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Année universitaire 2013-2014
Nom et Prénom des étudiantes : Laura Goninet
Claire Douet
Année : L1 – L2 – L3 – Cc infirmier *
Concours préparé : Educateur de jeunes enfants
L’influence des sites de rencontre sur l’individu
INTITULE DU TD : Psychologie sociale
Enseignant, tuteur : Monsieur Amin
Groupe (jour et horaire) : Jeudi, 10h-12h
PARTIE RESERVEE A L’ENSEIGNANT
NOTE : / 20
REMARQUES / COMMENTAIRES de l’enseignant :
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Table des matières
Introduction .............................................................................................................................. 3 I. Les sites de rencontre ........................................................................................................ 3
A. Le contexte des sites de rencontre .................................................................................. 3 B. Les types de sites ............................................................................................................ 4 C. Le public ......................................................................................................................... 4
II. Causes et apports des sites de rencontre ........................................................................ 6 A. Les causes principales .................................................................................................... 6 B. Les causes accessoires .................................................................................................... 6
1. L’amour ....................................................................................................................... 6 a. Les raisons ................................................................................................................ 6 b. Les apports ............................................................................................................... 7
2. L’amitié ....................................................................................................................... 8 a. Les raisons d’aller sur les sites de rencontre ............................................................ 8 b. Les apports ............................................................................................................... 8
3. La lutte contre l’isolement et la solitude ................................................................... 10 a. Les raisons .............................................................................................................. 10 b. Les apports ............................................................................................................. 10
4. Le bien-être et le sexe................................................................................................ 11 a. Les raisons .............................................................................................................. 11 b. Les apports ............................................................................................................. 11
5. Un confort physique et psychologique favorisant l’entrée en interaction ................. 13 a. Les raisons .............................................................................................................. 13 b. Les apports ............................................................................................................. 13
6. L’estime de soi .......................................................................................................... 14 a. Les raisons .............................................................................................................. 14 b. Les apports ............................................................................................................. 14
7. Les besoins psychologiques en tant que tels ............................................................. 15
III. L’aspect néfaste des sites de rencontre ....................................................................... 17 A. Une stratégie marketing ................................................................................................ 17 B. Un aspect addictif ......................................................................................................... 18 C. Une éventuelle désillusion, un désenchantement possible ........................................... 18
Les entretiens exploratoires ................................................................................................... 20 Les problématiques ................................................................................................................ 27 Partie méthodologique ........................................................................................................... 28
Les hypothèses : ............................................................................................................... 28
Conclusion ............................................................................................................................... 29 Bibliographie ........................................................................................................................... 30 Annexe ..................................................................................................................................... 32
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L’utilisation d’internet a pour objectif premier de communiquer avec son entourage
mais aussi de rencontrer des individus via les réseaux sociaux, et plus particulièrement grâce
aux sites de rencontre. C’est dans les années 1990, aux États-Unis, qu’émergea l’apparition de
sites de rencontre sur internet. L’univers de la rencontre fut bouleversé. Désormais, en un clic,
les internautes ont donc la possibilité de choisir la personne avec qui ils souhaitent échanger
afin de créer une relation d’amitié ou alors dans le but de trouver l’amour. La rencontre sur
internet apparait alors comme un véritable phénomène de société. Par la recherche active et
virtuelle du grand amour, les sites de rencontre contribuent à créer un grand marché de
l’amour. Les étapes de la rencontre se voient alors transformées, la rencontre virtuelle étant
différente de celle de la réalité et plus facile, à la portée de tous, mais qui peut vite entrainer
un désenchantement. Ainsi, avec le succès créé par les sites de rencontre, de nombreuses
interrogations se posent sur le but poursuivi.
Introduction
L'objectif de cette étude est d'étudier le rôle des sites de rencontre dans la formation du capital
social. Il s’agit de se demander si ces sites permettent de développer notre sociabilité, en
ajoutant de nouveaux contacts à notre réseau social, ou au contraire, si ces sites sont néfastes
et nous éloignent de la rencontre réelle avec l’autre.
I.
A.
Les sites de rencontre
Le contexte des sites de rencontre
Les sites de rencontre ont été créés dans le but de faciliter le contact entre les individus, et
visent plus particulièrement les personnes célibataires qui recherchent l’amour.
Les sites de rencontre se sont répandus et continuent à se répandre « comme des tâches
d’huile par le bouche à oreille à l’intérieur des réseaux de connaissances » comme le
montrent Robert Brym et Rhonda Lenton dans le livre de Jean Claude Kaufmann, intitulé
« Sex@mour ». Leur création amène à un bouleversement de la rencontre. En effet, on compte
environ 18 millions de célibataires dans le monde, dont un tiers ont recours aux sites de
rencontre pour tenter de trouver l’amour. Ce phénomène contribue alors à faire de l’amour un
produit de marché.
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Par l’intermédiaire de ces sites, des amitiés se lient, et des histoires d’amour se forment et se
déforment. C’est pourquoi les sites de rencontre suscitent des significations antinomiques,
allant d’espaces de conquête amoureuse, d’espaces de jeux et de loisirs, jusqu’à des lieux où
viennent s’ancrer les fantasmes des individus, allant parfois jusqu’à l’adultère, et où les
relations demeurent plutôt éphémères.
B.
Les types de sites
Il existe de très nombreux sites de rencontre sur
internet, les plus connus et les plus visités étant
Meetic, Edenflirt, Edarling, ou encore
adopteunmec.
Les créateurs des sites de rencontre ne cessent
d’investir et d’innover, ce qui contribue à faire
apparaitre une nouvelle tendance : les sites
spécialisés regroupant un type particulier
d’utilisateurs.
En effet, les sites de rencontre sont classés selon leur type. On y trouve des sites de rencontre
destinés à une certaine catégorie d’âge, selon l’orientation sexuelle, ou encore des sites de
rencontre spécialisés selon la profession des individus ou encore selon la religion.
Par exemple, nous avons pu assister entre 2009 et 2012 à la multiplication des sites de
rencontre selon des critères d'appartenances politiques (droite-rencontre.com), religieuses
(mariage-chretien.com, theotokos) ou encore culinaires (marmitelove.com). Cependant, le but
de ces sites est avant tout de se créer une renommée, de se distinguer des autres en mettant en
évidence leur spécificité.
C.
Le public
Nous pouvons constater que les sites de rencontre sont une alternative aux agences
matrimoniales qui attirent plutôt un public rural et d’âge mur. Au contraire, comme l’évoque
Jean Claude Kaufmann dans son ouvrage « Sex@mour » : « les utilisateurs des sites de
rencontre sont des jeunes urbains plutôt diplômés, multipliant les activités sociales et de
loisir. Ils ont des idées ouvertes sur le changement ». C’est pourquoi la banalisation des sites
de rencontre s’est faite rapidement car elle s’est imposée à partir d’un modèle de jeunesse et
de modernité. En effet, ces sites étaient au départ convoités particulièrement par les catégories
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socioprofessionnelles favorisées mais aujourd’hui, le phénomène touche un grand ensemble
d’individus : toutes les catégories de personnes s’y inscrivent (des religieux, des « lovers »,
des intellectuels).
Mais les sites de rencontre se sont aussi étendus à de nombreuses sociétés.
Nous avons relevé un exemple assez significatif de l’hétérogénéité du public en prenant le cas
des « tchatteuses », des camerounaises inscrites sur des sites de rencontre.
C’est l’introduction d’internet au Cameroun dans les années 1997 qui a provoqué un
bouleversement. En effet, la création des sites de rencontre a fait apparaître un nouveau
phénomène : les « tchatteuses ». Les « tchatteuses » sont des camerounaises âgées de 18 à 34
ans, ayant généralement un niveau scolaire peu élevé, et fréquentant les sites de rencontre
dans le but de changer leur vie et celle de leur famille par le mariage.
Concernant la France, selon un sondage réalisé par l’IFOP (Institut Français d’Opinion
Publique, fondé en 1938 par le sociologue Jean Stoetzel), 6,18% des Français sont inscrits sur
un site de rencontre et les plus attirés sont les individus âgés de 25-30 ans. Néanmoins, la
fréquentation de ces sites est aussi une pratique de plus en plus répandue chez les plus jeunes.
Selon l’étude de Bajos et Bozon, en 2008, près d’un tiers des hommes et des femmes de 18 à
24 ans se sont déjà inscrits sur un tel site.
En France, les hommes sont les plus nombreux, de peu, à être inscrits sur ces sites : 7%
d’entre eux le sont contre 6% des femmes.
Par classe d’âge, on constate que 35% des moins de 25 ans sont inscrits, qu’il y a sur les sites
43% d’internautes qui ont entre 25 et 34 ans et qui sont alors le cœur de la cible. Pour les 35 à
49 ans, 26% des personnes ayant entre 35 ans et 49 ans sont inscrits, et seulement 17% des
plus de 50 ans.
Pour mesurer l’ampleur du phénomène, nous avons comparé avec les autres pays : en Grande-
Bretagne, 18 % de la population est inscrite sur des sites de rencontre, en Allemagne 19%, et
en Italie, 21%.
Les travaux sur les sites de rencontre étudient essentiellement le comportement et les
préoccupations des utilisateurs. En effet, selon une étude de Madden et Lenhart, en 2006, sur
les 10 millions d’internautes américains qui se disent célibataires et à la recherche d’un
partenaire, 74 % affirment avoir eu recours aux sites de rencontre pour trouver l’amour.
Tous ces travaux et statistiques rendent compte de l’ampleur du phénomène des sites de
rencontre, auxquels les individus font massivement appel pour tisser des liens. Cela contribue
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à en faire un mode de rencontre incontournable amené à se développer dans les prochaines
années. Les sites de rencontre seraient bel et bien devenus une alternative aux rencontres
traditionnelles, ce qui pourrait amener à un changement dans la démarche d’aller vers l’autre.
Aujourd'hui, ces sites sont de plus en plus sollicités, et ce pour des causes nombreuses, et dans
des buts qui peuvent être bien différents les uns des autres, allant de la simple recherche
d’amitié, à une lutte contre l’isolement, ou encore pour satisfaire un désir d’expérience
sexuelle.
II.
A.
Causes et apports des sites de rencontre
Les causes principales
L’apparition des sites de rencontre résulte de plusieurs causes.
Ils se sont répandus avec le développement du célibat.
Le besoin fondamental de contacts humains est aussi une raison importante expliquant la
création des sites de rencontres car les individus sont des êtres sociaux et ne peuvent pas vivre
sans échanges et relations avec autrui. Le site de rencontre leur permet alors, de facto, de
tisser des liens facilement et rapidement. L’individu a besoin d'être en groupe, de s'affilier et
d'être perçu positivement. Donc ces sites peuvent amener les personne à se créer virtuellement
un groupe et à partager des valeurs communes afin d’être perçues favorablement par le groupe,
et d’avoir un sentiment positif de leur identité.
Les sites de rencontre témoignent, de plus, de l’évolution du lien conjugal dans la modernité.
En effet, le mariage et la procréation se heurtent à l’évolution de la société contemporaine qui
prône plutôt l’union libre et heureuse. Les individus n’hésitent plus à se séparer, à divorcer,
car ils ont conscience qu’ils peuvent plus facilement, par le truchement des sites de rencontre,
reconstruire leur vie en trouvant l’âme sœur.
B.
1.
Les causes accessoires
a.
L’amour
Les raisons
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Selon l’IFOP, la recherche du grand amour est la première raison de s’inscrire sur un site de
rencontres : 48% des hommes et 56% des femmes y sont inscrits pour cette raison.
Et selon Jean-Claude Kaufmann et son livre « Sex@mour
», la rencontre par internet est
aujourd'hui devenue « un moyen ordinaire et légitime de trouver l’âme sœur ».
b.
Les apports
En quarante ans, le nombre de célibataires a doublé en France : on en dénombre plus de huit
millions désormais, ce qui est démontré par l’Insee – l’Institut national de la statistique et des
études économiques. Dès lors, on comprend l’attrait que peuvent avoir les sites de
rencontre auprès des personnes célibataires recherchant le grand amour.
Conçu comme une véritable vitrine de célibataires, un site de rencontre offre, en outre, un
large panel de profils différents et variés, pouvant ainsi satisfaire un grand nombre
d’internautes, exigeants ou non. Certains sites de rencontre comptent des dizaines de milliers
d’inscrits, dont un grand nombre de célibataires, permettant ainsi de satisfaire les demandes et
d’inciter d’autres personnes à s’inscrire. Cela crée un effet « boule de neige ». De fait, plus il
y a de membres, plus les nouveaux membres se tournent vers ces sites connus, dans l’optique
d’avoir un plus large choix et donc se donner des chances supplémentaires de rencontre et
surtout de « la » rencontre.
Le dialogue s’établit aisément et pourra alors, peut-être, se terminer par un appel et une
véritable rencontre permettant de sortir du virtuel.
De plus, chercher l’âme sœur sur internet est aisé. Dans les pays occidentaux notamment,
internet est très facile d’accès.
Rechercher l’âme sœur ne requiert plus de déplacements, des
sorties et autres lieux de rencontre physique, parfois fort onéreux, telles les boîtes de nuit. Il
suffit d’un ordinateur et d’une connexion internet pour se lancer dans le « jeu de la
séduction », établir des contacts sur des sites de rencontres afin de faire « la » rencontre qui
changera toute une vie. Cette rencontre peut se faire à tout moment, en toute période, en tout
lieu, à condition d’avoir un ordinateur connecté à Internet, ce qui, comme précisé
précédemment, est chose aisée de nos jours. De plus, avec l’arrivée des Smartphone, certains
célibataires sont connectés toute la journée : ils ne sont presque jamais « absents » et ils sont
joignables à tout moment. Séduire sur un site de rencontre, tout comme échanger sur un
réseau social, deviennent des actions qui n’ont aucune limite de lieu ou de temps.
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Les sites de rencontre permettent de prendre connaissance très rapidement de l’histoire
personnelle de l’individu avec lequel on échange dans le cadre de la recherche amoureuse
puisque le contact est virtuel et favorise alors le processus de dévoilement de soi. Les
individus peuvent donc se donner le temps nécessaire pour découvrir la personne avec
laquelle ils échangent afin de s’assurer que cette personne correspond à leurs attentes.
Ainsi, si les individus font preuve de discernement, les sites de rencontre peuvent aboutir à
une rencontre dans le réel et à la naissance d’une relation amoureuse.
2.
a.
L’amitié
Les raisons d’aller sur les sites de rencontre
Dans les ménages français, la présence d’internet se fait de plus en plus présente et se diffuse
rapidement. Si internet permet de faire des recherches, de se divertir, ou d’avoir accès à
l’information, cela n’en reste pas moins un moyen de communication. En effet, Internet sert
avant tout, de nos jours, comme moyen de communication, en tant que réseau informatique
qui permet de maintenir des liens entre les personnes - par exemple, des personnes qui ne
peuvent pas se voir à cause de la distance - ou alors, qui permet la création de nouveaux liens
ou de nouvelles interactions entre des personnes qui ne se sont jamais vues, et qui ne se
connaissent donc pas. L’utilisation des sites de rencontre permet donc d’entretenir des
relations purement et simplement d’amitié.
b.
Les apports
Le « paysage technologique » (Licoppe & Smoreda, 2006) est important à prendre en compte
pour analyser la sociabilité car les réseaux sociaux, dont les sites de rencontre, sont de plus en
plus présents et expliquent certainement ce phénomène.
Il existe deux types de discours dominants par rapport à ces réseaux sociaux qu’on peut aussi
appeler sites de rencontres.
Tout d’abord, il y a un discours que l’on va qualifier de progressiste et qui considère
positivement cette évolution des technologies, et un autre discours que l’on qualifiera de
conservateur et qui a une vision plus négative de la technologie et de ses apports en ne voyant
dans les liens créés que des liens superficiels, fragiles et faibles.
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Cette sociabilité virtuelle est-elle réservée à un certain type d’acteurs ? Pour quels motifs ?
Ses caractéristiques sont-elles les mêmes que la sociabilité réelle, les liens virtuels ont-ils la
même valeur que les liens réels ?
En général, les amitiés virtuelles ne sont pas très nombreuses, et elles sont souvent limitées à
un environnement géographique et socioculturel proche. On peut ajouter que le plus souvent
les internautes ayant des amitiés virtuelles sont déjà des personnes ayant une vie sociale réelle
riche.
Les amitiés virtuelles sont plus faciles à bâtir que les amitiés réelles, car les personnes sont
disponibles en même temps sur les réseaux ou les sites de rencontre. La naissance et la fin
d’une relation sont donc faciles.
Des études mettent en évidence l’impact favorable de l’utilisation de ce réseau informatique
car facilitant l’accès à une vie sociale, il permet aussi d’ajouter des contacts à son réseau de
connaissances (Wellmann et al., 2001 ; Quan-Haase & Wellmann, 2004 ; Penard & Poussing,
2006 ; Franzen, 2003). Ces études montrent que les amitiés virtuelles sont solides : l’intimité
du lien, le fait que ces personnes dévoilent leur vrai visage, y contribuent.
Vouloir accéder à de nouveaux amis permet aussi de remédier à un isolement géographique.
Internet rend possible la volonté de devenir acteur, de s’affirmer, tout en restant chez soi, sans
risque de décevoir une personne en face de soi, il rend possible aussi l’acquisition d’une
indépendance dans une nouvelle situation de vie sociale. Par exemple, une personne devenue
veuve, qui n’a plus beaucoup d’amis, va pouvoir se créer un nouveau réseau social grâce à
internet. Les amitiés virtuelles, les sites de rencontre, sont donc un moyen de s’ouvrir aux
autres et de créer un nouveau groupe social, de se développer autrement que par la vraie vie.
Les amitiés virtuelles, n’étant pas aussi nombreuses que certains le croyaient, ne sont pas
capables de remplacer les amitiés de la vie réelle. De plus, les incompréhensions sont
nombreuses entre les partenaires d’amitié virtuelle à cause de la réception des messages bruts,
ce qui montre bien que la communication technologique ne peut pas remplacer la
communication réelle. Internet reste un moyen supplémentaire de se créer des amitiés, mais
n’est pas du tout un moyen de substitution. En effet, la majorité des personnes fréquentant les
sites de rencontre sont sociables et ont déjà de nombreux amis dans la vraie vie. De plus, une
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part de méfiance reste toujours présente sur les sites de rencontre : on ne connaît que
virtuellement la personne avec qui l’on discute, mais est-elle la même dans la vie réelle ? De
plus, le fait que les rencontres se fassent tout d’abord à l’écrit est discriminant socialement et
pourrait parfois donner lieu à un jugement de la personne car l’écriture serait en l’occurrence
un critère de sélection.
3.
a.
La lutte contre l’isolement et la solitude
Les raisons
Selon l’IFOP, la solitude et l’isolement sont la deuxième raison d’aller sur des sites de
rencontre :
b.
Les apports
Le fait d’aller sur des sites de rencontre remédie à l’isolement et à la solitude. Le contexte
géographique ne constitue plus un empêchement à la création d’une vie sociale. Internet est
un réseau informatique international qui permet à l’internaute de créer des liens sociaux avec
une personne qui peut vivre à plusieurs milliers de kilomètres de lui. Internet est un moyen
d’élargir ses contacts – quitte à ce que ceux-ci se trouvent à des centaines voire des milliers de
kilomètres, et permet de sortir de son isolement grâce au fait qu’il permette de nouvelles
rencontres, et réponde à un besoin de trouver de nouveaux partenaires de jeu, de rencontrer
ensuite physiquement de nouvelles personnes, ou alors simplement de permettre des échanges
entre des personnes ayant les mêmes centres d’intérêt.
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4.
a.
Le bien-être et le sexe
Les raisons
Le bien-être physique est aussi une des raisons qui justifie la fréquentation des sites de
rencontre.
b.
Les apports
Selon les résultats d’un sondage qui a été réalisé sur internet par une étudiante en Sciences
Humaines et sociales (SHS) en 2012 et qui posait la question suivante : « Pourquoi allez-vous
sur des sites de rencontre ? », le fait de s’inscrire sur les sites de rencontre s’explique aussi par
le désir de s’amuser et même d’avoir une expérience sexuelle, ou encore le besoin d’oublier
une mésaventure amoureuse, une séparation, etc.
Jean-Claude Kaufmann nous montre aussi, dans une partie intitulée « Coucher le premier
soir ? », que si le désir s’en fait sentir, il n’y aurait pas de mal à ce que les deux individus,
dans la vraie vie, se donnassent l’un à l’autre. L’auteur met l’accent sur l’importance de la
tolérance : il n’y a pas pour lui d’interdit à avoir une relation sexuelle dès le premier soir. La
quête du bien-être à deux et des petits plaisirs est aussi évoquée dans le livre de Kaufmann et
il met en exergue qu’elle a aussi son importance quant aux raisons d’aller sur des sites de
rencontre.
Pourtant, certaines personnes désireuses de connaître une véritable histoire d’amour
pourraient s’en trouver blessées.
Le désir de stimuler sa libido est en sus une motivation importante qui a été évoquée par un
sondage de l’Institut Français d’Opinion Publique (l’IFOP).
Cet institut met aussi en évidence que parmi les relations nouées avec des personnes
rencontrées sur internet - via des sites de rencontre le plus souvent – une large majorité a
donné lieu à une aventure éphémère et non à une histoire d’amour, encore moins à une
cohabitation sous le même toit (voir image ci-après).
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L’IFOP nous permet aussi de mesurer le contraste entre la perception du type de relations
recherchées par autrui sur les sites de rencontre et le type de relations recherchées par soi-
même sur lesdits sites. Aux sondés à qui il a été demandé le type de relation qu’il recherche
ou rechercherait sur des sites de rencontre, une large majorité – 78% - s’est prononcée pour
une relation sérieuse. Par contre, lorsque l’on pose la question « Pour quelles raisons pensez-
vous que les personnes s’inscrivent tant sur des sites de rencontre ? », la majorité répond que
ces personnes recherchent des aventures sans lendemain. On constate donc un énorme
contraste entre la perception du type de relations recherchées par soi-même et par les autres.
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5.
a.
Un confort physique et psychologique favorisant l’entrée en
interaction
Les raisons
Tout d’abord, la raison la plus fréquente de l’utilisation des sites de rencontre est la possibilité
qu’ils permettent de vaincre la timidité, d’aborder l’autre sans crainte ni peur, grâce à la
protection de l’écran de l’ordinateur. Cette raison est mise en valeur sur les forums ou sur
certains sites internet et blogs, ou encore par des sondages. Jean-Claude Kaufmann en parle
aussi, montrant bien que les rencontres faites sur internet se font dans le confort et la sérénité:
« tranquillement installé chez soi, en charentaises, pas rasé ou pas maquillée (s’il n’y a pas
de webcam) la prise de contact à distance offre d’abord et avant tout un incommensurable
confort ». Cet auteur, sociologue, parle aussi d’un certain « confort psychologique ».
b.
Les apports
Certes, la rencontre internet ne doit pas être prise à la légère car elle est tout de même bel et
bien réelle, mais s’en soustraire est bien plus facile qu’une rupture qui se ferait de visu avec la
personne, dans le monde réel.
La peur de la véritable rencontre avec l’autre est aussi mise en lumière par certaines
statistiques : un quart des personnes (en majorité des femmes) qui fréquente les sites de
rencontre ne rencontre pas en réalité la personne avec qui une discussion ou un
rapprochement a pu être entrepris sur internet. La peur de s’engager est aussi présente chez un
certain nombre d’internautes : il est certes plus facile d’avoir une aventure derrière un écran
mais il faut un certain courage pour faire le pas et proposer au partenaire virtuel une rencontre
réelle. La personne virtuellement connue ne sera sans doute pas la même – par son
comportement notamment – que la personne réellement rencontrée.
De plus, le fait de vivre une relation virtuelle permet de rester caché tout en montrant à la
société que l’on n’est pas seul. L’individu s’affranchit des conventions et de la morale sociale,
mais se protège tout de même du regard d’autrui. De plus, parce qu’on s’expose moins au
jugement des autres sur internet que dans le monde réel, cela rend moins douloureux les
chagrins d’amour : de fait, il sera tenu compte dans une moindre mesure de la morale
communément admise. Sur internet, en effet, les individus se délient des contraintes du
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monde extérieur, de ses us et coutumes. En somme, chacun est libre de vivre ce que bon lui
semble.
6.
a.
L’estime de soi
Les raisons
Selon Kaufmann, le fait de multiplier les contacts virtuels n’a pas pour seule finalité de
trouver l’âme sœur. En effet, cela permet aussi « de renforcer l’estime de soi et d’intensifier
sa sensation d’exister ». De fait, une insuffisante estime de soi compromet la rencontre
amoureuse. Les personnes qui se portent peu d’estime peinent à aller à la rencontre d’autres
individus car elles craignent d’être jugées ou rejetées.
b.
Les apports
Par la création d’un profil, le site de rencontre facilite la prise de contact et permet ainsi aux
personnes qui ont une faible estime de soi de se dévoiler plus facilement. Les sites de
rencontre présentent alors une utilité pour ces personnes. De plus, le besoin de plaire est
naturel et certaines personnes n’ont pas un physique avantageux - même si le fait de plaire est
totalement subjectif. Plaire favorise l’estime de soi, permet de sortir, d’être plus naturel. Et
parfois, ce n’est que derrière l’écran que ce désir de plaire peut aboutir. L’écran permet alors
de satisfaire ses désirs, d’être réconforté, soit parce que l’on peut montrer sa véritable
personnalité sans que l’autre ne juge par le physique, soit parce que le mensonge ne se perçoit
pas à travers l’écran. En effet, il est loisible, dans son profil, de rajouter quelques centimètres
à sa taille réelle - nous le verrons dans la partie exploratoire où l’une de nous s’est elle-même
inscrite, ou bien ôter quelques kilos, etc. Le mensonge permet alors d’exprimer son
narcissisme, de se sentir aimé(e), à cause de ce
On peut donc remarquer qu’il y a manifestement sur les sites de rencontre un besoin d’être
perçu positivement.
« besoin psychologique d’avoir une bonne
estime de soi ». En effet, la recherche du partenaire sur les sites de rencontre permet de croire,
quand la personne ne convient pas, qu’il ne s’agissait pas de la bonne personne. Mais celui
qui recherche se posera-t-il des questions sur lui-même ? Il ne se remettra pas forcément en
question. Il a donc besoin de se convaincre que c’est l’autre qui ne correspondait pas.
Toutes ces raisons pour lesquelles des individus s’inscrivent sur des sites de rencontre rendent
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aussi compte que ces sites sont un moyen de satisfaire certains de leurs besoins
psychologiques.
7.
Les besoins psychologiques en tant que tels
Les individus vont sur des sites de rencontres afin de satisfaire certains de leurs besoins
psychologiques.
Tout d’abord, nous avons pu remarquer, notamment dans nos entretiens exploratoires, que les
individus n’hésitaient pas à mentir sur leurs profils afin d’augmenter leurs chances de faire
des rencontres et de trouver l’amour. Nous nous sommes alors interrogées sur ce besoin de
mentir et nous sommes basées sur une étude du psychologue Robert Epstein pour apporter des
réponses à cette question. En effet, lorsque la rencontre virtuelle aboutit à une rencontre réelle,
il n’est pas rare que des personnes se retrouvent en face d’un individu qui ne correspond pas
du tout au profil constaté sur un quelconque site de rencontre. Plusieurs recherches en
psychologie sociale ont recueilli des mesures objectives, plus fiables, de la tromperie en ligne.
Ces mesures donnent un aperçu du phénomène sans en couvrir toute la variété.
La tromperie sur les sites de rencontre a été un sujet d’étude pour de nombreuses recherches
en psychologie sociale. Jeffrey Hancock et Nicole Ellison ont mis en place des temps de
rencontre avec des personnes inscrites sur les sites de rencontre afin d’évaluer leur grandeur et
leur poid. Les données recueillies ont alors été comparées « avec leurs déclarations dans les
profils de membre de ces sites ». Il en est ressorti que les inscrits avaient déclaré en moyenne
avoir 2.2 kilos de moins et 2.4 cm de plus. Les chercheurs ont relevé que plus les individus
étaient « petits et fins, plus les données étaient falsifiées. » On peut donc remarquer que les
inscrits mentent afin de se donner une image plus valorisante. Selon Jeffrey Hancock et
Nicole Ellison, je cite : « Pour les hommes, les domaines majeurs de tromperie qui ont été
identifiés sont, dans l'ordre, le niveau d'éducation, les revenus, la grandeur, l'âge et le statut
marital. Pour les femmes, ces domaines sont principalement le poids, l'apparence physique et
l'âge. » On peut donc noter que la tromperie ne s’arrête pas aux critères de l’apparence
physique, mais s’étend aussi à toute l’identité de l’individu.
L'ensemble des recherches sur les sujets inscrits sur les sites de rencontre montre l'importance
de l'apparence physique et de la perception que l’on souhaite avoir aux yeux des autres. « Le
mensonge serait donc le fonds de commerce des sites de rencontre ». Ainsi, selon la théorie de
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Sara Kiesler et ses collègues de l'Université Carnegie Mellon (1990), les individus sur les
sites de rencontre mentent car ils ont le sentiment qu’ils sont protégés par l’écran et donc non
assujettis aux normes sociales. Cela amène alors les individus à se créer un profil dans lequel
ils se survalorisent, dans lequel ils construisent une sorte de « moi idéal » qui devient le
substitut de l’identité réelle de l’individu.
On peut donc noter que les individus vont sur les sites de rencontre pour satisfaire un autre
besoin : celui de se constituer un soi idéal pour avoir une identité positive et être perçu
favorablement par les autres. Les individus entretiendraient le fantasme de cet idéal de soi et
projetteraient alors ce fantasme sur les sites de rencontre pour satisfaire un besoin d’image
positive de soi. Les individus pensent que derrière l’écran, tout est possible, qu’il n’y a pas de
limites et alors qu’ils peuvent faire ce que bon leur semble, en arrangeant à leur guise leur
identité et en projetant leur identité souhaitée.
L’apparence physique joue un grand rôle lors de la rencontre, et l’individu a un besoin
narcissique de plaire.
Il ressent en effet un besoin quasiment constant de plaire et certaines personnes ne pensent
pas pouvoir plaire par leur physique. Plaire favorise l’estime de soi et parfois, ce n’est que
derrière l’écran que ce désir de plaire peut aboutir. Les personnes qui se trouvent
désavantagées au niveau physique vont donc aller sur les sites de rencontre, derrière leur
écran, pour miser sur « la beauté intérieure », quel que soit leur âge. Ces membres sur les sites
de rencontre entretiendraient alors un
De plus, la recherche du partenaire sur les sites de rencontre permet de croire, quand la
personne ne convient pas, que "ce n'était pas la bonne", et non que la personne qui recherche
aurait des questions à se poser quant à elle-même. La personne ne se remet donc pas en
question. Elle a besoin de se convaincre que c’est l’autre qui ne correspondait pas à ses
critères. L’image que l’on projette aux autres est très importante, et les individus souhaitent
donner une image positive d’eux-mêmes. Être perçu positivement sur les sites de rencontre
permet donc de répondre à ce besoin d’avoir une bonne estime de soi.
besoin psychologique d’avoir une bonne estime de soi.
Ces besoins psychologiques peuvent donc être satisfaits par les sites de rencontre.
C’est ainsi que l’émergence des sites de rencontre témoigne de la nécessité d’entretenir des
liens entre les individus. Les sites de rencontre sont côtoyés par les individus afin de satisfaire
certains de leurs besoins psychologiques, aussi variés soient-ils. Les raisons d’inscription sur
ces sites sont la création de liens d’amitié, la recherche de l’amour, mais c’est aussi une
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alternative pour lutter contre la solitude. Les sites de rencontre donnent un sentiment
d’immunité et de protection, mais ces derniers sont aussi le lieu de transgression des
comportements.
III.
L’aspect néfaste des sites de rencontre
Souvent, on pense qu’internet permet de remplacer la sociabilité
réelle en une sociabilité virtuelle, ce qui tendrait à dire que les
échanges sur « la toile » ne sont pas ceux d’individus, mais plutôt
ceux de leurs « avatars ». Les individus ne se trouveraient donc pas, eux-mêmes, dans un
véritable environnement social. Internet isolerait donc les internautes, comme beaucoup
d’autres médias d’ailleurs – la littérature, la radiocommunication -, et les détournerait de la
réalité. Les échanges rendus possibles par internet remplaceraient donc les interactions du
monde réel.
A.
Une stratégie commerciale
Le fait de s’inscrire sur des sites de rencontre entraîne l’obligation de se dévoiler de manière
assez précise au travers de nombreux critères structurés, qui sont mesurables et comparables.
En s’inscrivant sur des sites de rencontre, les personnes s’estiment elles-mêmes et de manière
concrète des objets de consommation. En effet, on pourrait comparer les personnes allant sur
ces sites et faisant d’elles la meilleure publicité via leur profil, à des « produits
manufacturés ».
Pourtant, suivant les critères sociaux les plus partagés, les gens recherchent intellectuellement
des personnes qui entrent dans leurs critères : grand, brun, blonde, sportif, riche, etc. Par ces
sites, on constate que l’image donnée de la personne est caricaturée, en tout cas exagérée. Il
s’agit d’une mise en scène, et l’utilisation des sites de rencontre pourrait, de plus, être perçue
comme une stratégie commerciale. Effectivement, les rencontres amoureuses sont souvent
calculées, choisies et validées selon un certain nombre de critères de sélection. Rencontrer qui
l’on veut, quand on veut, selon certains critères précis choisis, fait que l’embarras du choix
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incite souvent l’internaute à zapper : y aura-t-il forcément mieux sur la page suivante ?
L’insatisfaction, l’absence de la satisfaction parfaite et complète, entraine le « zapping » et de
ce fait, la difficulté de la rencontre sincère et réelle.
Le principal genre de consommation est l’aventure sexuelle qui de plus en plus est perçue
dans notre société comme un moyen de ne pas penser. Mais on trouve encore sur internet des
personnes qui recherchent l’amour véritable, l’amour fécond. L’abondance des profils dont
ces sites regorgent favorise cette recherche. La fréquentation de sites de rencontre a un effet
pervers, dans le sens où elle ne respecte pas la nature des choses : la présentation est le
premier critère de choix, ne serait-ce que pour organiser une rencontre physique. Dans la vie
de tous les jours, on apprend d’abord à connaître la personne, sans pour autant songer
immédiatement à l’amour d’une vie. Au contraire, sur les sites, lorsqu’à la rencontre virtuelle
succède la rencontre réelle, l’on verra sourdre l’inévitable question : peut-il en résulter une
relation amoureuse viable ? Il y a donc perversion de la rencontre, qui ne se fait pas selon les
lois naturelles.
B.
Un aspect addictif
De plus, il faut faire attention à l’utilisation de ces sites de rencontre dans la mesure où ils
peuvent devenir addictifs pour des personnes qui n’auraient pas de vie sociale – mais pas
seulement. Jean-Claude Kaufmann souligne lui aussi l’aspect addictif de l’utilisation des sites
de rencontre et parle d’« une nouvelle drogue ». Il décrit qu’il est « impossible de se
décrocher de l’ordinateur, l’attirance est trop forte » même après la désillusion des sites de
rencontre. Il explique également que « la rencontre online devient vite une drogue dont on ne
peut plus se passer » et décrit que ce sont les personnes qui ont « une fragilité relationnelle
dans la vraie vie » qui sont les plus atteintes : « l’ordinateur peut alors progressivement
occuper le centre de leur existence et les accaparer tout entiers de façon obsessionnelle. A
peine arrivés chez eux, la connexion s’impose de façon impérative ». Pascal Lardellier, quant
à lui, parle de « cyberdépendance ».
C.
Une éventuelle désillusion, un désenchantement possible
Finalement, l’utilisation de ces sites ne comporte pas que des éléments positifs. A contrario,
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ces sites peuvent aggraver certaines névroses latentes comme la recherche du partenaire
parfait – idéaliste. C’est l’exemple de celui qui après un échec sentimental, se dit qu’il ne
s’agissait pas de la bonne personne, mais ne se remet pas en question.
De plus, ce monde virtuel, à la fois ouvert sur le monde et cloisonné, laisse une place
prépondérante à l’imagination et aux illusions les plus extravagantes.
Comme l’explique Jean-Claude Kaufmann, suite à une heureuse rencontre, passée l’excitation
des premiers mois, viennent « le désenchantement » et la saturation, même si la toile peut
rester un monde d’illusion où les personnages rencontrent la puissance, le pouvoir, la
jouissance immédiate sans échec ni faiblesse. La toile peut devenir un lieu consacré à l’image
et au virtuel protecteur, et cela pourrait alors nuire aux relations affectives et aux
investissements qui sont la première raison d’aller sur des sites de rencontre. On peut
reconnaître dans cette immédiateté de la satisfaction, la rapidité de la recherche de quelqu'un
pour combler une certaine solitude, l’exigence narcissique du « moi » qui voudrait que tous
ses désirs soient satisfaits sans attente.
Une autre difficulté est le fait de s’extraire du monde virtuel. On échange de vraies
informations, de vraies émotions, et on peut éprouver de véritables sensations. La tentation est
alors de ne pas se soumettre à la réalité de peur d’être déçu. Pourtant, il ne faut pas rester dans
le virtuel si l’on projette de vivre avec quelqu'un et ne pas rester seul.
Une autre conséquence néfaste des sites de rencontre est qu’ils incitent à l’adultère en raison
des fantasmes qui sont ainsi libérés chez l’individu qui peut penser à sacrifier son couple réel
au profit d’un couple imaginaire. Par exemple, il existe des sites pour liens extra-conjugaux.
En résumé, on peut dire que sur internet, la présence d’un contexte seulement virtuel, au
détriment d’un contexte physique qui serait plus réel, commun et fait de communication
verbale, peut créer de nombreuses incertitudes et rendre plus compliqué le développement
d’une relation véritable (Gibbs et Alii., 2011). La rencontre en ligne, impliquant la
communication électronique, ne permet pas de créer des situations de présence physique et
réduit, ainsi, les occasions d’interaction (Kalika, 2002 ; Ellison et Alii, 2006 ; Whitty, 2008).
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Les entretiens exploratoires
• Entretien Libre :
Échantillon : 2 personnes rencontrées à la fac.
Entretien non directif
- Homme de 22 ans, en études de droit : « Je ne suis jamais allé sur un site de rencontre.
Je pense qu’il y a un but forcément intéressé. C’est utile quand même pour élargir un
cercle social et son carnet d’adresses. Je ne me sens pas très concerné pas la question
puisque je ne côtoie pas les sites de rencontre. »
: nous avons demandés aux individus de nous parler librement des sites
de rencontre.
- Femme de 24 ans, travaille en boutique de cosmétiques : « Je suis déjà allé sur un site
de rencontre pour rigoler, avec des amies donc cela n’a jamais abouti à une rencontre.
Je pense que tous les hommes ne sont pas sincères derrière l’ordinateur et que
finalement, ils sont sur un tel site que pour se distraire ou pour des « plans cul ». Je
n’ai gardé aucun lien avec les hommes à qui j’ai parlé et je me suis désinscrite.
• Premier entretien semi-directif :
Échantillon : 6 personnes françaises âgées de 21 ans, 28 ans, 31 ans, 35 ans 39 ans et 42ans.
Mode de recueil
Nous avons voulu évaluer la disposition des personnes à s’inscrire sur des sites de
rencontre selon l’âge, la situation personnelle (en couple / célibataire) et le sexe.
: entretien semi-directif
1. Quelle est votre situation amoureuse ?
- Homme de 21 ans : célibataire
- Femme de 28 ans : célibataire
- Homme de 31 ans : en couple
- Homme de 35 ans : célibataire
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- Femme de 39 ans : en couple
- Femme de 42 ans : mariée
2. Si vous étiez célibataire, seriez-vous prêt(e) à vous inscrire sur un site de rencontre ?
- Homme de 21 ans : « je suis inscrit sur Meetic pour tenter de trouver l’amour. »
- Femme de 28 ans : « oui je songe justement à tenter ma chance sur les sites de
rencontre car je n’arrive pas à avoir des relations durables dans la vraie vie. »
- Homme de 31 ans : « oui car je pense qu’on peut trouver plus facilement l’amour. »
- Homme de 35 ans : « non je préfère faire des rencontre dans la réalité, cerner la
personne et apprendre à la connaître en face plutôt que virtuellement. »
- Femme de 39 ans : « non, la vraie rencontre se fait uniquement dans le réel. »
- Femme de 42 ans : « oui, car à mon âge il est plus difficile de rencontrer l’amour
contrairement aux jeunes. J’ai moins de temps à consacrer pour rencontrer des
personnes à cause de mon travail et de mes horaires, et mes relations sont de fait assez
restreintes. »
Nous pouvons donc déjà constater que sur l’ensemble des personnes interrogées, 33,33% ne
sont pas prêtes à s’inscrire sur des sites de rencontre (soit 2 personnes sur 6). Ces sites
pourraient donc être un moyen de trouver l’amour.
Concernant le sexe, on ne peut pas démontrer une différence concernant la disposition à
s’inscrire sur les sites de rencontre car l’échantillon est trop restreint. 1/3 des hommes et des
femmes ne sont pas prêts à s’inscrire. Il faudrait donc augmenter la taille des échantillons
pour avoir des résultats concrets.
Concernant l’âge, on peut supposer que les moins de 35 ans sont davantage disposés à
s’inscrire sur ces sites que les personnes plus âgées.
• Deuxième entretien semi-directif :
Échantillon : 20 personnes dans la rue.
Mode de recueil : entretien semi directif. Dans cet entretien, nous avons voulu différencier les
personnes inscrites (7 individus) des personnes non inscrites (13 individus) sur les sites de
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rencontre.
Nous avons voulu évaluer la perception des sites de rencontre de 20 individus au hasard dans
la rue.
La première question était la suivante :
- Pensez-vous que les sites de rencontre permettent d’élargir votre cercle social ?
Pour les personnes non inscrites, 78% pensent que oui, et seulement 22% des individus
pensent que les sites de rencontre sont un lieu d’illusion où les personnes croient trouver le
véritable amour en un clic alors que ce n’est pas possible.
En ce qui concerne les personnes déjà inscrites, 90% pensent que les sites de rencontre
permettent l’élargissement du cercle social, et 10% sont contre cet avis.
La deuxième question était :
- Pensez-vous que les SDR peuvent favoriser une rencontre amoureuse ?
65% des personnes ont répondu positivement, et 35% négativement.
Pour celles déjà inscrites, 80% ont répondu favorablement contre 20% de manière
défavorable.
On peut donc penser que les sites de rencontre sont bel et bien un moyen d’élargir son cercle
social.
Puis, nous avons centré notre étude sur les individus inscrits en leur posant les questions
suivantes :
- Quel type de relation cherchez-vous sur les sites de rencontre ?
Il en est ressorti que 62% des hommes recherchent une relation sérieuse et 87% pour les
femmes.
52% des hommes avouent aller sur des sites de rencontres pour le bien-être et le sexe, contre
32% pour les femmes.
Les hommes et les femmes cherchent donc en général une relation sérieuse mais on peut voir
que les hommes seraient plus intéressés par le sexe que les femmes, ce qui peut confirmer
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notre hypothèse de départ vis-à-vis de ce phénomène.
Concernant l’âge des inscrits, nous avons constaté que les moins de 20 ans ne cherchaient pas
forcément une relation sérieuse, et qu’en comparaison, les 35-45 ans avaient beaucoup
comme but une relation sérieuse. 70% des moins de 20 ans seraient inscrits pour le bien-être
et le sexe, et seulement 25% en ce qui concerne les 35-40 ans.
Nous avons été étonnées de voir que de nombreuses personnes de moins de 20 ans allaient sur
les sites de rencontre. Nous pouvons comprendre que des personnes plus âgées s’y rendent car
avec leur travail et leurs loisirs, ces personnes n’ont pas forcément le temps de faire de
nouvelles rencontres dans la vie réelle, alors que les plus jeunes sont plus mobiles et ont
davantage de contacts avec l’extérieur donc ont plus de possibilités d’interactions. De par nos
entretiens, nous avons pu mettre en avant que les personnes plus âgées allaient sur les sites de
rencontre dans le but de trouver l’amour, à l’inverse des moins de 20 ans qui s’inscrivent
davantage pour le bien-être et le sexe, ou encore pour se dévoiler.
•
- Laura : 30 ans, travaille en tant que secrétaire, est mariée, et a un enfant. Inscription
sur
Travail sur le terrain : inscription sur deux sites de rencontre différents :
http://www.eliterencontre.fr/
- Claire : 16 ans, se nomme Rose sur le site, est en seconde, et veut devenir plus tard
psychologue, ce qui lui vaut de vouloir faire un BAC L. Elle est inscrite en tant que
célibataire. Inscription sur http://rencontre-ados.net/
- Laura : « Dès mon inscription sur le site de rencontre
Observations :
Elite.com
La majorité des individus désiraient simplement échanger en vu d’aboutir à l’avenir sur une
rencontre dans le réel. Cependant, certains souhaitaient rapidement un rendez-vous dans la
vraie vie pour une relation d’amitié, mais très vite les individus avouaient qu’ils
s’intéressaient à mon profil dans le but d’établir une rencontre réelle, qui pourrait déboucher
, de nombreux individus
d’une trentaine d’années m’ont contacté pour que l’on puisse échanger et apprendre à se
connaître. J’ai aussi beaucoup échangé avec des individus plus âgés qui souhaitaient discuter
dans le but de vaincre leur solitude et l’isolement.
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sur un acte sexuel. Mais à mon grand étonnement, j’ai pu constater que la majorité des
personnes me contactaient pour des relations sexuelles car ils avaient relevé dans mon profil
que j’avais déjà un enfant. Ces individus ont alors associé le fait d’avoir un enfant à une
certaine expérience sexuelle. Cette variable m’a surprise et questionné car je pensais
justement que le fait d’avoir un enfant allait freiner l’envie d’avoir des relations sexuelles
pour ne pas « avoir d’ennuis ».
Nous avons donc pu mettre en avant qu’il y a un certain fantasme de l’homme à rechercher
des femmes ayant une certaine expérience sexuelle afin de sortir de leur quotidien.
- Claire : « dès l’inscription sur le site pour adolescents (rencontre-ados.com
On peut donc conclure en disant que sur un court échantillon, sur ce site de rencontre assez
bien surveillé (car beaucoup de mineurs présents sur ce site), 54,5% des hommes veulent une
relation d’amitié, 36,4% une relation sexuelle, et 9,1% cherchent le grand Amour. Manquant
de temps, l’échantillon n’a pas pu être plus développé, mais sur ce genre de site, on ne peut
pas manquer de population tellement il y a d’internautes inscrits.
), beaucoup de
personnes apparaissent dans les notifications - en une heure à peine, plus de 10 hommes de 15
à 21 ans sont venus me parler sans que je me manifeste. Ce sont eux que j’ai gardé comme
échantillon. La plupart veulent trouver des connaissances, de l’amitié « ou plus », ce qui est
assez vague comme réponse. Des jeunes filles viennent aussi voir mon profil pour me
souhaiter la bienvenue sur le site et bon courage pour rencontrer quelqu’un. Sur 11 jeunes
hommes de 15 ans à 21 ans, 6 recherchaient l’amitié, 4 le sexe (propos désobligeants) et un
seul parlait de trouver le grand Amour. Souvent, il y a beaucoup de quiproquos car les
hommes ne disent pas ce qu’ils veulent tout de suite à part « voire plus », sauf deux sur la
totalité qui veulent tout de suite m’ajouter sur Skype ou qui posent des questions très
indiscrètes et intimes.
On peut aussi remarquer qu’il y a certains hommes plus âgés sur ce site (par exemple, celui de
21 ans). C’est un site pour adolescents : cela peut paraître étrange pour les adolescents qui
sont en interaction avec autrui toute la journée, et cela peut montrer aussi une certaine
immaturité de certains hommes qui vont alors « draguer » des jeunes de 15 à 16 ans alors
qu’ils sont de 5 ans leurs ainés, voire plus. Ce qui est aussi très surprenant est que ce site est
aussi fréquenté par des jeunes de 11 ans, jusqu’à des plus âgés de 25 ans : cela fait une
fourchette d’âge très large, étant donné la maturité qui change durant les années de 11 ans à
25 ans. »
Avec un peu plus de temps, je dirais que nous aurions pu établir plus de variables, et un
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échantillon plus fiable que celui de 11 personnes. Cela donne une limité à cet entretien.
• Troisième entretien semi-directif :
Échantillon : 10 personnes sur des forums, déjà inscrites sur des sites de rencontre.
Mode de recueil
Nous nous sommes intéressées aux motivations que possèdent les individus pour arriver
jusqu’au stade de s’inscrire sur un site de rencontre.
: entretien semi directif.
L’analyse des résultats a révélé que la motivation première était de trouver l’amour, mais
l’amitié était aussi un but recherché par un grand nombre d’individus. Certains témoignaient
aussi d’un besoin d’aller sur les sites de rencontre pour vaincre la solitude.
Pour eux, les sites de rencontre permettaient de trouver l’amour plus facilement car ils
permettent de prendre plus le temps pour s’appréhender avec autrui, se connaître et découvrir
l’autre. Les sites de rencontre permettent aussi de prendre contact avec des individus qui nous
ressemblent, ce qui permet d’augmenter les chances de trouver quelqu'un ayant des principes
ou des centres d’intérêt pareils aux nôtres, et ainsi, de trouver l’amour. Cela peut répondre à
notre hypothèse sur le fait que les individus auraient tendance à contacter des individus qui
leur ressemblent.
Les personnes interrogées trouvaient aussi qu’il était plus facile de se faire des amis sur des
sites de rencontre car il y a la possibilité d’échanger avec plusieurs personnes en même temps.
Les réponses des individus témoignent aussi qu’il y a beaucoup de personnes qui se sentent
isolées et qui s’inscrivent donc sur des sites de rencontre pour faire des rencontres et sortir de
la solitude.
Ce que nous avons pu retenir des entretiens :
Les entretiens exploratoires libres, non directifs et semi directifs nous on permis de prendre en
compte des variables que nous ignorions. Nous avons donc pu faire évoluer notre dossier
grâce aux réponses d’un certain nombre de personnes interrogées.
Nous avons pu constater que les sites de rencontre sont côtoyés pour trouver l’amour en
premier lieu, et que c’est surtout la tranche d’âge des 25-40 ans qui s’y inscrit avec pour but
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l’amour. Cependant, nous avons pu observer que les individus de moins de 20 ans y vont
aussi en grand nombre, pour des relations sexuelles certes, mais aussi et surtout pour chercher
de l’amitié.
Nous avons rencontré quelques difficultés lors des entretiens en face à face. Le sujet des sites
de rencontre n’est pas « tabou » mais les jugements sur les personnes qui y sont inscrites sont
faciles. Les personnes n’osaient donc pas nous avouer si elles allaient sur ces sites, quelle était
leur véritable raison d’y aller, et préféraient nous cacher la vérité.
Plus globalement, les entretiens ont montré que les sites de rencontre sont davantage perçus
comme un nouveau lieu de socialisation, à la portée de tous, avec un accès plus facile pour
faire des rencontres.
Les entretiens exploratoires révèlent aussi que l’engagement réel fait peur aux individus, et
c’est pourquoi ils utilisent les sites de rencontre pour s’engager ensuite, peut être plus
facilement dans une relation.
Nous avions aussi, dès le départ, prévu de faire passer un questionnaire à la faculté, en
amphithéâtre, ce que nous présentons dans l’annexe.
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Les problématiques
Cette recherche a plusieurs objectifs. Dans un premier temps, il s’agit d’analyser si les sites de
rencontre permettent un enrichissement de la sociabilité des individus ou si au contraire ils
ont tendance à créer l’illusion de la facilité de la rencontre.
On peut penser que la multiplication des offres due à la création de sites de rencontre toujours
plus nombreux transforme les relations sociales et amoureuses.
On peut aussi se demander si les sites de rencontre permettent vraiment une rencontre sérieuse,
des liens durables entre des personnes, et non pas seulement un lien éphémère d’avance et
connu des deux partenaires qui entrent en contact.
L’usage des sites de rencontre pourrait de plus réduire les internautes à des objets de
consommation.
Nous pouvons penser que ces sites pourraient participer à la réification des individus.
Enfin, l’usage des sites de rencontre pourrait réduire les internautes à des objets de
consommation ?
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Partie méthodologique
Les hypothèses :
Les sites de rencontre devraient permettre aux individus d’élargir leur réseau social.
On s’attend à ce que les sites de rencontre favorisent la rencontre entre personnes semblables
ayant les mêmes attentes.
Nous pensons que les sites de rencontre témoignent d’un véritable désir de trouver l’amour et
non pas d’une satisfaction d’une certaine curiosité.
On peut penser que les hommes sont plus intéressés par des aventures d’un soir sur les sites
de rencontre que les femmes qui auraient plus tendance à être à la recherche du grand amour.
On s’attend à ce que les sites de rencontre permettent de créer un réseau pour les personnes
qui sont timides et qui n’arrivent pas à créer des liens avec autrui dans la vie réelle.
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Conclusion
Les sites de rencontres ne cessent de se développer à travers le monde et influent sur les
comportements. Ils sont fréquentés par un public hétérogène.
Le développement du célibat et le besoin d’être intégré à un groupe sont des causes
importantes de la fréquentation des sites de rencontre.
Les raisons précises de s’inscrire sur de tels sites sont la recherche de l’amour, la création de
liens d’amitié, la lutte contre la solitude et l’isolement, l’aventure sexuelle.
Cela peut favoriser l’estime de soi car cela donne l’impression d’avoir un cercle d’amis.
Toutefois, des inconvénients se font jour : l’internaute se détourne de la réalité, s’inscrit dans
une logique commerciale où l’on recherche autrui d’après des critères ciblés. Pascal Lardellier
parle de « cyberdépendance », Jean-Claude Kaufmann de « nouvelle drogue », et internet, à
cause des sites de rencontre, peut devenir une addiction.
Nous pouvons donc conclure en disant que les sites de rencontre sont donc bel et bien une
alternative aux rencontres plus traditionnelles.
Nous avons donc pu remarquer que les sites de rencontre ne permettaient pas forcément un
enrichissement de la sociabilité, puisque les individus qui s’inscrivent ont parfois, déjà une
vie sociale développée.
Cependant, nous avons pu remarquer que ces sites créent l’illusion de la facilité de la
rencontre, grâce à la protection due à l’écran, et à la virtualité de la relation.
Certes, les sites de rencontre permettent de trouver l’amour grâce à un panel de profils variés,
mais cela peut ne pas fonctionner pour tous les individus. On ne peut donc pas vraiment
démontrer que les sites de rencontre tendent majoritairement à la transformation des relations
amoureuses.
Pour vérifier ceci, nous aurions du procéder à plus d’entretiens, pour avoir plus de données
grâce à plus d’échantillons.
Enfin, nous avons pu constater que les sites de rencontre amenaient à la consommation et à la
réification des individus.
Page 30/34
Bibliographie
•
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modalités de construction, Réseaux, 2010/6 n° 164, p. 13-49.
Ouvrages :
Siméon M., Labaki C., « Quand l'amant c'est l'ordi... », Thérapie Familiale, 2008/1 Vol. 29, p.
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Chenavaz R., Paraschiv C., « Processus de rencontre sur Internet : une étude empirique de la
perception du risque », Management & Avenir, 2011/4 n° 44, p. 124-146.
Kaufmann J-C., 2010. Sex@mour. Armand Colin, 2010.
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Parmentier M., 2012. Philosophie des sites de rencontres. Ellipses Marketing, coll. « Culture
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Lisandre H. et Willo G., « Virtuellement vôtre les sites de rencontre », Le Carnet PSY, 2007/8
n° 121, p. 39-41.
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Sites :
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dossiers/Sites-de-rencontres-y-aller-ou-pas/43-Je-ne-vais-interesser-personne#5 . Consulté le
15 novembre 2013. Mise à jour en 2013.
Cairn.
En ligne : www.cairn.info/revue-reseaux-2010-6-page-9.htm. Consulté le 15 novembre 2013.
Mise à jour en 2013.
L’expresse l’entreprise.
En ligne : http://lentreprise.lexpress.fr/internet-canal-pour-vendre/sites-de-rencontres-
enquete-sur-le-business-de-l-amour-en-ligne_31934.html?p=2. Consulté le 15 novembre 2013.
Mise à jour en 2012.
Baba W., « La recherche de l’âme soeur à l’heure des Technologies de l’Information et de la
Communication : l’exemple des Camerounaises », tic&société.
En ligne :
http://ticetsociete.revues.org/1004, consulté le 20 novembre 2013. Sondage de l’Institut français de l’opinion publique.
En ligne : http://www.ifop.com/media/poll/1760-1-study_file.pdf : Consulté le 25 Novembre
2013, mis à jour en 2012.
AgoraVox
En ligne :
http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/le-grand-boom-des-sites-de-20738
Consulté le 25 novembre 2013, mis à jour en 2013
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Annexe
Questionnaire :
1) Pour communiquer sur internet, j’utilise : (plusieurs réponses possibles)
• Forums, chat en ligne
• Application de messagerie (Skype, Windows Messenger, etc.)
• Les réseaux sociaux (facebook, twitter…)
• Les sites de rencontre
2) Pour vous, internet représente un véritable moyen de communication avec vos proches ?
1 2 3 4 5
pas du tout d'accord
tout à fait d'accord
3) Avez-vous déjà été sur un site de rencontre (Meetic, AdopteUnMec.com etc) ?
• oui
• non
4) Pour quelles raisons? Choix multiples
• Pour rencontrer quelqu'un et trouver l’amour
• Vivre une aventure
• Se faire des amis
• Par curiosité
• Autres : précisez
5) Je considère que les sites de rencontre favorisent ma relation aux autres
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1 2 3 4 5
Pas du tout d'accord
Tout à fait d'accord
6) Pensez-vous avoir plus de chance de rencontrer quelqu’un qui correspond à vos attentes sur
les sites de rencontre ?
• oui
• non
7) Je considère que les sites de rencontre sont un bon moyen pour rencontrer quelqu'un
1 2 3 4 5
Pas du tout d'accord
Tout à fait d'accord
8) Les services proposés par les sites de rencontre que je fréquente correspondent tout à fait à
mes attentes
1 2 3 4 5
Pas du tout d'accord
Tout à fait d'accord
9) A quelle fréquence vous connectez-vous sur les sites de rencontre?
• 1 fois par jour
• 1 fois tous les 2 jours.
• une fois par semaine
• plusieurs fois par semaine
10) Depuis combien de temps êtes vous inscrit sur les sites de rencontre?
• moins de six mois
• un an environ
• deux ans
• deux ans ou plus
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11) Je continuerai d’utiliser les sites de rencontre dans le futur
1 2 3 4 5
Pas du tout d'accord
Tout à fait d'accord
Votre Age
Vous êtes
• Un homme
• une femme
