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LCL Arbaretier
Cours N° 9 : la Guerre froide et la dissuasion nucléaire.
Dans ce cours, nous allons étudier la situation mondiale entre 1945 et aujourd’hui sous deux
angles : celui de la guerre dite froide, au-moins en Europe et ce, malgré les très nombreux
conflits ailleurs en Afrique et en Asie par exemple. De 1945 à 1990, les alliés occidentaux
avec les Etats-Unis au premier plan et les Soviétiques se feront face de chaque côté d’une
frontière qu’on ne tardera pas à appeler le rideau de fer.
Cette guerre froide repose sur la notion de « superpuissance » que nous allons approfondir
et que sont en fait en 1945, les Etats-Unis et l’Union Soviétique. L’une est la seule puissance
nucléaire jusqu’en 1949. A cette date l’URSS devient la seconde puissance nucléaire et
même spatiale. Il existe à partir de cette date, et ce, au-moins jusqu’en 1990, un certain
équilibre de la terreur entre les « deux grands » qui ont chacun les moyens de détruire
plusieurs fois la terre.
Superpuissance?
• Nation dont l’armement classique et nucléaire, ainsi que celui de ses alliés, dépasse
ses besoins offensifs et défensifs au point de menacer la totalité de la biosphère de la
planète.
• En 1945, face aux États européens ruinés par la Seconde Guerre mondiale, deux
superpuissances émergent dans le contexte géopolitique mondial.
Les deux grands sont en 1945 dans deux situations assez différentes :
Les États-Unis détiennent le monopole nucléaire depuis les bombardements
atomiques de Hiroshima et Nagasaki en août 1945 et disposent d’une puissance
financière inégalée.
L’Union soviétique possède une force militaire décisive en Europe orientale et un
prestige politique considérable.
Équilibre du pouvoir :
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• Condition comparative parmi des groupes ou des nations où personne n’a la prépondérance
du pouvoir.
• Les alliances, l’armement, l’espionnage et les fortes économies ont joué un rôle fondamental
dans l’équilibre du pouvoir entre l’Est et l’Ouest.
Un nouvel ordre monétaire et financier international est créé autour du dollar US, pour
éviter l’instabilité économique qui existait pendant l’entre-deux-guerres et relancer les
échanges internationaux. (1944 par les accords de Bretton Woods).
L'expression "Guerre Froide" provient du journaliste américain Herbert Bayard Swope et
d'un discours qu'il a écrit en 1947.
• La Guerre froide désigne la période de forte tension diplomatique entre les deux
superpuissances que furent les États-Unis et l’URSS et leurs alliés respectifs de 1947 à
1991.
• Le terme « guerre froide » apposé en oxymore indique qu’il ne s’agit pas d’une
guerre au sens habituel du terme, mais d’une confrontation idéologique entre les
deux grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale ; elle fut également marquée
par la course aux armements, la menace nucléaire (équilibre de la terreur) et la
compétition technologique dans le domaine de la conquête de l’espace.
Pays tiers : client states
• Les Soviétiques et les Américains luttaient pour imposer leur idéologie, et de
nombreux conflits, depuis la guerre de Corée, la guerre du Viêt Nam jusqu’à la guerre
d'Afghanistan, ont résulté de cette opposition.
• Constatant que lorsque « Les puissants s’affrontent, les petits se battent » et tirés
des deux bords, l’Inde de Nehru, l’Égypte de Nasser et la Yougoslavie de Tito
réussirent en 1955, lors de la conférence de Bandoeng, à former le « mouvement
des non-alignés », souhaitant être neutres mais n’ayant que très peu d’influence sur
le cours des événements, l’Égypte et les pays nouvellement indépendants étant
influencés par un camp ou par l’autre.
• Ces points chauds ont mené les États-Unis et l’Union soviétique au bord d’un
affrontement direct et d’une guerre nucléaire.
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Un point chaud (Hot spot) : Une zone dangereuse où a lieu des combats; le lieu où un conflit
peut soudainement éclater
Sur cette carte, sont décrites les différentes zones de partage décidées lors de la conférence
de Yalta qui a eu lieu en février 1945 en URSS et où Roosevelt, Churchill et Staline se sont
partagés non seulement l’Allemagne, mais aussi l’Europe.
• Ces accords se réalisèrent tant que dura la collaboration entre les Alliés. Mais il
devient vite remarquable que les Alliés ont des conceptions très différentes en ce qui
concerne l’avenir de l’Europe. Certaines de ces conceptions apparaissent déjà vers la
fin de la guerre, lors de la conférence qui à lieu à Yalta en février 1945. Les « Trois
Grands de l’époque » : Franklin Roosevelt, Winston Churchill et Joseph Staline ont
conclu des accords comprenant des droits de l’Occident, qui vont se révélé très
importants pour le monde d’après-guerre.
• Le but principal de Staline est de protéger son pays contre de futures attaques
comme en 1914 et en 1941. En construisant une « zone tampon », en utilisant les
pays voisins. La meilleure solution pour lui est une plus grande Pologne avec un
gouvernement ami de l’Union-Soviétique.
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Les Alliés acceptent cette proposition contre la promesse de Staline, de l’entrée en guerre de
son pays contre le Japon deux mois après la capitulation de l’Allemagne.
Un problème et une dispute : L’avenir de l’Europe de l’Est et en particulier Pologne. Les
Soviétiques voulaient Pologne pour établir une zone tampon (buffer zone) le long de
l’immense frontière du pays (cette zone comprenait la Pologne, la Tchécoslovaquie, la
Hongrie et la Roumaine)
Churchill, fermement opposé à l’extension de l’influence soviétique et a pressé le
président américain de rester ferme, mais Roosevelt favorisait une approche globale de
la paix mondiale. (Pologne a gagné des territoires en Allemagne et en a perdu au profit
de l’union Soviétique)
L'URSS veut garantir sa sécurité en s'entourant de pays alliés le long de ses frontières.
L'Armée rouge ne se retire pas des pays qu'elle a libérés du nazisme et, contrairement
aux engagements pris à Yalta, elle n'y organise pas d'élections libres. L'objectif de cette «
guerre » est de maintenir l'équilibre nucléaire dès 1949, année où l'URSS possède la
bombe. C'est surtout une guerre de régime, puisque le capitalisme américain est opposé
au communisme soviétique.
Ensuite, eut lieu la deuxième conférence à Potsdam de juillet à août 1945. Roosevelt a été
remplacé par Truman, son vice-président. Ce dernier se montre plus intransigeant que son
prédécesseur vis-à-vis de Staline.
Staline fâché que Truman n’ait pas mentionné la bombe atomique…Staline savait
secrètement qu’elle existait.
Un an plus tard Staline et le Rideau de Fer, un terme utilisé par Winston Churchill en
1946.
Lors d'un discours prononcé au Westminster Collège de Fulton dans le Missouri, Winston
Churchill utilise pour la première fois l'expression "rideau de fer".
L'ancien chef d'Etat britannique déclare : "De Stettin dans la Baltique jusqu'à Trieste dans
l'Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent." Il termine son
allocution en exhortant les pays d'Europe occidentale à contrecarrer le pouvoir
communiste afin "d'établir dans tous les pays, aussi rapidement que possible, les
prémices de la liberté et de la démocratie."
Bien que Churchill ne soit plus Premier ministre, son discours marque le début "officiel"
de la Guerre froide.
Sur ce schéma sont inscrites les principales crises ou guerres jalonnant la confrontation entre
Américains et Soviétiques durant ces 45 ans de guerre froide.
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Parallèlement les Etats-Unis adoptèrent dans le monde une double politique d’endiguement
face aux invasions communistes (à partir du coup de Prague de 1947) et le plan Marshall qui
est l’aide économique que les Nord-Américains apportent aux pays européens de l’ouest
dévastés par la 2e Guerre mondiale.
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Au lieu de la restauration de la Société des Nations de Genève, les Etats-Unis optent pour la
mise sur pied à New-York d’une Organisation des Nations Unies décidée à San Francisco en
juin 1945, avant la capitulation du Japon.
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Le but des Nations Unies est de :
• Maintenir la paix et la sécurité internationales
• Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du
principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes ;
• Réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux
d’ordre économique, social, intellectuel et humanitaire
• Développer le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Le Conseil de sécurité se compose de 15 membres, dont 5 membres permanents : Chine,
États-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni et 10 membres élus par
l'Assemblée générale pour un mandat de deux ans.
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Le vote :
• chaque membre du Conseil de sécurité dispose d'une voix
• les décisions de procédure sont prises par un vote affirmatif de 9 au moins
des 15 membres
• l' « unanimité des grandes puissances », souvent appelée droit de veto
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