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Association Lire et Ecrire J J o o u u r r n n a a l l Journal n° 28 - mai 2006 Abonnement annuel Fr. 15.-

Textes du journal - Lire et Ecrire · Cours de Lire et Ecrire Dans les cours Lire et Ecrire, j'ai appris beaucoup de choses. Grâce aux cours Lire et Ecrire, j'arrive à lire le journal

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AssociationLire et Ecrire

JJoouurrnnaall

Journal n° 28 - mai 2006 Abonnement annuel Fr. 15.-

Ce journal...Ce journal...

...est écrit par les participants des cours «Lire etEcrire» pour les participants d’autres cours. Il seveut être un espace où chacun peut s’exprimer avecses mots, dire ce qu’il désire en ce moment de savie, ce qui le touche, le rassure, ce qui le faitrêver...

Vous y trouverez des textes de toutes sortes. Tousreprésentent un début de dialogue, une ouvertureplus grande: dire plus loin ce qu’on a dans le coeuret dans la tête.

D’autres vont pouvoir se reconnaître dans ces textesqui font sourire, touchent, donnent courage, invitentà écrire à son tour.

Avec sa parution deux fois par année, ce journaldonne la parole à ceux et à celles qui ne l’ont ja-mais eue et permet de construire la confiance en soisi nécessaire à l’épanouissement de l’être.

EcrivEcrivezez-nous !-nous !

Mercid’envoyer vos propositions d’articles

ou d’autres contributions

15 septembre 2006

pour une parution dans le prochain numérode préférence par e-mail : [email protected]

ou par courrier à l’adresse suivante :

Monsieur Paulo GouveiaClairs-Logis 3

1400 Yverdon-les-Bains

Impressum

EditeurAssociation Lire et Ecrire

Rte de Domdidier 81563 Dompierre

Tél. 026 / 675 29 23E-mail : [email protected]

www.lire-et-ecrire.ch

Adresse du journal, coordinationPaulo GouveiaClairs-Logis 3

1400 [email protected]

Comité de rédactionMarie-Hélène EglinJeanine Fontaine

Mariette GaiardelliMarie GanderPaulo Gouveia

Marie-Claire HenryPhilippe PoussièreBrigitte Pythoud

Page de gardePhoto: Florence D. Perret

IllustrationsPhilippe Poussière

Mise en pageJeanine Fontaine

AbonnementAssociation Lire et Ecrire

1563 DompierreAbonnement annuel : Fr. 15.-

SoutienCCP 12-16791-4

Journal Lire et Ecrire

1

SommaireSommaire

Ecrivez-nous!

Sommaire 1

Editorial 2

La naissance d’un texte (Paulo, comité derédaction) 2

Courrier des lecteurs 3

A Fatima (Roziene et Nabou, Yverdon) 3

Oser apprendre 4

La vie est dure (Maria Helena, Morges) 4Apprendre (Fadma, Lausanne) 4Cours de Lire et Ecrire (Ameneh, Fribourg) 4La formation (Victor, Lausanne) 5Texte de Safiya (Villeneuve) 5Mon père (Faïza, Lausanne) 5Comment j’ai découvert... (Victoria, Nord-Vaudois) 6-7Début de l’année (Habiba, Lausanne) 7Texte de Saïda (Lausanne) 7Ecrire un texte (Menduh, Lausanne) 8Je pense à écrire (Khadija, Lausanne) 8

Témoignages 9

On reconnaît ses amis dans le besoin(Ivana, Morges) 9Souffrance (Rosa, Monthey) 10

Réflexions 11

Suite à l’article de Paulo (Lihn, Villeneuve) 11Les questions (Youssouf, Lausanne) 11Sentiment (Danièle, Morges) 12Un pays sans guerre (Ana, Morges) 12Le bonheur pour moi (Adelaïde, Morges) 12

Un brin de poésie 13

Retrouvailles (Mariette, Genève) 13

Contes 14

Rex, le petit chien (Michèle et Sébastien,Genève 14Le conte de la reine veuve (Fatima, La Tour-de-Peilz) 15

Rêves 16

Le château impérial (José et Maria, La Tour-de-Peilz) 16Le bateau (Youssouf, Lausanne) 16Un très beau rêve (Gloria, Morges) 17Mon premier rêve de Suisse (Rosy, La Tour-de-Peilz) 17

Insolite 18

Une rencontre surprenante (Moussa, Genève) 18Les pauvres poules (Zinat, Lausanne) 18

A suivre 19

Les aventures de Max (Laurent, Fribourg) 19

Du côté du travail 20

Mon expérience à Carrefour (Monique, Fribourg) 20Lettre de Maria Fatima (Fatima, Fribourg) 20

Ma vie 21

Loin de mon pays (Neyda, Morges) 21Le 17 mai 2005 (Christian, Lausanne) 21Mes vacances à Venise (Michèle, Genève) 22Voyage en Sardaigne (Miliza, Genève) 22Un jour en famille (Margarida, Fribourg) 23Famille (Adelina, Lausanne) 23Vacances en Espagne (Goran, Lausanne) 24Le cirque (Sébastien, Genève) 24Une journée pas comme les autres (Bakary,Lausanne) 25Texte de Barbara (Fribourg) 26Texte de Ivana (Morges) 26

Au quotidien 27

Le match de basket (Alain, Morges) 27Bill Clinton (Nawel, Lausanne) 27Promenade du dimanche (Isabel, Lausanne) 28

Ici et ailleurs 29

Mon arrivée en Suisse (Maria, La Tour-de-Peilz) 29Mon arrivée en Suisse (Madeleine, La Tour-de-Peilz) 30Mon arrivée en Suisse (Savo, La Tour-de-Peilz) 30-31Mon arrivée en Suisse (Savka, La Tour-de-Peilz) 31Le jet d’eau (Yacine et Marc, Genève) 32Afrique (Geneviève, Fribourg) 33

Au fil des saisons 34

Le départ des hirondelles (Marthe, Monthey) 34Incertain (Mirjana, La Tour-de-Peilz) 34Une journée à la campagne (Danila, Morges) 35

Souvenirs 36

Grand-mère au fourneau (Eliane, Fribourg) 36Mon désert (Kira, Genève) 36Voyage avec soi-même (Marcelle, Morges) 37Lina (Afaf, La Tour-de-Peilz) 38Le signe (Veronica, Bienne) 38

Découvertes 39

Paëlla aux fruits de mer (Maria, Morges) 39

Jouons avec les mots 40

Travail créatif de Laurent (Fribourg) 40

Nouvelles de l’Association 41

Lire et Ecrire @ un nouveau site! 41

Lire et Ecrire n° 28 - mai 20062

La naissance d'un texte

Pour nous, les participants, c'est toujours difficile de mettre sur pa-pier tout ce que nous voulons exprimer.

Beaucoup de barrières nous bloquent.

Une d'entre elles, c'est tout simplement d'imaginer ce que nous ai-merions écrire et aussi la difficulté de trouver les mots en français.

La construction d'une simple phrase demande beaucoup d'énergie.

Combien de fois, dans la phrase, nous corrigeons les mots, les ver-bes et même le sens de la phrase, parce que, souvent ce que nousvoulons dire, ce n'est pas exactement ce qui est écrit.

L'écriture, c'est un travail immense, surtout pour les personnes quiviennent au cours après le travail, pour ceux et celles qui ont une fa-mille dont il faut s'occuper après les cours et aussi pour tous ceux etcelles qui ne sont pas de langue maternelle française.

Parfois c'est seulement le jour du cours que nous avons le temps delire, d'écrire, d'apprendre et, de plus, nous sommes fatigués.

C'est pour cela que tous les participants ont du mérite dans leurs ef-forts d'apprendre à lire et écrire et que leurs textes sont l’aboutisse-ment de leurs efforts.

Merci de continuer à nous écrire des textes merveilleux et aussi merciaux formatrices qui nous donnent tous les encouragements dont nousavons besoin.

Paulo GouveiaMembre du Comité de rédaction

EditorialEditorial

3

Courrier des lecteursCourrier des lecteurs

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

L’article «Fatima» paru dans le journal du mois de mai 2005 et rédigé parFatima, du groupe de Lausanne, a suscité l’intérêt de Roziène et Nabou.

Bonsoir Fatima,

Nous sommes du groupe d'Yverdon. Nous faisons le cours de Lire et Ecrire tousles jeudis soir à partir de 18h30 jusqu'à 20h30. Nous sommes très contentes d'ap-prendre à lire et à écrire.

Je suis d'origine brésilienne et ma collègue du Sénégal. Nous nous entendons trèsbien. Nous sommes dans la même situation que toi. Nous avons aussi de la diffi-culté avec les verbes, les sujets et les textes, et à former des phrases.

Nous avons envie d'apprendre à travailler sur l'ordinateur. Nous espérons que çanous facilitera la vie de tous les jours.

Roziene et NabouSection d'Yverdon

Un article de ce journal vous interpelle ?Vous aimeriez répondre ?Vous pouvez donner votre avis dans la rubrique

Courrier des lecteursCourrier des lecteurs

Au plaisir de vous lire !Le Comité de rédaction

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Oser apprendreOser apprendre

4

La vie est dure

Il n'est jamais trop tard pour apprendre à lire et à écrire !

J'ai quarante-deux ans et je me trouve dans un mondetrès exigeant. Ça me complique la vie, je n'ai pas de tra-vail, je me sens très nerveuse et triste.

Mais la vie est une chance, j'ai compris que lire et écrireest une richesse !

Encore une chance !

Maria HelenaSection de Morges

Apprendre

Je suis venue du Maroc le 11 mai 2005. J'ai commencé monpremier cours de français le 4 juillet 2005 au Centre Femmes.J'ai continué à Lire et Ecrire.

Et je me sens comme si j'avais passé des années en Suisse.Merci aux associations pour les femmes dans ce pays.

FadmaGroupe des lundi et jeudi soir, Lausanne

Cours de Lire et Ecrire

Dans les cours Lire et Ecrire, j'ai appris beaucoup de choses.

Grâce aux cours Lire et Ecrire, j'arrive à lire le journal et j'ar-rive à lire beaucoup de mots.

Aussi quand mes enfants écrivent un message.

Quand j'ai reçu une lettre, je peux comprendre d'où vient cettelettre. Je suis contente.

Et merci à l'Association Lire et Ecrire.

AmenehCours Alpha 2, Fribourg

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Oser apprendreOser apprendre

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

J'ai manqué les cours ces trois derniers lundis matin ; j'ai eu beaucoup à fairemais j'essaie de lire un peu, surtout avec mon fils Etienne. Je me suis inscrite à

la bibliothèque et nous y allons sou-vent ensemble, deux fois par mois.Les enfants aiment bien et les biblio-thécaires sont plus sympas qu'avantcar les enfants sont plus grands et nes'agitent plus.

Je suis fière que mon fils Etienne lisebien et cela me fait plaisir.

J'ai beaucoup cherché dans le diction-naire les mots suivants: inscrire,essayer, souvent, suivant.

SafiyaGroupe de Villeneuve

La formation

Je m'appelle Victor. J'ai commencé cette formation à l'atelier ECLERpour apprendre à lire et à écrire le français.

Je suis dans cette formation depuis l'année 2005 et je suis trèscontent. Nous sommes 8 personnes d'origines différentes et on s'en-tend tous très bien.

Merci à l'Association Lire et Ecrire et à la formatrice, Madame RenéeHugon.

VictorAtelier ECLER, Lausanne

Mon père

Je suis fâchée avec mon papa à cause que je n'ai pas pualler à l'école. Ça me touche beaucoup.

Dans ma famille, on est beaucoup de personnes, qua-torze frères et sœurs. Les garçons sont allés à l'école etles filles ne sont pas allées.

J'espère lire et écrire pour moi.

FaïzaAtelier ECLER, Lausanne

Lire et Ecrire n° 28 - mai 20066

Oser apprendreOser apprendre

Comment j'ai découvert le plaisir de lire et les cours de Lire et Ecrire

Je m'appelle Victoria.Je suis une fille qui n'a jamais aimé lire et écrire.Un jour, mon copain m'a dit:- Tu n'as pas autre chose à faire que regarder la télévision et faire tout le tempsdu sauna ?Ça m'a fait mal et deux jours après, je suis allée en ville faire les courses et il yavait une foire aux livres.Je me suis dit: je vais faire comme tous les gens qui achètent un livre.J'ai dit à mon copain: - J'ai acheté un livre dont le sujet est un petit garçon qui n'a jamais connu sonpapa et part à l'aventure.Ce livre m'a beaucoup plu et un mois plus tard, ma copine Ava m'a dit:- Ne va plus acheter les livres, viens avec moi à la bibliothèque d'Yverdon, tu pour-ras t'abonner pour une année.Et depuis, je vais chercher les livres qui me font plaisir.J'ai compris que lire un livre, c'est se mettre à la place du personnage.

Avant je ne comprenais paspourquoi les gens achètent deslivres, et maintenant, je suis con-tente d'avoir compris que lire, c'estse mettre dans un autre mondemerveilleux.

Deux mois plus tard, j'ai dû écrirequelque chose pour le travail et moncopain m'a dit:- Tu devrais faire un effort pour ap-prendre à écrire un peu mieux !Et le lendemain, je suis allée à la li-brairie pour acheter un livre pourapprendre comment écrire juste.

Une vendeuse m'a conseillée si gentiment d'aller à l'école «Lire et Ecrire» que jelui ai dit qu'auparavant j'avais vu l'émission sur le canal Nord Vaudois à la télévi-sion et que j'étais allée voir. Mais je n'avais pas trouvé l'endroit alors j'avais aban-donné.La vendeuse m'a donné l'adresse si gentiment que je lui ai dit merci beaucoup etque j'ai pris mon vélo et filé à l'adresse qu'elle m'avait indiquée. Je suis montéedans la maison, j'ai trouvé la porte où était écrit «Lire et Ecrire», j'ai frappé et onest venu m'ouvrir.- Je m'appelle Victoria, je viens pour apprendre à écrire le français.

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Oser apprendreOser apprendre

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Alors, la formatrice a pris mes coordonnées très gentiment et m'a dit: - A dans une semaine ! J'ai dit merci, mais, vous savez, ce n'était pas facile de dire que je ne sais pas lireet écrire ?Maintenant, ça fait 6 mois que je suis les cours Lire et Ecrire et ça me plaît beau-coup. On apprend mieux qu'à l'école, on est une petite équipe super, que j'aimebeaucoup.Et merci à mes formatrices, Anne-Madeleine et Marinette.

VictoriaSection Nord Vaudois

Début de l'année

Nous voilà en 2006 où tous les espoirs sont permis.

Un souhaite arrêter de fumer, l'autre aimerait trouver du travail, étudier, aller del'avant, espérer quelque chose de meilleurdans sa vie.

Personnellement, j'aimerais ne plus avoird'angoisses quand je tiens un stylo et unefeuille blanche, ne plus trembler intérieure-ment, plus de complexe d'infériorité, plus depeur de faire des fautes, plus de gêne d'écriredevant quelqu'un sans rougir et trembler.

HabibaAtelier ECLER, Lausanne

Coucou, c'est moi, oui c'est moi mes amis, mon histoire. Jeviens du Sud. J'ai eu beaucoup de mal par le passé. J'aimarché dans un tunnel noir et pas de lumière. S'il vousplait, fermez les yeux et imaginez un peu. Mais le passé estpassé. Alleluia! j'ai prié Dieu et lui il était là pour moi.Aujourd'hui, je suis heureuse. Je sais me débrouiller pourma vie grâce à l'Association Lire et Ecrire. Grâce à voustous, c'est une nouvelle naissance pour moi. Je vous re-mercie beaucoup et un grand bisou de tout mon cœur.

SaïdaGroupe des lundi et jeudi soir, Lausanne

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Oser apprendreOser apprendre

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Ecrire un texte

Moi, j'ai beaucoup de peine à commencer à écrire. Je ne sais pas par où com-mencer.

Une histoire? Je ne sais pas raconter des trucs bizarres ou une lettre d'amour. Jene suis pas fort. Alors, je ne sais pas, Je suis perdu.

Ecrire, cela ne me dérange pas, mais je suis très compliqué. Avant de commencerà écrire une phrase, je me pose des questions: Vais-je bien faire?

Alors, les difficultés commencent, et là, je suis perdu. Je ne sais pas par où com-mencer. Il faut que j'arrive enfin à écrire sans me poser de questions. Pour ne passe poser des questions, il faut mettre une règle pour commencer.

Maintenant, la règle est simple et bien: écrire comme je parle, écrire comme jesais, écrire comme je pense, écrire sans me poser de questions. Il faut laisser leblocage de côté.

Alors, pourquoi j'ai tant de mal à écrire? Il y abeaucoup de choses sur lesquelles écrire:

sur la nature,sur la vie,sur les vacances, etc.

Pourquoi j'ai tant de mal à m'exprimer? Je mepose souvent la question et espère trouver lasolution.

Maintenant, je ne vais pas me poser de questions, je m'impose ma règle: il fautécrire sans relâche, sans peur, sans timidité, sans avoir honte de se tromper. Sion n'écrit pas, on ne se trompe jamais.

MenduhGroupe du mardi et jeudi soir, Lausanne

Je pense à écrire

Depuis hier, je pense à écrire un texte. J'aime écrire avecplaisir malgré le fait que je ne sais pas quoi écrire.

Pour moi, c'est la joie et le grand plaisir d'écrire des his-toires mais j'ai un grand problème de blocage et je nesais pas comment je peux avancer.

Je pense que je vais m'améliorer même si ça prend beau-coup de temps. Ça ne me décourage pas, je veux arriverà écrire. C'est formidable et c'est vraiment mon rêve.

KhadijaAtelier ECLER, Lausanne

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

TémoignagesTémoignages

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On reconnaît ses amis dans le besoin

Ce fut un des plus merveilleux jours de ma vie, un jour que je n'oublierai jamais,un jour où j'ai découvert que je suis entourée de vrais amis.

Je venais de divorcer après 25 ans de mariage, sans travail, avec une fille de 24ans, étudiante en cinquième année de médecine.

La douleur était fraîche et j'étais complètement désorientée.

Un jour torride d'été, de retour de chez son père, ma fille éclata en sanglots.J'avais de la peine à comprendre ses pleurs.

Je l'ai prise dans mes bras tout en essayant de la consoler, elle m'a dit:

- Maman, mon père m'a dit qu'il ne peut pas me payer la dernière année del'Université !

J'ai senti tout tourner autour de moi. Tout de suite, j'ai réalisé que je devais êtreforte et je lui ai dit :

- Calme-toi, ma chérie, on trouvera une solution, mais on va réfléchir à cela de-main. Elle s'est arrêtée de pleurer et m'a dit:

- Tu ne te rends pas compte de ce que tu dis, maman, c'est une question d'ar-gent… et toi, tu es chômeuse… c'est impossible… qui te donnera cette somme etelle éclata de nouveau en sanglots.

- On verra ! il y a toujours unesolution, je lui ai dit, pour l'en-courager.

Toute la nuit j'ai pleuré, j'ai priéet vers le matin je me suis en-dormie. Après 3-4 heures desommeil, je me suis réveilléepleine d'espoir et d'optimisme.J'ai pris l'agenda de téléphone etj'ai commencé à chercher despersonnes qui pourraient m'aider.

J'ai fait une liste avec 40-50 per-sonnes. Soudain, j'ai eu une idée lumineuse et je me suis dit: «Si chaque per-sonne inscrite sur la liste contribuait seulement avec 10$, je pourrais obtenir lasomme nécessaire pour payer son université».

Enthousiasmée, j'ai commencé à téléphoner. Incroyable ! Presque tous sont venusm'aider.

Grâce à eux, ma fille est médecin-dentiste et toute ma vie je leur serai très re-connaissante.

IvanaSection de Morges

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200610

TémoignagesTémoignages

Souffrance

Immigrer, ce n'est pas seulement quitter son pays et aller dans un autre pays.C'est beaucoup plus fort, pour moi particulièrement. C'est le déchirement d'unefamille.

Après avoir quitté ma maison depuis 34 ans, je vois encore mon bébé de six moiscouché sur mon lit en attendant que ma maman vienne le chercher. Cette image,elle m'a toujours suivie et culpabilisée. Je trouve qu'on devrait pouvoir prendreses enfants avec soi.

Pour le reste, je me trouve bien ici. Le pays, il est très beau. Et, malgré ma soli-tude, je lui suis reconnaissante de m'avoir accueillie. Les gens sont sympathiqueset serviables.

Même s'il y a des bons et des mauvais comme partout, un immigré c'est toujoursun étranger, même dans son propre pays.

RosaCours du mardi après-midi, Monthey

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RéflexionsRéflexions

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Réflexion à la suite de l'article de Paulo paru dans le journal n° 27de novembre 2005

Après lecture, le texte de Paulo «Porte d'entrée dans le cielbleu» m'a fait beaucoup réfléchir: je me demande si laporte de mon cœur est la même? Quelquefois, j'aimeraisl'ouvrir à nouveau pour me libérer.

Autrefois, mes pensées étaient libres, j'avais des contactsavec les gens, je les aidais sans réfléchir, mais aujourd'huic'est différent qu'à cette époque. Voilà, j'ai refermé laporte.

Comme Paulo a dit: «Peur de l'émigré, la peur de perdreson confort !»

Ça c'est vrai, mais comment faire mieux pour vivre sanspeur? Lorsque j'arrivais en Suisse sans rien, j'ai vécu dans une famille; je penseque pour apprendre le français et apprendre la vie quotidienne comme les autres,j'étais plus tranquille qu'actuellement où j'ai beaucoup de confort.

LinhSection de Villeneuve

Les questions

Des fois, je me demande pourquoi nous passons notre temps à être gentil, aima-ble.

Parce que je trouve que très souvent, les gens avec qui on est toujours gentil, oules gens à qui on donne tout, ou même les gens à qui on a tout donné quand ilsavaient besoin de nous, ils passent derrière notre dos et nous poignardent.

Malgré tout ce que l'on a fait pour eux, avec tout ce qu'onleur a donné, on se demande pourquoi ils ne peuvent pasréfléchir. En tous cas, c'est ce que je trouve le plus diffi-cile dans ce monde, se faire rabaisser par celui dont on nes'y attendait pas.

YoussoufAtelier ECLER, Lausanne

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200612

RéflexionsRéflexions

Sentiment

J'aime le souffle du vent, la chaleur du soleil sur la peau. Le sourire d'une femme et l'innocence de l'enfance.

Mais comment définir ce sentiment universel qui est propre àchacun ?Pour certains, l'amour est une flamme éternelle, pour d'autresune fleur qui ne fane jamais.Pour moi, l'amour c'est donner sans rien demander, c'est seperdre dans l'autre pour se retrouver.L'essentiel de la vie n'est pas combien de temps nous lavivons, mais comment nous la vivons.

Car aimer, mais surtout se sentir aimé, apaise les souffrances de l’âme.

DanièleSection de Morges

Le bonheur pour moi

Le bonheur pour moi c'est d'être autour d'une table avec ma famille, de mepromener dans la forêt, d'écouter les oiseaux chanter, de donner un sourire, d'of-

frir un sourire à une personne qui pleure,de voir des enfants qui jouent tous ensem-ble et qui sourient.

Si les guerres et la faim dans le monde etla pauvreté n'existaient plus, le bonheurserait immense.

AdelaïdeSection de Morges

Un pays sans guerre

Comment seraient les pays sans toute cette guerre ?Pourquoi tant de pauvreté, de cruauté, deméchanceté et de racisme dans un pays où tout lemonde se ressemble.Le monde serait tellement mieux sans toutes ceschoses superficielles, ces personnes qui se suresti-ment.Le monde serait autre sans toutes ces guerres !

AnaSection de Morges

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Un brin de poésieUn brin de poésie

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Retrouvailles

Quant je t'ai vu, je me suis arrêtée un instant pour réfléchir à ce parcours quenous avons suivi.

Depuis le temps, nos traits ont changé, nos idées aussi. Nous ne nous sommespas reconnus. Les années ont passé tellement vite. Se retrouver face à face, sansmot dire. Dans la tête et la mémoire surgissent alors des tas de souvenirs, despromesses d'autrefois formulées pour l'avenir et que nous n'avons pas pu tenir.

Nous nous sommes sentis malheureux, ne sa-chant que dire. Une lueur de tendresse a passédans tes yeux couleur océan. Est-ce que j'osetout de même espérer une petite place danston espace?

Malgré le temps qui a laissé ses traces sur monâme, j'ai encore envie d'un voyage avec une es-cale dans la prairie de ton âme, pour regarderle passé dans l'espoir qu'il n'a pas trop changé,avant de partir pour mon dernier voyage.

MarietteSection de Genève

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200614

ContesContes

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ContesContes

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Le conte de la reine veuve

La reine est amoureuse d'un jeune homme de 20 ans. Elle a 80 ans.

Un jour, elle est malheureuse parcequ'elle n'a pas vu le jeune homme.Elle sort dans son jardin pour le cher-cher. Elle a du chagrin, la maladie desamoureux. Elle n'a pas la tête à autrechose, c'est la première fois que ça luiarrive.

Tout à coup, dans son jardin, le jeunehomme apparaît devant la reine. Lejardin brille, les oiseaux chantent. Lejeune homme a un don: tout ce qu'iltouche se transforme en quelquechose de magnifique.

La reine dit:

- «Accordez-moi cette danse!».- «C'est un honneur, Majesté.»

Quand il touche la main de la reine,elle se transforme en jeune fille.

FatimaGroupe de la Tour-de-Peilz

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200616

RêvRêveses

Le château impérial

J'ai visité un château en France. Unchâteau impérial.

Mais que veut dire impérial exacte-ment ?

Impérial signifie qu'il y a certaine-ment un roi ou une reine dans l'his-toire…

Je suis sûre qu'il y a aussi beaucoupde gens malheureux qui doivent travailler pour peu de choses. Mais il y a aussiune magicienne qui transforme les «méchants» en grenouille.

Ça fait peur la vie de château mais j'aimerais être une reine même pour une seulejournée.

José et MariaSection de la Tour-de-Peilz

Le bateau

J'adore le bateau en général. Imaginez-vous de vous retrouver sur un grand ba-teau comme le Titanic par exemple, à l'intérieur, rempli de gens de différents payset de différentes cultures.

La première fois que j'ai fait du bateau, ça a été un momentmagnifique, c'était un bateau à voiles. Alors, j'imagine si c'é-tait grand. Comment j'allais me sentir avec un immense ba-teau au fond de l'océan ?...

Avec les vagues d'eau et le vent qui souffle de gauche àdroite.Avec les oiseaux qui chantent au-dessus de ma tête.Avec la fraîcheur qui est au fond de l'océan.Avec tous ces gens qui se trouvent à l'intérieur.

Je pense que c'est génial de voyager dans un bateau sigrand.

En tout cas, quand j'aurai du temps, j'irai faire un voyage en bateau.

YoussoufAtelier ECLER, Lausanne

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RêvRêveses

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Un très beau rêve

Un soir, en dormant, j'ai rêvé que mon corps se levait du lit en position verticaleet, peu à peu, a pris de la hauteur et, comme en avion, j'ai commencé à survolerla ville, et doucement je m'éloignais en laissant tout derrière moi. Devant mes

yeux, j'avais les montagnes, les océans.Un autre paysage plus verdoyant com-mençait à se découvrir devant moi: c'étaitun autre monde, d'une beauté extraordi-naire à couper le souffle, les couleurs, lalumière contrastaient très bien et dans latranquillité la plus totale, je me suis poséedans ce décor. J'étais en train d'admirertoute cette beauté incomparable, maisd'un seul coup je me suis réveillée, moncorps était par terre, j'avais mal à la tête.Malgré la douleur, je me suis pressée deme rendormir pour prolonger cette bellesensation de paix.

GloriaSection de Morges

Mon premier rêve de Suisse

Quand j'ai rencontré mon mari, c'était en Inde. Il m'a dit qu'il venait de Suisse,mais je ne savais pas où c'était.

Il m'a montré la carte de géographie. Ila dit qu'en Suisse, en hiver, il y a beau-coup de neige. Le soir, j'ai pensé à laneige et je me suis demandé commentla neige tombait. La nuit, j'ai rêvé de lamaison de mon mari. Il avait une mai-son dans la forêt. Il y avait beaucoup deneige. Sa maison était un petit chalet.Sur la neige, il y avait beaucoup defleurs. Mais comment j'ai pu rêver ça ?

Le matin, j'ai raconté mon rêve à monmari. Il m'a expliqué qu'en hiver il n'y a pas de fleurs, parce qu'il fait très trèsfroid et qu'il habitait dans un petit village.

Voilà, avant d'arriver en Suisse, mon premier rêve.

RosyGroupe de la Tour-de-Peilz

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200618

InsoliteInsolite

Une rencontre surprenante

L'autre jour, j'ai fait une rencontre surprenante. C'était à l'O.N.U., à la porte 1-5.Je venais du huitième étage avec mon chariot. Tout à coup, j'ai vu un homme ac-compagné de gardes du corps. Ces derniers m'ont dit de m'arrêter parce que c'é-tait un personnage important.

Alors je me suis arrêté mais je me suis tout de même approché pour bien le voir.C'était le président de la Confédération Suisse, Monsieur Leuenberger. Ils ontpassé et ont disparu dans l'ascenseur.

Alors j'ai repris mon cha-riot et mon chemin.

MoussaSection de Genève

Les pauvres poules

Hier, j'ai vu à la télévision une émission rigolote: c'était un reportage sur les cous-sins pour les poules en train «d'accoucher»… « pondre».

Je suis sûre que cela vous fait rire. Vous avez raison. Je pense comme vous, il fautrire de la folie du monde.

Après, j'ai zappé sur EuroNews, j'ai vu qu'en Turquieils brûlaient les poules malades de la grippe aviairequi devaient pondre sur les coussins.

ZinatAtelier ECLER, Lausanne

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A suivreA suivre

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Les aventures de Max

Prénom: Max

Domicile: Tasmanie

Je vis dans la forêt, je passe mon temps avec les animaux. Je construis une mai-son avec des troncs et des branches. La nourriture est constituée de sauterelles,de lézards et de serpents. Pour la chasse du gros bétail, j'utilise un arc de chasseet une lance. Il faut une bonne pratique pour la chasse à l'arc. La maison est cons-truite dans les arbres, à plus de 30 mètres à cause des léopards. Il faut aller cher-cher l'eau à la rivière. Je recherche une femme pour vivre avec moi, mais elle neveut pas.

Je suis allé chercher de l'eau au fleuve.Je dois faire la lessive et la vaisselle, ilfaut refaire la toiture. Je me suis pro-mené avec le tigre et l'ours. Et je suisallé chercher des pommes et des petitsfruits pour le petit déjeuner, et il fautencore que je fabrique un moyen pouramener l'eau à la maison. Il est 8h30 dumatin, je me lève pour aller faire du feuet pour chauffer l'eau pour la douche.Chaque jour, je fais du canoë. Je vais aunord-ouest de Sydney en bateau pourchercher des cordes pour la maison. Jevais voir les koalas et les kangourous.L'automne arrive, il faut faire des provi-sions parce que l'hiver, les bateaux demarchandises ne viennent pas. (à sui-vre…)

LaurentCours du lundi soir, Fribourg

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200620

Du côté du trDu côté du traavvailail

Maria de Fatima

Concerne : le nettoyage de la moquette

Chère Mathilde,

Je vous écris pour vous dire que j'ai déjà commencé à nettoyer la moquette. Maisje n'ai pas loué la machine comme vous me l'avez demandé, parce qu'avec le nou-veau travail que j'ai maintenant, je n'ai pas le temps de louer la machine.

Alors j'ai trouvé une solution, j'ai acheté une machine pour moi-même, comme çaje peux faire le nettoyage quand j'ai du temps.

Mathilde, j'ai parlé avec Jacques de la machine et lui m'a demandé de vous écrireune lettre pour noter tout ça, mais après vous devez quand même rappelerJacques. C'est ça qu'il m'a dit quand j'ai parlé avec lui.

J'ai aussi acheté des produits pour le nettoyage, je vous laisse le ticket ci-jointavec la lettre.

Je vous remercie beaucoup pour tout.

Avec mes meilleures salutations.

FatimaSection de Fribourg

Mon expérience à Carrefour

J'ai remplacé à Carrefour à trois places différentes:

la première mission: ménage

La deuxième mission: produits frais et congélateur.C'est très dur, il fait très froid.

La troisième mission, c'était le rayon chien et chat. Çame plaît bien.

MoniqueSection de Fribourg

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Ma vieMa vie

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Loin de mon pays

Dans les années 1984, alors que je finissais l'école supérieure, j'ai rêvé d'un chan-gement de pays comme l'Europe ou les Etats-Unis et parallèlement, j'ai rencontrémon mari à Bogota. Alors je rejoins la Suisse dans les années 1987.

Les années ont passé et je me rends comptedes merveilles de mon pays, de ma culture, demes traditions, ça me manque.

Maintenant, mon rêve est de retourner dansma culture et d'y vivre.

Ma vie est encore pleine de rêves.

NeydaSection de Morges

Le 17 mai 2005

Le 17 mai a été un jour très, très douloureux pour moi parce que je suis tombéedans une cuisine où je travaillais.

J'ai fait une belle chute et je me suis cassé le coude à 3 endroits.

J'ai été traumatisée. Je suis allée à l'hô-pital en ambulance. A mon arrivée, j'é-tais très, très fatiguée et je suis restéehospitalisée pendant 4 jours à la sectionorthopédique.

Ensuite, je suis encore retournée à l'hôpi-tal parce que l'os n'était pas en place.J'étais malheureuse, découragée: encore 4 jours avant d'être opérée. J'ai été de re-tour à la maison le vendredi et je suis retournée à l'hôpital le dimanche à 15h00 .

Lundi à 08h00 du matin, j'étais au bloc opératoire. Quand je me suis réveillée à13h00, j'étais dans un état très, très difficile avec un grand «fixateur» fixé dansmon bras: je ne pouvais voir personne et on ne pouvait pas m'atteindre.

Je ne peux pas oublier ce jour du 17 mai 2005 :

mauvais jour le mardi12 jours à l'hôpital !

ChristinaGroupe du lundi soir, Lausanne

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200622

Ma vieMa vie

Mes vacances à Venise

Ma maman et moi avons pris un autocarpour aller dans les Dolomites où mongrand-père habite. Nous sommes arrivéesà l'hôtel. Nous avons posé les valises dansla chambre et nous sommes sorties pourmanger. Le lendemain, nous sommes par-ties pour visiter Venise. Nous avons pris lebateau et nous avons vu des musées.

Après une deuxième nuit à l'hôtel,nous sommes rentrées à Genève.

Le week-end était déjà fini, nousétions fatiguées mais contentes.

MichèleGenève, groupe du mardi soir

Voyage en Sardaigne

Cet été, j’ai passé mes vacances en Sardaigne.

Je suis allée avec le bus n° 10 jusqu'à l'aéroport pour prendre l'avion. Le voyagea duré deux heures. Pourquoi? Parce que l'avion s'est arrêté à Golfo Aranci pourfaire le plein de kérosène et puis il est reparti pour Olbia. Quand je suis arrivée,j'ai pris mes bagages et j'ai attendu le transfert par petit bus en direction del'Hôtel Smeraldo Beach.

Après une heure de route, j'ai découvert l'hôtel et ma chambre: un couple de lits,un frigo, une télévision, un téléphone et, sur le côté, un balcon avec vue sur lamer.

C'était magnifiqueet j’étais très con-tente.

MilizaSection de

Genève

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Ma vieMa vie

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Un jour en famille

Cette semaine, le samedi, j'ai eu ma famille qui est venue de Zürich chez moi pourpasser un moment ensemble: ma sœur, mon beau-frère avec son fils et sa filleule.C'est une petite fille vraiment mignonne. Elle a 3 ans, avec ses cheveux blondsclairs, minces, fins. Mon fils Rafaël aime beaucoup cette fille parce que c'est

presque comme une Barbie. Il aime jouer avec les petitsenfants. Pour les prochaines vacances scolaires, il m'ademandé de passer une semaine avec ma sœur pour êtreavec sa filleule. J'ai travaillé ce samedi, je suis rentrée àla maison pour midi, on a dîné. Après 14h30, ils sont par-tis pour rentrer chez eux, et moi, peu de temps après, jesuis allée au travail pour 15h30 et je suis revenue le soirà 20h00. C'est comme ça que j'ai passé le week-end àtravailler et mon mari était avec mes enfants.

MargaridaCours du lundi matin, Fribourg

Famille

Dans ma famille, nous sommes nombreux. Quand on se retrouve, on fait la fête :au coucher du soleil, on danse et on chante jusqu'au petit matin. Après tout lemonde est fatigué mais heureux. Faire tout ça en famille c'est magnifique.

Une fois, tous les enfants de la famille ont voulu aller au zoo voir les hippopota-mes, mais il y avait aussi beaucoup d'autres familles : les enfants s'amusent avecles animaux, les hommes lisent le journal avec leurs grosses lunettes à soleil, lesfemmes mangent des oranges rouges.

Après tout ça, chaque famillerentre chez soi, jusqu'aux pro-chaines retrouvailles.

Pour moi, ma famille est trèsimportante.

AdelinaGroupe du mardi et jeudi soir,

Lausanne

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200624

Ma vieMa vie

Vacances en Espagne

En juillet, je suis parti en vacances avec mes amis au bord de la mer. Nous som-mes partis en voiture. La ville où nous sommes allés s'appelait Benidorm. C'estune grande ville au bord de la mer.

GoranGroupe du

mardi et jeudisoir, Lausanne

Le cirque

Je suis allé au cirque avec ma copine et son frère. Nous avons vu des éléphants,des chiens, des chevaux, des jongleurs avec de la vaisselle, des acrobates au tra-pèze et des clowns qui giclaient de l'eau sur les gens.

Les numéros étaient pour tous lesgoûts.

Il y avait du monde: des enfants etdes adultes.

Les gens étaient heureux de voir cespectacle. Moi aussi.

Je me réjouis de retourner au cirque.

SébastienGenève, groupe du mardi soir

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Ma vieMa vie

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Une journée pas comme les autres

Tout a commencé lundi 19 décembre 2005, lorsque ma femme m'a dit qu'elle de-vait rentrer à l'hôpital pour provoquer l'accouchement. Je n'étais ni pour ni contre,j'étais plutôt content. Quand elle est partie, je n'ai fait que penser toute la nuit.Le lendemain, j'ai appelé à huit heures pour me renseigner. Tout allait bien. Je suisallé à l'hôpital, on est resté jusqu'à dix heures. Après je suis retourné à la maisonpréparer quelque chose pour ma femme.

A onze heures, elle m'a appelé pour me dire qu'elle a des contractions. Donc, jesuis retourné à l'hôpital et nous sommes restés dans la salle d'accouchement avecles sages-femmes.

A quatorze heures trente et une, Naïma est venue au monde. On était touscontents. Je lui ai fait son premier bain. Donc, depuis le vingt décembre 05, mavie a changé. A la maison comme au travail, je ne fais que penser à ma fille. Elleme manque quand je ne suis pas avec elle.

Chaque fois que je rentre du travail et que je la vois, j'oublie ma journée.

Elle m'apporte beaucoup de bonheur.

Elle est belle, douce, souriante et elle a des belles couleurs.

Elle est mon cœur, mon soleil, mon djarabi,

et je l'aime :

ma fille Naïma-Charlotte.

Bakarygroupe du mardi, Yverdon

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200626

Ma vieMa vie

Hier soir, j'ai eu très mal à la tête. J'ai pris un dafalgan,après je me suis couchée un moment. Quand je me suisréveillée, j'ai regardé ma montre: c'était trop tard pourappeler mon fils.

Après, toute la nuit, je ne suis pas arrivée à dormir parceque j'étais triste et en soucis.

J'avais appelé tous les jours mon fils depuis qu'il a eul'accident. Hier soir, je ne l'ai pas appelé parce que c'é-tait trop tard, et j'ai senti que lui attendait mon appel. Ilva penser que sa maman l'a oublié.

Mais ce n'était pas ça. C'était trop tard. Je lui ai demandéde m'excuser.

BarbaraCours intensif 2, Fribourg

J'avais 52 ans quand je suis partie de Roumanie pour me marier avec un suisse.J'ai laissé là-bas de bons amis, ma fille, des parents, etc.. J'ai eu de la chancemême si j'ai eu de la peine à m'intégrer (autre culture, mentalité, habitudes, etc)

Je trouve ici les gens chaleureux avec une culture et une histoire riches.

Il y a deux ans et demi que je suis en Suisse.

Je me sens ici comme si j'y avais toujours vécu et j'ai beaucoup d'amis. Nous som-mes latins, n'est-ce-pas ?

IvanaSection de Morges

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AAu quotidienu quotidien

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Le match de basket

Aujourd'hui, on a joué au basket. Mes amis Jérôme, Eddy et Madelena m'ont re-joint au stade. Nous nous sommes entraînéspendant deux heures.

Ensuite, nous sommes rentrés à la maison.Nous étions très heureux.

AlainSection de Morges

Bill Clinton

J'ai toujours eu envie d'avoir un chien, mais j'avais du mal à faire accepter l'idéeà ma mère. En fin de compte, j'ai pu avoir un chien en cachette, et après j'ai dé-cidé de le dire à ma mère. Elle m'a engueulé et après elle m'a dit: «Tu fais commetu veux». Alors, j'ai décidé de lui acheter une niche et de la mettre à un bon en-droit.

Il faut d'abord trouver un prénom au chien. Tout le monde cherche avec moi. A ladernière minute, je décide de l'appeler Bill Clinton. Tout le monde trouve ce nomdrôle. Je l'ai emmené chez le vétérinaire. Il m'a demandé le prénom du chien.Alors je lui ai répondu: «Il s'appelle Bill Clinton». Le vétérinaire est surpris par lenom. Il m'a dit que cela demande du courage d'appeler son chien Bill Clinton.Alors, il est très content et depuis il m'appelle Madame Clinton!

NawelGroupe du mardi et du jeudi soir, Lausanne

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200628

AAu quotidienu quotidien

Promenade du dimanche

Hier, c'était dimanche. Je me suis levée et comme d'habitude, j'ai préparé le petitdéjeuner.

Après, nous sommes partis faire une promenade. Le soleil était au rendez-vousmais il faisait froid. On a pris la voiture direction Yverdon. A notre droite, il y avaitune autre voiture qui roulait dans la même direction que nous. Devant nous, d'au-tres voitures suivaient. Je regarde devant moi et je vois un rapace qui se fait ra-masser par un véhicule qui ne s'est pas arrêté. Le rapace bougeait encore. Nousnous sommes arrêtés et l'avons pris avec nous.

De retour à la maison, on s'est mis à chercher dans l'annuaire où on pouvait ame-ner l'oiseau car il avait une cuisse cassée. On l'a filmé pour garder un souvenir.Mon mari et les enfants sont partis l'amener au zoo de Servion qui allait le soi-

gner.

Le soir, j'étais très contente car ona pu le sauver.

J'ajoute que j'aime beaucoup cetteespèce de rapace: une buse.

IsabelGroupe du lundi soir, Lausanne

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Ici et ailleursIci et ailleurs

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Mon arrivée en Suisse

Je suis arrivée en Suisse en 1982. Je suis arrivée en voiture pendant l'été dans unvillage à Villeneuve.

Ce qui est différent entre mon pays et la Suisse c'est le climat, les gens, la nour-riture et les paysages.

Ce qui est pareil dans les deux ce sont les montagnes, la liberté et la plage.

Ce qui m'étonne c'est les quatre saisons à chaque changement. Je les ai étudiéesà l'école mais de les vivre c'est différent.

Aussi la neige. La première fois, c'était un matin. Je devais sortir, j'ai ouvert laporte et tout était blanc !

Au fond de moi, j'ai pensé: «qu'est-ce que je fais ?» Je suis rentrée dans le res-taurant et j'ai dit à la serveuse que tout était blanc. Elle a rigolé et m'a dit qu'il aneigé. Et c'est elle qui est sortie à ma place. Quelques jours plus tard, je devaisaller à la poste. Je marchais tranquillement et je me suis retrouvée par terre avecle livre de poste et tout l'argent! Je voulais me lever mais ça glissait partout.

Ce que j'aime, ici, c'est la plage, la montagne et l'été. Ce que je n'aime pas enSuisse c'est l'hiver. Les gens sont gentils une fois qu'ils vous connaissent. J'aimebien les villes, les maisons et les magasins.

Avant, j'aimais bien l'ambiance et la vie mais maintenant, j'ai peur.

MariaGroupe de la Tour-de-Peilz

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200630

Ici et ailleursIci et ailleurs

Mon arrivée en Suisse

Je suis arrivée en Suisse en 1978 en avion.

C'était la première fois que j'ai pris l'avion.

Je suis venue rejoindre mon mari qui travaillait à la vigne. J'ai eu un contrat à lavigne pour faire les effeuilles.

Après deux mois, j'ai trouvé du travail dans une blanchisserie où je suis restéetrois ans.

On habitait à Epesses, jetravaillais à Cully.

Ce qui m'a étonné ici,c'était de voir les genstravailler sous la pluie.

Ce que je trouve diffé-rent de mon pays, c'estle climat qui est trèsfroid, aussi les gens trèspolis mais très réservés.

Ce que j'aime en Suisse c'est les montagnes, le lac, la neige, les forêts avec leurbelles couleurs d'automne.

MadeleineGroupe de la Tour-de-Peilz

Mon arrivée en Suisse

Je suis arrivé en Suisse au mois de septembre 1972. J'ai voyagé en train avec mafemme.

Je suis arrivé en Suisse en tant que touriste puis quelque temps après un ami m'aproposé du travail. J'ai commencé alors à travailler dans un restaurant. J'ai ap-précié ce travail car j'aime le contact avec la clientèle.

Personnellement, je trouve qu'il n'y a pas beaucoup de différence entre la Suisseet mon pays. Le climat et le paysage sont presque identiques, peut-être juste lafaçon de vivre des personnes.

Les gens sont très aimables dans les deux pays.

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Ici et ailleursIci et ailleurs

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

A mon arrivée, j'ai trouvé que la nourriture était un peu différente, mais depuis letemps, je me suis habitué et maintenant je ne vois plus de différence.

Depuis que je suis arrivé en Suisse, j'aitoujours vécu à Montreux. C'est une villeque j'aime beaucoup car elle est prochedes commodités et notamment du lacLéman.

Savo Groupe de la Tour-de-Peilz

Mon arrivée en Suisse

Je suis arrivée en Suisse au printemps 1974. J'ai voyagé en train avec mon mari.Le voyage a duré 24 heures.

Nous avons toujours vécu à Montreux depuis notre arrivée.

La différence entre mon pays et la Suisse c'est la religion, la culture, la nourritureet ce qui est pareil c'est la sympathie de la majorité des personnes. J'aime la plu-part des choses en Suisse mais ce que je n'aime pas c'est que les gens sont tou-jours stressés et ne regardent que sur l'heure.

Je n'ai pas de préférence quant aux repas mais j'aimebeaucoup manger les spécialités suisses.

En Suisse, j'aime beaucoup le lac, j'aime me promenerpendant la saison d'été quand toutes les fleurs autourde moi sont pleines de couleurs.

J'aime beaucoup les montagnes et la neige.

Je préfère les saisons chaudes que les saisons froides,il y a plus d'activités que j'aime faire au printemps ou en été qu'en hiver.

J'aime beaucoup les manifestations qui se déroulent à Montreux telles que le jazzet le marché de Noël. Je trouve celui-ci très chaleureux.

En résumé, la Suisse est un pays que j'apprécie beaucoup.

SavkaGroupe de la Tour-de-Peilz

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200632

Ici et ailleursIci et ailleurs

Le jet d'eau

Le jet d'eau de la rade a été inauguré en 1951 mais son histoire est plus ancienne.Son ancêtre a été conçu en 1886 comme soupape de sécurité pour l'usine hy-draulique de la Coulouvrenière et aménagé dans la rade en 1891.

C'est en 1947 que le service des eaux présente le projet d'une station autonomequi donne naissance à l'actuel jet d'eau.

Une étude a été faite sur les différents jets d'eau dans le monde, et le saviez-vous ?Il en existe plus de dix dans le monde. Le plus haut se trouve à Séoul avec une pointede 200 mètres. Un autre à Phoenix (en Arizona USA) qui fait 170 mètres, et lenôtre atteint péniblement les 140 mètres.

Le Jet d'eau fonctionne 365 jours par an. Toutefois, il faut prendre en considéra-tion les caprices de la météo: si la température tombe en dessous de zéro degré,que la bise se lève, ou encore en cas de canicule, l'employé du SIG est tenu defermer les vannes.

C'est grâce à la lecture dece texte que nous avonsappris que le jet d'eau n'é-tait pas seulement unsymbole pour les genevoismais aussi une véritableattraction touristique.

Yacine et MarcCours du mercredi soir,

Genève

à partir de l'article de la Tribune de Genève du 29 juin 2005 «Le jet d'eau com-ment ça marche?»

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Ici et ailleursIci et ailleurs

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Afrique

Afrique, terre de mes origines, terre de mon enfance et de mes racines. La beautéde ton paysage me fait briller les yeux, ta chaleur me chauffe le corps et ton ventm'emporte loin de la solitude.

Afrique, les souvenirs de mon adolescence et de mon enfance, comment oublierle parfum de ta nature, les chants des coqs et des oiseaux.

Afrique, ma protectrice, celle qui me défend, ma joie, ma ressource, mon admi-ratrice et ma jeunesse.

Afrique, toi et ton soleil, ta chaleur humaine, je t'ai quittée, mais je ne t'ai pasabandonnée. Tu feras toujours partie de moi, tu me manques, je pense souvent àtoi. Quoiqu'il arrive tu resteras mon Afrique.

GenevièveSection de Fribourg

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200634

AAu fil des saisonsu fil des saisons

Le départ des hirondelles

Aujourd'hui 25 septembre, sous un beau ciel bleu, j'ai observé un groupe de cescharmants oiseaux qui se préparait pour aller vers les pays chauds.

Lorsque j'étais enfant, il y en avait beaucoupplus que maintenant. Pour elles comme pournous les humains, tout a bien changé. Il n'y aplus de granges avec les auvents en bois. C'estlà qu'elles construisaient leurs nids avec de laterre et de l'eau. C'était un travail d'artiste. Lanourriture, elles la trouvaient dans les vergersoù tout poussait sans produit chimique.

Leur arrivée annonce le printemps et leur dé-part l'automne. D'ici à ce qu'elles soient ar-rivées à bon port, la route sera longue.

Chères hirondelles, je vous souhaite bon voyage et je vous dis à l'annéeprochaine.

MartheSection du mardi à Monthey

Incertain

Le temps est certain. Ils ont annoncé de la pluie et du soleil. Je suis prudente, jevais acheter un parapluie rouge et une veste de pluie bleue.

Je vais te prêter le mien qui est rose. Comme ça, tu vas bien être assortie avecl'arc-en-ciel qui va sûrement sortir après ce temps incertain.

MirjanaGroupe de la Tour-de-Peilz

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AAu fil des saisonsu fil des saisons

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Une journée à la campagne

Le printemps c'est la saison du réveil, les oiseaux chantent tôt le matin. Dès septheures, le moteur du tracteur me dérange mais je ne pourrais pas vivre ailleurs.

Se balader le matin c'est quelque chose de merveilleux. Je rencontre toujoursquelqu'un pour bavarder sur ce qui se passe dans le village. Les paysans se pré-parent aux travaux des champs.

La vie des femmes de la campagne est moins dure aujourd'hui. Elles prennent letemps de recevoir des amis. Elles cultivent leurs jardins et fleurissent leurs bal-cons.

DanilaSection de Morges

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200636

SouvSouvenirsenirs

Grand-mère au fourneau

Grand-mère était petite mais imposante par sa taille et son port de tête toujoursdroit. Le sourire radieux et discret, elle se tenait près du fourneau de la cuisine.

Elle s'y tenait assise ou debout en suçant un bonbon à la réglisse. De temps àautre elle y mettait une bûchette, tout en surveillant son lait et son café.

Je la vois toujours près de son fourneau, et en été comme en hiver elle portait unbonnet de laine et des galoches bernoises.

Chaque fois que j'allais lui rendre visite, j'ouvrais la porte de la cuisine, elle étaitlà, debout, près de son fourneau. Elle m'accueillait avec son sourire lumineux etses yeux rieurs, en me disant: «Salut Monika, wie geht es Dir ?»

Je la quittais en la laissant à sa place habituelleavec la même bonne humeur.

Merci ma petite grand-mère, pour ces instantsde profonds sentiments de bien-être.

ElianeSection de Fribourg

Mon désert

J'ai poussé à la campagne, en plein désert.

C'est en grandissant à la campagne que j'ai découvert les petits détails dans lanature.

Enfant, je m'évadais souvent dans ce désert. Je pensais qu'il avait été créé en mêmetemps que moi. Alors, j'ai commencéà me poser des questions sur ces ob-jets que je ramassais : os, pièces enmétal, en verre, en argile, en argent…Comment étaient-ils arrivés à cet en-droit ? Quelqu'un était passé par-làavant moi!

Petit à petit un rêve a grandi en moi : être archéologue.

Alors j'ai commencé à chercher le passé de l'être humain en étudiant ses tracesdans mon désert.

KiraSection de Genève

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SouvSouvenirsenirs

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Voyage avec soi-même

Un matin se réveiller avec le besoinde partir pour une destination pré-cise : la vallée du Zanskar auLadakh. Avoir vu une fois un repor-tage, il y a fort longtemps, avoir en-foui ce lieu au fond de sa mémoire,puis voilà, le souvenir rejaillit brus-quement. Ensuite tout s'enchaînerapidement, commencer à pianotersur Internet à la recherche desmeilleurs tuyaux, arpenter les diffé-rentes librairies pour trouver lesderniers guides.

Et voilà la machine est en route, l'aventure peut commencer.

Après des mois de préparation l'heure du départ arrive, petit moment d'angoisse:«Est-ce que tout va bien se dérouler, n'ai-je rien oublié ?» Car pour la premièrefois je vais voyager seule dans un pays inconnu.

Etre dans une partie de la chaîne himalayenne durant trois semaines, c'est seretrouver seule au milieu de montagnes majestueuses aux multiples couleurs.

Le soir je me perds sous des milliers de petites lumières, éclairée par la lune telleun spot qui se joue des ombres de la nuit profonde et au matin, je me délecte d'unciel bleu royal.

Et puis, tous les jours à l'aube plier ma tente et partir pour une journée de mar-che. Marcher seule, garder son rythme, n'avoir plus qu'une seule pensée: avan-cer droit devant, monter un col, le redescendre, se surpasser, être à des altitudesjamais atteintes. Les larmes me viennent à plus de 5'000m tellement l'effort a étéintense.

Je regarde derrière moi et je me dis «j'ai réussi».

MarcelleSection de Morges

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200638

SouvSouvenirsenirs

Lina

Lina est une personne qui, on peut le dire, est contente maintenant mais elle sesouvient de toutes ses années de galère et de maltraitance. Elle ne se sent jamaishors de danger, même si elle est en Suisse et malgré tous les gens qui l'ontsauvée.

Elle a passé son enfance loin de ses parents parce qu'ils ont voulu la faire vivrechez sa tante, qui essayait de la protéger. Après, elle a passé par plusieurs éta-pes: elle a changé souvent de famille et de maison.

Le jour de découvrir sa vraie famille est arrivé, maiselle a été rejetée par sa mère et son père.

Ils l'ont tapée, lui ont versé de l'eau froide sur la tête,l'ont enfermée dans une salle et lui ont interdit demanger et de boire. Ils l'ont brûlée et l'ont abandon-née en l'attachant sur une chaise.

Maintenant, elle s'en sort mais elle garde des cicatri-ces dans le cœur.Son passé est un obstacle.

Elle se rappelle des paroles de sa mère: «Je vais faire ensorte que tu ne m'oublies pas. Tu crois que tu vas m'oublier mais tu te trompes!»

AfafGroupe de la Tour-de-Peilz

Le signe

En 1992, je suis partie de Cuba en Hongrie pour voir mon fils.

Il était marié avec une Hongroise dont la mère,Elisabeth, ne parlait pas l’espagnol. Un jour j’ai es-sayé de lui demander si je pouvais l’aider à arroserles salades au jardin. Elle m’a dit : «Oui!». Alors, jelui ai apporté de l’eau trois ou quatre fois et je lui aidemandé si ça suffisait. Elle m’a fait signe avec lepouce. J’ai cru que c’était O.K. comme dans monpays.

Je suis rentrée dans la maison et je suis allée à la cui-sine pour boire de l’eau. A ce moment-là, j’ai regardépar la fenêtre et, à mon grand étonnement, j’ai vuqu’elle continuait à arroser.

Le soir, quand mon fils est arrivé, je lui ai raconté l’histoire. Il a souri et m’a dit :«Maman, en Hongrie, le signe avec le pouce veut dire: encore une fois.»

VeronicaGroupe de Bienne

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DécouvDécouvertesertes

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Paella aux fruits de mer

Ingrédients pour 8-10 personnes

1 kg de calamars nettoyés coupés en rondelles

1 kg de moules nettoyées

1-2 langoustines par personne

2-3 crevettes par personne

400 g de thon ou de veau de mer coupé en dés

300 g de tomates en boîte, hachées

2,5 dl d'huile d'olive

1 kg de riz

1 paquet de safran

Sel, eau

Préparation

Dans une poêle suffisamment large, faire chauffer l'huile et mettre les calamarset le veau de mer à dorer un peu. Ajouter les tomates hachées, puis recouvrir letout avec de l'eau. Incorporer les moules puis recouvrir à nouveau avec de l'eau.Assaisonner avec le safran et le sel, porter à ébullition puis ajouter le riz et lais-ser cuire 15-20 minutes environ.

Servir avec du citron en décoration.

MariaSection de Morges

Lire et Ecrire n° 28 - mai 200640

Jouons aJouons avvec les motsec les mots

Travail créatif fait au cours par Laurent

Section de Fribourg

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NouvNouvelles de l’elles de l’AssociationAssociation

Lire et Ecrire n° 28 - mai 2006

Lire et Ecrire @ un nouveau site !

www.lire-et-ecrire.ch

Une enquête récemment menée nous a appris qu'un grand nombre d'entre vousont un ordinateur à disposition, et sont intéressés par internet, source intarissa-ble d'informations.

Le nouveau site de l'Association Lire et Ecrire, en ligne depuis mars 2006, vous in-téressera certainement !

Vous y trouverez les témoignages d'autres participants aux cours. Leurs textessont pleins de vérité et d'espoir. Les derniers numéros de ce journal sont égale-ment en ligne, avec vos textes, vos mots, vos expériences.

Les adultes en difficulté avec la lecture et l'écriture qui ne suivent pas encore lescours auront toutes les réponses à leurs questions concernant les aspects pra-tiques pour s'inscrire. Où ? Quand ? Combien ça coûte ? Les coordonnées des sec-tions sont disponibles et un lien permettra d'envoyer un e-mail pour s'informer surles cours près de son domicile.

Pour faciliter la lecture et la compréhension, les témoignages et les informationspratiques peuvent être écoutés par un simple clic de souris.

Le site présente également des informations de base sur l'illettrisme et sur les me-sures de prévention, de sensibilisation et de formation au niveau romand. La zone«liens» vous dirigera vers les sites officiels d'organismes actifs dans la lutte contrel'illettrisme en Suisse et à l'étranger.

Pour ceux qui veulent soutenir l'Association, ou qui désirent donner un peu de leurtemps, la visite des pages «Comment participer à nos actions» les renseignera.

Mais le plus simple, c'est d'aller le visiter ! Tapez www.lire-et-ecrire.ch sur votreclavier !!!

Brigitte PythoudSecrétaire générale