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JAB 1630 BULLE INFORMATIONS N° 68 / Avril 2016 Editorial SOMMAIRE Commission des excursions et jeunesse page 2 Archisalé et le dictionnaire des anonymes 3 Traditions vibrantes 4 Actualités de la recherche au musée 5 «La science à votre rencontre» 5 Bibliothèque 6 La montagne hier et aujourd’hui 6 Un palais du savoir Le Musée gruérien et la Bibliothèque de Bulle cachent bien leur jeu. Leur bâtiment, de taille et d’apparence modeste, n’est que la porte d’entrée d’un gigantesque palais du sa- voir dont l’architecture et les dimensions exactes sont im- possibles à appréhender, que ce soit par les usagers ou même par les collaborateurs de la maison. A l’image de la Bibliothèque de Babel de Jorge Luis Borges, l’institution recèle un nombre d’informations qui défient l’imagination. Bien sûr, il doit être possible en quelques heures de visiter l’exposition permanente et ses 1200 objets et documents audiovisuels, de parcourir les travées de la bibliothèque et ses 37 173 ouvrages en accès public (24 483 catalogués dans les réserves), de découvrir tous les recoins des ré- serves du musée et de jeter un œil aux 37 891 objets, ta- bleaux, dessins, gravures, sculptures et photographies répertoriés dans l’inventaire informatisé à la fin 2015, voire même d’ouvrir quelques classeurs d’archives de l’institution. Le visiteur qui se lancerait dans cette explora- tion serait sans doute et frappé d’une grande lassitude et pris de vertige; il ne ferait pourtant qu’effleurer la réalité. L’exemple des collections photographiques permet de sai- sir plus concrètement la complexité matérielle des collec- tions ainsi que les exigences liées à leur conservation et à leur mise en valeur. Une seule boîte de négatifs photogra- phiques comprend entre 30 et 150 images. Le fonds Photo Glasson comprend, d’après un inventaire réalisé en 2003, 6630 boîtes de négatifs, ce qui correspond à plusieurs cen- taines de milliers d’images. L’ensemble des collections photographiques hébergées par l’institution dépasse le million d’exemplaires uniques. Conserver tous ces témoignages du passé et ces bribes d’existence n’aurait pas de sens sans la documentation qui leur est liée. Cette dernière varie évidemment beaucoup en fonction de la provenance et de l’intérêt des pièces, d’une ligne à plusieurs pages de texte. Une part non négligeable mais peu visible de l’activité des collaboratrices et collabo- rateurs du musée consiste donc à améliorer cette docu- mentation, à tisser des liens entre les différents éléments matériels et immatériels qui constituent les collections, à les interpréter et à les situer dans un contexte plus large. A leur redonner du sens, afin de pouvoir les partager avec des publics forcément divers. La recherche et la documentation, peu spectaculaires et souvent moins visibles que les activités événementielles, constituent pourtant un des points forts du Musée gruérien, et ceci depuis sa fondation en 1917. Afin de mieux faire connaître ce pan d’activité – et de sillonner en votre com- pagnie les coulisses de l’institution – nous inaugurons dans ce numéro du journal une rubrique consacrée à la re- cherche sur les collections du musée (p. 5). Où l’on dé- couvre – une fois encore – que les AMG sont de précieux auxiliaires pour l’institution. Christophe Mauron Fonds d’acquisition d’œuvres d’art en Gruyère Invitation 2016 Les artistes actifs qui cultivent un lien avec Bulle, la Gruyère ou les habitants de la région sont invités à proposer une œuvre, déjà achevée, au Fonds d’acquisition d’œuvres d’art en Gruyère. Les œuvres sont conservées au Musée gruérien, dans le but de créer à long terme un ensemble significatif pour Bulle et la Gruyère. Les artistes envoient un dossier (et non l’œuvre). Le dossier complet, en neuf exemplaires, doit parvenir au Musée grué- rien jusqu’au 16 septembre 2016 (la date du timbre postal fait foi). Le règlement du fonds et les pièces du dossier à fournir sont publiés sur le site internet http://www.bulle.ch/fr/viesociale/fondsuvresart/ Le prix demandé pour l’acquisition doit être inférieur à CHF 5000.- Le fonds a déjà acquis deux œuvres. En 2014, le jury a sélectionné la série des cinq Bols Litho- phanies de la céramiste Line Choffet. La porcelaine de ces grandes pièces comporte une image visible en transparence. L’artiste a choisi d’y insérer des portraits de femmes. Pour 2015, le fonds a acquis Get Burned de Camille Villetard et Matthieu Barbezat, œuvre primée dans le cadre de l’exposition «Points de vue sur une ville 2014». Le jury a été convaincu par l’expressivité de cette peau de vache, mar- quée au fer rouge du plan schématique de la ville de Bulle. Isabelle Raboud-Schüle 2017 Le Musée gruérien fête les 100 ans de sa fondation Le comité des AMG planche sur des événements qui marqueront cet anniversaire. Nous recherchons des personnes disposées à nous aider à créer des contacts dans leur commune ou à partici- per à la préparation d’une animation locale en partenariat avec le musée. Merci de vous annoncer auprès des membres du comité ou de transmettre vos coordonnées à la réception du musée.

L'ami du musée n°68

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JAB 1630 BULLE

INFORMATIONS

N° 68 / Avril 2016

N°68 / Avril 2016

JAB 1630 BULLE

INFORMATIONS

Editorial

SOMMAIRE

Commission des excursions et jeunesse page 2Archisalé et le dictionnaire des anonymes 3Traditions vibrantes 4Actualités de la recherche au musée 5«La science à votre rencontre» 5Bibliothèque 6La montagne hier et aujourd’hui 6

Un palais du savoir Le Musée gruérien et la Bibliothèque de Bulle cachent bien leur jeu. Leur bâtiment, de taille et d’apparence modeste, n’est que la porte d’entrée d’un gigantesque palais du sa-voir dont l’architecture et les dimensions exactes sont im-possibles à appréhender, que ce soit par les usagers ou même par les collaborateurs de la maison. A l’image de la Bibliothèque de Babel de Jorge Luis Borges, l’institution recèle un nombre d’informations qui défient l’imagination. Bien sûr, il doit être possible en quelques heures de visiter l’exposition permanente et ses 1200 objets et documents audiovisuels, de parcourir les travées de la bibliothèque et ses 37 173 ouvrages en accès public (24 483 catalogués dans les réserves), de découvrir tous les recoins des ré-serves du musée et de jeter un œil aux 37 891 objets, ta-bleaux, dessins, gravures, sculptures et photographies répertoriés dans l’inventaire informatisé à la fin 2015, voire même d’ouvrir quelques classeurs d’archives de l’institution. Le visiteur qui se lancerait dans cette explora-tion serait sans doute et frappé d’une grande lassitude et pris de vertige; il ne ferait pourtant qu’effleurer la réalité. L’exemple des collections photographiques permet de sai-sir plus concrètement la complexité matérielle des collec-tions ainsi que les exigences liées à leur conservation et à leur mise en valeur. Une seule boîte de négatifs photogra-phiques comprend entre 30 et 150 images. Le fonds Photo Glasson comprend, d’après un inventaire réalisé en 2003, 6630 boîtes de négatifs, ce qui correspond à plusieurs cen-taines de milliers d’images. L’ensemble des collections photographiques hébergées par l’institution dépasse le million d’exemplaires uniques. Conserver tous ces témoignages du passé et ces bribes d’existence n’aurait pas de sens sans la documentation qui leur est liée. Cette dernière varie évidemment beaucoup en fonction de la provenance et de l’intérêt des pièces, d’une ligne à plusieurs pages de texte. Une part non négligeable mais peu visible de l’activité des collaboratrices et collabo-rateurs du musée consiste donc à améliorer cette docu-mentation, à tisser des liens entre les différents éléments matériels et immatériels qui constituent les collections, à les interpréter et à les situer dans un contexte plus large. A leur redonner du sens, afin de pouvoir les partager avec des publics forcément divers. La recherche et la documentation, peu spectaculaires et souvent moins visibles que les activités événementielles, constituent pourtant un des points forts du Musée gruérien, et ceci depuis sa fondation en 1917. Afin de mieux faire connaître ce pan d’activité – et de sillonner en votre com-pagnie les coulisses de l’institution – nous inaugurons dans ce numéro du journal une rubrique consacrée à la re-cherche sur les collections du musée (p. 5). Où l’on dé-couvre – une fois encore – que les AMG sont de précieux auxiliaires pour l’institution.

Christophe Mauron

Fonds d’acquisition d’œuvres d’art en Gruyère

Invitation 2016

Les artistes actifs qui cultivent un lien avec Bulle, la Gruyère ou les habitants de la région sont invités à proposer une œuvre, déjà achevée, au Fonds d’acquisition d’œuvres d’art en Gruyère.

Les œuvres sont conservées au Musée gruérien, dans le but de créer à long terme un ensemble significatif pour Bulle et la Gruyère.

Les artistes envoient un dossier (et non l’œuvre). Le dossier complet, en neuf exemplaires, doit parvenir au Musée grué-rien jusqu’au 16 septembre 2016 (la date du timbre postal fait foi). Le règlement du fonds et les pièces du dossier à fournir sont publiés sur le site internet

http://www.bulle.ch/fr/viesociale/fondsuvresart/

Le prix demandé pour l’acquisition doit être inférieur à CHF 5000.-

Le fonds a déjà acquis deux œuvres. En 2014, le jury a sélectionné la série des cinq Bols Litho-phanies de la céramiste Line Choffet. La porcelaine de ces grandes pièces comporte une image visible en transparence. L’artiste a choisi d’y insérer des portraits de femmes. Pour 2015, le fonds a acquis Get Burned de Camille Villetard et Matthieu Barbezat, œuvre primée dans le cadre de l’exposition «Points de vue sur une ville 2014». Le jury a été convaincu par l’expressivité de cette peau de vache, mar-quée au fer rouge du plan schématique de la ville de Bulle.

Isabelle Raboud-Schüle

2017 Le Musée gruérien fête les 100 ans de sa fondation

Le comité des AMG planche sur des événements qui marqueront cet anniversaire. Nous recherchons des personnes disposées à nous aider à créer des contacts dans leur commune ou à partici-per à la préparation d’une animation locale en partenariat avec le musée. Merci de vous annoncer auprès des membres du comité ou de transmettre vos coordonnées à la réception du musée.

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N° 68 / Avril 2016

INFORMATIONS N°68 / Avril 2016

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Commission des excursions

MERCREDI 11 MAI

Les Archives de l’Etat de Fribourg

Les Archives de l’Etat de Fribourg plongent leurs racines en plein cœur du XIIe siècle, puisqu’elles sont nées avec la fon-dation de la ville de Fribourg en 1157.

Elles se sont développées tout au long des siècles, avec la cité-Etat qui donna naissance au canton de Fribourg, tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Elles conservent à ce jour quinze kilomètres linéaires de documents, du Xe au XXIe siècle, qui constituent une collection de biens culturels d’importance na-tionale.

Si elles continuent à collec-ter, inventorier et mettre à la disposition du public les documents produits et re-çus par les autorités canto-nales et les services de l’administration, elles con-servent également les fonds d’archives des an-ciennes seigneuries ac-quises par la ville de Fri-bourg au long des siècles, comme les archives des comtes de Gruyère, celles des seigneuries savoyar-des (Romont, Estavayer, Châtel-St-Denis, etc.).

Elles ont aussi le privilège de conserver d’importants fonds ecclésiastiques (Abbaye d’Hauterive, Chartreuses de la Val-sainte et de la Part-Dieu, Chapitre Saint-Nicolas, etc.). Les Archives de l’Etat sont ouvertes à tout chercheur, profession-nel ou amateur, s’intéressant à l’histoire de sa famille, de son village ou du canton.

Alexandre Dafflon, archiviste cantonal

La visite est gratuite. Inscription: le plus rapidement possible, au moyen de la carte ci-jointe. Rendez-vous: 18h30, devant le bâtiment des Archives de l’Etat de Fribourg, Route des Arsenaux 17, Fribourg. Les personnes ne disposant pas d’un moyen de locomotion sont priées de s’adresser à Jacqueline Geiser, tél. 026 912 41 47.

SAMEDI 4 JUIN

Une journée à Soleure l’élégante

Siège des ambassadeurs de France auprès des cantons suisses (de 1530 à 1792), Soleure multiplia de ce fait des relations intellectuelles et artistiques avec la France. Les styles à la mode à la cour des Bourbons y fleurirent et les fortifications élevées le furent à l’école de Vauban.

Agréablement située entre le Weissenstein et l’Aar, elle est restée une ville élégante et au charme certain avec ses mai-sons aux volets peints de couleurs vives, ses enseignes de fer forgé et ses toits débordants. Elle a conservé de beaux édifices Renaissance et baroques. La Krummturm (tour tor-due) est la silhouette la plus frappante de cet ensemble forti-fié. La cathédrale St-Urs, imposant édifice baroque, ajoute encore à l’élégance de l’endroit. Le Musée des Beaux-Arts, que nous visiterons, est essentiellement consacré à l’art suisse. Y sont exposés les peintres suisses les plus presti-gieux, tels Ferdinand Hodler, Félix Vallotton, Cuno Amiet, sans oublier la célèbre Madone de Soleure, tableau de Hans Holbein le Jeune, plein de majesté.

Nous prendrons le repas de midi dans une maison de corpo-ration. Nous nous rendrons ensuite au château de Blumen-stein, ancienne résidence d’été d’une famille aristocratique soleuroise. Le château abrite aujourd’hui un musée historique qui illustre le style de vie des familles aristocratiques d’autrefois.

Inscription: jusqu’au 10 mai, au moyen de la carte ci-jointe.

Prix: CHF 105.- comprenant le déplacement en car, café et croissant à l’arrivée, le repas de midi sans les boissons, l’entrée au Musée des Beaux-Arts, les visites guidées de la ville et du château de Blumenstein.

Rendez-vous: 7h15, parking de Taxi Etoile, route de la Pala 118, Bulle. Retour à Bulle vers 18h30-19h.

Les personnes ne disposant pas d’un moyen de locomotion jusqu’à cette adresse sont priées de s’adresser à Marianne Weller, tél. 026 912 66 32.

Un après-midi, une ville! C’est le nouveau concept que propose la commission jeunesse: découvrir une ville proche de chez nous, en visitant de manière ludique et sympathique un musée, un château ou tout autre site parti-culier de l’agglomération choisie.

Mercredi 15 juin «Balade romanesque» en ville d’Estavayer-le-Lac. Nous prendrons le train pour la Cité de la Rose, où nous attendra un guide. Avec les informations qu’il nous donnera, il s’agira de trouver un mot mystère tout en parcourant les ruelles de la vieille ville.

Rendez-vous: gare de Bulle, 13h. Retour: 18h45 au même endroit. Prix: CHF 10.- pour les enfants des AMG, CHF 15.- pour les non-membres. De 8 à 12 ans (maximum 25 participants). Renseignements et inscriptions par courriel à l’adresse [email protected] ou par SMS au 079 288 36 33 au plus tard le 8 juin 2016.

Commission jeunesse

Jean-Joseph Comba,plan de Montbovon, 1805. Photo AEF

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N° 68 / Avril 2016

INFORMATIONS N°68 / Avril 2016

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DU 22 MAI AU 31 JUILLET

ARCHISALÉ – Sophie Guyot

Sophie Guyot est née en 1970, elle vit et travaille à Lau-sanne. Se frottant à toutes sortes de contextes, urbains, scé-niques, forestiers, elle crée une œuvre qui met en lumière des pans de la condition humaine.

Son imagination est marquée tout d’abord par une histoire transmise par sa grand-mère. Une histoire de sel, importé de France pour les besoins de l’économie fromagère, alors qu’en sens inverse des contingents de mercenaires fribour-geois s’exilent. Puis, dans les collections de cartes postales du Musée gruérien, l’artiste s’inspire des édifices du pouvoir économique et des alignements urbains. Elle construit des séries d’immeubles, maquettes de carton à la manière des architectes, qu’elle enduit ensuite de sel fluorescent. Elle déploie ainsi plusieurs quartiers et finalement installe toute une ville dans la salle d’exposition.

Plongée par instants dans le noir, l’installation ARCHISALÉ fait étinceler sa fantomatique présence. Mise en lumière, elle émet des craquements, souffle, chuchote des mots prélevés par Sophie Guyot au verso des cartes postales. Celles-ci s’alignent sur toute une paroi pour rappeler les images fami-lières de la Gruyère, avec ses fromageries et ses usines.

Combien de tonnes de sel ont-elles été «échangées» contre du matériel humain durant des décennies? Suffisamment pour bâtir une maison, un quartier, une ville, un canton, un pays? Ce sanctuaire poétique des exilés de jadis actionne un pan de l’histoire et questionne notre aujourd’hui avec les destins des émigrés économiques de tous bords. L’ardoise est archi-salée (voir prospectus joint).

Florence Grivel, commissaire

Vernissage: samedi 21 mai, 18h Mercredi 8 juin, 19h. Sel, fromages et mercenaires, échanges commerciaux entre la Gruyère et la Franche-Comté. Conférence par Jean Steinauer, historien.

Les Fribourgeois trouvaient en Franche-Comté le sel que les rois de France cédaient à bon prix moyennant la fourniture de soldats. Du sel et de l'argent dans un sens, du fromage et des hommes dans l'autre. Prix: entrée au musée, gratuit pour les AMG. Durée: 1h. Sans inscription.

Loyi, sacoche à sel en cuir brodé, 1748. Musée gruérien Cet objet est visible dans l’exposition permanente.

Fribourgeois un dictionnaire pour tous

Dans le cadre de son 175e anniversaire, la Société d’histoire du canton de Fribourg publie un ouvrage qui s’intéresse à tous, et pour cause: il s’agit d’un Diction-naire des anonymes, des inconnus et des oubliés du canton de Fribourg.

Point de conseillers d’Etat ni d’évêques, mais des femmes et des hommes qui ont vécu dans notre canton ou qui en sont ori-ginaires, et qui sont des anonymes. Pourtant, ano-nyme ne veut pas dire ordinaire et tous, d’une manière ou d’une autre, ont une histoire à raconter. Ils ont vécu entre 1840 et 2015, au cœur ou dans les marges d’une société qui s’est transformée en pro-fondeur durant ce laps de temps. C’est donc un pan de l’histoire fribourgeoise qui se dévoile, non pas comme c’est souvent le cas au travers d’événements que l’on identifie et que l’on développe, mais au travers de la vie de personnes singulières. Le projet est aussi original parce que les notices ont été écrites par une centaine d’auteurs, historiens amateurs ou professionnels. Ils ont ramené au jour des anonymes et des inconnus, avec respect, tendresse, humour parfois. Un cha-pitre introductif de l’historien Francis Python, professeur émé-rite de l’Université de Fribourg, ajoute une profondeur histo-rique à l’ensemble. Sous forme d’inventaire à la Prévert, on y trouvera l’histoire d’Eulalie qui tient une petite épicerie de village, celle de Fer-nand qui fut mercenaire, celle de Nicolas, un curé, celle de Thérèse, couturière, celle de Rosa, guérisseuse, celle d’Ernest, l’original du village, celle de Jules, cafetier, celle d’Emile, facteur d’orgue, celle de Germain, cheminot et ex-pert en champignons, celle d’Yvonne, tricoteuse sur machine à domicile, celle de Violette, maraîchère, celle d’Alexandre, forgeron, celle de Canisius, peintre en bâtiment, celle de Charles, braconnier, de Jules, tonnelier, d’Edouard, facteur, de Véronique, cuisinière, de Louise, religieuse cistercienne, de Maria, garde-barrière… et de tant d’autres encore. L’ouvrage sort le 23 mai. Il est vendu au prix de CHF 45.- (emballage et port en sus). Il est déjà possible de le com-mander sur la boutique en ligne de la Société d’histoire du canton de Fribourg (www.shcf.ch) ou par courrier à l’adresse suivante: SHCF, CP 1420, 1701 Fribourg, en indi-quant votre adresse et le nombre d’exemplaires voulus. Il sera également vendu en librairie et à la boutique du Musée gruérien dès sa sortie.

Anne Philipona

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N° 68 / Avril 2016

INFORMATIONS N°68 / Avril 2016

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Traditions vibrantes Des traditions en images: innover, partager, relier Par la photographie, acteurs, amateurs et professionnels sont invités à jeter un regard contemporain sur les traditions vi-vantes. Un partage d’images sur les réseaux sociaux, des expositions, une publication et des créations figurent au pro-gramme. Le Service de la culture de l’Etat de Fribourg a con-fié au Musée gruérien ce projet soutenu également par Pro Helvetia. La photographe Mélanie Rouiller en est la coordina-trice.

Des photographes professionnels du canton ont été manda-tés pour travailler sur des traditions comme la Saint-Nicolas, la Solennité de Morat ou la course des charrettes de Char-mey. Ils documentent aussi des traditions moins visibles comme la Saint-Antoine ou les théâtres en patois. Le projet invite les membres des photo-clubs du canton, celles et ceux qui font vivre les traditions, les amateurs et les publics inté-ressés à partager leurs photos ou films.

Des comptes Facebook, Instagram et Twitter ont été mis en ligne dans ce but. Les résultats seront présentés lors d’expositions dans plusieurs musées du canton, et, au bout de trois ans, dans une publication. L’édition 2016 du festival Belluard Bollwerk International a programmé plusieurs créa-tions sur ce thème et invite les porteurs de traditions les plus diverses du canton à venir s’y présenter.

www.traditionsvivantesenimages.ch informe sur le projet et les modalités de participation. Partenaire du projet, le site notrehistoire.ch publie et valorise les photographies et films sur les traditions vivantes de Suisse romande. Participez et découvrez des images sur Facebook, Twitter et Instagram avec #tradifri.

Arrivée des pèlerins à la messe de la Saint-Antoine à Brünisried (Dirlaret-Rechthalten), 2016. Photo Corinne Aeberhard

Samedi 30 avril, 10h-12h Les colliers de sonnailles en cuir brodé Le savoir-faire, la restauration et l’entretien des colliers an-ciens sont présentés par Jean-Claude Bovet, lauréat 2015 du Prix de l’association du patrimoine culturel romand. Démons-tration de broderie de cuir par un sellier et présentation de colliers anciens sortis des réserves du musée. Dans le cadre du «Printemps des traditions vivantes». Prix: entrée au musée. Sans inscription. Vendredi 27 mai, 17h Le Ranz des vaches, une tradition vivante Cet air si célèbre a été publié en différentes versions. Son interprétation varie au cours des siècles mais suscite toujours de fortes émotions aujourd’hui. Les plus anciens enregistre-ments de cet air sont tirés d’archives de la Phonothèque na-tionale. Dans le cadre du «Printemps des traditions vivantes» et de «tutticanti». Entrée gratuite. Durée:1h. Sans inscription.

Du jeudi 26 mai au dimanche 29 mai A l’occasion de «tutticanti», Fête fribourgeoise des chorales qui a lieu à Bulle, le Musée gruérien accueille des chœurs pour des concerts libres. Consultez le programme de la fête pour venir écouter les chanteurs dans l’excellente acous-tique du musée.

Les deux côtés d’un collier de sonnaille en cuir daté 1798. Musée gruérien

Philippe Serex, Ranz. Projet pour l'exposition

nationale suisse de 1896, aquarelle. Musée gruérien

Isabelle Raboud-Schüle

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N° 68 / Avril 2016

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INFORMATIONS N°68 / Avril 2016

Actualités de la recherche au musée Oswald Pilloud enfin démasqué

La recherche utilise parfois des voies originales. Lors de la préparation de l’exposition «Le paysage pour passion» con-sacrée au peintre Oswald Pilloud, les commissaires se sont efforcés de documenter correctement les tableaux redécou-verts à cette occasion, à commencer évidemment par les trois huiles sur toile de l’artiste de Châtel-Saint-Denis que conserve le Musée gruérien. Un tableau en particulier avait retenu leur attention, celui qui a été choisi pour l’affiche et le prospectus de l’exposition. Cette peinture a été achetée par la commission du musée en 1917, comme en attestent les archives de l’institution dans un procès-verbal du 29 décembre 1917: «On décide d'aller visi-ter l'exposition de tableaux que M. Pilloud, peintre, à Fri-bourg, avait ouverte dans l'immeuble de M. Moret Alfred, rue de Gruyères. La Commission achètera, cas échéant, un ou deux tableaux.»

Ce sera deux. La commission jette son dévolu sur les «Préalpes fribourgeoises» – l’image retenue pour l’affiche – et «La vallée de l’Intyamon». Le temps passe, les décennies et les conservateurs se succèdent au musée, le tableau est accroché dans l’exposition permanente dès 2012, sans que la description des «Préalpes fribourgeoises» ne soit précisée, ou contestée par quiconque. Jusqu’en 2015, année de prépa-ration de l’exposition Oswald Pilloud.

Une première tentative d’identification du sujet – pâturages, forêts et sommets enneigés – est entreprise suite à un échange entre collègues sur la base de vues aériennes de la région et du logiciel Google Earth. Elle aboutit à une première conclusion, provisoire et erronée comme nous allons le voir par la suite: ce tableau représente probablement la ré-gion des Gastlosen et la Hochmatt vues depuis le canton de Berne, avec la Dent de Ruth au premier plan. Un doute sub-siste mais il est mis sur le compte de la liberté artistique du peintre.

Suite à la publication du tableau dans le précédent numéro de ce journal, un membre des AMG – Pierre-Philippe Bu-gnard – s’interroge à son tour, parvient à localiser précisé-ment le tableau et propose une nouvelle légende au musée avec photographie actuelle et indiscutable à l’appui: «Alpes bernoises. Vue depuis La Lenk, avec le Ammertehore au premier plan et le Wildstrubel au second plan».

Il aura donc fallu attendre près d’un siècle, un projet d’exposition et un AMG perspicace pour identifier précisé-ment cette toile d’un peintre méconnu, talentueux et… un peu roublard. Il est en effet difficile d’imaginer que l’auteur se soit trompé au moment de donner une légende à cette toile qu’il avait lui-même peinte sur le motif. On peut supposer qu’en préparant son exposition de Bulle, il a préféré lui donner un titre un peu vague et vendeur localement, les fameuses «Préalpes fribourgeoises». Oswald Pilloud enfin démasqué!

Christophe Mauron

«La science à votre rencontre»

Mercredi 27 avril, 19h La recherche agronomique pour la pérennisation des alpages

Le recul du pastoralisme en montagne laisse la forêt envahir des zones d'alpage. Pour contrer cette avancée, les pâtu-rages peuvent être occupés par des races bovines à viande bien adaptées à ces conditions difficiles.

Ces bêtes permettraient aussi de valoriser un sous-produit de la production fromagère, le petit lait dont la gestion est pro-blématique. Isabelle Morel et Pierre-Alain Dufey, du groupe de recherche «Production de viande bovine» de la station de l'Agroscope à Posieux, présentent le projet Lactobeef qui collecte les informations scientifiques, techniques et écono-miques à ce propos.

Prix: entrée au musée. Durée: 1h. Sans inscription.

Projet Lactobeef

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INFORMATIONSN° 68 / Avril 2016

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IMPRESSUM. L’Ami du Musée – Informations, journal édité par la Société des Amis du Musée gruérien, case postale 66, 1630 Bulle 1. Parution: 4 fois par année. Impression: Glassonprint, 1630 Bulle. Mise en pages: Eduardo Eguizábal, Monchuplyon 48, 1661 Le Pâquier (eeguizabal @hispeed.ch).

Rédaction: Michelle Guigoz, ch. des Ponts 15, 1688 Sommentier ([email protected]) – Michel Gremaud, ch. de la Réche 79, 1630 Bulle (mic.gremaud @bluewin.ch).

INFORMATIONS N°68 / Avril 2016

Bibliothèque La montagne hier et aujourd’hui Une publication deux expos de photos

Sublime ou terrifiante, longtemps inaccessible avant de devenir un objet de conquête, la montagne est au-jourd’hui un territoire où se croisent les mondes du tra-vail et des loisirs.

Depuis plus de 130 ans, les photographes fribourgeois ont observé les mutations des Préalpes au gré de l’évolution des goûts et des esthétiques. Après La rue / Die Strasse en 2014, «Regards retrouvés» publie en mai un deuxième recueil inti-tulé La montagne / Der Berg, qui met en valeur une sélection de 130 images appartenant aux collections photographiques fribourgeoises, notamment celles du Musée gruérien et de la BCU. Pour accompagner cette parution, une exposition se tiendra du 13 mai au 28 août dans la cour intérieure du châ-teau de Bulle, en partenariat avec la préfecture de la Gruyère.

Durant l’été 2014, le Bullois Vincent Levrat photographie les alpages gruériens avec son regard d’étudiant à l’Ecole d’arts appliqués de Vevey. Ancien bouébo, il montre la simplicité de la vie dans les chalets, la borne enfumée, les bottes d’un armailli sur le pas de la porte, le brouillard qui enveloppe les montagnes, les cuillères à crème pendues à une paroi où chaque teneur a sculpté son nom à l'Opinel.

En couleurs et en grand format, il décrit sans pathos un monde où le temps ne semble pas avoir prise et il saisit avec acuité des atmosphères caractéristiques du difficile travail en montagne. Actuellement étudiant à l'Ecole cantonale d'art de Lausanne, Vincent Levrat expose pour la première fois ses images dans les fossés du château de Bulle, en contre-point aux photographies patrimoniales sélectionnées par «Regards retrouvés».

Christophe Dutoit

Des ouvrages qui ont le vent en poupe!

Le nombre important de nouveautés complique peut-être votre choix. Voici celles qui ont été les plus empruntées en 2015 par des adultes, avec quelques commentaires personnels.

Romans Les gens heureux lisent et boivent du café d’Agnès Martin-Lugand Un beau roman qui fait du bien, mais il est nécessaire d’avoir des mouchoirs à proximité.

Une main encombrante de Henning Mankell La dernière enquête du commissaire Wallander. L’auteur, décé-dé en 2015, a souhaité qu’il n’y ait pas de suite. Cela nous évite-ra une série à rallonge avec des auteurs différents et un mal de crâne pour savoir où classer ces livres.

Documentaires Dans la peau d'une djihadiste: enquête au coeur des filières de recrutement de l'Etat islamique d’Anna Erelle Un sujet d’actualité, malheureusement.

25 assiettes vegan de Marie Laforêt Les livres de recettes pour les personnes intolérantes (gluten, lactose, œufs, …) ou à régime spécifique (diabète, végétarisme, végétalisme) ont de plus en plus de succès. Vous trouverez ces livres classés en 641.5, rayon «recettes diététiques».

Bandes dessinées Ce n'est pas toi que j'attendais de Fabien Toulmé Une BD qui traite un sujet délicat: l’acceptation d’un bébé por-teur de la trisomie. Magnifique!

L'attentat / scénario Loïc Dauvillier; dessin et couleur Glen Chapron Une adaptation réussie du roman de Yasmina Khadra mais qui nécessite un temps de réflexion.

Lise Ruffieux ANIMATIONS POUR ENFANTS

Samedi, ça te dit?

Samedi 23 avril, 10h-11h30 Ton sac à livres. Fabrique et personnalise ton sac. Il te servira pour transporter tes livres ou ceux que tu empruntes à la biblio-thèque.

Samedi 25 juin, 10h-11h30 Crée une carte postale à l’atelier photo. Tu participes à un atelier de photographie pour créer ta propre carte postale. Tu peux ensuite l’envoyer à la personne de ton choix.

Dès 8 ans. Prix: CHF 5.- pour le matériel. Inscription recommandée au 026 916 10 10 ou [email protected]

Bellegarde, entre 1950 et 1960. Les

enfants d’Alphonse Derungs devant les

Gastlosen. © Alphonse Derungs

Musée gruérien

Photo Vincent Levrat