LE DOSSIER SECRET DE RENNES-LE-CHÂTEAU

Dans la même collection :

Le tantrisme, yoga sexuel, par Jean-Louis Bernard. Techniques de l'envoûtement, par Serge Hutin. Le temps des sabbats, par Jean-Michel Pedrazzani. A la recherche des trésors disparus, par Daniel Réju. Les demeures de l'impossible, par Daniel Réju. Les objets volants non identifiés, mythe ou réalité?

par J. Allen Hynek. Techniques et pouvoirs de l'occultisme,

par Jean-Michel Pedrazzani. Le mystère du Triangle des Bermudes,

par Richard Winer. Le nazisme, société secrète, par Werner Gerson. Les textes sacrés d'Orient, présentés par Marc de Smedt. Le nouveau dossier du Triangle des Bermudes, par Richard Winer. La radiesthésie, par R. P. Jean Jurion. La malédiction des Pharaons, par Philipp Vandenberg. Guide pratique des médecines naturelles et traditionnelles,

par Jean-Michel Pedrazzani. Vaudou et pratiques magiques, par Jean Kerboull. Le mystère de l'Atlantide, par Charles Berlitz. Nessie, le monstre du loch Ness, par Nicolas Witchell. Michel Carayon, le chirurgien à mains nues et la guérison

PSI, par Jean-Louis Victor. Chamanisme et chamans, par Mario Mercier. Les guérisseurs philippins, par Christian de Corgnol. Médecine et alchimie, par Alexandre von Bernus. Le grand et le petit Albert. Ils n'étaient pas seuls sur la Lune, par George H. Leonard. OVNI, la fin du secret, par Robert Roussel. Le Triangle des Bermudes, base secrète des OVNI,

par Jean Prachan. OVNI, le projet Blue Book, par Brad Steiger. Nouveau rapport sur les OVNI, par J. Allen Hyneck. Le dossier secret de l'île de Pâques, par Franz Kowaks. Les messes noires, par Pierre Töpffer. Le Nécronomicon. Grimoires et rituels magiques.

JEAN-PIERRE MONTEILS

le dossier secret de

Rennes-le-Château

INITIATION ET CONNAISSANCE

Pierre Belfond 3 bis, passage de la Petite-Boucherie Paris 6

Si vous souhaitez recevoir notre catalogue et être tenu au courant de nos publications envoyez vos nom et adresse en citant ce livre Éditions Pierre Belfond 3 bis, passage de la Petite-Boucherie 75006 Paris

ISBN 2-7144-1352-8

© Belfond 1981

AVANT-PROPOS

Depuis près de vingt ans, tous les ouvrages consa- crés à l'histoire de Rennes-le-Château commencent par une biographie de François Béranger Saunière, curé de ce village de 1885 à 1917.

Les plus récentes découvertes que le hasard (est-ce bien lui ?) nous a permis de faire nous ont démontré que procéder ainsi est une erreur dès l'instant où l'on veut parler de ce qui se cache vraiment derrière « l'af- faire de Rennes ».

Nous savons que les lecteurs seront surpris par les perspectives certainement inattendues ébauchées dans ce livre. Nous leur demandons de se souvenir qu'il est écrit dans une optique bien particulière : l'étude de la Tradition.

Au cœur d'un âge troublé, prélude probable à un vaste changement, on se demande en observant la dé- cennie qui vient de quelle nature seront les moments qu'elle laisse augurer pour l'humanité. Dans un entre- tien accordé à T.F. 1. en janvier 80, le professeur Kastler, prix Nobel de physique, le reconnaissait explicite- ment en ramenant à notre seule planète la possibilité d'une révolution cosmique : « Ce changement si important soit-il n'a guère de portée pour les milliers d'autres humanités existant dans l'univers. »

Nous demeurons persuadés que c'est au niveau de nos façons de penser, de raisonner et de percevoir que

peuvent s'accomplir les mutations indispensables. Malgré la certitude d'une menace imminente sur notre monde, nous avons accepté l'idée qu'il a existé jadis une harmonie différente de la nôtre, engendrée elle-même par de précédents désordres desquels sub- sistent quelques vérités immuables et, de ce fait, indestructibles.

Au cours des millénaires écoulés, de la lointaine Chaldée en passant par l'Égypte, de la Chine d'avant le Tao jusqu'aux Celtes, de la Grèce arcadienne aux Incas et de l'hypothétique Thulé aux sages Soufis, une connaissance de la Tradition s'est transmise, con- servée et réactivée, çà et là, au sein de groupes d'hommes et de femmes faisant de leur mieux pour entretenir la flamme d'un souvenir dont ils savaient que l'objet avait été l'essentiel de l'actif humain.

Selon le rythme des étoiles, du temps et des antiqui- tés terrestres, des lieux devinrent dépositaires de ces idées matérialisées sous forme de documents : pierres, parchemins, bâtiments dont chacun renvoyait le voya- geur itinérant vers un autre point, une autre étape de la pensée éternelle, vers d'autres lieux où sont empreintes les traces des grands moments d'autrefois.

La région de Rennes-le-Château et de Rennes- les-Bains est de ces lieux. Ce livre constitue une invite à dépasser la lettre, ce qui n'est pas toujours facile, pour atteindre une certaine profondeur. Si la route une fois tracée devient pour le lecteur une impérieuse obligation de recherche et de voyage, il deviendra peut-être un initié. C'est ce que nous lui souhaitons.

I

AU PAYS DES MERVEILLES

L'Occitanie du miracle : Phéniciens, Grecs, Romains, etc.

Le pays qui s'étend des Alpes aux Pyrénées le long de la mer « la plus vieille du monde », la Méditer- ranée, se nomme l'Occitanie. Ce terme est, il est vrai, assez récent, contemporain sans doute du moment où cette terre ressentit le besoin de se baptiser elle-même, inquiète qu'elle était de la conservation de son unité.

Personne au XII ou au XIII siècle n'aurait eu l'idée de donner un nom à ce pays, homogène et libre, qui formait la Province Romane.

Aussi loin que l'on remonte dans le temps, depuis le paléolithique jusqu'à nos jours, ces terres du Midi de la France actuelle furent habitées. Aussi loin que puisse rechercher la vieille mémoire collective, les hommes surent ici cultiver, élever les troupeaux, bâtir leurs demeures après avoir utilisé les innombrables cavernes naturelles de ces régions essentiellement cal- caires.

Les Phéniciens fondèrent en ces lieux de fabuleux comptoirs : Marseille fut de leurs villes ainsi que Lattes ou encore les abords de Perpignan. Leur nom demeure dans la toponymie locale puisque le Comtat- Venaissin, où se trouve Beaumes-de-Venise, n'est autre que l'antique terre phénicienne et que l'ancienne appellation d'Avignon fut Avenica puis Ad Venicio.

Le Phénix, oiseau miracle renaissant sans cesse de ses cendres et symbole incontesté de l'étoile polaire, adopté par les disciples du Grand Œuvre, signe cette région sur laquelle semble se projeter la constellation de la Petite Ourse, la « constellation de Phénix » des Phéniciens.

Ce pays est vraiment le pays du mystère et la patrie des grands miracles. Tout s'y confond et s'y imbrique avec une harmonie et une vérité irréfutables et sou- vent inquiétantes pour les esprits raisonneurs et fina- lement très mal armés qu'engendre notre civilisation.

Les Égyptiens aussi connurent cette région et arri- vés dans le delta du Rhône, fleuve dieu s'il en fut, surent transmettre leur culture et leurs divinités à des populations naturellement disposées à accueillir les idées nouvelles.

Quant aux civilisations grecque et romaine, sans doute ont-elles été les plus marquantes puisque, de nos jours encore, des dizaines de cités conservent leurs traces : Nice, Cannes, Orange, Arles, Nîmes surtout, Saint-Rémy, Béziers ou Narbonne...

C'est en ces lieux que se trouve projetée sur le sol, non par une fantaisie de la nature mais par savant cal- cul des anciens, la constellation « Eridan » repré- sentée par un fleuve qui ne serait autre que l'Ebre. Si cela était, c'est ici qu'il faudrait chercher le tombeau mythique du non moins mythique Phaéton. On se souvient que ce dernier, conduisant le char du soleil, faillit embraser le monde entier par son imprudence et que, pour le punir, Zeus le jeta foudroyé dans le fleuve Eridan. Il y eut d'ailleurs dans la mythologie un Phaéton, richissime roi ligure. Il gouvernait le royaume des Élysiaques qui s'étendait sur toutes les Corbières et dont l'immense capitale portuaire était située à l'embouchure de l'Aude, l'ancien fleuve Atax.

Dans ces vastes contrées, jalousement gardées au

sud-ouest par la constellation du chien « Canis Minor », avec le port de Cerbère et le mont Canigou, se cachent encore de nos jours des merveilles difficile- ment accessibles à ceux qui « ont des yeux pour ne point voir et des oreilles pour ne point entendre ».

Le pays des Gals

Sans conteste, ce pays est avant tout le pays des Gais qui se disaient descendants de Gomer, lui-même fils de Japhet et arrière-petit-fils de Noé. Ils chassèrent de ces lieux les Ibères qui refluèrent de ce fait vers le sud, dans la péninsule qui portera leur nom et deviendra par la suite l'Espagne. Les Ligures, eux aussi forte- ment ancrés ici, furent refoulés vers l'est en direction de l'Italie : il faut conserver présent à l'esprit que les Ligures n'étaient autres que les Logriens du royaume de Logre gouvernés, nous l'avons déjà dit, par Phaé- ton et par son fils Ligustos.

A la suite d'un certain nombre de mouvements de population, il advint que dans les années 350 avant notre ère deux importantes tribus d'origine celte (donc gauloises) — qui venaient du Nord et de la Bel- gique — fondirent sur le Midi méditerranéen. Ces deux tribus se nommaient respectivement les Volques Arécomiques qui firent de Nîmes leur capitale et les Volques Tectosages qui s'installèrent à Toulouse.

L'occupation celte était une réalité non seulement sur le territoire de l'actuelle France mais encore dans le vieux monde occidental tout entier. On nous explique dans la mythologie grecque que les Gaulois étaient les sujets fidèles de Galatès, fils d'Hercule. En fait, le héros mythique est très certainement une per- sonnification de la nation gauloise.

La langue de nos ancêtres pose depuis toujours un

problème que tenta de résoudre au siècle dernier l'abbé Boudet, curé de Rennes-les-Bains. Dans un livre stupéfiant il essaie de démontrer, par de très hardis rapprochements avec l'anglais moderne, l'anti- quité de cette dernière langue.

Notre conviction, à la suite d'un certain nombre de chercheurs, est qu'en réalité il a voulu signifier qu'en étudiant attentivement la toponymie de la région comprise entre Narbonne et Toulouse au nord, Per- pignan et Montségur au sud, le lecteur averti parvien- drait à une très importante découverte. Ceci, étayé par les innombrables histoires de trésors qui circulent, nous conforte dans la nécessité d'un examen appro- fondi de cette région de Merveilles.

Des druides occitans

Une erreur couramment répandue dans nos manuels d'histoire, véritables recueils de stéréotypes reflétant des idéologies dépassées, tend à accréditer l'idée que la Bretagne seule fut terre d'élection du druidisme. Cette erreur s'aggrave quand elle réunit de la façon la plus gratuite et la plus inexacte les druides à la civilisation des mégalithes. En fait on sait très peu de chose sur ceux qui élevèrent ces formidables monuments que constituent les menhirs, les cro- mlechs, les dolmens ou les allées couvertes.

Ce qui est certain, c'est que dans le Midi de la France, l'ancienne Romanie, se dressent un nombre considérable de ces monuments localisés principale- ment dans le Gard, l'Hérault, l'Aude et l'Ariège. A la

1. Abbé Henri BOUDET, La Vraie Langue celtique et le Cromlech de Rennes-les-Bains, réédition intégrale, en fac-similé — y compris les cartes — de l'édition de 1886, préface de Pierre Plantard de Saint-Clair, introduction de Jean-Pierre Deloux, coll. « Les classiques de l'occultisme », éd. Belfond, 1978.

Depuis vingt ans, le trésor de Rennes a suscité de nombreux ouvrages, essentiellement consacrés à la personnalité énigmatique de l'abbé Saunière. Jean-Pierre Monteils reprend le dossier de l'affaire mais selon une méthode inédite et en inversant l'iti- néraire suivi par ses prédécesseurs : au lieu de partir de Rennes et de son curé, il cherche à situer le trésor dans la perspective historique de la Tra- dition. C'est donc un long voyage initiatique qu'il nous propose : or, toutes les pistes empruntées — Rois mages, Druides, Wisigoths, Cathares, Rose- Croix et Francs-maçons — aboutissent toujours à Rennes-le-Château et en particulier à la pierre tom- bale, chiffrée, de Marie de Blanchefort...

On voit que si la fonction de l'hermétisme est bien d'interdire l'accès du mystère, celle du symbolisme est au contraire d'inviter à la transgression — et qu'alors seule l'initiation permet d'avancer.

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