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Le déserteur

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Page 1: Le déserteur

Boris VIAN (1954)

La chanson

La première interprétation a été diffusée en 1954. Cette chanson a été interprétée par, entre autres, Mouloudji (mai 1954), Marc Lavoine (2008 Concert de la tolérance), Boris Vian lui-même, Serge Reggiani, Juliette Gréco, Richard Anthony, Johnny Hallyday, Dan Bigras, Leny Escudero, Dédé Fortin, Joan Baez, Hugues Aufray et Peter, Paul and Mary ainsi que les Sunlights. En 1983, Renaud en fait une adaptation, sous le titre Déserteur. Mais c'est Mouloudji qui fut le premier à la chanter, tous les artistes sollicités s'étant désistés. Mouloudji demande à Boris Vian de modifier certaines paroles, parce qu'il souhaitait un propos plus large. Ainsi, "Monsieur le Président" est remplacé par "Messieurs qu'on nomme grands" ; "ma décision est prise, je m'en vais déserter" est remplacé par "les guerres sont des bêtises, le monde en a assez" etc. De plus, étant non violent, il veut modifier la fin car, il n'imagine pas avoir un fusil, et de plus tirer sur des gendarmes.Il aurait conseillé à Boris Vian de remplacer les deux derniers vers Que je tiendrai une arme / Et que je sais tirer par : Que je n’aurai pas d’armes / Et qu’ils pourront tirer, afin de conserver le côté pacifiste de la chanson. Et Boris Vian lui a répondu "tu fais comme tu veux Moulou, c'est toi qui chantes". La chanson, enregistrée le jour même de la défaite de Dien-Bien-Phu, 7 mai 1954 ,par pur hasard, sera immédiatement interdite de diffusion radio, et interdite de vente. Boris Vian enregistrera plus tard la version "armée" mais c'est la version Mouloudji qui sera apprise par tous les jeunes entre 1954 et 1960-62, transmise par les associations militantes, syndicales, par les spectacles de soutien dont Mouloudji n'était pas avare. Ensuite, Peter, Paul and Mary la chanteront, aux États-Unis, au début de la guerre du Viet-Nam. CensurePaul Faber, conseiller municipal de la Seine, avait été choqué du passage à la radio de cette chanson, et avait demandé à ce qu'elle soit censurée. En guise de réponse, Boris Vian écrit une lettre mémorable qu'il diffuse partout sous forme de lettre ouverte, sous le nom de Lettre ouverte à Monsieur Paul Faber. Mais la radiodiffusion et la vente de ce chant antimilitariste furent interdites. L'interdiction fut levée en 1962.Dans les années 1970, pendant la guerre du Viêt Nam, la chanson a été utilisée pendant des marches pacifistes et interprétée par Joan Baez et Peter, Paul and Mary. En 1991, elle a également été utilisée durant des manifestations contre l’intervention occidentale dans la guerre du Golfe. Renaud a adapté la chanson qu'il a publié dans « L'Idiot international » le 9 janvier 1991. En conséquence, la chanson pacifiste a été inscrite sur la liste de proscription des radios.Le texte de la chanson Le Déserteur comporte douze strophes de quatre vers en rimes embrassées. Il s’agit d’une lettre adressée à « Monsieur le Président » par un homme ayant reçu un ordre de mobilisation en raison d’un conflit armé. L’homme y explique qu’il ne souhaite pas partir à la

guerre, et justifie sa décision par les décès survenus dans sa famille proche à cause de la guerre, et par le fait qu'il ne veut pas tuer de pauvres gens. Il révèle son intention de déserter pour vivre de mendicité tout en incitant les passants à suivre son exemple. [

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LE DÉSERTEUR

Monsieur le PrésidentJe vous fais une lettreQue vous lirez peut-êtreSi vous avez le tempsJe viens de recevoirMes papiers militairesPour partir à la guerreAvant mercredi soirMonsieur le PrésidentJe ne veux pas la faireJe ne suis pas sur terrePour tuer des pauvres gensC'est pas pour vous fâcherIl faut que je vous diseMa décision est priseJe m'en vais déserter

Depuis que je suis néJ'ai vu mourir mon pèreJ'ai vu partir mes frèresEt pleurer mes enfantsMa mère a tant souffertElle est dedans sa tombeEt se moque des bombesEt se moque des versQuand j'étais prisonnierOn m'a volé ma femmeOn m'a volé mon âmeEt tout mon cher passéDemain de bon matinJe fermerai ma porteAu nez des années mortesJ'irai sur les chemins

Je mendierai ma vieSur les routes de FranceDe Bretagne en ProvenceEt je dirai aux gens:Refusez d'obéirRefusez de la faireN'allez pas à la guerreRefusez de partirS'il faut donner son sangAllez donner le vôtreVous êtes bon apôtreMonsieur le PrésidentSi vous me poursuivezPrévenez vos gendarmesQue je n'aurai pas d'armesEt qu'ils pourront tirer

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Titre de l’œuvre :

Nature :

Date

L’auteur :

Nom : Prénom :

Né en : à :

Mort en : à :

Origine ( parents ) :

Etudes / Activités :

Moments importants de sa vie

Son oeuvre :

L’ŒUVRE ETUDIÉE :

Contexte :

Thème général :

Message que l’auteur veut faire passer :

Portée de l’œuvre :

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Boris Vian

Né en 1920 (Ville d’Aurey ) Mort en 1954 (Paris)

Écrivain français , ingénieur, trompettiste , critique de Jazz , parolier et compositeur . Une des figures de Saint Germain des Près de l’après guerre .

Il a composé entre autre le déserteur .

Il a écrit des poèmes (Cantilènes en gelée) et des romans ( l’automne à Pékin, l’écume des jours, j’irai cracher sur vos tombes).