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Institut Régional de Formation aux Métiers de la Rééducation et Réadaptation
Pays de la Loire
54, rue de la Baugerie – 44230 SAINT- SÉBASTIEN SUR LOIRE
LE FOAM-ROLLER
DANS LA RÉCUPÉRATION DU SPORTIF DE HAUT-NIVEAU:
UNE SYNTHÈSE DE LA LITTÉRATURE
TANGUY Xavier
Travail Écrit de Fin d’Études
En vue de l’obtention du Diplôme d’État de Masseur-Kinésithérapeute
Année scolaire : 2015-2016
RÉGION DES PAYS DE LA LOIRE
AVERTISSEMENT
Les travaux écrits de fin d’études des étudiants de l’Institut Régional
de Formation aux Métiers de la Rééducation et de la Réadaptation
sont réalisés au cours de la dernière année de formation MK.
Ils réclament une lecture critique. Les opinions exprimées n’engagent que les
auteurs. Ces travaux ne peuvent faire l’objet d’une publication,
en tout ou partie, sans l’accord des auteurs et de l’IFM3R.
Résumé
Durant la dernière décennie, le FOAM-ROLLER est devenu un outil fréquemment utilisé par
les athlètes dans le but d’optimiser leur récupération. Cependant, l’hétérogénéité des
publications au regard de la littérature rend difficile la validation des effets attendus. Chez le
sportif de haut-niveau (SHN), ce questionnement mérite une attention particulière face aux
nombreuses sollicitations physiques, nécessitant la mise en place de stratégies adaptées et
personnalisées. Trois bases de données (PubMed, ScienceDirect et PEDro) ont été explorées afin
d’étudier les effets du FOAM-ROLLER sur les populations saines et entraînées. Le FOAM-ROLLER
permettrait une diminution de la douleur perçue et une amélioration des performances
immédiatement après un effort intense. En revanche, d’autres investigations doivent être
menées afin de déterminer la place du FOAM-ROLLER dans récupération longitudinale du SHN.
Mots-clés : FOAM-ROLLER ; récupération sportive ; self-myofascial release ; sportif de haut-
niveau
Abstract
During the last decade, FOAM-ROLLING has become a frequently tool used by athletes to
enhance recovery. However, the heterogeneity of the litterature lead to a lack of evidence to
justify its utilization. In high-intensity trained population, a special attention is focused on
recovering strategies considering the number of solicitations, requiring tailored and indidualized
strategies. Three databases were reviewed (PubMed, ScienceDirect and PEDro) regarding the
effects of FOAM-ROLLER in healthy and trained population. FOAM-ROLLER seems to increase
performance and reduce perceived pain after an intense bout of exercice. However, further
investigations must be conducted to determine the particular position of FOAM-ROLLER in high-
intensity trained athlete about long-time recovery.
Keywords: FOAM-ROLLER; high-intensity trained athlete; self-myofascial release; sport recovery
I - INTRODUCTION .............................................................................................................................................. 1
II - LA RECUPERATION CHEZ LE SPORTIF DE HAUT-NIVEAU ................................................................................. 2
1. LA RECUPERATION : DEFINITIONS ET ASPECTS ............................................................................................................... 2
2. SPORTIF DE HAUT-NIVEAU ET PLACE DU MASSEUR-KINESITHERAPEUTE ............................................................................... 7
III - LE FOAM-ROLLER : DEFINITION, PRINCIPES ET APPLICATION ......................................................................... 9
1. LE CONCEPT DE SELF-MYOFASCIAL RELEASE (SMR) ...................................................................................................... 9
2. LE FOAM-ROLLER : DEFINITION ET APPLICATION ...................................................................................................... 11
IV - SYNTHESE DE LITTERATURE .......................................................................................................................... 12
1. METHODOLOGIE .................................................................................................................................................. 12
2. RESULTATS .......................................................................................................................................................... 13
V - DISCUSSION ................................................................................................................................................. 21
1. EFFETS DU FOAM-ROLLER SUR LA RECUPERATION POST-EXERCICE ............................................................................... 21
2. EFFETS DU FOAM-ROLLER DANS LA RECUPERATION LONGITUDINAL DE L’ATHLETE .......................................................... 23
VI - LIMITES DE LA SYNTHESE DE LA LITTERATURE .............................................................................................. 27
VII - CONFRONTATION AUX REVUES DE LITTERATURE SUR LE SUJET ET PERSPECTIVES ....................................... 28
VIII - CONCLUSION ................................................................................................................................................ 30
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET AUTRES SOURCES ............................................................................................
ANNEXES ..................................................................................................................................................................
IFM3R – IFMK 2015/2016 TEFE Xavier TANGUY
[1]
I - Introduction
Depuis de nombreuses années, la récupération chez l’athlète est présentée comme un
facteur déterminant de la performance. Chez le sportif de haut-niveau (SHN), elle prend une
place d’autant plus importante face à la répétition des efforts et les charges d’entrainements
quotidiennes. C’est à ce titre que chercheurs, entraineurs, masseur-kinésithérapeutes ou
encore préparateurs physiques sont à la recherche des stratégies les plus adaptées afin de
mettre l’athlète dans les meilleurs dispositions à l’approche d’une performance. Pour
Hausswirth et Mujika (1), la récupération est un des constituants le moins compris et
recherché de l’adaptation à l’exercice. En effet, elle apparaît comme un processus complexe
et multifactoriel qui met en jeu à la fois des paramètres psychologiques, sociaux,
biomécaniques ou encore physiologiques et il est parfois difficile de conclure sur l’efficacité
d’une technique en l’isolant des autres facteurs.
C’est au cours d’un stage dans un club de football professionnel (Ligue 1 – LFP1) que j’ai
pu observer et appréhender les bases de la récupération chez le sportif de haut-niveau.
L’utilisation de méthodes familières (étirements, massages, électrostimulation) alternait
avec des stratégies plus novatrices. L’une d’elle concerne l’utilisation du FOAM-ROLLER (FR),
traduit littéralement par « rouleau de mousse ». Cet appareil, communément catégorisé
comme self-myofascial release (SMR)2, est utilisé de manière autonome par dépression des
tissus cutanés et sous-jacents. Son utilisation croissante ces dix dernières années contraste
avec l’absence de véritable consensus sur son efficacité. Le FOAM-ROLLER est-il une
stratégie efficace pour le sportif ? Les modalités d’exécution (temps, répétitions, vitesses)
sont-elles suffisantes pour espérer des effets sur la récupération? Sur quels paramètres peut
agir le FOAM-ROLLER et quelle place doit-il prendre dans l’ensemble des stratégies de
récupération à notre disposition ?
Ce questionnement mérite une précision particulière chez le SHN : dans une interview
accordée au Journal de Montréal (2), le patineur de vitesse canadien Alexandre St-Jean
annonce s’entraîner 35 heures par semaine dans le cadre de sa préparation des Jeux
Olympiques d’hiver 2018. Un tel volume horaire d’entraînement n’est possible sans une
1 Ligue de Football Professionnel
2 Aucune traduction Francophone n’est retrouvée à ce jour.
IFM3R – IFMK 2015/2016 TEFE Xavier TANGUY
[2]
attention précautionneuse portée sur l’hygiène de vie, le sommeil ou encore l’alimentation.
Par exemple, l’un des substrats énergétiques de l’effort nécessite une oxydation importante
d’acides aminés (3). La diététique alimentaire doit dont prendre en compte cette dépense
afin d’équilibrer la balance (consommation-élimination) plaçant ainsi la récupération comme
un processus quotidien, ne se limitant pas aux stratégies immédiates post-exercice.
Le haut-niveau d’expertise combinée aux exigences accrues du sportif impose de réfléchir
au protocole le plus adapté à la pratique, à la situation et aux besoins de l’athlète. Ce travail
a pour objectif d’apporter un état des lieux des connaissances au travers une analyse de la
littérature sur la place et l’utilisation que peut prendre le FOAM-ROLLER dans la
récupération du SHN.
II - La récupération chez le sportif de haut-niveau
1. La récupération : définitions et aspects
Avant de définir le concept de récupération, il semble intéressant de préciser pourquoi
elle est une préoccupation majeure de l’athlète. L’activité physique, qu’elle soit pratiquée
occasionnellement par un sédentaire ou au quotidien par le sportif de haut-niveau induit des
modifications au niveau de l’organisme (3,4). En effet, au cours de l’effort, un ensemble
d’adaptations se mettent en place pour répondre aux contraintes de l’exercice. Ces
modifications sont de plusieurs ordres : cardiovasculaires, respiratoires, musculaires,
biochimiques ou encore énergétiques.
A l’arrêt de l’exercice, plusieurs processus se mettent en place à plus ou moins long
terme: si la fréquence cardiaque revient à sa valeur de repos après quelques minutes, il
faudra plusieurs jours au muscle pour restructurer les liaisons myo-aponévrotiques
dégradées par l’exercice. C’est ce qu’on appelle la récupération homéostasique. (cf. Figure 1)
Elle est indispensable pour pouvoir permettre de recommencer l’exercice physique dans les
meilleures conditions et s’applique à tous les niveaux de pratique.
IFM3R – IFMK 2015/2016 TEFE Xavier TANGUY
[3]
Figure 1 – Perturbations de l’équilibre homéostasique à la suite d’un exercice physique. Le retour aux valeurs basales est plus ou moins long selon les paramètres physiologiques mais aussi le type, la durée et l’intensité de l’exercice (d’après Hausswirth & Mujika, (1))
Chez le sportif à la recherche de performance, le corps est l’outil de travail permettant
d’accéder aux résultats. A ce titre, les athlètes de haut-niveau sont toujours à la limite des
capacités physiologiques humaines. La répétition des efforts est alors un principe
fondamental car elle permet une adaptation sur le long-terme et une amélioration des
capacités. La période de récupération présente un double enjeu majeur : à la fois
indispensable, elle est également un frein à l’enchainement des séances. C’est à ce titre que
l’athlète recherche les protocoles les plus adaptés afin d’optimiser ce processus pour être
dans les meilleures conditions à l’approche d’une compétition.
Pour mieux comprendre cette problématique de récupération chez le sportif, il faut
revenir à un des principes fondamental recherché de l’entraînement : le concept de
surcompensation. Le principe de surcompensation se base sur la réponse qu’apporte
l’organisme à une charge d’entraînement (4). L’exercice physique induit une diminution des
performances à court terme (fatigue physique et mentale, diminution des réserves
musculaires, augmentation de la concentration plasmatique en acide lactique…). Lors de la
phase de récupération, le corps va non seulement rétablir son état initial mais également
améliorer ses propriétés intrinsèques afin de mieux répondre à une nouvelle sollicitation (cf.
Figure 2).
Minutes
Fréquence cardiaque
Température Corporelle
Heures
Fonctions cognitives
Consommation d’oxygène
Jours
Réserves musculaires en glycogène
Réserves de créatine kinase
Semaines
Fonction musculaire
Coordination neuromusculaire
Mois
Régénération musculaire
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[4]
Figure 2 – Concept de surcompensation extrait de Hausswirth et Mujika (1).
Les séances intenses privilégiant le mode de contraction musculaire excentrique illustrent
les adaptions du corps face à l’exercice. Lors de ce type de contraction, la contrainte
imposée à un muscle ou groupe musculaire est supérieure aux capacités de l’ensemble des
sarcomères activés (5). Cela entraîne un allongement du muscle auquel le sujet tente de
résister. Le mécanisme est particulièrement délétère à court terme car les contraintes
imposées entraînent des lésions des fibres musculaires et des tissus conjonctifs. Il est
générateur de DOMS ou courbatures (Delay-Onset Muscle Soreness) qui sont des douleurs
d’apparition retardées apparaissant 24 à 72h après l’effort (6). Elles se caractérisent par un
œdème musculaire, une diminution de la force, de la proprioception et de l’amplitude
articulaire (7). Lewis et al. (8) recensent 6 mécanismes à l’origine de ces douleurs :
accumulation d’acide lactique, spasmes musculaires, microtraumatismes, activation
électrolytique et enzymatique, dommages des tissus conjonctifs et inflammations.
Cependant, le mécanisme inflammatoire et les processus de régénération mis en place
vont permettre une meilleure adaptation et créer un effet protecteur face à une nouvelle
sollicitation. Nosaka et al. (9) montrent que le même exercice excentrique répété à 6 mois
induit une meilleure réponse de l’organisme et une diminution importante des DOMS. Le
mode contraction excentrique permet également un gain musculaire plus important.
Hortobagyi & al. (10) rapportent une amélioration de la force isométrique volontaire
maximale des extenseurs du genou 3,5 fois plus importante après 6 semaines
d’entrainement selon un mode excentrique comparé à un mode concentrique.
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[5]
Si l’exercice excentrique présente des intérêts dans l’entraînement du sportif, il n’est pas
sans conséquences pour l’athlète à court-terme et demande un temps de récupération plus
important. La reprise anticipée peut conduire à une mauvaise adaptation à long-terme. En
effet, si les capacités de l’athlète ne sont pas encore rétablies et qu’un nouvel exercice
physique vient éprouver l’organisme, il y aura une mise en danger de l’intégrité de l’athlète:
c’est le syndrome de surentrainement (cf. Figure 3).
Figure 3 – Syndrome de surentraînement extrait de Hausswirth et Mujika (1).
La récupération peut alors se définir selon deux orientations selon Hausswirth et Mujika
(1). Tout d’abord, elle peut s’entendre comme le retour aux valeurs basales de l’individu. En
effet, l’exercice induisant des modifications dans l’organisme, il est nécessaire d’attendre
avant de retrouver les valeurs préexercice. Dans ce sens, la récupération semble être la
durée nécessaire pour permettre aux différents paramètres physiologiques de revenir à leur
valeur basale.
Une deuxième orientation consiste à contextualiser la performance au cœur du processus
de récupération. Dans ce cadre, il s’agit de l'ensemble des processus qui aboutissent à un
renouvellement des capacités de l’athlète, pour lui permettre d’atteindre ou de dépasser
une performance précédente (cf. Figure 2 et mécanisme de surcompensation). Dans ce
contexte, il n’est plus question de se focaliser sur des marqueurs physiologiques de
l’organisme mais sur la réalisation d’une performance.
IFM3R – IFMK 2015/2016 TEFE Xavier TANGUY
[6]
Cette distinction semble fondamentale car elle met en jeu deux variables utilisées dans
les recherches scientifiques sur ce point: certaines études évaluent différents paramètres
physiologiques en fonction d’une intervention. Ainsi, on peut retrouver des mesures de
l’amplitude articulaire, de la pression artérielle ou encore de la lactatémie sans pour autant
savoir si ces paramètres contribueront à améliorer les résultats de l’athlète. Ingram et al.
(11) montrent qu’un protocole d’immersion en eau froide suite à une série de sprint
permettait de diminuer plus rapidement la concentration plasmatique en lactates mais pas
de reproduire les performances de vitesse. Pour Bishop et al. (12), la lactatémie n’est donc
pas un facteur représentatif de la récupération car ce facteur n’influence pas la
performance.
De manière opposée, d’autres études mesurent un paramètre quantifiable et objectivable
de performance. Ali Rasooli et al. (13), en étudiant les performances d’une deuxième série
de 200m nage à la suite d’un massage corps-entier de 10’, retrouvent une amélioration des
temps réalisés par les nageurs. Ainsi, la performance peut être améliorée par l’intervention
thérapeutique, mais sans conclusions possibles sur les niveaux d’actions impliqués
(psychologique, physiologique ou encore biomécanique). Cette vision plus globale met en
avant l’objectif même du sportif, la performance, mais rend difficilement identifiable les
facteurs modifiés et ainsi l’origine de l’amélioration de la performance.
Enfin, comme présenté dans l’introduction, il apparaît important de rajouter une
troisième notion qui concerne l’aspect mental et psychologique de l’athlète. Au-delà des
simples marqueurs physiologiques et des résultats mesurés, la récupération doit aussi
prendre en compte le ressenti, la fatigue et l’état de stress de l’athlète (e.g., peur de la
blessure, burnout). Kellmann (14) montre toute l’intérêt de suivre régulièrement l’état de
stress de l’individu afin d’adapter l’entraînement et la récupération de l’individu.
La récupération chez SHN est donc une préoccupation quotidienne et s’exprime à
différents moments. La première concerne directement les stratégies mises en place après
un exercice, un entraînement ou une compétition : on parle de récupération immédiate. Elle
peut alors s’exprimer par le besoin rapide de récupérer une fonction (e.g., articulaire,
artérielle…) nécessaire pour recommencer une performance ou atténuer les effets négatifs
de l’entraînement. Cependant, elle peut aussi marquer une étape d’un processus de
récupération à long terme. Cette dernière exprime l’ensemble des stratégies, plus ou moins
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[7]
régulières, mises en place après l’effort ou au quotidien afin d’améliorer de manière
longitudinale les performances ou le maintien d’une fonction (e.g., séance d’étirements à
part entière incluse de manière hebdomadaire dans une planification de la charge
d’entrainement).
2. Sportif de haut-niveau et place du masseur-kinésithérapeute
En France, le sport de haut-niveau est défini à la fois par le Code du Sport et la Charte du
sport de haut-niveau. Tous les ans, le Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports
décrète sur proposition des Directeurs Techniques Nationaux des Fédérations, une liste
d’athlètes de haut-niveau afin d’en assurer un suivi social, psychologique et médical (Article
L. 221- du code du sport)3. Les critères d’appartenance sont propres à chaque Fédération
sportive, et les athlètes listés ne peuvent en aucun cas constituer une population exclusive
de notre travail. En effet, le principal marqueur de l’attribution à cette liste reste la
participation à des compétitions internationales avec les équipes de France. Néanmoins, de
nombreux autres sportifs peuvent également être considérés comme « haut-niveau », du
fait d’un fort volume horaire et d’intensité d’entrainement, sans pour autant appartenir aux
listes ministérielles.
Nolin (15) aborde toute la complexité d’établir une classification des niveaux d’activités.
Si la détermination de la fréquence et de la durée semble un élément facilement
objectivable, l’intensité représente une plus grande difficulté par la multitude de paramètres
mesurables (fréquence cardiaque, Vo2 max, puissance…). Elle peut être perçue
différemment par les sujets.
Deux types de classification existent aujourd’hui : les classifications cliniques et celles de
Santé Publique. Dans le domaine de la Santé Publique, l’échelle de Pate et al. (16) adopte
une classification selon l’équivalent métabolique (MET) qui correspond au rapport de
l’activité sur le métabolisme de base. Elle est apparue après des études épidémiologiques
sur les bienfaits de l’activité physique en définissant la dépense calorique engendrée par les
différentes activités de la vie quotidiennes (AVQ). Cette échelle a été associée à celle de
3https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006071318&idArticle=LEGIARTI00
0031548846
IFM3R – IFMK 2015/2016 TEFE Xavier TANGUY
[8]
perception de l’effort (RPE, Borg) (17) par l’American College of Sports Medecine (ACSM)
(18) afin d’y incorporer une notion subjective.
Dans le domaine clinique, l’ACSM a également proposé une échelle de l’intensité (19) en
utilisant le pourcentage de Puissance Aérobique de Réserve (PAR). La PAR se calcule par la
différence entre Puissance Aérobie Maximale et celle de repos. Elle a également fait l’objet
d’une association avec l’échelle de Borg (18).
La classification de haut-niveau relève donc d’une situation bien particulière selon les
athlètes et les disciplines, pouvant être réductrice si seul le caractère de
« listes ministérielles » est conservé. Le haut-niveau dont il est fait état dans ce travail
concerne un ensemble d’individus s’entrainant régulièrement à haute-intensité et devant
intégrer la problématique de la récupération dans un objectif de performance.
La place du masseur-kinésithérapeute dans la prise en charge du sportif est définie par
l’article R4321-11 du Code de la Santé4. Ce texte dispose qu’« en milieu sportif, le masseur-
kinésithérapeute est habilité à participer à l’établissement des bilans d’aptitudes aux
activités physiques et sportives et principalement au suivi des entraînements et des
compétitions. ». A ce titre, le kinésithérapeute trouve sa place dans l’accompagnement du
sportif au quotidien. Ses connaissances anatomiques et physiologiques ainsi que celles des
mécanismes de récupération doivent lui permettre d’encadrer l’athlète et de le conseiller.
Bien qu’il ne se substitue pas au rôle de l’entraîneur, le masseur-kinésithérapeute peut
proposer différentes adaptations ou stratégies en fonction de l’état physique et mental de
l’athlète (e.g., charge trop forte après un arrêt de plusieurs jours ou fatigue physique
importante majorant le risque de blessure). Son rôle ne peut se limiter aux activités de soins
mais s’intègre dans un processus global de conseil et de prévention, comme la diminution du
risque de blessure.
4https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006913993&cidTexte=LEGITEXT00
0006072665&dateTexte=20060803
IFM3R – IFMK 2015/2016 TEFE Xavier TANGUY
[9]
III - Le FOAM-ROLLER : définition, principes et application
1. Le concept de Self-Myofascial release (SMR)
Le terme de myofascial release a été décrit par John F. Barnes comme une technique
manuelle de traitement des fascias (20). L’appellation self traduit l’application du traitement
par le sportif lui-même contrairement à une technique manuelle apportée par un
thérapeute.
L’ensemble muscle-tendon (cf. Figure 4) comprend plusieurs structures anatomiques.
L’enthèse, zone de jonction entre tendon et os, est composée de tissu conjonctif dense (21)
tandis que le sarcomère, unité contractile du muscle, est essentiellement composée de
protéines (4). Les deux composantes se comportent différemment lors d’une contraction.
Les sarcomères se raccourcissent dans le but de produire une force tant dis que les tissus
conjonctifs du tendon transmettent la force produite au niveau du squelette afin de produire
le mouvement. Les tissus conjonctifs jouent également un rôle de soutien (22) et
d’organisation au niveau du muscle strié squelettique.
Figure 4 – Coupe transversale des différentes structures musculaires et tendineuses, d’après
Marieb (23)
IFM3R – IFMK 2015/2016 TEFE Xavier TANGUY
[10]
Afin de mieux identifier les différentes composantes mises en jeu, Shorten (24) (en
reprenant les travaux de Hill) propose une modélisation du muscle strié squelettique. Il
distingue la composante contractile (le sarcomère) des composantes élastiques (les tissus
conjonctifs). Ces dernières sont elles-mêmes subdivisées en série (CES) ou parallèle (CEP)
selon leurs dispositions au sein de la structure (cf. Figure 5).
Figure 5 - Modélisation des composantes du muscle strié squelettique, d'après Shorten (24).
Les interconnections myo-aponévrotique ne sont cependant pas aussi linéaire et les fibres
musculaires s’attachent sur les tissus conjonctifs en formant des angulations différentes
dénommées angles de pennations. Zajac (25) montre que cette inclinaison influence la
tension musculaire: plus l’angle augmente, plus la fibre aura une tension importante. En
s’attachant aux structures aponévrotiques, la fibre musculaire impacte donc directement
l’état de tension de ces derniers dans un mouvement conjoint. L’échographie semble un très
bon moyen d’illustrer cela. Brasseur et al. (22) mettent en avant la complexité des
interactions myotendineuse : les tissus conjonctifs sont étroitement imbriqués au sein des
tissus musculaires (cf. Figure 6).
Figure 6 – Jonction myotendineuse distale du droit fémoral par échographie (coupe transversale)
montrant la complexité des interactions myo-tendineuse, d’après Brasseur et al. (22).
IFM3R – IFMK 2015/2016 TEFE Xavier TANGUY
[11]
2. Le FOAM-ROLLER : définition et application
Le FOAM-ROLLER (FR) est une technique de Self-Myofascial Release. L’utilisation de ce
rouleau de mousse directement par le sportif la distingue d’une intervention réalisée par un
thérapeute. A ce jour, plusieurs modèles sont disponibles pour un prix variant de 10 à 80€,
dont les 3 modèles les plus utilisés sont présentés en Annexe 1. Deux compositions sont
fréquemment retrouvées :
Un rouleau composé d’un tube de PVC et recouvert d’une mousse dense,
souvent en néoprène, plus ou moins uniforme.
Un rouleau composé d’une seule matière en polyéthylène expansé ou
polystyrène dense.
L’utilisation la plus courante se fait sur un support plat qui permet de faire rouler
l’appareil (cf. Figure 7). L’individu vient positionner la surface corporelle à traiter sur le
rouleau et par un mouvement de va et vient, mobilise les tissus cutanés et sous-jacents. La
force exercée sur l’appareil peut également varier : dans certains cas, seul le poids du corps
est utilisé. D’autres utilisations se font en rajoutant le segment controlatéral afin
d’augmenter la charge. La surface mobilisée dépend directement du diamètre du FOAM-
ROLLER.
Figure 7 - Exemple d'utilisation du FOAM-ROLLER sur la face postérieure de jambe
(GRID Foam Roller - TriggerPoint™)5
5 Image extraite de http://www.self.com/flash/fitness-blog/2014/07/triggerpoint-foam-roller-tips-wont-scare-
away/
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[12]
IV - Synthèse de littérature
1. Méthodologie
Afin de répondre à la problématique visant à éclaircir le rôle du FOAM-ROLLER dans la
récupération du sportif de haut-niveau, une analyse de la littérature a été réalisée. Trois
bases de données (PubMed, ScienceDirect et PEDro) ont été interrogées entre novembre
2015 et février 2016. Les mots clés ont été sélectionnés en appliquant l’utilisation du modèle
PICO (cf. Figure 8).
Critères PICO Choix retenu
Patient Sportif sain avec pratique fréquente
Intervention FOAM-ROLLER
Comparateur Contrôle ou autres modalités de récupération
Outcome Récupération(s) des marqueur(s) ou performance(s) mesurée(s)
Figure 8 – Modèle PICO utilisé pour définir le cadre de la recherche
Différents mots-clés ont été utilisés pour qualifier les marqueurs de récupération:
articulaires (flexibility/stiffness/range of motion) ; musculaires (muscle damage/muscle
strength/DOMS) ; cardiovasculaires (arterial ; venous) ; biologiques (lactatemie ; creatine
kinase), mentaux (stress/mental), douleur (pain/pressure pain).
Les critères d’inclusions reprennent ceux définis par l’application du modèle PICO (cf.
Figure 8). Pour être retenu, une publication doit également avoir été publiée en langues
française, anglaise ou espagnole.
Les critères d’exclusion définis ici excluent les publications non publiées en langues
française, anglaise ou espagnole et celles n’entrant pas dans le modèle d’étude PICO défini
(cf. Figure 8).
L’interrogation a ainsi donné un nombre de N=127 entrées. Après une lecture du titre de
l’article, les doublons ont été supprimés (N=8) ainsi que les revues de littérature (N=3). Les
publications ne traitant pas de Self-Myofascial Release par FR ont été exclues (N=32) ainsi
que les publications dans une langue non-maitrisée (N=1). Les études réalisées sur des
populations sélectionnées pour une autre raison que leur niveau d’activité (restriction
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[13]
d’amplitudes de mouvements, douleurs, pathologies…) ont été exclues (N=51). Les
publications devaient s’intéresser à des populations saines, possédant un niveau d’activité
fréquent ou plus. Cette étape a permis de réduire le nombre d’articles retenus à N=31
publications.
La lecture des résumés a permis d’écarter les références dont la seule lecture du titre ne
permettait pas d’exclure la publication en première intention (N=11 articles ne concernant
pas le FR; N=3 publications sur des populations pathologiques ou non-sportives). Les
références ne présentant pas de groupe de comparaison ou groupe contrôle (autre que
FOAM-ROLLER) ont été écartées (N=2). Enfin, deux extraits de congrès ont été identifiés et
exclus (N=2).
La lecture complète des publications a permis d’établir la liste définitive. Le niveau
sportif des populations n’était pas conforme aux critères PICO établis en amont dans deux
études (N=2) et une publication ne comportait de groupe de comparaison autre que FR
(N=1).
Le nombre final de travaux inclus dans ce travail est de N=10 articles. Les différentes
publications ont été évaluées suivant leur méthodologie selon les critères de la grille PEDro
(Physiotherapy Evidence Database) (26). L’échelle comporte 11 items dont le premier n’est
pas inclus dans la notation afin d’obtenir un score sur 10 qui rend compte de la qualité
méthodologique de la recherche. Maher et al. (27) précisent qu’un score compris entre 6 et
10 témoigne d’un haut niveau de qualité méthodologique, un score entre 4 et 6 d’un niveau
modéré et un score inférieur à 4 d’un niveau méthodologique faible. Pour être incluse dans
la revue, les études devaient présenter un score minimum de 5/10. Les critères de la grille
PEDro sont présentés en Annexe 2.
Les articles retenus après ce processus ont été catégorisés selon si le FR était réalisé en
récupération immédiate d’un exercice (i.e., récupération à court terme, N=2) ou de manière
isolée (i.e., récupération longitudinale de l’athlète, N=8). Le processus de sélection est
détaillé en Figure 9.
IFM3R – IFMK 2015/2016 TEFE Xavier TANGUY
[14]
Figure 9 - Processus de sélection des articles retenus pour la synthèse de littérature
2. Résultats
2.1. Présentation générale des études
L’ensemble de nos résultats regroupe 192 sujets (161 hommes, 31 femmes). Les niveaux
d’activités décrits dans chaque étude sont: sportifs réguliers (28–30), sportifs intensifs (31–
34) et sportifs très intensifs (35–37). Les rouleaux utilisés sont différents selon les études :
sept publications utilisent un appareil en PVC recouvert de néoprène (29–33,35,36), trois en
polyéthylène expansé (34,37). Une seule étude ne rapporte pas le type d’appareil utilisé
(28). Deux études (30,31) abordent l’utilisation du FOAM-ROLLER après un exercice et huit
(28,29,32–37) de manière isolé. L’ensemble des méthodologies des travaux est présenté
dans le Tableau 1.
FR post-exercice
N=2
N=10 retenues pour la revue
N=127 publications PubMed (N=26) ScienceDirect (N=97) PEDro (N=4)
Suppression après lecture du titre Suppression des doublons (N=8)
Langue autre que anglais, français, espagnol (N=1) Population pathologique ou non sportive (N=51)
Ne traitant pas de SMR ou FR (N=33) Revue de littérature (N=3)
Suppressions après lecture de l’abstract Critères de 1
ère intention (N=14)
Absence de groupe contrôle ou comparaison (N=2) Extraits de congrès (N=2)
Suppressions après lecture complète et qualitative Niveau sportif des populations (N=2)
Absence de groupe contrôle ou comparaison (N=1)
N=31 articles inclus
N=13 pour lecture intégrale
FR isolé
N=8
Evaluation selon
l’échelle PEDro
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[15]
RCT: Essai randomisé contrôlé ; WSD : Étude intra-sujets ; ED : Étirement Dynamique ; ES : Étirement Statique ; moy.: moyenne ; EMG : Mesures Électromyographiques ; MVC : Mesures de
Contraction Volontaire ; PVC : polychlorure de Vinyle ; NC : Non Communiqué ; FAT : Technique d’Abrasion des Fascias
Tableau 1 – Présentation générale des études retenues pour la revue de littérature
Étude Type Échantillon Conditions Niveau d’activité Type de FR Mesures
Behara & Jacobson (2015)
WSD 14 footballeurs
américains FR, ED et contrôle
1ère
division universitaire PVC recouvert de néoprène Détente verticale Flexion de hanche
Couple de force iso.
Bushell et al. (2015)
RCT 31 étudiants (19♂,12♀)
FR et contrôle Volume horaire semaine:
9,02h +/- 5,79h Polyéthylène expansé haute-densité Extension de hanche
Healey et al. (2014)
WSD 26 étudiants (13♂,13♀)
FR ou gainage isométrique
Sportif régulier PVC recouvert de néoprène Mesures de performances,
fatigue et douleur
Junker & Stöggl (2015)
RCT 40 adultes (♂) FR, CR et contrôle
Sportif régulier NC « stand-and-reach-test »
MacDonald et al. (2013)
RCT 11 étudiants (♂) FR ou contrôle Modérés à très physiquement
actif PVC recouvert de néoprène
Flexion de genou EMG, MVC
MacDonald et al. (2014)
RCT 20 adultes (♂) FR ou contrôle Entrainés en résistance
(3/semaine ou plus) PVC recouvert de néoprène
Flexion de genou Mesures de performance
EMG, MVC
Markovic (2015)
WSD 20 joueurs de football FR et FAT Niveau régional PVC recouvert de néoprène Flexion de genou Test de Lasègue
Peacock et al. (2014)
WSD 11 étudiants (♂)
FR et contrôle Division 1 ou 2 universitaire Polyéthylène expansé haute-densité
« Sit-And-Reach test », Mesures de performances et d’agilités
Pearcey et al. (2015)
WSD 8 adultes (♂) FR et contrôle Modérés à très physiquement
actif PVC recouvert de néoprène
Seuil de douleur Mesures de performances
Škarabot et al. (2015)
RCT 11 adolescents
(5♂,6♀) FR, ES et FR+ES
Volume horaire semaine: 19h
PVC recouvert de néoprène Flexion dorsale de cheville
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[16]
2.2. Evaluation des articles
La moyenne des score PEDro était de 5,7 (+/- 0,48) (cf. Annexe 3) avec une étendue de 5
à 6. Cela correspond à un niveau méthodologique modéré. La faible dispersion des évaluations
montre une homogénéité des méthodes utilisées. Toutes les études retenues avant l’étape
d’analyse par la grille PEDro ont été inclues dans la revue (score supérieur ou égal à 5). Les
critères d’éligibilité ont été précisés dans 50% des études (28,29,34–36).
2.3. FR et récupération à court-terme
Deux études ont observé les effets du FOAM-ROLLER après un exercice (30,31). Elles
utilisaient un rouleau en PVC recouvert d’une couche de néoprène. Dans les deux cas, le
protocole était identique : 10 séries de 10 squats à 60% de la Résistance Maximale du sujet (RM)
avec 2’ de pause entre les séries. Le protocole d’exercices était à dominante excentrique. Le FR
était réalisé immédiatement après l’exercice mais également à 24h, 48h et 72h en même temps
que les suivis des différentes variables. Seule l’étude de Pearcey et al. (31) rapporte une
cadence (50 roulements par minute). Le protocole FOAM-ROLLER était réalisé de manière
bilatérale, principalement au niveau des cuisses, dans les deux protocoles. L’étude de
Macdonald et al. (30) intégrait un groupe contrôle tant dis que Pearcey et al. (31) ont espacé les
deux conditions (FR et contrôle) de 4 semaines en reprenant les mêmes sujets. Les études et
principaux résultats sont présentés en Tableau 2.
Macdonald et al. (30) rapportent une diminution de la douleur perçue (EPE), une
amélioration de la mobilité articulaire (extension passive de hanche à 48h et 72h ; flexion
passive de hanche à 72h ; flexion active de hanche à 24h). Sur les paramètres
neurophysiologiques, ces auteurs rapportent une diminution des propriétés contractiles du
muscle (excepté le temps de ½ relaxation qui ne diffère pas et le délai électromécanique qui
diminue). L’activation musculaire volontaire était également améliorée pour le groupe FR à tous
les points de contrôle.
Les deux études rapportent une augmentation de la performance au saut (détente verticale
(25) post 24h et 48h et saut en longueur (29) post 24h et 72h) par rapport au groupe contrôle.
On retrouve également une diminution de la douleur perçue dans les deux études pour le
groupe FR. L’étude de Pearcey et al. (31) montre également une amélioration des performances
en sprint et en force-endurance.
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[17]
Étude Sujets Durée FR Vitesse Groupe(s)
musculaire(s)
Variables
Mesurées
Résultats principaux FR
Macdonald et al.
(2014) N=20
2x1’ (R=30’’) TT=16’
NC
Quadriceps Ischio-jambiers
Adducteurs Abducteurs
EMG, MVC, activation musculaire, douleur perçue, saut vertical, extension et flexion passive de hanche
(EPH et FPH) et flexion active hanche
(FAH)
↘ douleur perçue ↗ amplitude art.
EPH (24,48h) ; FPH : (72h) ; FAH (24h)
↘ profil EMG (sauf ½ RT et ↗DEM)
↗ activation musculaire ↗ saut vertical(24h,48h)
Pearcey et al.
(2015) N=8
2x45’’ (R=15’’) TT=15’
50 RPM
Quadriceps Ischio-jambiers
Adducteurs Bandelette ilio-
tibiale Grands Fessiers
Sprint 30m Broad-jump
Force-endurance (FE) SDP
SDP (24h,48h), sprint
(24h,72h), broad-jump (24h,72h), FE (48h)
RPM : roulements/minute; SDP : seuil de douleur à la pression ; EMG : électromyographie ; MVC : Contraction Volontaire Maximale; DEM : Délai Electromécanique ; ½ RT : temps de ½ relaxation ; EPH : extension passive de hanche ; FPH : flexion passive de hanche ; FAH : flexion active de hanche
Tableau 2 – Présentation des études utilisant le FOAM-ROLLING après un exercice excentrique intense.
2.4. FR et récupération longitudinale de l’athlète
Huit études (28,29,32–37) abordent les effets d’une séance de FR sans exercice préalable.
Parmi les facteurs mesurés, l’amplitude articulaire est retrouvée dans 7 publications (28,32–37).
Trois articles présentent des facteurs de performances (29,36,37). Une étude rapporte des
mesures électromyographiques de l’activité musculaire (33). Enfin, deux études ont associé une
auto-évaluation de la fatigue, de la douleur ou du ressenti de l’athlète (29,34).
2.4.1. Effets d’une pratique à court terme
Six études (32–37) présentent une mesure de flexibilité immédiate après une session unique
de FR. Quatre études (32,33,35,36) utilisent un FOAM-ROLLER constitué d’un tube de PVC
recouvert d’une mousse en néoprène, les autres études (34,37) une matière en polyéthylène
expansé rigide.
Quatre études attestent de l’efficacité du FR sur le gain de mobilité, immédiatement après
l’utilisation du FR. Markovic (32) constate une augmentation de mobilité de la hanche
immédiatement après un protocole de FR appliqué aux quadriceps (+5%, p<0.05) et aux ischio-
jambiers (+9%, p<0.05). Macdonald et al. (33) montrent une amélioration de l’amplitude de
flexion de genou (+10% post 0’ et 8% post 2’ et 10’, p<0.05) après 2’ de FOAM-ROLLING sur le
quadriceps. Bushell et al. (34) retrouvent une augmentation significative de l’extension de
hanche au cours d’une deuxième session de contrôle (après 5 séances de FR dans la semaine ;
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[18]
p<0.05). Behara et Jacobson (36) décrivent également un gain de mobilité en flexion de hanche
(+15,6%, p<0.05) après 8’ de FOAM-ROLLER sur différents muscles des membres inférieurs.
A moyen terme (24h), Markovic (30) ne retrouve pas un maintien du gain immédiat obtenu
sur la mobilité de la hanche (p>0.05).
D’autres travaux ne montrent pas de gains sur la mobilité articulaire après la réalisation
d’une séance de FR. Škarabot et al. (35) ne retrouvent pas d’amélioration significative de la
flexion dorsale de cheville (p>0.05) après 1’30 de FR. Peacock et al. (37) ne montrent aucune
amélioration significative au test de l’atteinte assis après 6’ de rolling (p>0.05). L’étude de
Bushell et al. (34) ne rapporte pas de résultats significatifs lors de la 1ère et la dernière session
(p>0.05). Les principaux résultats sont présentés dans le Tableau 3.
Étude Sujets Durée FR Cadence Région(s) ou muscle(s) Variable(s) Mesurée(s)
Résultats
Behara et al.
(2015) N=14
1’ par groupe musculaire
TT=4’ NC IJ, Qcps, GF, gastrocémiens.
Flex. passive de hanche
↗de la flexion de hanche (+15,6%)
Bushell et al.
(2015)
N=31 3x1’ (R=30’’)
TT=3’ NC Qcps
Extension active de hanche
↗ ext. hanche intra-session 2
MacDonald & al.
(2013)
N=11 2x1’ (R=30’’)
TT=2’ NC Qcps
Flexion passive de
genou
↗ flexion de genou
post 2’ : +10° post 10’ : +8°
Markovic (2015)
N=20 2x1’ (R=30’’)
TT=2’ 4-5
roalling/min Qcps et IJ
Flexion passive de
hanche
↗ flexion.hanche (+9%)
Flexion passive de
genou (hanche à 90°)
↗ fleion. genou (+5%)
Peacock et al.
(2014)
N=11
30’’ par groupe musculaire,
bilatéral
TT=6’
5 roallings/série
Région pectorale, cuisse (post+ant+lat), jambe (post), charnière thorcao-lombaire
Sit-And-Reach test
Ø
Škarabot et al.
(2015)
N=11 3x30’’ (R=15’’)
TT=1’30 NC Gastrocnémiens
Flexion dorsale de
cheville Ø
RPM : roulements/minute; Qcps : quadriceps ; IJ : ischio-jambiers ; post. : postérieur ; ant. : antérieur ; lat : latéral ; TT : temps total ; R= récupération entre les séries
Tableau 3 - Présentation des études mesurant l’amplitude articulaire après un FOAM-ROLLING à court-terme.
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[19]
2.4.2. Effets d’une pratique chronique
Deux études (28,34) présentent des résultats après une utilisation chronique (≥ 5 jours) de
FOAM-ROLLING. Seuls Bushell et al. (34) précisent le rouleau utilisé (FR en polyéthylène
expansé). Junker et Stöggl (28) ont mesuré les effets de 1’30 à 2’ de FR sur l’extensibilité des
ischio-jambiers à raison de 3 séances par semaine pendant 1 mois. Ils retrouvent une
amélioration de la distance doigts-sol (+3cm, p<0.05) à l’arrêt du protocole. L’étude de Bushell
et al. (34) ne rapporte pas d’amélioration significative (p>0.05) de de l’extension active de
hanche après 5 séances de FR de 3’ sur le quadriceps. Les résultats sont présentés dans le
Tableau 4.
Étude Sujets Durée FR Vitesse Groupe(s)
musculaire(s)
Variable(s)
Mesurée(s) Résultats
Bushell et al.
(2015)
N=31
3x1’ (R=30’’) TT=3’
(5 séances sur une semaine)
NC Qcps Extension active de
hanche Ø
Junker &
Stöggl
(2015)
N=40
3x30’-40’ TT=1’30-2’
(3 séances hebdo sur 4 sem.)
10 AR/série
IJ Stand and reach test ↗ distance doigt-
sol (3 cm)
Qcps : quadriceps ; IJ : ischio-jambiers; TT : temps total ; R= récupération entre les séries ; AR : aller-retour ; hebdo : hebdomadaire ; sem. : Semaine
Tableau 4 – Présentation des études mesurant l’amplitude articulaire après une utilisation régulière de FOAM-ROLLER
2.5. Effets sur la performance
Trois études abordent une mesure de performance après une session de FR (29,36,37). Deux
études utilisaient un rouleau en PVC recouvert de néoprène (29,36) et l’étude de Peacock et al.
(37) un FR en polyéthylène expansé. Les résultats sont présentés dans le Tableau 5.
Peacock et al. (37) rapportent une amélioration des critères de performance évalués :
détente verticale, saut en longueur, test d’agilité, sprint et développé couché pour une session
de FR associée à une routine d’exercices comparativement au même protocole sans FR (p<0.05).
Cependant, les deux autres études ne confirment pas ces résultats. L’étude d’Healey et al.
(29) ne retrouve aucune différences significatives entre une session de 4’ de FR par rapport à
une session contrôle (force maximale isométrique, agilité et saut verticaux ; p>0.05). L’étude de
Behara et Jacobson (36) conclue de manière identique en mesurant la détente verticale et la
force maximale isométrique du genou (p>0.05) après 4’ de FR.
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[20]
Étude Sujets Durée FR Cadence Région(s) ou muscle(s) Variable(s)
Mesurée(s) Résultats
Behara et al.
(2015) N=14
1’ par groupe
musculaire TT=4’
NC IJ, Qcps, GF,
gastrocnémiens
Saut vertical (hauteur et puissance), FMI du
genou
Pas de différence par
rapport aux valeurs pré test
Healey et al.
(2014) N=26
4x30’ bilatéral
TT=4’ NC
Droit abdomen, IJ, Qcps, mollet
Saut vertical (hauteur et puissance), force
isométrique et agilité (5-10-5 yards)
Pas de différence avec
le groupe contrôle.
Peacock et al.
(2014) N=11
30’’ par groupe
musculaire, bilatéral
TT=6’
5 roallings/série
Région pectorale, cuisse (post+ant+lat), jambe
(post), charnière thorcao-lombaire
Détente verticale, saut en longueur, agilité (5-10-5 yards), développé
couché, sprint (37m)
Amélioration significative de
tous les facteurs
comparés au contrôle.
RPM : roulements/minute; Qcps : quadriceps ; IJ : ischio-jambiers ; GF : grands fessiers ; FMI : force maximale isométrique ; post.: postérieur ; ant: antérieur ; lat : latéral ; TT : temps total ; R= récupération entre les séries
Tableau 5 – Présentation des résultats après une session de FR isolée sur la performance immédiate
2.6. Effets sur les propriétés contractiles du muscle
Seule l’étude de Macdonald et al. (33) mesure les effets sur les propriétés contractiles du
muscle après une session de FOAM-ROLLING. L’étude ne rapporte aucune différence
significative entre les valeurs neurophysiologiques (p>0.05) pré et post (0’,2’ et 10’).
Étude Sujets Durée
FR Cadence
Région(s) ou muscle(s)
Variable(s)
Mesurée(s) Résultats
MacDonald et al. (2013)
N=11 2x1’
(R=30’’) TT=2’
NC Quadriceps EMG, contraction volontaire maximale,
tetanus, twitch force, temps de ½ relaxation, rate of force Development
Aucune différence par rapport aux valeurs pré-test
TT : temps total; R : récupération entre les séries ; EMG : Electromyographie
Tableau 6 – Présentation des effets du FOAM-ROLLING sur les propriétés de contraction volontaire et profils électromyographiques du muscle.
2.7. Effets sur la récupération perçue de l’athlète
Le dernier type de variable mesuré concerne les perceptions ressenties par l’athlète. Les
résultats sont présentés dans le Tableau 7
Bushell et al. (34) ont réalisé des mesures du ressenti global (Global Perceived Effect Scale ;
GPES) après la réalisation d’un « lunge test » (extension de hanche debout) répété sur 3 sessions
espacées d’une semaine. Le groupe FR réalisait en plus 5 sessions de FR pendant la 1ère semaine.
Les ressentis lors de la réalisation de la position étaient significativement meilleurs que le
groupe contrôle (p<0.05) au cours de la session 2. Lors de la réalisation de la session 3, les sujets
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[21]
FR présentaient des ressentis significativement plus négatifs (p<0.05) qu’en session 2 où ils
avaient au préalable réalisé une semaine de FR.
Dans l’étude de Healey et al. (29), les sujets devaient réaliser un ensemble de tests mesurant
les qualités physiques après la réalisation d’une séance de FOAM-ROLLER ou gainage
isométrique. Les auteurs ont évalué les sujets sur leur niveau de douleur, de fatigue et l’effort
perçu avant l’intervention et après les tests. La fatigue ressentie à la fin du test pour le groupe
FR était significativement plus faible que pour le groupe contrôle (p<0,05).
Étude Sujets Durée FR Cadence Région(s) ou muscle(s) Variable(s)
Mesurée(s) Résultats
Bushell et al.
(2015)
N=31
3x1’ (R=30’’)
TT=3’ (5 séances
sur une semaine)
NC Quadriceps Ressenti global des
effets perçus (GPES)
Effets perçus augmentés pour
le gpe FR (Session 2).
Effets perçus diminués après 1 semaine d’arrêt
du FR
Healey et al.
(2014) N=26
4x30’ bilatéral
TT=4’ NC
Droit abdomen, IJ, Quadriceps, mollets
Niveau de douleur, de fatigue et effort perçu
Fatigue perçue significativement plus faible pour
le groupe FR
TT : temps total ; R : récupération entre les séries; GPES : Global Perceived Effect Scale, gpe : groupe ; IJ : ischio-jambiers
Tableau 7 - Présentation des effets du FOAM-ROLLING sur la récupération perçue par l’athlète
V - Discussion
1. Effets du FOAM-ROLLER sur la récupération post-exercice
L’utilisation du FR en récupération d’un exercice a été étudiée au travers de seulement deux
études (30,31). Dans ces travaux, les protocoles induisaient un type de contraction excentrique,
générateurs de DOMS. Les résultats principaux montrent une diminution de la douleur perçue
après l’effort pour les groupes ayant effectué du FR. Les DOMS sont également associées à une
diminution des performances (38,39), nécessitant un aménagement de l’entrainement du
sportif le temps de la récupération. A ce propos, les deux études (30,31) observent des
améliorations et une meilleure récupération des capacités de sprints et de sauts (verticaux et
longueurs) avec FOAM-ROLLER comparé aux valeurs contrôles.
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[22]
Le FOAM-ROLLER pourrait alors présenter des effets intéressants dans des sports tels que
l’athlétisme (e.g. saut en longueur ; 100m) ou encore les sports collectifs à forte composante de
sauts et de détentes (e.g. volleyball, basket-ball).
Pour Lewis (8) et Cheung (40), le moyen le plus efficace dans le traitement de la douleur
post-exercice reste l’exercice continu, favorisant la libération d’endorphines et l’augmentation
du flux sanguin local. L’efficacité de ce type d’exercice de récupération semble cependant
conditionnée à une modalité d’application rapide (dans l’heure suivant l’exercice) et avec une
faible intensité (41).
Il semble intéressant d’évoquer les mesures neurophysiologiques réalisées dans l’étude de
Macdonald (30). Les auteurs ont analysé le pic de force produit, la période de latence (délai
électromécanique, DEM), le pourcentage de force développé et le temps de ½ relaxation à la
suite d’une stimulation électrique du muscle. Les valeurs pour le groupe FR récupèrent moins
rapidement que pour le groupe contrôle (excepté pour le temps de ½ relaxation qui ne montre
pas de différence significative au cours du temps et le DEM qui diminue plus rapidement pour le
groupe FR). Le FOAM-ROLLER pourrait donc retarder la récupération de certains paramètres
neurophysiologiques (pic de force produit, pourcentage de force développé) après un exercice
intense. Ce constat est à prendre en compte dans les activités nécessitant un haut-niveau de
force à produire, le muscle possèderait alors une diminution de ses capacités à produire une
contraction maximale.
Le DEM semble au contraire amélioré par le FR. Il correspond au délai entre la stimulation
électrique du muscle et l’apparition de la tension/contraction (42). Ce paramètre ne semble pas
toujours affecté par l’exercice excentrique intense : Howatson et al. (39) observent une
augmentation du DEM après 45 contractions excentrique des fléchisseurs du coude tandis que
Lacourpaille et al. (43) ont montré que ce paramètre n’était pas altéré après un exercice
excentrique sur les gastrocnémiens, ce qui pourrait témoigner d’une dépendance suivant le
groupe musculaire considéré. L’amélioration du DEM pourrait ici être attribuée à une meilleur
récupération de la composante passive élastique en série du muscle (44) par le FR, même si ce
facteur n’est pas le seul déterminant du DEM (39). Ces résultats démontreraient une meilleure
efficacité du rouleau sur les enveloppes conjonctives du muscle (aponévroses, fascias…) plutôt
que sur les composantes contractiles.
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[23]
Il semble raisonnable de penser que l’action des protocoles de récupération post-exercice
ayant entrainé des DOMS agissent d’avantage sur l’atténuation des symptômes que sur
l’accélération des processus physiologiques de réparation des tissus (8). Les dernières études
sur la répétition d’exercices intenses montrent une accoutumance et une meilleure résistance
de l’organisme à ce genre d’exercices (9). La compréhension du mécanisme des DOMS reste
encore à étudier : l’étude de Pearcey (31) affichant des améliorations non-linéaires pour
certains paramètres, confirmant l’hypothèse de différentes phases dans la régénération post-
exercice et le processus inflammatoire.
2. Effets du FOAM-ROLLER dans la récupération longitudinal de l’athlète
La récupération est souvent limitée aux protocoles immédiats post-effort mais elle se définit
également au quotidien, dans des stratégies à plus ou moins long terme.
2.1. Effets isolés du FOAM-ROLLING sur l’amplitude articulaire de l’athlète
La plupart des publications mesurent la variation de l’amplitude articulaire immédiatement
après la session de FOAM-ROLLING. Cependant, les résultats divergent selon les auteurs. La
durée totale était au moins supérieure à 2’ dans les études retrouvant des résultats significatifs.
A ce titre, les sujets dans l’étude de Škarabot et al. (35) (temps total : 1’30) pourraient ne pas
avoir reçu une durée de traitement suffisante pour entrevoir des résultats significatifs.
Cependant, Peacock et al. (37) ne retrouvent pas de modifications après 6’ de FR. Les raisons
pourraient alors se retrouver au niveau des zones de traitement. La majorité des résultats
significatifs ont traité les muscles de la cuisse (ischio-jambiers et quadriceps) et mesuré la
flexion et/ou l’extension de hanche. Il se pourrait que ces deux groupes musculaires subissent
d’avantage les effets du FR que d’autres, peut-être de par leur volume plus important. Enfin, les
populations étudiées sont parfois très homogène, limitant l’impact statistique des modifications
(cf. VI. Limites de la synthèse).
Plusieurs hypothèses peuvent toutefois être émises pour expliquer les résultats significatifs.
Barnes (20), à propos même du principe de myofascial release, montre que la pression exercée
par le FOAM-ROLLER entrainerait une déformation des tissus sous-jacents, aboutissant à une
meilleure mobilité. Ce résultat a déjà été montré lors de mobilisation manuelle des tissus par un
thérapeute (45), mettant en évidence un changement dans les structures collagéniques du
derme par échographie avant et après intervention.
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[24]
Une deuxième théorie concerne directement la stimulation sensitive exercée par le rouleau.
Weppler & Magnusson (46) ont montré que la tolérance à l’étirement influençait la mesure de
l’amplitude articulaire : c’est qu’on appelle la Sensory Theory. Au même titre que les
interventions manuelles, le contact avec les tissus entraîne une modification de pression des
mécanorécepteurs situés dans les tissus. L’intégration de ce message au niveau cortical pourrait
augmenter la tolérance à l’étirement et ainsi expliquer une augmentation de l’amplitude
articulaire par une modification du seuil nociceptif plus que par des effets tissulaires.
Ce dernier point semble important dans la récupération psychologique de l’athlète de haut-
niveau. En diminuant l’excitabilité, au même titre que les massages diminueraient « le réflexe
H » (excitabilité médullaire réflexe) (47), une séance isolée pourrait procurer une sensation de
relâchement musculaire. Le FOAM-ROLLER pourrait alors également trouver sa place dans la
relaxation de l’athlète et la diminution du stress.
Si certains effets à court-terme sont observés, Macdonald et al. (33) ne retrouvent plus de
différences de mobilité au-delà de 10 minutes, ce qui montrerait un effet très immédiat. Une
explication à ces résultats pourrait provenir de la modification des propriétés viscoélastiques. La
répétition des contacts entre le FOAM-ROLLER et les tissus (cutanés et sous-jacents) pourrait
augmenter la température locale. Cela entrainerait une modification des propriétés
viscoélastiques des tissus. A l’arrêt des stimulations, la température retrouve sa valeur initiale et
les tissus reprennent leur élasticité basale après quelques minutes.
L’étude de Škarabot et al. (35) semble ouvrir une nouvelle orientation dans l’association des
techniques. Ils ont comparé l’utilisation du FR combinée à la réalisation d’étirements passifs
statiques. Les auteurs rapportent une amélioration plus importante du groupe associant FR+
étirements (+1,3 cm) contrairement au groupe étirement seul. La combinaison de ces deux
stratégies de récupération offrirait des opportunités intéressantes dans l’optimisation de la
récupération chez l’athlète. D’autres études doivent confirmer ces premiers résultats.
2.2. Effets d’un FOAM-ROLLING régulier sur l’amplitude articulaire de l’athlète
Seuls Junker et Stöggl (28) observent une amélioration de la distance doigt-sol après 4
semaines de FR (+3 cm). Peu de littérature n’est à ce jour retrouvée sur les effets chroniques du
FR. Une hypothèse pourrait résider dans le faible impact clinique qu’il apporte dans
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[25]
l’amélioration de ce paramètre. Cependant, de futures recherches doivent être menées pour
confirmer ce propos.
De la même façon, deux travaux non pas été inclus dans cette revue car les échantillons
étaient composés d’individus présentant des "limitations" de flexion de genou (48,49). Seuls
Morton et al. (48) rapportent une augmentation de flexion de genou après 1 mois de FR sur les
ischio-jambiers. Une poursuite de recherche pourra également être menée dans ce domaine
afin d’affirmer ou d’infirmer l’intérêt du FR dans le traitement des restrictions d’amplitude
articulaire dans un cadre pathologique (traumatique, dégénératif…).
Une publication récente de Li et al. (50) a répertorié l’ensemble des blessures de 201 joueurs
de baseball professionnel américains au cours d’une saison. Les auteurs ont montré que les
sujets avec les plus faibles amplitudes articulaire de hanche (rotateurs interne et externe)
étaient d’avantage exposés aux blessures des membres inférieurs (hanche, ischio-jambiers et
aine). La place du FOAM-ROLLER dans le traitement de la mobilité articulaire à long-terme
pourrait à ce titre devenir une perspective de recherche intéressante. Une étude mesurant
l’impact ou non du FR sur l’épidémiologie des blessures sportives pourrait ainsi servir dans la
prévention des traumatismes physiques de l’athlète.
Enfin, il semble que l’amplitude articulaire revêt des différences entre les athlètes. Les
gymnastes possèdent ainsi une flexibilité plus importante qu’une grande majorité d’autres
sportifs, liée aux exigences de pratique. Sprague (51) observe une amplitude articulaire de
cheville et d’épaule plus importante chez des nageurs que d’autres athlète pratiquant des sports
différents. Plus étonnamment, des différences au sein même d’une activité peuvent être
observées: Oberg et al. (52) remarque que les gardiens de football possèdent des amplitudes
articulaires plus importante que les autres postes (flexion de hanche, de genou et dorsiflexion
de cheville). L’amplitude articulaire n’est donc pas, chez tous les athlètes, une stratégie de
récupération recherchée. Elle impose une méthodologie rigoureuse dans la sélection des
populations, toutes n’étant pas concernée par cette problématique. Des études préalables sont
donc nécessaires pour déterminer le profil de l’athlète chez qui l’utilisation du FR pour un gain
de mobilité serait intéressante.
IFM3R – IFMK 2015/2016 TEFE Xavier TANGUY
[26]
2.3. Effets du FOAM-ROLLING sur la performance
Les résultats de l’utilisation du FR sur la performance sont également contradictoires. Seuls
Peacock et al. (37) rapportent une amélioration de la performance dans des tests de force,
puissance, agilité et vitesse après l’utilisation du FR combinée à un échauffement dynamique
versus un échauffement seul (p<0.05). Behara et al. (35) et Healey et al. (28) n’observant pas
d’amélioration (p>0.05).
Les études se différencient par la surface de traitement et le temps total. Ils étaient plus
importants dans l’étude de Peacock et al. (37) que celles de Behara et al. (36) ou Healey et al.
(29). De plus, l’échauffement utilisé pourrait avoir un impact, malgré qu’il soit également réalisé
par le groupe contrôle.
Une autre étude de l’équipe de Peacock et al. (53), non retenue dans le cadre de ce travail,
ne montre pas de différences sur la performance en comparant deux progressions de rolling sur
le corps (sagittale et frontale). Les zones traitées pourraient alors apparaître comme un
déterminant important, par une action globale sur le corps, et non seulement sur les membres
inférieurs qui sont préférentiellement traités dans les études de Behara et Healey (29,36). Des
recherches complémentaires devront donc cibler au plus juste les groupes à traiter pouvant
impacter la récupération et la performance de l’athlète afin de guider précisément les zones
d’utilisation du FR.
Dans tous les cas, l’utilisation du FR ne semble pas affecter négativement la performance, ce
qui ne semble pas être toujours le cas d’autres stratégies de récupération. Peck et al. (54), dans
une revue de littérature, montre que les étirements statiques sont à privilégier à distance d’un
entraînement ou d’une compétition car ils affectent la performance. Les résultats retrouvés ne
semblent donc pas indiquer de moments privilégiés pour l’utilisation du FOAM-ROLLER
D’autres investigations doivent être menées en particulier sur : la zone de traitement, de
l’échauffement mais aussi sur la durée d’action. Il pourrait être intéressant, dans le cadre de la
récupération mais aussi celui de l’échauffement, de savoir si le FOAM-ROLLING induit toujours
une amélioration de la performance à moyen terme : après 15, 30 ou 60’ post-rolling.
2.4. Effets du FOAM-ROLLING sur les propriétés contractiles du muscle
Macdonald et al. (33) n’ont montré aucune variation des propriétés contractiles du muscle
après l’utilisation du FOAM-ROLLER comparé au groupe contrôle. Lors d’un exercice
IFM3R – IFMK 2015/2016 TEFE Xavier TANGUY
[27]
excentrique, il a été montré que ce paramètre était négativement affecté par le FR (excepté
pour le DEM qui était amélioré) (cf. 2.1.1). Les deux études présentaient des protocoles
similaires de mesures. Il semble donc que ces paramètres soient affectés négativement
uniquement dans le cadre de la récupération post-exercice mais pas lors d’une pratique isolée.
Ces résultats doivent être confirmés par de nouvelles études.
2.5. Effets du FOAM-ROLLING sur le ressenti de l’athlète
Les effets du FR sur le ressenti de l’athlète restent sous-étudiés au vu du nombre de
publications sur ce point. Alors que paradoxalement ils apparaissent comme une composante
importante de la récupération, nous relevons seulement deux études (29,34) mesurant la
perception de l’athlète (douleur, fatigue, effort ou effet).
Ces résultats semblent pourtant indiquer que l’utilisation du FR permettrait de diminuer la
fatigue perçue après une série d’exercice (p≤0,05)(29). Bushell et al. (34) rapportent également
une perception globale de soi plus importante lors de l’utilisation du FR pour des mesures
d’étirements, cette valeur étant significativement moins bonne après l’arrêt du FOAM-ROLLING.
D’autres études doivent donc se pencher sur ces marqueurs de récupération, afin de pouvoir
émettre des stratégies de recommandations à ce niveau.
VI - Limites de la synthèse de la littérature
Nous avons choisi de définir la population « sportive » de notre modèle PICO comme
« Sportif sain avec pratique fréquente». Cependant, la littérature indique que le sportif régulier
n’est pas toujours confronté aux mêmes réalités physiologiques que le sportif de haut-niveau.
Prenons l’exemple de l’amplitude articulaire : Abdel-Aziem & Mohamad (55) en comparant les
effets de 6 semaines d’étirements des gastrocnémiens, observent une augmentation
significative de la flexion de cheville uniquement pour les sujets non-entrainés (+5,96° contre
+1,10° pour les sujets entrainés). Un sportif présentant déjà une longueur musculaire
importante obtiendra moins de gains d’amplitudes qu’un sujet physiologiquement plus raide
dont l’allongement musculaire initial sera plus rapide pour un même exercice. Un raisonnement
similaire pourrait être envisagé pour d’autres marqueurs comme la douleur suite à des exercices
excentriques entrainant des DOMS.
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[28]
D’autre part, le design méthodologique des études reste parfois imprécis, comme l’attestent
les scores PEDro retrouvés par notre évaluation (entre 4 et 6/10). Les auteurs ne mentionnent
pas toujours de manière précise la fréquence et l’intensité d’entraînements des sujets, et la
traduction d’un niveau d’activité peut différer d’un lecteur à l’autre. Il est ainsi probable que
certains échantillons soient composés de niveaux hétérogènes, avec des athlètes de haut-niveau
et des sportifs moins entrainés, ce qui rejoint le point évoqué précédemment. Par exemple, le
nombre d’heures de pratique des sujets s’étendait de 3 à 20 heures dans l’étude de Bushell et
al. (34).
Il semble également important de notifier que toutes les études n’ont pas effectué de calcul
statistiques pré-intervention. Ces derniers permettent de définir un nombre de sujets suffisants
pour pouvoir exclure un risque d’erreur de type 1 (montrer à tort une différence entre deux
groupes) ou de type 2 (ne pas montrer comme significative une différence pourtant réelle).
Dans l’étude de Bushell et al. (34), les auteurs ont retrouvé un gain de 3,70° d’extension de
hanche pour le groupe FR contre seulement 0,34° pour le groupe contrôle. Cependant, la
variance au sein de chaque groupe était plus grande que les changements observés, ne
permettant pas de conclure significativement.
L’hétérogénéité des protocoles et du choix de matériel est aussi un élément pouvant avoir
agi de manière indirecte sur les résultats obtenus. Curran et al. (56) ont montré une plus grande
pression par surface (165.7 kPa/cm2 contre 107 kPa/cm2) exercée par un rouleau rigide en PVC
entouré d’une mousse de néoprène comparativement à un rouleau de polystyrène condensé.
Enfin, les tests effectués manquent parfois de sensibilité. Par exemple, mesurer l’amplitude
articulaire par le " sit-and-reach test " dans l’étude de Peacock et al. (53) semble discutable. Une
revue de littérature menée par Mayor-Vega (57) attribue un critère de validité moyen à ce test
concernant l’extensibilité des ischio-jambiers et faible pour ce qui concerne la région lombaire.
VII - Confrontation aux revues de littérature sur le sujet et perspectives
Nous relevons trois revues de littérature (58–60) abordant les stratégies de SMR dans la
récupération, l’échauffement ou la performance. Leurs résultats vont dans le sens du travail
réalisé. Elles concluent de manière similaire sur les effets du SMR dans l’augmentation de
l’amplitude articulaire à court terme, l’amélioration de la performance et diminution de la
douleur perçue après un exercice intense. Cependant, ces revues sont menées indifféremment
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[29]
sur plusieurs types d’appareils utilisés (e.g., foam-roller, roller massager, balle de tennis) et le
niveau d’activité n’a pas fait l’objet d’un critère d’inclusion spécifique par les auteurs. Enfin, les
trois revues présentaient des populations avait une restriction d’amplitude articulaire, qui
s’éloignent du cadre étudié ici.
Récemment, une étude réalisée par Okamoto et al. (61) a ouvert de nouvelles perspectives
d’utilisation du FOAM-ROLLER. Les auteurs ont rapporté une diminution de la rigidité artérielle
et une augmentation de la concentration en [NO] après l’utilisation du rouleau chez des sujets
non-sportifs. La rigidité artérielle est le reflet d’une meilleure capacité d’extensibilité de l’artère
face aux modifications du flux sanguin. Parallèlement, le monoxyde d’azote est un agent
chimique vasodilatateur présent dans les cellules endothéliales de l’artère. (62). Augmenter ou
maintenir l’extensibilité artérielle pourrait alors améliorer la distribution sanguine du muscle
afin de répondre à l’effort ou de reconstituer ses réserves après un exercice. Bertovic et al. (63)
mettent en avant une moins bonne compliance artérielle chez des sujets s’entrainant en force
par rapport à une population sédentaire, augmentant notamment le risque de surcharge au
niveau du ventricule gauche lors de la systole. Ces hypothèses doivent encore faire l’objet de
recherches approfondies et en particulier, chez le SHN.
D’autre part, la littérature scientifique sur l’utilisation du FR est très récente : seulement 125
entrées sur les 3 bases de données interrogées, la publication la plus ancienne datant de 2013
(33). L’hétérogénéité évoquée : type de FR utilisé, la zone massée, la cadence et le nombre de
mouvements réalisés, sont autant de facteurs qui doivent encore être étudiés.
L’amplitude articulaire est le reflet de nombreux facteurs (muscle, tendon, capsule…) et les
mesures goniométriques sont le reflet globale des modifications de ces structures.
L’élastographie pourrait alors permettre d’isoler certains facteurs afin d’en appréhender le
comportement. Il s’agit une technique d’imagerie pouvant par exemple évaluer de manière
objective la raideur locale d’un tissu, en particulier la technique Supersonic Shear Imaging (64).
Une étude de Crommert et al. (65) a par exemple récemment observé une diminution de la
tension musculaire par élastographie après un massage. Cette technique semble pertinente à
mobiliser pour s’intéresser aux effets du FR dans de futurs travaux.
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[30]
VIII - Conclusion
Depuis les années 1990, l’Evidence-based practice (EBP) a progressivement amené un
changement de comportement des professionnels de santé autour de la prise en charge
médicale et paramédicale. Elle consiste à utiliser les meilleures données scientifiques à
disposition afin d’élaborer une prise en charge personnalisée et adaptée à la problématique du
patient (66). L’augmentation exponentielle des publications à l’ère du numérique a entrainé
une explosion de ces connaissances (67,68). Il apparaît alors nécessaire de régulièrement
synthétiser les publications autour d’une problématique afin d’en définir la pertinence et mieux
répondre aux besoins du patient.
Dans le suivi du SHN au quotidien, le masseur-kinésithérapeute doit proposer et mettre en
œuvre des techniques adaptées au sportif et à ses objectifs, notamment en matière de
récupération. La connaissance des mécanismes d’actions et leur intérêt apparaissent alors
comme une notion fondamentale afin de conseiller au mieux le SHN. C’est la raison pour
laquelle le FOAM-ROLLING, technique en pleine essor, a fait l’objet de ce travail. A ce jour, les
conclusions et les recommandations sur son utilisation restent mesurées au regard des résultats
soulignés, et d’autres investigations sont à envisager. Il apparaît cependant, à la conclusion de
ce travail, que les exigences de chaque discipline sportive rendent difficile une généralisation
des résultats. Face à un processus multifactoriel comme la récupération, la complexité des
interactions biopsychologique le rende difficilement appréhendable dans sa totalité. Le
kinésithérapeute possède alors un rôle important dans l’adaptation des protocoles à chaque
individu au sein de sa discipline, en tenant compte de la problématique individuelle du sportif et
des impératifs qui lui sont imposés.
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Annexe 1 – Liste de FOAM-ROLLERS couramment utilisés
Marque Nom Composition Prix Image
Trigger point©
GRID Foam Roller
Rouleau PVC recouvert
d’une couche de néoprène
35-45€
Rogue©
High Density Foam-ROller
Polypropylène expansé
15-30€
Myprotein©
Rouleau
mousse
Mousse EVA
15-18€
Annexe 2 – Critères d’évaluation PEDro
Item 1 : les critères d’éligibilité ont été précisés
Item 2 : les sujets ont été répartis aléatoirement dans les groupes (pour un essai croisé, l’ordre des traitements reçus par les
sujets a été attribué aléatoirement)
Item 3 : la répartition a respecté une assignation secrète:
Item 4 : les groupes étaient similaires au début de l’étude au regard des indicateurs pronostiques les plus importants
Item 5 : tous les sujets étaient "en aveugle"
Item 6 : tous les thérapeutes ayant administré le traitement étaient "en aveugle"
Item 7 : tous les examinateurs étaient "en aveugle" pour au moins un des critères de jugement essentiels
Item 8 : les mesures, pour au moins un des critères de jugement essentiels, ont été obtenues pour plus de 85% des sujets
initialement répartis dans les groupes
Item 9 : tous les sujets pour lesquels les résultats étaient disponibles ont reçu le traitement ou ont suivi l’intervention contrôle
conformément à leur répartition ou, quand cela n’a pas été le cas, les données d’au moins un des critères de jugement
essentiels ont été analysées "en intention de traiter"
Item 10 : les résultats des comparaisons statistiques intergroupes sont indiqués pour au moins un des critères de jugement
essentiels
Item 11 : pour au moins un des critères de jugement essentiels, l’étude indique à la fois l’estimation des effets et l’estimation de
leur variabilité
Annexe 3 – Grille d’évaluation des articles retenus pour la revue (PEDro)
Item Pedro Item
1 Item
2 Item
3 Item
4 Item
5 Item
6 Item
7 Item
8 Item
9 Item
10 Item
11 TOTAL
Bushell (2015)
Oui Non Non Oui Non Non Non Oui Oui Oui Oui 5/10
Škarabot (2015)
Oui Oui Non Oui Non Non Non Oui Oui Oui Oui 6/10
Pearcey (2015)
Non Oui Non Oui Non Non Non Oui Oui Oui Oui 6/10
Junker (2015)
Oui Oui Non Oui Non Non Non Oui Oui Oui Oui 6/10
MacDonald (2014)
Non Oui Non Oui Non Non Non Oui Non Oui Oui 5/10
MacDonald (2013)
Non Oui Non Oui Non Non Non Oui Oui Oui Oui 6/10
Peacock (2014)
Non Oui Non Oui Non Non Non Oui Oui Oui Oui 6/10
Healey (2014)
Oui Non Non Oui Non Non Non Oui Oui Oui Oui 5/10
Behara (2015)
Oui Oui Non Oui Non Non Non Oui Oui Oui Oui 6/10
Markovic (2015)
Non Oui Oui Non Non Non Non Oui Oui Oui Oui 6/10