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Le Festival au quotidien INFO SERVICES +41 (0)27 775 24 44 BILLETTERIE +41 (0)848 771 882 PUBLICATION OFFICIELLE DU VERBIER FESTIVAL 2016 | VERBIERFESTIVAL.COM © NICOLAS BRODARD SOUS VOS APPLAUDISSEMENTS «Prends gaaaaarde à toi !». Discret depuis le début de la représentation de l’opéra de Bizet, le public de la Salle des Combins ne résiste pas à l’entrée de l’incandescente Kate Aldrich qui vient de réchauffer le plateau en interprétant la célèbre «Habanera» de Carmen et ce sont quelques applaudis- sements, d’abord timides, qui donneront le ton de la soirée où chaque air sera, dès lors, copieusement salué par des salves bruyantes. Les plus attentifs auront peut- être remarqué un geste, presque imper- ceptible, esquissé par Charles Dutoit à leur endroit. Ayant choisi la version de l’opéra avec les dialogues chantés (privilégiée en cas de distribution non francophone), le maestro souhaitait-il indiquer par ce petit mouvement de la main gauche qu’il préférait que nous ne rompions pas cette formidable tension dramatique par nos manifestations sonores ? Deux jours plus tôt, c’est l’affable Gábor Takács-Nagy qui nous signifiait subrepti- cement de ne pas ovationner le «tube» de la Grande Messe en ut de Mozart, après l’inter- prétation raffinée du «Et incarnatus est» par la jeune Emöke Barath, afin de préserver le charme du Sanctus final. Si le public du Verbier Festival ne se risque- rait pas à applaudir entre deux mouvements d’une symphonie, tout virtuoses qu’ils soient, comment se retenir d’acclamer la dernière note d’une aria bouleversante ou étourdissante dans laquelle un chanteur semble avoir livré tripes et âme ? Si aujourd’hui le silence est d’or, les concerts au 18 e siècle n’ont rien de comparable. Lorsque Bach faisait entendre ses œuvres profanes, souvent chez des particuliers, on se retrouvait pour boire, manger et bavarder, tout en découvrant, d’une oreille qu’on peut imaginer distraite, les dernières musiques du Cantor. Lorsque Mozart créé ses œuvres orchestrales, la forme du concert est déjà plus académique, mais si les réactions du public sont toujours aussi anarchiques, elles ne sont pas pour autant malvenues, en témoigne cette missive envoyée à son père lors d’un séjour à Paris: «Juste au milieu du premier Allegro, il y a tout un passage que je savais bien devoir plaire… et il y eut un grand applaudissement... Comme je savais bien, quand je l’écrivis, quel sorte d’effet il ferait, je l’avais ramené une seconde fois, à la fin...» C’est vers 1830, avec la naissance du «grand opéra français» et de la musique roman- tique que le récital commence à ressembler à sa forme actuelle. Les compositeurs ne cherchent plus, comme leurs prédécesseurs, à divertir les foules, mais à susciter l’émotion. Aussi, Schumann, manifestement agacé par les mélomanes, écrit-il ces lignes sèches en 1835: «Je rêve d’organiser des concerts pour les sourds-muets, comme ça nous pourrions apprendre d’eux à bien se comporter pendant les concerts.» Pour mettre un terme à ces débordements désordonnés, certaines salles de spectacle parisiennes vont jusqu’à embaucher des «claqueurs» professionnels, chargés de gui- der le public. Utiles pour éviter les réactions mal à propos, la société bourgeoise trouve néanmoins que ces salariés font tâche au milieu des robes à crinoline et des queues de pie et l’Opéra de Paris mettra fin à leurs services en 1913. Avec sa vision sacralisée de l’opéra, c’est Wagner qui inspirera une évolution radi- cale des comportements en instituant un mutisme obligatoire à Bayreuth, où, pour la première fois le public est plongé dans le noir et l‘orchestre est caché pour éviter toute distraction. Au 20 e siècle, ce sont les interprètes qui imposent de rendre le public définitive- ment silencieux entres les mouvements - quoique quelques rebelles osent encore se risquer à tousser -et il n’y a guère plus que pour un certain répertoire opératique qu’il est toléré de se manifester entre les airs. Une loi du silence aujourd’hui remise en question par des musiciens et organisateurs de concerts, soucieux d’attirer de nouveaux publics dans leurs salles et de ne pas inti- mider le néophyte. Ainsi le violoniste star Renaud Capuçon, aussi habitué qu’il soit des auditoires érudits, est heureux de faire découvrir la musique à des spectateurs moins avertis: «Si nous, les musiciens clas- siques, nous disons: «Attention, il ne faut surtout pas applaudir», nous allons conti- nuer à faire peur gens qui n’osent pas venir au concert. Applaudissez entre les mouvements, ça n’a aucune importance !» La révolution est-elle en marche? La réponse attendra demain, car ce soir, Salle des Combins, nos applaudissements les plus sonores seront les bienvenus: Gipsy Kings, prenez garde à vous ! Albina Belabiod vendredi 5 août

Le Festival au quotidien - verbierfestival.com · Gedalge, qui, bien plus que Gabriel Fauré, lui enseigna cette virtuosité technique. Toutefois, il y a du cœur dans ce Trio, et

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publication officielle du verbier festival 2016 | verbierfestival.com

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sous vos appLaudissements «Prends gaaaaarde à toi !». Discret depuis le début de la représentation de l’opéra de Bizet, le public de la Salle des Combins ne résiste pas à l’entrée de l’incandescente Kate Aldrich qui vient de réchauffer le plateau en interprétant la célèbre «Habanera» de Carmen et ce sont quelques applaudis-sements, d’abord timides, qui donneront le ton de la soirée où chaque air sera, dès lors, copieusement salué par des salves bruyantes. Les plus attentifs auront peut-être remarqué un geste, presque imper-ceptible, esquissé par Charles Dutoit à leur endroit. Ayant choisi la version de l’opéra avec les dialogues chantés (privilégiée en cas de distribution non francophone), le maestro souhaitait-il indiquer par ce petit mouvement de la main gauche qu’il préférait que nous ne rompions pas cette formidable tension dramatique par nos manifestations sonores ?

Deux jours plus tôt, c’est l’affable Gábor Takács-Nagy qui nous signifiait subrepti-cement de ne pas ovationner le «tube» de la Grande Messe en ut de Mozart, après l’inter-prétation raffinée du «Et incarnatus est» par la jeune Emöke Barath, afin de préserver le charme du Sanctus final.

Si le public du Verbier Festival ne se risque-rait pas à applaudir entre deux mouvements d’une symphonie, tout virtuoses qu’ils soient, comment se retenir d’acclamer la dernière note d’une aria bouleversante ou étourdissante dans laquelle un chanteur semble avoir livré tripes et âme ?

Si aujourd’hui le silence est d’or, les concerts au 18e siècle n’ont rien de comparable. Lorsque Bach faisait entendre ses œuvres profanes, souvent chez des particuliers, on se retrouvait pour boire, manger et bavarder, tout en découvrant, d’une oreille qu’on peut imaginer distraite, les dernières musiques du Cantor. Lorsque Mozart créé ses œuvres orchestrales, la forme du concert est déjà plus académique, mais si les réactions du public sont toujours aussi anarchiques, elles ne sont pas pour autant malvenues,

en témoigne cette missive envoyée à son père lors d’un séjour à Paris: «Juste au milieu du premier Allegro, il y a tout un passage que je savais bien devoir plaire… et il y eut un grand applaudissement... Comme je savais bien, quand je l’écrivis, quel sorte d’effet il ferait, je l’avais ramené une seconde fois, à la fin...»

C’est vers 1830, avec la naissance du «grand opéra français» et de la musique roman-tique que le récital commence à ressembler à sa forme actuelle. Les compositeurs ne cherchent plus, comme leurs prédécesseurs, à divertir les foules, mais à susciter l’émotion. Aussi, Schumann, manifestement agacé par les mélomanes, écrit-il ces lignes sèches en 1835: «Je rêve d’organiser des concerts pour les sourds-muets, comme ça nous pourrions apprendre d’eux à bien se comporter pendant les concerts.»

Pour mettre un terme à ces débordements désordonnés, certaines salles de spectacle parisiennes vont jusqu’à embaucher des «claqueurs» professionnels, chargés de gui-der le public. Utiles pour éviter les réactions mal à propos, la société bourgeoise trouve néanmoins que ces salariés font tâche au milieu des robes à crinoline et des queues de pie et l’Opéra de Paris mettra fin à leurs services en 1913.

Avec sa vision sacralisée de l’opéra, c’est Wagner qui inspirera une évolution radi-cale des comportements en instituant un

mutisme obligatoire à Bayreuth, où, pour la première fois le public est plongé dans le noir et l‘orchestre est caché pour éviter toute distraction.

Au 20e siècle, ce sont les interprètes qui imposent de rendre le public définitive-ment silencieux entres les mouvements - quoique quelques rebelles osent encore se risquer à tousser -et il n’y a guère plus que pour un certain répertoire opératique qu’il est toléré de se manifester entre les airs.

Une loi du silence aujourd’hui remise en question par des musiciens et organisateurs de concerts, soucieux d’attirer de nouveaux publics dans leurs salles et de ne pas inti-mider le néophyte. Ainsi le violoniste star Renaud Capuçon, aussi habitué qu’il soit des auditoires érudits, est heureux de faire découvrir la musique à des spectateurs moins avertis: «Si nous, les musiciens clas-siques, nous disons: «Attention, il ne faut surtout pas applaudir», nous allons conti-nuer à faire peur gens qui n’osent pas venir au concert. Applaudissez entre les mouvements, ça n’a aucune importance !»

La révolution est-elle en marche? La réponse attendra demain, car ce soir, Salle des Combins, nos applaudissements les plus sonores seront les bienvenus: Gipsy Kings, prenez garde à vous !

Albina Belabiod

vendredi5 août

au progr amme aujourd’hui

Le cœur de maurice raveL mis à nuEn 1992, Claude Sautet a choisi la musique de chambre de Ravel pour accompagner son film Un cœur en hiver. Une expression qui s’applique parfai-tement au Trio de Ravel, si tant est bien sûr que la perfection formelle soit syno-nyme de froid hivernal. Car de toutes les œuvres du compositeur du Boléro, l’œuvre de 1914 les surpasse par sa complexité et son architecture.

Ravel en mentionne l’idée dès 1908, et c’est après une «longue période de gestation consciente» qu’il écrira à Saint-Jean-de-Luz du 3 avril au 7 août 1914, une œuvre qui lui aurait dans d’autres circonstances «nécessité cinq mois». Le deuxième mou-vement en particulier, «Pantoum», défie l’analyse car il observe avec exigence le principe d’une forme poétique malaise (initiée par Hugo et Banville et popu-larisée par Baudelaire dans le poème Harmonie du Soir) où le deuxième vers de chaque quatrain devient le premier et troisième vers du suivant. Seconde gageure, le mouvement lent est une Passacaille obsessionnelle où une phrase de huit mesures est répétée onze fois, jusqu’à une apogée avant de redescendre, trahissant l’influence de son maître André

Gedalge, qui, bien plus que Gabriel Fauré, lui enseigna cette virtuosité technique.

Toutefois, il y a du cœur dans ce Trio, et quel cœur !, dès les premières mesures du Modéré liminaire, l’une des plus belles et déchirantes introductions jamais écrites par Ravel. Il est curieux de lire que les contemporains perçurent à la création l’influence du folklore basque, ce qui pour nos oreilles d’aujourd’hui reste relative-ment ténu. Ravel lui-même confirmera dans son Esquisse autobiographique que le Trio était l’aboutissement d’une œuvre inachevée basée sur des thèmes basques, Zaspiak Bat (Les Sept provinces). Car si l’on insiste souvent sur l’influence de l’Es-pagne sur l’œuvre de Ravel, l’importance de la culture basque est mésestimée, d’au-tant que la mère bien-aimée du composi-teur venait de Ciboure, près de la frontière espagnole. C’est peut-être cet atavisme qui rend l’œuvre si bouleversante, à moins qu’il ne s’agisse des circonstances de la composition puisque la mort de François- Ferdinand et la déclaration de la Première Guerre mondiale surprirent Ravel en pleine écriture du troisième mouvement. Et de fait, le Finale opère un basculement brutal, avec son écriture quasi orchestrale (cordes en arpèges ou en trille) et son ivresse sonore, qui sombre, par sa déme-sure, vers l’angoisse et la fatalité.

A l’heure où les peurs montent dans le monde, le Trio de Ravel, joué ce soir par Mischa Maisky entouré des jeunes et talentueux Lise de la Salle et Roman Simović, est là pour nous rappeler que les idéaux guerriers mènent toujours aux effondrements irréversibles. Cent ans plus tard, le Trio reste ce témoignage unique d’un génie musical qui sut, der-rière la perfection technique, glisser un pessimisme tendre et un humanisme fier et sans afféterie.

Laurent Vilarem

Aujourd’hui, 20h00 | église

Fest'oFFswing maniak

Créé en 2010 par deux guitaristes passionnés, Greg Pittet et Nicolas Fardel, Swing Maniak a plus d’une corde à son manche. Le duo rend hommage au jazz manouche inventé par Django Reinhardt, qui a su mélan-ger la musique tzigane et le jazz des années 1930. Swing Maniak compte plus de 300 concerts à son actif dont, notamment, le Cully-Jazz Festival, Icogne-Jazz et une tournée au Népal en mars 2016.

Aujourd’hui, 22h30 | Le Hangar

cinémaAprès le théâtre la semaine der-nière, à son tour, le cinéma s’invite au Fest’Off. La musique occupe une place particulière chez certains réalisateurs, elle devient même un personnage à part entière. C’est le cas chez Lars van Trier et Stanley Kubrick. En collaboration avec la Cinémathèque suisse, aujourd’hui et demain au Cinéma, deux projections vous attendent: Melancholia du pre-mier, ce soir, et Orange mécanique du second, demain. Ces longs-métrages seront précédés d’une présentation autour du rôle de la musique dans ces films par Delphine Vincent, de l’Uni-versité de Fribourg, spécialisée en «music and moving image».

Aujourd’hui et demain, 20h00 | Cinéma (entrée libre)

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VENDREDI 5 AOûT

3 | le festiva l Au quoTidieN

jeunes talents en formation

academy tabea Zimmermann, aLtisteTabea Zimmermann est l’une des plus grandes altistes, mais aussi l’une des pédago-gues les plus demandées. C’est son premier séjour à Verbier - ce n’est pas faute d’avoir essayé de la faire venir auparavant. Les

Festivaliers ont eu la chance de l’écouter lors de deux concerts de musique de chambre à l’église, et ses master class à l’Hôtel de la Poste ont rencontré un succès tel que les spectateurs étaient debout dans la salle. Dans une interview récente, à la question de la compétence essentielle à transmettre aux jeunes générations, elle répondait: «La capacité à développer un jugement personnel, fondé sur la connaissance, les compétences, le goût et le talent.» Nul doute qu’elle a incité les huit altistes académiciens à dépasser la partition et trouver leur propre voix. C’est une artiste extraordinaire, une musi-cienne brillante et un mentor hors pair. En témoignent ses paroles: «restez ouverts, faites de votre mieux quelle que soit la situation, et partagez votre expérience avec les autres…»

Rendez-vous au Chalet Orny pour écouter sa dernière master class ce matin, inutile d’ajouter que nous sommes ravis qu’elle soit ici à Verbier, et nous espérons (nous en sommes même convaincus) que ce ne sera pas la dernière fois!

Christian Thompson

orchestras giovanni punZi, cLarinette

C’est pieds nus que le clarinettiste travaille dans le gymnase qui sert de salle de répé-tition aux orchestres du Festival en cette chaude fin de journée à Verbier. A 27 ans, le Napolitain explique dans un français châ-tié, qu’il a pu perfectionner lors de ses trois années passées au Conservatoire de Paris, poursuivre un doctorat à la Royal Danish Academy en parallèle d’un poste de clari-nette solo à l’Orchestre Philharmonique de Copenhague. Un été qui commence ainsi de façon studieuse pour le jeune homme: «Le niveau du Chamber Orchestra est très élevé donc le rythme est très intense parce qu’il faut fournir aussi beaucoup de travail personnel en marge des répétitions afin de se montrer à la hauteur de la réputation de l’ensemble.»

Mais alors que la majorité de ses cama-rades prendra des vacances à l’issue du Festival, Giovanni retrouvera sa terre natale pour rejoindre 20 jeunes inter-prètes prometteurs qu’il a invités dans sa propre académie de clarinette dont il est le Directeur artistique et le profes-seur principal: «Je souhaitais valoriser le sud de l’Italie et contribuer à lui donner un rayonnement international. J’y invite des clarinettistes du monde entier, diplômés ou encore étudiants, mais qui veulent tous être

professionnels, pour favoriser un échange interculturel. J’ai envie de donner une impul-sion à la culture dans ma région parce qu’il y a beaucoup de talents qui ne sont pas tou-jours soutenus par un enseignement efficace. La mentalité y est assez conservatrice et je me sens le devoir d’apporter un peu de ce que j’ai appris à de plus jeunes musiciens.»

Heureux de se consacrer à ces activités pédagogiques, les vacances viendront plus tard pour Giovanni qui espère parvenir à s’échapper quelques jours en Sicile avant une nouvelle saison musicale bien remplie.

discovery conversation avec

Joaquín achúcarro

A près de 80 ans, le sémillant Joaquín Achúcarro semble avoir été immergé toute sa vie dans un bain de jouvence et de musique. Légende du piano espagnol et pédagogue hors normes, ce magicien du son nous fait l’hon-neur de revenir au Verbier Festival pour un nouveau récital solo. Ex enfant prodige, le soliste révélé en 1959 au Concours de Liverpool, a ébloui les scènes du monde entier, joué dans plus de 60 pays, avec 200 orchestres parmi les plus prestigieux et transmis son savoir à deux généra-tions de pianistes.Peu friand de médiatisation ni d’en-registrement, la discographie de l’Espagnol ne rend pas justice à sa carrière unique, mais le mélomane averti reconnaît en lui une intério-risation du répertoire et un sens du phrasé comparables à nul autre.Pour ce rendez-vous, ce sont quelques-uns de ses composi-teurs de prédilection que le musi-cien a convoqué à l’église: Brahms, Debussy et Ravel.

Avant son récital de demain, Joaquín Achúcarro sera en Conversation avec Charles Sigel au Chalet orny aujourd’hui à 14h00, pour vous ouvrir quelques fenêtres sur son monde intérieur.

aujourd’hui

Ensoleillement 15% Risque d’orage moyen Précipitations 10 mm/h

températures

Minimum 11° Maximum 13°

samedi

Assez ensoleillé Température 19°

météo

coup de cœur

Le magniFique écLectisme de roman simovic On le sait, les artistes donnent le meil-leur d’eux-mêmes au Verbier Festival. Ils offrent plusieurs concerts, le plus sou-vent répartis sur quelques jours, afin de préparer les programmes et rencontrer leurs partenaires de musique de chambre. Après une soirée le 30 juillet, Roman Simović réussit l’exploit de se produire en récital ce matin avant de revenir à 20h00 à l’église pour jouer dans le Trio de Ravel dans la quatrième (et dernière) des Rencontres Inédites.

Nulle précipitation dans cela, le violo-niste ukrainien connaît le programme de son concert de 11h00 sur le bout des doigts, il n’y a qu’à écouter son Tzigane de Ravel sur la chaîne Youtube pour se convaincre que son récital sera de haute virtuosité. En compagnie du pianiste Itamar Golan, Roman Simović offrira une démonstration splendide de violon du 20e siècle. Le magnifique Fratres de Pärt, enregistré dans les années 1980 par la mythique paire Gidon Kremer/Keith

Jarrett côtoiera l’énergique Sonate N° 2 de Prokofiev, parfait véhicule pour cet héri-tier de l’école russe de l’archet, avant une deuxième partie entièrement française, notamment la rare Sonate de Poulenc dédiée à Federico García Lorca.

Il faut voir dans cet éclectisme une preuve de la malléabilité du musicien Simović. Soliste réclamé par les plus grandes salles du monde, l’Ukrainien est par ail-leurs le premier violon solo du presti-gieux London Symphony Orchestra. De ce poste convoité, le violoniste tire une polyvalence admirable capable d’alterner grands concertos à une pratique de l’or-chestre envisagée comme de la musique de chambre à grande échelle, puisque le violon solo est le relais entre le chef et les autres musiciens. C’est donc un musicien accompli que le Verbier Festival vous invite à découvrir toute cette journée de vendredi. A cette double occasion s’ajoute le fait que Simović possède un instru-ment splendide, un Stradivarius de 1709,

prêté par Jonathan Moulds pour le leader de l’orchestre de la capitale britannique. Chez Roman Simović, la pratique sym-phonique ne se dissocie jamais de la pra-tique d’interprète soliste, c’est ce qui fait de notre héros du jour le plus complet des musiciens.

Laurent Vilarem

ils vous font rêver

behZod abduraimov, monsieur 100’000 voLts

C’est un public ébahi qui découvrait l’an-née dernière à Verbier la nouvelle sensa-tion pianistique venue du froid: faisant corps avec le Steinway de la Salle des Combins, Behzod Abduraimov, enflam-mait littéralement le clavier dans le Concerto N° 3 de Prokofiev, au point qu’il devenait difficile de savoir qui de lui ou du maestro Manfred Honeck menait la

danse. En 2009, c’est déjà grâce à cette œuvre fétiche, qu’il remportait les faveurs d’un autre auditoire en obtenant le Premier prix du prestigieux Concours de Londres. Alors tout juste âgé de 18 ans, le jeune Ouzbek, découvert dans sa ville natale de Tachkent, où il donne son premier concert avec orchestre à huit ans, se distinguait par une puissance redoutable, une précision immaculée et une interprétation électrique. Mais celui, qui cite volontiers Alfred Cortot, Arthur Schnabel ou Vladimir Horowitz comme ses idoles, n’est pas qu’un vir-tuose aux doigts agiles. S’inscrivant dans cette lignée des artisans du son, le jeune homme, révèle aussi un jeu coloré, des sonorités rondes et une façon unique, et rare chez un interprète si précoce, de

faire chanter son clavier grâce à un sens du phrasé que l’on croit volontiers hérité de ces aînés que sa mère, son premier professeur, lui faisait découvrir sur la platine vinyle familiale.

Une signature chez la plus grande agence londonienne, un contrat d’exclusivité avec la maison de disques Decca et deux

albums plus tard, le musicien résiste aux trompettes de la renommée et poursuit humblement son approfondissement du répertoire, déclarant avec sagesse: «L’interprétation musicale est un voyage sans fin. C’est ça qui est excitant. On n’ar-rive jamais.»

Aujourd’hui, Behzod Abduraimov qui vit entre l’Europe et les états-Unis, où il continue à travailler avec son professeur, et donne une soixantaine de concerts par an, est revenu poser ses valises à Verbier. Après un récital solo il y a deux jours où il captivait le public de l’église dans un programme dense, entraînant l’auditeur de Bach à Prokofiev en passant par Beethoven et Schubert, c’est en compagnie de deux autres européens de l’Est, Mischa Maisky et Liana Isakadze, que le jeune homme pourra exprimer toute la poé-sie et l’élégance de son jeu en rallumant la lumière sur le romantique Trio avec piano N° 1 d’Arensky.

Albina Belabiod

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4 | le festiva l Au quoTidieN

VENDREDI 5 AOûT

en concert demain

découvrez la région

L’academy présente…

«Amour, haine, amitié, rivalité, joie, peine, rien ne vous échappera». Il y a une quin-zaine d’années une célèbre émission de télévision française alléchait l’audimat avec cette accroche un brin racoleuse, avant d’inviter le public à voter pour élire la star du programme. La version valai-sanne – créée il y a 23 ans ! - promet au moins autant d’émotions, mais c’est dans une course à l’excellence, et non à la noto-riété, que se livrent les 47 musiciens sélec-tionnés parmi 400 postulants.

Avec 80 master class, 20 concerts publics, des projets ambitieux tels qu’un pro-gramme autour de la figure du compositeur allemand Paul Hindemith et une représen-tation de Don Giovanni, les Festivaliers ne manqueront, en effet, rien du travail de nos talentueux académiciens. Coachés durant plusieurs semaines par les plus grandes légendes de la musique de chambre et de l’opéra (cette année par exemple Tabea Zimmermann, Pamela Frank ou encore András Schiff ) ce cycle de perfectionne-ment vise à développer, outre des capacités techniques, la personnalité de ces artistes encore en devenir.

Pour cet avant-dernier rendez-vous, la Verbier Festival Academy présente la forme reine du répertoire de chambre avec une anthologie des plus beaux quatuors avec piano romantiques, signés Schumann, Fauré, Dvořák et Brahms. Rendez-vous à l’église à 11h00 pour un nouveau moment musical avec les stars de notre Academy.

demain, 11h00 | église (entrée libre)

tour du mont-Fort en e-bikeAprès les vélos de route, la mode des e-Bike a aussi gagné les VTT. L’ivresse des som-mets et la liberté sur deux roues ne sont plus réservées aux mollets surentrainés. Alternant montées et descentes, sols ter-reux et terrains caillouteux, les pistes de VTT de montagne exploitent à fond les avantages de l’E-Bike.

C’est le cas du Tour du Mont Fort: ce par-cours mythique comprend deux itinéraires «easy» ou «pro-rider» en boucle au départ de Verbier. Le coup de pouce électrique est utile dès le départ, sur la montée vers la Croix-de-Cœur. Puis la batterie reste au repos dans la descente jusqu’à la Tzoumaz. De là, chacun choisit sa vitesse à travers la

forêt en direction de Tracouet, au-dessus de Nendaz. Toujours dans la forêt, une des-cente mène à Siviez et à la télécabine pour rejoindre le col des Gentianes. Le retour à Verbier se fait avec ou sans l’aide motorisée, en longeant la route de la Chaux jusqu’aux Ruinettes et à la station.

Les E-Bike sont disponibles à la location, dès 16 ans, dans six magasins de sport de la région.

informations Office du Tourisme de Verbier/Val de Bagnes

+41(0)27 775 38 88 verbier.ch

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Lin

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live

Live sur medici.tvRécital de Lukas Geniušas, église, 14h30

Rencontres inédites iV, église, 20h00

evénement

gipsy kingsRendez-vous ce soir, dès 18h00, à la Salle des Combins pour célébrer les Gipsy Kings. Le bar public propo-sera des cocktails djobi planteur et djoba sangria. Le concert sera retransmis par haut-parleurs à l’ex-térieur de la salle pour permettre au public n’ayant pu obtenir un billet de profiter de la soirée. Deux bars seront également à disposition de chaque côté de la scène. Continuez la fête ensuite sur l’Esplanade, le bar reste ouvert !

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Julius Baer is proud to be the main sponsor of the Verbier Festival.

nos partenaires et amis

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Nespresso présente PURE, une collection de tasses luxueuse, conçue pour libérer l’in-tensité et les arômes de nos Grands Crus.

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La société APG|SGA Mountain, Société Générale d’Affichage SA, appartient à l’APG|SGA, l’entreprise de publicité exté-rieure leader en Suisse. Elle est première sur le marché et spécialiste de la publi-cité et des systèmes d’orientation en mon-tagne. Ses réalisations créatives et inha-bituelles attirent fortement l’attention des hôtes venant de Suisse et de l’étranger.

Nous sommes un fidèle partenaire média du Verbier Festival et travaillons, depuis de nombreuses années, en étroite collabora-tion avec Téléverbier SA.

Nous souhaitons à tous les mélomanes un inoubliable Verbier Festival !

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L’indispensabLe présence de La Loterie romande

Ce soir la magie d’un concert, demain le dépaysement créé par une pièce de théâtre. Parallèlement, une solution trouvée pour permettre la poursuite d’un programme de recherche médicale, apporter une aide aux personnes âgées ou contribuer à la survie d’un musée. Autant d’exemples de réalisations rendues pos-sibles grâce au soutien de la Loterie Romande, dont les bénéfices sont entiè-rement dévolus au bien commun.

Depuis sa création en 1937, la Loterie Romande n’a jamais failli à cette mission: distribuer l’intégralité de ses bénéfices

– soit près de 210 millions de francs annuellement – à des projets d’utilité publique. Elle soutient ainsi des milliers d’associations romandes œuvrant pour la communauté, actives dans les domaines de l’action sociale, de la culture, du sport, de la santé, du patrimoine, de la recherche, de l’éducation et de l’environnement.

La Loterie Romande est fière de soutenir un événement de la qualité du Verbier Festival et lui souhaite de rayonner pen-dant longtemps encore.

loro.ch #AvecLoRo

L A FA M I L L E T I M T C H E N K O E S T H E U R E U S E D E

P O U V O I R C O N T R I B U E R À T R AV E R S S A F O N D AT I O N

A U R AY O N N E M E N T D U V E R B I E R F E S T I VA L

w w w . n e v a - f o n d a t i o n . o r g

VENDREDI 5 AOûT

Mischa et LiLy Maisky, à L’ÉgLise, Mercredi 3 août 2016

impressum

Le FestivaL au quotidien

Publication officielle du Verbier Festival 2016

coordination

Marion Grossiord, Florence Dozol

rédaction

Laurent Vilarem (rédacteur en chef ) Albina Belabiod Michèle Larivière

photographie

Aline Paley, Nicolas Brodard

conception

Blossom Communication, Genève

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tél. 027 771 33 44 www.restaurant-verbier.net [email protected]

tél. 027 775 33 44 www. chalet-flore.ch [email protected]

tél. 0 27 771 4040 www.verbier.ch [email protected]

7 | le festiva l Au quoTidieN

points forts

concerts savoureux au menu !

La Verbier Festival Academy présente… Les instrumentistes de l’Academy vous convient à l’église à 11h00 pour vous offrir le fruit de leur travail en master class, lors d’un concert de musique de chambre en compagnie de Schumann, Fauré, Dvořák et Brahms.

A 19h00, en plat de résistance, à la Salle des Combins, le jeune chef Joshua Weilerstein diri-gera le Verbier Festival Chamber orchestra et deux solistes excep-tionnels Joshua Bell et George Li. à cette occasion, Saint-Saëns et Bizet se partageront l’affiche, pour distiller avec délicatesse ce charme à la fran-çaise qui les caractérise.

Le toucher brillant de l’Espagnol Joaquín Achúcarro illuminera le concert de 20h00 à l’église. Une traversée nocturne avec Brahms, Debussy et le magnifique Gaspard de la nuit de Ravel. Une douceur au clair de lune à savourer sans modération.

george Li

joshua beLL

joaquÍn achÚcarro

10h00 | ÉCoLe de LA CoMBA diSCoVeRyAtelier enfants: musique en images Création de mobiles et sculptures animées (6-12 ans, gratuit)

10h00 | SALLe deS CoMBiNS * oRCheSTRASRépétition publique du Verbier Chamber Festival Orchestra

11h00 | ÉGLiSe ACAdeMy«La Verbier Festival Academy présente» (entrée libre)

14h00 | ÉCoLe de LA CoMBA diSCoVeRyAtelier enfants: musique en images Création de mobiles et sculptures animées (6-12 ans, gratuit)

14h00 | ChALeT oRNy diSCoVeRyConversation Nathalie Stutzmann avec Charles Sigel (entrée libre)

18h00 | CAFÉ ChoPiN diSCoVeRy Pre-concert talk with Stephen Johnson (in English, free entrance)

18h00 | CAFÉ SChuBeRT diSCoVeRy Présentation du programme de la soirée avec Michèle Larivière (entrée libre)

19h00 | SALLe deS CoMBiNS

VeRBieR FeSTiVAL ChAMBeR oRCheSTRAJoshua WeiLeRSTeiN Direction Joshua BeLL Violon George Li Piano

camille saint-saëns (1835-1921)georges Bizet (1838-1875)camille saint-saëns

Fin du concert à 21h00

20h00 | CiNÉMA FeST’oFFProjection du film Orange mécanique de Stanley Kubrick (précédée d’une présen-tation sur le rôle de la musique dans le film, entrée libre)

20h00 | ÉGLiSeJoaquín AChÚCARRo Piano

johannes Brahms (1833-1897)claude debussy (1862-1918)maurice ravel (1875-1937)

Fin du concert à 22h00

20h30 | hANGAR FeST’oFFSoirée latino (salsa, cumbia, reggaeton, entrée libre)

23h00 | ÉGLiSe oRCheSTRASFenêtre sur Orchestre (entrée libre)

*Accès sur présentation du Learning Pass ou entrée libre pour les Amis du Verbier Festival, les détenteurs d’un billet de concert du jour et les jeunes de moins de 16 ans.

samedi 6 août

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changement de chef

samedi 6 août, saLLe des combins, 19h00Joshua Weilerstein remplace Emmanuel Krivine

Le Verbier Festival a le regret d’annon-cer qu’Emmanuel Krivine ne pourra pas diriger la soirée du 6 août pour des raisons de santé.

Il sera remplacé par Joshua Weilerstein, Directeur artistique de l’Orchestre de Chambre de Lausanne. Le programme reste inchangé.

evénement

academyNe manquez pas, cet après-midi à 16h30, le dernier concert au Cinéma «Verbier Festival Academy pré-sente…» des jeunes solistes de l’Aca-demy, avec au programme Cassadó, Debussy, Shaporin, Wienawski et Schumann, avant de les saluer lors de leurs concerts de clôture à l’église samedi et dimanche.

biLLetterie

• Billetterie principale du Festival Route de Verbier Station 88 9h30-12h00 et 14h00-19h00• verbierfestival.com site sécurisé• +41 (0)848 771 882 9h30-12h00 et 14h00-19h00

Un guichet du soir vous attend égale-ment entre 18h00 et 19h00 à la Salle des Combins.

Le Blog du FestivalDécouvrez les coulisses du Festival, des vidéos des artistes, les photos des concerts et toutes les informations de dernière minute sur le blog du Festival verbierfestival.tumblr.com

infoservices: +41 (0)27 775 24 44

au progr amme demain

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