21
DOSSIER DE PRESSE présente LE JOUEUR D’après FÉDOR DOSTOÏEVSKI Du 26 janvier au 20 février 2016 Visuel © Jean-François Brière

LE JOUEUR - theatreprospero.com · sommaire l’adaptation thÉâtrale des romans de dostoïevski page 3 dostoïevski, le jeu et le joueur page 5 la piÈce

Embed Size (px)

Citation preview

DOSSIER DE PRESSE

présente

LE JOUEUR D’après FÉDOR DOSTOÏEVSKI

Du 26 janvier au 20 février 2016

Vis

uel ©

Jea

n-Fr

anço

is B

rière

TExTE

Fédor Dostoïevski

MISE En ScènE ET aDapTaTIOn

Gregory Hlady

aVEc

Paul Ahmarani

Peter Batakliev

Alex Bisping

Stéphanie Cardi

Frédéric Lavallée

Danielle Proulx

Évelyne Rompré

Jon Lachlan Stewart

ScÉnOgRaphIE , cOSTuMES & ÉclaIRagES

Vladimir Kovalchuk

aSSISTancE aux cOSTuMES

Catherine Goerner Potvin

SOn ET pROJEcTIOn

Nikita U

chORÉgRaphIE ET MOuVEMEnT

Jon Lachlan Stewart

RÉgIE SOn, ÉclaIRagE ET VIDEO

Pierre-Olivier Hamel

aSSISTancE à la MISE En ScènE

Marie Fannie Guay

lE JOuEuR

1

Partenaire de Production

« J‘ai d’abord admiré Dostoïevski à cause de ce

qu’il me révélait de la nature humaine. Révéler

est le mot. Car il nous apprend seulement ce

que nous savons, mais que nous refusons de

reconnaître. » Albert Camus

SOMMAIRE

L’ADAPtAtION tHÉâtRALE DES ROMANS DE DOStOïEVSKI Page 3

DOStOïEVSKI, LE JEU Et LE JOUEUR Page 5

LA PIÈCE Page 7 FÉDOR DOStOïEVSKI Page 8

ENtREtIEN AVEC GREGORY HLADY Page 12

L’ÉQUIPE DE CRÉAtION Page 14

2

3

l’aDapTaTIOn ThÉâTRalE DES ROManS DE DOSTOÏEVSKI

« Si Dostoïevski écrivait en romancier, il sentait en dramaturge. Ses images, ses répliques sont

scéniques. Que de choses dans ses romans aspirent au théâtre, à la scène, se placent facilement

et naturellement dans son cadre, répondent à ses exigences spécifiques. »

Némirovitch-Dantchenko (1858-1943), fondateur avec Stanislavski du Théâtre d’Art de Moscou

«Il est incontestable que, plus que toute autre, son oeuvre recèle des vertus dramatiques qui

lui sont propres, et je dirai même exclusives. tout d’abord Dostoïevski, rompant résolument avec

les longues descriptions dont son époque se délectait, saisit immanquablement ses héros dans

un état de crise... Ensuite, l’action s’accélère dans une gradation et une progression dramatique

étourdissantes pour atteindre son point culminant, lequel est toujours remarquablement scénique,

c’est-à-dire “visible”. « [dans les romans de Dostoïevski] Non seulement abondent incidents

et péripéties sous une forme directe et qui touche les sens, mais encore toute manifestation

psychique s’y présente en action. En lisant ses romans, on y assiste. À tel point que le texte non

dialogué fait souvent penser à des indications scéniques intercalées entre les répliques. »

Jacques Copeau (1879-1949), homme de théâtre français

Dostoïevski lui-même n’a jamais vu l’une de ses oeuvres représentées au théâtre. C’est sur une

scène française qu’est pour la première fois jouée une adaptation de Crime et Châtiment, le 15

septembre 1888, à l’Odéon. Un an plus tard est montée en Russie même, au théâtre Maly de

Saint-Pétersbourg, l’adaptation scénique de ce roman, réalisée par Delière.

Le Groupe de la Veillée par l’entremise du directeur artistique téo Spychalski a, pour sa part,

réalisé plus d’une quinzaine d’adaptations théâtrales de romans : parmi celles-ci trois sont

puisées dans l’oeuvre de Dostoïevski : La première, en 1983, tirée du roman L’Idiot mis en scène

par téo Spychalski, puis une deuxième, présentée en 1991 mis en scène par Gabriel Arcand,

Crime et Châtiment et enfin l’adaptation des Démons en 1997 par téo Spychalski.

L’idiot (1983)photo - François Busson

Crime et Châtiment (1991) photo - Yves Dubé

Les démons (1997)photo - Georges Dutil

Quelques adaptations célèbres à travers le temps

1901 - Une première adaptation tirée des Frères Karamazov est montée, le 20 janvier 1901, au

théâtre Maly de Saint-Pétersbourg.

1907 - En Russie, celles des Démons est présentée pour la première fois le 15 septembre 1907

au théâtre de la Société littéraire et artistique de Saint-Pétersbourg, sous le titre Les Démons,

Scènes du roman de F.M. Dostoïevski.

1910 - Le 12 octobre 1910, le théâtre d’Art de Moscou montait Les Frères Karamazov.

1911 - L’année suivante, en France, Jacques Copeau, secondé par Croué, présentait au théâtre

de l’Oeuvre à Paris une superbe adaptation des Frères Karamazov .

1913 - Vladimir Nemirovitch-Dantchenko a créé au théâtre d’Art de Moscou le spectacle Nicolas

Stavroguine, avec Katchalov dans le rôle titulaire le 23 octobre 1913

1950 - En France, avant Camus, la Compagnie de Nicolas Bataille présente Les Possédés, au

Théâtre de l’Oeuvre, durant la saison 1950-1951. Ionesco y joue le rôle de Stépane Trofimovitch,

dans une adaptation de Akakia Viala et Nicolas Bataille.

1959 - On peut affirmer que, après la mise en scène du Théâtre d’Art de Moscou, l’adaptation

la plus fameuse et la plus élaborée est celle d’Albert Camus, présentée au théâtre Antoine, le

30 janvier 1959.

1971 - Janusz Warminski et Andrzej Wajda, tous deux metteurs en scène et directeurs de théâtre,

ont créé en Pologne, presque en même temps, Les Possédés, deux réalisations d’une grande

valeur artistique.

4

DOSTOÏEVSKI, lE JEu ET Le joueur

Ce récit tient une place à part dans l’œuvre

de Dostoïevski. En pleine écriture de Crime

et châtiment, il se voit contraint par une

obligation envers son éditeur Stellovski de

livrer dans des délais impossibles ce roman.

Une clause l’engage en effet à rendre le

texte final pour le 1er novembre 1866. Il ne

lui reste donc plus que 27 jours pour écrire

le roman, sans quoi « libre à lui, Stellovski,

d’éditer pendant 9 ans comme il le voudrait

tout ce que j’écrirai sans avoir à me verser

de gratification ». Le 31 octobre de la

même année, Dostoïevski se présenta chez

l’éditeur, respectant donc les engagements.

L’éditeur, avide du gain que lui procurerait

le non-respect du contrat, indiqua à un de

ses employés de l’annoncer absent pour

quelques jours. Dostoïevski ne pouvant

se résoudre à accepter les conditions qui

l’engageaient, alla déposer son manuscrit

dans un commissariat afin de dater le roman au 31 octobre 1866 aux yeux de l’État. Écrit dans

l’urgence, dicté, en partie autobiographique, Le Joueur n’a pas bénéficié de la même préparation

que ses autres romans. On a donc accès à une écriture qui met en lumière des aspects

importants de sa personnalité. De plus, dans cette rare performance d’écriture, il laisse entrevoir

les prémisses de personnages qui achèveront de faire de lui l’écrivain que l’on connaît.

Dostoïevski, lui-même joueur compulsif, s’inspira beaucoup de ses propres déboires au jeu pour

rédiger ce roman. En 1883, alors que son épouse Maria, phtisique, est au plus mal, Dostoïevski

part deux mois en Europe pour rejoindre sa jeune maîtresse, Apollinaria Souslova (la future

Pauline du Joueur). Les retrouvailles à Paris sont pénibles et mouvementées. En quittant Paris,

Dostoïevski passe quatre jours à Baden-Baden avec son rêve incorrigible de gagner une grosse

somme à la roulette. Il perd et doit faire venir de l’argent de Russie pour poursuivre son voyage.

Il joue ensuite à Genève. Pour aller jusqu’à turin, il met en gage sa montre, et Souslova une

bague. Après l’Italie, Dostoïevski et Souslova arrivent à Berlin. Au bout de deux jours, Dostoïevski

est pris d’une envie irrésistible de jouer à la roulette, et il part pour la ville d’eaux de Hombourg.

Ce voyage avec Souslova a indéniablement servi de matière au Joueur qui avait d’abord un

autre titre: ROULEttENBOURG (c’est sur les instances de son éditeur qu’il changera le titre).

Dostoïevski et sa jeune épouse Anna Grigorievna Dostoïevskaïa qu’il a rencontrée en lui 5

Monument à Dostoïevski devant le casino de Baden-Baden Sculpteur Léonid Baranov, 2004

6

dictant Le Joueur, fuient Pétersbourg et les créanciers en avril 1867. Ce voyage en Europe est

marqué par l’étape de cinq semaines à Baden-Baden. A la fin, le séjour à Baden-Baden, cette

« maudite ville », cet « enfer», s’est transformé en véritable drame. C’est le premier endroit où

Anna Grigorievna assiste à ce drame quotidien, épuisant et désespéré. Chaque soir, en sténo,

elle inscrit ses impressions. Les Dostoïevski s’arrêtent dans le grand hôtel « Au Chevalier d’or »,

mais les pertes au jeu subies dès le premier jour les contraignent bientôt à déménager dans

un quartier éloigné et à louer deux petites chambres au-dessus d’une forge, d’où parviennent

toute la journée des coups de marteau étourdissants.

Un cas caractéristique du système de jeu de Dostoïevski et de toute la vie à Baden... Au matin

du 16 juillet, les Dostoïevski ont mis de côté 166 pièces d’or. Le jeu dure toute la journée avec

de fréquents emprunts aux ressources familiales et le soir, il reste 66 pièces. Le surlendemain,

la somme est totalement perdue. Alors, il demande à sa femme de lui confier ses bijoux pour

les mettre en gage.

« Je pris mes boucles d’oreille et ma broche et je les regardai longtemps, longtemps. Il me

semblait que je les voyais pour la dernière fois. (Et il en fut ainsi). J’avais terriblement mal,

j’aimais tant ces choses qui m’avaient été offertes par Fédia... »

Quelques heures passent. Dostoïevski revient. Il a tout perdu, même l’argent des boucles d’oreille.

Il assure que c’est la dernière fois, se met à pleurer. Mais le lendemain, tout recommence et il

engage son alliance...

Il l’avait souvent promis à sa jeune épouse et il a finalement tenu parole : Dostoïevski a réussi à

sortir de l’engrenage infernal du jeu. Le cauchemar qui a duré près de 10 ans s’est terminé en

1871. Par la suite, lors de ses voyages à l’étranger, il ne songea pas une seule fois à se rendre

dans une maison de jeu.

source : http://www.lizotchka-russie.fr

la pIècE / l’acTIOn

Jouer. Jouer à la roulette, jouer ses passions, son argent ou celui des autres. Mais l’argent n’a

pas grande importance ici. L’argent se fait pure expression de l’« être en amour ». L’argent

gagné ou perdu, peu importe. Être amoureux et ne pas le dire, être amoureux et ne pas se

l’avouer — l’exprimer à travers le jeu. Pour lui, Alexeï Ivanovitch, jouer à la roulette est la plus

haute et la plus brutale confession amoureuse. Puis, il y a ces Russes toujours, assurément. Les

Russes « touristes du jeu », les « estivants », dans une enclave des jeux de hasard, un endroit de

villégiature allemand que Dostoïevski a nommé, avec un certain humour, Roulettenbourg. Les

Russes dans un état second, exacerbés, échauffés par les désirs, les fantasmes, les lubies de

chacun. Les Russes dans une zone d’esprit « carnavalesque » comme le dit Bakhtine à propos

de ce roman. Les Russes chez les « Occidentaux », chez leurs éternels adversaires. —— Sur le

plan sentimental, la situation est pour le moins extravagante : une rivalité, qu’on pourrait dire

internationale. trois rivaux pour une femme, Pauline.

Quelques photos en répétition

7

nOTES BIOgRaphIQuES

1821 - Naissance de Fiodor Mikhaïlovitch

Dostoïevski, à Moscou.

1828 - Fiodor a sa première crise d’épilepsie, le

« haut mal ».

1837-1843 - Études à Saint-Pétersbourg (École

de Génie).

1839 - Le père de Dostoïevski est assassiné par

ses serfs.

1844 - Dostoïevski renonce à la carrière militaire

pour se consacrer à la littérature.

1845 - Début de sa carrière d’écrivain.

« À quatre heures du matin, on tire violemment la

sonnette. Étonné, Dostoïevski ouvre la porte ; c’est Nékrassov, le poète, qui se précipite dans

ses bras, l’embrasse tout transporté de joie. un critique de l’époque, Biélinski, et lui ont lu le

manuscrit ensemble ; toute la nuit ils ont lu, ri et pleuré ; à la fin ils n’y ont plus tenu ; ils sont

venus l’embrasser. « Avez-vous vraiment conscience de ce que vous avez fait là ? » Il s’agit

de son petit roman Pauvres Gens, écrit à 24 ans, un roman inspiré par la plus profonde de

ses humiliations, la pauvreté. » Stefan Zweig

1846 - Publie Les Pauvres Gens et Le Double.

1849 - Dostoïevski qui, depuis deux ans, fréquente le cercle de Pétrachevski où l’on parle un peu

trop librement de tout, est arrêté.

« De nouveau la sonnette retentit dans la nuit ; Dostoïevski ouvre la porte. Des officiers et

des cosaques pénètrent dans sa chambre : on l’arrête, on met ses papiers sous scellés.

Pendant quatre mois il languit dans une cellule de la forteresse de Saint-Paul, sans se

douter du crime dont on l’accuse. Il est condamné à être fusillé. »

« Encore une fois sa destinée se concentre en une seconde, une seconde infinie où

la vie et la mort se tendent les lèvres pour un baiser brûlant. À l’aube, neuf de ses

compagnons et lui sont tirés de leur prison, on leur jette un suaire sur les épaules, on les

attache à un poteau, on leur bande les yeux. Il entend la lecture de sa condamnation

à mort et le roulement des tambours. L’officier lève la main, agite un mouchoir blanc et

lit la grâce qui commue la condamnation à mort en un emprisonnement en Sibérie.

Dostoïevski, 1860

8

Quatre ans aux travaux forcés, puis simple soldat. C’est la chute de sa nouvelle gloire dans

un abîme sans nom. Pendant quatre ans quinze cents piquets en chêne borneront son

horizon. Quand on enlève la chaîne de ses pieds meurtris, il n’est plus le même homme ;

sa santé est détruite, sa gloire s’en est allée en poussière ; seule sa joie de vivre subsiste,

intacte, indestructible. » S. Z.

1850-1854 - Dostoïevski au bagne. Il écrit Un Petit Héros.

1854 - Sortie du bagne. Dostoïevski reste en Sibérie à titre de simple soldat. Boulimie de

lectures.

1857 - Mariage avec Marie Dimitrievna Issaïeva (elle servira de modèle pour Katerina Ivanovna

dans Crime et Châtiment).

1859 - Libéré du service militaire, Dostoïevski est autorisé à résider à Saint-Pétersbourg après

dix ans d’exil. Il sera toute sa vie sous surveillance policière. Il est oublié ; ses protecteurs

littéraires l’ont abandonné, ses amis se sont dispersés.

1860 - Avec son frère Michel, il fonde la revue Le Temps. Publication de Souvenirs de la maison

des morts. La censure permet la publication de toute son oeuvre antérieure.

« La nation entière découvre avec épouvante Souvenirs de la maison des morts. Le tzar

sanglote à la lecture de ce livre ; le nom de Dostoïevski est dans toutes les bouches. une

année suffit à le ressusciter, à rétablir sa gloire, une gloire plus grande, plus durable que

jamais. » S. Z.

1863 - Interdiction de la revue Le Temps pour un article malencontreusement jugé favorable

aux insurgés polonais.

« en un éclair : en une seconde tout est détruit, on a interdit la revue ; c’est un malentendu!

Puis, coup de foudre sur coup de foudre, l’épouvante s’abat sur sa vie : sa femme meurt,

ensuite son frère puis son meilleur ami... Il se défend avec l’énergie du désespoir, il travaille

jour et nuit avec une activité fébrile, il écrit, il imprime lui-même pour faire des économies,

pour sauver son honneur et sa vie. » S. Z.

1864 - Création de la revue L’Époque. Publication du Sous-sol (ou Mémoires écrits dans un

souterrain).

1865 - Faillite de L’Époque. Dostoïevski part pour l’Allemagne, joue à la roulette et

perd. Projet de Crime et Châtiment. Signe un contrat avec Stellovski au terme duquel

s’il ne lui donne pas un nouveau livre avant novembre 1866 (Le Joueur), il perd

durant neuf ans tout bénéfice sur son oeuvre passée et à venir. Retour en Russie.

9

« Il est effroyable de penser que le plus grand écrivain russe ait erré, sans ressources,

sans foyer, sans but, de pays en pays. Le démon de l’épilepsie se cramponne à ses nerfs ;

les dettes, les traites, les engagements le talonnent de besogne en besogne ; la gêne, la

honte le chassent de ville en ville. Pour Dostoïevski, la Sibérie était le purgatoire : la France,

l’Allemagne, l’Italie lui sont certainement un enfer. Il est l’hôte assidu du mont-de-piété ; il y

a tout engagé. » S. Z.

1866 - Le Messager russe publie Crime et Châtiment dans huit de ses numéros, de janvier à

décembre. En octobre, Dostoïevski engage une sténographe, Ania Snitkina, à qui il dicte en un

mois Le Joueur. L’année suivante la jeune sténographe de 19 ans devient sa femme. Elle prendra

en main les affaires de son mari et peu à peu lui assurera une vie décente.

« Il continuera à vivre dans cette vermine, avant de s’élever vers la splendeur de la gloire

éternelle. Des journées entières il reste couché dans un complet engourdissement. Dès que

les forces réapparaissent, il se traîne vers son bureau. Il a cinquante ans : mais il a subi des

siècles de torture. » S. Z.

1867 - Avec sa femme, Dostoïevski fuit la Russie et les créanciers pour voyager en Europe. Joue

à la roulette. Commence à écrire L’Idiot. Se brouille avec tourgueniev.

1869 - 21 septembre. Assassinat de l’étudiant Ivanov par les « Cinq » de la « Vindicte

populaire » du nihiliste Netchaïev. Dostoïevski travaille aux Démons et sur le projet La vie d’un

grand pêcheur.

1870 - Parution de L’Éternel Mari.

1871 - En avril, Dostoïevski se ruine une nouvelle fois à la roulette et renonce au jeu définitivement.

Publication, dans Le Messager russe, du roman Les Démons (ou Les Possédés). Dostoïevski

obtient le droit de retourner dans sa patrie. Retour à Saint-Pétersbourg.

1872 - Début des livraisons du Journal d’un écrivain : Dostoïevski dispose jusqu’en 1881 d’une

tribune lui permettant d’intervenir à sa guise sur tous les sujets d’actualité. Se rapproche de

plus en plus du pouvoir. Ses livres ont plaidé sa cause ; la Russie n’a d’yeux que pour lui. Le

Journal d’un écrivain a fait de lui le messager de son pays.

1873 - À Ems pour se soigner. Écrit L’Adolescent où il développe l’idée Rothschild du Joueur,

et qui paraîtra à partir de 1975.

1877 - Songe d’un homme ridicule.

1879 - Parution en feuilleton des Frères Karamazov.

10

1880 - Discours en hommage à

Pouchkine, à Moscou.

« Pour le centième anniversaire

de la naissance de Pouchkine, les

grands écrivains de russie ont été

conviés à prononcer les discours

commémoratifs. Dostoïevski parle.

Comme fauchée, la foule s’abat à

ses genoux ; la salle tremble sous

cette explosion d’allégresse. Tous

les autres orateurs renoncent à la

parole. L’enthousiasme n’a plus de

limites : une auréole flamboyante entoure cette tête de crucifié. » S. Z.

1881 - Dostoïevski meurt le 28 janvier à l’âge de 59 ans. Obsèques nationales : près de soixante

mille personnes suivent son cercueil. Des villes les plus lointaines, les députations affluent pour

lui rendre les derniers honneurs. La foule gravit les marches de la maison d’ouvrier et s’entasse

autour du cercueil. tous veulent voir le mort qu’ils ont oublié sa vie durant.

11

EnTRETIEn aVEc gREgORY hlaDY

De quand date ta rencontre avec Dostoïevski ?

« J’ai joué l’extrait de la dernière scène de l’Idiot alors que j’étais étudiant à l’université de Kiev

en Ukraine, ça m’a bouleversé complètement et donné pour le reste de mes jours ma motivation

cruciale. Dostoïevski est ma référence. Dès que j’aborde une œuvre, je me demande ce que

lui aurait fait. J’ai d’ailleurs beaucoup travaillé et effectué des recherches sur Dostoïevski du

temps où je travaillais en Russie auprès du metteur en scène Anatoli Vassiliev. Pendant plusieurs

années j’ai notamment incarné l’Idiot, que notre compagnie a d’ailleurs présenté au Festival de

théâtre des Amériques. Les personnages de Dostoïevski sont souvent plus grands que nature

et ont une résonnance particulière chez moi, dans le sens où ils sont finalement très proches

du réalisme magique* qui est une approche que j’affectionne particulièrement. »

pourquoi monter Le joueur aujourd’hui ? Quelle est sa résonance contemporaine ?

« C’est après une rencontre avec Téo Spichalski que nous avons décidé de monter cette

pièce qui ne l’a jamais été à Montréal. La pertinence de Dostoïevski est indéniable. Si on

touche à Dostoïevski, cela veut dire qu’on touche aux questions les plus importantes de notre

existence. C’est extrêmement actuel, car on vie aujourd’hui une époque de confusion. De crises

à tous les niveaux et Dostoievski touche à ça : oser lancer le défi à la fatalité. Un être humain

généralement ne doit pas se dresser contre la fatalité. Or le jeu c’est le domaine des dieux. Si

on arrive à comprendre les lois du hasard, on devient maitre de son destin. »

« C’est aussi l’un de ses textes le plus personnel, quasi autobiographique. Dostoïevski l’a dicté

Pho

to ©

Mar

ie-C

laud

e H

amel

12* On parle de réalisme magique lorsque des éléments perçus et décrétés comme « magiques », « surnaturels » et « irrationnels » surgissent dans un environnement défini comme « réaliste », à savoir un cadre historique, géographique et culturel vraisemblable.

comme en autopilote. L’urgence de finir ce roman a obligé son auteur à ne pas effectuer le

travail préparatoire auquel il se livrait habituellement. Ce qui nous donne un texte vraiment à

part de ses autres œuvres, proche de l’improvisation. C’est une écriture très spontanée. Jeux de

hasard, passion, amour, fatalité sont abordés comme dans un roman d’aventures. »

Quels sont les défis que vous avez rencontrés pour faire passer les personnages du roman

à la scène ?

« Ce n’est pas nécessairement facile ça demande un certain courage. Car si j’approche la

pièce de façon trop littérale, ça ne marche pas. Il faut faire un certain saut quantique qui doit

transformer ça pour passer au produit théâtral.

Dostoïevski est extrêmement musical dans le sens polyphonique du terme. Dans son récit, des

courants thématiques coexistent simultanément. Cela me fait penser aux chants polyphoniques

où chaque voix a sa propre vie à l’intérieur d’un ensemble. De la même façon, chaque

personnage porte un thème et tous doivent coexister. Ma préoccupation est de rendre visibles

ces couches.

D’autre part, je me questionne beaucoup sur la façon dont les jeux de hasard doivent être

représentés sur scène. Une approche réaliste ? Je ne suis pas certain. Je fais donc un gros

travail avec le scénographe Vladimir Kovalchuk. C’est mon complice pour tous les spectacles

que j’ai montés au sein du Groupe de la Veillée.

Certains éléments de son écriture facilitent cependant le passage à la scène. L’œuvre de

Dostoïevski est extrêmement dramatique. Il a un véritable don pour décrire la psychologie des

personnages. C’est presque comme s’il écrivait pour des acteurs. Les personnages ne sont pas

du tout réalistes et cela me permet une grande liberté d’interprétation. Et puis dans Le joueur il

y a les grands traits de ses héros à venir. Une ébauche. Et cela m’inspire beaucoup pour donner

un autre regard sur ce texte. »

c’est votre septième participation en tant que metteur en scène au sein du groupe de la

Veillée. Qu’est-ce que cela représente dans votre parcours ?

« La rencontre avec La Veillée a été déterminante pour moi lorsque je suis arrivé au Québec.

C’est sur la recommandation du dramaturge polonais Grotowski que je suis entré en contact

avec téo Spychalski et Gabriel Arcand. Le rêve de ma vie était alors de monter une pièce de

Pinter, auteur qui était interdit en URSS. Je leur ai proposé et ils ont accepté. La pièce a été

récompensée du Prix de la critique - Meilleure mise en scène et cela a été le début d’une

fructueuse collaboration. La Veillée a été une grande opportunité pour moi. »

13

l’ÉQuIpE DE cRÉaTIOn

gREgORY hlaDY – adaptation et mise en scène

Acteur et metteur en scène d’origine ukrainienne, Gregory Hlady est diplômé de l’Institut théâtral

de Kiev en interprétation, en plus de l’Institut théâtral de Moscou en mise en scène. À l’époque,

il débute sa carrière de comédien avec des rôles-titres dans Cyrano de Bergerac et Le prince

constant. Élève puis acteur fétiche du metteur en scène Anatoli Vassiliev, il joue ensuite dans

Six personnages en quête d’auteur, Caligula, Ce soir, on improvise, Les démons, L’idiot et Oncle

Vania.

Début des années 90, il commence sa carrière Montréalaise avec la mise en scène de L’invitation

au supplice de Nabokov pour l’École Nationale de théâtre du Canada, suivi du retour de pinter

avec le groupe de la Veillée, pièce qui lui vaudra le prix de la critique - Meilleure mise en

scène. Il joue alors dans Électre, sous la direction de Brigitte Haentjens, Intérieur, m.e.s. de Denis

Marleau et L’autre, m.e.s. de Paula de Vasconcelos. En 2000, il retrouve Anatoli Vassiliev pour

incarner le rôle de Salieri dans la pièce Mozart et Salieri de Pushkin à Rome, puis en tournée

aux prestigieux Festivals de théâtre d’Amsterdam et d’Avignon (2006). En 2009, nous avons

pu le voir incarner le personnage de Stanley, dans une mise en scène signée Alexandre Marine

d’Un tramway nommé désir.

Par la suite, Gregory Hlady cumule les mises en scène, telles que Urlicht de Gustav Mahler

(Vienne), L’Ange de feu de Valeri Brioussov au théâtre National Mihai Eminescu (Roumanie).

Avec Le Groupe de la Veillée, il signera par ailleurs Amerika de Kafka, Le roi se meurt de Ionesco,

Cœur de chien, une adaptation du roman de Boulgakov, La noce de Bertolt Brecht, en plus de

La Danse de mort d’August Strindberg.

La recherche qu’effectue Gregory Hlady depuis des années s’est matérialisée par le biais non

seulement de ses nombreux rôles et mises en scène, mais aussi par de multiples séminaires

et ateliers, qu’il dirige un peu partout en Europe. Homme de théâtre, il incarne aussi un bon

nombre de rôles au cinéma et à la télévision, dont 19-2 (Podz), The Forbidden Room (Guy

Maddin), La face cachée de la lune (Robert Lepage), Le Marais (Kim Nguyen) et Omerta III

(Georges Mihalka), pour n’en nommer que quelques-uns.

14Le retour (1992)photo - Yves Dubé Coeur de chien (2009)

paul ahMaRanI

Diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Montréal en 1993, Paul

Ahmarani est un acteur polyvalent aux multiples facettes.

Au théâtre, la liste des metteurs en scène avec qui il a travaillé parle d’elle-

même : Jean Asselin, Peter Batakliev, Martine Beaulne, Sylvain Bélanger,

Denise Guilbault, Brigitte Haentjens, Gregory Hlady, Michel Lemieux,

Alexandre Marine, Denis Marleau, Wajdi Mouawad, Victor Pilon et Lorraine

Pintal.

Sous leur férule, il participe, entre autres, aux productions suivantes : Au cœur de la rose de

Pierre Perreault, Blasté de Sarah Kane, Cantate de guerre de Larry tremblay, Cœur de chien de

Mikhaïl Boulgakov, La noce de Bertold Brecht, La danse de mort de Strindberg La tempête de

Shakespeare , La Trappe d’Agatha Christie, Le Mouton et la Baleine d’Ahmed Ghazal, L’enclos

de l’éléphant de Sylvain Bélanger, L’exécuteur 14 d’Adel Hakim, Manhattan Medea de Denise

Guilbault, Woyzech de Georg Büchner, La cerisaie de tchekhov.

Les cinéphiles l’adorent. À preuve, il rafle 2 JUTRA pour ses rôles principaux dans La moitié

gauche du frigo ainsi que pour Congorama réalisé par Philippe Falardeau. Il interprète d’autres

grands rôles dans deux films de Sébastien Rose, Comment ma mère accoucha de moi pendant

sa ménopause et La vie avec mon père. Il est aussi des longs-métrages Guibord s’en va-t-en

guerre de Philippe Falardeau, Le Marais de Kim Nguyen, Un capitalisme sentimental d’Olivier

Asselin et Mars et avril de Martin Villeneuve. Nous le verrons en 2016 dans le film Le Cyclotron

d’Olivier Asselin.

Au petit écran, on le remarque dans La Galère, Toute la vérité, Trauma, Bunker, La job ( The

Office). Aussi, il incarne Philippe Desforges dans 30 vies, l’Inspecteur Schmitt dans la série pour

adolescents L’appart du 5e et en 2015, il décroche le rôle de François Beaudry dans Unité 9.

pETER BaTaKlIEV

Diplômé de l’Académie Nationale de théâtre et cinéma de Sofia en

Bulgarie, Peter Batakliev est un homme de théâtre. C’est avec passion qu’il

enseigne actuellement à l’UQÀM et a enseigné aux universités d’Ottawa

et de Concordia. Il signe plusieurs mises en scène pour les écoles et les

compagnies théâtrales dont Panique à Longueuil, Peer Gynt, La Gitane, La

dernière nuit de Socrate, Unity 1918, Exécuteur 14 et Un mois à la campagne

pour n’en nommer que quelques-unes. Le jeu théâtral est une part essentielle de sa carrière

et il fera partie de la distribution de plusieurs pièces entre autres Six personnages en quête

d’auteur mise en scène de Wajdi Mouawad, Waiting for Godot de Ben Barnes et Life is a

dream d’Alison Darcy au Centaur, La nuit des rois d’Yves Desgagnés, Le traitement de Claude15

Pho

to ©

F-L

Dub

é-D

upui

sP

hoto

© É

mili

e to

urne

vach

e

Poissant et Yvonne princesse de Bourgogne de Louis-Karl tremblay, coeur de chien de Gregory

Hlady

À la télévision nous avons pu le voir dans des séries telles que l’Auberge du chien noir, Jack

Carter, Diva I et II, Le Polock puis récemment dans 19-2 où il incarne avec brio Alek et dans

Camping de l’ours pour le rôle de Kramontof l’exterminateur.

Au cinéma en 2008 c’est dans Un été sans point ni coup sûr un film de Francis Leclerc qu’il se

démarque en incarnant le personnage de Monsieur B. Auparavant nous l’avons vu dans C’t’à ton

tour Laura Cadieux réalisé par Denise Filiatrault et The Future is now du réalisateur Garry Burns.

ALEXANDRE BISPING

Diplômé de l’École supérieure de théâtre de l’UQÀM, cet acteur polyvalent

et trilingue se distingue au petit écran dans des téléséries telles que Au

secours de Béatrice, Apparences et Les Argonautes. Au grand écran, on

a pu le voir évoluer dans The Revenant (Alejandro Inarritu), The Forbidden

Room (Guy Madden), Un capitalisme sentimental (Olivier Asselin) et Nuages

sur la ville (Simon Galiero). Même si Alex a prêté son talent à plus d’une

centaine de productions au cinéma et à la télévision, le théâtre demeure pour lui un lieu sacré

de création et de liberté. Il se sent privilégié d’être sollicité pour une quatrième collaboration

avec Le Groupe de la Veillée, et ce, après Trans-Atlantique de Gombrowicz, La Noce de Brecht,

et Moi, Feuerbach de tankred Dorst. Nous avons également pu le voir sur scène dans Toute

femme, Urban Tales et Peer Gynt.

Alex prête aussi sa voix à différentes productions, dont plusieurs documentaires, dessins animés,

livres enregistrés et jeux vidéo.

STÉphanIE caRDI

Depuis sa sortie de l’École supérieure de théâtre de l’UQÀM en 2008,

Stéphanie participe à plusieurs productions théâtrales et co-fonde le

théâtre Point d’Orgue. Elle était de la distribution de trois productions de

la compagnie, toutes trois mises en scène par Louis-Karl tremblay: Les

Troyennes au Bain St-Michel, Yvonne, princesse de Bourgogne au théâtre

Prospero et Les Atrides à l’Église Saint-Jean Baptiste. Parallèlement, on

a pu la voir dans Mère Courage et ses enfants, mise en scène de Philippe Cyr; au théâtre

Prospero dans Les Combustibles, mise en scène d’André-Marie Coudou et au théâtre du

Rideau vert dans La Cerisaie, mise en scène d’Alexandre Marine. Elle travaille à deux reprises

16

Pho

to ©

Izab

el Z

imm

erP

hoto

© R

og

er P

roul

x

avec Angela Konrad pour Auditions, ou me myself and I au Quat’sous ainsi que pour Variations

pour une déchéance annoncée présenté à l’Usine C en 2013 et dans le cadre du FtA en 2015.

À l’automne dernier, elle participe à la création Les Électres des Amériques Les phares de la

mémoire dans une mise en scène d’Hanna Abd El Nour. À la télévision, on a pu la remarquer

dans Mirador et O’. Au cinéma, elle était du long métrage L’appât d’Yves Simoneau. Après La

Noce en 2011 et 2012, Le joueur marque sa deuxième collaboration avec Gregory Hlady.

FRÉDÉRIc laVallÉE

Diplômé en 2003 de l’École Supérieure de théâtre de l’UQAM, Frédéric

Lavallée amorce sa carrière professionnelle en Suisse dans la Trilogie des

Pièces de guerre d’Edward Bond, présentée en septembre 2003 au théâtre

Vidy-Lausanne et reprise à Montréal, en janvier 2005, à l’Usine C. Depuis

sa sortie, il collabore régulièrement avec Le Groupe La Veillée, notamment

avec les productions : Démons de Lars Norèn en 2004, Ferdyduke de Witold

Gombrowicz en 2004 et 2006, Amerika, suite de Biljana Srbljanovic en 2005 et La Preuve

ontologique de mon existence de Joyce Carol Oates en 2013. Sous la direction de Gregory

Hlady, il crée les spectacles Cœur de chien de Mikhaïl Boulgakov en 2009 et La Noce de

Bertold Brecht en 2010 et 2011 et il est son assistant pour la création du spectacle La Danse de

mort de Strindberg en 2012. De plus, il est de la création du texte de Larry tremblay Cantate de

guerre présenté au théâtre d’Aujourd’hui en 2011, dans une mise en scène de Martine Beaulne.

En 2015, il collabore pour une troisième fois avec Philippe Cyr pour la création du spectacle

Selfie au théâtre d’Aujourd’hui. Depuis 2014, il fait de la tournée avec le spectacle Ainsi Parlait

d’Étienne Lepage et de Frédérick Gravel.

DanIEllE pROulx

Depuis plus de 40 ans, Danielle Proulx mène une carrière remarquable,

tant au théâtre qu’à la caméra. Comédienne aux talents multiples, elle

marqua notre imaginaire dans plusieurs productions, dont Jamais deux

sans toi, Les Héritiers Duval, Cornemuse, Mon meilleur ennemi, Zac, ainsi

que Aveux. Depuis deux ans, elle continue de nous surprendre dans son

interprétation d’Henriette Boulier, personnage coloré de la série Unité 9.

Au grand écran, sa performance saisissante dans Portion d’éternité, lui vaudra, en 1989, le

prix d’interprétation au FFM de Montréal. Nous la verrons, par la suite, dans Amoureux fou,

L’enfant d’eau, Truffes, Le Déserteur, M. Lazhar, C.R.A.Z.Y, rôle pour lequel, en 2006, elle se verra

remettre le prix de la meilleure actrice dans un rôle de soutien aux Galas des prix Jutra et Genie. 17

Pho

to ©

And

ré P

arad

isP

hoto

© M

oni

c R

icha

rd

Si Danielle Proulx ne cesse de s’illustrer au cinéma et à la télévision, son parcours théâtral n’en

est pas moins impressionnant. Elle participe à plus d’une trentaine de créations dirigées par de

grands metteurs en scène : Vie et Mort du roi boiteux (Jean-Pierre Ronfard) La Tempête (Alice

Ronfard), Tonalités et Masculin, Féminin (Michel Laprise) Les trois sœurs (Denis Bernard), Les

belles-sœurs (Serge Denoncourt), Vincent River et L’Opéra de Quat’Sous (Robert Bellefeuille),

Faits pour s’aimer (Michel Poirier) et Transmissions (Justin Laramé). En 2012, elle renoue avec

le Nouveau théâtre expérimental, en participant à la création de la trilogie L’Histoire révélée du

Canada français de 1608-1998 (Daniel Brière et Alexis Martin). Après sa participation au sein

de la production Danse de mort, dernière mise en scène de Gregory Hlady, la voici de retour

avec Le Groupe de la Veillée avec Le Joueur.

ÉVElYnE ROMpRÉ

Diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 1997, Évelyne

Rompré se taille une place de choix dans le milieu théâtral. Elle a joué,

entre autres, dans La tempête de Shakespeare dans une mise en scène

par Robert Lepage. Elle a aussi été de Ines Pérée et Inat Tendu dans

une mise en scène de Jean-Pierre Ronfard (pièce qui lui a permis de

remporter un Masque, le Prix Nicky Roy et le Prix Paul Hébert en 2000).

Elle était dans Les troyennes, Titanica, La robe des grands combats, Antigone, Woyzeck,

Vacarmes, Cabaret perdu, Unity, Mil neuf cent dix-huit, Opium, Treize à table, L’histoire du

roi Lear, Haute pression, Le dernier feu, et Orphelins. L’Académie québécoise du théâtre lui

décerne un Masque en 2004 pour son rôle dans Unity, Mil neuf cent dix-huit. Plus récemment,

Évelyne a participé aux pièces suivantes : La ville, Lumières, lumières, lumières et Débris. À

l’automne 2015, elle était de la distribution de Ils étaient tous mes fils au théâtre Jean-Duceppe.

À la télévision, elle a joué dans Temps dur de Louis Choquette ainsi que dans Stan et

ses stars, rôle qui lui a valu une nomination au Gémeaux en 2008. Elle était aussi dans

Destinées et Tactik. Depuis 2009, nous pouvons la voir dans le téléroman L’auberge

du chien noir. tout récemment, elle est de la distribution de la nouvelle série Karl et Max.

Au cinéma, elle joue dans Une jeune fille à la fenêtre, Histoire de famille et C’est pas moi je le

jure. Elle a aussi été du film de François Delisle, Deux fois une femme et ce travail lui a valu une

mise en nomination aux Jutra en 2011 dans la catégorie Meilleure Actrice.

18

Pho

to ©

J-F

Briè

re

JOn lachlan STEWaRT

Diplômé de l’École nationale de théâtre en mise en scène, Jon est metteur

en scène, écrivain et comédien bilingue. très actif, il est directeur artistique

la compagnie du théâtre Surreal SoReal, ainsi que codirecteur artistique

de La Fille du Laitier à Montréal.

Également finissant de l’École Studio 58 (Vancouver) en interprétation,

il a joué beaucoup avec sa propre compagnie Surreal SoReal (dans

les spectacles Dog: a 1950’s Homelife Nightmare, Big Shot et Becketts Shorts) ainsi

qu’avec Lunithéâtre et théâtre la Seizième (Fraises en Janvier, Flocons pour Alicia, Écran

Fumee, et sa propre pièce, Le Portrait Gooble).

Parmi ses expériences en mise en scène, l’on compte : Funny Girl (assistance, Centre Segal), Miss

Katelyn’s Grade Threes Prepare for the Inevitable (Centaur, janvier 2015), Before Her Time: 3 plays

by Samuel Beckett, Shopping and Fucking, A Number, The Woman Before (tous à l’École nationale

de théâtre), The Genius Code (Catalyst theatre, Edmonton, 2 nominations), Guernica (Hidden

Harlequin, nominé pour meilleure mise en scène), et Big Shot (Carrefour international, atelier).

Il a également écrit plus de douze pièces de théâtre qui ont été produites ou étudiées avec

Catalyst theatre, Citadel theatre, Shadow theatre, et theatre Network, tous à Edmonton

en Alberta, et récemment, sa pièce Lavinia, à New York avec Samuel French. Sa

pièce Big Shot est en tournée depuis 2008 dans plus de quatorze villes au Canada.

VLADIMIR KOVALCHUK – scénographie, costumes, lumières

Peintre et scénographe, Vladimir Kovalchuk a terminé sa formation à

l’Académie lettonienne des Arts de Riga. Il compte, à ce jour, plus de vingt-

cinq ans d’expérience comme artiste et scénographe à travers le monde.

Ses œuvres et créations ont voyagé dans un grand nombre de pays dont

l’Allemagne, la Belgique, le Canada, les États-Unis, la Finlande, la France,

la Hollande, la Hongrie, l’Italie, la Lettonie, la Russie, la tchécoslovaquie et

finalement, la Yougoslavie.

Kovalchuk a ainsi conçu un nombre impressionnant de décors, et ce, pour diverses productions

théâtrales. Parmi celles-ci, on compte Amphitryon de Molière à la Comédie Française, Don

Juan est mort de Pouchkine, m.e.s. d’Anatoli Vassiliev au théâtre de l’École d’Art de Moscou, Le

marchand de Venise, m.e.s. de Markholia au théâtre russe de Vilnius, Les enfants du soleil de

Gorki, m.e.s. Shapiro au théâtre Maly à Moscou, Richard III au Kazubo theatre de toronto et The

Living Corpse au théâtre National de Kiev, en Ukraine.

19

Pho

to ©

Max

ime

Source I Le Groupe de la Veilléepremière médiatique 28 janvier à 20 h

Relations de presse : Karine Cousineau CommunicationsContact / Karine Cousineau : 514 382-4844 [email protected]

Le Joueur est sa plus récente création, issue d’une longue et étroite collaboration

avec Le Groupe de la Veillée et Gregory Hlady. Aux cotés de son ami et metteur en

scène, il signa, entre autres, la scénographie des pièces Le Retour de Pinter, Amerika

d’après Kafka, Le roi se meurt d’Eugène Ionesco, Cœur de chien de Mikhaïl

Boulgakov, La noce de Bertolt Brecht et La Danse de mort d’August Strindberg.

nIKITa u - Son et projection

Nikita U est concepteur sonore et compositeur. Le joueur est sa

quatrième collaboration avec Le Groupe de la Veillée, après La danse

de mort d’August Strindberg, La preuve ontologique de mon existence

ainsi que L’Éclipse de Joyce Carol Oates. On a pu entendre sa musique

originale dans The Aeneid de talisman theatre ainsi que dans Kafka’s Ape

d’Infinithéâtre, présenté cet été au Fringe d’Édimbourg. Ses conceptions

sonores récentes incluent The Dumb Waiter de theatre Esperance et Progress! d’Infinithéâtre,

monté in situ à l’ancien hôpital Royal Victoria.

MaRIE FannIE guaY / assistance à la mise en scène

Bachelière en Art dramatique (profil Jeu, UQÀM, 2015) ainsi

qu’en Communications (profil Stratégies de production

culturelle et médiatique, UQÀM, 2007), Marie Fannie cumule les

expériences diverses autour de la scène. Après avoir travaillé quelques

années dans le secteur de la diffusion en danse contemporaine, elle se

consacre aujourd’hui à une carrière dans le milieu du théâtre, tant à titre

d’interprète que de créatrice. Sa première mise en scène (vies et morts DANS UN FOOD COURT,

co-mise en scène avec Solo Fugère) a été présentée au Studio-théâtre Alfred-Laliberté de

l’UQÀM en 2015. À titre d’assistante à la mise en scène, elle fait d’abord ses classes auprès de

Michel-Maxime Legault et Marcel Pomerlo, puis auprès de Gregory Hlady.

Pho

to ©

And

réan

ne G

auth

ier