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« Le lieu historique national du Canada du Canal-Rideau a été désigné comme site du patrimoine mondial! »

Le lieu historique national du Canada du Canal-Rideau a

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« Le lieu historique national du Canada du Canal-Rideau

a été désigné comme site du patrimoine mondial! »

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Description Ce plan de leçon porte principalement sur le lieu historique national du Canada du Canal-Rideau et sur le processus de présentation d'une proposition d'inscription en vue de sa désignation comme site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette trousse d’apprentissage contient un plan de leçon, des cartes, des feuilles de travail et des fiches d’information. Ressources requises : § Fiche d’information sur le lieu historique national du Canada du Canal-Rideau

(pages 17 et 18) § Critères de désignation comme site du patrimoine mondial de l’UNESCO (page

19) § Critères sous lesquels le canal Rideau est mis en candidature (page 20)

§ Liste indicative des sites du patrimoine mondial au Canada (pages 21-23)

§ Site Web du patrimoine mondial de l’UNESCO

http://whc.unesco.org § Site Web du lieu historique national du Canada du Canal-Rideau

http://www.pc.gc.ca/rideau § Site Web de Parcs Canada (Liste indicative des sites du patrimoine mondial au

Canada) http://www.pc.gc.ca/progs/spm-whs/itm3-/index_f.asp

Liens avec les programmes d’études officiels

§ Pour obtenir la liste complète des liens avec les programmes d'études officiels,

consultez le site Web du Centre de ressources éducatives au http://www.pc.gc.ca/education

Temps prévu : 300 minutes

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Documentation à l’intention de l’enseignant – Désignation comme site du patrimoine mondial Qu’est-ce qu’un site du patrimoine mondial? La Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (la « Convention du patrimoine mondial ») a été adoptée en 1972 par la Conférence générale de l’UNESCO et, à l’heure actuelle, 177 pays (appelés « États parties ») l’ont ratifiée, dont le Canada en 1976. La Convention a établi la Liste du patrimoine mondial en vue de reconnaître que certains sites, culturels* ou naturels**, sont d’une importance suffisante pour que la communauté internationale dans son ensemble en assume la responsabilité. En adhérant à la Convention, les États parties s’engagent à protéger les sites du patrimoine mondial qui se trouvent sur leur territoire et à éviter de prendre des mesures délibérées qui pourraient porter atteinte aux sites du patrimoine mondial se trouvant dans d’autres pays. À ce titre, la Liste du patrimoine mondial sert d’outil de conservation. Le Comité du patrimoine mondial, qui est formé de 21 pays (Bénin, Canada, Chili, Cuba, Inde, Israël, Japon, Kenya, Kuwait, Lituanie, Madagascar, Maurice, Maroc, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Pérou, Espagne, République de Corée, Tunisie, États-Unis d’Amérique – nommé entre 2005 et 2007) élus par les États parties, est responsable de la mise en œuvre de la Convention. Le Comité est soutenu par le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, à Paris, qui conseille les États parties sur la préparation des propositions d’inscriptions de sites, qui organise l’aide technique sur demande et qui coordonne les rapports relatifs à l’état des sites. Le Centre du patrimoine mondial coordonne aussi les mesures d’urgence destinées à protéger les sites menacés, et il administre le Fonds du patrimoine mondial. (http://www.pc.gc.ca/progs/spm-whs/page2_f.asp) Parcs Canada joue un rôle très important dans la désignation et la surveillance des sites du patrimoine mondial au Canada. En raison de son expertise et de son leadership dans la protection des lieux historiques nationaux et des parcs nationaux, l’Agence Parcs Canada a été choisie par le gouvernement fédéral pour être responsable des sites du patrimoine mondial. Les employés aident et guident les sites canadiens dans la préparation de leur dossier de présentation et conseillent ceux qui ont été désignés de valeur internationale relativement à la conservation et à la protection de leurs caractéristiques.

* Selon l’UNESCO, les éléments suivants sont considérés comme « patrimoine culturel » :

• les monuments : œuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales, éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d’éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la science;

• les ensembles : groupes de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la science;

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• les sites : œuvres de l’homme ou œuvres conjuguées de l’homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique.

** Selon l’UNESCO, les éléments suivants sont considérés comme « patrimoine naturel » :

• les monuments naturels constitués par des formations physiques et biologiques ou par des groupes de telles formations qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue esthétique ou scientifique;

• les formations géologiques et physiographiques et les zones strictement délimitées constituant l’habitat d’espèces animale et végétale menacées, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation;

• géologiques les sites naturels ou les zones naturelles strictement délimitées, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science, de la conservation ou de la beauté naturelle.

(Source: Le patrimoine mondial entre les mains des jeunes, connaître, aimer, agir, Kit éducatif à l’usage des enseignants. Publié en 2002 par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.)

Processus de désignation d’un site du patrimoine mondial Une liste indicative énumère les propriétés ayant le potentiel nécessaire pour satisfaire aux critères établis concernant les valeurs universelles exceptionnelles pour les sites du patrimoine mondial. Le Comité du patrimoine mondial demande aux États parties de mettre à jour leurs listes indicatives afin de tenir compte des priorités et des critères courants de l’UNESCO. Le processus de mise à jour des listes indicatives donne aux États parties la possibilité d’identifier les sites qui pourraient satisfaire à l’examen des valeurs universelles exceptionnelles et qui répondent aux priorités de la Stratégie globale. La Stratégie globale pour une Liste du patrimoine mondial équilibrée, représentative et crédible a pour but d’assurer que la liste fait état de la diversité des sites du patrimoine mondial naturel et culturel ayant une valeur universelle exceptionnelle. La Stratégie globale étend la définition typique de patrimoine mondial pour inclure et protéger les sites qui démontrent de façon exceptionnelle la relation de l’homme avec le sol et l’espace ainsi que des interactions humaines, la coexistence des cultures et les expressions créatives des spiritualités. De plus, la stratégie incite les pays à préparer des « listes indicatives » et des présentations de proposition d’inscription pour des sites faisant partie de catégories et situés dans des régions mal représentées sur la liste du patrimoine mondial. (http://whc.unesco.org/fr/listeindicative) La révision de la liste indicative est également l’occasion d’examiner les sites dans le contexte des travaux de conservation effectués depuis les vingt dernières années, de telle sorte que les meilleures candidatures soient proposées aux fins d’étude. Les listes indicatives sont révisées tous les dix ans environ.

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La liste indicative du Canada L’appui des intervenants était essentiel. Tout lieu proposé comme site du patrimoine mondial possible aurait à bénéficier de l’appui du ou des responsables, ainsi que du gouvernement provincial ou territorial respectif et, le cas échéant, des groupes autochtones. Cet appui devait être fondé sur une compréhension des répercussions d’une telle inscription. Afin de fournir une base scientifique fiable, des rapports de recherche sur le patrimoine naturel et culturel ont été rédigés par deux experts canadiens indépendants de réputation internationale ayant une solide connaissance des politiques et des lignes directrices du patrimoine mondial. Les deux rapports de recherche en question sont une évaluation d’éventuels sites canadiens dans le contexte des critères du Patrimoine mondial et des priorités exposées dans la Stratégie globale. Les sites évalués comprennent ceux qu’ont suggérés les Canadiennes et les Canadiens depuis les vingt dernières années en tant qu’éventuels candidats à une inscription sur la Liste du patrimoine mondial, de même que d’autres sites qui semblent répondre aux critères de la valeur universelle exceptionnelle. (http://www.pc.gc.ca/progs/spm-whs/page7_f.asp)

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Comment l’UNESCO décide-t-elle quels sites seront désignés sites du patrimoine mondial?

Étape 1 – L’État partie dresse une liste indicative nationale Pour que la candidature d’un site puisse être proposée à titre d’éventuel site du patrimoine mondial, il faut d’abord que ce site figure sur la liste indicative d’un État partie. Les responsables pour chaque site établissent un dossier de proposition d’inscription détaillé.

Étape 2 – Le dossier de proposition d’inscription est soumis au Centre du patrimoine mondial

Le dossier de proposition d’inscription est soumis au Centre du patrimoine mondial, qui vérifie si la proposition est complète. Le Centre peut demander à l’État partie qui soumet la proposition de fournir des renseignements additionnels.

Étape 3 – Des experts visitent le site proposé Des experts du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), pour ce qui est des sites culturels, et des experts de l’Union mondiale pour la nature (UICN), pour ce qui est des sites naturels, se rendent dans le site proposé pour en évaluer les valeurs patrimoniales et le régime de protection et de gestion, ainsi que pour confirmer le degré d’appui des divers intervenants. Les experts internationaux rédigent ensuite un rapport technique, qui comporte des recommandations destinées au Comité du patrimoine mondial.

Étape 4 – Le Comité du patrimoine mondial rend une décision Le Comité du patrimoine mondial rend une décision au sujet de la proposition d’inscription. Il peut inscrire le site sur la Liste du patrimoine mondial; il peut renvoyer la proposition à l’État partie en vue d’obtenir davantage de renseignements; il peut différer la proposition jusqu’à ce que l’on ait effectué des recherches complémentaires; il peut aussi ne pas inscrire le site sur la Liste. Le temps qui s’écoule entre le moment où le Centre du patrimoine mondial reçoit un dossier de proposition d’inscription et de celui où le Comité rend une décision est d’au moins 18 mois. (source : http://www.pc.gc.ca/progs/spm-whs/page4_f.asp)

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Documentation à l’intention de l’enseignant - Lieu historique national du Canada du Canal-Rideau Le canal Rideau et son importance nationale Le canal Rideau est un réseau de lacs magnifiques, de rivières et de canaux artificiels qui serpente sur une distance de 202 kilomètres entre Kingston, à l'extrémité est du lac Ontario, et Ottawa, la capitale du Canada. C’est une rivière du patrimoine canadien et l’un des canaux historiques administrés par Parcs Canada dont le rôle consiste à protéger et mettre en valeur les éléments naturels et historiques du canal et d’assurer aux plaisanciers une navigation sûre. Histoire La construction du canal Rideau est une réaction aux tensions qui existent entre la Grande-Bretagne et les États-Unis d'Amérique, tensions qui dégénèrent en conflit armé quand éclate la guerre de 1812. Durant la guerre, les défauts de cette voie deviennent de plus en plus manifestes. Non seulement le transport fluvial est-il extrêmement lent et coûteux en raison des nombreux rapides, mais le fleuve lui-même est exposé aux attaques des Américains sur presque toute sa longueur entre Montréal et le lac Ontario. La rupture de cette voie d'approvisionnement compromettrait la sécurité de la colonie, ce que les stratèges britanniques sont déterminés à éviter. C'est pourquoi ils envisagent de construire un canal militaire reliant la rivière des Outaouais au lac Ontario. Après la guerre de 1812, on exécuta des relevés pour identifier une deuxième voie sûre depuis Montréal jusqu'aux Grands Lacs. On prit la décision de remonter la rivière des Outaouais depuis Montréal jusqu'à l'embouchure de la rivière Rideau, là où se trouve aujourd'hui Ottawa, puis de se diriger vers le sud le long de la Rideau, puis par une série de petits lacs, jusqu'à la rivière Cataraqui, qui se déverse dans le lac Ontario à Kingston. Malheureusement, la voie choisie n'était navigable qu'en partie, et pour l'utiliser avec des bateaux plus grands qu'un canot, il fallait construire une série d'écluses entre Ottawa et Kingston. À cause des coûts d'une telle entreprise, le projet ne suscita que peu d'enthousiasme auprès des autorités britanniques, d'autant plus que les relations avec les États-Unis étaient redevenues normales après la guerre. Le duc de Wellington, célèbre en tant que vainqueur de Napoléon à la bataille de Waterloo et personnage puissant de la politique britannique, se fit le grand défenseur de la construction d'un canal. Le résultat de son appui au projet fut la nomination du lieutenant-colonel John By, des Royal Engineers, à la supervision de la tâche de transformer le tracé Rideau-Cataraqui en une voie d'eau navigable. By arriva au Canada en 1826 et établit son quartier général près de l'embouchure de la rivière Rideau. Ce fut là l'origine de l'établissement connu pendant de longues années comme Bytown et renommé plus tard Ottawa. La conception d'ensemble faisait appel à une série de barrages et d'écluses connexes qui permettraient aux embarcations de

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voyager sans obstacle de Bytown à Kingston. Le plan original du canal prévoyait la construction d'écluses en mesure d'accueillir de petites barges. Faisant preuve de beaucoup de prévoyance, le colonel By prôna hardiment un système d'écluses beaucoup plus grandes. Il persuada finalement ses supérieurs d’autoriser la

construction d'écluses aux dimensions minimales de 40,84 mètres (134 pieds) de longueur et 10,06 mètres (33 pieds) de largeur, assez grandes pour accueillir les nouveaux vapeurs qui commençaient à apparaître sur les Grands Lacs. Lt. Col John By © "C.K.", Royal Engineers Museum Le travail sur le terrain pour dompter les rivières commença en 1827. Le colonel By, aidé d'un petit contingent d'officiers des Royal Engineers, conçut le canal Rideau et supervisa le projet. Les travaux de construction comme tels furent donnés à contrat à des

particuliers. La plupart des écluses et des barrages furent construits avec de la pierre extraite sur place, et les différentes ferrures nécessaires furent fabriquées par les forgerons locaux. Les ouvriers qui creusèrent les tranchées des écluses, qui transportèrent les pierres et qui construisirent les barrages et les écluses furent recrutés à deux sources principales. Bon nombre d'entre eux venaient de la seule grande région peuplée du pays, les établissements canadiens-français du Bas-Canada. D'autres furent recrutés parmi les immigrants au Canada, arrivant par pleins bateaux, surtout d'Irlande, en nombres toujours grandissants. Et malheureusement, il fallait remplacer les travailleurs qui mouraient de la malaria, qu'ils contractaient dans les nombreux marécages le long du tracé du canal. Le canal Rideau fut inauguré à l'été de 1832. C'était une réalisation d’envergure internationale. Pour la plus grande partie de son tracé de 202 km, le nouveau canal traversait des territoires non défrichés où By et ses travailleurs réussirent à bâtir 47 écluses dont plusieurs répondaient à des défis techniques très importants. À cause de son rôle militaire, le canal comprenait également des défenses, sous la forme de maisons fortifiées pour les maîtres éclusiers et de blockhaus importants situés aux postes d'éclusage les plus exposés à des attaques ennemies éventuelles. Mesuré à l'aune de ce qui avait été accompli, le coût financier était faible : 800 000 £. Mais bien loin d'applaudir à cette réussite, le Parlement britannique de 1832 exprima son étonnement scandalisé devant la dépense d'une telle somme, et rappela By pour faire face à une enquête parlementaire sur ses activités. Une enquête approfondie disculpa le colonel By de toute forme de mauvaise gestion, mais il ne reçut jamais les honneurs auxquels sa réalisation aurait dû lui donner droit. Il se retira de la vie publique, et mourut désappointé en 1836.

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Bien que construit comme une voie de rechange au fleuve Saint-Laurent en cas de guerre, le nouveau canal Rideau était plus facilement navigable que le Saint-Laurent avec sa série de rapides dangereux entre Montréal et Kingston. En conséquence, après sa mise en service en 1832, il devint une artère commerciale très fréquentée entre Montréal et les Grands Lacs. Mais ces jours de gloire durèrent peu. Dès 1849, les rapides du Saint-Laurent avaient été domptés par une série d'écluses, et la navigation commerciale adopta rapidement cette route plus directe. La grande époque du canal Rideau comme route nationale très fréquentée s'acheva dans les années 1850, mais la région que traversait le canal était toujours mal desservie en routes et chemins de fer jusqu'après la Première Guerre mondiale, de sorte que le canal Rideau demeura un réseau de transport local important. Après la Première Guerre mondiale, le trafic commercial cessa presque entièrement sur le canal Rideau. Il n'avait plus aucune valeur comme voie de transport militaire ou commerciale. C'est uniquement le coût élevé du démantèlement du réseau qui le sauva de l'abandon total. Même avant le déclin du trafic commercial local, un nouveau rôle pour le canal Rideau avait commencé à apparaître. La beauté naturelle d'une bonne partie de la région traversée par le canal, et la promesse d'excellentes occasions de pêche sportive, de chasse et de navigation de plaisance stimulèrent le développement de l'industrie touristique, et dès la fin du XIXe siècle, des hôtels et des chalets privés commencèrent à se dresser le long du canal. Au fil des années depuis, on a pu observer une expansion considérable de l'utilisation récréative du canal. Plus récemment par ailleurs, on en est venu à reconnaître la valeur historique du canal. Déclaré d'importance historique nationale par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada, le canal attire des milliers de visiteurs chaque année, des visiteurs avides d'en savoir davantage sur cette réalisation remarquable du génie et sur son rôle dans le développement du Canada. Cadre du canal Rideau Le canal Rideau s’élève à partir de Kingston, sur le lac Ontario, en empruntant la rivière Cataraqui (l’élévation totale, du lac Ontario jusqu’au point le plus élevé à Kingston Mills, est de 14,26 mètres ou 46,8 pieds). Il traverse le marais de Cataraqui, un des grands milieux marécageux des basses terres du Saint-Laurent. À Kingston Mills, le poste d’éclusage le plus au sud, les bateaux remontent une échelle d’écluses pour franchir les à-pics impressionnants de l’axe Frontenac. Ce paysage escarpé, dominé par des affleurements rocheux et des vallées encaissées, est typique du Bouclier canadien. De lac en lac, le canal s’élève jusqu’à son sommet à Newboro, sur la Upper Rideau (élévation totale du lac Ontario à Newboro, 91,44 mètres ou 300 pieds). À partir de là, le paysage change. Le canal redescend doucement par les lacs et la rivière Rideau. Il traverse les terres agricoles de la plaine calcaire qui entoure Smiths Falls et serpente paisiblement à travers des marais peuplés d’oiseaux et d’animaux.

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Les villes et les villages qui bordent le canal sont tout aussi intéressants. Leur patrimoine architectural reflète les 175 années d’histoire de la voie navigable. Ces localités à l’hospitalité légendaire offrent de nombreuses festivités aux visiteurs. La dernière portion du canal offre une transition agréable entre le monde rural ontarien et le cadre urbain de la capitale nationale. De Hogs Back à la rivière des Outaouais, le canal, situé au cœur des zones naturelles d’Ottawa, culmine en une majestueuse échelle de huit écluses au pied de la colline du Parlement. Les maîtres-éclusiers et leurs employés ouvrent et ferment la plupart des 24 écluses à la manivelle, les exceptions étant Newboro, Smiths Falls et Black Rapids. Toutes les écluses peuvent recevoir des embarcations atteignant 27,4 m (90 pi) de long et 7,9 (26 pi) de large.

Écluses d’Ottawa © Parcs Canada

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Carte du canal Rideau

© Parcs Canada

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Grandes lignes du plan de leçon Partie un – Qu’est-ce qu’un site du patrimoine mondial?

A. Demandez à vos élèves de former des équipes de deux et d’aller sur le site Web de l’UNESCO (http://whc.unesco.org) chercher de l’information sur la définition de site naturel et de site culturel. (Env. 20 minutes)

B. Demandez aux élèves de nommer et de décrire deux sites du patrimoine naturel

mondial et deux sites du patrimoine culturel mondial situés au Canada. (Env. 15 minutes)

C. Assignez l’un des pays de la liste ci-après à chaque équipe et demandez-lui de

faire une recherche sur un site du patrimoine mondial culturel situé dans ce pays. Demandez aux élèves de remplir la feuille de travail no 1 (page 15). À l’aide de l’information recueillie, demandez aux élèves de préparer une présentation PowerPoint de trois minutes ou un tableau d’affichage décrivant le site en question de même que son importance au plan international. (Env. 40 minutes)

Suggestions de pays (pour la liste complète, visitez : http://whc.unesco.org)

Autriche Égypte Mexique Brésil France Portugal Chine Grèce Fédération de Russie République tchèque Inde Espagne

Danemark Italie Suède

D. Après les présentations, discuter de la raison d’être et de l’importance des sites du patrimoine mondial. En classe, créez votre propre définition de « site du patrimoine mondial ». Comparez ensuite la définition de la classe à celle de l’UNESCO. Quels sont les points communs entre les deux? (Env. 10 minutes)

Partie deux – L’exemple du canal Rideau

A. Demandez aux élèves de lire la fiche d’information intitulée « Le lieu historique national du Canada du Canal-Rideau » (pages 17-18). Pendant leur lecture, demandez aux élèves de noter ce qu’ils considèrent comme les éléments culturels importants du canal Rideau. En classe, discutez du fait que le canal Rideau est une composante majeure du patrimoine canadien. (Env. 15 minutes)

B. Remettez à chaque élève une copie la fiche d’information intitulée « Critères de

désignation comme site du patrimoine mondial de l’UNESCO » (page 19). Formez de petits groupes et demandez aux élèves de discuter entre eux et de déterminer quels critères ont, à leur avis, servi à justifier la désignation du canal Rideau à titre de site du patrimoine mondial. Quelles sont les caractéristiques du canal Rideau qui sont considérées comme ayant une « valeur universelle

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exceptionnelle »? Distribuez la feuille sur les « Critères sous lesquels le canal Rideau a été désigné » (page 20) aux élèves. Comparez les critères qui ont servi à présenter la candidature du canal à l’UNESCO avec les réponses de la classe. (Env. 20 minutes)

Partie trois – Le choix d’un endroit susceptible d’être désigné site du patrimoine mondial

A. En petits groupes, les élèves devront identifier un site naturel ou culturel au Canada dont ils souhaitent soumettre la candidature comme site du patrimoine mondial.

NOTE AUX ENSEIGNANTS : la feuille de référence intitulée « Liste indicative des sites du patrimoine mondial au Canada » (pages 21-23) contient des suggestions de sites pour vos élèves. Ceux-ci peuvent cependant choisir un endroit ne figurant pas sur la Liste indicative des sites au Canada. Vous voudrez peut-être les inciter à faire la mise en candidature d’un endroit situé dans une province ou un territoire qui n’a pas encore de site du patrimoine mondial.

B. Les élèves doivent rédiger un rapport de 2 à 3 pages justifiant la mise en candidature de leur site comme site du patrimoine mondial. À l’aide des « Critères de désignation comme site du patrimoine mondial de l’UNESCO », demandez-leur de déterminer et d’expliquer à quels critères de l’UNESCO l’endroit répond, et donc ce qui lui confère une « valeur universelle ». (Env. 45 minutes)

Le rapport doit contenir : § une carte de la province ou du territoire (avec les principaux repères)

indiquant l’emplacement de l’endroit proposé; § des illustrations de l’endroit choisi; § une liste des critères de l’UNESCO auxquels l’endroit répond; § une justification écrite de la mise en candidature.

NOTE : Les élèves peuvent utiliser la feuille de travail no 1 pendant cet exercice.

Partie quatre – Débat sur le site du patrimoine mondial (env. 75 minutes) Votre classe va maintenant devenir l’un des signataires de la Convention du patrimoine mondial! Un comité de cinq à sept personnes (élèves, enseignants, parents, etc.) représentant l’un des 21 états parties de l’actuel Comité du patrimoine mondial va conférer officiellement le titre de site du patrimoine mondial à deux endroits. Reformez les groupes de la partie trois. Demandez à chaque groupe de choisir une ou deux personnes en vue d’une présentation de 5 minutes sur le projet de site du

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patrimoine mondial au Canada. La présentation doit être convaincante, fouillée et, surtout, elle doit démontrer la valeur de l’endroit pour le Canada et pour le monde. Remettez des copies de la grille d’évaluation (page 16) à chaque juge à des fins d’évaluation des présentations. Le comité devra fonder sa décision sur les facteurs suivants : § dans quelle mesure les présentateurs se sont montrés convaincants; § dans quelle mesure le site proposé répond aux critères de désignation au titre

de site du patrimoine mondial de l’UNESCO; § ce qui fait la valeur universelle de l’endroit.

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Feuille de travail no 1

Criteria Met: Liste des sources (p. ex., sites Web, ouvrages, cartes, etc.) :

Nom du site du patrimoine culturel mondial : _____________________________ Lieu (ville/région/pays) : _____________________________ Date d’inscription sur la liste du patrimoine mondial : ______________________

Éléments culturels uniques

Valeur universelle du site

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Grille d’évaluation pour les membres du Comité du patrimoine mondial

Nom de l’exposant/des exposants : __________________________________ Membres du groupe : _____________________________________________ Nom du site proposé : _____________________________________________

Compétences Excellente prestation (80-100%)

Bonne prestation (60-79%)

Faible prestation (50-59%)

Connaissance et compréhension

L’élève : - démontre avoir fait une excellente recherche; il/elle démontre une compréhension approfondie du programme des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO et du site proposé.

L’élève : - démontre avoir fait une recherche adéquate; il/elle démontre une compréhension adéquate du programme des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO et du site proposé.

L’élève : - démontre avoir fait peu de recherche; il/elle démontre une compréhension limitée du programme des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO et du site proposé.

Habiletés de la pensée

L’élève : - démontre un haut niveau de créativité dans sa présentation et son choix de site.

L’élève : - démontre un niveau adéquat de créativité dans sa présentation et son choix de site.

L’élève : - démontre peu de créativité dans sa présentation et son choix de site.

Communication

L’élève : - communique l’information de façon claire et précise et utilise des aides visuels de très haute qualité; il/elle a une très bonne expression orale.

L’élève : - communique l’information avec efficacité et utilise des aides visuels adéquats; il/elle a une bonne expression orale.

L’élève : - communique l’information de façon désorganisée et utilise des aides visuels de faible qualité; il/elle a une expression orale faible.

Mise en application

L’élève : - applique les connaissances et les habiletés avec beaucoup d’efficacité; sa présentation est très convaincante.

L’élève : - applique les connaissances et les habiletés avec efficacité; sa présentation est assez convaincante.

L’élève : - applique les connaissances et les habiletés avec une efficacité limitée; sa présentation n’est pas très convaincante.

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Lieu historique national du Canada du Canal-Rideau Fiche d’information

Le canal Rideau est un réseau de lacs magnifiques, de rivières et de canaux artificiels qui serpente sur une distance de 202 kilomètres entre Kingston, à l'extrémité est du lac Ontario, et Ottawa, la capitale du Canada. C’est une rivière du patrimoine canadien et l’un des canaux historiques administrés par Parcs Canada dont le rôle consiste à protéger et mettre en valeur les éléments naturels et historiques du canal et d’assurer aux plaisanciers une navigation sûre. Importance Datant de la grande époque de la construction des canaux en Amérique du Nord, soit le début du XIXe siècle, le canal Rideau est le seul qui a conservé son tracé de même que la plupart de ses structures d’origine. L’un des premiers canaux conçus pour accommoder les navires à vapeur, il représente une réalisation technique exceptionnelle, tant de par l’ingéniosité de sa conception et la qualité de sa construction qu’en raison des défis physiques que ses constructeurs ont dû relever. Histoire La construction du canal Rideau est une conséquence de la guerre de 1812 avec les États-Unis. En cas de conflit armé, le canal devait constituer une voie de transport alternative, car le Saint-Laurent, qui servait déjà de frontière internationale, était très vulnérable. Le nouveau canal permettrait aux troupes et aux approvisionnements expédiés à partir de Montréal d’atteindre en sécurité le Haut-Canada et l’important chantier naval de Kingston. En 1826, le lieutenant-colonel John By, des Royal Engineers, arrive de l’Angleterre pour diriger la construction de l’ouvrage. Des milliers d’immigrants irlandais et de Canadiens français comptent parmi tous ces travailleurs qui ont percé les bois, les marécages et le relief sauvage et rocheux de l’Est de l’Ontario. Le canal a été terminé en 1832; c’est l’un des ouvrages du génie les plus remarquables du XIXe siècle. Sa conception et sa réalisation en font « un chef-d’œuvre du génie créateur humain ». Pour construire le canal, le lieutenant-colonel John By a eu l’idée de relier les réseaux hydrographiques des rivières Rideau et Cataraqui par un réseau de plans d’eau successifs.* Il s’agissait là d’une décision à la fois innovatrice et risquée sur le plan technologique, car un tel réseau était encore inconnu en Europe et n’avait été utilisé que rarement en Amérique du Nord. * Réseau de plans d’eau successifs = de hauts barrages élèvent le niveau de l’eau afin d’inonder les rapides et d’assurer une profondeur navigable. La construction d’un tel réseau compliquait l’arpentage mais réduisait considérablement le creusage.

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Lieu historique national du Canada du Canal-Rideau Fiche d’information (suite)

Construit à des fins militaires, le canal Rideau a été pendant plusieurs décennies une composante majeure du système de défense du Canada. Sa vocation n’a cependant jamais été exclusivement militaire : peu après son inauguration, il accueillait déjà une bonne partie des bâtiments commerciaux qui circulaient auparavant sur le fleuve Saint-Laurent. Tous les ans depuis 1832, le canal Rideau est ouvert à la navigation. Il fut construit pendant l’âge d’or de la construction de canaux au XIXe siècle et s’est conservé intact jusqu’à nos jours, faisant de lui la plus ancienne voie navigable en Amérique du Nord encore exploitée. Visiter le canal Rideau permet de découvrir à la fois le paysage et l’histoire de cette région du Canada. La construction de routes et l’accès à l’eau comme source d’énergie créé par l’arrivée du canal favorisèrent l’immigration, l’établissement et le développement des premières industries. En juin 1924, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada adopta la résolution que « la construction du canal Rideau soit déclarée événement d’importance nationale ». En 1926, le canal a été commémoré grâce à une plaque commémorative approuvée par le conseil d’administration. Voici la traduction du message de la plaque : Cette plaque commémore le centième anniversaire du début de la construction du canal Rideau en septembre 1826, sous la direction du lieutenant colonel John By, des Royal Engineers, reliant la rivière des Outaouais au lac Ontario pour fin de navigation, posant ainsi les assises de la ville d’Ottawa et favorisant le développement de l’Est ontarien. Le canal Rideau a relié Ottawa et Kingston sans interruption pendant près de 175 ans. Voilà qui témoigne des normes élevées de construction sur lesquelles John By a insisté pendant sa construction et de la qualité de son entretien au fil des ans. Emplacement Le canal Rideau s’élève à partir de Kingston, sur le lac Ontario, en empruntant la rivière Cataraqui. Il traverse le marais de Cataraqui, un des grands milieux marécageux des basses terres du Saint-Laurent. À Kingston Mills, le poste d’éclusage le plus au sud, les bateaux remontent une échelle d’écluses pour franchir les à-pics impressionnants de l’axe de Frontenac. Ce paysage escarpé, dominé par des affleurements rocheux et des vallées encaissées, est typique du Bouclier canadien. De lac en lac, le canal s’élève jusqu’à son sommet à Newboro, sur le lac Upper Rideau. À partir de là, le paysage change. Le canal redescend doucement par les lacs et la rivière Rideau. Il traverse les terres agricoles de la plaine calcaire qui entoure Smiths Falls, et serpente paisiblement à travers des marais peuplés d’oiseaux et d’animaux. La dernière portion du canal offre une transition agréable entre le monde rural ontarien et le cadre urbain de la capitale nationale, culminant en une majestueuse échelle de huit écluses au pied de la colline du Parlement. Pour plus d’information, visitez http://www.pc.gc.ca/rideaucanal

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Critères de désignation comme site du patrimoine mondial de l’UNESCO

i. représenter un chef-d'œuvre du génie créateur humain ;

ii. témoigner d'un échange d'influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l'architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages;

iii. apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue;

iv. offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l'histoire humaine;

v. être un exemple éminent d'établissement humain traditionnel, de l'utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer, qui soit représentatif d'une culture (ou de cultures), ou de l'interaction humaine avec l'environnement, spécialement quand celui-ci est devenu vulnérable sous l'impact d'une mutation irréversible;

vi. être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle. (Le Comité considère que ce critère doit préférablement être utilisé en conjonction avec d'autres critères);

vii. représenter des phénomènes naturels ou des aires d'une beauté naturelle et d'une importance esthétique exceptionnelles;

viii. être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l'histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d'éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification;

ix. être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l'évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d'animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins;

x. contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle.

Source : http://whc.unesco.org/fr/criteres/

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Critères sous lesquels le canal Rideau a été désigné

Critère (i) : Le canal Rideau représente un chef-d’œuvre du génie créateur humain. Dans un élan de génie créateur, le lieutenant-colonel John By, des Royal Engineers, a envisagé la création d’un canal à plans d’eau de proportions gigantesques. L’approche utilisée était tout à fait nouvelle-et risquée au plan technique. Le système des plans d’eau, qui consiste à joindre différents points d’eau en utilisant une série sophistiquée de canaux, barrières, barrages, digues et remblais afin d’élever ou d’abaisser le niveau d’eau quand nécessaire, était pratiquement inexistant en Europe. Critère (iv) : Le canal Rideau est un exemple éminent d’un ensemble technologique illustrant une période significative de l’histoire humaine. Le canal Rideau est l’un des seuls canaux au monde construit principalement à des fins militaires stratégiques; avec ses ouvrages défensifs, il a été aménagé à une époque où la Grande-Bretagne et les États-Unis d’Amérique se disputaient le contrôle de la partie nord du continent nord-américain.

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Choix de sites inscrits sur la Liste indicative des sites du patrimoine mondial au Canada

Pour consulter la Liste indicative des sites du patrimoine mondial au Canada, visitez : http://www.pc.gc.ca/progs/spm-whs/itm3-/index_f.asp Lieu historique national de Grand-Pré (Nouvelle-Écosse) Critères iii, iv, vi Grand-Pré est le cœur symbolique de la patrie du peuple acadien et le principal lieu de la mémoire acadienne. À cet endroit, les Acadiens ont transformé des marais salés millénaires en terres agricoles qui sont devenues le grenier de l’Acadie. En 1755, les Acadiens ont été déportés et ont dû quitter les terres qu’ils avaient domestiquées grâce à leur travail et à leur ingénuité. Une chapelle (1922-1930), la croix de la déportation (1924), une statue en bronze (1920) d’Évangéline, l’héroïne du poème romantique Evangeline, d’Henry Wadsworth Longfellow, et d’autres monuments commémorent cette tragédie. Des vestiges archéologiques enfouis rappellent également l’occupation et nourrissent la mémoire collective. L’endroit présente toujours le mode d’établissement et d’utilisation des terres (marais endigués, basses terres et forêt partant de la baie) caractéristique de cet établissement agricole prospère de 1682 à 1755, de même que des vestiges des « aboiteaux », qui sont une adaptation des techniques françaises de construction de digues aux marais salés par les Acadiens. Les ressources culturelles témoignant de l’établissement intentionnel des Planters de la Nouvelle-Angleterre sur les terres des Acadiens immédiatement après la déportation sont encore visibles. (http://www.pc.gc.ca/grandpre) Réserve de parc national Gwaii Haanas (Colombie-Britannique) Critères iii, v, vi, ix, x Rares sont les autres endroits dans le monde qui jouissent d’une telle diversité de vie et d’habitats — depuis les forêts de varech sous-marines jusqu’aux forêts ombrophiles anciennes. Comme il s’agit de l’un des rares endroits au Canada à ne pas avoir été recouverts par des glaciers durant l’époque glaciaire la plus récente, Gwaii Haanas conserve un assemblage unique d’espèces, dont un grand nombre sont présentes à l’état endémique sur les îles de la Reine-Charlotte. Les falaises du littoral abritent certaines des plus vastes colonies d’oiseaux marins et de lions de mer que l’on connaisse. Dans les zones intertidales et subtidales, la vie invertébrée est fort diversifiée et l’habitat subvient aux besoins d’oiseaux de rivage et de mammifères marins migrateurs, dont l’épaulard et la baleine grise. Terre d’appartenance traditionnelle des Haïdas, la région comporte des vestiges d’habitations et des mâts commémoratifs et funéraires sculptés, honorant la culture des Haïdas et leur relation étroite avec la terre et la mer. À l’instar du brouillard qui envahit la forêt, la riche culture

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des Haïdas imprègne Gwaii Haanas. L’actuel site du patrimoine mondial SGaang Gwaii serait intégré à cette proposition de plus grande ampleur. (http://www.pc.gc.ca/gwaiihaanas) Parc national Ivvavik / parc national Vuntut / Hersel Island (Yukon) Critères iv, v, vii, viii, x Ivvavik, Vuntut et Herschel Island forment conjointement une terre riche en faune, en paysages diversifiés et en flore. Le parc national du Canada Vuntut englobe une partie de la plaine Old Crow, un vaste secteur de lacs, d’étangs, de cours d’eau sinueux et d’une toundra herbeuse, reconnue pour être d’une importance mondiale pour le gibier d’eau nicheur et migrateur. Le concert de cris d’oiseaux qui s’élève des plaines les matins de printemps est tout aussi inoubliable que le silence des nuits d’hiver. Au nord de la plaine, dans le parc national du Canada Ivvavik, se dressent les monts Richardson, où vivent le mouflon de Dall, l’orignal et les concentrations parmi les plus élevées d’ours grizzly que l’on connaisse. Sur les plaines de la toundra jouxtant la mer de Beaufort, la harde de caribous de la Porcupine, l’un des plus vastes troupeaux d’ongulés migrateurs au monde, erre au cours de ses migrations saisonnières. Le parc territorial Herschel Island (Qikiqtaruk) protège une combinaison unique d’éléments patrimoniaux naturels et humains. Il a été le premier parc territorial à être créé au Yukon. La région toute entière a été contournée par les glaciers du Pléistocène, comme en font foi des sites paléontologiques et archéologiques qui comportent certains des assemblages les mieux préservés de la faune de l’époque glaciaire ainsi que certains des restes humains les plus anciens que l’on ait découvert jusqu’ici dans l’hémisphère occidental. (http://www.pc.gc.ca/ivvavik) Lieu historique national de Red Bay (Terre-Neuve-et-Labrador) Critères iii, iv, v On retrouve à Red Bay des sites archéologiques subaquatiques et terrestres représentatifs d’une station de baleiniers basques du XVIe siècle en Amérique du Nord. Le site présente des preuves archéologiques de tous les principaux éléments des stations de baleiniers basques et des activités connexes, y compris des fondoirs, des futailles, des ateliers, des logements, des quais, des lieux de sépulture et des postes d’observation. Les ressources culturelles subaquatiques comportent les vestiges bien préservés d’un certain nombre de navires, qui illustrent les techniques ibériques du XVIe siècle, dont trois baleinières, deux chalupas et une pinanza. Aucune station de baleiniers hollandaise, anglaise ou basque connue n’égale Red Bay au point de vue du nombre et de l’intégralité des ressources culturelles illustrant les techniques qu’employait à l’époque l’industrie baleinière. (http://www.pc.gc.ca/redbay)

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Le Klondike (Yukon et Colombie-Britannique) Critères iv, v L’histoire du Klondike est écrite sur la terre. Les cycles des récits des Premières nations font état de milliers d’années de survie et de croissance dans un environnement extrême, ainsi que d’une capacité remarquable d’adaptation et d’innovation. Ces récits font également état d’un mode de vie transformé radicalement et à tout jamais par un bref moment dans la chronologie de l’occupation humaine de la région — la ruée vers l’or du Klondike, de 1896 à 1898, et ses répercussions. Les premiers témoignages sont présents dans tous les territoires traditionnels, dont le camp de pêche de Tr’ochëk et d’anciennes routes commerciales, comme la piste Chilkoot. L’écho de voix plus tardives est gravé sur le col Chilkoot et sur les champs aurifères encore exploités de nos jours, de même que sur les arrondissements historiques de Dawson et de Skagway, en Alaska (États-Unis). Les lieux et les aménagements culturels qui définissent le paysage culturel du Klondike représentent, collectivement, une histoire aux proportions extraordinaires. (http://www.pc.gc.ca/klondike)