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L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE rapport d’activité 2012

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L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

rapport d’activité 2012

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04 éditorial06 l’ird dans le monde07 les chiffres clés 201208 l’ird en Nouvelle-Calédonie et dans le Pacifique09 faits marquants 2012

14 Biocomplexité des écosystèmes coralliens de l’Indo-Pacifique (coreus)18 Laboratoire des Sciences de l’Environnement Marin (lemar)

37 Gouvernance, risque, environnement et développement (gred)

Introduction générale

Département Environnement et Ressources

Département Sociétés

SOMMAIRE19 Océan et variabilité climatique (legos)21 Laboratoire d’Océanographie et du Climat, Expérimentations et approches numériques (locean)23 Institut méditerranéen d’océanologie (mio)25 Spatialisation des connaissances en environnement (Espace-Dev)27 Tectonique, sismologie et tsunamis (geoazur)29 Institut de Minéralogie et de Physique des Milieux Condensés (impmc) 30 Laboratoire de botanique et d’écologie végétale appliquées (amap)32 Tolérance à la dessiccation et conservation de la biodiversité des plantes tropicales (diade)33 Laboratoire des symbioses tropicales et méditerranéennes (lstm) 34 Espèces animales invasives et conservation de la biodiversité dans le Pacifique Sud (imbe)

12-35

36-37

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41 Plateformes technologiques42 Partenariats et réseaux de recherche

39 Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle (mivegec) 46 Unité de service IMAGO

47 Opérations hyperbares48 Information et culture scientifiques51 Services d’appui à la recherche

La Recherche en PartenariatDépartement Santé Les ressources du centre IRD de nouméa

38-39 40-43

44-51

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INTRODUCTION GÉNÉRALE • ÉDITORIAL

PAGE 4 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

année 2012 a été une année très dense pour l’IRD. Sur le plan international, le Forum mondial de l’eau et la conférence des Nations unies sur le développement durable, Rio+20, ont constitué deux événements majeurs au cours desquels le programme tripartite entre l’Afrique, le Brésil et la France, pour la lutte contre la déser-

tification, a été lancé à l’initiative de l’AIRD. L’Institut a par ailleurs réaffirmé son action en matière d’innovation et de valorisation. En témoignent le programme PACEIM d’aide à la création d’entreprises innovantes en Méditerranée, ou encore le Consortium de valorisation thématique « Valorisation Sud ». Sur le plan national, le nouveau gouver-nement a lancé un vaste état des lieux lors des Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche et des assises du développement et de la solidarité internationale. L’IRD et l’AIRD ont saisi cette opportunité pour se positionner au sein de la communauté nationale de recherche, mettre en avant les priorités du Sud et porter la voix de l’éthique du partenariat afin que la société de la connaissance devienne un instrument de l’aide au développement. L’IRD a contribué à une réflexion sur la RpD, en particulier la recherche d’excellence pour le développement, véritable outil pour l’aide publique pour le développement. Au niveau de la région Pacifique

Six ans après «Santo 2006» au Vanuatu, les scientifiques sont repartis à la découverte de la biodiver-sité pour «Madang 2012», nouvelle étape de la « Planète revisitée ». Co-organisée par le MNHN, Pro- Natura et l’IRD, l’équipe a exploré d’octobre à décembre 2012 la Papouasie–Nouvelle-Guinée tant au niveau de sa biodiversité terrestre que marine. À Tahiti, l’IRD, l’Université de la Polynésie Française, l’Institut Louis Malardé et l’Ifremer ont lancé la première UMR de Polynésie, l’UMR Ecosystèmes Insulaires Océaniens (EIO). Dans le cadre du programme «Investissements d’avenir», l’Université de Nouvelle-Calédonie et l’Université de la Polynésie Française ont signé avec l’IRD le consortium de valorisation thématique (CVT) dont la mission est d’assurer la valorisation de technologies présentant un intérêt socio-économique. L’accord-cadre signé entre l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), l’Université Nationale d’Australie (ANU), l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC), l’IRD et le Centre Culturel de Vanuatu (VKS) va favoriser les recherches en sciences humaines et sociales en Océanie. Fin février 2013, le GOPS et PACE-NET ont tenu conjointement à Suva aux Fidji respectivement son Conseil Scientifique et sa 3e plateforme bi-régionale d’échanges.

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Éditorial

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> Michel Laurent, Président de l’IRD

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INTRODUCTION GÉNÉRALE • ÉDITORIAL

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 5

En Nouvelle-Calédonie 

L’année 2012 en Nouvelle-Calédonie a été marquée par la visite du Président de l’IRD, Michel Laurent. L’axe fort de cette mission fut le déplacement en Province Nord sur le thème du rééquilibrage et du renforcement du partenariat par l’affectation de 2 chercheurs à Koné dès février 2013. Le Président a signé plusieurs conventions, notamment dans le cadre du projet de Technopole et en partenariat avec le projet de PRESICA la mise en place d’un incubateur d’entreprises porté par l’ADECAL et situé sur le campus de l’IRD, et un accord de coopération du GOPS avec la NIWA Néo-zélandaise. Enfin, le Président a signé la préface de l’Atlas de la Nouvelle-Calédonie commandité par le Congrès du territoire, qui est paru en fin février 2013 en connaissant un large succès médiatique. L’Association de préfiguration du PRESICA ayant atteint ses objectifs, a laissé place à un comité de coordination du PRESICA –toujours dirigé par l’IRD– ayant pour tâche la validation de ses statuts de type Fondation par ses 3 membres fondateurs, l’IRD, l’Université et l’IAC.Le Centre Tjibaou de Nouméa a accueilli la 10e Conférence sur la météorologie et l’océanographie dans l’hémisphère Sud (ICSHMO) organisée en Nouvelle-Calédonie par l’IRD et Météo-France, sous la tutelle de la Société américaine de météorologie. 350 spécialistes y ont participé, venant de toute la zone Pacifique. La conférence STAR (Science, Technology and Resources Network) a été co-accueillie par l’IRD et la division SOPAC de la CPS à Nouméa avec au programme les problématiques futures liés au changement climatique et aux aléas environnementaux. La journée mondiale de l’eau a été l’occasion de rappeler la situation en Nouvelle-Calédonie où la ressource en eaux superficielles et souterraines n’est pas précisément connue. Une exposition sur ce thème de « l’or bleu », un film et une conférence grand public ont été organisés par l’IRD et l’AFD. Le projet AeDenPac a été conclu entre l’IRD, le centre hospitalier de la Nouvelle-Calédonie, l’Institut Pasteur, l’Institut Louis Malardé en Polynésie française et leurs partenaires à Fidji et aux Tonga sur des financements du Fonds Pacifique et du Gouvernement de la Nouvelle-

Calédonie. Objectif : mettre en place un système d’alerte précoce qui permettrait d’anticiper les épidémies de dengue et de chikungunya.L’année 2013 s’annonce encore très riche avec la signature prévue en mai du contrat de développement Etat-intercollectivités grâce auquel l’IRD, dans le cadre du PRESICA, construira sur son campus, le bâtiment scientifique du Muséum Calédonien, entité partagée avec la Province Nord qui bâtira sur la presqu’île de Foué un large espace de muséologie ouvert au public calédonien. Ce finan-cement permettra également au PRESICA d’acquérir du matériel scientifique lourd pour équiper les plateformes technologiques. Une nouvelle mission du Président Michel Laurent est prévue en juin 2013 avec, entre autre, pour objectif le renforcement du partenariat avec le Vanuatu et la signature d’un accord-cadre.

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> Gilles FédièreDirecteur du centre IRD de NouméaDélégué pour le Pacifique

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PAGE 6 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

INTRODUCTION GÉNÉRALE • L’IRD DANS LE MONDE

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INTRODUCTION GÉNÉRALE • LES CHIFFRES CLÉS 2012 DU CENTRE IRD DE NOUMÉA

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 7

Les chiffres clés 2012 du centre IRD de Nouméa

MOYENS FINANCIERS

82

36

39

unités de recherche hébergées à Nouméa

personnes présentes sur site dont :

15

166

24 chercheurs20 ingénieurs et techniciens fonctionnaire d’État 2 fonctionnaires territoriaux16 doctorants2 post-doctorants18 personnels locaux permanents et temporaires

1 chercheur11 ingénieurs et techniciens fonctionnaire d’État 3 fonctionnaires territoriaux21 personnels locaux permanents

20 instituts publics19 entreprises privées

Effectif scientifique :

Effectif d’appui à la recherche :

Effectif instituts etentreprises hébergés :

5,784 M

finances

de budget pour le centre de Nouméa (hors personnel fonctionnaire d’Etat)Budget exécuté en 2012 (hors personnel) en euros

664 000

178 600

18 770

38 360

451 500

1 594 000

Fonctionnement du centre

Travaux d’entretien

Fonctionnement du service Information scientifique et communication

Fonctionnement du service Informatiquelocal

Crédits hors conventions des 15 unités (fonctionnement, crédits incitatifs, GOPS)

59 conventions de recherche

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INTRODUCTION GÉNÉRALE • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE ET DANS LE PACIFIQUE

PAGE 8 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

Institut de Recherche pour le Développement (IRD) est un organisme français de recherche, original et unique dans le paysage européen de la recherche

pour le développement. Privilégiant l’interdisciplinarité, l’IRD axe ses recherches sur les relations entre l’homme et son environnement en Afrique, Méditerranée, Amérique latine, Asie et dans l’Outre-Mer tropical français. Ses acti-vités de recherche, de formation et d’innovation ont pour objectif de contribuer au développement social, écono-mique et culturel des pays du Sud.

En Nouvelle-Calédonie, le centre IRD de Nouméa est la principale implantation de l’Institut dans l’outre-mer tropical français. Sur les 56 Unités Mixtes de Recherche (UMR) que compte l’IRD à travers le monde, 15 d’entre elles sont présentes sur le campus de l’Anse Vata où elles conduisent leurs recherches, en accord avec les priori-tés scientifiques du Contrat d’objectifs (2011-2015) et du Plan Stratégique à l’horizon 2025 de l’Institut, sur les grands thèmes suivants  : «  Maladies infectieuses  » pour le département Santé, «  Développement et gouvernance  » et « Frontières dynamiques et spatiales » pour le département Sociétés, «  Variabilité et changement climatique  », «  Aléas et risques naturel », « Ecosystèmes et biodiversité », «  Inte-ractions plantes-santé, vaccins et substances cancéreuses  » et «Matières premières minérales et énergétiques » pour les UMR du département Environnement et Ressources.

Ces recherches sont menées en étroite collaboration avec les organismes scientifiques présents sur le territoire : l’Univer-sité de la Nouvelle-Calédonie (UNC), l’Institut Agronomique Calédonien (IAC), l’Institut Pasteur (IPNC), l’IFREMER, le

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L’IRD en Nouvelle-Calédonie et dans le Pacifique

CNRS, le BRGM et ses partenaires scientifiques locaux. Les thématiques de recherche de l’Institut sont ciblées pour répondre aux demandes publiques en Nouvelle-Calédonie et aux enjeux régionaux dans le Pacifique sud. Le campus héberge aussi de jeunes entreprises innovantes issues de la recherche (Bluecham, Biocénose, AEL, Océanide, Serei No Nengone) et dispose d’une capacité d’hébergement pour les étudiants et les chercheurs en mission.

Le campus de l’Anse Vata constitue en outre l’un des deux sites du Pôle de Recherche, d’Enseignement supérieur et d’Innovation Calédonien, le PRESICA, avec le campus de l’Université de Nouvelle-Calédonie à Nouville. Outre l’IRD et l’UNC, le PRESICA regroupe l’IAC, l’IFREMER et le BRGM.

L’IRD dispose d’une deuxième implantation dans le Paci-fique avec le campus d’Arue, qui accueille notamment le Centre Polynésien de Recherche et de valorisation de la Bio-diversité Insulaire (CPRBI), une plateforme mutualisée entre l’IRD, l’Institut Louis Malardé et l’Université de la Polyné-sie Française, résultant de la volonté des trois institutions de collaborer pour doter la Polynésie d’un instrument de recherche à rayonnement régional et international.

Au niveau de la région Pacifique, l’IRD pilote depuis 2010 deux grands projets régionaux et internationaux. Le Grand Observatoire de l’environnement et de la biodiversité ter-restre et marine du Pacifique Sud (GOPS), est un consortium rassemblant 17 universités et institutions de recherche, en partenariat avec les pays de l’arc mélanésien et de la Poly-nésie (http://www.observatoire-gops.org/fr/accueil). Le GOPS a pour objectifs de fédérer les activités de recherche dans le

Pacifique, coordonner les initiatives, mutualiser les disposi-tifs et renforcer la lisibilité.

Le réseau PACE-NET financé par l’Union Européenne vise à développer et à renforcer la coopération scientifique internationale entre l’Europe et les 15 Etats insulaires ACP du Pacifique, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, dans les domaines de la recherche, du développement et de l’innova-tion. PACE-Net vise à identifier des domaines de recherche d’intérêt mutuel pour les deux régions afin qu’ils soient pris en compte dans les futurs programmes de la Commission Européenne (http://www.pacenet.eu/)

L’IRD participe aussi à plusieurs grands programmes de coo-pération sur fonds européens tels que NetBiOME, à des labo-ratoires d’excellence comme le Labex CORAIL impliquant les Universités de La Réunion, de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie Française, des Antilles et de la Guyane, l’IFREMER, le CNRS/INEE et l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales.

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INTRODUCTION GÉNÉRALE • FAITS MARQUANTS 2012

faits marquants2012

Mars / Avril

> JOURNEE MONDIALE DE L’EAU : la journée mondiale de l’eau a été l’occasion de rappeler la situation en Nouvelle-Calédonie, où la ressource en eaux superficielles et souterraines n’est pas précisément connue. Une exposition sur ce thème, un film et une conférence grand public ont été organisés par l’IRD et l’AFD. L’occasion de rappeler que cet or bleu est en baisse constante et qu’il est urgent de le préserver.

Avril

> ATELIER IMBE : à l’initiative du Groupe Espèces Envahis-santes, un atelier sur la gestion des fourmis envahissantes en milieu naturel a été organisé en avril au centre IRD de Nouméa.

Des chercheurs locaux et australiens ayant conduit des cam-pagnes d’éradication ont partagé leurs expériences et évoqué les techniques applicables en Nouvelle-Calédonie.

> CORALCAL-4 : après les précédentes missions (le long de la Côte Oubliée, au sud-est de la Grande Terre, aux îles Chesterfield-Bellona, dans le Grand Lagon Nord), CORALCAL-4 a concerné les récifs et lagons de deux zones côtières peu étudiées, des environs de la Basse-Poya à la passe de Yandé, et le long de la côte est, des environs de Hienghène à Thio. Les objectifs étaient de dresser l’inventaire des coraux, gorgones et algues et de constituer des collections de spécimens (références) et collections de tissus associés pour des analyses ADN dans le but d’obtenir la meilleure représentation possible de la biodiversité marine calédonienne, de conforter les phylogénies en cours et d’établir les affinités faunistiques et floristiques avec les régions environnantes pour lesquelles existent des données comparables. > ISCHMO : Le Centre Culturel Tjibaou a accueilli la 10e édition de la Conférence internationale sur la météorologie et l’océano-graphie de l’hémisphère Sud (ICSHMO) organisée en Nouvelle-

Calédonie par l’IRD et Météo-France, sous la tutelle de la Société américaine de météorologie. 350 spécialistes y ont participé, venant notamment de la zone Pacifique. L’édition 2012 a permis de dresser l’état des lieux de leurs connaissances, les premiers réfugiés climatiques étant probablement des habitants du Paci-fique et de motiver de nouvelles recherches et applications sur la météorologie, le climat et, plus généralement, sur l’océan et l’atmosphère.

Mai

> MOM ALIS : des scientifiques de l’IRD et du CNRS ont embarqué à bord du navire océanographique Alis pour la mission aux îles Chesterfield. L’objectif de cette mission était non seulement de déterminer les mouvements des oiseaux marins nichant aux Chesterfield et de délimiter leurs zones de nourrissage, mais également de comprendre les phénomènes océaniques qui conduisent à l’accumulation de nourriture en surface.

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INTRODUCTION GÉNÉRALE • FAITS MARQUANTS 2012

Juin à Août

> PANDORA : La mission océanographique Pandora a repré-senté une exploration d’envergure de la région du Paci-fique Sud-Ouest, en particulier de la mer des Salomon, entre la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les Îles Salomon. À bord de L’Atalante, navire Ifremer opéré par Genavir, 29 scientifiques ont effectué des mesures entre la surface et 5500 mètres de fond, pour documenter les propriétés des masses d’eau : courants, hydrologie, éléments nutritifs et traceurs (terres rares et isotopes, métaux dissous). La variabilité climatique du Pacifique équatorial aux échelles décennales pourrait dépendre des anomalies des caractéristiques hydrologiques des masses d’eau transportées depuis les grands gyres subtropicaux vers l’équateur. Pour tester cette hypothèse, il est nécessaire de ca-ractériser les transformations physiques de ces masses d’eaux (température, salinité) et leurs cheminements à travers le Paci-fique Sud-Ouest (courants, jets). L’objectif de cette campagne était l’étude des caractéristiques et du cheminement des eaux océaniques dans la région de la mer des Salomon. Cette mer est

en effet un des passages clés pour les masses d’eau de surface et de sub-surface, qui cheminent du Pacifique Sud-Est jusqu’à l’équateur, et conditionnent la variabilité climatique du Paci-fique équatorial aux échelles décennales.

Septembre

> BIFURCATION : Cette mission océanographique avait pour objectif principal de compléter la vision de la circulation océa-nique régionale dans cette région, en documentant le devenir des eaux de l’un des principaux courants de cette région, le Jet Nord Calédonien, lorsqu’il rencontre le plateau de Queensland au large de l’Australie.

> PRISTINE : Plusieurs biologistes marins ont embarqué pour les premières missions du projet PRISTINE. Objectifs : effectuer un premier référencement de la biodiversité marine de plusieurs sites vierges ou quasiment vierges du Pacifique Sud. Le projet, financé par la Fondation Total et porté par l’IRD et l’UM2, fait intervenir les partenaires internationaux du projet GASPAR, en collaboration notamment avec le Secrétariat général de la Com-munauté du Pacifique (CPS), l’Université de Nouvelle-Calédonie,

le CRIOBE et l’Université d’Australie Occidentale. Les premières missions ont eu lieu en 2012 à bord de l’Amborella, le navire océanographique du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Les récifs de l’Astrolabe et de la Corne Nord ont été explorés et comparés à la base de données à l’échelle du Pacifique. Les premiers résultats indiquent que les grands prédateurs api-caux tels que les requins sont normalement présents dans 80 à 100 % des plongées dans des zones vierges ou quasiment vierges de tout impact humain, alors qu’à l’échelle du Pacifique anthro-

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INTRODUCTION GÉNÉRALE • FAITS MARQUANTS 2012

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 11

pisé, ce chiffre tombe à 17 %. Les anciennes réserves marines de grande taille semblent donc capables de maintenir ces grands prédateurs à un niveau acceptable. En 2013, ce projet se pour-suivra à bord du navire océanographique de l’IRD en Polynésie, aux îles Tonga et à nouveau en Nouvelle-Calédonie. Un zoom est en cours de réalisation via une thèse ciblant les prédateurs apicaux par stéréo-caméras appâtées en codirection entre IRD, UNC et UM2, et en collaboration avec les experts de l’Université d’Australie Occidentale.

Octobre

> PLANÈTE REVISITÉE : six ans après « Santo 2006 » au Vanuatu et deux ans après le Mozambique et Madagascar, les scienti-

fiques sont repartis à la découverte de la biodiversité. Pour cette nouvelle étape co-organisée par le Muséum National d’Histoire Naturelle, Pro-Natura International et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), l’équipe a exploré d’octobre à décembre 2012 la Papouasie-Nouvelle-Guinée tant au niveau de sa biodiversité terrestre que marine. Au niveau de l’exploration marine menée par l’équipe COREUS (lire page 12–14), les habitats côtiers et la faune coral-lienne et flore marines associées ont été documentés pour les premiers à partir d’images satellitales et de reconnaissance in situ et échantillonnés pour les seconds de manière inten-sive pour des études différées en taxonomie intégrative. Les premiers résultats montrent une richesse spécifique certes élevée, mais en deçà de ce qui était attendu (par exemple, 400 espèces de coraux contre 500 dans la partie indonésienne de la Nouvelle-Guinée ; 300 macroespèces d’algues contre 350 à 500).

L’absence étonnante d’espèces normalement communes ou abondantes ailleurs dans l’ouest du Pacifique était associée à des manifestations de nanisme pour certaines espèces. La question se pose donc de savoir si le lagon de Madang représente une exception locale, ou bien s’il faut réviser le gradient de richesse du Triangle de Corail en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux îles Salomon. Aucun élément ne permet actuellement de trancher entre ces deux hypothèses, les résultats à venir devrant aider à élucider la question.

Novembre

> STAR : Environ 80 participants ont assisté à la conférence STAR (Science, Technology and Resources Network), du 3 au 6 novembre à Nouméa, organisé par l’IRD et la division Géos-ciences SOPAC du Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS). Au programme : les problématiques futures liés au changement climatique, les aléas environnementaux comme les éruptions volcaniques, les tremblements de terre, les inondations ou les glissements de terrain.

> Colloque SHS Corail : L’association scientifique CORAIL, société savante spécialisée dans l’étude des sociétés et des littératures océaniennes, a organisé son 24e colloque annuel sur le thème de l’enquête de terrain en Nouvelle-Calédonie et sa région, en collaboration avec l’IRD et l’UNC.

> La biodiversité des récifs coralliens de Madang passée au crible par les scientifiques

> L’Alis dans le lagon de Madang, Papouasie-Nouvelle-Guinée

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PAGE 12 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

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Biocomplexité des écosystèmes coralliens de l’Indo-Pacifique (coreus)

Laboratoire des Sciences de l’Environnement Marin (lemar)

Océan et variabilité climatique (legos)

Laboratoire d’Océanographie et du Climat, Expérimentations et approches numériques (locean)

Institut méditerranéen d’océanologie (mio)

Spatialisation des connaissances en environnement (Espace-Dev)

Tectonique, sismologie et tsunamis (geoazur)

Institut de Minéralogie et de Physique des Milieux Condensés (impmc)

Laboratoire de botanique et d’écologie végétale appliquées (amap)

Tolérance à la dessiccation et conservation de la biodiversité des plantes tropicales (diade)

Laboratoire des symbioses tropicales et méditerranéennes (lstm)

Espèces animales invasives et conservation de la biodiversité dans le Pacifique Sud (imbe)

DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENTET RESSOURCES

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • BIOCOMPLEXITÉ DES ÉCOSYSTÈMES CORALLIENS DE L’INDO-PACIFIQUE

PAGE 14 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

Dans toute la ceinture intertropicale, des Caraïbes à la région Indo-Pacifique, l’équipe de recherche COREUS (UR 227) étudie

la structure et la résilience des communautés coralliennes, l’écologie fonctionnelle et la gestion des milieux.

Biocomplexité des écosystèmes coralliens de l’Indo-Pacifique

> Impacts des rejets miniers

L’année 2012 a vu naître une nouvelle thématique de recherche axée sur la physiologie des coraux et leurs réponses aux divers stress environnementaux. Le but du projet COMETA, financé par le LABEX Corail, est de comprendre comment l’augmentation de la tempé-rature et l’acidification des océans interagissent avec les rejets des métaux issus de l’exploitation minière sur les coraux constructeurs de récifs. Des expériences ont été menées en collaboration avec les laboratoires de l’Environnement Marin de l’Agence Internationale à l’Energie Atomique (AIEA) de Monaco pour déterminer comment trois espèces de coraux largement représentées dans les récifs de Nouvelle-Calédonie (Stylophora pistillata, Turbinaria sp. et Pavona sp.) incorporaient les principaux métaux et si le réchauffement et l’acidification des océans allaient entraîner des modifications dans leur capacité de bioaccumulation de ces métaux. Pour ces expé-riences, l’utilisation de radiotraceurs (57Co, 54Mn, 65Zn) a permis de déterminer les cinétiques de bioaccumulation sous différentes conditions de température et de pression de pCO2.

> Étudier la dynamique des populations de coraux à partir des premiers stades de développement

Les recherches visent à étudier les processus de recrutement et les facteurs de mortalité aux stades précoces des coraux, à plu-sieurs échelles spatiales et temporelles. Les travaux sont menés dans deux systèmes récifaux contrastés  : récifs en continuum de Nouvelle-Calédonie et récifs insulaires fragmentés de Polynésie

> Prélèvements de coraux qui seront ensuite transplantés dans des zones soumises aux apports en métaux afin de suivre d’éventuels changements dans leur métabolisme

chercheurs, dont s8 habilités à diriger des recherches (HDR)

ingénieur de recherche

ingénieurs d’étude / assistants ingénieurs / techniciens

chercheurs post-doctorants et CDD

doctorants

13154

10

partenariats

L’UR 227 à Nouméa

FinancementsIRD – Grand Observatoire de l’environnement et de la biodiversié du Pacifique sud (GOPS) – Uni-

versité Pierre et Marie Curie / OOB – Province Sud de la Nouvelle-Calédonie, Programme doctoral MARES – Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie – ERANet-Net-Biome 2010 – Ministère de

l’Outre-Mer – Fonds Pacifique – Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB) – Fon-dation Total – TAAF – Veolia – Fonds Européen de Développement – Service de la Perliculture/

Direction des Ressources Marines de Polynésie – Service de la Pêche de Polynésie française

L’unité compte trois implantations dans les ROM/COM et à l’étranger : La Réunion, Vanuatu et Indonésie. Son implantation principale est située en Nouvelle-Calédonie et la base métropolitaine à l’Observatoire océanologique de Banuyls-sur-Mer.

L’unité est menbre du Labex - CORAIL.Autres unités IRD : DIADE, Ecosym, MIO, IMBE Marseille, EIO

Autres instituts scientifiques : Université Pierre et Marie Curie / OOB – Océanopolis – Centre de Re-cherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement (CRIOBE) – CNRS Roscoff – Université de

Gent – Agence pour la Recherche et la Valorisation Marines (ARVAM) – Université des Antilles et de la Guyane (UAG) – CMS (Portugal) – DOP-UAzores (Açores) – AD2M Roscoff – Nice-Sophia Antipolis

– Muséum National d’Histoire Naturelle – Université de Gent – University of the South Pacific (Fiji) – Institut Agronomique Calédonien – Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie – University of Hawaii at Hilo (Hawaii, USA) – Griffith University (Gold Coast, Australie) – University of Santa Catarina (Brésil)

– University Merida (Mexique) – JCU (Australie) – University of Hawaii (USA) – University Dalhousie (Canada) – Université Montpellier II – Wildlife Conservation Society (USA/Kenya) – Département

des Pêches du Vanuatu – Université de la Réunion (Lab. Ecomar) – Marine Research Center des Maldives – Atoll Ecosystem Conservation Program – Institut Halieutique des Sciences Marines à Tuléar

(Madagascar) – LIPI-Research Center for Oceanography, Ancol (Jakarta) – Ifremer – Université La Rochelle – Université Lille – Service de la Perliculture de Polynésie française – Université de Polynésie

française – Service de la Pêche/Direction des Ressources Marines de Polynésie française – Université de Nouvelle-Calédonie – Aquarium des Lagons de Nouvelle-Calédonie – Agrocampus Ouest

[email protected] • www.coreus.ird.fr

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française. Grâce aux suivis interannuels, connaître l’importance des facteurs de recrutement et de mortalité sur la structure spa-tiale, la dynamique et le maintien des assemblages de coraux permettra une meilleure gestion et conservation des récifs. Par

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • BIOCOMPLEXITÉ DES ÉCOSYSTÈMES CORALLIENS DE L’INDO-PACIFIQUE

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 15

ailleurs, des essais préliminaires de cryoconservation du corail Pocillopora damicornis sont entrepris en collaboration avec l’UMR DIADE et l’Observatoire de Banuyls-sur-Mer afin de développer à terme des mesures de conservation.

> Estimer la connectivité larvaire dans le système corallien de la Nouvelle-Calédonie

Estimer la connectivité entre les aires marines protégées (AMP) est indispensable pour pouvoir évaluer les effets du réseau sur la dynamique et la structuration des populations marines. Trois approches d’estimation de la connectivité larvaire ont chacune fait l’objet d’avancées récentes significatives en : génétique, ana-> Corail en surface , récif Aboré, lagon Sud de la Nouvelle-Calédonie. Les acropores ou Acropora est un genre d’anthozoaires zooxanthellés coloniaux ou coraux hermatypiques.

lyse de parenté des recrues ; microchimie, marquage artificiel des embryons ; et modélisation biophysique de transport larvaire. Dans le projet COMPO Connectivity Of Marine Populations (http://www.compo.ird.fr/), soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), ces trois approches ont été intégrées dans un projet commun d’analyse de la connectivité de populations marines. Les études concernent deux espèces à l’écologie contras-tée du Grand Lagon Sud de Nouvelle-Calédonie  : un poisson (demoiselle, Dascyllus aruanus) et un invertébré (bénitier, Tri-dacna maxima). Ce projet est le fruit de la collaboration de quatre unités IRD (EME, UMMISCO, COREUS, LEMAR) et d’un partenaire calédonien (Aquarium des Lagons) et soutient le travail de deux doctorants.

> Analyser la biodiversité des macroalgues et phanérogames marines

Les macroalgues représentent un des compartiments-clés dans le fonctionnement des écosystèmes coralliens. La richesse en espèces est documentée par des inventaires taxonomiques réalisés à large échelle géographique, permettant une analyse des affinités biogéo-graphiques des flores des diverses régions étudiées. Ces travaux ne sont possibles que grâce à l’abondant matériel biologique collecté lors des campagnes océanographiques. L’IRD au travers de l’unité COREUS joue ainsi un rôle majeur dans la production de connais-sances en biodiversité marine dans la région du Pacifique. En 2012, les travaux en phylogénie ont principalement porté sur le groupe des Bryopsidales et sur le genre Asparagopsis.

> Comprendre les interactions entre les macroalgues et les coraux

Dans les récifs coralliens, la prolifération des algues résulte de blooms d’espèces autochtones, ou d’invasions d’espèces intro-duites. Dans les deux cas, ces proliférations brutales et massives peuvent entraîner la disparition des coraux et d’autres espèces

> Constitution d’herbiers d’algues marines

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • BIOCOMPLEXITÉ DES ÉCOSYSTÈMES CORALLIENS DE L’INDO-PACIFIQUE

PAGE 16 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

associées. Le projet SEAPROLIF étudie la prolifération des algues rouges Asparagopsis  et leurs interactions avec les cnidaires. Il s’agit d’obtenir la carte d’identité des populations d’algues. Les recherches menées en Nouvelle-Calédonie sont associées au programme européen NETBIOME. Une thèse initiée en 2010 s’in-téresse au cas des blooms d’Asparagopsis, illustrant le cas de proli-fération d’une espèce allochtone. Le second projet doctoral initié

en 2011 concerne les autres interactions faisant intervenir des macrophytes autochtones. En 2012, plusieurs partenaires du pro-jet ont été réunis en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française pour étendre le réseau de surveillance de ces interactions, quanti-fier les diverses populations concernées et débuter les expérimen-tations pour dresser les cartes d’identité génétique et chimiques des protagonistes engagés dans ces interactions biologiques.

> Caractériser la biodiversité des poissons des récifs coralliens

Le projet GASPAR a réuni en 2012 des scientifiques de plu-sieurs pays (Brésil, Mexique, USA, Australie, Canada, France) au sein du Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (CESAB) créé par la Fondation pour la Recherche sur la Bio-diversité (FRB). Ce consortium a créé une base de données mondiale sur la biodiversité des poissons des récifs coral-liens, initié plusieurs doctorats et post-doctorats, entamé une dizaine de publications scientifiques, et généré de nouveaux projets à l’instar de PRISTINE (lire page 8–10). Plusieurs publications sont soumises sur les poissons réci-faux à l’échelle globale de la planète, avec notamment des travaux définissant les bio-régions récifales, d’autres sur les modèles prédictifs de la biodiversité taxonomique, et d’autres sur la comparaison de la biodiversité et la vulnérabilité fonc-tionnelle dans les trois océans tropicaux du monde. Dans ces travaux, l’IRD est un véritable catalyseur qui favorise l’émer-gence d’avancées scientifiques importantes et renforce les par-tenariats entre les acteurs du Sud et du Nord dans le domaine de la biodiversité dans les récifs coralliens.

> Tester la bioactivité de substances naturelles d’organismes marins

En matière de valorisation, les prospections en Nouvelle- Calédonie en 2012 se sont étendues aux éponges, ascidies, cri-noïdes et bactéries marines en plus des algues rouges. Les acti-vités biologiques ciblées incluent des activités antivirales (virus de la dengue), antibiotiques (pathogènes humains et pathogènes des crevettes), anticancer (tumeur du cerveau, mésothéliome, cancer de la thyroïde, du poumon, de la prostate, du pancréas, du col de l’utérus, phéochromocytome, neuroblastome, lym-phome et leucémie), neuroprotectrices (différenciation, survie cellulaire et activation de facteurs de croissance neuronaux), insecticides (moustique vecteur de la dengue et du chikungu-nya et mouche des fruits) et acaricides (tiques du bétail).

> Recouvrement corallien, feutrage algal, nature du fond, présence de sédiments, de substrats détritiques… autant de variables qui décrivent l’habitat.

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • BIOCOMPLEXITÉ DES ÉCOSYSTÈMES CORALLIENS DE L’INDO-PACIFIQUE

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 17

> Cartographier tous les récifs du monde

Le projet Millennium Coral Reef Mapping Project a pour but de cartographier l’ensemble des récifs mondiaux de la Planète à partir d’images Landsat. L’objectif est de fournir des produits car-tographiques précis et de participer à leur exploitation avec de nombreux partenaires du Nord et du Sud, dans un contexte aca-démique ou appliqué. Bien qu’inachevé pour certaines zones, les applications des produits disponibles mondialement sont utilisées notamment en conservation, gestion des pêches, suivi et analyse spatiale de la biodiversité. A ce jour, au moins 60 gouvernements, ONG, organisations internationales, groupes scientifiques et acteurs privés utilisent les produits.

> Améliorer la gestion des ressources récifales au Vanuatu

En 2012, l’UR 227 a poursuivi les activités de recherche en éco-logie et en halieutique développées au Vanuatu en partenariat avec le Département des pêches du pays, à travers plusieurs projets axés sur la gestion des ressources vivrières (poissons récifaux, bénitiers) et commerciales (trocas, holothuries).L’efficacité des réserves marines, et plus largement de la gestion communautaire des ressources, a été analysée à par-tir d’approches écologiques et sociales. L’étude des perfor-mances écologiques des aires tabu et de leur impact sur les ressources côtières (invertébrés récifaux essentiellement) a été poursuivie dans le cadre du projet EFITAV. Une atten-tion particulière a été portée au renforcement des capaci-tés techniques et d’analyse des partenaires locaux  : deux ateliers de travail regroupant pendant une semaine 12 per-sonnes du Département des pêches et d’ONG locales ont permis de fournir aux participants les connaissances et le savoir-faire indispensables pour réaliser des estimations quantitatives robustes des stocks des principales espèces d’invertébrés récifaux d’intérêt commercial au Vanuatu (trocas, holothuries, bénitiers, burgaux, etc.) et des habitats associés. Ces acquis sont désormais mis en pratique dans le cadre de programmes d’évaluation des ressources réalisés

en autonomie au Vanuatu.L’étude historique des mesures de gestion commu-nautaire, réalisée sur les îles d’Efaté et Malekula en 2011, a été pour-suivie à Santo (pro-jet GESTRAD). Les résultats ont dans l’ensemble révélé

la forte dépendance des systèmes communautaires vis-à-vis d’agences extérieures depuis les années 2000, sous la forme de projet de conservation de courte durée. Les réserves marines sont par ailleurs apparues comme la mesure la plus répandue et la plus durable dans les 24 villages étudiés. A partir des deux projets précédents, des recommandations de gestion ont été formulées et discutées au sein du Département des pêches et lors de deux ateliers participatifs, organisés en col-laboration avec une ONG locale. Les holothuries ont fait l’objet de recherches plus spécifiques compte tenu de leur importance dans le Pacifique. Les stocks de quinze espèces d’holothuries ont été estimés dans deux îles supplémentaires (Santo et Efaté) à l’aide d’une métho-dologie innovante basée sur la cartographie des habitats récifaux et des comptages in situ (projet BICHLAMAR 1). Les résultats ont montré le faible niveau des ressources pour toutes les espèces exploitées, ce qui a conduit à renouveler le moratoire national sur la pêche des holothuries jusqu’en 2018. L’acquisition de données biologiques complémentaires sur la croissance de cer-taines espèces se poursuit (Projet BICHLAMAR 2, thèse IRD/Uni-versité de Hong-Kong). Un accord de partenariat a par ailleurs été rédigé entre l’IRD, le Département des pêches du Vanuatu et la province Nord de Nouvelle-Calédonie, pour développer et mettre en œuvre des plans de gestion des pêcheries d’holothu-ries à grande échelle.

> Dans l’Océan Indien, dans le Triangle de Corail et en Polynésie française

L’UR 227 assure également des programmes de recherche en Polynésie française, sur l’hydroclimat et les sources de nourriture de l’huître perlière Pinctada margaritifera, qui est l’espèce utilisée en aquaculture pour la production de perles noires. D’autres travaux concernent la gestion des ressources en bénitiers sauvages des îles éloignées de Poly-nésie française. Ces projets sont réalisés en étroite collabo-ration avec la Direction des Ressources Marines de Polynésie française.Dans la région de l’Océan Indien, les projets ont porté entre autres sur l’étude de la perception et le comportement des pêcheurs à Madagascar, sur la biodiversité et ses mesures de conservation à La Réunion et aux Iles Eparses. En Indonésie et dans le Triangle de Corail, outre l’expédition à Madang, les études portent sur la génétique des stocks de sélaciens (raies, requins) et la cartographie d’écosystèmes associés aux récifs coralliens (herbiers).

> Expéditions scientifiques

Les activités dédiées à l’analyse de la biodiversité marine ont pris une dimension particulière en 2012 avec les deux campagnes océanographiques conduites à Madang (Papoua-sie-Nouvelle-Guinée) dans le cadre des grandes expéditions scientifiques de la « Planète revisitée » (lire pages 8–10).

> Formation à l’évaluation des stocks dans le cadre du projet EFITAV, Vanuatu

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umas > Mesure de la taille des holothuries pour l’évaluation des stocks

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • LABORATOIRE DES SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT MARIN (LEMAR)

PAGE 18 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

nementaux nocturnes. Les enceintes ont également permis d’étudier pour la première fois in situ les effets de polluants sur des paramètres physiologiques majeurs (photosynthèse/calcification) d’une espèce de coraux branchus (travaux en collaboration avec l’équipe COREUS).

> Dynamique spatiale des concentrations en mercure dans les réseaux trophiques côtiers et hauturiers

Une étude sur la spatialisation des concentrations en mercure dans les réseaux trophiques côtiers et hauturiers a débuté, afin de comprendre, d’une part, les sources de mercure et leurs variations spatiales à l’échelle du Pacifique sud-ouest, en lien avec la circulation océanique et le vol-canisme actif. D’autre part, il s’agit d’utiliser le mercure comme un traceur potentiel de migration océanique pour les grands pélagiques que sont les thons (en collaboration avec les équipes IRD GET, LOCEAN- et le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS). Ce programme PACIMER financé par le GOPS a permis de faire un pre-mier état des lieux de la contamination en mercure dans les réseaux trophiques côtiers du lagon sud-ouest de Nouvelle-Calédonie, ainsi que chez les grands pélagiques (thons, espadons) à l’échelle du Paci-fique sud-ouest. Une demande de financement a été déposée au Fonds Pacifique afin de pouvoir statuer sur les origines du mercure dans les chaines trophiques étudiées et sur le potentiel de ce contaminant comme traceur de migration des grands pélagiques.

Les travaux réalisés par l’Unité mixte de recherche Laboratoire des Sciences de l’Environnement Marin (LEMAR, UMR 195) en Nouvelle-Calédonie concernent majoritairement l’utilisation des organismes marins comme archives environnementales et métaboliques.

Des traceurs chimiques contenus dans les tissus (coquilles ou muscles) des organismes sont utilisés afin de tracer l’environnement marin ou l’histoire de vie (migration) des individus étudiés.

Laboratoire des Sciences de l’Environnement Marin

> Invertébrés benthiques, archives du fonctionnement du lagon sud-ouest

Le programme IBANOE vise à utiliser les invertébrés benthiques, tels que les trocas, palourdes ou pétoncles comme des archives de l’envi-ronnement marin. Ces organismes piègent dans leurs tissus et dans leurs coquilles les caractéristiques de la masse d’eau environnante et peuvent ainsi témoigner des variations de la température de l’eau de mer au Phare Amédée (via les analyses isotopiques des coquilles) ou de pollutions par les eaux usées (via des analyses des isotopes de l’azote dans les muscles). Par exemple, la composition isotopique stable en azote des muscles des invertébrés a permis de tracer l’étendue de la pollution azotée liée aux activités humaines (rejets d’eaux usées) dans le lagon sud-ouest. Afin de remonter dans le temps et d’étudier les variations de ces pollutions au cours des dernières décennies, l’analyse de ces rapports isotopiques –cette fois dans les coquilles et le squelette des coraux— est en cours. Une étude focalisée sur les trocas a montré leur potentiel de recons-truction des variations saisonnières de température dans le lagon sur plusieurs années (analyse des rapports isotopiques de l’oxygène conte-nue dans leur coquille). Une étude fine de leur biologie a également été entreprise : des trocas ont été placés dans des cloches transparentes et équipés d’appareils mesurant leur accélération afin de connaître les variations de leur respiration, de leur calcification et de leurs mouve-ments sur 24 heures (figure 1). Ces expérimentations en plongée ont permis de mesurer clairement un rythme d’activité jour/nuit avec une activité essentiellement nocturne. Les différents traceurs étudiés dans les coquilles reflètent donc majoritairement les paramètres environ-

L’UMR 195 à Nouméa

Partenariats

Financements

GOPS Grand Observatoire du Pacifique, INSU EC2CO PNEC et CYTRIX

Les activités du LEMAR en Nouvelle-Calédonie s’effectuent au sein de l’équipe « Etude intégrée du fonctionnement des Ecosystèmes » dont l’implantation principale est située à Brest.

Autres équipes IRD : COREUS, LOCEANS, GET, Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS), Université de Nouvelle-Calédonie, Union College, Schenectady,

New-York KU Leuven, Belgium Université La Rochelle

contact [email protected]

> Troca équipé d’un accéléromètre mesurant ses mouvements dans les 3 directions (x, y, z)

> Troca équipé d’un accéléromètre dans l’enceinte benthique afin de relier les mesures de respiration et de calcification sur 24 heures à son rythme d’activité (repos vs. mouvement)

> Plongeur en train d’installer les enceintes benthiques pour les mesures de métabolisme des trocas

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • OCÉAN ET VARIABILITÉ CLIMATIQUE (LEGOS)

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIR 2012 • RAPPORT D’ACTIVITÉ PAGE 19

L’UR 65 à Nouméa

Chaleix de 1967 à 2005, puis en baie de Numbo depuis 2005, est en cours de finalisation.

Le LEGOS s’est d’autre part pleinement investi en 2012 dans le montage d’un projet de stations de mesure hauturière SPOT (South Pacific Ocean Time Series) entre la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu, dont le but serait de fournir une série pérenne de mesures multi-disciplinaires représenta-tives de l’océan du large dans la région du Pacifique Sud-Ouest. Une première campagne en mer a été réalisée en octobre 2012 dans le cadre de ce projet.Enfin, le LEGOS gère le chantier Pacifique du service d’ob-servation de la salinité de surface de l’océan (http://www.legos.obs-mip.fr/observations/sss). Des mesures de salinité de surface sont collectées en continu à bord des navires de commerce et récupérées lors de leurs escales à Nouméa.

Le Laboratoire d’Etudes en Géophysique et Océanographie Spatiales (LEGOS, UR065) est une unité mixte de recherche du CNRS, du CNES, de l’Université Paul Sabatier de Toulouse et de

l’IRD. Le LEGOS étudie le rôle des mécanismes océaniques sur la variabilité climatique.

Océan et variabilité climatique

es recherches menées au LEGOS visent en premier lieu à améliorer la compréhension des mécanismes océaniques responsables de la variabilité climatique

aux échelles saisonnière à décennale dans l’océan Pacifique Sud-Ouest. L’objectif est de comprendre le rôle de la circu-lation océanique dans cette région, principalement en mer de Corail et en mer des Salomon, pour la variabilité basse fréquence du phénomène climatique El Niño (programmes CLIVAR et ANR). Plus récemment, deux nouvelles théma-tiques ont vu le jour  : d’une part l’étude de l’impact des événements extrêmes et du changement climatique sur la vulnérabilité côtière, et d’autre part le rôle des aérosols d’origine volcanique sur la circulation océanique.L’ensemble de ces recherches combine à la fois une approche expérimentale basée sur la collecte et l’analyse d’observa-tions in situ et satellitaires, et une approche numérique basée sur l’analyse de simulations océaniques et couplées océan-atmosphère à l’échelle globale et régionale.

> Les systèmes d’observation

Depuis 1956, les activités de l’IRD en Nouvelle-Calédonie ont contribué à la mise en place de différents réseaux de suivi à long terme des conditions océaniques de l’océan Pacifique Tropical. Le LEGOS entretient ainsi un réseau de mesures de température et de salinité autour des côtes de Nouvelle-Calédonie et de plusieurs îles du Pacifique dans le cadre du Grand Observatoire du Pacifique Sud (http://www.observa-toire-gops.org/fr/temperatures-cotieres). Il est prévu d’étendre ce réseau avec la mise en place de capteurs de pression de façon à échantillonner la variabilité à haute fréquence du niveau de la mer. Ces capteurs de pres-sion complèteront le réseau de marégraphes existant dans le cadre d’un projet d’étude de la vulnérabilité côtière des îles du Pacifique aux événements extrêmes et au changement climatique. En préambule de ce projet, une étude scienti-fique portant sur l’analyse des données marégraphiques de Nouméa récoltées depuis 1967 respectivement à la Pointe

contact [email protected]

> Niveau de la mer mesuré par le marégraphe de Nouméa de 1965 à 2012

chercheurs

ingénieur

stagiaires/an

thèses en cours (Nouméa et Toulouse)

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Le LEGOS a été très investi dans l’organisation de la 10e conférence ICSHMO (Conférence Internationale sur la Météorologie et l’Océanographie de l’Hémisphère Sud) qui s’est déroulée du 23 au 27 avril 2012 au centre culturel Tjibaou à Nouméa (cf pages 45–47).

TABLEAU DE MESURE MARÉGRAPHE

> Planeur sous-marin

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • OCÉAN ET VARIABILITÉ CLIMATIQUE (LEGOS)

PAGE 20 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

> Le programme SPICE

En 2005, un programme international d’étude régionale de l’océan et de son influence sur le climat du Pacifique Sud-Ouest – le programme SPICE (http://www.clivar.org/organi-zation/pacific/pacific_SPICE.php) – a été lancé. Les activités à grande échelle de ce programme comportent deux chantiers principaux.

Le premier chantier est situé en mer des Salomon. La campagne PANDORA s’est ainsi déroulée entre la Papoua-sie-Nouvelle-Guinée et les îles Salomon, sur le navire océanographique L’Atalante. Partis de Nou-méa le 28 juin 2012, 29 scientifiques français, américains et papous ont effectué pendant 40 jours des mesures entre la surface et 5500 mètres de fond pour documen-ter les propriétés des masses d’eau  : hydrolo-gie, éléments nutritifs

et traceurs (terres rares et isotopes, métaux dissous). Onze mouil-lages instrumentés ont été déployés à l’entrée sud de la mer des Salomon et dans les détroits qui la délimitent au nord, pour une durée d’au moins 18 mois, afin d’appréhender la variabilité des masses d’eaux et des courants qui traversent la région (lire p.10).

Le second chantier consiste en des mesures intensives répétées depuis plusieurs années en mer de Corail (programme LEFE/GMMC Solwara/Secargo, http://www2.omp.obs-mip.fr/spice) au moyen de campagnes océanographiques et du déploiement de sondes de mesure à partir de navires de commerce (gliders). Une cam-

pagne en mer a par exemple eu lieu en septembre 2012 en mer de Corail pour étudier le devenir des courants lorsqu’ils approchent des côtes australiennes. Une plate-forme d’observations in situ, incluant un mouillage courantométrique et des missions répétées à l’aide de planeurs sous-marins (gliders) est actuellement en place pour étudier plus spécifiquement, en complément des mesures satellitales, le courant Est-Calédonien s’écoulant le long de la côte Est des îles Loyauté (projet CNES/AltiKa AltiGlidEx).

Enfin, une étude portant sur les modifications de la circulation océanique du Pacifique tropical dans le contexte du changement climatique a été réalisée à partir des modèles de prédiction clima-tique du GIEC, forcés par une sélection de scénarios d’émission des gaz à effet de serre. L’examen de la circulation océanique du futur montre, outre un réchauffement des eaux, en particulier en sur-face, des changements importants de certains courants, avec des implications pour les diverses formes de pêcheries du Pacifique.

> Des modèles multidisciplinaires pour l’étude du climat

Au côté de l’océanographie physique historiquement développée à l’IRD Nouméa, une nouvelle discipline, centrée sur l’observa-

> Préparation du déploiement d’un mouillage courantométrique pendant la campagne PANDORA à bord de l’Atalante

tion et la modélisation des phénomènes atmosphériques au moyen du modèle atmosphérique WRF, a émergé depuis le début des années 2000. Elle s’appuie sur une forte expertise en modéli-sation numérique de l’océan et de l’atmosphère autour du super-calculateur du centre IRD de Nouméa, en place depuis 2005.

Cette activité s’est focalisée en 2012 sur la question du devenir des polluants volcaniques émis par l’arc volcanique mélané-sien. En particulier, le modèle de chimie transport WRF-CHEM a permis de préciser le rôle du dégazage passif lié au volcan d’Ambrym sur la formation d’aérosols sulfatés dans la région, lesquels sont susceptibles de modifier le profil radiatif dans l’atmosphère, mais également les propriétés des nuages. La campagne PANDORA a également permis de vérifier le trans-port à longue distance des espèces volcaniques à travers la mesure des pluies acides dans les masses d’air polluées par les rejets volcaniques.

> Carte des courants océaniques du Pacifique

> Prévisions de trajectoires de panaches de SO2 d’origine volcanique et mesures coïncidentes de pH pendant la campagne PANDORA

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • LABORATOIRE D’OCÉANOGRAPHIE ET DU CLIMAT, EXPERIMENTATIONS ET APPROCHES NUMÉRIQUES (LOCEAN)

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 21

> Impact du climat sur les thons blancs

Dans le cadre du projet ZoNéCo de l’ADECAL, des recherches sont menées pour mieux comprendre la variabilité de la ressource en thon blanc dans la ZEE calédonienne. Ce programme, en étroite collaboration avec la CPS sur les 4 prochaines années, comporte une partie d’observations à la mer (campagnes Nectalis) pluri-disciplinaires allant de la physique jusqu’aux proies des thons (micronecton). Une partie importante du travail est consacrée au développement de l‘interprétation par acoustique embarquée en collaboration avec le LEMAR. Par ailleurs, des simulations allant de la physique aux thons blancs sont effectuées et analysées avec la collaboration de CLS-ARGOS via le modèle SEAPODYM. L’im-pact du climat est ainsi abordé à travers une série de simulations incluant le mode changement climatique.

> Impact des volcans du Vanuatu sur la fertilisation océa-nique et la qualité de l’air

Un programme important (SAVELEFER, COMéVA) sur les trois ans à venir est en place en collaboration avec le LEGOS, la SCRIPPS, le MIO, l’EIO, le LOV, le LMV et le LOG. Il porte sur la compré-hension de l’impact des volcans du Vanuatu sur l’atmosphère et sur la fertilisation océanique alentours. Un échantillonnage des

Le Laboratoire d’Océanographie et du Climat (LOCEAN, UR 182) étudie le climat et ses variations dans le passé et de nos jours, la dynamique océanique et les cycles biogéochimiques.

Océanographie et Climat, Expérimentations et approches numériques

> Impact sur ENSO et les cyclones

En collaboration avec Météo France et le LEGOS, les méthodes sta-tistiques ont montré que les températures moyennes en Nouvelle-Calédonie allaient vraisemblablement augmenter de 1,4 à 2,7°C à l’horizon 2070 (Cavarero et al., 2012). Les travaux en collaboration avec le CSIRO indiquent que les évènements ENSO les plus dra-matiques pourraient aussi doubler en 2070 (Cai et al., 2012) avec des conséquences importantes sur l’apparition des cyclones dans les zones généralement épargnées, comme la Polynésie Française. Des emboîtements de modèles régionaux (Figure 1) permettent d’affiner la résolution et de simuler des cyclones plus précisé-ment que les modèles IPCC. Dans le Pacifique Sud, le nombre de cyclones en 2070 serait d’environ 20 % inférieur au nombre actuel (~6–8 cyclones par an dans la zone de la Figure 1). Aucune modifi-cation significative d’intensité n’est projetée dans le futur.

> Impact du climat sur les épidémies de dengue en Nouvelle-Calédonie et dans le Pacifique Sud

Dans le cadre du projet régional Aedenpac porté par l’Institut Pasteur, en collaboration avec l’UMR Espace DEV, l’UMR MIVEGEC et Météo-France NC, un modèle prédictif des épidémies en Nouvelle-Calédonie a été développé avec une fiabilité de 80 %. Les prévisions d’augmentation de température locale et de pré-cipitations aux environ de 2070 laissent présager une augmen-tation très importante des épidémies avec un glissement d’un mode épidémique à un mode endémique. Ce modèle est étendu à la Polynésie française et aux îles Fidji. Enfin, une modélisation de la dynamique spatiale épidémique en Nouvelle-Calédonie est développée avec le service de santé de Nouvelle-Calédonie.

partenariatsAutres équipes IRD : LEGOS, GEOAZUR, ESPACE-DEV - Météo-France - Secrétariat

général de la Communauté du Pacifique (CPS) – FHL – BU - INRA - GU - HIMB et USGS d’Hawaii - HIMB et USGS d’Hawaii - LSCE, Université Aix-Marseille et CEREGE

– Aquarium des lagons – MNHN – UTIG, Etats-Unis – Université d’Edinburgh – Australian National University - Victoria University of Wellington, New-Zealand,

CSIRO, Météo-France Nouvelle-Calédonie. Institut Pasteur Nouvelle-Calédonie. CHS Nouvelle-Calédonie. Service de Santé général de Nouvelle-Calédonie (DASS).

contact [email protected]

> 2 modèles emboîtés avec un cyclone simulé. Les couleurs représentent les précipitations en mm/jour et les flèches le vent de surface.

L’UR 182 à NouméaLes activités du LOCEAN en Nouvelle-Calédonie s’effectuent au sein de 2 équipes, PHYBIOCAR (couplage physique-biogéochimie-carbone) dont l’implantation principale est à Paris 6 et PALEOPROXUS (Paléoclimats, proxies, processus) dont l’implantation principale est située au centre IRD d’Ile-de-France à Bondy.

Equipe PHYBIOCAR : Variabilité du climat présent et futur et ses impacts dans le Pacifique Sud-Ouest

Une partie des activités est consacrée à l’étude de la variabilité climatique actuelle et future et de ses impacts sur les cyclones, sur ENSO (El Niño – Oscillation Australe), mais aussi sur les épidémies de dengue dans le Pacifique ainsi que sur les prédateurs supérieurs tels que les thonidés.

Les activités de l’équipe Paléoproxus dans le Pacifique sud-ouest portent à la fois sur la variabilité du climat passé (derniers millénaires à aujourd’hui), la validation de marqueurs ou proxies géochimiques et biologiques comme outils paléoclimatiques, la compréhension du fonctionnement des récifs coralliens dans le contexte du changement climatique et de l’intensification des activités humaines,

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • LABORATOIRE D’OCÉANOGRAPHIE ET DU CLIMAT, EXPERIMENTATIONS ET APPROCHES NUMÉRIQUES (LOCEAN)

PAGE 22 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

cendres du Vanuatu, de la composition des aérosols volcaniques et la composition phytoplanctonique de l’océan est en cours.

> Mercure et contaminants métalliques dans la chaîne trophique du Pacifique Sud

Porté par le LEMAR, le programme sur les deux prochaines années consiste à étudier l’hydrodynamique et les possibles sources de méthyle mercure dont des concentrations importantes ont été mesurées dans les ressources exploitées telles que le thon, le mar-lin, l’espadon etc. Une des hypothèses sous-jacentes est que les sources hydrothermales du Vanuatu ou bien le dégazage direct par les volcans sont propices à des concentrations élevées de ce produit hautement toxique. Dans ce projet, un effort d’échantil-lonnage important de méthyl mercure dans toute la chaîne tro-phique est mis en place à travers le Pacifique Sud.

> Equipe Paléoproxus

Les activités de l’équipe Paléoproxus dans le Pacifique sud-ouest portent à la fois sur la variabilité du cli-mat passé (derniers millénaires à aujourd’hui), la validation de mar-queurs ou proxies géochimiques et biologiques comme outils paléocli-matiques, la compréhension du fonc-tionnement des récifs coralliens dans le contexte du changement clima-tique et de l’intensification des acti-vités humaines, l’étude des sociétés humaines et de leur environnement. Les archives utilisées sont des car-bonates tels les spéléothèmes (ex.  : stalagmites), les squelettes coralliens ou les coquilles de bénitiers, ainsi que des biomarqueurs sédimentaires (pollen, diatomées…).

> Variabilité climatique passée et à haute résolution

Le phénomène ENSO est examiné à travers l’étude multi-proxies (coquilles de bénitiers, le corail massif Porites sp., des accumulations de guano et les stalagmites issus de mêmes cavités), multi-périodes et multi-modèles. L’étude des varia-tions des paramètres environnementaux reconstitués à partir de l’analyse en éléments traces et en isotopes et à différentes échelles de temps autorisent la reconstitution de la variabilité climatique interannuelle à décennale et permettent d’étudier l’occurrence et la variabilité du phénomène ENSO en relation avec la migration des zones de convergence, et en particulier de sa composante sud.

> Étude de la diagénèse dans les carbonates et validation des proxies géochimiques

Les travaux visent à reconstituer les températures, les sali-nités et les pH passés à partir de squelettes coralliens et des coquilles de bénitiers par l’interprétation de données géo-chimiques. En comprenant mieux l’origine et l’impact de la bio-érosion, des phénomènes de diagenèse (reminéralisation secondaire), l’interprétation fine des archives étudiées sera validée.

> Étude des effets de l’acidification des océans, et de l’eutrophisation sur le processus de dissolution biogénique des carbonates en milieu récifal

La bioérosion et, en particulier, la microbioérosion ou dissolu-tion biogénique des substrats carbonatés récifaux, est un pro-cessus majeur du maintien des récifs coralliens. La flore per-forante responsable de cette dissolution répond aux facteurs environnementaux tels que la pCO2 (pH) et la concentration en sels nutritifs. Un dispositif a été mis en place fin 2009 sur le site de l’îlot Canard afin d’étudier la variabilité temporelle (mensuelle, saisonnière et inter-annuelle) des communautés microperforantes des récifs coralliens et les taux de dissolu-tion des carbonates associés. Un capteur de salinité, installé en juillet 2012 sur le site d’étude, renforce le suivi des don-nées environnementales déjà en cours d’acquisition (pH de l’eau de mer, température) et anthropique (concentrations en chlorophylle a, sels nutritifs, matière organique…). Le projet est mené en partenariat avec les équipes du MIO, du LEGOS, et de l’US IMAGO. Par ailleurs, les maladies coralliennes, une des causes de dégradation des récifs, sont également étudiées à l’échelle globale afin de mettre en évidence de nouveaux bio-indicateurs de l’état de santé des récifs, qui vont être intégrés prochainement dans les suivis annuels mis en place par les autorités provinciales.

> Étude des spéléothèmes comme archives climatiques, grotte de Lifou, Nouvelle-Calédonie

> Variations de la température de surface de l’eau de mer extrapolées à partir de l’analyse de squelettes coralliens.

> Blocs coralliens colonisés par la flore perforante

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • INSTITUT MÉDITERRANÉEN D’OCÉANOLOGIE (MIO)

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 23

dans les lagons. Elles modifient la couleur de l’eau, en asso-ciation ou non avec la matière organique dissoute qu’elles émettent ou qui est libérée par les sédiments ou rivières.

L’impact des conditions climatiques sur le phytoplancton et le transfert d’azote est également étudié, à large échelle autour de la Nouvelle-Calédonie, par satellite, lors de cam-pagnes semi-annuelles au large de Lifou (station SPOT), ou mensuelles dans le lagon, ou encore grâce à un mouillage fixé sur dalle corallienne dans le lagon. Des techniques de modélisation biogéochimique couplée sont aussi utilisées et validées grâce aux images satellites archivées localement. Un partenariat avec une entreprise locale Bluecham SAS permet de cataloguer les données acquises lors de ces programmes.

Enfin les écosystèmes microbiens des sources hydro-thermales de la baie de Prony ont été étudiés lors d’une campagne de prélèvements à laquelle ont participé des

L’Institut Méditerranéen d’Océanologie (MIO, UMR 235) a été créé en janvier 2012. Il centre ses activités sur l’étude des processus physiques ou biologiques affectant la production et le transport de matière au sein des écosystèmes marins.

Institut méditerrané en d’océanologie

’objectif général du MIO est de mieux comprendre le fonctionnement biogéochimique et la biodiversité structurant les milieux tropicaux, océans et lagons, et

les sources hydrothermales. Les projets concernent d’une part les algues phytoplanctoniques fixatrices de l’azote atmosphérique se développant en zone tropicale et autour de la Nouvelle-Calédonie, du large vers les lagons, et prin-cipalement la cyanobactérie filamenteuse Trichodesmium, dont la toxicité a été détectée, mais également d’autres algues fixatrices, en symbiose avec d’autres organismes.

Ces cyanobactéries permettent de fertiliser les eaux de sur-face en azote. Le projet VAHINE porté étudie le transfert d’azote de l’air fixé dans la chaîne alimentaire (microalgues, zooplancton, poissons) et l’impact sur l’export de carbone vers les profondeurs de l’océan. Ce projet vise à mesurer l’efficacité de ce transfert par différentes approches iso-topiques, dans des enceintes immergées appelées méso-cosmes. Les cyanobactéries, comme tout organisme du phy-toplancton, sont détectables par satellite en raison de leur pigmentation, soit à grande échelle, soit à échelle plus fine

L

partenariatsL’équipe a développé localement des partenariats avec Ifremer-NC, les start-up AEL

et BlueCham SAS et l’équipe CoRéus-IRD. En France, collaborations en dehors M.I.O. avec LOV Villefranche sur Mer, LOB, Banyuls sur Mer, le LOG, le LEGOS, le LOCEAN,

le LSIS (Toulon, USTV). Partenariats dans le Pacifique avec la Scripps (NASA), la JAXA (Aerospace Exploration Agency), la SOPAC à Fidji, CSIRO et en Europe (ZHE

Hambourg, Max Planck, Israël).

L’UMR 235 à NouméaLes personnels présents à Nouméa sont rattachés aux équipes « Chimie Environnementale », « ME » et « CYBELE ». L’ équipe est composée de 4 chercheurs et d’1 ITA à 50 % partagée avec le LAMA, et d’un Technicien Supérieur Chimiste, d’un chercheur en accueil de l’université de Bar-Ilan (Israël), de 3 stagiaires en Master II, 1 stagiaire Intechmer et 2 doctorants israëliens.

> Collecte d’échantillons d’eau

> Cyanobactéries

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • INSTITUT MÉDITERRANÉEN D’OCÉANOLOGIE (MIO)

PAGE 24 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

chercheurs (microbiologistes, biologistes, biochimistes, géochimistes, chimistes et minéralogistes) de différents laboratoires de métropole et de Nouvelle-Calédonie. La diversité spécifique ainsi qu’une caractérisation des flux

et des roches sont actuellement en cours de réalisation. Ce type de milieu extrême est aussi d’un grand intérêt biotech-nologique, car potentiellement riche en micro-organismes capables de synthétiser de nouvelles molécules.

En 2012, le MIO a participé à la première campagne hautu-rière d’observation à long terme dans le Pacifique sud ouest (projet SPOT, South Pacific Ocean Times Series 2012–2016) dans des eaux représentatives du gyre du Pacifique Sud) pour observer et interpréter la variabilité saisonnière et long terme des paramètres physiques et biogéochimiques. Le MIO a participé à la campagne océanique PANDORA en Mer des Salomon sur l’Atalante, à la campagne BIFURCA-TION sur l’Alis avec le LEGOS, ainsi qu’aux deux campagnes en mer NECTALIS du LOCEAN dans la ZEE néo-calédonienne et autour des Marquises (Polynésie française). L’équipe MBE a participé à un échantillonnage courant octobre-novembre 2012 et réalise actuellement un screening de la biodiversité microbiologique des cheminées hydrothermales de la baie du Prony.

En 2012, le MIO a démarré un projet d’observation pour mesurer l’influence des conditions anthropiques sur la fixa-tion d’azote et sur le transfert de la matière organique dis-soute colorée (une fraction de la matière organique dissoute totale). Les mesures en mer se font tous les mois le long d’une radiale Côte-Large, de la rivière à la Passe de Dumbéa. Sur les 5 stations choisies, les différentes formes d’azote et carbone fixés, sous formes particulaires et dissoutes, les pigments et les propriétés optiques et chimiques, ainsi que tous les para-mètres de base en océanographie sont mesurés. Ces données vont être analysées dans le cadre de plusieurs projets inter-connectés VAHINE et TREMOLO. L’une des 5 stations échantillonnées correspond au mouil-lage instrumenté MOISE qui permet de mesurer l’impact d’évènements fugitifs grâce à l’acquisition à haute fré-quence des paramètres sensibles. Les cyanobactéries sont également étudiées en terme de toxicité (influence des

conditions anthropiques sur la fréquence des efflorescences, le transfert d’azote). Le projet PACEME a permis d’échanger des méthodes de calcul de la turbidité et appliquées aux zones côtières d’autres Pays insulaires du Pacifique ; il est validé par des mesures de couleur de la mer in situ obtenus dans le lagon sud-ouest et pendant les campagnes CALIOPE. Ces données ont permis de valider un algorithme de calcul de la chloro-phylle et de l’absorption de la lumière par le phytoplancton (figure PACEME) adapté aux lagons et applicables à d’autres Pays insulaires du Pacifique.

> Carte de concentrations de chlorophylle a à partir des données de réflectance marine (obtenues avec le TRIOS)

> Mise en place du mésocosme

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • SPATIALISATION DES CONNAISSANCES EN ENVIRONNEMENT (ESPACE-DEV)

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 25

L’Unité Mixte de Recherche ESPACE-DEV développe et met en œuvre des méthodologies innovantes de spatialisation des

connaissances en environnement par télédétection spatiale pour le développement durable des territoires.

Spatialisation des connaissances

en environnement

• La rédaction d’un article relatif au développement métho-dologique sur le traitement des signaux hyperspectraux pour l’obtention de classifications fines des types de sol et de la végétation.

Les autres faits marquants de l’année 2012 et du début d’année 2013 sont :

• L’organisation d’un séminaire de restitution à Nouméa du projet CNRT Hyperspectral CARTHA

• Le démarrage de quatre nouveaux projets dans les-quels l’UMR est fortement impliquée, deux en sciences sociales concernant la valeur des espaces et des services écosystémiques associés (NERVAL/CNRT, BEST CORAL/Pro-jet Européen), un en télédétection pour la cartographie des corridors écologiques (CORIFOR), et un dernier en modélisation des risques de dengue à l’échelle du Paci-fique (AEDENPAC).

nibles et plus particulièrement les données satellitaires. Les recherches sont abordées sous l’angle de la variabilité clima-tique et de l’adaptation des milieux et des sociétés aux chan-gements, en développant particulièrement la dimension «  observatoire  ». L’équipe s’intéresse à ces problématiques à l’échelle du Pacifique, mais l’objectif consiste à créer des liens thématiques avec les autres implantations des ROM-COM (notamment Océan Indien) afin de disposer de points de comparaison. Ces recherches s’effectuent dans le cadre d’une collaboration étroite avec nos partenaires de l’UNC, de l’IAC, et du GIE Océanide.

Les principales thématiques abordées sont les suivantes :

• Suivi des milieux et détection de changements par télé-détection THR (spatiale, spectrale et temporelle) : érosion, feux, occupation du sol, activités humaines

• Modélisation et spatialisation de l’érosion hydrique des sols

• Etude des pratiques humaines et sociales des systèmes insulaires océaniens

• Dynamique d’émergence et de réémergence des maladies vectorielles

> Principales réalisations

L’année 2012 a été marquée par plusieurs résultats scienti-fiques significatifs :

• La valorisation des résultats de la modélisation des risques d’incendies et de leurs impacts sur la biodiversité (Figure 1)

• La modélisation et spatialisation de la sensibilité à l’éro-sion sur le bassin versant de Poro intégrant une étude sur les événements pluvieux intenses

• La recherche d’un indice de risque épidémique de la dengue glissant pour la Nouvelle-Calédonie, permettant d’étudier l’évolution des risques face au changement cli-matique

> Positionnement scientifique de l’implantation en Nouvelle-Calédonie

Le programme de recherche de l’implantation ESPACE-NC consiste à élaborer des méthodes de suivi des change-ments socio-environnementaux et à développer des outils de gestion intégrée des territoires et de l’environnement en exploitant au mieux les données spatio-temporelles dispo-

> Risques d’impact des feux sur la biodiversité calculés à partir de simulations du modèle FlamMap

ESPACE-DEV à Nouméa1• L’équipe a accueilli 8 personnes dont 4 chercheurs, enseignants- chercheurs et ingénieur de recherche, 1 doctorant, 2 post-doctorants et 1 CDD avec des profils de compétences variés : télédétection, mathématiques appliquées (modélisation), géomatique et géographie humaine.

2• Autres sites

3• L’unité regroupe environ 88 personnes au total dont 54 statutaires (enseignants-chercheurs, chercheurs, ingénieurs et techniciens) : 33 chercheurs, ingénieurs et techniciens de l’IRD et 21 enseignant-chercheurs des Universités de Montpellier II, des Antilles et de la Guyane, de La Réunion et des universités partenaires (UAPV, ULPGC, UNC) dont 5 associés ainsi que 24 thésards, une dizaine de post-doctorants et de CDD.

[email protected]

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • SPATIALISATION DES CONNAISSANCES EN ENVIRONNEMENT (ESPACE-DEV)

PAGE 26 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

> Principales activités d’observation dans la région Pacifique

• Suivi des milieux et détection de changements par télé-détection très haute résolution spatiale, spectrale et tem-porelle

• Suivi des pratiques humaines et sociales des systèmes insulaires océaniens

• Surveillance océanographique (Station HRPT)

> Publications

L’équipe a valorisé ses travaux dans le cadre de 9 publica-tions en 2012, dont 5 dans des revues de modélisation/télé-détection et 4 dans des revues de géographie.

> Focus sur la technologie hyperspectrale

Dans un milieu tropical insulaire complexe tel que celui de la Nouvelle-Calédonie, le projet CARTHA (CArtographie du Régolithe par Télédétection Hyperspectrale Aéroportée), première étude utilisant l’imagerie hyperspectrale en

Nouvelle-Calédonie, a démontré que les données à grande résolution spectrale permettent de distinguer des forma-tions végétales et des types de sols avec une précision inégalée.

Concernant la cartographie du régolithe, il a été possible de distinguer plusieurs types d’altération, ainsi que de dif-férencier la latérite jaune de la latérite rouge et de détec-ter la saprolite nickélifère et serpentinisée. Cette cartogra-phie minéralogique constitue une source d’information pour les mineurs en capacité de repérer les zones poten-tiellement riches en nickel. Cependant, si les données hyperspectrales et les méthodes développées ont répondu aux attentes des acteurs, les performances peuvent encore

être améliorées en collectant des données terrains plus précises qui permettraient d’affiner les caractéristiques spectrales susceptibles de discriminer les objets.

Ce projet a posé les jalons de projets futurs qui serviront à la communauté scientifique (gain d’information sur l’en-vironnement) et aux acteurs locaux (cartographie fine du milieu). Les données acquises ont d’ailleurs alimenté une bibliothèque hyperspectrale internationale, très prisée par les instituts de recherches internationaux travaillant sur les sols et la végétation.Outre les aspects scientifiques et techniques, cette théma-tique a consolidé également la collaboration entre les ins-titutions scientifiques du projet (CSIRO, BRGM, DIMENC et l’IRD). Les résultats ont été valorisés dans 2 ateliers (34e conférence de l’International Geology Congress à Brisbane en août et le 1st Remote Sensing Workshop EAGE/GRSG en septembre) et 2 publications sont en cours de soumission dans les revues Remote Sensing of Environment et IEEE transactions on Geoscience and Remote Sensing.

> Classification fine de la végétation basée sur les données hyperspectralesPrincipaux partenariatsPartenaires en Nouvelle-Calédonie

Gouvernement de Nouvelle-Calédonie et ProvincesUniversité de la Nouvelle-Calédonie

Institut Agronomique Néo-calédonienInstitut Pasteur de Nouvelle-Calédonie

Secrétariat générale de la Communauté du Pacifique BRGM-DIMENC

Météo-FranceGIE Océanide

Partenaires régionauxGouvernement et collectivités territoriales de

Vanuatu, Fidji et Polynésie FrançaiseUniversité du Pacifique Sud (Fidji)

National Atmosphere and Ocean Administration (NOAA, USA)CSIRO (Australie)

Conservation International Wild World Fund (WWF)

National Aeronautics and Space Administration (NASA)

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • TECTONIQUE, SISMOLOGIE ET TSUNAMIS (GEOAZUR)

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 27

> Amélioration de la connaissance de la sismicité

La mise en place du réseau a permis d’abaisser de plus d’un degré la magnitude des événements survenus dans la zone  : avant la mise en place, la quasi totalité des événements détectés par le réseau mondial concernait la zone de subduction Nouvelle- Calédonie / Vanuatu pour une magnitude minimum d’environ 4,5. Désormais, on détecte des événements à partir de M=2.0 et plus seulement dans la zone de subduction, mais aussi localement en Nouvelle-Calédonie (ride des Loyauté et sud de la Grande Terre. Le réseau est donc un outil précieux pour la connaissance de la sismicité locale de Nouvelle-Calédonie.

> Rapidité de l’alerte sismique

Dans une zone où surviennent des séismes potentiellement tsu-namigènes, la rapidité de l’alerte délivrée est un facteur crucial, puisqu’une vague générée par un grand séisme dans la zone de subduction mettrait environ 15 minutes pour atteindre la Nouvelle-Calédonie. Or la rapidité de l’alerte est directement liée au nombre de stations sismiques proches de l’événement. La mise en place du réseau a permis un bond quantitatif et qualitatif dans la fourniture de l’alerte. Le dernier événement d’importance survenu dans la région a été le séisme du 3 mars 2012 (M=6,6) au sud-est des îles Loyauté (à 250 kms de Maré). Les temps de fourniture de l’alerte ont été les suivants par réseau :

• IRD : t0 +1,5 minute ; • PTWC : t0+5 minutes ; • USGS : t0+7 minutes ; • EMSC : t0+17 minutes.

La rapidité de l’alerte fournie par l’IRD est donc un facteur déterminant dans la gestion du risque sismique et tsunami.

L’Unité Mixte de Recherche Géoazur conduit des actions de recherche et de développement en géosciences. Dans le Pacifique, les travaux portent sur le développement du réseau de surveillance sismologique Nouvelle-Calédonie / Vanuatu,

le risque des aléas sismiques et tsunamis.

Tectonique, sismologie et tsunamis

inancé par le FED pour un montant global de 700.000 €, le réseau de surveillance sismologique de la Nouvelle- Calédonie a été mis en place de 2009 à 2011. Au total, sept

stations ont été installées, mettant l’accent sur les régions les plus exposées : le sud de la Grande Terre et les îles Loyauté. Toutes les stations sont reliées en permanence au centre IRD de Nouméa. Les séismes sont détectés en temps réel et notifiés par SMS, courriel et Tweeter, en particulier aux autorités en charge de la Sécurité Civile.

F

partenariatsProgramme ARC Vanuatu : IRD/US IMAGO - IPGP - Météo France - Département de la

géologie des mines et des ressources en eau du Vanuatu - Département des terres et de la topographie de Vanuatu 

Sismologie en Nouvelle-Calédonie : RAP réseau accélérométrique permanent Grenoble - LGIT Grenoble

Tsunamis : NIWA, Nouvelle – Université de Sydney - Université Paris 1 - CEA - Croix Rouge - Sécurité civile

Audit du réseau. Le réseau a été audité par deux experts inter-nationaux, le Dr. Denis Legrand (Université de Mexico), et le Dr. Ken Gledhill (GNS Science, Wellington, Nouvelle-Zélande), qui ont fourni deux rapports indépendants, très favorables, et attestant que la qualité des stations et des données fournies est conforme aux standards internationaux.

Retour du PTWC. Lors de la crise sismique de février 2013, le PTWC a remercié l’IRD pour la mise en place du réseau de Nouvelle-Calédonie, précisant qu’il a permis d’améliorer le temps de fourniture de l’alerte.

Vers une coopération régionale. Depuis 2011, en étroite colla-boration avec le VGMD de Port-Vila, les réseaux de surveillance sis-mologique de Nouvelle-Calédonie et du Vanuatu partagent leurs données et leurs procédures d’alerte. Cette mise en commun, par la redondance qu’elle procure, offre aussi un facteur de sécurité supplémentaire en cas de défaillance de l’un des deux systèmes. Cinq des pays de la région les plus concernés par le risque sis-mique et tsunami  devraient joindre le réseau de surveillance : la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, Fidji, Tonga et Samoa. A court terme, un centre régional d’alerte tsunami sera créé. Le centre IRD de Nouméa, tout comme le VGMD de Port-Vila, de par leur rôle moteur, sont appelés à jouer un rôle-clé dans la création de ce centre (projet ORSNET), élément fondamental de prévention du risque tsunami dans une région tout particulière-ment exposée. Financé par la Banque Mondiale, le Fonds Français pour le Pacifique, le projet ORSNET verra la création au centre IRD de Nouméa du centre régional d’alerte sismique.

[email protected]

> La côte orientale de la Nouvelle-Calédonie est particulièrement exposée au risque de tsunamis. Ici, sirène d’alerte tsunamis de Poindimié.

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http://nouvelle-caledonie.ird.fr/recherche-et-missions/unites-de-recherche/ur-206-l-institut-de-mineralogie-et-de-physique-des-milieux-condenses-impmc

DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • INSTITUT DE MINÉRALOGIE ET DE PHYSIQUE DES MILIEUX CONDENSÉS (IMPMC)

PAGE 28 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

> Positionnent en Nouvelle-Calédonie

Parmi les dix équipes de recherche de l’IMPMC (http://www.impmc.upmc.fr), l’équipe Minéralogie environnementale installée au centre IRD de Nouméa déploie ses activités de recherche sur l’étude des cycles du carbone et des métaux (essentiellement fer, chrome, nickel, cobalt et manganèse) dans les écosystèmes terrestres et côtiers de la Nouvelle- Calédonie. Ces activités sont réalisées depuis l’échelle des grandes unités de paysage jusqu’à celle des interfaces solide/solution/micro-organisme dans des environnements du ter-ritoire susceptibles d’être fortement impactés par l’activité humaine (essentiellement massifs péridotiques et man-groves). Elles visent à coupler dans ces écosystèmes les proces-sus d’altération et d’érosion à la biogéochimie du carbone et des métaux, et ainsi à répondre aux interrogations des acteurs économiques et institutionnels du territoire dans le cadre de l’exploitation des ressources (3e producteur mondial de nickel, production locale de crevettes et crabes) et de la protection de l’environnement (écosystèmes impactés par la mine).

> Massifs péridotiques et ressources minérales

En 2012, les travaux engagés sur sites miniers dans le cadre du projet CNRT se sont concrétisés par la soutenance de la thèse de Gabrielle Dublet en janvier 2013 à l’UPMC et la publication d’un premier article sur la remobilisation du nickel dans les profils d’altération du régolithe péridoti-tique (Dublet et al., 2012). Deux autres articles seront sou-

L’Institut de Minéralogie et de Physique des Milieux Condensés (IMPMC) est une unité mixte de recherche du CNRS (UMR 7950), de l’Université Pierre & Marie Curie (Paris 6) et de l’Institut de Recherche pour le Développement (UR 206) qui rassemble physiciens,

minéralogistes et biologistes pour étudier la structure de la matière à la surface des continents et à l’intérieur de la Terre.

Institut de Minéralogie et de Physique des Milieux Condensés

mis très prochainement sur le même sujet et une publica-tion sur les minéralisations précoces à nickel (garniérites) est en cours d’évaluation par la revue Economic Geology. Ces travaux ont également été l’occasion d’approfondir la collaboration engagée en 2011 avec le CSIRO et l’Université de Perth au travers d’une mission expérimentale conjointe sur le dispositif de rayonnement synchrotron de Melbourne (juin 2012), dans le cadre d’un projet sur la distribution du nickel dans la structure de phyllosilicates secondaires à l’origine des minéralisations silicatées.

L’année 2012 a également été marquée par la participation au projet ANR ADASPIR. Ce projet sur quatre ans vise à étu-dier les mécanismes d’adaptation d’un arbuste légumineux

l’UR 206 à Nouméachercheurs (E. Fritsch, C. Marchand, F. Juillot)

doctorants (A. Léopold, G. Dublet, V.Noël)

33

partenariatsUniversité de la Nouvelle-Calédonie (UNC) – Direction de l’Industrie, des Mines et de l’Energie

de Nouvelle-Calédonie (DIMENC) – Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) – UMR G2R de l’Université de Lorraine – UMR Géosciences Rennes de l’Université de Rennes – Institut de Chimie des Milieux et Matériaux de l’Université de Poitiers (IC2MP) – CSIRO Perth,

Australian Ressources Research Centre, WA – Laboratoire de Géochimie des Eaux (UMR 7154) de l’Université Paris Diderot – IPGP – Centre Interdisciplinaire de Nanoscience (CINaM) de Marseille

– Muséum National d’Histoire Naturelle – Auckland University of Technology – University of Science and Technology (Hanoi, Vietnam) – Vietnam National University

Financements

Projet ANR ADASPIR « Mécanismes symbiotiques d’adaptation d’Acacia spirorbis aux stress abiotiques et aux perturbations environnementales

en Nouvelle-Calédonie » – Convention IRD / Xstrata relative à l’acquisition d’équipements spectroscopiques dédiés à la caractérisation d’espèces

minérales sur sites miniers et sites impactés par la mine – Convention UNC / Xstrata relative à la capacité de stockage de la mangrove vis-à-vis du CO2

atmosphérique. Mesure de flux de CO2 à haute fréquence par eddy-covariance – Subvention KNS « Spéciation des ETM (Ni, Cr et Co) dans les sédiments et

les eaux d’une mangrove localisée à l’aval d’un massif minier (Mt Koniambo)  » – Projet CNRT (Centre Nationale Recherche et Technologie) Nickel et son

environnement «Facteurs de minéralisation Ni/Co des latérites issues de roches ultrabasiques de Nouvelle-Calédonie. B. Analyse fine de minerais latéritiques» –

Projet CNRT « Suivi de la mangrove en contexte minier » – Projet Fondation Air Liquide « Flux de CO2 au sein de la mangrove » – Projet Fonds Pacifique « Cycle

du carbone au sein de la mangrove  » > Figure 1 : L’étude par spectroscopie d’absorption des rayons X de trois profils d’altération du régolithe péridotitique de Nouvelle-Calédonie (l’exemple ci-contre correspond au profil du massif du Koniambo) conduite dans le cadre de la thèse de Gabrielle Dublet (UPMC) a permis de confirmer la redistribution du nickel, depuis les minéraux primaires (olivine, pyroxène et serpentine) vers les minéraux néoformés (phyllosilicates secondaires, goethite et oxydes de manganèse), au cours des processus d’altération. Dublet et al., 2012.

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • INSTITUT DE MINÉRALOGIE ET DE PHYSIQUE DES MILIEUX CONDENSÉS

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 29

plus productifs au monde. Cependant, 50 % de sa productivité primaire nette n’est pas identifiée dans le devenir du carbone organique produit. Ainsi les flux de CO2, proxy de la minéralisa-tion de la matière organique, issus des sols de mangrove ainsi que de leurs chenaux, sont considérés comme sous-estimés. Les travaux d’une thèse de l’Université de Nouvelle-Calédonie sou-tenue en décembre 2012 dans le cadre d’un séminaire interna-tional intitulé « Mangroves de demain » (co-organisé par l’IRD et l’UNC grâce au soutien de Xtrata NC) ont permis d’étudier la variabilité spatio-temporelle des flux de CO2 issus de ces deux compartiments dans une mangrove de la côte ouest présentant une zonation de type tanne nu, Avicennia sp. et Rhizophora sp. La position dans la zone intertidale semble être un paramètre déterminant dans la variabilité des flux issus des sédiments, tout comme les variations saisonnières de température et d’humidité du sol. Les chenaux, ainsi que la rivière traversant la mangrove présentent une sursaturation marquée en CO2, et fonctionnent comme une source nette de CO2 pour l’atmos-phère. La variabilité saisonnière des flux de CO2 issus de la colonne d’eau semble être liée principalement à l’évolution des apports de carbone organique provenant des bassins ver-sants lors de dépressions tropicales. Ce travail se poursuivra (2013–2014) par une comparaison des flux de CO2 à l’échelle de la strate entre Avicennia (tour à flux de La Foa installée en janvier 2012) et Rhizophora (installation prévue à Voh, au cours du premier semestre 2013), grâce au soutien de Xstrata NC et en partenariat avec Auckland University of Technology.

> Spéciation et dynamique des éléments métalliques

Les travaux engagés dans le cadre d’une thèse CIFRE (société Koniambo Nickel SAS, 2011–2014, ED 398 Géosciences et Ressources Naturelles de l’Université Pierre et Marie Curie) ont pour objectifs d’identifier les processus majeurs impli-qués dans les cycles biogéochimiques naturels des éléments métalliques de deux mangroves, l’une non impactée et l’autre impactée par l’activité minière, de la baie de Vavouto (Massif du Koniambo, Province Nord). Sur chacune de ces

(Acacia spirorbis) et de son cortex mycorhizien aux contraintes édaphiques très contrastées des différents sols de Nouvelle- Calédonie (teneur élevée en métaux, forte acidité, carences en Ca, K, etc.). Par ailleurs, l’équipe se dotera très prochaine-ment d’un diffractomètre de rayons X mis à disposition par l’Université de Poitiers (IC2MP ) et d’équipements spectrosco-piques (microscope Raman et spectromètre Infrarouge) acquis dans le cadre d’une convention entre l’IRD et la société minière Xstrata. Ces équipements constitueront l’antenne de minéralo-gie et de spectroscopie de la future plateforme du minéral de Nouvelle-Calédonie.

> Zone côtière à mangroves : Stockage du carbone

L’augmentation des concentrations atmosphériques en CO2, et le forçage radiatif induit, mobilise la communauté scientifique à étudier les potentialités des écosystèmes à fixer puis stocker le carbone. Les mangroves représentent un des écosystèmes les

mangroves, des carottes de 50 cm de profondeur ont été col-lectées le long de l’estran en fonction du type de couvert végé-tal (Rhizophora et Avicennia) et sur tannes nus sursalés. Les premières analyses réalisées sur ces échantillons indiquent une évolution marquée des conditions rédox des sédiments sous Rhizophora et Avicennia, depuis des niveaux oxiques à oxydes de fer en surface vers des niveaux anoxiques à sul-fures de fer en profondeur (Figure 2), soulignant le rôle pré-pondérant des processus de sulfato-réduction. La spectrosco-pie d’absorption X sur rayonnement synchrotron montre que ces variations s’accompagnent d’un changement de la spécia-tion du nickel à l’échelle atomique. Ces données sont actuel-lement confrontées aux analyses chimiques des eaux porales afin de comprendre les processus majeurs mis en jeu dans ces changements de minéralogie et de spéciation des éléments métalliques. Une des perspectives du travail concerne égale-ment la mise en évidence éventuelle du rôle des microorga-nismes, et de la décomposition des matières organiques, dans ces changements.

> Figure 2 : Installation d’un mât de mesure de flux de CO2 (La Foa, NC)

> Figure 3 : Exemple de pyrites néoformées dans les sédiments de mangrove de Nouvelle-Calédonie. Le rôle de ces minéralisations sur le piégeage des éléments métalliques, ainsi que leur origine biotique ou abiotique, sont étudiés dans le cadre de la thèse de Vincent Noël (CIFRE KNS-UPMC).

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • LABORATOIRE DE BOTANIQUE ET D’ÉCOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉES (AMAP)

PAGE 30 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

l’acquisition de connaissances qui visent à promouvoir des outils de gestion et de conservation durables des ressources végétales. Combien d’espèces végétales compte la Nouvelle-Calédonie, quels sont les milieux les plus menacés, quelle est la résilience des dif-férent écosystèmes ? Que nous apprennent les espèces végétales actuelles sur les origines et l’évolution de cette diversité ?

> Recenser la biodiversité végétale terrestre

L’herbier IRD de Nouméa (NOU) compte aujourd’hui près de 80.000 échantillons, dont 760 isotypes (double du spécimen de référence à partir duquel une espèce a été décrite), intégralement informatisés dans la base de données Virot. 90 % des échantillons appartiennent à la flore de la Nouvelle-Calédonie, les autres spé-cimens provenant d’autres régions du Pacifique (Vanuatu, Wallis & Futuna, Fidji, etc.). En 2012, la majorité des échantillons de la base de données de l’herbier a été mise en ligne dans le cadre du projet Pl@ntnet, accompagnées de plus de 2000 planches d’herbier numérisées, correspondant aux isotypes présents dans l’herbier (http://her-bier-noumea.plantnet-project.org). Cette diffusion est le fruit d’un long travail des différents collecteurs et de l’équipe au service des acteurs de l’environnement et des scientifiques. La numérisation et la diffusion seront poursuivies en 2013 dans le cadre du projet très attendu e-ReColNat. Son objectif est de réunir l’ensemble des données des collections françaises d’histoire naturelle sur une même plateforme informatique, au service de la recherche et de l’expertise sur la biodiversité.

a flore terrestre de la Nouvelle-Calédonie, riche et originale, constitue le réservoir d’une remarquable biodiversité. Sa préservation est un enjeu majeur pour le pays et sa connais-

sance représente un véritable défi pour la recherche. Les activi-tés du laboratoire se focalisent sur ces deux enjeux majeurs par

En Nouvelle-Calédonie, l’unité mixte de recherche AMAP (UMR 123) est représentée par le Laboratoire de Botanique et d’Ecologie Végétale Appliquées, qui a en charge l’Herbier IRD de Nouméa (NOU). Le laboratoire accueille et travaille en étroite collaboration avec

des chercheurs de l’Institut Agronomique Calédonien (IAC). Les travaux ont pour objectifs la connaissance et la préservation de la flore et des écosystèmes terrestres de la Nouvelle-Calédonie.

Laboratoire de botanique et d’écologie végétale appliquées

Enfin, le référentiel taxonomique de la flore indigène de Nouvelle-Calédonie (Florical) issu d’un travail collaboratif entre l’IRD et le MNHN, recence l’ensemble des espèces vasculaires autochtones du territoire (3371 espèces) qui ont fait l’objet de publications validées depuis près d’un siècle ou sont en cours de publication. Le référentiel Florical publié en décembre 2012 dans le journal Adansonia peut être téléchargé sur le site du laboratoire (http://www.botanique.nc/herbier/florical).

> Cartographier la végétation

En 2012, le laboratoire a lancé un vaste chantier de consolidation de ses données géo-référencées afin de constituer une géodatabase

l’UMR 123 à Nouméachercheur IRD

chercheur Cirad/IAC

ingénieurs IRD

techniciens IRD (dont 1 mis à disposition par la DAVAR)

assistants de recherche CDD-IRD

agent IRD

chercheur émérite IRD retraité

post-doctorant IAC en accueil partenarial

11222111

L

> Cartographie des faciès forestiers et carte d’état de la connaissance des forêts denses humides en Province Nord

[email protected] [email protected]

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L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 31

DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • LABORATOIRE DE BOTANIQUE ET D’ÉCOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉES (AMAP)

pour suivre l’état de la connaissance cartographique des habitats. A ce titre, la cartographie des habitats a été enrichie par deux études combinant la photo-interprétation et la validation de ter-rain, réalisées via des inventaires floristiques et une classification des unités de végétation basées sur des caractères physionomiques et structuraux. En Province Sud, ces travaux ont porté sur la des-cription des groupements végétaux de la zone de conservation de la vallée de la Wadjana, localisée sur les concessions minières de Vale. L’un des objectifs de cette étude était d’évaluer la pertinence du choix de cette zone dans la problématique de conservation.En Province Nord, l’étude des forêts denses humides sur substrat volcano-sédimentaire a produit une classification des faciès fores-tiers qui constitue une première étape d’un projet plus vaste, dont l’objectif est d’affiner la typologie des forêts et de complé-ter la connaissance sur la structure et la composition des massifs forestiers de Nouvelle-Calédonie.

> Structure et dynamiques des écosystèmes

Un réseau de parcelles NC-PIPPN (New Caledonian Plant Inven-tory and Permanent Plot Network) initié en 2005 par l’équipe IRD, compte aujourd’hui plus de 200 parcelles standardisées (20 m x 20 m) distribuées sur l’ensemble de la Grande Terre. Plus de 30.000 arbres d’un diamètre supérieur à 5 cm y sont identifiés, mesurés et marqués. Ce réseau représente un laboratoire vivant

et un outil de recherche complémentaire de l’herbier, pour étu-dier les assemblages floristiques et l’écologie des différents types de forêts. Des travaux sont actuellement menés afin d’améliorer les connaissances des dynamiques naturelles de la forêt dense humide, la formation végétale la plus diversifiée du territoire mais aussi la moins bien connue. Un stage de Master 1, réalisé au sein du laboratoire en 2012, a analysé la dynamique des forêts denses humides sur substrats volcano-sédimentaires à partir des données structurelles et floristiques du réseau de parcelles per-manentes NC-PIPPN.

> Protection et conservation de la flore

Dans le cadre d’une convention avec la direction de l’environ-nement de la Province Sud, le laboratoire a produit un rapport visant à améliorer le code de l’environnement et, plus spécifique-ment, les dispositifs relatifs à la préservation des milieux d’inté-rêts écologiques majeurs et la protection des espèces végétales rares et/ou menacées. Ces travaux portant en partie sur une révi-sion des listes d’espèces soumises à règlementation se poursui-vront en 2013. En collaboration avec l’IAC et l’UNC, l’IRD a organisé un work-shop sur la conservation de la diversité floristique en Nouvelle-Calédonie du 25 au 27 avril 2012.

> À l’échelle régionale 

L’équipe IRD de Nouméa est impliquée dans le Projet de coopéra-tion VANUAFLORA du Fonds Pacifique, visant à la conservation et la diffusion des savoirs botaniques au Vanuatu. Le développement de l’herbier du Vanuatu devrait permettre le rapatriement des échan-tillons botaniques de l’expédition Santo 2006 initiée par le MNHN, l’IRD et Pro-Natura International. Cette coopération produira une base de données des échantillons de l’herbier de Port-Vila. L’ini-tiative devrait se poursuivre en 2013 avec l’accueil de botanistes vanuatais au sein de l’herbier IRD de Nouméa pour une formation à la gestion des herbiers au travers du projet « FORMAFLORA » éga-lement financé par le Fonds Pacifique.

> Perspectives

En 2013, le laboratoire évaluera l’impact de la mise en défens (exclusion des herbivores et cochons sauvages) sur la dynamique des forêts sèches dans le cadre d’un projet de suivi écologique de la forêt de Mépouiri, établie avec le Conservatoire des Espaces Naturels (CEN). Une seconde convention avec le CEN devrait por-ter sur la révision des dispositifs de suivi mis en place par l’IRD depuis 2007 sur différents sites. A la demande du Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, le laboratoire sera en charge d’établir la liste d’espèces d’arbres, palmiers et fou-gères arborescentes de la Nouvelle-Calédonie. Le projet CoRiFor, financé par le CNRT, implique plusieurs membres du laboratoire ; il démarrera également en 2013. Ce projet réunissant divers parte-naires (IAC, Cirad et IRD), évaluera la connectivité des fragments forestiers sur substrats ultramafiques au travers de paramètres flo-ristiques, structuraux, et fonctionnels. En 2013, l’herbier IRD de Nouméa fêtera ses 50 ans et le laboratoire prolongera son dyna-misme par le lancement  de nouveaux projets de recherche sur l’écologie et l’origine de la flore de Nouvelle-Calédonie. Ces projets seront appuyés par le recrutement d’un post-doctorant IRD et d’un doctorant mexicain (IRD/Cirad) qui étudieront l’écologie et la diver-sité fonctionnelle de taxons appartenant aux lignées anciennes de plantes à fleurs présentes en Nouvelle-Calédonie. Une doctorante IAC sera accueillie au sein du laboratoire dans le cadre d’un projet de partenariat avec la Province Nord. Une partie du personnel de l’équipe sera affectée au CEN à Foué, sur la commune de Koohnê, selon une volonté commune de la Province Nord et de l’IRD de créer un pôle de recherche environnementale en Province Nord.

> Forêt sur substrat ultramafique (Plateau de Goro)

> Herbier du centre IRD de Nouméa

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • TOLÉRANCE À LA DESSICCATION ET CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ DES PLANTES TROPICALES (DIADE)

PAGE 32 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

Des travaux de recherche portent sur Amborella trichopoda, plante endémique des forêts humides de Nouvelle-Calédonie. L’étude d’ A. trichopoda apportera des informations essentielles sur la tolérance à la dessiccation des graines de cette angios-perme basale, dont le groupe a été très peu étudié. La tolé-rance à la dessiccation est aussi étudiée pour Oxera pulchella, liane royale ornementale, et espèce endémique de Nouvelle- Calédonie ; les résultats permettront notamment d’optimiser la gestion de la conservation des semences de cette plante horticole.Un programme financé par le GOPS a pour objectif d’acqué-rir des données relatives à la tolérance à la dessiccation des graines sur des espèces de genres différents, choisies au regard de leur appartenance à des écosystèmes contrastés de la flore calédonienne. Les genres tels Diospyros, Pittosporum, Oxera, Syzygium ont été privilégiés. Cette étude permettra de préciser les relations entre le degré de sensibilité à la dessiccation de la graine et les caractéristiques écologiques des écosystèmes dans lesquels elle se développe.

L’équipe DESSITROP de l’unité mixte de recherche Diversité, Adaptation et Développement des plantes (DIADE, UMR 232) s’implique dans la compréhension des processus biologiques de conservation des plantes tropicales et dans la gestion de collection ex situ de ressources génétiques végétales tropicales. Ses activités de recherche associent travail de terrain, écologie, histologie, biochimie, biotechnologies,

physiologie et génomique fonctionnelle. Ses différentes implantations sont à Montpellier, la Réunion, et en Nouvelle-Calédonie.

Tolérance à la dessiccation et conservation de la biodiversité des

plantes tropicales

mplantée en Nouvelle Calédonie depuis 2011, l’équipe DESSITROP étudie la tolérance à la dessiccation des graines d’espèces de la flore calédonienne, mais aussi son rôle dans

l’adaptation des plantes aux biotopes tropicaux.La graine permet la survie de la plante lorsque les conditions de l’environnement sont défavorables, ainsi que sa dispersion pour coloniser d’autres sites. La tolérance à la dessiccation est la propriété d’un organisme vivant de survivre à un retrait de l’eau cellulaire sans dégâts irréversibles. Elle confère aux orga-nismes la capacité de survivre à des conditions extrêmes de l’environnement. La faculté des graines à tolérer une dessiccation est un trait fonctionnel biologique, et partie intégrante de l’écologie de la régénération des plantes. C’est aussi une des composantes prin-cipales de la conservation des graines tropicales. Les semences ont été classées en trois catégories, semences orthodoxes, inter-médiaires ou récalcitrantes, pour leur réponse à la conservation selon leur niveau de tolérance à la dessiccation. Aujourd’hui, la très grande variabilité observée entre les espèces végétales pour le niveau de dessiccation toléré par les graines suggère l’hypo-thèse de l’existence d’un continuum de la tolérance à la dessic-cation entre espèces. Les plantes à semences récalcitrantes ou intermédiaires sont le plus souvent originaires des forêts des milieux tropicaux ou sub-tropicaux humides, qui offrent en per-manence un environnement favorable à la germination et à l’éta-blissement des jeunes plantules.

Financements

Actions de recherches financées par le Ministère chargé de l’Outre Mer (projet Oxera 2012-2013), le GOPS (projet Dessical 2012-2013), le CNRT

(projet Corrifor 2013-2014) et l’IRD.

Contact

[email protected]

I

partenariatsUniversité de Nouvelle Calédonie – Institut Agronomique néo-Calédonien – autres

équipes IRD AMAP ESPACE-DEV

>Tests en serre à l’IRD de germination de graines après dessiccation

> Fruits de Syzygium multipetalum

> Jeunes fruits d’Amborella trichopoda©

IRD

/ P. M

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L’UMR 232 à NouméaUMR 232 DIADE Diversité, Adaptation et Développement des Plantes Equipe DESSITROP Tolérance à la dessiccation et la conservation de la biodiversité des plantes tropicales et méditerranéennes.http://www.diade.ird.fr/les-equipes/equipe-7-dessitropà Nouméa : 1 ingénieur de recherche, stagiaires élèves ingénieurs

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • LABORATOIRE DES SYMBIOSES TROPICALES ET MÉDITERRANÉENNES (LSTM)

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 33

plantes à ces micro-organismes et aux conditions extrêmes de l’environnement. Les massifs ultramafiques qui couvrent le tiers de la superficie de la Nouvelle-Calédonie sont largement exploités comme sources de minerai de nickel. Le territoire représente la seconde réserve mondiale de nickel et correspond au quatrième pays producteur. L’activité minière impacte fortement les écosystèmes terrestres de ces massifs et menace leurs équilibres biologiques. Les exploi-tants miniers ont pris en considération l’impact de leurs activi-tés et se sont adressés à la communauté scientifique pour propo-ser des stratégies de re-végétalisation des sols après exploitation et pour gérer les topsoils (partie du sol supérieur excavé avant exploitation) en vue de leur réutilisation.Les recherches ont ainsi montré la nécessité de prendre en compte les interactions plantes / microorganismes dans les stratégies de re-végétalisation et, notamment, les communautés bactériennes et ectomycorhiziennes connues pour jouer un rôle bénéfique majeur dans la réponse des plantes au stress des métaux lourds.

En effet, ces communautés microbiennes jouent un rôle majeur dans l’adaptation des plantes à la contrainte édaphique ultra-basique. Leur présence est indispensable aux phases de germi-nation et au début de la croissance de certaines espèces endé-miques utilisées comme couverture végétale initiale et pionnière pour la restauration écologique des maquis miniers. L’équipe du LSTM a mené des travaux centrés sur le couple sym-biotique entre le champignon ectomycorrhizien Pisolithus albus et les plantes de la famille des Myrtaceae. La diversité des sym-bioses ectomycorhiziennes dans les forêts à galerie et les maquis des massifs miniers ultramafiques de Nouvelle-Calédonie a été démontrée. Il s’avère que les sols ultramafiques de ces maquis structurent les populations du champignon Pisolithus albus en écotype, avec des souches tolérantes ou sensibles au nickel, métal lourd le plus toxique rencontré dans ces sols. Les souches de P. albus tolérantes au nickel contribuent fortement à la sur-vie et la croissance d’une plante hôte modèle de la famille des Myrtacae (Eucalyptus globulus) en dépit des concentrations élevées de nickel, telles que mesurées dans les sols des maquis miniers. Les travaux du LSTM ont révélé l’existence de mar-queurs moléculaires spécifiques de la tolérance au nickel chez Pisolithus albus. Concernant les stratégies de revégétalisation des maquis miniers, l’équipe du LSTM a montré l’importance des plantes pionnières de la famille des Cyperaceae qui sont mycorrhi-zées et dont la communauté bactérienne rhizosphérique est adaptée à la contrainte édaphique. De plus, des essais in situ d’inoculation ectomycorhizienne de plantes de la famille des Myrtaceae endémiques ont été réalisés en partenariat avec l’IAC, l’UNC et le CNRT.

L’Unité mixte de recherche Laboratoire des Symbioses Tropicales et Méditerranéennes LSTM (UMR 040) étudie la diversité des symbioses ectomycorhiziennes au sein des maquis miniers et leurs rôles dans

l’adaptation des plantes hôtes à la contrainte édaphique ultramafique.

>Les sols ultrabasiques sont caractérisés par des concentrations élevées en fer, chrome, manganèse et nickel, généralement toxiques pour les végétaux. Ils sont pourtant caractérisés par une végétation riche, avec un taux d’endémisme supérieur à 80 %.

> Mycorrhization en conditions semi-contrôlées, entre Pisolithus tolérant ou sensible au nickel, avec une Myrtaceae modèle (Eucalyptus globulus) ou une Myrtaceae locale, Tristaniopsis guillainii.

>Essais in vitro de symbiose mycorrhizienne sur milieu avec nickel (100 µm) entre un Pisolithe du Koniambio (Eucalyptus globulus) comparée à un Pisolithe de sol non ultramafique sensible au nickel.

contact [email protected]

www.mpl.ird.fr/lstm/

Laboratoire des symbioses tropicales et méditerranéennes

chercheur IRD

chercheur CIRAD (mission)

ingénieur IRD

doctorants (UNC)

1112

Implanté depuis 2006 en Nouvelle-Calédonie, le labora-toire LSTM fait partie d’une unité mixte de recherche de microbiologie et de biologie des plantes, spécialisée dans

la biodiversité et les mécanismes de fonctionnement des micro-organismes symbiotiques et dans la réponse et l’adaptation des

L’UMR 040 à Nouméa

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • ESPÈCES ANIMALES INVASIVES ET CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ DANS LE PACIFIQUE SUD (IMBE)

PAGE 34 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

l’IRD d’accompagner et de soutenir les autorités, institutions et partenaires des îles du Pacifique Sud dans le développement et l’établissement de politiques raisonnées en matière de gestion des risques liés aux espèces animales invasives et à l’érosion de la biodiversité terrestre.

> Les invasions biologiques, syndrome de la mondialisation

Les invasions biologiques, considérées comme un syndrome de la mondialisation, représentent pour les îles du Pacifique Sud, un enjeu majeur sur le plan environnemental, mais ont également d’importantes répercussions économiques ou de santé publique. Le groupe de recherche de l’IMBE implanté en Nouvelle- Calédonie travaille sur une large gamme d’espèces animales invasives majeures, incluant plusieurs espèces de fourmis enva-hissantes majeures (notamment la fourmi électrique Wasmannia auropunctata), des rongeurs invasifs (rats du genre Rattus), des prédateurs supérieurs tels le chat haret Felis s. catus, ou encore des herbivores comme le lapin européen Oryctolagus cuniculus. Les méthodologies de recherche qui sont développées reposent sur un couplage entre échantillonnages de terrain, expérimen-tations in- et ex-situ, et analyses au laboratoire, notamment en termes d’écologie trophique, pour laquelle une collection de référence est spécifiquement développée actuellement, et enfin une modélisation mathématique de phénomènes biologiques. Les recherches en cours sont particulièrement centrées sur la Nouvelle-Calédonie ainsi que la Polynésie française.

n Nouvelle-Calédonie, l’IMBE a implanté depuis 2010 un groupe de recherche dédié à l’étude des espèces animales invasives terrestres (écologie, impacts sur la biodiversité,

suivi et optimisation de stratégies de lutte) et à la conservation des espèces animales menacées. Ces recherches permettent à

L’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine & continentale (IMBE) est une unité mixte de recherche

(UMR 237) qui aborde la dynamique de la biodiversité et les grands enjeux écologiques depuis le niveau local jusqu’à

l’échelle planétaire. Cet institut regroupe un large éventail de spécialistes des sciences de la biodiversité terrestre ou marine.

Outre son implantation principale en France méditerranéenne, l’IMBE possède actuellement deux implantations secondaires

outremer, en Nouvelle-Calédonie et en Martinique.

Espèces animales invasives et

conservation de la biodiversité dans le

Pacifique Sud > Fourmis invasives, changements globaux et biodiversité forestière : une approche bioacoustique originale

Les travaux conduits dans le cadre d’une thèse de doctorat finan-cée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie s’intéressent à la présence et au maintien de taxa marqueurs de la biodiversité dans le contexte d’un double gradient écologique dans le grand sud calédonien (forêts natives vs maquis miniers, et envahisse-ment ou pas par 3 fourmis invasives majeures (P. megacephala ; A. gracilipes et W. auropunctata). Le modèle biologique privilégié

est constitué par le groupe des « grillons » qui avec plus de 150 taxa connus (90 % d’endémisme) représentent les insectes dominants dans les écosystèmes forestiers dont ils constituent un mar-queur fort. Outre une impor-tante phase de caractérisa-tion des communautés, une analyse des interactions avec les fourmis invasives est en cours. Ces recherches, réali-sées en collaboration avec le Muséum National d’Histoire Naturelle, combinent une approche systématique clas-

E

> Analyse au laboratoire du régime alimentaire du chat haret Felis catus. > Tropidoscincus variabilis, reptile diurne endémique typique des massifs du sud.

> Echantillonnage des communautés de grillons forestiers et étude de l’impact des fourmis invasives.

Contact

[email protected]

L’UMR 237 à NouméaLe groupe de recherche « IMBE » de Nouméa, dédié aux espèces animales invasives et aux espèces animales menacées, est actuellement composé d’une dizaine de personnes, dont 2 chercheurs, 3 ingénieurs et techniciens, 3 doctorants et 2 à 4 stagiaires. Le groupe reçoit en outre chaque année le renfort de personnels (chercheurs ou techniciens) venus en mission depuis l’implantation métropolitaine et impliqués dans les projets de recherche conduits dans le Pacifique Sud.

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DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET RESSOURCES • ESPÈCES ANIMALES INVASIVES ET CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ DANS LE PACIFIQUE SUD (IMBE)

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 35

sique avec des méthodologies d’investigation bioacoustiques, couplées à une caractérisation écologique des habitats. Ces dif-férentes approches sont conduites sur les mêmes parcelles afin de confronter les deux méthodes d’évaluation de la biodiversité, et d’autre part de raffiner la définition et le calcul des indices de biodiversité bioacoustique afin de tester, pour les milieux concernés, une méthode d’évaluation de la biodiversité et de son état de dégradation par les espèces invasives sur la base d’enre-gistrements acoustiques.

> Risque d’invasion par une espèce envahissante majeure, le lapin européen

Le lapin européen figure sur la liste noire des 100 « pires espèces invasives de la Planète  », car l’introduction de ce mammifère herbivore très prolifique a entraîné des conséquences écolo-giques et environnementales considérables dans certaines îles du Pacifique, notamment en Australie. Présent en Calédonie

depuis plus d’un siècle, le lapin européen semble pour l’instant principalement cantonné à quelques secteurs dispersés sur la Grande Terre et au niveau d’îlots proches. En partenariat avec l’unité ESPACE-DEV, le Muséum National d’Histoire Naturelle et l’Université australienne de Canberra, une cartographie de l’ensemble des populations établies et des milieux envahis a été réalisée. Les données ont ensuite été intégrées dans un modèle numérique de terrain permettant de conduire diverses modélisa-tions écologiques et climatiques de l’aire de présence potentielle de l’espèce en Calédonie et d’évaluer ainsi le risque d’invasion. Tant sur les plans écologiques que bioclimatiques, aucun fac-teur limitant n’a pu être mis en évidence par ces analyses, sug-gérant que malgré un temps de latence inhabituellement long, les populations de lapins actuellement présentes en Calédonie, pourraient connaître dans le futur une phase d’envahissement et de propagation si aucune mesure de contrôle ou de gestion adaptée n’est prise.

> Activités minières et espèces invasives

En partenariat étroit avec différents opérateurs miniers, des recherches sont actuellement conduites dans le but de mieux préciser certaines interactions délétères directes ou indirectes existant entre l’exploitation minière et la dynamique et impacts des espèces invasives. Durant l’année 2012, l’équipe s’est en particulier intéressée à la synergie d’impacts entre les disposi-tifs d’éclairage en place sur les massifs miniers et les prédateurs introduits présents dans les milieux concernés attirés par la faune désorientée et perturbée par les spots lumineux. Les inves-tigations ont en particulier ciblé les populations vulnérables d’es-pèces nocturnes que sont les colonies de pétrels ou les colonies de macro-chiroptères (roussettes). A la phase de diagnostic en cours d’achèvement, succèdera une phase d’évaluation expéri-mentale de l’effet de différentes mesures d’atténuation, menées conjointement avec les industriels.Ces différents axes de recherche vont être poursuivis et diver-sifiés durant l’année à venir. En partenariat étroit avec la Province Nord et une ONG locale (Dayu Biik), un effort scien-

tifique particulier va notamment être développé pour étudier les changements occasionnés par le contrôle d’espèces invasives dans la dynamique de populations et le fonctionnement d’éco-systèmes indigènes, au travers du suivi scientifique d’opérations expérimentales et participatives de restauration écologique de milieux forestiers. D’autres projets, particulièrement autour des synergies entre changements climatiques et dynamiques d’invasions vont être initiés, de même que l’étude de reptiles endémiques d’îlots autour de l’île des Pins ou encore que des recherches sur les conséquences de la fragmentation des milieux sur les capacité d’accueil des populations de reptiles forestiers et l’intensité des interactions avec les espèces animales invasives dans les massifs miniers.

Partenariats Institut Agronomique néo-Calédonien – Muséum National d’Histoire Naturelle – CNRS –

INRA – Université d’Aix-Marseille – Université Paris-Orsay – Australian Museum de Sydney – Harvard University – Société ornithologique de Polynésie – Société

calédonienne d’ornithologie – Délégation à la recherche du Gouvernement de Polynésie française – CEN – IUCN – CSIC, University of Santa Cruz – Island Conservation & Ecology

Group, University of Auckland – CSIRO, University of Queensland – Canberra University – Dayu Biik. Les recherches récentes ont principalement été financées et soutenues par le Gouvernement de Nouvelle-Calédonie, la Province Sud, la Province Nord, la société

SLN, la société Vale-NC, le CNRT-Nickel, le Conservatoire des Espaces Naturels calédoniens, la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité, l’Agence Nationale pour

la Recherche, le Parc Provincial de la Rivière Bleue, le syndicat mixte du Parc des Grandes fougères, la réserve de Biosphère de Fakarava.> Modélisation cartographique du risque potentiel d’invasion par le lapin européen en

Nouvelle-Calédonie

> Rat noir Rattus rattus, rongeur invasif très présent dans les îles du Pacifique sud

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PAGE 36 IRD • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012

Gouvernance, risque, environnement et développement (gred)

DÉPARTEMENT SOCIÉTÉS

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DÉPARTEMENT SOCIÉTÉS

DÉPARTEMENT SOCIÉTÉS • GOURVERNANCE, RISQUE, ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT (GRED)

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 37

> Une forte demande sociale et politique pour les sciences sociales

Les collectivités, les industriels, les autorités coutumières et les ONG sont demandeurs de réflexions et de résultats empi-riques concernant les effets locaux des politiques publiques (minières, foncières environnementales, etc.), tandis que l’interdisciplinarité avec les sciences naturelles fait son che-min. La demande locale se manifeste aussi dans les activités d’enseignement et d’encadrement (de la licence au doctorat), et en formations continues. Le séminaire mensuel de recherche en sciences sociales lancé en 2012 offre un espace d’échanges et de débats des avancées des différents projets mobilisant chercheurs (dont les doctorants) locaux et extérieurs à la Nouvelle-Calédo-nie. Ce séminaire, complémentaire des colloques interna-tionaux co-organisés par l’UMR (Exploitation et politique minière dans le Pacifique en 2011, L’enquête de terrain en 2012, Les enjeux du développement durable en 2013) consti-tue un élément clef d’une plateforme en sciences sociales en construction.

L’Unité mixte de recherche Gouvernance, risque, environnement, développement (GRED, UMR 220) explore les relations société-environnement et les rapports que les membres de ces sociétés nouent entre eux à propos de l’environnement.

Gouvernance, risque, environnement et développement

es programmes de l’UMR GRED dans le Pacifique s’or-ganisent autour de trois axes thématiques. Les finance-ments sont diversifiés et les dynamiques partenariales

locales et régionales fortes (Australie, Nouvelle-Zélande, Hawaï, Vanuatu, Polynésie française  ; conventions de par-tenariat SHS ANU/EHESS, IRD, UNC, VKS/Centre culturel du Vanuatu).

> Mine et foncier

Le projet Politique du nickel en Nouvelle-Calédonie entre gou-vernance locale et gouvernance d’entreprise (2010-14) porte sur la sous-traitance, les conflits et accords miniers, les recom-positions sociopolitiques générées par l’activité minière. Le projet NERVAL (Négocier, évaluer, reconnaître la valeur des lieux) qui démarre en 2013 explore l’enjeu du foncier minier et l’estimation de sa valeur, au-delà du seul équivalent monétaire : c’est une question de recherche à portée inter-disciplinaire, en même temps qu’un problème de politique publique. La question foncière, quant à elle, est traitée dans le cadre d’un programme sur la politique des ressources et

Contact

[email protected] www.gred.ird.fr

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L’équipe à NouméaL’UMR 220 compte 52 chercheurs et 7 ingénieurs et techniciens, dont 26 chercheurs et 3 IT IRD, avec des implantations au Laos, en Afrique du Sud, au Brésil, à Madagascar, en Syrie, au Cameroun. En Nouvelle-Calédonie : 3 représentants de l’UMR (2 à Nouméa, 1 au Centre Nord de l’IAC) et 4 doctorants en accueil.

des appartenances à Thio et, sur un mode plus appliqué, via le programme de recherche action Politique de sécurisation foncière en Nouvelle-Calédonie.

> Gouvernance et développement

Cet axe transversal inclut les programmes Souveraineté et développement dans le Pacifique sur les effets de l’aide au développement sur les souverainetés politiques de huit pays du Pacifique et le programme Droit et Gouvernance des res-sources naturelles en Nouvelle-Calédonie et Vanuatu.

> Environnement, savoirs traditionnels et services écosystémiques

Le souci de réfléchir aux enjeux de la marchandisation de la nature sous-tend aussi le programme comparatif Services éco-systémiques et récifs coralliens  : des instruments de politique publique pour la prise de décision en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française. Un second programme sur Les savoirs, la biodiversité et les communautés autochtones sur l’île de Moorea en Polynésie fran-çaise fait suite à une première opération de recueil des savoirs sur la biodiversité et l’environnement aux îles Marquises. Deux doctorats sont en cours en Nouvelle-Calédonie sur les pratiques et représentations du feu, la gouvernance locale des ressources naturelles et la politique environnementale et sur la production des politiques environnementales dans un contexte de décolonisation négociée.

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PAGE 38 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle (mivegec)

DÉPARTEMENT SANTÉ

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Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle

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DÉPARTEMENT SANTÉ

DÉPARTEMENT SANTÉ • MALADIES INFECTIEUSES ET VECTEURS : ÉCOLOGIE, GÉNÉTIQUE, ÉVOLUTION ET CONTRÔLE (MIVEGEC)

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 39

La mission de l’unité mixte de recherche Maladie infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle est de comprendre, à travers des recherches intégratives, les processus de réplication et de transmission des agents infectieux, ainsi que

leurs dynamiques de transmission, afin de mieux les contrôler.

Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle

es agents pathogènes, principalement ceux transmis par des arthropodes vecteurs, et leurs hôtes vertébrés et invertébrés sont étudiés au niveau individuel, population-

nel et à l’échelle de l’écosystème. Les interactions hôte-vecteur-pathogène et l’évolution des systèmes infectieux sont au centre des recherches. L’équipe Stratégies de lutte et Prévention du Contact homme-vecteur  (VECOPS) étudie les différents facteurs pouvant influencer l’efficacité de la lutte anti-vectorielle – tels que la résistance aux insecticides et le comportement des vec-teurs – ainsi que les relations immunologiques homme-vecteur. Elle s’attache à développer de nouveaux indicateurs, de nou-veaux outils et des stratégies alternatives de contrôle des popu-lations vectorielles.

> Maladies à transmission vectorielle et entomologie médicale en Nouvelle-Calédonie

La Nouvelle-Calédonie connaît régulièrement des vagues épidé-miques de dengue et a vu apparaître, début 2011, les premiers cas de chikungunya autochtones. Les recherches en entomolo-gie médicale menées par l’équipe VECOPS sont centrées sur le moustique Aedes aegypti, seul vecteur du virus de la dengue et du virus du chikungunya en Nouvelle-Calédonie, moustique étroitement associé à l’homme, à prédominance urbaine. Ces recherches ont pour objectif une meilleure connaissance des populations vectorielles locales, ainsi qu’une meilleure com-préhension de la transmission de l’agent pathogène.Les activités de recherche intègrent :• L’étude de la résistance aux insecticides dans les populations

vectorielles d’Ae. aegypti, basée sur l’identification des popu-

Contact

[email protected]

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Financements

GOPS Biomarqueurs Aedes (2011–13) ; Fonds Pacifique AeDenPac pour la surveillance et l’acquisition de connaissances pour un meilleur contrôle

d’Ae. aegypti dans le Pacifique (2012–15) ; Contrat de Projet Etat-Polynésie française RESIDES pour un meilleur contrôle des populations vectorielles

d’Aedes (2012–13).

partenariatsInstitut Pasteur de Nouvelle Calédonie (IPNC)

Ville de Nouméa, Nouvelle CalédonieCentre Hospitalier Territorial de Nouvelle Calédonie

DASS Nouvelle CalédonieSecrétariat Général de la Communauté du Pacifique (CPS)

Institut Louis Malardé (ILM), Polynésie françaiseAgence de Santé des îles de Wallis et Futuna

Ministère de la Santé des îles FidjiMinistère de la Santé du Royaume des Tonga

Autres unités IRD: LOCEAN et ESPACE-DEV

> Recherche de gîtes larvaires à Aedes aegypti

> Etudes immunologiques au laboratoire

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lations résistantes, la caractérisation des mécanismes et la détermination des bases moléculaires de ces phénomènes de résistance.

• Les relations vecteur-pathogène par l’étude des modifications physiologiques du vecteur liées à la résistance, impliquées dans les interactions vecteur-agent pathogène.

• Les relations homme-vecteur par la mise en place d’un marqueur immunologique, basé sur la réponse immunitaire de l’homme à la piqûre de l’insecte, permettant de mesurer le contact homme-vecteur, outil qui permettrait d’évaluer l’efficacité de nouvelles stratégies de lutte anti-vectorielle en phases de test.

> Entomologie médicale dans la région Pacifique Sud

Des activités de recherche sont conduites dans le cadre d’un pro-gramme de contrôle du vecteur de la dengue et du chikungunya dans le Pacifique, en partenariat avec les acteurs de la recherche et de la surveillance de la région Pacifique Sud. L’équipe VECOPS collabore également à des recherches sur la filariose lympha-tique transmise par Aedes polynesiensis.

L’UMR 224 MIVEGEC à NouméaL’UMR MIVEGEC compte 94 scientifiques titulaires. L’équipe VECOPS, constituée de 15 titulaires et d’une dizaine de doctorants et post-doctorants, est implantée en France métropolitaine, en Afrique (Bénin), en Amérique du Sud (Bolivie), en Asie (Thaïlande), à La Réunion et en Nouvelle-Calédonie. http://www.mivegec.ird.fr/

À Nouméa : un chercheur ; un post-doctorant ; étudiants stagiaires niveau master et élèves ingénieurs.

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PAGE 40 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

Plateformes technologiques

Partenariats et réseaux de recherches

LA RECHERCHEEN PARTENARIAT

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LA RECHERCHEEN PARTENARIAT

LA RECHERCHE EN PARTENARIAT • PLATEFORMES TECHNOLOGIQUES

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 41

> La plateforme des Substances Naturelles

Cette plateforme technologique, implantée sur environ 285 m² de laboratoire et 73 m² de bureaux, est équipée, entre autres, de broyeurs, d’un lyophilisateur, d’un extracteur assisté par solvant, d’un soxtherm, de plusieurs extracteurs de type Clevenger, d’un chromatographe flash, d’un lecteur de plaque UV-visible, de 8 évaporateurs rotatifs, d’une chaîne HPLC analytique à barrettes de diodes et d’une chaîne HPLC semi-préparative. Elle est également équipée d’un laboratoire de type P2 pour la culture cellulaire et les tests d’activités associés, et d’un laboratoire de microbiologie.

La plateforme est dédiée aux recherches de plusieurs par-tenaires dans le domaine de la pharmaco-chimie des subs-tances naturelles terrestres et marines de la Nouvelle-Calédonie  : l’IRD, l’IAC, l’UNC et le CNRS. Elle permet la mutualisation d’équipements permettant un soutien aux recherches locales conduites dans le domaine médical, vétérinaire, agrochimique, cosmétique, nutraceutique (alicaments, médicaliments) et de l’aquaculture.

> La Plateforme du vivant

La plateforme du vivant est équipée d’un séquenceur 16 capillaires ABI 3130xl, d’un thermocycleur PCR temps réel 96 puits ABI 7300HT, d’un thermocycleur PCR 96 puits gra-dient Veriti, d’un thermocycleur PCR 96 puits GenAmp sytem 9700, d’un Nanodrop ND-1000, d’un congélateur -80°C, d’un agitateur/incubateur orbital 420, d’une centrifugeuse 3L CR4i et d’étuves. Ces outils permettent l’analyse de la structure et du fonctionnement des génomes dans les règnes animal, végétal et microbien, aussi bien en milieu terrestre que marin.

Elle permet aux cinq organismes partenaires – IRD, IAC, IFRE-MER, IPNC, UNC – de mutualiser leurs moyens pour acquérir des outils moléculaires performants permettant d’enrichir les connaissances sur la biodiversité néo-calédonienne et

Les 2 plateformes technologiques installées sur le campus de l’Anse Vata participent de la dynamique partenariale par la

mutualisation d’équipements sophistiqués de pointe.

Plateformes technologiques

plus largement du Pacifique Sud. Les projets menés à l’aide de la Plateforme du Vivant portent, par exemple, sur la diversité des champignons ecto- et endo-mycorhiziens et leurs interactions symbiotiques avec les végétaux supé-rieurs (IRD, IAC, UNC), sur l’évolution et les adaptations des végétaux terrestres par l’étude des genres Psychotria (IRD et IAC), Pittosporum (IAC) et Tristaniopsis (IAC), sur la compré-hension des mécanismes de prolifération des algues (IRD, projet SEAPROLIF) ou sur la diversité des bactéries issues de systèmes hydrothermaux marins (IRD, projet HYDRO-PRONY). D’autres analyses trouvent des applications dans le diagnostic, par l’identification des souches de leptospires (IPNC), ou la mesure de virémie chez la crevette (IFREMER).

Contacts

[email protected]@ird.fr

> Evaporateur : de l’azote est envoyé par l’intermédiaire des aiguilles pour évaporer le solvant de ces fractions de chromatographie. A la base des tubes, un bloc chauffant permet d’augmenter la température pour faciliter l’évaporation.

> La plateforme du vivant permet aux organismes de recherche de mutualiser des équipements de biologie moléculaire.

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LA RECHERCHE EN PARTENARIAT • PARTENARIATS ET RÉSEAUX DE RECHERCHE

PAGE 42 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

faire un état des lieux, et permettre aux représentants des collectivités d’échanger avec les scientifiques sur les théma-tiques prioritaires. Dans le cadre du ré-équilibrage nord-sud des efforts de recherche, des équipes seront affectées à l’an-tenne scientifique de la presqu’île de Foué, près du Conser-vatoire des espaces naturels récemment créé en Nouvelle-Calédonie.

PRESICA. Le Pôle de Recherche, d’Enseignement Supérieur et d’Innovation CAlédonien (PRESICA) est une fondation de coopération scientifique (FCS) regroupant l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC) et cinq organismes de recherche : le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), l’Ins-titut Agronomique néo-Calédonien (IAC), l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (Ifremer), l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie (IPNC) et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). L’association de préfiguration a été remplacée en 2012 par un groupe de travail final élargi, coordonné par l’IRD. Les statuts sont en cours d’étude dans les directions générales de chacune des institutions.

INCUBATEUR D’ENTREPRISES INNOVANTES. Dans le cadre du projet de Technopole porté par l’ADECAL (Agence de développement économique de la Nouvelle-Calédonie), en partenariat avec le projet de PRESICA, et du développe-ment des activités de l’IRD en matière de valorisation de la recherche, une convention de partenariat a été signée entre l’IRD et l’ADECAL en faveur d’un incubateur d’entreprises innovantes.

VALORISATION SUD. Dans le cadre du programme «Investisse-ments d’avenir », l’Université de Nouvelle-Calédonie, l’Univer-sité de la Polynésie Française et l’IRD ont signé le consortium du CVT «Valorisation Sud » dont la coordination est confiée à l’IRD. Ces universités ont ainsi rejoint l’ensemble des univer-sités d’Outre-mer, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) et l’Institut Pasteur au sein de ce CVT dont la mission est d’assu-rer la valorisation et le transfert de technologies issues de l’en-semble des laboratoires de recherche publique français, pré-sentant un intérêt socio-économique sur les marchés du Sud.SEMINAIRE EN PROVINCE NORD. Le partenariat avec la Province Nord est renforcé au travers de la signature en 2012 de nombreuses conventions de recherche, sur les espèces invasives notamment. Un séminaire sur les acti-vités de recherche dans cette province est prévu pour en

Partenariats et réseaux de recherche MER DE CORAIL. Une réflexion sur la création d’un parc marin de la mer de Corail a été initiée par le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Afin d’en présenter les enjeux au public, une conférence débat a été organisée par le Gou-vernement de la Nouvelle-Calédonie, en présence de repré-sentants de l’IRD, de l’Agence des Aires Marines Protégées, de Conservation International et du parc marin de la mer d’Iroise.

> ACCORDS CADRES

VANUATU. L’accord-cadre signé entre l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), l’Université de la Nou-velle-Calédonie (UNC), l’IRD et le Centre Culturel de Vanuatu (VKS) va favoriser la réalisation de projets de recherche et de formation en sciences humaines et sociales en Océanie.

PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINEE. La signature d’un accord-cadre entre l’Université de Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’Université de Californie (Scripps institution of oceanogra-phy) et l’IRD a permis la réalisation d’une campagne dans le cadre d’un des quatre projets de base du programme mon-dial de recherche sur le climat (WCRP), le projet CLIVAR.

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LA RECHERCHE EN PARTENARIAT • PARTENARIATS ET RÉSEAUX DE RECHERCHE NOUVELLE-CALÉDONIE

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 43

POLYNESIE FRANCAISE. L’IRD, l’Université de la Polynésie Française, l’Institut Louis Malardé et l’Ifremer ont lancé la première Unité Mixte de Recherche de Polynésie, l’UMR Eco-systèmes Insulaires Océaniens (EIO). Cette nouvelle unité étudie les interactions entre l’homme et son environne-ment dans les écosystèmes insulaires océaniens.

> PROGRAMMES INTERNATIONAUX

PACE-NET. Le projet PACE-NET coordonné par l’IRD est la principale plateforme de dialogue en sciences, technologies et innovations entre la région Pacifique et l’Europe. À ce titre, l’IRD et le DLR (Allemagne) ont organisé avec les autres par-tenaires du consortium, la seconde Plateforme bi-régionale du réseau. Des notes d’orientation et de stratégie ont été éla-borées avec un objectif à moyen terme d’établir un accord de partenariat Union Européenne / Pacifique dans le secteur de la recherche, du développement et de l’innovation qui facili-terait la collaboration en S&T entre les deux régions. L’IRD a pris l’initiative de construire un nouveau consor-tium pour répondre à l’appel d’offres INCONET de 2012 sur la région Pacifique et propose d’étendre les activités de PACE-NET en les spécialisant sur des grands défis sociétaux de la région : adaptation au changement, Santé et Sécurité alimentaire.

GRAND OBSERVATOIRE GOPS. Le Grand Observatoire de l’environnement et de la biodiversité terrestre et marine du Pacifique Sud (GOPS) et le National Institute of Water

and Atmospheric (NIWA) ont signé un protocole d’entente visant à encourager les recherches conjointes sur l’environ-nement dans la région du Pacifique sud-ouest avec un focus particulier sur les aléas environnementaux, la biodiversité, la biosécurité, l’impact sur l’environnement et l’observation du climat. Cet accord-cadre ouvre le volet à l’international du GOPS.

PROJET AeDenPac. Le projet AeDenPac a été signé entre l’IRD, le centre hospitalier territorial et l’Institut Pas-teur en Nouvelle-Calédonie, l’Institut Louis Malardé en Polynésie française et leurs partenaires à Fidji et aux Tonga. Ces 4 pays du Pacifique Sud vont concentrer leurs efforts sur le moustique Aedes aegypti qui transmet la dengue et le chikungunya. Objectif  : mettre en place un système d’alerte précoce qui permettrait d’anticiper les épidémies de dengue et de chikungunya et de s’y préparer à l’échelle du Pacifique Sud. Ce projet est co-financé par le Fonds Pacifique du Ministère des Affaires Etrangères et par le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

NETBiOME (Networking tropical and subtropical Biodiver-sity research in OuterMost regions territories of Europe in support of sustainable development). NETBiOME a pour objectif d’établir un plan d’actions pour la préservation,

la valorisation et la gestion de la biodiversité européenne située principalement en Outre-mer. Ce consortium réu-nit 11 partenaires et associe 7 régions ultra-périphériques de France (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion), d’Espagne (Canaries) et du Portugal (Madère et Açores), ainsi que la quasi-totalité des pays et territoires d’outre-mer néer-landais, du Royaume Uni et de France (Nouvelle-Calédonie et Polynésie Française). Il est inscrit au 7e Programme Cadre pour la Recherche et de Développement Technologique (PCRDT) de la Commission Européenne.

LABEX CORAIL. Le LABEX CORAIL Les récifs coral-liens face au changement global de la planète est un Laboratoire d’Excellence regroupant 9 Institutions et 4 Universités de Métropole et d’Outre Mer, dont l’Ecole pratique des hautes études (EPHE), les universités de la Réunion, de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française, l’IRD, le CNRS et l’IFREMER. Il vise à étudier les écosystèmes coral-liens en vue d’améliorer leur gestion durable. L’objectif est de créer à terme un Centre d’Excellence Français sur les Récifs Coralliens.

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PAGE 44 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

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L’IRD EN 2012 • L’IRD DANS LE MONDE

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 45

Unité de service IMAGO

Opérations hyperbares

Information et culture scientifiques

Services d’appui à la recherche

LES RESSOURCES DU CENTRE IRD DE NOUMÉA

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LES RESSOURCES DU CENTRE IRD DE NOUMÉA • UNITÉ DE SERVICE IMAGO

PAGE 46 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

Unité de Service 191, IMAGO, a pour missions :• De répondre aux besoins d’analyses physico-chimiques et de mises au point méthodologiques des unités de

l’IRD et de leurs partenaires. • D’assurer la gestion opérationnelle de réseaux d’observation en

géophysique et océanographie. • De gérer et mettre en œuvre, en s’intégrant aux équipes scienti-

fiques lors des missions à la mer, le matériel océanographique commun embarqué,

• De valoriser les observations océaniques in situ et satellitaires par des actions spécifiques en liaison avec les UR concernées.

> Le laboratoire des moyens analytiques (LAMA)

Le LAboratoire des Moyens Analytiques (LAMA) de Nouméa est rattaché à l’US 191 IMAGO. Il effectue des analyses phy-sico-chimiques pour les unités de l’IRD ainsi que certains organismes extérieurs. Il se spécialise plus particulièrement dans les échantillons de sols, végétaux et eaux douces et pro-pose aussi des analyses sur des échantillons d’eaux de mer, de coraux ou de tissus biologiques marins. Depuis mars 2010, il gère également le laboratoire de Chimie Marine, ancien-

• Prépare et participe à des campagnes océanographiques ;• Gère le Service d’observation de navires marchands SSS

pour la région Pacifique ;• Gère un réseau de stations côtières ;• Répond aux demandes d’intervention des UMRs présentes

sur le centre IRD de Nouméa.

En 2012, le laboratoire a maintenu en activité le réseau de na-vires marchands (5 navires) de la région Pacifique, du Service d’Observation SSS. Ce réseau permet de mesurer en continu la salinité de surface de la mer SSS (Sea Surface Salinity) à partir de navires de commerce. L’US191 a coordonné pour le compte du GOPS, les différents services (réservation des moyens naviguant, plongeurs) nécessaire à la maintenance du réseau de stations côtières dui programme ReefTemps. Le laboratoire a participé à 8 campagnes océanographiques,en assistant les équipes scientifiques dans la préparation et la réalisation des missions à la mer. À terre, l’US191 assure la gestion du matériel océanographique (maintenance et étalon-nages). Par ailleurs le laboratoire met en œuvre et effectue la maintenance d’un glider acquis par l’UMR Legos En mai et juin 2012, une campagne de 40 jours a eu lieu entre la Nouvelle Calédonie et la limite des eaux australienne (Nor-folk) à 26° de latitude sud, le long du méridien 167° E. Au cours de ce déploiement, le glider a réalisé 240 plongées au cours desquelles les paramètres physiques ont été enre-gistrés (profondeur, température, conductivité, oxygène, fluorescence). Dans le domaine de la géophysique le labo-ratoire est intervenu a) dans la maintenance du réseau de 7 stations sismologiques permanentes mises en place dans le cadre du projet « Evaluation de l’Aléa et du Risque Sismique en Nouvelle-Calédonie  par l’UMR 082 GeoAzur  ; b) dans la maintenance du réseau RAP-NC, qui fait partie du « Réseau Accélérométrique Permanent » national.Enfin, en participant à des missions sur le terrain, le labo-ratoire apporte un soutien technique à la mise en œuvre et à la maintenance de divers instruments, à la demande des équipes scientifiques du centre IRD de Nouméa.

Au centre IRD de Nouméa, l’unité de service Instrumentation, moyens analytiques, observations en géophysique et océanographie (IMAGO, US 191) est constituée de 2 équipes : l’une est chargée des moyens analytiques (LAMA), l’autre de l’instrumentation et

des appareils d’observation en géophysique et en océanographie.

contacts [email protected]

[email protected]

Unité de service IMAGO

L’

L’équipe IMAGO à NouméaBudget 2012 : 135 360 €

Personnel : 11 agents, 1 CDD à 50 %

nement sous la tutelle de l’UR 213. Le LAMA est certifié ISO 9001 depuis 2007 (renouvellement 2010). Le système Qualité est basé sur l’amélioration continue : la traçabilité et la vali-dation des analyses par des échantillons de référence sont les principaux outils de ce système. L’audit de suivi fin 2012 a souligné plusieurs points forts  : l’implication de l’ensemble de l’équipe dans la démarche qualité, la rigueur dans la tenue des enregistrements et les suivis des actions ou non-confor-mités et surtout la maîtrise technique de l’équipe. Le bilan 2012 est très positif avec un nombre d’analyses en augmen-tation de 40 % par rapport à l’année précédente. Les agents du LAMA ont participé à la préparation de plusieurs missions scientifiques en embarquant sur une campagne océanogra-phique ou en préparant matériels et réactifs. Les mises au point méthodologiques de 2012 ont été focalisées sur les attaques de filtres (particules de poussière atmosphérique ou particules en suspension dans une colonne d’eau) suivi de l’analyse par ICP (spectrométrie par torche à plasma, appareil de mesures chimiques). 2013 sera une année de défis pour le LAMA : côté Qualité, le LAMA devra passer le test du renouvel-lement du certificat ISO 9001 avec une nouvelle responsable Qualité. Côté analytique, le nombre d’échantillons déposés au laboratoire devrait encore augmenter.

> Instrumentation, observatoires en Géophysique et Océanographie

Le laboratoire d’OCEANOGRAPHIE / GEOPHYSIQUE de Nouméa est rattaché à l’US 191 IMAGO « Instrumentation, Moyens Ana-lytiques, Observatoires en Géophysique et Océanographie ». Le laboratoire :

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LES RESSOURCES DU CENTRE IRD DE NOUMÉA • LES OPÉRATIONS HYPERBARES

e service des opérations hyperbares (SEOH) est référent au niveau national. Il évalue et valide tous les projets hyperbares des différentes unités de recherche dans le

cadre de l’IRD (campagnes sur les navires océanographiques, expéditions scientifiques, missions diverses, etc.), en apportant toutes les recommandations nécessaires au bon déroulement des opérations. Ses plongeurs interviennent pour les missions locales, les campagnes océanographiques embarquées dans la zone Pacifique et participent aux expéditions scientifiques. Le service gère également le caisson hyperbare de l’IRD, le parc matériel inhérent aux opérations de plongée et la base de don-nées Lagplon.

Assistance des thèses pour l’équipe COREUS :• Suivi des sites de population d’Asparagopsis autour de la

Nouvelle-Calédonie • Suivi des populations de Dascyllus lagon Ouest• Interaction algues-coraux lagon Ouest Projets annexes :• Finalisation de l’acquisition (réception) et des différentes

installations du caisson hyperbare sur le N/O Alis et sur le Centre IRD de Nouméa

• Elaboration d’un manuel de procédures pour le caisson, organisation des formations spécialisées s’y rattachant

• Travail dans le cadre de la Commission Nationale de la Plongée Scientifique sur l’élaboration du nouvel arrêté du 30/10/12 encadrant la plongée scientifique.

Les opérations hyperbares

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L’équipe

Moyens navigantsMOYENS NAVIGANTS : En Nouvelle-Calédonie et sa région du Pacifique, les missions en mer

sont généralement conduites à bord de l’Alis, navire océanographique de 27 m de long. Plusieurs bateaux légers (le Coris, l’Aldric, le Diodon) permettent aussi des expérimenta-

tions et des sorties de terrain sur le lagon calédonien, à la journée ou sur une semaine.

> Les plongeurs du service ont réalisé 513 immersions en 2012 :

Les missions embarquées à bord du N/O ALIS et AMBORELLA :•  VAHINE1  : Déploiement d’un mésocosme (programme sur

la fixation d’azote par les organismes diazotrophes) dans le lagon ouest calédonien.

•  NIUGINI  CORAL  TRIANGLE  (Madang,  Papouasie-Nouvelle-Guinée) : cartographie des habitats récifo-lagonnaires à par-tir d’imagerie satellitaire en Papouasie-Nouvelle-Guinée

•  PRISTINE : Comptage de poissons dans le lagon nord de la Nouvelle-Calédonie

•  NIUGINI  à  terre  –  Expédition  scientifique  internationale (Madang) : Assistance technique, récolte et photographie des organismes à des fins d’inventaire taxonomique

Les missions calédoniennes :• Campagnes de mise en place et de relève d’instrumenta-

tions et de capteurs (GOPS, MIO, COREUS, etc.)

• Mission de prospection et de récolte de bivalve (LEMAR et CNRT)

• Comptage des populations d’Acanthaster lagon ouest (COREUS)

• Suivi d’expérimentation (programme sur la flore micro- perforantes – LOCEAN)

>Déploiement d’un mésocosme

> Installation du caisson sur l’Alis

> Collecte d’échantillons

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LES RESSOURCES DU CENTRE IRD DE NOUMÉA • INFORMATION ET CULTURE SCIENTIFIQUES

PAGE 48 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

> Conférence internationale ICSHMO

Le LEGOS a co-organisé la 10e conférence ICSHMO (Confé-rence Internationale sur la Météorologie et l’Océanographie de l’Hémisphère Sud) en avril 2012 au Centre Culturel Tjibaou à Nouméa. L’objectif de cette conférence était d’établir un état des connaissances sur les aspects des sciences de l’atmosphère et de l’océan spécifiques à l’Hémisphère Sud. Plusieurs thèmes ont été traités, comme la montée des eaux et la vulnérabilité des îles du Pacifique, l’étude et l’observation des océans, la variabilité des climats et des conditions climatiques extrêmes (dont les cyclones). Cette conférence, pilotée par l’IRD et Météo-France avec le soutien du Gouvernement de la Nouvelle- Calédonie, sous la tutelle de l’American Meteorological Society, a rassemblé environ 300 chercheurs venus de 34 pays. Au total, 175 présentations orales et 116 posters ont été présentés, dans 17 sessions thématiques. La participation des étudiants a été particulièrement importante avec 51 étudiants présents dont 10 invités par le comité organisateur de la conférence.

Information et Culture Scientifiques

En marge de la conférence internationale, plusieurs actions de culture scientifique ont été organisées. Une soirée informelle a été organisée par l’IRD et le centre culturel Tjibaou, pour permettre aux représentants des tribus kanak d’exposer aux scientifiques leurs visions et préoccupations relatives au chan-gement climatique. Des projets impliquant ces représentants de la société traditionnelle et les scientifiques ont émergé de ces échanges. L’exposition grand public « Océan et climat » réalisée en 2008 par l’IRD a été propo-sée au public du centre culturel Tjibaou durant la semaine du colloque. Des livrets pédago-giques ont été produits par l’Institut en colla-boration avec le centre culturel et le vice-rec-torat. L’exposition a

circulé dans plusieurs établissements scolaires en Nouvelle-Calédonie (à Lifou, Maré, Ouvéa, Poindimié, Ouégoa, Nouméa et Koné), où elle a été présentée dans les centres de documen-tation. En septembre, l’exposition « Océan et Climat » a éga-lement été présentée lors de la fête de la baleine à l’île Ouen. Enfin un concours de slam sur le thème de l’océan et du cli-mat a été organisé par le vice-rectorat et l’IRD.

> Atlas de la Nouvelle-Calédonie

À la demande du Congrès de la Nouvelle Calédonie, l’IRD a réalisé un atlas présentant les grandes thématiques sociales, économiques, culturelles et scientifiques résultant des muta-tions qu’a connues le pays au cours de ces trente dernières années. L’ouvrage comprend 270 pages A3, 60 planches et 5 chapitres. Au cours de sa mission en juin 2012, Michel Laurent a signé avec le Congrès de la Nouvelle-Calédonie la version en « bon à tirer » de l’atlas, aboutissement d’un projet de trois ans coordonné par le service cartographie de l’IRD et appuyé par un comité scientifique regroupant de nombreux instituts et partenaires calédoniens. Soixante-quinze auteurs ont ainsi contribué à cet outil précieux de connaissance et de gouvernance.

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> Michel Laurent, Président de l’IRD et Roch Wamytan, Président du Congrès, juin 2012

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LES RESSOURCES DU CENTRE IRD DE NOUMÉA • INFORMATION ET CULTURE SCIENTIFIQUES

> Vaisseau des sciences biodiversité

L’association des enseignants de SVT Symbiose a inauguré en novembre 2012 son second vaisseau des sciences, un semi-remorque aménagé d’animations pédagogiques sur le thème de la biodiversité. Cet outil itinérant de médiation scienti-fique en Nouvelle-Calédonie est porté par le Vice-Rectorat et l’Institut de recherche pour le Développement, en partena-riat avec l’Etat, les institutions locales, les organismes scien-tifiques et les financeurs privés. « Ce projet s’inscrit dans le projet PRESICA (Pôle de Recherche, d’Enseignement Supé-rieur et d’Innovation Calédonien), dans son volet de culture scientifique. A terme, 2 projets seront consacrés à la culture scientifique, d’une part la Maison des Sciences et d’autre part le Muséum Calédonien prévu sur deux sites l’un sur la presqu’île de Foué, en Province Nord, près du Conservatoire des Espaces Naturels, l’autre à Nouméa sur le site IRD de l’Anse Vata » a indiqué Gilles Fédière, Représentant de l’IRD pour le Pacifique sud lors de l’inauguration. Mais en pré-lude des ces investissements conséquents, les Calédoniens disposent à présent d’un mini centre de culture scientifique mobile, capable d’atteindre les tribus les plus éloignées.> Fête de la science

La fête de la science s’est déroulée sur deux semaines en octobre 2012. Outre les trois villages des sciences en pro-vinces Nord, Sud et Iles, l’Institut a accueilli des groupes sco-laires lors de sa journée Portes ouvertes. Les élèves ont pu

échanger avec les scientifiques sur leurs recherches en océa-nographie, en biologie marine, en botanique, en entomo-logie, en analyses chimiques environnementales. De plus, pour la première fois, une délégation internationale com-posée de lycéens d’Australie, de Nouvelle-Zélande, du Japon, de Corée, du Vanuatu et des îles Fidji a participé à cette

> Ateliers d’entomologie, de botanique, de chimie lors des Portes Ouvertes à l’IRD

> Inauguration du vaisseau des sciences

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> Stand IRD à Lifou avec Bernard Pelletier, directeur du GOPS

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PAGE 50 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 • L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE

LES RESSOURCES DU CENTRE IRD DE NOUMÉA • INFORMATION ET CULTURE SCIENTIFIQUES

manifestation territoriale. Des visites de l’herbier du centre de Nouméa, des laboratoires pour l’étude du phytoplancton et des analyses environnementales leur ont été proposées. Cette édition inaugure les échanges internationaux entre les pays francophones et anglophones de la région Pacifique sur le thème de la fête de la science.

> Conférence internationale STAR

La conférence internationale STAR a été organisée en novembre 2012 sur le thème «  La science d’un monde en changement : aborder les priorités des îles du Pacifique pour le XXIe siècle  ». Les discussions ont porté sur les manières dont les nations du Pacifique peuvent améliorer leur déve-loppement en liant mieux l’état des connaissances scienti-fiques et les systèmes naturels mouvants, tout en conciliant les directives politiques émises au niveau régional et inter-national. Un des objectifs a été d’élargir les échanges au delà du thème des géosciences à d’autres champs d’intérêt pour les Etats insulaires du Pacifique, telles que les ressources et les enjeux environnementaux.> La documentation

L’équipe de la Documentation avait pour priorité de répondre aux demandes documentaires (1104 demandes en 2012) malgré l’implication majeure dans la préparation, l’organisation et le suivi du colloque ICSHMO.En 2012, l’objectif principal a été de travailler en lien avec

l’unité de recherche 227 Coréus 2 afin que le site de l’UR (http://coreus.ird.nc/) puisse afficher à partir des données bibliographiques d’Horizon les listes de publications de ses auteurs et de l’UR ; ce qui les motive à déposer leurs publica-tions de façon exhaustive dans la base Horizon Pleins Textes ou sur HAL-IRD.L’année 2012 a également été marquée par des échanges fructueux avec la bibliothèque de l’Université de la Nouvelle-Calédonie :• formation URFIST La publication scientifique aujourd’hui 

organisée par l’UNC ;• accès mutualisé aux ressources électroniques IRD et UNC ;• moissonnage de la base Horizon Pleins Textes pour la

plateforme documentaire ORI-OAI du CNRT Nickel et son environnement (http://sidonie.cnrt.nc) dont sont égale-ment partenaires l’Ifremer et la Secrétariat de la Commu-nauté du Pacifique.

Enfin, le centre de documentation de l’IRD reste actif dans les activités du réseau documentaire calédonien : contributions aux contenus documentaires numériques lors de la réunion professionnelle co-organisée par l’Association des Profession-nels de l’Information documentaire en Nouvelle-Calédonie (www.apidoc.asso.nc) et l’Association des Bibliothécaires de la Province Nord (ABPN) à Koné en octobre 2012.

> La délégation coréenne à la Fête de la science 2012

> De gauche à droite : John Collen, président de STAR, Henry Puna, premier ministre des îles Cook, Jimmy Rodgers, directeur général de la CPS et Gilles Fédière, directeur du centre IRD de Nouméa

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LES RESSOURCES DU CENTRE IRD DE NOUMÉA • LES SERVICES D’APPUI À LA RECHERCHE

L’IRD EN NOUVELLE-CALÉDONIE • RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 PAGE 51

Les services d’appui à la rechercheL’ADMINISTRATION DU CENTRE IRD DE NOUMÉA (effectif de 10 personnes)  est en charge des domaines suivants : ges-tion du personnel, formation continue et conventions de recherche et de partenariat, voyages et missions, commandes locales et internationales, accueil et standard.

LE SERVICE GÉNÉRAL est en charge de la gestion et de la maintenance des infrastructures bâties (7 324 m²), du parc auto-mobile (15 véhicules) et des moyens navigants du centre de Nouméa. Le centre compte environ 3 200 m² de laboratoires, 1 300 m² de bureaux et d’ateliers, 190 m² de serres et 467 m² de logements pour accueillir les étudiants et les scientifiques en missions.

L’ATELIER D’ÉLECTRONIQUE est chargé de la maintenance du matériel électronique du centre IRD de Nouméa (appareils de mesures, balances, spectrophotomètres, etc) et de la maintenance micro-informatique des appareils. Il effectue éga-lement le câblage informatique des locaux en collaboration avec le service général, la maintenance et l’installation du matériel électronique du centre et des équipes scientifiques.

LE SERVICE INFORMATIQUE LOCAL est la représentation locale de la Direction du système d’information (DSI) de l’Institut. La DSI est en charge de proposer et de mettre en œuvre la stratégie de l’Institut en matière de télécommunications et de système d’information scientifique, décisionnel et de gestion pour l’ensemble des sites d’activité de l’Institut et des fonctions de l’opérateur et de l’agence. En Nouvelle-Calédonie, le service informatique est chargé des domaines de compé-tence suivants : accueil des demandes des utilisateurs ; support bureautique, ges-tion du poste de travail ; support téléphonie ; exploitation locale ; administration des systèmes et des réseaux ; administration des bases de données locales ; pilo-tage de l’infogérance ; mise en œuvre de la sécurité ; conduite de développements des domaines administratifs ; support des applications spécifiques au centre ; sup-port de 1er niveau des applications institutionnelles ; déploiement des applications institutionnelles ou locales ; veille technologique ; expertises internes et externes.

CONTACTS  :Administration : [email protected] général : [email protected] informatique local : [email protected] d’électronique : [email protected] > L’équipe administrative

du centre IRD de Nouméa © IR

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Document réalisé par le Service Information Scientifique et Communication / Antenne DIC du centre IRD de Nouméa [email protected]

© IRD juin 2013

Directeur du centre IRD de Nouméa, représentant pour le Pacifique : Gilles Fédière

Directrice de la Direction de l’Information et de la Culture scientifiques pour le sud (DIC) : Marie-Noëlle Favier

Coordination éditoriale, édition, relecture : Mina Vilayleck

Relecture : Isabelle Gasser

Maquette : Efil – www.efil.fr

Mise en page : Passion Graphique – [email protected]

Infographie : Laurent Corsini

Iconographie : Base Indigo – Daïna Rechner

Impression : Artypo, Nouméa

Pour la bibliographie : http://nouvelle-caledonie.ird.fr

Ont contribué : Cravate Sophie, Dupouy Cécile, Folcher Eric, Fritsch Emmanuel, Gouriou Yves, Hartmann Catherine, Isnard Sandrine, Jamet Léocadie, Jourand Philippe, Le Meur Pierre-Yves, Lebellegard Pierre, Mangeas Morgan, Marin Frédéric, Marmey Philippe, Mathieu-Daude Françoise, Panché Jean-Yves, Payri Claude, Pelletier Bernard, Varillon David, Vidal Eric, Vilayleck Mina avec les équipes scientifiques basées au centre IRD de Nouméa

© IR

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