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L'Antisémitisme. Son histoire et ses causes by Bernard LazareReview by: Régine AzriaArchives de sciences sociales des religions, 37e Année, No. 78 (Apr. - Jun., 1992), p. 240Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30127192 .

Accessed: 13/06/2014 00:08

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

les enjeux sociaux, religieux et politiques de cette dialectique, constitutive du catholicisme am6ricain, entre religion et ddmocratie politi- que. On n'attendra pas non plus de lui qu'il d6veloppe systimatiquement I'analyse de la si- gnification qu'a rev~tu et que rev&t toujours cette experience originale de ndgociation de l'Eglise romaine avec la modernit6, pour l'en- semble de la catholicit6 (B travers, entre autres, la pratique conciliaire, la crise amdricaniste, la contribution spdcifiquement amdricaine A l'6- laboration de la d6claration du Concile Vatican II sur la libert6 religieuse, ou encore les formes prises, dans la pdriode la plus rdcente, par la mobilisation militante de 1'<< hdtritage d6mocra- tique > dans le catholicisme amdricain). Mais il donne, sous une forme pr6cise et concise, l'essentiel des 6l6ments d'un dossier dont on sous-estime probablement, parmi les analystes europ6ens de la constellation catholique, la port6e thdologique, culturelle et politique.

Danible Hervieu-L6ger.

78.48 LAZARE (Bernard).

L'Antissmitisme. Son histoire et ses causes.

s.l., les editions 1900, 1990, 426 p. (Prdf.

de Jean-Denis Bredin).

De B.L., on ne sait pas grand chose (sauf lire l'ouvrage de Nelly Wilson, Bernard La- zare, Cambridge University Press, 1978 ;Albin Michel, 1985), sinon qu'il fur i la pointe du combat pour la rdhabilitation du capitaine Dreyfus, que Charles P6guy fut son ami, qu'il fut un socialiste anarchiste, issu d'une famille juive assimil6e. C'est l'Affaire et I'antis6mi- tisme qu'elle ddchaine qui lui r6vble son pro- pre judaisme. Quant au sionisme, s'il y adhdre, sous condition, c'est parce qu'il lui laisse en- trevoir un possible avenir pour les Juifs.

Comme le fait remarquer J.-D. Bredin. dans sa pr6face, L'Antisimitisnme... comporte deux niveaux de lecture. L'histoire proprement dite, erudite et informde , mais aussi celle de l'an- tisdmitisme contemporain de B.L. et dont il partage un certain nombre de prdjugds. Tant et si bien que ce livre ne peut se lire que reporte a son 6poque et a son contexte charg&.

S'il manifeste une dvidente compassion - quoique sans complaisance - pour le sort peu

enviable de ses coreligionnaires des sibcles pass6s, B.L. fait aussi << la part des choses > en ne dissimulant pas la part de << torts >> qui leur revient. De ces torts eux-mnmes, il cherche en permanence la cause, endo- ou exo- ghne, les conditions sociales, les rivalit6s et les enjeux politiques, iddologiques ou religieux ;

les contenus mimes donn6s g chaque 6poque au judaisme : << ce patriotisme >> qui les attache B Sion et en fait de perpdtuels exilds, r6frac- taires B toute forme d'int6gration; << le talmu- disme > qui leur interdit d'exercer leur intelligence en dehors de sa sphbre 6troite et mine tout droit au << fanatisme >>, << l'obscu- rantisme > et << l'exclusivisme >> ; le sens de I'6lection qui exacerbe leur orgueil et leur m6- pris vis-g-vis des gentils; leur <<prosbly- tisme >> qui les place en concurrence avec d'autres pros6lytes stoiciens ou chr6tiens ; leur position 6conomique qui les rend hai'ssables alors m~me qu'on les sait indispensables ; etc.

Mais B.L. n'est pas plus tendre pour les en- nemis des Juifs et il dresse une liste tout aussi complte de leurs torts et parts de respon- sabilit6. Chaque 6poque et chaque situation g6- nbrent ses propres motifs de haine des Juifs. C'est pourquoi, bien loin de gdn6raliser, B.L. qui voit pourtant dans l'antis6mitisme un ph6- nombne quasi-universel et permanent, se donne la peine de parcourir le temps en remontant jusqu'8 l'6poque biblique. J.-D. Bredin. nous rappelle fort i propos que B.L. avait 6tudi6 les religions compardes aux Hautes Etudes, ainsi ne sommes-nous pas trop 6tonn6s de constater l'6tendue de son 6rudition en la matibre.

Sans doute bien des reproches pourraient 8tre adressds i B.L., la plupart en lien avec son d6sir d'objectivisme - qui l'oblige ii don- ner des gages de son impartialit6.

Nous retiendrons simplement pour conclure que, pour B.L., la fin de l'antis6mitisme sup- posait la r6alisation de deux conditions qui lui paraissaient tout aussi in6luctables l'une que I'autre. L'assimilation totale des Juifs (c'est- r-dire la disparition de leurs particularismes religieux et national) et l'6volution de la rd- volution (fraternit6 internationale et avbnement du socialisme). Faut-il lui faire grief de n'avoir pas su pr6voir ce qui se passerait un demi-sib- cle plus tard ?

Rdgine Azria.

78.49 LE GALLO (Yves).

ClergY, religion et socidt6 en Basse-Bre- tagne, de la fin de l'Ancien Regime i 1840. Paris, Les Editions Ouvribres, 1991. 2 vol. 599 p. et 541 p.

Ce trbs gros ouvrage d6borde largement le cadre de l'histoire religieuse, et constitue un apport remarquable i l'6tude ethnologique de la Basse-Bretagne. Toute la premiere partie (200 p.) est d'ailleurs consacr6e A l'analyse de la spdcificit6 religieuse de cette r6gion, telle

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