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Le Bal Irène Némirovsky Livret pédagogique correspondant au livre élève n° 57 établi par Bertrand Louët, professeur certifié de Lettres modernes

Le Bal - BIBLIO - HACHETTE · Entente cordiale entre la France et la Grande-Bretagne. 1905 En France: loi de séparation de l’Église et de l’État; création de la ... 1957 Les

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Le Bal

Irène Némirovsky

L i v r e t p é d a g o g i q u ecorrespondant au livre élève n° 57

établi par Bertrand Louët,professeur certifié de

Lettres modernes

Sommaire – 2

S O M M A I R E

RE P È R E S C H R O N O L O G I Q U E S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

C O M P L É M E N T S D ’ I N F O R M A T I O N S S U R L E S Q U E S T I O N N A I R E S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Avez-vous bien lu�? (pp.�106-107) ...................................................................................................................................................................6

Portraits et personnages (pp.�108-109) ..........................................................................................................................................................6

Les désespoirs de l’enfance (pp.�110-111) ......................................................................................................................................................8

La vengeance (pp.�112-113) ..........................................................................................................................................................................10

Le bal�: la fin de l’enfance (pp.�114-115) .......................................................................................................................................................11

C O M P L É M E N T S S U R D ’A U T R E S T H È M E S D E L ’Œ U V R E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

C O M P L É M E N T S S U R L E G R O U P E M E N T D E T E X T E S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

C O M P L É M E N T S À L A L E C T U R E D E L ’ I M A G E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

B I B L I O G R A P H I E , F I L M O G R A P H I E , S I T E S C O M P L É M E N T A I R E S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Tous droits de traduction, de représentation et d’adaptation réservés pour tous pays.© Hachette Livre, 2005.43, quai de Grenelle, 75905 Paris Cedex 15.www.hachette-education.com

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R E P È R E S C H R O N O L O G I Q U E S

Vie et œuvre d’Irène Némirovsky Événements historiques et culturels

1903 Le 11�février, naissance d’Irène Némirovsky à Kiev, en Ukraine.Son père, Léon, né en 1868, est un riche banquier juif�; sa mère,Fanny, est née en 1887. La famille est très riche mais Irène vit uneenfance solitaire et malheureuse auprès de parents qui sedésintéressent d’elle.

Le bloc des gauches est au pouvoir en France.

1904 Romain Rolland commence à publier Jean-Christophe.Entente cordiale entre la France et la Grande-Bretagne.

1905 En France�: loi de séparation de l’Église et de l’État�; création de laSFIO.En Russie�: mutinerie du cuirassé Potemkine (juin)�; révolution russed’octobre 1905, préfiguration de la révolution de 1917�; manifestede Nicolas�II qui promet une réunion de la douma (parlementrusse).

1909 Naissance de la revue littéraire NRF.

1911 Voyages fréquents en France. Irène séjourne dans des pensions defamille avec sa gouvernante, tandis que sa mère habite dans despalaces.

1913 Raymond Poincaré, président de la République.Marcel Proust, Du côté de chez Swann, premier volume de À larecherche du temps perdu.Guillaume Apollinaire, Alcools.

1914 La famille déménage à Saint-Pétersbourg, dans les hauteurs de laville, et s’installe dans un très bel appartement.

31 juillet�: assassinat de Jean Jaurès.Première Guerre mondiale�: déclaration de guerre à l’Allemagne(3�août)�; bataille de la Marne (septembre).

1916 Sigmund Freud, Introduction à la psychanalyse.16 avril�: retour de Lénine en Russie.

1917 Départ de l’institutrice française d’Irène. Tristan Tzara fonde la revue Dada.Jean Cocteau et Erik Satie, Parade (ballet).Paul Valéry, La Jeune Parque.Mutinerie dans l’armée française. Entrée en guerre des États-Unis�;seconde bataille de la Marne.Octobre�: révolution russe.

1918 En octobre, Léon Némirovsky met sa famille à l’abri à Moscou. Endécembre, sa tête est mise à prix par les soviets�: la famille fuit enFinlande puis en Suède et séjourne trois mois à Stockholm.

Guillaume Apollinaire, Calligrammes.Mort de Guillaume Apollinaire.15 janvier�: création de l’Armée rouge.11 novembre�: armistice.

1919 En juillet, la famille Némirovsky arrive à Rouen puis s’installe à Paris. Louis Aragon, André Breton et Philippe Soupault fondentLittérature.Le Bloc national est au pouvoir en France.28 juin�: signature du traité de Versailles. L’Allemagne estcondamnée à verser d’énormes réparations de guerre.Victoire du Bloc national (Alexandre Millerand est président en 1920et Aristide Briand président du Conseil).

1920 Léon reconstitue sa fortune�: la famille vit sur un grand pied(villégiatures luxueuses, soirées mondaines).Premières traces d’œuvres écrites, inspirées de Tourgueniev (dansFantasio).Irène poursuit des études de lettres à la Sorbonne.

André Breton, Les Champs magnétiques.Jean Cocteau et Darius Milhaud, Le Bœuf sur le toit (ballet).

1921 1re exposition du peintre et photographe américain Man Ray.

1922 Roger Martin du Gard, Les Thibault (début).Adaptation d’Antigone par Jean Cocteau.François Mauriac, Le Baiser au lépreux.Mussolini, après la marche sur Rome, prend le pouvoir en Italie.Staline, secrétaire général du PCUS.Aristide Briand, partisan de la réconciliation avec l’Allemagne, estécarté au profit de Poincaré, champion du nationalisme.

Repères chronologiques – 4

Vie et œuvre d’Irène Némirovsky Événements historiques et culturels

1923 Raymond Poincaré fait occuper la Rhénanie (la Ruhr) par la France,l’Allemagne ne versant pas les annuités pour frais de guerre.André Breton, Clair de terre.François Mauriac, Génitrix.Raymond Radiguet, Le Diable au corps.Mort de Raymond Radiguet.

1924 La politique agressive de Poincaré isole la France et inquiètel’électorat. Victoire du Cartel des gauches (socialistes, radicaux-socialistes, gauche radicale).Édouard Herriot mène une politique de réconciliation et de paix,mais se heurte à l’hostilité du grand capital�: le franc baisse.Publication du Bal du comte d’Orgel de Raymond Radiguet.

1925 Début de la rédaction de David Golder.

1926 Le Malentendu, son premier roman, paraît aux Œuvres libres (reprispar Fayard en 1930).Un enfant prodige (premier titre, L’Enfant génial) paraît aux Œuvreslibres.Mariage avec Michel Epstein.

Édouard Herriot qui a remplacé Aristide Briand se heurte au «�murde l’argent�». Raymond Poincaré est rappelé au pouvoir et rétablit laconfiance avec une politique nationaliste.

1929 Le 9 novembre, naissance de sa première fille, Denise.Parution de David Golder, unanimement salué par la critique.

24 octobre�: «�jeudi noir�», krach boursier à Wall Street. L’onde dechoc désorganise les places financières européennes.

1930 Le Bal.

1931 Les Mouches d’automne.

1932 Victoire de la gauche aux élections de 1932. Le cabinet Herriot nedure que quelques jours.

1933 L’Affaire Courilof. L’Allemagne quitte la Société des Nations.Janvier�: arrivée d’Hitler au pouvoir.Ouverture du camp «�expérimental�» de Dachau.

1934 Films parlés.Le 2 novembre, parution des Rivages heureux dans Gringoire (revuepourtant antisémite).

6 février�: émeutes d’extrême droite à Paris.

1935 Le Vin de solitude. Rétablissement du service militaire en Allemagne.

1936 Liens du sang dans La Revue des Deux Mondes et Jézabel aux éditionsAlbin Michel.

4 juin�: gouvernement du Front populaire dirigé par Léon Blum.

1937 20 mars�: naissance d’Élisabeth.

1938 Irène et son mari demandent en vain la nationalité française. 29-30 septembre�: accords de Munich qui entérinent ledémantèlement de la Tchécoslovaquie et la réalisation del’Anschluss.

1939 Baptême d’Irène.En septembre, toute la famille se convertit au catholicisme�;les Epstein conduisent leurs deux filles à Issy-l’Évêque où elles sontconfiées à leur nounou. Les parents font des allers-retours pour allerles voir.Deux chez Albin Michel et Le Spectateur dans Gringoire.

Pacte germano-soviétique secret de non-agression.1er septembre�: invasion de la Pologne par Hitler.3�septembre�: la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre àl’Allemagne.

1940 Irène, victime de l’aryanisation, ne peut plus publier sous son nom.Son mari, Michel Epstein, est interdit d’exercer sa profession.Les Chiens et les Loups chez Albin Michel, Le Sortilège dans Gringoire,M.�Rose dans Candide et Aïno dans La Revue des Deux Mondes.

3 octobre�: premier statut des Juifs qui leur assigne une conditioninférieure. Promulgation d’une loi permettant l’internement dansdes camps de concentration des «�ressortissants étrangers de racejuive�».

1941 Irène et Michel rejoignent leurs filles à Issy-l’Évêque. Ils séjournent àl’hôtel des Voyageurs.La Confidente et L’Honnête Homme paraissent dans Gringoire sous lepseudonyme de Pierre Nérey et L’Ogresse sous celui de Charles Blancat.

Les Allemands entrent en URSS et marchent sur Moscou.Loi du 2 juin remplaçant le premier statut des Juifs et qui préludeaux arrestations et déportations en camp d’extermination.

1942 27 février�: L’Incendie paraît dans Gringoire sous le pseudonyme dePierre Nérey.13 juillet�: Irène est arrêtée par les gendarmes français. Internée àPithiviers le 16 juillet et déportée à Auschwitz le lendemain, elle estassassinée le 17 août.En octobre, Michel, Denise et Élisabeth sont conduits à lakommandantur. Un officier allemand fait comprendre que lespetites doivent fuir. Michel, lui, est interné au Creusot, à Drancy,puis déporté à Auschwitz, où il est assassiné le 6 novembre.

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Vie et œuvre d’Irène Némirovsky Événements historiques et culturels

1943-1945 Les fillettes vivent cachées, en compagnie de Julie Dumot.Denise conserve le cahier comportant le manuscrit de Suitefrançaise, dernier roman de sa mère.À la Libération, les fillettes attendent au retour des trains à la garede l’Est et s’évanouissent en voyant les premiers survivants descamps nazis revenir.La grand-mère fortunée, qui avait passé la guerre à Nice, revientdans son grand appartement de l’avenue du Président-Wilson et neleur ouvre même pas sa porte.Après la mort d’Albin Michel, son gendre Robert Esménard et ledirecteur littéraire André Sabatier font le nécessaire pour qu’unepension soit versée à Julie Dumot, tutrice des deux petites filles, etque leur éducation soit assurée.

1946 La Vie de Tchekhov.

1947 Les Biens de ce monde.

1957 Les Feux de l’automne.

1975 Denise ose lire et recopie le manuscrit de Suite française.

1985 Grasset réédite Le Bal dans la collection des «�Cahiers rouges�».

1989 Décès de Fanny Némirovsky à l’âge de 102�ans.

2004 Denise Epstein décide de publier Suite française. L’ouvrage obtientle Prix Renaudot, décerné pour la première fois à titre posthume.

Compléments d’informations sur les questionnaires – 6

C O M P L É M E N T S D ’ I N F O R M A T I O N SS U R L E S Q U E S T I O N N A I R E S

A v e z - v o u s b i e n l u � ? ( p p . � 1 0 6 - 1 0 7 )

Chacune des quatre parties du questionnaire renvoie au questionnaire thématique dont elle reprend letitre. On s’attachera à encourager les élèves à citer précisément le texte à l’appui de leurs réponses.Ce questionnaire de lecture peut être complété par la rédaction d’un bref résumé de l’œuvre ou d’unefiche de recension (présentation de l’œuvre, de ses thèmes et de ses personnages).

P o r t r a i t s e t p e r s o n n a g e s ( p p . � 1 0 8 - 1 0 9 )

Question�12La citation est la première phrase du pamphlet Aden Arabie de Paul Nizan, paru en 1931 et qui est lerécit d’un échec�: précepteur dans une famille anglaise, l’auteur tente de se suicider et n’y parvient pas.Il conclut que la fuite n’est pas une bonne solution.

L’auteurNé en 1905, Paul Nizan est un étudiant brillant, condisciple et ami de Sartre à l’École normalesupérieure. Il s’engage au Parti communiste dès 1927 et critique dans son œuvre l’idéologiedominante (Les Chiens de garde, 1932). Avec Antoine Bloyé (1933), il s’interroge sur la destinée socialede son père, fils d’ouvrier devenu contremaître et contraint de faire un mariage d’intérêt. Il connaît lacélébrité avec La Conspiration, qui obtient le Prix Interallié en 1938. Il meurt au front en 1940 à l’âgede 35�ans, juste après avoir démissionné du Parti communiste, qui tentera dès lors d’effacer samémoire. C’est son ami Jean-Paul Sartre (1905-1980) qui le fera redécouvrir dans les années 1960.

La citationL’intérêt de cette première phrase est évidemment d’être à contre-courant des représentationshabituelles de la jeunesse et de l’enfance («�Vingt ans, c’est le plus bel âge de la vie…�» entend-ongénéralement) et, à travers cette provocation paradoxale, de constituer une révolte. On partira doncde ce paradoxe et on constatera rapidement que Le Bal (c’est particulièrement sensible dans leschapitres�III et VI) présente aussi l’enfance comme une période malheureuse et difficile.Ainsi, la citation et le livre ont en commun de remettre en question l’idée reçue selon laquelle lebonheur s’attacherait forcément à la jeunesse ou à l’enfance. Au contraire, ils donnent uneprésentation pessimiste, dramatisée de l’enfance et de la jeunesse, comme d’un âge difficile où l’ondoit subir la tyrannie injuste des adultes.

Les questionnements possiblesOn pourra se demander de quoi est constitué ce bonheur supposé et ce qui, dans le cas du Bal et danscelui de Nizan, vient le perturber.Le bonheur de l’enfance est généralement lié à l’insouciance attachée à ces années, dont Antoinette estconstamment privée par la méchanceté de sa mère, tandis que la phrase de Nizan renvoie à unerévolte plus générale, plus existentielle, une volonté d’affirmer une vérité cachée. La phrase sonnecomme un défi, comme le dévoilement d’une vérité.La problématique des deux œuvres est donc bien différente�: il n’y a pas d’engagement politique etsocial chez Némirovsky, tandis que Nizan veut se libérer de la psychologie répandue dans le romanbourgeois des années 1930.La où Paul Nizan semble vouloir rendre impossible une vision bourgeoise et conformiste du monde,Irène Némirovsky propose une vision plus intimiste, dans laquelle sortir de l’enfance reste une affairepersonnelle et non un combat public.Au total, on répondra que la phrase rend compte d’une dimension d’Antoinette, sa souffranced’enfant incomprise, mais qu’Antoinette n’en remplit pas l’ensemble, en particulier la dimension derévolte, élément qui est absent de l’œuvre de Némirovsky.

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Question 13«�Aujourd’hui, le génie, c’est de gagner du temps, c’est de faire à huit ans ce que l’on fait normalement à vingt-cinq ans�», écrit Roland Barthes («�La littérature selon Minou Drouet�», Mythologies, Le Seuil, 1957) àpropos de Minou Drouet, une poétesse de huit ans, qui fait paraître un recueil en 1955.

Les raisons de l’engouementPendant les «�années folles�», l’engouement pour la littérature enfantine tient à plusieurs raisons�:–�l’enfance est très généralement présentée comme un âge naturellement poétique car il n’est pasencore pollué par les interdits et les conventions sociales�; cette représentation est partagée par lessurréalistes –�qui l’appuient sur les très récentes découvertes de la psychanalyse, laquelle met au jour lerôle fondamental de l’enfance dans la formation des personnalités�– et des écrivains plus classiquescomme Radiguet, Cocteau ou Némirovsky�;–�la jeunesse des auteurs devient un argument de vente, selon le principe défini par Roland Barthes�;le lancement par Grasset du Diable au corps en 1923 en est une parfaite illustration, où le principalargument de promotion du livre est le très jeune âge de son auteur (20�ans). Ces arguments de venteréapparaîtront avec le lancement en 1929 de David Golder d’Irène Némirovsky, que Grasset rajeunitde deux ans pour l’occasion…Bien entendu, la figure de Rimbaud, modèle du «�jeune auteur�», est convoquée�: le génie n’est passeulement précoce, sa précocité est aussi la cause d’une nouveauté de ton et d’une révolte dontl’intensité et la pureté seraient garanties par la jeunesse de l’auteur.

Légèreté et liberté des personnagesLes personnages enfantins –�ou très jeunes�– des romans correspondent à cette imagerie que résume levers de Rimbaud�: «�On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans.�» Cette légèreté et cette absenced’interdits se retrouvent aussi bien dans les personnages de Jean Cocteau (ceux des Enfants terribles maisaussi le personnage de Thomas dans Thomas l’Imposteur) que chez le narrateur du Diable au corps deRaymond Radiguet.Dans les trois livres, les personnages sont des enfants plus ou moins livrés à eux-mêmes�; ils évoluent dansun environnement qui a tous les contours du rêve car il est sans limites et chacun ne semble y êtregouverné que par son désir et ses envies devant lesquels les contraintes de la réalité –�et donc du mondeadulte�– s’effacent petit à petit. Cela est particulièrement sensible chez Cocteau, tandis que chez Radiguetla réalité triomphe finalement avec la mort de Marthe, la jeune femme dont le narrateur est amoureux.Ces enfants littéraires apparaissent en fait comme un idéal de savoir-vivre parmi les littérateurs et lesgens du monde. En effet, l’insouciance, la liberté et l’imagination qu’on leur prête et dont seraientprivés les adultes, pris dans les rets de la vie quotidienne, apparaissent comme une métaphore de la viede certains milieux de ces «�années folles�», occupés à faire la fête et à s’amuser après les souffrances dela Première Guerre mondiale.Dans ce contexte, Le Bal apparaît comme un contrepoint�: le personnage d’Antoinette est d’autant plusscandaleux qu’on l’empêche de faire la fête�; on la prive du bal de sa jeunesse –�ce qui la rend sombre etdramatique. Ce thème de l’enfance gâchée est très présent dans l’œuvre d’Irène Némirovsky et associé àune thématique autobiographique que l’on retrouve, par exemple, dans Le Vin de solitude.

Question 14

La part biographiqueLa question de la spéculation et des retournements de fortune qui en résultent est une thématique trèsfréquente dans l’œuvre d’Irène Némirovsky et s’enracine dans la propre vie de l’auteur�: jeune, elle avécu dans une famille qui ressemblait à celle des Kampf et des Golder et où régnait cette atmosphèrede fortune, d’opulence, mais associée à la précarité de personnes qui, bien que banquiers de très hautniveau, étaient finalement des exilés, non seulement à Kiev et à Saint-Pétersbourg, en raison de leursorigines juives, mais encore à Paris, après la révolution russe, en raison de leur statut d’apatrides.David Golder raconte comment le personnage éponyme, malgré une angine de poitrine, mène unedernière spéculation pétrolière pour laisser une fortune à sa fille. Dans Le Bal, les Kampf sontrécemment enrichis par une spéculation sur le franc. Ce thème de la fortune récente, issue de laspéculation et fragile, transparaît aussi beaucoup dans Le Vin de solitude�: Karol, le personnage principal(double du père d’Irène), a été épousé par intérêt par Bella, une aristocrate russe ruinée. Bella vivratoute sa vie avec un jeune amant, dans des maisons où elle ne sera que de passage.

Compléments d’informations sur les questionnaires – 8

Une nouveauté sociétaleSi, dans le cas de Némirovsky, ce thème est autobiographique, il traduit aussi une nouveauté sociétalequi est l’une des conséquences de la guerre de 1914-1918, à savoir l’apparition de très grosmouvements de capitaux et de fonds, à un rythme beaucoup plus rapide et plus international que parle passé. Stefan Zweig, écrivain d’origine autrichienne, en rend compte dans ses Mémoires, Le Monded’hier�: la guerre a substitué à un capitalisme conservateur et plutôt national (fondé sur l’immobilité etl’immuabilité des fortunes et des méthodes de travail et de commerce) un capitalisme international(fondé sur la spéculation, le mouvement) qui débouchera sur la grande crise de 1929.

Les «�nouveaux riches�»Dans l’immédiate après-guerre, cette situation aboutit à des revers spectaculaires et fréquents defortune�: de grandes familles sont ruinées (à l’image d’ailleurs de l’aristocratie russe déchue), tandis quedes spéculateurs deviennent de «�nouveaux riches�». Or ces derniers disposent d’une fortune mais sansavoir la culture nécessaire pour en user, ni les manières qui leur permettraient d’intégrer le «�monde�»,la bourgeoisie ou la noblesse ancienne (ce que l’on appelle «�le faubourg Saint-Honoré�»). Cettedimension proprement balzacienne (la Révolution avait provoqué ces bouleversements sociaux quiapparaissent dans l’œuvre de Balzac) est très présente chez Némirovsky�: la scène des invitations en estl’exemple le plus frappant dans Le Bal�; les Kampf ne cessent d’y rappeler que ceux qu’ils invitentsont, comme eux, d’anciens «�crève-la-faim�» soudainement enrichis par des manœuvres parfoisfrauduleuses�; l’inquiétude de Mme Kampf quant au jugement que les domestiques pourraient portersur elle et son mari en témoigne aussi –�les vrais possédants s’estiment d’une autre nature que celle deleurs domestiques, de sorte que leur regard, pour eux, n’existe tout simplement pas�–�; Mme�Kampf,pour sa part, sait qu’il n’y a pas si longtemps elle était plus proche du monde des domestiques que decelui des possédants et s’inquiète donc du jugement de ses employés.On retrouve cette dimension dans Le Vin de solitude où la narratrice décrit les meubles et les objets deluxe achetés par le père et la mère de l’héroïne, Hélène, objets qui portent encore les armoiries denobles déchus et que personne ne s’est donné la peine de faire effacer, comme si le couple du livrecontinuait à vivre une existence clandestine au sein de sa propre richesse.

L e s d é s e s p o i r s d e l ’ e n f a n c e ( p p . � 1 1 0 - 1 1 1 )

Question 13

Sens de l’adageL’adage sur lequel il est demandé de réfléchir doit d’abord être analysé.Il s’appuie fondamentalement sur l’idée de l’innocence enfantine, de la naïveté et de l’absence decalcul de la part des enfants, qui les prédisposeraient à dire la vérité, fût-elle gênante ou à leurdétriment. Ainsi, de l’enfant dans le bus qui dit à voix haute�: «�Tu as vu comme cette dame estlaide�?�» en parlant d’une dame assise en face de lui et qui peut l’entendre.Cet adage interroge sur la vérité et les conditions de son apparition�: d’une part, elle a à voir avecl’innocence�; d’autre part, elle ne peut être produite que lorsqu’il n’y a pas d’intérêt en jeu�; enfin, elleest le résultat d’une sorte de processus involontaire.

Dans Le BalOn observera d’abord qu’Antoinette est perçue par sa mère conformément à cet adage�: elle voit enelle une enfant naïve et spontanée. Ainsi, au chapitre�I, elle craint que celle-ci ne dévoile la vérité deleur enrichissement récent, en révélant leur ancien domicile aux invités. Mais elle apparaît sous untout autre jour au lecteur, pour qui elle semble plutôt un personnage lucide, très acide et très critiquesur ses parents et son milieu social et doué de capacités d’analyse redoutables (en témoignent sesjugements sur la vulgarité de ses parents, ses manigances pour surprendre les flirts de la jeune fille aupair, sa position d’espionne lors de la scène finale).La vérité dans l’ouvrage finit aussi par se manifester, mais en partie seulement�:–�Mme Kampf apparaît pour ce qu’elle est�;–�Isabelle se montre très hypocrite�;–�quant à Antoinette, on ne saura jamais le rôle qu’elle a joué dans le ratage du bal.

Le Bal – 9

Au total, on pourra donc dire que Le Bal joue de l’adage, de l’image dont sont affublés les enfants,mais avec une grande distance�: Antoinette profite de cette image et en abuse même, car cela luigarantit une certaine impunité et une relative tranquillité pour mener à bien son projet de vengeanceet ses apprentissages des mystères de l’âge adulte.

Question 14

Les Malheurs de SophieLa comtesse de Ségur (1799-1874), née Sophie Rostopchine en Russie, s’installe définitivement enFrance en 1817, où elle épouse le comte de Ségur (1819). Elle se consacre ensuite à l’écriture de livresédifiants pour les enfants, le plus célèbre étant Les Malheurs de Sophie (1864). Ce livre met en scène lapetite Sophie, qui passe ses vacances à la campagne, avec sa mère –�Mme de Réan�– et ses cousins,son père étant resté travailler à Paris. À chaque chapitre elle commet une bêtise (un «�malheur�»), et,après une leçon de morale, le chapitre se termine par une formule dans laquelle Sophie exprime sesregrets et se promet de ne pas recommencer�: «�Sophie se dit, tout en pleurant, qu’une autre fois elleécouterait sa maman�» (fin du chapitre�III, «�La chaux�»). Bien sûr, cette sage résolution ne tient quejusqu’au chapitre suivant, pour le plus grand bonheur des lecteurs…Sophie n’est pas aussi malheureuse qu’il y paraît. Elle se réjouit avec innocence et même une certainevolupté trouble lorsqu’elle commet la bêtise, ne se rendant compte que par la suite de la gravité de sonacte. Le chapitre des poissons (chap.�IV) en est un bon exemple�: venant de recevoir une petite dînetteen cadeau, elle ne sait comment jouer avec. Lui vient alors l’idée de s’amuser à saler et découper entranches les poissons rouges que sa mère élève dans un saladier, ne se rendant compte qu’après coup ducaractère radical d’un tel traitement. Effrayée, elle jette alors les morceaux de poissons dans le bocal, enespérant que personne ne s’aperçoive de sa bêtise. Une fois la catastrophe découverte, un domestique estd’abord accusé, puis Sophie avoue et est pardonnée car «�faute avouée est déjà à moitié pardonnée�».L’enfance est donc présentée comme un âge heureux, où les malheurs se succèdent et s’effacent lesuns les autres�; les bêtises sont pardonnées par une maman bienveillante et la morale est bien viteoubliée. Cette vision optimiste et édifiante n’est pas celle de l’ensemble de l’œuvre de la comtesse deSégur qui est aussi l’auteur d’œuvres plus sombres, comme La Fortune de Gaspard (1871).

Vipère au poingAvec ce roman paru en 1948, on passe à un tout autre registre. Ce livre très autobiographique estrapidement devenu l’un des classiques incontournables de la littérature sur l’enfance et vient à nouveaud’être adapté au cinéma par Philippe de Broca (2004). Son auteur, Hervé Bazin (1911-1996), y racontel’enfance malheureuse de trois frères soumis à la férule d’une mère sévère jusqu’à la torture.

Points communs et différencesPour comparer les personnages, on travaillera à partir d’une grille simple (âge, milieu social,environnement) qui permettra de faire ressortir les points communs et les différences.Les trois livres se déroulent dans un milieu bourgeois.Le Bal est situé à Paris et Vipère au poing à la campagne.Dans les deux cas, le couple parental est composé d’une mère autoritaire et d’un père effacé, quiintervient peu dans l’éducation de ses enfants. Cette mère est détestée par ses enfants qui voient enelle une ennemie, tandis que le père est plus ou moins méprisé pour sa faiblesse. Les ressemblancess’arrêtent là�: Mme�Rezeau pratique la cruauté d’une manière méthodique et quasi sadique, tandis queMme Kampf est cruelle avec sa fille par pur égoïsme (son but est que sa fille ne la dérange pas pendantle bal qu’elle se prépare à donner).On retrouve la même opposition chez les enfants�: les trois garçons s’organisent pour résister à leur mèrequi les brime, tandis qu’Antoinette se venge de sa mère presque par hasard, sans préméditation.Dans Les Malheurs de Sophie la situation est bien différente�: la mère est bienveillante et le père apparaîtà intervalles réguliers. Le livre donne en quelque sorte une image idéale de la famille.

L’enfanceOn pourra comparer la perspective adoptée pour parler de l’enfance, très différente dans chaque livre.Le titre Vipère au poing évoque un passage du livre dans lequel le héros, Brasse-Bouillon, saisit unevipère et la tue en l’étranglant�; mais il fait immanquablement penser au personnage de la mère, dontla cruauté est en définitive le thème central du livre.

Compléments d’informations sur les questionnaires – 10

Il n’en va pas de même pour Le Bal, plus centré sur le développement d’Antoinette, dont le balmarque une étape fondamentale mais de manière imprévue�: bien que n’y étant pas présentée aumonde, comme le sont les jeunes filles, elle y devient l’égale de sa mère.Les Malheurs de Sophie, pour sa part, présente l’enfance comme un âge où l’on s’amuseinconsidérément et comme un âge d’apprentissage. L’ouvrage, extrêmement bien-pensant, se veutéducatif, il donne des leçons et tente de détourner ses lecteurs de mauvaises actions par le contre-exemple. La perspective n’est donc pas celle du Bal�: la comtesse ne montre pas le monde tel qu’il estmais tel qu’il devrait être. Elle s’inspire plus de la logique de la fable, se terminant par une moralité,que de celle du roman. Aujourd’hui, on peut dire que la comtesse a raté son objectif car n’importequel lecteur ne retient que les bêtises et jamais la morale proposée… ce qui, soit dit en passant, donnesa dimension d’œuvre à ses ouvrages.

L a v e n g e a n c e ( p p . � 1 1 2 - 1 1 3 )

Question 13

Qu’est-ce qu’un «�acte fondateur�»�?On peut dire qu’est fondateur un acte qui met fin à un état antérieur et qui en inaugure, en fonde unnouveau. De ce point de vue, Le Bal est bien le récit d’un «�acte fondateur�» dans la mesure où�:–�Antoinette jette les enveloppes sous le coup d’une impulsion soudaine, sans mesurer lesconséquences de son geste�; après l’avoir commis, elle n’est plus la même, elle a vaincu sa peur�;–�elle exerce une certaine violence vis-à-vis d’elle-même en faisant cela (elle doit s’arracher à sacondition de petite fille innocente et obéissante) et aussi une violence terrible à l’égard de sa mère (enruinant ses ambitions mondaines d’un seul geste et en la projetant directement d’une jeunessenécessiteuse à une vieillesse sans plaisirs)�; tout se passe comme si elle lui volait sa part de jeunesse�;–�enfin, après cela, et une fois les conséquences de son acte accomplies, elle n’est plus la même�: elleest devenue «�grande�» et sa mère, qui lui semblait terrifiante, est ramenée à de plus justes proportions.

ExemplesLa prise de la Bastille, la décapitation de Louis�XVI, le moment où Adam, dans la Genèse, goûte aufruit défendu sont des exemples célèbres d’«�actes fondateurs�». En littérature, on peut penser bien sûrau meurtre du père par Œdipe et à la prise de Troie par les Grecs.À partir de ces quelques exemples, on peut dire qu’un «�acte fondateur�» comporte des pointscommuns�:–�tout d’abord, celui qui le commet plonge dans l’inconnu et, au moment où il le commet, ne mesure pasla chaîne de conséquences que va provoquer son acte. Il faut en quelque sorte qu’il s’arrache à lui-même�;– ensuite, un tel acte comporte souvent une part de violence, exercée vis-à-vis de soi-même par celui quile commet (en se dépassant) et vis-à-vis d’autrui (en franchissant les limites ou les interdits qu’il impose)�;–�enfin, cet acte inaugure une nouvelle ère, caractérisée par une nouvelle position de chacun desprotagonistes, qui n’est pas toujours immédiatement perceptible mais qui finit par s’imposer.L’analyse du Bal permet donc de comprendre les caractéristiques essentielles de l’«�acte fondateur�».

Question 14

Le sujet du romanBonjour Tristesse, qui paraît en 1954, est le premier roman de Françoise Sagan (de son vrai nomFrançoise Quoirez, née en 1935 et décédée en 2004).Cécile, l’héroïne, a passé son enfance en pension et vit depuis deux ans une existence libre et oisiveavec son père, veuf d’une quarantaine d’années aux multiples aventures. L’été de ses 17�ans, elle parten vacances sur la Côte d’Azur avec son père, la maîtresse de ce dernier, Elsa, et Anne, une amie deson épouse. Le père délaisse peu à peu Elsa et devient l’amant d’Anne qu’il décide d’épouser.Cécile, à la fois jalouse et craignant d’y perdre sa liberté (Anne la prend en main, la fait travailler avecbeaucoup d’exigence et lui reproche son aventure amoureuse avec Cyril), réussit à convaincre Cyril,son petit ami, de simuler une aventure amoureuse avec Elsa. Son père ne résiste pas à cetteprovocation et tente de reconquérir Elsa. Anne les surprend et, désespérée, s’enfuit en voiture et setue dans un accident.

Le Bal – 11

Cécile a sauvé sa vie insouciante mais elle a découvert un sentiment nouveau�: la tristesse. Le roman setermine sur ces mots�: «�Seulement quand je suis dans mon lit, à l’aube, avec le seul bruit des voitures dans Paris, mamémoire parfois me trahit�: l’été revient et tous mes souvenirs. Anne, Anne�! Je répète ce nom très bas et très longtempsdans le noir. Quelque chose monte alors en moi que j’accueille par son nom, les yeux fermés�: Bonjour Tristesse.�»Le livre fait scandale en raison de sa liberté de ton et de l’image sans concession qu’il donne del’adolescence, de ses contradictions et de ses ambiguïtés, à travers le personnage de Cécile, «�charmantpetit monstre�» déchiré entre le remords et le culte du plaisir.

Les comparaisons possiblesOn pourra proposer aux élèves d’analyser les milieux respectifs des personnages�: dans les deux cas, desfamilles très aisées, propices à une relative oisiveté des personnages (les uns se consacrent à desmondanités, les autres au repos).On pourra aussi leur proposer de comparer les rêveries des jeunes filles qui se projettent toutes deuxdans des aventures amoureuses (Antoinette en espionnant Miss Betty, Cécile en franchissant le paselle-même avec Cyril).On pourra aussi montrer que toutes deux ne peuvent grandir qu’en s’opposant et en provoquant descatastrophes parmi les adultes qui les entourent (la mort d’Anne, l’échec du bal).Ainsi, à travers ces deux personnages, tout se passe comme si les adultes s’opposaient à l’accès à l’âgeadulte des jeunes�: explicitement dans Le Bal, en particulier de la part de la mère d’Antoinette quiressent l’évolution de sa fille comme une menace�; de manière plus feutrée dans Bonjour Tristesse, où lepère et Anne maintiennent Cécile en minorité et ne la voient pas grandir. L’adolescence est ainsiposée comme une révolte obligatoire, un passage obligé pour accéder à l’âge adulte. Les gestes deCécile et d’Antoinette prennent de la sorte une dimension initiatique.

L e b a l � : l a f i n d e l ’ e n f a n c e ( p p . � 1 1 4 - 1 1 5 )

Question 13Sans répondre affirmativement ou négativement à la question, on s’efforcera de proposer aux élèvesdifférents éléments de réflexion sur cette question qui, normalement, devrait faire débat, du fait qu’on estporté à concevoir les relations au sein de la famille plutôt comme de soutien mutuel que de rivalité.

La rivalité générationnelle dans Le BalCe point est l’un des éléments frappants du Bal�: le récit expose une situation dans laquelle ceux quidevraient être des alliés sont en fait des rivaux. En effet, Antoinette et sa mère deviennent rivales dèsl’instant où la première sort de sa chrysalide et manifeste des prétentions à devenir une femme au lieude rester une petite fille. Cette rivalité entre la mère et la fille, appuyée sur la crainte de la mère d’êtresupplantée par sa fille, est un thème récurrent de l’œuvre d’Irène Némirovsky�; il est d’autant plussaisissant et troublant qu’il met en doute l’idée reçue selon laquelle les parents et leurs enfants, lesmembres d’une même famille seraient par essence des alliés naturels.

Les constantes littéraires de ce thèmeCe thème de la rivalité entre générations est récurrent en littérature, avec des constantes�:–�la rivalité mère/fille est généralement provoquée par l’écart d’âge et se joue autour de la question dela séduction. Ce thème, juste effleuré dans Le Bal, est traité beaucoup plus clairement dans Le Vin desolitude. L’héroïne, Hélène, s’emploie ainsi à séduire l’amant de sa mère vieillissante. On peut aussiciter Fort comme la mort de Maupassant, récit dans lequel l’héroïne se met à éprouver des sentimentscontradictoires à l’égard de sa fille qui lui rappelle sa vieillesse, dès l’instant où elle prend conscienceque son amant est tombé amoureux de sa fille�;–�la rivalité père/fils se joue, elle, plutôt autour de conflits de positions sociales�: le fils, en devenantadulte, aspire à remplacer son père dans ses fonctions professionnelles, transition qui peut parfois sedérouler de manière tout à fait dramatique. Ce type de problématique est assez fréquent dans lalittérature du début du XXe�siècle.Le théâtre classique, connu des élèves, peut souvent être analysé de ce point de vue car il regorge desituations où les fils et les filles sont en butte à des parents qui les empêchent de se réaliser et de menerleur vie d’adultes�:

Compléments d’informations sur les questionnaires – 12

–�dans la comédie, les pères grognons et les mères coquettes se ridiculisent, tandis que les jeunes gensparviennent à leurs fins avec l’aide d’un sage oncle et de valets malicieux�;–�dans la tragédie, ces passions tournent à la monstruosité et les personnages se massacrent pour ne pasêtre massacrés.Il faudra bien entendu évoquer l’explication que donne la psychanalyse de cette rivalité, à traversl’analyse du mythe d’Œdipe, personnage qui tue son père et épouse sa mère, réalisant ainsi uneprophétie énoncée à sa naissance. Ce mythe traduit la nécessité de réaliser symboliquement le meurtredu père, pour devenir soi-même adulte et père�: selon cette théorie, la rivalité entre parents et enfantsapparaît donc comme une donnée profonde de la nature humaine, un passage obligé pour que chaqueindividu se constitue en adulte. Reste que cette rivalité symbolique est tempérée par les conventionssociales, qui permettent de ne pas vivre constamment dans la tragédie et le meurtre.

Question 14La chute du Bal est surprenante�: alors qu’on s’attend à ce que le forfait d’Antoinette soit découvert etqu’elle en soit punie, la jeune fille en tire au contraire une récompense –�son geste lui a permis dedémystifier la puissance qu’elle prêtait aux adultes et d’entrer à son tour dans leur monde en sedonnant l’air de soutenir sa mère dans l’épreuve. Cette chute ouvre sur l’avenir.Dans Le Passe-Muraille, Marcel Aymé met en scène un petit employé de bureau, M.�Dutilleul, qui sedécouvre la capacité de passer à travers les murs. Cela lui permet de vivre quantité d’aventures quel’on s’imagine aisément, jusqu’à ce qu’il se retrouve coincé dans un mur… et l’on entend sa voixlorsqu’on passe près du mur. Cette chute n’ouvre pas sur l’avenir, elle conclut seulement de manièrecomique une histoire comique par elle-même, en y ajoutant une légère pointe de mystère et defantastique.Enfin, la chute de La Parure est connue�: une jeune femme, qui a ruiné son existence pour rembourserun bijou emprunté à une amie, finalement se rend compte que ce bijou était faux et ne valait rien.Comme souvent chez Maupassant, la chute est d’une ironie terrible et cruelle.La confrontation des chutes montre trois esthétiques de la nouvelle�:–�chez Némirovsky, la chute achève un portrait psychologique en mouvement d’une adolescente�;–�chez Aymé, il s’agit d’une clausule comique, la nouvelle se fermant par la fin des péripétiesproduites par une idée amusante exploitée jusqu’à l’absurde�;–�chez Maupassant, une vérité terrible ne se manifeste qu’à la fin, dont l’horreur révèle la dureté desrapports sociaux au XIXe�siècle.

Question 15Le thème du meurtre des enfants par les parents, et réciproquement, est très présent dans lamythologie.

MédéeMédée est la petite-fille d’Hélios (le Soleil) et la nièce ou la sœur de la magicienne Circé. Elle aideJason à conquérir la Toison d’or puis devient son épouse. Après de nombreuses pérégrinations, ellearrive à Corinthe où le roi Créon veut donner sa fille Créüse en mariage à Jason. Jalouse, elle envoiealors ses enfants avec une tunique empoisonnée qui tue la jeune fille et elle met le feu au palais. Derage, elle tue ensuite les deux enfants qu’elle a eus avec Jason et s’enfuit à Athènes.Médée a servi de sujet à de nombreuses tragédies, en particulier de Sophocle, Euripide et Corneille.Goya en a donné une représentation terrifiante, sous la forme d’une femme possédée mangeant sesenfants, tableau de sa période dite «�pintura negra�» car d’une inspiration extrêmement sombre etinquiétante (cette peinture est exposée au Prado, musée national espagnol de Madrid).

ŒdipeŒdipe, pour sa part, est le meurtrier de son père. Fils de Laïos, roi de Thèbes, et de Jocaste, l’oraclede Delphes prédit à sa naissance qu’il tuera son père et épousera sa mère. Pour cette raison, son père lefait exposer sur le mont Cithéron, où il est pendu par les pieds. Lorsqu’on le trouve, il a les piedsenflés –�d’où son nom (en grec, son nom signifie «�Pied-Enflé�»�; il contient aussi le mot dipous, «�quia deux pieds�», et se rapproche de la forme verbale oida, «�je sais�» –�informations à mettre en regard del’énigme de la Sphinge). Œdipe est recueilli par Polybe, roi de Corinthe. À sa majorité, las dessarcasmes qui entourent son origine, il va interroger l’oracle qui lui apprend son destin et lui conseille

Le Bal – 13

de ne pas retourner dans sa ville natale. Ne connaissant que Corinthe, il prend le chemin de la Béotie.À un croisement, il se querelle avec un vieillard et le tue�: c’était Laïos�; puis, près de Thèbes, il résoutl’énigme que lui pose la Sphinge (Sphinx à tête et buste de femme), provoquant la mort de cettedernière et faisant de lui, selon la promesse du roi thébain Créon, le roi (en grec, tyran) de Thèbes etl’époux de Jocaste, sa mère. Les malédictions, la peste s’abattent alors sur la ville�; l’oracle demandequ’on expulse le meurtrier de Laïos. Après avoir découvert le mystère de sa naissance, et la vérité surson parricide et son inceste, Œdipe se crève les yeux et part en exil, accompagné de sa fille Antigone.

On insistera sur la valeur symbolique de ces récits et de ces personnages, qui à la fois permettentd’affirmer ce qu’il faut faire pour se constituer en individu (se séparer de ses parents) et établissent desinterdits fondamentaux ou tabous (le parricide, le mariage endogame, l’inceste) communs à la quasi-totalité des sociétés humaines (à la totalité pour la prohibition de l’inceste).

Compléments sur d’autres thèmes de l’œuvre – 14

C O M P L É M E N T SS U R D ’ A U T R E S T H È M E S D E L ’ Œ U V R E

! Les promesses déçues du titreLe titre du roman est déceptif car il n’y a pas de bal, un peu comme dans Zazie dans le métro deRaymond Queneau, où on ne va jamais dans le métro, ou encore La Cantatrice chauve d’EugèneIonesco, dans laquelle aucune cantatrice, chauve ou non, n’apparaît jamais.En réalité, ces trois titres sont des symboles�:–�le métro symbolise Paris, où la petite Zazie vient passer un week-end, avec le projet de visiter lemétro (mais il est en grève…)�;–�la cantatrice chauve est l’emblème de l’absurdité de la vie et des conversations courantes, sujet principalde la pièce de Ionesco (une cantatrice n’est jamais chauve�; le serait-elle, on ne la désignerait pas ainsi)�;–�quant au bal, il apparaît comme une épreuve initiatique par laquelle une jeune fille entre dans le monde,une sorte de baptême�; de ce point de vue, et en dépit de l’échec du bal, Antoinette franchit avec succèsl’épreuve du passage à l’âge adulte, même si elle le fait de façon quasi clandestine. Le bal apparaît aussicomme un événement mondain par lequel une dame se fait valoir auprès de la bonne société.On pourra proposer en complément ces deux thèmes aux élèves�: la fonction du bal et lareprésentation de la bourgeoisie.

! Le bal�: initiation à l’âge adulteOn pourra explorer ce thème dans le prolongement de l’étude sur la fin de l’enfance (pp.�114-115) etautour de quelques grandes œuvres, parmi lesquelles�:–�Le Guépard, fidèle adaptation cinématographique de Luchino Visconti (1963, Palme d’or à Cannes)du roman écrit en 1957 par Giuseppe Tomasi, et notamment la rencontre de Tancrède (Alain Delon)et Angelica (Claudia Cardinale) au cours du bal final qui va déterminer l’avenir des deux jeunes gens�;–�La Princesse de Clèves de Mme de Lafayette, où le personnage éponyme tombe amoureux de M.�deNemours au cours d’un bal –�ce qui va bouleverser sa vie au point de faire rentrer Mme de Clèvesdans les ordres pour échapper à son amour et rester fidèle à son mari (qui meurt de jalousie)�;–�Madame Bovary de Gustave Flaubert et le fameux bal à la Vaubyessard, où Emma Bovary découvrele «�monde�».Ces scènes sont à mettre en relation avec la scène finale du Bal, initiatique à sa manière, même si lebal n’a pas à proprement parler eu lieu…

! Le bal�: un moment de la vie mondainePour les parents d’Antoinette, l’enjeu du bal est différent�: ils veulent faire leur entrée dans le«�monde�». On pourra rappeler ici la scène des invitations (chap.�II) ou le dialogue entre Antoinette etMlle�Isabelle (chap.�IV).On pourra mettre ces scènes en relation avec les scènes balzaciennes de bals ou de réceptionsmondaines (par exemple, dans Le Père Goriot ou Illusions perdues), en insistant sur l’obsession del’apparence, du costume, rendue sensible par l’angoisse de jeunes hommes pauvres cherchant àmasquer en vain leur pauvreté en se parant de costumes éclatants. Tout ceci témoigne du rôle socialfondamental de ces mondanités.Bien sûr, on pourra évoquer La Parure de Maupassant où les personnages se mettent dans la situation terribledécrite plus haut uniquement parce que l’héroïne souhaite paraître à son avantage (briller) lors d’une soiréemondaine au ministère où travaille son mari. Dans Bel-Ami (deuxième partie, chap.�VII), une scène desoirée mondaine comporte toutes ces caractéristiques, décrites explicitement par le narrateur�; il s’agit en faitd’une réception donnée par M.�Walter, patron de journal, qui vient de réussir une spéculation frauduleuse,laquelle lui a permis de racheter le magnifique hôtel particulier d’un noble ruiné et un tableau qu’il invite leTout-Paris mondain à venir admirer chez lui, faisant ainsi étalage de sa nouvelle richesse et de sa réussite.Chez Irène Némirovsky, la scène finale du Bal montre bien l’étalage incroyable de richesses, deprofusion et d’abondance qui se manifestent dans les buffets et la vaisselle de luxe, le tout prenant unaspect ridicule du fait que ce spectacle n’est vu par personne.

Le Bal – 15

C O M P L É M E N T SS U R L E G R O U P E M E N T D E T E X T E S

! Une littérature abondanteLes textes littéraires sur l’enfance et les enfants sont très abondants. On pourra proposer aux élèves decompléter le groupement en effectuant une recherche dans leur manuel scolaire, de manière à ytrouver un ou plusieurs extraits traitant de l’enfance. À partir de ce corpus, on pourra aisémentréfléchir sur les différentes représentations de l’enfance en littérature.Un autre thème de recherche pourra porter sur la littérature de jeunesse et sur la manière dont lesenfants y sont présentés et les rôles qu’ils y jouent�: «�Sont-ils des adultes en miniature�? Sont-ils, aucontraire, très différents par leurs préoccupations et leurs activités�? L’histoire est-elle racontée dupoint de vue d’un enfant ou d’un adulte�? Etc.�»

! Travail comparatifOn peut faire un travail simple à partir du Poney rouge de John Steinbeck (Gallimard) et de Zazie dansle métro de Raymond Queneau (Gallimard).

John Steinbeck, Le Poney rougeLe livre de Steinbeck est un recueil de trois nouvelles centrées autour d’un garçon de dix ans, Jody,qui vit dans une ferme de Californie avec ses parents. Le récit est à la 3e�personne et la narration estd’une facture assez classique et simple (récit quasiment chronologique, peu de personnages, de lieux etd’événements).On pourra rapidement faire percevoir aux élèves à quel point tout est centré sur les perceptions et lespensées du garçon qui apparaît immédiatement comme le personnage principal.On pourra aussi faire apparaître que Jody a des préoccupations, des idées et des rêveries spécifiques àl’enfance (ses jeux�; sa capacité à susciter des armées inexistantes dans les herbes des champs, àtransformer les petits animaux de la campagne en compagnons de jeux ou en monstres de contes…),tout en étant, dans certaines situations, présenté comme un adulte en miniature –�en particulier, dansses rapports avec son père qui lui offre un poney, à condition qu’il s’en occupe «�comme un grand�»,c’est-à-dire d’une manière professionnelle�; de la même façon que, dans la dernière nouvelle (LaPromesse), il doit veiller sur une jument attendant un poulain qui, une fois né, deviendra son cheval.

Raymond Queneau, Zazie dans le MétroCe roman raconte le voyage à Paris d’une petite fille, Zazie, qui va séjourner chez son oncle Gabriel.Elle veut voir le métro (curiosité éminemment parisienne) mais ne le verra pas car il est en grève.L’étude du personnage de Zazie fera rapidement apparaître à quel point elle est éloignée de l’enfancetelle qu’on se la représente habituellement�: très raisonneuse, elle ne s’en laisse pas compter, parle avecl’autorité et la gouaille d’un adulte et a leurs préoccupations.

Confrontations possiblesEn confrontant Zazie avec Jody, on montrera que des démarches littéraires radicalement différentessont mises en œuvre par ces écrivains�:–�Steinbeck s’inscrit dans une perspective réaliste et fait participer son lecteur à la vie de sonpersonnage�;–�Queneau joue sur les symboles et les traditions littéraires. Sa petite fille est un personnage hybride�:elle est une lointaine héritière du «�bon sauvage�» des Lumières qui, grâce à sa naïveté, porte un regardneuf sur le monde qui nous entoure�; elle est aussi mâtinée d’un picaro qui parcourt tous les milieuxpour les faire découvrir au lecteur et porte sur eux un regard acéré et critique�; Zazie est ainsi unenouvelle illustration de l’adage selon lequel «�la vérité sort de la bouche des enfants�», mais cette vérité estici une vérité d’adulte, fruit de la raison et non du hasard et de l’innocence.On pourra ensuite confronter l’Antoinette du Bal avec ces différentes démarches.

Compléments à la lecture de l’image – 16

C O M P L É M E N T SÀ L A L E C T U R E D E L ’ I M A G E

! «�Devant le poste de télé�» de Gérald Bloncourt (p.�123)L’auteurGérald Bloncourt est né en 1926 à Bainet, en Haïti. Il est expulsé d’Haïti en raison de sa participationactive à la «�révolution des Cinq Glorieuses�» en 1946 et, après un passage en Martinique, il arrive enFrance, en avril 1946, où il commence rapidement une carrière de reporter-photographe. D’abordemployé chez un photographe de quartier, où il fait des photos de classes, il entre en 1950 au journalL’Humanité où il devient responsable photo du service politique. Il y reste environ dix ans, puis ilcollabore à de nombreux organes de presse.Ses fonctions le conduisent à suivre toute l’actualité sociale et politique depuis cette date jusqu’à nosjours et son œuvre photographique témoigne des principales luttes et revendications en France et dansle monde.

L’œuvreLa photographie choisie représente un groupe d’enfants au pied d’un HLM, en rond autour d’unetélévision dessinée à la craie sur le bitume d’un parking (on aperçoit à l’arrière-plan les voituresgarées).Le spectacle est intéressant�: on a cessé les jeux, les vélos sont abandonnés sur le trottoir ou servent destrapontins pour profiter de la séance.Le cadre est entièrement occupé par le groupe d’enfants, au point qu’un des garçons a la tête coupée,hors cadre�; l’environnement, un peu sinistre, semble s’effacer derrière les enfants et leurs jeux qui lesabsorbent totalement�; seule une petite fille, à gauche, regarde le photographe, intriguée et souriante.La prise de vue, légèrement plongeante, accentue la dimension enfantine�: les participants paraissentplus petits et, si l’on peut dire, plus assis, vus à hauteur d’homme.La petite fille de droite qui tend la main est-elle en train de raconter une histoire aux autres, d’animerpar ses récits la télévision figurée au sol�?Le titre et la légende (qui sont de Gérald Bloncourt) contribuent à donner sa signification à cetteimage�: en 1965, la télévision est ardemment désirée mais reste encore un objet rare que l’ondécouvre le plus souvent dans la vitrine de l’«�électricien�» du quartier. Cette scène montre donc desenfants de milieu modeste en train de rêver devant un objet de luxe figuré sur le sol. On pourraitpresque comparer cette scène avec celle du poème de Baudelaire Le Joujou du pauvre, comme si lesenfants avaient tiré leurs jeux «�de la vie elle-même�». Ressortent également la tranquillité et la sagesse�:on dirait une classe attentive, concentrée, qui écoute sagement et avec sérieux une leçon. Ainsi,quelque chose d’universel apparaît –�le sérieux de l’enfance dans le jeu�– devant lequel la situationparticulière s’efface, et que seuls le titre et la légende nous rappellent, comme pour mieux noussuggérer que la pauvreté est toujours injuste pour ceux qui la subissent.

Le Bal – 17

B I B L I O G R A P H I E , F I L M O G R A P H I E ,S I T E S C O M P L É M E N T A I R E S

!�Sur Irène NémirovskyOuvrages–�Élisabeth Gille, Le Mirador, Presses de la Renaissance, 1992, et réédition Stock, 2000.–�On lira aussi les ouvrages autobiographiques d’Irène Némirovsky Le Vin de solitude, Dimanche etautres nouvelles et Destinées et autres nouvelles.

Articles–�«�Irène Némirovsky, romancière rebelle�», Le Matin, 24 décembre 1985.–�«�Les derniers mots d’Irène Némirovsky�», Elle, 11 octobre 2004.–�«�Le livre de ma mère�» (portrait de Denise Epstein), Libération, 29 octobre 2004.–�«�Irène Némirovsky�: échec à l’oubli�», Le Figaro, 9 novembre 2004.

Site Internet–�http://perso.wanadoo.fr/guillaumedelaby/in_index.htm

!�Œuvres d’Irène Némirovsky–�L’Enfant génial, Fayard, 1926.–�David Golder, Grasset, 1929.–�Le Bal, Grasset, 1930.–�Le Malentendu, Fayard, 1930.–�Les Mouches d’automne, Grasset, 1931.–�L’Affaire Courilof, Grasset, 1933.–�Films parlés, NRF, 1934.–�Le Pion sur l’échiquier, Albin Michel, 1934.–�Le Vin de solitude, Albin Michel, 1935.–�Jézabel, Albin Michel, 1936.–�La Proie, Albin Michel, 1938.–�Deux, Albin Michel, 1939.–�Les Chiens et les Loups, Albin Michel, 1940.–�La Vie de Tchekhov, Albin Michel, 1946.–�Les Biens de ce monde, Albin Michel, 1947.–�Les Feux de l’automne, Albin Michel, 1948 et 1957.–�Dimanche et autres nouvelles, Stock, 2000.–�Destinées et autres nouvelles, éd. Sables, 2004.–�Suite française, Denoël, 2004.

!�Ouvrages étudiés dans le livre, en lien avec Le Bal–�Marcel Aymé, Le Passe-Muraille, Gallimard, 1943.–�Hervé Bazin, Vipère au poing, Grasset, 1948.–�Jean Cocteau, Les Enfants terribles, Grasset, 1925.–�Guy de Maupassant, La Parure (repris dans Toine et autre contes, coll.�«�Bibliocollège�», no�12,Hachette Livre).

Bibliographie, filmographie, sites complémentaires – 18

–�Paul Nizan, Aden Arabie, Rieder, 1931, La Découverte, 2002.–�Raymond Radiguet, Le Diable au corps, 1923, coll. «�Bibliolycée�», Hachette Livre, 2004.–�Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983.–�Comtesse de Ségur, Les Malheurs de Sophie, Hachette, 1864 (nombreuses rééditions modernes).–�Françoise Sagan, Bonjour Tristesse, Julliard, 1954.

!�Sur Gérald Bloncourt–�Gérald Bloncourt, Le Regard engagé, Bourin Éditeur, 2004.–�Gérald Bloncourt, Les Prolos (recueil de photos), Au nom de la mémoire, 2004.–�Un site Internet�: http://www.bloncourt.net/

!�Filmographie–�David Golder, mise en scène et premier film parlant de Julien Duvivier, 1930. Avec Harry Baur dansle rôle-titre, sur scène et à l’écran.–�Le Bal de Julien Duvivier, 1930. Première apparition sur les écrans de Danielle Darrieux.

!�Recueil d’extraits littéraires sur l’enfance et l’adolescence–�Magali Wiéner, On n’est pas sérieux quand on a quinze ans, coll. «�Étonnants Classiques�»,Flammarion, 2003.