverse de

    ses propres mains,

    Celui qui marche dans la droiture craint l'ternel; mais ce-

    lui dont les voies sont tortueuses le mprise.

    Dans la bouche du fou il y a une verge pour son orgueil;

    mais les lvres des sages les gardent.

    O il n'y a point de buf, la crche est vide; mais la force

    du taureau fait abonder le revenu.

    Le tmoin fidle ne ment pas; mais le faux tmoin profre

    des mensonges.

    Le moqueur cherche la sagesse et ne la trouve point; mais

    pour l'homme intelligent la connaissance est chose facile.

  • 47

    loigne-toi de l'insens; sur ses lvres tu ne trouverais pas

    la connaissance.

    La sagesse d'un homme avis est de prendre garde sa

    voie; mais la folie des insenss n'est que tromperie.

    Les fous se rient du pch; mais la bienveillance est parmi

    les hommes droits.

    Un cur connat sa propre amertume; et un tranger ne

    peut prendre part sa joie.

    La maison des mchants sera dtruite; mais la tente des

    hommes droits fleurira.

    Il y a telle voie qui semble droite l'homme, et dont l'issue

    conduit la mort.

    Mme en riant le cur est triste; et la joie finit par le cha-

    grin.

    Celui dont le cur s'gare sera rassasi de ses propres

    voies; mais l'homme de bien le sera de ce qui est en lui.

  • 48

    Un homme simple croit tout ce qu'on dit; mais l'homme

    avis considre ses pas.

    Le sage craint et se dtourne du mal; mais l'insens est ar-

    rogant et plein de scurit.

    L'homme emport agit follement; et l'homme plein de ma-

    lice est ha.

    Les sots ont en partage la folie; mais la couronne des

    hommes aviss, c'est la connaissance.

    Les mchants seront humilis devant les bons, et les impies

    seront aux portes du juste.

    Le pauvre est ha, mme de son compagnon; mais les amis

    du riche sont nombreux.

    Celui qui mprise son prochain, commet un pch; mais

    heureux celui qui a piti des affligs.

    Ceux qui machinent le mal, ne s'garent-ils pas ? Mais la

    bont et la vrit seront pour ceux qui font le bien.

  • 49

    En tout travail il y a du profit; mais les vains discours ne

    conduisent qu' la disette.

    La richesse est une couronne pour le sage; mais la folie des

    insenss est toujours folie.

    Le tmoin vridique dlivre les mes; mais celui qui profre

    des mensonges, n'est que tromperie.

    Il y a une ferme assurance dans la crainte de l'ternel; et il

    sera un asile pour les enfants de celui qui le craint.

    La crainte de l'ternel est une source de vie, pour viter les

    piges de la mort.

    Un peuple nombreux est la gloire du roi; mais le manque

    d'hommes est la ruine du prince.

    Celui qui est lent la colre est d'un grand sens; mais celui

    qui est prompt se courroucer a la folie en partage.

    Un cur tranquille est la vie du corps; mais l'envie est la

    carie des os.

  • 50

    Celui qui fait tort au pauvre, outrage Celui qui l'a fait; mais

    celui-l l'honore, qui a piti du ncessiteux.

    Dans son malheur, le mchant est renvers; mais le juste

    reste en assurance, mme dans la mort.

    La sagesse repose dans le cur de l'homme intelligent; elle

    est mme reconnue au milieu des insenss.

    La justice lve une nation; mais le pch est la honte des

    peuples.

    La faveur du roi est pour le serviteur prudent, et sa colre,

    pour celui qui lui fait honte.

    Une rponse douce apaise la fureur; mais une parole dure

    excite la colre.

    La langue des sages embellit la science; mais la bouche des

    insenss ne profre que folie.

  • 51

    Les yeux de l'ternel sont en tout lieu, observant les m-

    chants et les bons.

    Une langue qui apaise est un arbre de vie; mais une langue

    perverse brise l'esprit.

    Le fou mprise l'instruction de son pre; mais celui qui

    prend garde la rprimande devient prudent.

    il y a grande abondance dans la maison du juste; mais il y

    a du trouble dans le revenu du mchant.

    Les lvres des sages rpandent la connaissance; mais il n'en

    est pas ainsi du cur des insenss.

    Le sacrifice des mchants est en abomination l'ternel;

    mais la prire des hommes droits lui est agrable.

    La voie du mchant est en abomination l'ternel; mais il

    aime celui qui s'adonne la justice.

    Un chtiment svre attend celui qui quitte le droit che-

    min; celui qui hait d'tre repris, mourra.

  • 52

    Le Spulcre et l'Abme sont devant l'ternel combien plus

    les curs des enfants des hommes ?

    Le moqueur n'aime point qu'on le reprenne; il ne va point

    vers les sages.

    Le cur joyeux embellit le visage; mais quand le cur

    souffre, l'esprit est abattu.

    Un cur intelligent cherche la connaissance; mais la

    bouche des insenss se repat de folie.

    Tous les jours de l'afflig sont mauvais; mais le cur con-

    tent est un festin continuel.

    Peu, avec la crainte de l'ternel, vaut mieux qu'un grand

    trsor, avec lequel il y a du trouble.

    Mieux vaut un plat d'herbes et de l'amiti, qu'un buf en-

    graiss et de la haine.

    L'homme violent excite des disputes; mais celui qui est lent

    la colre apaise les querelles.

  • 53

    La voie du paresseux est comme une haie de ronces; mais le

    sentier des hommes droits est un chemin battu.

    L'enfant sage rjouit son pre; mais l'homme insens m-

    prise sa mre.

    La folie est une joie pour celui qui est dpourvu de sens,

    mais l'homme prudent suit le droit chemin.

    Les projets chouent o manquent les conseils; mais ils s'af-

    fermissent lorsqu'il y a beaucoup de conseillers.

    Il y a de la joie pour l'homme savoir rpondre; et qu'une

    parole dite propos est bonne !

    Pour l'homme prudent, le chemin de la vie mne en haut,

    et lui fait viter le Spulcre qui est en bas.

    L'ternel renverse la maison des orgueilleux; mais il affer-

    mit les bornes de la veuve.

    Les mauvaises penses sont en abomination l'ternel;

    mais les paroles bienveillantes sont pures ses yeux.

  • 54

    Celui qui est pre au gain trouble sa maison; mais celui qui

    hait les prsents vivra.

    Le cur du juste mdite ce qu'il doit rpondre; mais la

    bouche des mchants profre de mauvaises paroles.

    L'ternel est loin des mchants; mais il entend la prire des

    justes.

    L'clat du regard rjouit le cur, et une bonne nouvelle

    donne de la vigueur.

    L'oreille attentive la rprimande qui donne la vie, habite-

    ra parmi les sages.

    Celui qui rejette l'instruction mprise son me; mais celui

    qui coute la rprimande acquiert du sens.

    La crainte de l'ternel enseigne la sagesse, et l'humilit va

    devant la gloire.

  • 55

    Les projets du cur dpendent de l'homme; mais la r-

    ponse de la langue vient de l'ternel.

    Toutes les voies de l'homme lui semblent pures; mais c'est

    l'ternel qui pse les esprits.

    Remets tes affaires l'ternel, et tes desseins seront affer-

    mis.

    L'ternel a fait toutes choses pour leur fin, mme le m-

    chant pour le jour du malheur.

    Tout homme au cur hautain est en abomination l'ter-

    nel; certainement il ne demeurera point impuni.

    L'iniquit sera expie par la bont et la vrit; et par la

    crainte de l'ternel on se dtourne du mal.

    Quand l'ternel prend plaisir aux voies d'un homme, il r-

    concilie mme ses ennemis avec lui.

    Peu, avec justice, vaut mieux que de grands revenus sans

    quit.

  • 56

    Le cur de l'homme dlibre sur sa conduite; mais l'ternel

    dirige ses pas.

    Les lvres du roi prononcent des oracles; que sa bouche,

    quand il juge, ne soit pas inique.

    Le poids et la balance justes sont l'ternel, et toutes les

    pierres du sachet sont son uvre.

    Les rois ont horreur de faire le mal, car c'est la justice qui

    affermit le trne.

    Les rois prennent plaisir aux paroles justes, et ils aiment

    celui qui parle avec droiture.

    La fureur du roi est un messager de mort; mais l'homme

    sage l'apaise.

    La srnit du visage d'un roi donne la vie, et sa faveur est

    comme une nue qui porte la pluie du printemps.

  • 57

    Combien il vaut mieux acqurir la sagesse que l'or fin ! Et

    combien il est plus excellent d'acqurir la prudence que

    l'argent !

    Le chemin des hommes droits, c'est de se dtourner du

    mal; celui-l garde son me, qui surveille sa conduite.

    L'orgueil va devant l'crasement, et la fiert d'esprit devant

    la ruine.

    Il vaut mieux tre humble avec les affligs, que de partager

    le butin avec les orgueilleux.

    Celui qui est attentif la parole, trouve le bonheur, et celui

    qui se confie en l'ternel, est heureux.

    Celui qui a un cur sage est appel intelligent; et la dou-

    ceur des paroles augmente le savoir.

    La prudence est pour celui qui la possde une source de vie;

    mais le chtiment des fous, c'est leur folie.

  • 58

    Le cur du sage rend sa bouche prudente, et augmente le

    savoir sur ses lvres.

    Les paroles agrables sont un rayon de miel, une douceur

    l'me, et la sant au corps.

    Il y a telle voie qui semble droite l'homme, et dont l'issue

    conduit la mort.

    L'me de celui qui travaille, travaille pour lui, parce que sa

    bouche l'y contraint.

    L'homme mchant creuse une fosse de malheur, et il y a sur

    ses lvres comme un feu consumant.

    L'homme pervers sme des querelles, et le mdisant divise

    les meilleurs amis.

    L'homme violent entrane son compagnon, et le fait mar-

    cher dans une voie qui n'est pas bonne.

    Celui qui ferme les yeux pour mditer des desseins pervers,

    celui qui serre les lvres, a dj accompli le mal.

  • 59

    Les cheveux blancs sont une couronne d'honneur; c'est

    dans la voie de la justice qu'elle se trouve.

    Celui qui est lent la colre vaut mieux que l'homme vail-

    lant; et celui qui est matre de son cur vaut mieux que ce-

    lui qui prend des villes.

    On jette le sort dans le pan de la robe; mais toujours la d-

    cision vient de l'ternel.

    Un morceau de pain sec, avec la paix, vaut mieux qu'une

    maison pleine de viandes, avec des querelles.

    Le serviteur prudent dominera sur le fils qui fait honte, et il

    aura part l'hritage avec les frres.

    Le fourneau prouve l'argent, et le creuset l'or; et celui qui

    prouve les curs, c'est l'ternel.

    Le mchant est attentif la lvre injuste, et le menteur

    coute la langue pernicieuse.

  • 60

    Celui qui se moque du pauvre, outrage Celui qui l'a fait; et

    celui qui se rjouit d'un malheur ne demeurera point im-

    puni.

    Les enfants des enfants sont la couronne des vieillards; et

    les pres sont la gloire de leurs enfants.

    Un langage solennel ne convient point un sot; combien

    moins un langage menteur un prince.

    Un prsent est une pierre prcieuse pour qui le possde;

    partout o il s'adresse, il russit.

    Celui qui cherche l'amiti couvre les fautes; mais celui qui

    revient sur la chose divise les meilleurs amis.

    La rprhension produit plus d'effet sur l'homme intelli-

    gent, que cent coups sur l'insens.

    Le mchant ne cherche que rbellion; mais un messager

    cruel sera envoy contre lui.

  • 61

    Mieux vaut rencontrer une ourse qui a perdu ses petits,

    qu'un insens dans sa folie.

    Le malheur ne quittera point la maison de celui qui rend le

    mal pour le bien.

    Commencer une querelle, c'est ouvrir un passage l'eau;

    avant que la dispute s'chauffe, retire-toi.

    Celui qui dclare juste le mchant et celui qui condamne le

    juste, sont tous deux en abomination l'ternel.

    quoi sert l'argent dans la main d'un insens pour acheter

    la sagesse, puisqu'il manque de sens ?

    L'intime ami aime en tout temps; mais dans la dtresse il

    devient un frre.

    Celui-l est dpourvu de sens, qui frappe dans la main et

    qui se porte caution auprs de son prochain.

    Celui qui aime les querelles aime le pch; et celui qui lve

    trop sa porte, veut qu'elle croule.

  • 62

    Le cur pervers ne trouvera point le bonheur, et la langue

    double tombera dans le malheur.

    Celui qui a donn naissance un insens, en aura du cha-

    grin; et le pre d'un sot ne se rjouira point.

    Un cur joyeux est un bon remde; mais un esprit abattu

    dessche les os.

    Le mchant accepte le prsent offert en secret, pour d-

    tourner la voie de la justice.

    L'homme intelligent a devant lui la sagesse; mais les yeux

    de l'insens vont au bout de la terre.

    L'enfant insens fait le chagrin de son pre, et l'amertume

    de celle qui l'a enfant.

    Il n'est pas bon de condamner le juste l'amende, ni de

    frapper les hommes honntes pour avoir fait ce qui est

    droit.

  • 63

    L'homme retenu dans ses paroles a la vraie connaissance,

    et celui qui a l'esprit calme, est un homme de sens.

    Mme le fou, quand il se tait, passe pour sage, et celui qui

    ferme ses lvres est intelligent.

    Celui qui s'isole cherche ce qui lui plat; il s'emporte contre

    tout ce qui est raisonnable.

    Ce n'est pas l'intelligence que l'insens prend plaisir;

    mais plutt manifester ce qu'il a dans le cur.

    Quand vient le mchant, vient aussi le mpris; et avec

    l'ignominie vient l'opprobre.

    Les paroles de la bouche d'un homme sont des eaux pro-

    fondes; et la source de la sagesse est un ruisseau jaillissant.

    Il n'est pas bon d'avoir gard la personne du mchant,

    pour faire tort au juste dans le jugement.

  • 64

    Les lvres de l'insens amnent la querelle, et sa bouche

    appelle les coups.

    La bouche de l'insens est une ruine pour lui, et ses lvres

    sont un pige pour son me.

    Les paroles du mdisant sont comme des friandises; elles

    pntrent jusqu'au fond des entrailles.

    Celui qui se relche dans son ouvrage, est dj le frre du

    dissipateur.

    Le nom de l'ternel est une forte tour; le juste y court et y

    trouve une haute retraite.

    Les biens du riche sont sa ville forte; ils sont comme une

    haute muraille, dans son imagination.

    Avant la ruine, le cur de l'homme s'lve; mais l'humilit

    prcde la gloire.

    Celui qui rpond avant d'avoir entendu, fait une folie et

    s'attire la confusion.

  • 65

    L'esprit de l'homme le soutient dans la maladie; mais l'es-

    prit abattu, qui le relvera ?

    Le cur de l'homme intelligent acquiert la connaissance, et

    l'oreille des sages la recherche.

    Le prsent d'un homme lui fait faire place, et lui donne ac-

    cs auprs des grands.

    Celui qui plaide le premier a bon droit; mais l'autre partie

    vient et l'examine fond.

    Le sort met fin aux procs et dcide entre les puissants.

    Un frre ls dans son droit rsiste plus qu'une ville forte;

    et de tels diffrends sont comme les verrous d'un chteau.

    C'est du fruit de sa bouche qu'un homme rassasie son

    corps; il se rassasie du produit de ses lvres.

    La mort et la vie sont au pouvoir de la langue, et celui qui

    l'aime en mangera les fruits.

  • 66

    Celui qui a trouv une femme a trouv le bonheur; c'est une

    faveur qu'il a obtenue de l'ternel.

    Le pauvre parle en suppliant; et le riche rpond avec dure-

    t.

    Celui qui a beaucoup de compagnons les a pour son mal-

    heur; mais il est tel ami plus attach qu'un frre.

    Mieux vaut le pauvre qui marche dans son intgrit, que

    celui qui parle avec perversit et qui est insens.

    Vivre sans intelligence n'est pas bon, et celui qui prcipite

    ses pas, s'gare.

    La folie de l'homme le met sur une voie mauvaise; et c'est

    contre l'ternel que son cur s'indigne.

    La richesse amne beaucoup d'amis; mais le pauvre est d-

    laiss, mme de son compagnon.

  • 67

    Le faux tmoin ne demeurera point impuni, et celui qui

    profre des mensonges n'chappera point.

    L'homme gnreux a beaucoup de flatteurs, et chacun est

    ami de celui qui donne.

    Tous les frres du pauvre le hassent; combien plus ses

    compagnons se retireront-ils de lui ! Il les presse de ses pa-

    roles: ils ne sont plus l !

    Celui qui acquiert du sens, aime son me, et celui qui con-

    serve la prudence trouvera le bien.

    Le faux tmoin ne demeurera point impuni, et celui qui

    profre des mensonges prira.

    Il ne sied pas un insens de vivre dans les dlices: com-

    bien moins un esclave de dominer sur les princes !

    L'homme prudent retient sa colre; et c'est un honneur

    pour lui d'oublier l'offense.

  • 68

    L'indignation du roi est comme le rugissement d'un jeune

    lion, et sa faveur, comme la rose sur l'herbe.

    Un enfant insens est un grand malheur pour son pre; et

    les querelles d'une femme sont une gouttire continuelle.

    Une maison et des richesses sont un hritage des pres;

    mais une femme prudente est un don de l'ternel.

    La paresse plonge dans le sommeil, et l'me indolente aura

    faim.

    Celui qui garde le commandement garde son me; celui qui

    ne veille pas sur ses voies, mourra.

    Celui qui a piti du pauvre prte l'ternel, qui lui rendra

    son bienfait.

    Chtie ton enfant, tant qu'il y a espoir; mais ne t'emporte

    pas jusqu' le faire mourir.

    Celui dont la fureur est grande, en portera la peine; car si

    on l'en exempte, il faudra y revenir.

  • 69

    coute le conseil et reois l'instruction, afin que tu sois sage

    dans la suite de la vie.

    Il y a beaucoup de projets dans le cur de l'homme; mais

    c'est le dessein de l'ternel qui demeure.

    La bont de l'homme est son ornement; et le pauvre vaut

    mieux que le menteur.

    La crainte de l'ternel conduit la vie; on est rassasi et

    l'on passe la nuit sans tre atteint d'aucun mal.

    Le paresseux plonge la main dans le plat, et il ne la ramne

    pas mme sa bouche.

    Si tu frappes le moqueur, le simple deviendra avis; et si tu

    reprends un homme intelligent, il comprendra ce qu'il faut

    savoir.

    Il ruine son pre et fait fuir sa mre, le fils qui fait honte et

    dont on rougit.

  • 70

    Garde-toi, mon fils, d'couter l'instruction qui te dtourne-

    rait des paroles de la science.

    Le tmoin pervers se moque de la justice, et la bouche des

    mchants se repat d'iniquit.

    Les jugements sont prpars pour les moqueurs, et les

    coups pour le dos des insenss.

    Le vin est moqueur, la cervoise est tumultueuse, et qui-

    conque en fait excs n'est pas sage.

    La terreur qu'inspire le roi est comme le rugissement d'un

    jeune lion; celui qui l'irrite pche contre soi-mme.

    C'est une gloire pour l'homme de s'abstenir des disputes; il

    n'y a que le fou qui s'emporte.

    Le paresseux ne laboure point cause du mauvais temps;

    lors de la moisson il cherche, mais il n'a rien.

  • 71

    Le dessein dans le cur de l'homme est une eau profonde;

    l'homme intelligent y puisera.

    La plupart des hommes vantent leur propre bont; mais

    qui trouvera un homme fidle ?

    Le juste marche dans son intgrit; heureux ses enfants

    aprs lui !

    Le roi assis sur le trne de la justice dissipe tout mal par

    son regard.

    Qui peut dire: J'ai purifi mon cur; je suis net de mon p-

    ch ?

    Le double poids et la double mesure sont tous deux en

    abomination l'ternel.

    L'enfant fait dj connatre par ses actions si son uvre se-

    ra pure et droite.

    L'oreille qui entend et l'il qui voit, c'est l'ternel qui a fait

    l'un et l'autre.

  • 72

    N'aime point le sommeil, de peur que tu ne deviennes

    pauvre; ouvre tes yeux, et tu seras rassasi de pain.

    L'acheteur dit: Mauvais, mauvais; puis il s'en va et se vante.

    Il y a de l'or, et beaucoup de perles; mais les lvres intelli-

    gentes sont un vase prcieux.

    Quand quelqu'un aura cautionn un tranger, prends son

    vtement; exige de lui un gage, puisqu'il a rpondu pour

    des trangers.

    Le pain acquis par la tromperie est agrable l'homme;

    mais ensuite il aura la bouche remplie de gravier.

    Les projets s'affermissent par le conseil; fais donc la guerre

    avec prudence.

    Celui qui va mdisant rvle les secrets; vite donc celui qui

    aime ouvrir ses lvres.

    La lampe de celui qui maudit son pre ou sa mre, s'tein-

    dra dans les plus profondes tnbres.

  • 73

    L'hritage trop vite acquis l'origine, ne sera point bni

    la fin.

    Ne dis point: Je rendrai le mal; mais attends-toi l'ternel,

    et il te dlivrera.

    Le double poids est en abomination l'ternel, et la ba-

    lance fausse n'est pas chose bonne.

    C'est l'ternel qui dirige les pas de l'homme; comment

    donc l'homme comprendrait-il sa voie ?

    C'est un pige pour l'homme de prononcer lgrement une

    parole sacre, et de ne rflchir qu'aprs les vux pronon-

    cs.

    Le roi sage dissipe les mchants et fait tourner la roue sur

    eux.

    L'esprit de l'homme est une lampe de l'ternel; il sonde

    toutes les retraites caches du cur.

  • 74

    La bont et la vrit garderont le roi; il soutient son trne

    par la bont.

    La force des jeunes gens est leur gloire, et les cheveux

    blancs sont l'honneur des vieillards.

    Ce qui corrige le mchant, ce sont les blessures qui meur-

    trissent et les coups qui atteignent jusqu'au fond des en-

    trailles.

    Le cur du roi est dans la main de l'ternel comme une

    eau courante; il l'incline tout ce qu'il veut.

    Toutes les voies de l'homme lui semblent droites; mais

    l'ternel pse les curs.

    Faire ce qui est juste et droit, est plus agrable l'ternel

    que des sacrifices.

    Les regards hautains et le cur enfl, cette lampe des m-

    chants, n'est que pch.

  • 75

    Les projets de l'homme diligent produisent l'abondance;

    mais tout homme qui se hte trop tombe dans la disette.

    Des trsors acquis par une langue trompeuse sont une va-

    peur qui se dissipe; ils tendent la mort.

    La violence des mchants est leur ruine, parce qu'ils refu-

    sent de faire ce qui est droit.

    La voie du coupable est tortueuse; mais l'innocent agit avec

    droiture.

    Mieux vaut habiter au coin d'un toit, que partager la de-

    meure d'une femme querelleuse.

    L'me du mchant souhaite le mal; son prochain ne trouve

    point grce devant lui.

    Quand on punit le moqueur, le simple en devient sage, et

    quand on instruit le sage, il acquiert de la connaissance.

    Le Juste a l'il sur la maison du mchant; il prcipite les

    mchants dans le malheur.

  • 76

    Celui qui ferme son oreille au cri du misrable, criera aussi

    lui-mme et on ne lui rpondra point.

    Le don fait en secret apaise la colre, et le prsent gliss

    dans le sein calme la fureur la plus vhmente.

    Faire ce qui est droit est une joie pour le juste; mais c'est

    une ruine pour ceux qui pratiquent l'iniquit.

    L'homme qui s'gare loin du chemin de la prudence, aura

    sa demeure dans l'assemble des morts.

    Celui qui aime la joie sera indigent, et celui qui aime le vin

    et l'huile ne s'enrichira point.

    Le mchant sert de ranon pour le juste, et le trompeur

    pour les hommes droits.

    Mieux vaut habiter dans une terre dserte, qu'avec une

    femme querelleuse et chagrine.

    Il y a des trsors prcieux et de l'huile dans la demeure du

    sage; mais l'homme insens les engloutit.

  • 77

    Celui qui recherche la justice et la bont, trouvera la vie, la

    justice et la gloire.

    Le sage entre dans la ville des hommes forts, et il abat la

    force qui faisait leur assurance.

    Celui qui garde sa bouche et sa langue, garde son me de la

    dtresse.

    On appelle moqueur un insolent superbe, qui agit dans

    l'emportement de son arrogance.

    Les dsirs du paresseux le tuent, parce que ses mains refu-

    sent de travailler.

    Il ne fait que dsirer tout le jour; mais le juste donne sans

    pargner.

    Le sacrifice des mchants est une abomination; combien

    plus s'ils l'apportent dans un dessein criminel.

    Le tmoin menteur prira; mais l'homme qui coute pourra

    toujours parler.

  • 78

    L'homme mchant prend un air effront; mais l'homme

    droit affermit sa voie.

    Il n'y a ni sagesse, ni intelligence, ni conseil pour s'opposer

    l'ternel.

    Le cheval est quip pour le jour de la bataille; mais la vic-

    toire appartient l'ternel.

    La bonne rputation est prfrable de grandes richesses,

    et l'estime l'argent et l'or.

    Le riche et le pauvre se rencontrent; celui qui les a faits l'un

    et l'autre, c'est l'ternel.

    L'homme avis prvoit le mal et se met l'abri; mais les

    simples passent outre et en portent la peine.

    Le fruit de l'humilit et de la crainte de l'ternel, c'est la ri-

    chesse, la gloire et la vie.

  • 79

    il y a des pines, des piges dans la voie du pervers; celui

    qui garde son me s'en loignera.

    Instruis le jeune enfant selon la voie qu'il doit suivre; mme

    lorsqu'il sera devenu vieux, il ne s'en cartera point.

    Le riche domine sur les pauvres, et celui qui emprunte est

    le serviteur de l'homme qui prte.

    Celui qui sme l'injustice, moissonnera la vanit, et le bton

    de sa fureur sera bris.

    L'il compatissant sera bni, parce qu'il donne de son pain

    au pauvre.

    Chasse le moqueur, et la dispute s'en ira; la querelle et l'ou-

    trage cesseront.

    Celui qui aime la puret du cur et qui a de la grce dans

    ses discours, aura le roi pour ami.

    Les yeux de l'ternel protgent la sagesse; mais il confond

    les paroles du perfide.

  • 80

    Le paresseux dit: Le lion est l dehors; je serai tu dans la

    rue.

    La bouche des trangres est une fosse profonde; celui

    contre qui l'ternel est irrit, y tombera.

    La folie est attache au cur de l'enfant; mais la verge du

    chtiment l'loignera de lui.

    Celui qui opprime le pauvre l'enrichit; celui qui donne au

    riche, ne fait que le ruiner.

    Courts discours moraux sur divers sujets

    PRTE l'oreille, et coute les paroles des sages; applique ton

    cur ma science. Car il est bon que tu les gardes au de-

    dans de toi, et qu'elles restent prsentes sur tes lvres. Je

    t'ai instruit aujourd'hui toi-mme, afin que ta confiance

    soit en l'ternel. N'ai-je pas dj crit pour toi avec r-

  • 81

    flexion et discernement, pour t'enseigner des choses cer-

    taines, des paroles de vrit; afin que tu rpondes par des

    paroles vraies ceux qui t'envoient ?

    Ne dpouille point le pauvre, car il est pauvre, et n'opprime

    point l'afflig la porte. Car l'ternel dfendra leur cause

    et tera la vie de ceux qui les auront pills.

    Ne sois point le compagnon de l'homme colre, et ne va

    point avec l'homme violent; de peur que tu ne t'habitues

    suivre ses voies, et qu'elles ne soient un pige pour ton me.

    Ne sois point de ceux qui frappent dans la main, de ceux

    qui cautionnent pour les dettes. Si tu n'avais pas de quoi

    payer, pourquoi te ferais-tu prendre ton lit de dessous toi ?

    Ne dplace point la borne ancienne que tes pres ont pose.

    As-tu vu un homme habile dans son travail ? Il sera au ser-

    vice des rois, et non celui de gens obscurs.

  • 82

    Quand tu t'assieds pour manger avec un prince, considre

    avec attention qui est devant toi; mets plutt un couteau

    ta gorge, si ton apptit te domine. Ne dsire point ses

    friandises; car c'est une nourriture trompeuse.

    Ne te fatigue pas gagner des richesses; n'y applique pas

    ton esprit. Y jettes-tu les yeux ? Elles ne sont dj plus. Car

    elles se font des ailes, comme laigle qui s'envole vers les

    cieux.

    Ne mange pas le pain de l'envieux, et ne dsire point ses

    friandises. Car il fait son calcul en lui-mme. Il te dira

    bien: Mange et bois, mais son cur n'est point avec toi. Tu

    vomiras le morceau que tu auras mang, et tu auras perdu

    tes belles paroles.

    Ne parle point aux oreilles d'un insens; car il mprisera la

    prudence de tes discours.

  • 83

    Ne dplace point la borne ancienne, et n'entre point dans

    les champs des orphelins; car leur vengeur est puissant; il

    dfendra leur cause contre toi.

    Applique ton cur l'instruction, et tes oreilles aux paroles

    de la connaissance.

    N'pargne point la correction au jeune enfant; quand tu le

    frapperas de la verge, il n'en mourra point. En le frappant

    de la verge, tu dlivreras son me du Spulcre.

    Mon fils, si ton cur est sage, mon cur aussi se rjouira;

    et mes reins tressailliront de joie, quand tes lvres parleront

    avec droiture.

    Que ton cur ne porte point envie aux pcheurs; mais qu'il

    ait la crainte de l'ternel tous les jours. Car dans la suite

    ton attente ne sera point trompe.

    Toi, mon fils, coute et deviens sage, et dirige ton cur

    dans la bonne voie.

  • 84

    Ne sois point avec les buveurs de vin, avec ceux qui aiment

    la bonne chre. Car le buveur et le gourmand deviendront

    pauvres, et le dormeur sera vtu de haillons.

    coute ton pre, c'est lui qui t'a donn la vie; et ne mprise

    point ta mre, quand elle sera devenue vieille.

    Achte la vrit, et ne la vends point; achte la sagesse,

    l'instruction et la prudence.

    Le pre du juste a une grande joie; et celui qui a donn la

    vie un enfant sage, s'en rjouira.

    Que ton pre et ta mre se rjouissent, et que celle qui t'a

    enfant soit dans l'allgresse.

    Mon fils, donne-moi ton cur, et que tes yeux prennent

    plaisir mes voies. Car la femme dbauche est une fosse

    profonde, et l'trangre est un puits troit. Elle se tient en

    embuscade comme un brigand, et elle rend beaucoup

    d'hommes infidles.

  • 85

    Pour qui: Malheur sur moi ? Pour qui: Hlas ? Pour qui les

    querelles ? Pour qui la plainte ? Pour qui les blessures sans

    cause ? Pour qui les yeux rouges ? Pour ceux qui s'attar-

    dent auprs du vin, qui vont goter le vin mixtionn.

    Ne regarde point le vin, comme il est rouge, comme il brille

    dans la coupe et coule aisment. la fin, il mord comme

    un serpent, et pique comme un basilic.

    Tes yeux regarderont les femmes trangres, et ton cur

    parlera d'une manire drgle; et tu seras comme un

    homme couch au milieu de la mer, comme un homme

    couch au sommet d'un mt. On m'a battu, diras-tu, et je

    n'ai point de mal; on m'a frapp, et je ne l'ai point senti.

    Quand je me rveillerai, j'irai en chercher encore.

  • 86

    Ne porte point envie aux hommes mchants, et ne dsire

    pas tre avec eux. Car leur cur mdite la ruine, et leurs

    lvres profrent l'iniquit.

    C'est par la sagesse que la maison est btie, et c'est par l'in-

    telligence qu'elle est affermie. Et par la connaissance, les

    chambres sont remplies de tous les biens prcieux et

    agrables.

    L'homme sage est plein de force, et l'homme intelligent de-

    vient puissant. Car c'est avec des rgles de prudence qu'on

    fait la guerre, et le grand nombre des conseillers donne la

    victoire.

    La sagesse est trop leve pour un insens; il n'ouvre pas la

    bouche dans l'assemble. Celui qui mdite de faire le mal,

    on l'appelle un matre fourbe. Les projets de la folie sont

    un pch, et le moqueur est en abomination aux hommes.

  • 87

    Si tu perds courage au jour de la dtresse, ta force est pe-

    tite.

    Dlivre ceux qui sont trans la mort, et retiens ceux qui

    vont en chancelant au supplice. Si tu dis: Voici, nous n'en

    avons rien su ; celui qui pse les curs ne le discernera-t-il

    point ? Celui qui garde ton me ne le saura-t-il point ? Et

    ne rendra-t-il pas chacun selon son uvre ?

    Mon fils, mange le miel, car il est bon, et le rayon de miel

    est doux ton palais. Telle sera pour ton me la connais-

    sance de la sagesse; dans la suite, quand tu l'auras trouve,

    ton attente ne sera point trompe.

    Mchant, ne tends pas d'embches contre la demeure du

    juste, et ne dvaste pas son habitation. Car le juste tombe-

    ra sept fois, et il se relvera; mais les mchants seront pr-

    cipits dans le malheur.

  • 88

    Quand ton ennemi tombe, ne t'en rjouis point; et quand il

    est renvers, que ton cur ne s'en gaie point; de peur que

    l'ternel ne le voie, et que cela ne lui dplaise, et qu'il ne d-

    tourne de lui sa colre.

    Ne t'irrite point cause de ceux qui font le mal; ne porte

    point envie aux mchants; car il n'y a point d'avenir pour

    celui qui fait le mal, et la lampe des mchants s'teint.

    Mon fils, crains l'ternel et le roi, et ne t'associe point avec

    les hommes remuants. Car leur ruine surviendra tout d'un

    coup, et qui sait le malheur qui arrivera aux uns et aux

    autres ?

    Voici encore ce qui vient des sages: Il n'est pas bon d'avoir

    gard l'apparence des personnes dans le jugement. Celui

    qui dit au mchant: Tu es juste ! les peuples le maudiront,

    et les nations le dtesteront. Mais ceux qui le reprennent

  • 89

    s'en trouveront bien; sur eux viendront la bndiction et le

    bonheur.

    Celui qui fait une rponse juste quelqu'un, lui donne un

    baiser sur les lvres.

    Rgle ton ouvrage au dehors, et mets tes champs en bon

    tat, et puis tu btiras ta maison.

    Ne sois pas tmoin contre ton prochain sans motif: vou-

    drais-tu tromper par tes paroles ? Ne dis point: Je lui ferai

    comme il m'a fait; je rendrai cet homme selon son uvre.

    J'ai pass prs du champ d'un paresseux, et prs de la

    vigne d'un homme dpourvu de sens; et voici, les chardons

    y croissaient partout; les ronces en couvraient la surface, et

    son mur de pierre s'tait croul. Quand je vis cela j'y ap-

    pliquai mon esprit; je le regardai, et j'en tirai instruction.

  • 90

    Un peu dormir, un peu sommeiller, un peu croiser les

    mains pour rester couch, et ta pauvret viendra comme

    un rdeur, et ta disette comme un homme arm.

    Autres proverbes de Salomon, recueillis du temps d'zchias

    VOICI encore des proverbes de Salomon, copis par les

    gens d'zchias, roi de Juda.

    La gloire de Dieu est de cacher les choses; mais la gloire des

    rois est de les sonder. On ne peut sonder ni la hauteur des

    cieux, ni la profondeur de la terre, ni le cur des rois.

    te de l'argent les scories, et il en sort un vase pour le fon-

    deur.

    te le mchant qui est devant le roi, et son trne sera af-

    fermi par la justice.

  • 91

    Ne fais point le magnifique devant le roi, et ne te place

    point parmi les grands. Car il vaut mieux qu'on te dise:

    Monte ici, que si l'on t'abaissait devant le prince que tes

    yeux voient.

    Ne te hte pas de sortir pour plaider, de peur qu' la fin tu

    ne saches que faire, quand ton prochain t'aura rendu con-

    fus.

    Plaide ta cause contre ton prochain; mais ne rvle point le

    secret d'un autre; de peur qu'en l'apprenant, il ne te le re-

    proche, et que ta mauvaise rputation ne s'efface point.

    Une parole dite propos est comme des pommes d'or dans

    des coupes d'argent. La rprimande d'un sage pour une

    oreille attentive, est un anneau d'or, un joyau d'or fin.

    L'ambassadeur fidle est pour ceux qui l'envoient, comme

    la fracheur de la neige en un jour de moisson, et il restaure

    l'me de son matre.

  • 92

    Celui qui se vante faussement de sa libralit, est comme les

    nues et le vent sans pluie.

    Le prince est flchi par la patience, et la langue douce brise

    les os.

    Si tu trouves du miel, n'en mange qu'autant qu'il t'en faut;

    de peur qu'en en prenant avec excs, tu ne le rejettes.

    Mets rarement le pied dans la maison de ton prochain, de

    peur qu'il ne soit rassasi de toi et qu'il ne te hasse.

    L'homme qui porte un faux tmoignage contre son pro-

    chain, est un marteau, une pe et une flche aigu.

    La confiance en un perfide au jour de la dtresse, est une

    dent qui se brise, et un pied qui glisse.

    Celui qui chante des chansons un cur afflig, est comme

    celui qui te son vtement par un temps froid, et comme du

    vinaigre rpandu sur du nitre.

  • 93

    Si ton ennemi a faim donne-lui du pain manger; et s'il a

    soif donne-lui de l'eau boire. Car ce sont des charbons

    ardents que tu amasseras sur sa tte, et l'ternel te le ren-

    dra.

    Le vent du nord produit la pluie, et la langue qui mdit en

    secret, produit le visage irrit.

    Mieux vaut habiter au coin d'un toit, que partager la de-

    meure d'une femme querelleuse.

    De bonnes nouvelles apportes d'un pays loign, sont

    comme de l'eau frache pour une personne altre.

    Le juste qui chancelle devant le mchant, est comme une

    fontaine trouble et une source gte.

    Il n'est pas bon de manger trop de miel, et sonder les

    choses difficiles est un lourd travail.

    L'homme qui n'est pas matre de lui-mme, est comme une

    ville o il y a brche et dont la muraille est renverse.

  • 94

    Comme la neige ne convient pas en t, ni la pluie pendant

    la moisson, ainsi la gloire ne convient point un insens.

    Comme l'oiseau s'enfuit, comme l'hirondelle s'envole, ainsi

    la maldiction non mrite n'atteint pas.

    Le fouet est pour le cheval, le mors pour l'ne, et la verge

    pour le dos des insenss.

    Ne rponds pas l'insens selon sa folie, de peur que tu ne

    lui ressembles toi-mme. Rponds l'insens selon sa folie,

    de peur qu'il ne s'imagine tre sage.

    Celui qui envoie des messages par le moyen d'un insens, se

    coupe les pieds et s'abreuve de peines.

    Les jambes de l'impotent sont sans force; ainsi est une sen-

    tence dans la bouche des insenss.

    Faire honneur un insens, c'est mettre une pierre pr-

    cieuse dans un tas de pierres.

  • 95

    Une sentence dans la bouche des insenss est comme une

    pine dans la main d'un homme ivre. Celui qui prend son

    service les insenss et les passants, est comme un archer qui

    blesse tout le monde. Comme le chien retourne ce qu'il a

    vomi, ainsi l'insens revient sa folie. As-tu vu un homme

    qui croit tre sage ? Il y a plus esprer d'un insens que

    de lui.

    Le paresseux dit: Il y a un grand lion dans le chemin; le

    lion est dans les rues. Comme la porte tourne sur ses

    gonds, le paresseux se tourne sur son lit. Le paresseux

    plonge la main dans le plat, et il trouve pnible de la rame-

    ner sa bouche. Le paresseux se croit plus sage que sept

    hommes qui rpondent avec bon sens.

    Le passant qui se met en colre pour une querelle qui ne le

    concerne point, est comme celui qui saisit un chien par les

    oreilles.

  • 96

    Comme un furieux lanant des tisons, des flches et la

    mort, tel est l'homme qui trompe son prochain, et qui dit:

    N'tait-ce pas pour jouer ?

    Le feu s'teint faute de bois; ainsi quand il n'y a plus de

    rapporteurs, les querelles s'apaisent. Le charbon sert faire

    de la braise, et le bois du feu; et l'homme querelleur excite

    la dispute.

    Les paroles du mdisant sont comme des friandises; elles

    pntrent jusqu'au fond des entrailles.

    Des paroles ardentes et un cur mauvais, sont comme de

    l'cume d'argent appliqu, sur un pot de terre.

    Celui qui hait, parle avec dissimulation; et au dedans de lui

    il cache la fraude. Quand il parlera d'une voix gracieuse, ne

    le crois point; car il y a sept abominations dans son cur.

    S'il cache sa haine sous des apparences trompeuses, sa m-

    chancet se dcouvrira dans l'assemble.

  • 97

    Celui qui creuse une fosse y tombera, et la pierre reviendra

    sur celui qui la roule. La langue trompeuse hait ceux qu'elle

    a abattus, et la bouche flatteuse fait tomber.

    Ne te vante point du lendemain; car tu ne sais pas ce que ce

    jour enfantera.

    Qu'un autre te loue, et non ta propre bouche; que ce soit un

    tranger, et non tes lvres.

    La pierre est pesante, et le sable est lourd; mais l'irritation

    d'un fou est plus pesante que l'un et l'autre.

    La fureur est cruelle; et la colre est comme un torrent;

    mais qui pourra subsister devant la jalousie ?

    Une rprimande ouverte vaut mieux qu'une amiti cache.

    Les blessures faites par un ami viennent de sa fidlit; mais

    celui qui hait prodigue les baisers.

  • 98

    Celui qui est rassasi foule aux pieds les rayons de miel;

    mais celui qui a faim trouve doux mme ce qui est amer.

    Comme un oiseau qui fuit loin de son nid, tel est l'homme

    qui fuit loin de sa demeure.

    L'huile et le parfum rjouissent le cur; telle est la douceur

    d'un ami dont le conseil vient du cur.

    Ne quitte point ton ami, ni l'ami de ton pre, et ne va point

    dans la maison de ton frre au jour de ta dtresse; un voi-

    sin qui est prs, vaut mieux qu'un frre qui est loin.

    Mon fils, sois sage et rjouis mon cur, et je pourrai r-

    pondre celui qui m'outragera.

    L'homme avis prvoit le mal et se met l'abri; mais les

    simples passent outre et en portent la peine.

    Quand quelqu'un aura cautionn un tranger, prends son

    vtement; exige de lui un gage, puisqu'il a rpondu pour

    des trangers.

  • 99

    Celui qui bnit son ami haute voix, de bon matin, sera

    considr comme s'il le maudissait.

    Une gouttire continuelle en un jour de grande pluie, et

    une femme querelleuse, c'est tout un. Qui veut la retenir

    veut arrter le vent et saisir de l'huile avec sa main droite.

    Le fer aiguise le fer, ainsi un homme en aiguise un autre.

    Celui qui garde le figuier, mangera de son fruit; ainsi celui

    qui veille sur son matre sera honor.

    Comme dans l'eau le visage rpond au visage, ainsi le cur

    d'un homme rpond celui d'un autre homme.

    Le Spulcre et l'Abme ne sont jamais rassasis, et les yeux

    de l'homme sont insatiables.

    Le fourneau prouve l'argent et le creuset, l'or; et l'homme

    est jug d'aprs sa renomme.

    Quand tu pilerais le fou dans un mortier, parmi du grain,

    avec un pilon, sa folie ne le quitterait pas.

  • 100

    Applique-toi connatre l'tat de tes brebis; donne tes

    soins tes troupeaux. Car les richesses ne durent pas tou-

    jours, et la couronne ne demeure pas d'ge en ge. Le foin

    est rcolt, et la verdure apparat, et les herbes des mon-

    tagnes sont recueillies. Les agneaux te fourniront le vte-

    ment, et les boucs le prix d'un champ. Le lait des chvres

    suffira pour ta nourriture, pour la nourriture de ta maison

    et pour l'entretien de tes servantes.

    Le mchant fuit sans qu'on le poursuive; mais le juste a de

    l'assurance comme un jeune lion.

    Quand un pays est en rvolte, les chefs sont nombreux;

    mais avec un homme intelligent et expriment, l'ordre est

    affermi.

    Un homme pauvre et qui opprime les petits, est une pluie

    qui ravage et fait manquer le pain.

  • 101

    Ceux qui abandonnent la loi louent les mchants; mais

    ceux qui observent la loi leur font la guerre.

    Les gens adonns au mal ne comprennent point ce qui est

    juste; mais ceux qui cherchent l'ternel comprennent tout.

    Mieux vaut le pauvre qui marche dans son intgrit, que

    celui dont les voies sont tortueuses et qui est riche.

    Celui qui garde la loi est un fils intelligent; mais celui qui

    frquente les dissipateurs fait honte son pre.

    Celui qui augmente son bien par intrt et par usure,

    l'amasse pour celui qui aura piti des petits.

    Si quelqu'un dtourne l'oreille pour ne point couter la loi,

    sa prire mme est une abomination.

    Celui qui fait garer les hommes droits dans un mauvais

    chemin, tombera lui-mme dans la fosse qu'il a faite; mais

    les hommes intgres hriteront le bonheur.

  • 102

    L'homme riche pense tre sage; mais le pauvre qui est intel-

    ligent le sondera.

    Quand les justes triomphent, c'est une grande gloire; mais

    quand les mchants s'lvent, chacun se cache.

    Celui qui cache ses transgressions, ne prosprera point;

    mais celui qui les confesse et qui les abandonne, obtiendra

    misricorde.

    Heureux l'homme qui est continuellement dans la crainte;

    mais celui qui endurcit son cur tombera dans le malheur.

    Un mchant qui domine sur un peuple pauvre est un lion

    rugissant et un ours affam.

    Le prince qui manque d'intelligence commet beaucoup

    d'exactions; mais celui qui hait le gain dshonnte prolon-

    gera ses jours.

    L'homme qui est sous le poids d'un meurtre fuira jusqu' la

    tombe: que personne ne le retienne !

  • 103

    Celui qui marche dans l'intgrit sera sauv; mais le per-

    vers qui suit deux voies, tombera dans l'une d'elles.

    Celui qui cultive sa terre sera rassasi de pain; mais celui

    qui court aprs les fainants sera rassasi de misre.

    L'homme loyal est riche en bndictions; mais celui qui se

    hte de s'enrichir ne demeurera point impuni.

    Il n'est pas bon d'avoir gard l'apparence des personnes;

    car pour un morceau de pain un homme fait le mal.

    L'homme envieux se prcipite vers la richesse, et il ne sait

    pas que la disette l'atteindra.

    Celui qui reprend quelqu'un, finira par tre prfr celui

    dont la langue est flatteuse.

    Celui qui vole son pre ou sa mre, et qui dit: ce n'est pas

    un crime, est le compagnon du malfaiteur.

    Celui qui a le cur enfl excite les querelles; mais celui qui

    se confie en l'ternel sera rassasi.

  • 104

    Celui qui se confie en son propre cur, est un insens; mais

    celui qui marche dans la sagesse, sera dlivr.

    Celui qui donne au pauvre n'aura point de disette; mais ce-

    lui qui en dtourne ses yeux aura des maldictions en

    grand nombre.

    Quand les mchants s'lvent, chacun se cache; mais

    quand ils prissent, les justes se multiplient.

    L'homme qui, tant repris, roidit son cou, sera bris subi-

    tement et sans remde.

    Quand les justes sont nombreux, le peuple se rjouit; mais

    quand le mchant domine, le peuple gmit.

    L'homme qui aime la sagesse rjouit son pre; mais celui

    qui frquente les femmes dbauches dissipe ses richesses.

    Un roi affermit le pays par la justice; mais celui qui aime

    les prsents le ruine.

  • 105

    L'homme qui flatte son prochain, tend un filet devant ses

    pas.

    Il y a un pige dans le crime du mchant; mais le juste

    pousse des cris d'allgresse et se rjouit.

    Le juste prend connaissance de la cause des petits; mais le

    mchant ne sait pas s'en enqurir.

    Les hommes moqueurs soufflent le feu dans la ville; mais

    les sages calment la colre.

    Si un homme sage a une contestation avec un fou, qu'il se

    fche ou qu'il rie, il n'aura point de repos.

    Les hommes sanguinaires hassent l'homme intgre; mais

    les hommes droits protgent sa vie.

    L'insens rpand au dehors tout ce qu'il a dans l'esprit;

    mais le sage le matrise et le retient.

    Quand un prince prte l'oreille la parole de mensonge, il

    n'a pour serviteurs que des mchants.

  • 106

    Le pauvre et l'oppresseur se rencontrent; c'est l'ternel qui

    claire les yeux de l'un et de l'autre.

    Le trne du roi qui juge les petits selon la vrit, sera affer-

    mi jamais.

    La verge et la rprhension donnent la sagesse; mais l'en-

    fant livr lui-mme fait honte sa mre.

    Quand les mchants sont nombreux, le crime se multiplie;

    mais les justes verront leur ruine.

    Corrige ton enfant, et il te donnera du repos et fera la joie

    de ton me.

    Quand il est priv de rvlation, le peuple est sans frein;

    mais heureux est celui qui garde la loi !

    Ce n'est pas par des paroles qu'un esclave est corrig; Car il

    comprend bien, mais n'obit pas.

    As-tu vu un homme tourdi dans ses paroles ? Il y a plus

    esprer d'un insens que de lui.

  • 107

    Le serviteur trait dlicatement ds la jeunesse, finira par

    tre le fils de la maison.

    L'homme colre excite les querelles, et l'homme emport

    commet bien des fautes.

    L'orgueil de l'homme l'aba