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LA SOPHlSTlCATlON DES SYSTPMES D’INFORMATION ... RAYMOND La sophistication des systemes d’information en contexte de PME: une approche par le portef euille d’appl icat ions Louis Raymond Universitk du Quebec b Trois-Rivikres RbumP Plusieurs etudes empiriques ont utilisk explicitement ou implicitement le concept de sophistication des systPmes d’information organisationnels (SIO). LQ present article propose une caracterisation simple de ce concept, axke sur la spPci3citP de la petite et moyenne entreprise (PME), et baske sur la nature du portefeuille d’applications de ces organisations. Cette approche est validke empiriquement b h i d e de donndes provenant de 464 PME manufacturikres qukbkcoises. Abstract Many empirical studies have explicitly or implicitly used the concept of management information systems (MIS) sophistication. The present article proposes a simple caracterization of this concept, oriented towards the speci/icity of small and medium-sized businesses (SMBs), and based upon the nature of these organi- zations’ applications portfolio. This approach is empirically validated using data obtained from 464 manufacturing SMBs in Quebec. INTRODUCTION A partir d’un modtle bast sur la triade humain- structure-processus, Ein-Dor et Segev (198 1) ont argument6 que la structure d’un systtme dfnformation organisationnel (SIO) est cruciale A son succts. Dans ce modtle, la structure est considtrte comme le sous- systtme du S10 par lequel les autres sous-systtmes, soit I’humain (gestionnaires, utilisateurs, concepteurs) et les processus (stratkgies, plans, projets), interagissent avec I’environnement organisationnel et extra-organisa- tionnel, et ce, dans le but d’augmenter I’efficacitk des optrations et de la prise de dtcision. Ces auteurs dtfinissent la structure du SIO a partir des caracttris- tiques optrationnelles du systtme informatique, incluant le mattriel, le logiciel d’applications et l’interface homme- machine, ainsi qu’a partir des caractkristiques de la gestion du SIO dans l’organisation. Or, plusieurs de ces caracttristiques ont ktk ktudites empiriquement dans une optique explicite ou implicite de ctsophistication)), ce concept &ant utilist pour dtcrire la complexitt de la structure du SIO et pour comparer les organisations sous cet angle (Ein-Dor et Segev, 1982; Gremillon, 1984; Lehman, 1985; Mahmood et Becker, 1985; Saunders et Keller, 1983; Turner, 1981). Par exemple, Alloway et Quillard (1983) considtrent qu’une organisation est plus ctsophistiqutes au niveau de son SIO si ce dernier est axt sur le support interactif de la planification et de la prise de decision, par opposition a un systtme axt sur le traitement des transactions par lots et sur le contrble opkrationnel. Dans cet ordre d’idtes, Cheney et Dickson (1982) estiment qu’un SIO est plus tvolud lorsque son portefeuille d’applications est inttgrt par le biais d’une base de donnkes organisationnelle; de meme, l’utilisation de pratiques formelles de gestion telles que I’tlaboration d’un plan directeur, la comptabilisation des ressources informationnelles et la vtrification des systtmes d’information est indicative d’une plus grande sophis- tication du SIO. L’objectif ultime d’une meilleure comprkhension de ce concept rkside dans la ntcessitt pour l’organisation de dkvelopper, d’exploiter et de gtrer un S10 dont le niveau de sophistication soit adaptt 4 ses besoins (Olson et Chervany, 1980). Dans le prolongement des travaux citts prtctdem- ment, la prksente recherche a pour but d’ttudier le concept de sophistication des SIO dans le contexte sptcifique de la petite et moyenne entreprise (PME). Les PME occupent une place de plus en plus importante dans I’kconomie canadienne, ainsi que dans la plupart des pays industrialists. Or, des recherches anttrieures ont confirm6 la sptcificitt environnementale, structurale, psycho-sociologique et managtriale des petites organi- sations (Dandridge, 1979; Gasse, 1977; Harrell, 1971; Rice et Hamilton, 1984). En particulier, quelques ttudes ont fait ressortir les diffkrences fondamentales entre petites et grandes entreprises sur le plan de l’implan- tation, de l’utilisation et de la gestion des systkmes RCSAICJAS JUIN/JUNE 1988 32

La sophistication des systèmes d'information en contexte de PME: une approche par le portefeuille d'applications

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LA SOPHlSTlCATlON DES SYSTPMES D’INFORMATION ... RAYMOND

La sophistication des systemes d’information en contexte de PME: une approche par le portef euil le d’appl icat ions

Louis Raymond Universitk du Quebec b Trois-Rivikres

RbumP Plusieurs etudes empiriques ont utilisk explicitement

ou implicitement le concept de sophistication des systPmes d’information organisationnels (SIO). LQ present article propose une caracterisation simple de ce concept, axke sur la spPci3citP de la petite et moyenne entreprise (PME), et baske sur la nature du portefeuille d’applications de ces organisations. Cette approche est validke empiriquement b h i d e de donndes provenant de 464 PME manufacturikres qukbkcoises.

Abstract Many empirical studies have explicitly or implicitly

used the concept of management information systems (MIS) sophistication. The present article proposes a simple caracterization of this concept, oriented towards the speci/icity of small and medium-sized businesses (SMBs), and based upon the nature of these organi- zations’ applications portfolio. This approach is empirically validated using data obtained from 464 manufacturing SMBs in Quebec.

INTRODUCTION

A partir d’un modtle bast sur la triade humain- structure-processus, Ein-Dor et Segev (198 1) ont argument6 que la structure d’un systtme dfnformation organisationnel (SIO) est cruciale A son succts. Dans ce modtle, la structure est considtrte comme le sous- systtme du S10 par lequel les autres sous-systtmes, soit I’humain (gestionnaires, utilisateurs, concepteurs) et les processus (stratkgies, plans, projets), interagissent avec I’environnement organisationnel et extra-organisa- tionnel, et ce, dans le but d’augmenter I’efficacitk des optrations et de la prise de dtcision. Ces auteurs dtfinissent la structure du SIO a partir des caracttris- tiques optrationnelles du systtme informatique, incluant le mattriel, le logiciel d’applications et l’interface homme- machine, ainsi qu’a partir des caractkristiques de la gestion du SIO dans l’organisation. Or, plusieurs de ces caracttristiques ont ktk ktudites empiriquement dans une optique explicite ou implicite de ctsophistication)), ce concept &ant utilist pour dtcrire la complexitt de la structure du SIO et pour comparer les organisations sous cet angle (Ein-Dor et Segev, 1982; Gremillon, 1984; Lehman, 1985; Mahmood et Becker, 1985; Saunders et Keller, 1983; Turner, 1981).

Par exemple, Alloway et Quillard (1983) considtrent qu’une organisation est plus ctsophistiqutes au niveau de son SIO si ce dernier est axt sur le support interactif de la planification et de la prise de decision, par

opposition a un systtme axt sur le traitement des transactions par lots et sur le contrble opkrationnel. Dans cet ordre d’idtes, Cheney et Dickson (1982) estiment qu’un SIO est plus tvolud lorsque son portefeuille d’applications est inttgrt par le biais d’une base de donnkes organisationnelle; de meme, l’utilisation de pratiques formelles de gestion telles que I’tlaboration d’un plan directeur, la comptabilisation des ressources informationnelles et la vtrification des systtmes d’information est indicative d’une plus grande sophis- tication du SIO. L’objectif ultime d’une meilleure comprkhension de ce concept rkside dans la ntcessitt pour l’organisation de dkvelopper, d’exploiter et de gtrer un S10 dont le niveau de sophistication soit adaptt 4 ses besoins (Olson et Chervany, 1980).

Dans le prolongement des travaux citts prtctdem- ment, la prksente recherche a pour but d’ttudier le concept de sophistication des SIO dans le contexte sptcifique de la petite et moyenne entreprise (PME). Les PME occupent une place de plus en plus importante dans I’kconomie canadienne, ainsi que dans la plupart des pays industrialists. Or, des recherches anttrieures ont confirm6 la sptcificitt environnementale, structurale, psycho-sociologique et managtriale des petites organi- sations (Dandridge, 1979; Gasse, 1977; Harrell, 1971; Rice et Hamilton, 1984). En particulier, quelques ttudes ont fait ressortir les diffkrences fondamentales entre petites et grandes entreprises sur le plan de l’implan- tation, de l’utilisation et de la gestion des systkmes

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LA SOPHISTICATION DES SYSTGMES D’INFORMATION ... R A Y M O N D

d’information (DeLone, 1981; Malone, 1985; Raymond, 1984; Turner, 1982). Si l’on inclut le fait que la plupart des petites entreprises se sont informatistes au cours des dernitres anntes, soit dans un environnement technologique qui a considtrablement tvolut avec l’avtnement de la micro-informatique, il apparait alors pertinent de tenter dkpprthender la sophistication des SIO par une approche plus sptcifiquement orientte vers ce type d’organisations.

Plus prbciskment, la prtsente ttude examine les relations entre certaines caracttristiques des systtmes d’information en PME, I’objectif &ant d’ttablir )‘existence de profils-types de sophistication, sptcifiques B ce contexte. L’approche utiliste prtconise une caracttrisation baste sur le portefeuille d’applications en tant qu’indicateur fondamental de sophistication du SIO. La validitt et la cohtrence de la caracttnsation proposte sont tvalutes a partir de donntes recueillies auprts de 464 PME manufacturitres qutbtcoises.

CADRE CONCEPTUEL

Une caracthisation bipolaire des systtmes dfnforma- tion en PME est proposte au tableau 1. On y indique que le niveau de sophistication du SIO varie d’un profil typiquement cctransactionneln a un profil typiquement ccadministratif)). Cette caracttrisation se fonde sur les travaux de difftrents chercheurs qui ont utilist diverses caracttristiques relikes au portefeuille d’applications comme mesure substitutive de sophistication des SI. Les difftrentes dimensions qui ont t t t ttudites empirique- ment incluent:

- L’objectif fondamental de I’application, soit l’automatisation des optrations (applications transactionnelles) ou I’aide A la prise de dtcisions (applications administratives) (Alloway et Quillard, 1983; Cron et Sobol, 1983; Srinivasan, 1985).

- La diffusion des applications aux difftrentes fonctions de l’organisation, soit les applications comptables ou les applications pour la production, le marketing, etc. (Cron et Sobol, 1983; Raymond et Magnenat-Thalmann; 1982; Raymond, 1986).

- Les capacitts d’interface des applications, soit l’bmission de rapports imprimts ou les capacitts d’affichage graphique et d’interaction directe a partir d’un terminal (Alloway et Quillard , 1983; Cron et Sobol, 1983; Lehman, 1985; Srinivasan, 1985). - La structure et le lieu d’exploitation des applications, soit une exploitation centraliste ou dtcentraliste, externe ou a I’interne (Ein-Dor et Segev, 1982; Olson et Chervany, 1980; Raymond, 1986).

- Le niveau d’inttgration des applications, soit des applications indtpendantes les unes des autres ou inttgrtes par une base de donntes commune (Ein- Dor et Segev, 1982).

- La structure et la source du dtveloppement des applications, soit un dtveloppement centralist ou dtcentralist, A base oc progiciels ou de logiciels

dkveloppts a l’interne (Ein-Dor et Segev, 1982; Olson et Chervany, 1980; Raymond et Magnenat- Thalmann, 1982; Raymond, 1986).

- La structure administrative de I’exploitation et du dtveloppement des applications, soit une fonction de gestion des SI subordonnte ou autonome, de niveau hitrarchique inftrieur ou suptrieur (Ein-Dor et Segev, 1982; Olson et Chervany, 1980; Raymond, 1986).

TABLEAU 1

Profih-types de sophistication des systbmes d‘information en PME

Profil-type

Critirc de sophistication

Exhaustivitt fonctionnelle

Capacitts de traitement

Type de dtveloppement

Type d’opkration

Localisation de la fonction SI

Exptrience des Sl

Profil Profil transactionnel administratif

Restreinte $tendue

finance) (comptabilitt) (production,marketing,

En lots En dialogut (rapports imprimis) (interrogations,analyses)

Progiciels Applications standards ou modifiks sur mesure

Externe lnterne (traitement 6 faqon,

socittt-mtre)

Subordonnte a Autonome une autre fonction

Moins Plus

La sophistication des systtmes d’information &ant clairement un concept multidimensionnel, la caracttri- sation qui en est proposte au tableau 1 ne sera donc valide et cohtrente que dans la mesure oh les difftrents crittres retenus sont interrelits et tvoluent dans la meme direction.

VARIABLES INDICATRICES

A partir du cadre conceptuel Cnonct ci-haut, six variables indicatrices de sophistication des systtmes d’information en PME furent retenues, et ce, dans une optique de parcimonie qui sied a la structure simple de ces organisations (Paulson et Stump, 1979). Plus

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LA SOPHkSTlCATlON DES SYSTCMES D’INFORMATION ... RAYMOND

prtcistment, les raisons qui ont motivt le choix de ces variables incluent premitrement leur caracttre fonda- mental en tant que descripteurs de la structure du SIO, deuxitmement leur pertinence dans le contexte sptci- fique de la PME, troisitmement le fait qu’elles recoupent la majoritt des dimensions de la sophistication assocites au portefeuille d’applications et qu’elles aient prtalable- ment fait I’objet d’ttudes empiriques en contexte de PME, et quatritmement leur relative simplicitt en termes de dtfinition et d’analyse.

Exhaustivite fonctionnelle du portefeuille L‘exhaustivitt fonctionnelle d’un portefeuille d’applica- tions rtftre au nombre de difftrentes fonctions de l’entreprise auxquelles il s’adresse (Turner, 198 1). Alors que des applications comptables telles la paye, les comptesclients, les comptes-fournisseurs et la factura- tion sont les plus couramment implanttes dans les petites firmes (Raymond et Magnenat-Thalmann, 1982), elles sont surtout transactionnelles de nature, i.e. conques pour rtduire les cofts en augmentant I’efficience optrationnelle. Ce sont cependant les fonctions de production et de marketing qui constituent le vtritable cccoeuru de l’entreprise, particulitrement dans le secteur manufacturier (Barcet, Bonamy et Maytre, 1984). Des applications telles que le contrdle de la production, le prix de revient, I’analyse et les prtvisions des ventes sont donc plus orienttes vers I’amtlioration de l’efficacitt dtcisionnelle des gestionnaires; I’implantation de ces applications devrait aussi requtrir une plus grande sophistication technologique parce qu’elles offrent plus de capacitts d’interaction aux utilisateurs, et requtrir une plus grande implication managtriale parce qu’elles impliquent un plus grand changement dans la logique de gestion de I’organisation (Raymond, 1986). Dans la prtsente ttude, l’exhaustivitt fonctionnelle est mesurte par le nombre d’applications du portefeuille qui supportent des fonctions autres que les fonctions comptables de base mentionntes ci-haut.

Capacitbs de traitement du portefeuille Alloway et Quillard (1983) ont typtfit les applications

exploittes en mode lots comme &ant a I’origine de rapports imprimts ptriodiques A contenu fixe (cmonitor))), ou de rapport imprimts lorsque que des conditions d’exception prt-dtfinies sont rtalistes (((exception))). D’autre part, les applications exploittes en mode dialogut posstdent au moins des capacitts d’interrogation (((enquiry)), interrogations ad hoc de fichiers ou d’une base de donntes), et certaines offrent aussi des capacitts d’analyse (((analysis)), manipulation des donntes extraites). Ces dernieres capacitts sont A nouveau plus exigeantes au niveau managerial et technologique (Weber et Tiemeyer, 198 1); cependant, tel que confirm6 par Alloway et Quillard (1983), elles offrent un meilleur support aux tlches critiques des gestionnaires. Notons que la distinction lotsdialogut est ici basbe sur le type d’interaction entre I’utilisateur et le SIO plut6t que sur I’entrte des donntes et la frtquence

des traitements; la prtsence d’applications en dialague est donc mesurte en dtterminant que le gestiomaire interroge effectivement un systtme B partir d’un terminal, incluant ainsi les micro-ordinateurs et les ordinateurs A temps partagt.

Type de developpement Les petites firmes manquent souvent des ressources

ntcessaires au dkveloppement de leurs propres appli- cations sur mesure; n’ayant aucun personnel de dtveloppement, elles doivent acquCrir des progiciels standards ou modifits provenant de fournisseurs ou de centres de traitement B faqon (Kole,1983). Cela diminue les cofts lors de l’informatisation initiale, lorsqu’une firme implante surtout des applications transactiomelles (p.e. comptesclients) qui sont plus facilement gkntra- lisables B plusieurs organisations. On s’attend cependant A c e qu’une firme sente le besoin de dtvelopperdu logiciel sur mesure lorsque les besoins informationnels dcvien- nent de nature plus managtriale (p.e. prix de rcvient), et donc de nature plus sptcifique a chaque firme. I1 devrait alors &re plus justifiable tconomiquement pour la firme d’engager son propre personnel de dtveloppe- ment B mesure que la demande de support informatist croft. Un indice de dtveloppement est calcult en divisant le nombre d’applications developptes par la f m e elle- m€me par le nombre total d’applications dam son portefeuille.

Type dopbration De m€me que pour le dtveloppement d’applications,

une petite firme peut avoir diffbrents nivtaux d‘auto- nomie en ce qui a trait A I’exploitation de ses applications (Griese et Kurpicz, 1985). La responsabilitt des optrations informatiques peut &re transftrte A une autre organisation (centre de traitement A faqon ou socittt- mtre) ou assumte A I’interne par la prtsence d’un ordinateur et d’un personnel d’exploitation. Pour la PME, le dtsavantage principal du traitement externe est un manque de contrde de ses optrations informa- tiques, particulitrement en regard de I’affectation des prioritts de traitement, et un niveau de service souvent dtficient de la part des centres de traitement B faqon (DeLone, 1981; Raymond, 1986) . On pourrait donc s’attendre ce que la direction sente un plus grand Besoin d’autonomie lorsque les optrations informatiques affectent les fonctions administratives plus critiques A l’entreprise. Dans la prtsente ttude, une firme est considtrte comme ayant un type d’optration interne s’il y a prtsence d’un ordinateur sur les lieux.

Localisation de la fonction SI La localisation de la fonction SI dans I’organisation,

en termes de I’identification fonctionnelle du respnsable du SIO, est prtsumtment relite au succbs du syttme (Bartezzaghi et al., 1981; Ein-Dor et Segev, 1981); un SIO plus sophistiqut &ant libbrt des limits de la subordination 2i une fonction spkcifique de I’organisa- tion. La tendance prbsumte du portefeuille d’applica-

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LA SOPHISTICATION DES SYSTEMES D’INFORMATION ... RAYMOND

tions de la petite organisation porte A croire que le SIO sera gtntralement subordonnt A la fonction comptable lors de l’informatisation initiale, la ntcessitt d’une fonction SI autonome se faisant sentir ulttrieurement lorsque le portefeuille d’applications Cvolue du traitement transactionnel vers le support managtrial et les fonctions production-marketing-finance. La locali- sation de la fonction SI est dtterminte en identifiant le titre des postes occupts par le responsable du SIO et par le sufirieur hitrarchique de ce dernier.

ExMrience des SI Cette variable reprdsente le temps tcoult depuis

l’utilisation initiale de support informatist par la firme; elle est incluse pour dtterminer si l’tvolution temporelle des autres variables indicatrices est telle que prtvue. Difftrents niveaux d’exptrience des SI ont t t t relits A difftrentes caracttristiques d’utilisation de I’informati- que; en particulier, on a trouvt que des organisations moins exptrimenttes ttaient plus dtpendantes de services externes de programmation et affectaient un plus grande proportion de leurs dtpenses informatiques au mattriel plut6t qu’au logiciel (DeLone, 198 I).Notons aussi que I’exptrience des SI tend A &re positivement associte A la taille des PME (DeLone, 1981). On s’attend donc A ce que les crittres de maturitt tvoluent de facon concomitante vers un plus grand niveau de sophistica- tion, rtpondant A une demande accrue de soutien managtrial. Notons A ce sujet que la structure explicative de I’tvolution des SI dans les organisations (((stage hypothesis))), proposte par Nolan (1979), s’est avtrte peu concluante au niveau empirique (Benbasat et

a1.,1984). L’exptrience des SI est mesurte dans la prtsente recherche par le nombre d’anntes qui se sont Ccoultes depuis l’informatisation initiale de l’entreprise. Le tableau 2 prtsente I’optrationnalisation et la

cattgorisation des variables indicatrices par ordre croissant de sophistication.

L’univers tchantillonnal de l’ttude consistait en I’ensemble des PME manufacturitres de la province de Qutbec, soit les entreprises dont le nombre d’employts ttait compris entre 20 et 250. Les firmes artisanales furent exclues dans le but d’accroitre la probabilitt d’tchan- tillonner des organisations informatistes, ttant donnt qu’on ne savait pas A I’avance si une firme ttait informatisbe ou non. A I’aide d’un rtpertoire gouver- nemental indiquant le nom, l’adresse postale et le nombre d’employts de toutes les entreprises manufacturitres qutbtcoises, un questionnaire fut envoyt aux soins du contr6leur des 3699 organisations qui rencontraient le crittre de taille dtfini prkctdemment. Le contr6leur devait rtpondre A des questions ouvertes et fermtes, avec I’aide d’autres individus si ntcessaire, sur les caractt- ristiques du SIO dans I’entreprise. Dans le cas des entreprises qui ne btntficiaient d’aucun support informatist, le rtpondant n’avait quP cocher l’endroit approprit sur la page frontispice du questionnaire et le retourner non rempli dans une enveloppe prt- affranchie et prt-adresste.

TABLEAU 2 Opdrationnalisation et cathgorisation des variables indicatrices par ordre de sophistication

Categories ( ~ 4 6 4 ) 96 des firmes Variable Operationnilisation

Exhaustivitt # d’applications 1: 0 - I application 26% fonctionnelle non comptables 2: 2 - 3 applications 24%

3: 4 - 5 applications 23% 4: 6 - 14 applications 27%

Capacitts de traitement

Type de dtveloppement

Type d’optration

Localisation de la fonction SI

Type d’accts aux applications

% d’applications dtveloppts par du personnel interne

0: En lots I: En dialogut

I : 0% 2: 1%- 50% 3: 51% - 100%

41% 59%

54% 18% 28%

Lieu des operations 0: Centre de trait. A faqon 13% informatiques 0: Socittt-mtre 13%

1: Interne 74%

Identification fonc- 0: Comptabilitt tionnelle du respon- 0: Autre sable du SIO 1: SIO

45% 24% 31%

Experience # d’anntes depuis 1:o- 2 26% des S1 l’informatisation 2 ~ 3 - 4 28%

initiale 3 : 5 - 7 25% 4: 8 - 30 26%

RCSAICJAS 35 JUIN/JUNE 1988

LA SOPH~ST~CATION DES SYSTEMES DINFORMATION... RAYMOND

Un total de 464 firmes informatisees ont rempli le questionnaire, alors que 762 ont indiqut qu'elles n'utilisaient pas l'informatique. De plus, 29 1 question- naires furent retoumts non livrts par le service postal et il fut vtrifit que chacun correspondait B des firmes qui n'ttaient plus en affaires. En tout, cela rend compte de 41% de l'univers Cchantillonnal. Les rtsultats qui suivent sont donc basts sur les 464 rtponses provenant de PME manufacturitres informatistes, dont la taille mtdiane est de 80 employts. C e s firmes sont aussi distribute reprtsentativement B travers toutes les regions du Qutbec.

I1 fut estimt que des statistiques non paramttriques (Siegel, 1956) ttaient plus approprites aux fins d'analyse des donntes, &ant donnt que le niveau de mesure pour trois des six variables indicatrices est ordinal ou dichotomique. Suivant I'approche employte par Benbasat et al. (1984), la caracttrisation proposte au tableau 1 fut tvalute en calculant toutcs les paires de correlations ordinales (le tau de Kendall) entre les variables indicatrices, I'objectif ttant de vtrifier si les crittres de maturitt optrationnalists par ces variables kvoluent concomitamment dans la direction prtvue.

R6SULTATS ET DiSCUSSlON

On retrouve les donntes descriptives des variables indicatrices au tableau 2, indiquant la faqon dont les firmes tchantillonntes se distribuent en terme de sophistication des SI. Environ la moitit de ces firmes posstdent quatre ann6es ou moins d'exptrience des SI, ont implant6 trois ou moins applications non compta- bles, et n'effectuent aucun dtveloppement d'applications a I'interne. Troisquarts des organisations tchantillon- ntes optrent leur propre ordinateur alors qu'environ 60% exploitent des systtmes en mode dialogut. La fonction S1 est subordonnte B la comptabilitt dans 45% des cas. Le tableau 3 contient les coefficients tau de corrtlation

ordinale entre les variables indicatrices. A premitre vue, les rtsultats confirment la validitt globale de la caracttrisation proposte, ttant donnt que la majorit6 des intercorrtlations sont statistiquement significatives et dans la direction prtvue. On peut vtrifier que la dynamique de la structure proposte est essentiellement correcte par la prtsence de relations positives entre I'exptrience des SI et les autres variables indicatrices, a l'exception du type d'optration. Cela serait possible- ment dO aux progrts technologiques plus rtcents associts a la micro-informatique. Des baisses spectaculaires dans les coSts de mattriel, coupltes B du logiciel d'exploitation et d'application plus flexible et convivial (((user-friendly))) permettant d'optrer a l'aide du personnel existant non specialist, expliqueraient la tendance des firmes dont I'informatisation est plus rtcente 6 opter initialement pour le traitement interne. La majoritt des petites entreprises qui se sont informatistes au cours des trois ou quatre dernitres anntes l'ont probablement fait en acqutrant un micro-ordinateur, alors que dans le passC, la prudence aurait pousst plusieurs firmes B opter pour

des services externes de traitement a hpn d in de minimiser leur risque financier.

TABLEAU 3

Inter-correlations ordinales1 des v n b b k s indicatrices (n = 464)

Exbrdvi t i Capreit& de Type de T w Fondion fonctionnelle tnitement divelap. Crop&- SI

Exhrustivitl - fonctionnelle

CrprcitCs de ,35*** - tnitement

- TYPC de ,26*** 8 3 dlvelopprment

TYPC ,138 ,16** , ] I 8 - d'ophtion

Fonction SI ,34+** 8 3 ,40+** * - ExpCrience 23*** ,11* ,22*** -,in* ,37*** des SI

I . tau de Kendall * p 5 , O l

** p s ,001 *** p c ,oO01

On peut tmettre le meme type d'argumclst quant B I'absence de relation entre des capacites de fraitement en dialogut et un plus grand recours au dtdoppement interne, i.e. les progiciels developpts par les fatrnisseurs de logiciel au cours des dernitres an- out incorport des capacitts telle que I'interrogatioa directe par I'utilisateur, le graphisme et la modt1isahn (Hayen, 1982). Quant B la localisation de la fonction SF, le passage de la subordination 6 I'autonomie est hmcment relit B un recours croissant au dtveloppemeni i terne et au dtveloppement d'applications non comptables tel que prtvu, alors que les capacitts de traitem- et le type d'optration du SIO ne semblent pas avoir dWfet.

Ces rtsultats mettent donc fortement Q] doute la pertinence d'inclure le type d'optration camme crittre de sophistication; il se peut en effet qu% soit plus avantageux pour la PME de faire appel A d a resources externes pour certains services sophistiquCs et prtcis. De plus, en ce qui a trait aux capacitts dk traitement du SIO, la relation moins forte de ce crithe avec I'exptrience des SI et son absence de rehion avec le type de dtveloppement et la localisation do la fonction SI porte B croire qu'il y aurait liea d h affiner la dtfinition, et ce, en tenant compte du n m e l environ- nement technologique (micro-ordinateurs, langages de 4itme gtntration, informatique de l'utihteur final).

RCSA / Cf AS 36 JUPN/JUNE 1988

LA SOPHISTICATION DES SYSTEMES D’INFORMATION.:. RAYMOND

Finalement, on peut voir que l’exhaustivitt fonctionnelle du portefeuille d’applications est un bon indicateur de la sophistication des SI, les relations suivantes ttant confirmtes:

I. Un portefeuille plus cornplet est associt B la prtsence de capacitts de traitement en dialogut. Cela provient du fait que la plupart des applications comptables sont intrinstquement transactionnelles, alors que le support de la prise de dtcision dans les domaines de la production et de la commer- cialisation requiert des rtponses plus rapides et une plus grande interaction humain-machine.

2. Un portefeuille plus completest associt B un niveau plus tlevt de dtveloppement interne. fitant donnt que l’information de soutien managtrial tend B &re plus sptcifique A chaque firme que le traitement transactionnel, la ntcessitt du dkveloppement interne se fait plus ressentir B mesure que les requEtes pour des applications relites B la production et au marketing augmentent en nombre.

3. Un portefeuille plus cornplet est associt B la prtsence d’optrations informatiques internes. L‘importance cruciale des fonctions production- marketing dicte que la firme ait un plus grand contr6le du systtme d’information, lorsque que ce dernier affecte directement ces fonctions.

4. Un portefeuille plus cornplet est associt B la prtsence d’une fonction SI autonome. La ntcessitt de dissocier la gestion du SIO de la fonction comptable devient plus apparente au fur et A mesure que le systtme prend une orientation production- marketing.

5. Un portefeuille plus complet est associt B une plus grande exptrience des SI. Faisant face B la dtcision dfnformatisation initiale, les petites entreprises minimisent le risque d’affecter ntgativement leurs optrations et leur performance en implantant des applications qui automatise essentiellement le traitement transactionnel existant. Cette strattgie de minimisation du risque tvolue avec le temps alors que la direction devient plus confiante dans son utilisation des systtmes d’information.

Afin de mieux dtcrire la nature du portefeuille d’applications des PME, le tableau 4 prtsente le taux d’implantation de chaque application, ainsi que les difftrences au niveau de l’exptrience des SI entre les firmes qui ont implant6 une application et celle qui ne I’ont pas fait. On y confirme la prtpondtrance des applications comptables de base, mais il est inttressant de noter que les tcarts les plus significatifs se retrouvent au niveau des applications a caracttre plus administratif, soit le prix de revient, les previsions des ventes et la budgttisation. A mesure qu’elle acquiert plus d’expt- rience des SI, la PME aurait donc tendance a diversifier son portefeuille en ayant recours B des applications dont I’objectif est plus axt sur la gestion des ventes et de la production que sur les optrations comptables. Globalement, ces constatations confirment l’argument que la nature du portefeuille d’applications constitue un

aspect fondarnental du profil de sophistication des systtmes d’information en PME.

IMPLICATIONS DE LA RECHERCHE

Les rksultats de l’analyse des donntes ont dtmontrt l’existence de profils-types de sophistication des SI dans des PME manufacturitres. L’implication la plus importante pour la pratique des syst6mes rkside dans le fait que la sophistication croissante des systtmes d’information en PME doit &re accompagnk d’une sophistication managtriale croissante en ce qui a trait A la planifrcation, l’organisation et le contr8le du SIO.

Une emphase croissante sur les applications adminis- tratives plut6t que transactionnelles dans la PME implique que le SIO a un impact potentiel beaucoup plus grand sur la performance individuelle des gestionnaires et par la suite sur la performance de l’entreprise. En effet, les dtcisions prises B l’aide d’applications telles que le prix de revient et les prtvisions des ventes sont intimement relites B la logique de gestion de l’entreprise et de ce fait, sont dtterminantes A son succts; l’utilisation de telles applications est donc potentiellement plus bentfique mais aussi plus risqute pour la PME. I1 apparait alors essentiel de gtrer l’implantation graduelle du portefeuille en fonction des objectifs et des strattgies de l’entreprise. Cette demarche implique la mise sur pied d’une fonction SI suffaamment autonome pour apprthender l’ensemble des besoins individuels et organisationnels, et posstdant les compttences suffisantes compte tenu de l’environnement managerial et technologique plus complexe et changeant associt B l’implantation d’applications administratives. I1 devient aussi plus important dPtre en mesure d’tvaluer l’efficacitt du SIO aprts implantation, lorque le portefeuille d’applications affecte les fonctionsclts de I’entrepiise.

L‘utilisation des applications administratives s’accom- pagne d’une interaction plus active du gestionnaire avec le SIO, axte sur des capacitts d’interrogation et d’analyse en dialogut plut6t que sur la consultation de rapports imprimts. Les attitudes et les comportements envers un SIO dans la PME seront alors en grande partie dictts par des facteurs tels que la convivialitt et la flexibilitt des applications, celles-ci devant pouvoir s’adapter aux difftrents styles de recherche et de traitement de l’information des gestionnaires. Cela ntcessite aussi que les gestionnaires participent B part entitre au processus de conception, d’irnplantation et d’tvaluation, et qu’ils soient sensibilists au nouvel environnement technolo- gique. Notons A cet Cgard que les outils de 4 i h e gtntration tels que tableurs, systtmes de bases de donntes et gtntrateurs d’applications sont particulitre- ment bien adaptts au dtveloppement d’applications sur mesure par la firme elle-meme; or, les besoins informationnels relites a la production et au marketing ttant plus sptcifique B chaque PME, le dtveloppement sur mesure devrait &re plus apte que les progiciels B satisfaire efficacement ces besoins.

RCSAICJAS 37 JUIN/JUNE 1988

LA SOPHISTICATION DES SYSTEMES D’INFORMATION ... RAYMOND

TABLEAU 4

Taux d’implantation de chaque application et differences en terme &experience des SI entre ies firmes ayant et n’ayant pas implant6 une application

Application % des firmes Experience moy. des SI t‘ ayant implant4 (# d’an.) l’application des fumes

(n = 464)

Comptesclients Comptes-fournisseurs Grand livre Facturation Paye Analyse des ventes Gestion des stocks Gestion des commandes Prix de revient Budgttisation Gestion des achats Prtvisions des ventes ContrGle de la production Horaires de production Traitement de texte Gestion du personnel Autre (surtout production)

86% 81% 79% 73% 71% 69% 56% 47% 43% 35% 32% 31% 30% 17% 16% 15% 6%

1. lest-t bieaudal de Is difference entre les moyennes des deux groupes p 5 , 0 5

** p 5 ,Ol *’* p 5,001

ayant n’ayant pas implant4 implant4

I’application

-0,17 2,35* I ,98* 2,69** 1,80 2,61* 3,20** 2,53* 5,42* * * 3,66* * * 1’23 3,90*** 2,27* 1,99* 2,78** 2,87** 0,12

Finalement, une croissance ordonnte des systtmes d’information doit &re planifike, et les ressources informationnelles alloutes en consequence. Cela implique I’tlaboration d’une forme quelconque de planification et de contr6le formels pour la fonction SI, sous forme de pratiques et de techniques de gestion qui soient cependant adaptkes au contexte managkrial de la PME, telles I’instrument d’auto-diagnostic propost par Raymond (1986). Une plus grande sophistication dans la gestion des ressources informationnelles permettra alors B la PME de mieux faire face B la complexitt croissante de la structure de son SIO.

LlMiTES DE LE RECHERCHE

L’objectif de la recherche &ant d’examiner le concept de sophistication des SI dans le contexte spkcifique de la PME, et ce, dans une optique de simplicitt et de parcimonie, il va de soi que les rtsultats ne sont pas gtntralisables A la grande entreprise. De plus, I’tchan- tillon &ant constitut d’entreprises manufacturitres

qukbtcoises, le m€me argument vaut dans une moindre mesure pour les PME d’autres secteurs d’activitt et d’autres rtgions. Finalement, cette ttude n’a pas trait6 systtmatiquememt tous les aspects de la sophistication; des aspects non traitts tels que les ressources humaines et financitres alloutes aux systtmes d’information dans la PME peuvent aussi &re des indicateurs importants de sophistication.

CONCLUSiON

Cette recherche a utilist une approche baske sur le portefeuille d’applications pour caracttriser I t niveau de sophistication des syst&mes d’information dans la PME. Les rtsultats empiriques ont en partie confirm6 la validit6 et la cohtrence interne de la caractkrisation proposte. Dans le prolongement de cette recherche, la question suivante devra &re ttudike: Quelle est la relation entre le profil de sophistication du SIO, tel que d6fini prtctdemment, et les pratiques actuelles de gestion des

RCSA / CJA S 38 JUIN/JUNE 1988

LA SOPHISTICATION D E S SYSTEMES D’INFORMATION ... RAYMOND

systtmes d’information dans la PME, et en quoi cette relation affecte-telle le succts du SIO? I1 sera alors possible de mieux tvaluer le veritable impact de la sophistication croissante des systtmes d’information dans la PME.

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Cet article a ttt stlectionne par le professeur Ron Burke / This article was selected by Professor Ron Burke.

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