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20 L'ESCALE NAUTIQUE n o 48 Destination L’écluse de Chaffeys. N ous venons de franchir en un peu plus d’une heure l’impressionnante succes- sion de huit écluses qui escalade la colline d’Ottawa entre le Parlement et le Château Laurier. C’est un paysage qui ne laisse jamais indifférent, surtout lorsque l’on se rappelle que cet immense ouvrage a été construit avec des moyens rudimentaires voilà plus de 170 ans. En ce début du mois de juin, les plai- sanciers ne se bousculent pas à l’entrée du canal Rideau et nous sommes pour le moment le seul bateau dans le système. En pleine saison, cette ascension aurait pu nous prendre facilement deux heures. Ce n’est certes pas ma première visite nautique dans la région d’Ottawa, mais je n’ai encore jamais emprunté cette voie navigable qui rejoint Kingston, 109 milles nautiques et 47 écluses plus loin, l’une des routes de plai- sance fluviale parmi les plus renommées d’Amérique du Nord. Pour le moment, nous traversons tran- quillement Ottawa où des groupes d’étu- diants fraîchement diplômés se font photo- graphier sur les pelouses et les terrasses du centre-ville. Difficile d’imaginer que la très sage et très polie capitale administrative du Canada fut d’abord un campement militaire, plutôt mal famé, où s’entassaient des cen- taines d’ouvriers sommairement installés et où la vie quotidienne n’avait rien d’une romance. Après la guerre canado-américaine de 1812-1815, et malgré la paix signée, les mili- Le canal Rideau Par Michel Sacco Ottawa.

Le canal Rideau - Escale Nautique · 2017. 5. 30. · mage posthume, car sans sa détermination et son esprit visionnaire, le canal Rideau n’exis-terait probablement plus aujourd’hui

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  • 20 L'ESCALE NAUTIQUE no 48

    Destination

    L’écluse de Chaffeys.

    Nous venons de franchir en un peu plusd’une heure l’impressionnante succes-sion de huit écluses qui escalade la collined’Ottawa entre le Parlement et le ChâteauLaurier. C’est un paysage qui ne laisse jamaisindifférent, surtout lorsque l’on se rappelleque cet immense ouvrage a été construit avecdes moyens rudimentaires voilà plus de 170ans. En ce début du mois de juin, les plai-sanciers ne se bousculent pas à l’entrée ducanal Rideau et nous sommes pour lemoment le seul bateau dans le système. Enpleine saison, cette ascension aurait pu nousprendre facilement deux heures. Ce n’estcertes pas ma première visite nautique dans

    la région d’Ottawa, mais je n’ai encorejamais emprunté cette voie navigable quirejoint Kingston, 109 milles nautiques et 47écluses plus loin, l’une des routes de plai-

    sance fluviale parmi les plus renomméesd’Amérique du Nord.

    Pour le moment, nous traversons tran-quillement Ottawa où des groupes d’étu-diants fraîchement diplômés se font photo-graphier sur les pelouses et les terrasses ducentre-ville. Difficile d’imaginer que la trèssage et très polie capitale administrative duCanada fut d’abord un campement militaire,plutôt mal famé, où s’entassaient des cen-taines d’ouvriers sommairement installés etoù la vie quotidienne n’avait rien d’uneromance.

    Après la guerre canado-américaine de1812-1815, et malgré la paix signée, les mili-

    Le canal RideauPar Michel Sacco

    Ottawa.

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    Davis Lock.

    Garage à bateau sur Newboro Lake.

    Canot à vapeur.

    taires britanniques réalisent que le mince corridor fluvial du Saint-Laurent, qui marquela frontière des deux pays, est particulière-ment vulnérable à une éventuelle attaque desÉtats-Unis qui menace de couper les approvi-sionnements de la plaque tournante deKingston. À l’automne 1826, l’armée britan-nique dépêche au Canada un membre du

    Génie royal, le lieutenant-colonel John By,afin qu’il dresse les plans d’un canal qui relie-rait Kingston par la rivière des Outaouais etassurerait ainsi des lignes de ravitaillementsûres. Le futur canal se propose d’emprunterun trajet déjà bien connu des Amérindiens enreliant les rivières Rideau et Cataraqui et unensemble de lacs situés au sommet du système.

    La petite communauté de Bytown naîtau printemps 1827, date du début des travauxde canalisation. By est un homme brillant etefficace. Il comprend très rapidement que lestechnologies du transport sont en pleinemutation et que le succès logistique de cetouvrage défensif passe par l’utilisation debateaux à vapeur capables de transporter

  • rapidement plus de troupes et de matériel quene le feraient de simples barges. Malgré lesréticences du gouvernement britannique faceà l’ampleur de la dépense, By réussit à con-vaincre les responsables militaires du bien-fondé de sa proposition.

    La construction du canal, inauguré en1832, va durer six ans. Un véritable exploittechnique et un chantier pharaonique, menédans un temps record, qui emploie jusqu’à 4 000 ouvriers au plus fort des travaux, dansdes conditions toujours éprouvantes, souventmême épouvantables. Les immigrants écos-sais et irlandais, ainsi que bon nombre deCanadiens français, constituent l’essentiel dela main-d’œuvre. Accidents et maladies déci-

    ment les travailleurs et l’on estime que 1 000personnes environ ont perdu la vie pendant ladurée du chantier. By ne veut pas tenir de re-gistre des décès afin de ne pas nuire aurecrutement des ouvriers. Seule la présence del’armée permet de contenir la révolte de cette

    main-d’œuvre maltrai-tée, travaillant de 12 à14 h par jour, 6 jours sur 7. La malaria fait desravages et quand ce nesont pas les maladiesinfectieuses, ce sont lesexplosifs, dont onmaîtrise très mal l’usageà cette époque, qui fontde nombreuses victimes.Pour la petite histoire,lors de la constructiondes écluses de KingstonMills, l’entrepreneurresponsable des travauxet ses invités virentatterrir un dimanchematin, au beau milieu dela salle à manger, unbloc rocheux, inopiné-ment propulsé par uneexplosion sur près de200 m.

    De retour enAngleterre, John By estdisgracié par la classepolitique qui lui repro-che d’avoir engloutiplus de 800 000 livresdans la construction ducanal, au lieu des 169 000 prévues dans lefantaisiste budget préli-minaire. Le brillantingénieur meurt désillu-sionné en 1857. Les

    plaisanciers lui doivent certainement un hom-mage posthume, car sans sa détermination etson esprit visionnaire, le canal Rideau n’exis-terait probablement plus aujourd’hui. Legabarit des écluses, conçu pour accommoderles besoins futurs des navires à vapeur,sauvera la voie navigable d’une mise au ran-cart précoce. Lorsque la voie d’eau perd savocation militaire au milieu du XIXe siècle,elle devient une importante artère

    économique pour le transport des marchan-dises et des passagers à bord de petits vapeursmixtes. Dès le début du XXe siècle, le canalRideau devient une destination touristique àla mode, notamment auprès des amateurs depêche et de croisière fluviale venus des États-Unis. Le canal Rideau est toujours resté fonc-tionnel et ouvert à la navigation depuis samise en service initiale1 et plusieurs milliersd’embarcations de plaisance l’empruntentaujourd’hui chaque année.

    Nous faisons une première escale enplein centre-ville face au Centre national desArts, le temps de visiter l’ancien bâtiment del’intendance, qui abrite aujourd’hui le muséeBytown de la Société historique d’Ottawa.Une bonne occasion pour nous familiariseravec l’histoire du canal et de la petite villedevenue capitale du Canada. Nous continuonsnotre parcours urbain le long de la Promenadedu colonel By, en compagnie des cyclistes etdes joggers, pour rejoindre le plan d’eau arti-ficiel de Dows Lake où se trouve le joli pavil-lon de la petite marina où nous passons lanuit.

    Quinze écluses nous séparent du bassinde plaisance de Merrickville et nousattaquons donc la journée de navigation debonne heure. Nous longeons les magnifiquesjardins et l’arboretum de la Ferme expérimen-tale et franchissons la première série d’éclu-ses de la banlieue d’Ottawa, Hartwells, HogsBack et Black Rapids. Nous remontonsdoucement le cours de la rivière Rideau, unjoli site de canotage où canards et outardess’ébattent face aux confortables cottages quijalonnent le cours de la rivière. Les troisécluses successives de Long Island donnentun avant-goût du cadre champêtre qui s’of-frira bientôt à nous un peu plus en amont.L’un des charmes de la navigation sur le sys-tème Rideau est certainement ce sentiment deremonter le temps à chaque passage d’éclusepour retrouver le cadre bucolique et lesusages du XIXe siècle. La manœuvremanuelle des treuils actionnant les lourdesportes de bois et les vannes, les petits pontsroutiers pivotant eux aussi manuellement, lesbâtiments des maîtres éclusiers entourés degrands arbres reflétant leur feuillage dans leseaux calmes des bassins, les postes d’éclusageconstituent un véritable musée à ciel ouvert etun patrimoine vivant tout à fait exceptionnel.

    22 L'ESCALE NAUTIQUE no 48

    Toutes les écluses sont manœuvrées manuellement avec lessytèmes utilisés vers la fin du XIXe siècle.

    1. Les deux seules interruptions au fonctionnement des écluses ont eu lieu dans les années 1980 à l’occasion d’importants travaux de réfection et de reconstruction.

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    L’écluse de Long Island.

    La restauration de tous les mécanismes defonctionnement des postes d’éclusage pourles conserver tels qu’ils étaient vers la fin duXIXe siècle représente un véritable tour deforce et contribue à renforcer ce cachet d’au-thenticité qui fait partie intégrante du plaisirde naviguer sur le canal. Ajoutons que l’ama-bilité et la cordialité du personnel de ParcsCanada qui nous accueille à chaque éclusecontribuent à faire de chaque passage un petitmoment agréable plutôt qu’une corvée.

    En amont de Long Island s’ouvre leLong Reach, le plus long bief du canal quis’étire sur 21 milles nautiques jusqu’à l’éclu-se de Burritts Rapids. La régionde Manotick offre plusieurspossibilités d’escale: Kelly’sLanding, un restaurant dotéd’une dizaine d’appontementset de carburant, ManotickMarina, bien tenue et pourvuede tous les services, HurstMarina, un des plus importantscentre de service et de vente debateaux sur le canal, et enfin latoute petite Long Island Marine.La curiosité nous pousse plutôtà explorer Mahogany Harbour,un tronçon de la rivière Rideauqui longe l’île de Long Island etpermet d’accéder au centre de la

    petite ville de Manotick. C’est là que lesvapeurs relâchaient autrefois. Le guideRideau Boating & Road Guide mentionne laprésence d’un ponton public sur la rive ouest,juste en aval de la retenue qui barre le coursd’eau et alimente la vieille meunerie Watson’sMill que nous souhaitons visiter. Amusés etincrédules, nous finissons par repérer un toutpetit ponton flottant à demi dissimulé dans lavégétation. Juste assez grand pour s’y amarrerle temps d’une visite dans la jolie petite villede Manotick. Watson’s Mill est un magnifiqueexemple d’architecture industrielle du XIXe

    siècle. La meunerie construite en 1860 a fière

    allure. Les efforts de la Rideau ValleyConservation Authority ont permis de remet-tre en état meules et turbines et de maintenirainsi le moulin en activité. Notez qu’il existeun quai public en bois de l’autre côté de l’îlede Long Island pour faire escale à proximitédu centre-ville. Il est malheureusement situésous un pont routier dans un environnementassez rébarbatif.

    La croisière se poursuit dans un paysagequi se fait plus agricole, ponctué de fermes etde troupeaux qui paissent sur les berges. Lecours de la rivière s’élargit jusque dans larégion de Becketts Landing avant de se

    resserrer notablement pour tra-verser le vaste marécage deCatchcall, dans lequel il fautrespecter scrupuleusement lebalisage pour ne pas risquer des’échouer. L’unique écluse deBurritts Rapids est située enpleine campagne dans un cadreagréable qui se prête fort bien àune escale nocturne. Un restau-rant et une buanderie sont instal-lés juste en face. Un joli sentierau bord du canal mène au char-mant petit village de BurrittsRapids après 15 min de marche.Il nous faut encore franchir lespostes de Nicholsons et ClowesPaysage typique de la navigation sur le réseau des lacs Rideau.

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    avant d’apercevoir le clocher de l’église deMerrickville et terminer ainsi une premièrejournée de navigation bien remplie.

    La naissance de cette petite localitéremonte à 1792 lorsqu’un certain WilliamMerrick, originaire du Massachussetts, s’ins-talle au bord de la rivière Rideau pour y cons-truire une scierie. Merrick fait partie de l’unede ces nombreuses familles loyalistes, chas-sées des États-Unis par la révolution, qui sontà l’origine de la fondation de la plupart desvillages établis le long de la voie d’eau. Laconstruction du canal va donner un sérieuxcoup de pouce au développement de ces communautés, dont certaines, commeMerrickville, vont devenir de petits centresindustriels prospères. Ayling’s Boatyard, unchantier spécialisé dans la restauration debateaux de bois, est installé au pied deschutes, là où autrefois s’activaient les moulinsà scier et à carder. Les vieux bâtiments sontaujourd’hui occupés par des ateliers d’artisteet les bureaux du chantier naval, dans la courduquel s’entasse un joyeux capharnaüm d’unités à restaurer. Le chantier dispose deplusieurs pontons et accueille volontiers lesplaisanciers.

    Une dernière ascension de trois écluses,séparées par deux jolis petits bassins de réten-tion, nous conduit en plein centre de cettepetite ville coquette, qui est aussi un site devillégiature particulièrement agréable. Levieux blockhaus, édifié juste à la sortie desécluses, rappelle la crainte d’une invasionaméricaine. Il abritait autrefois une petite gar-nison. La qualité du patrimoine architectural,le cadre harmonieux et la présence du canalsitué en plein centre de la ville ont attiréartistes et artisans qui ont ouvert boutiques,galeries et ateliers de fort bon goût.Merrickville qui se targue d’être «l’un des

    villages historiques les mieux préservés aupays» compte effectivement une trentaine debâtiments désignés d’intérêt historique et faitpartie, à juste titre, des escales les plus priséessur le canal. Nous allons nous amarrer enamont du barrage dans Merrickville Harbour,un bassin bien abrité, administré par ParcsCanada juste en face du centre-ville. Il nousreste encore tout le temps nécessaire pourflâner dans les rues et s’attarder devant lesfaçades pimpantes de briques et de bois quiaffichent avec fierté leur héritage victorien.

    Nous quittons Merrickville le lendemainpour traverser un vaste herbier aquatique, uneplaine inondée par les barrages, devenue unsanctuaire d’oiseaux. Nulle part ailleurs jen’avais observé jusqu’à présent de si nom-breuses colonies de huards. Les amateursd’ornithologie seront comblés et n’oublierontpas d’apporter une bonne paire de jumellesdans leurs bagages. Un slalom bien balisé àtravers les marécages nous conduit devant l’écluse de Kilmarnock. Les dernières brumesmatinales s’effilochent dans les herbiers, lechant des oiseaux salue la journée naissante etles éclusiers poussent doucement le pont tournant pour nous ouvrir le passage. Il y ades matinées splendides sur le canal Rideau,et ça tombe bien car rien ne presse pour rallierSmiths Falls.

    Entorse à l’authenticité patrimoniale, les 3anciennes écluses du poste de Smiths Falls ontété remplacées par un seul sas à commandehydraulique. La ville est construite autour dubassin d’amarrage, au-dessus duquel trône lechâteau d’eau peint aux couleurs de la fabriquede chocolat Hershey. Un amer remarquableque les enfants ne manqueront pas d’identifier.Nous qui naviguons sans enfant, nous décidonstout de même de nous taper la visite de lachocolaterie. J’avoue avoir préféré mon petit

    tour dans la vieille meunerie Wood, aujour-d’hui le musée du canal Rideau, ainsi que lavisite de la belle demeure victorienne, HeritageHouse Museum, située juste en aval face àLower Reach Park. Smiths Falls, une villed’environ 10 000 habitants, constitue un bonpoint de ravitaillement sur le canal. Dans lebassin central, Victoria Park Campground louedes emplacements et offre les serviceshabituels (à l’exception du carburant) à un tarifraisonnable.

    Rideau LakesChangement de paysage et de navigation

    quelques milles à l’ouest de l’écluse dePoonamalie. Nous laissons la rivière pourpénétrer dans une succession de 14 lacs s’étirant sur une trentaine de milles nautiques.Le granite et les forêts de résineux remplacentmaintenant les marécages et les terres agri-coles. Les barrages du colonel By ont reliécette série de plans d’eau dont le point culmi-nant se trouve sur Upper Rideau Lake, à 180m au-dessus du niveau de la mer. LowerRideau Lake est le premier d’entre eux. Aufond de Beveridge Bay se trouve l’entrée deTay Canal qui conduit à la petite ville de Perthque nous visiterons plus tard, sur le chemin duretour. Deux marinas, Rideau Ferry Marine etRideau Ferry Harbour, ainsi qu’un quai publicsont installés sur la rive nord du goulet quicommunique avec Big Rideau Lake.

    C’est sur la vingtaine de milles nautiquesqui séparent Big Rideau Lake et Jones Fallsque l’on profite de la plus belle portion de lacroisière, tant par la qualité des paysagesnaturels et du charme des sites de villégiatureque par la possibilité de s’adonner à la bai-gnade, au canotage et à la pêche sportive. Unpetit paradis pour les vacances familiales,comme en témoignent les cottages accrochés

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    sur les rivages rocheux et à demi dissimulédans les conifères. Après 52 milles nautiquesde navigation à vitesse réduite sur un chenalétroit, on goûte enfin le plaisir de donner unpeu de gaz sur un plan d’eau bien dégagé. Lepanorama qui se déroule sous nos yeux valaitlargement le déplacement. Les garages àbateau en bardeaux de bois multicolores, lesîlots boisés coiffés d’un chalet et isolés aumilieu du lac, les chevreuils que l’ondébusque au hasard d’un passage étroit entredeux îles ou d’une ballade à terre, les rivagesrocheux indentés de petites criques, on peutpasser plusieurs jours à explorer ce vaste patrimoine naturel. Les écluses se font moinsnombreuses, la succession de lacs renouvellesans cesse le paysage et la nature a gardé tousses droits dans ce labyrinthe nautique où ceuxqui cherchent bien sauront toujours trouverun coin tranquille pour jeter l’ancre.

    Nous choisissons de faire escale surl’une des rares îles ouvertes au public sur BigRideau Lake. Colonel By Island a été acquiseen 1979 par Parcs Canada. La résidence,

    aujourd’hui condamnée, aappartenu jadis au propriétairedes fameux taxis jaunes new-yorkais. Deux appontementsprocurent suffisamment deplace pour une dizaine d’em-barcations dans un cadreagréable et paisible. Unebouée cardinale sud signaleles hauts-fonds qui gisent prèsde la rive. Parcs Canada inviteles plaisanciers à acquittervolontairement les modiquesfrais d’amarrage. Un très jolisentier pédestre permet defaire le tour de l’île en uneheure à travers la forêt et une

    intéressante variété d’écosystèmes. À l’extrémité sud de Big Rideau Lake, la

    petite ville de Portland constitue le principalcentre nautique de la région. Deux impor-

    tantes marinas y sont installées, BayviewYacht Harbour et Len’s Cove Marina. Le quaipublic offre également quelques emplace-ments pourvus d’électricité, mais il faut serendre au centre communautaire pour accéderaux salles de bain. Le village de Portland constitue un bon point de ravitaillement et uneescale agréable, mais on en a vite fait le tour.

    La route continue vers l’écluse Narrowsqui commande l’accès vers Upper RideauLake, point de partage des eaux entre les rivières Rideau et Cataraqui. Autrefois, lesdeux lacs ne faisaient qu’un, mais, pour éviterd’interminables travaux d’excavation dans leroc en aval sur le site de The Isthmus, Bydécida de séparer les deux portions du pland’eau afin d’élever le niveau de plus d’unmètre et noyer ainsi ce passage difficile. Pourassurer la sécurité de ce site stratégique, il fitégalement construire le blockhaus que l’onaperçoit aujourd’hui encore à côté de l’écluse.

    Le décor familier des lacs Rideau, ici face au poste de Davis Lock.

    Les chenaux de la partie lacustre du canal sont particulière-ment sinueux sur certaines portions du parcours.

    De magnifiques appontements, un aménagementpaysager charmant, des installations sanitaires depremier ordre et une tradition familiale d’accueil des visiteurs depuis trois générations feront de votreséjour à Len’s Cove Marina une expérience nautiqueparticulièrement agréable. Une première nuit d’escale vous convaincra d’y revenir fréquemment !

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  • 28 L'ESCALE NAUTIQUE no 48

    Nous mettons le cap à l’ouest, jusqu’aufond d’Upper Rideau Lake où se trouve lacharmante localité de Westport. Nous croi-sons plusieurs embarcations de pêche, uneactivité très populaire comme en témoignentles nombreuses pourvoiries installées dans larégion. Sur les eaux immobiles du lac encorechargé de brume matinale, le chant des huardsnous salue avec cette sonorité à la fois étrangeet poétique qui laisse toujours rêveur.Westport possède un joli petit port de plai-sance, bien abrité derrière une île reliée à laterre par une passerelle. Cette petite villerurale aux allures traditionnelles, devenue unsite de villégiature, est une autre escaleagréable ainsi qu’un bon point de ravitaille-ment. Le parc de Foley Mountain, situé justeau nord, offre d’intéressants sentiers de ran-donnée. À quelques pas du port, sur la rueBedford, l’ancien atelier du forgeron estdevenu le musée de cette petite ville fondée ily a une centaine d’années.

    Newboro marque le début de la descentevers le bassin versant de la rivière Cataraqui.L’étroit canal creusé dans le roc sur un peuplus d’un mille de long, et encadré d’unevégétation très dense, a coûté la vie à de nom-breux ouvriers en 1828. Les effets combinésde la malaria et des explosifs ont fait des ravages. Au poste d’éclusage, un panneauindique que le balisage s’inverse et que nouslaisserons désormais les bouées vertes à tri-bord. Nous passons une nuit particulièrementcalme en amont de l’écluse, sous les grandsarbres qui encadrent le canal. Le petit villagede 300 habitants est accessible à pied. En avalde l’écluse s’ouvre le très joli Newboro Lakeet ses nombreux sanctuaires de poissons. Lespêcheurs seront avisés de se renseigner pourconnaître les zones ouvertes avant de lancer laligne à l’eau. Newboro Dock permet uneescale, à proximité des sites de villégiature dePoplers Resort et Stirling Lodge où l’on sem-ble prendre la pêche très au sérieux.

    La série de cinq lacs quenous traversons avant detoucher Jones Fallsprésente un caractère parti-culièrement sauvage, sou-vent même spectaculaire.Les chalets se font plusrares et les forêts deconifères recouvrent main-tenant l’ensemble du terri-toire. L’odeur des pinsnous accompagne audétour des passes exiguësdans Elbow Channel etThe Isthmus, passages qui

    font à peine plus de 20 m de large et obligentà des virages à 90°.Indian Lake Marina,installée dans une criqueau NE du lac, constitueune escale agréable.Cette balade pittoresqueà travers lacs et forêtsnous entraîne à nouveausur un étroit chenalentouré de végétation quidébouche inopinémentsur le joli poste d’éclu-sage de Chaffeys.Browns Marina est justeen amont du poste. Lamaison de pierre dumaître éclusier est deve-

    nue un petit musée et la vieille meunerie,Galery at the mill, abrite un antiquaire. Rienne semble presser dans cette petite localité aucharme suranné. C’est sûrement ce qu’a dû sedire ce canoteur que nous croisons dans l’écluse et qui nous apprend candidementqu’il vient de boucler le grand tour par la rivière des Outaouais et le fleuve Saint-Laurent en six semaines de navigation.

    Juste en aval, sur les pontons du trèsconfortable Opinicon Resort Hotel où il estpossible de faire escale, un couple de plai-sanciers du Maryland fait provision de bois.Pas pour alimenter un feu de camp, maisplutôt la chaudière de la machine à vapeurinstallée au centre de leur joli canot de bois.Comme plusieurs autres équipages, ils sontvenus ici à l’occasion du rassemblementannuel de bateaux de plaisance à vapeur. Àleur façon, ces amateurs de vieille marinetémoignent à merveille de l’esprit des lieux.La plaisance et le tourisme font partie desmœurs et de la culture du canal Rideau depuisla fin du XIXe siècle. On s’y donne rendez-vous chaque année dans des hôtels qui pren-nent parfois des airs de pensions de familles,on célèbre le canal Rideau à travers les expo-sitions de peinture, les rassemblements debateaux de bois, les festivals de toutes sortes.Avec le temps, le canal est devenu plusqu’une simple voie navigable, il s’est inscritau cœur de la vie des communautésriveraines.

    Opinicon Lake est franchi en quelquesminutes et nous voici devant l’écluse Davis.On peut relâcher dans le petit bassin amont oùse trouvent quelques appontements dans un

    L’île du colonel By sur Big Rideau Lake est une escale bien agréable.

    Les appontements à Opinicon Resort Hotel.

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    magnifique cadre naturel encadré de vieuxchalets de bois. Encore un slalom entre lesformations rocheuses, puis la traversée rapidede Sand Lake avant de nous faufiler à nou-veau dans le dédale de The Quarters. SandLake Marine est située juste au sud de KellysPoint à l’entrée de Eel Bay. Nous sommesdepuis quelques milles sur la portion la plussinueuse du parcours, dans cet enchevêtre-ment de lacs et d’îlots créés par les multiplesbarrages de John By. Il faut lire la cartesoigneusement et porter attention aux mar-ques de jours installées sur les berges. Lesperspectives du paysage changent constam-ment et l’on découvre souvent la direction duchenal au dernier moment. Si ce n’était de laclarté du balisage, on se creuserait souvent latête avant de choisir son chemin.

    Jones Falls est un autre moment fort dela croisière. Passé la première écluse, unbassin d’évitage permet aux bateaux de virersur bâbord pour se diriger vers les trois éclu-ses suivantes. Sur les bords du bassin, lavieille forge a été rénovée et reconstituéeavec tous son outillage spécialisé. On y forgedes objets décoratifs. Danielle, qui remplacece jour-là le forgeron Don Mckay, me remer-cie de ma visite en m’offrant un joli clouforgé. Au sommet de la colline, sur unpromontoire qui domine les écluses et unecampagne paisible, la Maison Sweeney continue de surveiller un ennemi qui ne viendra plus. On construisit une douzaine deces résidences fortifiées pour les maîtreséclusiers après les rébellions de Patriotes de

    1837. Installée dansun écrin de verduresur sa butte, bienrestaurée et jolimentmeublée, seules lesmeurtrières rappel-lent son rôle défen-sif. Le sentier quiserpente depuis lepied des éclusesconduit jusqu’aubarrage à clef devoûte, l’un deschefs-d’œuvre de lavoie navigable. Byn’a pas manqué pasd’audace en cons-truisant pareil ouvra-ge. Ce faisant, ilinaugurait une tech-nique, celle qui con-

    siste à noyer des rapides plutôt que de lescontourner, comme on avait coutume de lefaire à cette époque. Pour parvenir à ses fins,By n’hésita pas à construire un édifice depierres de 19 m de haut et 107 m de long, lebarrage le plus élevéd’Amérique du Norden 1830 et l’un despremiers en forme devoûte construits dansle monde.

    Judicieusementinstallé juste à la sor-tie des écluses, l’hôtelKenney met quelquesappontements à la dis-position des plaisan-ciers. Nous choisis-sons d’y faire escale.Dans la salle derestaurant, les jeunesserveuses en tablierbleu ont l’air de sortird’un film des années1960. Nous voici dansle décor délicieuse-ment démodé des pensions de famillesde l’Ontario rural.Joseph Kenney, lesympathique proprié-taire des lieux, nousapprend que l’établis-sement fut construitau XIXe siècle par nul

    autre que son arrière-grand-père, un immi-grant irlandais. On ne badine pas avec les tra-ditions et l’héritage familial dans la maisonKenney. Le soir venu, le chant des oiseauxrésonne dans le feuillage des érablesimmenses qui bordent les eaux calmes dubassin où viennent se baigner les jeunes gensdu village. Une bien belle journée s’achèvesur les écluses endormies de Jones Falls.

    Destination KingstonWhitefish Lake débute en aval de Jones

    Falls. Juste à bâbord, une petite passe facile ànégocier conduit dans Morton Bay, unagréable mouillage sauvage et bien abrité surfond de vase. Plus loin, Murphy Narrowsconduit dans Little Cranberry Lake. Au fondde Seeleys Bay se trouve une petite localitédotée d’un quai public et d’une petite marina,Rideau BreezeMarina. Les quelquescommerces du village sont la dernière oppor-tunité de ravitaillement avant Kingston.Cranberry Lake marque la fin du vaste réseaulacustre et de ses innombrables chenaux, criques et passages étroits entre les rivagesrocheux où abondent les forêts de conifères.

    Un bateau de croisière (à étrave repliable) à l’entrée des écluses deJones Falls.

  • Portland

    Newboro

    Westport

    Seeleys Bay

    Battersea

    Sunbury

    Kingston Mill46-49

    Lower Brewers45 (Washburn)

    Upper Brewers43-44

    Jones Falls39-42

    Chaffeys37

    Davis38

    Newboro36

    Narrows35

    Perth

    Beveridges33-34

    Last Duel Park

    Lowe

    Colonel By Island

    Bayview Yacht HarbourLen’s Cove Marina

    Newboro

    ClearIndian

    Upper Rideau

    Big Rideau

    Opinicon

    White

    fish

    Sand

    DogCranberry

    Rivière C

    ataraqui

    Indian Lake Marina

    Brown’s MarinaOpinicon Resort Marina

    Sand Lake Marina

    Hôtel KennyShangri-La Marina

    Rideau Breeze Marina

    Melody Lodge& Marina

    Rideau MarinaKingstonMarina

    Confederation Bassin Marina

    Fleuve Saint-Laurent

    Rideau Ferry Harbour

    Une dernière escale agréable s’offre àMelody Lodge and Marina, à l’extrémitéd’une presqu’île au sud-ouest de BeaupréIsland. Le paysage sauvage et les eaux pois-sonneuses de Dog Lake sont juste au nord.

    Les écluses de Brewer Mills comman-dent l’entrée vers la rivière Cataraqui. Nousretournons peu à peu à des paysages de fermes et de pâturages s’étirant sur un reliefde collines douces. Plus en aval, le chenal traverse les marécages et les plaines inondéespar le barrage de Kingston Mills. Un block-haus défend la série des quatre dernièresécluses qui permettent de rejoindre Kingston.L’entrée de Confederation Basin Marina, lameilleure escale en ville, se trouve à la confluence de la rivière Cataraqui et du lacOntario.

    La très loyaliste ville de Kingston aprospéré au carrefour des routes maritimes del’Outaouais, des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Les tours Martello à l’entrée dubassin de plaisance et la silhouette du fortHenry de l’autre côté de la rivière témoignentde son passé de place forte militaire. La peurde l’invasion dissipée, Kingston est devenueun centre de construction navale trèsprospère. C’est à proximité d’une anciennecale sèche désaffectée que l’on a logé TheMarine Museum of the Great Lakes quimérite une visite. On peut également faire untour à bord du brise-glace Alexander Henry,reconverti en B&B. La rigidité et le classi-cisme architectural de la vieille ville deKingston, qui possède un remarquable patri-moine bâti, donne parfois l’impression dedéambuler dans une ville britannique. Lesvieux quartiers qui entourent le port se prê-tent volontiers à la promenade. Pour qui veuttrinquer à la santé de la reine d’Angleterre,pas de souci, on trouve toujours facilement un

    pub sur son chemin sans avoir à le chercher.

    Le canal Tay, sur le chemin du retourNous avons choisi d’effectuer un aller-

    retour sur le canal plutôt que de rentrer par laVoie maritime. La petite ville de Perth enamont de Tay River, qui se jette dans BigRideau, attire notre curiosité. Derrière lesécluses de Beveridges, la petite rivièrepromène ses méandres à travers un densemarécage fréquenté par de nombreuxoiseaux. Un quai public offre quelquesappontements sur les bords d’un parc quiabrite également un terrain de camping.Autrefois, la rivière était navigable jusqu’à laplace du marché, mais les ponts jetés sur lecours d’eau en ont condamné l’accès nau-tique. Perth est certainement la plus bellelocalité où l’on puisse faire escale entreOttawa et Kingston. La rivière qui serpenteen plein centre-ville lui donne un peu des airsde Venise ontarienne. Les édifices de pierre,dans le plus pur style d’architecture anglaised’inspiration classique, ont bénéficié d’unimportant programme de rénovationurbaine. La balade en ville

    est bourrée decharme

    et nous poussons jusqu’au magnifique parcStewart qui déroule son décor de vieuxmoulin et de résidences luxueuses au bord dela rivière Tay. Perth a beaucoup de style et declasse, comme la flottille de rutilants run-abouts en bois que nous avions croisés sur larivière le matin même. Je les avais reconnusinstantanément à leur inimitable silhouette.Des unités exceptionnelles venues du fameuxmusée de Clayton dans les Mille Îles et dontla présence ici, dans l’un des plus jolis sitesdu canal Rideau, était finalement biennaturelle.

    L’Escale Nautique tient à remercier M. André Benoît du Yacht Club Royal Saint-Laurent pour sa précieuse collaboration à ce reportage.

  • Manotick Marina

    Gatineau

    Ottawa

    Burritts Rapids

    Becketts Landing

    Kemptville

    Merrickville

    Smiths Falls

    Richmond

    Kars

    Manotick

    Dows Lake Marina

    Port Elmsley

    Poonamalie32 Old Slys

    26-27

    Combinée 29a

    Détachée 31

    Edmonds25

    Kilmarnock24

    Merrickville21-23

    Clowes20

    Nicholsons18-19

    Burritts Rapids17

    Long Island14-16

    Hartwells9-10

    Black Rapids13

    Ottawa1-8

    Hogs Back11-12

    Riv

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    Rid

    eau

    Kelly’s Landing

    Hurst MarinaLong Island Marina

    Pirate Cove Marina

    Ayling’s Boatyard

    Victoria Park

    er Rideau

    Le port de Kingston.

    Un runabout du musée de Clayton en visite sur le canal.

    La rivière Tay serpente à travers les rues de la charmante ville dePerth.

  • 32 L'ESCALE NAUTIQUE no 48

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    Escales sur le canal Rideau

    Dows Lake 35/10 15 m 2,40 m E&D E&É • T-D-B Oui É&AMarina Ottawa 15 min de marche 68Manotick Marina 75/10 10,50 m 1,20 m E E&É • T-D-B M 68Kelly’s Landing* Réservé 1,50 m E&D OuiHurst Marina 90/12 18 m 1,50 m E E&É • T-D-B M&F Oui 68Long Island Marine 75/6 18 m 2,40 m E&É • T-D M 68Pirate Cove Marina 83/10 16 m 1,80 m E&D E&É • T-D-B M 68KemptvilleAyling’s Boatyard 27/2 16,50 m 1,50 m E E&É • T-D M&F À proximité É&AMerrickvilleMerrickville 12 12 m 1,50 m E&É T- Douches À proximité É&AQuai public au campingVictoria Park 12 12 m 1,80 m E&É • T-D-B À proximité É&ASmith FallsLast Duel Park 10 12 m 1,20 m E&É T-D-B 15 min de marche É&APerth au camping 20 min de marcheRideau Ferry Harbour 125/10 14 m 2,10 m E E&É • T-D M&F À proximitéColonel By Island 10 12 m 1,50 m E TLen’s Cove Marina 130/7 15 m 2,20 m E&D E&É • T-D-B M&F oui É&A 68Portland 15 min de marcheBayview Yacht 138/5 12 m 2,10 m E E&É • T-D M&F 68HarbourQuai public 12 10 m 1,80 m E&É T-D À proximité É&APortlandQuai municipal 50 12 m 1,80 m E E&É • T-D-B À proximité É&AWestport 10 min de marcheQuai de Newboro 30 1,50 m À proximité É à proximitéIndian Lake Marina 70/4 12 m 2,30 m E E&É • T-D-B MBrown’s Marina 15/5 10 m 1,50 m E E&É • T-D M À proximitéOpinicon Resort E&É T-D-B OuiMarinaSand Lake Marina 1,60 m E E&É T MHôtel KenneyJones Falls 25 10 m 1,80 m E E&É • T-D-B OuiShangri-La Marina 20 10 m 1,20 m E E&É • T-D-B Oui 68Quai publicSeeleys Bay 30 1,80 m É T É&A à proximitéRideau Breeze 2,70 m E E&É T Oui É&A à proximitéMarinaMelody Lodge 70/5 1,50 m E E&É T-D Oui& MarinaRideau Marina 105/10 18 m 1,70 m E E&É • T-D-B M&F 68KingstonKingston Marina 104/20 60 m 4 m E&D E&É • T-D M&F Oui 68Confederation 425/20 30 m 2,30 m E&D E&É • T-D-B À proximité É&ABasin Marina

    *Accès réservé aux clients du restaurant

  • 33L'ESCALE NAUTIQUE no 48

    Distance et planification du trajet –109 milles nautiques (202 km) séparentOttawa et Kingston. Le parcours comprend10 milles de canaux artificiels, le reste de laroute se faisant sur les rivières Rideau etCataraqui et des lacs. Avec les délais d’attenteaux écluses, il faut compter 5 jours de naviga-tion en pleine saison pour franchir le parcoursaller simple. Il faut prévoir 3 ou 4 journéessupplémentaires pour profiter des nombreuxsites de villégiature et consacrer du tempspendant les escales.

    Écluses – 47 écluses réparties en 23 postes.Le canal Tay qui conduit à Perth compte 2 autres écluses pour un total de 49 surl’ensemble du système. Les dénivellationsséparant Ottawa et Kingston de Upper RideauLake sont respectivement de 85 m et de 50 m.Il faut prévoir un équipier par amarre, pour unminimum de 2 personnes à bord. On doit seprésenter au moins 30 min avant la fermeturepour garantir son passage. Pour les éclusesmultiples, multipliez ce délai par le nombrede sas (3 h 30 dans le cas d’Ottawa).

    Taille limite des embarcations 27,40 m (90’) de long et 7,90 m (26’) de large.

    Tirant d’eau maximum admissible 1,50 m (5’).

    Hauteur libre sous les ponts – 6,40 m (21’).Le pont Pretoria à Ottawa offre une hauteurlibre de 3 m (10’) en position fermée et 7 m(23’) en position ouverte. Il faut contacter lepontier sur la voie 14 pour le faire ouvrir,mais le pont demeure fermé durant les heuresde pointe, le matin, le midi et en fin d’après-midi. Les ponts tournants s’ouvrent à lademande.

    Ouverture à la navigation – Du 20 mai au12 octobre approximativement, de 8 h 30 à 16 h 30 ou 19 h 30 selon la saison.

    Aides à la navigation – Le canal est bien balisé sur l’ensemble du parcours avec desbouées et des marques de jour, ainsi que denombreuses marques à terre. Les aides sontconformes au système de balisage canadien,mais elles ne sont pas lumineuses. Le sens dubalisage aval vers l’amont s’inverse au postede Newboro.

    Limites de vitesse

    Plusieurs secteurs du parcours sont soumis àde limitations de vitesse de 10 km/h afind’éviter les dommages causés par le batillage.Des panneaux indiquent clairement le débutde ces zones de restriction qui sont parfoissurveillées par les corps policiers.

    Couverture radio – Seules quelques marinassont à l’écoute sur la voie 68 et il vaut mieuxréserver son emplacement par téléphone. LaGarde côtière canadienne n’assure pas de sur-veillance continue sur la voie 16. Les bul-letins météorologiques d’EnvironnementCanada sont disponibles sur toutes les zonesde navigation.

    Sauvetage et sécurité – La Garde côtièrecanadienne ne possède pas d’embarcations desauvetage sur le canal Rideau. Les demandesd’assistance peuvent être dirigées vers:• La police municipale d’Ottawa:

    (613) 230 6211• La police provinciale de l’Ontario:

    1 888 310 1122 – cellulaire *677• La Station de recherche et sauvetage de

    Trenton de la GCC: 1 800 267 7270• Le numéro d’urgence 911• Le canal 16 sur la VHF pour alerter

    d’autres plaisanciers ou une marina. Les maîtres éclusiers peuvent porter assis-tance aux plaisanciers en difficulté, mais ilsne sont pas à l’écoute sur la VHF et ne peu-vent être joints que par téléphone.

    Les escales nocturnes dans les postes d’éclusageIl est possible derelâcher pour lanuit sur les quaisd’attente à pro-ximité des éclu-ses où l’on dis-pose toujours deprises d’eau et d’un accès à destoilettes, maisjamais de dou-ches. Les postes de Burritts Rapids,Merrickville, Lower Beveridges et UpperBrewers offrent des prises électriques.L’amarrage diurne est gratuit ou facturé àfaible coût. Plusieurs postes sont installés surdes sites remarquables offrant des escalestranquilles et pittoresques.

    Documents du SHC– Cartes pour petitesembarcations 1512 et1513. – Instructions nautiquesCEN 308 Canal Rideauet rivière des Outaouais.

    Coordonnées utilesBureau du canal Rideau de Parcs Canada àSmiths Falls : 1 800 230 0016 ou (613) 283 5170 et (613) 692 2581 – [email protected] Internet :www.parcscanada.gc.ca/rideau www.rideau-info.com www.rideauvalley.on.cawww.chrs.ca/Rivers/Rideau

    Le canal Rideau pratique