721
Bonjour Emmanuel La vie des maîtres exte intégral

La Vie Des Maitres

Embed Size (px)

Citation preview

Bonjour Emmanuel

La vie des matres

exte intgral

Tomas Baird Tomas Spaldingl N en Angleterre dans une famille o lon commerait l avec les Indes, il dcouvre ce pays ds lge de quatorze ans. n vingtCe nest que vingt-sept ans aprs son expdition travers le qu Npal, le Tibet et les Himalayas quil osera publier son rcit. Le 22 dcembre 1894, onze scientifiques amricains se l runissent Potal, petit village de lInde. Sceptiques par n nature, ils nacceptent aucune vrit a priori, mais certains phnomnes phnomnes religieux les intriguent. Et ils dcident de vrifier de leurs yeux les prodiges accomplis par les Matres orientaux. l Car de lInde au Npal, au Tibet et la Perse, il existe des hommes aux facults tonnantes qui communiquent distance, voyagent par lvitation, gurissent les infirmes. Les savants dcouvrent, peu peu fascins, des principes de vie inconnus : chaque Matre a quitt son enveloppe mortelle l pour retrouver, grce lAmour que Dieu lui insuffle, son Moi profond, intemporel, ternel. Itinraire spirituel l autant que matriel, que suit son tour lun de ces tmoins.

Tables des matiresPrface du traducteur ............................................................................ 10

1. La vie des matres 1/3 ............................................................141.1. 1.2. 1.3. 1.4. 1.5. 1.6. 1.7. 1.8. 1.9. 1.10. 1.11. 1.12. 1.13. 1.14. 1.15. 1.16. 1.17. 1.18. 1.19. 1.20. 1.21. Premiers contacts avec un Matre............................................. 15 Nol, naissance du Christ .......................................................... 20 Apparition dun corps qui disparat dans un autre lieu ........... 23 Ddoublement dun corps - Fusion des deux corps ddoubls .. 28 Jeunesse ternelle ..................................................................... 31 Le temple du silence - Lchelle de jacob la nouvelle naissance35 La multiplication des pains. - La parole cratrice - Le Christ dans lhomme ............................................................................. 42 La marche sur les eaux.............................................................. 50 Le Temple de la Gurison .......................................................... 54 La Pense universelle parfaite. - Naissance et rle spirituel des tats-Unis .................................................................................. 57 La force motrice universelle. - Le septime ciel ........................ 65 Communications distance. - Les Sauvages des neiges .......... 67 Un temple vieux de douze mille ans. Traverse dun incendie de fort ....................................................................................... 71 Traces du passage de Jean-Baptiste. Gurisons miraculeuses. - Mdiocrit gnrale de la foi ... ............................................... 75 Un contemporain de Jean-Baptiste ........................................... 78 ge et aspect des Matres. - Enqute sur le passage de Jean-Baptiste. - Disparition instantane de la fatigue ............ 82 Paresse spirituelle dun aubergiste. - Un temple sur une cime. La vision des rayons et des spectres......................................... 85 Lever de soleil au temple. - Suppression de la pesanteur. Coucher de soleil extraordinaire. - Limmacule conception .... 89 critures saintes. - Lecture aux bergers .................................. 94 Le village natal dmile. - La mre du Matre........................... 96 Un grand banquet avec les Matres. - La dame magnifique. LAmour de Dieu. - La relativit de la matire. - Musique cleste et chur des anges .................................................................. 101 Architecture protectrice et dfenses naturelles. Interprtation de la vision des rayons. - Les organisations clricales. - JE SUIS. - LEsprit de service ....................................................... 114

1.22.

Table des matires1.23. 1.24. Quartiers dhiver dans les Himalayas..................................... 122 Fte du rveillon. - Raction de nos actes sur nous-mmes. Simplicit de la vie parfaite..................................................... 124

2. La vie des matres 2/3 ..........................................................1302.1. Le Temple de la Croix en T . - Archives datant de quarante-cinq mille ans. - Origine de la race blanche. - Le Matre des Matres en personne.............................................. 131 Les tablettes documentaires. - La prire. Images du pass. Passage de la science la spiritualit. - Valeur des leons. - Le Principe Crateur..................................................................... 144 De tout mon cur...........................................................................147 De toute mon me...........................................................................148 De toute ma pense ........................................................................148 De toute ma force ...........................................................................149 Mort et rsurrection de Chander Sen...................................... 156 Enfer et diable. - Ciel et Dieu. - Croix et Christ selon Jsus.. 162 Lart de gurir par lEsprit. - Les facults du - cerveau. - La statuette anime...................................................................... 170 Le corps, lme et lesprit. - Influence de la pense ................ 175 Les fluides vitaux et la dcrpitude ........................................ 181 Une civilisation datant de deux cent mille ans. - Dpart pour le dsert de Gobi. - Tempte de neige et attaque par les bandits de la montagne. - Le Lion et lAgneau. - Origine des bandits. - Leur hospitalit ................................................................................ 185 Ruines et trsors ensabls. - Attaqu des bandits - du dsert. La cavalerie fantme. - Repas miraculeux dans le dsert ...... 196 La source des religions. - Le rle de Jsus ............................. 206 Un coucher de soleil dans, le dsert de Gobi. - Histoire de lancien empire Uigour. - Sa chute. - Le rsidu fidle ............. 214 La fillette croyante. - La maison qui pousse toute seule. - Le guet-apens du gouverneur. intervention de Jsus et de Bouddha ................................................................................... 219 Visites la maison neuve. - Visite aux lamas ........................ 234 Gurison dune vieille aveugle par la fillette. Le Grand Prtre reoit le don des langues. Son allocution. - Son pouvoir sur la matire ..................................................................................... 237 Retour aux quartiers dhiver. - Le carillon. - Festin de rveillon au temple de la Croix en T . - Allocution de Jsus. - Scnes de lumire et de beaut ................................................................ 245

2.2.

2.3. 2.4. 2.5. 2.6. 2.7. 2.8.

2.9. 2.10. 2.11. 2.12.

2.13. 2.14.

2.15.

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

4

Table des matires

3. La vie des matres 3/3 ..........................................................2543.1. Trois jours dans le ciel. - Reprise du travail archologique. Traductions instantanes. - Merveilles diverses. - Allocution de Jsus sur la pense cratrice. - Lumire et chaleur surnaturelles............................................................................ 255 Menaces sur le village de la Croix en T . Colre dun Matre. Vaines ngociations avec les bandits...................................... 264 Une soire paisible avec Jsus. - Communication directe de la pense. - Les rayons de pure lumire blanche. - Principes de destruction du mal................................................................... 271 Lattaque du village par quatre mille cavaliers. - La prire de Jsus. - La barrire miraculeuse. - Les bandits sentre-tuent. Sauvetage des blesss ............................................................. 277 La lumire.........................................................................................278 Calme dans le silence........................................................................279 Voici, je suis n de nouveau, un Christ est l ...................................279 Lun des explorateurs se dgage des contingences. - Les trois tapes de laboutissement divin .............................................. 283 Le Muni. - volution de la pense humaine Fin des tyrannies et des superstitions ................................................................. 289 Lnergie vibratoire suprieure. - Le soleil central. - La naissance des plantes. - Apparition des hommes dans le systme solaire ........................................................................ 297 Visions dternit. - Lhassa. - Le Grand Prtre. - La tablette chantante ................................................................................. 309 Le Dala-Lama - Les dix commandements exposs par le Grand Prtre ....................................................................................... 317 Les prcieuses tablettes parlantes. - Seconde audience du Dala-Lama. - Lhistoire des tablettes..................................... 324 Folklore tibtain. - Les Lamas errants. - Le Chela rieur. LEverest. - Le Temple de Pora-tat-Sanga............................... 333 Vaine tentative dascension au temple. Monte par lvitation. - Allocution du Matre Pouridji. - A.U.M. - La pure lumire blanche. - La conception immacule ........................................ 341 Dpart de Pora-tat-Sanga. - Marche rapide de la caravane. Discours dmile sur la concentration de pense et ladoration de Dieu ..................................................................................... 347 Weldon, le demi-sceptique, reconnat Jsus. - Allocution de Jsus sur les rayons cosmiques. - La perfection humaine ..... 353

3.2. 3.3.

3.4.

3.5. 3.6. 3.7.

3.8. 3.9. 3.10. 3.11. 3.12.

3.13.

3.14.

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

5

Table des matires3.15. 3.16. 3.17. Commentaires de Jsus sur la Bible. - La force du mot Dieu. - Le Christ de Dieu .......................................................................... 360 Figures angliques. - Le grand Rishi au tigre. - Une mella de cinq cent mille plerins. - Une lgende hindoue...................... 367 Commentaires de la Bible par le Rishi. - Salomon. - LIsral de Dieu. - La loi de rtribution (Karma). - Les adultrations de la Bible. - La race aryenne. - Chronologie ancienne. - Confusion entre Juifs et Isralites. - Migrations des Juifs. - Les tats-Unis, pays dorigine de la race blanche. - La Grande Pyramide, Bible de pierre. - Les pyramides de groupes humains373 Commentaires de Jsus sur le Psaume XXIII et sur sa propre vie ............................................................................................. 386

3.18.

4. Les treize leons...................................................................3914.1. 4.2. 4.3. 4.4. 4.5. 4.6. 4.7. 4.8. 4.9. 4.10. 4.11. 4.12. 4.13. 4.14. La Grande Fraternit blanche et la paix mondiale ................. 392 LEsprit unique ........................................................................ 401 La dualit de lEsprit ............................................................... 409 La base de la future rorganisation sociale............................ 419 Le pouvoir de la parole ............................................................ 429 La conscience ........................................................................... 440 Dieu .......................................................................................... 453 LHomme .................................................................................. 466 La vie........................................................................................ 477 Lunivers .................................................................................. 486 Votre moi.................................................................................. 496 Une correspondante nous crit.........................................................502 Le Prana ................................................................................... 508 La thorie des quanta.............................................................. 517 Rsum..................................................................................... 525

5. Ultimes paroles ....................................................................532Esquisse biographique......................................................................... 533 5.1. 5.2. 5.3. 5.4. Photographies dvnements du pass ................................... 538 Questions et rponses.......................................................................541 Connais-toi toi-mme............................................................... 544 Questions et rponses.......................................................................550 Existe-t-il un Dieu ?................................................................. 551 Questions et rponses.......................................................................556 La vie ternelle ........................................................................ 558

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

6

Table des matiresQuestions et rponses.......................................................................571

5.5. 5.6. 5.7. 5.8. 5.9. 5.10. 5.11. 5.12.

Le modle divin ........................................................................ 573 Questions et rponses.......................................................................581 Sachez que vous savez ........................................................ 583 Questions et rponses.......................................................................591 La ralit.................................................................................. 594 Questions et rponses.......................................................................598 La matrise sur la mort ........................................................... 601 Questions et rponses.......................................................................608 La loi de lapprovisionnement ................................................. 610 Questions et rponses.......................................................................613 La vrit vous rendra libre ...................................................... 614 Questions et rponses.......................................................................622 Hommes qui ont march avec le Matre .................................. 623 Credo ........................................................................................ 628

6. Patchwork ............................................................................6316.1. 6.2. 6.3. 6.4. 6.5. 6.6. 6.7. 6.8. 6.9. 6.10. 6.11. 6.12. 6.13. Note de lditeur....................................................................... 632 Le message et son messager ................................................... 634 Confrence donne Triunity, Los Angeles, le 28 juillet 1935637 Questions et rponses.......................................................................638 [Sans titre 1]............................................................................ 640 Questions et rponses.......................................................................643 [Sans titre 2]............................................................................ 647 Questions et rponses.......................................................................648 Utilisez le pouvoir que Dieu vous a donn .............................. 651 Questions et rponses.......................................................................652 Confrence donne Hollywood, le 14 aot 1935................... 654 Questions et rponses.......................................................................656 La connaissance divine ............................................................ 658 Questions et rponses.......................................................................658 [Sans titre 3]............................................................................ 660 Questions et rponses.......................................................................660 [Sans titre 4]............................................................................ 663 Questions et rponses.......................................................................665 [Sans titre 5]............................................................................ 667 Questions et rponses.......................................................................668 [Sans titre 6]............................................................................ 671 Questions et rponses.......................................................................673 Le pouvoir de la pense ........................................................... 676 Questions et rponses.......................................................................681

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

7

Table des matires6.14. 6.15. 6.16. 6.17. 6.18. 6.19. 6.20. 6.21. 6.22. Le pouvoir de la pense positive ............................................. 683 Questions et rponses.......................................................................684 Lharmonie spirituelle ............................................................. 687 Questions et rponses.......................................................................688 Le principe en action ............................................................... 690 Questions et rponses.......................................................................691 Les glandes endocrines............................................................ 693 Questions et rponses.......................................................................693 Sortir de nos limites ................................................................ 697 Questions et rponses.......................................................................699 La jeunesse ternelle ............................................................... 701 Questions et rponses.......................................................................702 [Sans titre 7]............................................................................ 703 Questions et rponses.......................................................................704 Original du Notre Pre ............................................................ 706 Les promeneurs des nuages du Cachemire ............................. 708 Dieu, le pouvoir vibratoire ..........................................................711 LEsprit suprme na pas de secrets .................................................711 Jsus a dclar... ..........................................................................712 loge funbre de Baird T. Spalding par David Bruton ........... 713 La lumire.........................................................................................713 Calme dans le silence........................................................................714 Voici, je suis n de nouveau, un Christ est l ...................................714 Quelques souvenirs sur Baird T. Spalding, par Lois Binford Proctor ..................................................................................... 718

6.23.

6.24.

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

8

LHomme ne cre rien, il napprend qu exploiter que ce qui existe dj !

La vie des matresCe livre a t crit au dbut du sicle. Anticipant sur les progrs spirituels indispensables pour viter leffondrement de notre civilisation matrialiste outrance, ce livre a pu paratre une pure fiction, mais depuis lors les esprits ont assez volu pour le prendre plus au srieux. La Vie des Matres a t ensuite traduite par un polytechnicien, Jacques Weiss, sous le pseudonyme de Louis Colombelle, et a connu une trs grande audience auprs dun public dsireux de progresser dans une voie alliant la science et la religion. En raison de son actualit, nous nous faisons un plaisir den prsenter une nouvelle dition pour satisfaire es nombreuses demandes des chercheurs. Quand vous fermerez La Vie des Matres, et si vous dsirez approfondir les nigmes offertes vos mditations, le traducteur se permet de vous signaler un autre ouvrage quil a traduit plus rcemment intitul La Cosmogonie dUrantia. Il apporte aux habitants dUrantia (notre plante) la connaissance du cosmos (univers) avec son nombre prodigieux de plantes habites. Vous y trouverez une rponse valable au grand problme de lhumanit : Pourquoi sommes-nous sur Terre et quelle est notre destine ?

Prface

Prface du traducteurCest en 1928 que M. Paul Dupuy, alors directeur du journal Le Petit Parisien, me fit cadeau de ldition originale amricaine de La Vie des Matres. Ce livre me passionna au point que je ne songeai gure manger ou dormir pendant les trois jours ncessaires sa lecture initiale. Jcrivis ensuite lauteur et aux diteurs sans jamais obtenir de rponse, malgr les efforts conjugus damis amricains durant de longues annes. Javais traduit le livre en 1937, et javais fait circuler une douzaine de copies dactylographies. Sachant par cette exprience que le public franais lui ferait bon accueil et en avait rellement besoin, je publiai en 1946 la premire dition sans lautorisation de Spalding en me disant que le seul risque encouru consisterait lui rgler le pourcentage dusage, ce que jtais tout prt faire. Un an plus tard en 1947, aprs dix-neuf ans de patience je me trouvais seul dans mon bureau de Paris quand une voix du monde invisible minforma que si je partais sans dlai pour les tats-Unis, jy rencontrerais Spalding et que si je ny allais pas, loccasion serait manque pour le reste de ma vie. La voix se rpta trois jours de suite la mme heure, avec une autorit qui mimposa la conviction quelle tait supra-humainement valable. Je fis alors un grand acte de foi et partis par le premier avion disponible. Je ne devais pas tre du. Une tonnante suite de concidences fortuites me valut rapidement de rencontrer Spalding New-York, de le prsenter mes amis sceptique et de passer une bonne semaine avec lui. Il approuva la publication de ma traduction franaise en posant comme seule condition que je rpondrais tout le courrier de langue franaise et que je recevrais toutes les personnes rellement intresses. Depuis lors, quatre ditions se sont succd et mont valu un important courrier. Lune des questions le plus souvent poses est la suivante : Le livre est-il une fiction ou la narration dun voyage rel ? quoi Spalding rpond systmatiquement : Que chacun prenne dans mon livre ce qui est bon pour lui et croie ce qui est appropri son degr dvolution.

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

10

Prfacetant ingnieur et habitu contrler chaque fois que possible la matrialit des faits concernant les notions nouvelles, je fis une tude des trois principaux modes de preuves, la preuve matrielle, la preuve par tmoins, et la preuve par lesprit et je dcrivis dans la prface de la quatrime dition limportance majeure de la preuve par lesprit. En ce qui concerne La Vie des Matres, ma premire estimation fut que les trois modes de preuves concidaient en faveur de la vracit du rcit. Mais peu peu un doute sinsinua dans mon esprit. Aprs tout je navais pas dautre preuve matrielle que lexistence dun rseau de personnalits dont lune mavait guid vers lintrouvable Spalding. Quant la preuve par tmoin, je nen avais pas, puisque Spalding refusait daffirmer formellement la vracit de son rcit Il mavait bien dit que si jallais aux Indes, je trouverais les traces de son passage chez un Matre habitant dans les montagnes prs du port de Cocanada, sur le golfe du Bengale. La Vie des Matres avait pris une telle importance dans ma pense que je formai le projet daller contrler sur place laffirmation de Spalding. Il me fallut encore dix ans de patience pour que loccasion se prsentt de raliser ce projet soit vingt-neuf ans depuis ma premire lecture du livre et mon premier dsir de participer une aventure semblable. Un jour, je pris un repas Paris avec un Franais g qui avait t aux Indes et me dit quil connaissait Cocanada quil y avait rencontr des Matres et que, si jy allais, un homme en blanc viendrait me guider, et que cet homme serait Jast ; lun des Matres dcrits dans le livre. Quelques mois plus tard, vers la fin de 1957, je dcidai de tenter laventure en abandonnant ma vie daffaires pendant deux mois. Je pris mon billet lagence Cook comme un touriste quelconque, avec un itinraire faisant le tour des Indes de Bombay Bombay en passant par les Himalayas et Cocanada. Une dizaine de jours aprs mon arrive dans ce sous-continent o je ne connaissais strictement personne, plusieurs hasards heureux et des concidences inexplicables mavaient dj valu de rencontrer de grands yogis fort remarquables. Je compris quun rseau dentits invisibles tait luvre pour me guider, et je me laissai faire en observant de mon mieux tous les signes rencontrs en chemin. Jeus par exemple la chance dtre reu par le principal collaborateur du Dala-Lama dans un temple dune contre exclue de mon passeport Je fusBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

11

Prfacegalement reu en audience par lun des quatre papes des Indes le Sankaracharia de Kanchi, dont jignorais absolument lexistence avant de quitter la France. En ce qui concerne Cocanada, lhomme en blanc vint me trouver une heure aprs mon arrive et soccupa de moi pendant la majeure partie de la semaine. Quand je lui demandai qui lavait guid vers moi il me rpondit simplement : Cest naturellement Dieu. Je ne pus tirer aucune autre rponse de ce personnage annonc Paris comme devant tre Jast ; et qui tait le plus beau caractre quil mait jamais t donn de rencontrer sur notre plante. Il se prsenta sous le nom de Krupa Rao et me conduisit dans les montagnes du voisinage auprs dun grand Yogi chef dun Ashram. Ce grand Yogi me reut, fort amicalement en me demandant si je resterais dix jours ou dix ans avec lui pour apprendre transcender la pense humaine et entrer dans lextase du samadhi. Je fus bien oblig de rpondre que mon taxi mattendait ; que je navais aucun bagage avec moi, et que mes obligations familiales et professionnelles me contraignaient rentrer bientt en France. Jacceptai toutefois son hospitalit jusquau lendemain, 1er janvier 1958, et je passai sous son toit une fin de journe et une nuit exquises. Il avait connu Spalding et me montra des documents rappelant son passage vers 1935. La prsente prface tant destine aider le lecteur se faire une opinion sur la vracit littrale du rcit de Spalding plutt qua raconter les dtails de mon voyage, je prcise bien que je nai jamais vu de personnes se dmatrialiser ou se rematrialiser sous mes yeux. Cependant, je suis intimement persuad que ce genre de phnomnes est possible. Nos traditions en relatent beaucoup. Citons entre autres lapparition de lAnge de lAnnonciation Marie mre de Jsus et Elisabeth mre de Jean le Baptiste, la venue sur terre de Melchizdek au temps dAbraham ; les anges qui roulrent la pierre scelle fermant le tombeau de Jsus ceux qui ouvrirent de manire surnaturelle les portes des prisons des Aptres Pierre et Paul, sans compter ceux qui se manifestrent simplement par leur voix Jsus ou Jeanne dArc. Il se peut que des scnes de ce genre aient t montres Spalding par des tres susceptibles dlever sa vision jusquau plan astral ou de laider entrer en extase, ou de provoquer chez lui des rves, ou simplement de lui raconter des rcits dont il prenait note, ou encore de le renseignerBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

12

Prfacepar dautres moyens inconnus. Mon voyage ne ma apport aucune preuve par tmoins ce sujet mais simplement la certitude quil existe une hirarchie fondamentale de personnalits invisibles relies en un rseau et capables de guider un simple mortel comme moi travers des difficults o jaurais fort bien pu laisser ma vie ou ma sant. En plusieurs localits, ma venue avait t pour ainsi dire annonce lavance, et en deux endroits loigns de deux mille cinq cents kilomtres mes htes me baptisrent du mme nom indien de Narayana sans quil existt la moindre connexion matrielle entre eux du moins ma connaissance. Ce nom signifie Celui qui cherche atteindre le plus haut. Et cest bien ce que jai cherch faire en prsentant au public franais les pages qui suivent. Louis COLOMBELLE.

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

13

1. La vie des matres 1/3

Livre I

1.1. Premiers contacts avec un MatreLa littrature spiritualiste est actuellement si abondante, il y a un tel rveil, une telle recherche de la vrit concernant les grands instructeurs du monde, que je suis incit exposer mon exprience des Matres dExtrme-Orient. Dans ces chapitres, je ne cherche pas dcrire un nouveau culte ou une nouvelle religion. Je ne donne quun rsum de nos expriences avec les Matres, en vue de montrer les grandes vrits fondamentales de leur enseignement. Il faudrait presque autant de temps pour authentifier ces notes quil en a fallu pour le travail de lexpdition. En effet, les Matres sont parpills sur un vaste territoire, et nos recherches mtaphysiques ont couvert une grande partie de lInde, du Tibet, de la Chine, et de la Perse. Notre mission comprenait onze hommes de science avertis, ayant consacr la plus grande part de leur vie des travaux de recherche. Nous avions pris lhabitude de ne rien accepter sans contrle et nous ne considrions rien comme vrai a priori. Nous arrivmes compltement sceptiques. Mais nous repartmes compltement convaincus et convertis au point que trois des ntres retournrent l-bas, dcids y rester jusqu ce quils fussent capables de vivre la vie des Matres et daccomplir les mmes uvres queux. Ceux qui apportrent une aide immense nos travaux nous ont toujours pris de les dsigner par des pseudonymes, au cas o nous publierions nos Mmoires. Je me conforme volontiers leur dsir. Je ne relaterai que les faits constats, en me servant autant que possible des mots et des expressions employs par les personnes rencontres, dont nous partagemes la vie quotidienne au cours de cette expdition. Parmi les conditions pralables nos accords de travail, la suivante nous fut impose : Nous devions accepter a priori, comme un fait, tout vnement dont nous serions tmoins. Nous ne devions demander aucune explication avant dtre bien entrs dans le vif du sujet, davoir reu leurs leons, et davoir vcu et observ leur vie quotidienne. Nous devions accompagner les Matres, vivre avec eux, et voir par nous-mmes. Nous aurions le droit de rester avec eux tant quil nous plairait, de poser nimporte quelleBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

15

Livre Iquestion, et dapprofondir notre guise tout ce que nous verrions, puis de tirer nos conclusions selon les rsultats. Aprs quoi, nous serions libres de considrer ce que nous aurions vu comme des faits ou comme des illusions. Il ny eut jamais aucun effort de leur part pour influencer notre jugement en quoi que ce soit. Leur ide dominante tait toujours que si nous navions pas assez bien vu pour tre convaincus, ils ne souhaitaient pas que nous ajoutions foi aux vnements. Jagirai donc de mme vis--vis du lecteur, en le priant de croire ou de ne pas croire ce qui suit, sa convenance. Nous tions aux Indes depuis environ deux ans, accomplissant rgulirement nos travaux de recherche, quand je rencontrai le Matre que jappellerai mile. Un jour que je me promenais dans les rues de la ville, mon attention fut attire par un attroupement. Lintrt de la foule tait centr sur un de ces magiciens ambulants ou fakirs, si rpandus dans le pays. Je mapprochai et remarquai bientt prs de moi un homme dun certain ge qui nappartenait videmment pas la mme caste que les autres spectateurs. Il me regarda et me demanda si jtais depuis longtemps aux Indes. Je rpondis : Depuis environ deux ans. Il me dit : tes-vous anglais ? Je rpondis : Non, amricain Surpris et ravi de rencontrer une personne parlant ma langue maternelle, je lui demandai ce quil pensait de cette exhibition. Il rpondit : Oh ! Il y en a souvent de semblables aux Indes. On appelle ces gens-l fakirs, magiciens ou hypnotiseurs, et cest juste titre. Mais sous toutes leurs simagres, il y a un sens spirituel profond, discern seulement par une faible minorit. Nul doute quil nen sorte du bien un jour. Mais ce que vous voyez nest que lombre de la ralit originelle. Cela soulve beaucoup de commentaires, mais les commentateurs paraissent navoir jamais saisi la vrit. Pourtant, il y en a certainement une derrire tout cela . Sur quoi nous nous sparmes et ne nous rencontrmes plus quoccasionnellement pendant les quatre mois suivants. Puis se posa un problme qui nous causa de graves soucis. Quelques jours plus tard, je rencontrai mile. Il me demanda la cause de mes soucis et me parla du problme auquel nous avions faire face. Je men tonnai, car jtais sr que personne nen avait parl en dehors de notre petit cercle. Il paraissait si bien au courant de la situation que jeus limpression quil connaissait toute laffaire. DuBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

16

Livre Imoment quelle tait connue, il ny avait plus dinconvnient en parler librement, et cest ce que je fis. Il me dit alors quil avait une certaine connaissance de laffaire et sefforcerait de nous aider. Un ou deux jours plus tard, tout tait clarifi, et le problme nexistait plus. Nous nous en tonnmes, mais bientt la chose fut oublie et ne tarda pas sortir de notre esprit. Dautres problmes se prsentrent, et je pris lhabitude den parler familirement avec mile. Il semblait que nos difficults disparaissaient ds que je men tais entretenu avec lui. Mes compagnons avaient t prsents mile, mais je ne leur avais gure parl de lui. cette poque, javais dj lu pas mal de livres choisis par mile, sur les traditions hindoues, et jtais tout fait convaincu quil tait un adepte. Ma curiosit tait veille, et mon intrt augmentait de jour en jour. Un dimanche aprs-midi, je marchais dans un champ avec lui lorsquil attira mon attention sur un pigeon qui tournoyait au-dessus de nos ttes. Il me dit que le pigeon le recherchait. Il se tint parfaitement immobile, et bientt loiseau vint se poser sur son bras tendu. mile annona que loiseau lui apportait un message de son frre qui vivait dans le Nord. Adepte de la mme doctrine, il navait pas encore atteint ltat de conscience lui permettant dtablir une communication directe. Il se servait donc de ce moyen. Nous dcouvrmes plus tard que les Matres ont la facult de communiquer directement et instantanment les uns avec les autres par transmission de pense, ou, selon eux, par une force bien plus subtile que llectricit ou la tlgraphie sans fil. Je commenai poser des questions. mile me dmontra quil pouvait appeler des oiseaux lui et diriger leur vol, que les fleurs et les arbres sinclinaient vers lui, que les btes sauvages sapprochaient de lui sans crainte. Il spara deux chacals qui se disputaient le cadavre dun petit animal quils avaient tu. son approche, ils cessrent de se battre, posrent leurs ttes en toute confiance sur ses mains tendues, puis reprirent paisiblement leur repas. Il me donna mme un de ces fauves tenir dans les mains. Aprs quoi, il me dit : Le Moi mortel et visible est incapable de faire ces choses. Cest un Moi plus vritable et plus profond, celui que vous appelez Dieu. Cest Dieu en moi, le Dieu omnipotent sexprimant par moi qui les fait. Par moi-mme, par mon Moi mortel, je ne peux rien faire. Il fautBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

17

Livre Ique je me dbarrasse entirement de lextrieur pour laisser parler et agir le moi rel, le JE SUIS . En laissant spanouir le grand amour de Dieu, je peux faire ce que vous avez vu. En le laissant se rpandre travers soi sur toutes les cratures, nulle ne vous craint, et aucun mal ne peut vous advenir. cette poque, je prenais des leons quotidiennes avec mile. Il lui arrivait dapparatre soudain dans ma chambre, mme quand javais soigneusement ferm la porte clef. Au dbut, cette faon dapparatre volont chez moi me troubla, mais bientt je vis quil considrait ma comprhension comme un fait acquis. Je mtais habitu ses manires et je laissai ma porte ouverte pour lui permettre dentrer et de sortir sa guise. Ma confiance parut lui plaire. Je ne pouvais comprendre tout son enseignement ni laccepter entirement. Dailleurs, malgr tout ce que je vis en Orient, je ne fus jamais capable daccepter les choses sur-le-champ. Il me fallut des annes de mditation pour raliser le sens spirituel profond de la vie des Matres. Ils accomplissent leur travail sans ostentation, avec une simplicit enfantine et parfaite. Ils savent que le pouvoir de lamour les protge. Ils le cultivent jusqu rendre la nature amoureuse deux et amicale pour eux. Les serpents et les fauves tuent chaque anne des milliers de gens du peuple. Mais ces Matres extriorisent tellement leur pouvoir intrieur damour que serpents et fauves ne leur font aucun mal. Ils vivent parfois dans les jungles les plus sauvages. Parfois aussi, ils tendent leur corps devant un village pour le protger des ravages des btes froces. Ils en sortent indemnes et le village aussi. En cas de ncessit, ils marchent sur leau, traversent les flammes, voyagent dans linvisible, et font beaucoup dautres choses miraculeuses nos yeux, que seul devrait pouvoir accomplir un tre dou de pouvoirs surnaturels. Il y a une similitude frappante entre la vie et la doctrine de Jsus de Nazareth et celles dont ces Matres donnent quotidiennement lexemple. On considre comme impossible lhomme de tirer directement son pain quotidien de lUniversel, de triompher de la mort et daccomplir les mmes miracles que Jsus durant son incarnation. Les Matres passent leur vie cela. Tout ce dont ils ontBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

18

Livre Ijournellement besoin, y compris nourriture, vtements, et argent, ils le tirent de lUniversel. Ils ont triomph, de la mort au point que nombre dentre eux vivent depuis plus de cinq cents ans. Nous en emes la preuve dcisive par leurs documents. Les divers cultes hindous paraissent driver de leur doctrine. Les Matres sont en trs petit nombre aux Indes. Aussi comprennent-ils que le nombre de leurs disciples doit forcment tre trs limit. Mais ils peuvent en toucher un nombre incalculable dans linvisible. Il semble que la majeure partie de leur travail consiste se rpandre dans linvisible pour aider toutes les mes rceptives leur enseignement. La doctrine dmile servit de base au travail que nous devions entreprendre bien des annes plus tard, pendant notre troisime expdition dans ces contres. Celle-ci dura trois ans et demi pendant lesquels nous vcmes continuellement avec les Matres, voyagemes avec eux, et observmes leur vie et leurs travaux quotidiens aux Indes, au Tibet, en Chine, et en Perse.

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

19

Livre I

1.2. Nol, naissance du ChristNotre troisime expdition tait consacre aux recherches mtaphysiques. Pour son dpart, ses membres se rassemblrent Potal, un lointain petit village hindou. Javais crit mile que nous arrivions, mais sans linformer de lobjet de notre voyag ni mme du nombre des participants. notre grande surprise, nous trouvmes qumile et ses associs avaient prpar le sjour de la mission entire et connaissaient nos plans en dtail. mile nous avait t bien utile dans lInde mridionale, mais les services quil nous rendit partir de ce moment dfient la narration. Tout le mrite du succs de lexpdition lui revient, ainsi quaux mes merveilleuses rencontres en cours de route. Nous arrivmes Potal, point de dpart de lexpdition, tard dans laprs-midi du 22 dcembre 1894. Le dpart de cette expdition, la plus mmorable de toutes nos vies, devait avoir lieu le matin de Nol. Je noublierai jamais les paroles qumile nous adressa ce matin-l. Bien quil ne senorgueillit pas dune ducation anglaise et net jamais quitt lExtrme-Orient, il sexprimait couramment en anglais. Voici son allocution ; Nous sommes au matin de Nol. Ce jour vous rappelle certainement la naissance de Jsus de Nazareth, le Christ. Vous devez penser quil fut envoy pour remettre les pchs et quil symbolise le grand Mdiateur entre vous et votre Dieu. Vous faites appel Jsus comme intercesseur auprs dun dieu svre, parfois colreux, assis quelque part dans un endroit appel ciel. Je ne sais pas o se trouve ce ciel, sinon dans votre propre conscience. Il ne vous parat possible datteindre Dieu que par lintermdiaire de son fils moins austre et plus aimant, ltre grand et noble que nous appelons tous le Bni, et dont ce jour commmore la venue au monde. Pour nous, ce jour signifie bien davantage. Il ne rappelle pas seulement la venue au monde de Jsus le Christ, mais il symbolise la naissance du Christ dans chaque conscience humaine. Le jour de Nol signifie la naissance du grand matre et ducateur qui a libr lhumanit des servitudes et des limitations matrielles. Cette grande me vint sur terre pour nous montrer dans sa plnitude le chemin vers leBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

20

Livre Ivritable Dieu, omnipotent, omniprsent, omniscient. Il nous fit voir que Dieu est la Bont entire, la Sagesse entire, la Vrit entire, tout en tout. Le grand Matre ; dont ce jour rappelle lanniversaire, fut envoy pour mieux nous montrer que Dieu ne demeure pas seulement au-dehors, mais au-dedans de nous, quil nest jamais spar de nous ni daucune de ses crations, quil est toujours un Dieu juste et aimant, quil est en tout, sait tout, connat tout, et renferme toute vrit. Euss-je moi seul lintelligence de tous les hommes runis que je ne pourrais vous exprimer, mme faiblement, toute la signification qua pour nous cette sainte naissance. Nous sommes pleinement convaincus du rle de ce grand Matre et ducateur, et nous esprons que vous partagerez notre conviction. Il est venu vers nous pour mieux nous faire comprendre la vie, ici, sur terre. Il nous a montr que toutes les limitations matrielles viennent de lhomme, et quil ne faut jamais les interprter autrement. Il est venu nous convaincre que son Christ intrieur, par lequel il accomplissait ses uvres puissantes, est le mme qui vit en vous, en moi, et dans tous les humains. En appliquant sa doctrine, nous pouvons accomplir les mmes uvres que lui, et de plus grandes. Nous croyons que Jsus est venu nous montrer plus explicitement que Dieu est la grande et unique cause de toutes choses, quil est Tout. Peut-tre avez-vous entendu dire que Jsus reut son ducation premire parmi nous. Il se peut que certains de vous le croient. Mais peu importe quelle soit venue de nous, ou quelle ait procd dune rvlation directe de Dieu, source unique de toutes choses. Quand un homme a pris contact avec une ide de la Pense de Dieu, et la exprime par la parole, les autres ne peuvent-ils prendre nouveau contact avec cette mme ide dans lUniversel ? Pour avoir t touch par une ide et lavoir exprime, il ne sensuit pas quelle devienne sa proprit prive. Sil la prend et la conserve, o trouvera-t-il de la place pour en recevoir dautres ? Pour recevoir davantage, il faut donner ce quon a reu. Si on le garde, la stagnation suit. Prenez une roue qui engendre de la force hydraulique, et supposez que tout coup, de son propre chef, elle retienne leau qui la fait tourner. Elle sera aussitt immobilise. Il faut que leau coule librement travers la roue pour tre utile et crer de lnergie. Il en va de mme pour lhomme. Au contact des ides de Dieu, il faut quil les exprime pour pouvoir en tirerBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

21

Livre Iprofit. Il doit permettre chacun den faire autant pour crotre et se dvelopper comme il le fait lui-mme. mon avis, tout vint Jsus comme une rvlation directe de Dieu, comme cest indubitablement le cas pour nos grands ducateurs. En vrit, toutes choses ne viennent-elles pas de Dieu, et ce quun tre humain a pu faire, les autres ne peuvent-ils le faire aussi ? Vous vous convaincrez que Dieu est toujours dsireux de se rvler et prt le faire, comme il la fait pour Jsus et dautres. Il suffit que nous ayons la volont de le laisser agir. En toute sincrit, nous croyons avoir t crs gaux. Tous les hommes ne font quun. Chacun est capable daccomplir les mmes uvres que Jsus et le fera en son temps. Rien nest mystrieux dans ces uvres. Le mystre ne rside que dans lide matrielle que les hommes sen font. Vous tes venus nous plus ou moins sceptiques. Nous avons confiance que vous resterez avec nous pour nous voir rellement tels que nous sommes. Quant nos uvres et leurs rsultats, nous vous laissons toute libert pour en accepter ou en rejeter lauthenticit.

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

22

Livre I

1.3. Apparition dun corps qui disparat dans un autre lieuNous quittmes Potal pour Asmah, village plus petit, distant denviron cent cinquante kilomtres. mile dsigna deux hommes encore jeunes pour nous accompagner. Tous deux taient de beaux spcimens bien plants du type hindou. Ils prirent la responsabilit de toute lexpdition avec une aisance et un quilibre si parfaits que nous navions jamais rien vu de pareil. Pour la facilit du rcit, je les appellerai Jast et Neprow. mile tait bien plus g queux. Jast tait le directeur de lexpdition, et Neprow, son aide, veillait lexcution des ordres. mile nous congdia en faisant les remarques suivantes : Vous partez en expdition avec Jast et Neprow pour vous accompagner. Je resterai ici quelques jours, car, avec, votre mode de locomotion, il vous faudra environ cinq jours pour arriver votre prochaine tape importante, cent cinquante kilomtres dici. Je nai pas besoin dautant de temps pour franchir cette distance, mais je serai l-bas pour vous recevoir. Voudriez-vous laisser lun de vous ici pour observer et corroborer les vnements possibles ? Vous gagnerez du temps, et le retardataire pourra rejoindre lexpdition dans dix jours au maximum. Nous lui demandons simplement dobserver, et de rapporter ce quil aura vu. Nous partmes donc. Jast et Neprow avaient la responsabilit de lexpdition et se tiraient daffaire dune manire extraordinaire. Chaque dtail tait rgl et venait en son temps avec le rythme et la prcision dune mlodie. Il en fut dailleurs ainsi pendant les trois annes et demie que dura lexpdition. Jast tait dou dun beau caractre hindou, dune grande lvation, aimable, efficace dans laction, sans bluff ni fanfaronnade. Il donnait tous ses ordres dune voix presque monotone, et lexcution suivait avec une prcision et un -propos qui, nous merveillaient. Ds le dbut, nous avions remarqu la beaut de son caractre et nous lavions souvent commente. Neprow, un merveilleux caractre, paraissait avoir le don dubiquit. Toujours plein de sang-froid, il avait un rendement tonnant, avec la tranquille prcision de ses mouvements et son admirable aptitude penser et excuter. Chacun avait dailleurs remarqu cette aptitude etBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

23

Livre Inous en parlions continuellement. Notre chef avait dit : Ces gens sont merveilleux. Quel soulagement de les trouver capables la fois de rflchir et dagir ! Le cinquime jour, vers quatre heures de laprs-midi, nous arrivmes Asmah. Comme convenu, mile tait l pour nous recevoir. Le lecteur peut imaginer notre stupfaction : Nous tions srs dtre venus par la seule route praticable et par les moyens de locomotion les plus rapides. Seuls les courriers du pays qui voyagent nuit et jour par relais auraient pu aller plus vite. Voici donc un homme que nous croyions g et absolument incapable deffectuer plus vite que nous un trajet de cent cinquante kilomtres, et pourtant il tait l. Dans notre impatience, nous lassaillmes naturellement de questions tous en mme temps. Voici sa rponse : votre dpart, je vous ai dit que je serais l pour vous recevoir, et me voici. Je voudrais attirer plus spcialement votre attention sur le fait que lhomme est sans borne quand il volue dans son vrai domaine. Il nest pas sujet aux limitations du temps et de lespace. Quand il se connat lui-mme, il nest pas oblig de traner en chemin pendant cinq jours pour parcourir cent cinquante kilomtres. Dans son vrai domaine, lhomme peut franchir instantanment toutes les distances, si grandes soient-elles. Il y a quelques instants, jtais dans le village que vous avez quitt depuis cinq jours. Mon corps y repose encore. Le camarade que vous avez laiss dans ce village vous dira que jai caus avec lui jusqu quatre heures moins quelques minutes, lui disant que le partais pour vous recevoir, car vous deviez tre sur le point darriver. Votre camarade voit encore l-bas mon corps, qui lui parat inanim. Jai simplement fait cela pour vous montrer que nous pouvons quitter nos corps pour aller vous retrouver nimporte o et nimporte quand. Jast et Neprow auraient pu voyager comme moi : Mais vous comprendrez mieux ainsi que nous sommes des humains ordinaires, de mme provenance que vous. Il ny a pas de mystre. Nous avons simplement dvelopp davantage les pouvoirs qui nous ont t donns par le Pre, le grand omnipotent. Mon corps restera l-bas jusqu la tombe de la nuit. Ensuite, je lamnerai ici, et votre camarade se mettra en route par le mme chemin que vous. Il arrivera ici en son temps. Nous allons prendre un jour de repos, puis nous rendre un petit village distant dune journe de marche. Nous reviendrons ensuite ici laBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

24

Livre Irencontre de votre camarade, et nous verrons ce quil vous rapportera. Nous nous runirons ce soir au logis. En attendant, je vous dis au revoir. Le soir, quand nous fmes runis, mile apparut soudain parmi nous sans avoir ouvert la porte et dit : Vous venez de me voir apparatre dans cette pice dune manire que vous qualifiez de magique. Or, il ny a pas de magie l-dedans. Je vais vous faire une petite exprience laquelle vous croirez parce que vous aurez pu la voir. Veuillez bien vous approcher. Voici un petit verre deau que lun de vous vient dapporter de la source. Un minuscule cristal de glace se forme au centre de leau. Voyez comme il saccrot par ladhsion dautres cristaux. Et maintenant, toute leau du verre est gele. Quest-il arriv ? Jai maintenu dans lUniversel les molcules centrales de leau jusqu ce quelles se soient solidifies. En dautres mots, jai abaiss leurs vibrations jusqu en faire de la glace, et toutes les particules environnantes se sont solidifies, jusqu ne former ensemble quun bloc de glace. Le mme principe sapplique un verre boire, une baignoire, une mare, un lac, la mer, la masse deau de notre plante. Mais quarriverait-il ? Tout serait gel, nest-ce pas, mais pour quel but ? Pour aucun. En vertu de quelle autorit ? Pour la mise en uvre dune loi parfaite, mais en vue de quelle fin ? Aucune, car aucun bien ne pourrait en rsulter. Si javais persist jusquau bout, que serait-il arriv ? La raction. Sur qui ? Sur moi. Je connais la loi. Ce que jexprime revient vers moi aussi srement que je lexprime. Je nexprime donc que le bien, et il me revient comme tel. Vous voyez donc que si javais persist dans ma tentative de gel, le froid aurait ragi sur moi bien avant la fin, et jaurais t gel, rcoltant ainsi la moisson de mon dsir. Tandis que si jexprime le bien, jen rcolte ternellement la moisson. Mon apparition ce soir dans cette chambre sexplique de la mme manire. Dans la petite pice o vous mavez laiss, jai lev les vibrations de mon corps jusqu ce quil soit retourn dans lUniversel, o je lai maintenu. Nous disons que nous rendons nos corps lUniversel, o toute substance existe. Puis, par lintermdiaire de mon Christ, jai tenu mon corps dans ma pense jusqu en abaisser les vibrations et lui permettre de prendre forme prcisment dans cette pice, o vous pouvez le voir. O y a-t-il du mystre ? Est-ce que je nemploie pas le pouvoir, la loi qui ma t donne parBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

25

Livre Ile Pre au travers du Fils bien-aim ? Ce Fils, nest-ce pas vous, nest-ce pas moi, nest-ce pas toute lhumanit ? O est le mystre ? Il ny en a pas. Rappelez-vous le grain de snev et la foi quil reprsente. Cette foi nous vient de lUniversel par lintermdiaire du Christ intrieur dj n en chacun de nous. Comme une parcelle minuscule, elle entre en nous par le Christ, notre pense superconsciente, le sige de la rceptivit en nous. Alors il faut la transporter sur la montagne, le point le plus lev en nous, le sommet de la tte, et la maintenir l. Il faut ensuite permettre au Saint-Esprit de descendre. Ici se place le commandement : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cur, de toute ton me, de toute ta force, de toute ta pense. Rflchissez. Y tes-vous ? Cur, me, force, pense. Arriv ce point, quy a-t-il faire, sinon de tout remettre Dieu, au Saint-Esprit, lEsprit vivant dont je suis rempli ? Ce Saint-Esprit se manifeste de bien des faons, souvent par de petites entits qui frappent la porte et cherchent entrer. Il faut les accepter, et permettre au Saint-Esprit de sunir cet infime grain de foi. Il tournera autour et sy agrgera, juste comme vous avez vu les particules de glace adhrer au cristal central. Lensemble crotra, morceau par morceau, couche par couche, comme le glaon. Quarrivera-t-il ncessairement ? La foi sextriorisera, sexprimera. On continue, on multiplie, et lon exprime le germe de foi jusqu ce que lon puisse dire la montagne de difficults : te-toi de l et jette-toi dans la mer , et ce sera fait. Appelez cela quatrime dimension ou autrement si vous prfrez. Nous, nous lappelons Dieu qui sexprime par le Christ en nous . Le Christ est n de cette manire. Marie, la mre modle, perut lidal, le maintint dans sa pense, puis le conut dans le sol de son me. Il y fut maintenu un temps, puis extrioris en tant quEnfant-Christ parfait, Premier-n, Fils unique de Dieu. Sa mre le nourrit, le protgea, lui donna le meilleur delle-mme, le veilla, et le chrit jusqu son passage de lenfance ladolescence. Cest ainsi que le Christ vient nous, dabord comme un idal plant dans le terrain de notre me, dans la rgion centrale o rside Dieu. Maintenu ensuite dans la pense comme idal parfait, il nat, exprim comme lEnfant parfait. Jsus le nouveau-n. Vous avez vu ce qui a t accompli ici, et vous doutez de vos propres yeux. Je ne vous en blme pas. Je vois lideBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

26

Livre Idhypnotisme dans la pense de certains dentre vous. Mes frres, il y en a donc parmi vous qui ne croient pas pouvoir exercer toutes les facults innes de Dieu quils ont vues se manifester ce soir. Avez-vous cru un instant que je contrle votre pense ou votre vue ? Croyez-vous que si je voilais je pourrais tous vous hypnotiser, car vous avez tous vu ? Nest-il pas rapport dans votre Bible que Jsus entra dans une chambre dont les portes taient fermes ? Jai fait comme lui. Pouvez-vous supposer un instant que Jsus, le grand Matre, ait eu besoin de faire appel lhypnose ? Il employait les pouvoirs que Dieu lui avait donns, comme je lai fait ce soir. Je nai rien fait que chacun de vous ne puisse faire aussi. Et vous ntes pas les seuls. Tout enfant n jadis ou maintenant dans ce monde dispose des mmes pouvoirs. Je tiens ce que tout soit clair dans votre esprit. Vous tes des individualits, non des personnalits ni des automates. Vous avez votre libre arbitre. Jsus navait pas plus besoin dhypnotiser que nous. Doutez de nous tant que vous voudrez, jusqu ce que votre opinion sur notre honntet ou notre hypocrisie se soit pleinement impose. cartez pour linstant lide dhypnose, ou du moins laissez-la passive jusqu ce que vous ayez approfondi le travail. Nous vous demandons simplement de garder lesprit ouvert.

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

27

Livre I

1.4. Ddoublement dun corps - Fusion des deux corps ddoublsNotre prochain dplacement comportait un aller et retour latral. Nous laissmes donc sur place le gros de nos bagages et nous nous mmes en route le lendemain matin vers un petit village situ quelque trente-cinq kilomtres de l. Seul Jast nous accompagnait. Le sentier ntait pas des meilleurs et ses mandres taient parfois difficiles suivre travers la fort dense, caractristique de ce pays. La rgion tait rude et accidente, le sentier ne paraissait gure frquent. Nous emes parfois frayer notre chemin travers des vignes sauvages. chaque retard, Jast manifestait de limpatience. Nous nous en tonnmes de sa part, lui qui tait si bien quilibr. Ce fut la premire et la dernire fois au cours de ces trois annes et demie quil se dpartit de son calme. Nous comprmes plus tard le motif de son impatience. Nous arrivmes destination le mme soir, fatigus et affams, car nous avions pouss de lavant toute la journe avec une courte halte pour le repas de midi. Une demi-heure avant le coucher du soleil, nous entrmes dans le petit village qui abritait deux cents habitants. Quand le bruit se rpandit que Jast nous accompagnait, tous vinrent notre rencontre, les vieux comme les jeunes, avec, tous leurs animaux domestiques. Bien que nous fussions lobjet dune certaine curiosit, nous remarqumes tout de suite que lintrt tait centr sur Jast. Chacun le saluait avec un profond respect. Aprs quil eut dit quelques paroles, la plupart des villageois retournrent vaquer leurs occupations. Jast nous demanda si nous voulions laccompagner pendant que lon prparerait notre campement pour la nuit. Cinq des ntres rpondirent quils prfraient se reposer des fatigues de la journe. Les autres et quelques villageois suivirent Jast vers lautre extrmit de la clairire qui entourait le village. Aprs lavoir traverse, nous pntrmes dans la jungle, o nous ne tardmes pas rencontrer une forme humaine tendue par terre. Au premier abord, nous la primes pour un cadavre. Mais un second coup dil suffisait pour remarquer que la pose dnotait le calme du sommeil plutt que celui deBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

28

Livre Ila mort. La figure tait celle de Jast, ce qui nous laissa ptrifis de stupeur. Soudain, tandis que Jast sapprochait, le corps sanima et se leva. Le corps et Jast demeurrent un instant debout face face. Il ny avait pas derreur possible ; les deux taient Jast. Puis, soudain, le Jast qui nous avait accompagns disparut, et il ne resta quun seul tre debout devant nous. Tout se passa en moins de temps quil nen faut pour le dire, et, chose tonnante, personne ne posa de questions. Les cinq qui avaient prfr se reposer arrivrent en courant ; sans que nous les ayons appels. Plus tard, nous leur demandmes pourquoi ils taient venus. Les rponses furent : Nous ne savons pas , Notre premier souvenir cest que nous nous trouvmes tous debout en train de courir vers vous , Personne ne se rappelle un signal quelconque , Nous nous trouvmes en train de courir vers vous et nous tions dj loin avant de savoir ce que nous faisions. Lun de nous scria : Mes yeux sont si grands ouverts que je vois bien au-del de la valle de la mort. Tant de merveilles me sont rvles que je suis incapable de penser. Un autre dit : Je vois le monde entier triompher de la mort. Une citation me revient lesprit avec une clart aveuglante : Le dernier ennemi, la mort, sera vaincu. Nest-ce pas laccomplissement de ces paroles ? Nous avons des mentalits de pygmes ct de cet entendement gigantesque et pourtant si simple . Et nous avons os nous considrer comme des foudres dintelligence. Nous sommes des enfants. Je commence comprendre les paroles : Il faut que vous naissiez de nouveau. Comme elles sont vraies ! Le lecteur imaginera notre stupfaction et notre perplexit. Voici donc un homme qui nous avait accompagns et servis tous les jours, et qui pouvait la fois tendre son corps par terre pour protger un village et continuer ailleurs un service impeccable. Nous fmes forcs de nous remmorer les mots : Le plus grand parmi vous, cest celui qui servira les autres. partir de cet instant, la crainte de la mort disparut chez nous tous. Ces gens ont lhabitude de dposer un corps dans la jungle devant un village, quand le pays est infest de maraudeurs deux ou quatre pattes. Le village est alors Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

29

Livre Ilabri des dprdations humaines et animales, comme sil tait situ dans un centre civilis. Il tait vident que le corps de Jast avait repos l pendant un laps de temps considrable. Sa chevelure avait pouss en broussaille et contenait des nids dune espce de petits oiseaux particulire ce pays. Ils avaient construit leurs nids, lev leurs petits, et ceux-ci staient envols, do la preuve absolue du temps pendant lequel ce corps tait rest l, tendu et immobile. Ce genre doiseaux est trs craintif. Au moindre drangement, ils abandonnent leurs nids. Cela montre lamour et la confiance dont ils avaient fait preuve. Les tigres mangeurs dhommes terrorisent les villageois, au point que ceux-ci cessent parfois toute rsistance et croient que leur destine est dtre dvors. Les tigres entrent dans le village et choisissent leur victime. Cest devant lun de ces villages, au cur mme dune jungle paisse, que nous vmes le corps dun autre homme tendu dans un but de protection. Ce village avait t assailli par des tigres mangeurs, dhommes qui avaient dvor prs de deux cents habitants. Nous vmes un de ces tigres marcher apparemment avec les plus grandes prcautions par-dessus les pieds de la forme tendue terre. Deux de nous observrent cette forme pendant prs de trois mois. Quand ils quittrent le village, elle tait toujours intacte la mme place, et aucun mal ntait advenu aux villageois. Lhomme lui-mme rejoignit plus tard notre expdition au Tibet. Il rgna cette nuit-l une telle excitation dans notre camp que personne, sauf Jast, ne ferma lil, lui dormait comme un enfant. De temps autre, lun de nous se levait pour le regarder dormir, puis se recouchait en disant son voisin : Pincez-moi pour que je voie si vraiment je suis veill. Nous employmes aussi de temps autre des termes plus nergiques.

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

30

Livre I

1.5. Jeunesse ternelleNous nous levmes avec le soleil et rentrmes le mme jour notre point de dpart, o nous arrivmes juste avant la nuit. Nous installmes notre camp sous un grand banian. Le lendemain matin, mile vint nous dire bonjour. ntre pluie de questions, il rpondit : Je ne mtonne pas de vos demandes. Je rpondrai de mon mieux, mais reporterai certaines rponses au moment o vous connatrez mieux nos travaux. Notez bien que jemploie votre propre langage pour vous exposer le grand principe qui sert de base nos croyances. " Quand chacun connat la Vrit et linterprte correctement, nest-il pas vident que toutes les formes proviennent de la mme source ? Ne sommes nous pas lis indissolublement Dieu, substance universelle de la pense ? Ne formons-nous pas tous une grande famille ? Chaque enfant, chaque homme ne fait-il pas partie de cette famille, quelle que soit sa caste ou sa religion ? Vous me demandez si lon peut viter la mort. Je rpondrai par les paroles du Siddha : Le corps humain se construit en partant dune cellule individuelle comme les corps des plantes et des animaux que nous aimons appeler frres plus jeunes et moins volus. La cellule individuelle est lunit microscopique du corps. Par un processus rpt de croissance et de subdivision, linfime noyau dune cellule unique finit par devenir un tre humain complet compos dinnombrables millions de cellules. Celles-ci se spcialisent en vue de diffrentes fonctions, mais conservent certaines caractristiques essentielles de la cellule originelle. On peut considrer cette dernire comme la porteuse du flambeau de la vie animale. Elle transmet, de gnration en gnration, la flamme latente de Dieu, la vitalit de toute crature vivante. La ligne de ses anctres est ininterrompue et remonte au temps de lapparition de la vie sur notre plante. La cellule originelle est doue dune jeunesse ternelle, mais quen est-il des cellules groupes sous forme de corps ? La jeunesse ternelle, flamme latente de la vie, est lune des caractristiques de la cellule originelle. Au cours de leurs multiples divisions, les cellules du corps ont retenu cette caractristique. Mais le corps ne fonctionne comme gardien

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

31

Livre Ide la cellule individuelle que durant le court espace de la vie telle que vous la concevez actuellement. Par rvlation, nos plus anciens ducateurs ont peru la vrit sur lunit fondamentale des ractions vitales dans les rgnes animal et vgtal. Il est facile de se les imaginer haranguant leurs lves sous le banian et leur tenant peu prs ce langage : Regardez cet arbre gant. Chez notre frre larbre et chez nous, les stades du processus vital sont identiques. Regardez feuilles et bourgeons aux extrmits du plus vieux des banians. Ne sont-ils pas jeunes, jeunes comme la graine do ce gant slana vers la vie ? Puisque leurs ractions vitales sont les mmes, lhomme peut certainement bnficier de lexprience de la plante. De mme que les feuilles et bourgeons du banian sont aussi jeunes que la cellule originelle de larbre, de mme les groupes de cellules formant le corps de lhomme ne sont pas appels mourir par perte graduelle de vitalit. linstar de lovule ou cellule originelle, ils peuvent rester jeunes sans jamais se faner. En vrit, il ny a pas de raison pour que le corps ne soit pas aussi jeune et charg de vitalit que la semence vitale do il est issu. Le banian stend toujours, symbolisant la vie ternelle. Il ne meurt quaccidentellement. Il nexiste aucune loi naturelle de dcrpitude, aucun processus de vieillissement susceptible de porter atteinte la vitalit des cellules du banian. Il en est de mme pour la forme divine de lhomme. Il nexiste aucune loi de mort ou de dcrpitude pour elle, sauf laccident. Aucun processus invitable de vieillissement des groupes de cellules humaines nest susceptible de paralyser graduellement lindividu. La mort nest donc quun accident vitable. La maladie est avant tout labsence de sant (en hindou : Santi). Santi est la douce et joyeuse paix de lesprit, reflte dans le corps par la pense. Lhomme subit gnralement la dcrpitude snile, expression qui cache son ignorance des causes, savoir ltat pathologique de sa pense et de son corps. Une attitude mentale approprie permet dviter mme les accidents. Le Siddha dit : On peut prserver le tonus du corps et acqurir les immunits naturelles contre toutes les maladies contagieuses, par exemple contre la peste ou la grippe. Les Siddhas peuvent avaler des microbes sans tomber malades le moins du monde. Rappelez-vous que la jeunesse est la graine damour plante par Dieu dans la forme divine de lhomme. En vrit, la jeunesse est la divinit dans lhomme, la vie spirituelle,Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

32

Livre Imagnifique, la seule vivante, aimante, ternelle. La vieillesse est antispirituelle, laide, mortelle, irrelle. Les penses de crainte, de douleur, et de chagrin engendrent la laideur appele vieillesse. Les penses de joie, damour, et didal engendrent la beaut appele jeunesse. Lge nest quune coquille contenant le diamant de la vrit, le joyau de la jeunesse. Exercez-vous acqurir une conscience denfant. Visualisez lEnfant divin en vous-mme. Avant de vous endormir, ayez conscience de possder en vous un corps de joie spirituelle toujours jeune et beau. Pensez votre intelligence, vos yeux, votre nez, votre bouche, votre peau, et au corps de lEnfant divin. Tout cela est en vous, spirituel et parfait, ds maintenant, ds ce soir. Raffirmez ce qui prcde en le mditant avant de vous endormir paisiblement. Et le matin, en vous levant, suggestionnez-vous haute voix en vous disant vous-mme : Eh bien, mon cher X..., il y a un alchimiste divin en toi. Une transmutation nocturne se produit par le pouvoir de ces affirmations. LEsprit spanouit du dedans, sature le corps spirituel, remplit le temple. Lalchimiste intrieur a provoqu la chute des cellules uses et fait apparatre le grain dor de lpiderme nouveau, perptuellement jeune et frais. En vrit, la manifestation de lamour divin cest lternelle jeunesse. Le divin alchimiste est dans mon temple, fabriquant continuellement de nouvelles cellules, jeunes et magnifiques. Lesprit de jeunesse est dans mon temple dans la forme de mon corps divin, et tout va bien. Om Santi ! Santi ! Santi ! (Paix, paix, paix !) Apprenez le doux sourire de lenfant. Un sourire de lme est une dtente spirituelle. Un vrai sourire possde une grande beaut. Cest le travail artistique de limmortel Matre intrieur. Il est bon daffirmer : Jenvoie de bonnes penses au monde entier. Quil soit heureux et bni. Avant daborder le travail du jour, affirmez quil y a en vous une forme parfaite, divine. Je suis maintenant comme je le dsire. Jai quotidiennement la vision de mon tre magnifique, au point den insuffler lexpression mon corps. Je suis un Enfant divin, et Dieu pourvoit mes besoins maintenant et toujours. Apprenez tre vibrant. Affirmez que lamour infini remplit votre pense, que sa vie parfaite fait vibrer tout votre corps. Faites que tout soit lumineux et splendide

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

33

Livre Iautour de vous. Cultivez lesprit dhumour. Jouissez des rayons du soleil. Toutes ces citations proviennent de lenseignement des Siddhas. Leur doctrine est la plus ancienne qui soit connue. Elle date de milliers dannes avant les temps prhistoriques. Avant mme que lhomme connt les arts les plus simples de la civilisation, les Siddhas allaient, de- de-l, enseignant par la parole et lexemple la meilleure manire de vivre. Les gouvernements hirarchiques naquirent de cet enseignement. Mais les chefs scartrent bientt de la notion que Dieu sexprimait travers eux. Ils crurent tre eux-mmes les auteurs des uvres... Perdant de vue laspect spirituel, et oubliant que tout vient dune source unique, Dieu, ils se manifestrent sous un aspect personnel et matriel. Les conceptions personnelles de ces chefs provoqurent de grands schismes et une extrme diversit de penses. Tel est pour nous le sens de la Tour de Babel. Tout au long des ges, les Siddhas ont conserv la rvlation de la vraie mthode par laquelle Dieu sexprime travers tous les hommes et toutes ses crations, se rappelant que Dieu est tout et se manifeste en tout. Nayant jamais dvi de cette doctrine, ils ont prserv les grands fondements de la Vrit.

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

34

Livre I

1.6. Le temple du silence - Lchelle de jacob la nouvelle naissanceComme nous avions un travail considrable terminer avant de franchir les Himalayas, le village dAsmah nous parut le meilleur quartier gnral. Le camarade que nous avions laiss Potal pour observer mile nous y rejoignit. Il rapporta quil avait parl avec mile jusque vers quatre heures de laprs-midi du jour o mile devait nous recevoir Asmah. Vers ce moment, mile dit quil lui fallait aller au rendez-vous. Son corps devint aussitt inerte, gisant comme endormi sur une couchette. Il resta dans cette position pendant trois heures environ, puis devint progressivement indistinct et disparut. Ctait lheure du soir o mile nous recevait au logis dAsmah. La saison ntait pas assez avance pour que nous entreprenions de franchir les cols. Je dis nous, les membres de notre petit dtachement, qui en tions arrivs nous considrer comme de simples entraves. Nos trois grands amis auraient pu franchir les tapes en bien moins de temps que nous, mais aucun deux ne se plaignait. Cest dessein que je les appelle grands, car vraiment ils ltaient par le caractre. Nous fmes beaucoup dexcursions partir dAsmah, tantt avec Jast, tantt avec Neprow. En chaque occasion, tous nous donnrent la preuve de leurs remarquables qualits. Lune de ces excursions avait pour but un village o se trouvait un temple appel Temple du Silence ; ou Temple Non Construit par des Mains. Ce village contient le temple et les maisons des desservants. Il est situ sur lancien emplacement dun village presque entirement ravag par les pidmies et les fauves. mile, Jast et Neprow nous accompagnaient et nous dirent quen visitant ce lieu, les Matres navaient plus trouv que de rares survivants parmi les trois mille habitants. Ils les soignrent, aprs quoi fauves et pidmies disparurent. Les quelques survivants firent le vu, dans le cas o ils seraient pargns, de devenir servants de Dieu et de le servir de la manire que Dieu aurait choisie. Les Matres sen allrent. Plus tard, leur retour, ils trouvrent le temple bti et les desservants occups leurs fonctions.Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

35

Livre ICe temple est magnifique, situ sur une hauteur do lon domine une vaste tendue de pays. Il est construit de pierres blanches et date de six mille ans. Jamais il na eu besoin de rparations. Si lon fait sauter un clat de lun des mllons, il se rpare tout seul. Nous en fmes lexprience. mile dit : Voici le Temple du Silence, le Lieu du Pouvoir. Silence tant synonyme de pouvoir quand nous atteignons le lieu du silence dans notre pense, nous sommes lendroit du pouvoir, o tout nest quunit, un seul pouvoir, Dieu : Soyez silencieux et sachez que je suis Dieu. Pouvoir dispers gale bruit. Pouvoir concentr gale silence. Quand nous concentrons, quand nous ramenons nos forces un centre dnergie unique, nous prenons contact avec Dieu dans le silence. Nous sommes unis lui, donc unis tout pouvoir. Tel est lhritage de lhomme. Mon Pre et moi nous ne faisons quun. La seule manire dtre uni au pouvoir de Dieu, cest dentrer consciemment en contact avec Dieu. Cela ne peut se faire de lextrieur, car Dieu mane de lintrieur. Le Seigneur est dans son saint temple. Que toute la terre fasse silence devant lui. Dtournons-nous de lextrieur vers le silence intrieur. Sans cela, nous ne saurions esprer dunion consciente avec Dieu. Nous comprendrons que son pouvoir est notre disposition, et nous nous en servirons constamment. Alors, nous saurons que nous sommes unis son pouvoir et nous comprendrons lhumanit. Lhomme renoncera aux illusions de son amour-propre, constatera son ignorance et sa petitesse, et sera enfin prt sinstruire. Il verra que lon ne peut rien enseigner aux orgueilleux et que seuls les humbles desprit peuvent percevoir la Vrit. Ses pieds reposeront sur le roc, il ne trbuchera plus, il acquerra le sens de lquilibre et de la dcision. Au premier abord, il est peut-tre malais de comprendre que Dieu est lunique pouvoir, lunique substance, lunique intelligence. Mais mesure que lhomme saisit la vritable nature de Dieu et lextriorise activement, il prend lhabitude de se servir constamment de ce pouvoir, en mangeant, en courant, en respirant, en accomplissant les grandes tches de sa vie. Lhomme na pas appris faire les uvres majeures de Dieu, faute davoir compris limmensit du pouvoir de Dieu et de savoir que lon peut se servir de ce pouvoir pour les uvres mineures.Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

36

Livre IDieu ncoute ni notre flot de paroles ni nos clameurs bruyantes rptes en vain. Il faut le rechercher au moyen de notre Christ intrieur, la connexion invisible que nous possdons avec lui en nous-mmes. Ador en esprit et en vrit, il coute lappel de lme sincrement ouverte lui. Quiconque prend contact avec le pre dans le secret constatera son pouvoir par la ralisation de tous ses dsirs. Car le Pre rcompense publiquement quiconque le recherche dans le secret de lme et se tient l. Que de fois Jsus na-t-il pas fait allusion ce contact individuel avec le Pre. Il le maintenait perptuellement et consciemment pour lui-mme. Il parlait au Pre comme un interlocuteur prsent. Quelle puissance cette relation intrieure secrte ne lui a-t-elle pas donne. Il avait reconnu que Dieu ne parle pas dans le feu, la tempte, ou les tremblements de terre, mais au plus profond de nos mes avec une petite voix tranquille. Cette notion donne lquilibre mental. On apprend aller jusquau bout dune ide. Danciennes ides disparaissent, de nouvelles sadaptent. On dcouvre vite combien le systme est simple et efficace. On prend lhabitude de rassembler tous les problmes dlicats pour les mditer pendant lheure du silence. On ne les rsoudra peut-tre pas tous, mais on se familiarisera avec eux. Il ne sera plus ncessaire de se hter et de lutter toute la journe avec le sentiment que le but chappe. Il nest personne de plus tranger lhomme que lui-mme. Sil veut connatre cet tranger, quil rentre dans son cabinet de travail et ferme la porte. Il y trouvera son plus dangereux ennemi et y apprendra le matriser. Il y trouvera aussi son vritable moi, son ami le plus fidle, son matre le plus sage, son conseiller le plus sr... encore lui-mme. Cest lautel o brle la flamme ternelle de Dieu, la source de toute bont, de toute force, de toute puissance. Il saura que Dieu rside au plus profond du silence. Cest l aussi, au fond de soi, que rside le Saint des Saints, o tout dsir de lhomme existe dans la Pense de Dieu et se confond donc avec un dsir de Dieu. On y sent, on y connat lintimit des relations entre Dieu et lhomme, entre le Pre et le Fils, entre lesprit et le corps. Et lon y voit que la dualit apparente nexiste que dans la conscience humaine, car, en ralit, il y a unit. Dieu remplit les cieux et la terre. Telle est la grande rvlation qui vint Jacob dans le silence. Il stait endormiBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

37

Livre Isur la pierre de la matrialit. Dans une clatante illumination divine, il perut que lextrieur nest que lexpression dune image conue intrieurement. Il en fut si impressionn quil scria : Le Seigneur (la Loi) est certainement ici (dans la terre et le corps) et je ne le savais pas. Voici la Maison de Dieu et la porte du ciel. linstar de Jacob, les hommes comprendront que la porte des cieux souvre au travers de leur propre conscience. Avant de pouvoir entrer dans lendroit secret et silencieux du Trs-Haut, il faut que chacun de nous gravisse cette chelle de conscience rvle Jacob dans une vision. Il faut dcouvrir que nous sommes au centre de toute crature, unis toutes les choses visibles et invisibles, baigns dans lomniprsence et issus delle. Dans sa vision, Jacob aperut lchelle joignant le ciel et la terre, avec des anges de Dieu qui y montaient et descendaient. Ce sont les ides de Dieu descendant du concept la forme, et remontant ensuite au concept. La mme rvlation vint Jsus quand Les cieux lui furent ouverts et lui dvoilrent la magnifique loi de lexpression, selon laquelle les ides conues dans la Pense Divine en sortent pour se manifester dans des formes. Cette loi lui fut rvle avec une telle perfection quil aperut aussitt la possibilit de transformer, de changer toutes les formes en modifiant les tats de conscience leur gard. Il fut dabord tent de changer des formes de pierre en pain pour calmer sa faim personnelle. Mais, en mme temps que la rvlation, il reut linterprtation exacte de la loi de manifestation. Les pierres, comme dailleurs toutes les formes visibles, sont issues de la Substance de la Pense Universelle, cest--dire de Dieu. Elles sont les vraies expressions de sa Pense. Toute chose dsire, mais encore dpourvue de forme, existe dans cette Substance Universelle qui est prte pour la cration, prte sextrioriser pour satisfaire tout dsir. La ncessit de pain servit dmontrer que la matire constituante du pain est porte de la main et disponible en quantits illimites. Cette matire, ou essence de toutes choses, peut se transformer en pain ou en pierres. Quand lhomme dsire le bien, son dsir est celui de Dieu. La Substance Universelle qui nous entoure contient donc une source intarissable de ce qui est ncessaire pour satisfaire tout bon dsir. Il nous suffit dapprendre nous servir de ce que Dieu a cr lavance pour nous. Il souhaite que nous nous en servions pour chapper aux limitations etBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

38

Livre Idevenir abondamment libres . Quand Jsus disait. Je suis la porte , il voulait dire que JE SUIS dans chaque me est la porte par laquelle Dieu, le grand JE SUIS , exprime sa vie, son pouvoir, et sa substance travers lindividu. JE SUIS sexprime sur un mode unique en quatre stades : le concept, la pense, la parole, et lacte. Ce pouvoir, cette substance, cette intelligence, LTERNEL sont models par la conscience. Cest pourquoi le Matre a dit. Quil en soit fait selon votre foi. Et aussi : Tout est possible celui qui croit. Dieu est donc dans lme en tant que pouvoir, substance, intelligence. Paralllement, il est dans lesprit en tant que sagesse, amour, et vrit. Nous avons vu que Dieu prend forme par la conscience. La conscience, cest lhomme. Elle baigne dans la pense infinie de Dieu. Elle dcoule du concept, de la croyance, qui existe dans la pense. Cest la croyance la sparation davec lEsprit qui provoque la vieillesse et la mort corporelle. Sachez que lEsprit est tout et que la forme est continuellement issue de lEsprit. Vous comprendrez alors que ce qui est n desprit est esprit. La conscience nous rvle une deuxime grande vrit : chaque individu tant un concept de la Pense divine est maintenu dans cette pense comme une ide parfaite. Nul ne se conoit lui-mme. Nous avons tous t parfaitement conus. Nous restons toujours des cratures parfaites dans la pense parfaite de Dieu. Quand cette ide sempare de notre conscience, nous prenons contact avec la Pense divine et nous pouvons concevoir nous-mme ce que Dieu a dj conu pour nous. Cest ce que Jsus appelait la nouvelle naissance. Tel est le grand don que nous offre le Silence. Notre contact avec la Pense de Dieu nous permet de penser par elle et de nous connatre tels que nous sommes en ralit. Lhomme prend contact avec la Pense de Dieu par la vraie mditation, et en forme alors une expression vritable. Actuellement, par nos croyances fausses, nous en avons form une expression fausse. Mais, que la forme soit parfaite ou imparfaite, ltre de la forme reste le pouvoir, la substance, et lintelligence parfaite de Dieu. Il ne sagit pas de changer ltre de la forme, mais la forme donne ltre : Pour cela, il faut renouveler notre pense, transformer le concept imparfait en concept parfait, changer la pense dhomme en pense de Dieu. Il y a donc un intrt majeur trouver Dieu, prendre contact avec lui, sunir lui, lextrioriser en expression.Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

39

Livre ILe silence nest pas moins important. Il faut forcer limagination personnelle se taire pour permettre la Pense de Dieu dilluminer la conscience de toute sa splendeur. Alors on comprend comment le soleil de justice (de bon usage) se lve, portant la gurison dans ses ailes. La Pense de Dieu inonde la conscience comme le soleil inonde une chambre obscure. La Pense Universelle pntre dans la pense individuelle comme lair pur dans un local renferm. Il se produit entre le majeur et le mineur un mlange grce auquel le mineur ne fait plus quun avec le majeur. Limpuret provient de la sparation du mineur davec le majeur. La puret rsulte de leur union. Il ny a plus quun seul air pur, bon et sain. Telles sont lunit de Dieu et lunion de toutes choses avec lui. La sparation a caus pch, maladie, misre et mort. Lunion est cause de sant. La descente des anges sur lchelle de la conscience, cest la rupture de lunit. Leur monte, cest sa reconstitution. La descente est bonne, car lunit peut sexprimer par la diversit sans quil y ait concept de sparation. On se trompe quand on se met lextrieur, au point de vue personnel, pour regarder la diversit et quon la prend pour une sparation. Chaque me a pour tche principale dlever son point de vue personnel une telle hauteur de conscience quil se fond avec le tout. Tous peuvent se rencontrer dans un mme accord et un mme lieu. Cest lendroit de la conscience o .nous comprenons que toutes les cratures visibles et invisibles ont leur origine en Dieu. Alors nous nous tenons sur la Montagne de la Transfiguration. Au dbut, nous voyons Jsus, et avec lui Mose et Elie, ou, en dautres termes, le Christ (le pouvoir humain de connatre Dieu), la Loi, et la Prophtie. Nous songeons leur construire trois temples. Mais la signification profonde de la vision apparat. Il nous est donn de constater limmortalit de lhomme. Nous comprenons que son identit ne se perd jamais, que lHomme-Dieu est immortel et ternel. Alors, Mose (la Loi) et Elie (la Prophtie) disparaissent, et le Christ reste debout, seul et suprme. Nous comprenons que nous avons un seul temple btir, celui du Dieu vivant lintrieur de nous-mmes. Alors le Saint-Esprit remplit la conscience, et, les illusions sensuelles du pch, de la maladie, de la misre, et de la mort cessent dexister. Tel est le grand but du Silence.

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

40

Livre ICe temple, dont vous pouvez casser un fragment et voir lbrchure se rparer seule instantanment, ne fait que symboliser celui de notre corps, dont Jsus a parl, le temple non construit de main dhomme, ternel dans les cieux, celui que nous avons extrioriser ici, sur la terre.

Baird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

41

Livre I

1.7. La multiplication des pains. - La parole cratrice - Le Christ dans lhomme notre retour, nous trouvmes une quantit dtrangers rassembls Asmah. Ils venaient des environs. Un certain nombre de Matres se groupaient en vue dun plerinage un village loign de prs de quatre cents kilomtres. Cela nous tonna, car nous avions excursionn dans cette direction et constat qu cent vingt kilomtres la piste senfonait dans un dsert sablonneux. Ce dsert tait dailleurs plutt un haut plateau couvert de dunes mouvantes sous laction des vents, et o la vgtation tait fort maigre. Au-del, la piste escaladait une petite chane de montagnes formant un contrefort des Himalayas. Le soir, nous fmes invits nous joindre au plerinage. On devait partir le lundi suivant. On nous prvint quil tait inutile demporter nos bagages les plus lourds parce que nous reviendrions Asmah avant de franchir la chane principale des Himalayas. Jast et Neprow avaient naturellement tout prpar, et le lundi matin, de trs bonne heure, nous nous joignmes aux trois cents partants. La plupart souffraient dinfirmits dont ils espraient gurir. Tout alla bien jusquau samedi. Mais alors clata le plus effroyable orage dont il nous et t donn dtre tmoins. Pendant trois jours et trois nuits il tomba des trombes deau qui taient, parat-il, annonciatrices de lt. Nous tions camps dans un endroit trs confortable, et lorage ne nous gna en rien. Nous avions surtout peur pour le ravitaillement, sachant quun retard prolong serait trs ennuyeux pour tous les intresss. En effet, ceux-ci navaient apport de vivres que le strict ncessaire pour le voyage, sans tenir compte des retards possibles. Le retard nous paraissait doublement grave, car nous napercevions pas dautre solution que de retourner Asmah pour recomplter nos provisions. Or, cela impliquait prs de deux cents kilomtres parcourir, dont la majeure partie travers le dsert de sable dj dcrit. Le jeudi matin, un soleil radieux se leva par temps clair, et nous songemes nous remettre en route. Mais on nous informa quil tait prfrable dattendre le schage de la piste et la baisse des rivires. Le voyage serait plus ais. Lun de nous fit part de notre crainte unanime de voir nosBaird Thomas Spalding La vie des matres, Baird Thomas Spalding

42

Livre Iprovisions spuiser. mile, qui avait la responsabilit du ravitaillement, vint nous dire : Inutile davoir peur. Dieu ne prend-il pas soin de ses cratures, grandes ou petites, et ne sommes-nous pas ses cratures ? Regardez ces quelques grains de bl, de semence de bl. Je les plante. Cet acte affirme que jai besoin de bl, jai form du bl dans mon esprit. Jai accompli la loi, et le bl poussera en son temps. Le processus de la Nature pour la leve du bl est long et ardu. Est-il indispensable pour nous de subir lattente pnible de cette lente croissance ? Pourquoi ne pas faire appel une loi suprieure plus parfaite pour faire pousser le bl ? Il suffit de se recueillir, de voir le bl en idal, et voici des grains de bl prts tre moulus. Si vous en doutez, ramassez-les, faites-en de la farine, et cuisez le pain. En effet, il y avait devant nous du bl mr et battu dont nous prmes les grains pour les moudre et en faire du pain. mile continua : Vous avez vu et cru. Mais pourquoi ne pas faire appel une loi encore plus parfaite et produire un objet encore plus parfait, cest--dire exactement celui quil nous faut : du pain ? Vous allez voir que cette loi plus parfaite - plus subtile, diriez-vous - me permet de produire exactement ce dont jai besoin : du pain. Tandis que nous tions l, sous le charme, une grande miche apparut dans les mains dmile, puis dautres quil plaa sur la table jusqu ce quil y en et quarante. mile observait : Vous, voyez quil y en a assez pour tous. Sil ny en avait pas assez, il en viendrait dautres jusqu ce quil en ait en excdent. Nous mangemes tous de ce pain et le trouvmes trs bon. mile continua : Quand Jsus demanda Philippe en Galile : O achterons-nous du pain ? ctait pour lprouver. Jsus savait bien quil tait inutile dacheter le pain dont la foule avait besoin,