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Dossier Aménagement durable Valérie Liquet « Le développement durable est un sujet très lassant. » Ariella Masboungi, responsable des ateliers « projet urbain » au ministère de Jean-Louis Borloo (*), sait de quoi elle parle. Depuis plus de dix ans, le monde de l’aménagement est harcelé par le développement durable, avec des préceptes que l’on commence heu- reusement à oser remettre en cause. Au nom du développement durable, tout urbaniste se doit de diaboliser les lotissements, grignoteurs d’espaces pris à la nature, responsables du fléau de l’« étalement urbain ». Un fléau, car il consomme une ressource non renouvelable (l’espace naturel, agricole et paysager), il génère des coûts élevés d’infrastruc- tures (routes, canalisations, câbles), il imperméabilise les sols et favorise le ruissellement des eaux pluviales, il provoque des coûts de transport élevés du fait de l’éloignement des zones nouvellement construites des lieux de travail, de loisirs, de consommations... Le discours passe très bien dans les colloques (c’est même un passage obligé), mais beaucoup moins auprès des populations. « La lutte fondamentale contre l’éta- lement urbain est très difficile à faire comprendre aux habitants, car dès que l’on parle densité ou recon- version de friches industrielles, ils vous considèrent comme des bétonneurs », témoigne Joe Spiegel, prési- dent de la communauté d’agglomération Mulhouse- Sud Alsace et secrétaire national de l’AdCF. Les urbanistes ont beau désormais parler d’« intensité » L’aménagement durable au-delà des idées reçues © LANS TUNBJORK / AGENCE VU La médiatisation des écoquartiers, entretenue par la toute nouvelle labellisation du ministère de Jean-Louis Borloo, ferait presque oublier que c’est tout l’aménagement et tous les projets d’urbanisme, en milieu rural comme en zone urbaine, qui devraient désormais se penser durables. Chercheurs, élus et urbanistes : tout le monde adhère au principe et participe avec enthousiasme à la course aux labels, rubans et autres récompenses. Mais, dans les faits, l’étalement urbain se poursuit, la voiture individuelle demeure le moyen de transport privilégié et le concept de densité ne fait toujours pas recette. Plutôt que de rester sur les grands principes et les bonnes intentions qui ne résistent pas à l’épreuve de la réalité, des voix commencent à remettre en cause les injonctions moralisatrices du développement durable, quitte à bousculer quelques idées reçues au passage… Hommes et femmes, transats et parasols jaunes, Suëde, Öland, 1991 N° 140 - Décembre 2009 AdCF Intercommunalités 12

L’aménagement durable au-delà des idées reçues · de l’aménagement est harcelé par le développement durable, avec des préceptes que l’on commence heu-reusement à oser

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Dossier Aménagement durable

Valérie Liquet

« Le développement durable est un sujet très lassant. » Ariella Masboungi, responsable des ateliers « projet urbain » au ministère de Jean-Louis Borloo (*), sait de quoi elle parle. Depuis plus de dix ans, le monde de l’aménagement est harcelé par le développement durable, avec des préceptes que l’on commence heu-reusement à oser remettre en cause. Au nom du développement durable, tout urbaniste

se doit de diaboliser les lotissements, grignoteurs d’espaces pris à la nature, responsables du f léau de l’« étalement urbain ». Un fléau, car il consomme une ressource non renouvelable (l’espace naturel, agricole et paysager), il génère des coûts élevés d’infrastruc-tures (routes, canalisations, câbles), il imperméabilise les sols et favorise le ruissellement des eaux pluviales, il provoque des coûts de transport élevés du fait de l’éloignement des zones nouvellement construites des lieux de travail, de loisirs, de consommations...

Le discours passe très bien dans les colloques (c’est même un passage obligé), mais beaucoup moins auprès des populations. « La lutte fondamentale contre l’éta-lement urbain est très difficile à faire comprendre aux habitants, car dès que l’on parle densité ou recon-version de friches industrielles, ils vous considèrent comme des bétonneurs », témoigne Joe Spiegel, prési-dent de la communauté d’agglomération Mulhouse-Sud Alsace et secrétaire national de l’AdCF.Les urbanistes ont beau désormais parler d’« in tensité »

L’aménagement durable au-delà des idées reçues

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La médiatisation des écoquartiers, entretenue par la toute nouvelle labellisation du ministère de Jean-Louis Borloo, ferait presque oublier que c’est tout l’aménagement et tous les projets d’urbanisme, en milieu rural comme en zone urbaine, qui devraient désormais se penser durables. Chercheurs, élus et urbanistes : tout le monde adhère au principe et participe avec enthousiasme à la course aux labels, rubans et autres récompenses. Mais, dans les faits, l’étalement urbain se poursuit, la voiture individuelle demeure le moyen de transport privilégié et le concept de densité ne fait toujours pas recette. Plutôt que de rester sur les grands principes et les bonnes intentions qui ne résistent pas à l’épreuve de la réalité, des voix commencent à remettre en cause les injonctions moralisatrices du développement durable, quitte à bousculer quelques idées reçues au passage…

Hommes et femmes, transats et parasols jaunes, Suëde, Öland, 1991

N° 140 - Décembre 2009 • AdCF • Intercommunalités12

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– après avoir fait l’éloge de la « compacité » – la densité a toujours mauvaise presse. « Le mot est pié geant parce qu’il est assimilé à une ville minérale », explique Jean Frébault, président du conseil de développement du Grand Lyon. Ce conseil de développement a inventé le slogan « Pour une ville plus verte et plus dense » qui tente de démontrer que ces deux ambitions urbaines, a priori antinomiques, sont la meilleure voie du développement durable.

Le pavillon, rêve ou cauchemar ?

Le supposé traumatisme de la densité n’explique pas totalement le fait que le rêve du pavillon avec jardin soit partagé par 82 % des Français. D’autres facteurs culturels, sociaux et économiques entrent en ligne de compte : la prégnance des clichés sur la ville (polluée,

Êtes-vous Développement durable ?La nature, pour vous, c’est :

a • une ressource utile à l’activité humaineb • une richesse détentrice de valeurs

intrinsèquesc • un patrimoine historique construit

Quel est le développement dont vous rêvez

pour la planète ?

a • la croissanceb • la décroissance (la croissance étant

responsable de la détérioration de la planète)c • le développement économique compatible

avec le développement environnemental et le développement social

L’habitat, pour vous, c’est : a • un marché comme un autreb • un empiètement du paysage naturel c • un facteur d’urbanité

Quand on vous dit « mobilité », vous pensez :

a • voiture individuelleb • pollution. C’est pour cela qu’il faut favoriser

la proximité (du lieu de travail, des loisirs, des achats…)

c • bien public et droit à la mobilité. C’est pour cela qu’il faut favoriser les transports publics collectifs mais aussi les transports publics individuels (covoiturage, transport à la demande, taxi…)

Vous avez un maximum de a : vous êtes un « agro-industriel ».

Le développement durable n’est pour vous qu’une préoccupation « à la mode », voire uniquement électoraliste.

Vous avez un maximum de b :vous êtes un « néonaturaliste ». Vous pensez certainement être à la pointe de la pensée « DD », mais vous avez tendance à ne favoriser que le pilier environnemental de la démarche.

Vous avez un maximum de c :

vous êtes un « humaniste postmatérialiste ».

Le DD est votre mode de développement idéal. Parvenez-vous toutefois à l’appliquer dans votre politique locale ?

(Test réalisé par Valérie Liquet, sur la base des travaux de recherche du géographe Jacques Lévy)

A-t-on vraiment tous la même vision de ce que pourrait être l’urbanisme durable ?

L’effet « barbecue »

Plusieurs chercheurs, dont le Français Jean-Pierre Orfeuil, ont mis en évidence « l’effet barbecue ». Une anecdote, très prisée des architectes David Mangin et Yves Lion, qui tempère l’idée répandue chez les urbanistes bien pensants que les habitants des villes denses polluent moins que les habitants des lotissements pavillonnaires parce qu’ils utilisent le vélo ou le métro pour leurs déplacements quotidiens. C’est vrai que ces modes de transport sont moins polluants que la voiture individuelle, que l’habitant périurbain est contraint d’utiliser pour chacun de ses déplacements. Mais ce sont ces mêmes citadins vertueux en semaine qui ont davantage tendance à partir en week-end, à la recherche de paysage vert ou tout simplement de dépaysement, surtout lorsqu’ils sont aisés. À l’année, ce sont également eux qui partent le plus loin en vacances et le plus fréquemment. Les déplacements longue distance qui en résultent sont très consommateurs d’énergie, notamment lorsqu’ils sont effectués en avion. « En effectuant ne serait-ce qu’un aller-retour Paris-New York, une personne dépense, en matière énergétique, autant qu’une année de voiture en Île-de-France », illustre Jean-Marc Offner, autre chercheur, ancien directeur du LATTS (Laboratoire techniques, territoires et sociétés/ENPC).

Et de conclure : « Voilà comment l’habitant vertueux se transforme en abominable pollueur ! »En revanche, l’habitant du périurbain reste souvent chez lui et fait son barbecue dans son jardin, le week-end, les jours fériés et pendant une bonne partie des vacances. Pour les chercheurs Éric Charmes et Taoufik Souami, commissaires de l’exposition « Villes rêvées, villes durables ? », « la densité la plus protectrice de l’environnement serait une densité intermédiaire, suffisamment élevée pour faire vivre des commerces de proximité et permettre une desserte en transports collectifs, et suffisamment basse pour que les citadins ne ressentent pas le besoin de prendre l’air le week-end ». Selon les deux urbanistes, cette densité idéale se rapprocherait de celle des anciens faubourgs et des proches banlieues résidentielles. Une question de point de vue, encore une fois…

Le projet Lyon Confluence se développe sur 150 hectares au Sud de la presqu’île lyonnaise, entre le Rhône et la Saône, à deux pas de la gare Lyon-Perrache. La reconversion des friches industrielles et ferroviaires permettra à la ville d’accueillir des logements, équipements publics, commerces… et alternera îlots denses et larges espaces publics.

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Dossier Aménagement durable

sale et dangereuse) et les citadins (tristes, désagréables et en mauvaise santé) ; la préférence pour des voisins qui nous ressemblent (où à qui on aimerait ressem-bler) ; le coût du foncier qui est d’autant moins cher que l’on s’éloigne des centres urbains… D’ailleurs, pour Pierre Veltz, chercheur spécialisé dans les dyna-miques territoriales, « l’étalement urbain est probable-ment, avant tout, un problème social ». L’équité est, selon lui, l’un des deux défis du déve-loppement durable et de sa traduction au niveau territorial (le deuxième étant la question des échelles). Or, il observe qu’aujourd’hui « l’économie et l’envi-ronnement jouent au détriment du troisième pilier du développement durable : le social ». Dans la lignée de François Ascher, Grand prix de l’urbanisme 2009 décédé en juin dernier, ils sont plusieurs chercheurs à défendre l’idée que l’économie capitaliste puise dans l’essor de l’écologie les sources

d’un nouveau rebond. Jean-Louis Borloo, lui-même, en est convaincu. C’est comme cela que le ministre peut faire la promotion de la voiture propre (au nom du développement et de l’innovation industrielle), même si son usage généralisé ne résoudrait en rien les problèmes de congestion d’axes routiers, ni le processus d’étalement urbain directement lié au développement de l’automobile... De même, certains se croient irréprochables parce qu’ils ont « planté des thuyas autour de leur maison climatique », se désolait François Tacquart, prési-dent de la communauté de commune de la Vallée de Saint-Amarin, lors de l’atelier « urbanisme » de la dernière Convention nationale de l’intercommuna-lité, en octobre à Chambéry. Pour cet élu, également consultant en déve lop pement rural, « les habitants, les maires et les fonctionnaires des DDE n’ont aucune culture urbaine ». À leur décharge, ce n’est pas tant

Une expo pour rêver ?

La Fondation EDF Diversiterre, en partenariat avec l’Institut pour la ville en mouvement/PSA Peugeot Citroën, a confié à deux urbanistes le commissariat de l’exposition parisienne « Villes rêvées, villes durables ? » qui se déroule jusqu’en mars 2010 à l’Espace Fondation EDF. À travers cette interrogation, il s’agit de mettre en lumière la contradiction entre les désirs divergents des habitants d’aujourd’hui. Déjà tiraillés entre l’idéal de la maison individuelle (le rêve de 82 % des Français, selon le Credoc) et l’attraction de la ville comme lieu de la proximité (aux emplois, à l’éducation, à la culture, à la santé, aux commerces…), les Français s’interrogent sur la possibilité de concilier ces aspirations et les impératifs du développement durable qui se traduisent dans tous les partis pris d’aménagement : la mobilité, la gestion des déchets et de la pollution, la création de logements sociaux, la maîtrise de la consommation d’énergie et de l’eau... Les deux commissaires, Éric Charmes et Taoufik Souami, sont maîtres de conférences à l’Institut d’urbanisme de Paris (IFU) et membre du laboratoire CNRS « Théorie des mutations urbaines ».>http://fondation.edf.com

qu’ils seraient « fermés, mais personne ne leur propose autre chose », déplore-t-il. Ils participeraient ainsi, ni plus ni moins, au « massacre des patrimoines des vil-lages » car, pour ce militant du développement local, « les noues, c’est bien, mais il ne peut pas y avoir de développement durable rural sans respect de l’identité de chaque terroir ».Comme dirait le géographe Jacques Lévy, « le para-digme du développement durable est beaucoup plus clivant qu’on pourrait le croire » (pour vous en convaincre, faites le test « Êtes-vous DD ? » p. 13)

Incontournable échelle

La question des échelles est le second défi repéré par Pierre Veltz, volontiers provocateur quand il invite à « ne pas croire que la somme des petites actions vertueuses au niveau local induit la vertu au niveau global ». Les injonctions un tant soit peu culpabili-satrices en faveur du tri sélectif, de l’abandon des sacs plastiques ou de la fermeture du robinet lors des lavages dentaires, seraient surtout des campagnes de sensibilisation. Au lieu de cette « moralisation morose », Pierre Vetz préférerait que les élus locaux définissent « une vraie stratégie urbaine pour leur ter-ritoire ». « C’est avec la planification urbaine que l’on parviendra à appliquer le développement durable »,

ÉcoCité : une démarche réservée aux grandes agglos

Treize territoires sont labellisés « ÉcoCités » suite aux résultats, proclamés le 4 novembre dernier, de l’appel à projets lancé il y a un an par le ministère de Jean-Louis Borloo. Il s’agit des agglomérations de Bordeaux (pour son projet « Plaine de Garonne »), Rennes (« Quadrant Nord-Est »), Strasbourg/Kelh (« Métropole des Deux-Rives »), Plaine Commune (« Terre de partage et d’innovation urbaine »), Montpellier (« De Montpellier à la mer »), Nantes-Saint-Nazaire (« Éco-Metropole : construire la ville autour du fleuve »), Metz Métropole (« ÉcoCité 128 »), Clermont Ferrand (« ÉcoCité Clermont Métropole »), Grenoble (« Grenoble ÉcoCité »), Marseille (« Marseille Euroméditerranée »), Nice (« ÉcoCité Nice Côte-d’Azur »), Territoire de la Côte Ouest de La Réunion (« ÉcoCité insulaire et tropicale »), Pays Haut Val d’Alzette (« ÉcoCité Alzette Belval »).Si la plupart des projets sont portés par une communauté associée à des communes membres, Plaine Commune, Metz Métropole, la communauté d’agglomération du Territoire de la Côte Ouest (La Réunion) et la communauté de communes du Pays Haut Val D’Alzette assurent seules la démarche ÉcoCité. Notons également que Nantes Métropole et la communauté d’agglomération de Saint-Nazaire se sont unies, avec leur syndicat mixte de SCoT, pour porter leur écométropole.Cette démarche s’adressait aux agglomérations de plus de 100 000 habitants, en forte croissance (de l’ordre de 50 000 habitants supplémentaires d’ici à une génération) et structurées en intercommunalité. Le projet devait être « réalisé dans l’aire d’influence d’un groupement compétent en matière de document d’urbanisme ou en voie de l’être ». Parmi les critères retenus par la commission de sélection, présidée par Bruno Bourg-Broc, président de la Fédération des maires des villes moyennes et président de la communauté d’agglomération de Châlons-en-Champagne, et Philippe Van de Maele, président de l’Ademe, figurent la bonne prise en compte des enjeux du territoire (environnementaux, paysagers, économiques, sociaux,

institutionnels…), mais aussi « l’articulation des différentes échelles spatiales et temporelles du projet ». Les projets retenus seraient en effet porteur d’« un esprit global du concept d’aménagement dans la cité, au-delà d’un quartier ou d’une opération phare », témoigne un des membres du jury.

Le projet d’écométropole Nantes-Saint-Nazaire n’imagine rien moins qu’un nouveau modèle de ville qui préserve l’équilibre entre croissance urbaine et espaces naturels remarquables, en mettant la Loire « au cœur de l’écocité ».

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approuve sans détour Pierre Jarlier, président de la communauté de communes du Pays de Saint-Flour.Dans ce cadre, « le couple communes/com-munauté est gagnant », avance Jo Spiegel car « il n’y a pas d’un côté les villages et de l’autre la ville centre : le lien qui nous ras-semble est la lutte contre l’étalement urbain ». Une opinion qui ne serait pas démentie par Denis Merville, président de la commission environnement et développement durable de l’AMF, qui estime quant à lui que, en milieu rural, « la bonne échelle est davantage la communauté de communes que le dépar-tement ». Tous deux sont rejoints par le cher-cheur Jean-Marc Offner, également directeur de l’a-urba, l’agence d’urbanisme Bordeaux métropole Aquitaine. Pour ce grand critique de la « tyrannie du local », il faudrait « revenir à un intérêt supralocal » qu’il situe à l’échelle de l’agglomération, celle « où les gens vivent » (logent, travaillent, font leurs courses, se divertissent…). Aménager durable nécessite, pour Jacques Lévy, de « penser à l ’échelle des activités humaines du quotidien ». Observant que « même les zones les moins denses sont connec-tées aux villes » (car « d’une certaine façon, beaucoup de gens habitent la ville dans la journée – c’est-à-dire durant leur temps de tra-vail – et logent à la campagne »), le professeur

Quand les débats « pour ou contre la densité » finissent par tourner en rond…

La démarche de labellisation est-elle avant tout une belle « vitrine

du savoir-faire français de la ville de l’après pétrole » ?

Les concours ÉcoCités et ÉcoQuartiers sont une excel lente chose pour mobiliser les collectivités sur des sujets globaux, et nous pou-vons en prof iter, en ef fet, pour en faire des vitrines du savoir-faire français en la matière ; mais il faut aller plus loin. Ce n’est qu’une étape vers un dynamisme plus général, plus fort, avec des démarches de performances et des engagements quantifiés. Nous devons également mettre l’accent sur le déve-loppement de la recherche afin de donner aux collectivités des outils qui leur permettront de prendre les décisions nécessaires pour atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre, de maîtrise de l’énergie et, au-delà, d’atteindre tous les objectifs du Grenelle de l’environnement en termes de gestion des déchets, de qualité de l’air…

En quoi l’échelle intercommunale est-elle pertinente pour mener

une démarche d’aménagement durable ?

Le projet de loi « Engagement national pour l’en vi ronnement » – Grenelle 2 – vient redéfinir les documents d’urbanisme pour les rendre plus opérationnels, pour que chaque objectif, chaque engagement soit repris au plus vite par les

acteurs locaux. Le texte considère d’abord que le plan local d’urbanisme (PLU) intercommunal est un outil d’intégration privilégié des politiques publiques. Puis il soutient le développement des schémas de cohérence territoriale (SCoT) sur l’ensemble du territoire, pour organiser la planification du dévelop pement des territoires à la bonne échelle (une échelle territoriale élargie), avec des documents de planification qui seront déclinés en fonction des spécificités locales.À l’Ademe, nous soutenons ces mesures qui doivent permettre d’inscrire les objectifs de lutte contre l’étalement urbain et de maîtrise des déplacements à une échelle pertinente. L’échelle de l’intercommunalité est essentielle et doit être mobilisée pour maîtriser la consommation énergétique, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre et de polluants locaux dans les transports urbains.

Le concept d’écoquartier a-t-il du sens en milieu rural ?

L’aménagement durable en milieu rural est une vraie problématique : on l’a vu avec la question de la taxe carbone, qui sera sûrement plus lourde pour les ménages en milieu rural compte tenu de la part des déplacements contraints qu’ils ont à subir. La démarche d’ÉcoQuartier a alors du sens pour réduire ces déplacements et, au-delà, pour revitaliser les centres bourgs ruraux.

Propos recueillis par Valérie Liquet

Questions à

Philippe Van de Maele,président de l’Ademe et coprésident du jury « ÉcoQuartiers, ÉcoCités »

« L’échelle de l’intercommunalité est essentielle et doit être mobilisée pour maîtriser la consommation énergétique. »

Lire la suite p.16

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Dossier Aménagement durable

Dix commandements pour un écoquartier vertueux

La géographie mondiale des « quartiers durables » ou « écoquartiers » possède quelques spots incontour-nables : Bedzed (en périphérie de Londres), Vauban (Fribourg-en-Brisgau) et Kronsberg (Hanovre) en Allemagne, B001 (Malmö) et Hammarby Sjösdat (Stockholm) en Suède, Eva-Lanxmeer à Culemborg aux Pays-Bas, Vikki à Helsinki en Finlande, mais aussi Austin au Texas, Masdar City dans le désert d’Abu Dhabi, ou encore Wuhan en Chine… et peut-être, un jour, la ZAC de Bonne (Grenoble) en France. Le quartier Hammarby Sjösdat, lancé dans les années 1990, illustre les dix grands principes récurrents dans la conception et les modes de vie des habitants des quartiers durables. Celui-ci devrait compter 25 000 habitants à horizon 2017.

1 - La voiture, tu partageras2 - À pied, en vélo et en transports en commun,

tu te déplaceras3 - En concertation avec les autres, tu agiras4 - La diversité des services et des activités,

tu favoriseras5 - La mixité sociale, tu assureras6 - L’énergie, tu économiseras et autoproduiras7 - L’eau, tu économiseras et réutiliseras8 - Bio, tu consommeras9 - Les déchets, tu recycleras et tu maîtriseras10 - La biodiversité, tu respecteras

Traduction : 80 % des déplacements domicile-travail sont réalisés en vélo ou en transports en commun ; un système de voitures partagées est utilisé par 10 % des familles ; objectif de consommation énergétique des bâtiments fixé à 60 kwh/m2/an (soit le tiers des consommations en France) ; objectif de consomma-tions d’eau fixé à - 50 % grâce à la récupération et la réutilisation des eaux de pluies ; réduction des déchets de 40 % à terme ; présence d’entreprises, d’équi-pements scolaires, commerciaux et administratifs ; variété des logements.Techniquement, des promoteurs spécialisés maîtrisent la conception des bâtiments à faible consommation d’énergie (maison passive, bioclimatique ou à éner-gie positive), l’utilisation des énergies renouvelables (solaire, éolienne, biomasse, géothermie...), l’utili-sation des matériaux naturels (bois…), la gestion de l’eau (eaux de pluies, noues…).Mais même les plus grands fans des quartiers durables reconnaissent que le quartier est une échelle bien trop petite pour résoudre les problèmes environnemen-taux : les cycles de l’eau, la qualité de l’air, la desserte du quartier par les transports en commun ou les pistes cyclables ne peuvent être maîtrisés qu’à une échelle plus grande.Les dix commandements de Hammarby Sjösdat sont extrait de Villes rêvées, villes durables ? Éric Charmes et Taoufik Souami, hors-série Découvertes Gallimard, octobre 2009.

Lancé dans les années 1990, le quartier d’Hammarby Sjösdat, dans la périphérie de Stockholm, comptera 25 000 habitants à son achèvement vers 2017.

d’aménagement de l’espace propose de retenir l’échelle et le mode de gouvernance du pays. « Le pays va au-delà de l’aire urbaine, il est ainsi suffisamment vaste pour prendre en compte le périurbain et empêcher les communes et les communautés de jouer perso dans leur politique d’attractivité de nouveaux habitants, par exemple ».

Éco-quartiers : de la poudre aux yeux ?

S’il semble y avoir unanimité pour aff irmer que l’échelle de la stratégie urbaine durable se situe à l’échelle supracommunale, ce sont les écoquartiers qui sont à l’affiche de l’urbanisme vertueux. En témoigne la médiatisation des résultats de l’appel à projets « Éco-Quartiers et les nombreux articles sur les écoquartiers « en vogue », comme Bedzed ou Vauban, pour ne citer qu’eux (cf. encadré ci-contre). Sur le principe, ces quartiers sont conçus et développés de manière à économiser les ressources naturelles, à limiter la consommation d’énergie, à minimiser la demande de déplacements et favoriser l’usage des transports publics, à combiner les fonctions urbaines et accueillir des groupes sociaux diversifiés. Diff icile de porter la moindre critique à de telles ambitions ! Bertrand Ousset, directeur général adjoint de l’Epamarne-Epafrance, observe toutefois : « On nous propose des modèles de quartier durable où le développement durable a valeur de passeport. On visite Bedzed à Londres, Vauban à Fribourg… très bien ! Mais répondent-ils aux grands enjeux de nos agglomérations ? » interroge-t-il. « Ce sont des quartiers où il n’y a pas d’industries polluantes, pas de pauvres, pas d’étrangers »… bref, des quartiers qui évolueraient comme des écosystèmes hors du temps et de l’espace présent. Pour André Rossinot, président de la communauté urbaine du Grand Nancy, la question n’est pas tant de savoir si un quartier peut être durable dans un territoire qui ne l’est pas que d’« inventer la société qui portera le développement durable, et non pas celle qui en produira des morceaux ».

(*) Architecte en chef de l’État, Ariella Masboungi travaille à la Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN) / ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer.

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Futur « nœud d’intermodalité », l’écoquartier Nancy Grand Cœur se construit sur une friche ferroviaire, bénéficiant de l’arrivée du TGV Est.

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Trop beaux pour être vrais ?

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Les rives de la Haute-Deûle, à Lille, accueillera 600 logements et le pôle EuraTechnologies, en lieu et place d’un ancien « château » de l’industrie textile, l’usine Le Blan Lafont réhabilitée.

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Le Grand Prix national ÉcoQuartier se distingue comme un quartier durable exemplaire, porteur d’excellence globale, répondant aux enjeux du développement durable et illustrant l’esprit du Grenelle Environnement. Ce prix a été décerné à la ville de Grenoble pour l’ÉcoQuartier de la ZAC de Bonne.

Ce projet bordelais répond aux trois piliers du développement durable. Il affiche une mixité sociale et fonctionnelle, avec de bonnes performances écologiques dans l’aménagement (tramway, circulation douce interne…), la construction et la sobriété énergétique.

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Trait d’union entre les grands quartiers d’habitat social et le centre historique, cet ÉcoQuartier de Meaux prévoit la création de commerces, logements et services autour du projet de TCSP.

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L’émergence d’un nouveau territoire au bord des bassins du port s’inscrit dans le projet plus large de développement entre Strasbourg et sa ville jumelle allemande, Kehl. En coeur d’îlot, l’usage de la voiture sera sévèrement restreint, voire interdit ; des sites d’auto-partage et de vélo-partage sont prévus.

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Le futur ÉcoQuartier situé sur le quartier populaire de Bayonne Nord proposera l’éventail des actions préconisées par le Grenelle en matière de déchets.

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Dossier Aménagement durable

Le Pays Manceau se met à l’heure de l’AEU

Valerie Liquet

Dans le cadre d’une démarche de sensibilisation des élus, engagée depuis trois ans, le Pays du Mans a organisé, le 12 novembre dernier, au siège du CAUE 72, une formation à l’approche environnementale de l’urbanisme. Moins d’un mois après, plusieurs élus ont demandé un accompagnement « AEU ». Ils sont convaincus de l’intérêt de bénéficier d’une méthodologie et d’une pédagogie sur le sujet pour animer les réunions de préparation à la révision de PLU communaux. Ils pourront bénéf icier d’une aide de l’Ademe à hauteur de 50 %, plafonnée à 25 000 euros, pour des prestations de l’ordre de 30 000 euros pour une ZAC et évaluées entre 20 000 et 50 000 euros pour un PLU communal.Cette formation intervient alors que, depuis plusieurs années, les « mentalités ont évolué », comme le note Claire Nicolle-Le Gentil, chargée de mission Envi-ronnement au Pays du Mans. L’actualité du Grenelle y serait pour quelque chose, mais aussi le travail du pays sur l’environnement, le SCoT et, depuis un an, les déplacements. Le renouvellement lors des dernières élections municipales, a également fait apparaître une nouvelle génération d’élus davantage préoccupés par le développement durable, se félicite Claire Nicolle-Le Gentil. Au sein du pays, les élus sont, par ailleurs, « stimulés » les uns les autres. Un effet d’entraînement qui rend plus facile « une parole commune vis-à-vis des lotisseurs », approuve la chargée de mission Environnement.Cette stimulation locale s’est notamment manifestée, en juin dernier, lors d’un voyage d’études dans l’éco-quartier Vauban de Fribourg. Au départ sceptiques, les vingts élus qui ont fait le déplacement, accompa-gnés d’une dizaine d’agents, sont revenus « conquis ». Ils ont été « transformés » par « une ville qui n’est pas

oppressante », une densité « bien mise en œuvre », un espace « paisible » et « très vert ». Dans leur discours de restitution, Claire Nicolle-Le Gentil note qu’ils ont non seulement souligné la part de la végétation « forte, et qui demande peu d’entretien », mais aussi la possibilité de mettre en place des énergies renouve-lables sans dégrader le paysage, l’existence de formes urbaines qui produisent de « l’habitat groupé avec des entrées individuelles » qui « préservent l’intimité

des habitants et procurent des économies d’espaces ». Ils ont également été charmés par les déplacements doux, au point de s’engager à réfléchir systématique-ment à la place du vélo et du piéton dans leurs futurs aménagements.Cerise sur le gâteau : le voyage a donné l’occasion aux élus de mieux se connaître et, pourquoi pas, d’échan-ger à l’avenir sur leurs bonnes pratiques en matière d’aménagement durable…

Le voyage d’études à Fribourg a « transformé » les élus du Pays du Mans.

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Le nouveau quartier « Pou de les Colobres », à Perpignan, serait un modèle d’ « exemplarité sur le plan environnemental » avec une autosuffisance sur le plan de la production d’énergie, des bâtiments à basse consommation énergétique et l’utilisation de techniques de rétention et de réemploi de l’eau.

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Le Pays du Mans a engagé, depuis trois ans, une démarche de sensibilisation des élus du territoire au développement durable, notamment dans les domaines de l’urbanisme et de l’aménagement. La visite du célèbre écoquartier Vauban, à Fribourg, a constitué l’un de ses meilleurs arguments.

N° 140 - Décembre 2009 • AdCF • Intercommunalités18

Page 8: L’aménagement durable au-delà des idées reçues · de l’aménagement est harcelé par le développement durable, avec des préceptes que l’on commence heu-reusement à oser

Trois écoquartiers ruraux primés peu inventifs

En remportant le Grand prix national « ÉcoQuartier », la ZAC de Bonne, à Grenoble, a eu, en novembre, la faveur des médias qui ont parfois oublié que vingt-sept autres projets ont été labellisés « ÉcoQuartiers ». Un palmarès « projets ruraux » a même sélectionné trois petites communes censées aller à l’encontre des « démarches habituelles » résumées de manière caricaturale par la « succession de maisons individuelles ». Ainsi Douzy (1 660 habitants), dans les Ardennes, a convaincu qu’elle pourrait « mettre un terme à la rurbanisation galopante, coûteuse en énergie et en déplacements » en présentant un projet de 23 hectares associant construction de logements et implantation d’équipements « structurants ». Le projet de Faux-la-Montagne (364 habitants, plateau de Millevaches) a séduit en affichant une « démarche collective d’autoconstruction ». Il prévoit la création de logements avec « des parties communes à l’usage social évident : un verger, un potager et un lieu de compostage », ainsi que la restauration d’un four à pain qui restera propriété de la commune.Enfin, Vitteaux (1 000 habitants) envisage une grande extension urbaine avec la construction de 70 à 90 logements « à proximité du centre bourg », veillant à « la continuité et la compacité du bâti », avec « l’implantation de modes de transports doux » et « dans le respect d’une démarche d’écoconstruction ».

La création de l’écoquartier de Vitteaux, en veillant à la compacité du bâti

va à l’encontre d’une « rurbanisation galopante ».

L’étalement urbain au menu du projet de loi de modernisation de l’agriculture

Christophe Bernard

La question de l’étalement urbain n’est pas réservée au Grenelle. Elle sera également abordée dans le projet de loi de modernisation de l’agriculture qui devrait être déposé prochainement au Parlement. Plusieurs dispositions, visant à mieux observer, contrôler, voire pénaliser fiscalement l’urbanisation de terres agricoles,

interpellent en effet les communes et les communautés dans le domaine de l’urbanisme.Jean-Luc Guilhot, président de la communauté de com-munes d’Aurignac, membre du conseil d’orientation de l’AdCF et plusieurs experts de l’association, ont participé au débat “Parlons agriculture” lancé par le ministre de l’agriculture en vue de préparer cette loi. S’ils ont natu-rellement partagé l’objectif de limiter la consommation

de terres agricoles avec les différentes parties prenantes (FNSAFER, FNE et la profession agricole), les modali-tés d’intervention ont révélé des divergences.Ainsi, l’idée de donner au seul préfet le pouvoir de déclassement des terres agricoles sur les communes non couvertes par un SCoT ou un PLU intercommunal après avis consultatif d’une commission départemen-tale, semble excessive. L’AdCF propose que seules les communes ne disposant pas d’un PLU soient concer-nées. Comment, en effet, en limitant leur autonomie, dessaisir des élus locaux des compétences qui leur ont été attribuées par la loi, dans la mesure où ils mènent l’effort de déployer les outils de planification stratégique attendus ? D’autant que ces documents d’urbanisme sont d’ores et déjà soumis au contrôle du représentant de l’État et que les chambres d’agriculture sont associées à leur élaboration. Enfin, il convient de déployer les dispositions négociées durant le Grenelle de l’environ-nement, et en cours d’approbation par le Parlement (renforcement du caractère prescriptif des SCoT, objec-tifs déterminés de densification), avant d’imaginer de nouvelles réglementations.L’AdCF a proposé également d’adopter une taxation dissuasive des plus-values liées aux cessions de terres rendues constructibles. Ce mécanisme serait vraisem-blablement plus efficace pour freiner le grignotage des terres agricoles.Enfin, l’AdCF a souscrit à la proposition de créer un observatoire qui permettrait, à l’échelle régionale, d’identifier les zones sensibles. Elle souhaiterait que les préfets en disposent pour les porter à connaissance des collectivités élaborant un document d’urbanisme.

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