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n° 23 - Octobre 2019 LE MAGAZINE DE LA RENAISSANCE SANITAIRE R egards Toute notre actualité sur : larenaissancesanitaire.fr lrs La Renaissance Sanitaire FONDATION l Fondation hospitalière La Renaissance Sanitaire PRISE EN CHARGE DE L'OBÉSITÉ P. 20 MÉDECINE DU SPORT P. 22 OUVERTURE D'UN INSTITUT DE FORMATION D'AUDIO- PROTHÉSISTES P. 10 LE NID BLEU, UNE ÉCOLE POUR ENFANTS AUTISTES P. 5

LE MAGAZINE DE LA RENAISSANCE SANITAIRE...2019/10/23  · de La Renaissance Sanitaire qui a construit une nouvelle résidence étudiante de 76 studios. Avec ses nouvelles structures

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Page 1: LE MAGAZINE DE LA RENAISSANCE SANITAIRE...2019/10/23  · de La Renaissance Sanitaire qui a construit une nouvelle résidence étudiante de 76 studios. Avec ses nouvelles structures

n° 23 - Octobre 2019LE MAGAZINE DE LA RENAISSANCE SANITAIRE

Regards

Toute notre actualité sur : larenaissancesanitaire.fr

lrsLa Renaissance Sanitaire

FONDATIONlFondation hospitalière La Renaissance Sanitaire

PRISE EN CHARGE DE L'OBÉSITÉ P. 20

MÉDECINE DU SPORT P. 22

OUVERTURE D'UN INSTITUT DE FORMATION D'AUDIO-PROTHÉSISTES P. 10

LE NID BLEU, UNE ÉCOLE POUR ENFANTS AUTISTES P. 5

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F o n d at i o n L a R e n a i s s a n c e s a n i ta i R e • n° 23 - o c t o b R e 20192

La directionde La Renaissance SanitaireLa Fondation La Renaissance Sanitaire est administréepar un conseil d’administration composé de douze membresdont un membre représentant le ministre de l’Intérieur.Ses hôpitaux sont dirigés chacun par un directeur assistéd’une commission médicale d’établissement (CME).

Le conseil d’administration

PrésidentPatrick VILLESSOTPersonnalité qualifiée

Vice-présidentJacques MAIGNIERDésigné par la Fédération mutualiste parisienne (FMP)

SecrétaireMarie-France CARABINDésignée par la FMP

TrésorierRené PETITDésigné par la FMP

Administrateurs

Bernard DEVY, président de la FMPPr Gérard DUBOIS, professeur de santé publique,président de la commission Addiction de l’ Académie de médecineDidier GABORIAUD, personnalité qualifiéeCatherine GRANDPIERRE MANGIN, désignée par la FMPDavid OLLIVIER LANNUZEL, personnalité qualifiéeBernard VIALLATOUX, désigné par la FMPJean-Louis VINCENT, désigné par la FMP

Établissements de Villiers-Saint-Denis (02)

Établissements de La Musse (27)

Siège social (75)

DirecteurEric PETIT

DirecteurCatherinePALLADITCHEFF

Directeur administratifCatherine TOUBLANC

Présidentde la CMEDr RabihNAKHAL

Présidentde la CMEJean-FrançoisBAULT

2

Directeur de publication : Patrick Villessot Rédacteur en chef : Catherine Toublanc Photos : Denis Châtelain, Dominique Guibourg et Bruno Mazodier Conception maquette : Fabrègue Imprimerie Fabrègue Dépot légal 4e trimestre 2019.

G o u v e r n a n c e

Hommage à Jean-Michel Mehnert ........................................... 4

A c t u a l i t é s

Le nid bleu une école inclusive pour enfants autistes ................................. 5Autisme une halte répit ouverte avec le soutien de la Fondation Orange .................................... 6Campus des instituts de formation La Musse une nouvelle résidence étudiante ............................................. 8Trente futurs audioprothésistesintègrent les instituts de formation La Musse .......................... 10Instituts de formation en ergothérapie et masso-kinésithérapie La Musse 53 nouveaux diplômés ............................................................... 12Hôpital La Musse un mur d'escalade dédié à la rééducation ................................. 13Rééducation fonctionnelle Hôpital La Musse un simulateur de conduite dernière génération ....................... 14

e n j e u x

C'est nouveau des contrats d'apprentissage pour les étudiants en masso-kinésithérapie ............................................................ 16Ateliers d'activité physique adaptéela passerelle vers une mobilité confiante .................................. 18Obésité - Hôpital Villiers Saint Denissuccès de l'enseignement post-universitaire ............................. 20

c o m p é t e n c e s

Hôpital Villiers Saint Deniscréation d'un centre de prise en charge de l'obésité et du diabète ........................................................... 21Médecine du sportune nouvelle compétence à l'Hôpital La Musse ....................... 22Hôpital Villiers Saint Denistraitement de la spasticité par toxine botulique ........................ 24Maison d'accueil spécialisée La Mussede nouveaux services ................................................................. 2619e journée du réseau sectoriel de soins palliatifs du sud de l'Aisne ..................................................................... 28

i n i t i a t i v e s

Développement durablela gestion des déchets à l'hôpital Villiers Saint Denis ............... 29

Culture santéà l'hôpital Villiers Saint Denis ................................................... 30Faits marquantshôpital Villiers Saint Denis ....................................................... 32hôpital La Musse ....................................................................... 34iers Saint Denis ...................................................................... 34

La Renaissance Sanitaire adhère à EcoFoliopour le recyclage des papierswww.ecofolio.fr

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é d i t o r i a l

F o n d at i o n L a R e n a i s s a n c e s a n i ta i R e • n° 23 - o c t o b R e 2019

La Renaissance Sanitaire a le plaisir d’informer ses lecteurs de l’ouverture de nouveaux établissements adossés à l’hôpital La Musse : l’institut de formation d’audioprothésistes et l’unité

d’enseignement en élémentaire autisme – Le nid bleu - créée par l’association L’oiseau bleu.

Depuis six ans, ce sont 3 établissements d’enseignement supérieur qui ont été ouverts avec précédemment la création des instituts de formation d’ergothérapie et de masso-kinésithérapie. Ceci implique de proposer aux étudiants des conditions d’accueil optimales. Vivre dans un logement proche de son lieu d’études doit participer à la qualité de la vie étudiante et au succès de la formation. C’est une attention constante de La Renaissance Sanitaire qui a construit une nouvelle résidence étudiante de 76 studios.

Avec ses nouvelles structures éducatives, La Renaissance Sanitaire renforce son action dans le domaine de la formation aux professions paramédicales, décloisonne la prise en charge sanitaire et éducative et affirme son engagement pour accompagner les enfants présentant un trouble du neurodéveloppement tel que l’autisme.

Une halte répit, complémentaire du service de garde à domicile proposé aux familles et proches aidants des enfants présentant un trouble du spectre autistique, est aussi désormais implantée dans les locaux de l’hôpital La Musse.

L’accent est également mis actuellement par les hôpitaux La Musse et Villiers Saint Denis sur le développement des prises en charge de rééducation prenant la forme d’activités physiques adaptées : ateliers dédiés proposés au public sénior, ouverture d’un centre de prise en charge de l’obésité et du diabète, etc. La médecine du sport consti-tue aussi une nouvelle activité. Les deux établissements de santé vont répondre également à l’appel national à projet, initié en août 2019 par les ministères de la santé et des sports, concernant la reconnais-sance des 101 premières maisons sport-santé sur le territoire natio-nal. L’enjeu de ces maisons est d’offrir – au travers d’un programme éducatif, préventif et thérapeutique – une accessibilité plus impor-tante à la pratique du sport à des fins de santé. Dans ce cadre, le pro-gramme sport-santé personnalisé vise à favoriser, d’une part, la santé de chacun et, d’autre part, l’inclusion sociale des personnes les plus fragilisées.

Attentive aux nouvelles technologies, La Renaissance Sanitaire améliore en permanence son plateau technique de rééducation : structure artificielle d’escalade, simulateur de conduite automobile dernière génération, etc. Après avoir fait l’acquisition d’exosquelettes de réédu- cation des membres supérieurs (lire Regards n° 22), elle a décidé d’équi-per les plateaux techniques de ses hôpitaux La Musse et Villiers Saint Denis d’un dispositif robotique d’aide à la rééducation des membres inférieurs. Le partenariat avec Wandercraft a été formalisé le 11 juil-let 2019, avec une livraison de son exosquelette Atalante programmée dans quelques semaines. Il s’agit du premier exosquelette commercialisé par Wandercraft. Il vous sera présenté dans notre prochain numéro de Regards.

Patrick VillessotPrésident de La Renaissance Sanitaire

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Hommage à Jean-Michel Mehnert

représentant le ministre de l’Intérieur au conseil d’administration

Le préfet Jean-Michel Mehnert, représentant le ministre de l’In-térieur au conseil d’administra-

tion de La Renaissance Sanitaire, est décédé à l’âge de 88 ans, le 20 juin dernier.

Ancien de l’École de la France d’Outre-Mer, passé à la préfecto-rale, il avait exercé d’importantes fonctions en Nouvelle-Calédonie et dans plusieurs départements métro-politains. Son dernier poste territo-rial avait été sous-préfet (hors classe) de Boulogne-sur-Mer. Nommé pré-fet chargé d’une mission de service public en septembre 1995, il avait ensuite pris en charge la représenta-tion du ministre de l’Intérieur au sein de nombreuses fondations recon-nues d’utilité publique (ATD Quart-Monde, Abbé Pierre, Saint-Cyr, Fon-dation Napoléon, Fondation Georges Coulon, etc.) et exercé les fonctions de commissaire-enquêteur.

Nommé au conseil d’administra-tion de La Renaissance Sanitaire le 22 mars 2001, il y a donc siégé plus de dix-huit ans avec assiduité.

Homme au service de l’État, il exerçait ses mandats de façon bénévole.

Jean-Michel Mehnert avait été nommé préfet honoraire en 1996,

au moment de sa retraite. Il était chevalier de la Légion d’Honneur et commandeur de l’Ordre national du Mérite.

Par son engagement profond pour accompagner le développement des activités de La Renaissance Sani-taire, son implication, la rectitude de son jugement et son dévoue-ment, Jean-Michel Mehnert avait su

conquérir l’estime de l’ensemble du conseil d’administration et des sala-riés qu’il aimait particulièrement ren-contrer.

Catherine Toublanc La Renaissance Sanitaire

g o u v e r n a n c e Hommage

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a c t u a l i t é sTrouble du spectre autistique

Le nid bleu une école inclusive pour enfants autistes

Le nid bleu, école réservée aux enfants autistes (Unité d'En-seignement en Elémentaire

Autisme - UEEA), est ouverte depuis septembre 2018 au sein de l’école communale de Poses (située à 40 km du site hospitalier La Musse).

Y étaient accueillis 6 enfants âgés de 6 à 12 ans, domiciliés dans le département de l'Eure. La capacité d’accueil a été portée à 10 places.

Créée par Georgio Loiseau, parent d’un enfant autiste et président de l’association L’oiseau bleu, l’établis-sement scolaire est conçu comme une passerelle pour rejoindre ensuite l’école en milieu ordinaire, avec l’ambition que les enfants scolarisés sachent lire, écrire et compter à l’âge de 12 ans.

Forte de son expérience dans l’accom- pagnement des enfants présentant un trouble du spectre autistique, l'hôpi-tal La Musse auquel est adossée une offre de répit autisme (lire article page

spécialistes des troubles du neuro- développement.

L’école bénéficie du soutien de l'asso- ciation L'oiseau bleu, de la mairie de Poses, de l'agence régionale de santé (ARS) ainsi que du ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse.

Laure Verdeil BarreLa Renaissance Sanitaire

6), en partenariat avec l’association L'oiseau bleu, porte la gestion de l'école depuis le 2 septembre 2019. Le nid bleu, initialement classe pri-vée, est devenu la première UEEA du département.

Des professionnels qualifiés accom-pagnent les enfants : une équipe pédagogique (enseignante, éducatrice spécialisée, aide médico-psycholo-gique et assistante de vie scolaire - AVS), et des spécialistes des troubles du neuro-développement (psycho-motricien, psychologue et orthopho-niste).

Les enfants sont scolarisés quatre jours par semaine. Ils partagent les temps de récréation et restauration avec les élèves des autres classes de l’école communale.

Les temps pédagogiques en matinée sont suivis de temps d'apprentissage pour acquérir davantage d'autono-mie. Plusieurs jours par semaine, les élèves sont aussi accompagnés par les

Le nid bleu88, rue des Mazures27740 Poses Tél. 02 32 29 30 [email protected] www.larenaissancesanitaire.fr

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a c t u a l i t é s Trouble du spectre autistique

Lors de l’inauguration de la halte répit La Musse, Marc Maouche, délégué régional Orange, Patrick Villessot, président de la Fondation hospitalière La Renaissance Sanitaire et Catherine Palladitcheff, directrice des établissements La Musse (de droite à gauche).

Fondation OrangeLa Fondation Orange, créée en 1987, agit pour donner aux personnes en difficulté les moyens d’accès à l’éducation, au monde du travail, à la culture et à la santé. Elle soutient, en particulier, la cause de l’autisme, accompagnant et finançant des projets privilégiant notamment l’inclusion sociale des personnes à travers l’apprentissage de compétences techniques et sociales, l’accompagne-ment éducatif et thérapeutique, l’accès à la culture, le déploiement d’outils numériques ainsi que l’amélioration de la qualité de vie des personnes présentant un trouble du spectre autistique et de celle de leurs familles et aidants.

www.fondationorange.com

sociale et relationnelle ainsi que de prévenir les risques d’épuisement.

Ce service de garde revêt différentes formes :- des vacations à domicile, lieu repéré

et rassurant pour la personne aidée, avec des activités, choisies en fonction des centres d’intérêts et basées sur la libre adhésion (acti-vités manuelles, sensorielles, jeux, etc.), alternant avec des moments de repos ;

- des sorties encourageant l’inclu-sion en milieu ordinaire (piscine,

balade, cinéma, musée, accom-pagnement aux activités extrasco-laires).

De nouvelles modalités de prise en charge ont été également expérimen-tées en 2018 afin de mieux répondre aux besoins des familles.

Ainsi, pendant les vacances sco-laires du mois de juillet, un accueil au sein des établissements La Musse a été proposé sur 3 jours, en exter-nat. Deux adolescents ont pu profiter de cet accueil et partager des activi-tés de détente comme le bowling, la

La halte répit La Musse, implan-tée dans les locaux de l’hôpital La Musse, a été inaugurée, le

15 mai 2019, en présence de repré-sentants de la Fondation Orange, de la maison départementale des per-sonnes handicapées (MDPH), de l’association pour l’éducation et la réadaptation (APEER), de familles ainsi que de salariés des établisse-ments La Musse.

Dédiée aux familles et proches aidants d’enfants présentant un trouble du spectre autistique (TSA), elle vient compléter le service de répit à domi-cile, ouvert depuis le 1er novembre 2017, par les établissements La Musse, en partenariat avec les asso-ciations de familles L'oiseau bleu et Asperger-Accueil ainsi qu'avec le centre de ressources pour l'autisme de Normandie (CRAN).

Le service de répit à domicile est destiné aux familles et aux proches aidants d’enfants et adultes du territoire de l’Eure présentant un TSA (ceci, avec ou sans notification de la MDPH). Il s’agit d’offrir un temps de répit souple et coordonné avec les autres acteurs, adapté aux besoins, à la fois des personnes présentant un TSA et de ceux des proches aidants, afin de favoriser la poursuite d’une vie

Autisme : une halte répit ouverte avec le soutien de la Fondation Orange

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a c t u a l i t é s

pêche, une balade historique à Rouen, etc. Ceci a été reproduit pendant les vacances de Noël.

Après un an de mise en œuvre du service, fort de ces expériences et tenant compte de l’intérêt manifesté par les familles, il a été décidé de proposer une offre de répit alternative permettant aux familles de garder leurs enfants dans un lieu adapté avec les mêmes professionnels intervenant déjà à domicile.

Les familles et les proches aidants sont en effet demandeurs non seule-ment, d’interventions d’un profession-nel à domicile, mais aussi, pour cer-tains, d’un lieu d’accueil permettant à leur enfant de sortir de la maison et de bénéficier d’un lieu de sociali-sation où sont proposées des activités adaptées réalisées avec d’autres enfants.

Grâce au soutien de la Fondation Orange, la halte répit La Musse est ouverte depuis le 1er mai 2019,

plusieurs matinées par semaine et pendant les vacances scolaires.

Le financement d’un montant de 29 077 € accordé par la Fondation Orange a permis d’équiper les locaux avec du matériel adapté, dont un espace Snozelen (espace de stimula-tion multisensorielle) et de créer un parc de jeux extérieur.

Catherine Toublanc La Renaissance Sanitaire

Offre de répit autisme La MusseCS 2011927180 Saint-Sébastien-de-MorsentTél. 02 32 29 30 58 [email protected] www.larenaissancesanitaire.fr

Trouble du spectre autistique

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a c t u a l i t é s Campus universitaire

Campus des instituts de formation La Musse : une nouvelle résidence étudiante

Que de chemin parcouru depuis l’ouverture, en 2013 et 2014, des instituts de formations

en ergothérapie et masso-kinésithé-rapie La Musse et la création de la première résidence étudiante de vingt-six studios. » C’est par ces mots que, en janvier dernier, Patrick Villessot, le président de La Renais- sance Sanitaire, était venu sym-boliquement poser la première pierre de la nouvelle résidence étu-diante en cours de réalisation dans

le parc de La Musse. Aux côtés de Catherine Palladitcheff, directeur des établissements La Musse, il a expli-qué cet important investissement. « Nous sommes aujourd’hui bien loin des 93 étudiants accueillis ces deux premières années : “Compte tenu des renforcements capacitaires obtenus avec le soutien de l’agence régionale de santé, le conseil régional et l’uni-versité de Rouen, les instituts forment 265 étudiants depuis septembre 2018 et avec beaucoup de succès, affichent

près de 100% de réussite dans l’ob-tention des diplômes. Depuis la pre-mière année, les effectifs sont montés en charge au rythme du déploiement des promotions successives” ».

400 étudiants en 2020

La croissance a été accélérée par les quotas régulièrement revus à la hausse, et par la création d’une nou-velle offre, la formation d’audiopro-thésistes (lire article page 10).

«

La résidence étudiante La Musse réalisée par le cabinet Architecte & Associés dirigé par Emmanuel Dutheillet de Lamothe

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a c t u a l i t é sCampus universitaire

En cette rentrée de septembre 2019, les instituts de formation La Musse accueillent 323 étudiants ergothéra-peutes, masseurs-kinésithérapeutes et audioprothésistes. Les étudiants seront 400 en septembre 2020 et 460 en septembre 2021, avec un besoin crucial de logements.

« Les instituts de formation La Musse, en partenariat avec l’université de Rouen, sont devenus - en l’espace de 4 ans - des acteurs reconnus de l’enseignement supérieur en région Normandie, poursuit Patrick Villes-sot. Ils contribuent à la vitalité, au dynamisme du département de l’Eure et de la région Normandie dont l’action, très soutenue en matière de formation professionnelle et d’apprentissage, est fondamentale. »

« Il est fondamental, pour le conseil d’administration de La Renaissance Sanitaire et la direction des établis-sements La Musse, de proposer aux étudiants des conditions d’études et de vie optimales. Vivre dans un loge-ment proche de son lieu d’études, sur un campus intégré au magni-fique site hospitalier de près de 50 hectares, doit participer à la qualité

de la vie étudiante et au succès de la formation. Cela permet de créer des liens entre les étudiants, l’accès facile aux locaux universitaires et à ses infrastructures et une familiarisation plus rapide et aisée avec le monde du travail tout proche. Le logement n’est pas seulement un toit mais un instrument d’accomplissement à part entière. »

Quatre millions d’euros

D’un coût total de quatre millions d’euros, la résidence étudiante d'une capacité de 76 studios se compose de deux bâtiments de trois niveaux reliés entre eux par une salle com-mune, d’une superficie totale de 2.000 m2. Elle portera la capa-cité totale d’accueil en logements étudiants à 102 studios.

Dominique GuibourgHôpital La Musse

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a c t u a l i t é s

La première promotion d’étudiants formés à l’institut de formation d’audioprothésistes

La Musse a été accueillie à la rentrée de septembre 2019.

« Cela fait trois ans que je travaille en amont sur ce dossier qui implique de nombreux partenaires et interlo-cuteurs, précise Catherine Palladit-cheff, directrice des établissements La Musse. Ils seront trente étu-diants la première année, quarante la deuxième année et cinquante la troi-sième année. Il s’agit d’une formation de l’université de Rouen mise en œuvre sur le site hospitalier La Musse. Cet ensei-gnement sera financé, à son démarrage et pour partie, par la Région Norman-die. »

Il n’existe, pour l’instant, que huit écoles d’audioprothésistes en France. Unique en Normandie, l’IFALM accueillera des étudiants formés en trois ans, alternant cours dans les locaux de l’institut et longues périodes de stages en établissements hospita-liers ou chez les professionnels de l’au-dition.

La première promotion d’étudiants a été sélectionnée sur concours, en mai dernier. À l’avenir, et compte tenu

des réformes engagées au sein du cursus des études sanitaires, un nou-veau dispositif devrait être mis en place dans les prochaines années.

« Cette nouvelle formation corres-pond à un besoin réel en France aujourd’hui, ajoute Catherine Palladitcheff. D’abord parce que la population vieillit et que les besoins s’accroissent, ensuite parce que les pro-grès technologiques autorisent les inno-vations dans le domaine. Enfin parce que la réforme du “reste à charge zéro”, actuellement déployée par le gouver-nement et les acteurs de la protection sociale, concerne également les équi-pements auditifs. Les personnes qui n’y avaient pas accès pour des raisons finan-cières pourront y avoir recours plus aisé-ment. »

L’extension des locauxdes instituts de formationsur les rails

Pour accueillir la nouvelle forma-tion d’audioprothésistes et faire face à l’augmentation probable des promotions d’étudiants en masso- kinésithérapie, des travaux d’exten-sion des locaux des instituts, à l’entrée du site hospitalier La Musse, ont débuté au printemps. Les

Trente futurs audioprothésistes intègrent les instituts de formation La Musse

Enseignement supérieur

nouvelles salles seront livrées à la fin de l’année 2019.

L’extension de 680 m2 sur la partie sud des bâtiments, prévoit notam-ment la création de quatre salles de cours supplémentaires et d’une salle muette insonorisée.

L’équipe constituée

Le directeur scientifique de la formation d’audioprothésistes est chef de service du département oto-rhino-laryngologie (ORL) au centre hospitalier universitaire de

L’institut de formation d’audioprothèsistes La Musse (IFALM) a ouvert, le 3 septembre dernier, pour trente étudiants sélectionnés par concours. Les futurs audioprothésistes seront formés en trois ans, l’établissement ayant obtenu la délégation délivrée par l’université de Rouen Normandie.

Frédéric Rouan, directeur de l'Institut de Formation d'audioprothésistes La Musse.

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a c t u a l i t é sEnseignement supérieur

Rouen, le professeur Jean-Paul Marie, également responsable de la forma-tion des orthophonistes normands.

Le directeur pédagogique, pharma-cien et audioprothésiste, est respon-sable d’un réseau de laboratoires d’audioprothèses implantés à Evreux et au Havre, Frédéric Rouan. Ce dernier, fort de vingt années d’ex-périence, explique les grandes lignes de la formation qu’il a mise en place, les évolutions récentes du métier et celles attendues. « Je me suis employé à définir, sous l’autorité du directeur scientifique, un projet pédagogique conforme à la régle-mentation régissant la profession et conduisant à ce diplôme d’Etat. L’audiologie est une science plutôt récente puisque la première école a été fondée à Montpellier il y a un peu plus de cinquante ans. Il est d’ailleurs inexact de parler de prothèse dans la définition de notre métier. Étymo-logiquement, on devrait plutôt dire “orthèse”, puisque la machine vient sup-pléer une déficience et non la rempla-cer. »

Trois modules

L’enseignement dispensé pendant les trois années d’études se décline en trois modules.

• L’otologie – 1er module, concerne tout ce qui a trait à l’organisme de l’au-dition, aux pathologies et à l’explora-tion de la fonction auditive. L’ensei-gnement sera principalement assuré par des médecins ORL de l’univer-sité de Rouen et des professeurs de l’école d’orthophonie rouennaise. « Certains enseignements pourront être mutualisés pour permettre plus de com-munication entre les futurs orthopho-nistes et les futurs audioprothésistes, commente Frédéric Rouan. Il est inté-ressant de ne pas oublier la partie réé-ducation. Les nouveaux patients appa-reillés peuvent avoir besoin d’une prise en charge d’orthophonie pour quelques séances. Lors de la définition du projet pédagogique, j’ai essayé de voir quels pouvaient être les points de rencontres entre les disciplines. Aujourd’hui, on ne travaille plus en solitaire dans le monde médical. Avec les masseurs-kinésithé-rapeutes par exemple, il est possible de mutualiser les cours de rééduca-tion vestibulaire et ceux concernant les troubles de l’oreille interne, centre de l’équilibre… En ergothérapie, nous pouvons mutualiser le domaine des

aides techniques à l’audition pour les sourds profonds et l’organisation domes-tique qui en découle. »

• Le 2e module correspond à la physique, au phénomène sonore et au fonctionnement de l’appareil-lage. « Notre secteur est très en pointe avec la mise en œuvre de l’impres-sion 3D depuis au moins dix ans et, plus récemment, la pose d’audiopro-thèses connectées dont certaines per-mettront, dans un futur très proche, d’alerter après une chute ou de capter les mouvements cardiaques », pour-suit Frédéric Rouan. Autant dire que les futurs audioprothésistes devront être capables de poser un regard critique sur les propositions commer-ciales qui leur seront faites par les fabricants afin de ne pas perdre de vue l’intérêt du patient. L’IFALM s’est associé avec l’IUT d’Evreux dont l’un des enseignants en physique est égale-ment ingénieur en acoustique.

• Le 3e module est consacré à l’audioprothèse proprement dite. « J’assurerai quelques cours, explique Frédéric Rouan. Mais tout l’inté-rêt, c’est d’assurer la relève en ame-nant, à l’enseignement, de jeunes col-lègues qui pourront, dans un premier temps, prendre en charge l’encadre-ment des travaux pratiques par exemple avant de dispenser des cours magis-traux… Mes collègues des instituts de formation en ergothérapie et en masso-kinésithérapie travaillent déjà dans cet esprit. »

Et l’avenir ?

« Aujourd’hui, l’audioprothèse est bien considérée comme un soin et non pas juste comme la pose d’un amplificateur de sons. Il a été clairement démontré qu’il existe un lien direct entre le déclin de l’au-dition et la survenue de troubles cognitifs. L’appareillage précoce et préventif est mieux compris. On sait aussi, par exemple, qu’un appareil-lage peut venir à bout de certains acouphènes. C’est un domaine en plein développement qui demande à la fois de solides compétences techniques ainsi qu’une grande capa-cité de communication et d’empa-thie. C’est pourquoi, je vais ouvrir l’enseignement de troisième année sur des domaines scientifiques connexes (neurosciences, bio statiques…), des master-classes de communication et développer les interactions avec l’hôpital La Musse auquel l'IFALM est adossé pour proposer, par exemple, la réalisation de bilans acoustiques aux patients… »

Dominique GuibourgHôpital La Musse

Contacts :Unité de formation et de recherche santé de l'Université de Rouen-NormandieTél. 02 35 14 83 76 [email protected]@univ-rouen.fr

IFALM CS 20119 27180 Saint-Sébastien-de-MorsentTél. 02 32 07 29 35 [email protected] www.larenaissancesanitaire.fr

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a c t u a l i t é s

Devant leurs familles et amis ainsi que les équipes pédagogiques et administra-

tives, 53 étudiants en ergothérapie et masso-kinésithérapie des instituts de formation La Musse ont reçu, le 28 juin 2019, leur diplôme d’État uni-versitaire dans l’amphithéâtre de l’éta-blissement de formation, implanté au cœur du site hospitalier La Musse situé près d’Evreux.

Lors de cette cérémonie, Patrick Villessot et Jacques Maignier – président et vice-président de La Renaissance Sanitaire, Ludo-vic Bourrelier – conseiller départe-mental, Patrick Piéres – adjoint au maire d’Evreux, Thierry Lallemand – président du conseil départemen-tal de l'Ordre des masseurs-kiné-sithérapeutes de l'Eure, Franck Le Derf – directeur de l’IUT d’Evreux et représentant de l’université de Rouen, Catherine Palladitcheff – direc-teur des établissements La Musse ainsi que Philippe Molvault et Yves Prudent – directeurs des instituts ont félicité les étudiants pour leurs parcours et leurs excellents résultats.

Cette cérémonie marque la fin d'un cycle de trois (ergothérapie) et quatre années (masso-kinésithérapie) d'études exigeantes et de stages au contact des patients et de profession-nels de santé expérimentés.

L’ergothérapeute et le masseur-kiné-sithérapeute sont des acteurs incon-

tournables dans le processus de rééducation, de réadaptation, d'adap-tation et d'intégration sociale des per-sonnes fragilisées par un traumatisme, la maladie, le handicap ou le proces-sus de vieillissement.

Au total, 323 étudiants suivent, depuis la rentrée 2019, une formation proposée par les instituts de formation La Musse.

En effet, à cette date, La Renais-sance Sanitaire a ouvert, sur le site

Instituts de formation en ergothérapie et masso-kinésithérapie La Musse : 53 nouveaux diplômés

Enseignement supérieur

hospitalier La Musse, un institut de formation d’audioprothésistes (lire page 10) d’une capacité de 30 places qui devrait être portée à 40 en 2020 et 50 en 2021.

Catherine Toublanc La Renaissance Sanitaire

Patrick Villessot, président de La Renaissance Sanitaire, félicite les nouveaux diplômés.

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a c t u a l i t é sPlateau technique

Hôpital La Musse : un mur d'escalade dédié à la rééducation

Lors de l’inauguration de la structure arti-ficielle d’escalade de l’hôpital La Musse, Patrick Villessot, président de la Fon-dation La Renaissance Sanitaire (LRS) entouré (de gauche à droite) de : Marie-France Carabin, secrétaire de LRS ; Jacques Maignier, vice-président de LRS ; Audrey Menier-Lambert, chargée de clien-tèle à la Société Générale ; Jean-Manuel Besset, directeur clientèle de l’économie sociale et des institutionnels à la Société Générale ; Jacques Técher et Michel Seyt, respectivement président et vice-pré-sident de l’association sommitale Klésia.

W ouah ! » Tel est le cri spon-tané poussé par Thierry, patient de l’hôpital La

Musse amputé d’une jambe, alors qu’il s’apprête à toucher le plafond du gymnase du pôle de rééducation fonc-tionnelle de l’établissement de santé.

Avec Bernadette, il est l’un des pre-miers patients à avoir testé la structure artificielle d’escalade installée dans le gymnase du pavillon d’hospitalisation.

Enthousiastes l’un et l’autre, les deux patients se sont volontiers prêtés à une démonstration de la nouvelle proposi-tion d’activité sportive désormais dis-ponible dans l’établissement de santé. « La présence d’un personnel compé-tent (enseignants en activité physique adaptée (APA), psychomotricienne, masseur-kinésithérapeute...) et d’une population hétérogène de patients pris en charge à l’hôpital La Musse va favo-riser le développement de cette nouvelle activité dont la finalité est, d’une part,

de contribuer à la restauration fonction-nelle et psychologique et, d’autre part, de concourir à la réinsertion sociale », a notamment déclaré Patrick Villessot lors de l’inauguration du nouvel équi-pement.

Et de détailler : « L’activité d’escalade, en plus du dépassement de soi qu’elle procure, sollicite : la motricité (équi-libre, placement, déplacement), le cognitif (perception, analyse), l’affectif (émotion, confiance) et le social (rela-tion, responsabilité, valorisation, recon-naissance). »

Le nouvel équipement de l’hôpital La Musse, également amené à être uti-lisé par des structures extérieures, a bénéficié d’un don de la banque par-tenaire de La Renaissance Sanitaire, la Société Générale, pour 8.000 euros sur un coût total de 15.000 euros.

Dominique GuibourgHôpital La Musse

«

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a c t u a l i t é s Plateau technique

Rééducation fonctionnelle Hôpital La Musse : un simulateur de conduite dernière génération

G râce au soutien financier de 70.000 euros octroyés par la Carcept, l’institution de

retraite complémentaire (branche transport) du groupe de protection sociale Klésia, un nouveau simulateur de conduite automobile a été acquis par l’hôpital La Musse et installé en ergothérapie au pôle de rééducation fonctionnelle. De dernière génération, il remplace le précédent outil, un pro-totype installé en 2006, devenu obso-lète. « A l’époque, nous étions précur-seur, se souvient Gilles Le Diberder, cadre ergothérapeute. Aujourd’hui, le simulateur de conduite automobile est partie intégrante de tous les plateaux techniques de rééducation spécialisée. A l’hôpital La Musse, il est utilisé, la plupart du temps, dans le cadre de l’hos-pitalisation à temps partiel, sur pres-cription médicale et pour compléter les bilans qui nous sont demandés. Mais on peut également y avoir recours pour des patients pris en charge en hospitalisation complète. Il permet d’évaluer la capacité à la reprise de la conduite auto-mobile. »

In fine, c'est le médecin agréé, passage obligatoire, qui décidera si les altérations de l'état de santé du patient n'empêchent pas la reprise de la conduite automobile. Puis, la DDTM (direction départementale des territoires et de la mer) et ses inspecteurs du permis de conduire

rédigeront des codes d’aménagements et de restrictions qui apparaîtront sur le permis de conduire. Ils s’assure-ront ensuite, lors d’une courte mise en situation sur le véhicule aménagé, de la bonne utilisation de l’aménage-ment préconisé.

« Le simulateur de conduite s’inscrit dans une démarche préventive, sou-ligne le président de La Renaissance Sanitaire, Patrick Villessot, accom-pagné de Jacques Techer et Michel Seyt, respectivement président et vice-président de l’association sommitale du groupe de protection sociale Klésia. Le simulateur per-met aux personnes en situation de handicap et de perte d’autonomie (défi-cience cognitive, motrice ou souffrant de troubles neurologiques) d’évaluer leur capacité à la reprise de la conduite automobile et de les entraîner à une éventuelle reprise de la route. C’est un outil indispensable pour favoriser une prise en charge précoce des probléma-tiques sociales et professionnelles des personnes concernées. Son utilisation ne sera pas réservée aux seuls patients des trois pôles d’hospitalisation de l’hôpital La Musse et de son SAMSAH (Service d’Accompagne-ment Médico-Social pour Adultes Handicapés). Cet outil “ressources” doit être ouvert vers l’extérieur, vers les établissements de santé et médico- sociaux voisins, aux médecins de

ville dans le cadre des démarches de validation du permis de conduire ainsi qu’aux auto-écoles équipées de véhicules adaptées à la conduite des personnes à mobilité réduite ».

Une évaluation : Monsieur P. 75 ans souffrant dela maladie de Parkinson…

Laura Brisset est l’ergothérapeute chargée de faire passer les tests sur le simulateur de conduite automo-bile, deux matinées par semaine, dans le cadre de prises en charge en HTP. « Les séances peuvent être assez lon-gues car nous devons d’abord éva-cuer l’appréhension des patients, tenir compte de la fatigue, changer d’exercice en cas de non adaptation… Nous voyons les patients une pre-mière fois pour l’adaptation à l’outil et la neutralisation de ce que nous appe-lons “l’effet simulateur”. Puis, une seconde fois, moins d’une semaine plus tard, où l’on peut réellement évaluer les capacités du patient à la reprise de la conduite automobile. »

Ce jour-là, Laura Brisset évalue la capacité à conduire une voiture de Monsieur P., un septuagénaire du département de l’Eure souffrant de la maladie de Parkinson. C’est le pre-mier rendez-vous. L’ergothérapeute de l’hôpital La Musse sait peu de choses de son patient. Volontairement, pour

Patrick Villessot, président de La Renaissance Sanitaire, accompagné de représentants de la présidence du groupe de protection sociale Klésia, a inauguré le nouveau simulateur de conduite automobile installé au pôle de rééducation fonctionnelle de l’hôpital La Musse.

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a c t u a l i t é s

éviter les a priori. Conseillé par son médecin, c’est M. P. qui a pris l’ini-tiative de ce rendez-vous. Il explique : « Je me sens bien au volant actuelle-ment, mais je voudrais savoir si je ne surestime pas un peu mes capacités depuis que ma maladie de Parkinson a été diagnostiquée. J’ai toujours été le conducteur principal dans mon couple. J’aime conduire. »

L’ergothérapeute profite de ce ren-dez-vous pour rappeler la loi en la matière : « Après un problème de santé potentiellement handicapant pour la conduite automobile, un avis médical est requis. Les conclusions peuvent aller de la validation sans réserve à l’interdic-tion définitive, en passant par des pré-conisations d’aménagements (voiture automatique, manettes au volant… ) ou des restrictions (dans un rayon de 50 km autour de chez soi, conduite de jour, utilisation d’une boîte automa-

Vers de nouvelles collaborations professionnellesLe simulateur de conduite automobile va permettre des collabora-tions nouvelles avec :

– le centre d’Hérouville-Saint-Clair, pour la mise en commun d’ana-lyse des résultats de la mise au point du protocole d’évaluation ;

– l’association Alpha de Vernon, dont l’auto-école sociale complè-tera l’évaluation réalisée à l’hôpital La Musse sur le simultateur ;

– le réseau d’insertion sociale et professionnelle, COMETE-France, partenaire du groupe de protection sociale Klésia ;

– les étudiants des instituts de formation en ergothérapie et masso-kinésithérapie La Musse dans le cadre de leur formation pratique et de leurs travaux de recherche.

tique, pas de conduite de nuit, ni de sorties aux heures de pointe…). L’éva-luation sur le simulateur vient appor-ter, au médecin agréé par la préfecture, des éléments concrets sur les capacités de conduite. »

Lors de ce premier rendez-vous, Laura Brisset suit un même protocole d’exer-cices : familiarisation du poste de conduite, approche des courbes (sur autoroute), changement d’environne-ment (en campagne, avec rond-point, en ville avec une priorité à droite, un feu, des piétons), temps de réaction au freinage d’urgence et, en dernier exercice, introduction de situations imprévues, de trafic, de distracteurs… permettant d’apprécier également les capacités cognitives.

Lors du deuxième rendez-vous, tou-jours prévu moins d’une semaine après le premier pour ne pas perdre le bénéfice de la familiarisation, cer-tains points sont approfondis. L’er-gothérapeute démarre toujours son deuxième rendez-vous par la phrase : « Rappelez-moi ce que l’on a fait la dernière fois »… Cela permet de se rendre compte du ressenti de la per-sonne et, éventuellement, de l’ame-ner à formuler elle-même d’éventuels doutes concernant ses capacités de conduite. Cela permet d’atténuer le traumatisme de devoir renoncer à une compétence qui dépasse, bien-sûr, la seule aptitude à se rendre d’un point A à un point B de manière autonome. « La conduite est une thématique très complexe dans laquelle chaque cas

est unique. Cette période de réflexion est très utile car elle peut permettre une prise de conscience. » Ce deu-xième rendez-vous permet d’éva-luer les compétences de la personne sans l’appréhension du simulateur de conduite, sur des situations plus com-plexes mais également plus réelles. A l’issue de ce rendez-vous, l’ergothéra-peute restitue son avis sur la capacité du patient à poursuivre la conduite et l’oriente dans les démarches à venir (préfecture, MDPH, assureur etc.).

Protocole national d’évaluation sur simulateur de conduite

Laura Brisset et sa collègue de l’insti-tut de médecine physique et réadap-tation d’Hérouville-Saint-Clair (Calva-dos) Isabelle Marchalot travaillent sur la réalisation d’un protocole d’évalua-tion. Son but : harmoniser les pratiques sur l’ensemble du territoire national et permettre aux évaluations d’être prises en compte de manière comparable à Lille ou Marseille. Rien n’existe pour le moment en la matière. La Haute Autorité de Santé (HAS) va très cer-tainement avoir besoin d’un proto-cole fiable d’évaluation de la conduite dans les prochaines années. « D’au-tant plus que c’est une évaluation qui va certainement être amenée à se dévelop-per. On parle très régulièrement de la poursuite de la conduite des personnes âgées par exemple. La question va se poser aussi concernant la population, de plus en plus importante, des per-sonnes souffrant de troubles d’appren-tissage ou du spectre autistique. Et bien d’autres situations encore peu abordées à ce jour. »

Laura Brisset partage son temps entre les évaluations sur le simulateur de conduite automobile (20 %) et les déplacements au domicile de per-sonnes cérébro-lésées dans le cadre de leur projet de vie. Elle travaille, à l'hôpital, au sein d’une équipe pluridisciplinaire composée d’un médecin coordonateur, d’éducateurs spécialisés et de neuro-psycholo-gues et au service d'accompagnement médico-social pour adultes handica-pés (SAMSAH).

Dominique Guibourg Hôpital La Musse

Plateau technique

Lors de l’inauguration du simulateur de conduite automobile de l’hôpital La Musse, Jacques Técher – président de l’association sommitaleKlésia et de la commission d’action sociale de l’institution de prévoyance – entouré (de gauche à droite) de : Gilles Le Diberder, responsable ergothérapeute ; Jean-Michel Besset, directeur clientèle de l’économie sociale et des institutionnels à la Société Générale ;Michel Seyt, vice-président de l’association sommitale Klésia ; Patrick Villessot, président de la Fondation La Renaissance Sanitaire ; Dr Rabih Nakhal, président de la commission médicale de l’hôpital La Musse et Catherine Palladitcheff, directrice des établissements La Musse.

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e n j e u x

C'est nouveau :des contrats d'apprentissage pour les étudiants en masso-kinésithérapie

Souhaité par Catherine Palladit-cheff, directrice des établisse-ments La Musse, soutenu par la

Région Normandie et mis en œuvre par le CFA-PSS (centre de forma-tion des apprentis des professions sanitaires et sociales) de Normandie avec le soutien de l’organisme de for-mation UNIFAF, le contrat d’appren-tissage a séduit d’emblée. Dès sa pre-mière année de mise en œuvre, cette possibilité de poursuivre ses études

de masso-kinésithérapie sous cette forme a intéressé sept étudiants en deuxième cycle. Selon leur intérêt professionnel ou leur région d’ori-gine, ils partagent leur année entre les cours suivis à l’institut de formation aux côtés de leurs camarades et leur nouvel employeur : le centre Henri- Becquerel de Rouen, les CHU de Caen ou de Rennes, l’Adapt à Saint-André de l’Eure ou le centre hospitalier Simone-Veil (dans le Val-d’Oise).

Deux apprenties à l’hôpital La Musse

Margaux Calvès-Cadiou et Tiffany Graine ont choisi l’hôpital La Musse, établissement de santé auquel est adossé l’institut de formation. Elles ont pour maîtres d’apprentissage Clé-ment Gillet (pôle soins de suite poly-valents et de gériatrie, oncologie et soins palliatifs) et Patricia Lefol (pôle de médecine physique et réadapta-tion). « Les étudiantes sont plus par-ticulièrement affectées à un pôle, mais nous faisons en sorte qu’elles voient dif-férents services, pathologies et prises en charge », expliquent les deux mas-seurs-kinésithérapeutes, cadres de santé. « Nous avions déjà l’habitude

Enseignement supérieur

de recevoir très fréquemment des sta-giaires des instituts de formation La Musse, et d’autres écoles de la région. Mais, avec ce système d’apprentissage, le temps de présence dans nos murs est bien plus long. Les jeunes apprennent vite à connaître les lieux, le matériel, la façon de fonctionner, comment s’adres-ser aux médecins, utiliser les logiciels… Nous gagnons beaucoup de temps. Elles peuvent participer à la prise en charge des patients, sous couvert du maître d’apprentissage, évidemment. C’est très bénéfique pour tout le monde. » « A la fin de la deuxième année d’études, tous les champs cliniques ont été vus », pré-cise Philippe Molvaut, responsable pédagogique des étudiants de troi-sième année et directeur de l’IFMK. « Les étudiants peuvent alors approfon-dir certains domaines en fonction des opportunités ou de leurs choix. »

Sept volontaires

« Nous avions neuf places possibles pour cette première année et nous avons été étonnés de voir que sept étu-diants (sur une promotion de vingt-six) étaient d’emblée intéressés », complète Stéphanie Goulet, directrice du CFA-PSS. « Pour les prochaines années, de futurs étudiants troisième année se sont

Les étudiants en troisième année de masso-kinésithérapie à l’institut de formation La Musse (IFMK) ont désormais la possibilité de suivre leurs deux dernières années de formation sous forme d’un apprentissage. La Normandie a été désignée comme région expérimentale dans la mise en place de ce dispositif novateur qui répond à un réel besoin, tant du côté des professionnels que des étudiants.

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e n j e u xEnseignement supérieur

déjà manifestés : neuf places sont pro-posées aux étudiants. Les employeurs espèrent que ce dispositif va pouvoir les aider à fidéliser les jeunes et leur proposer naturellement une embauche ensuite… Cela montre également com-bien cela correspond à un besoin des étudiants pour le financement de leurs études. »

Concrètement, les étudiants qui ont fait le choix de l’apprentissage suivent les cours comme leurs collègues. Le reste du temps, sur les périodes de stages et de vacances, ils travaillent dans l’entreprise d’accueil. Ils béné-ficient de congés au même titre que les autres salariés. Leurs études leurs sont payées et ils touchent un pour-centage du salaire minimum. A l’is-sue de ces deux dernières années d’études, ils passent les mêmes examens et le diplôme est identique à celui de leurs camarades.

Dominique GuibourgInstituts de formation La Musse

Ce qu’elles en pensentMargaux Calvès-Cadiou et Tiffany Graine ont toutes deux choisi les plateaux techniques de l’hôpital La Musse pour effectuer leurs deux dernières années d’études sous la forme d’un apprentissage.

Rencontres…

Margaux. – « L’hôpital La Musse a été ma seule demande de terrain d’apprentissage : j’y avais déjà effectué des stages et l’organisation du travail me plaisait. De plus, j’habite tout près et c’est très pratique pour moi. »

Tiffany. – « Je suis originaire d’Orléans et je loue une chambre dans la résidence étudiante du site hospitalier La Musse. Je suis sur place et je sais qu’ici je vais pouvoir découvrir plusieurs champs cliniques. Comme je ne suis pas encore fixée sur mes choix professionnels, c’est parfait. Le contrat d’apprentissage permet une intégration plus facile dans les équipes. »

Autre avantage, et ce n’est pas la moindre des motivations, les deux jeunes filles ont pu abandonner les jobs d’étudiants qu’elles occupaient pour financer leurs années d’études et se consacrer uniquement à leurs études. L’une était hôtesse de caisse en jardinerie, l’autre hôtesse au Palais des congrès d’Evreux.

Enfin, comme le souligne Philippe Molvaut, responsable pédagogique des troisièmes années et directeur de l’institut de formation : « Il est appré-ciable de ne pas avoir à faire des kilomètres pour se rendre sur les divers lieux de stages et on gagne beaucoup de temps du côté des démarches nécessaires lors des recherches de stage. L’année prochaine, le dispositif continue : deux autres postes seront ouverts à l’hôpital La Musse et neuf nouveaux étudiants seront concernés au total. Le partenariat CFA – employeur-institut de formation est très enrichissant pour le suivi des étudiants. »

Le contrat d’apprentissageL'apprenti dans le domaine sanitaire et médico-social est un salarié en phase de qualification. Il s'intègre au sein d'une équipe et acquiert peu à peu des responsabilités. Quel que soit le métier choisi (éducateur spécialisé, moniteur éducateur, etc.) et la structure choisie (internat, crèche, milieu hospitalier...), l'apprenti est accompagné au quotidien par un maître d'apprentissage désigné par l'employeur. Le maître d'apprentissage est la personne responsable de l'apprenti. Il lui revient de transmettre son savoir-faire et d'élaborer avec lui un projet de progression person-nelle, balisé par des bilans réguliers.

Le contrat d’apprentissage permet de donner à des jeunes ayant satisfait à l'obligation scolaire, une formation générale, théorique et pratique en vue de l'obtention d'une qualification professionnelle sanctionnée par un diplôme ou un titre à finalité professionnelle enregistrée. Le salaire correspond à un pourcentage du salaire minimum conventionnel en fonction de l'âge de l'apprenti et de l'année de formation. Il est exonéré des cotisations salariales et d'une part importante des cotisations patronales (en fonction de la taille de l'entreprise).

Plus d’information : www.cfapss-bn.com

ContactInstitut de Formation en masso-kinésithérapie La MusseCS 2011927180 Saint Sébastien de MorsentTél. : 02 32 07 29 [email protected]

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Ateliers d'activité physique adaptée : la passerelle vers une mobilité confiante

Laurence Paupy, coordinatrice de pôle à l’hôpital La Musse – « Au départ, nous avons répondu

à un appel à projet de l’agence régio-nale de santé, qui nous a renvoyé vers la “ conférence des financeurs de la prévention et de la perte d’autonomie des personnes âgées de l’Eure ”. Notre dossier a été accepté. La conférence des financeurs est une entité dépar-tementale animée au niveau natio-nal par la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie) qui, entre autres, répartit les fonds collec-tés au titre de la journée de solidarité. Une convention est ensuite signée détaillant les objectifs du projet, ses modalités de mise en œuvre, le finan-cement de l’action et les indicateurs des résultats attendus.

Nous avons commencé par organi-ser des ateliers à l’hôpital La Musse la première année, puis nous avons délo-calisé cet atelier en le proposant à des communes de l’Eure afin de proposer l’activité à un public plus large. Les communes et les centres communaux d’action sociale (CCAS du Neubourg ainsi que de Verneuil d’Avre et d’Iton) ont signé, avec nous, une convention de partenariat et mis à disposition des locaux au sein de deux “Résidences Autonomie”. Nous nous appuyons sur les élus locaux, les responsables de CCAS, les médecins libéraux, les associations (clubs des anciens, etc.) pour faire connaître notre démarche. Et c’est aussi grâce au tissu associa-

tif et sportif que nous pouvons ren-seigner et orienter les bénéficiaires à la fin des ateliers. Les intervenants sont des enseignants d’activité phy-sique adaptée (APA) salariés de l’hô-pital La Musse. Cette année, un enseignant est exclusivement détaché pour animer les cinq ateliers, deux à La Musse, deux à Verneuil d’Avre et d’Iton et un au Neubourg. A l’issue de chaque atelier, nous rendons un rapport. Nous y renseignons les indi-cateurs choisis (renforcement mus-culaire et équilibre), grâce aux tests effectués lors de la première et de la dernière séance. L’amélioration est notable, à la fois mesurée et ressen-tie, ce qui est essentiel pour la reprise de confiance. Les personnes béné-ficiaires de ces séances poursuivent généralement une activité physique ensuite : gym senior, marche et même cyclo-tourisme. »

Clément Gilet, cadre rééducateur – « Nous nous adressons à un public de seniors autonomes mais rencon-trant des difficultés physiques dans leur quotidien. Certains ont déjà été hospitalisés à La Musse à la suite d’une chute ou d’une maladie. Ils connaissent bien les enseignants APA qui les ont pris en charge dans le cadre de leur rééducation. Ils reviennent en confiance. Les enseignants peuvent intervenir dès que la personne a la possibilité de bouger les bras, le dos et les jambes et ce, même assis ou en fauteuil roulant. Les ateliers que

nous proposons permettent la pour-suite d’une activité physique facile-ment, dans un cadre connu, comme une transition, un accompagnement. Ce sont volontairement des sessions à durée limitée car elles doivent faire office de passerelle. A l’issue de ces ateliers, nous encourageons les per-sonnes à poursuivre à l’extérieur une activité physique adaptée, en contac-tant leurs communes ou les clubs sportifs proches de chez elles. »

Laurène Poussereau, enseignante d’activité physique adaptée – « Les séances se divisent en deux familles d’exercices : renforcement musculaire et amélioration de l’équilibre. Nous travaillons sous forme de jeux col-lectifs et nous alternons les exercices favorisant l’endurance, le travail car-dio, l’équilibre… Nous reproduisons des sports connus comme le football, le rugby, le hockey de façon ludique et adaptée à la salle. Nous utilisons du matériel varié : ballons, haltères, bâtons, poids lestés, crosses, etc. Nous ajustons les consignes aux capacités de chacun : il est possible d’effectuer les exercices assis par exemple. Notre objectif est triple : il est physique, évi-demment, pour entretenir et amélio-rer les capacités motrices… Il est psy-chologique : les ateliers permettent de prendre – ou de retrouver – confiance en soi en réussissant les exercices proposés et en observant les progrès réalisés au fil des séances… Et il est social : il permet d’échanger avec le

Bien vieillir

Le premier atelier d’« activité physique et sportive adaptée à la personne âgée de plus de 65 ans » a été proposé sur le site hospitalier La Musse en automne 2017. Depuis, le dispositif, utile à plus d’un titre, est régulièrement reconduit sur de courtes périodes, entre douze et dix-sept semaines, à raison d’une heure par semaine pour des groupes d’une douzaine de bénéficiaires. Comment ça marche et quel est l’intérêt de cette initiative. Réponses croisées des initiateurs, animateurs et bénéficiaires…

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groupe, de créer des liens d’amitié et de rompre l’isolement dont sont sou-vent victimes les personnes âgées. A l’issue des ateliers que j’ai animés l’an-née passée, un petit groupe de bénéfi-ciaires a d’ailleurs pris l’initiative de se retrouver pour de courtes marches. »

Eliane, 73 ans, bénéficiaire – « J’ai été hospitalisée à La Musse trois mois en rééducation suite à la pose d’une prothèse de hanche. Deux mois après ma sortie, j’ai reçu un courrier me pro-posant ces séances. J’ai sauté sur l’oc-casion, même si je bénéficiais toujours de quelques séances de kinésithéra-pie, et même si je ne reste pas inac-tive chez moi. Je me bouge, je bricole, je jardine, je m’occupe de mes petits enfants… Mais, lors de ces séances, on mobilise des muscles qui ne tra-vailleraient pas autrement. C’est un programme complet. Et puis, on se sent bien entouré et jamais jugé. On est encadré par des profession-nels qui nous comprennent bien et connaissent nos problèmes. Ils savent s’adapter. J’avais essayé l’aquagym il y a quelques temps, mais je n’arrivais pas à suivre le rythme et je me suis très vite sentie humiliée. La gymnastique, je ne peux pas la pratiquer non plus, parce que, après les exercices au sol, je ne peux pas me relever seule. Main-tenant, j’évite de me mettre dans des

Atelier d’activité physique adaptée – gratuit – jusqu’aux vacances de Noël 2019.

Renseignements : 02 32 29 31 63

situations qui me gênent. Ces séances m’ont fait du bien, j’ai gagné en sou-plesse. »

Monique, 70 ans, bénéficiaire – « C’est une bonne initiative. Les cours dispensés sont très bien, adaptés à l’âge et la pathologie de chacun, réali-sés en très petits groupes. J’espère que ça perdurera. J’ai eu connaissance de ces ateliers par de petites affiches dis-tribuées et par une amie qui a pensé à moi quand elle en a eu connaissance. J’ai été opérée récemment suite à une double fracture de l’humérus et hospi-talisée deux mois et demi pour la réé-ducation. Ces ateliers sont très bien pour les personnes qui, comme moi, souffrent de problèmes articulaires. Par ailleurs, je complète en faisant de la gym volontaire dans ma com-mune située à quelques kilomètres de La Musse, malgré mon clou de 14 cm dans le bras ! J’ai appris à me connaître : je sais ce que mon corps peut faire. A la fin des séances pro-posées à l’hôpital La Musse, on nous donne une petite fiche récapitulant des mouvements simples que l’on peut reproduire chez soi, quelques minutes par jour. C’est important. C’est très bien fait et très pratique. L’hôpital La Musse, c’est un établis-sement très bien où j’ai vraiment été bien soignée. »

Pour une très grande majorité, les bénéficiaires des ateliers estiment, à l’issue des séances, avoir progressé dans leurs capacités d’équilibre et leur endurance à la marche. Ils pensent être mieux armés face au risque de chute et ont apprécié la convivialité des rendez-vous. Plus de sept per-sonnes sur dix envisageaient la pour-suite d’une activité dans une associa-tion proche de chez eux.

En 2018, les actions menées sur trois sites différents du département, repré-sentant treize ateliers, ont concerné 121 personnes, dont 93 femmes, pour une moyenne d’âge de 75 ans pour les femmes et 76 ans pour les hommes.

Dominique Guibourg Hôpital La Musse

Bien vieillir

Ateliers d'activité physique adaptée : la passerelle vers une mobilité confiante

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Le biland'un patientà l'issue de sa prise en chargeQuelles étaient vos attentes ?

« Je devais rééquilibrer mon diabète et réapprendre à m’alimenter, en prenant en compte mes difficultés d’équilibre nutritionnel en fonction des situations et en apprenant à gérer mes émotions (je mangeais de façon compulsive) et faisais peu d’activités physiques. »

Qu’avez-vous retenu de votre séjour ?

« J’ai pris conscience qu’il fallait que je mange plus équilibré et que je prenne soin de moi et de l’image de mon corps. L’hospitali-sation m’a permis une véri-table immersion en cou-pure avec les habitudes nutritionnelles et familiales et m’a donné la possibilité de me recentrer sur moi. J’ai apprécié les échanges dans le cadre des groupes de parole.

Je repars avec un " bagage d’outils " et de connais-sances à faire évoluer en pratique, je vais poursuivre l’activité physique, notam-ment la marche ; j’ai redé-couvert au décours de mon hospitalisation, lors des ateliers physiques, que j’avais des capacités phy-siques inexploitées !

Dorénavant je vais essayer de ne plus sauter de repas et de manger plus équilibré.

Mon objectif est de conso-lider la prise en charge que j’ai eu ici en poursuivant la perte de poids amorcée et en maintenant un bon équi-libre de mon diabète.

La possibilité d’être hospi-talisé à nouveau pour main-tenir et renforcer mes nou-velles habitudes de vie avec ma maladie me rassure ! »

Contact1, rue Victor et Louise Monfort B.P. 102310 Villiers Saint Denis

Tél. : 03 23 70 75 [email protected]

Santé publique

Obésité - Hôpital Villiers Saint Denis : succès de l'enseignement post-universitaire

Les enseignements post-uni-versitaires (EPU) sont essen-tiels pour le développement de

l’hôpital Villiers Saint Denis. C’est la raison pour laquelle, le personnel médical et soignant de l’établisse-ment de santé organise régulièrement des EPU relevant de ses domaines de compétence. Médecins de ville et hospitaliers et autres professionnels de santé y sont notamment conviés.

En mai dernier, ce fut encore une réunion professionnelle très dense, dans une salle archi pleine avec des invités en provenance de tout le territoire du sud de l’Aisne et de la Seine-et-Marne.

L’enseignement a été animé par trois intervenants : le Dr Emmanuel Cortes, chef du pôle « onco-chirurgie diges-tive – urologie – gastro-entérologie – ORL et stomatologie » du Grand Hôpital de l’Est Francilien (GHEF), le Dr Karim Belaid coordonnateur du parcours de chirurgie bariatrique et le Dr Ahmed Chekroun responsable du centre obésité – diabéto (lire article page 21) implanté au pôle vasculaire diabétologie appareillage de l’hôpital Villiers Saint Denis.

Le sujet de l'obésité, compte tenu de son expansion, a été choisi car c’est une thématique centrale de santé publique pour laquelle l’hôpital Villiers Saint Denis souhaite proposer des solutions

grâce à l’ouverture récente de son centre obésité – diabète. Plus parti-culièrement, dans la région Hauts-de-France, la prévalence (18,5 % de la population concernée) est la plus élevée du territoire métropolitain.

L’EPU a été l’occasion de présen-ter les prises en charge possibles : chirurgie bariatrique, nouvelles tech-niques endoscopiques et parcours en amont et en aval de l’acte chirurgical, dans lesquels l’hôpital Villiers Saint Denis s’inscrit.

Un débat interactif avec l’ensemble des participants s’est poursuivi tard dans la soirée.

Par le nombre des invités, la qualité des orateurs et la richesse des débats, l’enseignement post-universitaire fut un succès. De nouveaux EPU seront proposés prochainement par l’hôpital Villiers Saint Denis.

Dr Ahmed ChekrounHôpital Villiers Saint Denis

La prise en charge de l’obésité a été le thème d’un enseignement post-universitaire organisé, en mai dernier, par l’hôpital Villiers Saint Denis en partenariat avec l’association médicale de Château-Thierry.

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c o m p é t e n c e sSanté publique

Coordonné par le Dr Ahmed Chekroun, diabétologue-en-docrinologue, qui a rejoint l’ef-

fectif médical de l’hôpital en octobre 2018, le centre permet la prise en soins de 12 patients. Son périmètre d’activité devrait évoluer rapidement pour atteindre une vingtaine de lits d’hospitalisation.

La modélisation de la prise en charge est adaptée aux attentes et aux objec-tifs des patients dans le cadre du par-cours de soin d’éducation thérapeu-tique : hospitalisation complète de trois semaines, hospitalisation de semaine, hospitalisation à temps par-tiel (en journée ou demi-journée) et/ou en consultation.

Organisation de la prise en chargeLa prise en charge médicale et soi-gnante est dévolue aux médecins (généraliste, diabétologue-endocrino-logue), aux infirmiers, aides-soignants et diététiciennes principalement. L’éducation thérapeutique du patient (ETP) est animée par une équipe plu-ridisciplinaire, formée : médecins, infirmiers, aides-soignants, diététi-

ciennes, éducateurs sportifs, psycho-logue, assistante sociale...

Programme d’éducationthérapeutique du patientLe programme d’ETP autorisé « Vivre avec son diabète » a été repensé et réactualisé pour répondre aux besoins de la population et ainsi per-mettre la prise en charge de l’obé-sité. Cette réactualisation fait l’objet d’un dossier de demande d’autorisa-tion déposé auprès de l’agence régio-nale de santé des Hauts-de-France. A l’issue d’un bilan éducatif partagé permettant un diagnostic et défi-nissant des objectifs personnalisés, il est proposé à chaque patient un programme « sur mesure » compre-nant des ateliers interactifs théo-riques et pratiques. De nombreuses thématiques y sont abordées : obésité, diabète et complications, chirurgie bariatrique, troubles du comportement alimentaire…

A qui s’adresse la prise en charge ?La prise en charge concerne les personnes :– diabétiques de types 1, compliqué

ou non, et 2 ;

– nécessitant une éducation et une adaptation en insulinothérapie avec ou sans pompe à insuline ;

– souffrant d’obésité, de modéré à morbide avec ou sans comorbidité ;

– bénéficiant d’un parcours de chirur-gie bariatrique pré et post-opéra-toire ;

– souffrant de troubles métaboliques ;– et dans un proche avenir, celles

recourant à la télé surveillance du diabète grâce au dispositif Diabeo®.

En pratique : intégrer lesprogrammes du centre obésité – diabète del'hôpital Villiers Saint DenisLa planification et l’organisation de la prise en charge peut être effectuée soit : – sur prescription du médecin traitant ;– dans le cadre d’un parcours de

chirurgie bariatrique ;– à la suite d’une consultation à l’hôpital

Villiers Saint Denis ;– sur le système d’admission Trajectoire®. Un plateau technique performant

Dans un cadre propice aux activités physiques, les personnes prises en charge bénéficient des équipements du plateau technique de rééducation, de la balnéothérapie, d’une salle d’ac-tivité physique équipée de cardio trai-ning et vélos, de parcours de marche extérieurs dans le parc de l’hôpital, d’une salle dédiée à l’éducation théra-peutique ainsi que d’une autre pour la prise des repas.

Le parcours de soins proposé par le centre obésité – diabète de l’hôpi-tal Villiers Saint Denis prépare le patient à l’acquisition de son autono-mie et s’articule avec le réseau sani-taire des médecins traitants et des infirmiers(ères) pour la continuité des soins.

Dr Ahmed ChekrounHôpital Villiers Saint Denis

Création d'un centre de prise en charge de l'obésité et du diabèteUn centre, spécialisé dans la prise en charge des patients souffrants d’obésité sévère ou morbide et de diabète de types 1 ou 2, a été créé au pôle vasculaire diabétologie appareillage de l’hôpital Villiers Saint Denis.

Le biland'un patientà l'issue de sa prise en chargeQuelles étaient vos attentes ?

« Je devais rééquilibrer mon diabète et réapprendre à m’alimenter, en prenant en compte mes difficultés d’équilibre nutritionnel en fonction des situations et en apprenant à gérer mes émotions (je mangeais de façon compulsive) et faisais peu d’activités physiques. »

Qu’avez-vous retenu de votre séjour ?

« J’ai pris conscience qu’il fallait que je mange plus équilibré et que je prenne soin de moi et de l’image de mon corps. L’hospitali-sation m’a permis une véri-table immersion en cou-pure avec les habitudes nutritionnelles et familiales et m’a donné la possibilité de me recentrer sur moi. J’ai apprécié les échanges dans le cadre des groupes de parole.

Je repars avec un " bagage d’outils " et de connais-sances à faire évoluer en pratique, je vais poursuivre l’activité physique, notam-ment la marche ; j’ai redé-couvert au décours de mon hospitalisation, lors des ateliers physiques, que j’avais des capacités phy-siques inexploitées !

Dorénavant je vais essayer de ne plus sauter de repas et de manger plus équilibré.

Mon objectif est de conso-lider la prise en charge que j’ai eu ici en poursuivant la perte de poids amorcée et en maintenant un bon équi-libre de mon diabète.

La possibilité d’être hospi-talisé à nouveau pour main-tenir et renforcer mes nou-velles habitudes de vie avec ma maladie me rassure ! »

Contact1, rue Victor et Louise Monfort B.P. 102310 Villiers Saint Denis

Tél. : 03 23 70 75 [email protected]

Obésité - Hôpital Villiers Saint Denis : succès de l'enseignement post-universitaire

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Catherine Palladitcheff, direc-teur des établissements La Musse, a sollicité le

Docteur Hervé Pruvot, spécialisé dans la médecine du sport dans une clinique d’Evreux depuis près de trente ans, pour diriger un projet de prise en charge des sportifs. De son côté, le praticien souhaitait mettre en place un dispositif d’évaluation, de diagnostic et de prise en charge de sportifs, professionnels ou amateurs licenciés. Il a saisi l’occasion qui lui était offerte de profiter du savoir-faire et de l’aide logistique et administra-tive d’un établissement de santé participant au service public hospi-talier. « L’idée est double, explique Audrey Gomez, coordonnatrice du pôle de médecine physique et réadaptation de l’hôpital La Musse. D’un côté, la prise en charge de patients qui nous sont envoyés pour une rééducation après accident, opé-ration chirurgicale ou qui rencontrent des problèmes dans la pratique de leur sport… De l’autre, la mise en œuvre d’une collaboration avec les mas-seurs-kinésithérapeutes libéraux qui interviennent, régulièrement, dans les clubs de haut niveau d’Evreux ou de la région et qui pourraient avoir accès à nos équipements.

Mon projet permet d’utiliser les ins-tallations de l’hôpital La Musse de façon optimum, en dehors des heures habituelles d’usage, pour les mettre à la disposition des masseurs-kinési- thérapeutes et des préparateurs physiques des clubs, selon des modalités fixées par convention », explique le médecin, également diplômé en cardiologie du sport et en traumatologie du sport (Paris VI). « Les clubs auront accès à un pla-

teau technique complet pour y orga-niser leur préparation physique ciblée en début de saison, le suivi en cours de saison et, bien-sûr, les soins éven-tuels en cas de blessures qui, eux, relè-veront du circuit classique. Je sais pouvoir m’appuyer sur un plateau technique dense et opérationnel : mas-so-kinésithérapie, travail isocinétique, balnéothérapie, ergothérapie, dié-tétique, psychologie, préparation physique en intérieur et extérieur. »

Centre de santé du sport

Le Docteur Pruvot souhaite créer sur le site hospitalier La Musse un véritable « centre de santé du sport » doté d’un numéro de téléphone dédié et d’un secrétariat indépendant. Y seront réalisés évaluations, diagnos-tics d’aptitude, préparations préven-tives et propositions d’actions de cor-rections pour les personnes à risques. Le financement de cette partie du dossier reste à trouver. Clubs spor-tifs, mutuelles, collectivités territo-riales… seront sollicités.

Hospitalisation à temps partiel

La nouveauté résidera aussi dans une approche plus ciblée du sportif opéré avec une prise en charge souple de type hospitalisation à temps par-tiel (HTP), qui se déclinera en trois séquences :

• la prise en charge initiale, en post-opératoire chirurgical, immé-diate et volumineuse, le temps de vérifier l'absence de problème, de suivre la cicatrisation et, selon les cas et les protocoles souhaités par

le chirurgien, d'accompagner une récupération douce des ampli- tudes, la reprise de l'appui, etc. ;

• une collaboration pour la suite du programme avec les masseurs- kinésithérapeutes habituels du sportif ; il s'agira d'une vraie colla-boration dans le sens où la phase initiale fera l'objet d'un compte-rendu exhaustif remis au patient ;

• et une dernière prise en charge à l’hôpital La Musse pour ini-tier le retour au jeu avec accen-tuation des fondamentaux de la masso-kinésithérapie (proprio notamment), préparation phy-sique individualisée en force et en « cardio » (aérobie, anaérobie) et en technique individuelle. Le but est de rendre au club sportif un athlète capable de reprendre l'entraînement dans sa discipline à un niveau quasi-identique à celui préalable à l'accident… voire meilleur, si des faiblesses ou des déséquilibres structurels ont été détectés au cours des bilans pratiqués.

Les sportifs de haut niveau

Dans le vaste gymnase du pôle de médecine physique et réadaptation de l’hôpital La Musse, deux bas-ketteurs professionnels de l’équipe d’Evreux – évoluant en champion-nat de Pro B – travaillent chaque jour de la semaine à la récupération de leurs moyens physiques après blessures. Cardio, cross-fit, soins de masso-kinésithérapie, étirements… sont au menu des deux ou trois heures de présence quotidienne de ces sportifs.

Soins de suite et de réadaptation

Médecine du sport : nouvelle compétence à l'hôpital La Musse

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c o m p é t e n c e s

Prise en charge par le Dr Hervé Pruvot et son équipe de deux basketteurs blessés de l’équipe d’Evreux évoluant en Pro B.

Soins de suite et de réadaptation

Le contact avec des patients parfois lourdement handicapés ne gêne en rien les jeunes sportifs, appliqués et concentrés sur leurs tâches.

Jean-Louis Boitel, éducateur spor-tif APA (activités physiques adap-tées) à l’hôpital La Musse voit éga-lement d’un bon œil cette ouverture : « C’est bien, l’éclectisme, ça évite de s’enfermer, on développe de nou-velles idées. Chacun apporte quelque chose. Un “grand handicapé” est un sportif de haut niveau à sa façon : l’un et l’autre doivent savoir puiser en eux-mêmes des ressources et une énergie hors du commun ».

Dominique GuibourgHôpital La Musse

Parcours de santé : en pratiqueLe parcours de prise en charge du sportif au « centre de santé et du sport » La Musse est le même que pour les autres personnes bénéficiant d’une hospitalisation à temps par-tiel : elle part d’un courrier d’un pro-fessionnel de santé, s’appuie sur une consultation avec le médecin qui établit un contrat de soins (interve-nants, nombre de rendez-vous heb-domadaires, nombre de semaines de prise en charge, commentaires…) et se concrétise avec la mise en œuvre du planning des prises en charges.

CryothérapieL’hôpital La Musse s’est doté d’un nouvel outil : une cabine de cryothérapie permettant de traiter, par très grand froid ( –130° pendant quelques minutes), certaines douleurs ou patho-logies. Trois professionnels de santé ont été formés à son maniement.

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c o m p é t e n c e s Soins de suite et de réadaptation

Hôpital Villiers Saint Denis : traitement de la spasticité par toxine botulique

Un enseignement post-univer-sitaire (EPU) a été organisé par l’hôpital Villiers Saint

Denis dans le cadre de l’ARMCT.

Il a été présenté conjointement par les Drs François Baudemont (pôle médecine physique et réadapta-tion) et Mourad Khettal (pôle vas-culaire diabétologie et appareillage), médecins de médecine physique et réadaptation.

L’activité de prise en charge de la spasticité s’est développée depuis quelques années au sein de l’éta-blissement de santé ; en effet, cette option thérapeutique est désor-mais bien cadrée et ses indica-tions sont de plus en plus élargies ; elle devient même le traitement de première intention de la spasticité de l’hémiplégie spastique par exemple (cf. recommandation de la Haute Autorité de Santé).

Il était donc logique et stratégique qu’un établissement de soins de suite et de réadaptation spécialisés soit référent sur le sujet, cette technique ayant moins sa place en médecine chirurgie obstétrique.

Le programme développé lors de l’EPU s’est donc accordé sur la réflexion médicale à mettre en place devant tout patient présentant une hypertonie musculaire secondaire à une atteinte centrale (spasticité).

Définition de la spasticité

Il faut d’abord connaître la définition de la spasticité pour la reconnaître et la traiter.

La spasticité est selon Lance (1980) « un désordre moteur caractérisé par une augmentation de la vitesse dépen-

dante du réflexe tonique d'étirement et par une augmentation des réflexes ostéotendineux, résultant d’une hyper- excitabilité du réflexe d’étirement dans le cadre d’un syndrome pyramidal ». Elle est caractérisée par des contrac-tures musculaires involontaires touchant les muscles volontaires des membres du tronc se traduisant par une rigidité des mouvements. La spasticité pyramidale correspond à des contractures musculaires dont l'origine est une atteinte du fais-ceau pyramidal (voie des fibres ner-veuses commandant les mouvements volontaires - elle descend du cortex cérébral à destination des muscles des membres et du tronc).

Les signes et la sémiologie de la spasticité doivent ensuite être reconnus.

Spasticité et syndrome pyramidal

Le syndrome pyramidal se caracté-rise par l'association de signes défi-citaires (traduisant l'atteinte du fais-ceau cortico-spinal) et de signes de spasticité (liés à la libération d'acti-vités motrices réflexes normalement inhibées par la voie cortico-spinale). La survenue de ces deux compo-santes peut être synchrone (en cas d'atteinte lentement progressive) ou décalée dans le temps (en cas d'atteinte aiguë). Dans ce dernier cas, la paralysie est d'abord flasque (hypotonie), puis spastique (hypertonie pyramidale).

Les signes négatifs ou déficitaires sont les suivants : déficit moteur partiel ou complet et perte de sélectivité de l’activation musculaire.

Les signes positifs sont les suivants : rots vifs, diffus et polycinétiques –exagération d’autres réflexes polysy-naptiques (réflexes cutanés-abdomi-naux, réflexe cutané plantaire et signe de Hoffmann) – hypertonie spastique.

Evolution naturelle dans le temps de la spasticité

La spasticité s’installe progressive-ment dans les semaines qui suivent la lésion et, dans le cas d’une blessure médullaire, elle survient après la période de choc spinal.

Variable d’un patient à l’autre et variable, dans le temps, pour un même patient, elle évolue en fonction de facteurs extrinsèques (froid/chaud) et intrinsèques (stress, fatigue, sommeil).

Des risques de rétraction tendino- musculaire et de retentissement sur la croissance chez l’enfant Infirme Moteur Cérébral (IMC) doivent être pris en compte ainsi que la recherche d’épines irritatives.

Il faut savoir reconnaître ses consé-quences à moyen et long terme : rétractions des muscles, enraidis-sement articulaire, douleurs. Ses impacts peuvent être en effet être notables sur : la motricité, la marche, l’installation, les actes de la vie quotidienne (habillage, toilette) et les membres supérieurs et inférieurs.

Diagnostic médical

Le symptôme est reconnu grâce à un interrogatoire et une anamnèse du patient. Le diagnostic clinique prend en compte la résistance à l’étirement, l’accroissement du tonus musculaire, la présence de crampes – spasmes musculaires – clonus (trépilation

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c o m p é t e n c e s

Absorbée par la bouche et en excès, la toxine est dangereuse car elle peut paralyser tous les muscles, en particulier respiratoires. Heureuse-ment, en général, la dose absorbée est faible et seuls les petits muscles, comme ceux de l’œil, restent paraly-sés quelques heures après une intoxi-cation.

C’est cette propriété intéressante qui est utilisée en thérapeutique : admi-nistrée localement, par une piqûre aux points moteurs d’un muscle, et en toute petite quantité, la toxine peut paralyser, ou affaiblir ce muscle de façon transitoire.

Lorsque la spasticité est importante et atteint de nombreux groupes mus-culaires, il n’est pas possible de les traiter tous. La toxine est en revanche très intéressante lorsqu’il s’agit de diminuer la spasticité d’un triceps (le muscle qui met le pied sur la pointe), voire des adducteurs de hanche ou des ischios jambiers (les muscles qui rapprochent les cuisses et qui flé-chissent la jambe).

La réduction locale de la spasticité après injection intramusculaire de toxine botulinique

Suite à une consultation d’informa-tion et au délai de réflexion dont dis-pose le patient, l’injection de toxine botulinique se fait en intramuscu-laire. Les résultats de l'injection sont évalués entre 3 et 6 semaines après la première injection. Toute injec-tion ultérieure est également sui-vie d'une évaluation. La répétition des injections se justifie par l'effet transitoire de la toxine. L'indication du renouvellement des injections, avec un délai minimum de 3 mois entre chaque injection, est évaluée en fonction des bénéfices et de la tolérance, avec nouvelle discussion des doses et du choix des muscles.

La répétition des injections est pos-sible tant que les effets bénéfiques sont observés :

– une amélioration des soins de nursing (l’installation, les soins et l’habillage sont facilités) ;

– une amélioration de la motricité active au membre inférieur, et de la marche ;

– la réduction des conséquences douloureuses de la spasticité.

Le patient est averti du risque excep-tionnel d'effets indésirables pouvant survenir pendant les 3 premières semaines après chaque injec-tion (troubles de déglutition, syn-drome botulinique) et, au moindre, est invité à consulter. L’inefficacité du traitement doit faire remettre en cause les indications et/ou la technique et le faire abandonner, même en l'absence d'alternatives thérapeutiques.

Une prise en charge médicamenteuse composante d’un programme thérapeutique complet de soins de suite et de réadaptation

Le traitement médicamenteux asso-cie, à des degrés divers, la mas-so-kinésithérapie qui demeure le traitement de base pour tout patient spastique, l’ergothérapie, l’appareil-lage et l’auto-rééducation.

Les médecins spécialistes en méde-cine physique et de réadaptation de l’hôpital Villiers Saint Denis sont au cœur de la prise en charge, en collaboration avec les rééducateurs, les soignants, les orthoprothésistes et leurs confrères neurochirurgiens, chirur-giens orthopédistes et neurologues.

Dr François BaudemontDr Mourad Khettal

Hôpital Villiers Saint Denis

épileptoïde) – douleurs et anomalies posturales.

L’évaluation de la spasticité est réalisée par l’utilisation de diffé-rentes échelles : d’Ashwort modifiée, de Tardieu et de Penn (spasmes).

Ce diagnostic spécifique, réalisé par un médecin entouré d’une équipe pluridisciplinaire, permet une évaluation globale de la situation du patient et la mise en œuvre d’une stratégie thérapeutique individua- lisée avec diverses options :

– l’abstention thérapeutique ;

– le complément diagnostique par des blocs moteurs ;

– le traitement par toxines botuliques ;

– le complément diagnostic par une équipe pluridisciplinaire univer- sitaire (CHU) ;

– la chirurgie (tendineuse, nerveuse et pompe à Baclofène).

Une stratégie thérapeutique fondée sur l’approche par objectifs

Tout malade spastique ne nécessite pas systématiquement de traitement.

Son examen clinique doit répondre à trois questions :

– la spasticité est-elle gênante et en quoi l'est-elle?

– est-elle la cause principale de la gêne ou seulement une des com-posantes et quelles sont celles-ci ? de la réponse dépendent les espoirs de succès des traitements ;

– la spasticité gênante est-elle loca-lisée à un groupe musculaire ou largement diffuse ? de la réponse dépendent les choix thérapeu-tiques.

Cette analyse peut-être utilement facilitée par l'analyse instrumentale (notamment cinématique) et par la réalisation de blocs neuro-muscu-laires qui permettent, selon les cas, le diagnostic de rétraction muscu-laire ou l’analyse du mouvement.

Les propriétés de la toxine botulique sur les muscles

La toxine botulique est une sub-stance fabriquée par une bactérie (le Clostridium botulinum) qui peut se reproduire notamment dans les conserves mal stérilisées.

Soins de suite et de réadaptation

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c o m p é t e n c e s

Professionnels, résidents et familles fêtent tous les ans l'ouverture de la MAS

Cérébrolésion

Maison d'accueil spécialisée La Musse : de nouveaux services

Deux nouveaux services sont proposés par la MAS (mai-son d’accueil spécialisée) La

Musse qui accueille douze résidents permanents souffrant de lésions céré-brales. Depuis septembre 2018, il est possible de bénéficier d’un héberge-ment temporaire (entre quinze jours et trois mois) ou d’un accueil de jour (une journée par semaine).

L’accueil de jour

« Nous avons fait le choix d’accueil-lir une personne différente chaque jour pour permettre à cinq bénéficiaires de tirer avantage de ce dispositif et ainsi aider un maximum de personnes »,

explique Olivier Ponin, coordon- nateur de la MAS. « Cinq personnes y sont reçues chaque semaine, pour les-quelles, et avec lesquelles, nous éla-borons un planning d’activités tenant compte de leurs attentes, de leurs goûts et des progrès qui pourraient être réa-lisés. Nous avons déjà des retours positifs : deux des personnes reçues apprécient de pouvoir sortir de chez elles où elles vivent isolées, avec sou-vent, pour seul contact, les auxiliaires de vie. Elles manquent cruellement de stimulation, passant la plupart de leur temps devant des écrans. Ici, nous avons une activité phare, “ stimulation des compétences ”. Nous proposons aux résidents permanents et tempo-

raires d’aller vers ce qu’ils aiment faire, en rapport avec leurs loisirs, leurs goûts ou leur métier avant l’accident. »

Et ça marche… Pour l’un des bénéfi-ciaires de ces accueils de jour, la sor-tie piscine fut une révélation. La per-sonne un peu aigrie, souvent négative au quotidien s’est révélée, s’est amu-sée, a souri à tout le monde… Il s’agit d’un moment fort que l’équipe va reproduire régulièrement et qui permet également la verbalisation et les échanges ultérieurs. Pour une autre personne, le massage des pieds, mains et tête dispensé lui a permis de redécouvrir son corps en bénéficiant d’un contact différent de celui généré par le soin et de retrouver des sensa-tions agréables et oubliées.

Pour prétendre à ce dispositif, il est nécessaire de bénéficier d’une orien-tation de la MDPH (maison départe-mentale des personnes handicapées). Il faut également accepter le contact avec les autres personnes handica-pées, un « miroir » pas toujours facile à vivre. Les contrats sont d’une année, renouvelables au cas par cas. « Nous ne souhaitons pas nous enfermer dans un système, pour en faire profiter un maximum de personnes », commente Olivier Ponin. « Pour autant, il n’y aura pas de rupture de l’accueil chez nous. Les personnes dont le contrat ne sera pas prolongé, pourront bénéficier d’hébergement temporaire éventuel-lement. » Cette année, le personnel de la MAS suit des formations, qui pourraient permettre d’accueillir des personnes souffrant de troubles du spectre autistique.

Accueil de jour et accueil temporaire… les deux nouveaux services proposés par la maison d’accueil spécialisée La Musse ont trouvé leur public et satisfont toutes les parties : bénéficiaires, familles et professionnels.

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c o m p é t e n c e s

Ce qu'ils en pensent... Témoignages des familles de résidents

Chantal, mère de Yoann, 43 ans, musicien, victime d’une série d’AVC entre 2006 et 2008 : « Mon fils a été accueilli à la MAS dès son ouverture, en juillet 2016. J’ai su par hasard que cet endroit ouvrait et j’ai tout de suite déposé un dossier. Yoann était jusque-là hébergé dans un foyer d’Evreux plus adapté au handicap physique qu’aux troubles dont souffre mon fils. Il y manquait de stimulation et n’évoluait pas. Ici, il s’est bien adapté. Peu à peu, j’ai vu un changement incroyable se mettre en place, à commencer par la parole. Avant, il était mutique ou grognait. Désormais, il parle, se confie, on dialogue… Il a fait des progrès énormes en socialisation. C’est sou-vent lui qui va chercher les autres résidents quand une activité est lancée. Il ne peut plus jouer de guitare mais, depuis peu, il prend des cours de piano sur le clavier qui est installé dans sa chambre. On vient le chercher par-fois le week-end et on prévoit des vacances avec lui, pour maintenir une vie de famille. »

Delphine, sœur de Gilles, 45 ans, de Seine-Maritime, victime d’un accident de quad en 2010 : « Malgré l’heure et demi de route, j’essaye de venir tous les quinze jours voir Gilles. Il ne se plaisait pas dans la structure que nous avions trouvée pour lui près de chez nous mais a été accepté à la MAS deux mois après son ouverture. C’est un peu loin pour nous, mais je suis en confiance désormais et je le laisse sans culpabiliser parce que je le sais entre de bonnes mains. Je ne m’inquiète plus pour lui. J’ai pris du recul et je peux consacrer plus de temps à mes deux filles. Avec la fréquence plus distendue de mes visites, je me rends compte qu’une autre relation se noue qui est agréable aussi : il a des choses à me raconter, il me parle de tout ce qu’il a fait depuis la dernière fois… J’ai accompagné quelques sorties, à la piscine, au zoo du Cerza ou au salon de l’agriculture et je sais la patience et l’énergie qu’il faut pour s’occuper de personnes cérébro-lésées. Je suis vraiment admirative. »

Laurence, femme de Michel, 61 ans, victime d’une anoxie cérébrale suite à un infarctus en 2007 : « J’étais aide-soignante et aide médico-psychologique. Je suis en retraite depuis deux ans. Je me suis donc retrou-vée dans le rôle de l’aidant 24 heures sur 24. J’avais besoin de moments pour souffler, me recentrer, sortir et même voyager. J’ai bénéficié de quinze jours d’accueil temporaire en décembre, avant les fêtes. Cela m’a permis de pré-parer la maison pour accueillir la famille, acheter mes cadeaux… Et recevoir tout le monde, autour de Michel bien-sûr, dans de bonnes conditions. En septembre prochain, je partirai en vacances. Michel reviendra passer quinze jours ici, le temps minimum d’accueil. Le reste du temps, Michel est reçu, en accueil de jour, tous les mercredis. Ici, il est en contact avec d’autres personnes et bénéficie d’activités adaptées à sa pathologie, c’est sti-mulant. C’est aussi une respiration très importante pour moi : je prends des cours de peinture, je me suis inscrite à la piscine, au cinéma, je vais dans les magasins, j’apprécie d’être seule de temps en temps. Dans un couple, on a besoin d’un peu de liberté : on ne fait pas tout toujours à deux. »

Cérébrolésion

pétence de manger seul, l’a retrouvée chez nous grâce à quelques aména-gements et du matériel adapté. Il l’a conservée ensuite, au moment de son retour à domicile.

Fierté et estime de soi… Ce ne sont pas de vains mots pour les résidents accueillis qui présentent souvent un profil dépressif et nourrissent le sentiment d’être des fardeaux pour la société. La MAS s’emploie au quotidien à stimuler les deux sen-timents en mettant en lumière des compétences qui sont là et qui ne demandent qu’à être révélées.

Le nouveau dispositif d’accueil tem-poraire, à la journée ou sur plusieurs semaines, n’a engendré que des avan-tages pour les bénéficiaires, leurs familles et les soignants. Les pre-miers s’y sentent stimulés, comme

les deux femmes résidentes qui attendent, chaque semaine, la visite d’une troisième reçue en accueil de jour, avec qui elles prennent plaisir à sortir ou participer aux mêmes acti-vités… La venue de nouvelles têtes modifient les dynamiques de groupes et la routine qui s’installe de façon stimulante et bénéfique.

Les familles y trouvent un répit bien-venu. Les professionnels, de nou-veaux défis…

Dominique GuibourgMaison d'accueil spécialisée La Musse

L’accueil temporaire

Depuis sa mise en œuvre en sep-tembre dernier, l’accueil temporaire ne désemplit pas. « Nous avons plu-sieurs types de demandes », poursuit Olivier Ponin. « De la part de struc-tures voisines qui ont du mal à faire vivre un projet avec l’un de leur résident et qui nous demande une éva-luation… De la part d’une structure mal adaptée aux troubles des personnes cérébro-lésées, en attendant la libéra-tion d’une place… Ou de la part des familles et des aidants eux-mêmes, sou-cieux de souffler un peu. » C’est aussi, et même avant tout, l’occasion pour les bénéficiaires d’être en contact avec de nouvelles personnes et de vivre des stimulations nouvelles. Un résident, peu autonome au moment des repas et qui avait perdu la com-

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c o m p é t e n c e s Soins palliatifs

19e journéedu réseau sectorielde soins palliatifsdu sud de l'Aisneà l'hôpital Villiers Saint Denis

Le 23 mai dernier, c’était au tour de l’hôpital Villiers Saint Denis d’accueillir la 19e journée du

réseau sectoriel de soins palliatifs du sud de l’Aisne.

Ce réseau existe depuis 2000, avec pour mission principale le déve-loppement de la culture palliative. Initialement constitué de profes-sionnels des centres hospitaliers de Soissons et Jeanne de Navarre (Château-Thierry), de l’hôpital Villiers Saint Denis ainsi que de l’Association Médico-Sociale Anne Morgan (AMSAM), il s’est progres-sivement étoffé également avec le réseau ville-hôpital Cécilia.

Grâce à l’implication des membres, est organisée la journée annuelle depuis sa création.

Cette année encore, l’engoue-ment et la présence de plus de 70 professionnels de santé du territoire témoignent que ces jour-nées de partages d’expérience autour des soins palliatifs, ont encore de beaux jours devant elles !

Le thème de cette année « les Alter-natives Thérapeutiques » a ouvert de nouvelles perspectives de prise en charge pour améliorer le confort des patients : réalité virtuelle, approche

Snoezelen, botox, sophrologie, psycho-esthétisme, hypnose !

La journée s’est clôturée par la diffusion d’un film réalisé par la chorale des Calebasses à Voix regroupant des patients présen-tant des séquelles d’AVC et animée par les orthophonistes de l’hôpital Villiers Saint Denis.

L’année prochaine, rendez-vous est pris à l’AMSAM pour la 20e édition !

Isabelle Eduards Hôpital Villiers Saint Denis

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i n i t i a t i v e sDéveloppement durable

Développement durable : la gestion des déchets à l'hôpital Villiers Saint Denis

L'hôpital Villiers Saint Denis poursuit son action dans le domaine du développement

durable.

L’activité de l’établissement de santé génère divers types de déchets rele-vant ou non d’activités spécifiques liées aux soins. Ainsi, le tri était déjà organisé pour :

– les déchets à risque infectieux liés aux soins (DASRI) ;

– les résidus industriels spéciaux (DIS) ;

– les déchets industriels banals (DIB) ;

– le carton et le papier.

Depuis septembre 2018, l’ensemble du personnel de l’hôpital est sensi-bilisé et mobilisé au tri sélectif des déchets ménagers.

Une collecte séparative de déchets dans les services de soins, dans les

bureaux, en restauration, dans les ate-liers et dans les espaces publics est organisée afin de favoriser leur éli-mination appropriée. Après avoir été conditionnés dans des emballages et/ou des contenants prévus à cet effet et garants de la sécurité tout au long de la filière d’élimination, les déchets sont évacués selon le circuit hospi-talier établi jusqu’à leur lieu d’entre-posage temporaire. De là, en fonc-tion de la classification à laquelle ils appartiennent, les déchets sont col-lectés soit par l’organisme local gérant les ordures ménagères et les matières recyclables, soit par un organisme enlevant les déchets dangereux.

Le tri et la collecte des déchets sont des étapes très importantes préalables à leur traitement : recyclage, valorisa-tion ou incinération.

Afin de diminuer au maximum le volume de certains déchets, l’hôpi-

tal Villiers Saint Denis s’est équipé de différents matériels : compacteur à conserves, déshydrateur de déchets alimentaires, etc.

La diminution du volume des déchets permet de réduire les coûts des col-lectes et les besoins en surfaces de stockage impliquant des économies non négligeables en matière de taxes liées aux ordures.

La réussite de cette action a reposé sur une adhésion immédiate du per-sonnel aux nouveaux gestes : ne plus mélanger, trier à la source.

Pensons à notre planète !

Laëtitia FontaineHôpital Villiers Saint Denis

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i n i t i a t i v e s

Culture santé à l'hôpital Villiers Saint Denis

Dans le cadre du programme Culture-Santé financé par l’agence régionale des Hauts-

de-France et la direction régionale des affaires culturelles (DRAC), afin de favoriser l’accès à l’art et la culture des publics issus des champs de la santé et du handicap, Capucine Diancourt – artiste designeuse – a réalisé des œuvres éphémères avec les patients de l’hôpital Villiers Saint Denis.

Sa résidence s’est plus particulière-ment concentrée sur le pôle vascu-laire diabétologie appareillage (VDA) de l’établissement de santé. Ce pôle de soins a été identifié comme le plus à même de bénéficier des compé-tences de Capucine Diancourt car il accueille, en effet, un public souffrant d’immobilité partielle ou totale et rare-ment en contact avec le milieu de la culture.

De plus, l’activité du centre d’ap-pareillage attenant à l’hôpital Vil-liers Saint Denis est également un terrain propice à la création artis-tique puisqu’il répond lui-même à la confection de prothèses suppléant le membre amputé. Il impulse un chan-

gement de vie, une orientation nou-velle vers l’avenir.

Pour mener à bien ce projet, Capu-cine Diancourt a parfaitement réalisé son immersion au sein du pôle d’hos-pitalisation ; pendant six semaines, elle a rencontré les équipes médicales et paramédicales et a proposé des acti-vités pédagogiques et ludiques aux patients sous la forme d’ateliers col-lectifs visant à stimuler la curiosité, l’imaginaire et développer l’expression de la coopération.

Des groupes de 6 participants par ser-vice, encadrés par Capucine Dian-court et Alina Ramamonjisoa – psy-chologue du pôle –, ont pu se réunir dans des ateliers collectifs consacrés aux thématiques suivantes :

– « la matrice des jardins » – atelier de réflexion dans lequel le groupe est invité à échanger autour du thème des jardins et à catégoriser des mots et des images ;

– « nuances » – atelier faisant appel à l’observation des participants et leur faculté à développer une recherche approfondie de couleurs ; une large matériauthèque végétale a été

constituée en amont avec des spé-cimens du parc de l’établissement ;

– « collage » – atelier au cours duquel les participants sont invités, à la manière des surréalistes, à s’appro-prier la technique du collage afin de déconstruire l’image et proposer une nouvelle harmonie ; les objets usuels quotidiens de l’hôpital ont été revisités, à travers des jeux de composition ;

– « paysages aériens » – atelier s’ap-puyant sur les qualités coopératives des participants invités à concevoir l’image aérienne d’un espace vert, d’en imaginer les limites, les fonc-tions ; le travail sur grand format demande des qualités d’écoute et de planification et offre un terrain de création propice à l’élaboration collective ;

– « drapeau » – atelier instauré lors du weekend de Pâques qui fut l’oc-casion de créer un objet de célé-bration : le drapeau avec la mise en commun des idées et la forma-lisation par le graphisme d’un objet témoin.

La création artistique des patients exposée dans les locaux du pôle vasculaire

diabétologie appareillage de l'hôpital

Culture

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i n i t i a t i v e s

Des ateliers itinérants ont été égale-ment mis en place sur les temps infor-mels pendant lesquels les patients ne sont pas sollicités. Ils se sont dérou-lés dans les chambres des patients, dans les espaces communs ou dans les salles de résidence.

Les participants ont été enchantés de cette résidence de rencontre et d’im-mersion. Au final, les gestes artis-tiques éphémères proposés étaient parfaitement adaptés aux patients.

La restitution, en avril dernier, a ren-contré un franc succès tant auprès des professionnels de santé que des patients.

Dans le cadre du bilan interne du pôle VDA, Alina Ramamonjisoa et Isabelle Eduards – cadre infirmier – ont relevé les bienfaits de ces ateliers pour les patients à plusieurs niveaux :

– ludique : évasion du quotidien et plaisir du patient ;

– psychologique : diminution de l’an-xiété, estime de soi et amélioration de la concentration ;

– social : nouveaux liens dans le groupe, reconnaissance de l’autre et perception différente de la rela-tion avec les soignants.

Chacun a pu apprécier le travail sur le parc de l’hôpital Villiers Saint Denis comme élément fédérateur ainsi que source d’inspiration et de création.

Laure Verdeil-BarreLa Renaissance Sanitaire

A propos de Capucine DiancourtDesigneuse pluridisciplinaire, son rôle est de proposer des solutions pérennes à travers la mise en place d’outils créatifs et humains pensés sur mesure.

A la fois médiatrice et traductrice, elle s’attache à construire un terrain de travail pro-pice au dialogue entre différents corps de métier, autour d’une problématique commune. Elle apporte son expertise technique, esthétique et conceptuelle, à travers des métho-dologies tournées vers l’usage. Sa pratique s’étend de la recherche, au design d’objet, en passant par le design de service, de système, et d’espace afin de proposer des expé-riences globales.

Convaincue par le potentiel du design à générer du lien social, elle se passionne pour les méthodes participatives.

Atelier Drapeau : la création d'un objet de célébration

Collages réalisés par les patients de l'hôpital Villiers Saint Denis

Culture

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i n i t i a t i v e s Faits marquants

Faits marquants hôpital Villiers Saint Denis

Natalie William – sous- préfète de Château-Thierry – visite les établissements Villiers Saint Denis

Le 13 août dernier, Natalie William – sous-préfète de l’arrondissement de Château-Thierry – a visité les éta-blissements Villiers Saint Denis en présence de Chantal Hochet, maire de Villiers Saint Denis, d’Eric Petit, directeur des établissements hospita-liers et de membres des équipes mé-dicales et paramédicales.

Pendant plusieurs heures, elle a, en particulier, découvert les services d’hospitalisation et les principaux équipements du plateau technique de l’hôpital : balnéothérapie, gymnases, simulateur de conduite automobile, exosquelette de rééducation, etc.

Les activités du centre d’appareillage ainsi que de l’accueil de jour Alzhei-mer et de sa plateforme d’accompa-gnement et de répit des aidants lui ont également été présentées.

Antenne d’hospitalisation de jour à Soissons : de nou-velles prises en charge pro-posées

Depuis septembre 2018, date de l’ou-verture de son antenne décentralisée, l’hôpital Villiers Saint Denis propose – au sein du centre hospitalier de Soissons – une prise en charge spé-cialisée de soins de suite et de réa-daptation spécifiques des affections ostéoarticulaires (rhumatologie, trau-matologie, orthopédie et pathologies rachidiennes) ainsi que la mise en place, le suivi et/ou l’adaptation d'ap-pareillages (prothèses, orthèses, appa-reillages de positionnement, etc.).

Cette offre est désormais complétée par de nouvelles spécialités : la réa-

daptation neurologique, le recondi-tionnement à l'effort et la réhabilita-tion respiratoire.

Centre hospitalier de Soissons Bâtiment Curie - 2e étage46, avenue du Général de Gaulle02200 SoissonsTél. : 03 23 70 75 59

6e édition de la Semaine du Bien vieillir : devenir acteur de son capital autonomie

Les professionnels de l’hôpital Villiers Saint Denis et les acteurs associatifs locaux du territoire sud Aisne ont accueilli du 7 au 11 octobre dernier, les personnes âgées de 60 ans et plus, dans le parc arboré du site hospitalier, pour les informer sur les risques liés au vieillissement et les moyens pos-sibles pour en limiter les effets.

La loi n° 2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la so-ciété au vieillissement a fait de la prévention de la perte d’autonomie et du maintien à domicile des personnes âgées l’un des objectifs majeurs du système de santé et de l’organisation du secteur médico-social et social.

Elle a prévu la mise en place, dans chaque département, d’une confé-rence des financeurs (organismes de Sécurité sociale, institutions de re-traite complémentaires, Fédération nationale de la Mutualité Française, Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail et Agence nationale de l’habitat) dédiée à la prévention de la perte d'autonomie des personnes âgées de 60 ans et plus.

La conférence a lancé, pour le dépar-tement de l’Aisne, un nouvel appel à projet auquel a répondu, avec succès, l’hôpital Villiers Saint Denis.

La 6e édition d’activités dédiées au maintien du capital autonomie s’est inscrite dans le cadre de la Semaine bleue, semaine nationale des retraités et des personnes âgées.

Au programme, plus de trente ateliers et conférences :– se tester au simulateur de conduite

automobile ;– se tester au code de la route ;

connaître les nouveaux panneaux de signalisation routière ;

– atelier cuisine : astuces ergono-miques et diététiques ;

– les bonnes postures pour moins souffrir ;

– les bonnes postures en extérieur ; mémoire où j’en suis ?

– se relaxer pour rester zen : automas-sage, qi gong, tai-chi, yoga, sophro-logie, balade méditative, méthode Pilate, etc. ;

– faire du sport pour être en forme : gymnastique, marche nordique, ren-forcement musculaire, stretching, tennis de table, tir sportif (Laser ou à l’arc), basket-Ball, danse de salon (rock, madison...), se tester au vélo à assistance électrique ;

– conférences médicales santé ac-tive : « ostéoporose : une activité physique pour prévenir les frac-tures » et « prévention des maladies cardio-vasculaires : bouger pour une meilleure qualité de vie ».

• Pour s’informer sur les prochaines sessions d'activités : www.larenaissancesanitaire.fr• Renseignement : [email protected] ☎ 03 23 70 75 76

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i n i t i a t i v e sFaits marquants

Café des aidants® : autour d’un café, venez échanger votre expérience

La plateforme d'accompagnement et de répit des aidants du sud de l’Aisne, adossée à l'accueil de jour Al-zheimer Villiers Saint Denis, organise, une fois par mois, en partenariat avec l'association française des aidants, le "Café des aidants®" dédié aux per-sonnes accompagnant des proches en situation de handicap ou de perte d’autonomie.

Voici le programme des prochains rendez-vous :

– à Villers-Cotterets :

• 22 octobre 2019 : comment gérer les relations avec les professionnels ?

• 18 novembre 2019 : mon proche m'oublie, que faire ?

• 4 décembre 2019 : l'angoisse des fêtes.

– à Villiers-Saint-Denis :

• 14 novembre 2019 : comment conti- nuer à vivre avec la maladie ?

• 5 décembre 2019 : l'angoisse des fêtes.

• Pour s’informer sur ces programma-tions : www.larenaissancesanitaire.fr

[email protected] ☎ 03 23 70 53 30

Les parenthèses de l’in-fo dédiées aux proches aidants : les nouvelles séances d’information pour les aidants de malades Al-zheimer (ou pathologies apparentées)

La plateforme d'accompagnement et de répit des aidants du sud de l’Aisne, adossée à l'accueil de jour Al-zheimer Villiers Saint Denis, organise de nouvelles séances d’information d’ici la fin de l’année 2019 :

– bien-être ;

– s'exprimer par la créativité ;

– sport, santé ;

– temps de partage aidant-aidé.

Les activités de répit de la plateforme sont financées grâce au soutien de l'Action sociale des institutions de retraite complémentaire du groupe Klésia.

• Pour s’informer sur ces activités et les prochaines programmations : www.larenaissancesanitaire.fr

• Pour vous inscrire : [email protected] - ☎ 03 23 70 53 30

Paroles de patients

Voici le témoignage d'un patient, hospitalisé pendant plusieurs mois, et celui de son épouse, adressés aux équipes du service de soins de suite et de réadaptation neurologiques de l'hôpital Villiers Saint Denis :

« Je vous envoie une petite photo du re-tour à la maison et en profite pour vous remercier.

Merci pour votre attention, merci pour votre patience, merci pour votre huma-nité, merci pour le bien-être que vous avez contribué quotidiennement à ap-porter à mon époux.

Merci d'avoir été là pour moi aus-si, les infirmières, les aides-soi-gnantes, les agents hospitaliers... Ces échanges, cette vie qu'ils/elles nous ont permis de continuer à par-tager, presque comme à la maison. Oui, vous tous avez partagé une tranche de notre vie... pas la plus simple... mais malgré tout, vous avez surtout partagé la plus impressionnante en espoir et évolutions !

Vous resterez à jamais gravés dans nos mémoires et dans nos cœurs ! »

S.L. - Août 2019

La méthode Pilate,atelier proposé lors de la Semaine du Bien vieillir.

Le bonheur d'un patient à son retour à domicile après une prise en charge par les équipes de soins de suite et réadaptation.

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i n i t i a t i v e s

Faits marquants hôpital La MusseIncitation financière à l’amélioration de la qualité

Depuis 2017, l’incitation finan-cière à l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins (IFAQ) permet d’introduire une part de finan-cement liée à la qualité dans le budget des établissements de soins de suite et de réadaptation. Par ce biais, le ministère de la santé souhaite encou-rager l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins et valori-ser les démarches existantes et les efforts fournis par les établissements dans le champ de la qualité. L’IFAQ prévoit le versement d’une dotation complémentaire aux établissements sur la base des résultats obtenus à partir d’une série de critères. L’hôpital La Musse, compte tenu de ses résul-tats en matière de qualité de ses prises en charge, en a bénéficié.

L'hôpital La Musse a reçu, au titre de l’exercice 2018, la somme de 207 114 euros, un montant variable, dépendant chaque année des efforts de chacun et des scores obtenus aux indicateurs de qualités.

Cent cinq chênes plantés dans le parc

Un peu plus d’une centaine de pieds de chênes ont été plantés dans l’une des clairières du parc de l’hôpital La Musse. Ce repeuplement permet de compenser, pour partie, l’abattage nécessaire de 147 arbres, effectué quelques semaines plus tôt. L’éta-blissement hospitalier a dû en effet intervenir d’urgence, suite à la chute d’un grand chêne sur des voitures stationnées, heureusement sans faire de victimes. Contacté, l’ONF (Office National des Forêts) a découvert un parasite, la « collybie à pied en fuseau », qui colonise les racines des arbres à feuilles caduques et les fragilise, épargnant les conifères. Ce sont les élèves du centre de formation agri-

cole et paysager d’Evreux qui se sont chargés de l’opération, selon une convention liant les deux établisse-ments. Les chênes plantés ont été offerts par le Rotary Saint-Taurin d’Evreux. D’autres essences, recom-mandées par l’ONF, seront plan-tées dans les prochaines semaines à l’entrée du site hospitalier.

La Musse présente au premier forum de santé

La Musse a participé, le 2 octobre dernier, au deuxième Forum de santé de l’Eure, organisé à Evreux pour éclairer visiteurs et professionnels sur les offres de soins parfois méconnues présentes dans le département.

Notre présence à cet événement a permis aux professionnels des établis- sements La Musse qui se sont succédés sur le stand de se renseigner sur les prises en charge spécifiques proposées aux habitants (répit autisme, service nutrition/obésité, activités physiques adaptées, …) et sur les formations dispensées par les ins-tituts… ou encore sur les services offerts aux partenaires de santé du territoire comme l’unité cognitivo- comportementale.

Plus de 150 visites pour la Semaine nationale de la sécurité du patient

Quiz, jeux, petits questionnaires, ateliers, chambre des erreurs interac-tive de l’Omédit Normandie, infos diverses… Il y en avait pour tout le monde à l’occasion de la « Semaine de la sécurité du patient ». Les corres-pondants qualité/hygiène et la cellule qualité sont intervenus dans chacun des trois pavillons d’hospitalisation de l’établissement et au self du per-sonnel. Le thème choisi cette année : « les médicaments ? à bon escient ! », a été pour chacun l’occasion de tester ses connaissances.

Institut de formation en masso-kinésithérapie La Musse : un nouveau directeur

Marie-Félix Adèle, directrice de l’institut de formation en masso- kinésithérapie depuis sa création en 2014, a cédé sa place à Philippe Molvaut, arrivé en octobre 2015, pour prendre la responsabilité péda-gogique des 3e année. Le nouveau directeur poursuit les actions lancées par Marie-Félix Adèle dont les

Faits marquants

Esquisse architecturale de l'agrandissement (partie à gauche) en cours des instituts de formation La Musse

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i n i t i a t i v e s

dernières en date, le développement du laboratoire de recherches et l’accompagnement de l’apprentissage pour les étudiants.

L'institut de formation en mas-so-kinésithérapie La Musse partagera des locaux agrandis, en début d'an-née 2020, avec les instituts de forma-tion en ergothérapie et d'audioprothé-sistes.

Informations sur l’ergothérapie de demain

Les étudiants en deuxième année d’ergothérapie des Instituts de formation La Musse sont venus présenter leur travail dans les halls des trois pavillons de La Musse aux patients, visiteurs et salariés de l’établissement, encadrés par leur responsable pédagogique, Cécile Farny. Thème de ces rencontres, la présentation de « la Science de l’occupation ».

Cette science nouvelle permet aux ergothérapeutes d’identifier les occu-pations d’une personne (productives, de ressourcement, de plaisir ou de repos) pour les intégrer dans le processus de soins de rééducation et de réadaptation, à la fois comme but et/ou moyen. Les ergothérapeutes interviennent désormais dans des lieux de pratique inattendus tels que les centres pénitentiaires, les asso-ciations caritatives ou les centres d’hébergement.

De nouveaux locaux pour la prise en charge ambulatoire des troubles du spectre autistique

L’équipe du pôle médecine physique et réadaptation de l’hôpital La Musse bénéficie de nouveaux locaux. L’une des unités du pavillon a été entière-ment réaménagée pour accueillir les enfants et les familles dans de très bonnes conditions. L’équipe d’hos-pitalisation à temps partiel du doc-teur Frédérique Benez y développe de manière optimum la nouvelle offre de soins proposée par l’hôpital La Musse : le diagnostic et la prise en charge des troubles du spectre autistique chez les enfants entre 3 et 12 ans.

Faits marquants

Dans ses nouveaux locaux, l’équipe d’hospitalisation à temps

partiel dédiée à la prise en charge des troubles du spectre autistique

Philippe Molvaut succède à Marie-Félix Adèle à la direction de l'institut de formation en masso-kinésithérapie La Musse.

Dominique GuibourgRédactrice talentueuse de nombreux articles de notre magazine Regards depuis 2004, Dominique Guibourg cesse sa collaboration avec La Renaissance Sanitaire pour envisager un nouveau projet professionnel.

Dominique couvrait l'actualité des éta-blissements La Musse et rédigeait aussi des articles pour le journal interne LaMusse.com. Elle travaillait également pour Paris Normandie.

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Siège social : 4, rue Georges Picquart - 75017 PARIS

Tél. : 01 43 26 77 04 - Fax : 01 40 51 70 01 larenaissancesanitaire.fr

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La Renaissance Sanitaire est une fondation hospitalière reconnue d’utilité publique par décret du 8 juillet 1928 et arrêté du 6 novembre 2000, qui gère des établissements privés

à but non lucratif participant au service public hospitalier :

Hôpital Villiers-Saint-Denis1, rue Victor-et-Louise-MontfortBP 1 - 02310 Villiers-Saint-DenisTél. : 03 23 70 75 [email protected]

Antenne d'hopitalisation de jour Soissons46, avenue du Général de Gaulle02200 SoissonsTél. : 03 23 70 75 [email protected]

MAS La MusseCS 2011927180 Saint-Sébastien-de-MorsentTél. : 02 32 29 31 64 [email protected]

Accueil de jour Alzheimer et plateforme d’accompagnement et de répit des aidants1, rue Victor-et-Louise-Montfort - BP 102310 Villiers-Saint-DenisTél. : 03 23 70 74 [email protected]él. : 03 23 70 53 30 [email protected]

Centre d’appareillage1, rue Victor-et-Louise-MonfortBP 1 - 02310 Villiers-Saint-DenisTél. : 03 23 70 74 [email protected]

La reconnaissance d’utilité publique habilite La Renaissance Sanitaire à recevoir :- des dons partiellement déductibles de l’impôt sur le revenu, dans le cadre de la

réglementation en vigueur ;- des legs.

Hôpital La MusseCS 2011927180 Saint-Sébastien-de-MorsentTél. : 02 32 29 30 31 (hôpital)[email protected]

Samsah La MusseCS 2011927180 Saint-Sébastien-de-MorsentTél. : 02 32 29 32 [email protected]

Instituts de formation en ergothérapiemasso-kinésithérapie et audioprothésistes La Musse27180 Saint-Sébastien-de-MorsentTél. : 02 32 07 29 35 (ergothérapie et audioprothésistes)[email protected] - [email protected]él. : 02 32 07 29 45 (masso-kinésithérapie)[email protected]

Centre de santé La MussePavillon 3CS 2011927180 Saint-Sébastien-de-MorsentTél. : 02 32 29 32 [email protected]

Offre de répit autisme La MusseCS 2011927180 Saint Sébastien de MorsentTél. : 02 32 29 30 58 [email protected]

Le Nid BleuSESSAD - Unité d'enseignement en élémentaire autisme88, rue des Mazures - 27740 Poses Tél. : 02 32 29 30 [email protected]

Fondation hospitalière reconnue d’utilité publiquepar décret du 8 juillet 1928

lrsLa Renaissance Sanitaire

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