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LE CONFLIT FRANCO-PRUSSIEN de 1870/71 19 juillet 1870 au 28 janvier 1871 Napoléon III Guillaume Ier 1808-1873 1797-1888 LES CAUSES Le fort courant francophobe de la fin des années 1860 entretenu par le chancelier Bismarck avec une situation de guerre qui permettrait de finir l’unification allemande et étouffer la puissance française à l’échelle européenne. L’empereur Napoléon III qui cherche à regagner le prestige perdu après plusieurs revers diplomatiques notamment après Sadowa (1866) et l’affaire du duché du Luxembourg (1867) et l’on pense qu'une guerre victorieuse assurerait plus solidement la succession du Prince Impérial. Napoléon III est malade et l'on envisage une disparition prochaine, le Prince n'a que 14 ans... La Succession au trône de Charles Quint avec le renversement de la reine Isabelle II d'Espagne. Le Général Prim offre le trône au Prince Léopold de Hohenzollern-Sigmarinen, cousin du Roi de Prusse Guillaume Ier. Le prince se porte officiellement candidat à la succession au trône d'Espagne le 21Juin 1870. Le 6 juillet, Gramont, ministre des affaires étrangères déclare devant la Chambre législative l'opposition de la France à ce projet. L'Ambassadeur de France, Vincent Benedetti se rend à Ems, près de Coblence ou le Roi de Prusse affirme que si Léopold renonce à cette succession, il approuvera. Suite à une nouvelle audience, le Roi refuse et fait savoir son approbation par son aide de camp, le prince Radziwill. Le même jour le Roi envoi à Bismarck une dépêche qu’il autorise à publier en partie ou en intégralité.

LE CONFLIT FRANCO-PRUSSIEN de 1870/71

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Page 1: LE CONFLIT FRANCO-PRUSSIEN de 1870/71

LE CONFLIT FRANCO-PRUSSIEN de 1870/7119 juillet 1870 au 28 janvier 1871

Napoléon III Guillaume Ier

1808-1873 1797-1888

LES CAUSES

Le fort courant francophobe de la fin des années 1860 entretenu par le chancelier Bismarck avec une situation de guerre qui permettrait de finir l’unificationallemande et étouffer la puissance française à l’échelle européenne.

L’empereur Napoléon III qui cherche à regagner le prestige perdu après plusieurs revers diplomatiques notamment après Sadowa (1866) et l’affaire du duchédu Luxembourg (1867) et l’on pense qu'une guerre victorieuse assurerait plus solidement la succession du Prince Impérial. Napoléon III est malade et l'onenvisage une disparition prochaine, le Prince n'a que 14 ans...

La Succession au trône de Charles Quint avec le renversement de la reine Isabelle II d'Espagne. Le Général Prim offre le trône au Prince Léopold deHohenzollern-Sigmarinen, cousin du Roi de Prusse Guillaume Ier. Le prince se porte officiellement candidat à la succession au trône d'Espagne le 21Juin1870. Le 6 juillet, Gramont, ministre des affaires étrangères déclare devant la Chambre législative l'opposition de la France à ce projet. L'Ambassadeur deFrance, Vincent Benedetti se rend à Ems, près de Coblence ou le Roi de Prusse affirme que si Léopold renonce à cette succession, il approuvera. Suite à unenouvelle audience, le Roi refuse et fait savoir son approbation par son aide de camp, le prince Radziwill. Le même jour le Roi envoi à Bismarck une dépêchequ’il autorise à publier en partie ou en intégralité.

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La dépêche d'Ems

Otto Eduard Léopold Von Bismarck Emile Ollivier (1825 - 1913) (1815-1898) Chancelier de Prusse, l'un des fondateurs de l'unité Allemande

Par la dépêche d’Ems le 13 Juillet 1870, Bismarck entend ne pas renoncer à la Couronne Espagnole, il signifie le refus du Roi de Prusse dans un communiqué volontairement tronqué.

Cette dépêche reformulée par Bismarck est envoyé immédiatement à toutes les agences de presse et paraît la nuit même dans un supplément du Nord Deutsche Allgemeine Zeitung, distribué gratuitement à Berlin.

A Paris elle est relayée par une Presse hystérique. L'effet est accentué par la traduction erronée du mot allemand «Adjudant» par le même mot en Français (en allemand Adjudant se dit : Feldwebel) ce qui laisse à penser que Vincent Benedetti, l'Ambassadeur de France en Prusse a été humilié en étant éconduit par un simple sous-officier et non par le prince Radziwill.

L’action d’Emile Ollivier ne restera pas sans effet, ancien préfet de Marseille et de Chaumont, député en 1857, fondateur du Tiers Parti. Le 2 janvier 1870, iIconstitue le premier ministère représentatif et il fera voter la Guerre à la Prusse «d'un cœur léger», selon son expression. Dès les premières défaites, sa chute estinévitable et il émigre alors en Italie.

Pour la France, c’est une provocation et tout le monde crie «La Guerre! A bas Bismarck! Au Rhin !»

Le 19 juillet 1870, Napoléon III déclare LA GUERRE à la PRUSSE

LA GUERRE EST DÉCLARÉE

L'Ambassadeur de France a prié à Ems Sa Majesté de l'autoriser à télégraphier àParis que Sa Majesté s'engage à ne jamais permettre la reprise de la candidatureHohenzollern. Sa Majesté le Roi a refusé de recevoir à nouveau l'Ambassadeur etlui a fait dire par l'aide de camp de service qu'elle n'avait plus rien à luicommuniquer

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L’armée allemande

Empereur Guillaume I Chancelier Bismarck Ministre de la guerre Von Roon Chef d’état-major Moltke

Von Steinmetz.1°armée Prince Frédéric-Charles .2°armée Prince Guillaume -Frédéric .3°armée Prince de SAXE.4°armée

Son organisation opérationnelle en 1870Le système de conscription stricte est basé sur la loi du 3 septembre 1814 adoptant le service obligatoire pour tous d’une durée de 3 ans et 2 ans dans la réserveet 14 ans dans la landwehr (2°réserve).

L'organisation de l'armée prussienne est fondée sur une assise régionale bien rodée et standardisée sur l'égide d'un grand État-major général. Les forcesd'Allemagne du sud fournissent 2 corps bavarois (sur le modèle prussien mais dotés d'un armement inférieur), une division renforcée Badoise et uneWurtembergeoise. Les corps d'armée régionaux sont mobilisés sur place et transportés vers la frontière déjà organisés, les plus frontaliers formant l'avantgarde.

Ces 4 armées ont un effectif de 500 000 soldats d’actives Prussiens et des États du sud (Bavière, Wurtemberg, Bade) renforcé de 400 000 réservistes de la Landwehr. Sa cavalerie est de 60 000 cavaliers et son parc d’artillerie de 2000 pièces modernes.

Début août, trois armées allemandes sont en phase finale de concentration à la frontière et s'apprêtent à passer à l'offensive sous la direction générale du grandÉtat-major de Moltke et la 4°armée est en réserve et continue sa montée en puissance.

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Matériels majeurs

Canons de campagne Krupp en acier à chargement par la culasse avec obus percutant a fusée réglable et boites à mitrailles pour la lutte rapprochée.

Canon de 4 : calibre de 78,5 mm, portée de combat de 1750 à 2500m

Canon de 6: calibre de 91,5 mm portée de combat de 1600 à 2380m

Cadence : 4 coups / minute

Portée efficace de plus 3000 m.

Canon lourd de siège à chargement par la culasse de 120 mm ,150 mm et 200 mm.

Portée efficace de 5000 à 7000 m avec des obus de 45 à 100 kg à fusée réglable.

Cadence : 2 coups / minute

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Uniformes

Mit Gott, fur Koenig und Vaterland

Officier général chevaux- Léger Cuirassier Artilleur Infanterie (Hiver) Uhlan Chasseur Fantassin Prussien Fantassin Bavarois

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Armements portatifs

Armement portatif d’infanterie Armement portatif de cavalerie

Système Dreyse mod 41/57/60/62/65, Werder 69 et Podewill 58. Sabres modèle 1811/52 et pistolet à percussion mod 1823 /1850.

Casque à pointe Prussien mod 60 Casque de cuirassier Prussien mod 62

Fusil Dreyse mod 62 Prusse pistolet à percussion mod 1823 Prusse

Fusil Podewill mod 67 Bavière Sabre mod 52 Prusse

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L’armée française

Général Niel Créateur des réserves Général Leboeuf Ministre de la guerre Napoléon III Général Trochu Gouverneur de Paris Garibaldi figure des francs tireurs

Général Bazaine Armée du Rhin Général Mac Mahon Armée de Châlons Général Faidherbe Armée du Nord Général Chanzy Armée de la Loire Général Bourbaki Armée de l’Est

Son organisation opérationnelle en 1870

L'un des défauts les plus graves dans la conception française fut certainement l'absence d'organisation permanente d'un niveau supérieur au régiment entemps de paix. La campagne d'Italie face à l'Autriche en 1859 avait faussement conduit le commandement à penser que l'improvisation pouvait donnerd'excellents résultats en permettant l'organisation d'unités ad hoc en tout point du territoire en fonction des menaces.De plus son recrutement défini par la loi de 1818 est basé sur l’engagement volontaires et le tirage au sort pour une durée qui variera de 6 ans à 9 ans. En1867 sous l’impulsion du général Niel, la garde mobile est créée sur le papier mais sans réel mise en place d’équipement et d’instruction des réservistes .LeGénéral Lebœuf ne suivra pas la montée en puissance de cette garde mobile basé sur l’articulation régionale et départementale. En juillet 1870, le commandement français est obligé de constituer dans la précipitation les grandes unités (brigades - divisions - corps d'armée) devant entrer encampagne. Cette imprévoyance causa de très nombreux problèmes d'organisation et d'effectifs présents sous les armes au début de la campagne. L'armée decampagne, dite armée du Rhin, est début août dispersée en "cordon" tout au long des frontières en Alsace et Lorraine. A l'ouverture de la campagne, elle estthéoriquement sous commandement unique de l'empereur.

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Et c’est ainsi que sur un effectif théorique de 600 000 hommes disponibles, l’armée impériale s’articulera en 5 armées avec un effectif réel opérationnel de300 000 soldats d’actives renforcé de 150 000 réservistes de la garde nationale mobile avec une cavalerie de 25 000 cavaliers et un parc d’artillerie de 965pièces.

En octobre 1870 sous l’impulsion de Gambetta, l’effectif sera renforcé par les francs tireurs issu des différentes régions (Garibaldi), de la montée en puissancede la garde mobile et des gardes nationaux se concrétisant par un effectif total de 600 000 soldats.

UniformesSire, Il ne manque pas à notre armée un bouton de guêtre!!!

Zouave Mobile fantassin de ligne Cuirassier Chasseur d'Afrique Chasseur à pied Voltigeur de la garde Artilleurs

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Matériels majeurs

Canons de La Hitte de 4, 8 et 12 ainsi dénommés par le poids maximum du projectile qu'ils peuvent lancer .Ils sont en bronze rayé à chargement par la boucheavec obus à fusée à temps, boite à mitrailles pour les courtes distances et l'obus à balles (ou shrapnell) porteur de mitraille, pour les longues distances. Mais en fait, la portée ne peut pas excéder 2800 m, parce que la fusée éclatante dont sont munis les obus les fait éclater à cette distance maxima; contrairementaux allemands qui utilisent des obus à fusée percutante, qui les fait éclater quand ils touchent le sol.

Canon obusier de 4 rayé modèle 1858

Calibre : 86.5mm.Canon à 6 rayures.Projectile de 4kg à la charge de 550gPortée de combat : entre 1200 et 1835mCadence : 2 coups / minute Poids : 1.330kg Attelé à 4 chevaux, est léger, maniable, mais fragile et de faible porté.

Canon obusier rayé de 8 et de 12 modèle 1853

Calibre : 121mmProjectile de 8kg à 12kg avec charge de 1000g à 1200gPortée de combat : entre 1050 et 1890m et portée maximum de 3000 mPoids : 1.570kg et 1.610kg attelé à 6 chevaux

Canons à balle de type de Reffye mod 66. (Début de la mitrailleuse)

Le réglage du tir est délicat; il est très meurtrier contre l'infanterie, mais impuissant contre l'artillerie

Calibre : 13mm.Canon à 25 tubes.Portée de combat : entre 200 et 1800mCadence : 100 coups / minute soit 4 boites.Poids : 1.400 kg Attelé à 4 chevaux, est léger, maniable, mais de faible porté.

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Armements portatifs Armement portatif d’infanterie Armement portatif de cavalerie

Chassepot mod 66, fusil à tabatière mod 67 et percussion mod 1822 T bis et 42 T Sabres des modèles 1816/22/45/54 40 types d’armes anglo- saxonne acheté sous le gouvernement de la défense nationale. Pistolet à percussion mod 1822Tb/33/37/42/58. Type Spencer, Remington, Snider, Winchester, Peabody

Képi d’officier Cuirasse de cuirassier

Fusil à percussion mod 1822 T bis Pistolet à percussion mod 1822 T

Fusil Chassepot mod 1866 Sabre d’infanterie mod 55

Fusil Spencer mod 1860 à répétition Revolver le faucheux mod 58

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Carte des différentes actions de 1870 à 1871

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Chronologie des batailles.

Période Impériale 19 juillet au 3 septembre 1870

Invasion de l'Alsace

Bataille de Wissembourg (4 août). Retraite et déroute des troupes françaises du maréchal de Mac-Mahon devant les troupes de la Bataille de Froeschwiller-Woerth-Reishoffen (6 août). IIIe armée allemande du Kronprinz de Prusse

Invasion de la Lorraine

Combat de Sarrebruck (2 août). Le jeune prince impérial aura son baptême du feu à 14 ans.

Combat de Forbach- Spicheren (6 août). La division du général Frossard est écrasée, à cause de l'inaction du maréchal Bazaine (jaloux de Frossard). Metz

Bataille de Borny (14 août). Le maréchal Bazaine prend la tête de l’armée, ses combats indécis se transformeront en une défaite.

Bataille de Rezonville/Mars la Tour/Gravelotte (16 août). Ce qui lui retirera toute possibilité de sortir de Metz Bataille de Saint-Privat (18 août).Blocus de l'armée Bazaine dans Metz (18 août au 27 octobre). Reddition de Metz (27 octobre). Une défaite française écrasante où le maréchal Bazaine se rend avec 180 000 soldats.

Sedan

Bataille de Beaumont (30 août). Bataille de Sedan (1 et 2 septembre). Combats de Bazeilles où les Marsouins de l'infanterie de marine opposent une résistance héroïque

Le bilan de Sedan est 15 000 Français tués ou blessés, 91 000 prisonniers internés sur la presqu’île d'Iges bordée par la Meuse et un canal (ce lieu d'internementfut appelé "le camp de la misère"), 10 000 ont réussi à se replier sur Paris et 3000 sont internés en Belgique et du côté allemand, 10 000 morts ou blessés sur 250000 hommes.

L'empereur Napoléon III est fait prisonnier avec 100 000 hommes, De Wimpffen et Von Moltke signe la capitulation au Château de Bellevue situé à 2 km au sud de Sedan.

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Période de la Défense Nationale 4 septembre 1870 au 13 février 1871

Siège de Paris (19 septembre au 29 janvier 1871)

Bataille (sortie) de Champigny (30 novembre au 2 décembre).

Bombardement de Paris (à partir du 5 janvier). Les allemands disposent de 150 000 hommes, mais ce chiffre progresse au fur et à mesure

Bataille (sortie) de Buzenval (19 janvier). de la libération des troupes de siège (Metz, Toul, Strasbourg) pour atteindre 400 000 hommes.

Reddition de Paris (29 janvier). L'acheminement de l'artillerie lourde ne commence que fin novembre, une fois contrôlés les axes ferroviaires.

Opération de la première Armée de la Loire

Bataille de Coulmiers (9 novembre). Une victoire

Bataille de Beaune-la-Rolande (28 novembre).

Bataille de Loigny (2 décembre). La première armée de la Loire est battue malgré une résistance acharnée.

Opérations de la seconde Armée de la Loire

Bataille de Beaugency (7 au 10 décembre). Le général d'Aurèle de Paladines et le général Chanzy sont battus par la IIe armée allemande de Frédéric-Charles.

Bataille du Mans (10 et 11 janvier). L'armée de la Loire se replie derrière la Mayenne.

Opérations de l'Armée du Nord

Bataille de Bapaume (3 janvier). Une victoire

Bataille de Saint-Quentin (18 janvier). Le général Faidherbe bat en retraite à l'abri des places fortes de Cambrai et de Lille.

Opérations de l'Armée de l'Est

Bataille d'Héricourt (15 au 17 janvier) Le général Bourbaki après une victoire à Villersexel échoue dans sa tentative de libérer Belfort assiégée.

Son offensive est stoppée à Héricourt et Montbéliard

L’armée se replie en Suisse en février 1871, c’est la fin du conflit.

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La chute de l'empire français

À Paris, les républicains demandent le 3 Septembre la déchéance de l'Empire. Le 4, le peuple envahit le Palais Bourbon, et Léon Gambetta à la tribuneproclame la chute du régime impérial. Accompagné de Jules Favre et de Jules Ferry, il se rend à l'hôtel de ville et proclame la république : ungouvernement provisoire, sous la direction de Favre et du général Trochu est constitué. C'est un gouvernement de défense nationale, qui ordonne larésistance à outrance et lance un appel à la levée en masse.

Les principaux membres du gouvernement du 4 septembre 1870 avec au centre: Jules Favre, général Trochu et Léon Gambetta

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Le Siège de Paris

La guerre entre dans sa PHASE RÉPUBLICAINE

Le 20 septembre, Paris est assiégé, les tentatives de sortie restent vaines. La délégation de Tours fait son possible pour l'organisation de la résistance. Lesdifficultés sont énormes, tout est à pourvoir. Gambetta, ministre de l'intérieur organise la résistance, quitte Paris en ballon le 7 octobre et rejoint Tours. Il prenden charge le ministère de la guerre. Le temps presse, toutes les forces du pays vont contribuer à la lutte improvisée au milieu des tensions politiques pour faire faceà l'envahisseur. Il reconstitue trois armées (Nord, Loire et Est).

Léon Gambetta Ministre de la Guerre et de l'Intérieur, quitte Paris par le ballon Armand Barbès et s'établit à Tours.

L'armée de la Loire doit lancer une contre-attaque générale afin de secourir Paris …

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L'armistice

A la suite de la défaite de la guerre de 1870 contre la Prusse, le manque de vivres, le bombardement quotidien et la succession des échecs militaires provoquentune agitation croissante de la population parisienne qui souffre de sous-alimentation depuis 5 mois déjà et qui fait craindre au gouvernement provisoire uneprochaine révolte Beaucoup d'entre eux, désespérés se tournent vers la boisson, on constate une augmentation de plus de 400 % de la consommation d'absinthe.

Le 28 Janvier à Versailles, Jules Favre décide donc de cesser au plus vite les hostilités et signe la Capitulation de Paris et un armistice qui ne concerne pas lesopérations dans l'est, dans l'attente de l'arrêt des négociations sur le futur tracé des frontières. L'armistice général intervient le 15 février. L'ordre est alorsdonné à la place de Belfort de se rendre, ce qu'elle peut faire le 18 février avec les honneurs.

Mais cette capitulation du 28 janvier laisse un goût d'amertume et la Garde Nationale s'en indigne. La suppression de la solde de ces gardes, pour la plupartdes ouvriers mobilisés, conjuguée à la fin du moratoire pour les effets de commerce et les loyers met les ouvriers dans une situation difficile les obligeant à réglerimmédiatement leurs dettes et leurs loyers impayés alors qu'ils sont sans ressources.

Le 17 Février, à Versailles, Thiers forme un gouvernement d'union nationale ( Appelé la République bourgeoise )et expose au Gouvernement replié àBordeaux les conditions de Bismarck qui exige que l'Alsace et la Lorraine soient rattachées à l'Allemagne et que la France verse 5 Milliards de Francs dedommage de guerre.

Février 1870 à Bordeaux Adolphe Thiers

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La CommuneLa commune est décrétée officiellement le 28 mars 1871.

Des idées révolutionnaires sont relayées par la grande liberté de la presse et par une multitude de clubs. Cette propagande inquiète Bismarck qui craint undéveloppement rapide de ces idées en Europe et pousse le gouvernement de Thiers à écraser le mouvement armé populaire. Pour la première fois des femmesvont s’impliquer avec conviction dans ce mouvement, elles seront surnommés les pétroleuses et les plus célèbres seront: Louise Michel, Joséphine Marchais,Marie Menan.Dès le 26 Février, Thiers exige la restitution des canons de Montmartre Du 18 mars au 21 mai 1871, Thiers a décidé d'occuper militairement Paris et derécupérer les canons parqués à Montmartre et une insurrection éclate. Les généraux Lecomte et Thomas sont fusillés.

.

Affiche de proclamation de la Commune Les canons de La butte Montmartre Général Lecomte

La Commune forme le 26 mars 1871 un gouvernement indépendant de 71 membres. Le Conseil est représentatif des classes populaires et de la petitebourgeoisie parisiennes. On y trouve 25 ouvriers, 12 artisans, 4 employés, 6 commerçants, 3 avocats, 3 médecins, 1 pharmacien, 1 vétérinaire, 1 ingénieur, 1architecte, 2 artistes peintres, 12 journalistes. Son gouvernement se compose de dix commissions: Exécutive, militaire, subsistance, finances, justice, sûretégénérale, travail, industrie et échanges, services publics et enseignement.

La Commune va administrer Paris pendant les 70 jours qu'elle dura. Son action législatrice est considérable et la plupart de ces actions furent abolies après sadestruction. Des mesures d'avant-garde que la république n'a repris que plusieurs décennies plus tard. Et le soulèvement atteindra Marseille, Lyon, Saint-Étienne, Toulouse, Narbonne, Grenoble, Limoges.

Face au gouvernement d’union nationale dirigé par Thiers à Versailles, le Conseil de la commune prend le drapeau rouge comme symbole et élabore unprogramme d'urgence.

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Avril 1871

Parmi ces dispositions, le gouvernement nomme une commission d'artistes pour sauver les oeuvres d'art les Musées et les monuments. Gustave Courbet estélu Président de cette commission. Il en profite pour supprimer l'Académie des Beaux-Arts de ses salons et de ses écoles, fait détruire la colonne Vendôme. Ilfut arrêté le 7 Juin et l’Assemblée Nationale vota un décret lui exigeant le remboursement des frais de restauration de la colonne (323 091 F). Courbets’enfuit en Suisse.

Gustave Courbet La destruction de la colonne Vendôme

Le 2 avril commence les hostilités avec les troupes versaillaises, après une première défaite à Courbevoie, les insurgés se replient sur Paris. Des barricadessont dressées et des combats de rues s'engagent un peu partout. Jusqu'au 21 mai, date de l'entrée des Versaillais dans Paris (par la Porte de Saint-Cloud), lescombats font rage en laissant à terre de nombreuses victimes.

Le 27 mai 1871, les fédérés sont fusillés au cimetière du Père-Lachaise au tristement célèbre Mur des fédérés et le 28 mai 1871 débute la semaine sanglante : le Maréchal Mac- Mahon suppléé par le général Gaston de Galliffet, surnommé le "boucher de la commune" pour son zèle avec moins de 1000 soldats fait exécuter sans jugement prés de 25 000 sympathisants de la Commune.

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La guerre civile est terminée : Thiers surnommé "le sanguinaire" annonce la victoire des Versaillais. 13 000 "communards" seront déportés, dans Paris lesdégâts sont considérables.

La rue de Rivoli L’Hôtel de Ville

Après 4 années de tension entre républicains, monarchistes et bonapartistes. La III °république serainstaurée définitivement le 30 janvier 1875

Louise Michel

J. Marchais

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Les conséquences

La guerre franco prussienne, cette guerre courte (8 mois) entre les états allemands et la France de 1870 à 1871, a montré les difficultés etles fautes des pays participants. Elle marque la transition entre les conflits du type dynastique et ceux entre nation dans lesquels tous lesmoyens humains, économiques, et militaires d’un pays sont réquisitionnés pour participer à la lutte contre l’ennemi.

Les pertes françaises les pertes allemandes

139 000 morts 47 000 morts 143 000 blessés 128 000 blessés 320 000 malades 100 000 malades

Le coût total du conflit de 1870/71 s’élève à 12 Milliard 500 Millions de francs- or

Mais elle apporte aussi des changements:

Militaires:

L’évolution de l’armement avec l’utilisation d’armes à chargement par la bouche à cartouche en papier et d’armes à chargement à laculasse avec cartouche métallique et à répétition.

La très grande diversité des modèles utilisés, environ 65 types d’armes.

Retour à la conscription en 1872 et renforcement de la réserve avec augmentation de nos capacités de mobilisation.

Création d’un grand état major des armées détaché du ministère de la guerre.

Prise en compte de l’évolution des armements dans les nouvelles tactiques d’emploi des armées.

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Géographiques:

Le traité de Francfort du 10 mai 1871 ou la France doit céder l'Alsace moins Belfort et une partie de la Lorraine avec Metz.

L’annexion des états pontificaux qui était sous protection de l’empereur Napoléon III par l’Italie le 20 septembre 1870.Sociaux:

Les provinciaux considéreront les parisiens comme de dangereux anarchistes et ce, jusqu'à l'aube de la Première Guerre Mondiale.

L'état de siège y sera maintenu jusqu'en 1876, les journaux étaient soumis à autorisation préalable, les théâtres censurés, le couvre-feu proclamé pour les cafés et restaurants.

Forte immigration des territoires occupés vers l’intérieur. L’emprisonnement, les condamnations à mort et déportations descommunards aux bagnes de Nouvelles Calédonie et de Guyane.

Economiques:

Le versement d’une indemnité de 5 milliards de francs or et l’occupation d’une partie de la France par les troupes prussiennes jusqu’enseptembre 1873.

Les conséquences économiques sont terribles: plus de 50% des artisans ont disparu et déstabilisation du potentiel industriel etferroviaire du à l’annexion de l’Alsace-Moselle.

Destructions importantes d’édifices, de villes, de monuments dus aux différents sièges et à l’insurrection de la Commune à Paris.

Politiques :

De la commune est née la république qui est notre système politique actuelle.

Jusqu'en 1977, Paris fut doté d'un régime spécial et n'aura plus de Maire. (Le premier maire de Paris sera M Chirac)

L’unification et l’avènement de l’Allemagne Bismarckienne vont dominer l’Europe continentale pendant prés de 30 ans.

La montée en puissance du nationalisme français et le sentiment de revanche qui s’amplifiera jusqu’en 1914 aboutissant à la Derdes Der.

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Siége de Belfort

Colonel Denfert- Rochereau Entrée des parlementaires allemands à Belfort Le héros du siége de Belfort 16 février 1871

Le courage et l’abnégation des troupes françaises pendant le siége de Belfort qui ne se rendra pas permettront de conserver son territoire alorsque l’Alsace – Moselle seront annexées.

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Scènes de combat 1870/71

Fantassin d’infanterie et Mobile pris sous le feu Tir d’un canon lourd Français pendant le siége de Paris Le 2 décembre à la bataille de Champigny Octobre 1870

Février 1871, les restes de l’armée de l’Est passent en Suisse pour échapper à l’armée Prussienne

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La capitulation

La rencontre du Chancelier Bismarck avec l’empereur Napoléon III avant sa capitulation à Sedan.3 SEPTEMBRE 1870

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La Division bleue

«Au nom du Dieu, vive la Coloniale».

Général de Vassoigne

Les dernières cartouches Les combats de Bazeilles Le 1er septembre en fin de matinée