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JOURNAL OF SOCIAL ISSUES VOLUME XXIV, NUMBER 2, 1968 Le developpement national Quelques considerations psychologiques Alastair Mundy-Castle Pour survivre kconomiquement, les pays neufs doivent &tre capables de modifier leurs structures sociales, de faqon A pouvoir utiliser d’une manikre systkmatique les informations inidites qui accompagnent les changements technologiques. Le dkveloppe- ment d’attitudes scientifiques inflkchit en effet des klkments importants des processus de modernisation; il convient donc d’examiner les conditions dans lesquelles on peut faciliter l’acqui- sition de telles attitudes par une population donnie. Jusqu’A prksent, les moyens d’information utilisks par les kcoles, les entreprises et les administrations europkennes installkes en Afrique ont ktk “importks” sans aucune transformation et on ne s’est jamais soucii de savoir si les Africains comprennent ce qu’on attend d’eux et A quelles fins. Le but des recherches psy- chologiques est donc de faciliter la transmission d’informations culturellement nouvelles mais particuliitrement importantes en ce qui concerne la modernisation et l’industrialisation, et d’identi- fier la rkaction des pays neufs A la diffusion de telles informations. L’auteur note d’abord que les rkactions neuro-physiologiques des enfants et des adultes Ghaniens prksentent des caractkristiques originales qui demeurent difficiles A interprkter. Sous l’angle de la psychologie sociale, l’auteur note ensuite les contrastes suivants entre cultures modernes et traditionnelles: (a) I’intkgration des moyens d’information uti1isi.s par les cultures modernes permet 55

Le développement national Quelques considérations psychologiques

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JOURNAL OF SOCIAL ISSUES VOLUME XXIV, NUMBER 2, 1968

Le developpement national Quelques considerations psychologiques

Alastair Mundy-Castle

Pour survivre kconomiquement, les pays neufs doivent &tre capables de modifier leurs structures sociales, de faqon A pouvoir utiliser d’une manikre systkmatique les informations inidites qui accompagnent les changements technologiques. Le dkveloppe- ment d’attitudes scientifiques inflkchit en effet des klkments importants des processus de modernisation; il convient donc d’examiner les conditions dans lesquelles on peut faciliter l’acqui- sition de telles attitudes par une population donnie.

Jusqu’A prksent, les moyens d’information utilisks par les kcoles, les entreprises et les administrations europkennes installkes en Afrique ont ktk “importks” sans aucune transformation et on ne s’est jamais soucii de savoir si les Africains comprennent ce qu’on attend d’eux et A quelles fins. Le but des recherches psy- chologiques est donc de faciliter la transmission d’informations culturellement nouvelles mais particuliitrement importantes en ce qui concerne la modernisation et l’industrialisation, et d’identi- fier la rkaction des pays neufs A la diffusion de telles informations.

L’auteur note d’abord que les rkactions neuro-physiologiques des enfants et des adultes Ghaniens prksentent des caractkristiques originales qui demeurent difficiles A interprkter. Sous l’angle de la psychologie sociale, l’auteur note ensuite les contrastes suivants entre cultures modernes et traditionnelles: (a) I’intkgration des moyens d’information uti1isi.s par les cultures modernes permet

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une diffusion rapide, systtmatique, et homoghe des idtes et schkmas ayant trait au dkveloppement et i la modernisation; (b) cette integration renforce les connaissances acquises par les membres individuels des cultures modernes et permet donc de mieux prtvoir leur conduite et leur rkponse i une situation don- nke. Tous ces traits facilitent l’application de programmes sys- ttmatiques de planification. En rtsumt, les Ctudes de psychologie comparte sur les pays neufs et les pays industriels devraient permettre de constater qu’il existe des diffkrences dans I’orienta- tion spatiale et temporelle des habitants de ces deux types de pays, que la gamme de leur conduite intellectuelle et affective n’est pas identique, que la nature des concepts abstraits dont ils se servent varie d’une maniere systkmatique. Par example, on a pu dkmontrer que les fonctions de reprksentation bi-dimensionnelle sont souvent sous-dtvelopptes chez les Africains parce que I’en- vironnement ne se pr@te guere A I’usage de telles fonctions. Inversement, les cultures africaines facilitent le dkveloppement d’autres fonctions qui sont au contraire atrophikes par I’indus- trialisat ion; il conviendrait donc de voir comment on peut non seulement maintenir de telles fonctions en Afrique, mais aussi les rkintroduire dans la culture des pays industriels.

En somme, si le dkveloppement du fait national exige l’acqui- sition par certaines socittks de connaissances scientifiques et “modernes”, la psychologie devrait permettre d’accklerer la transmission de telles connaissances.