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10 OptionBio | mardi 26 février 2013 | n° 485 actualités | biomed rhumatologie L’arthrose, cette inconnue Maladie à forte incidence, cause majeure d’invalidité, l’arthrose est pourtant méconnue et ignorée, estime l’Association française de lutte antirhumatismale (AFLAR), qui a incité les acteurs de la prise en charge de l’arthrose à se grouper dans l’Alliance nationale contre l’arthrose, avec son site ouvert 1 . À l’occasion d’une campagne d’in- formation débutée le 11 décembre, les patients sont invités à participer à une grande enquête en ligne pour aider la recherche (fondamentale, appliquée, thérapeutique), on y attend 2 000 volontaires. La cam- pagne nationale, d’une durée d’un an, accompagne ces initiatives et 50 000 € sont versés par l’AFLAR à France Rhumatismes, récemment créée, pour soutenir la recherche sur les maladies ostéo-articulaires. L’arthrose touche entre 9 et 10 mil- lions de Français de tous âges. Responsable de handicaps par- fois lourds, elle engage quelque 3 milliards d’euros de dépenses de santé et 5 millions d’arrêts de travail. Au vu des connaissances actuelles, elle n’est pas simple- ment une usure des articulations avec l’âge, ses différentes formes ont des symptômes communs issus de processus complexes ciblant les éléments des articu- lations : cartilage, os, membrane synoviale, liquide synovial. Dia- bète, hypercholestérolémie, HTA sont des facteurs de risque sous surveillance du fait de leur inte- raction dans la constitution et l’évolution de l’arthrose. Dire que l’arthrose est incon- nue, on le sait parce que, selon l’AFLAR, les patients ignorent souvent ses solutions thérapeu- tiques, alors que, avant le recours à la chirurgie, on sait ralentir sa progression et soulager la dou- leur. C’est une approche multi- disciplinaire : antalgiques, kiné- sithérapie, exercice physique adapté, hygiène alimentaire, crénothérapie… Objectif zéro : zéro nouvelle infection à VIH, zéro décès lié au sida, zéro discrimination étaient les thèmes de l’OMS pour la Journée mondiale du sida (1/12/2012). Compte tenu de l’état de la pandémie, cet objectif zéro peut sembler difficile à atteindre, mais il y a eu des progrès importants, estime- t-on à l’OMS. Bilan : en 2011, il y a eu 2,5 mil- lions de nouvelles infections à VIH, qui auraient entraîné 1,7 million de décès. Soit quand même 700 000 infections de moins qu’en 2001 et 600 000 décès de moins qu’en 2005, attribuables à la richesse du pipeline en antirétroviraux (ARV) pour traiter l’infection avant le stade sida, en réduisant la charge virale au niveau d’indétectabilité. Les tests de détection (TROD) puis de confirmation et les ARV rédui- sent le risque de transmission interhumaine et materno-fœtale du VIH. Mais si OMS et ONUSIDA ont promis d’ici 2015 de donner aux 15 millions de VIH-positifs dans le monde accès aux ARV, la tâche est difficile pour certains pays, mais n’est pas un but hors de portée : this target is within reach. Ce ne sont pas les médicaments et les tests de dépistage qui man- quent, c’est l’argent, nombre de pays ont des difficultés écono- miques et d’autres priorités que de placer tous les séropositifs en ALD, comme chez nous. Néanmoins, déjà 8 millions de patients de pays à revenu bas ou moyen (low- and middle-income countries) accèdent au traitement, contre 0,4 million en 2003 ! Mais selon les pays, tous n’ont pas accès aux ARV : 28 % seulement des enfants à traiter en bénéficient, selon l’OMS qui, si elle parle de zéro dis- crimination, c’est que dans certains pays on marginalise des groupes de population, les adolescentes séropo- sitives, les prostitué(e)s, les homo- sexuels masculins, les toxicomanes par injection. Les conférences mondiales du sida ont demandé à ces pays de cesser cette margina- lisation de santé publique. D’autant que les bailleurs de fonds de l’OMS donnent les subsides nécessaires à aider ces pays à faire de la médecine pour tous. L’OMS actualisera à mi-2013 ses recommandations sur l’usage des ARV parues cette année.| Y.-M. D. Source http://www.who.int/hiv/en/ DR VIH/sida Journée mondiale du sida : l’objectif zéro est-il en vue ? © JPC-PROD Outre le site, l’AFLAR a prévu une brochure de 16 pages et 5 posters (5 messages) invitant à participer à l’enquête, disponibles chez les pro- fessionnels de santé.| Y.-M. D. Source 25 e Congrès français de rhumatologie, Paris-La Défense. Note 1. www.stop-arthrose.org

L’arthrose, cette inconnue

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10 OptionBio | mardi 26 février 2013 | n° 485

actualités | biomed

rhumatologie

L’arthrose, cette inconnue

Maladie à forte incidence, cause majeure d’invalidité, l’arthrose est pourtant méconnue et ignorée, estime l’Association française de lutte antirhumatismale (AFLAR), qui a incité les acteurs de la prise en charge de l’arthrose à se grouper dans l’Alliance nationale contre l’arthrose, avec son site ouvert1.

À l’occasion d’une campagne d’in-formation débutée le 11 décembre, les patients sont invités à participer à une grande enquête en ligne pour aider la recherche (fondamentale, appliquée, thérapeutique), on y attend 2 000 volontaires. La cam-pagne nationale, d’une durée d’un an, accompagne ces initiatives et 50 000 € sont versés par l’AFLAR à France Rhumatismes, récemment créée, pour soutenir la recherche sur les maladies ostéo-articulaires.

L’arthrose touche entre 9 et 10 mil-lions de Français de tous âges. Responsable de handicaps par-fois lourds, elle engage quelque 3 milliards d’euros de dépenses de santé et 5 millions d’arrêts de travail.Au vu des conna i s sances actuelles, elle n’est pas simple-ment une usure des articulations avec l’âge, ses différentes formes ont des symptômes communs issus de processus complexes ciblant les éléments des articu-lations : cartilage, os, membrane synoviale, liquide synovial. Dia-bète, hypercholestérolémie, HTA sont des facteurs de risque sous surveillance du fait de leur inte-raction dans la constitution et l’évolution de l’arthrose.Dire que l’arthrose est incon-nue, on le sait parce que, selon

l’AFLAR, les patients ignorent souvent ses solutions thérapeu-tiques, alors que, avant le recours à la chirurgie, on sait ralentir sa progression et soulager la dou-leur. C’est une approche multi-disciplinaire : antalgiques, kiné-sithérapie, exercice physique adapté, hygiène al imentaire, crénothérapie…

Objectif zéro : zéro nouvelle infection à VIH, zéro décès lié au sida, zéro discrimination étaient les thèmes de l’OMS pour la Journée mondiale du sida (1/12/2012). Compte tenu

de l’état de la pandémie, cet objectif zéro peut sembler

difficile à atteindre, mais il y a eu des progrès importants, estime-t-on à l’OMS.

Bilan : en 2011, il y a eu 2,5 mil-lions de nouvelles infections à VIH, qui auraient entraîné 1,7 million de décès. Soit quand même 700 000 infections de moins qu’en 2001 et 600 000 décès de moins qu’en 2005, attribuables à la richesse du pipeline en antirétroviraux (ARV) pour traiter l’infection avant le stade sida, en réduisant la charge virale au niveau d’indétectabilité.Les tests de détection (TROD) puis de confirmation et les ARV rédui-sent le risque de transmission interhumaine et materno-fœtale du VIH. Mais si OMS et ONUSIDA ont promis d’ici 2015 de donner aux

15 millions de VIH-positifs dans le monde accès aux ARV, la tâche

est difficile pour certains pays, mais n’est pas un but hors de portée : this target is within reach.Ce ne sont pas les médicaments et les tests de dépistage qui man-quent, c’est l’argent, nombre de pays ont des difficultés écono-miques et d’autres priorités que de placer tous les séropositifs en ALD, comme chez nous. Néanmoins, déjà 8 millions de patients de pays à revenu bas ou moyen (low- and middle-income countries) accèdent au traitement, contre 0,4 million en 2003 !Mais selon les pays, tous n’ont pas accès aux ARV : 28 % seulement des enfants à traiter en bénéficient, selon l’OMS qui, si elle parle de zéro dis-

crimination, c’est que dans certains pays on marginalise des groupes de population, les adolescentes séropo-sitives, les prostitué(e)s, les homo-sexuels masculins, les toxicomanes par injection. Les conférences mondiales du sida ont demandé à ces pays de cesser cette margina-lisation de santé publique. D’autant que les bailleurs de fonds de l’OMS donnent les subsides nécessaires à aider ces pays à faire de la médecine pour tous.L’OMS actualisera à mi-2013 ses recommandations sur l’usage des ARV parues cette année.|

Y.-M. D.

Sourcehttp://www.who.int/hiv/en/

DR

VIH/sida

Journée mondiale du sida : l’objectif zéro est-il en vue ?

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Outre le site, l’AFLAR a prévu une brochure de 16 pages et 5 posters (5 messages) invitant à participer à l’enquête, disponibles chez les pro-fessionnels de santé.|

Y.-M. D.Source25e Congrès français de rhumatologie, Paris-La Défense.

Note1. www.stop-arthrose.org