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** COLLECTIF DE REALISATION DE LENCYCLOPEDIE ET DU MEMORANDUM** LA SOCIETE SAVANTE DES ENCYCLOPEDISTES AFRICAINS et LE CONSEIL MONDIAL DE LA DIASPORA PANAFRICAINE et LUVRE DE FRANTZ FANON Contributions diverses COLLECTIF DE REALISATION DE LENCYCLOPEDIE ET DU MEMORANDUM CONSEIL MONDIAL DE LA DIASPORA PANAFRICAINE 85, Bd Saint - Michel 75005 PARIS - TØl /Fax : (+33) 143.258.050. Site Internet : http://africa.smol.org

LA SOCIETE SAVANTE DES ENCYCLOPEDISTES AFRICAINS et LE … · 2019-12-28 · 2 SOMMAIRE - Les Membres Fondateurs de la SociØtØ Savante des EncyclopØdistes Africains. Page 03 -

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** COLLECTIF DE REALISATION DE L�ENCYCLOPEDIE ET DU MEMORANDUM**

LA SOCIETE SAVANTE DES ENCYCLOPEDISTES

AFRICAINS et LE CONSEIL MONDIAL

DE LA DIASPORA PANAFRICAINE

et L��UVRE DE

FRANTZ FANON

• Contributions diverses COLLECTIF DE REALISATION DE L�ENCYCLOPEDIE ET DU MEMORANDUM

CONSEIL MONDIAL DE LA DIASPORA PANAFRICAINE 85, Bd Saint - Michel � 75005 PARIS - Tél /Fax : (+33) 143.258.050.

Site Internet : http://africa.smol.org

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SOMMAIRE - Les Membres Fondateurs de la Société Savante

des Encyclopédistes Africains. Page 03

- Liste provisoire sélective des postulants pour les différents tomes de l�Encyclopédie politique, économique, sociale et culturelle de l�Afrique Contemporaine et des Peuples Noirs Page 06

- Liste provisoire sélective des conseillers scientifiques et techniques pressentis auprès du Concepteur responsable de l�orientation générale. Page 08

- Structure provisoire d�orientation des 12 tomes en 240 volumes Page 11 - Mémorandum de la Société Savante des Encyclopédistes

Africains et du Conseil Mondial de la Diaspora Panafricaine aux Chefs d�Etat africains pour l�avancement de l��uvre de construction de l�Unité africaine. Création des grands prix de l�Unité africaine et construction d�un Panthéon de l�Histoire pour monumentaliser les héros de la libéraiton et de la réhabilitation de la dignité de l�Afrique et des Peuples Noirs sur les cinq continents. Page 12

- Aide Mémoire de la partie civile au Procès de Christophe Colomb. Page 17 - Présentation de l�ouvrage en préparation : « Comment comprendre

la pensée de Frantz Fanon » par le Pr. Kapet de BANA. Page 20

- Frantz FANON 1925 � 1961. Biographie. Page 21

- Frantz FANON 1925 � 1961 par Hassane Zerrouky. Page 22 - Frantz FANON par Alice Cherki. Page 24 - Frantz FANON , « les damnés de la terre ». Page 25 - Frantz FANON , « l�éveilleur »,

article du journal « Le Monde » du 21/09/00 Page 26

- Frantz FANON et Eqbal Ahmad contre les impérialismes par Marina Da Silva. Page 30

- Discours de Frantz FANON au congrès des écrivains noirs en 1959. Page 31

- Film « Peau noire, masque blanc » d�Isaac Julien. 1996. Page 35

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**COLLECTIF DE REALISATION DE L�ENCYCLOPEDIE ET DU MEMORANDUM **

MEMBRES FONDATEURS DE LA S.I.A.E.A.C. Société Internationale Africaine pour la réalisation de l�Encyclopédie politique,

économique, sociale et culturelle de l�Afrique Contemporaine.

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MEMBRES FONDATEURS DE LA S.I.A.E.A.C.

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**COLLECTIF DE REALISATION DE L�ENCYCLOPEDIE ET DU MEMORANDUM**

LISTE DES MEMBRES FONDATEURS

de la S.I.A.E.A.C. • Cabinet Contact � Coopération � Relations Internationales (Professeur Kapet

de BANA) 85.Bd Saint � Michel. 75005 Paris ( France) Tél/Fax : 01.43.25.80.50.

• Madame Danièle RATSIRAKA. Diplômée des Hautes Etudes de Gestion et d�Informatique.

• Monsieur R.G. NICOLO. Ingénieur au Commissariat à l�énergie atomique. • Madame Sofia STRIL REVER. Philosophe. Ecrivain et critique d�histoire. • Institut des Peuples Noirs. B.P. 7045 Ouagadougou (BURKINA FASO) • Monsieur André MASSAKI. C.P. 10404 Luanda B/G (ANGOLA) • Maître Mohamed GHALI. B.P. 1673 Nouakchott (MAURITANIE) • Maître Mbam N�douré DIARRA. Avocate à la Cour d�appel de Bamako

(MALI) • Melle Delphine MULAMBA. B.P. 111 Kinshasa 11 ( ZAIRE) • Sheila JONES. Fondation Martin Luther King. Chicago (Etats Unis

d�Amérique) • Dr Emmanuel DJOUMBI. BP. 121 Douala (CAMEROUN) • Fernando GOMEZ. B.P.599.Bissau ( GUINEE BISSAU)

Tél : (245) 201598 ou 202168 Fax : 245201598. • Grégoire BIYOGO. Directeur de l�Institut Cheik Anta Diop.

Professeur à l�Université Omar Bongo. Libreville (GABON) • Abbé Marc BARENGAYABO. B.P. 600. Bujumbura (BURUNDI)

Tél : (557) 227075 ou 226220 Fax : 557 223288. • Judes CHERON « Tour Alphonsine Geneviève » Résidence Poinsettia .

Rue Anatole Leger. 97110 Pointe-à-Pitre (GUADELOUPE) • Tiédé BEH 11, Rue Antoine Dumont 69008 Lyon (France)

Tél : (16) 72.72.98.31. ou 78.72.88.69.

Consultation Scientifique et Pédagogique : Professeur Kapet de BANA 85, Bd Saint � Michel � 75005 PARIS - Tel/Fax : (+33) 143.258.050.

Site Internet : http://africa.smol.org.

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**COLLECTIF DE REALISATION DE L�ENCYCLOPEDIE ET DU MEMORANDUM**

LISTE PROVISOIRE SELECTIVE DES POSTULANTS

POUR LES DIFFERENTS TOMES - Monsieur Greg BAKANDEJA WA MPUNGU (tomes 8 et 9) Professeur à l�Université du Zaïre. B.P. 14383 Kinshasa 1. ZAIRE - Docteur Abdel Hamied SHALABY . ( tome 12) Président de l�Université Canal Suez. Ismalia. EGYPTE. - Docteur IBA KONE. Directeur de African Academy of Sciences de Nairobi. KENYA. - Monsieur Faliou DIALLO , Docteur en Histoire Résidence Lucien Laye. 45, Boulevard Jourdan. 75014 PARIS. FRANCE. B.P. 10486 Dakar Liberté. SENEGAL Tél : (221) 25.07.84/23.04.28/24.21.56. Fax : (221) 22.07.02/24.33.33. - Monsieur DIBALA- BANAYI MPOLESHA- Docteur en Théologie Evêque Président du CO.E.ZA (Centre �cuménique du Zaïre) Centre �cuménique du ZAIRE � A.S.B.L. Interconfessionnelle Chrétienne B.P. 1415 Kinshasa 1 . ZAIRE. - Docteur Samuel N. KASAPU (tome 8) Linguiste � Spécialiste de Science et Technologie Représentant régional de la F.A.O. (Nations Unies) pour l�Afrique - Monsieur Isso KODO (tomes 8 et 9) Linguiste 4, rue Pierre Termier. 69009 Lyon. FRANCE. - Monsieur André MASSAKI (tome 9) Linguiste � Historien � Politologue � Théologien C.P. 10404 Luanda B/G/ ANGOLA

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- Révérend Timithy M. NJOYA. Théologien P.O. Box 53258. Nairobi. KENYA - Monsieur Philippe NOUDJENOUME Historien � Linguiste � Juriste Théologien, Professeur à l�Université du BENIN B.P. 013397. Cotonou. BENIN. - Professeur MOLEFI KETE ASANTE (tome 1) Directeur du Département d�Etudes Africaines-Américaines Université de Temple. Philadelphie, Pa. 19 122. Etats-Unis d�Amérique - Professeur Théophile OBENGA (tome 8) Egyptologue Association KHEPERA B.P. 11 91192 Gif-sur-Yvette Cédex. FRANCE - Professeur LARA de la Martinique. Antilles. Auteur d�ouvrages sur le Panafricanisme. - Monsieur le Recteur de l�Université de LIBYE - Monsieur le Recteur de l�Université du LESOTHO - Monsieur le Recteur de l�Université d�Addis-Abéba. ETHIOPIE.

Fait à Paris, le 1er Décembre 1992. Le Secrétaire Administratif et de Rédaction.

Consultation Scientifique et Pédagogique : Professeur Kapet de BANA 85, Bd Saint-Michel � 75005 PARIS - Tél/Fax : (+33) 143.258.050.

Site Internet : http://africa.smol.org

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LISTE PROVISOIRE SELECTIVE DES CONSEILLERS SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES PRESSENTIS AUPRES DU CONCEPTEUR RESPONSABLE DE

L�ORIENTATION GENERALE

1. Docteur Stéphen NZITA KIAKU

Recteur de l�Université Chrétienne Internationale du ZAIRE (U.C.I.ZA.)

2. Lily TRENT Professeur à l�Université de Marne-la-Vallée.

3. André MASSAKI Chercheur.

4. Docteur Kathérine NAMUDDU Chercheuse à la Fondation Rockefeller De Nairobi. KENYA.

5. Professeur Tigani Hassan ALAMEEN Vice-Chancelier de l�Université de Gezira. SOUDAN.

6. Professeur George BENNETH Vice-Chancelier de l�Université du GHANA.

7. Ampah G. JOHNSON. Ancien Recteur de l�Université de Bénin. Lomé. TOGO.

8. Docteur DIBALA-BANAYI MPOLESHA Evêque président du Centre �cuménique du ZAIRE.

9. Ali Ahmed Mohamed BABIKER Vice-Chancelier de l�Université Islamique de Omdurman. SOUDAN.

10. Professeur Hassan Mohamed SALIH Université du SOUDAN.

11. Professeur Sémi-Bi ZAN Recteur de l�Université Nationale de COTE D�IVOIRE.

12. Maurice NTAHOBARI Recteur de l�Université Nationale du RWANDA.

13. Tebohu MOJA Directeur du Centre de Développement Académique de l�Université de Bophuthaswana. AFRIQUE DU SUD.

14. Professeur A.T. GANA. Université de Jos. NIGERIA.

15. Professeur Jean-Pierre FAYE Président de l�Université Européenne de la Recherche (U.E.R.)

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16. Docteur Charles � Poisset ROMAIN Recteur et Chargé de mission de l�Université de HAITI.

17. Docteur Samuel N.KASAPU Spécialiste de Science et Technologie. Représentant régional de la F.A.O. (Nations Unies) pour l�Afrique.

18. Le Recteur de l�Université de Tripoli. LIBYE. 19. Le Recteur de l�Université du LESOTHO. 20. Amadou Toumani TOURE

Ancien Président de la République du MALI. Président de la Fondation Internationale de l�Enfance. Membre d�Honneur du C.R.E.M.

21. Professeur TOLNO Ministre de l�Education Nationale et de la Recherche Scientifique de la République de GUINEE (Conakry). Président de l�Association Panafricaine des Ecrivains. Membre d�Honneur du C.R.E.M.

22. Maître VERGES. Avocat au Barreau de Paris. Membre d�Honneur du C.R.E.M.

23. Maître SANDO. Avocat au Barreau de Paris. Chargé de mission du C.R.E.M.

24. Maître DEMBA. Avocat. Ancien Bâtonnier au Barreau de Bamako (MALI) Président de l�Union Internationale des Avocats. Membre d�Honneur du C.R.E.M.

25. Pierre PEAN Journaliste. 26. Laura HOEMEKE

Présidente de l�AFRICARE. Washington. U.S.A. 27. Julie LIRUS GALAP

Professeur de Sciences Humaines. Délégué de la S.I.E.A.C. pour les Caraïbes.

28. Isac N�GUEMA Président de la Commission des Droits de l�Homme et des Peuples de l�O.U.A. Ancien Ministre.

29. Roberto HOLDE Grande figure historique. Fondateur du Mouvement de Libération pour l�Indépendance de l�ANGOLA. Député à l�Assemblée Nationale Angolaise. Membre d�Honneur du C.R.E.M.

30. Professeur Greg BAKANDEJA WA MPONGU, Kinshasa. ZAIRE.

31. Sheila JONES. Fondation Martin LUTHER KING. Chicago. U.S.A.

32. Grégoire BIYOGO. Directeur de l�Institut Cheikh ANTA DIOP Professeur à l�Université Omar BONGO. Libreville. GABON.

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33. Mohamed GALI. Juriste. Avocat à la Cour de Nouakchott. MAURITANIE.

34. Béchir BEN YAMED. Fondateur du Groupe JEUNE AFRIQUE. Journaliste. Ecrivain. Ancien Ministre de la République de TUNISIE.

35. Pascal GAYAMA Secrétaire Général Adjoint de l�O.U.A.

36. Professeur Ibrahim IDRISS Doyen de Faculté de Droit de l�Université d�Addis-Abéba. Directeur du Centre des Droits de l�Homme de l�Université d�Addis-Abéba. ETHIOPIE.

37. Docteur Seyoum TEFERRA. Doyen de la Faculté d�Education de l�Université d�Addis-Abéba. ETHIOPIE.

38. René BEGNI-SEGUI Doyen de la Faculté de Droit d�Abidjan. Président de la Ligue Ivoirienne des Droits de l�Homme (L.I.D.H.) Abidjan. COTE D�IVOIRE.

39. Abdoulaye WADE Président de la République du SENEGAL.

40. Mandéra KEITA Père Fondateur du Rassemblement Démocratique Africain.

41. Paulo TJIPILICA. Avocat. Ministre de la Justice de la République d�ANGOLA. Membre d�Honneur du C.R.E.M.

42. Abdel Basser BEN HASSEN Directeur de publication, Institut Arabe des Droits de l�Homme. 22, Avenue Mohied Klibi El Mananr III 1004 Tunis. TUNISIE.

43. Charles NDLOVU Directeur de Publication. Centre des Droits Communautaires. 249 Berea Road Durban 4001. AFRIQUE DU SUD.

44. Cheikh Saad Bouh KAMARA Professeur de Sociologie à l�Université de Nouakchott. Expert Consultant International. B.P. 5012. Nouakchott. MAURITANIE.

45. IOKUNDO IGE Directeur Exécutif de « Legal Research Resource Development Centre ». P.O. BOX 75242 Victoria Island. Lagos. NIGERIA.

46. Archevêque J.K. KIMANI. Député. P.O.BOX 10096 Nakuru. KENYA.

47. Julien RANDRIAMASIVELO Représentant de Madagascar à l�Organisation de Solidarité des Peuples Afro-asiatiques (O.S.P.A.A.) 89, rue Abdel Aziz Al-Saoud Manial. Le Caire. EGYPTE.

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**COLLECTIF DE REALISATION DE L�ENCYCLOPEDIE ET DU MEMORANDUM**

STRUCTURE PROVISOIRE D�ORIENTATION DES 12 TOMES EN 240 VOLUMES

PRESENTATION GENERALE

Préface et introduction

Importance de cette initiative. Mission Historique des Elites et Intellectuels Africains. Tome 1 - L�AFRIQUE DE 1884 à 1945. Première partie 1884 à 1914 : Les Evénements, Les Hommes, Les Faits. Deuxième partie 1914 à 1945 :Les Evénements, Les Hommes, Les Faits. Tome 2 - L�AFRIQUE DE 1945 à 1960. Première partie 1945 à 1955: Les Evénements, Les Hommes, Les Faits. Deuxième partie 1955 à 1960. Les Evénements, Les Hommes, Les Faits. Tome 3 - L�AFRIQUE DE 196O à 1981. Première partie 1960 à 1963 Les Evénements, Les Hommes, Les Faits. Deuxième partie 1963 à 1974 . Les Evénements , Les Hommes, Les Faits. Troisième partie 1974 à 1981. Les Evénements, Les Hommes, Les Faits. Tome 4 - INVENTAIRE ET ETAT DE L�ECONOMIE AFRICAINE EN 1884. Ressources humaines, ressources naturelles, niveau de développement. Tome 5 - LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE L�ECONOMIE AFRICAINE. Stratégies coloniales, stratégies nationales. Tome 6 - L�ECONOMIE AFRICAINE DANS L�ECONOMIE MONDIALE. Les conditions de l�indépendance économique et de la coopération internationale. Les moyens du développement de l�économie africaine intégrée. Les matières premières, les banques et les institutions monétaires et financières.

Tome 7 - STRUCTURE DES SOCIETES AFRICAINES ET L�ETAT DE LA CULTURE EN 1884. Diversité, inventaire, identification, classification. Tome 8 - LES LANGUES AFRICAINES. Diversité, inventaire, classification. Tome 9 - LES LITTERATURES AFRICAINES. Les sources, inventaire, les conteurs, les écrivains. Tome 10 - LES ARTS AFRICAINS A PARTIR DE 1884. Diversité, les modèles, signification (expression de la civilisation...) Tome 11 - LE PILLAGE ET LA DESTRUCTION DES ARTS AFRICAINS PAR LA COLONISATION. Inventaire et récupération, dédommagements. Tome 12 - LES CONDITIONS DE LA RESTAURATION ET DE RENOUVEAU SOCIO-CULTUREL DU CONTINENT AFRICAIN. La promotion nationale et internationale des arts et de la culture africaine. L�éveil et l�essor du génie artistique généralisé. Le progrès scientifique et la culture technologique. CONCLUSION GENERALE.

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12

**COLLECTIF DE REALISATION DE L�ENCYCLOPEDIE ET DU MEMORANDUM**

MEMORANDUM de la SOCIETE SAVANTE des ENCYCLOPEDISTES

AFRICAINS et du CONSEIL MONDIAL de la DIASPORA

PANAFRICAINE aux CHEFS D�ETAT AFRICAINS

pour l�avancement de l��uvre de construction

de l�UNITE AFRICAINE

COLLECTIF DE REALISATION DE L�ENCYCLOPEDIE ET DU MEMORANDUM

CONSEIL MONDIAL DE LA DIASPORA PANAFRICAINE 85, Bd Saint � Michel � 75005 Paris tel/fax : 01.43.25.80.50.

site internet : http://africa.smol.org

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13

** COLLECTIF DE REALISATION DE L�ENCYCLOPEDIE ET DU MEMORANDUM**

MEMORANDUM POUR MEMOIRE D�AFRIQUE

RENAISSANCE ET RETROUVAILLES

Avec les Encyclopédistes Africains et la Diaspora Panafricaine

CREATION DES GRANDS PRIX

DE L�UNITE AFRICAINE et CONSTRUCTION du PANTHEON de

l�HISTOIRE pour monumentaliser les HEROS de la LIBERATION et de la

REHABILITATION de la DIGNITE DE L�AFRIQUE et des PEUPLES NOIRS

sur les 5 CONTINENTS.

Collectif de Réalisation de l�Encyclopédie et du Mémorandum Conseil Mondial de la Diaspora Panafricaine

85, Bd Saint � Michel � 75005 Paris Tel/fax : 01.43.25.80.50. site internet : http://africa.smol.org

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14

APPEL de la SOCIETE SAVANTE DES ENCYCLOPEDISTES AFRICAINS

et du CONSEIL MONDIAL DE LA DIASPORA PANAFRICAINE

pour LA CREATION DU PRIX UNIVERSEL DU PANAFRICANISME

ET DE L�UNITE AFRICAINE

POSITIONNEMENT ETHIQUE ET PHILOSOPHIQUE EN GUISE DE FONDEMENT HISTORIQUE JUSTIFICATIF. I � LA MISSION DE LA SOCIETE SAVANTE DES ENCYCLOPEDISTES AFRICAINS. Outre la réalisation de l�Encyclopédie politique, juridique, économique, sociale et culturelle de l�Afrique contemporaine, l�objectif du Collectif de Réalisation de l�Encyclopédie et du Mémorandum (C.R.E.M.) est d�occuper l�espace intellectuel et culturel de l�Afrique à travers les Institutions et Fondations dans le monde. Le C.R.E.M. veut donc donner aux étudiants, aux formateurs et aux chercheurs, la possibilité d�actualiser leurs outils de réflexion, et ce, grâce aux conférences, aux séminaires, aux colloques animés par des spécialistes pluridisciplinaires ou pluriscientifiques hautement qualifiés. Par sa démarche, le C.R.E.M. ne tient qu�à favoriser le rapprochement et l�amitié entre l�Afrique et le reste du monde en présentant une image de l�Afrique autre que celle communément connue, laquelle a été construite ailleurs et dans un but bien déterminé malséant . II � LA CHARTE DU CONSEIL MONDIAL DE LA DIASPORA PANAFRICAINE (C.M.D.P.) (article 2 des statuts) « L�évaluation de l�apport et de la part de l�Afrique dans le patrimoine commun de l�Humanité :

- la promotion du rayonnement de l�Afrique dans le monde, - les études des voies et moyens de participation à divers niveaux aux actions,

décisions et stratégies mondiales visant au développement de l�Afrique et/ou impliquant le destin du continent,

- l�interpellation de toute organisation ou de tout Etat ou Etablissement dont l�activité est en rapport avec les buts du C.M.D.P.

- défendre les intérêts de la Diaspora Panafricaine à travers le monde, - assurer la représentation effective de la Diaspora auprès des Etats d�Afrique, des

organisations régionales, internationales et mondiales relevant des Nations Unies, de l�O.U.A ou du Conseil des Communautés Européennes, et des Etats Arabes ou d�autres organisations d�Asie et d�Australie etc�.. »

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III � CRITERE DE RECONNAISSANCE ET D�ATTRIBUTION : L�évaluation de l�effort fourni par rapport au contexte de l�événement digne de distinction méritoire au triple plan de la vérité historique, de la réalité sociale et de la réalité humaine. IV � LES BENEFICIAIRES : 1) personne physique 2) personne morale

- Au plan des personnes physiques : Sélection des grands faits nodaux donnant droit aux prix à partir de Toussaint

LOUVERTURE à Kwamé N�KRUMAH et Moammar EL KHADDAFI. - Au plan des personnes morales :

Sélection des grandes manifestations nodales donnant droit aux prix à partir de la

Société anti-esclavagiste de l�Abbé GREGOIRE « Ami des Noirs » à la Société Savante des Encyclopédistes Africains et du Conseil Mondial de la Diaspora Panafricaine.

V � LES GRANDS EVENEMENTS TEMOINS GENERATEURS DES PRIX.

- Résistance et combat contre la traite négrière et l�esclavage caractéristiques du combat historique.

- Résistance et combat contre la colonisation pour l�indépendance nationale. - Résistance et combat contre le racisme, l�apartheid, la ségrégation. - Résistance et combat contre le néocolonialisme et la corruption, les dictatures, les

violations massives des libertés fondamentales et démocratiques.

VI � LES MOYENS UTILISES AYANT CREE LES CIRCONSTANCES DES MERITES HISTORIQUEMENT JUSTIFIES.

- Résistance collective de lutte armée de libération nationale. - Résistance collective d�organisation de défense et de protection des libertés

fondamentales et des droits humains - Résistance individuelle par les écrits et autres manifestations de dénonciation des

actes barbares et dégradants de la personne humaine contraires à la Déclaration Universelle des Droits de l�Homme des NATIONS UNIES.

- Actions et autres manifestations pédagogiques, éducatives, culturelles en faveur de la Paix et de l�Amitié entre les peuples libres et interdépendants.

- Construction d�un PANTHEON de l�Histoire pour monumentaliser et panthéoniser les grands noms de l�Histoire de la Libération et de la Réhabilitation de la dignité africaine et des peuples noirs, comme lieu de repère de notre mémoire collective, dans tous les pays africains des Caraïbes et des U.S.A. particulièrement.

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16

VII � QUELQUES NOMS EVOCATEURS COOPTES A TITRE INDICATIF :

- ABIOLA Moshood - ALMANY SAMORY TOURE - BALLE Marianne - BAM N�DOURE - BEHANZIN - BEN BARKA - BAKER Joséphine - BEN BELLA - BEN YAHMED - BLONDY Alpha - BOGANDA - BOURGUIBA - CABRAL - CESAIRE Aimé - CHEIKH ANTA DIOP - DAVIS Angela - DESMOND TUTU - DIALLO Ndemba - DIALLO Boukounta - DIALLO Telli - DIDOUCHE AMIROUCHE - DJIBAHO Jean - Marie - DJIBAHO Madame - DUBOIS - FANON Frantz - GARVEY Marcus - GHALI Boutros Boutros - GHEZO - GREGOIRE Abbé - N�GUEYE LAMINE - HAILE SELASSIE D�éthiopie - HAMPATE BA - IKIRI - JONES Sheila - KHADDAFI Moammar El - KI- ZERBO Joseph - N�KRUMAH Kwamé Osagyefo - LOUVERTURE Toussaint - LUMUMBA Patrice - LUTHER KING Martin - KONE Aïcha - MAHFOUZ Naguib - Maître VERGES - MAKEBA Myriam - MALCOM X

- MANDELA Nelson - MANDELA Winnie - MODIBO KEITA - MOHAMED V - MOTAR BOW - MOUMIE - NASSER - NICOLO Georges - NKOSAZANA Dlamini-Zuma - NETO Agostino - NYERERE - OLYMPIO Sylvanus - OSSENDE Afana - OUANDIE Marthe - OUANDIE Ernest - PADMORE - RABEMANANJARA Jacques - RAVANAIONA III Reine - RATSIRAKA - SAM NUJOMA - SANKARA Thomas - SEPTEMBER Dulcie - SOYINKA Wole - TAUBIRA-DELANNON

Christiane - THABO MBEKI - TOUMANI TOURE - TRAORE Aminata - UM. NYOBE - WADE Abdoulaye - NZONGO Norbert - Etc, etc���. - Tous les patriotes et combattants

inconnus seront immortalisés par une mention particulière.

- Grand Prix des africanistes (à titre exceptionnel) :

- FIDEL CASTRO - CHE GUEVARRA.

Document présenté le 4 Août 2001 et lisible sur notre site internet : « Mémoire d�Afrique » : http://africa.smol.org. Communication du Professeur K.de BANA Concepteur de l�Encyclopédie Africaine.

COLLECTIF DE REALISATION DE L�ENCYCLOPEDIE ET DU MEMORANDUM CONSEIL MONDIAL DE LA DIASPORA PANAFRICAINE

85, bd Saint �Michel �75005 Paris � tel/fax : 01.43.25.80.50.

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**COLLECTIF DE REALISATON DE L�ENCYCLOPEDIE ET DU MEMORANDUM**

AIDE MEMOIRE DE LA PARTIE CIVILE

AU PROCES DE CHRISTOPHE COLOMB

1. Pourquoi le besoin d�un procès de Christophe Colomb,

aujourd�hui, cinq siècles après ? - Christophe COLOMB est le symbole par lequel les peuples noirs, indiens et juifs accusent

l�Europe, le Moyen Orient arabe et les Etats Unis d�Amérique du Nord de crimes, de génocides contre l�Humanité pour l�esclavage, la traite négrière, l�extermination et le massacre collectif d�êtres humains.

- Christophe COLOMB étant ainsi considéré � d�une part comme le pionnier de la piraterie

du monde esclavagiste, - d�autre part comme l�inspirateur de constructions navales et de tout autre moyen de transport maritime approprié au trafic et commerce d�êtres humains, que sont les négriers. C�est en effet, à l�aide des négriers que furent transportés pendant de longs siècles les esclaves transformés en produits de vente ou de transactions entre européens, arabes et les ségrégationnistes nord � américains.

- Disons d�entrée, que le procès de Christophe COLOMB criminel, cinq siècles après, ne

peut être qu�un procès contre l�oubli de l�Histoire, un procès pour une nouvelle pédagogie de l�Histoire Universelle, un procès de réhabilitation des peuples juifs, des indiens et africains victimes et marginalisés. En dernière analyse, réaffirmons que c�est un procès contre les commanditaires ou les continuateurs des actes criminels de Christophe COLOMB. En effet, l�histoire révèle que les inspirateurs, les bénéficiaires, les continuateurs répondant des actes de Christophe COLOMB sont les nations européennes, arabes moyen- orientales qui se sont livrées à la colonisation, à la domination de peuples entiers transformés en champs d�exploitation et de pillage pour leur propre enrichissement.

- Un procès, enfin, pour que réparation soit faite et qu�un Nouvel Ordre Mondial, fondé sur

la liberté, la justice et la paix, s�instaure parmi tous les êtres humains réconciliés. En définitive, un procès de réconciliation et de renaissance universelle.

- C�est pourquoi, aujourd�hui, cinq siècles après, nous sommes davantage fondés à dire que

Christophe COLOMB a été, sinon est devenu, l�envoyé spécial de ses commanditaires européens, arabes moyen- orientaux et ségrégationnistes nord � américains.

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- Il n� y a pas évidemment pas de preuve plus crédible d�imputation des responsabilités que

celle qui consiste, aujourd�hui, à commémorer par les nations esclavagistes et coloniales les exploits criminels de Christophe COLOMB, inaugurant çà et là des expositions presque universelles ou internationales, parce que sous l�égide de l�UNESCO pour certaines (les anneaux de la mémoire à Nantes et autres mascarades). Ainsi, comme on le constate, les « exploits » de Christophe COLOMB sont l�occasion de grandes réjouissances commémoratives pour les nations bénéficiaires des richesses pillées accumulées. La conscience de l�Humanité est fondée à s�interroger sur les conséquences atrocement douloureuses de cet événement. Conséquences gravissimes qui ne peuvent être imputables autrement qu�aux bénéficiaires de l�acte générateur.

2. Quels sont les actes ?

- la découverte du Nouveau Monde, - le commerce des êtres humains (1), - le massacre collectif de ces mêmes êtres humains (1), - la ségrégation raciale, - le racisme, - l�apartheid, - la colonisation, - la néo �colonisation, - la domination politique, - la domination économique, - la domination culturelle, - la domination spirituelle et religieuse par évangélisation forcée, - l�occupation militaire.

3. Quels sont les auteurs de ces actes criminels ?

- Christophe COLOMB l�explorateur, le navigateur, le transporteur d�esclaves, - Les nations européennes, arabes moyen �orientales, les Etats Unies d�Amérique du Nord, - L�église romaine, d�où le pardon du Pape. 4. Quelles sont les victimes ? - Le monde noir, les Africains, les Juifs, les Indiens, - La conscience humaine universelle blessée et indignée, - L�enseignement de l�Histoire Universelle volontairement déformée, falsifiée, par les

nations esclavagistes. 1) « Dès son second voyage, Christophe COLOMB amène une cargaison d�esclaves sur le continent américain� Redoutée, redoutable, la traversée de l�Atlantique sur le navire mérite sa réputation � Les chiffres parlent d�eux-mêmes : sur douze à quinze millions de Noirs « traversés » pendant la traite, de un et demie millions sont morts en cours de route� Plusieurs mois de voyage dans des conditions de surpopulation et d�hygiène épouvantables� » Extrait tiré de l�ouvrage : Esclaves et négriers de Jean MEYER. Editions La Découverte. 1993.

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5. Que doit faire l�Humanité devant cette ignominie générale ? - Réécrire l�Histoire de l�Humanité, celle des cinq continents pour « dédamniser » et

démarginaliser les peuples victimes : Juifs, Noirs, Indiens, Aborigènes d�Australie etc. - Réorganiser un Ordre Mondial plus juste et équilibré :

- refondre les Institutions de l�ONU pour une représentativité plus réelle des grandes régions du monde notamment :

- refonte du Conseil de Sécurité devant fonctionner sur la base de cinq membres dont un par continent, démarginalisant ainsi l�Afrique et l�Australie actuellement absentes de la structure de cet organe,

- création d�une Commission Internationale sous l�égide des Nations Unies pour une réécriture de l�histoire générale de l�Humanité,

- création d�une Commission Internationale d� Indemnisation et de Réparation aux victimes des crimes et des génocides contre l�Humanité ainsi perpétrés par Christophe COLOMB et perpétués par ses commanditaires et continuateurs,

- reconnaissance par les Nations Unies de l�esclavage, de la colonisation, du néo � colonialisme, du racisme, de la ségrégation raciale, de l�Apartheid, de l�anti � sémitisme comme crimes contre l�Humanité complétant ainsi le procès de NUREMBERG, condamnant le nazisme,

- demande, sous l�égide des Nations Unies, par toutes les nations colonisatrices et autres acteurs des faits de l�esclavage et du racisme, du pardon aux nations victimes pour les avoir colonisées, exploitées et humiliées,

- enregistrement à titre d�exemple dans les Archives des Nations Unies et insertion dans les manuels d�enseignement de l�Histoire Universelle du pardon du Pape Jean Paul II, au nom de l�église romaine et au nom de l�Humanité à l�adresse des peuples victimes de l�ignominie de l�esclavage,

- restitution, sous l�égide des Nations Unies des objets d�art volés aux peuples spoliés pour la reconstruction de leur patrimoine culturel national,

- décolonisation du paysage culturel et spirituel des peuples victimes. Ainsi, sera conjuré à jamais le quadruple défi de l�esclavage, de la traite d�êtres humains, de la colonisation et du néo- colonialisme.

Professeur Kapet de BANA Membre du Jury du Procès international

de Christophe Colomb contre la traite négrière et l�esclavage des noirs.

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KAPET DE BANA Concepteur de l�Encyclopédie Africaine

Membre du Centre Frantz FANON Fort � de � France (Martinique)

Comment comprendre la pensée de

Frantz FANON ( Docteur, Psychiatre, Penseur et écrivain engagé)

Compagnon de la libération et de l�indépendance de l�Algérie

• Textes - documents • Témoignages pour le combat, pour l�histoire.

Préface du Doyen Aimé CESAIRE

Ecrivain � Poète � Député-Maire de Fort-de-France

Introduction de Maître Marcel MANVILLE

Président fondateur du Centre Frantz FANON

- POUR UNE PEDAGOGIE DE DIALOGUE-

Collection Retrouvailles Afrique - Antilles

- Novembre 1996 -

OUVRAGE EN PREPARATION

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FRANTZ FANON 1925 � 1961

Héros de la lutte anti-nazie et figure de proue du combat contre le colonialisme, Frantz Fanon naquit à Fort-de-France en Martinique dans un milieu aisé. Enfant illégitime d'un couple «sang mêlé», il fut en outre marqué par le fait qu'il était le plus noir des huit enfants de sa famille. Entre 1939 et 1943, il poursuit ses études au lycée Schoelcher où enseigne Aimé Césaire. Puis, hostile à la politique du maréchal Pétain, il se rend à Dominique pour rallier les Forces françaises libres de la région caraïbe. En 47, il s'inscrit à la faculté de médecine de Lyon et se spécialise en psychiatrie. C'est alors qu'il s'engage dans la rédaction de sa thèse, Peau noire, masques blancs, qui est publiée en 1952, l'année où il se retrouve à l'hôpital de Saint-Alban. Là, formé par François Tosquelles, il s'inscrit dans le grand courant de la psychothérapie institutionnelle, né en France avec la lutte anti-nazie. En 1953, il est nommé médecin-chef de l'hôpital de Blida en Algérie où il passera trois ans à soigner des malades mentaux dans le contexte de la guerre de libération nationale. Proche du Front de Libération Nationale (FLN) dont il deviendra membre en 1957, Fanon démissionne de son poste de médecin-chef en 1956 pour se rendre à Tunis et s'engager plus avant dans le combat. En 1960, au moment où il rédige son grand livre, Les Damnés de la Terre, le plus beau manifeste de la révolte anticoloniale, il se sait atteint d'une leucémie. Il meurt en décembre 1961 dans un hôpital de Washington, convaincu du caractère inéluctable de l'indépendance pour laquelle il a tant lutté. L'OEUVRE DE FRANTZ FANON Les mains parallèles. L'oeil se noie. La conspiration, pièces de théâtre inédites, 1949/50. "Peau Noire, Masques Blancs". éditions du Seuil. 1952. Introduction aux troubles de la sexualité chez les Nord-Africains (en collaboration avec les docteurs J. Azoulay et F. Sanchez), manuscrit inédit, 1954/55. Racisme et Culture, texte d'un exposé au premier Congrès des écrivains et artistes noirs à Paris, septembre 1956. De nombreux articles dans El Moudjahid en 1957 et 1958, entre autres : L'Algérie face aux tortionaires français. N°10 à propos d'un plaidoyer. N°12 Les intellectuels et les démocrates français devant la révolution algérienne. N°1/15/30 Aux Antilles, naissance d'une nation ? N°16 Le sang maghrébin ne coulera pas en vain. N°18 La farce qui change de camp.N°21 Décolonisation et indépendance. N°22 "L'An V de la Révolution algérienne". éditions Maspero. 1959. "Les Damnés de la Terre". éditions Maspero. 1961. "Pour la Révolution africaine". éditions Maspero. 1964. BIBLIOGRAPHIE Stambouli, Friedj. 1967. "Frantz Fanon Face aux Problèmes de la Décolonisation et de la Construction Nationale". Revue de l'Institut de Sociologie 1967 (2-3) 519-534. Condé, Maryse (ed.). 1992. L'Héritage de Caliban Paris : éditions Jasor. Condé, Maryse et Madeleine Cottenet-Hage (eds.). 1995. Penser la Créolité. Paris : éditions Karthala. Duster, Troy et David Wellman. 1988. "Le Fantôme de Frantz Fanon". Actes de la Recherche en Sciences Sociales 71 72 135-136. O'Neill John. 1974. "Le Langage et la Décolonisation : Fanon et Freire". Sociologie et Société 6(2) 53-55. http://www.k-films.com/distribution/films/fanon/fanonbio.html

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FRANTZ FANON 1925 - 1961

Frantz Fanon il y a trente-huit ans, le 12 décembre 1961, décède le théoricien de la Révolution algérienne Il avait 36 ans�

Toute une génération d�Algériens ne connaît pas Frantz Fanon. Ce nom n�évoque pour eux que le nom de l�hôpital psychiatrique de Blida. C�est dire. Il en est de même de Maurice Audin, assassiné par les paras de Massu et dont on n�a jamais retrouvé le corps et de tous ces enfants d�Algérie, juifs ou d�origine européenne, comme Maurice Laban, tombé dans les Aurès, Fernand Yveton, guillotiné à Serkadji ou encore Henri Maillot, mort dans les maquis de Aïn Defla. Sans parler des vivants comme Henri Alleg ou de ceux qui sont demeurés en Algérie, tous anciens combattants de l�ALN et dont on taira les noms pour des raisons de sécurité. Frantz Fanon, né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France en Martinique, médecin psychiatrique à l�hôpital de Joinville � ainsi dénommé durant la période coloniale � est plus qu�un Algérien d�adoption, mais un Algérien tout court. Alors qui est cet homme que Abassi Madani a pourfendu en 1990 sans s�attirer de réaction officielle à l�époque, ni du FLN ni de l�ONM et encore moins du gouvernement ? Avant de s�installer en Algérie, titulaire d�un baccalauréat obtenu à Fort-de-France en 1945, il part à Lyon où il obtint un diplôme de médecine. Il se fait connaître en France grâce à un livre resté célèbre, Peau noire et Masque blanc où il analyse la condition de nombreux Antillais qui, dès leur arrivée en France, pensent et se comportent comme des « Blancs » alors qu�ils sont noirs, allant jusqu�à intérioriser dans leur corps et leur esprit le fait de ne pas être des « Noirs » comme les autres. A travers de nombreux cas, Fanon montre comment ces Antillais en viennent à refuser d�être assimilés ou comparés à des Africains et, partant, de pratiquer une sorte de racisme à rebours à l�endroit non seulement des Africains mais, aussi, des Maghrébins. Et de pointer le doigt sur les causes de cette dépersonnalisation, la colonisation des esprits. Peau noire et Masque blanc, �uvre majeure de Frantz Fanon, va lui permettre, une fois installé en Algérie en 1953, d�être confronté à une autre réalité, plus dure, celle des Algériens.

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A l�hôpital de Blida, dans cet univers psychiatrique singulier, il découvre l�ampleur des dégâts psychologiques de la colonisation à travers les patients qu�il examine. Pour Fanon, la cause est entendue. Quand survint le 1er Novembre 1954, il n�hésite pas à rejoindre le FLN. A l�insu de l�administration, il soigne des combattants de la wilaya IV. Mais surtout, c�est à la suite d�une lettre dénonçant les atrocités coloniales qu�il a adressée au gouverneur général, Robert Lacoste, qu�il est arrêté et expulsé d�Algérie, en 1956. Qu�à cela ne tienne, Frantz Fanon se rend en Tunisie et se met au service du FLN où il travaille à l�hôpital psychiatrique de la Manouba avant de travailler dans le service de presse du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) alors présidé par Ferhat Abbas. A Tunis, Fanon participe à la création d�El Moudjahid dans lequel il publie plusieurs articles consacrés à la guerre de Libération nationale. Des écrits qui vont sans doute servir à l�élaboration de son autre �uvre majeure : Les Damnés de la terre. Un livre qui suscitera durant les années 60, après son décès, bien des controverses et des débats au sein non seulement du FLN, mais surtout au sein des mouvements de libération nationaux et de la gauche révolutionnaire mondiale. Que disait Fanon ? Observant le déroulement de la guerre de Libération nationale algérienne, il en a conclu que la paysannerie était la seule vraie force révolutionnaire, prenant ainsi le contre-pied des thèses marxistes classiques développées à l�époque, faisant observer que, sans une alliance avec la classe ouvrière, la paysannerie ne pouvait être le fer de lance de la révolution. Ainsi est né ce qu�on a appelé les « théories fanoniennes », qui, par certains aspects, rejoignaient celles développées par un autre théoricien révolutionnaire, Mao Tsé-Toung et, à un degré moindre, Che Guevara. Ses écrits, les seuls d�ailleurs, ont fait de Frantz Fanon, sans doute, l�unique théoricien de la révolution algérienne. Ou du moins, il a été l�un des rares dirigeants du FLN à avoir tenté de théoriser, bien avant l�indépendance de l�Algérie, la guerre de Libération nationale. Un homme sera inspiré par les théories de Frantz Fanon : Houari Boumediène. Lesquelles théories ont permis de doter d�un socle cohérent l�action tiers-mondiste de l�Algérie. En Afrique, Frantz Fanon fera des émules : les dirigeants Kwane Nkrumah, Mobido Keita et, à un degré moindre, Ahmed Sékou Touré. En 1960, Frantz Fanon est chargé d�une mission au Mali, celle d�étudier les possibilités d�ouvrir un second front et de convoyer des armes vers les maquis à partir du Mali afin de contourner la frontière tunisienne, rendue meurtrière après que l�armée française l�eut électrifiée et minée. Puis, il est nommé ambassadeur d�Algérie au Ghana. Mais Fanon était rongé par un cancer : la leucémie. Il est d�abord soigné à Moscou, puis transféré aux Etats-Unis où il décède le 12 décembre 1961. Des bruits ont alors couru sur le fait que la CIA ait profité de son hospitalisation pour l�assassiner. Quand son corps fut transféré en Tunisie, le GPRA décide alors de respecter le v�u de Frantz Fanon : qu�il soit enterré en Algérie. Une unité combattante de l�ALN achemine de nuit la dépouille de Fanon pour l�inhumer en Algérie, dans la région d�El Tarf. Mais il a fallu attendre l�indépendance nationale, en 1965, pour que Frantz Fanon ait droit à des obsèques officielles. Toujours est-il que ce grand révolutionnaire n�a pas eu droit au carré des Martyrs d�El Alia. Et pourtant, trente-huit ans après son décès, il mérite un hommage particulier. N�en déplaise à ceux qui ont cherché à l�enterrer définitivement. Hassane Zerrouky http://www.lematin-dz.com/les_gens/frantz_fanon.htm

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FRANTZ FANON 1925 � 1961 Frantz Fanon par Alice Cherki. Un portrait biographique et Intellectuel Aux éditions du Seuil 313 pages. 130 F L'itinéraire de Frantz Fanon, né antillais, mort algérien, et son témoignage de psychiatre, d'écrivain, de penseur politiquement engagé reviennent éclairer les désordres et les violences d'aujourd'hui. fanon est mort à 36 ans, à un âge où souvent une vie d'homme ne fait que commencer. Mais toutes ses misesen garde aux pays colonisés en voie d'indépendance se sont révélée prophétiques. de même, ses réflexions sur la folie, le racisme, et sur un universalisme confisqué par les puissants, à peine audibles en son temps, ne cessent de nous atteindre et de nous concerner. L'auteur des "Damnés de la terre" (le livre paru quelques jours avant sa mort) a produit une oeuvre "irrecevable". Son propre parcours ne l'était pas moins...

Alice Cherki a bien connu Frantz Fanon, travaillé à ses côtés en Algérie et en Tunisie, dans son service psychiatrique, et partagé son engagement politique durant la guerre d'Algérie. Elle nous apporte son témoignage distancié sur un Fanon éveilleur de conscience, généreux sans concessions, habité par le sentiment tragique de la vie et par un espoir obstiné en l'Homme. Alice Cherki est née à Alger d'une famille juive et a participé activement à la lutte pour l'indépendance. Elle a, entre autre, publié plusieurs articles portant sur les enjeux psychiques des silences de l'Histoire. Note de PlaNet DZ : Cet ouvrage, riche en références historiques, en témoignages et en réflexions intellectuelles sur la colonisation, le racisme et la révolution est une très belle réalisation. Il constitue une référence sérieuse pour éclairer des parcelles de l'Histoire de la révolution algérienne. Fanon le Psychiatre qui a révolutionné la prise en charge psychiatrique à l'Hôpital de Blida, Fanon le militant engagé à fond dans la lutte de libération, Fanon à la recherche perpétuelle du sens de sa vie qu'il ne trouve que dans le combat contre l'injustice sous toute ses formes. C'est un homme profondément humain qu'on découvre et qui meurt d'une leucémie en 1961 à Washington, loin de l'Algérie, de ses frères. Il sera inhumé le 12 décembre dans une cimetière de martyrs à Aïn Kerma (en territoire "libéré") Nous sommes surpris et déçus par le fait que ce très bel ouvrage n'est pas reçu l'accueil qu'il méritait aussi bien en Algérie, qu'en France. Les Martiniquais par contre se le sont arraché. Les jeunes algériens ne connaissent presque rien de Fanon et c'est triste et symptomatique de l'amnésie, volontaire ou pas, par rapport à des pans entiers de notre Histoire. http://www.planet-dz.com/ACTU/2000/octobre/fanon_cherki.htm

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FRANTZ FANON 1925 � 1961

Je suis nègre, et des tonnes de chaînes, des orages de coups, des fleuves de crachats ruissellent sur mes épaules.(...) La densité de l'Histoire ne détermine aucun de mes actes. Je suis mon propre fondement. Et c'est en dépassant la donnée historique, instrumentale, que j'introduis le cycle de ma liberté. Le malheur de l'homme de couleur est d'avoir été esclavagisé. Le malheur et l'inhumanité du Blanc sont d'avoir tué l'homme quelque part.

Peau noire, masques blancs (1952) La pensée de Frantz Fanon (1925-1961) a influencé de nombreux intellectuels du tiers-monde. Né en Martinique dans une famille bourgeoise acquise aux idées assimilationnistes, Fanon fréquente le lycée Schoelcher où il a comme professeur Aimé Césaire. Lors de la guerre 1939-45, il rejoint la résistance britannique sur l'île de la Dominique puis les Forces de la France Libre. À la fin des hostilités, il est en Allemagne blessé, décoré et démobilisé. À Lyon, il suit des études de médecine et devient psychiatre. Dans son essai, Peau noire, masques blancs, paru au début des années 50, il étudie les conséquences humaines du colonialisme et du racisme. Il fait le portrait de l'homme noir antillais, victime des préjugés de couleur et des complexes d'infériorité qu'il a intériorisés. Il théorise l'aliénation psychotique provoquée par l'oppression coloniale. Critique vis-à-vis de la négritude, il considère le concept trop réducteur. Selon lui « les Antillais sont, après la grande erreur blanche, en train de vivre le grand mirage noir ». La révolte de Fanon va au-delà du monde noir. Dans Les damnés de la terre (1961), préfacé par Jean-Paul Sartre, il s'insurge contre « la mise à l'écart d'un milliard et demi d'hommes par une minorité orgueilleuse ». L'ouvrage devient rapidement le livre culte des intellectuels tiers-mondistes. L'engagement de Fanon ira bien au-delà des mots. À partir de 1953, il participe à la lutte de libération algérienne. Médecin-chef à la clinique psychiatrique de Blida (Algérie), il participe aux actions du FLN (Front de libération nationale), intervient dans la rédaction du journal El-Moudjahid (Le Combattant) et représente, sur le plan diplomatique, le GPRA (Gouvernement provisoire de la république algérienne). Il meurt atteint d'une leucémie, en 1961, dans un hôpital de Washington. Il sera enterré en Algérie, quelques mois avant la proclamation de l'indépendance.

Il nous faut quitter nos rêves, abandonner nos vieilles croyances et nos amitiés d'avant la vie. Ne perdons pas de temps en stériles litanies ou en mimétismes nauséabonds. (...) Pour l'Europe, pour nous-mêmes et pour l'humanité, camarades, il faut faire peau neuve, développer une pensée neuve,tenter de mettre sur pied un homme neuf.

Les Damnés de la terre (1961) Frantz Fanon est celui qui vous empêche de vous boucher les yeux et de vous endormir au ronron de la bonne conscience. Aimé Césaire, Afrique Action

http://www.france.diplomatie.fr/culture/france/biblio/folio/outremer/fanon.html

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Frantz Fanon, l'éveilleur

PARIS, 21 septembre 2000 (Le Monde) Frantz Fanon, portrait d'Alice Cherki. Alice Cherki retrace l'itinéraire de l'auteur des « Damnés de la Terre », psychiatre et militant tiers-mondiste, mort à la vieille de l'indépendance algérienne pour laquelle il lutta. Aux premières lignes du « portrait » qu'elle lui consacre, Alice Cherki l'indique bien : prononcer le nom de Frantz Fanon, « c'est toujours se risquer en terre inconnue ». Que reste-t-il de lui dans les mémoires, en l'an 2000 ? Je n'ai vu Frantz Fanon qu'une fois, à Paris en septembre 1956. J'assistais, étudiant, au premier congrès des Ecrivains et Artistes noirs. J'entends encore sa voix : il y avait, dans son intervention sur « Racisme et culture », une alliance de l'argumentation fondée non sur le théorique mais sur le vécu, avec une efficacité dialectique qui emportait un auditeur, en principe lointain, dans une proximité de pensée soudain chaleureuse. Le propos de Fanon était de démontrer que le racisme était contenu dans l'affirmation de « la valeur normative de certaines cultures décrétée unilatéralement ». Que, loin d'être une tare psychologique accidentelle, il s'inscrivait dans la culture (cet « être psychique collectif », selon Freud) de la société qui le produisait. Lutter contre lui était voué à l'échec si l'on ne luttait contre l'oppression dont cette société était porteuse. Pour moi qui sortais d'un enseignement de l'ethnologie encore imprégné d'ethnocentrisme, c'était décapant. Et si j'ai ressenti, comme Alice Cherki le note pour son compte, cette « impression de résonance pour les jeunes gens que nous étions alors », c'est que cela s'inscrivait, et sur le mode le plus brûlant, au coeur des événements de cette année 1956, où la répression en Algérie prenait définitivement sa forme de guerre faite à tout un peuple. Ma génération, appelée (c'était la formule officielle) à aller faire cette guerre, était aussi appelée à se déterminer face à elle. En écoutant ce jour-là Frantz Fanon, je ne pouvais imaginer que, trois ans plus tard, je deviendrais son éditeur. Que son livre L'An V de la révolution algérienne serait l'un des premiers ouvrages que je publierais. Qu'il n'avait plus que cinq ans à vivre, puisqu'il est mort à l'automne 1961, quelques jours après avoir reçu à la fois le premier exemplaire des Damnés de la Terre et la nouvelle de leur interdiction en France. Et qu'enfin il me faudrait attendre plus d'un tiers de siècle pour lire, avec le travail d'Alice Cherki, une analyse qui rende compte avec lucidité de l'homme, de l'action et de l'oeuvre brisés en plein élan. Un travail qui a l'inestimable valeur de les prendre comme un ensemble indissociable. D'inscrire cet ensemble dans son époque. De le situer dans la nôtre. Car dès le lendemain d'une mort à un âge où la plupart en sont encore aux fondations d'une oeuvre, les écrits et la figure de Frantz Fanon se sont vus figés en quelques formules. Pour les uns, condamnation sans appel de l'Europe, apologie de la violence, manifeste d'une « chouannerie rouge », selon les termes de Jean Lacouture. Pour les autres, classiques de la décolonisation et « bible du tiers-mondisme », et même manifeste du « fanonisme », synonyme de révolte violente et spontanée des masses paysannes du tiers-monde prenant le relais du prolétariat ouvrier de Marx. Une oeuvre totalitaire, annonçant les Pol Pot à venir, selon Pascal Bruckner, qui appelait dans Le Sanglot de l'homme blanc à réagir contre la culpabilisation infondée de l'Européen qu'elle était censée contenir. Une oeuvre ne pouvant aujourd'hui, de toute manière, que nous apparaître « lointaine et déphasée », à en croire Gérard Chaliand qui a rédigé pour la dernière réédition des Damnés de la Terre une manière de prépréface à la préface de Jean-Paul Sartre, à l'usage des nouvelles générations. Ainsi le verdict était rendu, l'affaire classée, au rayon des documents historiques, voire préhistoriques. Au placard, Fanon, comme toutes ces utopies qui nous ont fait tant de mal. « Utopies : toujours sanglantes », aurait pu ajouter Flaubert à son Dictionnaire des idées reçues, s'il avait été notre contemporain. Pourtant, à se remémorer les débats de l'époque, on est frappé de ce qu'ils n'abordaient pour la plupart qu'un aspect, une face de l'oeuvre. Et surtout, de ce qu'ils la prenaient comme la formulation d'une pensée définitive. Toutes ces années, j'ai gardé présente à l'esprit une lettre où il évoquait la rédaction en cours des Damnés de la Terre : « Les événements vont à une telle rapidité qu'il faudrait voir ça sur le plan du journal. La quotidienneté, même si elle est interprétée à travers une méthode, impose quand elle est explosive des recoupements et des recouvrements d'ordre dialectique bien sûr, mais aussi psychologique et, pourquoi le cacher, d'ordre psycho-pathologique. Je sais que certains critiques m'ont reproché mon »jargon«. » Un jour, ajoutait-il, il leur répondrait. A défaut, l'analyse vivante et chaleureuse d'Alice Cherki, nous apporte les éléments de cette réponse qu'il n'a pu donner. Deux moments importants dans la formation de Frantz Fanon. D'abord son engagement en 1943, au sortir du lycée de Fort-de-France, dans la Ire Armée française. Un an plus tard, il écrit : « Je me suis trompé ! Rien ici, qui justifie cette subite décision de me faire le défenseur des intérêts du fermier quand lui-même s'en fout. » Entre-temps, il a connu l'Algérie, a débarqué en Provence, été blessé au combat, a libéré l'Alsace. Et il a vécu le racisme. Il a assisté au « blanchiment » de l'armée, remplacement brutal, le gros du travail fait, des troupes coloniales noires par des blancs bon teint. Lui-même n'était pas concerné, les Antillais étant considérés comme

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des métropolitains. Mais qu'est-ce qui le différenciait, dans le quotidien, de ces soldats « indigènes » bafoués à qui l'on parlait « petit-nègre » ? Le second moment sera, à la fin de ses études de médecine, son passage de quinze mois à l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban en Lozère et sa rencontre avec ce praticien exceptionnel que fut le docteur François Tosquelles, pionnier de la psychothérapie institutionnelle. A Saint-Alban sont passés et ont appris des hommes comme Lacan, Jean Oury, Fernand Deligny, Roger Gentis. Là ont commencé à tomber les « murs de l'asile ». Dès 1944, Tosquelles, Catalan antifranquiste, avait déjà entrepris leur démolition : plutôt que de voir ses pensionnaires crever de faim du fait de leur abandon par une administration peu soucieuse de ravitailler ces bouches inutiles, il avait préféré leur faire prendre le maquis. Au sortir de l'apocalypse de la guerre mondiale, sa thèse française de doctorat est consacrée à Gérard de Nerval, Le Vécu de la fin du monde dans la folie. Fanon trouve là « un point de rencontre où l'aliénation est interrogée dans tous ses registres, au lieu de jonction du somatique et du psychique, de la structure et de l'histoire ». Il publie l'un de ses premiers articles, « Le syndrome nord-africain ». Qui n'est pas la description, précise Alice Cherki, d'une maladie que « l'attitude raciste et rejetante du corps médical français devant un patient nord-africain qui se présente avec sa douleur » traite comme spécifiquement nord-africaine, mais « une extraordinaire interrogation sur le rejet et la chosification d'un autre baptisé bicot, bougnoule, raton, melon ».

VISION D'UN DÉPASSEMENT Publié par Francis Jeanson en 1952 dans la collection d'Esprit, Peau noire, masque blanc répond à une double exigence : transmettre, sans méconnaître les aspects économiques et politiques, une expérience subjective « d'homme noir plongé dans un monde blanc dominant et sûr de sa suprématie » ; mais aussi, en s'appuyant sur des données sociologiques, politiques et psychanalytiques essayer de « rendre compte de cette condition dans l'espoir de la dépasser ». A ce moment, Fanon n'est pas un militant au sens de l'appartenance à une organisation. Appelé à recourir davantage à la pratique de Freud qu'à la théorie de Marx (il ne lira jamais Le Capital), intéressé par l'étude de Wilhelm Reich sur la psychologie de masse du fascisme, il est un lecteur assidu des Temps modernes, il a suivi les cours de Merleau-Ponty à Lyon et sa démarche peut se rapprocher de la phénoménologie existentialiste. Lié aussi à la revue Présence africaine, son procès de l'idéologie coloniale annonce celui d'Aimé Césaire dans le Discours sur le colonialisme. Mais il réfute le recours au concept de négritude comme à un miroir qui opposerait le « monde noir » au « monde blanc » : « Tous deux ont à s'écarter des voix inhumaines qui furent celles de leurs ancêtres respectifs afin que naisse une véritable communication. » Vision d'un dépassement qui parcourt son oeuvre jusqu'aux dernières lignes des Damnés de la Terre, même si cette vision s'est, entre-temps, radicalisée dans le combat politique à tel point que beaucoup lui ont trouvé un accent messianique : « Nous ne voulons rattraper personne. (...) Mais si nous voulons que l'humanité avance d'un cran, si nous voulons la porter à un niveau différent de celui où l'Europe l'a manifestée, alors il faut inventer... » En 1953, il est nommé médecin-chef à l'hôpital de Blida. Sa sociothérapie s'oppose à une école psychiatrique d'Alger qui voyait dans l'indigène nord-africain « un homme primitif dont l'évolution cérébrale est anatomiquement défectueuse, différence raciale génétiquement fixée » Il mobilise les soignants en une équipe solidaire à l'écoute des soignés, sans distinguer entre les infirmiers « arabes » et les autres, fait participer personnel et pensionnaires à des activités communes, ateliers, journal, qui débordent de l'hôpital. Cela, dans une atmosphère qui est d'abord celle d'une « ségrégation tranquille », puis explose après l'insurrection de novembre 1954. C'est dans cette période qu'Alice Cherki, qui l'avait déjà rencontré à Lyon, intègre avec son mari, le docteur Géronimi, son équipe hospitalière. Ils suivront la même trajectoire, tant médicale que politique. Fanon fera d'ailleurs appel à Charles Géronimi pour témoigner dans L'An V de la révolution algérienne. Fanon, en osmose avec la société algérienne par ses malades et leurs familles, son équipe, ses amis, se voit confier des combattants du maquis malades, par l'intermédiaire de l'association Amitiés algériennes qu'animent notamment des chrétiens progressistes. Avec le refus du gouvernement de Guy Mollet de toutes négociations et l'intensification de la guerre à outrance, il s'engage dans une aide plus active au Front de libération nationale. Vient la rupture. Dans sa lettre de démission, il affirme qu'il lui est impossible de poursuivre « le pari absurde de vouloir coûte que coûte faire exister quelques valeurs alors que le non-droit, l'inégalité, le meurtre multi-quotidien de l'homme sont érigés en principes législatifs ». Il rejoint le gouvernement provisoire algérien à Tunis. S'ouvrent alors les cinq années intenses du combat politique. Les dirigeants algériens comprennent le parti qu'ils peuvent tirer de cette intelligence qui s'engage corps et âme. Il anime leur journal El Moudjahid. Ambassadeur en Afrique, il est accueilli chaleureusement au Ghana nouvellement indépendant par Nkrumah, ardent partisan de l'unité africaine. En 1959 paraît en France L'An V de la révolution algérienne, bientôt interdit. Ce livre tranche sur ce qui a été publié jusque-là sur la guerre d'Algérie. Les quelques voix dissonantes qui s'élevaient (quitte à être aussitôt interdites) alertaient l'opinion française, au nom des droits de l'homme bafoués. La voix qui parle dans L'An V vient de l'autre bord. Elle dénonce le massacreur, mais elle parle des massacrés, et en leur nom. Elle affirme la réalité « irréversible » d'une nation qui se reconstitue dans la lutte. Elle esquisse ce que pourrait être une Algérie libre, où (rejoignant les positions de la fédération de France du FLN) les identités - musulmane, juive, européenne - auraient dépassé leur antagonisme.

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AU NOM DU TIERS-MONDE Il dicte Les Damnés de la Terre dans l'urgence : gravement blessé dans un mystérieux accident, il est pris par la leucémie qui l'emportera. Ici, ce n'est plus au nom du seul peuple algérien qu'il parle, mais du « tiers-monde » entier. Ce terme, apparu sous la plume d'Alfred Sauvy et de Georges Balandier, il le fait passer du démographique et du sociologique au politique. De ce livre, on l'a dit, il a été principalement retenu une apologie de la violence, renforcée par la préface de Sartre. Dans son Siècle de Sartre, Bernard-Henri Lévy accuse ce texte d'avoir été utilisé par des mouvements obscurantistes - « des générations d'assassins logiques » - en justification de leurs crimes. Mais il en rappelle bien les circonstances premières : « Réponse insensée à une situation insensée. On parle d'un million de morts. De deux millions de personnes déplacées. La République française, une génération après le nazisme, a restauré les lois d'exception et réinventé les camps... » Que la situation de 1961, la violence coloniale à son paroxysme, appelle une réponse d'une violence libératrice égale, c'est effectivement le propos de Fanon. Mais entre le texte de Sartre et le sien, il y a un hiatus qui mène au contresens. Sartre s'adresse à des lecteurs européens et les provoque. Fanon s'adresse aux autres, tous les autres, et leur parle de dépassement vers un avenir dont serait extirpée cette « peur de l'autre » (que le jargon actuel traduit par « repli identitaire ») contre quoi il a mobilisé sa pensée. La violence qu'il invoque est imposée, elle ne porte en soi aucune valeur rédemptrice. On lui reprochera, certes, sa surestimation du rôle des masses paysannes dans la révolution qu'il appelle, mais ce sont bien les masses paysannes qui sont, à ce moment précis, les forces vives des combattants algériens. On lui reprochera la sous-estimation du religieux, mais le FLN qu'il a rallié est, sa « charte de la Soummam » le montre, majoritairement laïque. On dira que l'évolution géopolitique a démenti ses espoirs. Ses amis progressistes africains ont été éliminés, Nkrumah exilé par un coup d'Etat, Lumumba assassiné, Modibo Keita mort dans une prison malienne, tandis que Boumediène, en prenant le pouvoir en Algérie, a confirmé le bien-fondé des mises en garde du chapitre « Mésaventures de la conscience nationale ». Mais, comme le pointe Alice Cherki, Fanon n'est « déphasé » que « si l'on prend ce qu'il écrit à l'indicatif et non comme un appel à ce qui serait possible ». Que ses espoirs ne se soient pas réalisés rend-il erronée la réalité à partir de laquelle il les exprimait ? Une réalité dans laquelle se sont reconnus dans les années 60, aux Etats-Unis, les militants du Black Power, qui ont fait des analyses de Fanon, largement diffusées, une arme dans leur lutte contre la ségrégation. Une réalité qui ne se dit plus aujourd'hui en termes d'« oppression coloniale » ni de « tiers-monde », mais en termes de « fracture sociale », d'« exclusion », de « laissés-pour-compte de la croissance » et d'écart grandissant entre le Nord et le Sud. « Mon ultime prière : Oh mon corps, fais de moi toujours un homme qui interroge », a-t-il écrit. Le corps de Frantz Fanon repose en terre algérienne. Ses interrogations, elles, sont toujours là. Têtues. FRANTZ FANON, PORTRAIT. d'Alice Cherki. Seuil, 380 p., 130 F (19,82 euros ).

Portrait d'un combattant de la liberté Fanon, le médecin des âmes par Didier Eribon (Le nouvel Observateur, 2 Septembre 2000) Mort à 36 ans d'une leucémie, Frantz Fanon, né en Martinique, psychiatre en Algérie et anticolonialiste partout, a laissé une oeuvre révolutionnaire. A l'auteur de « Peau noire, masques blancs », Alice Cherki consacre une belle biographie. La préface écrite par Sartre pour les « Damnés de la terre », en 1961, avait donné la gloire à Fanon, mais elle est sans doute l'une des raisons pour lesquelles on n'ose plus guère prononcer son nom. Car le livre de Fanon a sombré avec ce qui est désormais considéré comme une apologie de la violence (même si le texte de Sartre est évidemment moins simpliste qu'on ne le dit trop souvent). Aussi est-ce toujours avec un certain étonnement que l'on découvre, aux Etats-Unis par exemple, que l'oeuvre de Fanon n'a rien perdu de son rayonnement, au point d'y être devenue l'une des références majeures de la réflexion théorique à l'heure de ce qu'on appelle les « post-colonial studies ». Que peuvent donc avoir à nous dire, aujourd'hui, les quelques livres et articles enflammés que Fanon, mort à 36 ans, eut le temps de nous donner, et qui portent en eux tout le fracas du moment qui les a vus naître ? Y trouve-t-on autre chose que le témoignage d'une époque révolue ? Il suffit cependant d'ouvrir « Peau noire, masques blancs » pour se persuader qu'il s'agit d'un chef-d'oeuvre dont les analyses sur le racisme n'ont rien perdu de leur pertinence. Et pourtant, il fut écrit par un jeune homme âgé de 25 ans, comme nous le rappelle opportunément Alice Cherki dans la biographie-portrait qu'elle consacre - avec émotion mais sans hagiographie - à celui qu'elle a connu en Algérie dans les années 50 et dont elle fut l'amie mais aussi la collègue, en tant que médecin. Ce qui ne relève pas de la simple anecdote. Car c'est un des grands mérites de cet ouvrage qui fera date : il accorde une importance capitale au métier de Fanon, qui fut d'abord un psychiatre. Mais commençons par le commencement. Et par la Martinique où Fanon est né en 1925, dans une famille de la bourgeoisie noire. Il n'a pas 20 ans quand il s'engage, en 1944, dans les forces françaises pour combattre les Allemands. Il est blessé près de Montbéliard mais, refusant de rester à l'hôpital, il prend part à la bataille d'Alsace. De cette période, il gardera toute sa vie, nous dit Alice Cherki, une « culture de la résistance », mais aussi le souvenir amer d'avoir été confronté au racisme de ceux-là mêmes auprès de qui il se battait. De retour à la Martinique, il suit les cours d'Aimé Césaire, dont il admire l'oeuvre poétique engagée, mais dont il ne partage

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pas la politique « départementaliste », c'est-à-dire d'intégration à la politique parlementaire française. En 1946, Fanon se retrouve à Lyon. Il est étudiant en médecine. Mais il se passionne aussi pour la philosophie et va écouter Merleau-Ponty à la Faculté des lettres. Et, bien sûr, il lit Sartre. C'est alors que, tout en préparant sa thèse sur « les Troubles mentaux et les syndromes psychiatriques dans l'hérédo-dégénérescence spinocérébelleuse », il écrit « Peau noire, masques blancs » (qu'il voulait présenter comme thèse, mais qui fut refusé), dans lequel il mobilise ses lectures philosophiques, psychanalytiques et psychiatriques pour penser ce que signifie la colonisation pour les esprits colonisés. Peu de temps après, il est nommé en Algérie, pour être l'un des cinq médecins-chefs de l'hôpital psychiatrique de Blida. Quand il arrive, la doctrine régnante en psychopathologie est celle du « primitivisme », qui considère que les Nord-Africains peuvent être caractérisés par un « développement psychique primitif ». Fanon va bousculer ce discours pseudo-scientifique en mettant l'accent, au contraire, sur les effets produits dans les consciences par la situation coloniale et la « dépersonnalisation » qu'elle entraîne. Il révolutionne aussi la pratique médicale : il se veut à l'écoute des malades et s'intéresse aux « subjectivités souffrantes ». Les articles qu'il écrit à ce moment-là puisent dans cette expérience. Le racisme biologique a cédé la place, analyse-t-il, à un racisme culturel. Ce n'est plus la couleur de la peau ou la forme du nez qui sont stigmatisées, mais « une certaine forme d'exister ». Bientôt, le médecin des âmes et l'analyste de la situation coloniale est happé par la guerre qui commence de faire rage. Son hôpital devient un refuge pour les maquisards blessés, et il est de plus en plus sollicité pour soigner les troubles mentaux des combattants. Il en arrive très vite à la conclusion qu'il est impossible de continuer à travailler comme psychiatre payé par l'Etat : comment essayer de « désaliéner », quand toute la réalité extérieure constitue un démenti quotidien au travail que l'on essaie de mener à bien ? Et puis il sait que son hôpital est sous haute surveillance et qu'il est lui-même menacé. Il démissionne de son poste. La direction du FLN a pris contact avec lui. Et, à partir de l'année 1957, c'est à Tunis qu'il continue son combat. Tunis où sont installées les instances dirigeantes de la rébellion qui vont se constituer en gouvernement provisoire de la République algérienne. Fanon devient l'un des porte-parole du FLN, et son représentant auprès des pays d'Afrique noire. Son parcours se confond alors avec l'histoire de la décolonisation. Mais s'il exprime déjà ses inquiétudes sur la réalité des régimes qui vont se mettre en place, Fanon n'aura pas le temps de voir l'indépendance de l'Algérie pour laquelle il a combattu. Il est malade. Et le verdict laisse peu d'espoir : une forme grave de leucémie. Il a accepté d'aller se faire soigner à New York, dans ce pays qu'il déteste et qui incarne à ses yeux l'horreur de l'impérialisme. Mais il est trop tard. Il sera enterré dans une enclave libérée du territoire algérien, son cercueil porté à travers la forêt par les soldats de l'Armée de Libération nationale. Il faut savoir gré à Alice Cherki d'avoir rendu à cet intellectuel éminent, à sa figure et à ses livres, toute la place qu'ils méritent, non seulement dans notre histoire mais aussi dans notre présent. « Frantz Fanon, portrait », par Alice Cherki, Seuil, 316 p., 130 F. ALICE CHERKI, Psychiatre et psychanalyste, née à Alger, a bien connu Frantz Fanon, travaillé à ses côtés et partagé son engagement politique durant la guerre d'Algérie. http://www.hivnet.ch/migrants/news/2000/09/000921i.html

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FRANTZ FANON et

EQBAL AHMAD contre les impérialismes

Mort d'une leucémie en décembre 1961, à tout juste trente-six ans, Frantz Fanon n'aura pas célébré l'indépendance de l'Algérie (juillet 1962), pour laquelle il avait pourtant payé de sa personne. D'origine martiniquaise, ce militant de la décolonisation est aujourd'hui pratiquement ignoré du public français. Pourtant, comme le souligne Alice Cherki dans ce Portrait tout en finesse et analyse (1), il demeure une référence un peu partout à travers le monde. Pour s'être radicalement, et dès la première heure, engagé auprès des Algériens, Fanon aurait-il mis le doigt sur un point sensible qui dérangeait la gauche et les intellectuels français ? Rappelons qu'il a fallu attendre 1960, le procès Jeanson et l'appel des 121 (2) pour qu'émerge véritablement en France un mouvement anti-guerre. Certes, le militantisme anticolonial en métropole devait affronter une forte répression de la part d'un Etat qui n'avait pas hésité à institutionnaliser la torture en Algérie, alors que la guerre était commencée depuis 1954 ; la réaction avait tardé. Dans Les Damnés de la Terre et Pour la révolution africaine, Fanon en donne une explication : pour les Français, même les meilleurs, l'Algérie, c'est la France. De plus, s'y mène une lutte armée totale avec des actions offensives et défensives peu porteuses d'utopies, qui gênent la bonne conscience occidentale. Intellectuels et militants politiques favorables à l'indépendance de l'Algérie souhaiteraient une guerre noble. C'est à une remise à l'heure et à un retour à la réalité que se livre méthodiquement Alice Cherki. Fanon est d'abord arrivé en Algérie comme médecin psychiatre. A l'hôpital, les malades étaient divisés entre hommes et femmes métropolitains, hommes et femmes indigènes. La violence et la ségrégation de l'institution à l'encontre des malades sont pour Fanon la métaphore de la réalité algérienne. En se plaçant d'emblée au coeur des problématiques anti coloniales et de ce qu'il nomme « l'aliénation coloniale » - la classe ouvrière occidentale que le racisme n'épargne pas est indifférente au sort des colonies -, Fanon ne fera l'économie ni de l'engagement ni de l'analyse critique. Il dénoncera « la bonne conscience de l'universalisme occidental » tout en mettant en garde contre les dérives postindépendance, la confiscation du pouvoir, les atteintes aux libertés, les rivalités ethniques et religieuses (L'An V ou Mésaventures de la conscience nationale). disparu en mai 1999, Eqbal Ahmad - qui avait rencontré Frantz Fanon sur sa route - est encore moins connu du public français. peu de choses de cet intellectuel indo-pakistanais, lui aussi de tous les combats du siècle, ont été traduites en français. Dans une série d'entretiens réalisés par David Barsamian et préfacés par Edward Said, pour qui il est « sans doute le plus perspicace et le plus novateur des anti-impérialistes d'Asie et d'Afrique », l'éventail de savoirs d'Eqbal Ahmad ne passe pas inaperçu. Inde-Pakistan, Moyen-Orient, Amérique latine, Afrique, Balkans... Eqbal Ahmad a pensé l'état du monde non seulement d'un point de vue politique, mais aussi sociologique, culturel ainsi que dans son rapport à la poésie et à la spiritualité (3). Activiste, il a côtoyé Malcolm X ; il était en première ligne durant la guerre du Vietnam, aux côtés des Algériens dans leur lutte pour l'indépendance et de celle des Palestiniens jusqu'à aujourd'hui. Les influences et enseignements dialectiques entre les luttes des uns et celles des autres sont ici, si ce n'est approfondis, de par la forme limitée de l'entretien, en tout cas mis en perspective. MARINA DA SILVA http://www.monde-diplomatique.fr/2000/10/DA_SILVA/14387

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Wretched of the Earth Speech by Frantz Fanon at the Congress of Black African Writers, 1959

RECIPROCAL BASES OF NATIONAL CULTURE AND THE FIGHT FOR FREEDOM

Colonial domination, because it is total and tends to over-simplify, very soon manages to disrupt in spectacular fashion the cultural life of a conquered people. This cultural obliteration is made possible by the negation of national reality, by new legal relations introduced by the occupying power, by the banishment of the natives and their customs to outlying districts by colonial society, by expropriation, and by the systematic enslaving of men and women. Three years ago at our first congress I showed that, in the colonial situation, dynamism is replaced fairly quickly by a substantification of the attitudes of the colonising power. The area of culture is then marked off by fences and signposts. These are in fact so many defence mechanisms of the most elementary type, comparable for more than one good reason to the simple instinct for preservation. The interest of this period for us is that the oppressor does not manage to convince himself a£ the objective non-existence of the oppressed nation and its culture. Every effort is made to bring the colonised person to admit the inferiority of his culture which has been transformed into instinctive patterns of behaviour, to recognise the unreality of his 'nation', and, in the last extreme, the confused and imperfect character of his own biological structure. Vis-à-vis this state of affairs, the native's reactions are not unanimous While the mass of the people maintain intact traditions which are completely different from those of the colonial situation, and the artisan style solidifies into a formalism which in more and more stereotyped, the intellectual throws himself in frenzied fashion into the frantic acquisition of the culture of the occupying power and takes every opportunity of unfavourably criticising his own national culture, or else takes refuge in setting out and substantiating the claims of that culture in a way that is passionate but rapidly becomes unproductive. The common nature of these two reactions lies in the fact that they both lead to impossible contradictions. Whether a turncoat or a substantialist the native is ineffectual precisely because the analysis of the colonial situation is not carried out on strict lines. The colonial situation calls a halt to national culture in almost every field. Within the framework of colonial domination there is not and there will never be such phenomena as new cultural departures or changes in the national culture. Here and there valiant attempts are sometimes made to reanimate the cultural dynamic and to give fresh impulses to its themes, its forms and its tonalities. The immediate, palpable and obvious interest of such leaps ahead is nil. But if we follow up the consequences to the very end we see that preparations are being thus made to brush the cobwebs off national consciousness to question oppression and to open up the struggle for freedom. A national culture under colonial domination is a contested culture whose destruction is sought in systematic fashion. It very quickly becomes a culture condemned to secrecy. This idea of clandestine culture is immediately seen in the reactions of the occupying power which interprets attachment to traditions as faithfulness to the spirit of the nation and as a refusal to submit. This persistence in following forms of culture which are already condemned to extinction is already a demonstration of nationality; but it is a demonstration which is a throw-back to the laws of inertia. There is no taking of the offensive and no redefining of relationships. There is simply a concentration on a hard cor of culture which is becoming more and more shrivelled up, inert and empty. By the time a century or two of exploitation has passed there comes about a veritable emaciation of the stock of national culture. It becomes set of automatic habits, some traditions of dress and a few broken-down institutions. Little movement can be discerned in such remnants of culture; there is no real creativity and no overflowing life. The poverty of the people, national oppression and the inhibition of culture are one and the same thing. After a century of colonial domination we find a culture which is rigid in the extreme, or rather what we find are the dregs of culture, its mineral strata. The withering away of the reality of the nation and the death-pangs of the national culture are linked to each other in mutual dependences This is why it is of capital importance to follow the evolution of these relations during the struggle for national freedom. The negation of the native's culture, the contempt for any manifestation of culture whether active or emotional and the placing outside the pale of all specialised branches of organisation contribute to breed aggressive patterns of conduct in the native. But these patterns of conduct are of the reflexive type; they are poorly differentiated, anarchic and ineffective. Colonial exploitation, poverty and endemic famine drive the native more and more to open, organised revolt. The necessity for an open and decisive breach is formed progressively and imperceptibly, and comes to be felt by the great majority of the people. Those tensions which hitherto were non-existent come into being. International events, the collapse of whole sections of colonial empires and the contradictions inherent in the colonial system strengthen and uphold the native's combativity while promoting and giving support to national consciousness.

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These new-found tensions which are present at all stages in the real nature of colonialism have their repercussions on the cultural plane. In literature, for example, there is relative over-production. From being a reply on a minor scale to the dominating power, the literature produced by natives becomes differentiated and makes itself into a will to particularism. The intelligentsia, which during the period of repression was essentially a consuming public, now themselves become producers. This literature at first chooses to confine itself to the tragic and poetic style; but later on novels, short stories and essays are attempted. It is as if a kind of internal organisation or law of expression existed which wills that poetic expression become less frequent in proportion as the objectives and the methods of the struggle for liberation become more precise. Themes are completely altered; in fact, we find less and less of bitter, hopeless recrimination and less also of that violent, resounding, florid writing which on the whole serves to reassure the occupying power. The colonialists have in former times encouraged these modes of expression and made their existence possible. Stinging denunciations, the exposing of distressing conditions and passions which find their outlet in expression are in fact assimilated by the occupying power in a cathartic process. To aid such processes is in a certain sense to avoid their dramatisation and to clear the atmosphere. But such a situation can only be transitory. In fact, the progress of national consciousness among the people modifies and gives precision to the literary utterances of the native intellectual. The continued cohesion of the people constitutes for the intellectual an invitation to go farther than his cry of protest. The lament first makes the indictment; then it makes an appeal. In the period that follows, the words of command are heard. The crystallisation of the national consciousness will both disrupt literary styles and themes, and also create a completely new public. While at the beginning the native intellectual used to produce his work to be read exclusively by the oppressor, whether with the intention of charming him or of denouncing him through ethnical or subjectivist means, now the native writer progressively takes on the habit of addressing his own people. It is only from that moment that we can speak of a national literature. Here there is, at the level of literary creation, the taking up and clarification of themes which are typically nationalist. This may be properly called a literature of combat, in the sense that it calls on the whole people to fight for their existence as a nation. It is a literature of combat, because it moulds the national consciousness, giving it form and contours and flinging open before it new and boundless horizons; it is a literature of combat because it assumes responsibility, and because it is the will to liberty expressed in terms of time and space. On another level, the oral tradition - stories, epics and songs of the people - which formerly were filed away as set pieces are now beginning to change. The storytellers who used to relate inert episodes now bring them alive and introduce into them modifications which are increasingly fundamental. There is a tendency to bring conflicts up to date and to modernise the kinds of struggle which the stories evoke, together with the names of heroes and the types of weapons. The method of allusion is more and more widely used. The formula ' This all happened long ago ' is substituted by that of ' What we are going to speak of happened somewhere else, but it might well have happened here today, and it might happen tomorrow'. The example of Algeria is significant in this context. From 1952-3 on, the storytellers, who were before that time stereotyped and tedious to listen to, completely overturned their traditional methods of storytelling and the contents of their tales. Their public, which was formerly scattered, became compact. The epic, with its typified categories, reappeared; it became an authentic form of entertainment which took on once more a cultural value. Colonialism made no mistake when from 1955 on it proceeded to arrest these storytellers systematically. The contact of the people with the new movement gives rise to a new rhythm of life and to forgotten muscular tensions, and develops the imagination. Every time the storyteller relates a fresh episode to his public, he presides over a real invocation. The existence of a new type of man is revealed to the public. The present is no longer turned in upon itself but spread out for all to see. The storyteller once more gives free rein to his imagination; he makes innovations and he creates a work of art. It even happens that the characters, which are barely ready for such a transformation - highway robbers or more or less antisocial vagabonds - are taken up and remodelled. The emergence of the imagination and of the creative urge in the songs and epic stories of a colonised country is worth following. The storyteller replies to the expectant people by successive approximations, and makes his way, apparently alone but in fact helped on by his public, towards the seeking out of new patterns, that is to say national patterns. Comedy and farce disappear, or lose their attraction. As for dramatisation, it is no longer placed on the plane of the troubled intellectual and his tormented conscience. By losing its characteristics of despair and revolt, the drama becomes part of the common lot of the people and forms part of an action in preparation or already in progress. Where handicrafts are concerned, the forms of expression which formerly were the dregs of art, surviving as if in a daze, now begin to reach out. Woodwork, for .example, which formerly turned out certain faces and attitudes by the million, begins to be differentiated. The inexpressive or overwrought mask comes to life and the arms tend to be raised from the body as if to sketch an action. Compositions containing two, three or five figures appear. The traditional schools are led on to creative efforts by the rising avalanche of amateurs or of critics. This new vigour in this sector of cultural life very often passes unseen; and yet its contribution to the national effort is of capital importance. By carving figures and faces which are full of life, and by taking as his theme a group fixed on the same pedestal, the artist invites participation in an organised movement.

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If we study the repercussions of the awakening of national consciousness in the domains of ceramics and pottery-making, the same observations may be drawn. Formalism is abandoned in the craftsman's work. Jugs, jars and trays are modified, at first imperceptibly, then almost savagely. The colours, of which formerly there were but few and which obeyed the traditional rules of harmony, increase in number and are influenced by the repercussion of the rising revolution. Certain ochres and blues, which seemed forbidden to all eternity in a given cultural area, now assert themselves without giving rise to scandal. In the same way the stylisation of the human face, which according to sociologists is typical of very clearly defined regions, becomes suddenly completely relative. The specialist coming from the home country and the ethnologist are quick to note these changes. On the whole such changes are condemned in the name of a rigid code of artistic style and of a cultural life which grows up at the heart of the colonial system. The colonialist specialists do not recognise these new forms and rush to the help of the traditions of the indigenous society. It is the colonialists who become the defenders of the native style. We remember perfectly, and the example took on a certain measure of importance since the real nature of colonialism was not involved, the reactions of the white jazz specialists when after the Second World War new styles such as the be-bop took definite shape. The fact is that in their eyes jazz should only be the despairing, broken-down nostalgia of an old Negro who is trapped between five glasses of whisky, the curse of his race, and the racial hatred of the white men. As soon as the Negro comes to an understanding of himself, and understands the rest of the world differently, when he gives birth to hope and forces back the racist universe, it is clear that his trumpet sounds more clearly and his voice less hoarsely. The new fashions in jazz are not simply born of economic competition. We must without any doubt see in them one of the consequences of the defeat, slow but sure, of the southern world of the United States. And it is not utopian to suppose that in fifty years' time the type of jazz howl hiccupped by a poor misfortunate Negro will be upheld only by the whites who believe in it as an expression of nigger-hood, and who are faithful to this arrested image of a type of relationship. We might in the same way seek and find in dancing, singing, and traditional rites and ceremonies the same upward-springing trend, and make out the same changes and the same impatience in this field. Well before the political or fighting phase of the national movement an attentive spectator can thus feel and see the manifestation of new vigour and feel the approaching conflict. He will note unusual forms of expression and themes which are fresh and imbued with a power which is no longer that of invocation but rather of the assembling of the people, a summoning together for a precise purpose. Everything works together to awaken the native's sensibility and to make unreal and inacceptable the contemplative attitude, or the acceptance of defeat. The native rebuilds his perceptions because he renews the purpose and dynamism of the craftsmen, of dancing and music and of literature and the oral tradition. His world comes to lose its accursed character. The conditions necessary for the inevitable conflict are brought together. We have noted the appearance of the movement in cultural forms and we have seen that this movement and these new forms are linked to the state of maturity of the national consciousness. Now, this movement tends more and more to express itself objectively, in institutions. From thence comes the need for a national existence, whatever the cost. A frequent mistake, and one which is moreover hardly justifiable is to try to find cultural expressions for and to give new values to native culture within the framework of colonial domination. This is why we arrive at a proposition which at first sight seems paradoxical: the fact that in a colonised country the most elementary, most savage and the most undifferentiated nationalism is the most fervent and efficient means of defending national culture. For culture is first the expression of a nation, the expression of its preferences, of its taboos and of its patterns. It is at every stage of the whole of society that other taboos, values and patterns are formed. A national culture is the sum total of all these appraisals; it is the result of internal and external extensions exerted over society as a whole and also at every level of that society. In the colonial situation, culture, which is doubly deprived of the support of the nation and of the state, falls away and dies. The condition for its existence is therefore national liberation and the renaissance of the state. The nation is not only the condition of culture, its fruitfulness, its continuous renewal, and its deepening. It is also a necessity. It is the fight for national existence which sets culture moving and opens to it the doors of creation. Later on it is the nation which will ensure the conditions and framework necessary to culture. The nation gathers together the various indispensable elements necessary for the creation of a culture, those elements which alone can give it credibility, validity, life and creative power. In the same way it is its national character that will make such a culture open to other cultures and which will enable it to influence and permeate other cultures. A non-existent culture can hardly be expected to have bearing on reality, or to influence reality. The first necessity is-the re-establishment of the nation in order to give life to national culture in the strictly biological sense of the phrase. Thus we have followed the break-up of the old strata of culture, a shattering which becomes increasingly fundamental; and we have noticed, on the eve of the decisive conflict for national freedom, the renewing of forms of expression and the rebirth of the imagination. There remains one essential question: what are the relations between the struggle - whether political or military - and culture? Is there a suspension of culture during the conflict? Is the national struggle an expression of a culture? Finally, ought one to say that the battle for freedom, however fertile a posteriori with regard to culture, is in itself a negation of culture? In short is the struggle for liberation a cultural phenomenon or not?

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We believe that the conscious and organised undertaking by a colonised people to re-establish the sovereignty of that nation constitutes the most complete and obvious cultural manifestation that exists. It is not alone the success of the struggle which afterwards gives validity and vigour to culture; culture is not put into cold storage during the conflict. The struggle itself in its development and in its internal progression sends culture along different paths and traces out entirely new ones for it The struggle for freedom does not give back to the national culture its former value and shapes; this struggle which aims at a fundamentally different set of relations between men cannot leave intact either the form or the content of the people's culture. After the conflict there is not only the disappearance of colonialism but also the disappearance of the colonised man. This new humanity cannot do otherwise than define a new humanism both for itself and for others. It is prefigured in the objectives and methods of the conflict. A struggle which mobilises all classes of the people and which expresses their aims and their impatience, which is not afraid to count almost exclusively on the people's support, will of necessity triumph. The value of this type of conflict is that it supplies the maximum of conditions necessary for the development and aims of culture. After national freedom has been obtained in these conditions, there is no such painful cultural indecision which is found in certain countries which are newly independent, because the nation by its manner of coming into being and in the terms of its existence exerts a fundamental influence over culture. A nation which is born of the people's concerted action and which embodies the real aspirations of the people while changing the state cannot exist save in the expression of exceptionally rich forms of culture. The natives who are anxious for the culture of their country and who wish to give to it a universal dimension ought not therefore to place their confidence in the single principle of inevitable, undifferentiated independence written into the consciousness of the people in order to achieve their task. The liberation of the nation is one thing; the methods and popular content of the fight are another. It seems to me that the future of national culture and its riches are equally also part and parcel of the values which have ordained the struggle for freedom. And now it is time to denounce certain pharisees. National claims, it is here and there stated, are a phase that humanity has left behind. It is the day of great concerted actions, and retarded nationalists ought in consequence to set their mistakes aright. We, however, consider that the mistake, which may have very serious consequences, lies in wishing to skip the national period. If culture is the expression of national consciousness, I will not hesitate to affirm that in the case with which we are dealing it is the national consciousness which is the most elaborate form of culture. The consciousness of self is not the closing of a door to communication. Philosophic thought teaches us, on the contrary, that it is its guarantee. National consciousness, which is not nationalism, is the only thing that will give us an international dimension. This problem of national consciousness and of national culture takes on in Africa a special dimension. The birth of national consciousness in Africa has a strictly contemporaneous connexion with the African consciousness. The responsibility of the African as regards national culture is also a responsibility with regard to African-Negro culture. This joint responsibility is not the fact of a metaphysical principle but the awareness of a simple rule which wills that every independent nation in an Africa where colonialism is still entrenched is an encircled nation, a nation which is fragile and in permanent danger. If man is known by his acts, then we will say that the most urgent thing today for the intellectual is to build up his nation. If this building up is true, that is to say if it interprets the manifest will of the people and reveals the eager African peoples, then the building of a nation is of necessity accompanied by the discovery and encouragement of universalising values. Far from keeping aloof from other nations, therefore, it is national liberation which leads the nation to play its part on the stage of history. It is at the heart of national consciousness that international consciousness lives and grows. And this two-fold emerging is ultimately the source of all culture. Source: Reproduced from Wretched of the Earth (1959) publ. Pelican. Speech to Congress of Black African Writers. http://www.marxists.org/reference/subject/philosophy/works/ot/fanon.htm

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FRANTZ FANON

PEAU NOIRE, MASQUE BLANC.

Un film d�Isaac Julien 1996. 70� couleurs VO stf Grande � Bretagne 35mn vise

n°96021 avec Colin Salmon et la participation de Jacques Azoulay, Mohamed Harbi, Raphaël Confiant, Françoise Vergès.

Scénario: Isaac Julien, Mark Nash d�après les écrits de Frantz FANON. Production: Mark Nash, Normal Films. Image: Nina Keligren, Ahmed Bennys. Montage: Justin Krish, Nick Thompson, Robert Hargreaves. Son: Olivier de Nesles, Michel Hildéral, Hechmi Joulak. Décors: Mick Hurd. Musique: Paul Gladstone-Reid, Tune Jegede. Interprétation: Colin Salmon. http://www.k-films.com/distribution/films/fanon/fanon.html