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PRINCIPES DE SANTE 65 RUE CLAUDE BERNARD BP 189 75226 PARIS CEDEX 05 - 01 40 46 00 46 FEV 14 Mensuel Surface approx. (cm²) : 3001 Page 1/6 SOUCCAR 2074729300503/GCP/OTO/3 Eléments de recherche : EDITIONS THIERRY SOUCCAR : maison d'éditions, toutes citations LE DOSSIER Compléments alimentaires de leur bon usage Si, dans rios pages, nous valorisons l'utilisation de compléments alimentaires, notamment pour suppléer les carences en oligo-éléments et vitamines que notre alimentation n'apporte plus (sans parler de notre hygiène de vie), il est aussi primordial de ne pas les prendre à la legère D'où l'intérêt d'être informé et de suivre quèlques règles Dossier réalisé avec le concours du D' Naïma Bauplé et de Victoria Siegel (conseil en médecin nutritionnel^) J l est bon de rappeler que les compléments alimentaires, dont les principes actifs sont avères, ne sont pas, sous prétexte d'être naturels, a prendre a tort et à travers. Vu Ic nombre dc courriers que nous recevons ou des lecteurs dressent la liste impressionnante des complements alimentaires qu'ils absorbent, nous demandant s'il est possible d en ajouter, nous mesurons l'urgence de ce dossier. D'autant que les autorites sanitaires, ct surtout les laboratoires pharmaceutiques, guettent le moindre faux pas. En toute chose, l'excès est nuisible. FAUT-IL PRENDRE DES COMPLÉMENTS? Un tel debat ne devrait pas exister si les autori- tes de santé parlaient un langage clair. En 1994, fut lancée l'étude SUVIMAX dans Ic cadre du plan national nutrition santé (PNNS). D'une duree de huit ans, elle avait démontre que de nombreuses franges de la population présentaient une ou plu sieurs carences en micronutnments. Maîs, en févner dernier, la proclamation des résultats de l'étude NutnNet-Santé (conduite là Les études le prouvent encore sous le patronage du PNNS) avait amené certains grand s quotidiens nationaux à des conclu- sions prudentes telles' «Les compléments alimen- taires, pas toujours à bon escient» (Le Parisien), «Complements alimentaires, gare aux. contre-in- dications* (Le Figaro), 'Inutiles compléments alimentaires?* (Ouest France). Pour aboutir le 17 avril suivant à cette sentence publiée sur le site de la Sante publique «Les Français jouent avec leur santé avec les compléments alimentaires » La logique serait de conclure que les produits de synthèse sont plus sains que les produits natu- rels Une logique qui fait affront au plus simple des bons sens Certes, les micronutnments nécessaires à notre organisme ne sont pas à prendre n'importe comment maîs ils ont et garderont toujours l'avan- tage sur les produits de synthèse d'être reconnus par nos différents systemes internes et donc par- faitement toleréb. Il suffit pour s'en convaincre dc comparer l'incidence annuelle des effets indési- rables sévères induits par chacune des deux caté gones de substances : quèlques unites par les com- plements alimentaires et phytotherapiqucs (CA), plusieurs dizaines voire centaines de milliers par les médicaments allopathiques Et pour ce qui est des deces, les médicaments allopathiques remportent la timbale avec environ 13 DOO morts. Les attaques dont la complémentation alimentaire est victime ne résistent pas à la consultation des résultats d'études. Nous pouvons citer que les enfants dont la mère a pris un complexe polyvitamimques pendant la grossesse sont moins exposés aux formes de cancer fréquentes à cet âge ; qu'une complémentation vitaminique et minérale standard est capable de réduire le risque cancéreux; que le coenzyme Q10 figure dans les publications scientifiques comme antioxydant majeur, agent antivieillissement notamment au niveau cardiovasculaire; que la lutéine et la zéaxanthine, deux caroténoïdes, sont aujourd'hui devenues incontournables dans le traitement de DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge). A QUAND UNE POLITIQUE DE SANTÉ RESPONSABLE? Outre les innombrables conflits d'intérêts qui discréditent les experts diligentes par les organismes officiels de surveillance et l'ensemble de leurs messages, la grande majorité des facultés de medecine ont renonce a enseigner la nature de la sante et les moyens de la conserver En atten- dant, voici quèlques repères pour prendre le moins de nsques possible dans le monde de la complémentation alimentaire Comme à des enfants... Pendant que la complémentation alimentaire souffre les attaques diverses, la malbouffe pose un tel problème que l'auteur d'un rapport ministériel, le P' Serge Hercberg, propose d'instituer des codes couleur pour mieux identifier les produits bons pour la santé et de distinguer ce qui est gras et sucré de ce qui est sain, ainsi que des coupons «fruits et légumes» pour les plus défavorisés. Oui, on en est là...

LE DOSSIER Compléments alimentaires de leur bon usage...Page 1/6 SOUCCAR 2074729300503/GCP/OTO/3 Eléments de recherche : EDITIONS THIERRY SOUCCAR : maison d'éditions, toutes citations

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Eléments de recherche : EDITIONS THIERRY SOUCCAR : maison d'éditions, toutes citations

LE DOSSIER

Compléments alimentairesde leur bon usageSi, dans rios pages, nous valorisons l'utilisation de compléments alimentaires, notamment pour suppléer les

carences en oligo-éléments et vitamines que notre alimentation n'apporte plus (sans parler de notre hygiène de vie),

il est aussi primordial de ne pas les prendre à la legère D'où l'intérêt d'être informé et de suivre quèlques règles

Dossier réalisé avec le concours du D' Naïma Bauplé et de Victoria Siegel (conseil en médecin nutritionnel^)

Jl est bon de rappeler que les complémentsalimentaires, dont les principes actifs sontavères, ne sont pas, sous prétexte d'êtrenaturels, a prendre a tort et à travers. Vu

Ic nombre dc courriers que nous recevons ou deslecteurs dressent la liste impressionnante descomplements alimentaires qu'ils absorbent, nousdemandant s'il est possible d en ajouter, nousmesurons l'urgence de ce dossier. D'autant queles autorites sanitaires, ct surtout les laboratoirespharmaceutiques, guettent le moindre faux pas.En toute chose, l'excès est nuisible.

FAUT-IL PRENDRE DES COMPLÉMENTS?

Un tel debat ne devrait pas exister si les autori-tes de santé parlaient un langage clair. En 1994,fut lancée l'étude SUVIMAX dans Ic cadre du plannational nutrition santé (PNNS). D'une duree dehuit ans, elle avait démontre que de nombreusesfranges de la population présentaient une ou plusieurs carences en micronutnments.

Maîs, en févner dernier, la proclamation desrésultats de l'étude NutnNet-Santé (conduite là

Les études le prouvent

encore sous le patronage du PNNS) avait amenécertains grand s quotidiens nationaux à des conclu-sions prudentes telles' «Les compléments alimen-taires, pas toujours à bon escient» (Le Parisien),«Complements alimentaires, gare aux. contre-in-dications* (Le Figaro), 'Inutiles complémentsalimentaires?* (Ouest France). Pour aboutir le17 avril suivant à cette sentence publiée sur le sitede la Sante publique «Les Français jouent avec leursanté avec les compléments alimentaires »

La logique serait de conclure que les produitsde synthèse sont plus sains que les produits natu-rels Une logique qui fait affront au plus simple desbons sens Certes, les micronutnments nécessairesà notre organisme ne sont pas à prendre n'importecomment maîs ils ont et garderont toujours l'avan-tage sur les produits de synthèse d'être reconnuspar nos différents systemes internes et donc par-faitement toleréb. Il suffit pour s'en convaincre dccomparer l'incidence annuelle des effets indési-rables sévères induits par chacune des deux catégones de substances : quèlques unites par les com-plements alimentaires et phytotherapiqucs (CA),plusieurs dizaines voire centaines de milliers par

les médicaments allopathiques Et pource qui est des deces, les médicamentsallopathiques remportent la timbale avecenviron 13 DOO morts.

Les attaques dont la complémentation alimentaire estvictime ne résistent pas à la consultation des résultatsd'études. Nous pouvons citer que les enfants dont lamère a pris un complexe polyvitamimques pendantla grossesse sont moins exposés aux formes decancer fréquentes à cet âge ; qu'une complémentationvitaminique et minérale standard est capable deréduire le risque cancéreux; que le coenzyme Q10figure dans les publications scientifiques commeantioxydant majeur, agent antivieillissementnotamment au niveau cardiovasculaire; que la lutéineet la zéaxanthine, deux caroténoïdes, sont aujourd'huidevenues incontournables dans le traitement deDMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge).

A QUAND UNE POLITIQUEDE SANTÉ RESPONSABLE?

Outre les innombrables conflits d'intérêtsqui discréditent les experts diligentes parles organismes officiels de surveillance etl'ensemble de leurs messages, la grandemajorité des facultés de medecine ontrenonce a enseigner la nature de la santeet les moyens de la conserver En atten-dant, voici quèlques repères pour prendrele moins de nsques possible dans le mondede la complémentation alimentaire

Comme àdes enfants...Pendant que lacomplémentationalimentaire souffreles attaques diverses,la malbouffe poseun tel problème quel'auteur d'un rapportministériel, le P' SergeHercberg, proposed'instituer des codescouleur pour mieuxidentifier les produitsbons pour la santé etde distinguer ce quiest gras et sucré de cequi est sain, ainsi quedes coupons «fruitset légumes» pour lesplus défavorisés.Oui, on en est là...

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Un complément alimentaire, c'est quoi...

Un complement alimentaire, c'est déjàune definition découlant d'une loi Quedit la loi' Selon la transposition de la

directive europeenne n° 2002/46/CE, le decretdu 20 mars 2006 dans sa version consolidée du14 avril 2011 définit le cadre législatif des complements alimentaires On peut notamment y lirececi

(On entend par compléments alimentaires, lesdenrees alimentaires dont le but est de compléterle regime alimentaire normal et qui constituent unesource concentrée de nutriments ou d'autres suistances ayant un effet nutritionnel ou physiologiqueseuls ou combines, [ ] destinées a etre prises enunites mesurées de faible quantite »

DES DÉFINITIONSÀ BIEN CONNAÎTRE

Depuis quèlques annees quèlques mots nouveaux sont venus occuper le devant de la scenemediatique De plus, comme certains d'entreeux recouvrent le même champ d'application ilen résulte une grande confusion dans bien desespritsNutriceutique ou nutraceutique : substanceactive naturellement presente dans un alimentqui procure un effet bénéfique a l'organisme quil'absorbe Par extension, complement alimentairefabrique a partir de substances actives présentesdans l'alimentation Exemple la curcumme etle cinnamaldehyde, deux antioxydants naturelspuissants, présents respectivement dans le cur-cuma et la cannelle

Cest quoi, ce bazar?L'arrêté pris le 24 fevrier 2010 a modifié l'application d'un décret de

1993 concernant l'étiquetage relatif aux qualites nutritionnels des

denrees alimentaires, basée sur les apports journaliers recommandes

(AJR), donc a un niveau sensiblement inférieur aux apports nutritionnels

conseillés (ANC) Ainsi, pour la vitamine C, seuls 80 mg par jour sont

recommandés alors que les ANC sont égaux ou supérieurs à 110 mg par

jour Cela explique bien des choses D'abord, cet exemple éclaire sur

le relatif credit a apporter aux AJR, ensuite cet arrêt n'encourage pas la

pleine sante Par ailleurs, les resultats de l'étude SUVIMAX sont bases

sur les ANC alors que ceux de NutnNet Sante le sont sur les AJR Cest

l'une des principales raisons qui expliquent que le discours officiel a

alors minoré les risques de carences en vitamines qu'il avait dénoncés

quèlques annees auparavant Et la sante publique, la dedans7

Complémentou produitphyto?Le curcuma, lacannelle et laquercétme (extraitele plus souvent du

brocoli) sont descomplements

alimentaires carelles possèdentdes actionsphysiologiques

(antioxydantes pourles deux premieres,régulatrice dumetabolisme ducholesterol pour latroisième) Parcontre, l'extrait de

Boswellia semtaaux nombreusespropriétés antiinflammatoires estun produit dephytotherapie

Alicament, aliment fonctionnel ou aliment àusage médicinal spécifié : aliment de consommation courante auquel on a ajoute un micronutriment dont on sait que la population danssa quasi-totalité est en manque Exemple le seliode, les oeufs enrichis en omega 3ANC ou apports nutritionnels conseillés:moyenne des besoins nutritionnels au sem d ungroupe particulier en bonne sante (enfants,femmes enceintes ou allaitantes, adultes, personnes agees) Les chiffres indiques sont desvaleurs idéales pour que l'organisme fonctionnea son meilleur niveau Dcs chiffres qui ne veulentpas dire grand-chose ils varient d'un pays alautre et n'ont vraiment qu'une valeur tresapproximativeAJR ou apports journaliers recommandés :valeurs fixées au mv eau international pour unadulte d'âge moyen en bonne sante et de sexefeminin Bien moins exigeants que les ANC, lesAJR sont donc beaucoup moins précis, de sorteque les populations a risque (enfants, femmesenceintes et allaitantes, personnes agees) nedoivent pas s'en contenter En 2014, sans changer de signification, les AJR deviendront les VNR,valeurs nutritionnels dc referenceDMA ou dose maximale autorisée : au seinde l'Union europeenne, dose fixée pour chaquemicronutriment dans une fourchette ne depassant jamais le tnple de l'AJR

QU'Y A-T-IL DANS LESCOMPLÉMENTS ALIMENTAIRES?

ll découle de l'application du decret cite que seulespeuvent etre utilisées pour la fabrication descomplements alimentaires les nutriments et lessubstances a but nutritionnel ou physiologique,certaines plantes et préparations de plantes pos-sédant des propriétés nutntionnelles ou physiologiques (sont donc exclues les plantes et preparations de plantes qui possèdent des propriétéspharmacologiques et qui sont donc destinées a unusage thérapeutique et classées dans la rubriquephytotherapie), les additifs, les arômes et les auxi-liaires technologiques dont l'emploi est autonse enalimentation humaine

Ces différentes substances sont choisiesd'après des criteres tres précis et regroupées dansune liste que les entreprises françaises se doiventde respecter En clair, cela représente

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... et ily a quoi dedans?

• 13 vitamines et 14 mineraux,• environ 150 plantes,• des posologies inférieures a celles utilisées enusage thérapeutique

Un encadrement juridique qui a ses limites

• Même en permettant que certaines substancessoient présentes dans les complements a des dosessupeneures aux AJR sans jamais dépasser la DMAil ne prend pas en compte la liberte de tout mdividu de se soigner a I aide de produits naturels des»qu il presente un terrain a nsque ou qu il est déjàmalade Pour cela il lui faudrait pouvoir prendredes doses supeneures sous le controle dun micronutritionniste La complémentation n'est doncqu un cache misère• Cet encadrement juridique ne respecte mêmepas les limites qu il s impose car de nombreusesplantes autonsees n ont que des propriétés therapeutiques, le millepertuis notamment• Du fait du devoir de prudence de cet encadrement juridique certains mineraux sont absentsde la liste par manque de publications démontrant leur rôle physiologique essentiel (germamum silicium ) De même pour certaines substances aj ant fait I objet de travaux suivis horsd Europe et d Amérique du Nord (au Japon et enCoree du Sud)• Nombre de substances physiologiquementactives ne sont pas inscrites sur la liste acidesaminés, acides gras essentiels (dont les fameux

i Compléments sur l'interne!::i attention aux arnaques I••I Sur la toile, c'est franchement le souk Les

I complements alimentaires aux effets plus

î miraculeux les uns que les autres pullulent, etI cela sans aucune garantie de securite Vous nous• prenez pour des rabat loie'lugez plutôt dans

• certains produits, on a découvert du selenium à• une concentration 200 fois (O superieure a l'ANC,

« des corticoïdes dans des produits dédies auI bodybuilding, de la dexamethasone (corticoïde),

I du diclofenac (Voltarene, anti-inflammatoire) et

I du methocarbamol (Lumirelax, myorelaxant de

î synthèse) dans les spécialités Reumofan Plus,' prétendument composées de produits naturels et

J destinées aux personnes souffrant de pathologies

• rhumatismales chroniques, des amphétamines• au risque de developper une addiction, un analogue

• du sildenafil (Viagra, la fameuse petite pilule bleue)• dans une formule pour les problèmes de dysfonction

I erectile Que du bon, que du naturel n'est ce pas7

omega 3) enz> met, (bromelames papame), hor-mones (DHEA, melatomne) sucres prebiotiques,polvphcnols Toutefois le législateur a ouvertla possibilité de demander I autorisation de commercialiser de nouveaux nutriments en envoyantune requête a la DGCCRF• II n'aborde par Ie problème des produits a la traçabilite souvent douteuse vendus sur I internetcomme complements alimentaires

Et si nous appelions à l'âge de raison de lacomplémentation alimentaire?Les mineraux vitamines et paravitammes dont l'organisme a quotidiennement besoin sont tous des elements naturels qu ilextrait des aliments solides et liquides qu'il consomme Déjà essentiels a conservation de l'équilibre interieur face aux contraintesde la vie ordinaire (homeostasie), ces nutriments non energisants deviennent indispensables quand la maladie ou I accidentsurviennent car, en plus de satisfaire les besoins physiologiques, il y a aussi urgence a reparer les tissus lèses En outre, il estfréquent que déficit puis carence en ce type de nutriments participent a la genèse de certaines maladiesC est dire le caractère irremplaçable de toutes ces molecules et la vanité de croire que les medicaments allopathiques artificielspuissent realiser cette tâche nécessaire et suffisante pour retrouver un etat durable de bonne sante En d autres termes, que I onsoit en forme ou malade on a besoin de veiller a ce que nos apports en ces différents nutriments soient satisfaits au mieux,lour apres |ourAinsi, cet ensemble que l'on regroupe sous le vocable de complements alimentaires a une vocation bien plus large que lasatisfaction des apports nutritionnels conseilles (ANC), maîs son usage échappe alors a l'automédication pour être reserve auxmedecins formes a la nutritherapie et/ou a la naturopathie en raison d un certain nombre de precaut ons liées a leur utilisationa des posologies tres largement supeneures C'est pourquoi un cadre législatif est indispensable afin de garantir la securiteindividuelle Encore faudrait il que les autorites sanitaires et autre ministere acceptent de se pencher sérieusement sur la question

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Les trois règles de la complémentation

Attentionauxdoublonsll est difficile detrouver chez unmêmefournisseuitoutes lessubstances dont ona besoin. On peutdonc être amenéà en contacterplusieurs Lisezattentivement lacomposition dechaque produitacheté pour êtresûr que la sommedes posologiesn'excède pasles ANC pour unou plusieurscomposants Etdemandez conseilau moindre doute.

RÈGLE N ° I : SACHEZ BIEN DOSER

Comme tout produit possédant une action phar-macologique, les complements alimentaires pré-sentent une zone thérapeutique limitée d'un cotepar un seuil inférieur au-dessous duquel elle n'aaucun effet bénéfique observable et de l'autre unseuil supérieur au delà duquel une toxicite estpossible

*• Ne succombez pas aux phénomènes de mode

En toute chose, il faut savoir raison garder etetre méfiant Et le monde des complements ali-mentaires n'échappe pas a la regle De nouvellessubstances sont régulièrement proposées par lesmarchands de complements alimentaires La jus-tification scientifique qu'ils avancent n'est souvent que la copie du résume d'une seule etudesur un petit nombre de patients, répétée mot pourmot quel que soit le site consulte Tant que fairese peut, attendez confirmation de ces premiersresultats par le biais d'études complémentairesde plus grande envergure

> Respecter scrupuleusement les posologies

Ainsi, la prise d'antioxydants a des doses largement supérieures a celles recommandées s'estrévélée particulièrement dangereuse Citons parexemple• Le beta-carotene, les vitamines A et E, lorsqu'ilssont pris à des doses supérieures a dix fois laposologie habituelle, augmentent la mortalite de4 a 7%• De même, la prise excessive de resveratrolprive l'organisme des effets bénéfiques de l'exercice physique La raison de cette toxicite est quela production de radicaux libres - tant au reposqu'à l'effort - est alors considérablement dimi-nuée, bien au-dessous des limites physiologiques• De même, la prise de cuivre, de fer ou/et demanganese sans bilan préalable expose a l'émer-gence ou l'aggravation de phénomènes inflamma-toires En effet, ces trois mineraux ont la particu-larité d'être antioxydants au-dessous d'un certainseuil et pro-oxydants au-dessus de ce seuil

Au lieu d'une aide a la conservation du bien-être, ce type de complements peut alors se révélerun accélérateur de vieillissement et un facteur demort prématurée :• Des femmes, qui, depuis l'âge de 60 ans, sonthabituées a prendre régulièrement une asso-ciation minerale vitammique comportant du

fer, présentent un taux de mortalite supeneure,toutes causes confondues, comparativement auxfemmes du même age ne prenant aucun comple-ment alimentaire• Du même ordre lorsque la teneur en cuivrede l'eau du robinet frôle la limite supérieureautorisée, la croissance de tumeurs est facilitéealors que lorsque la teneur en cuivre est a unniveau bien moindre, le developpement tumoralest inhibe.

RÈGLE N ° 2 : S'Y RETROUVER DANSLES VITAMINES

> Avant tout, sortir d'une confusion

communément partagée

En chimie, afin de différencier des molecules demême formule, maîs divergeant par leurs struc-tures spatiales parfaitement symetnques l'une del'autre, on les traverse d'un faisceau de lumierepolarisante• Si la lumiere est déviée vers la droite, on dit quela molecule est dextrogyre et on fait précéder sonnom du signe « d » ou « + »• Si la lumiere est déviée vers la gauche, on ditque la molecule est levogyre et on fait précéderson nom du signe « I » ou « - »

Le nom de certaines molecules naturelles est pré-cède d'un D ou d un L Ces deux lettres sont com-prises par la grande majorité comme signifiantrespectivement dextrogyre et levogyre, c'est-à-direcapable de dévier les rayons d'une lumiere pola-risée vers la droite ou vers la gauche

En réalité, le caractère dextrogyre est indiquepar un + et le caractère levogyre par un - Ainsi,certaines molecules de classe D sont levogyres

i Macrodoses:i passées de mode?••I Les macrodoses sont sur la sellette. On a pu établirI qu'elles perturbaient l'équilibre physiologique duI processus antioxydant de l'organisme et peuvent; avoir des effets indésirables comme des troubles• des selles avec la vitamine C, des problèmes cutanés• avec ta niacme de la vitamine B3, neurologiques• avec plus 50 mg de pyridoxine (vitamine B6)' Toutefois, il est à préciser que ces effets secondaires• disparaissent dès ajustement des dosages.

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et vice versa Par exemple, la vitamine C naturelie est l'acide L ascorbique dextrogyre Quant aI acide D ascorbique levogyre ou acide isoascorbique, c'est une molecule aux propriétés bien differentes intéressante comme antioxydant maîssans grand intérêt dans la prevention du scorbut

La confusion entre classifications chimique etbiochimique est malheureusement omniprésentenon seulement dans la presse a grand tirage, maîsaussi dans la plupart des notices de complementsalimentaires, parfois dans des revues a caractèrescientifique et même dans certains dictionnairesmedicaux

> En pratique, quelles conséquences?

Dans un grand nombre de complements alimen-taires, tout particulièrement ceux fabriques parI industne pharmaceutique les vitamines presentees sont synthétiques Comme pour certainesvitamines il existe des différences notoires entreformes naturelle et artificielle, il est essentiel debien connaître quelles sont la ou les formes naturelies de celles ci Par exempleLe bêta-carotène naturel est reconnaissable parles termes < carotenoides issus d'algues» soit «camtenoides issus de Dunahella salina iLa vitamine E existe naturellement sous huitformes dont la plus fréquemment rencontréedans le monde vegetal est le d alpha tocopherolla vitamine E de synthèse est un cocktail de huitanalogues d'alpha tocopherol ne différant les unsdcs autres que par leur configuration spatialeElle est appelée dl alpha tocopherolLa vitamine B9 naturelle existe sous forme defolates, un ensemble de molecules dont on ne par-vient pas encore a différencier les actions specifïques a chacuneLa vitamine B12 naturelle est la cobolamme

*• ll faut également prendre en compte les

bidouillages de labo

Certaines formes naturelles de vitamines fortement présentes dans l'alimentation sont remplacées en complémentation par d autres formesnaturelles beaucoup plus stables maîs n'existantqu en tres faible quantite dans ce qu'on mangeVoici quèlques exemplesVitamine B9 : I acide folique est prefere auxfolates, maîs il est aujourd'hui suspecte d'aug-menter le risque de cancer notamment de la prostaie, alors que dans le même temps une autremeta analyse se veut définitivement rassurante iVitamine B12: la cvanocobolamme est substituee a la cobolamme Bien qu'a doses physiologiques il n ait jamais ete observe de lien entrecyanocobolamme et apparition d un cancer la

possibilité dune telle relation n'a toujours pasete écartée a des doses supérieures

Outre ces formes, il existe d autres moleculescréées chimiquement dont la structure est prochedes vitamines naturelles, maîs pas identique, etqui possèdent une certaine activite thérapeutique,quoique entachée dune possible toxicite C'estparticulièrement le cas de la vitamine BI dontla forme naturelle est la thiamme Parallèlementont ete créées la benfotiamme la fursultiamme(ou TTFD) la prosultiamme (ou TPD) et la sulbuflamme Chacune de ces formes revendique uncréneau thérapeutique bien particulier et doit etreconsidérée comme un medicament allopathique etnon comme un complement alimentaireLa sulbutiamine commercialisée sous le nomd Arcahon a des vertus psychostimulantes chezles personnes fatiguées présentant des troublesde la memoire Comme les seuls effets mdesirâbles officiellement enregistres sont ceux qui ontete communiques par Servier, un laboratoire ala réputation sulfureuse il est préférable d'éviterd'utiliser cette moleculeLa fursultiamine et la prosultiamine sont desformes liposolubles, donc susceptibles de s accumuler dans l'organisme en cas de prise superieure a la posologie recommandée et d'induireune toxicite, notamment neurologique Même sia ce jour, aucune base de donnees ne mentionnecette possibilité, il convient de rester prudent sil'une de ces variantes de la vitamine BI naturelleest presente dans une formule mise en vente surl'mternet

RÈGLE N° 3 : LAISSER PARLERSON BON SENS

II existe une grande difference entre les façonsofficielle et individuelle d'aborder la complementation alimentaire

Selon les pouvoirs publics I usage des complements alimentaires est limite a suppléer l'alimentation afin que les apports journaliers soientsatisfaits Un objectif bien en deca de toute personne qui veut rester au meilleur d elle-même ouqui désire recouvrer un meilleur etat de santePour cela il lui faut au moins se rapprocher desANC voire les dépasser quand la maladie estdéclarée

Comme, par ailleurs la presse de tout borddiffuse de plus en plus les resultats des etudesqui mettent en avant I efficacité de certainessubstances naturelles dans la prevention voire letraitement de maladies bien précises (comme parexemple le curcuma dans la prevention du vieillis-sement cérébral ainsi qu'au cours de la maladie

Vitamine Enaturelle:pointimportantDans lemondevegetal, lavitamine Eest presentemajoritairementsous forme ded-alpha-tocophérol,maîs chez l'hommesous forme ded-gammatocopherol Malgrece fait, il sembleaujourd'huipréféra ble deprivilégier lavitamine E presentesous ses huitformes naturelles,quatre étant destocopherols, lesquatre autres destocotnenols carchaque forme a deseffets intéressantspour la sante

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de Parkinson, cannelle au cours du prediabete etdu diabete de type 2) la tentation de s automedi-quer devient inévitable

Aussi légitime qu'elle soit, cette quête exigele respect d'une certaine procedure afin d'évitertoute possibilité d incident et d accident

> Une « simple » question de bon sens

Avant tout adopter si ce n'est pas encore le cas lemode de vie le plus sain possible afin de satisfaireau mieux les ANC ct dc reduire les effets du stressenvironnemental physique (ondes electromagnetiques artificielles bruit radiations) chimiques(pollution de I air de l'alimentation et éventuellement de I eau de boisson), psychologique (domicile,travail)

En second lieu préférer les produits certifiesfabriques dans l'Union europeenne car acejource sont les seuls du marche dont on peut etre surqu ils respectent certaines normes de securite etoffrent une bonne traçabilite

Quand on est en bonne sante, se limiter a uncomplexe ne renfermant ni cuivre, ni fer, ni manganese, permettant de couvrir les ANC en vitamines et mineraux et offrant une bonne couverture antioxjdante Pour ce qui est des omega 3,il est toujours préférable de les apporter par laconsommation de produits marins au moins deuxfois par semaine, maîs en cas d impossibilité, serabattre sur les produits proposant le DHA sousforme de phospholipide plutôt que de tnglvcendefabriques a partir de krill, d œufs de poissons demer ou d oeufs de poules dont I alimentation a etespécifiquement ennchie

Que faire au quotidien?Au vu des faits énonces ci dessus, une complémentation minimale estnon seulement nécessaire maîs indispensable Elle repose sur la prisequotidienne d'un complexe mmeralo vitammique exempt de cuivre, fer etmanganese Peu de spécialités repondent a cette exigenceVisentiel (Synergia) en est une Dose quotidienne recommandée I comprimepariouren cas d'alimentation de type méditerranéen a base de produitsbiologiques 2 comprimes par |our en cas d'alimentation autreL exposition quotidienne aux polluants exige également une protectionantioxydante grâce a un complexe fournissant une protection large telqu'AntiOxydant F4,1 gelule par jour en cas d'exposition faible, 2 en casd'exposition plus élevéeEnfin pour que cette complémentation soit aussi efficace que possible, ilconvient en outre d'adopter un mode de vie sam et hypotoxique alimentsbio de proximite, cuisson dans des ustensiles en acier inoxydable 17 10,pratique d'une methode de gestion du stress, lieu d'habitation lom d'unesource de pollution, maison construite avec des materiaux dégageant lemoins possible de composes organiques volatils

^ A LIRE

• «Les medicamenteux»,de Stephane Hurel,ed du Moment, 2010,15,50^• « Guide pratiquedes complementsalimentaires commentles utiliser pour prendreen charge les maladiesles plus courantes»,de Brigitte Karleskmd,ed Thierry Souccar,2013, 69 €

-SAVOIR

•IRACM InstituteofResearch AgamstConterfeit MédianesSite français dediea la lutte contre lacontrefaçon demédicamentswww iracm com• Un «Comparatifdes complementsmultivitammes pouradultes» a ete éditeparLaNutntion frExcellent pour débuterune complémentationgénéralistewww lanutiition fr

Quand on prend déjà un traitement allopathique et qu on désire en plus se complementeril faut commencer par vérifier que l'associationprojetée n'est pas contre indiquée en consultant- avant même l'achat - la notice dans laquelletout fabricant europeen se doit de détailler lesprécautions d emploi De même lorsqu on désirepasser d un medicament allopathique occasion-nant des effets indésirables notoires a un comple-ment qui presente lui aussi une certaine toxicitepar exemple quitter une staline pour de la levurede riz rouge

Quand on désire remplacer un traitementallopathique par un ou plusieurs complementsalimentaires, ne jamais le faire sans le conseild un medecin ayant de bonnes connaissances ennutritherapie ou naturopathie La substitutionne peut pas se faire brutalement maîs progressivement suivant un planning précis qui définitla façon de reduire le premier et d augmenter lesecond de façon a engendrer le moins d'inconfortpossible

Nejamais associer de son propre chef deux (ouplus) complements alimentaires cela afin d'évitercertains surdosages notamment en vitamine A,Bôe tD

Quand le dialogue avec le medecin traitantest difficile a ce sujet, téléphoner au laboratoirequi commercialise les complements qui vous mieressent et demander a parler a I un de ses conseil-lers scientifiques

> Acheter des compléments alimentaires de qualité

et les utiliser en toute sécurité

Synadiet le Syndicat national des complementsalimentaires préconise de vérifier la presence deselements suivants- Les coordonnées précises du fabricant denomi

nation de I entreprise adresses postale et electro

nique telephone, fax éventuellement

- La mention complement alimentaire > la com-position, la posologie et les précautions d'utihsation- Pour les formules commercialisées sur le terriloire français, l'etiquelage doll eire en français- Les conditions de vente doivent etre aussi clairesque possible- La possibilité de paiement securise par inter-net doit etre garantie a partir d un site implanteen France donl les coordonnées sonl facilementaccessibles- La presence de I entrepnse sur la liste des laboratoires adhérant a Synadiet (www synadiet org]

Enfin I avis d un professionnel de sante forme ala recommandation de CA est toujours une sourcesupplementaire de rassurement