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LES PROGRèS DE L’AéRONAUTIQUE, 126 Les planeurs d’hier et d’aujourd’hui Ailes volantes planantes Les Allemands disposaient évidemment aussi de grands pla- neurs légers en bois comparables à ceux des alliés. De plus, les frères Horten réalisèrent des planeurs à l’aile mince, le Ho III qui monta à 7 500 m en 1938 ; le Ho IV, de 24 m d’envergure, qui prit une ascendance jusqu’à 10 000 pieds ; l’aile Ho VII avait un fuselage en duralumin et des ailes en bois. Ces ailes volèrent mais restèrent à l’état de prototype sans être opérationnelles lors de la Seconde Guerre mondiale. LA CONSTRUCTION AMATEUR L’aviation est née dans le bricolage et la construction amateur. Ader, Voisin, Blériot, Ferber ou Wright étaient des ingénieurs ou bricoleurs de génie, des expérimentateurs qui réalisaient leurs machines dans leurs ateliers avant de les essayer. Le se- cret, hantise des frères Wright, cachait l’espoir d’une industria- lisation de la construction et de gros profits à suivre, certains s’y ruineront définitivement, d’autres comme Blériot, passe- ront très près de la ruine mais seront sauvés par un seul suc- cès, la traversée de la Manche… et l’envol des commandes du Blériot XI. Les grands principes du vol trouvés, la construction amateur a continué pendant le reste du siècle. Dès la fin de la guerre, de très nombreux avions sont inutilisés et l’aviation se tourne vers le tourisme pour de riches amateurs. Les progrès ont été tels pendant la guerre que les avions sont plus sûrs. L’époque des gentlemen sportifs, des casse-cou qui avaient défriché l’aviation se termine. Beaucoup veulent voler mais les avions sont chers. Un pionnier, Henri Mignet, livre en 1928 les plans d’un avion à construire seul, en bois et toile, pour développer la construc- tion amateur, et ce sera le succès du Pou-du-ciel. Le Réseau des amateurs de l’air, créé en 1936 en France, ob- tient en 1938 un « Certificat de Navigabilité Restreint d’Aé- ronef » (CNRA), simplification de la réglementation, mais ce mouvement est interrompu par la Seconde Guerre mondiale. L’administration abroge le CNRA, ce qui complique la renais- sance de la construction amateur. En 1946 naît le Réseau des sports de l’air, RSA, qui obtiendra le retour et l’assouplisse- ment du CNRA en 1952. Ce mouvement fait alors des émules à l’étranger avec l’« Experimental Aircraft Association » amé- ricaine et la « Popular Flying » anglaise. Tous les amateurs du monde construisent alors en bois et toile, puis passent parfois au composite-bois. Il faut de petits moteurs fiables, comme le Continental C-65 ou des moteurs automobiles adaptés comme celui des Volkswagen Coccinelle. L’une des ailes volantes de Fauvel, précurseur en ce domaine, l’aile AV-36 de 1951, construite d’une seule pièce. Avec l’aimable autorisation du MAE. Le bois, aujourd’hui, en aéronautique L’une des premières « avionnettes », celle de Lapauche de 1912. (Courtoisie musée régional de l’Air d’Angers). Le Réseau des sports de l’air (RSA), fédére toujours les constructeurs et col- lectionneurs d’aéronefs. Ici est présenté un Pottier de 1960 de construction amateur, lors des fêtes de la Ferté-Alais des 18 et 19 mai 2013.

Le bois, aujourd’hui, en aéronautiqued’essais en vol puis de l’obtention du précieux certificat de navigabilité (CDn) à renouveler tous les trois ans. un contrôle sévère

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Page 1: Le bois, aujourd’hui, en aéronautiqued’essais en vol puis de l’obtention du précieux certificat de navigabilité (CDn) à renouveler tous les trois ans. un contrôle sévère

LES PRogRèS DE L’AéRonAutiquE,

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Les planeurs d’hier et d’aujourd’hui

Ailes volantes planantes

Les Allemands disposaient évidemment aussi de grands pla-neurs légers en bois comparables à ceux des alliés. De plus, les frères Horten réalisèrent des planeurs à l’aile mince, le Ho iii qui monta à 7 500 m en 1938 ; le Ho iv, de 24 m d’envergure, qui prit une ascendance jusqu’à 10 000 pieds  ; l’aile Ho vii avait un fuselage en duralumin et des ailes en bois. Ces ailes volèrent mais restèrent à l’état de prototype sans être opérationnelles lors de la Seconde guerre mondiale.

LA ConStRuCtion AMAtEuR

L’aviation est née dans le bricolage et la construction amateur. Ader, voisin, Blériot, Ferber ou Wright étaient des ingénieurs ou bricoleurs de génie, des expérimentateurs qui réalisaient leurs machines dans leurs ateliers avant de les essayer. Le se-cret, hantise des frères Wright, cachait l’espoir d’une industria-lisation de la construction et de gros profits à suivre, certains s’y ruineront définitivement, d’autres comme Blériot, passe-ront très près de la ruine mais seront sauvés par un seul suc-cès, la traversée de la Manche… et l’envol des commandes du Blériot xi. Les grands principes du vol trouvés, la construction amateur a continué pendant le reste du siècle. Dès la fin de la guerre, de très nombreux avions sont inutilisés et l’aviation se tourne vers le tourisme pour de riches amateurs. Les progrès ont été tels pendant la guerre que les avions sont plus sûrs. L’époque des gentlemen sportifs, des casse-cou qui avaient défriché l’aviation se termine. Beaucoup veulent voler mais les avions sont chers.

un pionnier, Henri Mignet, livre en 1928 les plans d’un avion à construire seul, en bois et toile, pour développer la construc-tion amateur, et ce sera le succès du Pou-du-ciel.Le Réseau des amateurs de l’air, créé en 1936 en France, ob-tient en 1938 un «  Certificat de navigabilité Restreint d’Aé-ronef  » (CnRA), simplification de la réglementation, mais ce mouvement est interrompu par la Seconde guerre mondiale. L’administration abroge le CnRA, ce qui complique la renais-sance de la construction amateur. En 1946 naît le Réseau des sports de l’air, RSA, qui obtiendra le retour et l’assouplisse-ment du CnRA en 1952. Ce mouvement fait alors des émules à l’étranger avec l’« Experimental Aircraft Association » amé-ricaine et la « Popular Flying » anglaise. tous les amateurs du monde construisent alors en bois et toile, puis passent parfois au composite-bois. il faut de petits moteurs fiables, comme le Continental C-65 ou des moteurs automobiles adaptés comme celui des volkswagen Coccinelle.

L’une des ailes volantes de Fauvel, précurseur en ce domaine, l’aile AV-36 de 1951, construite d’une seule pièce. Avec l’aimable autorisation du MAE.

Le bois, aujourd’hui, en aéronautique

L’une des premières « avionnettes », celle de Lapauche de 1912. (Courtoisie

musée régional de l’Air d’Angers).

Le Réseau des sports de l’air (RSA), fédére toujours les constructeurs et col-lectionneurs d’aéronefs. Ici est présenté un Pottier de 1960 de construction amateur, lors des fêtes de la Ferté-Alais des 18 et 19 mai 2013.

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En France, c’est environ 1 800 avions d’amateurs qui volent actuel-lement et près de mille seraient en construction… Certains mo-dèles amateurs sont si parfaits, dans leur conception et leur réa-lisation, qu’ils seront repris par des professionnels, tels les Jodel devenant des Robin DR-400 ou le Claude Piel CP-30 Émeraude. Avant de commencer à construire, il faudra avoir bien déter-miné le régime sous lequel on compte voler. En CnRA, le contrôle est à effectuer tant pendant la construction qu’in fine. il est suivi de la délivrance d’une autorisation provisoire d’essais en vol puis de l’obtention du précieux certificat de navigabilité (CDn) à renouveler tous les trois ans. un contrôle sévère et répétitif, est le prix de la sécurité. quant au CnRAc, il est réservé aux avions de collection.

L’aviation populaire de construction amateur

La France, pionnière de l’aviation, l’est encore pour la concep-tion et la fabrication des avions de tourisme en construction amateur ou industrielle. Le mode de construction en bois et toile est parfaitement adapté à l’aviation légère. Les avantages de la construction en bois sont connus : le bois ne vieillit pas, ne se corrode pas et offre une facilité de répara-tion sans comparaison avec celle du métal, des plastiques et des composites. Enfin, la grande qualité des colles modernes, des peintures, des vernis et des autres produits de protection donnent aux avions en bois une longévité aujourd’hui inégalée. voilà pourquoi le bois est toujours présent dans l’aviation lé-gère sous forme d’une construction très moderne et pourtant quelque part apparentée à celle du début du siècle, perma-nence de la simplicité et de l’efficacité permises par le bois.

Le Pou-du-ciel

Pour démocratiser l’aviation Henri Mignet décide au lendemain de la Première guerre mondiale, vers 1920, de mettre gracieuse-ment à la disposition du public un avion

qu’un amateur pourrait construire seul dans son salon, en bois, toile et colle, avec une scie et un rabot ! il en livre en 1928 les plans dans le journal Les Ailes, c’est le HM-8.

Puis il écrit un livre Le Sport de l’Air donnant les plans du Pou-du-ciel HM-14 qui fera son premier vol en septembre 1933 et sera présenté au salon de l’Aéronautique fin 1934 au grand Palais à Paris. Sa formule était  : « Si vous savez clouer une caisse d’emballage, vous savez construire un avion ».il fera rêver le public, chacun pouvant espérer voler un jour grâce à lui, et connaîtra un très grand succès, une centaine volait en 1935. Le Pou-du-ciel signera le début de la construc-tion amateur. étrange avion de poche avec ses deux ailes dé-calées, une grande aile supérieure inclinable, donc à portance variable, et jouant simultanément le rôle de la gouverne de profondeur supprimée, et une seconde aile plus petite, inter-calée entre la grande aile et le gouvernail.Si le dessin est original, la réalisation est traditionnelle, les ner-vures des ailes en bois sont classiques, la nacelle est carrossée de contreplaqué, l’hélice est aussi évidemment en bois. très compact, cet avion de seulement 3,5 m de long, de 6 m d’envergure, a une surface alaire de 9 m2, pèse moins de 200 kg à vide et son moteur de 17 cv, porté à 20 cv depuis, lui donne une vitesse de 120 km/h.quelques accidents survinrent, dus à des erreurs ou impréci-sions dans les premiers dessins et parfois à l’impétuosité et à l’enthousiasme de pilotes-constructeurs néophytes. ils condui-sirent à une courte interdiction provisoire. il repartira après la guerre et vole encore sous la réglementation uLM.

Le Mignet HM 8 de 1928 au musée d’Angers. Avec l’aimable autorisation du musée

régional de l’Air d’Angers.

Le HM 14 d’Henri Mignet de 1928 dit Pou-du-ciel qui depuis 1935 a fait la joie de beaucoup de constructeurs amateurs. Avec l’aimable autorisation du MAE.

Henri Mignet

né le 19 octobre 1893, et ayant correspondu dès 1911 avec le frère d’otto Lilienthal, il construit un premier appareil inspiré du Blériot xi. il est le père de l’aviation populaire et de la construction amateur, au grand dam des avionneurs professionnels. il décède en gironde en 1965 laissant son œuvre se poursuivre.

Pou-du-ciel : http://www.youtube.com/watch?v=ytG_a0twhfA

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Le bois aujourd’hui en aéronautique

Les SFAn et le Stark

D’autres modèles de construction amateur bois ont été réa-lisés comme les SFAn (Société Française d’Aviation nou-velle créée en 1935 par un ancien directeur de nieuport, M. Chassério), dérivés de la licence anglaise d’un motoplaneur à moteur de motocyclette. Le musée d’Angers présente un SFAn 2 et un SFAn 4, tous deux à ailes hautes haubanées et repliables, le moteur étant placé en hauteur et derrière le pilote limitant le bruit et les projections d’huile. Les longe-rons sont en spruce plein, le bord d’attaque est en contre-plaqué d’okoumé (15/10e) et les nervures sont en peuplier. un entoilage termine l’aile. Le fuselage est en contreplaqué sur 4 longerons de spruce avec cadre et traverses en peu-plier et contreplaqué.Le Stark de 1980 est aussi une tentative d’aviation populaire avec son moteur central entraînant par courroies crantées deux hélices (visible au Musée de La Baule-Escoublac).

Souricette et Minibulle

Conçue comme une « avionnette » rétro de la belle époque, la Souricette a été dessinée en 1993 par Michel Barry pour être réalisée en construction amateur en 500 heures… ou plus. Elle est pilotable en réglementation uLM ou CnRA. La construction est traditionnellement réalisée en pin d’oregon et spruce, en contreplaqué aviation de 15/10e de bouleau, et avec des renforts de hêtre et frêne. Des rem-plissages en balsa sont également prévus. La Souricette évoluera, modernisée, fermée, et plus élégante, en rece-vant une verrière de plexiglas, la Minibulle, toujours mono-place et avec les mêmes ailes, soit 10 m2 de surface alaire, puis deviendra Souris-bulle, biplace en tandem avec 15 m2 de surface alaire. Le reportage sur la Souricette construite par Anne vandamme montre le résultat du travail des passionnés.

LA ConStRuCtion inDuStRiELLE DES AvionS DE touRiSME

L’aviation populaire connaîtra d’autres avions, citons-en quelques-uns : l’AS 70 d’André Starck (1946), le RA 14 de Roger Adam (1946), le Jean van Lith n° iv (1946), le André Brodeau n° 7 (1947), le Maurice Brochet MB 50 (1947), le Criquet d’émilien Croses (1948) ou encore le célèbre Bébé Jodel de Jean Délémontez et édouard Joly (1948).

Des constructeurs inspirés

Piel CP 30 Émeraude

Claude Piel, né en 1921 dans les copeaux de bois chez un père menuisier aéronautique, deviendra constructeur d’avions en bois, ses premiers modèles s’inspireront de

un SFAN 2, un moto-planeur en bois, volant à 90 km/h (maxi : 110 km/h) ; envergure de 12,50 m. Courtoisie Musée régional de l’Air d’Angers.

un beau résultat, la Souricette d’Anne Vandamme en vol, 9 m d’envergure et 10 m2 de surface alaire et avec un moteur de 20 cv. Courtoisie Anne vandamme

electra.

Détails de construction d’une Souricette, le fuselage en longerons de rési-neux et contreplaqué. Courtoisie Anne vandamme.

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l’aile elliptique du redoutable Spitfire. il entre en 1948 chez Boisavia. Puis la société Scintex l’embauche pour son bureau d’études. Claude Piel concevra un avion pour moderniser la flotte des aéroclubs, l’Émeraude qui sera suivie du Super-Émeraude et d’autres au nom de pierres précieuses  : Diamant, Rubis (quadriplace), Saphir, Béryl, etc. et le CP 100 qui deviendra le CAP 10. il s’associera avec Mudry.

Mudry : CAP 10 et CAP 20

Mudry s’inspirera aussi du Super-émeraude de Piel pour sortir le CAP 10 qui est construit depuis plus de trente ans, puis le CAP 20 champion du monde, merveilleux avi-on de voltige. CAP signifie Constructions Aéronautiques Parisiennes, il s’agit en fait de la société « Avions Mudry » de l’ingénieur concepteur Auguste Mudry qui disparut en 2006. L’entreprise installée sur l’aérodrome de Bernay (nor-mandie), célèbre pour la voltige et les sports de l’air depuis les années 1970, connaîtra malheureusement au début des années 2000, un incendie qui détruisit l’un des hangars et entraînera sa fermeture. La société Apex Aviation à Dijon reprendra la construction et le suivi des pièces détachées.Le CAP 10 est un avion exceptionnel utilisé dans le monde entier en voltige ou à l’entraînement, tant dans les activités civiles d’aéroclubs, que militaires au Maroc, au Mexique, et à l’école de l’Air de Salon-de-Provence pour la voltige. il peut en effet encaisser 5 g pour les versions 10 B et 6 g pour la version 10 C, bois carbone. La Marine l’emploie éga-lement (version 10 S pour l’aéronavale à Lann Bihoué). Plus de 300 avions seront construits, pour l’essentiel en épicéa et sapins du Jura. Le 10 B a les ailes recouvertes de contre-plaqué. Le CAP 10 évoluera en CAP 20 puis en CAP 232 dernier-né.

Jodel

La société des avions Jodel a été créée en 1946 par deux as-sociés édouard Joly et Jean Délémontez. Le premier (« Jo »), agriculteur et constructeur amateur, avait débuté en pilotant un Pou-du-ciel. Le second, son gendre (« del »), est ingénieur et mécanicien avion, il avait déjà conçu son premier avion le « D1 » en 1941. Après s’être impliqués dans la réparation de planeurs, ils conçoivent puis construisent des avions, le neuvième dessiné par Délémontez en 1948, le D9, connaîtra le succès sous le nom de Bébé Jodel. Monomoteur, monoplace à cockpit ouvert, il est de construction bois et toile très simple, cela en fera son succès avec 7 000 descendants ou dérivés en un demi-siècle, biplace, quadriplace etc. L’aile rectangulaire avec son angle cassé est une célébrité. La réussite de Jodel vient de la mise à la disposition de liasses de plans fiables à des constructeurs amateurs ou de la vente de licences de production à des pro-

Avion de Claude Piel modernisé par Jean Noan comme avion de vitesse, « racer » pour pilotes avertis ; il fut doté d’un moteur surpuissant et équipé d’un train rentrant et de bidons de bout d’aile. Le Piel CP 80, R 160 fut offert par Noan au musée (avec l’aimable autorisation du Musée régional de l’Air d’Angers).

CAP 10 C à longeron bois renforcé de fibres de carbone à l’atterrissage, à l’aérodrome de Bernay (Eure).

CAP 231 de voltige avec son repère en bout d’aile pour la réalisation de parfaites figures imposées.

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Le bois aujourd’hui en aéronautique

fessionnels comme la Société Aéronautique normande (SAn) à Bernay, la société Robin devenue Apex aviation, etc.Le D11 dérivé du D9 en 1950 sera l’avion d’apprentissage vou-lu par le gouvernement ; il sera décliné selon la motorisation en D 112, D117, D 119.Des versions tri ou quadriplace, seront réalisées jusqu’au fa-meux DR400 et au D140, 4 à 5 places ; très prisé en montagne pour sa capacité d’emport de charge identique à son poids à vide. D’autres modèles réservés uniquement à la construction amateur suivront, D 18 et D 19 qui auront aussi une version uLM. Le D20, aux ailes supportant + 4 ou 5 g et – 2 g pour la voltige, est toujours construit par la société Avions Légers Multiservices (ALMS) et livré sur tout le globe.

Robin123

La société avions Pierre Robin à Dijon, reprise depuis par Apex Aviation, a été l’un de nos grands constructeurs d’avions en bois pour l’aviation légère, très réputé pour les voyages.Les DR, initiales de Délémontez et Robin, rappelant le parte-nariat de Jean Délémontez le concepteur et de Pierre Robin, sont des avions de base des aéroclubs français ou européens. Le DR 300 a évolué en 1972 en DR 400, c’est un quadriplace, ou pour les moins motorisés pour deux adultes et deux enfants, ou trois adultes, réalisé en bois et toile, à ailes basses en « v » avec la facture caractéristique à dièdre des ailes des Jodel. Son train tricycle à roulette avant le rend facile à poser. Depuis 2000 a été conçue à la demande de Jacques vion, sur la base du DR 300, une version à moteur diesel, le « Delvion ». Les pièces de structure et longerons d’ailes sont en pin d’oregon, les nervures d’ailes en épicéa des vosges. Le fuselage est revêtu de contre-plaqué bouleau sur l’avant et okoumé sur l’arrière. Le constructeur Apex-Robin, seul producteur au monde en série d’avions en bois, qui en a construit plus de 3 500, s’est installé à Darois, village situé à 10 km de Dijon. Malheureuse-ment il a déposé son bilan en 2008 à la suite, semble-t-il, d’une malfaçon ayant conduit à un accident.

123 Pour les avions Piel, Mudry, Jodel et Robin, voir les Dossiers aéronautiques de xavier Massé.

Robin quadriplace

Robin DR 360 à Fontenay-le-Comte.

À la Ferté-Alais, deux Bébé Jodel de Jean Délémontez et Édouard Joly (1948) avec l’aile caractérisée par un fort dièdre.

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