8
a loi du 11 février 2005 a profondément modifié les conditions d'accueil et de scolarisation des jeunes handicapés en faisant évoluer la loi du 30 juin 1975. Elle affirme en effet l'obligation de scolarisation en milieu ordinaire pour tous les jeunes et la mise en place, pour chacun, d'un projet personnalisé de scolarisation qui sera suivi par un enseignant référent. C'est dans le cadre de ce projet personnalisé que le jeune peut éventuellement, en fonction de sa situation, recevoir sa formation au sein de dispositifs adaptés, classes d'intégration scolaire à l'école ou unité pédagogique d'intégration au collège et au lycée. De plus, la loi instaure dans chaque département un véritable partenariat entre la Maison Départementale des Personnes Handicapées placée sous la responsabilité du Conseil Général et le monde de l'éducation. Ces dernières années des avancées significatives ont été réalisées pour la scolarisation des jeunes handicapés dans notre académie : ouverture depuis 2002 de 26 unités pédagogiques d'intégration mise en place des accompagnateurs pour les jeunes handicapés (accompagnement collectif ou individuel) mise en place des enseignants référents à la rentrée 2006. Le projet académique « objectif 2010 » en sa première ambition propose de « mettre en place les conditions pour la réussite de tous les élèves » et notamment de « renforcer la politique d'accueil des élèves atteints de handicap ». Ce « Dialogues » présente les différents dispositifs existant dans l'académie et des témoignages sur l'application des dispositions de la loi de 2005. C'est l'occasion de rendre hommage à l'engagement de tous les acteurs de cette mise en œuvre. Il s'agit bien ici de permettre à chaque jeune de trouver le chemin de sa réussite et celui de l'insertion citoyenne. William MAROIS Recteur de l’académie de Bordeaux Chancelier des universités d’Aquitaine n°14 Le journal de l’académie de Bordeaux Octobre 2006 Année scolaire 2006 L Dossier thématique : La scolarisation des élèves handicapés Directeur de la publication William MAROIS, recteur de l’académie de Bordeaux, chancelier des universités d’Aquitaine Comité de rédaction Claire BOLZER, Colette DELMAS, Philippe DEL MEDICO, Sylvie LOISEAU, Christian LASCAUX, Sandra PIPERNO, Hélène ROIDOR, Thierry SAMZUN, Jacques STENUIT Conception Service communication, Rectorat de Bordeaux Coordination Philippe DEL MEDICO Maquette bat graphique Impression Imprim’art Crédit photos Rectorat de Bordeaux Numéro ISSN et dépôt légal 1634-5274 Sommaire 2 2 3 PREMIER DEGRÉ Adaptation et Intégration Scolaire L'accueil des personnes handicapées à l'École 3 3 CLasses d'Intégration Scolaire (CLIS) Enseigner en CLIS : avant et après la loi du 11 FEVRIER 2005 4-5-6-7 SECOND DEGRÉ 4 Unité Pédagogique d’Intégration (UPI) 5 Enseigner en UPI : le témoignage de Clara BARBOZA 5 L'aménagement des examens et concours 6 Vanessa, une intégration scolaire réussie 6 Le Projet Personnalisé de Scolarisation 7 Interview de Liliane SANTOS, enseignante référent des Landes 7 L'éducation physique et sportive, vecteur d'intégration pour les élèves handicapés 7-8 7-8 MDPH Placer la personne handicapée au cœur de son projet de vie

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a loi du 11 février 2005 a profondément modifié les conditions d'accueil et de scolarisation des jeunes handicapés en faisant évoluer la loi du 30 juin 1975. Elle affirme en effet l'obligation de scolarisation en milieu ordinaire pour tous lesjeunes et la mise en place, pour chacun, d'un projet personnalisé de scolarisation

qui sera suivi par un enseignant référent.

C'est dans le cadre de ce projet personnalisé que le jeune peut éventuellement, en fonctionde sa situation, recevoir sa formation au sein de dispositifs adaptés, classes d'intégrationscolaire à l'école ou unité pédagogique d'intégration au collège et au lycée.

De plus, la loi instaure dans chaque département un véritable partenariat entre la MaisonDépartementale des Personnes Handicapées placée sous la responsabilité du ConseilGénéral et le monde de l'éducation.

Ces dernières années des avancées significatives ont été réalisées pour la scolarisation desjeunes handicapés dans notre académie :

• ouverture depuis 2002 de 26 unités pédagogiques d'intégration• mise en place des accompagnateurs pour les jeunes handicapés (accompagnement

collectif ou individuel)• mise en place des enseignants référents à la rentrée 2006.

Le projet académique « objectif 2010 » en sa première ambition propose de « mettre enplace les conditions pour la réussite de tous les élèves » et notamment de « renforcer lapolitique d'accueil des élèves atteints de handicap ».

Ce « Dialogues » présente les différents dispositifs existant dans l'académie et des témoignages sur l'application des dispositions de la loi de 2005.

C'est l'occasion de rendre hommage à l'engagement de tous les acteurs de cette mise enœuvre. Il s'agit bien ici de permettre à chaque jeune de trouver le chemin de sa réussite etcelui de l'insertion citoyenne.

William MAROISRecteur de l’académie de Bordeaux

Chancelier des universités d’Aquitaine

n°14Le journal de l’académie de Bordeaux Octobre 2006

Année scolaire 2006

L

Dossier thématique : La scolarisation des élèves handicapés

Directeur de la publication William MAROIS,recteur de l’académie de Bordeaux,chancelier des universités d’AquitaineComité de rédaction Claire BOLZER,Colette DELMAS, Philippe DEL MEDICO,Sylvie LOISEAU, Christian LASCAUX, Sandra PIPERNO, Hélène ROIDOR,Thierry SAMZUN, Jacques STENUITConception Service communication,Rectorat de BordeauxCoordination Philippe DEL MEDICOMaquette bat graphiqueImpression Imprim’artCrédit photos Rectorat de BordeauxNuméro ISSN et dépôt légal 1634-5274

Sommaire

2

2

3

PREMIER DEGRÉ

Adaptation et IntégrationScolaire

• L'accueil des personnes handicapées à l'École

3

3

• CLasses d'Intégration Scolaire(CLIS)

• Enseigner en CLIS : avant etaprès la loi du 11 FEVRIER 2005

4-5-6-7SECOND DEGRÉ

4• Unité Pédagogique

d’Intégration (UPI)

5• Enseigner en UPI : le témoignage

de Clara BARBOZA

5• L'aménagement des examens

et concours

6• Vanessa, une intégration

scolaire réussie

6• Le Projet Personnalisé de

Scolarisation

7

• Interview de Liliane SANTOS,enseignante référent desLandes

7

• L'éducation physique et sportive,vecteur d'intégration pour lesélèves handicapés

7-8

7-8MDPHPlacer la personne handicapéeau cœur de son projet de vie

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2

Ce que la loi du 11 février 2005 dit

Le droit à l'inscriptionL'enfant ou l'adolescent présentant unhandicap ou un trouble invalidant de lasanté est inscrit dans l'école ou dansl'établissement d'enseignement le plusproche de son domicile, lequel constituealors son établissement de référence.

Dans le cadre de son projet personnalisé,le jeune peut recevoir sa formation ausein de dispositifs adaptés (CLIS, UPI,SEGPA ou EREA).

L'accessibilité des locauxL'application effective du principe del'obligation scolaire dépend notammentde l'accessibilité des locaux scolaires quirelèvent de la compétence des collecti-vités territoriales ou des établissementsd'enseignement supérieur.

Pour l'évaluation des compétencesPour assurer un parcours de formationadapté à chaque enfant ou adolescenthandicapé, une évaluation de ses compé-tences et de ses besoins est effectuéepar l'équipe pluridisciplinaire de lamaison départementale des personneshandicapées (voir encadré). En fonction de ce parcours, sera éla-

boré le Projet Personnalisé deScolarisation (voir p 3).

La mise en place des équipesde suivi et de l'enseignantréférentPour assurer le suivi et lamise en œuvre du PPS, uneéquipe de suivi de la scola-risation de l'élève handicapéest constituée, comprenantnotamment les enseignants

chargés de l'enfant et plus particu-lièrement l'enseignant référent(voir encadré) désigné parl'Inspecteur d'Académie auprèsde chaque élève handicapé.

L'aménagement des examens etdes concoursLe décret n° 2005-1617 du 21décembre 2005 prévoit, notam-ment, que les candidats peuvent

bénéficier, sous certaines conditions,de dispositions telles que la conservationdes notes quelles qu'elles soient.L'ensemble des mesures préciséesdans ce décret s'appliquent dès la rentréescolaire 2006-2007 (détail des principalesmesures page 5).

1. Loi du 15 avril 1909Mise en place d'un dispositif d'éducation spécialiséequi conduit à la création de classes et écoles autonomesdites "de perfectionnement".

2. Les années 60Développement de la politique d'adaptation

3. Les années 70Les débuts de l'intégration scolaireLa loi d'orientation du 30 juin 1975 en faveur des per-sonnes handicapées affirme pour la première fois ledevoir de la nation envers les personnes handicapées.L'éducation de tous les enfants et adolescents "susceptiblesd'être admis à l’école malgré leur handicap" doit se situer"de préférence" dans les classes ordinaires.

4. Année 1999Le Plan HandiscolDésormais, la tendance est d'éviter, dans la mesure dupossible, l'orientation d'un enfant vers un lieu spécialisé. Ils’agit de favoriser l'intégration en milieu ordinaire et delimiter en durée l'accueil dans un établissement spécialisé.

5. Loi du 11 février 2005La loi pour l'égalité des droits et des chances, la participationet la citoyenneté des personnes handicapées.L'accessibilité des personnes handicapées à l'école constituel'un des axes centraux de cette loi qui révise notammentle principe d'obligation éducative de la loi de 1975 pour enfaire une obligation de scolarisation en milieu ordinaire.

Philippe DEL MEDICODirecteur Adjoint du cabinet - Rectorat de Bordeaux

Adaptation et Intégration ScolairesDes structures spécialisées à la scolarisation en milieu ordinaire : 5 grandes dates à retenir pour l’accueil des élèves handicapés à l’école

L'ENSEIGNANT REFERENTIl est affecté dans l'une des écoles ou l'un des établissements scolaires de son secteur d'interventionet placé sous l'autorité d'un ou plusieurs inspecteursayant reçu une formation spécifique pour la scolarisation des élèves handicapés. Cet enseignantest chargé de réunir l'Equipe de Suivi de laScolarisation pour chacun des élèves handicapésdont il est le référent. Il favorise la continuité etla cohérence de la mise en œuvre du ProjetPersonnalisé de Scolarisation. Il contribue sur sonsecteur d'intervention à l'accueil et à l'informationde l'élève ou de ses parents lors de son inscription.Il organise des réunions des équipes de suivi de lascolarisation et transmet les bilans réalisés à l'élève majeur, à ses parents ou à son représentantlégal ainsi qu'à l'équipe pluridisciplinaire.

Philippe DEL MEDICO,Directeur Adjoint du cabinet - Rectorat de Bordeaux

Source : supplément n° 2470 des “Actualités socialeshebdomadaires” du 22/09/2006

L'EQUIPE PLURIDISCIPLINAIREElle réunit des professionnels ayant des compétencesmédicales, paramédicales dans le domaine de lapsychologie, du travail social, de la formation scolaireet universitaire, de l'emploi et de la formation professionnelle. Sa composition doit permettrel'évaluation des besoins de compensation duhandicap. Elle peut varier en fonction des particularitésde la situation de la personne handicapée.

L'accueil des personnes handicapées à l'École

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3Premier degré

Les CLIS ont pour mission d'accueillir defaçon différenciée dans certaines écoles élé-

mentaires ou, exceptionnellement, maternelles,des élèves en situation de handicaps afin de

leur permettre de suivre totalement ou partielle-ment un cursus scolaire ordinaire.Avec les UPI (Unité Pédagogique d'Intégration), elles constituentune pièce maîtresse du dispositif d'intégration scolaire mis enplace par l'Éducation nationale.Les maîtres chargés de CLIS sont titulaires du certificatd'aptitude aux actions pédagogiques spécialisées d'adaptationet d'intégration scolaires (CAPSAIS).La CLIS apparaît ainsi comme une structure intermédiaire

entre l'établissement spécialisé et la classe ordinaire. La CLISest une structure d'intégration collective. C'est une classe del'école et sonprojet intégratifest inscrit dansle projet d'école.La CLIS consti-tue dans l'écoleun disposit i fd'intégration,non une classefermée sur elle-même.

CLasses d'Intégration Scolaire (CLIS)

Témoignage de Martine DONNÉ, enseignante à l'école Jean Rostand de Nérac. Enseignante depuis plus de 30 ans. Spécialisée en Clis depuis 4 ans.

A quelles réalités avez-vous dû faire face à votre arrivée en CLIS ?Lorsque j'ai choisi d'enseigner dans une CLIS1, il m'a été difficile d'évaluer les objectifs à atteindrepour faciliter la scolarisation d'enfants atteints « de troubles graves de la fonction cognitive ». Aprèsune période de tâtonnements, je me suis fixées comme priorités :

1) d'aider ses élèves à vivre dans le respect des règles de vie d'une école et ainsi de mener une vie sociale riche ense créant un réseau de camarades extérieurs à cette classe. Pour parvenir à cet objectif social, j'ai dû mettre en place des moments de vie partagée avec les autres élèves. Il s'agissaitdonc de restaurer l'estime de soi, d'inscrire ces élèves dans les projets d'autres classes, de sensibiliser l'enseignant d'accueilà une évaluation des objectifs visés. Il fallait aussi les aider à intégrer les contraintes d'une vie sociale dans le respectde l'autre et de soi (apprentissage régulier au sein de débats dans la classe). Progressivement, tous les élèves de la CLIS ont été intégrés durant 1h30 par jour.

2) de construire leurs apprentissages dans les meilleures conditions.Là encore pour parvenir à cet objectif primordial, l'intégration dont je viens de parler a été le moyen mis en place. Auretour en classe, chaque jour, un temps appelé : « RETOUR D'INTEGRATION », permettait à chaque élève de prend-re la parole, pour construire sa pensée, pour faire le point, en explicitant les sujets d'étude abordés. A moi de réajuster, de recadrer les concepts évoqués en proposant des activités d'aide à la compréhension, à la mémorisation,à la mise en relation avec le vécu, etc. Un cahier personnalisé de RETOUR D'INTEGRATION a été mis en place, surlequel l'élève laissait une trace écrite concernant l'apprentissage du jour.

Quelles principales matières retenir pour que l'élève entre sans trop de difficultés dans ces apprentissages ? L'EPS afin de participer aux rencontres sportives de fin de période, LES ARTS VISUELS, l'EDUCATION MUSICALEet LA LITTERATURE DE JEUNESSE en vue de créer une culture commune partagée. De façon plus ciblée, pour lesélèves susceptibles d'accéder aux notions : LA GEOGRAPHIE, LA TECHNOLOGIE, LES SCIENCES.

APRÈS LA LOI DU 11 FEVRIER 2005…UNE VERITABLE POLITIQUE DE SCOLARISATIONPasser d'une intégration à une logique de scolarisation facilite probablement l'élaboration du projet de vie de l'enfantpar la famille. L'élève fait partie intégrante de l'école qui adapte une pédagogie appropriée à ses difficultés, dans lecadre de consultations partenariales. Néanmoins dans la mesure où pour moi intégration était déjà synonyme descolarisation, la loi n'apporte pas de variations en profondeur au fonctionnement de cette CLIS.Enfin il faut parler de la pression médiatique autour de cette nouvelle loi qui peut avoir des effets pervers : récemmentune famille a fait pression pour que son enfant retourne en classe non spécialisée, sans argumentation véritable, hormisla présence d'enfants trisomiques. La concertation avec le psychologue scolaire a contribué à maintenir cet élève en CLIS.

Propos recueillis par Claire BOLZER, médecin conseiller technique à l'Inspection académique du Lot-et-Garonne

Enseigner en CLISavant et après la loi du 11 FEVRIER 2005

Textesde référence

Circulaire n° 2002/113 du30/04/02 - Les dispositifsde l'adaptation et de l'in-

tégration scolaires dansle premier degré.

LES 4 TYPES DE CLIS CLIS 1 : troubles importants des fonctionscognitivesCLIS 2 : déficience auditive grave ou une surditéCLIS 3 : une déficience visuelle grave ou unecécitéCLIS 4 : déficience motrice - maladie chronique ou invalidante

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4 Second degré

Une UPI est un dispositif d'appui pour lascolarisation des élèves handicapés, placésous la responsabilité du chef d'établis-sement et dont un enseignant spécialiséassure la responsabilité pédagogique.Un auxiliaire de vie scolaire « collectif »

peut en outre être chargé de l'accompa-gnement des élèves selon leurs besoins.

Une UPI prend en charge 10 élèves. L'orientation d'un élève en UPI relève de la

MDPH sur demande des parents. Après décision de laMDPH, l'Inspecteur d'Académie procède à l'affectation dansun établissement scolaire en prenant en compte le secteur scolairede l'élève, le souhait des familles et les places disponibles danschaque UPI. L'enfant demeure par ailleurs inscrit de façoninactive dans son collège de référence. L'admission en UPI peut être sollicitée pour un enfant pris encharge par un établissement sanitaire ou médico-social, pourune scolarisation à temps partiel ou à temps plein. La scolarisation d'un élève admis en UPI fait annuellementl'objet de l'élaboration d'un projet personnalisé de scolarisation.Le suivi en est assuré par l'enseignant référent du secteur qui

organise, en particulier, la réunion de l'équipe de suivi descolarisation.Le volet pédagogique de ce projet prévoit les enseignementsassurés à l'élève ; ces enseignements sont pris en charge parl'enseignant de l'UPI ; en fonction de ses compétences et de sesbesoins ; l'élève est également accueilli dans les classes du collègeou du lycée en intégration individuelle. L'enseignant de l'UPIfournit alors informations utiles et appui pédagogique auxprofesseurs concernés et gère les emplois du temps de chaqueélève.Le conseiller principal d'éducation s'assure que les temps devie collective (restauration, permanence, récréation) contribuentà l'intégration sociale des élèves de l'UPI dans le collège. Ilveille à ce que leur participation aux activités éducatives,culturelles et sportives soit effective.Pour favoriser la préparation de l'insertion professionnelle desélèves d'UPI, l'appui d'une SEGPA est souvent recherché.L'élève peut bénéficier, en particulier, des enseignements préprofessionnels dispensés en 4ème et 3ème.

Sylvie LOISEAU, Adjointe à l'Inspecteur d'AcadémieDirecteur des Services Départementaux de l'Education Nationale de la Gironde

Unité Pédagogique d’Intégration (UPI) Textes

de référenceCirculaire n° 2001/035 du

21/02/01 - Scolarisation des élèveshandicapés dans les établisse-

ments du second degré et développement des Unités

Pédagogiquesd'Intégration (UPI).

Communauté Urbaine de Bordeaux

DORDOGNE

LOT-ET-GARONNE

PYRENEES-ATLANTIQUES

BC CARTO®© IGN - Paris - 2004Reproduction interdite

RECTORATDirection des Etudeset de la ProspectiveSeptembre 2006

GIRONDE

LANDES

CLasses d’Intégration Scolaire

Unités Pédagogiques d’Intégration

Circonscriptions IEN du 1er degré

L'aménagementdes examens et concours

Evolution du nombre de candidats handicapésaccueillis aux épreuves du baccalauréat général et technologique

(session 2005 et 2006) = + 25% en un an

Session 2005

Session 2006

Année de l'épreuve

120

127

200

274

320

401

Baccalauréat général TOTAL

Baccalauréat technologique

NOMBRE DE CANDIDATS ACCUEILLIS

Les Classes d’Intégration Scolaire et les Unités Pédagogiques d’Intégration

de l’Académie de BordeauxRentrée scolaire 2006

Dordogne

Gironde

Landes

Lot-et-Garonne

Pyrénées-Atlantiques

23

78

21

12

30

7

16

5

2

11

113

199

125

263

108

Département Nombrede CLIS

Nombred’UPI

Nombred’AVS-i

d’AVS-coet Evs

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5Second degré

Professeure des écoles depuis 13 ans,Clara BARBOZA a longtemps enseignéen maternelle et en cours préparatoireavant de faire le choix de l'enseigne-ment spécialisé. Ce sont les difficultésscolaires de ses élèves qui l'ont pousséeà s'intéresser à l'AIS. Depuis 5 ans, elleenseigne en classe d'Unité Pédagogiqued'Intégration au collège Henri IV deBergerac où elle travaille avec des élè-ves handicapés.

De véritables postures d'écoliersD'emblée ses premiers pas en UPI laconfrontent à la difficile gestion del'hétérogénéité de ses élèves. Tous ont un niveau très différentet il est parfois difficile de leur apporter une réponse malgréun effectif allégé. Cependant travailler avec un petit effectifoffre des avantages. Clara BARBOZA reconnaît « qu'on peutainsi mieux analyser, observer et provoquer des situationsstimulantes ». Parallèlement elle se souvient encore de sonétonnement en constatant que ses élèves de l'UPI avaient, dèsson arrivée, de véritables postures d'écoliers. Parfois bien plusque leurs camarades des classes ordinaires. Ainsi ce qui étaitparfois difficile à obtenir dans les classes qu'elle avait fréquentéesjusque là, par exemple avoir son matériel ou bien se tenir, étaitacquis d'emblée en UPI.

Un bilan positif4 ans plus tard, elle dresse un bilan positif de son action et desconditions dans lesquelles elle exerce son métier. Invitée àprendre part à la réflexion sur le projet d'établissement, elle asu apporter des informations sur le devenir des jeunes quipassent à l'UPI contribuant ainsi à faire mieux connaître cetteunité à tous ses collègues. Les enseignants de toutes les disci-plines (math, français, latin) ont ainsi pu proposer des idéespour travailler avec les jeunes handicapés. Aujourd'hui cesderniers ne se limitent plus à 21 heures de cours avec elle, ilsont 24 ou 25 heures de cours par semaine et se rapprochentainsi du rythme des autres collégiens. Les heures « en plus »ont lieu avec des professeurs du collège. Ainsi, l'enseignante dephysique intervient auprès de l'UPI pour travailler sur l'optique.Malgré leur handicap les élèves se voient proposer des contenus

identiques à ceux du programme ducollège.Cette reconnaissance, Clara BARBOZAla doit également à sa situation géogra-phique reconnue dans l'établissement.

La classe qu'elle occupe avec ses élèvesn'est pas reléguée au fond d'un couloircachée de tous. Ses élèves participentvraiment à la vie de l'établissementqu'il s'agisse des temps de rentrée, desortie ou de récréation. Ils partagent lemême espace que tout le monde. « Undétail qui pourrait paraître dérisoiremais devient essentiel lorsqu'on parle

d'intégration » précise t-elle. En classe avec ses élèves, elle se fixe des objectifs pédagogiquestrès « basiques » : Pouvoir acquérir la lecture, l'écriture, compter,savoir se débrouiller dans la vie sociale (repérage dans le temps etl'espace). Savoir se situer : qui est-on ?, que veut-on ? Où va t-on ?

Gérer la différenceLe début d'année est très difficile. Il faut prendre ses repères.Il y a une grande période d'évaluation et d'observation. Ontravaille par groupe : groupe de besoin, groupe d'intérêt... « Iln'y a pas de recette miracle. Il faut de l'énergie ». Selon elle l'in-tégration scolaire est possible à condition que l'enseignant soitvolontaire. L'aide de l'Assistant de Vie Scolaire s'avère égale-ment très utile dans la gestion du groupe. Le parcours des élèvesdoit être le plus épanouissant possible. Il se veut toujoursouvert vers l'extérieur car l'UPI n'est pas une fin en soi. ClaraBARBOZA insiste, « l'UPI n'est qu'une étape ». Elle permet depréparer le jeune handicapé à son projet de vie avec, à l'intérieur,un projet professionnel.A l'avenir, Clara BARBOZA espère pouvoir continuer à tra-vailler avec ses collègues pour trouver encore plus desolutions d'intégration motivantes.Consciente qu'i faut désormais encourager le développementdes structures d'accueil en lycée pour permettre la poursuited'études des élèves handicapés, elle se réjouit qu'au niveaudépartemental on voit de nouvelles UPI ouvrir chaque année.

Enseigner en UPI : le témoignage de Clara BARBOZA

P. DEL MEDICO, Directeur Adjoint du cabinet - Rectorat de Bordeaux

Plusieurs mesures apparues dans la loi du 11 février 2005 viennent garantir l'égalité des chances entre les candidats. En voici les principales.1. La conservation de toutes les notespendant 5 ansUn candidat présentant un handicap peutêtre autorisé à conserver toutes ses notespendant 5 ans.

Il est à noter que si le candidat n'est plus ensituation de handicap pour la session sui-vante, il redevient soumis à la réglemen-tation générale applicable au diplômepour les notes qu'il obtiendrait à compterde la session considérée.

2. La passation des examens sur plusieurssessions

3. L'aménagement des conditions dedéroulement des épreuvesLes aménagements prévus sont de natureà permettre au candidat qui présente unhandicap de bénéficier des conditionsmatérielles, des aides techniques et/ouhumaines appropriées à sa situation (parexemple : l'agrandissement du sujet, assistanced'une secrétaire, l'utilisation d'un ordinateur…).4. Une majoration du temps imparti àune ou plusieurs épreuvesElle ne peut excéder le tiers temps norma-lement prévu pour chacune des épreuves.Elle peut toutefois être allongée, sur demande

motivée d'un médecin et eu égard à la situa-tion exceptionnelle du candidat.5. La dispense ou l'adaptation d'épreuvesElles peuvent être accordées en cas de néces-sité dans certaines situations de handicap.• Pour une meilleure organisation desépreuves, les dossiers médicaux des can-didats handicapés doivent être transmisdès le début de l'année scolaire au rectoratpour avis de la MDPH sur les mesuresparticulières à mettre en place (tierstemps, assistance, matériel particulier…).

Hélène ROIDOR, Directrice de la division des examens et concours au rectorat de Bordeaux

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6 Second degré

Porteuse d'une trisomie 21, Vanessa afait l'objet d'un suivi régulier par leCentre Hospitalier Universitaire depuissa naissance. Elle a ainsi pu bénéficierd'une rééducation psychomotrice jusqu'àl'âge de 4 ans puis d'une rééducationorthophonique, 2 fois par semaine jusqu'àl'âge de 16 ans. Scolarisée à temps complet en écolematernelle, de l'âge de 3 ans à l'âge de 6ans, Vanessa a été scolarisée dans desclasses à petit effectif durant ses 6années passées à l'école élémentaire dontles deux dernières en classe d'intégrationscolaire.

Une pédagogie adaptéeDe l'âge de 12 ans à l'âge de 17 ans, ellea poursuivi sa scolarité en collège, enclasse spécialisée, dans une UnitéPédagogique d'Intégration réunissantnotamment des enfants trisomiques.Durant ces années, elle a pu bénéficierd'une pédagogie adaptée, notammenten ce qui concerne les apprentissagesfondamentaux. Elle pu faire égalementdes stages en milieu professionnel : aurayon charcuterie d'une grande surfaceet dans une maison de retraite ; à raisond'un jour par semaine pendant 1 mois.Ces années passées au collège lui onpermis d'acquérir une bonne maîtrise de

l'écriture et de la lecture sur un textesimple. Même s'il persiste des difficultésen calcul, elle maîtrise addition et sous-traction simple.

Une enfant volontaire, sympathique,autonome et bienacceptée par lesautres élèvesDans ces conditions, à17 ans, elle a été admiseau lycée professionnelhôtelier d'Arcachonavec une scolarité adap-tée en fonction de sespossibilités. Les troispremières années ontété consacrées à l'ap-prentissage de gestestechniques, dans lesactivités de service enrestauration. En accordavec ses parents, ladirection de l'établisse-ment a préféré l'intégrer dans une classede bac professionnel fréquentée par desgrands adolescents. Vanessa est très viteapparue comme une enfant volontaire,sympathique, autonome et bien acceptéepar les autres élèves.

En revanche, pour ne pas la mettre faceà des difficultés insurmontables, elle n'apas suivi de cours d'enseignement généralau lycée. Durant cette période, ce sontses parents qui ont assuré le maintiendes acquis scolaires fondamentaux,lecture et calcul.

Accéder à un emploi protégéSes études lui ont permis d'accéder à unstage d'un an en restauration, où elle aassuré avec talent le service en salle, lapréparation des entrées et desserts.Agée de 21 ans, elle prépare aujourd'hui

un CAP, option service, dont elle nepassera que les épreuves pratiques etdont elle gardera le bénéfice des notesdurant 5 ans, afin de pouvoir présenterles épreuves théoriques de façon pro-gressive, par modules.Le projet de l'établissement est de luipermettre d'obtenir une qualificationprofessionnelle en restauration pouraccéder à un emploi protégé, dans lesecteur de la restauration.

Colette DELMAS, Médecin Conseiller Techniqueauprès du Recteur de l'académie de Bordeaux

LE POINT DE VUE DES PARENTSVanessa a acquis, pour les activités de la vie courante, uneréelle autonomie. Elle gère son argent de poche, disposed'un chéquier, tient à jour les souches du chéquier, sa mèreassurant le suivi de ses relevés bancaires. Elle est allée voter.Elle utilise son portable sans problème. Vanessa projette devivre seule, en studio, comme une adolescente de son âge,mais à proximité de ses parents.Son père lui a appris l'informatique qu'elle maîtrise assezbien, ce qui va l'aider sur le plan professionnel. Sa mère est aufoyer, ayant décidé de se consacrer à l’éducation de sa fille.Pour les parents, c'est une intégration scolaire réussie, carleur fille progresse régulièrement, à son rythme et elle esttrès épanouie dans son travail.

Le projet personnalisé de scolarisation de l'élève (PPS), est élaboré par l'Equipe Pluridisciplinaired'Evaluation (EPE) de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), et décidé par laCommission des Droits et de l'Autonomie (CDA) : il est un des éléments du plan personnalisé decompensation du handicap.

Il organise la scolarité de l'élève handicapé et assure la cohérence et la qualité des accompagnements et desaides éventuellement nécessaires à partir d'une évaluation globale de la situation et des besoins de l'élève

(accompagnement thérapeutique ou rééducatif, attribution d'un auxiliaire de vie scolaire ou de matérielspédagogiques adaptés, aide aux équipes pédagogiques par un emploi vie scolaire). Chaque parcours de formation, et doncchaque projet personnalisé, doit faire l'objet d'un suivi attentif, particulièrement les transitions entre les niveauxd'enseignement : maternelle, élémentaire, collège, lycée et lycée professionnel.

L'enseignant référent du secteur où est scolarisé l'enfant assure la continuité et la cohérence de la mise en œuvre duPPS, qui est régulièrement évalué et suivi par l'équipe de suivi de la scolarisation de l'élève concerné.

L'équipe éducative de l'établissement scolaire dans lequel un élève handicapé effectue sa scolarité réalise et conduit leprojet personnalisé de scolarisation de celui-ci.

Thierry SAMZUN, IEN ASH à l'Inspection Académique de la Gironde (chargé de l'Adaptation et de la scolarisation des élèves handicapés)

Textesde référence

Articles D. 351-3 à D. 351-20 du code de l'Education,circulaire 2006-126 du 17

août 2006 « Mise enœuvre et suivi du

PPS »

Le Projet Personnalisé de Scolarisation

Vanessa,une intégrationscolaire réussie

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Enseignement obligatoire de l'éducationphysique et sportiveTout élève présentant un handicap doit êtreaccueilli en milieu scolaire ordinaire lors descours d'EPS :

• un certificat médical précisant la nature del'inaptitude en terme d'actions motrices et d'activi-

tés autorisées doit être présenté à l'équipe éducative(médecin scolaire et enseignant)• un référentiel adapté et validé par l'inspection pédagogiqueest alors proposé à l'élève.L'évaluation à tous les examens EPS se fait selon les mêmescritères.

Jacques STENUIT, IA-IPR en EPS

7Second degré

Le cross de la solidarité du Collège d’Ambarès (33) :

un exemple d’intégration du handicap par le sport

Placé sous le signe de la solidarité, le cross traditionnel de

l'établissement favorise, chaque année, l'amitié, la solidarité, le

dépassement de soi, la confrontation fraternelle et loyale et

surtout le respect de l'autre quelles que soient ses différences…

Portés, ce jour-là, par ces valeurs, propres à l'éthique sportive, les

collégiens s'affrontent sportivement avec des CM2 des écoles

élémentaires, mais également avec des élèves non ou mal-voyants du

CSES Alfred Peyrelongue et de l'Institut de Rééducation Saint-Denis.

Cette journée de compétition sportive permet également la

rencontre avec les associations, les professionnels et les bénévoles

travaillant autour du handicap, de l'autonomie et de l'insertion.

A cette occasion, le collège accueille également cette année une

exposition inter-active sur l'écriture braille et sur le handicap ainsi

qu'une démonstration de chiens d'aveugles.

Christian LASCAUX, Principal du collège Claude Massé d’Ambarès (33)

Interview de Liliane SANTOS, enseignante référent des LandesDepuis cette rentrée, vousoccupez un poste d'en-seignant référent dansles Landes. Pouvez-vousnous dire comment sedéfinissent vos missions ? Liliane SANTOS -Nous exerçons princi-

palement nos missions en application desdécisions de la commission des droits etde l'autonomie des personnes handicapées.Nous sommes en effet l'interlocuteurprivilégié des familles et des acteursconcernés par la situation de l'enfant.Ainsi, nous sommes chargés de veiller à lamise en œuvre des décisions prises pourun enfant notamment en ce qui concernesa scolarisation. En prise directe avec leterrain, à travers les équipes de suivi de lascolarisation, nous assurons un lien per-manent avec les équipes pluridisciplinai-res d'évaluation chargées de proposer leprojet personnalisé de scolarisation afin del'ajuster au plus près des réalités.

Quelle est la mission qui a plus particu-lièrement motivé votre candidature à ceposte ? L.S. - C'est indéniablement l'aspect rela-tionnel nécessaire à ce genre de poste quia emporté ma décision de postuler. Lerôle d'interface qui nous est dévolu entrel'enfant, sa famille et les différents parte-naires me paraît primordial si l'on veuttendre vers toujours plus de cohérence etde continuité.

Qu'attendez-vous, en tant qu'actrice depremier plan, de la mise en place de cette loi ? L.S. - Il me semble que cette loi est nova-trice car elle ne cherche plus à légiférer enfaveur des personnes handicapées mais àpermettre à chacun d'accéder aux mêmesdroits. La personne handicapée est pré-sentée comme ayant des besoins particu-liers ; on ne la pense plus en termes demanque. Cela contribuera j'espère à faireévoluer les mentalités et le regard que lasociété pose sur ces personnes.

J'espère aussi que les équipes de suivi dela scolarisation pourront donner une véri-table place aux parents ; il ne faudrait pasoublier que ce sont eux qui cheminentavec leur enfant et sa situation de handi-cap et qu'au-delà des souffrances, ils ensavent beaucoup sur leur enfant, sesbesoins, ses désirs.

Pour permettre à chacun en situation dehandicap d'être à égalité des droits et deschances et de participer à la vie sociale etcitoyenne (cf. titre de la loi), j'espère aussibeaucoup de l'école dans sa capacité àaccueillir tous les enfants dans leur diver-sité. J'ai la chance de travailler dans undépartement dont l'histoire et la cultured'accueil nous placent en pointe dans cedomaine mais il faut rester vigilant.L'école est à mon sens un des fondementsde la citoyenneté.

Depuis le1er janvier2006, lesdécisions

relatives aux personnes handicapées(orientation, attribution des aides, etc.)sont prises dans le cadre de la MaisonDépar tementa le des PersonnesHandicapées (MDPH) dont chaque dépar-tement assure la tutelle administrative etfinancière. • La maison départementale des personnes

handicapées exerce une mission d'accueil,d'information, d'accompagnement et deconseil des personnes handicapées et deleur famille. Pour mieux comprendre lesenjeux et les missions de la MDPH,Dialogues a recueilli le témoignage deDominique LAGRANGE*, Directeur de laMaison Départementale des PersonnesHandicapées des Pyrénées-Atlantiques.

l'écoute avant toutPour ce dernier qui a longtemps dirigé

un I.M.E. (Institut Médico-Educatif), unemission parmi les 8 assignées aux MDPHdoit être placée au-dessus de toutes lesautres : il s'agit de l'accueil et de l'écoutedes personnes handicapées. Selon lui « lesprécédents dispositifs ont souffert de lacunesdans ce domaine et l'attente du public esttrès grande ».

Pour le reste la MDPH doit :• informer et accompagner les personneshandicapées et leurs familles dès

MDPH : Placer la personne handicapéeau cœur de son projet de vie

Propos recueillis par Sandra PIPERNO, chargée de mission ASH dans le département des Landes

Liliane SANTOS, enseignanteau collège de Mugron

Textesde référence

Loi du 11/02/2005 -Arrêté du 17/08/2006

circulaire du 31/07 et BO n°32et textes programmes

spécifiques à l’EPS

L'éducation physique et sportive, vecteur d'intégration pour les élèves handicapés

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l'annonce du handicap et tout au long de son évolution. Ils'agit aussi, pour Dominique LAGRANGE, de sensibiliserla population à la problématique du handicap. « Il y a desmilliards de façon d'être humain, certains parmi nous sontsimplement plus dépendants que d'autres ».

• Mettre en place et organiser l'équipe pluridisciplinaire.On la met en situation de responsabilité. • Assurer l'organisation de la Commission des droits etde l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH)dont 1/3 des représentants sont des associations depersonnes handicapées.• Recevoir toutes les demandes de droits ou prestations quirelèvent de la compétence de la CDAPH. • Organiser une mission de conciliation par des personnesqualifiées.• Assurer le suivi de la mise en oeuvre des décisions prises.Selon Dominique LAGRANGE il y aura, dans ce domaine,un gros travail notamment de médiation.• Organiser des actions de coordination avec les dispositifssanitaires et médico-sociaux et désigner en son sein unréférent pour l'insertion professionnelle. • Mettre en place un numéro téléphonique pour les appelsd'urgence et une équipe de veille pour les soins infirmiers,mettre en relation les différents acteurs.

Récemment installées dans les différents départements deFrance, les MDPH ont, selon Dominique LAGRANGE « un lientrès fort et spontané avec tous les acteurs du système éducatif ».La loi du 11 février doit faciliter la vie des personnes handicapées.Pour D. LAGRANGE, les MDPH sont avant tout « des têtesde réseau ». Des points vers lesquels tout converge et toutpart. Il s'agit donc de mettre en relation des acteurs qui sontau plus proche de la personne handicapée notamment desacteurs de l'éducation, l’Ecole étant un temps important dela vie d'un enfant.

Une véritable révolution culturellePour le directeur de la MDPH 64, on peut déjà parler devéritable révolution culturelle après seulement quelquesmois d'existence. Il a fallu apprendre à travailler ensembleet mutualiser. La pluridisciplinarité s'apprend et c'est l'undes enjeux majeurs de la MDPH. Dominique LAGRANGEse réjouit de l'état d'esprit très positif qu'il a pu rencontrer.« Les gens ont conscience qu'il faut que cela change, qu'onhumanise, qu'on mutualise. L'objectif commun est partagé partous : il s'agit de travailler à la qualité de vie de la personnehandicapée ».Dans ce contexte, notamment pour les jeunes et les adolescentshandicapés, la pédagogie occupe une grande place.Dominique LAGRANGE en est convaincu c'est pourquoi ila décidé qu'il y aurait une équipe de scolarisation au sein dechaque équipe pluridisciplinaire qui sera mise en place.C'est cette équipe de scolarisation qui émettra des préconisa-tions pour l'élève.

La MDPH : carrefour de tous les handicapsMoins d'un an après la mise en place DominiqueLAGRANGE espère trouver rapidement une organisationqui satisfasse pleinement les personnes handicapées. A pluslong terme il espère que la MDPH sera au carrefour de tousles handicaps. Il faut qu'elle permette le débat, l'innovationet qu'elle devienne le lieu de référence pour chacun.

Propos recueillis par Philippe DEL MEDICO, Directeur Adjoint du cabinet - Rectorat de Bordeaux

CONTACTS UTILES• http://carec.ac-bordeaux.frCentre Académique de Ressources pour l’Egalité des Chances • http://www.cnefei.fr/Le site internet du Centre National d'Etudes et de Formation pourl'Enfance Inadaptée.• http://www.integrascol.fr/Site destiné aux enseignants et aux professionnels de l'éducationamenés à accueillir des enfants malades ou handicapés.• http://www.education.gouv.fr/Site du ministère de l'Education Nationale - partie “les politiqueséducatives - la scolarisation des élèves handicapés”

A SAVOIRCellule d'écoute HandiscolLe numéro azur Handiscol 0 810 55 55 01 est un servicedestiné aux familles et aux enseignants, pour répondre à toutes les questions concernant la scolarisation desenfants et adolescents handicapés. L'appel est facturé au tarif d'un appel local.

IEN ASH DE CHAQUE DÉPARTEMENTDépartement de la DordogneM. Henri BERCHER - Cité administrative, bât B24000 PERIGUEUX - Tél. 05 53 53 83 83Département de la GirondeMme Josette GADEAU (Est ASH) -Tél. 05 56 56 36 12M. Thierry SAMZUN (Ouest ASH) - Tél. 05 56 56 36 13

Inspection académique 30, cours de Luze BP 919 - 33060 BORDEAUXDépartement des LandesM. Michel PETIT - 28, place Pancaut40000 MONT-DE-MARSAN - Tél. 05 58 06 42 09Département du Lot-et-GaronneM. Daniel GALLET - 6, rue Paul Bert - 47000 AGENTél. 05 53 68 66 03Département des Pyrénées-AtlantiquesM. Daniel DUVAL (Pau II ASH)Inspection académique, 2 place d'Espagne - 64038 PAUTél. 05 59 82 22 42Mme Nicole LAMBERT (Biarritz ASH)Ecole des Arènes, Rue Ménigne Saoud Le Bile64100 BAYONNE - Tél. 05 59 59 64 18

Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) Département de la Dordogne - MDPH 24Bâtiment E de la Cité Administrative Bugeaud 24016 PERIGUEUX cedex - Tél. numéro vert : 0 800 800 824 Département de la Gironde - MDPH 33Conseil Général, Esplanade Charles de Gaulle33000 BORDEAUX - Tél. 05 56 99 33 42 Département des Landes - MDPH 40Conseil Général des Landes - Av. Victor Hugo 40000 MONT-DE-MARSANT - Tél. 05 58 06 02 55Département du Lot-et-Garonne - MDPH 471633, avenue du Maréchal Leclerc - 47922 AGENTél. 05 53 69 20 50Département des Pyrénées-Atlantiques - MDPH 6464 rue Pierre Bonnard - 64000 PAU - Tél. 05 59 27 50 50

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