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Actions et Partenariats p. 2 France Loisirs, Essilor, Optic 2000, Lire et Astérix Grande cause nationale, Lire et faire lire au Québec, les Aînés ruraux Pour la lecture à haute voix p.4 Extrait de Comme un Roman de Daniel Pennac Dossier littérature jeunesse p.5 Les tendances de la rentrée 2004 et notre sélection La vie de l’association p.8 Bilan national 2004-2005 Lire et faire lire lance un appel aux donateurs Les départements se mobilisent p. 12 Paris, Val-de-Marne, Ain, Manche, Var La parole aux lecteurs p. 14 Témoignages de Marie-Geneviève Guignard et Véronique Proffit Coup de coeur de Micheline Quétard : Maman m’a dit que... Mots d’enfants Agenda Erik Orsenna soutient Lire et faire lire p. 16 « Il était une fois... », bulletin de l’association Lire et faire lire diffusé à ses lecteurs bénévoles, aux coordinateurs départementaux et à ses partenaires Bureau national : 3, rue Récamier- 75341 Paris Cedex 07 - Tél : 01 43 58 96 25 - www.lireetfairelire.org - Numéro d’appel national : 0 825 832 833 Président : Pascal Guénée Trésorier : Eric Favey Secrétaire : Marcel Fresse Délégué général : Laurent Piolatto Chargée de communication : Julie Walk Animatrice de réseau : Alexandra Barthe «Il était une fois...» : Conception : Hamdam Mostafavi Impression : Caractère à Aurillac Tirage : 18 000 exemplaires 1er trimestre / année scolaire 2004/2005 Edito Numéro 13 Sommaire Il était une fois... Le Bulletin de l’association Lire et faire lire adressé à ses bénévoles © Julie Walk Lire et faire lire est entré dans une période de matu- rité. Aujourd’hui, le travail accompli fait de notre asso- ciation un acteur essentiel dans le domaine de la lecture et du lien entre les généra- tions, reconnu par tous. Cette reconnaissance, c’est grâce à vous, nos bénévoles, que nous l’avons acquise, par votre formidable travail sur le terrain. Chaque semaine, vous êtes près de 10 000 à offrir votre temps aux enfants. A ce stade de notre action, nous avons choisi de faire désormais appel au don. Diversifier nos financements, c’est la garantie de notre indé- pendance et la possibilité de développer notre présence. En nous appuyant, à terme, de façon équilibrée sur les mécènes, les subventions et les dons, nous pourrons don- ner toute sa mesure à notre, votre projet. Pascal Guénée Président soutient Lire et faire lire

Le Bulletin de l’association Lire et faire lire adressé à ses … · 2011. 9. 29. · dans un Hors Série exception-nel pour lequel Albert Uderzo a créé et dessiné une histoire

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Page 1: Le Bulletin de l’association Lire et faire lire adressé à ses … · 2011. 9. 29. · dans un Hors Série exception-nel pour lequel Albert Uderzo a créé et dessiné une histoire

� Actions et Partenariats p.2 France Loisirs, Essilor, Optic 2000, Lire et AstérixGrande cause nationale, Lire et faire lire au Québec,les Aînés ruraux

� Pour la lecture à haute voix p.4Extrait de Comme un Roman de Daniel Pennac

� Dossier littérature jeunesse p.5Les tendances de la rentrée 2004 et notre sélection

� La vie de l’association p.8Bilan national 2004-2005Lire et faire lire lance un appel aux donateurs

� Les départements se mobilisent p.12Paris, Val-de-Marne, Ain, Manche, Var

� La parole aux lecteurs p.14Témoignages de Marie-Geneviève Guignard et Véronique ProffitCoup de coeur de Micheline Quétard: Maman m’a dit que...Mots d’enfants Agenda

� Erik Orsenna soutient Lire et faire lire p.16

«Il était une fois...», bulletin de l’association Lire et faire lire diffusé à ses lecteurs bénévoles, aux coordinateurs départementaux et à ses partenairesBureau national : 3, rue Récamier- 75341 Paris Cedex 07 - Tél : 01 43 58 96 25 - www.lireetfairelire.org - Numéro d’appel national : 0 825 832 833

Président : Pascal Guénée Trésorier : Eric Favey Secrétaire : Marcel Fresse Délégué général : Laurent Piolatto Chargée de communication : Julie Walk Animatrice de réseau : Alexandra Barthe«Il était une fois...» : Conception : Hamdam Mostafavi Impression : Caractère à Aurillac Tirage : 18 000 exemplaires

1er trimestre / année scolaire 2004/2005

Edito

Numéro13

Sommaire

IIll ééttaaiitt uunnee ffooiiss......L e B u l l e t i n d e l ’ a s s o c i a t i o n L i r e e t f a i r e l i r e a d r e s s é à s e s b é n é v o l e s

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Walk

Lire et faire lire est entrédans une période de matu-rité. Aujourd’hui, le travailaccompli fait de notre asso-ciation un acteur essentieldans le domaine de la lectureet du lien entre les généra-tions, reconnu par tous.Cette reconnaissance, c’est

grâce à vous, nos bénévoles,que nous l’avons acquise, parvotre formidable travail sur leterrain. Chaque semaine,vous êtes près de 10 000 àoffrir votre temps aux enfants.A ce stade de notre action,

nous avons choisi de fairedésormais appel au don.Diversifier nos financements,c’est la garantie de notre indé-pendance et la possibilité dedévelopper notre présence.En nous appuyant, à terme,

de façon équilibrée sur lesmécènes, les subventions etles dons, nous pourrons don-ner toute sa mesure à notre,votre projet.

Pascal GuénéePrésident

soutient Lire et faire lire

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AAccttiioonnss eett PPaarrtteennaarriiaattss©

Ess

ilor

Le groupe France Loisirs,engagé auprès de Lire et fairelire depuis septembre 2003,lance cet automne une vastecampagne de recrutement debénévoles, en s’appuyant surson réseau implanté dans toutela France. Dans l’ensemble desboutiques France Loisirs, desaffiches informent les clients et

des plaquettes sont disponibles.Dans le magasin France Loi-

sirs de Bourges, le partenariat adéjà fait ses preuves. La bou-tique a notamment participé àl’animation «L’Arbre à Livres»à la fin du mois de septembre.Selon Sophie Ferrari, respon-sable de la boutique de Bourges,«beaucoup de clients ont donné

Dans le cadre de Lille 2004,capitale européenne de laculture, Essilor, numéro 1

mondial des verres ophtal-miques, partenaire de l’Asso-ciation Lire et Faire Lire depuisSeptembre 2003, a organisé unForum scientifique sur lessciences de la vision qui a réuni,pendant 3 jours, des chercheurs,des professionnels de la visionet des artistes.A cette occasion,un atelier de

lecture dans un espace Lire etFaire a été animé par les béné-voles du département du Nord.Ils ont réservé un accueil cha-leureux aux enfants venus nom-breux écouter leurs aînés.Essilor tient à remercier toute

l’équipe de Lire et Faire Lire duNord qui s’est mobilisée pouroffrir aux enfants des momentsde lecture plaisir.

France Loisirs mobilise son réseau

Depuis 2003, Essilor et Optic2000 se sont engagés aux côtésde Lire et faire lire pour soutenirson action en offrant 2 eurospour la vente d’une paire deverres Essilor Airwear junior eten diffusant les informationsdans le réseau des 975 maga-sins d’optique. Pour développerce partenariat, Essilor et Optic2000 organisent dès novembre,des rencontres autour de la lec-ture dans plusieurs villes.Lundi 8 novembre sur le thème

«Vision et plaisir de la lecture»,la première de ces rencontresse déroule à Dijon avec OlivierPadieu, opticien du réseau,Michèle Bayar, écrivain membre

Des rencontresautour de la lecture

Le soutien d’Uderzoet du magazine Lire

Astérix est né il y a tout justequarante-cinq ans, parceque deux énergumènes

tâchaient de remplir les colonnesd'un nouvel hebdomadaire bien-tôt baptisé Pilote («Mâtin, queljournal !»). Deux irréguliers quisont avant tout des écrivains degénie. Des écrivains? Oui, jus-tement. L'un écrit avec des mots,l'autre avec son pinceau. RenéGoscinny et Albert Uderzo ontinventé un style, un langage etun code.C'est pour cela que Lire, le

magazine des livres et des écri-vains, a décidé de leur rendreenfin l'hommage qu'ils méritentdans un Hors Série exception-nel pour lequel Albert Uderzo acréé et dessiné une histoirecomplète et inédite d'Astérix,mais aussi exhumé ses archivessecrètes : dessins, crayonnés,mises en couleurs. Vous allezdécouvrir toute la splendeur dela bande dessinée la plus popu-laire de tous les temps.

Et tout celadans le butd’aider lesjeunes et deles intéres-ser à la lec-ture : pourc h a q u eexemplairevendu ( enkiosque eno c t o b r e -novembre

2004), 1 euro sera reversé à Lireet Faire Lire qu’Albert Uderzo etle magazine Lire sont heureuxet fiers de soutenir.

François Busnel, rédacteur-en-chef du magazine Lire

des livres pour l’association ».La responsable confie égale-ment que les clients réagissentpositivement aux affiches et s’in-téressent par ce biais à l’asso-ciation. En outre, dans le nou-veau catalogue France Loisirsde l’automne, une page estconsacrée à la présentation del’association.

du comité de soutien Lire et fairelire et les coordinateurs Liguede l’enseignement et UDAF dela Côte d’Or.Après une conférence sur les

mécanismes de l’œil au coursde la lecture, un cocktail réunitdes lecteurs bénévoles quitémoignent de leur engagementauprès de journalistes, repré-sentants des institutions localeset retraités, ces derniers pou-vant faire acte de candidature.Une initiative qui devrait sereproduire dans de nombreusesvilles et permettre à Lire et fairelire de mieux se faire connaîtreauprès de l’ensemble de sespartenaires locaux.

Des séances de lecture au forum Essilor de Lille

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Après les résultats très positifsdes projets-pilotes réalisés dansdifférentes régions de la pro-vince, le programme Lire et fairelire débute officiellement cetautomne au Québec. Le succèsdevrait être au rendez-vous. Lebureau national de Lire et fairelire Québec, présidé par ManonBourbeau, directrice généralede Parents-secours du Québec,assume directement la coordi-

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Lire et faire lire a obtenucette année le label GrandeCause Nationale pour l’or-

ganisation de «Lectures frater-nelles» dans le cadre de la Jour-née de la Fraternité, qui a eu lieule mardi 25 mai 2004. Le Président de la République

et le Premier Ministre choisis-sent chaque année commeGrande cause nationale unecause d’intérêt général soute-nue par une association ou uncollectif de personnes et d’or-ganismes reconnus et impliquésdans le domaine concerné .Le collectif porteur de la

Grande cause a pour mission dedévelopper une campagne d’ac-tions et de communication des-tinée à mobiliser le plus grandnombre de citoyens autour decette cause. Le choix pour 2004 s’est porté

sur la « fraternité».Lors de la Journée de la Fra-

ternité, les bénévoles de Lireet faire lire ont proposé aux

enfants des lectures choisies surce thème. Les Alpes-de-Haute-Provence, l’Eure, le Finistère, laHaute-Garonne, Paris, la Seine-Maritime, les Yvelines, le Tarn,le Val-de-Marne et la Vienne ontété les premiers départementsà participer à cette action.Autre action Grande Cause

Nationale, le 26 août dernier, lorsde la date d’anniversaire de laDéclaration des droits del’homme et du citoyen. Tous les

maires de France et leurs par-tenaires associatifs ont été invi-tés à organiser des « Pique-nique intergénération» pour lesenfants présents dans leur com-mune, en particulier pour ceuxqui ne partent pas en vacances.À Paris, ce pique-nique a eu lieudans le jardin du Luxembourgen partenariat avec le Sénatavec la participation des béné-voles de Lire et faire lire.

Julie Walk

Au jardin du Luxembourg, les séances de lecture sous le soleil ont connu un franc succès

Le Québec s’ouvre aux séances de lecture Lire et faire lire

Mobilisation fraternelle pour la Grande Cause Nationale

Québec : un bon départ

nation avec les associationslocales des régions du Québec.Lire et faire lire est soutenu finan-cièrement par diverses subven-tions du gouvernement québé-cois, les ministère de la Santéet des services sociaux, del’Education et de la Culture etdes Communications, ainsi quepar le Secrétariat aux aînés.

Contact: Annie Proulxhttp://www.lireetfairelire.qc.ca

partenaires actifsde Lire et faire lire

L’association des Aînés Rurauxet Lire et faire lire ont décidéd’agir en partenariat. Les actionsmises en place par les Aînésruraux visent à animer les com-munes rurales, de développerla solidarité et les relations entreles générations.Première association française

de retraités et personnes âgéesavec 75000 adhérents répartisdans plus de 10 000 clubs etdans 83 fédérations départe-mentales, les Aînés Ruraux sontappelés à devenir des lecteursbénévoles. Bienvenue parminous!

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PPoouurr llaa lleeccttuurree àà hhaauuttee vvooiixx

Je lui demande : On te lisaitdes histoires à voix hautequand tu étais petite?

Elle me répond:-Jamais. Mon père était souvent

en déplacement et Madame mèrebeaucoup trop occupée. Je lui demande:-Alors, d'où te vient ce goût pour

la lecture à haute voix?Elle me répond:-De l'école.Heureux d'entendre quelqu'un

reconnaître un mérite à l'école, jem'exclame, tout joyeux:-Ah! Tu vois !Elle me dit :-Pas du tout. L'école nous inter-

disait la lecture à haute voix. Lec-ture silencieuse, c'était déjà lecredo à l'époque. Direct de l'œilau cerveau. Transcription instan-tanée. Rapidité, efficacité. Avecun test de compréhension toutesles dix lignes. La religion de l'ana-lyse et du commentaire, dès ledépart! La plupart des gosses cre-vaient de trouille, et ce n'était quele début !Toutes mes réponses àmoi étaient justes, si tu veuxsavoir, mais rentrée à la maison,je relisais tout à voix haute.-Pourquoi?-Pour l'émerveillement. Les mots

prononcés se mettaient à existerhors de moi, ils vivaient vraiment.Et puis, il me semblait que c'étaitun acte d'amour. Que c'étaitl'amour même. J'ai toujours eul'impression que l'amour du livrepasse par l'amour tout court. Jecouchais mes poupées dans monlit, à ma place, et je leur faisais lalecture. Il m'arrivait de m'endor-mir à leurs pieds, sur le tapis.Je l'écoute… je l'écoute, et il me

semble entendre Dylan Thomas,saoul comme le désespoir, lisantses poèmes de sa voix de cathé-drale…Je l'écoute et il me semble voir

Dickens le vieux, Dickens osseuxet pâle, tout près de la mort, mon-ter sur scène…son grand publicd'illettrés soudain pétrifiés, silen-cieux au point qu'on entend le livres'ouvrir…Oliver Twist…la mort deNancy… c'est la mort de Nancyqu'il va nous lire !…

Je l'écoute et j'entends Kafka rireaux larmes en lisant la Métamor-phose à Max Brod qui n'est passûr de suivre…et je vois la petiteMary Shelley offrir de grandestranches de son Frankenstein àPercy et aux copains médusés…Je l'écoute, et apparaît Martin du

Gard lisant à Gide ses Thi-bault…mais Gide ne semble pasl'entendre…ils sont assis au bordd'une rivière…Martin du Gard lit,mais le regard de Gide estailleurs…les yeux de Gide ont filétout là-bas, où deux adolescentsplongent…une perfection quel'eau habille de lumière… Martindu Gard est furax…mais non, il abien lu… et Gide a toutentendu…et Gide lui dit tout lebien qu'il pense de cespages…mais, tout de même, qu'ilfaudrait peut-être modifier ceci etcela par-ci et par-là…Et Dostoïevski, qui ne se conten-

tait pas de lire à voix haute, maisqui écrivait à haute voix…Dos-toïevski, à bout de souffle, aprèsavoir hurlé son réquisitoire contreRaskolnikov (ou Dimitri Karama-sov, je ne sais plus)…Dostoïevskidemandant à Anna Grigorievna,l’épouse sténographe : « Alors ?D'après toi, le verdict ? Hein ?Hein?»ANNA: Condamné!Et le même Dostoïevski, après

lui avoir dicté la plaidoirie de ladéfense…: « Alors? Alors?»ANNA: Acquitté !

Oui…

Etrange disparition que celle dela lecture à voix haute. Qu'est-ce que Dostoïevski aurait penséde ça? Et Flaubert? Plus le droitde se mettre les mots en boucheavant de se les fourrer dans latête ? Plus d'oreille ? Plus demusique ? Plus de salive ? Plusde goût, les mots? Et puis quoi,encore ! Est-ce que Flaubert nese l'est pas gueulée jusqu'à s'enfaire péter les tympans, saBovary? Est-ce qu'il n'est pas défi-nitivement mieux placé que qui-conque pour savoir que l'intelli-gence du texte passe par le son

des mots d'où fuse tout leur sens?Est-ce qu'il ne sait pas commepersonne, lui qui a tant bagarrécontre la musique intempestivedes syllabes, la tyrannie descadences, que le sens, ça se pro-nonce? Quoi? Des textes muetspour de purs esprits ? A moi,Rabelais! A moi, Flaubert! Dosto!Kafka !Dickens, à moi ! Gigan-tesques brailleurs de sens, ici toutde suite! Venez souffler dans noslivres ! Nos mots ont besoin decorps ! Nos livres ont besoin devie !Il est vrai que c’est confortable,

le silence du texte…on n’y risquepas la mort de Dickens, emportéaprès une de ses harassantes lec-tures publiques…le texte etsoi…tous ces mots muselés dansla douillette cuisine de notre intel-ligence…comme on se sent quel-qu’un en ce silencieux tricotagede nos commentaires !…et puis,à juger le livre à part soi on necourt pas le risque d’être jugé parlui…c’est que dès que la voix s’enmêle, le livre en dit long sur sonlecteur…le livre dit tout.L’homme qui lit de vive voix s’ex-

pose absolument. S’il ne sait pasce qu’il lit, il est ignorant dans sesmots, c’est une misère, et celas’entend. S’il refuse d’habiter salecture, les mots restent lettresmortes, et cela se sent. S’il gorgele texte de sa présence, l’auteurse rétracte, c’est un numéro decirque, et cela se voit. L’hommequi lit de vive voix s’expose abso-lument aux yeux qui l’écoutent.S’il lit vraiment, s’il y met son

savoir en maîtrisant son plaisir, sisa lecture est acte de sympathiepour l’auditoire comme pour letexte et son auteur, s’il parvientà faire entendre la nécessitéd’écrire en réveillant nos plus obs-curs besoins de comprendre, alorsles livres s’ouvrent grand, et lafoule de ceux qui se croyaientexclus de la lecture s’y engouffrederrière lui.

Extrait deComme un roman

© Gallimard

«Le droit de lire à haute voix»de Daniel Pennac

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DDoossssiieerr

Le foisonnement de nou-veautés de cette rentrée lit-téraire 2004 traduit la

bonne santé du secteur de l’édi-tion jeunesse. Au secondsemestre 2004, 3030 nouveau-tés ont été publiées. Même sicela représente 145 titres demoins qu’au même moment en2003, le marché fait preuved’énormèment de dynamismedepuis cinq ans. En 2003, le sec-teur représentait 9% des ventesglobales de l’édition.Les éditeurs se sont particu-

lièrement concentrés sur lesgenres qui plaisent le plus auxenfants, la fiction, le documen-taire et l’éveil de la petiteenfance. Selon Colette Gagey,présidente du Groupe jeunessedu Syndicat national de l’Editiondepuis six ans, c’est à traversces trois genres que s’analysentles tendances de l’édition jeu-nesse.

La vague des héros-sorciersLa fiction tient toujours la

vedette, avec 67% du marché,depuis la vague de succès ini-tiée par la collection Chair dePoule, maintenue grâce au suc-cès de Harry Potter, Titeuf ouTom Tom et Nana. Le genre sedécline sous diverses formes,depuis les albums illustrés pourles petits aux livres de littératuregrand format, en passant par leslivres au format poche.Les séries de fiction ont le

mérite de faciliter l’accès de l’en-fant à la lecture en l’attachantà un personnage. Les éditeurschoisissent donc de mettre enavant un personnage ou ungroupe de personnages qui vontmarquer la mémoire de l’enfant,comme chez Hachette quiréédite régulièrement dans desformats plus attrayants les

célèbres séries Fantomette oule Clan des Sept.Depuis Harry Potter, qui

englobe 5 % du marché à luiseul, le style fantastique faitrecette et les personnages dejeune sorcier se sont multipliés,comme Zazie Sorcière chezHatier. Dans la nouvelle collec-tion Tipik de Magnard Jeunesse,chaque tranche d’âge a sonhéros aux super pouvoirs, Ogro-mino et Isa pour les benjamins,le Capitaine Nemo pour lescadets ou Indiana Jules chez lesjuniors. Autre personnage douéde magie, la très attachanteSuper Mamie, chez Hatier.Mango édite de son côté la col-lection Autres Mondes où desrécits de science-fiction invi-tent les jeunes à réfléchir sur lefutur.

La créativité en documentaireLe secteur du documentaire

jeunesse est second, avec

19%du marché. Peu d’éditeurssont présents sur ce créneau,qui nécessite un investissementimportant et de moyens spéci-fiques de diffusion. Huit maisonsd’édition couvrent 71% du docu-mentaire jeunesse en France.Certains éditeurs, commeNathan et Larousse ont uneoffre-jeunesse adossée à leurédition scolaire. Parmi les indé-pendants, Fleurus a été pionniersur ce marché, par le biais desimagiers et des encyclopédies.Même s’il connaît quelques dif-

ficultés en raison des coûtsimportants, le genre fait officede laboratoire des nouvellescréations. Les éditeurs lancentdes collections philosophie (Phi-lozenfants chez Nathan), l’éco-logie (Zékolos chez Bayard Jeu-nesse), la religion (Petite histoiredes religions de Syros jeu-nesse). De La Martinière, novicedu genre documentaire, parvientà séduire avec de très beaux

© J

ulie

Walk

A l’occasion de la rentrée littéraire du mois de septembre, les éditeurs jeunesse ont lancé de nom-breuses nouveautés. La créativité est le mot d’ordre de nouvelles collections, particulièrement dansles trois genres littéraires qui séduisent le plus les enfants, la fiction, le documentaire et l’éveil de lapetite enfance. Dans ce dossier, nous vous informons sur ces genres et vous présentons unesélection d’ouvrages adaptés à de jeunes lecteurs et auditeurs.

Les nouveautés jeunesse de la rentrée littéraire 2004

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Dans l’univers de la fiction, le choix est large, du fantastique à ladécouverte des autres cultures.L’école du désert, par exemple, dans la collection Tipik, chez

Magnard Jeunesse, raconte l’histoire touchante de Noura, petitefille pauvre du désert qui rêve d’aller à l’écolepour devenir médecin.Chez Syros Jeunesse, Deux Mains pour le

dire invite aussi à la découverte de l’autre entraitant de la surdité.Côté humour, choisissez la collection Super-

Mamie publiées par Hatier. A découvrir chez Pocket Jeunesse dans la

collection Kid, le très drôle Nom d’une poule,on a volé le soleil qui nousentraîne dans les follesaventures de Carmen etCarmelito. En science-fiction, Mangojeunesse propose La Loi du plus beau, un contefuturiste qui invite les jeunes à réfléchir sur lesdérives possibles de la science.Sans oublier les traditionnels livres de la Biblio-thèque Rose chez Hachette avec les aventuresdu Clan des Sept, du Club des Cinq ou de Fan-tômette réédités avec de nouvelles couvertures.

DDoossssiieerr

ouvrages comme Enfantsd’Ailleurs racontés aux enfantsd’ici. Les thèmes habituels dugenre sont explorés dans denouveaux formats et collections.Hachette réédite la Vie secrètedes Bêtes, Mango présente unecollection Qui es-tu ? sur lanature, qui fait suite au succèsde la collection Qui es-tu? surles animaux.Au niveau des encyclopédies

traditionnelles, l’offre se renou-velle difficilement. Les éditeursse doivent d’investir dans lacommunication, la promotion etla commercialisation. Ce sontdes leviers essentiels pour impo-ser une nouvelle collection. Gal-limard Jeunesse a le mérite deproposer des nouveautés,comme L’encyclopedi@, en col-laboration avec le moteur derecherche sur internet Google.Les dictionnaires spécialisés

pour les filles font toujoursrecette. Fleurus annonce l’édi-tion 2005 de son Dico des filles.No boys!, tout comme Plon quipropose L’encyclo des filles.Pocket jeunesse propose des«Guides filles» et Lito «La col-lec’des filles ». Les collectionspour garçons devraient bientôtarriver sur le marché.

Le boom des livres matièresEn éveil petite enfance, les édi-

teurs font preuve de beaucoupd’imagination. De nouveaux per-sonnages ont fait leur apparitiondans la majorité des maisonsd’éditions. Le secteur de la petite enfance,

qui représente 15% du marché,propose également de nom-breux livres originaux, des livresmatières, tout en carton, spé-cialement conçus pour les tout-petits. 8 éditeurs se partagent62% du marché, dont Gallimardavec la collection Drôles depetites bêtes, Nathan avecTchoupi, Gauthier Languereauavec Petit Lapin Blanc et Hatieravec les aventures de Pépin. Cependant, une nouveauté

chasse l’autre des rayons delibrairies et la pérennité légen-daire du genre n’est plus au ren-dez-vous. Seuls les héros et les collec-

tions longues bien installés ontdes chances d’être référencésdans tous les réseaux.

Hamdam Mostafavi

Notre sélection...FFiiccttiioonn

DDooccuummeennttaaiirree

Enfants d’Ailleurs racontés aux enfantsd’ici édité par De La Martinière Jeunessefait découvrir le quotidien des enfantsdu monde entier à travers des textesexplicatifs, de nombreuses photos etillustrations de qualité.Plus traditionnels, les ouvrages histo-riques ou scientifiques restent très inté-ressants. Hachette réédite la collectionLa Vie secrète des Bêtes. Les Animaux de la Préhistoire ou LesAnimaux du GrandNord ne manquerontpas de séduire les

petits, tout comme Youpi les Animaux marins chezBayard. La revue du même nom a donné nais-sance à de petits documentaires destinés auxenfants à partir de 4 ans. Dans cette nouvelle paru-tion, ce sont tous les animaux marins qui y sontexpliqués aux enfants, de la tortue luth au requin.

En histoire, Mango jeunesse publie une collectionqui traite de chaque période historique, le Moyen-âge, la Révolution Française, etc...Chez Syros Jeunesse, dans la collection Petites his-toires des hommes, les différentes religions sontexpliquées dans Petite histoire des Religions et lesconflits dans Petite histoire de la guerre et de la paix.

Sélection réalisée par Julie Walk et Hamdam Mostafavi

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La créativité est le point fort desouvrages destinés à la petite enfance.Chez Gautier-Languereau, les aven-tures de Petit Lapin Blanc éditées sousla forme de livres-jeux invitent l’enfantà lire tout en s’amusant. Chez Hatier, les plus jeunes s’atta-

cheront rapidement au personnage dePépin. La collection des aventures dePépin est présentée dans des livresde petit format tout en carton, avec denombreuses illustrations.La collection Les Petites vies d’Apol-

line, chez Mango Jeunesse, s’adresseaux plus petits. Elle met en scène la vie quotidienne et vise à aiderl’enfant à se débrouiller tour seul, avec des titres comme Je m’ha-bille toute seule, Le bain, Au jardin.

La rigolote Louise Titi plaira aussicertainement aux plus jeunes. Lapetite Louise a pour principal défautde ne pas tenir en place! Ce livretrès bien illustré est publié chez Gal-limard.Grund parie sur les livres matièreset les livres jeux, notamment avecPetit ours Blanc, un livre à cares-ser. Chez le même éditeur, Bullo-mania plaira aux scientifiques enherbe. Les petits sont invités à

découvrir la monde extraordinaire de la«bullogie» à travers une trentaine d’ex-périences scientifiques. Pour tout savoirsur les bulles de savon...Les héros sorciers sont présents aussi

dans les collections petite enfance.Magnard Jeunesse propose dans la col-lection Tipik, une série fantastique des-tinée aux benjamins, avec les aventures

d’Isa, la petite sor-cière ou du géantOgromino.L’école des Loisirs édite une collection intelli-gente destinée à faire accepter et comprendrela différence aux enfants, avec des ouvragesde la collection Loulou et Cie comme Camillea deux familles ou Jean a deux mamans.Larousse réédite tous les contes classiquesdans de nouveaux formats. Nouvelles illus-trations, belles couvertures, tout y est pour lesque les plus jeunes se laissent à nouveauséduire par Cendrillon, Peau d’âne, le Chatbotté...

Il ne faut pas négliger le secteur des encyclo-pédies qui sont essentielles au développementde l’enfant. Après le succès des livres Pour-quoi? et la même équipe d’auteurs et d’illustra-teurs, Larousse édite Mon Premier Larousse desComment ?. L’ouvrage ludique et intelligentrépond à de nombreuses questions d’enfants,sur l’histoire, la Terre, les Hommes, les animaux,le futur, la science. Chaque question est illustréepar un dessin amusant et les explications sontsimples et claires.

L’Education nationale apublié une liste de 300 titresrecommandés pour le cycleIII comportant des classiquesde l’enfance et des oeuvresde littérature jeunessevivante. Cette liste est disponible sur

le site internet du ministèrede l’Education nationale, del’Enseignement supérieur etde la Recherche :www.eduscol.education.fr

Pour les autres cycles ,on peut également se réfé-rer à l’ouvrage Livres etapprentissages à l’écoleconçu par l’Observatoirenational de la lecture etpublié chez Hachette. Ce livre propose une liste

d’ouvrages pour chacun destrois cycles.

Un autre ouvrage de réfé-rence Donner le goût de lireest réédité avec une nouvellecouverture dans la collectiondu Sorbier, « La Littératurejeunesse : pour qui, pourquoi?». Christian Poslaniec recense

une trentaine d’animationspour faire découvrir demanière ludique les joies dela lecture aux plus jeunes.

Le SCÉRÉN, centre natio-nal de documentation péda-gogique, et le magazineJ’aime lire édité par BayardJeunesse, ont conçu un livretoffert gracieusement à tousles parents d’élèves de courspréparatoire. «Apprendre àlire, donner dès le plus jeuneâge le goût de la lecture,habituer les enfants à fré-quenter la bibliothèque,construire une première cul-ture littéraire»Ce livret est téléchargeable:www.cndp.fr/evenement/

Le SCÉRÉN et le magazineJ’aime lire publient égale-ment un guide pour aider lesenfants à devenir lecteurs :

«Aimer lire» (19,90euros).

EEvveeiill PPeettiittee eennffaannccee Pour aller plus loin...

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LLaa vviiee ddee ll’’aassssoocciiaattiioonn

Avec l’augmentation du nombre de bénévoles et la mise en place du programme dans de nouveaux sites éducatifs, Lire et faire lire a étendu sa présence sur l’ensemble du territoire national. La journée de bilan national du 16 juin 2004 a réuni 130 participants qui ont puévaluer les acquis et discuter des améliorations à apporter au programme.

Un cinquième bilan nationalpour conforter notre action

«Lire et faire lire a besoin de beaucoup de coeurs assemblés»

Après cinq ans d’existence,le temps de la consolida-tion du programme est

arrivé. Pour Alexandre Jardin,co-fondateur et porte-parole del’association, «la dynamique lan-cée par Lire et faire lire est deve-nue irréversible».

«On sent que l’opération estd’échelle nationale, ce qui n’étaitpas vraiment envisageable audépart», a-t-il déclaré en ouver-ture de la journée de bilan natio-nal du 16 juin 2004.Alexandre Jardin a rappelé que

l’objectif est « d’amener lesenfants vers des habitudes delecture.» «Ce serait formidableque dans cinq ans, des séancesde Lire et faire lire aient lieu nonplus une, mais deux fois parsemaine», a-t-il souhaité.Cette rencontre était l’occasion

pour chacun d’exprimer sesespoirs sur le développementfutur de l’association. «Lire et faire lire doit diversifier

ses structures et les types delieux d’accueil», a souligné Mar-cel Fresse, administrateur del’Unaf. Pour lui, le défi consiste

à «dépasser nos doutes quantau volume de travail, à la moti-vation des acteurs et aux res-sources financières.» Le plus important demeure de

«veiller à ce que tous les acteursde Lire et faire lire continuent àtravailler ensemble comme ilsle font depuis 1999, dans unesprit de complémentarité biencomprise et dans le souci dedonner la priorité à l’enfant.»

Des chantiers de réflexionEric Favey, trésorier de l’asso-

ciation, a insisté sur la néces-sité de perfectionner le fonc-tionnement de l’associationavant de se développer davan-tage. « Il faut être inventif, touten sachant garder ce quimarche bien ». Il ne s’agit pasd’aller trop vite car « l’associa-tion n’est jamais une fin mais unmoyen utile à l’organisation del’action.»A l’avenir, Lire et faire lire ne

doit pas seulement être étiqueté«vie scolaire»,sans bien entenduse désolidariser des enjeux édu-catifs et des projets des éta-

blissements.L’accompagnement des béné-

voles a fait l’objet d’un atelier deréflexion. Trois autres ateliers sesont concentrés sur la mise àjour de la charte Lire et faire lire,les statuts pour les associationslocales et la mobilisation desacteurs locaux.

Table ronde autour du « livre,outil intergénérationnel»Une table ronde sur « le livre,outil intergénérationnel» a réunitl’écrivain Fanny Joly, MoniqueSassier, directice générale del’Unaf, Geneviève Arfeux-Vau-cher, directrice de recherche àla Fondation nationale de géron-tologie à Paris et Céline Nae-gelen, de la Ligue de l’ensei-gnement du Haut-Rhin. Ladiscussion a permis de rappelerl’importance de l’utilité de l’ac-tion des bénévoles de Lire etfaire lire.La mission de l’association

reste plus que jamais d’aider àdéconstruire les préjugés et àfabriquer des sensibilités, descoeurs et des émotions.

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Les chiffres du programme pour l’année 2003-2004Le développement dans les

écoles et sur le recrute-ment des bénévoles se

poursuit et les chiffres le prou-vent. Lire et faire lire couvredésormais l’ensemble du terri-toire, la Lozère ayant cetteannée rejoint le programme. Selon le rapport d’activité 2003-

2004 présenté par Laurent Pio-latto, délégué général de Lire etfaire lire, 3331 écolesaccueillaient le programme à ladate du 30 juin 2004. 128 sitesdits « expérimentaux », lescentres de loisirs, les crèches,les hôpitaux, les centres d’hé-bergement, les collèges, lesbibliothèques, ont organisé desséances de lecture dans le

Les finances de Lire et faire lire

Nous présentons lesdépenses en 3 rubriques: les dépenses de com-

munication, les dépenses d'ani-mation du réseau, les dépensesde fonctionnement (frais de ges-tion administratif, amortissementde matériel informatique, fraispostaux non affectés…). Nousavons affecté les salaires et fraisgénéraux aux activités aux-

cadre de Lire et faire lire.Le nombre de bénévoles de

l’association atteint 9420 béné-voles, 2210 lecteurs de plusqu’en 2002-2003, soit une pro-gression de 24%.

Financement en départementLes coordinations départe-

mentales consacrent enmoyenne 1000 heures parsemaine au programme. Cechiffre s’obtient en additionnantle temps de travail des coordi-nateurs et des bénévoles qui lesaident occasionnellement.La formation des bénévoles est

un élément important du tra-vail des coordinateurs. Ces for-mations ont pour sujet la

connaissance de la littératurejeunesse, les techniques de lec-ture des comédiens et desbibliothécaires ainsi que la psy-chologie de l’enfant.L’ensemble des financements

extérieurs recueillis par les coor-dinations départementales pourle programme est évalué à200 000euros pour 2003-2004.Les collectivités territoriales par-ticipent à 40% au financementdes actions des coordinations,l’Etat à 28%, le Fonds nationalpour le développement de la vieassociative à 12% et le mécé-nat à 11%.Nous vous présentons ci-des-

sous les comptes de l’associa-tion nationale Lire et faire lire.

Structure des ressources(214 KE, résultats 2003)

Structure des dépenses(192 KE, résultats 2003* )

quelles ils sont liés afin d'avoirune bonne représentation dela répartition des dépenses.Chaque année depuis 2001,

les comptes de Lire et faire liresont certifiés par un Commis-saire aux comptes, le cabinetMazars. Celui-ci a établi que lepatrimoine de Lire et faire lire,en progression, s’élevait à121 357 euros au 31/12/2003.

Le fonds de roulement est de119 000 euros. L’associationmanque de réserves financièreset il nous faut faire appel auxdonateurs pour assurer le déve-loppement de notre activité.L’objectif est de renforcer nosfonds propres.*22KE sont affectés en dota-

tion aux amortissements et enfonds de réserve.

EMPLOIS JEUNES12%

MECENAT34%

SUBVENTIONS54% ANIMATION RESEAU

51%

FONCTIONNEMENT17%

COMMUNICATION32%

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LLaa vviiee ddee ll’’aassssoocciiaattiioonn

Lire et faire lire fait appel aux donateursDepuis son lancement en

1999, Lire et faire lire s’estvoulu accessible à tous.

Pour devenir lecteur bénévole,il suffit aux personnes de plusde 50 ans d’en faire la demandeauprès des coordinateurs de leurdépartement.L’association Lire et faire lire

n’impose aucune cotisation etla carte de lecteur bénévolequ’elle fournit aux quelque10000 retraités inscrits en 2004atteste simplement de leur enga-gement.Cette carte permet parailleurs aux bénévoles de béné-ficier d’une assurance offerte parl’association, les couvrant pen-dant leur intervention.Lors de sa dernière assemblée

générale, l’association Lire etfaire lire a décidé de maintenirces principes fondamentauxmalgré les difficultés financières.En effet, le développement deLire et faire lire, présent aujour-d’hui dans tous les départe-ments métropolitain et les DOM-TOM, impose un budget plusimportant afin d’assurer un enca-drement satisfaisant.Nous sommes désormais dans

l’obligation de diversifier nossources de financement et defaire appel aux dons des parti-culiers afin de renforcer notreindépendance financière. Lire et faire lire est une asso-

Lire et faire lire s’engage Lire et faire lire s’engage

auprès des enfants, mais aussiauprès de ses donateurs :- Lire et faire lire s’engage à la

confidentialité de votre don- Lire et faire lire ne transmet

les coordonnées de ses dona-teurs à aucun organisme, quelqu’il soit.- Conformément à la loi Infor-

matique et liberté, vous dispo-sez d’un droit d’accès, de recti-fication ou de suppression desdonnées vous concernant- Lire et faire lire respecte la

transparence financière. Les

comptes de l’association natio-nale sont contrôlés chaqueannée par un Commissaire auxcomptes, cabinet extérieur à l’as-sociation, indépendant et quiexerce une mission légale. Il cer-tifie que les comptes annuelssont réguliers, sincères et don-nent une image fidèle du résul-tat de l’exercice écoulé ainsi quede la situation financière de l’as-sociation à la fin de chaque exer-cice- A votre demande, Lire et faire

lire vous envoie son rapportd’activité et son bilan financier

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ciation loi de 1901 dont la ges-tion est désintéressée ( nonassujetties à la TVA en totalité).En tant qu’organisme d’intérêtgénéral, nous bénéficions desnouvelles dispositions fiscalesdu mécénat.

Parlez-en à votre entourageLes lecteurs bénévoles de Lire

et faire lire sont les meilleurstémoins de l’utilité de l’action quenous menons tous ensemble.

Depuis 5 ans, les retraités ontfait la preuve de l’efficacité deleur intervention dans les écolesauprès des enfants en appren-tissage de la lecture.Ce sont euxqui pourront le mieux convaincreleur entourage de la nécessitéde renforcer et développer leprogramme Lire et faire lire.En offrant aux enfants le plai-

sir de la lecture, en s’engageantdans la prévention de ce mal-heur social qu’est l’illettrisme,nos donateurs témoignent deleur générosité mais aussi deleur responsabilité sociale.Grâce à ce geste de solidarité,des centaines de nouveaux lec-teurs feront partager leur plaisirde la lecture à des enfants.Merci pour votre engagement.

«Pourquoi je fais un don à Lireet fare lire? Je pense simplementque le fait de former des jeunes,de les faire lire est à l’évidencele mieux pour eux. J’embauchedes gens et la lecture est le débutd’une formation»

Jean-Marc Galabert, Paris

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Oui, j’apporte mon soutien à Lire et faire lire

Un don plus fort,un impôt allégé

La nouvelle loi sur le mécénat,entrée en vigueur en août 2003encourage et renforce la généro-sité des Français, particuliers etentreprises. Une de ses mesuresconcerne l’augmentation du tauxde réduction fiscale accordée pourles dons destinés aux fondations etassociations.

Les particuliers bénéficient d’untriple avantage :

-60% du montant de votre don estdéductible de votre impôt à payer,et non plus 50%.Ce nouveau tauxde réduction vous permet de don-ner 25 % de plus, en conservantune dépense réelle identique.

-Le plafond du montant du donpasse de 10 à 20 % du revenuimposable, soit une augmentationde 100 % du plafond. Vous avezplus de liberté pour donner lasomme que vous souhaitez.

- Si vous souhaitez verser un mon-tant de don qui dépasse le plafonddes 20%, vous bénéficiez de 5années pour étaler l’excédent.

Des mesures incitent les entre-prises à se lancer dans le méce-nat, par des réductions de l’im-pôt sur le revenu ou les sociétés:

-Vos versements au titre du mécé-nat vous permettent de bénéficierd’une réduction d’impôt égale à60% du montant du don. La réduc-

pour un don et nous adressonstoujours un reçu.Les entreprises, PME, les

travailleurs indépendants,artisans, commerçants peu-vent également être donateurs.La nouvelle loi sur le mécénatd’août 2003 n’est pas réservéeaux grandes entreprises et lereçu que nous adressons per-met à tous de bénéficier desavantages fiscaux prévus.

Comment faire un donà Lire et faire lire?Pour faire un don à Lire et fairelire, il suffit de découper ou derecopier le bon ci-joint et del’adresser avec votre chèque àl’ordre de «Lire et faire lire» ànotre adresse :

Lire et faire lire 3 rue Récamier 75007 Paris

- Lire et faire lire recrute desbénévoles et leur ouvre desécoles. Avec votre don, nousdévelopperons nos campagnesde recrutement et multiplieronsles lieux éducatifs accueillant leprogramme Lire et faire lire.- Lire et faire lire forme ses lec-

teurs bénévoles. Avec votre don,nous programmerons de nou-velles actions de formation.- Lire et faire lire informe ses lec-

teurs bénévoles. Avec votre don,nous diffuserons plus largementnotre magazine «Il était une fois».- Lire et faire lire assure ses lec-

teurs bénévoles. Avec votre don,nous assurerons de nouveauxlecteurs bénévoles.

Qui peut être donateur?Les particuliers peuvent être

donateurs de Lire et faire lire. Iln’y a pas de montant minimum

Des dons pour faire quoi?

tion s’effectue directement sur leproduit de l’impôt. A chiffre d’affaireségal, une entreprise peut doublerson effort financier en faveur desactions de mécénat.

- Le plafond de cette réductiond’impôt passe à 5 pour mille duchiffre d’affaires au lieu de 2,25 ou3,25 pour mille selon l’organismeaidé.

(Sources : Fondation de France)

Des exemples:

Pour les particuliers:Un don de 250 euros en 2004

vous fait bénéficier d’une réduc-tion fiscale de 150 euros.

Votre dépense réelle : 100 euros. Pour les entreprises :

Un don de 1666 euros vous faitbénéficier d’une réduction fiscalede 1000,euros.

Votre dépense réelle : 666 euros

Pour permettre à Lire et faire lire d’accomplir sa mission, envoyez vos dons!

Nom : …………………………………………………. Prénom : ………………………..Adresse : ………………………………………………..Code postal : …………... Ville : ………………………………………..Né(e) en ………………………… Tel : ………………………. Email : …………………..Lectrice, lecteur bénévole de Lire et faire lire : OUI NON

Je fais un don de : 15 euros 30 euros 50 euros Autre montant :........... eurosPar chèque bancaire adressé à l’ordre de Lire et faire lire

Signature : ………………………………………

Bulletin à compléter et renvoyer à : Lire et faire lire 3 rue Récamier 75007 Paris

Conformément à la loi Informatique et liberté (CNIL) du 6/1/1978 n°78-17, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification ou de suppression des données vous concernant.

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LLeess ddééppaarrtteemmeennttss ssee mmoobbiilliisseenntt

LLiirree eett ffaaiirree lliirree ddaannss uunnee ééccoollee ssuurr ttrrooiiss

Les acteurs de Lire et fairelire dans le Val-de-Marne,se sont retrouvés le 15 juin

2004 à l’Hôtel du Départementde Créteil. Ils ont pu dresser lebilan de l’année écoulée etéchanger autour de leur action. « Quand j’ai donné mon sou-

tien à Lire et faire lire, c’estd’abord parce que j’y ai senti l’im-portance du lien », a rappeléIrène Frain, écrivain membre ducomité de soutien. «Les lecturespartagées participent à l’éduca-tion des enfants, à la construc-tion de leur être, en transmet-tant un patrimoine commun,basé sur des textes fondateursde la littérature et de notre cul-ture», a-t-elle déclaré.Dans un monde où les choses

vont de plus en plus vite, où lespossibilités de communicationse développent et se multiplient,les liens entre personnes sonten constante menace. Cecontact avec un être fait d’émo-tions est créateur de confiancepour l’enfant.«Ce que vous faites, personne

d’autre ne peut le faire, pour queles enfants sachent lire, et qu’ilssoient heureux dans cette acti-vité », a conclu l’Inspecteurd’Académie.

FOL : Catherine Seguenot :01.43.58.80.21,

UDAF : Clotilde Bost : 01.45.10.32.10

Les lecteurs bénévoles pari-siens se sont pressés enmasse aux portes de l’Hô-

tel de Ville le 9 avril 2004. Tousles partenaires du dispositif pari-sien étaient présents : repré-sentants de la mairie de Pariset des mairies d'arrondisse-ments, bibliothécaires, person-nels de l'Education nationaleet directeurs d’écoles. Au totalprès de 350 participants ontassisté à cette seconde ren-contre départementale, organi-sée dans les salons majestueuxde la Mairie de Paris, sous lehaut patronage de BertrandDelanoë, maire de Paris.Tous ont répondu à l'appel de

la Fédération de Paris de laLigue de l'enseignement et del'Union départementale desassociations familiales de Paris.

Des chiffres très satisfaisantsLe bilan se révèle très positif

pour l'année 2003-2004 puisque470 retraités bénévoles inter-viennent dans 250 écoles, soitun tiers des écoles parisiennes.En 2002-2003, ils étaient 399dans 194 écoles.Trois conférences, «Lire et faire

lire de la poésie», « les lecturespartagées» et «Lire et faire lire

pour réduire la peur d'ap-prendre », ont été suivies dedébats animés qui ont permisune réflexion commune. En séance plénière, Eric Fer-

rand, adjoint au Maire, chargéde la vie scolaire et de l'amé-nagement des rythmes sco-laires, a remercié chaleureuse-ment les bénévoles et renouveléson soutien à cette démarche.Maurice Quénet, recteur del'Académie de Paris,comptaitréunir à la rentrée les directeursd'école pour les encourager às’impliquer dans cette action.

«Je suis terriblement content,les chiffres sont ahurissants, toutle monde a joué le jeu », s’estréjouit Alexandre Jardin. Il a pro-posé de donner un caractèrefestif à cette rencontre l’annéeprochaine. Un pari que sontprêtes à relever la Fédérationde Paris de la Ligue de l'ensei-gnement et l'Union départe-mentale des associations fami-liales de Paris.

FOL : Michèle Bauby-Malzac 01 53 38 85 00

UDAF : Marcelle Bernon 01 48 74 80 74

La réunion de Paris a été l’occasion pour tous les partenairesde constater le bon déroulement du programme

IIrrèènnee FFrraaiinn vviieenntt ppaarrttaaggeerr ll’’aammoouurr ddeess lliivvrreess©

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Irène Frain s’est réjouie de l’action des bénévoles du Val de Marne

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Val-de-Marne

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DDeess «« CCoolloorriiééss »» ppoouurrAAlleexxaannddrree JJaarrddiinn

L’U.D.A.F., en collaborationavec le journal la Voix del’Ain, les bibliothèques de

Bourg en Bresse et la LibrairieMontbarbon ont invité AlexandreJardin, dans le but de rencon-trer les enseignants et les élèvesde l’école de Buellas, dans l’Ain,le 18 juin 2004. L’écrivain a pudialoguer avec les bénévoles dudépartement et les lecteurs duréseau des bibliothèques et par-ticiper à une dédicace-rencontrede lecteurs à la librairie Mont-barbon.La matinée du 18 juin a été

consacrée aux échanges entreAlexandre Jardin et les enfantsdes écoles maternelle et primairede Buellas, petit village à 10 kmdu chef lieu du département, ausein desquelles plus de 15 béné-voles interviennent. Les enfantsavaient organisé sa venue enpréparant des questions sur Lireet faire Lire et sur le métier d'écri-vain. Les plus grands (CM1-CM2) avaient dessiné unefresque représentant Les Colo-

riés, les héros du dernier romand’Alexandre Jardin.L'après-midi fut consacrée,

dans un premier temps, à uneconférence-débat sur « l'enfantet la lecture». Alexandre Jardina expliqué ses motivations quantau lancement du programmeLire et faire lire. Il a rappelé l'im-portance de cette action qui«remet du lien social et du lienaffectif ». L’écrivain a ensuitedédicacé ses livres au sein d'unelibrairie burgienne, par ailleurspartenaire financier de Lire etfaire Lire dans l’Ain.Cette journée fut très enrichis-

sante pour l'ensemble des béné-voles, et a permis à l'U.D.A.F.de travailler en partenariat avecd'autres structures afin d'orga-niser ce grand temps fort.

U.D.A.F. de l'AinContact : Nadine BERTOLO

[email protected]

113300 ppaarrttiicciippaannttss aauu ddéébbaatt

La Journée départementalesLire et faire Lire du 26 mai2004 dans la Manche a

réuni plus de 130 personnesdans l’amphithéâtre de l’IUT deSaint-Lô. Alexandre Jardin s’étaitdéplaçé pour assister à cetterencontre.Les bénévoles, lesenseignants, les responsablesde bibliothèques étaient présentsen nombre. M.Soumbo, direc-teur de cabinet de la Préfectureet Mme Hery, inspectrice del’Education nationale étaientégalement au rendez-vous. Jacqueline Babillo, adminis-

tratrice à la Ligue de l’Ensei-gnement et toute nouvelle pré-sidente de l’associationdépartementale Lire et FaireLire, a prononcé un discours debienvenue. La troupe Théâtreen partance - Les Embruns a

Une conférence-débatautour de la littérature jeu-nesse a été organisée par

la fédération départementale dela Ligue de l’enseignement duVar le 26 mai dernier avec ClaireNadaud, auteur et illustratricepour la jeunesse. La rencontres’est animée autour du thème« Mes rencontres avec lesenfants, itinéraire de la feuille depapier au livre pour enfant». Chaque année, en plus des for-

mations proposées aux béné-voles qui participent à Lire etfaire lire, la Fédération départe-mentale du Var permet auxbénévoles de rencontrer desprofessionnels de la littératurejeunesse, auteurs, illustrateurset éditeurs.Cette année, c’est Claire

Nadaud qui est venue rencon-trer le public et témoigner de sonexpérience d’auteur et illustra-trice pour la jeunesse. Elle asu donner des pistes complé-mentaires d’exploitation del’œuvre illustrée avec lesenfants.

Contact : FOL : 04.94.24.72.77

RReennccoonnttrree aavveeccCCllaaiirree NNaaddaauudd

Alexandre Jardin à la rencontre des enfants etenseignants de l’école de Buellas

Claire Nadaud évoque son expérience d’auteuravec les bénévoles de Lire et faire lire

conquis le public avec la repré-sentation de la pièce Le man-geur de mots. Le délégué départemental

Peter Korjvel a présenté l’asso-ciation à l’échelon national etdépartemental. Jean-Karl Des-champs, secrétaire général dela Ligue de l’Enseignement dela Manche, a animé un débatavec Alexandre Jardin, qui s’estexprimé comme toujours avechumour, spontanéité, joie devivre et appel au bénévolat. Lajournée s’est conclue par un potde l’amitié où le Crédit Mutuel aremis un chèque de soutien.L’objectif a été pleinement

atteint pour cette journée qui sevoulait chaleureuse, convivialeet riche d’enseignements !

Contact : FOL de la Manche,Peter Korjvel :02 33 77 42 50

De nombreux bénévoles se sont déplacés pourécouter les conseils de l’auteur-illustrateur

Ain Var

Manche

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LLaa ppaarroollee aauuxx lleecctteeuurrss

Marie-Geneviève Guignard, lectrice bénévole à l’école Bouloux ( Poitiers )

« Au mois de juillet 2004, je suis intervenuedans une maison des jeunes et de la culture dePoitiers auprès d’enfants mahorais (originairesde l’île de Mayotte) nouvellement installés dansla quartier, à la demande d’enseignants du quar-tier et d’animateurs jeunesse. Les interventionsavaient lieu tous les lundi et mercredi matinauprès d’enfants tous francophones.Nous avons abordé quatre thématiques heb-

domadaires : les animaux de la ferme et de laforêt, le cirque, l’eau et les planètes. Les enfantsse sont tous montrés attentifs et curieux.Ils ontposé beaucoup de questions, notamment surle cirque. Chacune de mes interventions étaittrès attendue. Après l’atelier, les enfants ont fairde beaux dessins représentant des momentsdes histoires que nous avionslues. La journées’est terminée par des jeux.A la fin du mois de juillet, tous ces enfants

(entre 20 et 25) qui ne fréquentent pas encoreles centres de loisirs ont pu voir un spectaclemusical et participer à la fête du centre desenfants âgés de 6 à 12 ans.»

Véronique Proffit,en visite à l’hôpital Trousseau (Paris )

«Lors de la Journée de la Fraternité, le 26 maidernier, je me suis rendue au service hémato-logie de l’hôpital Trousseau avec d’autres béné-voles pour partager une heure de lecture avecles enfants malades. Cette rencontre a eu lieuà l’initiative de Lire et Faire Lire et de Swane,une association créée par des journalistes pourfaire participer les enfants à la conception et àla réalisation d’un journal, La plume de Swane.Les enfants malades ont une façon d’appré-

hender leur entourage d’une acuité particulière,en raison des épreuves qu’ils subissent. Lireensemble devient alors une expérience d’uneintensité extrême. L’émotion nous étreint le cœur, mais la magie

opère vite. Les parents se sont éclipsés, nousnous retrouvons à trois dans la chambre :Estelle, la petite fille de 8 ans aux allures degarçon manqué enveloppée dans un joggingbleu marine est allongée sur son lit, la journa-liste de Swane s’installe dans un fauteuil et moi-même je m’assieds près d’Estelle, au bord dulit. Elle est impatiente : c’est tout naturellementque le contact s’établit. Estelle choisit un albumqu’elle ne connaît pas, avide de cette attractioninédite. Je lis à haute voix en même temps qu’ellesuit le texte. Ses commentaires et ses questionsviennent rapidement. Le dialogue s’est établiautour du livre. C’est gagné!»

MMoottss dd’’eennffaannttss«J’aime bien quand la

lectrice vient nous lire

des histoires. D’abord,

elle est pas sévère, et

puis j’aime bien les

histoires qu’elle choisit

pour nous. En plus, ça me

calme, c’est pas comme à

««LLaa lleeccttrriiccee,, eellllee eessttggeennttiillllee,, eellllee lliitt bbiieenneett jjee ttrroouuvvee qquu’’eelllleessaaiitt bbiieenn ffaaiirree lleess vvooiixxqquuaanndd eellllee rraaccoonnttee..EEllllee cchhaannggee ddee ttoonn,,cc’’eesstt rriiggoolloo àà

« En tout cas, çadonne envie de lire

des livres, quand on aquelqu’un qui racontebien les histoires, je

trouve.»

« JJee lliiss ddééjjàà bbiieenn eett jj’’aaiimmee

bbiieenn llaa lleeccttuurree.. EEnn pplluuss,,

eellllee eesstt ggeennttiillllee llaa lleeccttrriiccee

ddee nnoouuss rraaccoonntteerr ddeess

hhiissttooiirreess.. »»

« La lectrice, elleraconte bien, c’est

pour ça que j’aime bienquand elle vient.»

« On n’est pas tropnombreux, on vient par

petits groupes, c’estmieux. Et puis moi,j’aime la lecture.»

EExxppéérriieenncceess vvééccuueess ......

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CCoouupp ddee ccooeeuurrddeess lleecctteeuurrss

Titre : Maman m’a dit que son amie Yvette étaitvraiment chouetteAuteur et illustrateur: Alain Le SauxEditeur : RivagesGenre : Album JeunesseMots clés : Vocabulaire Expression-Image-HumourL’histoireChaque page présente une expression cou-rante introduite par : « Papa m’a dit ... » ou« Maman m’a dit …», puisée dans différentsregistres.Les illustrations comiques représentent lesexpressions avec les mots pris au «pied de lalettre ». Le dessin caricatural accentue l’effethumoristique.

Intérêt Un album humoristique et ludique qui permetde saisir certaines subtilités de la langue fran-çaise. Il apprend aux enfants d’enrichir leurvocabulaire, d’éviter les contresens et d’aug-menter la compréhension, tout en découvrantle sens propre et le sens figuré de certainesexpressions. De plus, le décalage existant entrele dessin et l’expression imagée est un bonmoyen pour les enfants de mémoriser celle-ci.

En séance de Lire et faire lireCette histoire s’adresse à des enfants de 6 à9 ans, qui savent déjà lire, mais qui peuvent setromper sur le sens de certaines expressions.Ils s’émerveillent de découvrir le sens cachédes mots. De plus, les enfants adorent le gra-phisme et rient beaucoup des illustrations.

Coup de coeur de Micheline Quétard,lectrice bénévole (Val d’Oise)

18-21 novembre 2004Salon de l’éducation, ParisLe rendez-vous annuel des jeunes, desenseignants, des parents et de tous lesacteurs de l’éducation.Contact - Salon de l’éducation, Ligue del’Enseignement - Tel : 01 40 40 14 48http://www.salon-education.org

24-29 novembre 200420e édition du Salon du livre et de lapresse jeunesse de MontreuilÀ l’occasion de son 20e anniversaire, lepays à l’honneur au salon cette annéesera…Un pays imaginaire !Contact - Centre de promotion du livrede jeunesse -Tel : 01 55 86 86 55 http://www.salon-livre-presse-jeunesse.net/

3-5 décembre 200422e festival du livre de jeunesse deRouenLe festival aura pour thème cette année«Vous me devez le respect», ce sujetdevrait permettre de sensibiliser lesjeunes aussi bien à leurs droits qu’àleurs devoirs.Contact - Festival du livre jeunesse deRouen- Tel : 02 35 70 37 38

8-11 décembre 20043e salon du livre de jeunesse de LorientOrganisé par la FOL du MorbihanContact -Fédération Départementale duMorbihan -Tel : 02 97 21 17 43

11-12 Janvier 2005Les parcours professionnels pour lalecture jeunesse3e édition autour d’une vingtaine d’édi-teurs jeunesse et du rectorat de l’Acadé-mie de Créteil. Entrée libre.Contact -Tél. :01 40 76 45 84(Hélène Touitou)

18-23 mars 200525e Salon du livre de ParisCette année les Lettres Russes sont àl’honneurContact -Syndicat National de l’ÉditionTel : 01 44 13 66 66http://www.salondulivreparis.com

Agenda

Page 16: Le Bulletin de l’association Lire et faire lire adressé à ses … · 2011. 9. 29. · dans un Hors Série exception-nel pour lequel Albert Uderzo a créé et dessiné une histoire

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Erik Orsenna,chevalier de lalangue française«Le plus beau dans Lire

et faire lire, c’est le fai-re lire», s’enthousias-

me Erik Orsenna. Il salue le tra-vail «des bénévoles qui font ca-deau de toute la lecture aux en-fants». «L’initiative d’AlexandreJardin est magnifique, car ellese trouve au cœur du principede transmission de la langue »,explique-t-il. Pour lui, «la languefait office de moyen privilégié decommunication entre les géné-rations.» Ainsi, les mots abolis-sent les frontières entre les âges. « J’aime l’idée de vivre en

tribu», commente-t-il. «Rien nem’est plus insupportable que ledécoupage entre les âges, lesbébés avec les bébés, les adosavec les ados et les personnesâgées entre elles», déplore l’écri-vain. Son modèle de référencese situe en Afrique, car là-bas«tous les âges sont mélangés,on n’a pas un hachis parmentierde classes d’âge ». Et il aban-donne son ton joyeux pour faireréférence à « la tragédie de lacanicule» et évoque les lettresde ses amis africains. «Ces per-sonnes ne sont pas mortes dela canicule, mais de solitude,m’écrivaient-ils», dit-il avec émo-tion Erik Orsenna. Pour toutesces raisons, il apporte vivementson soutien à toutes les initia-tives qui rapprochent les géné-rations entre elles.La question de la transmission

de la lecture aux plus jeuneslui tient aussi personnellementà cœur, en tant qu’homme delettres bien sûr mais aussi estsurtout en tant que père. «Monfils me disait toujours : Papa, tume dis de lire mais je ne veuxpas être écrivain», s’amuse-t-ilà raconter. Il aime aussi per-sonnellement transmettre sonsavoir puisqu’il revendique «une

âme de prof.»« Le mot apprendre implique

deux aspects : un sens passif,recevoir, et un sens actif, qui estde donner ce qu’on a reçu »,assure ce docteur en scienceséconomiques qui a été profes-seur pendant onze ans, notam-ment à l’Ecole normale supé-rieure. «J’aime passer du tempsdans les écoles», confie-t-il, aupoint de se remettre à enseignercette année.« La démarche pédagogique

se situe au cœur du processusde transmission », affirme-t-il.Pour donner le goût de la lec-ture, il faut réussir à «dévelop-per la complicité avec le mot».Peu importe alors les moyensd’y arriver, la bande dessinée,les chansons... Ces lecturesamèneront ensuite l’enfantdevenu grand à s’intéresser à lalittérature. « Une chanson m’adonné le vrai déclic de monamour pour la langue française,celle de Léo Ferré, Pauvre Rute-beuf, que me faisait écouter mamère », se souvient le gram-mairien. La lecture ne doit pasêtre imposée. On ne peut pasdécréter qu’un livre doit être lu.Il faut « montrer, donner despreuves à l’enfant, souligner labeauté du texte». Et cet amou-reux des mots de rappeler que«Stendhal, ça aide à vivre, LaFontaine aussi».

Pour un vocabulaire subtil et une grammaire douceSes deux derniers romans sui-

vent cette méthode pour per-mettre à tous d’apprivoiser lagrammaire. «À la base, tout lemonde déteste la grammaire,mais il faut réussir à expliquer,tout en faisant rêver, en mon-trant par exemple comment unadjectif habille la phrase», met

en avant l’auteur de La Gram-maire est une Chanson Douceet Les Chevaliers du Subjonctif.Ces deux livres relatent lesaventures de Jeanne et Tho-mas, deux enfants perdus dansl’archipel des mots, qui vontdécouvrir tout au long du conte,la richesse de la grammaire etla beauté des mots. Dans LesChevaliers du Subjonctif, Jeanneapprend à regarder les verbescomme des moteurs car ils «fontavancer la phrase» et «lui don-nent vie et mouvement ». Ceroman aide à retrouver le sensoriginel des mots, alors que l’onaccompagne Jeanne qui aentrepris de dessiner la carte dela conjugaison. Le conte philo-sophique constitue le moyenidéal pour faire partager l’amourde la grammaire, parce qu’il«fortifie la langue, la transcendeet l’embellit».Si après une longue carrière,

Erik Orsenna continue à militerpour les mots, c’est pour«réveiller la langue auprès desenfants». Et éviter le pire quipuisse arriver à la langue fran-çaise, «qu’il n’y ait plus de rêves,plus de nuances, plus de subti-lités...».

Hamdam Mostafavi

Erik Orsenna, auteur de nom-breux romans dont L’Expositioncoloniale, prix Goncourt 1988,La Grammaire est une Chansondouce et Les Chevaliers du sub-jonctif. Il est aussi conseillerd’Etat, membre de l’AcadémieFrançaise et vient d’être nomméprésident de l’Observatoire natio-nal de la la lecture.