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La voie du cœur 1. Les Martinistes Qui sont les Martinistes ? Pour certains, ce sont les disciples de Louis-Claude de Saint-Martin, pour d'autres, ceux de Martinès de Pasqually. La polysémie du terme « Martiniste » engendrée par l'homonymie de Saint-Martin avec Martinès est à l'origine de bien des malentendus. Sébastien Mercier, nous dit que « cette secte tire son nom de son chef, auteur du livre intitulé : Des erreurs et de la vérité, c'est-à-dire Saint-Martin. Joseph de Maistre nous précise que les Martinistes « tirent leur nom d'un certain Martino Pasqualis... ». L'ancien évêque de Blois, M. Grégoire, hésite : « Mais quel est le fondateur de cette secte ? car on peut choisir entre Saint-Martin et Martinez, par lequel il fut initié aux mystères théurgiques... ». Robert Amadou s'est appliqué à exposer toutes les significations que l'on peut donner au terme Martiniste. Pour lui, sa signification première désigne « le système théosophique composé par Louis-Claude de Saint-Martin et exposé dans ses ouvrages. Un martiniste est celui qui reçoit ce système afin de l'étudier et de le pratiquer ». A cette signification générale s'ajoutent de nombreuses variantes car, indirectement, les Martinistes sont aussi les descendants spirituels de Martinès de Pasqually. En effet, Saint-Martin fut élève de Martinès, et fut initié dans l'Ordre des Elus-Cohen.

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La voie du cœur

1. Les MartinistesQui sont les Martinistes ? Pour certains, ce sont les disciples de Louis-Claude de Saint-Martin, pour d'autres, ceux de Martinès de Pasqually. La polysémie du terme « Martiniste » engendrée par l'homonymie de Saint-Martin avec Martinès est à l'origine de bien des malentendus. Sébastien Mercier, nous dit que « cette secte tire son nom de son chef, auteur du livre intitulé : Des erreurs et de la vérité, c'est-à-dire Saint-Martin. Joseph de Maistre nous précise que les Martinistes « tirent leur nom d'un certain Martino Pasqualis... ». L'ancien évêque de Blois, M. Grégoire, hésite : « Mais quel est le fondateur de cette secte ? car on peut choisir entre Saint-Martin et Martinez, par lequel il fut initié aux mystères théurgiques... ».

Robert Amadou s'est appliqué à exposer toutes les significations que l'on peut donner au terme Martiniste. Pour lui, sa signification première désigne « le système théosophique composé par Louis-Claude de Saint-Martin et exposé dans ses ouvrages. Un martiniste est celui qui reçoit ce système afin de l'étudier et de le pratiquer ». A cette signification générale s'ajoutent de nombreuses variantes car, indirectement, les Martinistes sont aussi les descendants spirituels de Martinès de Pasqually. En effet, Saint-Martin fut élève de Martinès, et fut initié dans l'Ordre des Elus-Cohen. Même si, par la suite, il s'en écarta, il conserva malgré tout l'essentiel des théories de son premier Maître. On peut dire, d'ailleurs, que la pénétration des grandes lignes de la philosophie de Martinès est indispensable à la bonne compréhension du message de Saint-Martin. Vers 1889 est né un Ordre initiatique, portant le nom d'Ordre Martiniste. Depuis cette époque, le terme Martinistes désigne plus particulièrement les membres de cet Ordre et leurs descendants depuis la fin de la première guerre mondiale.

2. L'interne préserve de tout Si les théories de Saint-Martin sont proches de celles de Martinès de Pasqually, la différence entre le Martinisme de Saint-Martin et celui de Martinès de Pasqually se réduit en grande partie à leur manière d'envisager la pratique de la spiritualité. En effet, pour Martinès, c'est par la théurgie que l'homme doit opérer son ascension vers le Divin. Pour lui, c'est la seule

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méthode dont l'homme dispose depuis sa chute de l'Eden. Cette théurgie, à laquelle l'étymologie attache la signification d'« œuvre divine », ou « opération divine », consiste en un ensemble complexe de pratiques rituelles, visant à obtenir progressivement l'union mystique avec la Divinité par le secours des anges. Saint-Martin, quant à lui, juge ces pratiques dépassées et dangereuses. Il pense que depuis la venue du Christ, le « Réparateur », une porte s'est ouverte et que l'homme peut maintenant accéder directement au monde divin sans utiliser les agents intermédiaires. A l'évocation, il préfère l'invocation. Sa pratique est une ascèse intérieure et pour lui c'est au centre de l'être, dans le cœur de l'homme, que l'union doit se réaliser. L'interne « apprend tout et préserve de tout » confie-t-il à son ami Kirchberger, qui lui demande conseil sur la pratique de la spiritualité.