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1 Le chevalier des elfes : Je tiens à remercier Aurélien Giry dit Schnaga, et Frédérick Demangeot pour leurs corrections efficaces. Résumé du livre : Arthur était un humain qui commença sa vie en tant qu’esclave, mais il apprit à développer des compétences guerrières qui rivalisaient avec celles d’un chevalier. Suite à une série d’événements, il se mit à nourrir de grandes ambitions. Sera-t-il déchu par ses désirs, ou parviendra t-il à concrétiser ses rêves ? Chapitre 1 : Mine Arthur était né esclave. Il travaillait comme mineur dans le royaume d’Absolia, la nation la plus laxiste du monde en matière de lois sur l’esclavage. Dans certains pays, tuer un esclave pour le plaisir constituait un délit. À Absolia, torturer, violer ou assassiner un esclave sans justification s’avérait un comportement toléré.

Le chevalier des elfes - lirenligne.net · me défendre, vas t’en ou je te transperce avec mon couteau. Léodo brandissait une arme à la façon d’un débutant, ses gestes et

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  • 1

    Le chevalier des elfes :

    Je tiens remercier Aurlien Giry dit

    Schnaga, et Frdrick Demangeot pour leurs

    corrections efficaces.

    Rsum du livre :

    Arthur tait un humain qui commena sa

    vie en tant quesclave, mais il apprit dvelopper

    des comptences guerrires qui rivalisaient avec

    celles dun chevalier. Suite une srie

    dvnements, il se mit nourrir de grandes

    ambitions. Sera-t-il dchu par ses dsirs, ou

    parviendra t-il concrtiser ses rves ?

    Chapitre 1 : Mine

    Arthur tait n esclave. Il travaillait comme

    mineur dans le royaume dAbsolia, la nation la

    plus laxiste du monde en matire de lois sur

    lesclavage. Dans certains pays, tuer un esclave

    pour le plaisir constituait un dlit. Absolia,

    torturer, violer ou assassiner un esclave sans

    justification savrait un comportement tolr.

  • 2

    Les esclaves travaillant dans des mines avaient

    plusieurs surnoms, le plus connu tait celui de

    galriens souterrains.

    Les esclaves mineurs ne survivaient

    longtemps quen volant de la nourriture leurs

    compagnons dinfortune. Dailleurs mme les

    plus forts et rsistants dentre eux dpassaient

    trs rarement lge de quarante ans. Les causes de

    morts des esclaves mineurs taient nombreuses,

    parmi les principales il tait possible de

    dnombrer la poussire de fer, les privations

    infliges de temps autre par les contrematres,

    les boulements, le manque dhygine, et la

    nourriture par moment pourrie. Les galriens

    souterrains les plus chanceux, ne travaillaient que

    douze heures par jour, six jours sur sept. Pour

    bnficier dun horaire de travail rduit, trois

    options existaient, satisfaire sexuellement un

    contrematre, appartenir une quipe de mineurs

    trs productive, ou avoir de la famille qui payait

    les contrematres.

    Les tribunaux taient les principaux

    pourvoyeurs desclaves des mines absoliennes.

    Ils envoyaient surtout des gens du peuple dans les

    mines. Pour quun aristocrate soit condamn

    tre un galrien souterrain il fallait des preuves

    trs solides. Absolia un voleur de pain qui

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    drobait pour la troisime fois de quoi manger,

    tait passible dune peine desclavage vie.

    Arthur aurait pu avoir une enfance

    heureuse, sa mre tait un contrematre ayant mis

    un joli pcule de ct. Mais elle commit lerreur

    de confier le secret de la naissance de son enfant

    un ami bavard, et sa volont de faire vader son

    amoureux qui tait esclave. Le bavard lors dune

    soire arrose dvoila le lourd secret, et la mre

    se retrouva esclave. Peu de temps aprs avoir

    accouche, elle finit dans les profondeurs de la

    terre. Elle mourut trs rapidement dans les mines.

    Heureusement une autre esclave soccupa

    dArthur qui gagna rapidement le surnom de fort.

    Il arrivait triompher au un contre un denfant

    qui avait quatre cinq ans de plus que lui.

    Le fort ne connut pas son pre qui mourut

    cause de linfection dune blessure au ventre,

    avant quArthur ne naisse. Le fort dveloppa

    rapidement un ct vicieux et impitoyable, mais

    surtout il apprenait trs vite, il pouvait recopier

    une technique de combat aprs lavoir observ

    une ou deux fois seulement.

    Les mineurs Absolia dveloppaient une

    vision nocturne plus performante que chez les

    humains moyens, car ils taient chichement

    clairs. En prime ils devaient rationner

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    svrement les bougies par moment, et gare au

    malheureux qui cassait une lanterne paroi de

    verre, il recevait des coups de fouet en cas de bris

    du matriel.

    Il arrivait quun esclave quitte la mine pour

    retrouver le ciel mais il sagissait dun vnement

    rarissime. Absolia un mineur avait

    gnralement lobligation de trimer jusqu la

    mort dans une prison faite de parois de terre et de

    pierre, et agrmente de poutres en bois souvent

    de mauvaise qualit.

    Les esclaves dans les souterrains

    adoptaient une apparence effrayante selon les

    critres des humains qui pouvaient contempler le

    ciel. Beaucoup de mineurs se rvlaient vots

    avant trente ans, et surtout ils se caractrisaient

    par une crasse presque rpugnante, au point

    quun homme peau blanche comportait par

    moment plus dendroits noircis par la salet que

    de coins blancs dpiderme. Il fallait ajouter

    cela les gentillesses des puces et des poux qui

    fourrageaient en abondance dans les cheveux

    dbraills, et la barbe hirsute de la plupart des

    mineurs.

    Quant la tenue des esclaves, elle ntait

    pas trs recherche, un pantalon crasseux et une

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    chemise misrable, le plus souvent de couleur

    grise voil les vtements des mineurs.

    La vie dArthur en tant quadulte de vingt-

    deux ans tait simple, elle consistait

    principalement travailler, dormir et voler, sa

    cible actuelle savrait Lodo. Le fort ne laimait

    pas du tout, car sa victime vendait son corps, une

    activit dgradante selon Arthur. La proie

    exhalait une odeur de propre, grce aux bains que

    lui accordaient de temps autre son protecteur.

    Les esclaves dans les mines qui refusaient de

    voler ou de se prostituer ne faisaient pas long feu,

    mourraient rapidement.

    Arthur trouva sa proie pendant la pause du

    repas du milieu de la journe au niveau des

    dortoirs. Ce lieu ntait pas trs diffrent du reste

    de la mine, il comportait la prsence dobjets

    personnels, mais il tait difficile de dceler une

    grande diffrence avec les endroits dvolus au

    travail. Les mineurs profitaient au mieux comme

    moyen damliorer leur confort durant le

    sommeil dhabits usags, ils dormaient souvent

    par terre, mme le sol comme des animaux.

    Il se trouvait tout de mme une diffrence

    avec dautres sections de la mine, il tait possible

    de discerner des entraves de mtal relis au mur

    pour les esclaves indisciplins. Il y avait quelques

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    gardes qui patrouillaient dans le coin, mais

    Arthur connaissait suffisamment leur routine

    pour savoir quil avait au moins dix bonnes

    minutes avant dtre drang. Lodo occup se

    remettre les cheveux en ordre sursauta quand le

    fort se manifesta. Il reut une certaine ducation

    intellectuelle de la part dun mentor mort il y

    avait quelques annes, mais il se comportait

    quand mme par moment comme une brute,

    mme si son vocabulaire tait plus riche que

    beaucoup dautres esclaves. Ses leons dhistoire

    et ses conversations intellectuelles ne suffisaient

    pas touffer tous ses sombres instincts.

    Arthur : Jai faim, donne-moi ta ration, et tes

    herbes mdicinales.

    Lodo : Sil te plat Arthur, mon meilleur ami est

    malade, il a besoin de nourriture et de mon

    remde pour rcuprer des forces.

    Arthur : Je compatis, mais il me faut une

    alimentation de qualit si je veux aider mon

    groupe remonter prs de la surface. En outre

    mon rhume me rend moins performant alors il

    faut le soigner.

    Lodo : Je ne comprends pas.

    Arthur : Ne fais pas semblant dtre bte, comme

    tu couches avec un contrematre, celui-ci te

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    donne une nourriture bien meilleure et nutritive

    compar celle de la majorit des mineurs.

    Lodo : Je ne suis pas le seul qui pratique la

    prostitution, pourquoi ten prends-tu moi ?

    Arthur : Tu es le prostitu le plus isol de cette

    section de la mine, tu nas que deux amis. De

    plus ton protecteur contrematre est mal vu, si tu

    te plains lui il y a peu de chances quil marrive

    un ppin.

    Lodo : Tu me sous-estimes, jai un moyen de

    me dfendre, vas ten ou je te transperce avec

    mon couteau.

    Lodo brandissait une arme la faon dun

    dbutant, ses gestes et surtout ses tremblements

    indiquaient quil navait pas lhabitude de blesser

    des gens. Ce qui arracha un lger sourire de

    mpris Arthur.

    Arthur : Pauvre imbcile, les armes sont

    strictement interdites pour les mineurs, tu mas

    fourni un prtexte idal pour te voler de la

    nourriture.

    Lodo : Que veux-tu dire ?

    Arthur : Si je te dnonce aux contrematres, je

    suis assur quils fermeront les yeux sur tous les

    prlvements de ration que je te ferai.

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    Lodo : Tu ne me laisses pas le choix, je vais

    devoir te tuer.

    Arthur : Essaies donc, tu nas aucune chance de

    me blesser.

    Arthur savana avec certitude vers sa

    victime, il prit une pierre et la lana grande

    vitesse ct de sa proie afin de lintimider. Le

    projectile rapide fusa littralement mais il ne

    blessa personne. Cependant Lodo ne savouait

    pas vaincu, il refusait catgoriquement de cder

    aujourdhui. Il tait prt beaucoup de choses

    pour survivre, mais certainement pas faire la

    carpette si cela contribuait aggraver ltat de

    sant dun proche.

    Lodo considrait les amis comme une

    ressource extrmement prcieuse, quil tait

    ncessaire de protger avec nergie. Il dfendait

    avec dtermination des ennuis les rares personnes

    qui lui montraient une affection sincre. Lodo

    napprciait pas du tout la situation, sa haine

    contre son voleur amplifiait ses forces, il nallait

    pas se laisser faire. Certes il avait souvent

    lhabitude de qumander, de sincliner devant les

    forts par devant. Mais aujourdhui il ne voulait

    pas se rabaisser, il simaginait que la lutte serait

    difficile, quil faudrait combattre comme un

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    enrag pour disposer dune chance de russir

    lemporter.

    Mais il tait prt tenter le coup,

    dmontrer quil nentrait pas dans la catgorie

    des lapins faciles effrayer mais des fauves

    quand une personne mettait en danger la vie dun

    ami lui. En outre Lodo bnficiait dun

    avantage sur son adversaire, il possdait une

    arme dos certes rudimentaire, un simple couteau

    mais cela ajout aux forces supplmentaires

    adjointes par sa colre et son dsir farouche de

    protger commenaient faire beaucoup, et

    pouvaient renverser la balance.

    Pourtant Arthur mit par terre Lodo en

    deux secondes. Il neutralisa avec une grande

    facilit son opposant, bien que son adversaire

    tenta avec lnergie du dsespoir de prserver les

    mdicaments en sa possession. Le fort prouvait

    quelques regrets en agissant de faon brutale avec

    Lodo, il naimait pas les prostitus, cependant il

    apprciait lamiti et la solidarit lgard des

    camarades. Nanmoins Arthur considrait

    comme indispensable dtre dans une forme

    optimale, il devait remplir certains quotas de

    production pour amliorer lavenir de son groupe.

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    Lodo : Je nierai que le couteau mappartient, je

    dirai quil est toi, comme cela tu seras puni

    ma place.

    Arthur : Il y a un mage parmi les contrematres

    de cette section, il peut dtecter le mensonge, tu

    ne feras que tenfoncer si tu nies lvidence.

    Lodo : Je jure que tu me le paieras Arthur, un

    jour je te ferai regretter dtre n.

    Arthur : Jen doute, tu es le moins fort

    physiquement de cette section et tu tavres

    moins bien entour que moi. Le seul atout qui te

    permet de survivre cest ton joli visage.

    Lodo : Le joli visage a plus dun tour dans son

    sac, je trouverai bientt un moyen de te torturer

    petit feu.

    Arthur (ironique) : Oh jai peur, une reine de

    beaut veut me faire du mal.

    Arthur le fort ne se doutait pas quil

    prenait des risques en se mettant dos Lodo le

    vicieux, qui avant dtre esclave tait un

    empoisonneur. De plus il y avait des

    champignons trs toxiques dans la mine de fer o

    travaillait le vicieux. Il savait crer des mixtures

    de champignons qui pouvaient lgrement

    incommoder, faire souffrir longtemps ou

    provoquer une mort foudroyante. Ainsi plusieurs

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    mineurs qui importunrent Lodo connurent une

    fin tragique, en tant empoisonns. Le vicieux

    savait sauver les apparences, il provoquait des

    agonies qui ressemblaient au mal des mines, une

    maladie trs rpandue chez les esclaves mineurs.

    Rsultat les soupons qui pesaient sur Lodo,

    taient modrs. Par consquent Arthur ne

    souponnait rien des activits du vicieux.

    Le mal des mines soign temps pouvait

    avoir des effets bnins, ennuyer autant quun

    rhume. Mais une personne qui ne bnficiait pas

    dune assistance mdicale souvent mourrait. Les

    symptmes de la maladie taient dabord une

    toux rauque, et un coulement de morve au

    niveau du nez. Puis le malade se couvrait de

    boutons, perdait ses cheveux, avait des

    hallucinations auditives et visuelles. La dernire

    phase du mal se caractrisait par une tendance

    avoir peur de tout et nimporte quoi. Lagonisant

    se mettait avoir la phobie du noir, de son

    ombre, de leau.

    Dans le royaume dAbsolia, un esclave

    mineur sur cinq trpassait cause du mal des

    mines. Heureusement la maladie ntait pas

    contagieuse, gnralement quand un esclave

    dveloppait le mal, on ne cherchait pas le

    soigner, on labattait comme un chien. En effet

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    lherbe huileuse, le remde contre la maladie se

    vendait trs chre, or la vie dun esclave ne valait

    pas grand-chose. Donc moins quun proche

    achte lherbe huileuse, lesclave malade nen

    avait plus pour longtemps vivre.

    Plus tard Arthur rencontra Bastien le

    contrematre en chef, au sein dune galerie quil

    tait en train de creuser avec dautres esclaves.

    Le fort pensait que son suprieur hirarchique

    tait porteur de nouvelles mauvaises, vu lair

    dsol quil arborait. Il existait une terrible

    comptition entre les mineurs pour dterminer

    qui allait vers le haut, obtenait les travaux les

    moins pnibles. Ainsi certains esclaves taient

    prts de sacres bassesses pour plaire aux

    contrematres.

    Bastien : Arthur jai une mauvaise nouvelle

    tannoncer, toi et ton groupe avez travaill trs

    dur, mais vous nallez pas pouvoir tre envoys

    prs de la surface.

    Arthur : Pourquoi matre ? Nous avons pourtant

    trim comme des damns.

    Bastien : Cest vrai mais un groupe de mineurs

    qui tait anciennement des nobles, va bientt

    travailler dans la mine. Leur famille sest

    arrange pour payer grassement le propritaire,

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    afin que les nouveaux venus aient les travaux les

    moins pnibles.

    Arthur : Vous tes quelquun dinfluent, vous ne

    pouvez pas vous arranger pour que quelques

    membres de mon groupe travaillent plus haut ?

    Bastien : Non je sais que cest moche de devoir

    rester dans les profondeurs, tant donn les

    efforts que toi et tes camarades avez fourni, mais

    je ne peux rien y faire.

    Arthur : Autrement jai une information

    importante, Lodo sest fabriqu un couteau en

    os. Je vous le remets.

    Une fois Bastien parti, Arthur le fort donna

    des coups de pied sur les murs pour calmer sa

    frustration. Il subissait une impulsion le poussant

    frapper Bastien, mais il se retint et se contenta

    de continuer travailler, en prospectant coup de

    pioche en pierre, et en remplissant un chariot en

    bois avec du minerai.

    Dailleurs il naurait pas t trs sage de

    vouloir des noises au contrematre, il tait

    frquemment entour par un groupe de plusieurs

    gardes arms de btons et dpes. Les auxiliaires

    de Bastien portaient une armure de cuir de

    couleur marron, il sagissait dhommes plutt

    baraqus, rputs pour se dfouler de faon

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    sadique parfois juste pour rprimer un ton un peu

    sec de la part dun esclave.

    Pour pouvoir travailler prs de la surface,

    le fort et ses compagnons avaient trim durement.

    Mais tous leurs efforts navaient servi rien, les

    courtes nuits, la pause du midi rogne afin de

    creuser plus longtemps, les flatteries lgard des

    contrematres, tout cela navait eu aucun effet

    positif sur lavenir dArthur et de ses camarades.

    Le fort se livra dailleurs des actes peu

    recommandables pour son groupe. Il sacharna

    sur des esclaves isols afin de leur prendre des

    ressources. Il dpouilla en plus de Lodo, deux

    autres mineurs au cours de la semaine prcdente

    pour leur drober de la nourriture. Il nvitait de

    blesser ses adversaires pour dautres raisons que

    lenvie de ne pas faire mal, il ne voulait pas

    dennuis.

    Si les chefs tolraient le vol de nourriture,

    ils napprciaient pas les gens qui dprciaient la

    main duvre, lendommageaient svrement. Et

    encore Arthur fit preuve dun certain niveau de

    retenue cause damis esclaves jouant le rle de

    consciences morales comme Bohort.

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    Bohort : Tu devrais faire attention Arthur, jai

    peur quun jour tu ne paies le prix fort pour tes

    vols.

    Arthur : Aucun danger, je choisis surtout des

    personnes isoles comme victimes. Tiens voici

    un peu de nourriture.

    Bohort : Vole quelquun je prsume ?

    Arthur : Je sais, tu naimes pas beaucoup les

    larcins, mais cest indispensable pour survivre

    ici.

    Bohort nosait pas refuser les aliments qui

    se composaient de viande sche et de pommes

    de terre. Mais il prouva une certaine rticence

    avaler, il eut un accs de remords accepter de la

    nourriture drobe. Cette gentillesse et cette

    empathie ne suffiront pas le protger de

    dsastres futurs. Bohort et Arthur le fort se lirent

    dune amiti sincre et touchante, et survcurent

    ensemble des circonstances rudes.

    Ils se compltaient plutt bien, Bohort

    grce son excellent sens de lobservation

    dcelait bien plus facilement que beaucoup

    dautres personnes les bons endroits o creuser

    pour dnicher du minerai de qualit, et les lieux

    o il tait ncessaire de pratiquer des travaux, de

    poser des poutres afin dviter un boulement.

  • 16

    Tandis quArthur tait capable de creuser plus

    longtemps que la moyenne et de venir bout

    dune roche bien dure au moyen de ses aptitudes

    physiques. Tous deux formaient un duo de

    mineurs trs productifs qui se protgeaient

    mutuellement.

    Arthur se soulageait de ses tracas et de ses

    soucis auprs dun confident tolrant qui savait

    garder un secret, qui tait rput pour tre une

    personne fiable. Tandis que Bohort bnficiait

    dune protection physique lgard des vols et

    dautres dsagrments par la prsence du fort.

    Cependant la relation proche avec Arthur risquait

    de jouer bientt des tours pendables Bohort.

    Bastien le contrematre en chef aurait pu

    tenir ses engagements, et envoyer plus haut dans

    la mine le fort et son groupe. Toutefois il avait

    choisi de cder aux sirnes de la corruption. Il

    avait menti Arthur, quand il disait quil tait

    dans lincapacit darranger ses conditions de vie.

    En effet le propritaire de la mine avait dlgu

    depuis plusieurs mois le droit Bastien de

    dcider qui pouvait remonter ou descendre. Mais

    le contrematre avait dcid davantager le

    groupe qui lui fournirait le plus dargent.

    Dans la mine de fer o trimait le fort, plus

    on travaillait dans les profondeurs, plus les

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    conditions taient rudes. Ceux situs dans les

    niveaux les plus profonds ne survivaient pas plus

    de trois ans en gnral. On envoyait souvent dans

    les endroits les plus bas, les criminels qui avaient

    commis des crimes infmes, comme le meurtre

    avec viol, ou les esclaves les plus rebelles. Le

    contrematre provoqua la mort par puisement de

    dizaines de personnes, pour un simple caprice, ou

    une lgre rancur.

    Il suffisait dun regard un peu hargneux, ou

    dun propos qui dplaisait Bastien, pour quun

    malheureux soit transfr tout en bas. En outre le

    contrematre avait la fcheuse manie de voler

    largent destin la nourriture et au matriel des

    esclaves, afin de sen mettre plein les poches. Il

    tait bien pay, son salaire tait gal celui de

    cinq ouvriers qualifis, mais dun autre ct

    Bastien tait terriblement cupide, et il convoitait

    la possibilit dacheter un titre de noblesse. En

    effet Absolia, il tait possible de devenir un

    aristocrate, en dboursant une trs grosse somme

    dargent.

    Arthur avait daprs certains une trs bonne

    toile, quelques-uns murmuraient quun dmon le

    prit sous son aile, ce qui expliquait sa longue

    dure de vie. Mme si une priode de malchance

    intense allait bientt sabattre sur lui.

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    Bastien ne pensait pas seulement son

    ascension sociale, il uvrait aussi satisfaire ses

    pulsions sexuelles, ainsi il convoqua Lodo le

    prostitu. Le contrematre voulait devenir trs

    intime avec lui. Il invita son interlocuteur dans un

    bureau prs de la surface, un endroit souterrain

    amnag avec un certain got. Il sassit sur un

    grand lit et invita Lodo faire plus ample

    connaissance. Il tait assez press dter les

    habits du prostitu, de sadonner un jeu

    complexe de galipettes sexuelles.

    Lodo : Que me voulez-vous matre ?

    Bastien : Ton protecteur va bientt partir cause

    de son grand ge. Comme ctait un ami et que je

    le savais jaloux je nai pas cherch te sduire.

    Mais il ne reviendra plus dans la mine dici une

    semaine. Alors jai le champ libre.

    Lodo : Je suppose que vous voulez mon

    expertise sexuelle.

    Bastien : Tu as devin, je te veux, ne ten fais

    pas, je serai gnreux, je te protgerai des autres

    mineurs, et tu mangeras ta faim.

    Lodo : Puisque vous tes dispos maider, je

    dois vous prvenir quArthur membte, et quil a

    dans ses affaires un couteau.

  • 19

    Bastien : Daprs Arthur cest toi qui as fabriqu

    le couteau.

    Lodo : Il ment, si vous me croyez je me

    montrerai trs reconnaissant.

    Lodo se mit caresser de manire

    nergique et dtermine le sexe de Bastien.

    Bastien : Mme si cela me navre, je suis forc

    dadmettre quArthur raconte de gros bobards.

    Lodo : Merci beaucoup dtre juste et quitable.

    Lodo le vicieux savait sy prendre en

    matire de relations sexuelles, il donna

    pleinement satisfaction Bastien qui tait

    pourtant un individu commenant tre

    srieusement blas en terme de plaisir sensuel. Il

    passait une part importante de son temps libre

    obliger des esclaves lui fournir des prestations

    charnelles. Il payait une misre les services de ses

    malheureuses victimes. Par exemple quand il

    tait de bonne humeur il leur octroyait comme

    avantages un verre de vin et une pomme. Il tait

    un vritable rapiat, un sacr avare de penser que

    le prix de la dignit de quelquun tait achetable

    avec un fruit et de lalcool.

  • 20

    Pourtant il estimait se montrer gnreux

    quand il donnait un pourboire insignifiant une

    de ses proies. Le contrematre ne traitait avec des

    gards quun seul esclave, il sagissait de Lodo.

    En effet le vicieux grce un mlange habile de

    compliments et une franchise mesure parvint

    mouvoir le cur de pierre de Bastien. Il trouva

    les bons leviers pour pousser son protecteur lui

    tmoigner une affection relle. Au dpart le

    contrematre voyait Lodo juste comme un objet

    de satisfaction personnelle, une agrable

    distraction, mais progressivement il se mit

    laimer vritablement. Bastien au dpart ne

    voulait que des gteries sexuelles et un peu de

    compagnie. Cependant petit petit il ressentit un

    intrt croissant pour le vicieux. Il dcouvrit que

    son interlocuteur ntait pas quun simple

    prostitu capable de fournir du plaisir sensuel. Il

    pouvait aussi faire preuve dune grande

    loquence et dune culture gnrale dveloppe.

    Bastien rit cause des plaisanteries parfois

    impertinentes de Lodo, il smerveilla des

    connaissances pousses en histoire et dans

    dautres domaines du prostitu. Il participa des

    discussions intellectuelles utiles pour son statut,

    et sa rputation. Ainsi le vicieux passa dobjet

    sexuel, ami, puis confident et enfin vritable

  • 21

    amour. Rsultat Lodo considrait que lheure de

    la revanche allait bientt sonner contre Arthur et

    beaucoup dautres, quil dmontrerait quil ne

    fallait pas le chercher, le tourner en bourrique, se

    moquer de lui, sinon les consquences se

    rvleraient tragiques. Le vicieux faisait un

    complice idal avec Bastien, car il avait une me

    presque aussi immonde que lui. Il respectait ses

    amis, mais autrement il voyait les autres gens

    comme des outils jetables dans le meilleur des

    cas, et de la vermine exterminer quand un

    individu reprsentait une menace pour lui.

    Ainsi Bastien accompagn par son groupe

    de gardes se dirigea avec des intentions peu

    louables, vers la section de la mine o travaillait

    Arthur.

    Bastien : Arthur je te condamne subir vingt

    coups de fouet.

    Arthur : Je nai rien fait de mal, et jexcute avec

    zle et clrit les ordres.

    Bastien : Tu as fabriqu un couteau, alors que le

    rglement interdit formellement la dtention

    darme par les esclaves.

    Arthur : Cest Lodo le vritable propritaire du

    couteau.

  • 22

    Bastien : Jai jet un sort de vrit sur Lodo, il

    ma permis de dcouvrir quil est innocent de tes

    accusations.

    Arthur : Vous avez commis une erreur.

    Bastien : Insolent, pour la peine je rajoute dix

    coups de fouet.

    Arthur le fort rprima lenvie de casser la

    figure de Bastien, le contrematre en chef. En

    effet le contrematre aurait fait payer trs cher

    toute atteinte physique sur sa personne, en

    punissant non seulement le fort mais aussi ses

    amis. Il aimait distribuer des chtiments ses

    ennemis mais aussi leurs proches. La torture

    inflige une personne chre savrait une

    meurtrissure importante, y compris quand vous

    possdiez une volont trs importante. Arthur

    escort par deux gardes se dplaa vers la zone

    des punitions, une section de la mine ddie au

    chtiment contre les esclaves. Il sagissait dun

    lieu o les fautifs, ou les dsigns coupables

    taient attachs un poteau de bois avec de la

    corde. Pour les peines les plus lourdes comme la

    mise mort, il y avait une cage avec des barreaux

    de fer pouvant peine contenir une personne

    debout, munie de diverses chanes de mtal afin

    dimmobiliser le condamn. Bastien prenait un

  • 23

    trs grand plaisir chaque fois quil soctroyait le

    droit de sanctionner un mineur coup de fer

    rouge chauff blanc, jusqu ce que mort

    sensuive.

    Pour linstant le fort navait le droit qu

    une punition mineure, mais il ressentit quand

    mme une grande souffrance cause des coups

    de fouet quil reut, malgr sa vigueur physique

    et le fait dtre habitu la douleur. Ce qui tait

    normal, Lodo le vicieux avait enduit le fouet qui

    avait maltrait le fort avec une substance qui

    accroissait la sensibilit la douleur. Arthur crut

    quil allait mourir tellement son tourment fut

    important. Ds le premier coup de fouet le fort

    eut de terribles sensations, comme si un feu

    magique aux proprits atroces lui brlait tout le

    corps. Il avait limpression de subir des attaques

    dvastatrices de la part dun millier de fourmis

    enrages, quun malfice fut jet sur lui, quun

    sort de souffrance fut invoqu sur lui afin de lui

    arracher des hurlements de douleur. Bien quil

    soit une personne plutt endurante, et fire de sa

    capacit encaisser, il ne put rsister au fait de

    pousser de petits cris. Il tenta de supporter du

    mieux quil put les effets des tourments,

    cependant il fut deux doigts de craquer, de

    demander pardon en pleurant. Mme si sa haine

  • 24

    et le ressentiment le soutinrent suffisamment

    pour quil ne cde pas limpulsion dimplorer.

    Le vicieux ntait pas seulement un as

    pour tuer les gens, il avait aussi de trs fortes

    dispositions pour engendrer des souffrances trs

    importantes avec des onguents et des potions.

    Avant dtre envoy dans une mine Lodo

    bnficiait dune importante clientle auprs des

    sadiques, des bourreaux et des masochistes

    adeptes de sensations fortes. Il contribua rendre

    trs spectaculaires les excutions de condamns

    mort. Sa rputation auprs des bourreaux tait

    clbre dans plusieurs pays. Le vicieux fournit

    des produits qui gnrrent des grimaces

    saisissantes et, des souffrances incroyables sur

    des supplicis. Le produit phare du vicieux tait

    le dolormone. Une goutte de cette substance sur

    une plaie provoquait chez la victime des cris, des

    gmissements et des supplications, y compris si

    celui tortur savrait un dur entran rsister

    aux supplices.

    Problme le succs du dorlomone tait tel,

    quil causa lapparition dune vritable coalition

    de victimes contre Lodo. Par consquent

    lalliance des offenss se vengea en lenvoyant

    trimer comme esclave mineur.

  • 25

    Arthur tait dans un tat amoindri suite aux

    coups de fouet mais il devait quand mme obir

    aux quotas de production. Heureusement Bohort

    travailla darrache-pied pour suppler la

    faiblesse de son ami. Cette marque de

    dvouement mut profondment le fort.

    Arthur : Tu mas rendu un grand service en

    mettant les bouches doubles afin de compenser

    ma baisse de productivit.

    Bohort : Tu ntais pas responsable de ta

    situation, et tu mritais de laide.

    Arthur : Justement la prochaine fois vite de me

    soutenir, jai limpression que se montrer proche

    de moi signifie de graves ennuis.

    Bohort : Tant pis, nous sommes lis par un

    serment damiti. Je prfre la mort plutt que de

    pratiquer labandon dun ami.

    Arthur tait profondment attendri par la

    solidarit dont il fit lobjet, cependant cela

    renfora son angoisse et sa dprime. Il ne pensait

    pas mriter une grande dvotion. Et surtout il

    craignait que le sort ou plutt le complot contre

    sa personne ne dbouche sur des consquences

    trs graves sur ses proches. Le fort avait raison de

    tmoigner de la mfiance propos du futur, car

  • 26

    Lodo fourbissait de sombres manigances. Il

    profitait de mettre de bonne humeur son amant

    Bastien pour concrtiser de noirs dsirs. Il

    excitait son amoureux sur un lit au moyen de son

    expertise sexuelle pour provoquer des pisodes

    de rpression contre ses ennemis, et dautres

    gens.

    Lodo : Jai beaucoup aim quArthur soit puni,

    mais jaimerai quil continue en baver.

    Pourriez-vous sil vous plat accrotre la pression

    sur lui ?

    Bastien : Quest-ce que ta fait Arthur, pour que

    tu ais envie de rendre infernale son existence ?

    Lodo : cause dArthur, mon meilleur ami est

    mort. lias ne faisait de mal personne, un jour il

    est tomb gravement malade, et Arthur ma vol

    des rations de nourriture et des herbes

    mdicinales destines mon ami. Sans le larcin

    que jai subi, jaurais pu sauver lias.

    Bastien : Je comprends ta rancune, mais Arthur

    est un mineur trs performant. Cela me fera

    perdre de largent sil mourrait. Une partie de

    mes revenus vient dun bnfice sur certaines

    sections de la mine.

    Lodo : Arthur nest quun esclave, il peut

    facilement tre remplac.

  • 27

    Bastien : Tu es aussi un esclave, tu es choy par

    moi, mais tu as le mme statut social quArthur.

    Lodo : Il ny a vraiment rien que vous puissiez

    faire pour nuire Arthur ?

    Bastien : En fait comme je nai rien lui

    reprocher, cela va tre difficile de le punir.

    Lodo : Vous pouvez toujours trouver un prtexte

    fallacieux, inventer un mensonge pour malmener

    Arthur.

    Bastien : Ce nest pas une mauvaise ide, mais il

    faudra que tu te montres mritant, pour avoir le

    droit la faveur que tu demandes.

    Lodo : Ne vous en faites pas, je suis capable de

    me montrer trs reconnaissant avec ceux qui me

    rendent service.

    Bastien : Quel type de punition dsirerai-tu

    contre Arthur, des coups de fouet ?

    Lodo : Non plutt une peine denfermement

    disciplinaire. Ne rien pouvoir faire pendant des

    semaines, part dormir et manger, est une torture

    trs dure supporter, surtout pour Arthur qui a

    tendance trouver facilement le temps long.

    Arthur ressentit de langoisse quand il

    apprit que Bastien le convoqua une nouvelle fois.

    Le fort avait peur que cette fois il y eut de

    nouvelles victimes notamment son meilleur ami

  • 28

    Bohort. Il connaissait suffisamment bien Bastien

    pour avoir peur de son sadisme qui avait

    tendance frapper large.

    Bastien : Arthur je te souponne davoir allg la

    souffrance desclaves punis en leur fournissant de

    leau. Quas-tu dire pour ta dfense ?

    Arthur : Je suis un esclave soumis, je ne me

    rebelle pas contre mes matres.

    Bastien : Tu mens espce dinsolent. Mais

    comme jai besoin desclaves robustes comme toi

    tu nauras pas de chtiment corporel, tu seras

    envoy en cellule disciplinaire.

    Arthur : Je prfre les coups de fouet.

    Bastien : Ma dcision est prise, et elle est

    irrvocable. Dailleurs pour avoir contest mon

    autorit, ton ami Bohort sera fouett.

    Arthur le fort vcut un vrai cauchemar dans

    sa cellule, en effet il dtestait vraiment sennuyer.

    Il avait un temprament qui le poussait

    considrer linaction sur une longue priode,

    comme un lourd fardeau. Lennui tait un moyen

    de torture comme un autre, il ne sagissait pas

    dun supplice spectaculaire et il demandait du

    temps pour agir, mais quand la lassitude savrait

    extrme lesprit devenait malade. De plus si

  • 29

    Arthur ne travaillait pas il nempchait quil

    dprissait petit petit. Le fort navait mme pas

    le droit de marcher dans sa cellule pour

    soccuper, sil brisait la rgle de linactivit totale

    sa peine augmenterait. Arthur ne faisait que

    manger et dormir, il tait dans une cellule avec

    seulement trois murs. La quatrime cloison se

    constituait uniquement de barreaux, et un garde

    surveillait en permanence ses faits et gestes.

    En outre il avait du mal dormir, si le fait

    de se reposer mme le sol ne le drangeait pas,

    il y avait le problme de la cohabitation avec les

    rats. En effet la prsence de ce type danimal

    mettait mal laise le fort. Durant son enfance

    Arthur avait assist un spectacle qui le marqua

    trs profondment. Le propritaire de la mine

    ordonna quun esclave qui tenta de svader soit

    ligot un poteau de bois, il avait t badigeonn

    de viande ; ensuite des rats affams furent lchs

    sur le condamn mort. Arthur et lensemble de

    ses camarades esclaves, avaient t contraints

    dassister la mise mort du supplici. Bien que

    le fort ait dtourn le regard, le bruit de la

    mastication des rats imprgna son esprit, Arthur

    avait t traumatis. Rsultat chaque fois quil

    croisait un rat une apprhension lenvahissait.

    Lodo le vicieux qui connaissait bien laversion

  • 30

    dArthur pour les rats, demanda Bastien le

    contrematre en chef, daugmenter le nombre de

    rongeurs qui se trouvaient dans les cellules. De

    plus le vicieux sarrangeait pour que dans leau

    que buvait Arthur, il y ait une substance spciale

    qui attirait les rats. Par consquent le fort se

    retrouva avec une odeur, qui plaisait beaucoup

    aux rongeurs. Arthur vcut des moments

    cauchemardesques durant son sjour, il fit de

    nombreux songes o il tait dvor vivant par des

    rats. Il ne parvint tenir distance les rongeurs,

    quen se livrant de temps autre des exemples

    assez spectaculaires. Il attrapait un rat et il le tuait

    lentement afin de lui arracher des cris destins

    crer de la peur chez ses semblables.

    Arthur : Combien de temps me reste t-il faire

    dans le cachot ?

    Bastien : Ta peine est finie. Tu peux ten aller.

    Arthur : Merci matre.

    Arthur ressentit un soulagement palpable

    la fin de son sjour forc rythm par une absence

    dactivit. Il commenait devenir vritablement

    fou, parler avec lui-mme durant de longues

    minutes, entendre des voix lincitant se faire

    du mal, ou blesser des amis. Il craquait

  • 31

    progressivement, mais il trouvait quand mme la

    ressource de rsister en sappuyant sur sa haine,

    et la croyance que sa bonne toile finirait par le

    sauver. Arthur eut une discussion avec son ami

    Bohort quelques minutes aprs la fin de la peine

    disolement.

    Arthur : Je suis dsol Bohort.

    Bohort : Ce nest pas ta faute ce qui marrive.

    Arthur : Tu ne men veux pas pour les coups de

    fouet qui tont t infligs ?

    Bohort : Non et puis me mettre en colre

    namliorera pas ma situation.

    Arthur fut mortifi par les paroles gentilles

    de son ami, il aurait presque prfr tre

    confront de la colre. Il ressentait une terrible

    culpabilit lide de faire souffrir des proches

    par ses actes ou ses paroles. Surtout que les coups

    de fouet contre Bohort ntait pas une

    circonstance isole, il eut le droit beaucoup

    dautres punitions humiliantes, comme par

    exemple lobligation de se prosterner devant des

    contrematres pour un motif insignifiant, le fait

    davoir tard une seconde dire le mot matre.

    Arthur avait limpression que ses amis devinrent

    des cibles pour des tourments varis. Il avait

  • 32

    presque la certitude que Lodo tait le

    responsable de ses dboires, mais il ntait pas

    certain cent pour cent de lui. Aussi il dcida de

    se livrer une discussion afin de dissiper ses

    derniers doutes.

    Lodo : Alors Arthur comment tait ton sjour en

    cellule ? Jespre quil a t horrible supporter.

    Arthur : Javais des soupons maintenant jen

    suis sr, tu es responsable de mes tourments.

    Lodo : Cela ne fait que commencer, le

    contrematre Bastien est de plus en plus

    amoureux de moi, bientt je le mnerai par le

    bout du nez. Prpares toi avoir une avalanche

    dennuis. Dailleurs tu ne seras pas le seul

    souffrir, tes amis vont franchement dguster.

    Arthur : Tu es un misrable, je devrais te briser le

    cou. Le jour o le contrematre se lassera de toi,

    je me ferai un plaisir de te torturer petit feu.

    Lodo : Cela nest pas prt darriver, Bastien est

    quelquun de fidle. Quand il sattache une

    personne par amiti ou par amour tant quon ne

    lui fait pas de crasse ses sentiments ne changent

    pas.

    Arthur : Tu nes quun esclave comme moi, ne te

    fais pas trop dillusions, sinon tu dchanteras

    vite. Ds quun jeune homme plus beau que toi

  • 33

    attirera lattention du contrematre, il y a une

    forte probabilit que tu perdes ton protecteur.

    Lodo : Ta tentative pour me dstabiliser est

    vaine. Tout ce que tu gagnes en essayant de me

    mettre en colre, cest un accroissement de tes

    supplices. Tes amis vont regretter le jour de leur

    naissance.

    Arthur le fort tait de plus en plus dprim,

    cause du harclement auquel se livrait Lodo le

    vicieux. Le fort supportait avec stocisme les

    attaques contre lui, mais son cur saignait,

    chaque fois quun de ses amis faisait lobjet

    dune brimade injustifie. Malgr ladversit la

    majorit des amis dArthur continua lhonorer

    dune affection relle. La fidlit de ses proches

    renfora la tristesse du fort. Rsultat Arthur se

    disait de plus en plus souvent quil aurait mieux

    fait de ne jamais natre. Surtout que Lodo tait

    trs inventif en matire de torture. Il tait assist

    dans ses fantasmes de bourreau par Bastien le

    contrematre en chef. Le vicieux avait raison sur

    les sentiments amoureux de son protecteur.

    Bastien malgr son temprament avare dpensait

    de grosses sommes dargent pour fournir des

    poisons Lodo. Le vicieux sarrangeait pour

    varier les plaisirs, chaque fois quil provoquait la

  • 34

    mort dun ami dArthur, il utilisait une substance

    diffrente. Lodo avant de har Arthur vitait de

    voir en face les consquences des effets de ses

    toxines sur des humains. Il testait ses poisons sur

    des animaux comme le cochon, le rat ou le singe.

    Mais depuis quil avait jur de transformer en

    enfer lexistence du fort, il stait dcouvert un

    penchant pour le sadisme. La torture tait

    devenue un loisir qui prenait de plus en plus du

    temps du vicieux. Ainsi Lodo tait devenu un

    adepte forcen des supplices.

    La mort de Bohort, victime dune longue

    agonie cause de toxines qui le rendirent fou et

    sujet des accs de douleur extrmes, marqua

    une sorte dapothose dans la dprime dArthur.

    Le fort fit pourtant beaucoup pour tenter de

    sauver son ami. Il courta son temps de

    rcupration afin de veiller Bohort, il se

    renseigna pour dnicher un antidote au mal de

    son proche. Malheureusement chaque fois quil

    pensait dtenir une piste pour venir en aide son

    ami, de nouveaux symptmes apparaissaient, ou

    le mal revenait. Lodo contrait les efforts

    dArthur en usant chaque jour dun nouveau

    poison sur Bohort. Et de temps autre il

    distribuait un remde temporaire, qui apportait un

    lger mieux voire une rmission spectaculaire,

  • 35

    mais qui au bout de quelques heures

    dclenchaient de nouveaux tourments. Le fort

    aurait pu mettre fin au petit jeu du vicieux en

    tranglant son ami pour arrter son agonie.

    Cependant Lodo fixa des rgles particulires

    son jeu de la toxine, il slectionnera cinq

    personnes torturer si Bohort tait victime dune

    mort rapide. Pour donner de lespoir au fort, le

    vicieux ajouta une porte de survie, dans le cas o

    Bohort serait encore vivant au bout dun mois, il

    cessera jamais de le tourmenter. Alors Arthur

    saccrocha et maintint en vie son ami mais il eut

    la mauvaise surprise de constater son dcs au

    bout de deux semaines. Le vicieux aurait voulu

    prolonger encore un peu son jeu pervers,

    problme il mit une dose trop importante de

    toxine dans leau de Bohort, et il surestima la

    rsistance physique de sa proie. Alors il causa de

    faon prmature le dcs de sa victime du

    moment. Cependant le vicieux se consola assez

    rapidement, il aurait bientt loccasion de

    samuser avec dautres jouets humains.

    Arthur se mit regretter terriblement

    davoir survcu. Il songea trs srieusement se

    suicider, et laisser des instructions dsolantes

    ses amis restants du type, ne contestez plus la

    suprmatie du vicieux. Le fort considrait

  • 36

    progressivement quadmettre le droit de Lodo

    disposer de lui comme larbin corvable merci

    savrait la seule option valable pour diminuer

    lenfer de ses proches. Il savait que le vicieux

    fantasmait par moment sur lui, alors il se sentit

    petit petit prt sombrer dans la prostitution,

    lui qui se caractrisait par son rejet des

    travailleurs sexuels. Il voyait ce genre de

    soumission comme une honte presque sans

    prcdent, mais il jugeait prfrable danantir sa

    fiert personnelle plutt que rendre infernale les

    conditions dexistence de ses proches. Il

    prouvait une colre monumentale lide de

    capituler, cependant il ne voulait absolument pas

    que des dcs comme ceux de Bohort se rptent.

    Le pauvre Arthur malgr sa fiert se disait

    que la seule faon de sauver ses amis, tait de

    supplier le vicieux de les pargner, et de

    sengager faire les quatre volonts de Lodo. Le

    fort se disait que ctait vraiment dommage, de

    permettre au vicieux de lemporter sur toute la

    ligne, de lui offrir une victoire complte, en se

    prosternant devant lui. Toutefois Arthur en avait

    plus que marre que ses proches soient victimes de

    tortures. Heureusement pour le fort une occasion

    damliorer sa vie se prsenta. Bastien le

    contrematre dcida de rassembler les mineurs

  • 37

    dans une sorte de grand hall souterrain, un lieu o

    les annonces importantes taient diffuses.

    Lendroit se caractrisait par sa meilleure qualit

    architecturale que le reste de la mine, la place

    des poutres de bois branlantes se trouvaient des

    colonnes de pierre assez solides et bien

    ouvrages. La voix rsonnait bien dans le hall,

    Bastien pouvait sadresser des centaines de

    personnes sans avoir besoin de hurler tue-tte.

    Il sarrangea pour que tous les esclaves valides de

    la mine soient prsents, debout pour couter sa

    proclamation. Bastien lui sadressait la foule de

    mineurs en haut dune estrade de bois dune

    hauteur dun homme adulte moyen. Il vint

    accompagn dune centaine de gardes recruter

    des mineurs pour repousser des ennemis.

    Bastien : Les elfes sont l pour vous tuer, ceux

    qui sont volontaires pour se joindre aux troupes

    destines les repousser, auront de meilleures

    rations de nourriture, et dautres avantages.

    Aprs stre adress aux esclaves, Bastien

    se mit distribuer du pain blanc de bonne qualit

    pour motiver les mineurs. Arthur le fort estimait

    que son interlocuteur ne disait pas toute la vrit.

    Et puis mme sil avait raison, il y avait toujours

  • 38

    la possibilit de fraterniser avec les elfes en se

    rvoltant et en leur dclarant allgeance.

    Alors Arthur sapprocha de Bastien le

    contrematre, et tenta de lassommer, mais son

    adversaire tait un individu ayant dvelopp un

    sixime sens, il se retourna ds quil sentit la

    prsence dArthur. Cela nempcha pas le fort de

    rendre inconscient son ennemi, en lui balanant

    une grosse pierre de taille dun poing humain sur

    la tte. Le fort ressentait une envie puissante de

    fracasser le crne du contrematre, de le rduire

    ltat de cadavre.

    Puis il se dit que son adversaire ne mritait

    pas le droit une mort rapide, quil devrait

    souffrir atrocement. En outre Bastien pourrait

    savrer assez utile comme otage. De plus une

    dmonstration de sauvagerie narrangerait pas

    forcment les affaires, pourrait compliquer la

    discipline parmi les gens dsireux de se rvolter.

    Or sans une solide organisation si les mineurs

    tentaient de se rebeller ils ne feraient pas long

    feu, ils finiraient rapidement rprims. Les gardes

    profitrent des rflexions dArthur pour essayer

    de lui planter une pe dans le ventre.

    Une petite bataille clata alors entre

    certains mineurs et des sentinelles. Elle tourna

    rapidement lavance des esclaves qui taient

  • 39

    nettement plus nombreux que leurs assaillants et

    aussi beaucoup plus dtermins. Les gardes

    gagnaient honntement leur vie, tandis que les

    mineurs vivaient au jour le jour, et ils apprirent

    se mfier des mots de leurs chefs. Alors quand ils

    constatrent quArthur passait laction en

    choisissant la voie de la rbellion, beaucoup

    optrent pour tuer leurs matres. Au bout de cinq

    dix secondes soit les gardes taient assomms,

    ou bien morts.

    Arthur donna beaucoup de sa personne, et

    se montra particulirement performant en mettant

    hors combat quatre ennemis, il tua le premier

    assaillant avec un coup de couteau la gorge,

    puis il assomma les trois autres adversaires qui

    taient dbords par des attaques multiples

    droite et gauche. Le premier assomm par le

    fort reut un coup de poing au menton, le

    deuxime qui sagenouillait cause de la douleur

    eut le droit un coup de pied au visage, et le

    troisime fut projet contre une poutre et

    sassomma dessus. Tous les mineurs attendaient

    que le fort prenne la parole, dicte la marche

    suivre. Il sentait une immense pression sur les

    paules, sil ne choisissait pas les bons mots, il ne

    compterait vraisemblablement que sur une

    poigne de gens. Mais dun autre ct sil

  • 40

    parvenait ses fins, il dclenchera un mouvement

    qui signifiera sans doute la mort de nombreux

    mineurs. Quelques termes pourront entraner de

    terribles consquences, bouleverser lavenir de

    centaines de personnes. Pendant quelques

    secondes le fort prouva un vertige lide de

    causer peut-tre un bouleversement du destin de

    beaucoup de gens. Cela ne se voyait pas sur son

    visage, mais Arthur tait dans un tat de trac

    monumental.

    Arthur : Nous sommes des esclaves, des moins

    que rien, une occasion se prsente de retrouver la

    libert, et surtout un meilleur statut, comme par

    exemple le droit de manger notre faim tous les

    jours. Nous avons bien plus de chances dtre

    respects par les elfes que par les contrematres.

    Lesclavage dun humain est interdit dans les

    royaumes elfiques. Je dsire la fin dune vie

    infernale, o quand on devient un vieillard on est

    condamn servir de viande pour les chiens,

    quand on attrape une maladie grave, on doit

    supplier pour obtenir un remde, quand on nest

    pas costaud, on se fait voler sa nourriture. Vive

    les elfes, vive la libert !

  • 41

    Les mots dArthur produisirent leffet

    escompt, en effet la foule des esclaves rpondit

    par une acclamation aux mots du fort. Il restait

    traiter la question des mineurs proches des

    contrematres. Arthur trancha pour en laisser un

    maximum en vie, mme si une partie de lui

    voulait leur mort, mais il tenait se dmarquer de

    ses tourmenteurs. Ainsi Lodo demeura vivant,

    bien quil soit maltrait.

    Lexistence de Bastien fut aussi prserve

    par souci de stratgie, par dsir de disposer

    dotages. Mme si un des rves les plus chers de

    beaucoup desclaves de la mine consistait faire

    payer au centuple Bastien les outrages, les

    brimades et les vols que le contrematre infligea.

    En effet il se livrait un trafic dobjets

    personnels, qui appartenaient aux mineurs. Les

    esclaves de la mine avaient le droit de possder

    des objets religieux, notamment des livres et des

    reliques. Cependant Bastien quand un mineur lui

    dplaisait, sarrangeait pour confisquer les biens

    sacrs de sa victime. Le contrematre revendait

    les objets quil drobait. De plus quand un

    esclave essayait de se plaindre, il avait la

    fcheuse tendance finir victime dun accident

    mortel, du genre tranglement durant la nuit ou,

    absorption de champignons toxiques. Bastien ne

  • 42

    faisait pas dans la demi-mesure lgard des

    gens sous sa responsabilit. Pour lui une vie

    humaine dtruite ne constituait pas un problme

    de conscience, il sintressait bien davantage au

    profit, et voyait comme une donne ngligeable

    le dcs desclaves, surtout quand en retour il

    obtenait un gain pour une action de meurtre. Le

    remords lenvahissait trs rarement, il regrettait

    trs peu frquemment de commettre une

    mauvaise action contre des mineurs ou des gens

    infrieurs socialement lui.

    Chapitre 2 : Lancelot

    Les combats furent pres et disputs dans

    la mine de fer. Pendant un temps grce leffet

    de surprise et la furtivit, les mineurs rvolts

    lemportrent, mais ils finirent par tre reprs.

    Les esclaves taient dous pour se battre avec

    leurs poings, et quelquefois un couteau, mais ils

    taient des dbutants au maniement de lpe. Par

    consquent ils essuyrent des pertes svres. La

    panique commena se rpandre dans les rangs

    des mineurs, mais Arthur le fort reprit les choses

    en main. Grce son courage, et le rappel de ce qui

    attendait les esclaves qui se feraient capturer, le

    fort insuffla une ferveur intense chez la majorit

  • 43

    des rvolts. Pourtant les esclaves arrtaient de

    remonter, leur avance vers la surface cessa,

    partir du moment o les renforts ennemis finirent

    par affluer massivement.

    Quelques mineurs choisirent la voie de la

    trahison et essayrent de ngocier avec le

    propritaire de la mine pour obtenir la vie sauve.

    Mais leur rcompense pour la remise dotages fut

    nulle, les rengats furent condamns au supplice

    de la mouche. Des ufs de mouche seront

    introduits dans la chair des supplicis. Ainsi les

    rengats subiront une douleur incroyable, et le

    fait dtre progressivement dvors vivants.

    Malgr leur vaillance et le fait que les mineurs se

    battaient pour un des plus beaux idaux qui soit,

    la libert, les esclaves taient progressivement

    dbords. Pourtant les exemples de courage et de

    dtermination taient nombreux chez les rvolts,

    certains nhsitrent pas sacrifier leur vie en

    acceptant dtre ensevelis.

    En effet des mineurs pour retarder ou tuer

    un maximum dennemis, provoqurent des

    effondrements en sacharnant coup de pioche

    sur des points sensibles de la mine. Mais quand

    on essayait de provoquer un boulement avec des

    outils, mme en connaissant trs bien les galeries

    et les tunnels souterrains, on prenait un risque

  • 44

    immense pour sa vie. Par consquent sur les

    cinquante mineurs qui choisirent de provoquer un

    effondrement, seuls dix sen sortirent indemnes.

    Les esclaves se battaient comme des lions.

    Bien quils ne soient que cinq cents, ils turent

    plus de deux mille soldats, grce aux couloirs

    troits qui annulaient lavantage du nombre,

    leurs connaissances des souterrains, et leur

    dsespoir. Arthur inspirait un comportement

    hroque aux partisans de la rvolte, il dmontra

    un courage magnifique qui galvanisait ses

    compagnons. Il combattait en premire ligne

    arm de ses deux longs couteaux. Il matrisait

    aussi bien avec le bras gauche que droit le

    maniement de ses lames. Il prouva de

    nombreuses reprises sa vaillance et son efficacit

    guerrire. Certes ses ennemis savaient user

    dpe, mais lagilit et les rflexes du fort lui

    apportrent plusieurs fois un net avantage. Ainsi

    Arthur parvint par exemple triompher dun

    humain gant de plus de deux mtres dix qui

    maniait une grande pe. Bien que le soldat

    ennemi soit une force de la nature capable de

    couper en deux un homme avec son arme, il

    commit lerreur de se battre dans un milieu

    confin avec un outil de mort imposant. Il vint

    sans casque se mesurer au fort. Il tait encombr

  • 45

    dans ses mouvements par une armure pesante,

    certes protectrice, mais qui le ralentissait. Au

    dbut il tmoigna un comportement moqueur,

    mais il dchanta assez vite car Arthur virevoltait

    littralement autour de lui. Il esquivait sans

    problme les attaques de son adversaire. Il se

    faisait traiter de lche force de provoquer son

    ennemi par ses manuvres dvitement et ses

    actes ddaigneux notamment ses billements bien

    visibles. Mais le fort ne mordit pas lhameon,

    il restait calme et se concentrait. Il amena son

    ennemi dans une salle avec des poutres de bois

    plus basses que dautres endroits de la mine. Le

    gant obnubil par la colre ne dcela pas la ruse

    dans laquelle il tomba, il leva bien haut son pe,

    et la planta dans une poutre. Offrant Arthur

    loccasion de lachever, la mort du champion

    adverse galvanisa les mineurs.

    Toutefois le nombre des ennemis finit par

    faire la diffrence, il ne resta aprs plusieurs

    heures de lutte quun groupe restreint de mineurs

    encercl par des militaires. Le fort et ses derniers

    allis encore en vie ntaient plus trop loin de la

    surface, encore un tage monter, et ils verraient

    le ciel lgendaire. Mais maintenant il y avait une

    vritable arme qui leur barrait le passage. Le

    vaste hall souterrain rempli de couloirs

  • 46

    fourmillait de militaires adverses. La nasse

    ennemie se refermait lentement et en son centre

    se trouvaient Arthur et ses ultimes compagnons.

    Les soldats pays pour trucider de lesclave

    adoptrent une stratgie sre. Ils se rapprochaient

    en dployant de grands boucliers qui formaient

    une sorte de mur protgeant leur corps, des pieds

    la tte, et ils avanaient lentement en pointant

    leur lance.

    Alors quArthur sapprtait lancer avec

    ses vingt camarades survivants, une dernire

    charge, la panique sempara des ennemis, cause

    de renforts inattendus. Pourtant les soutiens au

    fort ntaient pas trs nombreux, tout au plus une

    trentaine. Ils se caractrisaient par des armures

    plutt recherches, comportant des gravures

    reprsentant des symboles de larmes et des

    flammes. Bien quils soient prservs par de

    lourdes protections en fer qui leur couvraient

    lintgralit du corps, des jambes la tte, ils se

    dplaaient de faon particulirement vloce,

    comme si le poids de leur armure ne les gnait

    pas outre mesure. Cependant les nouveaux venus

    navaient pas un physique de colosse, au

    contraire ils paraissaient graciles, avoir des

    membres fins. Le fort en dduisit deux choses

    soit les soutiens avaient une force tonnante, soit

  • 47

    ils possdaient des protections bnficiant de

    sorts allgeant leur poids. Arthur opta pour la

    deuxime dduction, vu le got de cendre sur sa

    langue, signe quune magie tait luvre dans

    les parages. Il apprit dtecter le surnaturel

    cause de la saveur qui emplissait sa bouche

    chaque fois que le contrematre mage de la mine

    jetait un sort proximit de lui.

    Arthur remarqua que les renforts avaient de

    trs grandes oreilles par rapport aux humains, il

    sagissait sans doute delfes. Les membres de

    cette race taient rputs pour tre des guerriers

    fabuleux, un seul dentre eux pouvait venir bout

    de dix soldats humains lourdement arms et trs

    expriments. Cependant le fort pensait que ses

    allis inattendus ne lui apporteront quun court

    rpit. Dj les officiers humains, quand ils

    saperurent du petit nombre de leurs ennemis,

    rorganisrent efficacement leurs troupes. Aprs

    un instant de panique, les guerriers chargs de

    mener la rpression dans les mines taient

    redevenus confiants et disciplins. Ils poussrent

    des cris de guerre, et se jetrent avec joie sur les

    elfes aux oreilles pointues qui ripostrent avec

    du feu et des clairs. Arthur se demanda ce qui se

    passait, tait-il mort ou rvait-il ? Ses sauveurs

    bien quils ne soient que trente, infligeaient une

  • 48

    vritable droute plusieurs milliers de soldats

    aguerris. Les mineurs, passs la stupfaction,

    entrrent leur tour dans la danse des armes. La

    panique de leurs ennemis et des sorts de

    protection jets par les elfes, permirent aux

    esclaves de causer un vritable carnage. Lodo le

    vicieux parvint senfuir de la mine, et

    chapper des reprsailles. Arthur et les derniers

    esclaves survivants, furent amens devant

    Lancelot le gnral elfe, celui qui avait envoy un

    commando compos de ses semblables dans les

    mines. La vision du ciel ensoleill fut la fois

    douloureuse et exaltante pour les esclaves. Ils

    taient tellement habitus la pnombre quils

    considraient comme un peu douloureuse la

    lumire du jour pour la majorit dentre eux,

    cause dune exposition lair libre qui datait ou

    qui navait jamais eu lieu avant ce jour. Pendant

    un temps, le luxe de la tente de Lancelot

    impressionna tellement les esclaves, que certains

    se demandrent sils ne devaient pas poser un

    genou terre en prsence dun tre rappelant un

    roi. Lancelot ntait quun gnral mais les

    mineurs taient habitus une telle frugalit, un

    tel dsuvrement, que la plupart prit lofficier

    suprieur pour un souverain. La tente de grande

    taille pouvait accueillir facilement une

  • 49

    cinquantaine de personnes, sa dcoration

    principale venait des armes prcieuses sy

    trouvant. Il y avait quantit doutils de mort,

    notamment des pes faites par des matres

    forgerons, rien voir avec les armes grossires

    des gardes. Ce qui marquait le plus lil tait le

    sabre dot de deux soleils dors sur sa lame, et

    orn de diamants et de rubis, un tel outil devait

    valoir une fortune. Les outils de morts prsents

    dans la tente taient des tmoignages des

    victoires du gnral, des preuves de ses

    nombreux succs passs. Autrement il se trouvait

    aussi lintrieur une table dote de cartes des

    environs.

    Lancelot : Je vous dis merci braves mineurs,

    votre rvolte a sauv la vie de dizaines delfes.

    En remerciement je suis dispos vous escorter

    hors du royaume dAbsolia, afin que vous soyez

    labri de la rpression des chasseurs desclaves.

    Arthur : Merci de votre intervention, mais

    pourquoi avez-vous aid de simples mineurs ?

    Lancelot : Parce que les elfes de mon arme ont

    pour vocation de librer les esclaves quand ils le

    peuvent. Et que la mine o vous travaillez, avait

    un intrt stratgique pour des ennemis de ma

    race, donc linvestir aide beaucoup mes

  • 50

    semblables. Cette mine servait fournir de

    lquipement des troupes dlite ennemies, et

    de grandes richesses des humains dsireux de

    verser le maximum de sang delfes, dsormais

    elle servira ma cause.

    Arthur : Jaimerais faire partie de votre arme,

    cela peut-il tre possible ?

    Lancelot : Je ne dis pas non, mais la vie de soldat

    dans mon arme est trs rude.

    Arthur : Sans doute moins que celle desclave des

    mines, o pour un oui ou pour un non, on tait

    fouett ou priv de nourriture.

    Lancelot : As-tu des comptences martiales ?

    Arthur : Je sais trs bien me battre avec mes

    poings, autrement japprends vite. Je parie que

    quelques mois dentranement suffiront, pour que

    je sois capable de tuer des orques coup dpe.

    Lancelot : Tu devras obir avec zle et clrit

    aux ordres que lon te donnera. Tu risques si une

    bataille tourne mal de passer plusieurs jours sans

    manger. Tu devras supporter en hiver un froid

    rude, et en t une chaleur torride. Rflchis bien,

    la vie de soldat est pleine dinconvnients.

    Arthur : Elle est aussi pleine dopportunits, jai

    soif de voyages et de connaissances. Or daprs

    ce que jai compris je pourrai apprendre lire et

    crire, si je reste dans votre arme.

  • 51

    Lancelot : Trs bien tu mas lair dcid, je ne

    tinterdis pas de rejoindre mon arme, mais si tu

    flanches trop, tu seras abandonn en cours de

    route. Par les temps qui courent je suis oblig

    dtre impitoyable.

    Arthur : Ne vous en faites pas, jai compris le

    message, et je ne vous dcevrai pas.

    La plupart des compagnons de lutte

    dArthur le fort choisit de tenter leur chance en

    voyageant vers ltranger, en nintgrant pas

    larme elfique. Ils avaient des envies dalcool,

    de femmes, et dautres plaisirs aprs une vie

    passe trimer. Or les troupes sous le

    commandement de Lancelot taient soumis un

    haut niveau de discipline, il ntait pas interdit de

    coucher avec des femmes ou de boire du vin,

    cependant il fallait respecter les prostitues, et la

    consommation dalcool devait tre modre.

    Mme si le cadre apport par Lancelot tait

    franchement moins contraignant quau sein de la

    mine, quun soldat avait une bien plus grande

    libert de parole quun esclave, il nempchait les

    camarades de lutte dArthur ne voulurent pas

    devenir des militaires. Mme si la paye

    sannonait correcte, et que les possibilits de

    sinstruire taient attrayantes. Par contre le fort

  • 52

    ntait pas beaucoup drang par le code moral

    de larme o il dsirait travailler. Il apprciait

    les femmes et lalcool, mais il se contentait aussi

    de plaisirs simples comme le fait que sa peau soit

    en contact avec la lumire du soleil. En outre il

    avait un grand apptit de savoir, or sil suivait ses

    compagnons humains soucieux de beaucoup se

    soler et de baiser, il perdrait une formidable

    opportunit de cultiver son esprit. Mme sil

    regrettait de devoir faire des adieux probables

    des amis de longue date, il prfrait nettement

    vivre sous le commandement de Lancelot.

    Et puis il avait envie de rembourser sa

    dette sociale, grce aux elfes il passa de moins

    que rien, un objet une personne avec un

    minimum de reconnaissance. Mme les elfes les

    plus snobs quil ctoyait, le traitaient mieux que

    les anciens contrematres de la mine.

    Arthur tait une personne endurcie, les

    conditions de vie dans larme lui parurent une

    sincure, des vacances, compar son existence

    desclave. Il sentrana avec acharnement

    manier lpe, et des armes comme larc.

    Toutefois sil se montra rapidement adroit avec

    une lame, il souffrait de problmes pour viser

    juste et vite avec des flches. Mais il ne se laissa

    pas dmonter par les premires moqueries. Il

  • 53

    persista et sobstina se perfectionner, ainsi au

    bout de quelques mois dentranement intensif, il

    rsolut une bonne partie de ses points faibles

    larc. Il demeurait moyen selon les critres de

    dextrit elfiques, mais il se dbrouillait trs bien

    selon les normes humaines. En outre Arthur ne

    faisait pas quamliorer ses aptitudes martiales, il

    coutait avec assiduit les professeurs qui le

    renseignaient sur lhistoire, la gographie, et

    linitiaient la lecture et au langage crit. Le fort

    tmoignait un enthousiasme sinstruire, et un

    talent pour progresser qui faisaient trs plaisir

    ses mentors. Arthur prouvait un rel bonheur

    avoir rejoint les troupes elfiques. La vie ntait

    pas facile tous les jours, mais il se sentait bien

    plus panoui que quand il trimait vraiment

    durement comme esclave. En plus de bnficier

    dune instruction, il obtint le droit une gurison

    magique qui accrut sa dure de vie. Ses poumons

    contenaient de la poussire des mines, par

    consquent son corps aurait sans doute dgnr

    avant lge de quarante ans. Grce aux soins

    surnaturels, Arthur gagna plusieurs dcennies

    desprance de vie supplmentaire. Nanmoins il

    avait quand mme des problmes affronter,

    notamment lhostilit de Glil le lieutenant elfe de

    son bataillon.

  • 54

    Glil : Arthur tu as mal lav la vaisselle du

    bataillon, je tordonne de recommencer.

    Arthur : Bien mon lieutenant.

    Glil : Je sais que les critres de propret des

    humains peuvent tre diffrents des elfes, mais

    cela nexcuse pas compltement ton laissez aller.

    Arthur : Je mappliquerai mieux.

    Glil : Tu as intrt, sinon tu auras dautres

    punitions.

    Glil ratait rarement une occasion dattirer

    un blme injustifi sur Arthur, de chercher le

    mettre en colre. Mais il perdait son temps, il

    affrontait quelquun qui vcut un vritable enfer,

    alors les brimades du lieutenant passaient pour

    une promenade de sant. Le fort quand il tait

    esclave avait droit des restrictions et des

    punitions bien plus carabines que le harclement

    de Glil. Il supportait donc avec un grand

    stocisme, un calme vritable les manifestations

    de rabaissement orchestres par son suprieur

    hirarchique. Arthur se disait dailleurs que tt ou

    tard son lieutenant finirait par se lasser, cesser de

    lattaquer personnellement pour un oui ou un

    non. Mais apparemment le fort tait trop

    optimiste. Glil savrait fermement dcid

  • 55

    compliquer autant que possible lexistence de sa

    victime favorite. Il voulait ardemment faire

    craquer Arthur. Certes le lieutenant tait surpris

    de la rsistance du fort, mais il tirait une volont

    accrue de nuire face au courage de son

    interlocuteur. Il prenait pour de la moquerie la

    volont de son subordonn de ne pas envenimer

    les choses, son absence de rbellion caractrise

    lgard des nombreuses vexations.

    Mme si Glil commenait tre court de

    moyens de pression pour mener la vie dure

    Arthur. Il peinait progressivement faire preuve

    dimagination, varier les sanctions. Le fort

    pataugea dans la boue et les excrments, il subit

    des insultes graves, il dut nettoyer vingt fois des

    couverts mais il restait relativement serein.

    Aprs avoir pass six mois en tant que

    soldat, Arthur fit un soir un rve quil qualifia

    plus tard dtrange. Il se trouvait sur une plaine

    remplie darbres au tronc rouge et de feuilles

    noires. Ces vgtaux avaient bien lpaisseur

    dune tour et une hauteur digne des manoirs les

    plus cossus. Il se tenait un vieillard elfe endormi

    au centre de lendroit. Il ne portait comme

    vtement seulement un pantalon gris, par contre

    il avait aussi une corde lui servant de ceinture et

    ce qui ressemblait une bourse rondelette. ct

  • 56

    du vieil homme il y avait deux, trois pices dor

    par terre. Arthur se rendit compte quil tait

    quip pour la guerre, quil se trimballait avec

    une pe de fer bien entretenue et une armure

    complte. priori ce serait une simple formalit

    de dpouiller le vieillard. Mais Arthur choisit de

    passer son chemin, il ntait plus la mme

    personne. Mme sil trouvait tentant de senrichir

    grce un vol, il considrait dsormais comme

    indigne de faire du mal un inconnu avec qui il

    navait pas de compte rgler. Il admettait que la

    guerre excusait certains comportements, mais

    quil fallait maintenant une raison morale pour

    employer la violence. Il ne reniait pas que la

    possibilit de passer ct dune occasion facile

    dacqurir un pactole lui faisait un peu mal au

    cur. Cependant le fort voulait dsormais agir

    avec plus dhonneur.

    Le vieillard qui faisait semblant de dormir

    ne put sempcher de sourire devant la tournure

    que prenait les vnements, il tait pas si

    commun que des gens ne cherchent pas le

    dpouiller. Tous les malandrins ne cherchaient

    pas le trucider, toutefois rares taient les gens

    qui nessayaient pas de rafler au moins une pice

    dor par terre, qui ne ttaient pas le terrain afin de

    vrifier la profondeur de son prtendu sommeil.

  • 57

    Ainsi le vieillard sannonait franchement

    impressionn, il aurait peut-tre bientt un nouvel

    lu. Certes il tait encore trop tt pour se

    prononcer, mais les choses dmarraient trs bien.

    Une fois que la rsolution dArthur fut

    prise, ce dernier fut dplac il tait dsormais

    dans une salle du trne, o des sujets attendaient

    son verdict. Le fort examina ses bras et ses

    jambes et il dcouvrit quil avait de superbes

    vtements de soie rouge, ainsi quune couronne

    sur la tte. Il occupait manifestement la position

    dun roi. Des courtisans lappelaient mener une

    guerre impitoyable contre les elfes, et dautres

    races afin dtendre son domaine. Ils lavertirent

    quainsi Arthur pourrait garantir lhgmonie de

    lhumanit, et quil se couvrira de richesses

    immenses et dune gloire sans pareille. Le fort

    refusa de sadonner ce quil qualifiait une

    procdure odieuse. Il clama haut et fort son

    amour des elfes, et il argumenta selon le principe

    que la guerre devait tre un processus us en

    dernier recours.

    Les courtisans prirent dabord pour une

    plaisanterie les mots dArthur mais ils

    dchantrent face son insistance. Alors ils

    menacrent de destitution voire de mort leur

    monarque. Cependant le fort demeurait ferme sur

  • 58

    ses positions. Il sattendait des reprsailles

    tonitruantes, une raction trs hostile.

    Nanmoins il restait dtermin dfendre la paix

    avec les elfes. Au dbut la foule se limita

    manifester de lincrdulit, murmurer sa

    dception. Mais petit petit elle se laissa envahir

    par la colre et la haine. Ainsi ceux qui firent des

    courbettes devinrent des gens prts tailler en

    pices Arthur, perptrer sur lui une mise mort

    sanglante. Ses sujets prsents dans la salle se

    jetrent sur lui, le mirent nu et tranchrent sa tte.

    De plus les courtisans sacharnrent sur son

    corps, ils le lardrent de coups avec diverses

    armes blanches.

    Il ny avait quune personne assez heureuse

    dans les environs, il sagissait toujours de

    lnigmatique vieillard. Il tait content que le fort

    soit assez mature pour prendre une position ose

    face des fanatiques, quil privilgie la

    sauvegarde des elfes au dtriment de sa propre

    existence. Il tenait un champion qui sannonait

    trs prometteur, un missaire divin qui

    apporterait peut-tre un jour un immense bonheur

    aux elfes.

    Ensuite Arthur fut de nouveau transport

    dans un autre lieu, il dcela que les coups de

    dague et dpe reus ne laissrent pas de

  • 59

    cicatrice. Par contre il tait toujours nu. Il tait

    dehors sur une lande dsole, et confront ce

    qui ressemblait une immense manifestation

    surnaturelle. Le soleil clairait les alentours, mais

    il y avait une sorte de brouillard noir

    extrmement opaque sur une zone de vingt

    mtres carrs ct dArthur. Des tnbres lui

    parlrent par tlpathie, elles lui offraient

    limmortalit, la richesse et le pouvoir politique

    en change du fait de causer la destruction

    grande chelle, de causer le dsespoir et la

    famine. Le fort connut un instant dhsitation, il

    avait peur sil refusait de condamner son me

    des tourments ternels. Mais il ne voulait pas

    dun autre ct favoriser des desseins purement

    malfiques, mme sil y avait franchement gros

    gagner. Alors il dclina loffre mme si les

    rcompenses promises mritaient le titre

    davantageuses. Les tnbres ne restrent pas

    sans raction, elles jurrent dinfliger des

    tourments terribles si Arthur nobtemprait pas,

    ne donnait pas son accord.

    Il tait vraiment terrifi par lentit prs de

    lui, il savrait dans un tel tat danxit quil

    savrait presque prt se faire pipi dessus. Il

    devait en appeler toute sa volont pour

    contrler sa vessie. Cependant le fort voulait

  • 60

    devenir un protecteur dans lavenir, pas un

    destructeur. Il dsirait plus prserver quapporter

    le malheur. Entendu il se mettrait dos une

    superbe occasion daccrotre son statut social, et

    il subira probablement en senttant une sacre

    punition particulirement douloureuse. Mais il

    ponctua quand mme sa rponse finale par un

    non tonitruant. Les tnbres napprcirent pas

    du tout la discussion avec le fort. Aussi elles

    enflrent considrablement jusqu atteindre une

    taille digne dun petit pays. Ensuite elles

    sapprochrent avec des intentions clairement

    belliqueuses. Elles clamaient avec ardeur que

    ceux qui ntaient pas avec elles, taient des

    ennemis torturer. Quelles rservaient un sort

    terrible aux gens qui ne coopraient pas avec

    elles.

    Arthur sestimait vraiment insignifiant face

    lentit se dplaant vers lui. Il avait

    limpression dtre moins quun ver de terre face

    un lion gigantesque. Il vivait la pire peur de

    toute sa vie, une partie de son esprit lui

    murmurait quil tait un fou inconscient davoir

    refus une superbe proposition, mais sa tendance

    altruiste le flicita. Daccord cela pouvait paratre

    stupide au premier abord de privilgier lhonneur

    si cela rimait avec une mort douloureuse. Mais il

  • 61

    tait ncessaire que des gens slvent de temps

    autre contre la destruction gratuite et la violence

    exacerbe, sinon le monde des vivants serait un

    lieu vraiment triste.

    Encore une fois le mystrieux vieillard

    sourit, il restait une ultime formalit accomplir,

    et Arthur pourrait rejoindre le rang de ses lus.

    La fin de lpreuve tait trs difficile, mais le

    vieillard pensait sincrement que le fort pourrait

    relever le dfi.

    Les tnbres outres par la pugnacit du

    fort sortirent le grand jeu, elles infligrent des

    tourments vraiment atroces. Arthur pensa

    plusieurs reprises que son esprit allait imploser,

    quil sera totalement incapable de supporter les

    supplices endurs. Il avait limpression que des

    lames chauffes blanc taient plonges

    lintrieur de son corps, que des milliers

    daiguilles le transperaient de part en part. Il crut

    plus dune fois quil allait devenir fou. Il lui

    suffisait de prononcer la phrase, je me soumets,

    pour mettre fin son calvaire, et bnficier de

    nombreuses faveurs.

    Mais il rsista la menace, y compris

    quand la douleur allait crescendo, samplifiait de

    seconde en seconde sur son tre. Aprs ce qui

    paraissait une ternit dobscurit, un sjour dans

  • 62

    des tnbres vivantes et touffantes, le fort fut

    amen dans un temple immense rempli dpes et

    dautres armes. La structure de pierre avait bien

    la taille dune cathdrale imposante, elle

    comportait des centaines de piliers de plusieurs

    dizaines de mtres de haut. L un elfe masqu de

    grande taille vtu dune toge rouge et, qui

    mesurait deux bonnes ttes de plus que le fort

    attendait. Le fort scruta les environs pour

    dterminer o il se trouvait, il avait limpression

    dtre dans une structure rendant hommage un

    dieu de la guerre. Les nombreux vitraux dans les

    parages servaient manifestement honorer des

    combattants.

    Une magie intense rgnait dans lair, car

    Arthur navait pas besoin de se concentrer pour

    comprendre le contenu des textes compliqus

    gravs avec de lor sur les murs. Il apprenait ainsi

    que les lus de la divinit des lieux ntaient pas

    seulement forts ou courageux, ctaient aussi des

    gens vertueux, qui prenaient cur les intrts

    des elfes, ou du moins la lutte contre les forces de

    la ruine. Et mme si ctait rare il arrivait de

    temps en temps quun lu du genre humain soit

    admis dans les rangs des champions divins. Fait

    intressant bien que les aptitudes de guerrier

    soient un lment important, il semblait que la

  • 63

    capacit mener des intrigues ntait pas un

    facteur forcment nglig par les lus du dieu.

    Aprs tout largent tait le nerf de la plupart des

    guerres, et pour accumuler beaucoup de monnaie

    savoir tre rus tait un plus indniable. Le

    temple se caractrisait par une opulence

    impressionnante, il y avait bien des centaines de

    symboles religieux qui lornaient, l une statue,

    ici une gravure. Heureusement que ldifice

    savrait de grande taille, sinon il aurait t

    surcharg du point de vue dcoratif. Aprs avoir

    pass trente secondes observer les alentours, le

    fort se tourna vers la seule autre personne

    apparemment dans le temple.

    Arthur crut reconnatre le vieillard

    entraperu dans la plaine. Il eut une impulsion

    dattraper son interlocuteur et lui briser le cou. Il

    avait limpression que ces preuves taient lis au

    vieillard, que les affreux tourments vcus

    venaient de sa volont. Heureusement il manait

    de lelfe une impression de srnit, une aura

    calmante qui dsamora la volont du fort de lui

    faire du mal. Et puis Arthur changea, il avait

    toujours une part de lui porter sur la violence

    sadique, mais il dsirait au moins couter

    quelques explications avant de prendre une

    dcision.

  • 64

    ??? : Je suis Prolium, tu as surmont les trois

    preuves, celle de lor, de la gloire et des

    tnbres. Que dsires-tu ?

    Arthur : La force de protger les elfes.

    Prolium : Et pourquoi cela ?

    Arthur : Un rve trs important pour Lancelot est

    de redonner sa race la possibilit de moins

    craindre lavenir. Or jai une dette ternelle

    envers lui qui a mis fin une existence infernale

    desclave. Et puis je trouve que les elfes mritent

    plus que les humains le droit une vie paisible.

    Prolium : Tu es un homme pourtant.

    Arthur : Oui, mais cela ne mempche pas

    davoir de la honte concernant beaucoup de mes

    semblables.

    Prolium : Ainsi soit-il, que ma bndiction

    taccompagne.

    Suite ce rve le clairon de lappel du

    matin retentit, et Arthur oublia progressivement

    le contenu de ses songes, mme sil avait quand

    mme le souvenir davoir vcu des moments

    intenses. Lorsque vint le soir, Glil le lieutenant

    rassembla sous un ciel crpusculaire ses troupes,

    il battit le rappel parmi les tentes blanches des

    soldats.

  • 65

    Glil : Jai besoin de volontaires pour participer

    un raid nocturne sur le camp orque. Notre

    objectif est de casser lartefact en forme de crne,

    qui confre des forces supplmentaires nos

    ennemis.

    Arthur : Je suis partant, mon lieutenant.

    Glil : Soldat Arthur cela ne fait que six mois que

    tu tentranes, il est encore trop tt pour que tu

    participes des missions capitales.

    Lancelot : Je suis pour que le soldat Arthur

    prenne part la mission, il a beau faire partie des

    nouvelles recrues, il dispose dun gros potentiel.

    Glil : Arthur est un humain, il verra moins bien la

    nuit que les soldats elfes, par consquent il sera

    moins apte combattre.

    Lancelot : Nous avons des magiciens dans notre

    arme qui peuvent confrer Arthur la capacit

    de voir aussi bien la nuit quun elfe.

    Glil : Je ne veux mentourer que de guerriers

    expriments, cela multiplie les chances de

    russite et de survie, mon gnral.

    Lancelot : Lieutenant Glil je te souponne davoir

    dautres motivations, comme par exemple un

    racisme lencontre des humains. Tu as la

    rputation dempcher les hommes courageux de

    sillustrer dans ton bataillon.

  • 66

    Glil : Je naime pas beaucoup certains humains,

    mais je ne suis pas raciste.

    Lancelot : Dans ce cas, la question est rgle,

    Arthur participera la mission.

    Il tait facile de reconnatre le campement

    orque, aux odeurs de viande brle qui se

    sentaient sur une grande distance, et aux traces de

    saccage. Ces tres dmolissaient souvent les

    traces de civilisation sur leur passage, ainsi ils

    rduisirent presque compltement en ruine le

    village anciennement habit par des elfes quils

    visitrent. Ils ne laissrent debout les maisons de

    personnalits du village, uniquement parce que

    leurs chefs voulaient un toit pour dormir. Et

    encore mme les demeures non compltement

    dmolies, se rvlaient souilles par les

    excrments et le manque dhygine des orques.

    Le lieutenant Glil tait loin dtre le seul

    elfe raciste lgard des humains. En effet

    beaucoup de ses semblables considraient avec

    haine, ou animosit les hommes. Cela tait d au

    fait que les humains taient souvent mprisants

    avec les elfes. Mais aussi cause de la tendance

    llitisme de nombreux tres elfiques. Bien que

    lgalit entre citoyens soit un fondement

    thorique des royaumes elfes, il nempchait

  • 67

    quune part non ngligeable des pres et mres de

    famille elfique enseignaient leur enfant,

    considrer les elfes comme une race suprieure

    toutes les autres. Lorgueil ntait pas un trait de

    caractre unique aux elfes. Par exemple la

    majorit des hommes, se considrait comme

    destine devenir les matres de la plante

    Gerboisia. Toutefois les tres elfiques pouvaient

    aller trs loin au nom de la fiert. Les elfes

    avaient aussi de bons cts, ils respectaient

    gnralement la nature, et pour eux un serment

    tait quelque chose que lon devait respecter, si

    lon