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- 1 - Dosage des protéines

Le dosage des protéines - Université de Mons 2 - Le dosage des protéines : Intérêts du dosage : Il est souvent nécessaire de connatre la concentration totale de l’ensemble

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- 1 -

Dosage des

protéines

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- 2 -

Le dosage des protéines :

Intérêts du dosage :

Il est souvent nécessaire de connaître la concentration totale de l’ensemble des protéines

contenues dans un échantillon, par exemple pour suivre les différentes étapes d’une

purification. Pour ce faire, on cherche à mesurer stoechiométriquement l’ensemble des

protéines contenues dans cet échantillon.

Les critères importants pour une bonne technique de dosage des protéines sont :

Le seuil de détection très faible

La spécificité importante

La facilité de mise en œuvre

La rapidité

Le coût peu élevé

L’ensemble des techniques de dosage protéique repose sur l’utilisation des propriétés

physiques et chimiques intrinsèques des protéines. Citons parmis les plus répandues :

1. Folin (O.H. Lowry, N.J. Rosebrough, A.L. Far rand R.J. Randall (1951). J. Biol. Chem.

193, 265).

2. Absorption U.V. (J. Janin, (1985) Spectroscopie d’absorption. Collection Méthodes,

Hermann, 125-135).

3. Bradford (M.M. Bradford (1976) Anal. Biochem. 72, 248-254).

4. Réaction de la fluorescamine avec les amines primaires. (S. Udenfried. (1978) Science

1978, 871-872).

Différentes méthodes utilisées pour le dosage des protéines :

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1) Absorption U.V. :

Les mesures d’absorption d’un composé en solution aqueuse sont limitées à l’ultraviolet ou à

la partie visible du spectre, zone où le solvant n’absorbe pas ou très peu. Les molécules qui

absorbent dans ces longueurs d’onde sont appelées chromophores. Ce sont principalement les

molécules comportant des noyaux aromatiques ou des doubles liaisons conjuguées. Dans le

cas des protéines, les chromophores sont les résidus d’acides aminés aromatiques (TRP,

TYR : absorption à 280nm) et les liaisons peptidiques (absorption à 230nm). L’absorption

d’un chromophore à une longueur d’onde donnée (λ) dépend de sa nature, de sa concentration

et de la longueur du trajet optique. C’est ce qui est représenté par la relation de Beer-

Lambert :

A λ = ε λ LC

Où A est l’absorption du chromophore à la longueur d’onde λ, ε représente le coefficient

d’extinction molaire (mg-1

.ml.cm-1

), L est la longueur du trajet optique dans la cuvette de

mesure (cm) et C est la concentration du chromophore (mg.ml-1

).

Au vu de cette relation, il est aisé d’imaginer une méthode de dosage des protéines d’un

échantillon par mesure de son absorption à une longueur d’onde donnée. Afin d’obtenir une

sensibilité maximale, il est préférable de choisir une longueur d’onde correspondant à un pic

d’absorption. Les protéines montrent un maximum d’absorption ultraviolette à 280nm. La

mesure de l’absorbance à 280nm peut être utilisée comme moyen d’estimer la concentration

totale en protéine ; toutefois l’absorbance dépend du contenu des protéines en deux acides

aminés seulement, et peut donc varier considérablement d’une protéine à l’autre.

D’une manière générale, l’avantage de la technique d’absorption UV pour le dosage du

contenu total en protéines d’un échantillon est que cette technique est non destructive.

Néanmoins, la présence de substances non protéiques (autres que les acides nucléiques) qui

absorbent dans l’UV peut invalidés la technique.

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2) Folin (réactions chimiques)

En 1927, Folin et Colciateu mirent au point la réaction qui porte aujourd’hui leur nom et qui

est à la base d’une des méthodes de titration des protéines les plus utilisées. L’acide

phosphomolybdo-tungstique (3H2O.P2O5.13WO3.5MoO3.10H2O et

3H2O.P2O5.14WO3.4MoO3.10H2O) est le constituant actif du réactif de Folin. La présence

d’une protéine entraîne sa réduction par perte d’un à trois atomes d’oxygène. La fixation de

cuivre par chélation faciliterait le transfert d’électrons vers l’acide mixte. On obtient ainsi

plusieurs espèces réduites possédant une couleur caractéristique (absorption maximale à 745-

750nm).

3H2O.P2O5.13WO3.5MoO3.10H2O

3H2O.P2O5.14WO3.4MoO3.10H2O

Espèces réduites colorées (bleues)

λ max = 745-750nm

Le mélange d’acides mixtes phosphomolybdo-tungstiques est réduit par une réaction rapide

avec des résidus d’acides aminés aromatiques (TYR et TRP) et par une réaction plus lente

avec les complexes cuivre-liaisons peptidiques et/ou cuivre-chaînes latérales polaires.

3) Réaction de la fluorescamine avec les amines primaires (fixation

covalente sur la protéine)

Il est possible d’utiliser la réactivité de certains groupements d’une protéine pour y greffer des

molécules de type chromophore ou fluorophore. La fluorescamine en est un exemple. Cette

molécule se fixe sur les amines primaires. A l’état libre, elle n’est pas fluorescente. Très

rapidement à pH 9, on obtient un produit de couplage fluorescent entre l’amine primaire et la

fluorescamine. Cette réaction se déroule en parallèle avec une réaction de dégradation de la

fluorescamine, plus lente, produisant des composés non fluorescents. On mesure la

fluorescence à une longueur d’onde d’émission de 475nm consécutive à une excitation à

390nm. Il est alors possible de détecter 0.5µg de protéines (10 fois plus sensible que la

méthode de Folin).

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L’intensité de fluorescence reflète la quantité de fluorescamine couplée, c'est-à-dire la

quantité d’amine primaire. Bien que très sensible, cette technique est plus variable que les

méthodes vues précédemment puisque la fluorescence est principalement due à un seul acide

aminé seulement (LYS). De plus, cette méthode n’est pas absolument spécifique des protéines

et ne doit donc être utilisée que pour le dosage des protéines débarrassées de toute

contamination par des amines primaires (peptides, acides aminés, tampon tris, Glycine….).

4) Bradford (fixation non covalente d’une colorant)

Certaines molécules ont une affinité pour les protéines et peuvent donc s’y fixer plus ou

moins fortement. Dans le cas où le spectre d’absorption de ces molécules est modifié par la

fixation (avec ou sans traitement ultérieur) ou quand une forme ayant un spectre

caractéristique se fixe seule (équilibre déplacé vers cette forme), il est possible de les utiliser

pour doser les protéines en solution. L’exemple le plus courant est certainement la méthode de

Bradford qui utilise la fixation du bleu de Coomassie sur les protéines. Ce colorant existe sous

trois formes différentes (anionique, neutre, cationique) ayant chacune un spectre d’absorption

caractéristique. C’est la forme anionique qui interagit (de manière non covalente)

préférentiellement avec les protéines. La fixation du bleu de Coomassie se réalise si la

molécule à évaluer comporte des groupements fonctionnels basiques et/ou aromatiques.

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Cette méthode est donc basée sur l'adsorption d’un colorant, le bleu de Coomassie G250 aux

protéines. Cette méthode est très sensible (2-5 µg de protéines) et très rapide. Elle est aussi

assez résistante à la plupart des interférents qui nuisent à la plupart des autres méthodes. Seuls

les détergents, comme le Triton et le dodécyl sulfate de Na (SDS), et des bases fortes

interfèrent avec celle-ci.

5) Conclusions :

Il existe de nombreuses méthodes de dosage des protéines, comportant souvent un certain

nombre de variantes. Le choix d’une méthode de dosage dépendra avant tout de la quantité de

protéines à doser, des interférences possibles avec des contaminants non protéiques puis de la

facilité de mise en œuvre, de la rapidité de la réponse souvent importante en cours de procédé,

ainsi que des conditions de dosage.

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Manipulations expérimentales :

But :

Au cours de ces travaux pratiques, vous déterminerez la concentration en protéines totale

d’une solution diluée de blanc d’œuf. Pour ce faire, vous utiliserez les techniques

d’absorption UV et de Bradford.

1) Absorption UV :

- Mesurer l’absorbance à 280nm d’une solution stock d’albumine bovine afin d’en calculer la

concentration protéique exacte. (ε280nm BSA = 0.66 ) (Concentration théorique de 1mg/ml).

- Réaliser un spectre d’absorption dans l’UV d’une solution de blanc d’oeuf diluée entre 250

et 350nm.

2) Méthode Bradford :

Une solution stock de colorant a été préparée. Celle-ci contient 1g de bleu de Coomassie

G250 dissout dans 200ml d’acide phosphorique 88% et 100ml d’éthanol 95%.

A partir de cette solution, préparer le réactif colorant. Pour ce faire, additionner à 30ml de

solution stock, 80ml d’acide phosphorique 88% et 40ml d’éthanol 95%, amener à 600ml avec

de l’eau distillée. Diluer cette solution 2X puis la filtrer sur papier Wathman N°1.

Une solution stock d’albumine bovine à 1mg/ml a été préparée. Cette solution vous permettra

de tracer une courbe d’étalonnage.

Préparer une solution de NaCl 0,9% nécessaire à la réalisation des différentes dilutions de

blanc d’œuf.

Manipulation :

Dans un premier temps, vous effectuerez une courbe d’étalonnage donnant l’absorbance du

réactif colorant en fonction de la concentration de protéine standard, ici l’albumine bovine.

Pour cela :

Préparer trois séries de tubes numérotés de 1 à 6

Pipeter les quantités de la solution d’albumine bovine indiquées dans le tableau ci-

après

Amener le volume, dans chaque tube, à 100µl à l’aide d’eau distillée

Additionner 4ml de réactif colorant à chaque tube et bien homogénéiser à l’aide du

vortex

Après 5 minutes et avant 1 heure, mesurer l’absorbance à 595nm par rapport à de l’eau

distillée

Tracer la courbe d’étalonnage, c'est-à-dire l’absorbance à 595nm en fonction de la

quantité d’albumine bovine (µg)

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Tube

Albumine

à 1mg/ml

(µl)

Eau distillée

(µl)

Colorant

(ml)

Albumine

Concentration

finale (µg)

D.O. à

595nm

D.O. à

595nm -

blanc

1

1’

1’’

- 100 4

2

2’

2’’

10 90 4

3

3’

3’’

20 80 4

4

4’

4’’

50 50 4

5

5’

5’’

80 20 4

6

6’

6’’

100 0 4

La concentration finale d’albumine dans chaque tube peut être calculée précisément à partir

de la concentration réelle de la solution stock d’albumine calculée préalablement par la loi de

Beer-Lambert.

Dans un second temps, vous allez déterminer la concentration en protéines du blanc d’œuf, à

partir de la droite d’étalonnage. Pour cela :

Réaliser plusieurs dilutions de blanc d’oeuf (10X, 100X, 500X, 1000X) dans une

solution de NaCl 0,9%

Numéroter ensuite 2 tubes pour chacune des dilutions réalisées

Placer dans ceux-ci, 100µl de la dilution adéquate de blanc d’œuf

Additionner 4ml de réactif colorant à chaque tube et bien homogénéiser à l’aide du

vortex

Après 5 minutes et avant 1 heure, mesurer l’absorbance à 595nm par rapport à de l’eau

distillée

A partir de la courbe étalon, déterminer la concentration protéique du blanc d’œuf.

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Tube n°

Blanc d’œuf

dilué

(µl)

NaCl 0,9%

(µl)

Colorant

(ml)

D.O. à

595nm

D.O. à

595nm -

blanc

Concentration

protéique

(µg)

Blanc

Blanc’ - 100 4

10X

10X’ 100 - 4

100X

100X’ 100 - 4

500X

500X’ 100 - 4

1000X

1000X’ 100 - 4

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Electrophorèse sur gel

de polyacrylamide

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L’électrophorèse sur gel de polyacrylamide :

Introduction :

La technique d’électrophorèse repose sur le déplacement (et la séparation) de particules

chargées dans un champ électrique. La vitesse de déplacement d’un ion (mobilité), sous

l’influence d’un champ électrique, dépend d’une part de la charge de l’ion et d’autre part des

forces de viscosité qui ralentissent son mouvement dans le solvant (fr iction).

On a : mobilité d’une molécule = (champ appliqué * charge de la molécule)/(friction de la

molécule)

Soit : V=qE/f avec q : charge de la particule ; E : champ électrique ; f : coefficient de

frottement entre les particules et le solvant.

Dans le cas des protéines, la charge est due essentiellement aux groupements fonctionnels des

chaînes latérales (lysine, arginine, histidine, acides aspartiques et glutamiques, cystéine et

tyrosine). La charge portée par ces acides aminés dépend du pH et de la constante d’ionisation

des groupes fonctionnels.

La technique d’électrophorèse sur gel de polyacrylamide en présence de Sodium Dodécyl

Sulfate (SDS) permet de séparer les protéines par rapport à leur masse moléculaire. On parle

alors de SDS-PAGE pour SDS-PolyAcrylamide Gel Electrophoresis (voir plus bas).

Electrophorèses sur gel de polyacrylamide en présence de dénaturant : le

dodécyl sulfate de sodium (SDS) :

Le SDS est un détergent dont la formule est :

CH3-(CH2)11-OSO3-Na

+

Comme toutes les substances amphiphiles, le SDS est constitué d’une tête polaire (-) et d’une

queue hydrophobe.

Ce détergent s’adsorbe, grâce à sa chaîne aliphatique, sur les protéines et les dénature

complètement. 1.4gr de SDS se lie par gramme de protéine, soit une molécule de SDS pour 2

acides aminés. La portion protéique du complexe protéine-SDS ainsi obtenu subit un

changement de conformation conduisant à un haut degré d’ordre : le complexe (chargé

négativement) prend la forme d’un bâtonnet. Ce qui permet une séparation des protéines dans

un champ électrique en fonction exclusivement de leur masse moléculaire.

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Cette méthode permet de déterminer rapidement la masse moléculaire des protéines, celles-ci

ayant une migration électrophorétique inversement proportionnelle au logarithme de leur

masse moléculaire.

Le gel de polyacrylamide :

Le réseau de polyacrylamide est formé par la polymérisation de monomère d'acrylamide

(CH2=CH-CO-NH2) (acryl) en présence de bis acrylamide (CH2=CH-CO-NH-CH2-NH-CO-

CH=CH2) (NN'méthylène-bisacrylamide). Le bis acrylamide, appelé aussi Bis, est l'équivalent

de 2 monomères d'acrylamide liés par un groupement méthyl et est utilisé comme agent

pontant.

Figure 1 : formules des monomères

L'acrylamide polymérise en longue chaîne incorporant des molécules de bis acrylamide au

sein du polymère ainsi formé. La polymérisation de l'acrylamide est un exemple de catalyse

par radicaux libres (polymérisation vinylique), initiée par l'addition de persulfate d'ammonium

et de TEMED (NNN'N'-tétraméthyléthylènediamine), le TEMED catalysant la décomposition

des ions persulfates pour donner des radicaux libres.

Figure 2 : initiation de la polymérisation

Si on représente ce radical R· et M un monomère d'acrylamide, on peut alors représenter la

polymérisation ainsi :

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Figure 3 : réaction de polymérisation

Figure 4 : structure moléculaire du gel

Remarque : L’oxygène, molécule qui peut se transformer en radical libre, interfère avec ce

processus de polymérisation.

On obtient ainsi un réseau, dont les mailles sont de tailles variables en fonction des

proportions d’acrylamide et de bisacrylamide utilisées ; le gel obtenu se comporte donc

comme un tamis moléculaire (les macromolécules migrent d’autant moins vite qu’elles sont

volumineuses).

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Plus précisément, quelles sont les caractéristiques générales d’un gel

électrophorèse SDS-PAGE et comment se déroule la migration des

protéines dans celui-ci ?

Caractéristiques générales :

Un gel SDS-PAGE comprend deux parties distinctes : le gel de concentration d’une part et le

gel de séparation d’autre part. Le passage de l'une à l'autre se fait avec un changement de pH

et une augmentation de la concentration en acrylamide d’un gel à l’autre. L'objectif du gel

d'électrophorèse en deux parties est de pallier aux problèmes liés aux faibles quantités de

protéines et aux volumes parfois non négligeables déposés dans les puits. On réalise donc une

étape de concentration des échantillons jusqu'à l'obtention de zones protéiques très fines dans

le gel de concentration (stacking gel), qui migreront ensuite dans le gel de séparation

(resolving gel).

Caractéristiques moléculaires :

Un gel SDS-PAGE typique comprend 2 parties distinctes : gel de concentration et gel de

séparation. Le taux de réticulation de ces gels, qui correspond à la porosité du gel, dépend des

quantités d'acrylamide et de bis acrylamide. Le gel de concentration est de 4%, le gel de

séparation varie entre 5 et 20 % suivant la taille des protéines que l'on veut séparer.

Masse moléculaire (KDa) % d'acrylamide

10 - 40 15 - 20

40 - 100 10 - 15

100 - 300 5 - 10

300 - 500 5

Champ

électrique

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Phénomène d’isotachophorèse, principe de la concentration :

Le gel de concentration a pour but de concentrer les échantillons déposés.

L’électrophorèse se déroule dans un tampon Tris-Glycine contenant du SDS (TGS). A pH 6.8

du gel de concentration, les ions glycinates ont une faible mobilité comparés à celles des

protéines. Par contre, les ions chlorures contenus dans le gel ont une mobilité plus importante

(ions pilotes). Ceci induit la formation de 2 limites mobiles : une entre l'ion d'arrière garde et

le complexe SDS-protéines et une entre SDS-protéines et l'ion pilote. Les complexes

protéines-SDS vont donc se concentrer entre les ions chlorures et les ions glycinates. Au

niveau de l’interface du gel de concentration et de séparation, des changements drastiques

vont s’opérer.

Ces changements se font sur deux niveaux :

Le gel de séparation est plus réticulé que le gel de concentration. Celui-ci sert dès lors

de tamis moléculaire.

Le gel de séparation a un pH différent, il est basique (pH=8.8, le gel de concentration

étant à 6.8) cette modification de pH ne modifie pas la mobilité des protéines mais

augmente la mobilité des ions glycinates complètement ionisés à ce pH.

Figure 8 : vitesse des différents composés ioniques

Les vitesses de migration indiquées dans le tableau de la figure 8 sont celles des différents

acteurs de l'électrophorèse, ce sont en fait les vitesses au niveau des protéines si ces ions

étaient seuls.

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Au terme de l’électrophorèse, lorsque le bleu de bromophénol contenu dans les échantillons

atteint le bas du gel, le gel est coloré afin de faire apparaître les protéines ainsi séparées.

Différents types de coloration existent, parmis les plus courantes, la coloration au bleu de

coomassie ou la coloration à l’argent. L’intensité des différentes bandes protéiques reflète

partiellement leur abondance dans l’échantillon et la position/migration reflète la masse

moléculaire relative de chaque protéine. Cette masse moléculaire est comparée à des étalons

calibrés en unité de masse protéique (Dalton, Da).

La mesure des distances de migration parcourue par les protéines de référence permet de

tracer une droite étalon représentant le logarithme du poids moléculaire de celles-ci en

fonction de leur mobilité, on obtient ainsi une droite de pente négative, les petites protéines

migrant plus bas que les grosses. Pour déterminer la masse moléculaire d’une protéine

donnée, il suffit dès lors de rapporter la distance de migration observée pour celle-ci sur la

droite d’étalonnage.

Expérimentations :

1. But :

Le but de cette manipulation est de déterminer la masse moléculaire de protéines inconnues à

l’aide d’une électrophorèse sur gel de polyacrylamide en présence de SDS et de déterminer si

celle-ci est constituée de plusieurs sous unités reliées par des ponts disulfures.

a) pour cela, vous établirez un étalonnage du gel à l’aide d’un mélange protéique

constitué de différents référents dont les masses respectives sont connues (250kDa,

150kDa, 100kDa, 75kDa, 50kDa, 37kDa, 25kDa, 20kDa, 15kDa, 10kDa).

b) A partir de cette droite d’étalonnage, vous déterminerez la masse moléculaire des

protéines inconnues.

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2. Préparation des gels :

Les gels que vous allez préparer sont constitués de deux parties distinctes : un gel dit de

« concentration » et un gel dit de « séparation ». Comme le nom l’indique, le gel de

concentration a pour effet de concentrer les différents échantillons de façon à augmenter la

résolution de séparation électrophorétique. Le gel de séparation est utilisé pour séparer les

différents constituants des échantillons en fonction de leur masse. Ces deux gels diffèrent par

leur concentration en acrylamide, leur pH et leur concentration en ions.

- gel de séparation : (0.375mM Tris-HCl, pH 8.8)

7 % 7.5 % 8 % 9 % 10 % 11 % 12 % 13 % 14 % 15 %

Acryl/Bis

(ml) 2.331 2.4975 2.664 2.997 3.33 3.66 4 4.33 4.66 5

Eau (ml) 5.014 4.8475 4.681 4.348 4.02 3.68 3.35 3.02 2.68 2.35

Tris 8.8

(ml) 2.5 2.5 2.5 2.5 2.5 2.5 2.5 2.5 2.5 2.5

Persulfate

(µl) 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50

Temed

(µl) 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5

SDS (ml) 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1

Volume

total pour

2 mini

gels (ml)

10 10 10 10 10 10 10 10 10 10

- Mélanger les différentes solutions correspondant au gel de séparation 12% (cf. Tableau ci-

dessus) dans 1 petit erlenmeyer.

- Bien homogénéiser. Dès ce moment, il faut procéder très rapidement pour couler la solution

ainsi préparée entre deux plaques de verre.

- Avant que les gels ne polymérisent, déposer sur leur sommet, très prudemment, quelques

gouttes de butanol.

- Les gels sont polymérisés après 40 minutes environ. Avant leur emploi, éliminer la couche

de butanol en les rinçant avec de l’eau distillée. Couler de la même manière, le gel de

concentration. Avant polymérisation du gel, placer le peigne en évitant la formation de bulle.

Ce peigne a pour but de former des créneaux : endroits où se déposeront les différents

échantillons.

- gel de concentration : (0.125mM Tris-HCl, pH 6.8)

4 %

Acryl/Bis (ml) 1.33

Eau (ml) 6.02

Tris 6.8 (ml) 2.5

Persulfate (µl) 50

Temed (µl) 10

SDS (ml) 0.1

Volume total pour 2 mini gels (ml) 10

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3. Préparation des échantillons :

Préparer les tubes eppendorfs suivants :

- échantillon inconnu n°1 + tampon échantillon sans réducteur

- échantillon inconnu n°1 + tampon échantillon avec réducteur

- échantillon inconnu n°2 + tampon échantillon sans réducteurs

- échantillon inconnu n°2 + tampon échantillon avec réducteurs

Remarque : composition du tampon échantillon (concentré 4X)

Eau distillée 8.5 ml

Tris pH 6.8 2.5 ml

glycérol 5 ml

SDS 10% 4 ml

0.05% bleu de bromophénol Quelques grains

Réducteurs : Mercaptoéthanol 1 ml

4. Electrophorèse :

- Recouvrir dans l’appareil, les gels à l’aide du tampon d’électrophorèse (Tris 2.5mM pH 8.3,

glycine 19.2mM, SDS 0.01% (w/v). Eliminer soigneusement toutes les bulles d’air

éventuelles.

- Remplir les deux compartiments de l’appareil à l’aide du même tampon.

- Déposer, TRES PRUDEMMENT, les échantillons au sommet des gels.

- Raccorder les électrodes au générateur.

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- Réaliser l’électrophorèse sous courant constant de 20mA/gel. Dans ces conditions, le

colorant de référence (contenu dans le tampon échantillon) parcourt les ¾ du gel en 1 heure

environ.

Après l’électrophorèse, retirer les gels. Attention, ces gels sont hautement fragiles et cassent

facilement. En conséquence, les manipuler avec prudence.

5. Coloration et décoloration :

- solution de coloration :

Bleu de coomassie R-250 1.25 g

Méthanol 100 ml

Acide acétique 50 ml

Eau distillée 350 ml

Les gels sont recouverts de solution colorante pendant 1 heure.

- Mesurer la longueur du gel

- Dénombrer le nombre de bandes protéiques constituant l’échantillon de référence (marqueur

de masse moléculaire), ainsi que les différents échantillons et mesurer leur migration relative

(Mr) définie par la relation suivante :

Mr = (P/l) * (L/C)

- P = distance parcourue par la protéine (mm)

- l = longueur du gel après décoloration (mm)

- L = longueur du gel avant décoloration (mm)

- C = distance parcourue par le colorant de référence (mm)

- Porter en graphique le logarithme de la masse moléculaire (pour les référents) en fonction de

leur migration relative. Tracer la meilleure droite passant par ces points.

- Déduire à partir de ce graphique, la masse moléculaire des protéines inconnues et déterminer

si celles-ci sont constituées de plusieurs sous unités. Si oui, déterminer la masse moléculaire

de chacune des différentes sous unités.

Après coloration, les gels sont retirés de la solution colorante, rincés à l’eau distillée, puis

placés dans une solution de décoloration. Les laisser dans cette solution jusqu’à décoloration

complète (en dehors des zones protéiques).

- solution de décoloration :

Méthanol 300 ml

Acide acétique 100 ml

Eau distillée 600 ml

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- 20 -

Purification des

protéines

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- 21 -

Purification des protéines :

Séparation des protéines par filtration moléculaire :

Parmi toutes les méthodes chromatographiques permettant la purification des protéines, la

filtration moléculaire sur gel (ou chromatographie d’exclusion) occupe une place

déterminante.

Principe de la filtration moléculaire :

La filtration moléculaire sur gel est un procédé qui permet de séparer des molécules en

fonction de leur taille (masse).

Les gels utilisés sont constitués de particules insolubles mais solvatées (se présentant sous

formes de perle) formant un réseau tridimensionnel. Le degré de réticulation détermine les

dimensions des mailles du réseau et par conséquent l’accessibilité de ce dernier aux molécules

de solutés que l’on souhaite séparer.

Le principe de la filtration moléculaire sur gel est basé sur la capacité des molécules à

pénétrer dans les pores de la phase stationnaire constituée par le gel.

Une substance dissoute dans un solvant, est appliquée sur une colonne contenant un gel : ses

molécules se distribuent d’abord librement dans la phase mobile (solvant), si elles sont

suffisamment petites pour avoir accès aux pores du gel, il s’établit un équilibre entre les deux

phases (phase mobile et phase stationnaire). Les molécules situées dans le gel ne sont plus

entraînées par le flux et sont retardées. Ce phénomène d’équilibre, répété tout au long de la

colonne, explique l’action de tamis moléculaire. Les molécules sont donc éluées dans l’ordre

des masses moléculaires décroissant.

De manière générale :

- Les molécules de taille supérieure à celle des pores des billes sont totalement exclues du gel

et ne se répartissent que dans le volume extérieur aux billes, c'est-à-dire dans la phase mobile

(solvant). Elles sortent les premières, à un volume d'élution Vo appelé volume mort de la

colonne.

Elution

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- 22 -

- Les molécules de taille inférieure à celle des pores des billes peuvent pénétrer librement

dans les billes et se répartissent dans l'ensemble des liquides de la colonne (volume de liquide

à l'intérieur des billes (phase stationnaire) + volume de liquide à l'extérieur des billes (phase

mobile)). Elles sortent donc les dernières, à un volume d'élution Vt ou volume total des

liquides de la colonne.

- Les molécules de taille intermédiaire pénètrent dans les billes, en fonction de leur taille et de

leur forme; elles pénètrent d'autant moins qu'elles sont plus grosses, et elles sont éluées dans

l'ordre des masses molaires décroissantes.

Chaque type de molécule sera caractérisé, pour un gel de réticulation donnée, par un

coefficient de distribution Kd.

Le volume total (V) d’une colonne comportant du gel est égal à la somme du volume de

tampon extérieur aux grains de gel (V0), du volume à l’intérieur des grains de gel (Vi) et du

volume du gel lui-même (Vg) :

V = Vo + Vi + Vg

- Vo est également appelé volume mort. Il correspond au volume de liquide nécessaire

pour éluer une substance à travers une colonne quand les molécules sont

complètement exclues du gel.

- Vi peut être calculé à partir du poids sec du gel (a) et du coefficient de rétention d’eau

(Wr) :

Vi = a x Wr

- Le volume d’élution d’une substance (Ve) dépend du volume extérieur au gel (Vo) et

du coefficient de distribution Kd :

Ve = Vo + Kd x Vi

Donc Kd = (Ve-Vo)/Vi = (Ve-Vo)/(axWr)

- Pour les grosses molécules qui ne peuvent pénétrer dans la phase stationnaire : Kd = 0

(molécules totalement exclues du gel).

- Pour les petites molécules qui pénètrent totalement : Kd = 1 (diffusion libre dans la

phase stationnaire).

Deux substances de masses moléculaires différentes auront, vis-à-vis d’un type de gel

déterminé, des coefficients de distribution Kd’ et Kd". Les volumes d’élution de ces deux

substances diffèreront d’une quantité Vs définie par l’équation :

Vs = Ve’-Ve" = (Vo + Kd’ x Vi) - (Vo + Kd" x Vi)

Vs = (Kd’ - Kd") x Vi

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- 23 -

Pour séparer complètement deux substances, le volume de l’échantillon ne doit pas être

supérieur à Vs. Donc il faut que V échantillon < (Kd’ - Kd") x Vi.

Parmi un grand nombre de gels que l’on peut trouver commercialement, citons :

le Sephadex G formé à partir d’un hydrate de carbone de haut poids moléculaire : le

dextrane

le Biogel P, formé de polyacrylamide

Les gels d’agarose (Sepharose, Biogels A) formés généralement à partir de

polysaccharides

Les gels mixtes formés de polyacrylamide et de polysaccharides copolymérisés

(Ultrogel et Sephacryl).

L’ensemble de ces gels est de type hydrophile. Il existe des gels de type organophiles dont les

plus courant sont à base de polystyrène ponté.

Nous nous intéresserons lors de ce TP, au gel de Sephadex ; le plus couramment utilisé. Le

Sephadex est un gel formé de perles, préparé par réticulation du dextran à l’aide de

l’épichlorhydrine CH3- CH-CH2-Cl. Les chaînes de polymères sont reliées les unes aux autres

par des ponts de type éther glycérate -O-CH2-CH-CH2-O-

Le grand nombre de groupements hydroxyles (-OH) confère au gel un caractère hydrophile.

En conséquence, le Sephadex gonfle très facilement dans l’eau et les solutions d’électrolytes.

Les gels de Sephadex diffèrent entre eux par leur degré de réticulation.

OH

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- 24 -

Types et qualité de

Sephadex

Diamètres des

grains (µm)

Domaine de

fractionnement

(Daltons)

Volume de gel en

ml/g de Séphadex sec

Sephadex G-10 40-120 -700 2-3

Sephadex G-15 40-120 -1500 2.5-3.5

Sephadex G-25

Coarse

Medium

Fine

Superfine

100-300

50-150

20-80

10-40

1000-5000

4-6

Sephadex G-50

Coarse

Medium

Fine

Superfine

100-300

50-150

20-80

10-40

1500-30000 9-11

Sephadex G-75 10-40 3000-70000 12-15

Sephadex G-100 10-40 4000-100000 15-20

Sephadex G-150 10-40 5000-150000 20-30

Sephadex G-200 10-40 5000-250000 30-40

A chaque type de Sephadex est associé un domaine de fractionnement. Cet intervalle de poids

moléculaire correspond à la zone de séparation. La limite supérieure de ce domaine est

appelée limite d’exclusion. Les molécules ayant un poids moléculaire supérieur à cette limite

sont totalement exclues du gel et sont éluées dans un volume appelé volume mort. Celles qui

ont un poids moléculaire plus petit que la limite inférieure du domaine de fractionnement sont

éluées dans un volume sensiblement égal au volume du gel.

Ainsi, si l'on connaît la masse molaire de la molécule que l'on veut séparer d'un mélange par

cette technique, il faut choisir le gel le mieux adapté, celui dont le domaine de fractionnement,

c'est-à-dire la gamme des masses molaires pour lesquelles il y a diffusion partielle ou totale,

englobe la masse molaire de la molécule à purifier.

Stabilité chimique :

Le Sephadex est insoluble dans la plupart des solvants. Il est stable dans l’eau, les solutions

salines, les solvants organiques, les solutions alcalines et faiblement acides. En présence

d’acide fort, les chaînes glycosidiques de la matrice sont hydrolysées.

Stabilité physique :

Le Sephadex peut être stérilisé soit à l’état sec soit à l’état humide à pH neutre par autoclave à

120°C. Par contre, chauffé à plus de 120°C, à l’état sec, il commence à caraméliser.

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Manipulation :

Préparation d’une colonne de Sephadex :

Pour obtenir une bonne séparation des constituants d’un mélange, la préparation de la colonne

doit être exécutée avec soin.

Faire gonfler le Sephadex au minimum une nuit dans le tampon choisi (calculer la

quantité nécessaire pour le volume de la colonne d’après le tableau de la page 25).

Remplir ensuite la colonne au 2/3 à l’aide du tampon, puis versé la suspension de

Sephadex (robinet fermé). Quand les grains ont sédimentés sur une hauteur de

quelques cm, on ouvre le robinet et on fait couler goutte à goutte. Du Sephadex est dès

lors ajouté pour compléter la colonne. Pour obtenir un remplissage de la colonne

homogène, juste avant de rajouter du Sephadex, homogénéiser la surface du gel sur

une profondeur de quelques cm (à l’aide d’une pipette pasteur).

N.B : Il faut surtout éviter que le gel ne vienne jamais à sec.

Application de l’échantillon :

Aspirer (au moyen d’une pipette pasteur) la plus grande partie du liquide se trouvant

au dessus de la surface du gel (robinet fermé)

Ouvrir le robinet légèrement et lorsque le reste du liquide a disparu dans le gel,

(ATTENTION jamais à sec !!!) fermer le robinet

NaCl 0.9% Sephadex Sephadex

NaCl 0.9%

0.9%

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- 26 -

Déposer ensuite délicatement et uniformément l’échantillon le long de la colonne avec

un mouvement rotatif juste au-dessus de la surface du gel (éviter de perturber la

surface du gel). La manière dont l’échantillon est déposé est très importante.

Faire pénétrer l’échantillon en ouvrant le robinet. Dès que l’échantillon a pénétré dans

le gel, déposer de la même manière quelques ml de tampon. C’est le début de

l’élution, c'est-à-dire que la fraction recueillie dès cet instant portera le n°1.

On remplit ensuite complètement de tampon la colonne et on la relie au réservoir.

But :

Séparer 3 substances de poids moléculaires différents sur deux types de Sephadex G : un

Sephadex G100 et un Sephadex G25.

Pour cela, chaque groupe a à sa disposition le matériel suivant :

1) Un mélange constitué de :

un polymère de haut poids moléculaire : le « blue dextran 2000 ». C’est un

polysaccharide d’un poids moléculaire moyen d’environ 2.000.000 daltons sur lequel

est couplé un chromophore polycyclique donnant une couleur bleue. La concentration

en Blue dextran 2000 est de ± 2mg/ml.

L’hémoglobine (Hb), une protéine globulaire (rouge) d’un poids moléculaire de 65000

daltons. Sa concentration est de ± 5mg/ml.

Le Ferrycianide de potassium (FP), K3Fe(CN)6 composé jaune d’un poids moléculaire

de 329 daltons. Sa concentration est de ± 2mg/ml.

2) Une colonne de G100 conditionnée en NaCl 0.9%.

3) Une colonne de G25 conditionnée en NaCl 0.9%.

4) Du matériel nécessaire pour la chromatographie (bouchons, pipette, tuyau, pinces

seringues,…)

Manipulation :

Chromatographier ± 500µl de la solution décrite ci-dessus sur les colonnes de Sephadex. Pour

cela suivre les instructions données précédemment. Eluer avec du NaCl 0.9%. Régler le débit

soit au moyen de la pince, soit en jouant sur la hauteur du réservoir à NaCl 0.9% de manière à

avoir un débit de ± 15 ml/h. Observer les séparations au niveau des différents types de

Sephadex.

Résultats :

Observer les séparations. Interpréter les résultats obtenus à la lumière des notions

théoriques développées précédemment.

Tracer une courbe étalon à partir des données obtenues pour la colonne G100

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- 27 -

Extraction et

dénaturation de l’ADN

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Extraction et dénaturation de l’ADN :

L'ADN peut être extrait et purifié à partir de n'importe quel type de cellules nucléées. Dans

notre cas, nous utiliserons, le thymus de veau.

Le thymus de veau (connu sous le terme « ris de veau » dans le commerce) est constitué de

cellules jeunes dont le rapport nucléocytoplasmique est élevé. Il s’agit d’une glande bilobée

qui ne joue un rôle important que pendant les premières années de la vie. Il est situé à la base

du cou, en arrière du sternum. Déjà étendu chez le nouveau-né, il se développe pendant

l’enfance, période au cours de laquelle il est le plus actif. Il cesse de croître à l’adolescence,

après quoi, il s’atrophie graduellement. Chez la personne âgée, il est presque entièrement

remplacé par une masse de tissu conjonctif et adipeux. Les cellules épithéliales du thymus

sécrètent principalement une famille d’hormones peptidiques, dont la thrompoïétine et la

thymosine, qui semblent jouer un rôle essentiel dans le développement des lymphocytes T et

dans l’établissement de la réponse immunitaire.

1.1 Principe d’extraction :

Les étapes d’isolement de l’ADN sont :

- Libération de l’ADN sous une forme soluble par destruction des membranes

cellulaires et nucléaires ;

- Dissociation du complexe ADN-protéines (histones, protamines) par dénaturation des

protéines (traitement par un détergent, le SDS) ;

- Séparation de l’ADN des autres macromolécules par précipitation à l’alcool et

extraction en présence de sels.

1.2 Méthode d’extraction :

1) couper 10g de thymus de veau (1g d’ADN) en petits morceaux

2) homogénéiser au mixer 3 minutes dans 40ml du tampon glacé suivant :

NaCl 0.9% - Citrate de Na 0.01M

3) centrifuger à froid à 5000t/min pendant 10 minutes dans un tube à centrifuger

4) récupérer le culot, et y ajouter 40ml de tampon glacé, homogénéiser en agitant

fortement et centrifuger à nouveau 10 minutes

5) renouveler l’opération une troisième fois

6) récupérer le culot et homogénéiser 3 minutes dans un récipient contenant 200ml de

NaCl 0.09% glacé

7) ajouter en agitant (agitateur magnétique) 18ml d’une solution Sodium Dodécyl Sulfate

(SDS) 5% dans de l’éthanol 45%

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8) agiter lentement 1heure à température ambiante

9) ajouter ensuite 13g de NaCl solide et agiter 10 minutes

10) filtrer sur étamine (récupérer le filtrat dans un bécher)

11) ajouter lentement 200ml d’alcool dénaturé en tournant délicatement à la main avec

une baguette de verre

Remarques : Pendant les manipulations d’extraction, il faut faire attention à ne pas altérer

l’ADN : éviter les pH extrêmes, les températures élevées, les faibles forces ioniques.

12) Une fois la purification terminée, remettre l’ADN en solution dans 100ml d’une

solution de NaCl 150mM, citrate de sodium 15mM.

1.3 Dénaturation de l’ADN purifié :

La dénaturation de l’ADN est possible par variation du pH, de la température ou de la

concentration en sels. Dans ces conditions, les 2 brins d’ADN se séparent pour se retrouver

sous forme d’ADN monobrin. Dans notre cas, nous allons dénaturer l’ADN, préalablement

purifié à partir du thymus de veau en augmentant graduellement la température.

Dénaturation de l’ADN par variation de la température :

Les deux brins antiparallèles d'ADN sont toujours étroitement reliés entre eux par des liaisons

hydrogène formées entre les bases complémentaires A-T et G-C.

Lorsque l'énergie thermique apportée par une augmentation de la température, est suffisante

les liaisons H interbrins rompent. Ce sont les appariements A-T qui se séparent les premiers

au cours de la montée de la température car ils ne possèdent que deux liaisons hydrogènes

contrairement aux appariements G-C qui en possèdent trois. Ainsi une molécule d'ADN

double brin composée uniquement d'appariements G-C (3 liens H) nécessitera plus d'énergie

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pour être dénaturée sous la forme de molécules simple-brins, qu'un ADN de même taille

composé d'appariements A-T (2 liens H).

La dénaturation de l’ADN peut être mise en évidence par mesure de la densité optique à

260nm. En effet, celle-ci augmente au cours du désappariement, c’est ce qu’on appelle l’effet

hyperchrome.

La dénaturation de l’ADN peut être suivie par mesure de la DO260nm en fonction de la

température. La séparation des 2 brins d’ADN s’accompagne d’un changement des propriétés

de la solution (la viscosité diminue) et a lieu dans un intervalle de température étroit. On

nomme « température de fusion » Tm (melting temperature), la température pour laquelle

50% des molécules d'ADN sont désappariées (i.e. sous forme simple brin).

Plusieurs formules empiriques permettent de calculer la valeur de la température de fusion.

Elles tiennent compte du pourcentage de base (G+C), de la salinité du milieu ainsi que de

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divers facteurs correctifs, tels que la présence de structures secondaires intra ou extra

moléculaires (repliement de l'ADN sur lui-même, formation d'appariements entre deux brins).

Dans cette partie de la manipulation, vous allez déterminer la Tm et le contenu en GC de

votre ADN purifié. Pour ce faire, votre solution d’ADN purifié est placée dans un bain marie

à 90°C, avec un thermomètre dedans afin de contrôler sa température. Veuillez à bien

homogénéiser votre solution en la mélangeant continuellement. Prélever 1ml de votre

solution à chaque saut de température de 5°C et mesurer la densité optique de celui-ci à

260nm. Porter en graphique, l’évolution de la DO260nm en fonction de la température et

déterminer sur ce graphe, la Tm de votre ADN purifié. Déterminer ensuite grâce à cette

valeur, le % de GC contenu dans votre ADN en vous rapportant à la figure présentée ci-

dessus.

Remarques :

Prendre une mesure de la DO260nm avant toute élévation de la température (ADN sous

forme double brins)

Il faut que celle-ci avoisine une valeur de 0.2 (soit 10µg/ml). Si ce n’est pas le cas,

diluer votre solution d’ADN purifié pour arriver à cette valeur de départ.

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- 32 -

Analyses des lipides du

tissu adipeux et de la

cervelle

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Analyses des lipides du tissu adipeux et de la cervelle :

Introduction

Les lipides constituent la matière grasse des êtres vivants. Ce sont de petites molécules

hydrophobes ou amphipathiques principalement constituées de carbone, d’hydrogène et

d’oxygène et ayant une densité inférieure à celle de l'eau. A température ambiante, les lipides

peuvent être à l'état solide, comme dans les cires, ou liquide, comme dans les huiles.

Le groupe des lipides est diversifié et comprend les graisses neutres, les phospholipides, les

stéroïdes et une certain nombre d’autres substances lipoïdes.

Les graisses neutres :

Les graisses neutres, aussi appelées triglycérides ou triacylglycérols, sont des esters d’acides

gras (R1, R2, R3) et de glycérol. Ils sont dits « simple » lorsque les 3 acides gras sont

identiques et « mixtes » lorsqu’ils contiennent 2 ou 3 acides gras différents.

CH2 – O – CO – R1

CH – O – CO – R2

CH2 – O – CO – R3

Les triglycérides se retrouvent principalement au niveau du tissu adipeux sous cutané et

entourant certains organes. Ils servent de protection et d’isolation à ces organes mais sont

également une réserve d’énergie pour l’organisme.

Les phospholipides :

Les phospholipides ou glycérophospholipides, sont des triglycérides modifiés ayant un

groupement contenant du phosphate et deux chaînes d’acides gras au lieu de trois.

Les phospholipides diffèrent les uns des autres par le type d'acides gras rattachés au glycérol.

Généralement, un des deux acides gras est saturé et l'autre ne l'est pas. Ils diffèrent aussi par

différents groupements chimiques qui peuvent se rattacher au groupement phosphate.

CH2 – O – CO – R1

CH – O – CO – R2

CH2 – O – CO -- O -- P – O --

Squelette glycérol

Liaison ester

Groupement

Acyle

Squelette glycérol

Liaison ester

Groupement

Acyle

Ethanolamine

Choline

Sérine

Inositol

O

O Tête hydrophyle

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- 34 -

Le tableau ci-après présente les différents groupements chimiques pouvant se lier au

groupement phosphate :

Ethanolamine NH2 – CH2 – CH2 - OH

Choline

|

CH3 – N - CH2 – CH2 - OH

|

Sérine

NH2 – CH2 – CH – OH

|

COOH

Inositol

OH OH

OH

OH

OH OH

Les glycérophospholipides sont amphiphiles comportant à la fois une caractères hydrophile et

hydrophobe.

Les glycérophospholipides sont les principaux constituants des membranes cellulaires et sont

abondants dans le tissu nerveux.

Les stéroïdes :

Les stéroïdes ont une structure très différente des graisses. Les stéroïdes le plus courant pour

l’être humain est le cholestérol.

Le cholestérol est un composant majeur des membranes cellulaires, il contribue à leur stabilité

et au maintien de leurs structures en s'intercalant entre les phospholipides. Le cholestérol est

également un précurseur de nombreuses molécules :

la vitamine D3 qui intervient dans la calcification des os,

les hormones stéroïdes : cortisol, cortisone et aldostérone,

les hormones stéroïdes sexuelles : progestérone, œstrogène et testostérone

les acides biliaires,….

CH3

CH3

+

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- 35 -

Autres substances lipoïdes :

Manipulations :

Le but de la manipulation est de passer en revue les principaux lipides des mammifères. A

cette fin, nous allons analyser deux tissus riches en lipides, à savoir le lard et la cervelle. A

partir de ces tissus, nous allons préparer des extraits dont nous séparerons les trois principales

classes de lipides : les graisses neutres ou triacylglycérols, les phospholipides et le cholestérol,

sur base de leur solubilité dans divers milieux.

A. Matériel : (pour 10 groupes)

Solvant chloroforme/méthanol (1 :2) Chloroforme 300ml

Méthanol 600ml

Lard

Cervelle

Solution de KOH saturée (dans une bouteille en plastique) KOH 50g

H2Od 45ml

Solution KOH dans l’alcool Solution KOH saturée 20ml

Alcool dénaturé 180ml

Alcool éthylique (alcool dénaturé) 50% Alcool éthylique 300ml

H2Od 300ml

Chlorure de cadmium (solution saturée dans l’alcool éthylique) CdCl2 1/2H2O 28g

H2Od 19.6ml

Alcool dénaturé 450ml

Solvant chromatographie (65 : 25 : 1 : 4) Chloroforme 260ml

Méthanol 100ml

Acide acétique 4ml

H2Od 16ml

Chlorure de calcium 2M CaCl2 29.4g

H2Od 100ml

Ether diéthylique 200ml

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Acétone 300ml

Ninhydrine Ninhydrine 25mg

Butanol 50ml

Ether de pétrole 200ml

Molybdenum blue

!!!! Remarque importante : les solvants organiques, spécialement l’éther et l’éther de pétrole,

sont très inflammables. Il est donc interdit d’allumer une flamme à proximité de ceux-ci.

B. Préparation des extraits de lard et de cervelle :

L’extrait de lard et de cervelle est réalisé avec l’assistant (30g de tissu / 300ml de solvant). Il

consiste en un broyage mécanique du tissu dans un mélange chloroforme : méthanol (1 : 2).

Les résidus insolubles sont ensuite éliminés par filtration. L’analyse des lipides de ces deux

tissus se fait en parallèle.

C. Exercice I : Séparation des 3 groupes de lipides :

Dans un bécher marqué lard ou cervelle, pipeter 20ml de l’extrait correspondant. Evaporer sur

la paque électrique jusqu’à élimination complète du solvant (SOUS HOTTE !!!!!). Pendant

l’évaporation, commencer à préparer les chromatographies (exercice II).

1. Précipitation des phospholipides :

Les phospholipides et spécialement leurs sels de cadmium sont insolubles dans un mélange

acétone : éther (3 :1).

Après refroidissement, dissoudre le résidu de l’évaporation dans 2ml d’éther, verser cette

solution dans un tube à centrifuger marqué lard ou cervelle selon le cas. Ajouter 5 gouttes de

la solution de CdCl2 et 6ml d’acétone. Centrifuger quelques minutes et comparer l’importance

des précipités obtenus dans chacun des tubes.

2. Saponification des graisses neutres :

Le surnageant de la centrifugation contient les graisses neutres et le cholestérol. Décanter ce

surnageant dans un bécher marqué lard ou cervelle selon le cas. Ajouter 6ml de la solution

KOH-alcool et mélanger. Chauffer jusqu’à évaporation (SOUS HOTTE !!!!!). Les graisses

sont saponifiées. Les acides gras libérés sont présents sous formes de sels de potassium

(savons). Laisser évaporer pour voir les savons se déposer sous forme de masse visqueuse

dans le fond du bécher.

3. Séparation des savons et du cholestérol : (l’assistant le fait pour tout le monde)

Après refroidissement, dissoudre le résidu du bécher « cervelle » à l’aide de 7ml d’alcool à

50%. Transvaser le tout dans une ampoule à décanter et ajouter 10ml d’éther de pétrole. Par

agitation, le cholestérol est extrait dans cette phase organique, tandis que les savons restent

dans la phase aqueuse. Après séparation des deux phases, on laisse s’écouler la phase

aqueuse. L’éther de pétrole est recueilli dans un bécher sec marqué, et est laissé sous la hotte

jusqu’à évaporation. Le cholestérol cristallise en aiguille.

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Remarque : A la fin des manipulations, rincer l’ampoule à décanter avec une dizaine de ml de

la solution alcool à 50%. Agiter vigoureusement et éliminer le liquide à l’évier.

4. Précipitation des savons calciques :

Reprendre le résidu du bécher « lard » à l’aide de 20ml d’eau. Mélanger. La solution de savon

peut être assez visqueuse lorsque ceux-ci sont abondants. Séparer ces 20ml en deux tubes

contenant 10ml chacun. Ajouter, goutte à goutte, 10 gouttes de la solution de CaCl2 2M à l’un

des deux tubes et 10 gouttes d’acide acétique à l’autre. Bien observer le phénomène. Les sels

d’acides gras précipitent. Agiter vigoureusement.

D. Exercice II : Chromatographie sur couche mince :

La chromatographie sur couche mince se réalise sur des plaques de verre recouvertes d’une

mince couche de silice, ou acide silicilique amorphe, renfermant 13% de CaSO4.H2O. Il s’agit

d’une méthode physique de séparation des différents constituants d’un mélange. Cette

technique est basée sur les différences d’affinité des substances à l’égard de deux phases : la

phase stationnaire fixée sur une plaque de verre (la silice) et la phase mobile (solvant ou un

mélange de solvants) qui progresse le long de la phase stationnaire.

Une petite quantité de la ou des solutions à analyser est déposée sur le bord d'une plaque de

chromatographie. Cet échantillon est adsorbé par la silice ; ce qui signifie que les molécules

interagissent avec cette dernière et qu'elles auront tendance à rester au même endroit. La

plaque de chromatographie est ensuite trempée dans un solvant (éluant) et placée dans un

récipient fermé. Pendant que le solvant (éluant) monte le long de la plaque à chromatographie

par capillarité, il rencontre l'échantillon et l'entraîne. Les différentes substances constituant

l'échantillon migrent à différentes vitesses selon qu'elles interagissent plus ou moins fortement

avec la silice. Une fois la migration terminée, généralement quand le front de solvant (éluant)

est presque arrivé en haut de la plaque à chromatographie, celle-ci est retirée de la cuve et le

solvant est évaporé. Par la suite le résultat de la migration, le chromatogramme, peut-être

révélé de différentes manières.

Plaque de

chromatographie

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1. Préparation des plaques :

Préparer une plaque de chromatographie en prenant comme modèle le dessin suivant :

A l’aide d’un crayon fin, (!!!!! ne pas appuyer trop fort avec la pointe du

crayon), tracer dans le gel de silice, une ligne divisant la plaque de

chromatographie en deux parties égales, noter L ou C pour lard ou cervelle

respectivement. Noter également les initiales de votre groupe dans un coin.

L’application des échantillons est une opération délicate : attendre la démonstration par

l’assistant. Un petit volume de l’échantillon à analyser est prélevé par capillarité, dans une

pointe de pipette pasteur. Il est appliqué délicatement, par simple contact, à l’endroit prévu sur

la plaque. Le liquide diffuse dans le gel à partir du point de contact. Le diamètre de la tâche

formée ne peut pas excéder 4 à 5 mm. Laisser sécher. Recommencer à côté en appliquant 3

gouttes puis 5, laisser bien sécher avant l’application des gouttes successives. Procéder de

manière similaire pour chacun des échantillons (lard ou cervelle).

2. Chromatographie :

La plaque, une fois préparée est disposée dans une cuve (les bords correspondant aux tâches

trempent dans le solvant). Fermer la cuve hermétiquement. Le solvant monte dans le gel par

capillarité (chromatographie ascendante). Laisser migrer le solvant jusqu’au moment où il

atteint la ligne transversale.

Le solvant utilisé pour la chromatographie est constitué d’un mélange acide (chloroforme

(65vol) – méthanol (25vol.) – acide acétique (1vol) – eau (4vol)) qui assure une migration

complète des lipides neutres et une rétention partielle des lipides polaires et surtout chargés.

Pendant la migration, continuez l’exercice I.

3. Révélations : (réalisées par l’assistant)

Gel de concentration

Gel de séparation

C L

1 3 5 1 3 5

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On enlève la plaque de la cuve, sans toucher la couche de gel, et on laisse sécher.

Trois révélations différentes sont appliquées à cette chromatographie.

vapeur d’iode : la vapeur d’iode a la propriété de s’adsorber au niveau des différents

lipides séparés. Ceux-ci apparaissent alors sous forme de tâches jaunes brunes. Cette

adsorption est réversible. En effet, l’iode se désorbe à l’air libre.

Placer votre plaque à chromatographie dans une cuve contenant des paillettes d’iode. Les

tâches de lipides apparaissent après quelques minutes. Sortir la plaque et dessiner le

chromatogramme sur la plaque à chromatographie à l’aide d’un crayon fin. Lorsque l’iode est

sublimé, appliquer le second révélateur.

Ninhydrine : certains phospholipides portent une fonction NH2 libre que l’on peut

révéler à la ninhydrine.

Placer la plaque de chromatographie sur le support approprié dans la hotte. Pulvériser de

façon homogène la solution de ninhydrine et mettre la plaque de chromatographie à l’étuve

quelques instants. Des tâches colorées apparaissent. Sur le chromatogramme déjà réalisé,

colorer les tâches qui ont réagis à ce test.

Réactif du phosphore : ce réactif contient du molybdate et un réducteur. En présence

de phosphore, il se forme un complexe phosphomolybdique qui est réduit en

phosphomolybdyle bleu. Seuls les phospholipides réagissent.

Placer la plaque de chromatographie sur le support approprié dans la hotte. Pulvériser

prudemment et de façon homogène la solution de molybdène bleu (le liquide est très acide).

Compléter à nouveau le chromatogramme.

Ces deux dernières méthodes de révélations n’étant pas applicables en même temps sur une

même plaque de chromatographie, certains groupes appliqueront la première et d’autres

groupes la deuxième. Les résultats seront donc mis en commun afin d’identifier les différentes

tâches révélées sur la plaques de chromatographie que ce soit pour l’extrait lard ou pour

l’extrait cervelle.

L’ensemble de ces méthodes permet la détection, par ordre croissant, des principaux lipides

d’intérêt biologique :

1. les lipides neutres et cholestérol

2. glycolipides

3. phosphatidyléthanolamine

4. phosphatidylcholine

5. phosphatydylsérine

6. sphingomyéline

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Caractérisation des

sucres

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Caractérisation des sucres :

Les glucides sont les biomolécules les plus abondantes de la terre.

Chez les végétaux, la photosynthèse synthétise, à partir du gaz carbonique et de l’eau, le

glucose qui est stocké sous forme d’amidon ou transformé en cellulose. Chez les animaux, la

majeure partie des glucides est apportée par l’alimentation et est d’origine végétale ;

néanmoins, les glucides peuvent également être synthétisés à partir de molécules non

glucidiques.

Les glucides sont constitués d’une ou de plusieurs unités aldéhydiques ou cétoniques

polyhydroxylées. Ce groupement aldéhyde ou cétone leur confère un caractère réducteur. En

effet, en milieu alcalin, le glucose va réduire le Cu2+

(bleu) de la liqueur de Fehling, en Cu+

(précipité rouge brique).

Le rôle des glucides est multiple. Tout d’abord, au niveau extracellulaire, ils jouent un rôle

structural important, soutenant et protégeant les structures biologiques.

Exemples :

la cellulose de la paroi cellulaire végétale

la chitine des exosquelettes d’insectes et de crustacés

Au niveau intracellulaire, ils ont un rôle énergétique (production d’énergie, réserve sous

forme de cellulose chez les végétaux et sous forme de glycogène chez les animaux,…) et

métabolique important.

On classe les glucides de la manière suivante :

les monosaccharides, formés d’une seule sous unité (le glucose par exemple)

les disaccharides, formés de deux sous unités (le saccharose par exemple = glucose +

fructose)

les oligosaccharides, formés de 3 unités ou plus

les polysaccharides, formés de plus de 10 unités ou plus

Les monosaccharides :

Les monosaccharides possèdent tous une fonction carbonyle :

Aldéhyde pour les aldoses (exemple : glucose) qui sont composés d'une chaîne

d'alcools secondaires ayant à une extrémité un alcool primaire et un aldéhyde à l'autre

extrémité.

Cétone pour les cétoses (exemple : fructose), les autres carbones étant porteur d'une

fonction alcool primaire ou secondaire selon la position.

Ils sont caractérisés par leur nombre de carbone : formule générale : Cn(H2O)n

- Les trioses possèdent 3 carbones : dihydroxyacétone, glycéraldéhyde ;

- Les tetroses possèdent 4 carbones : érythrose, thréose, érythrulose;

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- Les pentoses possèdent 5 carbones : ribose, arabinose, xylose, lyxose, ribulose,

xylulose;

- Les hexoses possèdent 6 carbones : allose, altrose, glucose, mannose, gulose, idose,

galactose, talose, psicose, fructose, sorbose, tagatose;

- Les heptoses possèdent 7 carbones ; sedoheptulose;

Les disaccharides :

Ils sont constitués de 2 oses liés par une liaison osidique. Par exemple : le maltose (-D-

glucopyranosyl(14)-D-glucopyranose), le saccharose (-D-glucopyranosyl(12)-D-

fructofuranose), le lactose (-D-galactopyranosyl(14)-D-glucopyranose), ...

Les saccharides simples et les disaccharides ayant de libre leur carbone hémiacétalique sont

réducteurs de par leur fonction aldéhyde. La fonction aldéhydique est oxydée en fonction

acide carboxylique. L'une des fonctions alcool primaire peut être oxydée en fonction acide

carboxylique.

Saccharose Maltose

Lactose

Dihydroxyacétone Ribose Galactose Fructose Glucose

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Les disaccharides non réducteurs sont ceux dont aucun carbone hémiacétalique n'est libre, il

est mis en jeu dans la liaison osidique.

Les polysaccharides :

Association d'un très grand nombre de molécules liées par des liaisons O-glycosidiques. Les

chaînes sont soit linéaires soit ramifiées.

L'amidon

L'amidon est un glucide de réserve utilisé par les végétaux supérieurs pour stocker de l'énergie

(dans les graines, les racines, …) au même titre que le glycogène chez les animaux.

C'est un polysaccharide (C6H10O5)n constitué de deux composés :

L'amylose, molécule formée d'environ 600 molécules de glucose chaînées

linéairement par une liaison α(1→4)

L'amylopectine, amylose ramifié par une liaison α(1→6) environ toutes les 20 unités de

glucose.

L'amylose s'organise en une hélice droite à six glucoses par tour. Il se dissocie en glucose

assimilable sous l'action d'enzymes, les amylases. Ces enzymes sont présentes dans la salive,

ainsi que dans le suc pancréatique.

L'alpha-amylase est spécifique des liens α(1-4) glycosidiques, ce qui a pour conséquence la

transformation de l'amylose en molécules de maltose (disaccharides de α-glucose).

L'amidon est insoluble dans l'eau froide. En le traitant par l'eau chaude, on obtient l'empois

d’amidon. Il est exploité dans l'industrie pour ses propriétés d'épaississant et de gélifiant.

L’amidon peut-être mis en évidence par le lugol (eau iodée) qui conduit à une coloration noire

caractéristique (réaction entre l'amylose et l'iode).

Le glycogène

Au niveau de sa structure, il est pratiquement identique à l'amidon. Toutefois, il possède plus

de ramifications que ce dernier (ramification environ toutes les 10 unités de glucose), tout le

α(1→4)

α(1→6)

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reste de la structure est identique à l'amidon. C'est la substance de réserve glucidique des

animaux.

La cellulose

La principale molécule structurelle des plantes est la cellulose. Le bois est en partie composé

de cellulose, tandis que le papier et le coton sont de la cellulose presque pure. La cellulose est

un polymère de glucose liés par une liaison β(1→4). C'est une molécule très longue et rigide,

dont la structure lui confère ses propriétés mécaniques telles qu'observées chez les plantes.

Le lien osidique

L'hydrolyse du lien osidique peut être chimique, elle n'est alors pas spécifique et elle conduit à

la formation de plus petites sous unités : les monosaccharides. Elle peut être réalisée en

présence d'acide chlorhydrique.

L'hydrolyse du lien osidique peut également être enzymatique. Dans ce cas, elle est spécifique

et réalisée par des hydrolases.

la β-glucosidase hydrolyse les liaisons osidiques mettant en jeu un glucose dont l'OH

hémiacétalique est en position β ;

L'α-amylase rompt les liaisons osidiques à l'intérieur de la chaîne d'amylose ;

La β-amylase hydrolyse les liaisons osidiques à partir des extrémités.

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Manipulations :

Tests de la mise en évidence des glucides :

1) Test à la liqueur de Fehling :

La réaction de Fehling est une réaction caractéristique des aldéhydes. Ainsi, le test à la liqueur

de Fehling met en évidence la présence des glucides (aldose ou cétose*) par l’action réductrice

d’une solution de sel cuivrique. (* : En milieu alcalin, le cétose est isomérisé en aldose et se comporte

donc comme un sucre réducteur.)

Pour l'essentiel, la solution de Fehling (ou liqueur de Fehling) est un complexe basique d’ions

cuivriques par les ions tartrates.

Au cours de la réaction, le cuivre oxyde l'aldéhyde pour donner un acide selon la réaction

bilan d'oxydo-réduction générale :

R-CHO + 2Cu(OH)2 → RCOOH + Cu2O(s) + 2H2O

En présence de sucres réducteurs, le cuivre présent dans le complexe bleu est réduit et

précipite sous forme d’oxyde cuivreux Cu2O de couleur jaune rouge.

Préparation de la liqueur de Fehling :

Solution A : 3.47g de CuSO4.5H2O, ajouter 3 gouttes de H2SO4 concentré et compléter

à 50ml avec de l’eau distillée

Solution B : dissoudre avec précaution 17.3g de tartrate sodico-potassique

(KNaC4H4O6.4H2O) et 5g de NaOH en pastille dans H2Od et amener le volume de la

solution à 50ml

Les solutions A et B sont mélangées à volumes égaux au moment de l’utilisation pour le test.

Remarque : Il est indispensable d’ajouter le tartrate sodico-potassique afin que le cuivre reste

en solution sous forme de complexe bleu soluble. En effet, si ce dernier n’est pas présent, le

NaOH réagit avec le CuSO4 par la réaction suivante :

CuSO4 + 2NaOH → Na2SO4 + Cu(OH)2

Bleu insoluble

Puis, déjà à température ambiante, mais encore plus si on chauffe, l’hydroxyde cuivrique est

déshydraté par la réaction suivante :

Cu(OH)2 → H2O + CuO

Noir insoluble

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Par contre, si avant d’ajouter NaOH à CuSO4 en solution, on ajoute le tartrate sodico-

potassique, le cuivre restera en solution sous forme de complexe bleu soluble.

Test de Fehling :

- Répartir dans 5 tubes à essai 1ml de la solution A et 1ml de la solution B

- Dans chaque tube, ajouter respectivement 1ml de fructose 5% (w/v), glucose 5%

(w/v), amidon 5%, sucrose 5% (w/v) et sucrose 5% (w/v) acidifié de 4 gouttes d’HCl

concentré.

- Placer les tubes dans un bain-marie à 100°C pendant 5 minutes

- Indiquer les tubes où la réaction est positive et expliquer les différents résultats

obtenus.

2) Test de Tollens :

La réaction de Tollens est une réaction caractéristique des aldéhydes. Il met donc en évidence

la présence des glucides (aldose ou cétose*). (* : En milieu alcalin, le cétose est isomérisé en aldose et

se comporte donc comme un sucre réducteur.)

Pour l'essentiel la solution de Tollens est un complexe de nitrate d'argent en solution

ammoniacale. Au cours de la réaction l'ion argent I oxyde l'aldéhyde pour donner un acide

selon la réaction bilan d’oxydo-réduction générale :

R-CHO + 2Ag(NH3)2OH + NaOH → RCOONa + 2Ag + 2H2O + 4NH3

Un dépôt d’argent se forme alors sur les parois du tube évoquant un miroir, ce qui confère à

ce test le nom de « test du miroir d'argent ».

Préparation du réactif de Tollens :

- Préparer une solution de 2ml d’AgNO3 5%

- Ajouter 1ml de NaOH 10% pour précipiter Ag2O

- Ajouter par petites portions (environ 0.5ml) NH4OH 10% en agitant fréquemment le

tube jusqu'à dissolution du précipité (3ml de NH4OH devraient suffire)

- Compléter à 10ml avec H2O

Test de Tollens :

- Répartir dans 4 tubes à essai 1ml de réactif de Tollens

- Dans chaque tube, ajouter respectivement 1ml de fructose 5% (w/v), glucose 5%(w/v),

amidon 5% (w/v) et sucrose 5% (w/v).

- Indiquer les tubes où la réaction est positive et expliquer les différents résultats

obtenus.

Hydrolyse de l’amidon par les α-amylases:

L’étudie de l’hydrolyse de l’amidon par les α-amylases salivaires consiste en une analyse des

produits formés au cours du temps. Cette hydrolyse se réalise en plusieurs étapes :

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Amidon soluble → dextrines de longueurs variables → maltose

Afin de mettre en évidence, l’hydrolyse de l’amidon, deux tests vont être réalisés, le test à la

liqueur de Fehling d’une part et le test de l’iode d’autre part.

Test de l’iode pour les polysaccharides :

L’iode se complexe avec les polysaccharides (amidon, glycogène) en formant

vraisemblablement une structure de coordination résultant de sa fixation entre les chaînes

adoptant une conformation hélicoïdale. La couleur du complexe formé dépend de la longueur

entre branchements du polysaccharide considéré.

La molécule présentant le plus grand nombre de branchement étant l’amidon, celui-ci devrait

réagir fortement avec l’iode. Cette réaction devrait ensuite diminuer graduellement en

fonction de la digestion de l’amidon par les α-amylases.

Mode opératoire :

- Mélanger 0.4g d’empois d’amidon dans 10ml d’H2Od. Verser cette suspension dans

20ml d’H2O bouillante. Laisser bouillir 2 minutes. Laisser refroidir dans la glace.

Amener à 40ml avec H2O. Bien mélanger.

- Quand l’amidon est refroidi, ajouter 0.4 à 0.5ml de salive

- Répartir le mélange dans 6 tubes à essai (solution bien homogène) et les placer dans

un bain-marie à 37°C

- Sortir un tube à la fois après 0, 2, 5, 15, 30 et 60 minutes et stopper la réaction en

plongeant le tube dans un bac de glace.

- Effectuer immédiatement le test de l’iode. Pour ce faire, prélever 2ml du tube à essai

puis leurs ajouter 2ml H2O et 1 goutte de réactif à l’iode (lugol = 5g I2 + 1g KI +

100ml H2O)

- Effectuer ensuite un test à la liqueur de Fehling comme expliqué précédemment sur

1ml d’échantillon.

- Observer et expliquer les différents résultats obtenus.

Métabolisme du glucose chez la levure :

La fermentation alcoolique est une réaction biochimique consistant à libérer de l'énergie à

partir de sucre (du glucose la plupart du temps). La fermentation ne nécessite pas de

dioxygène, elle peut donc avoir lieu en milieu anaérobie. Elle se distingue, par son faible

rendement énergétique, de la respiration cellulaire, qui nécessite, elle, de l'oxygène (milieu

aérobie). Lors de la respiration, l'accepteur final des électrons provenant des cofacteurs réduits

NADH, H+ sont transférés à l'oxygène, alors que dans le cas de la fermentation, les électrons

sont transférés à des composés des voies métaboliques, tels que le pyruvate entraînant la

formation d’éthanol.

C6H12O6 + 2 ADP + 2 Pi → 2 C2H5OH + 2 CO2 + 2 ATP

La fermentation alcoolique est réalisée par de nombreux organismes (bactéries, levures)

vivant de manière permanente ou occasionnelle dans des milieux dépourvus d'oxygène. La

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propriété de certaines levures à transformer le sucre en éthanol est utilisée par l'homme dans

la production de boissons alcoolisées et pour la fabrication du pain. Le meilleur milieu de

température est à 35°C-40°C.

Le but de l’expérience est d’observer le métabolisme du glucose chez la levure et donc sa

consommation. Ceci peut-être réaliser par mesure du CO2 produit au cours de la fermentation.

Pour ce faire, dans un système hermétique, nous allons mettre en présence des levures avec

différentes concentrations de glucose. La réaction suivante va alors avoir lieu :

1 glucose → 2 pyruvate → 2CO2 + 2 éthanol

En intégrant dans notre système une quantité connue de NaOH, nous allons pouvoir par la

suite titrer la quantité restante de celui-ci après un temps donné puisque ce dernier va réagir

avec le CO2 produit de la manière suivante :

CO2 + 2 NaOH → Na2CO3 + H2O

Afin de ne pas renverser la réaction, et donc de ne pas provoquer une libération du CO2

produit, lors du titrage de NaOH restant, nous ajouterons dans le système du BaCl2, amenant à

la production d’un précipité de BaCO3.

Na2CO3 + BaCl2 → BaCO3 + 2 NaCl

Mode opératoire :

a) préparation de la levure :

- peser 4g de levure par groupe

- placer la levure dans un tube à centrifuger

- la suspendre dans 10ml H2Od, porter le volume à 40ml

- centrifuger 5 minutes (centrifugeuse de table), décanter et jeter le surnageant

- laver une deuxième fois la levure de la même manière, centrifuger, …

- reprendre le culot de levure dans 5ml H2Od. Ceci constitue la suspension de levure.

b) fermentation du glucose :

- Dans 3 fioles coniques avec un compartiment central, placer les différentes solutions

comme indiqué dans le tableau ci après :

Fiole n° 1 (contrôle) Fiole n° 2 Fiole n° 3

Compartiment extérieur :

Suspension de levure 1.5ml 1.5ml 1.5ml

H2O 2.5ml - -

Solution de glucose 20mg/ml - 2.5ml -

Solution de glucose 40mg/ml - - 2.5ml

Compartiment intérieur :

Solution de NaOH 3M 0.6ml 0.6ml 0.6ml

- Fermer les 3 fioles avec 2 feuilles de parafilm afin que le système soit bien hermétique

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- Incuber les fioles 45 minutes à 25°C (étuve), agiter très délicatement de temps en

temps

- Au terme des 45 minutes, injecter à travers le parafilm 1ml de TCA 20% dans le

compartiment extérieur des 3 fioles pour stopper la fermentation

- Refermer avec une nouvelle feuille de parafilm

- Incuber 15 minutes à 25°C (étuve)

- Titrer le CO2 produit par la fermentation*. Pour ce faire, ajouter dans un bécher, 2ml

de BaCl2 1M + 1ml H2Od + 3 gouttes de phénophtaléine + 0.5ml du NaOH de votre

fiole conique. Titrer le tout avec 10ml de HCl 0.3M

*Remarque : réaliser au préalable un titrage test afin de connaître quelle est la quantité

maximum de HCl qu’il faut pour neutraliser 0.5ml NaOH 3M normalement. Pour ce faire

réaliser la même opération mais placer dans votre bécher du NaOH frais (n’ayant fixer aucune

molécule de CO2).

Grâce aux différents volumes de titration obtenus pour les 3 fioles, vous pouvez à présent

calculer combien de molécules de glucose ont été consommées et quels sont les rendements

observés dans chaque cas.

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