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Que dit l’Islam ? https://queditlislam.wordpress.com/2014/10/11/le-don-dorgane-en-islam/ OUM AMATILLAH Mai 2013 Le don d’organes et de tissus Le don de sang et de cordon ombilical Le don de sperme et d’ovocytes Le don de moelle osseuse Le don de lait maternel Le don du corps à la science

Le don d'organes...4 Le don du sang en France ORGANISME DE COLLECTE NATIONAL En France, l'EFS8 (Établissement Français du Sang) est responsable du prélèvement (dans …

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  • Que dit l’Islam ?

    https://queditlislam.wordpress.com/2014/10/11/le-don-dorgane-en-islam/

    OUM AMATILLAH

    Mai 2013

    Le don d’organes et de tissus

    Le don de sang et de cordon ombilical

    Le don de sperme et d’ovocytes

    Le don de moelle osseuse

    Le don de lait maternel

    Le don du corps à la science

    https://queditlislam.wordpress.com/2014/10/11/le-don-dorgane-en-islam/

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    Introduction

    La question du don d’organes n’a toujours pas trouvé de consensus à ce jour.

    Certains l’interdisent formellement tandis que d’autres l’autorisent sous certaines

    conditions. L’étude de ce sujet ne se limite pas à la simple question de savoir s’il est

    permis ou non de donner ses organes. Le sujet est bien plus complexe car il englobe

    plusieurs points tels que la définition de la mort au regard de l’islam, le besoin qui

    pousse à recourir au don d’organe, la nature du don en lui-même et ses

    conséquences (par exemple dans la filiation), la jurisprudence quant au fait de

    recevoir un organe, les avancées scientifiques…

    Le but de ce livret n’est pas de donner une réponse claire et définitive mais

    d’exposer les différents avis de nos savants ainsi que les principes juridiques français

    en la matière. Avec l’aide d‘Allah, chacun pourra se faire une opinion et

    comprendre que d’autres puissent adopter un point de vue différent vu la diversité

    des avis char3i.

    Ce sujet n’ayant pas abouti à un consensus, et étant en constante évolution du fait

    des avancées scientifiques, il est vivement conseillé – voire indispensable – de

    contacter les gens de science si l’on doit faire face à une telle situation. En effet, les

    cas peuvent différer d’une personne à l’autre, sans compter le côté émotionnel au

    moment de la décision, ou bien encore l’influence de l’entourage, qui peuvent nous

    pousser à prendre des décisions qui ne siéent peut-être pas, voire même nous

    pousser à tomber dans des dérives...

    La distinction sera faite entre les différents types de don puisque les fatawas diffèrent

    selon leur nature (tissu, organe, moelle osseuse, sang, cordon ombilical, ovocyte,

    sperme, lait maternel, corps entier.)

    Nous avons puisé nos sources dans le Coran et la Sunna ainsi que dans les avis de

    nos savants. L’authentification des ahadiths s’est faite au travers du site

    www.dorar.net.

    Le contenu « médical » a été validé par notre sœur Hawa (chercheur en biologie

    humaine et santé). Nous la remercions grandement pour le temps qu’elle a pris pour

    nous aider. Nous remercions également notre sœur Ourdia (médecin anesthésiste)

    pour les éclairages qu’elle nous a apportés sur le sujet de par sa riche expérience.

    Nous remercions Allah 3Azza wa Jal de nous avoir permis de mener à bien ce projet.

    Qu’Allah agrée notre modeste effort et nous pardonne nos erreurs.

    Pour toute erreur ou remarque constructive, vous pouvez envoyer un mail à l’adresse

    suivante : [email protected]

  • 2

    Terminologie

    GREFFE

    La greffe est une opération qui consiste à transférer sur une personne des parties de

    tissu ou d’organe prélevés soit sur elle-même soit sur une autre personne (peau,

    fragments d’os, etc.)

    La greffe est avasculaire et est généralement utilisée pour les organes suivants :

    corné, cartilage articulaire, moelle osseuse, os...

    TRANSPLANTATION

    La transplantation consiste à transférer une partie d’organe ou un organe entier

    (cœur, rein etc.), mais le terme greffe est souvent utilisé dans ce cas (greffe du

    cœur….), et il s’agit ainsi d’un abus de langage.

    La transplantation est vasculaire, c’est-à-dire réalisée avec anastomose chirurgicale

    des vaisseaux sanguins nourriciers. Elle est utile pour les organes cœur, poumon, foie,

    pancréas, rein…1

    DON D’ORGANE

    Le don d’organes se limite au prélèvement d’organes ou de tissus en vue d’une

    greffe et toutes les précautions sont prises pour respecter au mieux l’intégrité

    physique du défunt.

    A noter que la loi prévoit que le prélèvement d’organes et la suture du corps doivent

    être effectués dans le respect de la dépouille et de l’image du donneur défunt, en

    ménageant les sentiments de la famille. 2

    DON DU CORPS A LA SCIENCE

    Le don de son corps à la science a pour but de faire progresser la médecine ainsi

    que les connaissances et le savoir-faire des chercheurs et étudiants.

    En France, on peut être à la fois donneur d’organe et faire don de son corps à la

    science.3

    1 http://www.chu-poitiers.fr/768258a5-dd34-461c-9184-5fdfab193d24.aspx 2 http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F183.xhtml#N10133 3 http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F180.xhtml

  • 3

    DON DE MOELLE OSSEUSE

    Cela consiste à transférer de la moelle osseuse d'un individu à un autre souffrant

    d'une pathologie de sa moelle. Elle peut être la seule voie de guérison pour

    certaines maladies comme la leucémie.4

    DON DE SANG

    Il s’agit d’un processus par lequel un donneur de sang est volontaire pour se voir

    prélever du sang qui sera stocké dans une banque du sang avant de transfuser un

    malade lors d'une transfusion sanguine. En France, le don de sang est bénévole :

    autrement dit, les donneurs ne sont pas rémunérés, contrairement à d'autres pays.5

    DON D’OVOCYTES ET DE SPERME

    Le don d’ovocytes est le don, anonyme et bénévole, de cellules reproductrices

    féminines d’un couple à un autre. Pour cela, les ovocytes de la femme du couple

    donneur sont prélevés au niveau des ovaires après traitement de stimulation de

    l’ovulation (étapes identiques à celles d’une Fécondation In Vitro). Les ovocytes sont

    ensuite fécondés in vitro par les spermatozoïdes congelés du mari du couple

    receveur. Les embryons ainsi obtenus sont congelés pendant au moins 6 mois (afin

    de vérifier à nouveau les sérologies de la donneuse) puis transférés dans l’utérus de

    la femme du couple receveur.

    Le don de spermatozoïdes est un acte anonyme et gratuit. Le donneur doit effectuer

    un bilan et des tests de dépistage avant le don, et 6 mois après le don : une analyse

    du sperme, un caryotype (analyse des chromosomes), un test dépistage de la

    syphilis des hépatites B et C, du cytomégalovirus et du sida. Aucune information ne

    peut être délivrée sur les coordonnées du couple qui bénéficiera du don. La loi

    interdit toute sélection de sperme.6

    DON DE LAIT MATERNEL

    Les lactariums sont des établissements spécialisés dans la collecte et la conservation

    du lait maternel. Pour certains bébés, notamment les petits prématurés qui ne

    peuvent pas encore téter ou ne supportent pas le lait de vache, le lait maternel leur

    est indispensable.7

    4 http://www.dondemoelleosseuse.fr/ 5 http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F2376.xhtml 6 http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F1068.xhtml 7 http://sdp.perinat-france.org/ADLF/textes_legislation_adlf.php

  • 4

    Le don du sang en France

    ORGANISME DE COLLECTE NATIONAL

    En France, l'EFS8 (Établissement Français du Sang) est responsable du prélèvement

    (dans 17 centres régionaux), de la diffusion et de la transfusion sanguins. Il est

    appuyé par une association bénévole, la FFDSB (Fédération Française pour le Don

    du Sang Bénévole). Ce don permet de soigner un million de malades par an. Les

    principaux bénéficiaires sont les patients atteints de leucémie, drépanocytose, ainsi

    que les accidentés, les hémorragies lors de l’accouchement, etc. Celui-ci sert aussi

    pendant les greffes. En France, le don du sang est suffisant pour pallier le besoin.

    Cependant, cela n'est vrai que grâce à l'entraide entre régions.

    LES TYPES DE DON DU SANG

    Le don de sang dit « total » est le don le plus courant. Après le prélèvement, les trois

    principaux composants sanguins – plaquettes, plasma et globules rouges – sont

    séparés.

    LES CONDITIONS POUR ETRE DONNEUR

    Pour donner son sang, il faut être majeur, avoir entre 18 et 70 ans (et généralement

    peser au moins 50kg)9. On prélève entre 400 et 500 ml de sang, en fonction du

    volume sanguin du donneur. Une femme peut donner son sang 4 fois par an, un

    homme 6 fois, en respectant un délai d’au moins 8 semaines entre chaque don. Les

    donneurs de groupe « O négatif », dits « donneurs universels », sont particulièrement

    recherchés car leur sang peut être transfusé à un très grand nombre de patients.

    Dans certains cas, il faut respecter un délai avant de pouvoir donner son sang

    Après la fin d’un traitement par antibiotiques : 7 jours

    Après des soins dentaires : 7 jours (sauf soins de carie : 1 jour)

    Après un épisode infectieux : 14 jours après l’arrêt des symptômes

    Après un piercing ou un tatouage : 4 mois

    Après un voyage dans un pays où sévit le paludisme (malaria…) : 4 mois

    Après une intervention chirurgicale : 4 mois

    8 http://www.dondusang.net/content/medias/media2491_brVgWPcXWSIsTOo.pdf?finalFileName=Rapport_dactivit%E9_2011.pdf 9 http://www.dondusang.net/rewrite/article/4562/ou-donner-son-sang/conseils-pratiques/avant-de-donner-votre-sang/conseils-pratiques-avant-de-donner-son-sang..htm?idRubrique=1470

  • 5

    LE DEROULEMENT DU PRELEVEMENT

    Une fois arrivé sur la collecte, et après avoir été accueilli par une secrétaire de l’EFS

    qui enregistre son inscription, le candidat au don remplit un questionnaire pré-don.

    Puis il est reçu par un médecin pour un entretien confidentiel, qui s’assure que le don

    ne présente pas de risque ni pour lui ni pour le receveur. Déclaré apte, le donneur

    signe alors une fiche qui matérialise son consentement, contresignée par le

    médecin. Il est ensuite accueilli par une infirmière qui prélève les tubes échantillons

    qui serviront aux analyses. Le prélèvement peut alors commencer, pour une durée

    moyenne de dix minutes. Une collation est ensuite offerte. Après un don de sang, il

    est important de se restaurer et de s’hydrater. Ce temps de convivialité permet à

    l’équipe de collecte de garder un œil sur le donneur : selon les organismes, un don

    de sang peut parfois affaiblir ! Il est d’ailleurs conseillé de ne pas pratiquer d’effort

    violent dans les heures qui suivent. Il faut compter entre 30 et 45 minutes pour

    l’ensemble du parcours du donneur.

    OU DONNER SON SANG ?

    Pour connaitre l’endroit le plus proche où donner votre sang, il suffit de se rendre sur

    le site du don du sang et renseigner votre code postal :

    http://www.dondusang.net/rewrite/nocache/heading/1000/ou-donner-son-

    sang/rechercher-une-collecte.htm?idRubrique=1000

    Certaines mosquées10 organisent également des journées spéciales don du sang en

    partenariat avec l’EFS. Renseignez-vous auprès de votre mosquée locale.

    LE SANG ARTIFICIEL

    Depuis peu, des chercheurs ont pu créer du sang

    artificiel11 et réussi la première autotransfusion

    humaine de globules rouges à partir de cellules

    souches, selon une étude parue dans la revue

    spécialisée américaine Blood. D'après le directeur

    de cette étude, le Professeur Luc Douay,

    hématologue à l'hôpital Saint Antoine (Inserm-

    UPMC), les résultats obtenus ouvrent la voie à la

    création de banques de sang artificiel destiné à

    être transfusé chez les patients.

    10 Mosquée Bouzignac à Tours, Mosquée Er-Rahma de Béziers, Mosquée de Saint Etienne, Mosquée d’Agen, 11 http://www.liberation.fr/societe/01012357586-du-sang-artificiel-transfuse-pour-la-premiere-fois-chez-l-homme

    http://www.dondusang.net/rewrite/nocache/heading/1000/ou-donner-son-sang/rechercher-une-collecte.htm?idRubrique=1000http://www.dondusang.net/rewrite/nocache/heading/1000/ou-donner-son-sang/rechercher-une-collecte.htm?idRubrique=1000

  • 6

    Le don de sang de cordon ombilical

    Entretien avec (Eric Leroy-Terquem avec Isabelle Desbois, responsable nationale du

    sang de cordon à l’Etablissement Français du Sang (EFS)12

    LES VERTUS THERAPEUTIQUES

    Le sang du cordon ombilical, également appelé sang placentaire, est intéressant

    d’un point de vue médical car il contient des cellules souches hématopoïétiques.

    Ces cellules souches sont capables de donner toutes les cellules du sang : globules

    rouges et globules blancs (granulocytes, lymphocytes, plaquettes).

    On utilise ce sang placentaire pour le greffer à des patients atteints de maladies du

    sang (leucémies), de maladies des ganglions (lymphomes) et de maladies de

    l’hémoglobine.

    Toutes ces maladies peuvent également être traitées par greffe de moelle osseuse.

    Le sang de cordon prélevé juste après l’accouchement est conservé dans des

    banques par congélation. Le don de sang de cordon est une démarche bénévole,

    gratuite et altruiste.

    QUI PEUT DONNER ?

    A priori, toute femme enceinte et en bonne santé, sans antécédents particuliers,

    peut donner son sang de cordon.

    Elle passera un entretien avec un médecin spécialiste pendant la grossesse et devra

    accoucher dans une maternité habilitée.

    Le sang sera analysé à deux reprises afin de vérifier l’absence de maladie

    infectieuse : une première fois à l’accouchement et une deuxième fois trois mois plus

    tard.

    Enfin, le prélèvement sera réalisé seulement si elle accouche à terme et si aucun

    problème ne s’est posé lors de l’accouchement.

    12 http://www.infobebes.com/Grossesse/Accouchement/Accouchement-Le-jour-J/Le-deroulement-de-l-accouchement/Don-du-sang-de-cordon-pourquoi-pas-vous

  • 7

    COMMENT DONNER ?

    Si vous souhaitez faire un don, adressez-vous à votre médecin ou à votre

    gynécologue afin de savoir si une maternité de votre région pratique le prélèvement

    de sang de cordon.

    Aujourd’hui, seule une dizaine de maternités françaises pratiquent le prélèvement de

    sang placentaire. Elles sont situées à proximité des trois banques de sang placentaire

    françaises : Besançon, Bordeaux et Paris Saint-Louis. Le réseau de banques est géré

    en partenariat par l’Agence de Biomédecine, l’Etablissement Français du Sang (EFS)

    et le registre France Greffe de Moelle.

    Quatre nouvelles banques de sang placentaire devraient prochainement voir le

    jour : à Créteil, en Rhône-Alpes (à cheval sur Lyon et Grenoble), à Montpellier et à

    Poitiers.

    LE PRELEVEMENT

    Le prélèvement est un geste simple et

    indolore, aussi bien pour la mère que pour

    l’enfant.

    Il a lieu dans les minutes qui suivent

    l’accouchement, une fois que le cordon

    ombilical est coupé et que le placenta

    est encore dans l’utérus. Le prélèvement

    se fait simplement par une veine du

    cordon afin de récupérer le sang

    placentaire.

    Une fois récupéré, le sang est amené

    dans les 24 heures à la banque de sang

    placentaire la plus proche.

    Le volume de sang et la quantité de cellules souches sont mesurés, et le groupe

    sanguin ainsi que les caractéristiques HLA sont analysés.

    Le sang est ensuite congelé dans de l’azote liquide afin d’assurer sa conservation.

  • 8

    Fatwas sur le don du sang

    DON DU SANG

    Sheikh Utheymine a été interrogé au sujet du don du sang.

    Il a répondu que cela était autorisé à condition que cela ne porte pas préjudice au

    donneur et que le receveur en bénéficie. Il ajoute que le sang se régénère

    contrairement aux organes. (Extrait d’une conférence à laquelle ont assisté des médecins)13

    Question : Quel est l'avis religieux sur le don du sang chez les musulmans dans les

    cas ordinaires pour leurs frères et leurs sœurs malades qui ont besoin de ce sang ;

    pour leur sauver la vie, après aide d'Allah l'Exalté ? S'agit-il d'une obligation, d'une

    permission, d'un devoir ou autre ? Quel est l'avis religieux sur le don de sang chez

    les musulmans en cas de catastrophe et d'urgence ? Sachant surtout qu'il n'y a pas

    d'alternative au sang humain, et que tous les efforts médicaux et les recherches

    mondiales ont échoué à fabriquer cet élément organique rouge, crée par Allah, le

    Très Haut, ce qui prouve Sa Gloire, Sa Force et Son Savoir, Exalté soit-Il.

    Réponse : Le don sanguin est permis s'il n'agit pas sur la santé du donneur. Et, si le

    sauvetage d'un humain en dépend et qu'il n'y a pas d'alternative, dans ce cas, il

    devient une obligation. (Fatwa du Comité de l’Ifta – Page 356 – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice- Président : Sheikh Al Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou

    Zayd)

    BANQUES DE SANG

    Question : Lors de la troisième session extraordinaire, du Comité des Grands

    Oulémas, organisée dans la ville de Riyad, dans la période allant du 1/2/1399 de

    l'hégire au 6 du même mois, le conseil a examiné le contenu du courrier de son

    excellence, le secrétaire général de la Ligue du Monde Islamique destiné à son

    éminence, le Président Général de la Direction des Recherches Scientifiques, de la

    Délivrance des Fatwas, de la Prédication et de l'Orientation Religieuse, sous le

    numéro (7815 ) en date du 28/8/1398 de l'hégire, en rapport avec ce qui lui a été

    communiqué par la haute autorité, pour agir en l'occurrence vis-à-vis de ce que

    propose le dénommé: Foutouh ibn Soulaymân An-Nadjâr, en ce qui concerne la

    création d'une banque islamique pour la conservation du sang, pour pouvoir

    secourir les blessés musulmans et accepter ce que les gens donnent comme sang et

    conserver de grandes quantités pour secourir les blessés parmi les musulmans.

    Réponse : Après études et discussions sur le sujet et après avoir délibéré, le conseil a

    décidé, à la majorité, ce qui suit :

    Premièrement : il est permis qu'un humain fasse don de son sang, de sorte que cela

    ne lui nuit pas, pour secourir ceux qui en ont besoin parmi les malades.

    13 http://www.dailymotion.com/video/xp69dx_dong-du-sang-permis-ibn-uthaymin-fr_webcam#

  • 9

    Deuxièmement : il est permis de créer une banque islamique pour accepter les dons

    de sang et de les conserver pour secourir ceux qui en ont besoin parmi les

    musulmans, à condition que la banque ne prenne pas d'argent des malades ou de

    leurs familles en contrepartie du secours qu'elle leur apporte en matière de sang, et

    à condition aussi de ne pas le prendre comme moyen de gains commerciaux; et ce,

    vu le grand bénéfice pour les musulmans en général.

    (Décision du Comité des Grands Oulémas numéro (65) du 7/2/1399 de l'hégire – site alifta.net)

    REMUNERATION DU DON DU SANG

    Question : La banque de sang offre des cadeaux pour les donneurs de sang. Il s'agit

    de petits tapis de prière, de médaillons, et de chimâgh (couvre tête porté par les

    Arabes) et parfois trois cents Riyals. Je souhaite avoir l'avis de la charia à propos de

    ces cadeaux.

    Réponse : Après étude de la question, le Comité a répondu : Il n'est pas permis de

    vendre le sang, conformément à ce qui a été rapporté dans le Sahîh d’Al-Boukhârî

    (5945), du hadith d'Abou Djouhayfa qui dit :

    هنى عن مثن اللكب ، و مثن ادلم ، و كسب البغي

    L'Envoyé d'Allah ( سلم و عليه هللا صلى ) a interdit la prise de récompense de (la vente) du sang, de prélever un prix pour le chien, une rétribution pour la prostituée. -

    Authentifié par Sheikh al-Albani dans Sahih al-jâmi’ (6949)

    Al-Hâfiz a dit, dans « Al-Fath », le sens est l'interdiction de vendre du sang, comme il

    est interdit de vendre la bête morte, le porc, ce qui est unanimement interdit, je veux

    dire : vendre le sang et prendre son prix. (Fin de citation)

    (Fatwa 8096 du Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membre :

    Sheikh Ghoudayan)

    RELATION ENTRE LE DONNEUR ET LE RECEVEUR

    Question : Quel est l'avis religieux sur la transfusion sanguine d’une femme à un

    homme malade, sachant qu'il y a des groupes dans certaines sociétés musulmanes,

    dans quelques pays musulmans, qui interdisent de manière formelle de transfuser un

    homme avec le sang d'une femme ?

    Réponse : La transfusion de sang d'une personne de sexe masculin à une autre de

    sexe féminin ou inversement, ne constitue pas de problème. Il n'a aucun effet sur

    l'interdiction du mariage ou autre. (Fatwa 19477 – Question 6 – Page 350 – Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Ibn Baz - Vice-Président : Sheikh Al Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan,

    Sheikh Fawzan, Sheikh Bakr Abou Zayd)

  • 10

    RECEVOIR/DONNER DU SANG D’UN/A UN NON-MUSULMAN

    Question : Quel est l'avis religieux sur le fait qu'une personne fasse don de son sang à

    une autre ? Quel est l'avis religieux sur le fait qu'un non-musulman fasse don de son

    sang à un musulman ?

    Réponse : Il est permis de faire don de son sang au musulman, que le donneur soit

    musulman ou mécréant, qu'il soit parmi les Gens du Livre ou idolâtre, si l'on est sûr

    qu'un préjudice ne peut pas toucher le donneur et quand le bénéficiaire est dans la

    nécessité de ce sang. (Fatwa 5253 – Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Ibn Baz - Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Ibn Qa’oud)

    Question : Nous savons que les banques de sang, dans le monde, ne prennent en

    compte ni la religion, ni la nationalité du patient. Elles déploient plutôt tous leurs

    efforts pour assurer les unités sanguines et leurs composants pour sauver la vie de

    ces patients, après l’aide d’Allah. De même, elles accueillent les donneurs de sang

    quelques soient leurs nationalités ou leurs religions.

    A- Mais est-il permis au donneur de sang musulman de donner comme condition

    aux banques de sang que ce sang dont il leur a fait don ne soit utilisé et donné qu'à

    un malade musulman ?

    B- Il en est de même si le patient exige qu'on ne lui donne que du sang qui provient

    de groupes sanguins extraits uniquement des donneurs musulmans ?

    C- Est-il permis aux banques de sang de ne pas accorder une importance à la

    religion comme elles le font actuellement, bien plus, qu'elles traitent les malades et

    les donneurs sur même pied d'égalité et donnent le sang des musulmans à n'importe

    quel malade, musulman ou non-musulman ? Il en est de même de la transfusion du

    sang d'un non-musulman à un patient musulman et autre, surtout quand on sait que

    les cas de maladie grave ne souffrent pas de perdre le temps à faire attention à de

    telles choses, bien plus qu'on leur fasse une transfusion sanguine le plus tôt possible ?

    Réponse : Cette condition n'est pas obligatoire sauf dans le cas où l'on donne le

    sang au polythéiste qui est en guerre ouverte contre les musulmans. Il n'est pas

    permis de lui en donner car ce dernier doit être tué et on ne peut pas l'aider à rester

    en vie. Quant au musulman, au Dhimmî (Personne non-musulmane, vivant en terre

    d’Islam, payant un impôt et qui est protégé par les musulmans) et au Mo`âhid (non-

    Musulman dans une alliance temporaire avec les Musulmans), ils peuvent profiter du

    sang donné sans aucun inconvénient. (Question 2 de la Fatwa 19477 – Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Ibn Baz - Vice-Président : Sheikh Al Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan,

    Sheikh Fawzan Sheikh Bakr Abou Zayd)

    Question : Comment juger le don de sang effectué en pays infidèle où l’acte profite

    le plus souvent à des infidèles ? Dans certains cas des enfants souffrent d’hémophilie.

    Ces enfants éprouvent un besoin urgent d’une certaine quantité de sang… Est-ce

    que le fait de leur faire profiter d’un don de sang est assimilable au cas qui fait l’objet

    de la question ? Un imam m’a dit qu’il ne faut pas faire un don de sang. Est-ce

    exact ?

    Réponse : Je ne sais rien qui l’empêche puisque Allah le Très Haut dit dans Son grand

    livre :

  • 11

    يَن ﴿﴿ ِ َّلا م َعِن ٱ َّللا

    م ٱ َٰىُكم مه َّلا يَْنه ِ لَْيه

    ِٓو۟ا ا ه َوتمقهِسطم وُهم ه َٱن تَََبُّ رُِكم ن ِديَ َٰ وُكم مدِ رِجم ه يِن َولَمه ُيم ِ دلد

    ه ِِف ٱ ِتلموُكم مَق َٰ ﴾﴾لَمه ي

    « Allah ne vous défend pas d'être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous

    ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. »

    (60:8).

    Le Transcendant nous a donc informé qu’Il ne nous est pas interdit de bien traiter les

    infidèles qui ne nous ont pas combattu ni expulsé de nos maisons. Or, celui qui se

    trouve dans un cas urgent doit être secouru. La mère d’Asma bint Abi Bakr as-Siddiq,

    alors mécréante, rendit visite à sa fille à Médine pendant la trêve conclue entre le Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) et les habitants de La Mecque, histoire de solliciter sa bienfaisance. Asma demanda l’avis du Prophète ( سلم و عليه هللا صلى ) et celui-ci lui dit :

    ن هللا رسول اي فقلت مرشكة رامغة ويه قريش عهد يف راغبة ٱ يم عيل قدمت: قالت ٱ سامء عن ا

    ٱ مك فصيل نعم قال ٱ فأ صلها مرشكة رامغة ويه عيل قدمت يمٱ

    « Traite bien ta mère, même si elle reste mécréante » - Authentifié par Shaykh al-

    Albani dans Sahih abi Daoud (1668)

    Quand une personne à laquelle un accord de protection nous lie ou un infidèle ou

    un réfugié qui n’est pas en guerre contre nous, quand ces gens-là éprouvent un

    besoin urgent de sang, il n’y a pas de mal à leur en faire don à titre d’aumône. C’est

    comme si l’on était obligé de manger un cadavre. Vous en serez récompensé (par

    Allah). Il n’y a aucun mal à secourir celui qui éprouve un besoin urgent d’aumône. (Extrait des Fatwa Nour ala ad-Darb de Sheikh Ibn Baz, tome 1, p. 376 – site alifta.net)

  • 12

    Le don de sperme et d’ovocytes

    DON D’OVOCYTES

    L’ovocyte (ou ovule) est la cellule reproductrice féminine, la cellule reproductrice

    masculine étant le spermatozoïde. L’ovocyte est contenu dans l’ovaire. Chaque

    ovaire contient normalement plusieurs milliers d’ovocytes présents dès la naissance,

    dont le nombre diminue progressivement au cours de la vie.

    Les donneuses doivent être majeures, âgées de moins de 37 ans et être en bonne

    santé.

    Les ovocytes sont donnés à des couples qui ne peuvent pas avoir d’enfant, soit

    parce que la femme, bien que jeune, n’a pas naturellement d’ovocytes, soit parce

    que ses ovocytes présentent des anomalies, soit parce que, pour être soignée d’une

    maladie grave, elle a subi un traitement qui a détruit ses ovocytes. Ils peuvent

    également être destinés à des couples risquant de transmettre une maladie

    génétique grave à l’enfant. Dans tous les cas, le couple receveur doit être en âge

    de procréer. L’homme et la femme formant ce couple font leur démarche dans un

    cadre médical et légal strict d’assistance médicale à la procréation.

    Après leur prélèvement, les ovocytes sont mis en fécondation in vitro pour ces

    couples déjà engagés dans une démarche d’assistance médicale à la

    procréation.14

    14 http://www.dondovocytes.fr/pourquoi-faire-un-don-dovocytes/qu-est-ce-qu-un-ovocyte/

  • 13

    DON DE SPERME

    En France, lorsqu’un homme est touché par la stérilité, il lui est possible de recourir au

    sperme d’un autre homme afin d’avoir un enfant.

    L’Insémination Artificielle avec Don de Sperme (IAD) a un peu plus de 100 ans.

    Depuis les années 40, il est possible de congeler les spermatozoïdes sans modifier leur

    aptitude à la fécondation, et les premières naissances d’enfants conçus avec

    spermatozoïdes congelés datent de 1953. Les CECOS ont été créés depuis 1973 pour

    assurer la congélation et la conservation des spermatozoïdes. Ils sont chargés de

    vérifier que le sperme peut être utilisé le plus efficacement possible pour obtenir une

    grossesse en évitant de transmettre des maladies héréditaires ou infectieuses.

    Les donneurs doivent être âgés de moins de 45 ans, avoir au moins un enfant, vivre

    en couple et avoir l’accord de leur conjointe. Des examens de sang et de sperme

    sont pratiqués ainsi que des consultations génétiques et psychologiques. Le sperme

    ne peut être utilisé qu’après un délai de congélation de 6 mois. Un maximum de 5

    grossesses est autorisé par donneur.

    Toutes les précautions sont prises pour que les informations recueillies concernant le

    donneur ne soient pas accessibles aux personnes étrangères au CECOS. Il en est de

    même concernant les couples receveurs.15

    15 http://www.chu-toulouse.fr/-le-don-de-sperme-

  • 14

    Fatwas sur le don de sperme et d’ovocytes

    L’Islam interdit le recours à des cellules autres que celles des conjoints eux-mêmes. Il

    n'y a donc pas possibilité d'avoir recours au don de sperme, ni à celui d'ovules, ni à

    celui d'embryons et ce, qu’il s’agisse d’un donneur anonyme ou connu.

    En effet, l'Islam insiste sur la prévention de la filiation. D’ailleurs, on constate que c’est

    une des sagesses pour laquelle un délai de viduité a été établit après un divorce. On

    évite ainsi les ambiguïtés quant à la paternité.

    DON DE SPERME

    Sheikh Utheymine a expliqué, concernant le cas d’une femme qui n’a pas la

    possibilité d’avoir d’enfant naturellement avec son mari, et qui souhaiterait avoir

    recours à la Fécondation In Vitro (FIV), que cela se présente sous deux formes.

    La première situation est quand la femme ne peut pas avoir d’enfant avec son mari

    (stérile) et qu’elle a recours au sperme d’un autre homme que l’on injecte dans son utérus. Cela est strictement interdit conformément au hadîth du Prophète ( و عليه هللا صلى

    qui dit : « Il n’est pas permis à un homme de poser son sperme auprès d’une (سلم

    autre (que sa femme) » Et cela de crainte de détourner la descendance. Il est donc

    interdit à la femme de recevoir le sperme d’un autre que son mari, quelle que soit la

    situation. Et si la femme fait cela, les enfants qu’elle aura - de cette opération - ne

    seront pas considérés comme les enfants de son mari.

    La deuxième situation est quand la femme ne peut pas avoir d’enfant avec son

    mari, et que le spermatozoïde de l’homme est prélevé, puis déposé dans l’utérus de

    la femme. Dans cette façon de faire, il n’y a pas de mal. Il faut être certain auprès

    des médecins que le prélèvement se fait bien au moment où l’homme éjacule et

    que cela est prélevé puis déposé dans l’utérus. De cette manière, il n’y a pas de

    mal. Il y a certes des textes chez les jurisconsultes justifiant de cette situation. Sheikh

    3Uthaymine explique encore que le prélèvement du sperme de l’homme doit être

    fait d’une manière acceptée, comme le fait que le mari doit être en intimité avec sa

    femme, et doit éjaculer lorsqu’il est entre ses jambes ou qu’elle fait cela avec sa

    main, ceci, de sorte que le sperme soit prélevé convenablement pour la

    fécondation de la femme. (Madjmu’ Fatâwa du Sheikh Ibn Uthaymîn, 17/27-28)

    DON D’OVOCYTES

    Question : Allah n'a pas à ce jour fait don d'un enfant à ma femme et après les

    examens médicaux, il est apparu que la seule solution qu'Allah ait facilitée pour ma

    femme, consiste à se procurer ou à acheter des ovules d'une autre femme puis par

    les moyens d'une fécondation in vitro (bébé éprouvette), en utilisant mes propres

    spermatozoïdes, seront réintroduits dans l'utérus de ma femme, et celle-ci, si Allah le

    veut, portera cet enfant. Notre espoir dans la miséricorde d'Allah est grand, mais

  • 15

    nous nous adressons à vous après Allah, pour nous dire quel est l'avis religieux sur ce

    sujet pour le soumettre à la commission médicale pour son application?

    Réponse : Il n'est pas permis de prendre les ovules d'une autre femme à travers le

    mécanisme de l'enfant éprouvette et les transplanter dans l'utérus de ton épouse,

    car il n'est pas permis de prendre ou d'acheter les ovules d'une femme étrangère

    pour les injecter à ta femme. (Fatwa 11939 du Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Ibn Baz – Vice-Président : Sheikh ‘Affifi – Membre : Sheikh Ghoudayan)

  • 16

    Le don de lait maternel

    Le Lactarium est une

    banque de lait maternel

    qui collecte, analyse,

    contrôle et redistribue ce

    lait sur prescription

    médicale à des enfants

    prématurés, ou présentant

    certaines maladies

    digestives immunologiques

    et allergiques.

    Le lait recueilli provient des

    mères en maternité ou à

    domicile qui allaitent

    entièrement leur bébé et

    acceptent, une ou

    plusieurs fois par jour d'offrir

    leur surplus de lait.

    Les prélèvements entrent dans le cadre de contrôles rigoureux et sont

    immédiatement abandonnés en cas de baisse anormale de la lactation.

    Le recueil du lait est assuré par des puéricultrices et auxiliaires de puériculture qui

    assurent également un rôle de conseil et d'information.

    Le lait est pasteurisé et éventuellement mélangé à celui d'autres mamans avant

    d'être donné aux petits bébés.

    Le recueil du lait maternel obéit à des règles strictes : suivi médical, contrôle HIV,

    hépatite B, hépatite C, examens bactériologiques pratiqués sur le lait de chaque

    mère Ils consistent à dénombrer la flore totale par millilitre de lait et, en particulier, la

    présence de staphylocoques.

    Tous les enfants ayant recours à ces banques de lait ne connaissent pas les mamans

    dont ils ont bu le lait et les mamans ne connaissent pas non plus les enfants qui ont

    bu de leur lait. En effet, les dons sont anonymes.16

    16 http://sdp.perinat-france.org/ADLF/don_lait_maternel_traitement_adlf.php

  • 17

    Fatwas sur le don de lait maternel

    Question : Il existe en Amérique des banques de lait qui achètent du lait aux femmes

    enceintes et le revendent aux femmes qui ont des enfants à allaiter et manquent de

    lait, celles qui sont malades ou occupées par le travail, etc. Comment juger l’achat

    de lait auprès de ces banques ?

    Réponse : C’est interdit. Il n’est pas permis de créer une banque de cette catégorie

    qui ne contient que du lait humain car cela entraîne une confusion au niveau des

    mères qui ferait qu’on ne connaîtra pas la mère. Or dans la loi musulmane, ce qui est

    interdit en raison de la parenté l’est aussi à cause du lien né de l’allaitement. Si le lait

    ne provient pas d’êtres humains, il n’y a aucun mal. Allah le sait mieux. (Fatwa de Sheikh Utheymine – Fatwa 4049 du site Islamqa)

  • 18

    Le don de moelle osseuse

    Chaque année dans le monde, près de 2 000 personnes, enfants et adultes,

    atteintes de maladies graves du sang (parfois mortelles), ont besoin d’être soignées

    grâce à une greffe de moelle osseuse17.

    La greffe de moelle osseuse n’est possible qu’entre un malade et un donneur dont

    les caractéristiques biologiques sont aussi proches que possible.

    En France, lorsque le malade n’a pas de donneur compatible parmi ses frères et

    sœurs, son médecin demande à l’Agence de la biomédecine de rechercher un

    donneur sur les registres français (registre France Greffe de Moelle) et internationaux.

    ROLE DE LA MOELLE OSSEUSE DANS LA GUERISON

    Prélèvement dans les os du bassin Prélèvement par aphérèse

    La moelle osseuse est un tissu qui se régénère en permanence. Elle assure la

    production des cellules souches hématopoïétiques, c’est-à-dire des cellules qui sont

    à l’origine des cellules sanguines18 :

    les globules rouges, qui transportent l’oxygène ;

    les globules blancs, qui luttent contre les infections ;

    les plaquettes, qui arrêtent les saignements.

    17 http://www.hopital.fr/Hopitaux/La-sante-en-clics/Don-de-moelle-osseuse#article_0 18 http://www.dondusang-sncf.org/don-de-moelle/

  • 19

    LES MALADIES CONCERNEES

    Les principales maladies de la moelle osseuse sont le lymphome et la leucémie.

    D’autres maladies déficitaires peuvent également être traitées : aplasie médullaire

    (arrêt du fonctionnement de la moelle osseuse), anémie de Fanconi (défaillance

    progressive et sévère de la moelle osseuse), drépanocytose (anomalie héréditaire

    de la fabrication des globules rouges), déficit immunitaire sévère du nourrisson

    (« enfants bulles »)… La greffe permet de remplacer la moelle osseuse malade par

    une moelle osseuse saine prélevée chez un donneur compatible. 19

    DEROULEMENT

    Lorsqu’un malade a besoin d’une greffe de moelle osseuse, son médecin doit

    trouver un donneur compatible. Il cherche d’abord parmi les frères et sœurs du

    malade. Mais dans trois cas sur quatre, il n’existe pas de donneurs familiaux

    compatibles. Il est alors nécessaire de trouver un donneur apparenté. Pour cela, le

    médecin greffeur demande à l’Agence de la biomédecine de rechercher un

    donneur sur les registres français (registre France Greffe de Moelle) et internationaux.

    Lorsqu’un donneur compatible est identifié, il est appelé pour vérifier son aptitude au

    don et l’on organise les modalités du prélèvement avec lui. Le prélèvement de

    moelle osseuse se planifie entre un et trois mois à l’avance. La législation prévoit la

    prise en charge des frais liés au prélèvement : frais d’examens et de traitements

    prescrits, frais d’hospitalisation, frais de transport, frais d’hébergement hors

    hospitalisation et indemnisation de la perte de rémunération subie par le donneur.

    LE PRELEVEMENT DE LA MOELLE

    Pour assurer la sécurité du don pour le donneur comme pour le malade, des

    examens cliniques et biologiques complémentaires sont d’abord pratiqués. Il existe

    deux méthodes de prélèvement :

    le prélèvement dans les os du bassin. La moelle osseuse est prélevée dans les os

    postérieurs du bassin sous anesthésie générale (dans des conditions de parfaite

    stérilité). Cet acte simple nécessite environ 48 heures d’hospitalisation et ne

    comporte aucun risque de paralysie. La moelle osseuse se reconstitue

    rapidement. Le volume prélevé est calculé en fonction du poids du donneur et

    de celui du malade. Le prélèvement n’est réalisé qu’une fois que l’aptitude du

    donneur a été vérifiée et validée ;

    le prélèvement par aphérèse. Les cellules de la moelle osseuse sont prélevées

    dans le sang. Le donneur reçoit au préalable pendant quelques jours, par

    injection sous-cutanée, un médicament (identique à ce qui est fabriqué

    naturellement par le corps pour réguler le taux de globules blancs) qui stimule

    leur production et les fait passer des os vers le sang où elles seront récupérées. 1

    1919 http://www.hopital.fr/Hopitaux/Vos-dossiers-sante/Don-de-moelle-osseuse/Les-principes-du-don-de-moelle-osseuse

  • 20

    à 2 prélèvements (d’une durée de 3 à 4 heures chacun) sont nécessaires sans

    que le donneur n’ait à subir d’anesthésie générale ni d’hospitalisation.

    C’est le médecin greffeur qui, dans l’intérêt du malade, propose la méthode la plus

    appropriée.

    OU S’INSCRIRE ?

    Les donneurs sont inscrits sur le registre France Greffe de Moelle, géré par l’Agence

    de la biomédecine. L’inscription sur le registre des donneurs de moelle osseuse est

    une décision personnelle réfléchie qui implique un réel engagement. Vous pouvez

    télécharger le formulaire d’inscription au registre des volontaires au don de moelle

    osseuse et le remplir directement en ligne à cet endroit :

    http://www.dondemoelleosseuse.fr/dl/inscription.pdf

    LES CONDITIONS POUR ETRE DONNEUR

    avoir de plus de 18 ans et de moins de 51 ans lors de l’inscription (mais le don

    reste possible jusqu’à 60 ans) ;

    être en parfaite santé ;

    accepter de répondre à un questionnaire de santé et faire une prise de sang

    Une fois que le donneur potentiel a rempli et renvoyé le formulaire d’inscription, il est

    contacté pour un rendez-vous dans un centre d’accueil. Il est interrogé par un

    médecin sur son état de santé récent et ancien et sur sa vie personnelle. Ces

    questions permettent d’évaluer les éventuels risques pour le malade et pour le

    donneur lui-même. Les examens biologiques réalisés ont pour but de déterminer les

    caractéristiques de la moelle osseuse du donneur pour pouvoir les comparer à celles

    des malades qui ont besoin d’une greffe.

    http://www.dondemoelleosseuse.fr/dl/inscription.pdf

  • 21

    Fatwa sur le don de moelle osseuse

    Sheikh Utheymine a donné une conférence sur la médecine (disponible en vidéo20)

    lors de laquelle la question concernant les dons d'organes lui a été posée plusieurs

    fois.

    Le Sheikh a interdit catégoriquement le don d'organe issu d’une personne morte.

    Quant aux personnes vivantes, il a précisé que s’il s’agit d’un organe qui se

    renouvelle tel que le sang ou la moelle et que la personne est vivante alors cela est

    autorisé à condition qu'il n'y ait aucun risque pour le donneur.

    Les médecins lui ont donc demandé si cette règle s’applique à tous les organes qui

    se renouvellent, à l’instar du sang. Ils ont donné pour exemple le cas du foie qui se

    renouvelle après qu’on en ait prélevé une partie. Le Sheikh a répondu que s’il en

    était ainsi alors cela est autorisé.

    20 http://www.ibnothaimeen.com/all/eTV.shtml

  • 22

    Le don d’utérus

    Une équipe chirurgicale dirigée par le Pr Mats Brännström (département de

    gynécologie-obstétrique de l’hôpital universitaire de Göteborg – Suède) a, les 15 et

    16 septembre 2012, réalisé les deux premières greffes au monde d'utérus entre deux

    donneuses vivantes – deux mères et leurs filles respectives. Il s’agissait de permettre à

    deux femmes stériles âgées d’une trentaine d’années de retrouver une possibilité

    d’enfanter. L'une de ces deux femmes avait subi une hystérectomie après un

    traitement contre un cancer du col utérin. La seconde était née sans utérus.21

    A l’été 2011, une équipe, de l’hôpital universitaire de la Méditerranée à Antalya

    (Turquie), avait réussi cet exploit après sept heures d’opération : une greffe d’utérus,

    grâce à un organe prélevé sur une donneuse décédée cette fois-ci. Après cette

    greffe, une opération délicate, l’équipe médicale a prudemment attendu dix-huit

    mois avant de tenter une fécondation in vitro. Les médecins ont notamment vérifié

    que le cycle menstruel de la jeune femme de 22 ans fonctionnait bien.22

    PROCEDE

    L’organe prélevé d’un donneur vivant (1) ou récemment décédé serait attaché au

    vagin et connecté aux vaisseaux sanguins (3) de la future maman.

    21 http://www.slate.fr/story/61999/questions-transplantation-uterus-mere-fille 22 http://www.leparisien.fr/laparisienne/sante/derya-nee-sans-uterus-et-enceinte-03-05-2013-2776473.php

  • 23

    GROSSESSE

    Un seul embryon a été implanté chez cette jeune femme turque, le 31 mars 2013,

    pour éviter une grossesse multiple, plus risquée. Et la receveuse est aujourd’hui

    enceinte de six semaines. Sa grossesse, très suivie et ultra-médicalisée, se déroule,

    pour l’instant, normalement et la future maman ne séjourne pas encore à l’hôpital.

    Le cœur du bébé bat, ont constaté les médecins grâce à sa première échographie

    réalisée à l’hôpital d’Antalya.

    ECHEC

    Une transplantation humaine d’utérus a déjà eu lieu, en Arabie Saoudite, en 2000,

    mais le nouvel organe avait dû être retiré trois mois plus tard à cause de

    saignements importants.

    RISQUES

    Tous les obstacles ne sont en effet pas encore vaincus. La principale difficulté

    résidera dans le développement du placenta, cet organe qui au sein de l’utérus

    gravide assure l’interface entre la mère et l’enfant qu’elle porte. Faute d’un

    développement placentaire harmonieux, l’enfant est exposé aux risques des

    naissances avant terme et de petit poids. Un autre danger réside aussi dans l’impact

    sur le fœtus des traitements immunosuppresseurs pris par sa mère.

    Les mères des deux femmes suédoises avaient été choisies comme donneuses du

    fait de l’avantage immunitaire qu’offre la proximité familiale en cas de

    transplantation. L’équipe médicale avait d’autre part évalué chez ces femmes

    ménopausées les capacités gestationnelles de leur utérus. Elle explique également

    avoir tenu compte du « lien émotionnel » qui existait entre mère et fille dès lors que

    l’hypothèse de cette greffe à visée procréatrice avait été envisagée.

    RETRAIT

    L’accouchement de la jeune femme turque est prévu pour la fin de l’année, « par

    césarienne », précise Omer Ozkan, son médecin, « pour éviter tout risque ». Puis

    Derya devra se faire enlever l’utérus après avoir donné la vie et ce, pour lui épargner

    un traitement antirejet très lourd et à vie.

  • 24

    ETHIQUE

    Outre les difficultés techniques inhérentes à cette transplantation, l’équipe

    chirurgicale suédoise a été confrontée à des obstacles de nature éthique. Le

    premier d’entre eux était inédit : il concerne les risques inhérents au prélèvement

    d’un organe chez une personne vivante et ce pour une greffe qui n’a rien de vital.

    En effet, on ne se situe pas ici dans le cas des greffes de rein, de foie voire de

    poumon où les receveurs en attente sont condamnés à une mort rapide faute de

    greffe et alors qu’un donneur, vivant, est volontaire.

    De ce point de vue, rien ne dit qu’une telle greffe serait, en France, autorisée par le

    Comité national d’éthique et l’Agence de la biomédecine. L’équipe du

    Pr Brännström a, dans un premier temps, essuyé le refus des autorités éthiques

    suédoises et l’autorisation n’a été donnée que sous condition d’une stricte

    surveillance du suivi de l’opération. Les chirurgiens ont d’autre part assuré que leur

    objectif était strictement thérapeutique : soigner les stérilités dont souffrent les

    femmes privées d’utérus à la naissance ou ultérieurement pour des raisons

    médicales.

    Ils n’useront pas, par exemple, de leur savoir-faire à la demande de femmes qui ne

    sont plus en âge de procréer.

    Plusieurs équipes spécialisées à travers le monde avaient commencé à se lancer

    dans la course à la greffe d’utérus avant de renoncer, non devant les difficultés

    techniques mais face, précisément, aux obstacles de nature éthique.

    Cette greffe offre certes une alternative aux « maternités de substitution » (pratique

    interdite en France) aux nombreuses femmes qui ne peuvent procréer faute de

    disposer d’un utérus fonctionnel. Mais cette perspective thérapeutique comporte

    des risques inédits : cette greffe n’est pas d’une importance vitale et expose des tiers

    (le ou les enfants que l’on cherche ainsi à faire naître) à des risques inconnus.

    GARDER EN MEMOIRE QUE …

    … les transplantations sont des opérations risquées car très vascularisées. Elles

    doivent avant tout répondre à un besoin vital et sachez qu’il existe une autre solution

    pour les couples qui ne peuvent avoir d’enfant : la Kafala (la prise en charge d’un

    enfant orphelin).

  • 25

    Fatwa sur le don d’utérus

    Question : Le Comité Permanent des Recherches Scientifiques et de la Délivrance

    des Fatwas a pris connaissance de ce qui a été rapporté à son éminence le Mufti

    général de la part du docteur Fayssal `Abd-Ar-Rahîm Châhîn, le directeur général

    du Centre Saoudien pour la Transplantation des Organes, et qui a été transmis au

    Comité de la part du Secrétariat général de l’organisme des grands savants sous le

    numéro (4596), en date du 7/9/1420 de l'hégire. Il a été demandé ce qui suit:

    Je souhaite de votre éminence, une réponse à la question qui a été posé au Centre

    Saoudien pour la Transplantation des Organes, une mère désire donner son utérus à

    sa fille, sachant que l'ovule qui contient les gènes ne sera pas transplanté mais que

    cette transplantation se limite à l'utérus qui joue un rôle de récipient pour le

    développement du fœtus, tandis que l'ovule provient de l'ovaire de la personne qui

    doit subir la transplantation de l'utérus et la semence vient de son mari. La greffe de

    l'utérus est-elle, dans ce cas, permise dans la législation?

    Je voudrais signaler la Fatwa émanant de la réunion du Complexe de Fiqh

    Islamique, décision numéro (6/8/59) tenue lors de la sixième session au sommet de

    Djedda, au Royaume d'Arabie Saoudite en 1410 de l'hégire (ci-joint une copie de la

    décision publié), qui a pris en considération les dires des médecins en ce qui

    concerne la greffe d'ovules qui conduit selon eux à un mélange des généalogies. Et

    c'est pour cette raison qu'a été publiée une décision l'interdisant. Par contre, la

    transmission d'organes génitaux internes a été autorisée, mais aucune décision n'a

    été prise au sujet de l'utérus. Le Conseil a considéré que l'utérus transmis - d'une

    femme morte ou vivante - était devenu un organe appartenant à celle qui le reçoit

    et n'a pas évoqué l'éventualité d'une grossesse, est-ce que dans ce cas l'enfant

    acquiert le statut de Mahram vis-à-vis de sa propre mère, la propriétaire de l'utérus?

    Les jurisconsultes ont débattu sur ce problème, en détail, lors du Complexe de Fiqh

    ainsi que dans d'autres occasions, lorsqu'ils ont abordé le problème de la mère

    porteuse. En vous remerciant de votre bonté, je vous prie de bien vouloir répondre à

    la question posée. Veuillez agréer mes sincères considérations. Qu'Allah vous

    protège et vous assiste.

    Réponse : Après avoir étudié la question, le Comité de la Délivrance des Fatwas a

    répondu qu'il n'est pas permis à la mère citée, de donner son utérus à sa fille, en

    raison de ce que cela entraîne comme incommodité dans la législation. (Fatwa 21192 du Comité de l’Ifta – Président : Sheikh Al Ach-Chaykh – Membres : Sheikh Ghoudayan, Sheikh Fawzan,

    Sheikh Bakr Abou Zayd)

  • 26

    Le don d‘organe et de tissu

    QUI EST CONCERNE ?

    Nous ne sommes pas tous des donneurs potentiels. Dans la majorité des cas, les

    donneurs sont des personnes décédées à l’hôpital suite à un traumatisme crânien,

    un accident vasculaire cérébral ou parfois après un arrêt cardiaque.

    Ces conditions limitent donc le nombre de donneurs potentiels d’où le fait que la

    France ait mis en place le système de consentement présumé au don d’organe

    pour tous les français – sauf preuve du contraire apportée par les proches ou une

    inscription au registre des refus.

    Aujourd’hui, le prélèvement est possible à tous les âges. S’il est vrai qu’un cœur est

    rarement prélevé après 60 ans, les reins ou le foie peuvent l’être sur des personnes

    beaucoup plus âgées. 32 % des greffés rénaux ont des greffons qui proviennent

    aujourd’hui de donneurs qui ont plus de 60 ans.

    Inversement, quand un enfant décède, ses parents peuvent tout à fait autoriser le

    prélèvement de ses organes. Leur petite taille permettra vraisemblablement de

    greffer un autre enfant.

    En 2011, 4,6 % des donneurs avaient 17 ou moins, 31,6 % de 18 à 49 ans, 34,1 % de 50

    à 64 ans et 29,7 % plus de 65 ans. 23

    Lorsque la personne décédée est un mineur ou un majeur sous tutelle, le

    prélèvement ne peut avoir lieu qu'à la condition que chacun des titulaires de

    l'autorité parentale ou le tuteur y consente par écrit.

    Toutefois, s'il n'est pas possible de consulter l'un des titulaires de l'autorité parentale,

    le prélèvement peut avoir lieu à condition que l'autre titulaire y consente par écrit. 24

    RESPECT DES PRINCIPES ETHIQUES

    Le prélèvement d'organes sur une personne décédée ne peut être effectué qu'à

    des fins thérapeutiques ou scientifiques.

    Il doit respecter les principes suivants :

    la gratuité, c'est-à-dire l'impossibilité de faire commerce d'organes humains,

    l'anonymat, c'est-à-dire l'impossibilité pour le donneur de connaître l'identité du

    receveur et pour le receveur, de connaître l'identité du donneur,

    La famille du donneur pourra toutefois prendre connaissance à tout moment du

    résultat des greffes et/ou transplantations réalisées.

    23 http://www.dondorganes.fr/043-qui-peut-donner 24 http://vosdroits.service-public.fr/F183.xhtml

  • 27

    QUELS ORGANES SONT PRELEVES ?

    Sur un donneur en état de mort encéphalique, on prélève en moyenne quatre

    organes. Les organes pour lesquels les besoins sont les plus importants sont (en

    nombre de malades ayant eu besoin d’une greffe d’organes en 2010) …

    Le rein : 11 659

    Le foie : 2 385

    Le cœur : 766 (plus 51 ayant eu besoin d’une double greffe cœur + poumon)

    Le poumon : 448

    Le pancréas : 276

    On prélève également souvent les cornées, et parfois des parties de l’intestin ou des

    tissus comme des os, des artères, des tendons.... Les yeux ne sont jamais prélevés à

    des fins de greffe.

    Les éléments du corps qui, une fois prélevés, peuvent modifier l’aspect du défunt

    sont remplacés par des éléments artificiels : de fines lentilles à la surface des yeux

    pour remplacer les cornées, des prothèses en matériaux synthétiques pour les os.

    Ainsi, le corps rendu aux familles ne porte pas de cicatrices apparentes des

    prélèvements, seulement des pansements.25

    RECHERCHE DE L'AVIS PERSONNEL DU DEFUNT SUR LE DON D'ORGANES

    La loi française pose le principe du consentement présumé de toute personne

    décédée sur le don de ses organes.

    Toutefois, la recherche d'informations permettant d'apprécier et de respecter la

    position du défunt au sujet du prélèvement d'un élément de son corps est

    obligatoire.

    Les indices du désaccord ou de réticences éventuelles du défunt peuvent être

    révélés par :

    le recueil du témoignage oral d'un proche,

    la trace manuscrite d'un refus ou d'une restriction (accord limité à un ou certains

    organes particuliers),

    son enregistrement au registre national des refus.26

    L’ATTRIBUTION DES ORGANES PRELEVES

    Les malades ayant besoin d’une greffe sont inscrits par leur médecin sur la liste

    d’attente gérée par l’agence de la biomédecine. C’est également l’agence qui

    orchestre 24H/24 l’attribution des organes, au travers de son pôle national de

    répartition des greffons.

    25 http://www.dondorganes.fr/044-quels-organes-sont-preleves 26 http://vosdroits.service-public.fr/F183.xhtml

  • 28

    La répartition tient compte des priorités médicales et des déplacements

    géographiques auxquels seront soumis les greffons. Certains patients de la liste

    d’attente sont prioritaires : les enfants, les receveurs dont la vie est menacée à très

    court terme, les receveurs pour lesquels la probabilité d’obtenir un greffon est très

    faible du fait de caractéristiques morphologiques ou immunogénétiques

    particulières.

    En l’absence de receveur prioritaire, l’attribution se fait par échelons géographiques

    successifs, local, régional, national, selon les règles spécifiques à chaque organe. On

    s’efforce de réduire le temps entre le prélèvement et la greffe en diminuant au

    maximum la distance à parcourir pour le greffon. Objectif : préserver sa qualité et

    optimiser les réussites de la greffe.

    Certains greffons sont soumis à des règles d’attribution spécifiques, parce que le

    donneur avait des antécédents médicaux particuliers par exemple.27

    27 http://www.dondorganes.fr/051-l-attribution-des-organes

  • 29

    Déroulement du prélèvement d’organe au

    décès de la personne

    CONSTATATION DU DECES

    La mort du donneur doit être médicalement

    constatée par 2 médecins. Ces 2 médecins ne

    doivent pas appartenir aux équipes en charge des

    greffes.28

    En pratique, le constat de la mort repose sur 3 observations cliniques :

    l'absence totale de conscience et de mouvements,

    la disparition totale des réflexes du tronc cérébral

    l'absence de respiration spontanée.

    Il est confirmé par des encéphalogrammes réalisés à plusieurs

    heures d'intervalle.29

    On notera que cette mort clinique dite « mort cérébrale » sous-

    entend que le cœur bat toujours. En effet, cela est nécessaire

    pour pouvoir prélever certains organes dont la qualité – une fois

    prélevés – dépend de l’activité cardiaque.

    MORT CEREBRALE DITE : A « CŒUR BATTANT »

    La mort cérébrale est la mort à cœur battant. C'est l'arrêt circulatoire cérébral et la

    destruction anoxie-ischémique de l’encéphale. Le cœur dont les battements

    persistent, permet le maintien en vie des autres organes qui pourront être prélevés

    tels que : les reins, le foie, le pancréas, les poumons et le cœur lui-même.

    MORT A « CŒUR ARRETE »

    Il s’agit d’une modalité particulière de don d'organe pour lequel la mort du donneur

    n'est plus seulement cérébrale mais fait suite à un arrêt cardiaque jugé irréversible

    après arrêt des mesures de réanimation. Le délai après laquelle une asystolie (tracé

    électrocardiographique plat) est considérée comme irréversible est de l'ordre d'une

    28 http://vosdroits.service-public.fr/F183.xhtml 29 http://reaannecy.free.fr/prelevem.htm

  • 30

    minute, après arrêt des mesures de réanimation. La plupart des sociétés savantes

    nationales exigent plus de 5 minutes de délai.

    Le décret du 2 août 2005 permet aux établissements de santé volontaires de réaliser

    des prélèvements sur des donneurs décédés présentant un arrêt cardiaque et

    respiratoire persistant. Cette activité ne nécessite pas d’autorisation administrative

    particulière autre que l’autorisation de prélèvement d’organes sur personnes

    décédées. En revanche, les établissements de santé doivent signer une convention

    avec l’Agence de la biomédecine les engageant à suivre les protocoles validés par

    l’Agence notamment en terme de moyens matériels et humains, de respect du

    protocole médical et de transfert des données de suivi pour assurer l’évaluation de

    cette activité.30

    Les organes prélevés concernés sont principalement les reins et le foie.

    MAINTIEN ARTIFICIEL DU CORPS DU DEFUNT

    Si les circonstances du décès rendent le prélèvement d’organes possible, et tant

    que la décision de prélever n’est pas prise, les organes sont maintenus

    artificiellement en étant de fonctionner par l’équipe de réanimation, sous

    surveillance constante.31

    CONSULTATION DU REGISTRE DES REFUS ET DES PROCHES DU DEFUNT

    L’équipe de coordination du prélèvement consulte le registre national des refus. Si le

    nom du défunt n’y figure pas, il est quand même possible que la personne ait

    manifesté de son vivant son opposition au don d’une autre manière. Conformément

    à la loi, l’équipe consulte les proches.

    Les proches du défunt sont reçus par le médecin réanimateur et l’infirmière de

    coordination. Le médecin réanimateur confirme le décès. Puis l’infirmière demande

    aux proches si le défunt était opposé au don de ses organes ou si, au contraire, il

    avait confirmé son accord par ses propos ou par son attitude.

    C’est un moment crucial de l’activité de prélèvement. L’équipe médicale dispose

    de peu de temps pour interroger les proches, car le maintien en état des organes

    n’est possible que quelques heures ; dans un climat chargé d’émotion, elle doit

    cependant agir avec la plus grande délicatesse.32

    Si vous avez laissé une copie de votre testament olographe à vos proches dans

    lequel vous stipulez votre décision, ils pourront le lire et respecter votre volonté.

    Encore faut-il que vous le leur ayez remis et que vous ayez confiance en eux.

    Dans le cas où la famille s’oppose, les équipes médicales cessent immédiatement

    de maintenir le corps du défunt en état d’être prélevé.

    30 La liste de ces établissements se trouve à cet endroit : http://www.agence-biomedecine.fr/IMG/pdf/liste_prelevt_ca_260413.pdf 31 http://www.dondorganes.fr/014-la-chaine-du-don-a-la-greffe 32 http://www.dondorganes.fr/014-la-chaine-du-don-a-la-greffe

  • 31

    Dans le cas où les proches ne connaissent pas clairement la volonté du défunt mais

    peuvent témoigner d’idées, de traits de caractères, d’actions... en faveur du don, ils

    acceptent le prélèvement. La procédure continue.

    ANALYSE DU CORPS DU DEFUNT

    Du sang a été prélevé pour un bilan sérologique : on vérifie si le corps du donneur

    est porteur de maladie transmissibles (Hépatite C, Sida, paludisme...).

    L’état des organes est également examiné grâce aux clichés pris par imagerie

    médicale (échographie, scanner) qui vont mettre en évidence la taille des organes

    et leur qualité. Chaque organe fait ensuite l’objet d’examens spécifiques.

    Ces examens vont aider à orienter les organes vers des receveurs « compatibles »

    avec les donneurs, c’est à dire des personnes qui ont des caractéristiques

    morphologiques et immunitaires proches des siennes. Plus les caractéristiques du

    donneur et du greffé sont proches, plus la greffe a de chances de réussir. Ainsi, il faut

    absolument que les deux personnes aient des groupes sanguins identiques ou

    compatibles.

    ORGANISATION DU PRELEVEMENT ET DES GREFFES

    La répartition des greffons fait intervenir des règles médicales et éthiques très

    précises qui sont adaptées à chaque organe. Elle est gérée par le service de

    régulation et d’appui et l’Agence de la biomédecine.

    Le régulateur contacte les différentes équipes de greffe. Il faut réagir vite car les

    greffons se détériorent rapidement.

    Dès que les organes sont attribués, l’équipe de coordination du prélèvement

    orchestre l’organisation des opérations chirurgicales et le transport des greffons.

    LES ORGANES DU DONNEUR SONT PRELEVES

    Le prélèvement est un acte effectué au bloc opératoire par

    des chirurgiens expérimentés dans les mêmes conditions et

    avec le même soin que pour une personne en vie. Les

    incisions sont refermées par des points et recouvertes par

    des pansements, comme dans toute opération chirurgicale.

    Les cornées prélevées sont remplacées par

    des lentilles transparentes.

  • 32

    RESTITUTION DU CORPS

    Après l’opération, le corps est habillé avec ses effets

    personnels et rendu à la famille, qui peut réaliser les

    obsèques qu’elle souhaite. Aucune trace de

    l’intervention n’est apparente. Seule reste une cicatrice

    tout le long du thorax. Les médecins qui procèdent à un

    prélèvement d'organes sur une personne décédée sont

    tenus de s'assurer de la meilleure restauration possible

    du corps. La violation de ce principe peut faire l'objet d'un recours devant la justice.

    LES ORGANES SONT TRANSFERES DANS LES HOPITAUX OU DES RECEVEURS ATTENDENT

    D’ETRE GREFFES

    Les greffons sont placés dans des glacières

    hermétiques où la température ne dépasse pas 4°C :

    ils sont en hypothermie. Chaque organe prend

    immédiatement le chemin de l’hôpital où l’attend son

    receveur. Le moyen de transport le plus rapide

    compte tenu de la distance à parcourir est utilisé :

    ambulance, avion, train...

    Chaque heure est comptée. Entre le moment où l’organe est prélevé et le moment

    où il est greffé, il ne faut pas dépasser 3 à 4 heures pour un cœur, 12 à 18 heures

    pour un foie, 6 à 8 heures pour un poumon, 24 à 36 heures pour un rein. Ces délais

    sont des moyennes qui dépendent de l’état de l’organe.

    LES CHIRURGIENS PROCEDENT A LA GREFFE

    La greffe se déroule au bloc dans les conditions d’une opération chirurgicale de

    pointe. Quand l’organe du donneur est arrivé, l’équipe de greffe était déjà prête à

    opérer.

    La greffe est une opération qui demande beaucoup de précision et de maîtrise : elle

    peut mobiliser jusqu’à 8 personnes et elle peut durer jusqu’à 12 heures. La priorité

    dans l’opération est de "reconnecter" l’organe à une circulation sanguine, pour qu’il

    soit de nouveau irrigué. Pour cela, on rétablit la continuité des vaisseaux. Le

    réchauffement progressif de l’organe encore en hypothermie est aussi une phase

    très importante, attentivement contrôlée.

  • 33

    PRISE EN CHARGE DES FRAIS LIES AU PRELEVEMENT

    Les frais de transport d'un établissement de santé à un autre en vue d'établir le

    diagnostic de mort encéphalique et d'effectuer des prélèvements d'organes à des

    fins thérapeutiques sont pris en charge par l'établissement qui effectue le

    prélèvement. Les frais de conservation, de restauration sont pris en charge par

    l'établissement qui effectue le prélèvement. Les frais de restitution du corps à la

    famille sont également pris en charge, afin qu'elle n'ait pas à exposer de dépenses

    supérieures à celles qu'elle aurait supportées si le prélèvement n'avait pas eu lieu.

  • 34

    Le consentement présumé

    Le principe du consentement présumé au don d’organes a été légiféré en France

    dès les années soixante-dix. Il signifie que toute personne est considérée comme

    consentante au don d‘éléments de son corps en vue de greffe si elle n’a pas

    manifesté d’opposition de son vivant.33

    Il existe deux moyens légaux d’exprimer son opposition :

    l’inscription au registre national des refus

    la communication de sa décision à ses proches afin qu’ils puissent en témoigner.

    La carte de donneur est un outil utile mais sans valeur légale.

    LE CADRE JURIDIQUE ET REGLEMENTAIRE

    Pendant longtemps, le besoin en organes est resté limité et l’on a pu se contenter

    d’organes issus de dons volontaires et généreux. Mais ces dernières décennies, les

    greffes d’organes sont devenues de plus en plus courantes, avec dans le même

    temps un accroissement des besoins en organes et l’apparition d’une pénurie

    potentiellement propice aux dérives (trafics, prélèvements abusifs). D’où le

    développement d’un cadre juridique et réglementaire propre à cette activité.

    Plutôt que d’organiser le don d’organes sur la base du volontariat, ou d’obliger

    chaque personne à déposer sa position sur le don d’organes, la France a mis en

    place un dispositif plus solidaire envers les malades qui permet d’optimiser la

    disponibilité en greffons (puisque nous sommes tous donneurs potentiels), tout en

    laissant à chacun la possibilité d’exprimer un choix et d’en changer de façon

    souple.

    La règle du consentement présumé au prélèvement d’organes a été pour la

    première fois formalisée dans la loi du 22 décembre 1976, dite loi Cavaillet. Le mode

    d’expression du refus au prélèvement a été fixé ultérieurement par voie

    réglementaire. Mais c’est avec les lois de bioéthique, adoptées en juillet 1994, que le

    cadre juridique de la greffe a véritablement pris sa forme actuelle.

    La loi de bioéthique de 1994 « relative au don et à l’utilisation des éléments et

    produits du corps humain, à l’assistance médicale à la procréation et au diagnostic

    prénatal », revue en 2004 puis en 2011, a confirmé le principe du consentement

    présumé, qui a été généralisé à tous les prélèvements après décès, quelles que

    soient leurs finalités (thérapeutique ou scientifique).34

    33 http://www.dondorganes.fr/049-le-consentement-presume 34 http://www.agence-biomedecine.fr/IMG/pdf/dossier_de_presse_22juin2007.pdf

  • 35

    LE REGISTRE NATIONAL DES REFUS

    Les personnes s’opposant au don de leurs organes peuvent s’inscrire sur un registre

    dédié, le registre national des refus au prélèvement. En juillet 2011, environ 83 000

    personnes étaient inscrites. Il est probable que ce chiffre ne reflète pas la part de la

    population opposée au don et qu’il soit lié au manque de connaissance du public

    de l’existence de ce registre.

    Le registre national des refus existe sous sa forme actuelle depuis 1998. Pour s’y

    inscrire, il faut remplir un formulaire disponible auprès de l’Agence de la

    biomédecine, puis le retourner à l’Agence qui a en charge la gestion de ce registre.

    En cas de disparition brutale dans des conditions compatibles avec le prélèvement

    d’organes, les médecins interrogent systématiquement ce registre.

    L’inscription au registre empêche le prélèvement de l’ensemble des organes, tissus,

    cellules et produits du corps humain après décès. Elle permet de s’opposer à un ou

    plusieurs des types de prélèvements suivants : prélèvement à fin de greffe,

    prélèvement pour la recherche scientifique, prélèvement pour rechercher la cause

    médicale du décès (autopsie, excepté les autopsies judiciaires qui sont obligatoires).

    L’inscription au registre national des refus de prélèvement est individuelle et possible

    dès l’âge de 13 ans. Elle est révocable à tout moment.35

    LA CONSULTATION DES PROCHES

    Selon le code de la santé publique, reprenant la loi de bioéthique : si le médecin n’a

    pas directement connaissance de la volonté du défunt, il doit s’efforcer de recueillir

    auprès de ses proches l’opposition au don d’organes éventuellement exprimée de

    son vivant par le défunt, par tout moyen.

    Quand l’équipe médicale identifie un défunt qui peut être prélevé et qui n’est pas

    inscrit sur le registre national des refus, elle doit donc obligatoirement interroger les

    proches pour vérifier que le défunt n’était pas opposé au don, avant d’envisager

    tout prélèvement.

    Par « proches », on entend la famille, le conjoint, le partenaire de PACS ou toute

    autre personne vivant en grande proximité avec le défunt. La consultation des

    proches est réalisée par l’équipe de coordination hospitalière du prélèvement, juste

    après l’annonce du décès par le médecin réanimateur.

    La qualité d’accueil et d’écoute est essentielle, c’est pourquoi les équipes reçoivent

    une formation spécifique. Si le défunt n’avait jamais abordé le sujet, la décision se

    base sur une interprétation des propos, des traits de caractère et des actions du

    défunt, avec toute la subjectivité que cela suppose. Et dans le doute, la famille

    s’oppose fréquemment au prélèvement.

    Bien que la loi présume du consentement du défunt en l’absence de signes clairs

    d’opposition au prélèvement d’organes, les médecins ne vont jamais à l’encontre

    de la décision prise par ses proches. 35 http://www.dondorganes.fr/049-le-consentement-presume

  • 36

    Bémol : Lorsque les proches se trouvent à l’étranger et sont difficilement joignables

    par téléphone voire pas du tout joignable, les médecins ne perdent pas de temps

    au risque de passer à côté d’un prélèvement. Ils prennent la décision de prélever les

    organes car c’est le principe de solidarité nationale qui prévaut en France et qui est

    à l’origine du consentement présumé.

    On peut aussi imaginer le cas des familles non musulmanes n’ayant pas accepté la

    conversion de leur enfant et souhaitant autoriser le prélèvement d’organes bien

    qu’ils sachent que leur enfant s’y était opposé. Les médecins n’iront pas à l’encontre

    de l’avis des proches vu que leur avis va dans leur sens.

    LA CARTE DE DONNEUR

    L’équipe de coordination hospitalière du prélèvement vérifie la présence éventuelle

    de la carte de donneur dans les effets personnels du défunt, car elle peut aider à

    engager le dialogue avec la famille.

    La carte de donneur, sans valeur légale, ne remplace pas l’échange avec les

    proches. Carte ou non, l’équipe de coordination doit les consulter avant d’envisager

    tout prélèvement.

  • 37

    L’inscription au registre des refus

    Que vous soyez ou non favorable au don de vos organes après la mort, il faut dire

    votre choix à vos proches. La démarche officielle est identique.36

    Il est également recommandé de demander leur choix à vos proches, pour être en

    mesure de témoigner pour eux au cas où.

    Si vous êtes opposé à tout prélèvement d’éléments de votre corps après votre mort,

    vous pouvez également vous inscrire sur le registre national des refus. Ce registre a

    une valeur légale : si votre nom y figure, aucun prélèvement ne sera pratiqué.

    S’INSCRIRE AU REGISTRE NATIONAL DES REFUS

    Le registre national des refus liste toutes les personnes qui ont souhaité laisser une

    trace légale de leur opposition à toute forme de prélèvement d’organes ou de tissus

    après leur décès.

    On peut s’y inscrire dès l’âge de 13 ans : il suffit de télécharger et d’imprimer le

    formulaire, puis de l’envoyer à l’adresse indiquée en y joignant une copie de sa

    carte d’identité.

    Quand une équipe médicale fait face à un donneur d’organes potentiel, elle

    consulte systématiquement ce registre et elle arrête immédiatement les démarches

    de prélèvement si son nom apparaît.

    S’inscrire sur le registre national des refus n’est pas obligatoire, mais c’est une

    assurance que sa volonté sera respectée.37

    DONNER CERTAINS ORGANES SEULEMENT

    Si vous avez des réticences à ce que certains organes ou tissus soient prélevés, il suffit

    de le préciser à vos proches. Ils pourront en témoigner auprès des médecins et votre

    choix sera respecté.

    LIEN DU FORMULAIRE

    HTTP://WWW.DONDORGANES.FR/MEDIAS/PDF/FORMULAIRE_REGISTRE_REFUSVF.PDF

    36 http://www.dondorganes.fr/Comment-exprimer-son-refus.html 37 http://www.dondorganes.fr/046-comment-exprimer-son-refus

    http://www.dondorganes.fr/+-Mort-+.htmlhttp://www.dondorganes.fr/+-Donneur-+.htmlhttp://www.dondorganes.fr/medias/pdf/formulaire_registre_refusvf.pdf

  • 38

  • 39

    Fatwa sur les dons d’organes et de tissus

    issus de personnes « vivantes »

    AVIS DU COMITE DES GRANDS OULEMAS

    Le conseil du Comité des Grands Oulémas, dans sa vingtième session organisée

    dans la ville de Taif, du vingt-cinq du mois de Chawâl jusqu'au six du mois de Zhoul-

    Qa`da 1402 de l'hégire, a étudié (l'avis religieux sur la transplantation d'organes

    d'une personne à une autre), en se basant sur les questions parvenues à la

    Présidence Générale de la Direction des Recherches Scientifiques, de l'Iftâ`, de la

    Prédication et de l'Orientation Religieuse. Parmi ces questions, celle émise par le

    Docteur Nizâr Fatîh, directeur exécutif par intérim, le conseiller et le responsable en

    chef de l'administration dans l'hôpital spécialisé du Roi Faysal à Riyad, dans son

    courrier daté du 15/8/1401 de l'hégire, ainsi que la question émise par Cheikh `Abd

    Al-Malik Ibn Mahmoud, président de la Cour d'Appel au Nigéria. Les deux questions

    transmises au secrétariat général du Comité des Grands Oulémas de la part de son

    excellence, le Président Général des Directions des recherches scientifiques, de la

    Délivrance des Fatwas, de la Prédication et de l'Orientation Religieuse, dans ses

    deux courriers numéro (1427) en date de 16/6/1402, et numéro (590/B) en date de

    1/5/1402 de l'hégire, pour qu'elles soient exposées au conseil.

    Le conseil s'est basé sur sa décision numéro (47) en date de 20/8/1396 de l'hégire

    émise à propos de l'avis religieux sur l'autopsie du cadavre, et sa décision numéro

    (62) en date de 25 /10 /1398 de l'hégire, à propos de l'avis religieux sur l'extraction de

    la cornée, ainsi que sa décision numéro (65) en date de 7/2/1399 de l'hégire émise à

    propos de l'avis religieux sur le don de sang et la création d'une banque de sang

    pour le conserver. Le Conseil a également écouté le rapport élaboré par Le Comité

    Permanent des Recherches Scientifiques et de la Délivrance des Fatwas (Al-Iftâ')

    auparavant à propos de (l'avis religieux sur la transplantation de sang, d'un organe

    ou d'une partie d'un organe d'un humain à un autre).

    Et après discussion des avis et délibération, le Conseil a décidé d'une manière

    unanime

    d'accorder la permission de transplanter un organe ou une partie d'un organe

    d’une personne vivante qu’elle soit musulmane ou des gens de livre dans son

    propre corps (auto transplantation), si c'est une nécessité, et s'il n'y a pas de

    danger à le faire, et si les chances de réussite de la transplantation sont fortes.

    Il a également décidé, à la majorité, ce qui suit :

    La permission de transplanter un organe ou une partie d'un organe d'un humain

    mort à un musulman si cela est vraiment nécessaire, si le donneur n'y aurait pas

    vu d'inconvénient, et qu'il y a de fortes chances de réussite de la transplantation

    pour le bénéficiaire.

    La permission à une personne vivante de faire don d'un organe ou d'une partie

    d'organe à un musulman qui en a besoin.

    (Décision du Comité des Grands Oulémas numéro 99 du 6/11/1402 – Site Alifta.net – Page 337)

  • 40

    Question : Le conseil du Comité des Grands Oulémas dans sa treizième session

    organisée à la ville de Tâif, à la deuxième moitié du mois de Chawâl 1398 de

    l'hégire, a étudié le rapport scientifique à propos de la transplantation de la cornée

    de l'œil d'une personne à une autre, étude qui est élaborée par le Comité

    Permanent des Recherches Scientifiques et de la Délivrance des Fatwas, et suggérée

    par son éminence, le Président Général des Directions des Recherches Scientifiques,

    de la Délivrance des Fatwas, de la Prédication et de l'Orientation Religieuse, dans

    son courrier numéro (1/2/4572/D). Le conseil a également examiné les propos d'un

    groupe d'ophtalmologistes sur la réussite de cette opération et que les chances

    avoisinent les 50% à 95%, en fonction des circonstances et des cas.

    Réponse : Et après études, discussions et échanges de points de vue, le conseil a

    décidé à la majorité ce qui suit :

    Premièrement : La permission de prélever la cornée de l'œil d'un humain après

    assurance de son décès, et de la transplanter dans l'œil d'un musulman qui en a

    la nécessité, avec de fortes chances de réussite de l'opération, sauf protestation

    de la famille du donneur. Et ce, en se basant sur la règle de : préférence du

    meilleur des intérêts et commettre le minime de maux, ainsi que la préférence de

    l'intérêt du vivant sur celui du mort. En effet, on espère donner la vue au vivant

    après l'avoir perdu pour qu'il en tire profit pour lui-même et pour la communauté.

    Alors que le mort chez qui la cornée est prélevée n'en perd rien, puisque son

    corps se transformera en débris. De plus, le fait de prendre sa cornée ne

    constitue pas une mutilation, car son œil sera fermé, et ses paupières seront

    collées l'une sur l'autre.

    Deuxièmement : La permission de prélever une cornée saine d'un œil pour lequel

    il a été décidé médicalement d'en faire l'extraction; pour le prévenir contre un

    danger risqué et de la transplanter dans l'œil d'un autre musulman qui en a la

    nécessité. Car le fait de l'extraire était, en principe, pour sauver la santé de son

    propriétaire; aucun mal ne lui survient lors de sa transplantation à autrui ; tandis

    que sa transplantation dans un autre œil apporte un bien. Il s'agit donc de

    l'essence de la charia et de l'obligeance humanitaire.

    (Décision du Comité des Grands Oulémas numéro 62 du 25/10/1398)

    AVIS DE SHEIKH AL-OUBAYLANE38

    Question : Un frère de France pose la question en disant : quel est le statut du don

    d’organes avant et après la mort ?

    Réponse : Le frère interroge sur le statut du don d’organes avant et après la mort.

    Donc, j’oriente le frère vers l’autorité compétente qui est « Al-Madjma3 Al-Fiqhi », qui

    est présent à La Mecque et à Djeddah. Tu pourras revenir à leur site sur Internet et tu

    y trouveras une fatwa si Allah le Très-Haut le veut. » (Fatwa de Sheikh Al-’Oubaylane)

    38 http://www.fourqane.fr/forum/viewtopic.php?t=3888&sid=62e9d3f8170ea3377a9f93d9b02828ff

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    AVIS DE MAJMA3 AL FIQHIY39

    Voici la traduction d'une Fatwa émise par "The Islamic Fiqh Council" (Madjma' al-

    Fiqh al Islâmi)

    « Il est permis de transplanter et de greffer un organe à partir d'une partie du corps

    d'une personne vers une autre partie de son corps, en veillant à ce que les profits de

    cette opération dépassent les éventuels maux qu'elle pourrait occasionner, et à

    condition que cela est fait afin de remplacer la perte d'un organe, pour restaurer

    son apparence ou sa fonction régulière, ou encore afin de corriger un défaut

    occasionnant un état de détresse psychologique.

    Il est permis de transplanter un organe ou un tissu à partir d'une personne sur une

    autre, si cet organe ou ce tissu est capable de se régénérer seul, comme la peau ou

    le sang par exemple, à condition que le donneur est mature et comprend

    parfaitement ce qu'il est en trai