9
1 1; ,'T LS 4i M fr 1i L J : i. 1 IM $40 ,1 !i9I I!hP<i 1 E. 'mI1 ': 9 r .-'. . ;. ¡A - lir f f LJ II*. 2I3I3EI. ,^ 1 .1.11. , ourua lamirnahtrc, . . /, - .- /Th fl1t ¡lft i I/ LLL LLÃ, LLI.LUaL L,VLtLLILLLUU Ut VL(,UL ie , s o ,etc.,à t ' usatcs arnûtcui etprofcssiouu1sr—, O ,-'f LE j5 IIÆ CÏ?JKqE DOJ ¡ . - L • e í. tn au, Jk 1 rt üe tabuuurmni 1 :, •. . . . &X1flClly9 J?rI ç) ,- 1 [) r,I( )(4' —. o• /

Le coloriste enlumineur 1893m5n1

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Revue d'enluminure belge mai 1893

Citation preview

Page 1: Le coloriste enlumineur 1893m5n1

1 1; ,'T LS4i

M fr 1i

L J :i.

1

IM$40,1

!i9I •

I!hP<i

1

E. 'mI1

': 9r .-'. . ;. ¡A -

lir f f LJ II*. 2I3I3EI.,^ 1

.1.11. ,

ourua lamirnahtrc,

.

./, - .- /Th fl1t ¡lft i

I/ LLL LLÃ, LLI.LUaL L,VLtLLILLLUU Ut VL(,UL

ie ,so ,etc.,à t'usatcs arnûtcui etprofcssiouu1sr—,O ,-'f LE j5 IIÆ CÏ?JKqE DOJ

¡ . - L • e í. tn au, Jk1 rt üe tabuuurmni

1

:, •. . . . &X1flClly9 J?rI

ç) ,- •

1

[) r,I( )(4'

—. ‚

o• / •

Page 2: Le coloriste enlumineur 1893m5n1

lère ANNÉE. —,--,— N° I. —,--.. 15 MAI 1893.

Uk,t Deotort,«C e,'zmIumílitur+

FOTRE COURS.

A Société de Saint -Augustin,personne ne Pignore, a été lapremière à faire revivre non

seulement la saineQ ° p tradition daus l'i

-magerie religieuse,mais encore lesprincipes de 1'an-cien art décoratif, et

ti toutes ses éditionsjouissent aujour-

. d'huid'unevoguetoujourscroissante.Elle était toute désignée pour

donner au Coloriste-Eulummaineur sonvéritable aspect et le conduire aubut que nous nous proposons, gráceà sa puissante organisation, auxnombreux modèles qu'elle possèdeet aux artistes qu'elle a dressés dansses écoles, dirigées par des inaitresdont les oeuvres artistiques et litté-raires sons les guides les plus súrs

pour ceux qui cherchent la gráce unie austyle, le beau tel que nous font légué lesartistes croyants du moyen áge.

Notre role plus modeste se borne à initierles lecteurs du Coloriste- Eizlu7mziueur auxsecrets professionnels, aux tours de mains,aux procédés dont se servaient ceux dontles oeuvres font notre admiration et qu'onne peut copier ou suivre qu'en s'aidantdes connaissances techniques qui faisaientleur force.

Nous priors donc les personnes qui vou-dront bien nous préter leur attention, d'étreindulgentes pour la forme, de s'attachermoins à celle-ci qu'au fond, dont 1'objet estde décrjre sans restriction des connaissances

acquises par une longue expérience et unepratique constante des arts du moyen áge.

Notre unique prétention est d'étre clairdans l'exposition de nos moyens; qu'ils'agisse de 1'enluminure, de la miniature,des vitraux ou des émaux, nous sommescertains qu'en suivant exactement nos pres

-criptions, nos lecteurs obtiendront des ré-sultats sérieux et durables.

A nutre expérience personnelle, nousjoindrons celle des autres, mais en citant lessources oi nous aurons puisé, nous rensei-gnerons exactement nos abonnés sur tousles procédés connus que nous aurons expé-rimentés ; sans parti-pris, sans nous laisserinfluencer par aucune considération étran-gère, nous signalerons les avantages et lesdéfauts que nous aurons observés au coursde nos expériences ; en un mot, nous met-trons les personnes désireuses de pratiquer,en Barde contre les dif cultés, les accidentsqui pourraient compromettre leurs oeuvres.

Nous leur éviterons de la sorte,les échecs,et par suite les découragements auxquelselles s'exposent en travaillant sans méthodeprécise à laquelle elles puissent demanderl'aide nécessaire pour guider les premierspas dans l'inconnu.

Nous ne négligerons aucun moyen. Lesdétails les plus infimes en apparence ontleur importance, et nul ne peut faire ceuvrequi dure, s'il n'est preparé par une étudesérieuse des procédés et moyens propres àparer aux accidents nombreux que 1'emploides gouaches et des ors réserve à ceux quiveulent en faire l'application sur le vélin etle parchemin.

Nos modèles seront pour nos lecteurs,

^t^♦ ^ / • ~^ ^ ^^Y• •rr r •rir ^ 1 r•^• r

Page 3: Le coloriste enlumineur 1893m5n1

2 .e notori te Offia ntiicur.

des Buides súrs, tant pour le document pro-

p rem ent dit que pour la pureté de style qui

a présidé aux compositions modernes ; nous

n'aurons donc pas à nous en préoccuper

dans la première partie de notre cours; nous

éviterons d'empiéter sur ce domaine qui

appartient à nos collaborateurs compétentset nous diviserons nos articles en chapitres,

dans l'ordre suivant:

j o de 1'atelier2 0 de l'outillage3° la matière première4° les couleurs5 0 l'or et l'application générale des métaux60 la miniature (son application aux livres)7° la miniature sur ivoire, etc...8 0 1'ornementation9° considérations générales.

Nous appuyerons nos démonstrations decroquis intercalés dans le texte, afin derendre ce dernier plus clair et nous somnies

convaincus que nos éditeurs ne négligeront

rien pour nous faciliter notre tache.

E N principe nous sommes de ceux qui

préfèrent la sobriété dans l'ameuble-ment et l'ornementation: l'aspect sévère con-vient mieux au genre dont nous nous occu-pons,parce que 1'ceil moins distrait par ce qui

1'entoure, perçoit mieux les délicats détailsqui sont le charme méme de 1'enluminure.D'ailleurs, avec le luxe et le confort mo-derne, le milieu est rarement en harmonieavec 1'occupation de l'artiste.

Entourons -nous, si nous voulons faire ceu-vre originals, d'accessoires qui puissent nousinspirer dans la conception de nos travaux.Nous n'aurions que 1'embarras du choix,pour appuyer notre opinion,si nous voulionsreproduire les ateliers d'artistes célèbres quela photographie a popularisés en ces der-nières années.

L'enluminure, ceuvre d'imagination, de-mande donc autant que les autres genres,1'application de cette théorie. Si nous nousreportons vers le passé, nous verrons cesartistes, auxquels nous sommes redevablesde tant d'e uvres exquises, travailler dansla cellule austère du moine, ou bien encoreles imagiers des rois et des princes élabo-rant dans leurs COMPTOUErs sévères, cesrnerveilles que nous retrouvons dans lesépaves de la liórairie de Charles VI ou decelle du duc Jean de Berry.

Une grande baje, donnant passage à unelumière filtrée par des mises en plomb qui

atténuaient la brutalité * des murs badigeon-nés à la chaux, un ameublement sommairetranchant vivement sur la blancheur desmurs, leur suffisaient ; et cependant ne res-tons- nous pas toujours en admiration devantleurs productions, ne somnies-nous pas con-fondus de leur abondance ?

Quand a-t -on produit ceuvre aussi parfaite?Oi trouve-t-on pareille profusion de richesdétails, pareille minutie d'exécution, pareilleunité de style, pareille perfection en un motet qui fait qu'aujourd'hui, pour produire dunouveau nous avons encore recours à cesyieux maitres, et nous leur empruntons sans

mesure ?Nous conseillons aux enlumineurs et aux

miniaturistes de choisir,autant que possible,leur installation orientée vers le Nord, sobred'ameublement, crue de tons ; on évite ainsila poussière pernicieuse qui est l'ennemiedu miniaturiste.

Point de meubles mutiles, de l'ordre, (i1s'agit de gagner du temps dans des travauxaussi longs et aussi minutieux) chaquechose à sa place afin d'avoir tout sous lamain à chaque instant.

Ces recommandations peuvent ne pasétredu goút de tous ; les femmes du monde quiont 1'habitude de 1'élégance et le culte dubibelot auront quelque peine à se priverde ces petits riens inutiles.Au demeurant on

A,

Page 4: Le coloriste enlumineur 1893m5n1

MRotre Qtour. 3

peut passer outre, mais qu'on n'oublie pasque le bibelot doit étre épousseté, que 1'é-poussetage c'est la production de la pous

-sière et qu'encore une fois la poussière estnotre ennemie. On le comprendra mieuxquand nous arriverons à la partie technique,à la révélation des procédés, lorsque pourun rien, un atome tombé sur une figureminuscule par exemple il faudra recourir augrattage, retoucher 1'ouvrage auquel nous

aurons consacré deja bien du temps et parcette désastreuse opération de 1'enlevageon risquera de compromettre tout ou partied'un travail laborieux.

Dans le prochainnuméro,nousaborderonsle chapitre de l'outillage qui a une impor-tance capitale, nous le décrirons en détail etnous donnerons des croquis à l'appui pourles objets indispensables.

(A sznivre.) V. D.

Gau5eríe Sur teg intnzíature ancíeiiiie t mober ileg.

¡l N commençant cette série d'articles je vous prie,

^^' mes respectables lectrices et mes chers lecteurs,

a I -yde ne pas vous effrayer si j'entreprends de vous1 i " 0 parler du passé, tandis que mon collaborateur

`" 1 = V. D., très habile homme et très expert, veuillezm en croire, dans l'art tout vivant de l'enlumi-nure moderne, vous apprendra les procédés sivariés de la peinture artistique à la portée des

_. gens du monde. .Je vous promets de n'étre pas ennuyeux comme

un archéologue et je ne perdrai jamais de vue lepublic distingué auquel j'ai l'honneur de madres-

ser, public qui, je le sais, n'aime pas les pédants, et ne raffole pas des érudits.

Avez-vous ]u les discussions des Chambres à propos du dernier budget

des Beaux -Arts ? — Non sans doute, car ces débats ne sont intéressants

qu'à leurs jours. I1 s'est agi cette fois des femmesartistes. {.^

M. Gerville-Réache, qui s'est fait lechampion de cette cause intéressante, a

Page 5: Le coloriste enlumineur 1893m5n1

4 iLe ' O1orí5te ' UUuiflhneur.

demandé que l'École des Beaux -Arts soitouverte au beau sexe, si bien que dèsl'année prochaine une école soit créée pourles Dames. Ce ne serait pas là une grandenouveauté. Avant 1710 les femmes étaientadmises à l'Académie royale de peinture etde sculpture. I1 y en eut une douzaine,depuis Catherine Duchemin, jusqu'à Ma-dame Vigée-Lebrun. Bonaparte prononça1'exclusion des artistes en jupe, de l'Aca-démie et de l' École des Beaux -Arts.

M. Gerville-Réache proteste, en alié-guant que les Dames sont admises aux

Écoles d'art en Angleterre, aux États-Unis,en Suède et en Russie.

A quoi d'aucuns répondent, qu'il seraitbien plus convenable de créer pour lesfemmes une École d'art analogue. En1889, au congrès de veuves et institutionsféminines, Mad. Léon Berteaux demandaitla création de salles spéciales oii ses coinpa-gnes recevraient le méme enseignementartistique que les hommes.

Mais nous voilà occupés du présent etde l'avenir, et non point du passé, commec'est la tache de votre serviteur. Je revien-drai bientót à mon sujet, en vous montrantque cette préoccupation si intéressante, deformer des femmes artistes, n'est pas dutout une idée nouvelle, et qu'on ne feraitque reprendre une pratique en grand hon-neur autrefois.

Quoiqu'il en soit, voilà qui nous présagedes beaux jours pour l'art féminin, et touteune génération de coloristes habiles, et d'en

-lumineuses virtuoses.

peintres (et autres artistes), qui existentdans le monde en général et dans la Franceen particulier, la question m'aurait paroavoir inoins d'intérét. »... « Le gouverne-ment, ajoute-t-il, ne croit devoir rien fairepour augmenter le nombre de personnesqui s'occupent de certaines choses clorsqu'elles feraient peut-étre mieux de s'oc

-cuper de certaines autres. » (Figurez-vous,lectrices, que ces paroles ont été soulignéespar des très bien!)

Le ministre écarte nettement l'idée d'ad-mettre des jeunes filles à 1'Ecole des Beaux-Arts. I1 s'en rapporte à l'avis des femmeselles-mémes, qui, dans leur congrès de i 889,ont sollicité des ateliers spéciaux, et ilajoute, avec beaucoup de raison, nous sem-ble-t-il :

«Allons-nous instituer une école spécialepour les femmes ? En ce qui me concerne,je n'éprouve à cet égard aucune répu-gnance ; je me permettrai seulement de direà la Chambre, que si elle entend voir leGouvernement créer pour les femmes uneécole qui soit exactement le pendant del'école existant déjà pour les jeunes gens, jetrouverais à ce projet, quant à moi, un cer-tain nombre d'inconvénients. 11 me sembleque les tendances artistiques de la femmes'orienteraient d'une manière plus heureuse,plus utile, plus pratique et pour elle et pournous, non pas vers ce qu'on appelle lesbeaux-arts, mais vers cet art décoratif quin'a pas encore atteint dans ce pays tout ledéveloppement désiré, vers cet art qui peutétre caractérisé par la formule que voici :une étude à la suite de laquelle chaque ar-tisan peut étre en méme temps une sorted'artiste, c'est-à-dire une étude ne séparantjamais, meme dans les préoccupations lesplus usuelles et les plus matérielles de1'utilisation des choses, cette notion d'art,ce sentiment de distinction et d'élégance,qui est une des caractéristiques du géniefrançais. »

{

Avant de clôre mon exorde, laissez-moivous dire quel a été l'accueil fait à cettemotion par le Ministre de l' I nstruction pu-

buque et des Beaux-Arts.I1 a commencé par faire cette impor-

tante et peu galante réserve : « S'il nes'était agi que d'augmenter le nombre des

Page 6: Le coloriste enlumineur 1893m5n1

Cau eríe dur Ieg mínriature,5 aiucíeuliie.5 et anoDernc . 5

« J'aimerais mieux voir les jeunes filles setourner de ce cóté ; elles auraient tout àgagner, et la société également, car, lors-qu'au sortir de la préparation esthétiquedontje parle, elles deviendraient mères defamille, elles trouveraient dans cet ensei-gnement, non pas moins artistique, maisplus pratique, ou mieux plus susceptibled'applications, le moyen de rester des ar-tistes tout en étant des mères de famille,tout en apportant au foyer domestique unensemble de ressources qu'elles n'y appor-teront peut-étre pas au méme degré si ellesse sont livrées à ce qu'on appelle « l'Art »tout court. »

Nous est avis que le Ministre a pleine-ment raison. C'est daus ce sens -1 que notreami M. V. D. se propose de diriger l'ensei-

gnement, qu'i1 veut donner à nos lecteurssous une forme agréable et peu fatigante.Ouant à moi, je vais entreprendre de mon

-trer que nos lectrices, en s'engageant danscette voie, ne feront que reprendre les belleset nobles traditions de leurs ancétres, voireméme des femmes du temps passé.

Nous étudierons ensemble les ouvragesdélicats des miniaturistes d'autrefois, quiétaient parfois des religieuses ou des cháte-laines, ou des hommes doués d'une délica-tesse de main et de qualités véritablementféminines.

Des aujourd'hui je mettrai sous vos yeuxune série de lettrines,que veuillez examiner:le mois prochain nous en recauserons.

(V. notre planche I.)L. C.

S

o.fl Ernau

L est une erreur généralementrépandue, qui fait considérer lapeinture sur émail comme ex-trémement difficile, presqueinabordable pour les personnesdu monde, qui pratiquent ce-pendant la peinture sur faïence

sur porcelaine.Sans nier les aléas, à ne l'envisa-r que comme moyen, nous croyons'elle est plus que tous les genres,

qui doivent leur fixité au feu, à la portéedes personnes du monde qui veulent s'adon-ner aux arts d'agréments.

Le peu d'ouvrages spéciaux oit le pro-cédé se trouve décrit, la rareté des travauxqui en traitent, et aussi le prix élevé de laplupart de ceux-ci, les rares professeursqui l'enseignent, l'ignorance oii Ion est, desmaisons oi on peut se procurer les pro-duits nécessaires, l'adresse des praticiensqui aident si puissamment les amateurs en

se chargeant de la cuisson de leurs ceuvres,qui ajoutent à ces dernières ce qui ressort deleur domaine, sont à vrai dire la cause réellequ'un petit nombre de privilégiés se livraientseuls à cette séduisante branche de l'art.

Fidèles à notre role de vulgarisateur,nous allons combler cette lacune en mettantles abonnés du Coloriste-Eznlumnineur àméme d'aborder l'art de l'émaillerie avectout autant de facilité que l'enluminure etla miniature. Nous procéderons de mémepour la peinture sur yerre.

En aidant nos lecteurs à faire un emploiutile de leurs loisirs, nous obéissons à unsentiment désintéressé, nous répondons à unbesoin, au désir souvent exprimé de voirréunis en un seul ouvrage les élémentstechniques à la portée des amateurs et aussid'un bon nombre d'artistes professionnels.

Nous croyons sincèrement que c'est ser-vir la cause de l'art que de répandre lesmoyens d'en faire, et pour quelques mécon-

Page 7: Le coloriste enlumineur 1893m5n1

6 Le Cotorígte e izlumíneur.

E

tents que feront nos articles, combiend'heureux : au surplus, nous nous bornonsà indiquer clairement la façon d'arriver àces divers résultats, mais nous ne pouvonsdonner le talent. A ceux qui nous ferontl'honneur de nous lire, d'en acquérir : à

chacun sa tache, la nótre nous suffit. LeColoriste-Enlumineur cleviendra prompte

-ment le guille indispensable auquel on nerecourra jamais sans profit.

Nous examinerons d'abord les diversgenres d'émaux, afin d'initier nos lecteursaux nombreux procédés pratiqués par lesdiverses écoles de tous les áges, depilis 1'an-tiquité jusqu'à nos jours, mais seulement lecóté pratique, l'historique sortant de notrecompétence, à titre de digression, et nousnous arréterons aux émaux peints dont1'origine ne remonte qu'au XVe siècle.

L'art d'appliquer sur les métaux des fon-dants ou y erres pulvérisés de différentes

couleurs que Fon fixe par la cuisson est ex-clusivement du domaine du praticien, etsauf quelques exceptions, bien peu d'ama-teurs procèdent eux-mémes à ce cóté du mé-tier, qui demande un long apprentissage.

Au moyen áge, un émailleur était doubléd'un chimiste, il faisait lui-méme ses émaux,ses oxydes, créai.t son outillage, ses modè-les, cuisait et terminait ses oeuvres.

De nos jours, tout est simplifié, le com-merce nous vend d'excellents produits, un

outillage parfait, les plaques de colorationsdiverses, bleues, brunes, noires ou blanches,sous fondant incolore, le paillon, etc., le spé-cialiste colore et cuit. C'est à cette divisiondu travail, à cette simplification du procédéque nous sommes redevable de pouvoirproduire à notre apaisement, en amateur,des ceuvres qui demandaient jadis desannées d'études.

Nous nous sonimes initié à tout, afind'en faire profiter nos lecteurs et lorsqu'au

cours de leurs travaux ceux-ci auront desquestions à nous adresser, nous nous feronstoujours un devoir de les renseigner.

Avant d'aborder le cóté pratique de notrecours, il est nécessaire de faire un courtexposé de l'art de I'émaillerie, après lequelnous entrerons dans le vif de notre sujet.

Les émaux sont de deux sortes: i 0 trans-incides oài transýarests lorsque le fondantest teinté d'un oxyde colorant qui n'altèreen rien sa qualité dominante, qui est de lais-ser apparent le métal sur lequel on l'appli-que ; 2 ° oyaques lorsque l'oxyde métalliqueen a changé la nature ; les blancs par exem-ple sont toujours opaques.

On applique ces émaux sur les métauxde différentes manières que Pon qualifie :

i° émail cloisonné ;2° émail champlevé ;^° émail de basse-taille ;4° émail sur relief ;5° émail peint.L'émail cloisonné s'obtient en disposant

verticalement de minces bandes de cuivrerouge suivant un dessin préalablement indi-qué; on soude ces cloisons sur une plaque defond en métal,et on emplit les vides d'émailblanc ou coloré, on porte au four oli 1'émailse fond. Dès que le travail est refroidi, onponce et on polit la surface oti les cloisonsforment les contours.

L'émail en fondant perd de son volume,et il est parfois nécessaire de revenir troisou quatre fois à la besogne avant d'avoirterminé 1'oeuvre.

La seule différence entre 1'émnail clam levéet le précédent, c'est qu'au lieu ' de dresserles cloisons, on grave celles -ci dans l'épais-seur du métal et c'est le trait qui reste épar-gné par le burin qui forme la cloison. Letravail d'émaillage est le méme que pour lecloisonné. L'émail adhère bien sur le cuivrerouge, non pas sur le laiton.

Page 8: Le coloriste enlumineur 1893m5n1

LL.e,5 Cinaux. M

Ici nous ferons rernarquer que I'émailchamplevé est un des plus communémentemployés pour les menus objets de bijoute-rie, et nous reviendrons sur le parti que noslectrices pourront en tirer pour leurs travauxd'agréments, un cadeau à faire, un souvenirà laisser. L'émai] champlevé s'appelle en-core érnail en laille d'éya7h ne.

L'émail de basse tai/le est une des plusbelles applications de l'art de l'émaillerie.L'artiste sculpte son sujet dans le rnétal,cuivre, or ou argent, et applique sur sonceuvre des émaux de diverses couleurs ;l'effet sera d'autant plus beau que le travailsera plus fin et l'aspect sera celui d'un ta-bleau, l'émail en se fondant au feu diminued'intensité sur les reliefs et s'accumulantsur le fond, donnant ainsi toute la valeurau travail de l'artiste. On fait aussi des ca-maïeux en ne mettant qu'un émail d'uneteinte unique. C'est avec l'émnail sur relief,celui des genres qui ressort plus spécia-lement du ciseleur que de l'émailleur pro-prement dit. Seulement nos abonnés pour-ront le pratiquer aisérent, tandis qu'il estpresqu'inabordable pour d'autres. En effetnous nous chargerons de leur fournir desplaques de cuivre taillées en creux, suivantle dessin que l'on voudra nous fournir. Nous

n'en dirons pas davantage ici,nous réservantd'en traiter par correspondance avec ceuxde nos lecteurs qui le désireront('). L'emploile plus fréquent et le plus pratique de cegenre est celui du guillochage dont on orneles fonds de certaines peintures, de plaquesou de menus objets.

Nous arrivons aux émnauxyeiuzts, qui eux-mémes se décomposent en plusieurs genresque nous décrirons dans nos prochains nu

-méros.Nous nous étendrons longuement et mi-

nutieusement sur ces divers procédés etlorsque nous en aurons finí avec la peintureproprement dite, nous aborderons l'appli-cation de la photographie aux éinaux.

Aujourd'hui oir chacun a en main desappareils perfectionnés, oi l'amateur s'adon-ne de préférence à cette utile distraction,il sera agréable,nous en sommes certain, des'initier au moyen de fixer d'une façon in-délébile les épreuves obtenues dans desexcursions de famille, les souvenirs devoyage, sans préjudice des portraits chersque le peintre pourra animer par les mémesmoyens et joindre l'utile à 1'agréable.

(A suivre.)

i. S'adresser au bureau du journal.

TOUS réserverons dans notre pro-chain numéro une place spéciale

_, pour répondre aux demandes derenseignements concernant nos différentscours techniques. Au lieu de noms ou d ' ini-tiales, nous prions les abonnés qui y recour-ralent de vouloir bien prendre un numéro,celui de 1'abonnement par exernple.

Les cours d'émaux et de peinture suryerre s'alterneront d'un numéro du journalà l'autre.

Nous nous ferons toujours un plaisir derépondre aux demandes de renseignernents

autres que ceux des inatières traitées régu-1ièrement dans le Coloriste E7zlumilzeur.

Nous ouvrons dès à présent, à cette finla Rubrique :

^o Quetíon et Hépon e. meo=

OUS invitonsd'ailleursnonabonnésà nous transmettre non seulementdes Ouestiolzs mais méme les Rebon -

ses intéressantes qu'ils pourraient y fournir.Ouestion.— Donner la composition d'un

bon mordant pour la dorure sur parchemin,connait -on la recette des miniaturistes an-ciens ?

Page 9: Le coloriste enlumineur 1893m5n1

g Le Colorí^te Qntulnítteur,I3íMMíograpbíe,

L'ORNEMENTATION DES MANUSCRITS AUF ry MOYEN AGE (`).

'ART dont nous nous occupons, leplus charinant des arts d'agréments,est une création du moyen áge.

Le secret en est contenu dansces étonnants bouquins, dont le

texte calligraphié est souvent une merveille depatience, et dont 1'ornement polychrome a pucoater parfois presque une vie de travail.

Ces livres-là ne s'achètent pas chez le libraire.Pour les étudier il faut étre admis daus ces pré-cieuses collections assez rares, qui sont des trésorspeu accessibles,tels les fonds des manuscrits de laBibliothèque nationaleàParis,telle labibliothèquede Bourgogne à Bruxelles, etc.

Mais de nos jours les fureteurs de bibliothèquesne sont pas avares ; jis n'orat souvent ríen de plus

i. Recueil de documents, lettres ornées, bordures, miniatures,tiré des principaux manuscrits de la Bibliothèque Nationale, etc., parEm. Guillot.

Librairie Renouard. H. Laurent, Paris, édit.

pressé que de faire part au public de leurs inté-ressantes récoltes. C'est ce qu'a fait M. E. Guil-lot, en publiant les gracieux petits albums danslesquels il réunit, méthodiquement classés, leséléments les plus typiques de la décoration desmanuscrits anciens, lettrines ornées, borduresmarginales, miniatures, etc.

Les spécimens sont choisis de la manière laplus judicieuse, la reproduction est des plus fidè-les,quant au dessin ; la coloration seule est quel-quefois un peu crue ; mais la perfection n'est pasde ce monde.

A tout prendre le recueil est excellent. Nousle recommandons vivement à nos lecteurs ; nouscomptons d'ailleurs y revenir en décrivant quel-ques jolis morceaux de cette collection.

L. C.

N. B. Nous ferons un compte -rendu des ouvra-ges qui entrent dans notre cadre, et dont deuxexemplaires nous seront adressés franco.

N. 1). L. R.

orrc p itncijt be Icttrínes.ACILITER de toute manière à nos lecteurs et lectrices,

l'imitation intelligente des bons procédés anciens, tel est

notre but en reproduisant des spécimens des anciens styles.Et pour procéder graduellement, nous commencerons par1'a b c d, à savoir par des lel/rrines, en leur fournissant un choixd'initiales ornées.

Fidèles au principe que nous venons d'indiquer, nous

débutons par des lettres ornées en deux couleurs. Les anciens

ont excellé dans les procédés les plus simples et les plus

pratiques. Faisant usage ordinairement de desix oit trots tonsseulemeizt, i1s sont parvenus à des effets d'une puissanceétonnante par la vigueur de leur style et une certaíne simplicité

)resque naïve qui est le secret des grandes époques.

- i1 ütte píancfje D'om Inaur .

I. Érnaux claanzblevés. — Nous donnons ici un spécimen ded'émaux, tiré d'un monument d'orfévrerie universellement

hasse de Nolre-Dame à Tournai.s plaques offrent deux des quatre animaux évangelistiques,and style mélées à des enroulements végétaux. Ces plaques.ournir aux orfèvres des modèles vrairnent pratiques. L'émailnt d'argent non doré. L. C.

Imprimé par DESci.s:e, DE BROUWER & C", Bruges.

P,ruBes (P.ddg;que).