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out ou presque n’a-t-il pas déjà été dit et écrit sur la question des risques ? Les connaissances que nous avons acquises sur le dérè- glement climatique, l’effet de serre, l’épuisement des ressources natu- relles, les dangers associés à la production d’énergie d’origine nu- cléaire, à l’expansion démesurée des transports routiers et de la circulation automobile, à l’explosion des cancers et autres pathologies d’origine environne- mentale liés à l’activité industrielle et à l’agriculture intensive, ne sont- elles pas suffisamment étendues pour que nous décidions de chan- ger radicalement notre mode de vie ? Avons-nous besoin d’être encore informés sur la fonte des glaciers, la déforestation et l’érosion de la biodiversité ? Ne savons-nous pas, de sources sû- res, que l’application du modèle de développement occidental par des pays comme le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Indonésie ne peut qu’empoisonner l’atmosphère, en- gendrer l’épuisement des sols et la raréfaction inéluctable des ressour- ces en eau ? Ne faut-il pas, alors, chercher l’origine de notre impuis- sance dans l’effet paralysant que produirait sur nous l’accumulation d’informations, de données et d’analyses plus qu’inquiétantes sur l’ampleur de la menace ? Par ailleurs, la prolifération d’organismes d’identification, de quantification, de prévention et de gestion des risques ne produit-elle davantage d’effets paralysants que de capacités de réaction salvatri- ces des sociétés contemporai- nes ? Est-il encore possible, en pareille situation d’incertitude, d’échapper au repli apeuré et au déni de réalité ? Ne devrions- nous donc pas considérer que ce qui fait aujourd’hui problème, c’est l’extrême difficulté que nous éprou- vons à procéder à une synthèse de ce que nous savons, de ce que nous faisons, de ce que nous sou- haitons, des menaces qui nous assaillent, et de ce que nous ne devons plus entreprendre si nous voulons tenter de préserver le mon- de ? En cette période d’organisation de « primaires citoyennes » par le Parti socialiste pour désigner celui ou celle qui sera son candidat à l’élection présidentielle de 2012, la question écologique s’est heureu- sement invitée dans les débats grâce, en particulier, à la publica- tion par Arnaud Montebourg d’un petit ouvrage intitulé « La démon- dialisation ». L’intérêt de cet essai tient d’abord à ce qu’il établit claire- ment les relations de cause à effet entre l’internationalisation des échanges, la délocalisation des en- treprises, la financiarisation de l’économie au service des seuls actionnaires, l’augmentation du chômage et des pathologies socia- les et l’aggravation de la crise éco- logique. En montrant que la plupart des risques et des insécurités con- temporaines ont une origine poli- tico-économique, qu’ils ont largement contribué à la naissance de gigantesques nouveaux mar- chés et à la réalisation de profits colossaux, et qu’ils n’existent que parce que certains d’entre nous ont décidé de les produire et d’y exposer les autres, avec ou sans leur consentement, cet essai vient apporter un éclairage utile à tous les diagnostics réalisés par les « lanceurs d’alerte ». Depuis une trentaine d’années, en effet, et plus particulièrement dans les pays « développés », on a ap- pelé « lanceurs d’alerte » ces hom- mes qui, souvent scientifiques de formation et travaillant sur les ris- ques pour la santé et pour l’environnement, ont largement contribué à réveiller la société civi- le et susciter la création T Lanceurs d’alerte et démondialisation A S E L 1

Lanceurs d’alerte et démondialisation Tasel.eu.com/bulletin/no025_OCTOBRE_2011.pdf · res, que l’application du modèle de développement occidental par des pays comme le Brésil,

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out ou presque n’a-t-il pas déjàété dit et écrit sur la question desrisques ? Les connaissances quenous avons acquises sur le dérè-glement climatique, l’effet de serre,l’épuisement des ressources natu-relles, les dangers associés à laproduction d’énergie d’origine nu-cléaire, à l’expansion démesuréedes transports routiers et de lacirculation automobile, àl’explosion des cancers et autrespathologies d’origine environne-mentale liés à l’activité industrielleet à l’agriculture intensive, ne sont-elles pas suffisamment étenduespour que nous décidions de chan-ger radicalement notre mode devie  ?  Avons-nous besoin d’êtreencore informés sur la fonte desglaciers, la déforestation etl’érosion de la biodiversité  ? Nesavons-nous pas, de sources sû-res, que l’application du modèle dedéveloppement occidental par despays comme le Brésil, la Chine,l’Inde et l’Indonésie ne peutqu’empoisonner l’atmosphère, en-gendrer l’épuisement des sols et lararéfaction inéluctable des ressour-ces en eau ? Ne faut-il pas, alors,chercher l’origine de notre impuis-sance dans l’effet paralysant queproduirait sur nous l’accumulationd’informations, de données et

d’analyses plus qu’inquiétantes surl’ampleur de la menace  ? Parailleurs, la proliférationd’organismes d’identification, dequantification, de prévention et degestion des risques ne produit-elledavantage d’effets paralysants quede capacités de réaction salvatri-ces des sociétés contemporai-nes  ? Est-il encore possible, enpareille situation d’incertitude,d’échapper au repli apeuré et audéni de réalité ? Ne devrions- nousdonc pas considérer que ce qui faitaujourd’hui problème, c’estl’extrême difficulté que nous éprou-vons à procéder à une synthèse dece que nous savons, de ce quenous faisons, de ce que nous sou-haitons, des menaces qui nousassaillent, et de ce que nous nedevons plus entreprendre si nousvoulons tenter de préserver le mon-de ?En cette période d’organisation de« primaires citoyennes  » par leParti socialiste pour désigner celuiou celle qui sera son candidat àl’élection présidentielle de 2012, laquestion écologique s’est heureu-sement invitée dans les débatsgrâce, en particulier, à la publica-tion par Arnaud Montebourg d’unpetit ouvrage intitulé « La démon-dialisation ». L’intérêt de cet essai

tient d’abord à ce qu’il établit claire-ment les relations de cause à effetentre l’internationalisation deséchanges, la délocalisation des en-treprises, la financiarisation del’économie au service des seulsactionnaires, l’augmentation duchômage et des pathologies socia-les et l’aggravation de la crise éco-logique. En montrant que la plupartdes risques et des insécurités con-temporaines ont une origine poli-tico-économique, qu’ils ontlargement contribué à la naissancede gigantesques nouveaux mar-chés et à la réalisation de profitscolossaux, et qu’ils n’existent queparce que certains d’entre nousont décidé de les produire et d’yexposer les autres, avec ou sansleur consentement, cet essai vientapporter un éclairage utile à tousles diagnostics réalisés par les« lanceurs d’alerte ».

Depuis une trentaine d’années, eneffet, et plus particulièrement dansles pays « développés », on a ap-pelé « lanceurs d’alerte » ces hom-mes qui, souvent scientifiques deformation et travaillant sur les ris-ques pour la santé et pourl’environnement, ont largementcontribué à réveiller la société civi-le et susciter la création

TLanceurs d’alerte et démondialisation

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d’associations et de mouvementsécologistes. Beaucoup de ces« lanceurs d’alerte », lorsqu’ils mi-rent en évidence l’existence demenaces ou de dangers ne furentpas entendus, connurent de nom-breux déboires et furent souventinjustement sanctionnés. On nesaurait donc trop insister sur lecourage et la détermination dont ilsont fait preuve, tant les questionsqu’ils ont soulevées étaient essen-tielles et leurs adversaires prêts àtout pour étouffer ou interdire ladiffusion de leurs travaux ou leursinterventions publiques. La difficul-té à laquelle sont cependant con-frontés ces « lanceurs d’alerte  »ainsi que les experts indépendantsn’est pas seulement liée à la multi-plication des sollicitations et pres-sions dont ils sont l’objet. Ellerésulte aussi de l’incapacité crois-sante des individus à se rendredisponibles pour leur apporter leursoutien. Cette indisponibilité laissepar conséquent la voie largementouverte au développement des in-

novations techniques, y comprisles plus dangereuses. Car, com-me l’ont montré les spécialistesdes risques,  plus s’accroît la puis-sance technique à disposition del’économie et de la finance, plusson intrusion dans la vie quotidien-ne semble aller de soi. Ainsi, plusla technique moderne contribue àfaçonner le monde, moins les ci-toyens semblent capables d’en per-cevoir les effets et lesconséquences. Cette emprise gé-nérale contraint donc les« lanceurs d’alerte  » à multiplierleurs expertises dans des domai-nes de plus en plus spécialisés,afin de déterminer des seuils etdes normes de toxicité accepta-bles. Ainsi, tout le temps que ne secréeront pas de véritables contre-pouvoirs capables de proposerune véritable alternative politique àla détérioration générale des condi-tions d’existence des individus, oncontinuera à en appeler aussi bienà l’activité réglementaire de l’Etatqu’à la mobilisation des citoyens.

C’est une des raisons essentiellespour lesquelles on continue à subirun inflation procédurale étouffanteet inefficace : réglementations, con-trôles, interdictions, lobbying, ex-pertises et évaluations,détermination de taux, de seuils etde normes ne parvenant pas àprotéger les salariés obligés defabriquer des produits dangereuxpour continuer à gagner leur viedans un contexte de concurrenceexacerbée et déloyale.

Pour sortir de cette spirale del’impuissance, Arnaud Montebourgn’est pas le seul à proposer unepolitique protectionniste européen-ne qui permettrait de s’attaquer àla crise de l’emploi et à la détériora-tion de l’environnement. Et les ar-guments qu’il avance méritentvéritablement discussion.

Yves Dupont

On en parle dans les colonnes de la Caselle depuisun an et demi, en février 2010, où nous interpellionsles élus et la population pour que nous nous mobili-sions tous autour du sauvetage de la caselle deNouel. La toiture de cette gariotte, vieille de 160 ans,la plus haute du département, sur la D 6 entre Lalben-que et Cahors, risque de s’écrouler d’une année àl’autre et il faut donc, d’urgence, changer toutes leslauzes qui la recouvrent. Nous avions deux solutionspour financer cette lourde opération financière quiatteint presque les 20 000 euros : soit la vendre à lamairie pour un euro symbolique avec une clause derénovation contraignant l’acheteur à réparer au plusvite, soit chercher des fonds d’aide publique auprèsdu Conseil Général et du Conseil Régional poursoulager le propriétaire d’une partie du poids finan-cier de cette opération. C’est cette deuxième solutionqui a été choisie. Les deux assemblées se sontengagées à financer 65 % du montant hors taxe destravaux, 40 % pour le département et 25 % pour larégion. La rénovation va donc pouvoir commencervers la fin du mois d’octobre ou le débutnovembre…en tout cas durant cet automne.Nous invitons la population qui le souhaite à venirassister à ces travaux hors du commun : l’enlèvementde toutes les lauzes extérieures tout en conservant lapartie intérieure du toit encore en parfait état. Pour

donner un ordre d’idée de l’importance du travail àréaliser, nous vous invitons à méditer sur la donnéesuivante : 840 mètres linéaires de lauzes à changerpour aller du bas de la toiture jusqu’à son sommet !Amateurs de photos, à vos appareils ! Il est possibleque, pour l’opération d’enlèvement des vieilles lauzes,l’artisan ait besoin de main d’œuvre pour le transportde ces tonnes de pierres.Rajeunissement d’une vieille dame ? Oui, on peut ledire car cette caselle avait déjà 25 ans quand, en1875, naissait Jeanne Calment, la doyenne del’humanité, morte à 122 ans. Nous avons beau vivrevieux, très vieux même, le patrimoine, petit ou grand,nous survit toujours, parfois pendant des siècles.C’est pour cette raison que c’est une exigence morale,pour les pouvoirs publics comme pour les particuliers,de s’atteler à conserver et à rénover tout ce petitpatrimoine local qui témoigne des modes vie desgénérations antérieures. Nos ancêtres ont sus’adapter au rude terroir qui est le nôtre et en faire unbeau territoire qu’il est sacrilège de laisser àl’abandon. Puisse cet appel être entendu par tous lespropriétaires de petit patrimoine ainsi que par lescollectivités locales qui sont souvent bien frileuses àmettre la main à la poche pour aider à la rénovationde notre patrimoine commun.

RAJEUNISSEMENT D’UNE VIEILLE DAME

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Daniel Pasquier

Lisez bien cet article qui va distri-buer un carton rouge, une foisn’est pas coutume, non pas à unreprésentant du personnel politi-que local, ni à un quelconque ci-toyen contrevenant aux règlesélémentaires de la protection del’environnement...mais à notre as-sociation elle-même, la bien nom-mée ASEL, qui tient à donner lapreuve qu’elle est capable de faireson autocritique lorsque les flè-ches décochées de ci de là par lesrédacteurs de cette gazette sontparfois outrancières, voire mêmeimméritées.

Le dernier numéro de la CaselleEnchênée, en août dernier, avaitabordé plusieurs points mettantnommément en cause la responsa-bilité du maire de Lalbenque dansdivers dossiers. Nous y parlions dupermis de construire accordé aufameux poulailler de la discorde,nous évoquions le quadruple cu-mul des mandats du premier ma-gistrat ainsi que ses promessesnon tenues, faites en 1989, de met-tre en place des commissions ex-tra-municipales. Sur ces troispoints, nous ne retirons pas un iotades divers articles publiés en août.

À l’occasion de la concertation en-gagée autour du réaménagement

du bourg de Lalbenque, nousavons évoqué, une nouvelle fois, lerecours à un bureau d’études quiest venu présenter ses conclu-sions lors d’une réunion publique ,le 28 juin dernier. Nous en avonsprofité pour stigmatiser cette habi-tude, ce réflexe désormais coutu-mier dans toutes les municipalitésqui consiste à faire appel à desbureaux d’études pour n’importequel projet d’envergure. Et la plu-me du rédacteur de l’article, empor-tée probablement par le désir dedénoncer cette pratique fort coûteu-se, a glissé un peu trop loin dans ladiatribe. Il a été évoqué une étuderéalisée par la mairie il y a unedizaine d’années qui aurait coûtéfort cher ( plusieurs dizaines demilliers d’euros ..). Après enquête,cette étude a bien existé, sans quelui soit donnée suite, mais a étéréalisée gratuitement par les étu-diants de l’IUFM de Cahors. Em-porté dans son élan, l’auteur del’article a dénoncé « toutes les étu-des réalisées à Lalbenque depuisune vingtaine d’années et qui sontrestées lettre morte avecl’engloutissement de sommes fara-mineuses inutiles pour le plusgrand bonheur de ces officines quise donnent le nom   pompeux debureaux d’études ». Cette phrasea, à juste titre, provoqué la colèredu premier magistrat et son cour-roux à notre égard car, après vérifi-cation, une seule étude, durant lesquatre mandats de Jacques Pou-get, n’a pas abouti à la réalisationespérée. Il s’agit du projet de trans-

former la maison Poilleux, sur laplace du Balat, qui devait devenirun musée de la truffe. Après étu-des, ce projet s’est avéré irréalisa-ble car pas assez rentable  : troppeu de visiteurs espérés eu égardau coût des travaux et des frais defonctionnement. Il semblerait quetoutes les autres études aient étéfaites gracieusement par des étu-diants. Quant au monumental« loupé » à la salle des fêtes où ila fallu recommencer des travaux,la responsabilité n’en incombe pasà un bureau d’études mais au seularchitecte qui dirigeait les travaux.

Nous ne pouvons que regretter cesphrases outrancières et injustes àl’égard du maire de Lalbenque quia lu ces lignes comme une accusa-tion en règle de dilapidation del’argent public. Sur ce point précis,l’auteur de ces allégations fait sonmea culpa. Nous ne pouvons queprésenter nos excuses à JacquesPouget et nous tenions à rétablir lavérité. Nous voilà devant un man-que de vérifications des sourcesqui montre que notre gazette n’estpas écrite par des professionnelsdu journalisme mais par des ci-toyens bénévoles désireux de fairebouger les lignes dans ce territoirerural, tout spécialement dans ledomaine de l’environnement.

Il n’en reste pas moins que resteposée la question du recours systé-matique aux bureaux d’étude danstous les villages de France qui veu-lent s’engager dans différents pro-

Piscine à la dériveCette année encore notre piscinede Lalbenque a continué sa lenteagonie. Après le chauffage devenuinexistant, c'est au tour du carrela-ge du fond de se décoller par pla-ques comme vous avez pu leremarquer cet été.

L'été en demi-teinte n'a certes pasarrangé les choses. Ce sont cepen-

dant près de 200 personnes qui lafréquentent les jours de belle cha-leur. C'est un endroit appréciablepour les familles des communesalentour et les touristes qui ne veu-lent pas faire des kilomètres inuti-les pour aller à la piscine de Cahors.

L'intercommunalité ne pourrait-ellepas se saisir de ce chantier derénovation certes très lourd pour lebudget d’une seule commune. Onparle d’un chantier autour de

800 000 euros ! Il ne s'agit pas dela transformer en une piscine der-nier cri, mais simplement de la ren-dre opérationnelle, même s'il fallaitpour des questions d'isolation ré-duire quelque peu ses dimensions.Et nombre d'utilisateurs seraientprêts à soutenir l'effort financier derénovation en payant un peu pluscher.

Arnaud Prochaska

CARTON ROUGE

Amende honorable

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jets. La peur de ne pas respecter lalégislation en cours et les contrain-tes administratives précipitent tousles maires dans les bras de cesofficines. N’y aurait-il pas moyende faire appel à certains habitants,qui, souvent à la retraite, ne de-manderaient pas mieux que demettre au service des municipali-tés les diverses compétences ac-quises au cours de leur carrière ?C’est dans ce sens que nous préco-nisons la création de commissionsextra-municipales qui, outre leurimpact démocratique, favoriserait

une mise à disposition de toutesles compétences diverses au seinde nos villages. Consulter la popu-lation autour d’un projet précis estune chose ( le réaménagement dubourg, par exemple ) et les réu-nions publiques ont un réel intérêt.Créer une commission extra-muni-cipale en la dotant d’une légitimitécouvrant toute la durée du mandaten est une autre, dans un souci dedialogue constructif avec les élusde la municipalité…tout spéciale-ment dans les communes où lesmaires, comme c’est le cas à Lal-

benque, ont la chance ( mais est-ce vraiment une chance  ? )d’exercer leur mandat sans aucu-ne opposition au sein du conseilmunicipal.

L’ASEL fait amende honorable.Souhaitons qu’après ce mea culpaon ne vienne pas lui infliger uneautre amende, au printemps pro-chain, lors de la répartition desdiverses subventions municipales !

Daniel Pasquier

CARTONS VERTS

CHEMIN FAISANT,CHEMAIN FAISANTCe premier carton vert ira aux deux foyers rurauxd'Escamps et de Concots qui ont organisé, le samedi1 octobre, un après-midi de « Chemain faisant ». Leconcept, initié par la Fédération des foyers ruraux duLot qui l'ont déjà expérimenté à Cabrerets, est à lafois simple et original  : installer sur les chemins derandonnées du département du Lot des œuvresd'artistes locaux et des points d'information sur lepatrimoine local. Pourquoi « main » dans « chemainfaisant » ? Parce que la main de nos ancêtres sur lesparois de la grotte de Cabrerets a été reprise par leParc Naturel des Causses du Quercy et que cettemain, peinte en rouge, accompagne le marcheur toutau long du parcours.Ce samedi 1 octobre, après avoir visité les principauxlieux de petit patrimoine d'Escamps autour desdifférents points d'eau du village, environ 70marcheurs et marcheuses ont emprunté le chemin derandonnée qui relie Escamps à Concots. Denombreuses haltes étaient proposées où chacunpouvait admirer soit d'anciennes photos, précieusespour comprendre l'histoire des générations passées,soit des œuvres d'artistes locaux ( peintures,sculptures, poteries...) Toutes ces œuvres, pour laplupart scellées dans le sol, vont rester en place aucours des années à venir, ne demandant qu'à êtreadmirées par un maximum de randonneurs quin'auront qu'à suivre, en guise de flèches, les mainsrouges dessinées à chaque croisement pour selaisser guider d'Escamps à Concots.

Une belle réussite qui n’a été possible que grâce à lavolonté des habitants des deux villages qui ont portéet réalisé le projet et grâce aussi aux collectivitéslocales qui l'ont soutenu. Un coup de chapeau toutparticulier au village d'Escamps, un village où,décidément, depuis l'arrivée de la nouvelle équipemunicipale, il se passe bien des chosesintéressantes qui témoignent d'une vitalité de cevillage dont quelques autres bourgadesenvironnantes devraient, de temps en temps,prendre de la graine.

Un randonneur de ce chemain faisant

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UNE ÉCOLE« SANS POÊLE »ET UNE MAISON« AU POIL »Le second carton vert ira à la municipalité de Lal-benque pour deux de ses dernières réalisations quel’ASEL tenait à saluer. En premier lieu, l’extensiondes bâtiments de l’école publique qui ont ouvert leurporte à la rentrée dernière. Trois salles de classe deprimaire et une salle de réfectoire. On ne peut queféliciter la mairie et le maître d’oeuvre David Hébertd’avoir opté pour une construction HQE ( Haute Qua-lité Environnementale ) avec des normes d’isolationdraconiennes. Signalons entre autres performancesle chauffage par le sol à basse température grâce àune pompe à chaleur air-eau. Un chauffe-eau solairea été mis en place destiné à chauffer l’eau pour lelave-vaisselle.Et notons enfin la ventilation des pièces par une VMCdouble flux. L’air ne pénètre pas par des entrées d’airdans les fenêtres mais par un conduit central qui ledistribue ensuite dans les pièces principales du bâti-ment. Un échangeur de chaleur permet à l’air sortantde céder sa chaleur à l’air entrant qui est ainsi pré-chauffé sans mélange des deux flux d’air. Cet équipe-ment permet des économies de chauffageimportantes ( jusqu’à 30 % ) en récupérant jusqu’à 70% de l’énergie contenue dans l’air vicié extrait, sur-tout, en l’occurrence, quand les pièces sont rempliespar les élèves de l’école. Le seul inconvénient decette technologie du double flux est le risque dedéveloppement de bactéries, tout comme pour lespuits canadiens.

Belle réalisation qui, souhaitons-le, témoigne d’unevolonté affichée de ne construire que des bâtimentspublics aux normes HQE. Des coûts de constructionbien évidemment supérieurs mais des coûts de fonc-tionnement moindres et surtout une mise en œuvreconcrète d’une politique d’économie d’énergie. Cetteréalisation préfigure, nous l’espérons, d’autres cons-tructions publiques de ce genre, notamment la futureMaison de Santé qui devrait voir le jour, si tout va bien,courant 2013. L’ASEL aurait tellement aimé distribuer,il y a quelques années, un carton vert pour les quali-tés énergétiques de la Maison Communautaire…Cene fut pas le cas mais notre regard critique, àl’époque, sur cette construction n’a peut-être pas ététotalement inutile quand on voit les dernières et heu-reuses réalisations de la municipalité de Lalbenque.

L’ASEL tient aussi à féliciter la commune de Lalben-que pour la réhabilitation de la maison dite« Poilleux », ( la maison au poil  ! ) sur la place duBalat, en six logements sociaux d’un loyer largementabordable : trois T1 autour de 140 euros et trois T2autour de 270 euros. Cette maison avait failli devenirun musée, le musée de la truffe mais, après étudesprospectives, le projet avait été abandonné : malgréles 20 000 entrées annuelles espérées, le déficitprévu semblait trop important pour donner suite àcette aventure. Cette rénovation, en particulier lafaçade, fort bien réussie entre dans la désormaislongue liste des belles rénovations, privées ou publi-ques, qui font le charme de notre vieux Lalbenque. Eton ne peut que féliciter le maire et le conseil municipalpour leurs efforts constants, depuis des années, enfaveur du logement locatif à loyers modérés.

Daniel Pasquier

Suite à l'affaire du poulailler de Lalbenque où lamairie a autorisé le permis de construire à JoëlCalmettes en bord de route et à 250 mètres de saferme, l' a demandé de façon officielle au mairede Lalbenque, que lors d'une révision prochaine duPLU, soit enlevée du texte qui réglemente lesterrains agricoles l'expression « voisinage proche ».Il est dit en effet dans le règlement du PLU que lesagriculteurs ne peuvent plus construire de bâtimentsagricoles n'importe où ( comme c'était le casauparavant ) mais seulement à proximité immédiatedu siège de l'exploitation ou dans un voisinageproche. On comprend bien l'esprit de ce texte quiveut accorder une plus grande liberté de construireaux agriculteurs mais c'est avec une telle ambiguïtéque l'on en est arrivé à accepter la construction dupoulailler de Joël Calmettes en bordure de route, à

250 mètres de chez lui, dans un périmètre totalementà l'écart visuel de sa ferme.

Voisinage proche

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Le maire a refusé de donner suite à notre requête,arguant du fait que le développement économique duvillage est bien plus important que toute autreconsidération...notamment environnementale. A quoisert alors de faire voter un règlement de Plan Locald'Urbanisme  ? Avec ce refus du maire, attendons-nous donc à revivre d'autres épisodes où un exploi-tant agricole aura envie de construire ses nouveauxbâtiments à 300, 400, 500 mètres de chez lui...sansque personne n'y retrouve rien à redire ( sauf l' )puisque la notion de voisinage proche tout commecelle de proximité immédiate est très relative et aussiélastique que du chewing-gum ! N'oublions pas qu'àl'échelle du système solaire, la lune est dans le voisi-

Rappelons que notre département est concerné parun permis d'exploitation de gaz de « schiste » selonune technique dévastatrice pour l'environnement(voir nos précédents articles). Rappelons égalementla grande manifestation du 17 avril dernier avec ses5 000 participants, tous opposés à laisser notre terri-toire se faire massacrer par l’exploitation de ce gazemprisonné à des milliers de mètres sous terre.

La mobilisation nationale a été une grande réussitepuisque, suite à la récente loi du 13 Juillet interdisantla fracturation hydraulique, le gouvernement vientd’abroger à grand renfort médiatique trois permisd'exploitation en France, ceux du Gard, de la Drômeet de l’Aveyron.

En écoutant en diagonale, on aurait pu comprendreque le gaz de «  Schiste  » avait été définitivementbouté hors de notre beau pays de France. Quenenni ! Il s'agit juste d'un effet d'annonce combinantdes nécessités électorales et une manipulation desti-née à démobiliser la population. En effet ce ne sontque 3 permis sur 64 qui sont en réalité abrogés!

Car la demande de permis qui concerne notre

département (permis de Cahors) est, elle, tou-jours en cours d'instruction!

Ceci a été confirmé par la Ministre de l'écologie lorsde la séance à l'Assemblée Nationale du 6 octobre2011. Concrètement, un courrier a été adressé auxindustriels afin de leur demander de préciser la mé-thode d'extraction envisagée. Il leur suffit de ne pasparler de fracturation hydraulique pour échapper àl'interdiction : car il existe en effet d'autres techniquesalternatives à base d'arc électrique ou encore pneu-matiques, mais avec des effets aussi néfastes.

La proposition visant à interdire l'exploitation du gazde schiste, quelque soit la méthode utilisée, venantd'être rejetée à l'Assemblée, il est donc indispensablede rester mobilisés.

Nous vous invitons à venir nombreux à l'AG de l'asso-ciation contre le Permis de Cahors(www.ngspc.com) : Vendredi 25 Novembre à la Bour-se du Travail de Cahors, à 20h.

Arnaud Prochaska

nage proche de la terre alors que, dans lemonde de l’infiniment petit, l'électron est trèséloigné du noyau de l'atome ! Et puis, depuisque nous avons appris que les neutrinosvont plus vite que la vitesse de la lumière, onne va pas se prendre la tête pour quelquescentaines de mètres. N'est-ce pas,monsieur le maire ?

Il faudra pourtant bien un jour fixer unedistance maximum précise au-delà delaquelle il sera interdit de construire desbâtiments agricoles et il n’y aura plus placealors pour la discussion et la contestation.

Daniel Pasquier

Dessin de Fabrice Cure

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GAZ DE SCHISTE : DIVISER POUR RÉGNER

L’A F P est un sigle bien connu de nos concitoyenspour désigner l’Agence France Presse qui récoltetoutes les informations venant du monde entier et quiles diffuse ensuite à tous les médias nationaux. Il vafalloir nous habituer à entendre ce sigle dans un toutautre sens. Nous ne sommes plus à Paris mais dansle Quercy où l’A F P désigne une Association Fonciè-re Pastorale. Une telle association a déjà vu le jourl’an dernier à Lalbenque pour redonner vie aux 96hectares des bois de Cournesses où trois éleveurs sesont partagés la moitié de ce territoire communalpour y mettre leurs troupeaux. Cette fois-ci, ce sontles élus de Bach, Varaire et Saillac qui, sur desterrains non plus communaux mais privés, selancent dans la même aventure. Soucieux de mainte-nir leur localité accueillante et conscients des risquesencourus par le non entretien de leur territoire, ils sesont mobilisés pour porter un projet de réhabilitationdes espaces embroussaillés par un entretien pastoral.

Cette démarche, impulsée par le Conseil Général,s’appuie sur la mobilisation des propriétaires fonciers,des éleveurs et autres usagers de l’espace autourd’un projet collectif afin de répondre à des enjeuxd’intérêt général ( prévention du risque incendie,préservation du paysage et maintien d’une mosaïquede milieux riches en biodiversité).

À l’initiative des conseils municipaux, un groupe detravail (élus, propriétaires , agriculteurs, chasseurs) aeffectué courant 2010 un repérage des surfaces em-broussaillées. Il s’agit principalement de pelousessèches, de landes et des chênaies pubescentes. Surces milieux naturels, véritable richesse patrimonialedu Quercy, le maintien d’une activité pastorale per-mettra la maîtrise de l’embroussaillement.

Le périmètre d’étude représente au total 926 ha dont691 qui ne sont plus exploités par des éleveurs.

La réflexion s’est engagée avec l’ensemble des pro-priétaires concernées par la problématique, début2011.

En raison du morcellement de la propriété foncière, laconcrétisation de ce projet repose sur l’adhésionvolontaire des propriétaires à une Association Fonciè-re Pastorale (AFP). La création de ce typed’association permet la mobilisation d’aides publi-ques pour restaurer les parcelles et pérenniserl’entretien avec des éleveurs.

Pour les propriétaires, leurs parcelles sont entrete-nues gratuitement et ils conservent l’entière exercicede leur droit de propriété. Les règles établies enmatière de chasse restent inchangées.

Lors de l’assemblée générale constitutive du 7 octo-bre dernier à la salle de la mairie de Bach, a été créel’Association Foncière Pastorale (AFP) de Bach Varai-re Saillac. Plus de 30 personnes, élus, agriculteurs,propriétaires ont répondu présent.

Après la présentation du projet prenant en compte lemaintien durable de l’activité pastorale et la valorisa-tion patrimoniale avec le GR, la Voie romaine, lesPhosphatières..., Vincent Caylar, animateur de l'ADA-SEA, a présenté les statuts de l’association pastorale.

Les statuts ont été adoptés à l'unanimité. À ce jour,25 propriétaires ont adhéré pour une surface de 103hectares. Le premier conseil d'administration compo-sé de 6 titulaires et suppléants est partiellementconnu. Il devra élire le bureau prochainement.

Vincent Caylar

AFP de Bach Varaire Saillac

La vie animale et végétale sur l’ensemble de la planè-te est réglée depuis un milliard d’années parl’alternance du jour et de la nuit. Tous les êtresvivants ont besoin de cette alternance pour se déve-lopper normalement. L’éclairage public et privé estpeut-être utile à la vie sociale dans les domaines du

confort et de la sécurité mais pas pour la santé despersonnes et des animaux. La prolifération d’un éclai-rage excessif dans l’habitat, dans les villes et sur lesroutes constitue une menace importante pourl’équilibre naturel de la vie et pour l’existence d’unciel nocturne étoilé. Il est donc nécessaire et urgent

DEUX DATES À RETENIRLe jeudi 10 NOVEMBRE, à 20 h 30, à la Maison Communautaire

CONFÉRENCE organisée par L’ASEL

LA PROTECTION DU CIEL ET DE L’ENVIRONNEMENT NOCTURNE

A S E L 7

Dépôt légal Préfecture du Cahors : AVRIL 2007. N° 46/2007/06

BULLETIN D’ADHESION:15 euros/an ou 20 euros par couple. NOM : Prénom : Adresse:

Pour nous contacter:A S E L

Mairie de Lalbenque46 230 Lalbenque.

Tel: 05 65 31 75 91Ou: 05 65 20 24 89

d’enrayer les nuisances qui résultent de ces éclai-rages intempestifs : la disparition du ciel nocturne,les perturbations de la vie au cours de la nuit(physiologie végétale, migrations et nourriture desanimaux nocturnes…) et aussi le gaspillage inutiled’énergie.Sur tous ses sujets, un astronome toulousain vien-dra donner une conférence pour faire un état deslieux et donner des pistes d’action pour inverser latendance désastreuse de ces dernières décennies.Venez nombreux. Les élus des différents villagessont tout spécialement conviés à venir assister àcette rencontre puisque ce sont eux qui décidentdes diverses mesures à mettre en œuvre pouraméliorer la situation. Entrée libre. Henri Longdot

140 ème anniversaire de laCommune de Paris

L’association «  Le droit à la paresse  », dont lesiège est dans la rue Saint-James, à Cahors, adécidé de fêter comme il convient le 140 èmeanniversaire de la Commune de Paris. Bien peu denos contemporains savent ce qui s’est passé ence beau printemps de 1871, à Paris, où des mil-liers d’ouvriers et d’artisans ont pris le pouvoir,pacifiquement, pour faire de Paris une communeoù on a expérimenté presque toutes les lois socia-les qui ont vu le jour, longtemps après, au cours duvingtième siècle. Ces gens-là, autour de grandesfigures comme Louise Michel, étaient des vision-naires que le pouvoir bourgeois de l’époque nepouvait qu’écraser dans le sang et nos grandshommes, toujours aussi célèbres avec leurs sta-tues dans chaque ville de France, tels AdolpheThiers ou Mac-Mahon, ont mis tout leur talent àréprimer cette tentative pour changer la société :de 30 à 40 000 morts à Paris en une semaine,durant la fameuse semaine sanglante de fin mai1871. On comprend mieux pourquoi les program-mes scolaires passent généralement sous silenceces événements peu glorieux de notre histoirenationale.Du 3 au 7 Novembre, les lotois pourront venir àCahors voir des films, écouter des conférences,assister à un spectacle avec des chansons de

l’époque ( Le temps des cerises, la semaine sanglan-te...) et participer à un banquet populaire le dimanche 6novembre où sont invités tous ceux et toutes celles quiont encore au ventre l’envie de changer cemonde…comme ont voulu le faire les communards il y aun siècle et demi !Certains s’étonneront peut-être de voir l’ appeler àparticiper à cette commémoration de la Commune. LaCaselle Enchênée, en tant que gazette de l’Associationde Sauvegarde de l’Environnement de Lalbenque, sedonne le droit de participer à des débats de sociétéautres que ceux qui touchent, stricto sensu, àl’environnement. Il s’agit là de la sauvegarde de la mé-moire d’un événement qui a marqué profondémentl’histoire de notre pays. Et d’ailleurs, en guise de clind’œil à notre article précédent, rappelons qu’en 1871,notre caselle de Nouel avait déjà 20 ans et était déjà là,elle, lors de cette période terrible et méconnue del’histoire de France.On pourra consulter le programme de cette commé-moration sur le site de l’ et dans les journauxlocaux. Un communard ...nostalgique de Louise Michel