Le Monde du 11.10.11

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Le journal du jour, offert par le Monde, pour cause de grève...

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Mercredi 12 octobre 2011 - 67eanne- N20753- 1,50 - France mtropolitaine- www.lemonde.fr --- Fondateur : Hubert Beuve-Mry - Directeur: Erik IzraelewiczAlgrie 150 DA, Allemagne 2,00 , Antilles-Guyane 2,00 , Autriche 2,40 , Belgique 1,50 , Cameroun 1 500 F CFA, Canada 4,25 $, Cte dIvoire 1 500 F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 25 KRD, Espagne 2,00 , Finlande 2,50 , Gabon 1 500 F CFA, Grande-Bretagne 1,50 , Grce 2,20 , Hongrie 700 HUF, Irlande 2,00 , Italie 2,20 , Luxembourg 1,50 , Malte 2,50 ,Maroc 10 DH, Norvge 25 KRN, Pays-Bas 2,00 , Portugal cont. 2,00 , Runion 1,90 , Sngal 1 500 F CFA, Slovnie 2,20 , Sude 30 KRS, Suisse 3,00 CHF, Tunisie 2,00 DT, Turquie 6,00 TL, USA 3,95 $, Afrique CFAautres 1 500 F CFA,Par les temps qui courent, lors-quunEtat europenmodifiesapolitiquedimmigration,cest engnral pour aller dans lesens derestrictions accrues. Ladci-sion, auDanemark, dunouveaugouvernement derouvrir ses fron-tires et dassouplir lergimedac-cueil des trangers est uneinitiati-vesuffisamment rare et courageu-se, dans unpays qui compte9,8%dimmigrs et decitoyens dorigi-netrangre, pour tre salue.Formle3octobrepar lapremi-reministre sociale-dmocrate Hel-leThorning-Schmidt, dont le blocdegauche aremport les lectionsdu15septembre, lenouveaugou-vernement danois rassemble plu-sieurs partis. Cest sous lapressiondedeuxde ces partis, une forma-tiondextrme gauche et unparticentriste, que MmeThorning-Sch-midt a t amene changer decapsur limmigration.Parmi les mesures annonces,la plus spectaculaire est la levedes contrles auxfrontires, dontle rtablissement, aumpris desrgles de Schengen, avait tannonc auprintemps. Le minis-tre de limmigrationest pure-ment et simplement supprim etses services rpartis entre ceuxdela justice et des affaires sociales.Le systme de permis pointspour le regroupement familial estabrog. Les procdures de deman-de de permis de sjour, de natura-lisationet de regroupement fami-lial vont tre simplifies.Par ailleurs, dans ungeste quinest pas directement li la poli-tique dimmigration mais dont lavaleur symbolique na chapp personne, lquipe de Helle Thor-ning-Schmidt compte, pour lapremire fois auDanemark,unministre issu de limmigra-tion, ManuSareen, dorigineindienne, titulaire du porte-feuille de lgalit, des cultes etdes affaires nordiques.Toutes les restrictions ne sontpas leves. Ainsi, linterdictiondpouser un tranger de moinsde 24 ans, visant empcher lesmariages forcs, est maintenue.Mais le revirement gnral modi-fie fondamentalement les termesdudbat sur limmigration.Il faut dire que le Danemark,depuis dix ans, tait all trs loindans le sens dudurcissement.Sous linfluence de lextrme droi-te, ce pays, pourtant connupoursa traditionde tolrance etdouverture, tait mme devenule rgime le plus ferm dEuropeauxtrangers, regard avec enviepar certains gouvernements dedroite qui narrivaient pas enfai-re autant chez eux, mais dnoncpar les organisations de dfensedes droits de lhomme. La Sudevoisine stait inquite de la dt-riorationdes conditions daccueildes trangers et dutongnraldudbat sur limmigrationauDanemark.Cet ostracisme tait devenudeplus enplus difficile vivre pourles Danois qui ne sidentifiaientpas limage donne par lextr-me droite. Grandtraumatismedans le subconscient national, laf-faire des caricatures de Mahomet,publies en2005 par unquoti-diendanois, stait aussi inscritedans uncontexte gnral dedgradationdes relations desDanois avec les trangers.Ce nouveaudpart est unebonne nouvelle pour les Danois et pour le reste de lEurope. pLire page6Environnement Cette ville de banlieue parisienneinaugure unsystme indit enFrance: la collectesouterraine, par aspiration, des dchets. A70km/h. P. 8DfenseLa crainte de subir des pertes avant llectionprsidentielle a fait voluer la stratgie franaise: unepause dans les oprations a t dcide. Reportage. P. 21ReligionLes tmoignages et les autopsies rvlentlextrme brutalit de la rpression, dimanche,dune manifestationde la minorit chrtienne. P. 3 et4Deux jours de suite, Le Mon-de nest pas paru. Une par-tie des personnels de lim-primeriedujournal, Ivry-sur-Sei-ne, a empch lapublication devotre quotidien. Cest la premirefois dans lhistoire du Monde quele journal nest pas entat de fairelecompterenduetdeproposersesanalysesloccasiondunscru-tinnational qui est aussi unmoment important de la viedmocratique dupays.Ces personnels sopposent auplande modernisation de limpressionengage par lentreprise pourmieuxservirseslecteurs. Nousprsentonsnosexcusesnosache-teurs en kiosque, abonns, diffu-seurs et annonceurs pour les dsa-grmentsoccasionnsparcemou-vementsocial. Lesditionsnonparues sont disponibles, gratuite-ment, sur notre site Lemonde.fr pSantUne vingtainede servicesdes hpitauxparisiens utilisentdsormais les techniques delamdecinechinoiseancestrale.Cettediscipline, qui fait la partbellelacupuncture, auxmassages thrapeutiques etauxpratiques psychocorporelles,est utilise encomplment de traitements aulong cours.Pour unmeilleur confort des patients. P. 27ARomainville, lespoubellesvolentparpneumatiqueLadrledeguerredessoldatsfranaisenAfghanistanEditorialOnzecoptescrassparlesblindsdelarmegyptienneShiatsuetacupuncturefontleurentrelhpitalLetonsedurcitentrelesdeuxfinalistesdelaprimairePSJeanDujardin, muetetultracontemporaintThe Artist , de Michel Hazanavicius, sort mercredi 12 octobrePage 24AnoslecteursLeMondeArgentBonnenouvelle: leDanemarkrouvrelaporteUKprice1,50FlammarionArnAudCe\x q\i siUtYesseUt sa voixKevYaieUt KaboYK siUtYesseY ses iKes.MOnTEBOurGPhotoPhilippeMatsasFlammarionLes rsultats encore partiels du scru-tin du dimanche 9octobre permet-tent danalyser la base lectorale descandidatssocialistes. Olondcouvrequ Paris lEst a vot pour Martine Aubryet lOuest pour Franois Hollande, lequelrecueilleaussi laprfrencedesvillesmoyennes, alors que lesgrands centresurbainsontfavorissaconcurrente. Llec-torat dArnaud Montebourg, aujourdhuitrs convoit, a t important dans les ter-ritoires dsindustrialiss et les banlieues.Pendant cetemps, les deuxfinalistes nesefont plus decadeauxet prparent ledbatdcisifFrance2LeMonde, mercredi12octobre. pLire pages10-11 et 22JeanDujardinetBrnice Bejo dansThe Artist . PETERLOVINOImmobilier, pargne:comment optimisersa retraite SupplmentLeregarddePlantutHollande prt riposter auxattaques dAubrytUrbains, ruraux, populaires, aiss: qui votepour quel socialiste? Notre radiographielectoraleLes indgivrables Xavier GorceSocit ditrice du MondeSAPrsident du directoire, directeur de la publication Louis DreyfusDirecteur du Monde, membre du directoire, directeur des rdactions Erik IzraelewiczSecrtairegnraledugroupe CatherineSueurDirecteurs adjoints des rdactions Serge Michel, Didier PourqueryDirecteurs ditoriaux Grard Courtois, Alain Frachon, Sylvie KauffmannRdacteurs en chef Eric Bziat, Sandrine Blanchard, Luc Bronner, Alexis Delcambre,Jean-Baptiste Jacquin, Jrme Fenoglio, Marie-Pierre Lannelongue (MLe magazine du Monde)Chef ddition Franoise TovoDirecteur artistique Aris PapathodorouMdiateur Pascal GalinierDirecteur du dveloppement ditorial Franck NouchiConseil de surveillance Pierre Berg, prsident. Gilles van Kote, vice-prsident0123est dit par la Socit ditrice du Monde SADure de la socit : 99 ans compter du 15dcembre 2000. Capital social : 149 017 497 . Actionnaire principal : Le Monde SA.Rdaction 80, boulevardAuguste-Blanqui, 75707ParisCedex13Tl. : 01-57-28-20-00; tlcopieur: 01-57-28-21-21Abonnements partlphone: deFrance32-89(0,34TTC/min); deltranger: (33)1-76-26-32-89ouparInternet: www.lemonde.fr/abojournalValle dOssauEnvoy spcialTout sourire sur le perronombrag de la mairie deLaruns (Pyrnes-Atlanti-ques), oil est entourdumai-reRobert Casadebaiget dudput 100% bayrouiste JeanLassalle, Grard Mestrallet pose pour laphoto qui sera publie le lendemain dansLaRpubliquedes Pyrnes. Cemardi4octobre, le PDGde GDF Suez est en cam-pagne danslavalledOssau. Maisquevient faire le patron de ce mastodonte delnergie, qui pseprsde85 milliardsdeuros dechiffredaffaires, aufinfonddecette valle verdoyante? Soustraire lap-ptit deses concurrents EDFet degrandshydrauliciens europens une petiteconcessionappartenant depuis1929une de ses filiales, la Socit hydrolectri-que duMidi (SHEM).Cest un petit bijou de technologie, desavoir-faire et dancrage dans le territoi-re, dit-il ensirotant unebirebelge, atta-bl dans un restaurant local. Une ques-tion lirrite depuis de longs mois : pour-quoi cette concession, qui produit230mgawatts (MW), est-elle la premi-re tre soumise la concurrence? Etnonpas une de celles dEDF, qui accapareplus de 80%de la production hydrolec-trique franaise?Lepetit mondedelhydrolectricittait jusqu prsent un long fleuve tran-quille. Lors des rares renouvellements deconcessions, lEtat accordait la priorit lexploitant du moment, le plus souventEDF. Cet acteur crasant na laiss quuneportion congrue (17%) aux seconds rles,la Compagnie nationale du Rhne (CNR)et la SHEM, absorbes par GDF Suez. Jus-qucequelegouvernementsouslapres-sion de la Commission europenne nesoitobligdelancerenavril 2010leproces-sus douverture la concurrence dans dixvalles des Alpes, des Pyrnes et duMas-sif central. Avec 5300MW, cest 20%de lapuissancehydrauliquequi seraainsi remi-se sur le march lhorizon 2015, avantque les 20000MW restants ne le soientdans les annes suivantes.Cesouvrages, amortisdepuisbelleluret-te et fonctionnant grce une houilleblanche gratuite, sont des machines sous o lon gagnepresque touslescoups. Les centrales hydrolectriquessont lances en priode de pointe de laconsommation, quandllectricitestch-re, alorsquelecotdukilowattheure(kWh) produit est lemoinscher (avecceluidelagothermie). Ildevancemmelenuclaire.Grard Mestrallet ne veut pas perdre lepetit bijoudOssau. Ni les19barragesaufil deleaudelaCNR, qui jalonnentlecoursduRhne. Il ammelambitiondenpren-dre son meilleur ennemi, Henri Proglio,le PDGdEDF. Nous avonsaujourdhui3800MW, nousvoulonsaccrotrenotreportefeuille de 1 500 2000MW lhori-zon 2016. Lquivalent dun racteurnuclaireEPRdetroisimegnration,annonce-t-il. Descapacitsquil faudrabien prendre son grand concurrent qui,lui nonplus, ne veut rienlcher!Pourlheure, lepatrondeGDFSuezdploie les grands moyens et les petitesattentions. Il nest pas homme laisser leschosesauhasard. EtlechoixdeFont-Romeu(Pyrnes-Orientales) pourlaving-time ditionduRaidGDF Suez, qui a ru-ni du15au18septembre les sportifs mai-son venus du monde entier, ne doit rienauhasard. Legroupeexploiteunpetit bar-ragetout proche, dans lavalledelaTt, etGrardMestralletvoulait montrerlancra-ge local du groupe. Il en a mme profitpour runir les diles politiques et les lusdes chambres consulaires (agriculture,commerce) autour dundbat public surlnergie.Riennevaut lecontact aveclesmairesetles conseillers gnrauxourgionaux, quipseront chaque fois que le gouverne-ment devra dcider le maintienoule rem-placement de lancien exploitant. Chaquemot est pes. Et quand Grard Mestralletparle aumaire de Laruns dancrage terri-torial , le cur de llune fait quunbonddans ce bout de France o lon se bat jouraprs jour pour sauver les emplois et lesservices publics. Une petite usine, un col-lge, graine Jean Lassalle. La vie, quoi. Lui, qui afait unegrvedelafaimmmora-ble, auprintemps 2006, pour sauver lusi-ne Toyal dans la valle dAspe, le sait.Mais lespetits maires nesenlaissentpasconter. Il fautlessduire, jouer la proximit, affi-cher un bon bilan. Apporter un plus pourquils puissent ensuite plaider la cause dumieux-disant. Jai vupasser denom-breux candidats, raconte Robert Casade-baig, les Suisses, les Norvgiens, lesSudois Ah, joubliais les Allemands ! Lemaire de Laruns se dit ouvert de nou-veaux arrivants, avant de laisser tomberduhaut duperrondesamairie, unbriniro-nique, cetavertissement debonsens :Nous, nous savons avec qui nous sommesmaris. Onsait ce quonpeut perdre, onnesait pas ce quonpeut gagner. Cequil peut perdre, cenest pas latren-taine demplois dans les usines et barra-ges dela valle; leur productionannuellepeut assurer la consommation dune vil-le comme Bordeaux et ils continuerontde produire de llectricit. Mais qui saitsi un nouveau concessionnaire ne prf-rera pas sous-traiter la maintenance desusines hydrolectriques de la SHEM,aujourdhui assure par un atelier int-gr de 46salaris? Grard Mestrallet en afait le tour en se voulant rassurant. Et lapressearenvoydesavisiteunchoqui adsonner doucement ses oreilles: Unpatron du CAC 40 accro llectricit delOssau, crivait lelendemainLEclair enmanchette.Presque tous les candidats la reprisedes concessions des dix valles sont degrands hydrauliciens , commeonditdans le milieu: lallemand E.ON, litalienEnel, le suisse Alpiq, le sudois Vattenfall,lenorvgienStatkraftCelasejouerasurle partenariat, laccompagnement, dit lemairedeLaruns. Lesbarrageshydrolectri-ques, cest unedenos seules richesses et elleaaumoinslavantagedenepastredloca-lisable. Mais quest-ce que le patron deGDF Suez lui a propos? Oh, rien de pr-cis. On a parl dveloppement du territoi-re, rpond-t-il.La pression des riverains, les critiquesdes cologistes et les exigences des luslocaux ont chang la donne. Tout est bonpour crer des activits, pourvu quellessoient respectueuses delenvironnement.LAssociationnationaledeslusdelamon-tagne (ANEM) affirme quelle sera vigi-lante sur lengagement des groupesdnergie, convaincue quun bon partagedes usagesde leau entrela productiondlectricit, lirrigation agricole, la pcheet les sports aquatiques est un facteur dedveloppement conomique durable.Legouvernementadcidqueleslus concerns participeront lla-boration du cahier des charges quisera soumis aux concessionnaires. Parmiles exigences dj formules, on note quelEtat imposerauneaugmentationde10%delapuissanceproduite. Cequi contribue-ra permettre la France datteindre lob-jectif de 23% dnergie renouvelable en2020.Enattendant, EDFet GDFSuez selivrent une concurrence aussi farouche que dis-crte. Laguerredesdeuxgantsacommen-c, dbut 2011, sur les bords de la Dordo-gne, o 1 650MW exploits par EDF sontremis enjeu. Henri Proglio et Grard Mes-trallet sont alls au-devant des lus. Sansoublierdecourtiserlepremierdentreeux,Franois Hollande, qui prside le conseilgnral deCorrze. Cest bilancontrebilan.GDF Suez met enavant ses succs la CNRetlaSHEM, notammentlintgrationsocialerussiedesalarisdEDFet sonsou-ci de dveloppement durable.Henri Proglio rappelle que son groupeest numro cinq mondial du secteur etquil a de grandes ambitions linterna-tional, comme le prouve la constructiondubarragedeNamTheun, auLaos. Obnu-bil parlacultureproductivistedesesingnieurs, EDF a longtemps nglig lesgisementsdactivitet demploisqui exis-tent en amont et en aval de ses quelque400barrages. Etparfoismmelentre-tien. Le groupe a d lancer, en 2007, unplan SuperHydro (560millions deuros)pour rnover des ouvrages vieillissants,voire dangereux.La guerre des barrages ne se livrera passeulement entre EDF et GDF Suez. Onvoitmal Gerard Mestrallet le reconnat lui-mme comment Paris pourrait refuserlentre dungrandgroupe europen.Pour le gouvernement, lenjeu politiqueest mince: lEtat naura pas prendre sesdcisions avant 2014-2015, bienaprsllectionprsidentielle. pJean-Michel Bezatpage deuxIl ntait pas invit lenterre-ment, le 7octobre, qui sestdroul dans lintimit fami-liale. Mais il dit que, dans la prio-de rcente, il avait envoy desmessages sonfils. Bonanniver-saire, Jespre que ta santsamlioreAbdulfattah(ditJohn) Jandali tait le gniteurde Steve Jobs. Mais, lundi 10octo-bre, il faisait avec sa progniturela une duWall Street Journal,qui la retrouv. Lhomme vit Reno(Nevada) et, 80ans, il restetoujours actif, dirigeant plu-sieurs htels-casinos et les450salaris qui y travaillent.Oui, il est bienlhommequi, en1954, aconuavec unetudiantenommeJoanne Schiebleunenfant n lannesuivante.Syrien, ndans lavilledHoms, ilsuivait des cours derelations inter-nationales luniversit deMadi-son, dans le Wisconsin(sathseporterasur les efforts des Nationsunies pour imposer des normesdindpendancenationale).Elle tudiait lorthophonie.Mais sonpre naccepta ni saliaisonni la venue de ce bb,celui quelle et sonamant, defait allaient abandonner aucou-ple Clara et Paul Jobs. La mamansouhaitait pour sonenfant unefamille dote des moyens imm-diats de llever. Lorsquil vo-quait cet abandon, Steve Jobs,publiquement, expliquait tou-jours que sa mre biologique, quintait pas marie, navait pas eubeaucoupdautres choix.Ce nest quen2005 que M. Jan-dali a appris quil tait songni-teur. Le quotidiende la financene nous dit pas comment, enpar-ticulier si cela fut le rsultatdune recherche enpaternit desa clbre progniture. Depuis, ilne la jamais rencontr il nadailleurs pas entretenuplus derelations avec Mona Simpson, lasur de Steve, que le couple avaitconulors dunsjour enSyrieavant leur sparationdfinitive.Mais, dit-il aureporter qui linter-roge dans lundes restaurantsdes complexes quil dirige, Stevelui avait quelquefois rponducesderniers temps. Unmot seule-ment: Merci. Il ne sait plus pourquoi il aenvoy, unjour, unpremier cour-riel. Sans doute parce que, lors-que jai susa maladie, ama tou-ch. () Mais nous navions aucuncontact. Si javais dlui parler, jenaurais pas suquoi lui dire. RessemblanceDevenue crivain, Mona, lasur de Steve Jobs, a intitul lunde ses romans, publi en1993:The Lost Father (le pre perdu).Le fondateur dApple, lui, najamais fait publiquement rfren-ce lui, pas mme sous formedallgorie. Sur les photos de jeu-nesse, Steve Jobs ressemble cepen-dant normment lhomme quila engendr.Personne, dans la famille, naprvenuM. Jandali de sa dispari-tion. Il la appris incidemment,mercredi 5octobre, lorsquundeses employs est entr dans sonbureauet lena inform. Ce ne futpas unchoc, tant il sy tait pr-par. Mais il dit avoir tent, excep-tionnellement, de joindre sa fille,Mona Simpson, qui na pas rappe-l. Cest sondroit , admet-il.AbdulfattahJandali utilise uniPhone 4. Il dit avoir commencde ne jurer que par Apple trslongtemps avant de savoir quiltait le pre dugnie qui lainvent. pSylvainCypel(NewYork, correspondant)La reproduction de tout article est interdite sans laccord de ladministration. Commission paritairedes publications et agences de presse n 0712 C81975 ISSN0395-2037PRINTED IN FRANCEImprimerie du Monde12, rue Maurice-Gunsbourg,94852 Ivry cedex80, bd Auguste-Blanqui,75707 PARIS CEDEX 13Tl : 01-57-28-39-00Fax : 01-57-28-39-26Prsident : Louis DreyfusDirectrice gnrale :Corinne MrejenLa Socit hydrolectrique duMidi (SHEM), filiale de GDF Suez, exploite quatre barragesdans la valle dOssau, dont celui de Fabrges. GUILLAUME BONNAUD/SUD OUESTLepreperdudeSteveJobsLesbarrageshydrolectriques,cestunedenosseulesrichessesetelleaaumoinslavantagedenepastredlocalisableRobert Casadebaigmaire de Laruns (Pyrnes-Atlantiques)ReportageAveclouverturelaconcurrence, lerenouvellement dedixconcessionshydrolectriques trs rentables attirelesgants delnergie, quiviennent larencontredes lus. Exempledans latrs convoitevalledOssauOprationdraguedanslesbarragesfranais0123Mercredi 12 octobre 2011internationalfayardMorganSportsBrut, factuel, intelligent et saisissant. Philippe Labro, Le FigaroCe roman est vivement recommandaux amateurs de littrature comme tous les citoyens. Benot Duteurtre, MarianneComme pour le Titanic, on a beauconnatre la n, on tourne les pagesde Tout, tout de suite, hypnotis. Jrme Dupuis, LExpress travers ce livre, le regarddIlan Halimi a trouv le mien,et il ma touch aux larmes.Didier Decoin, Le Monde des livresMorgan Sports ne porte pasde jugement. Mais son terriblercit est loquent. Bernard Pivot, Le Journal du DimancheCest un devoir de lire ce livre. Natacha Polony, On nest pas couchSLECTION:PRIX GONCOURTPRIX RENAUDOTPRIX INTERALLIReportageLeCaireCorrespondanceAssises sur leborddutrottoir,des femmes vtues de noircrientleurdouleur, effon-dres sur des cercueils qui luisentausoleil devant lesgrillesdelhpi-tal copte duCaire. A mme le boislustr, desfeuillesdepapiergrossi-rementscotchesindiquentaufeu-tre noir le nom des victimes tom-bes lors des affrontements entrecoptes et forces de lordre qui ontfait 24morts et 329blesss, selonleministre de la sant, dans la nuitdedimanche9lundi 10octobre.Au lendemain de ces meutesmeurtrires, de petits groupes sefraient uncheminentre les voitu-res calcines qui jonchent la rueRamss, jusquauxgrillesdecethpital ducentre-ville, souslesregards attentifs des officiers delascuritcentrale, dploys auxalentours. Certainsviennent cher-cherlecorpsdeleursproches,dautres identifier un cadavre ousimplement manifester leur soli-daritauxvictimes et leur angois-se.Tantaoui terroriste! Notrefilsest mort! Notrefils estmort, pourquoi ?, hurle une mreagenouille devant le cercueil deson fils. Tais toi, tu nous fais hon-te, il est mort enmartyr ! , larabroue unhomme. Aumilieudesplaintesdchirantes, desjeunesbrandissent descrucifix, dcou-vrantdesbrastatousdeSainteVierge et de croix. Ils conspuent lemarchal Mohamed Hussein Tan-taoui, le chef du Conseil suprieurdesforcesarmes(CSFA), qui dirigele pays par intrimdepuis la chutedu prsident Hosni Moubarak, enfvrier. Tantaoui terroriste, Tan-taoui salafiste! Il estpeine11heuresetunefou-le compacte se presse dj au por-tail delhpital, brandissantdestlphones portables et des appa-reils photo. A laccueil, une jeunefemmevoilerassureles journalis-tessurlanaturedestraumatismes:Essentiellement des blessuressuperficielles et des fractures. Danssondos, uneinfirmirearbo-rant unecroixautour ducoufait lamoueet hausseles sourcils: Bles-sures latte, visages crassmconnaissables, cadavres impos-siblesidentifier, cerveauxrappor-ts dans des mouchoirs, chucho-te-t-elle en dsignant du mentonle local dvolu la morgue. Septcorpsygisentsousdesdrapshumi-des, dansdessacsplastiqueemplisde glace. Plusieurs reposent mme le sol dans des flaques desang sch. Les visages sont tum-fis et pour certains complte-ment crass.Thrse Qallin est venue voir lecadavredesonneveu. Soncer-veau est sorti de sa tte, ses bras etses mains sont compltement cas-ss et son torse est en lambeaux. Ilavait 40ans. Il sappelleAymanSabri. Notez ! Notez ! Photogra-phiez! Les mdias de ce pays nousignorent! , dnonce-t-elle.Alademandedenombreusesfamilles, des autopsies sont prati-quessur 14corps, qui aboutiront lafindelajourneunconstatacca-blant: 3mortspardesrafalesdebal-les et 11 par crasement sous deschenilles deblinds.Par-delleslamentations, lestmoignagesserecoupentpouraccuser larme gyptiennedavoirperptruncrimeorganiscontre des manifestants pacifi-ques, venusdemander uneprotec-tion renforce de la police et de lajustice ainsi que linstaurationduneloi qui leur permettedeconstruire des glises sans autori-sationprsidentielle. Lesvidosqui circulent sur les rseauxsociauxmontrent des blinds fon-ant sur la foule, des corps trousdeballesougorgs. Plusieurs per-sonnesaffirmentavoirvudesmili-tairesjeterdescadavresdansleNil.Condolances de larmeCtaitunemanifestationpaci-fique, assureAzza, qui a rejoint lecortge dimanche vers 17heures.Les gens ne savaient mme pasrenvoyer unegrenade lacrymo-gne. Larme a laiss les manifes-tantssepositionnerdevantlim-meuble dela tlvisiondEtat, etpuis les a assaillis de toutes parts.Elle a tir dans le tas, et des charsont roul sur les gens , conti-nue-t-elle, dans unsanglot.Daprslestmoins, lesmanifes-tants auraient dabord t la ciblede jets de pierres au cours de leurmarchetraverslecentre-ville,depuis la corniche duNil jusquausige de la tlvision dEtat (Mas-pero), devant lequel ils se sont ins-tallsvers16h30. Dpasseparlaf-fluence, larme aurait attaqu lesit-in vers 18heures, rejointe plustardpardes policiersenciviletenviron3000baltagiya(hom-mes de main) arrivs duquartierde Boulaq, situ derrire Maspero.Ces derniers se sont ensuite par-pills dans la ville, molestant descoptes avec, semble-t-il, la compli-cit des militaires.Hani Bushra, un copte de natio-nalitamricaine, pris partiedimanche soir par un groupe de30personnesprtes lelyncher,affirmeavoir vularmecollaboreravec des groupes de baltagiya quiarrtaient des coptes pour les frap-per en criant : Chrtiens, o tes-vous? Lislamest l! Rompant un pesant silence, leCSFA a prsent, lundi, ses condo-lances aux familles des victimestout enimputant laresponsabilitdesvnementsqui auraientcau-s la mort de 3militaires desfauteurs de troubles non identi-fis . Nousrefuseronstoujoursderpondredetellesprovoca-tionsvisantsemerladiscordeentre larme et le peuple, dit lecommuniqu officiel, diffus latlvisionnationale. Le cabinet dupremier ministre a galement tchargdemettresurpiedunecom-missiondenqute.Les coptes dumouvement Mas-perorclamentaujourdhui larres-tationdes officiers responsablesdelattaque. Maisils seheurtent lin-crdulit dune large partie de lapopulation, peu encline mettrelarmeencause. Surlafoidunson-dageralislundi danslecentre-vil-le, le quotidien indpendantAl-Masry Al-Youmcrivait quelhonorable citoyen gyptienattribue la responsabilit des vio-lences de prfrence des caci-ques de lancien rgime et desmains trangres . Ou aux copteseux-mmes. pClaire TalonLaminorit chrtienne laplus forteduMoyen-OrientLescoptesimputentlarmelecarnageduCaireSelonlesfamilles desvictimes, lesmilitaires ont dlibrment rprimdanslesanglamanifestationdu9octobreDissensionsreligieusesetmanipulationpolitiqueLe nombre de coptes enEgypteest estim 7millions de fidles,soit 10%de la population gyp-tienne. Ils constituent la plusimportante minorit chrtiennedans le Moyen-Orient. Prs de90%dentre eux suivent le riteorthodoxe, sous la tutelle dupape Chenouda III. Il existe aussiune petite communaut catholi-que et une autre protestante,avec 200000fidles chacune.Rassemblement dEgyptiens, lundi 10octobre, lors des funrailles des coptes tus dans les heurts avec la police, dimanche, auCaire. MAHMUD HAMSEntretienLe CaireCorrespondanceClbremilitant degauche, lepdiatreAlaaShukrallahest mem-bredelInitiativegyptiennecontreles discriminations, ONGdedfensedes droits delhomme.Pourquoi cette recrudescencedes violences communautairesdans lEgypte post-Moubarak?Onpeut parler lafois deviolen-ces spontanes et demanipulationpolitique. Les dissensions entrechrtiens et musulmans existentdepuis longtempset langoissedescoptes augmentedans uncontextedinscuritgnralise. Celafaitprsdequaranteans quelergimegyptienattiseles sentiments sec-taires, aumoment oundiscoursislamistefondamentalisteserpanddans largion. Mais les faitsprouvent quecetteviolenceest aus-si organise, alors quelarvolutionatunmouvement spontan.Pourquoi les gnraux au pou-voir auraient-ils intrt dsta-biliser le pays?Des forces auseindelacliqueaupouvoir utilisent detelsincidentspour casser lemouvement rvolu-tionnaire, qui nest pas satisfait parleprocessus actuel et demandeplus derformes. Ces affronte-mentspeuvent treexploitspourdiviser laruegyptienneet pousserlejeunemusulmanmoyensoute-nir unerepriseenmaindes activi-tspolitiques par les forces delor-dre. Des gouvernements trangersont aussi unintrt cequelecha-osserpande, notamment lArabiesaoudite. Celle-ci financecoupsdemillions delivres gyptiennesdesgroupes salafistes ouvertementhostilesauxcoptes, qui ont partici-pauxaffrontements.Lutter contre les discrimina-tions anticoptes doit-il tre unepriorit?Cest urgent. Il faut les autoriserconstruire des glises sans avoirbesoindundcret prsidentiel,supprimer lamentiondelareli-gionsur les cartes didentit, quiest unesourcede discriminationdans laccs lemploi. Rtablir aus-si unerciprocit dans les conver-sions (les chrtiens peuvent seconvertir lislam, mais linverseest interdit par laloi). Seule unedmocratievritablepeut nouspermettredchapper laviolencecommunautaire.Quel rle joue lEglise copte?LepapeChenoudaa toujoursrecherchlaprotectiondurgimeenplace. Lors delarvolution, ilnapas pris positionenfaveur desrvolutionnaires, et les coptesntaient pas prsents enmassedans les manifestations, contraire-ment auxchrtiens anglicans.Mais Moubarakjouait unjeuper-vers qui consistait seprsentercommeleprotecteur des coptestout enattisant laviolence sectairequandil se sentait menac. pPropos recueillis par C. T.30123Mercredi 12 octobre 2011Quelque 50000Kurdes ont assist, le 7octobre, Kamechliy, auxobsques de Mechaal Tamo, responsable politique assassin. REUTERSinternationalwww.volkswagen.frAcclrationetdclrationparfaitementcontinues.Avec la transmission squentielle continue DSG, vos vitesses passeront en un clin dil,sans dbrayage et sans dclration. Termin les -coups, le plaisir de conduire atteintles sommets de la perfection.Polo 1.6 TDI 90 DSGLa bote de vitesses squentielle sans -coupsEspace Suffren40 ter, av. de SuffrenParis 15eTl. : 01 53 58 10 00Michel Ange97, rue Michel AngeParis 16eTl. : 01 40 71 12 12et52, av. du Gnral LeclercBoulogne-BillancourtTl. : 01 55 60 24 00Cycles mixtes/ urbains/ extra-urbains de la gamme Polo (l/100 km) : de 3,4 6,1/ de 4,1 8,2/ de 3,0 5,1. Rejets de CO2 (g/km) :de 89 143. Modle prsent : Polo 'Sportline' 1.6 TDI 90 DSG - 5p. , avec options pack Design 2012, systme de navigation et peinturemtallise. Cycle mixte (l/100 km) : 4,3. Rejets de CO2 (g/km) : 112. Das Auto : La Voiture.R.C.PARISB421389453Lassassinat de Mechaal Tamo,unresponsable politiquekur-de trs engag dans la rvolu-tionsyrienne, marque-t-il untour-nant dans la mobilisationcontre lergimedeBachar Al-Assad, quicraint cette communaut de 3mil-lionsdepersonnes(10%delapopu-lation) trs organise? Lannoncede la mort de M. Tamo, tu par desinconnus, vendredi 7 octobre Kamechliy (nord-est), a immdia-tement entrandes manifesta-tions. Samedi, 50000personnesont assist ses funrailles Kamechliy, aucoursdesquellesdeuxmanifestantsontttus.Dimanche, lesmanifestationssesont tendues Derbassiyeh, Mali-kiyehetAmouda, ounestatuegantedeHafezAl-Assad, lepredelactuel chef del'Etat, atsaccage.Au mme moment, des manifes-tantskurdessenprenaientauxambassades de Syrie Vienne, Ber-linet Genve, hissant mmeledra-peaukurde Londres.Malgr cette flambe de violen-ce, le pouvoir syrien, qui nie touteresponsabilit dans lassassinat deM. Tamo, a fait preuve dune rete-nue remarquable au regard de laviolence dploye ailleurs. Depuisle dbut des troubles, le 15mars, ilmnagela communaut kurde,quiladurementmatedansunpas-srcent, notammenten2004, lors-quunsoulvement avait t rpri-mdans lesanget lindiffrence.Cetteprudencesexpliquepar lefait que la douzaine de partis kur-des disposent de militants discipli-ns et de relais extrieurs, en IrakouenTurquie. Ainsi, lUniondmo-cratique(PYD), leplusorganisetleplus important des partis kurdessyriens, est proche duParti des tra-vailleurs du Kurdistan (PKK) turc,un mouvement arm interdit, enguerrecontreAnkara. UnmillierdeKurdessyriensseraientprsentsdans la principale base duPKK, quicompte3000hommes dans ledje-bel Al-Qandil, au nord du Kurdis-tanirakien. Leurretouraupaysmettrait en difficult larmesyrienne, mine par les dsertionset puisepar les protestations.Mais pour linstant, le PYDet lesautres formations kurdes ont dci-ddenepas entrer enconflitouvert avec le rgime. Le PYDnaaucune sympathie pour ce rgimebassur lenationalismearabe, ana-lyse Ignace Leverrier, anciendiplo-mate. Mais il le sait affaibli et cher-che en tirer le maximum avantquil netombe. LePYDnapasoubli que la Syrie a livr Abdullahcalan, lechef duPKK, laTurquieen1998, mais la mfiance lgarddu reste de lopposition, dominepar les islamistes et les nationalis-tes arabes, reste tenace.Ds les premires semaines demanifestations, le pouvoir, quiprend garde ne pas tirer ballesrellesdanslesvilleskurdes, aannonc quil accorderait la natio-nalitauxquelque300000Kur-dessyriensprivsdepapiersdiden-tit. Le processus est encours pour60000dentreeux. Plus tonnant,legouvernementatolrlouvertu-re par le PYDde trois centres cultu-rels(Alep, Kamechliyet Mali-kiyeh) etdequatrecolesenlanguekurde. Inimaginableil yapeu.Jeurgional complexeLa moiti des 640militants duPYDdtenusdanslesgelessyrien-nes ont tlibrs. Etle chef duPYD, SalemMuslim, officiellementrecherch, est rapparu au grandjour pour participer, le 17septem-bre, Damas, uneruniondoppo-santstolrepar lergime. M. Mus-lim est devenu vice-prsident duComitnationalpourlechange-ment dmocratique, un regroupe-ment dopposants concurrents duConseil national syrien(CNS), qui alafaveur des Occidentaux. Des par-tis kurdes sont membres du CNS,pas enleur nompropre mais via ladclarationdeDamas, signeen2005 par plusieurs formationsdopposition. Ctait le cas deMechaal Tamo, unfranc-tireurplus populaire auprs des jeunesmanifestantskurdes quesur lasc-ne politique o il ne pouvait sap-puyer sur unparti important.LeComitnational pourlechan-gement dmocratique, lui, deman-de le dmantlement de lappareilrpressif mais pas ledpart dupr-sidentAssad. Cettepositionres-te-t-elle tenable aprs lassassinatde M. Tamo? Cela dpendra de laruekurde, maisaussi dunjeurgio-nal complexeauquel semlentlIran, lIrak, dont les chefs kurdesneveulent pasmettreenpril leursacquisensimpliquantdanslaven-ture syrienne, et la Turquie, hostileBachar Al-Assadmais plus encoreunrveil kurde ses frontires. pChristophe AyadLe printemps arabe va-t-ilcontribueramliorerlacoo-pration antiterroriste inter-nationale ou, au contraire, la fairereculer? Cetteinterrogationtrans-parat dans plusieurs dossiers ins-truitsenFranceet notammentdans lenqute sur lattentat lagrenade duCaire, le 22 fvrier2009, qui a cotlavie une Fran-aise de 17ans, en balade dans leKhanAl-Khalili, leplustouristiquedes souks gyptiens.Dans les jours qui suivirent, lascuritdEtat arrtaitseptperson-nes, dont une Franaise doriginealbanaise, Dude Hoxha. Aprsavoirtinterrogeettorture,selonsesavocats, elleavaittexpulse vers la France le 10mars2010. La justice franaise, saisie delattentat, apoursuivi lesinvestiga-tionsconfieslaDirectioncentra-le du renseignement intrieur(DCRI). Le 10novembre 2010,MmeHoxha tait de nouveau pla-ce endtentionpuis mise enexa-men pour financement dunrseau terroriste et association demalfaiteurs.Selonles enquteurs, elleauraitagi pour KhaledMoustaphaetAhmed Sediq, deux Egyptienssouponns dtre les chefs dungroupuscule djihadiste connusouslenomdeJaishAl-Islam(LAr-me delislam)oprant entrelabande de Gaza et lEgypte. Jamaisarrtspar lapolicegyptienne, ilsseraient toujours enEgypte.Cr en avril 2006 dans la ban-dedeGazaparMomtazDogh-mushetfortdunecentainedemembres, selon les archives dIn-terpol, ce groupe revendique alorssonaffiliation la mouvanceAl-Qaida sans pour autant enfairevritablement partie, faute dacti-vit relle et surtout cause de laforte opposition sur le terrain desforces duHamas.Le17juin2008, lefrredeMom-taz est tu par larme isralienneet le groupe perd dans le mmetemps la protection et le finance-ment du clan familial. LArme delislamse serait alors exile auCai-re o elle aurait confi sa destineKhaledMoustaphaetAhmedSediq qui vont tenter de relancerles activits dugroupe.Daprs les autorits franaises,MmeHoxha aurait t enrle, parle biais du site de discussion surInternet Paltalk, par KhaledMous-tapha. Elle vivait auCaire depuis2005 et aurait hberg des sympa-thisantsdecemouvementdansson appartement dans la capitalegyptienne. Par ailleurs, elleauraittransmisauchef deLarmedelis-lamdesfondsestims10000dol-lars (7400euros).Face auxenquteurs, elle aadmis avoir reucettesommemais affirme lavoir dilapide. Parailleurs, si elle reconnat sonadh-sionau djihaddfensif , elledmentavoirsuquecetargentaurait servi financer un groupeterroristeet prparerunattentat.Enfin, ellenieavoirparticiplap-provisionnement enarmedecettecellule islamiste.Pour clairer sonrle, la justice franaise a adress,le10juillet 2009, unecommissionrogatoireinternationale auxauto-rits gyptiennes. A ce jour, selonleparquet deParis, cettedemande,renouvele au printemps 2011, esttoujours sans rponse.Filires de recrutementLes enquteurs souhaitent,notamment, approfondir leurconnaissancedefiliresderecrute-ment entrelaFranceet lEgypte. Leparcours de Dude Hoxha illustreen effet les modes dorganisationdune certaine mouvance islamis-te radicale. Dans ses dclarationsdevant lajusticefranaise, elleexplique avoir t convaincue, en1998, de se rendre en Egypte et departiciper des collectes de fondspar unimamprnant le djihad.Onconstatedansdenombreuxdossiers, expliqueunesourceausige dInterpol, Lyon, quil existedes liens anciens et constants entrele milieu islamiste radical auCaireet les banlieues parisienne et lyon-naise. Leconstat est identiquelaDCRI o certains craignent que lesrvolutionsarabes nefavorisentpas, comme, on aurait pu le pen-ser, la lutte contre le terrorisme.Lun des avocats de MmeHoxha,MePascal Garbarini, qui a dposune demande de remise enlibertmardi 11octobre, sindignedecettesituation. IlestsurprenantquelEgypte lait libre et que la Fran-celamaintienneendtentionpourdes faits non tablis. Nous faisonslesfraisdesdysfonctionnementsde lacooprationjudiciaire. pJacques FollorouLechefdelarmeisraliennevotecontreM. Ntanyahou150 kmAlepHomsJORDANI EARABI ESAOUDI TEI RAKTURQUI ELI BANDamasDeraaS Y R I EKamechliyZones de peuplement kurdeMalikiyehAmoudaDerbassiyehAttentatdusoukduCaireen2009:lenqutepitineLajusticefranaisesinquitedelimpactduprintemps arabesur lalutteantiterroristeLechef dtat-major delar-meisraliennequi appelleles ministres voter contrelepremier dentreeux, BenyaminNtanyahou; Shass, leparti ultra-orthodoxe, qui menacedeprovo-quer unecrise gouvernementale;lamajoritdes internes enmdeci-neeninstance dedmissionnerDcidment, leprintemps socialisraliennapas pris finavec ledmantlement ducampdeten-tes duboulevardRothschilddeTel-Aviv, le3octobre.Strictosensu, lepremier minis-trearemport unevictoire:dimanche9octobre, seuls 8minis-tres sesont prononcs contreladoptiondurapport Trajten-berg, censconstituer larponsepolitiquelarvolte delaclassemoyenneet des tudiants contrelaviechre, entamelami-juillet. Si 21ministres ont fina-lement apportleur soutienM. Ntanyahou, cesuccs laisserades traces. Et daborddans les rela-tions entrecedernier et legnralBennyGantz, patronde larme.Car lerapport Trajtenbergestfinancpar uneponctionannuel-lede 3milliards de shekels (envi-ron600millions deuros) sur lescrdits militaires, unbudget quasisacro-saint enIsral. Alors diman-che, leministredeladfense,EhoudBarak, est venuauconseildes ministres flanqudugnralGantz, lequel ajousonrle, enjoi-gnant chacundevoter contreM. Ntanyahou. Ensubstance: vulaccumulationdemenaces auPro-che-Orient, il serait irresponsabledebaisser lagarde enrduisantles crdits militaires.Personnene sait ce qui vasepasser demain. Vous voulez quenous nous prparions pour lesc-nariodupire? Ovoulez-vous quenous fassions des conomies? SurIronDome?, alanclegnral,faisant rfrence ausystme anti-missiledestin dtruirelesroquettes duHamas et duHezbol-lah. Et M. Barakdenfoncer leclou:Rappelez-vous laguerreduKip-pour en1973, et laseconde guerreduLibanen2006. Des coupes bud-gtaires drastiques avaient top-res sans discernement. M. Barakexagrait unpeu: si Tsahal avaittmal prparepour ces deuxconflits, cest surtout causedunefaillitedurenseignement.Unpremier pasM. Ntanyahouest restimpa-vide. Il stait assur lesoutiendescinqministres dIsral Beitenou,leparti ultranationalisteduminis-tredes affaires trangres, Avi-gdor Lieberman, grceunepoi-gnedecadeauxpolitiques. Ce fai-sant, il apris lerisquedesalinerlesoutiendes quatre ministres deShass. Pour autant, mmesi leschefs tudiants rejettent lerap-port Trajtenbergenexigeant unvrai budget social , cevoteestunpremier pas.M. Ntanyahouagit dans lur-gence: lundi soir, aprs des ater-moiements, il arecommandquedes augmentations desalairesoient consenties auxjeunesmdecins. Sans tresr quecesoitsuffisant pour teindre cet autrefoyer duprintemps social : quel-que700internes des hpitaux,mcontents deleur rmunra-tion, avaient symboliquementdmissionndans lajournepLaurent Zecchini(Jrusalem, correspondant)LassassinatdeMechaal TamometlpreuvelaretenuedesKurdesdeSyrieDepuisledbut dusoulvement, cetteminoritet lergimeAssadsemnagent mutuellement40123Mercredi 12 octobre 2011internationalBangkokEnvoy spcialDepuis des semaines, larumeurcouraitdansRan-goun que le gouvernementbirmanpourraitlargirlesquelque2100 prisonniers politiques dte-nus sous lancien rgime, avantque la junte au pouvoir sautodis-solveenmarspourlaisserlaplaceungouvernement civil dominpardanciens militaires.Mardi11 octobre, latlvisiondEtatbirmaneaannonclalibra-tion, partir de mercredi jour dudpart enInde duprsident TheinSein pour sa premire visite offi-cielleNewDelhi, deplusde6300prisonniers , sans prcisersi ce chiffre visait les seuls dte-nus politiques. Le rgime a djremis enlibert, dans le pass, desprisonniers de droit commun enfinde peine.Quelques heures auparavant, laCommissionnationalepour lesdroits de lhomme, mise en placeenseptembrepar legouverne-ment, avaitrclam, dansunquoti-dien officiel, la libration des pri-sonniers deconscienceafinderpondreauxappels de lacommu-nautinternationale. Lundi, desres-ponsables gouvernementauxavaient indiqu lAgence France-Pressequuneamnistieincluantdesprisonnierspolitiquesauraitlieudans les jours suivants.Cette annonce semble acter laralitdunprocessusdelibralisa-tion dont le rythme sacclre. Aumoisdaot, leprsident delaRpublique et la chef de lopposi-tion, AungSanSuuKyi, sesontren-contrs. Plus tard, le prsident ainvit les exils revenir aupays.Puisil atendulamainenpropo-sant louverturedundialogueauxchefs des mouvements de gurilladesgroupesethniquesenlutteauxfrontires. Legouvernement aensuite annonc la mise en placedunecommissiondesdroitsdelhomme. La semaine dernire, unhaut responsable a mme voquun assouplissement, voire laboli-tionpure et simple de la censure.Diffrentes mesures censesprparer le terrain des rformesconomiques plus larges, telle larcente revalorisation des retrai-tes, ontgalement tprises. Lalibration des prisonniers consti-tue unpoint dorgue de cetteouverture politique.Fin septembre, le gouverne-mentdeNaypyidaw, capitalepoliti-que de la Birmanie, a par ailleursprisunedcisionencoreinimagina-bleil yaquelques semaines: lasus-pensiondelaconstructiondunbar-rage hydrolectrique sur le fleuveIrrawaddy par une compagniechinoise, sous prtexte que le pro-jet tait impopulaire.Officiellement, lesprisonnierspolitiques nexistaient pas. Ce sontdesjournalistes, desavocats, desmilitants des droitsde lhomme.Certainssontdtenusdepuislemouvement dmocratique de1988 ou la rvolte des moines, en2007.Leurlibrationpermettraitden-clencher unprocessus menant laleve des sanctions conomiquesimposes par les Etats-Unis etlUnion europenne. Un observa-teurexpliquaitrcemmentauMon-de Rangoonquunmcanismedevraittretrouvparlegouverne-ment afin dexpliquer les raisonsde ce grand pardon. Et de dtermi-nerquiseraientlespremiersbnfi-ciaires dune mesure devant logi-quement intervenir par tapes.Le secrtaire dEtat adjoint am-ricain charg de lAsie orientale etdes pays du Pacifique, Kurt Camp-bell, a dclar lundi Bangkok aucours duneconfrencequelesrcentsdveloppementsdelasitua-tionauMyanmar nomofficiel dela Birmanie montraient les chan-gements spectaculaires encours.M. Campbell, qui a rcemmentrencontrWashingtonlenou-veau ministre birman des affairestrangres, Wunna Maung Lwin, aestim que la nature du dialogueentrelegouvernementetAungSanSuu Kyi tait de bonne tenue. Apropos dune ventuelle leve dessanctions, il a dit que les Etats-Unis rpondront par des mesuresappropries enproportiondes dci-sions prises par le gouvernementbirman.NyanWin, porte-paroledelaLiguenationalepour ladmocratie(NLD), la formation politiquedAung San Suu Kyi, a estim poursa part, lundi, avoir bonespoir queles centaines de membres du partiencoresouslesverroussoientbien-tt libres. pAntoine ClapikHongkongCorrespondanceAvingt-quatreheures prs,les deux rives de la mer deChine ont chacune saluofficiellement les100ansdelarvolution de 1911, qui a vu natre,souslimpulsiondeSunYat-sen, laRpubliquedeChine, premiredmocratie dAsie . Loccasionpour les deux nations de souli-gner leur hritage commun.Mais si le prsident chinois, HuJintao, a appel les deuxrives tra-vailler ensemble une runifica-tionpacifique, le prsident tawa-nais, Ma Ying-jeou a, de son ct,appel la Chine continentale accepter lexistence de la Rpubli-que de Chine, nomofficiel deTawan. Pkin ne doit pas oublierlesidauxdenotreprefonda-teur et sengager pleinementvers la libert, la dmocratie et lajusterpartitiondesrichesses , adclar, lundi 10octobre, Tawan,leprsident MaYing-jeou. Laveille,le prsident chinois avait dclar Pkin: Russir une runificationpacifiqueserviraitaumieuxlesint-rts fondamentaux de tous lesChinois, y compris de nos compa-triotes de Tawan. Tawanadabordservi derefugeaux troupes de Tchang Ka-chek la fin de la guerre civile, en 1949.Mais si les nationalistesdu Kuo-mintangontfiniparrenoncerleur grand projet de reconqurir laChine, laChinecommunistenajamais renonc runifier sa pro-vince rebelle la patrie chinoisepar laforcesi ncessaire.Enattendant, unrapproche-ment conomique sans prcdentsest amorc depuis le retour duKuomintang au pouvoir Tawanen2008. Aprs huit ans de spara-tisme (2000-2008) promu par leprsident Chen Shui-bian, le Kuo-mintang a gagn les lections pr-sidentielle et lgislatives avec unprojet dapaisement avec Pkin. Lareprisedelacroissance(plusde10%en2010) estattribuelanou-velle intgration conomique :vols directs, afflux des investisse-ments tawanais en Chine conti-nentale, accord de libre-change,nombre croissant dhommes daf-faires tawanais sinstallant enChineApaisement militarisAujourdhui, 1,5milliondeconti-nentauxvisitent chaque anneTawan. Outreles trsors duMusenational dupalais, quiabritelescol-lections impriales emportes parTchang Ka-chek, nombreux sontceuxqui smerveillent de ce quilsvoient la tlvision: des dbatspolitiquesvifs, descritiquesdugou-vernement. Jamais, depuis1949,les deux peuples nont t autanten contact. Dici 2020, la Chinepourraitabsorber60%desexporta-tions tawanaises.Reste quen appelant la Chine prendreactedelexistencefactuel-le de la Rpublique de Chine, leprsidentMaYing-jou, toutKuo-mintangquil soit, raffirmequil necderapas sur laquestionde lasou-verainet, observeleprofesseurJean-PierreCabestan, spcialistedeTawan. Lapaisement entre lesdeuxrivesdemeurecependantfor-tement militaris, commelontrappellesdeuxnormescom-mandes darmement passes auxEtats-Unis depuis 2010. Ma Ying-jeou prpare en ce sens llectionprsidentielledejanvier 2012. Ildevance pour le moment Tsai Ing-wen, sa rivale, qui a choisi digno-rer les clbrations du centenairede 1911. pFlorence de ChangyUnhautresponsableavoquunassouplissement,voiremmelabolitionpureetsimpledelacensureLaperestrokabirmaneseconfirmeparlaremiseenlibertde6300prisonniersLaBirmanieconnat actuellement unvent derformequi pourrait changer lanaturedurgimeRoyaume-UniLegouvernement enqutesurleministredeladfenseLONDRES. La pressionsest accrue sur le ministre de la dfense dugou-vernement de David Cameron, lundi 10octobre. LiamFoxest accuspar la presse davoir laiss simmiscer dans les affaires de lEtat unamiproche. AdamWerritty, qui fut le colocataire de M. Foxet sontmoindemariage, aurait profit de ses liens avec le ministre de la dfense pourse faire passer pour sonconseiller, carte de visite lappui. Devant laChambre des communes, M. Foxa reconnuque, depuis mai 2010, sonami de longue date avait t prsent enmarge de 18 voyages ltran-ger et quil lavait reu22 fois dans ses bureauxduministre de la dfen-se. M. Foxa prsent des excuses aux dputs mais il leur a assurquAdamWerrittynaurait tir aucunprofit matriel de ces nombreuxdplacements. Cest ce que doit dterminer unrapport diligent par leplus haut fonctionnaire britannique et secrtaire gnral permanentdu10Downing Street, Sir Gus ODonnell. (Corresp.) pFrance-PalestineMahmoud Abbas bientt ParisBOGOTA. Le ministre palestiniendes affaires trangres, RyadAl-Mali-ki, a annonc, lundi 10octobre, Bogota, une runionentre le prsidentpalestinienMahmoudAbbas et sonhomologue franais Nicolas Sarko-zysur la demande dadhsiondunEtat de Palestine lONUdans lesprochains jours. Il a indiqu que la rencontre aurait lieule 13 oule 14octobre. M. Abbas effectue une tourne internationale pour ladhsionde lEtat palestinienauxNations unies. (AFP.)AfghanistanUnrapport confirme la torturedes prisonniersKABOUL. Les services de renseignement afghans torturent systmati-quement leurs prisonniers dans certaines de leurs prisons, sest alar-me, lundi 10octobre, lONUdans unrapport. La missionde lONUenAfghanistanindique avoir des preuves que les dtenus y sont pen-dus par les poignets auxmurs, frapps avec des cbles lectriques oudes btons pour obtenir des confessions et informations. (AFP.)TaipehetPkinclbrentpartlarvolutionde1911Cent ansaprs, laChineproposeunerunification, Tawanunedmocratisation50123Mercredi 12 octobre 201160123Mercredi 12 octobre 2011La premire ministre danoise sociale-dmocrate Helle Thorning-Schmidt, Copenhague, le 4 octobre,lors de sonpremier discours auParlement. THOMAS LEKFELDT/AP PHOTO/POLPHOTOinternational&europeStockholmCorrespondanceLe nouveau gouvernementdanois, dirig par la sociale-dmocrateHelleThorning-Schmidt et issu, lundi 3octobre, dela victoire de la gauche aux lec-tions lgislatives du 15septembre,commence prendre des premi-res dcisions qui vont dans lemmesens: celui dunassouplisse-ment de la politique dimmigra-tion. Il sagit dunchangementradical, carpendantdixannesdexercice du pouvoir par la droi-te, soutenue par lextrme droiteetparfoisparlessociaux-dmocra-tes, le Danemarka adopt lesrgles les plus strictes de lUnioneuropenne. Auparavant, les trangerstaient vus comme une menace etlesfonctionnairestaiententra-ns refuser les demandes de per-mis de sjour, explique au MondeLiv Holm Andersen, porte-parolesur lintgration du Parti radical,lun desdeuxpetitspartisdelanouvelle majorit de gauche qui aimpos cette nouvelle orienta-tion. Il nesagit pasdouvrirlesfron-tiresengrand, maisdsormais,tout va changer. Lpoque o lex-trmedroiteimposaitletondudbat dans ce pays est rvolue. Parmi lesmesuresprisescesder-niers jours, certaines ont valeur desymbole. Cest le cas de la suppres-sionduministredelimmigra-tion, dont les fonctionnairesseront rpartisentreceuxdelajus-tice et des affaires sociales, de lasimplification et de la transparen-ce des critres pour la demande depermisdesjour, decitoyennetetde regroupement familial, delabandondurtablissementdescontrles aux frontires, tel quilavait t impos ce printemps parlextrme droite.Le systme de permis pointspourleregroupement familial, quiexcluait lesgenssansformationsuprieureet, defacto, denom-breux trangers de pays cibls, estsupprim. Cest ce texte qui avaitcommenc faire basculerlopi-nion et leParti social-dmocratelandernier. Autres dcisions for-te valeur symbolique, labrogationdu terme de ghettos, lanc offi-ciellement pour traiter en prioritcertainsquartiersdifficiles, etlanomination au poste de ministrede lgalit, des cultes et des affai-res nordiques dun ministre radi-cal dorigine indienne.Le monopole de DF [le Parti dupeuple danois, extrme droite] esttermin, se flicite Bashy Qurais-hy, unvtrandelalutteantiracis-teauDanemark. Cestungrandjour pour les trangers et pour lesDanois progressistes, car DF a tenulegouvernement enotagependantdix ans. Mme les deux partis delanciengouvernement, les lib-rauxet les conservateurs, prennentdsormais leurs distances vis--visde lextrme droite. Cest trs posi-tif. Seul lancien ministre libralde limmigration, SorenPind, sestfenduduncommentairecinglant,dclarantquelanouvellepoliti-quesignifiaitlouverturedesfron-tires et des caisses.Nousavionsvraimentbesoinde changement. Nous ne pouvionsplus continuer dans cette rhtori-que allant toujours vers plus de res-trictions, estimeYildizAkdogan,anciennedputesociale-dmocra-te dorigine turque qui, lorsquelletait auParlement jusqu cetautomne, taitlunedesrarescriti-quer les dcisions de son parti. Iltait parfois trs dur pour moi dedfendre cette politique que je trou-vais souvent stupide. Ce changement de politique nesest effectu que sous la pressiondesdeuxpetitsallis, lunaucentreetlautre lextrmegauche, quionttousdeuxaffichlesplusfortesprogressionsauxlectionslgislati-ves et dont le soutienest indispen-sable pour former une majorit degauche. Nous allons revenir untraitement raisonnable de ces ques-tions, noteJacobBjerregaard, porte-parole des sociaux-dmocrates surlesquestionsdimmigrationetdin-tgration. Lapolitiqueseraplusjuste et quilibre mais nous main-tiendronslargledes 24ans [lemariage avec un tranger estimpossible si lun des conjoints amoinsde24ans]quiaempchbeaucoupde mariages forcs. Le Parti social-dmocrate, suiviplustardpar leParti socialistepopulaire, avait cd cette suren-chrestigmatisant lestrangersparpeurdtrejugsmousparllectorat. Bonnombredes lois surlimmigration ont ainsi t votesparlessociaux-dmocrates. Cest laconsquence du dbat qui a divisle Parti social-dmocrate alors aupouvoirdurantlesannes1990,lorsque les diles de cette sensibili-tpolitiquedesbanlieuesdeCopen-haguerclamaientdesractionsaufur et mesure que limmigrationgrossissait et que lextrme droiteponctionnait leurs lecteurs.Cettefrangeduparti laempor-t partir des annes 2000.Depuis quelques jours, cest nouveau plus facile dtre social-dmocrateauDanemark, avoue,soulag, unprochedunouveaugouvernement. pOlivierTrucCechangementdepolitiquenesesteffectuquesouslapressiondesdeuxpetitsallis, aucentreetlextrmegaucheLalternance auDanemarkLa majorit Le bloc de gauche aremport les lections du15sep-tembre avec 50,3%des voix. LeParti social-dmocrate, (24,9%,plus mauvais score depuis 1905),est alli augouvernement avec leParti socialiste populaire (9,2%)et le Parti radical (9,5%). Lunit(extrme gauche) a fait une per-ce avec 6,7%des voix.Lextrme droite En2001, leslibraux et les conservateursnavaient puformer un gouverne-ment, sous la directiondAndersFoghRasmussen, quavec lesou-tienparlementaire de lextrmedroite, au prix dun durcissementdes lois concernant les trangers.Sil est une qualit que mmesesquinzeadversairesllec-tion prsidentielle de mardi11 octobre attribuent unanime-ment la prsidente sortante,EllenJohnson-Sirleaf, cest sonpragmatisme. Elle vient de leconfirmeraudernierjourdunecampagne lectorale qualifiedanimemaisglobalement paci-fiquepar lorganisationdedfen-sedesdroitsdelhommeamricai-ne The Carter Center.Aurole par le prestige duprixNobel de la paix qui lui a t attri-bu le 7octobre, auxcts de deuxautresfemmes, MmeJohnson-Sir-leafsestbiengardedvoquerune seule fois cet honneur durantsesmeetingsdecampagne. Lapeti-te-fille dun puissant chef coutu-mier connat la vacuit de largu-ment sur ses terres natales. Cettediplmedeluniversitamricai-nedeHarvard, gede72ans, prsi-de un pays o la moiti des lec-teurs sontillettrs,untiersdelapopulation ne peut pas se nourriret vit dans une pauvret abjecte,rappelle Charles Brumskine, lundesseizecandidatsllectionpr-sidentielle. Rien ne les intressemoins quun prix Nobel dont ils nesaventmmepascequecest ,rsume-t-il. Pour lui, ce prix mon-tresurtoutlnormedcalageentre la faon dont la prsidenteest perueltranger et celledontelle lest dans sonpropre pays.Cenesontpaslesproposdecampagneduncandidat battuparavance mais bien lexpressiondun sentiment gnral. La courseprsidentielle (organise le mmejour que les scrutins lgislatifs etsnatoriaux) se joue sur un autreterrain, desannes-lumire delenceinte confine et police ducomitNobeldeStockholm. Unterrain sur lequel la nouvellenoblise pourrait bien retrouverface elle, au second tour prvupour le 8novembre, WinstonTub-man(70ans), unancienet austrefonctionnaire international.Egalement diplm de Har-vard, neveu du 19eprsident lib-rien William Tubman (1895-1971),membredelliteditedesAmrica-no-Libriensconstitueparlesdes-cendantsdesesclavesaffranchisauxEtats-Unisqui fondrentleLiberia en 1847, M. Tubman peutcompter sur la popularit de soncolistier, GeorgeWeah. Lex-starmondialedufootball, conscientquesonstatutdautodidacteenpolitiquelehandicapait, sest miseun peu en retrait aprs son checausecondtour de la prsidentiellede 2005. Sixans plus tard, le ticketTubman-WeahprometdebattreEllen Johnson-Sirleaf, ironisantsur lutilit lectorale de son prixNobel : unlot deconsolationpour sa future dfaite.Les observateurs annoncent unrsultatserr. Pourautant, person-ne ne savance dire que la prsi-dente sortante court la dfaite.Certes, ses adversaires peuventpiocher loisir dans le trou sansfond des espoirs dus des Lib-riens. Maisen2005, EllenJohnson-Sirleaf, premirefemmejamaislueprsidentesurlecontinentnoir, a hrit dun pays pulvrisparquatorzeannesdeguerrecivi-le(1989-2003) : 250000person-nes tues par les conflits (sur unepopulationtotaledequelque3mil-lions dhabitants), des dizaines demilliers dehandicaps, des hordesdenfants soldats resociabiliser,des infrastructures ravages, uneconomie genoux Je nai pasdebaguettemagique, sestdfen-due la dame de fer du Liberiadurant la campagne en appelantles lecteurs la patience.Et malgrcela, sonbilanest loindtre ngatif. Grce sa rputa-tion de srieux et de probit tirede ses annes passes dans le cir-cuit degrandesbanquesoudinsti-tutions internationales et la tteduministrelibriendes finances,le pays a attir 16milliards de dol-lars (environ 12milliards deuros)dinvestissements trangers aucours des cinq dernires annes,notamment dans les secteurs desmines et duptrole.Elleaobtenuleffacementde5autresmilliardsdedollarsdedet-te; lancleschantiers deconstruc-tionderoutes, dcoles, dhpi-taux; enregistrera une croissancede 6,9%du PIB en 2011 (suprieu-re la moyenne des 5,2% prvuspour les pays dAfrique subsaha-rienne). Et surtout, le paysconnatlapaixdepuismainte-nant huit annes, mmesi lesexperts sinquitent de linscuri-t dans lEst, frontalier de la CtedIvoire. Tantdechosesaccom-plies, donc, mais pas assez pourque la vie des Libriens en ait tradicalement change.Pour preuve, le pays na gagn,depuis2005, quedeuxplaces danslindice des Nations unies pour ledveloppement humain et vgtetoujours dans lestrfonds dececlassement (162esur 169). Noussommes maintenant capables decrer20000emplois paran, apromis Ellen Johnson-Sirleaf,alors que seuls 15% de la popula-tiondisposent formellement dunemploi. pChristophe ChtelotLenouveaugouvernementdanoisassouplitlapolitiquedimmigrationAprsdixans dedurcissement delalgislationsur les trangers, lanouvellemajoritdegauchesupprimelepermis pointspour leregroupement familial et leministredelimmigrationLondresCorrespondantLe Royaume-Uni dtient letauxde dtentionle plus le-v de mineurs des pays dEu-rope occidentale. Les meutes ontencoreaggravletraitementrser-vpar lestribunauxauxenfantsetauxadolescents.Daprs des chiffres provisoirespublis par le ministre de la jus-ticelundi 10octobre, parmi lesmineurs accuss davoir participauxmeutes, unquart a t main-tenu en dtention en attendant latenuedunprocs. Plus inquitantencore selonlUnicef (le Fonds desNationsunies pour lenfance), par-mi lesadolescentsprivsdelibert la suite des meutes, 45 %navaient jamais eumaille partiraveclajusticeavantlesquatrejours de chaos du mois daot, niavertissement, ni condamnation.LUnicef estime que ces place-ments endtentionprovisoirevont lencontre de laConventionpour les droits de lenfant signepar le Royaume-Uni en 1991.Daprs larticle37, les enfants nedevraient treincarcrs quender-nier recours , a rappel hierlUnicef. Les gens qui ont t atta-qus, vols et dont les biens ont tdtruits ont eu peur (), a reconnulabranchebritanniquedelorgani-sation. Pour autant, en rponse cesvnements, notresystmejudi-ciaire ne doit pas violer les droitsdes enfants. Le rappel lordre de lUnicefaugouvernement deDavidCame-ron a t salu par les organisa-tions qui font campagnepour unerforme dusystme pnal britan-nique. Le directeur de la HowardLeague, Andrew Neil, estime quele taux lev dincarcration desmineursimpliqusdanslesmeu-tes est le rsultat direct dune jus-ticeexpditive. Les tribunauxont fait dfiler les suspects toutevitesse, en oubliant de prendre encompte la spcificit des moins de18ans et enmettant de ctleprin-cipe de proportionnalitdes pei-nes, rsume-t-il.Svrit des peinesLa svrit des peines infligesparlesjugesauxmineursest jugedautantplusdplorablequellemet mal une volution positiveaux yeux des dfenseurs desdroits des mineurs: la baisse pro-gressive dunombre de dtenus demoins de 18ans observe depuis2008. Enavril, lAngleterreetlePaysdeGallescomptaient1 890mineurs incarcrs, soitun tiersdemoins quil yatroisans. Labais-se observe tait telle que lagencecharge de la justice des mineurs,Youth JusticeBoard, avaitprvudefermer700placesdeprisonrserves aux moins de 18ans etde les convertir en cellules pouradultes.AlattedelacampagneOut oftrouble , lanceen2007 pourrduirelenombredemineursemprisonns au Royaume-Uni,Penelope Gibbs espre que lesmeutesnesont quun couactemporaire qui ne remettra pasen cause la forte baisse constatedepuis 2008. Deux mois aprs lesmeutes, lasvritdespeinesinfligescontrelesmeutiersadj entran uneaugmentationde 8% de la population carcraledes mineurs par rapport au moisde juin.Mais les organisations dedfensedesmineurscomptentsur plusdeclmencedelapartdesjugeslorsdesaudiencesenappel. Jeudi 6octobre, Manches-ter, Joshua Penney, 17 ans, a vu sapeinedivisepar deux. Enpremi-re instance, lejeune hommeaucasier judiciaire viergeavaittcondamn huit mois de prisonferme pour avoirvolune bou-teille dalcool dans un supermar-chauplus fort des meutes.(Intrim.) pLUnicefreprocheauRoyaume-Uni davoiremprisonnmassivementdesmineursaprslesmeutesdaotLes peines prononcesont fait bondir de8%lenombredemoins de18ans endtentionLesobservateursannoncentunrsultatserr. MaispersonnenesavancedirequelaprsidentesortantecourtladfaiteCTED' I VOI REGUI NESI ERRALEONEBuchananGreenvilleHarperZwedruGbarngaSanniquellieVoinjamaMonroviaOCAN ATLANTIQUE150 kmLIBERIAEllenJohnson-Sirleaf3,7 millions111 000 km2Chefde l'EtatPopulation(hab.)5,1 %0,3(162erang)CroissanceSuperficieIDHSOURCE : CIA- The World FactbookRessources Production agricole(77 %du PIB)Minerai de ferMinerai dorBois hvaDiamantPtroleCuivreAlatteduLiberia,MmeJohnson-SirleafbrigueundeuximemandatAuroleduprixNobel, laprsidenteestcontestedans unpays ravagpar lapauvretplantePlus de locaux ordures, plusdepollutionvisuelleet olfac-tive, plusdecamionspoubel-lesobstruantlesrues, maisuneaspirationsouterraine et invisible.Samedi 15 octobre, Romainvilleseralapremirecommunefranai-seinaugurerunsystmeautoma-tis de collecte pneumatique desdchets : 2 600logements et5800habitants de deux quartiersde cette commune de Seine-Saint-Denis, en pleine rnovation urbai-ne, sont concerns.Au pied de leurs immeubles etsur la voirie, 106bornes de collecteont tinstalles, pour recueillirsparmentlesemballagesrecycla-bles et les dchets mnagers. Sousterre, quatrekilomtres de tuyauxachemineront les dchets vers unterminal.Le procd est entirementclos: les dchets tris et dposspar les habitants dans les bornes,fermespardestrappes, serontmomentanment stocks dansdes cuves. Lorsquun poids mini-mal seraatteint, lessacsserontaspirs, une vitesse de 70km/h,par la cration dun courant dairdans le rseau, jusquau terminal.Les sacs y seront spars de lairporteur et les poubelles tombe-ront dans des compacteurs qui lescompresseront lintrieur deconteneurs hermtiquement clos.Lairporteur serafiltravant dtrerelch dans latmosphre.Del, une fois par jour, la collec-tesera acheminepar camionversun incinrateurou un centre derecyclage, mais le nombre de kilo-mtres parcourus par les camionsdevraittredivispartroisparrap-portunsystmeclassique. Lacommune de Romainville a confile march Veolia Propret, parte-nairedusudoisEnvac, concep-teur de la collecte pneumatique.La Sude pionnireLoprationest dautant plusemblmatique quelle concernedeuxcits, Cachinet Gagarine,construites dans les annes 1950,qui cumulaient tous les handicapsdes banlieues sinistres. Situeprs ducur de ville, Cachin, avecses grandes barres HLM, tait tota-lement enclave. Avec le soutiende lAgence nationale de rnova-tionurbaine (ANRU), lavoiriea trepense, des barres dimmeublesdtruites, des tablissementspublics rinstalls, pour tenterdenfaireunquartier classique.La France vient tardivement ce systme de collecte cologique.Lapremireinstallationavulejour il y a cinquante ans, enSude.La plupart des grandes villes su-doisesensontquipes. Cefut,ensuite, autourdelEuropedusud: en 1992, loccasion des Jeuxolympiques, Barcelone sest dotedusystme, imitepar Bilbao,Valence, Sville, Carthagne.Envactotalise600installationsdanslemonde. Enpratique, cesys-tmedecollectepeutaccueillirjusqu quatre flux de tri. Seuls leverre et les dchets encombrantsensont exclus, pour viter den-dommager les canalisations.EnFrance, lescommunesonthsitfaceaucotdinvestisse-ment. Narbonne avait envisag derecourirlinnovationsudoiseavant de se dsengager. ARomain-ville, linvestissement est de8,3millionsdeuros. Mais lavillene prendra en charge que 2,5mil-lions, lerestetant financparlag-glomrationetdessubventions,notamment de lAgence de lenvi-ronnementetdelamatrisedelnergie (Ademe).Pour les usagers, la note devraitdiminuer, grcelconomieeffec-tue sur les sorties de poubelles etlentretiendes bacs roulants, assu-rs par des gardiens ou des soci-ts spcialises. La mairie estimequelacollectepneumatiquepour-rait gnrer pour les copropritsriveraines une conomie de char-gesallant jusqu120eurospar an.Dupoint devuedelimpact surlenvironnement et de laqualit delhabitat, les gains ne sont pas dis-cutables, estime le maire (DVG) deRomainville, Corinne Valls. Deuxtiers de flux de camions en moins,moinsdegazeffet deserre, lasup-pressionpourlesimmeublesdelocaux de poubelles, lieux de dsa-grments, la suppression pour lesouvriers, derrire les camions ben-nes, de tches pnibles, ingrates etaccidentognes, et un meilleur trislectif parunedisponibilitduser-vice vingt-quatreheures sur vingt-quatre, 365 jours par an. Ldile espre tendre le nom-bredelogementsconcerns. Leter-minal peut accueillir les dchetsgnrs par 6000logements. Ds2013, lacommunevoisinedesLilasdevrait se relier audispositif.Dautres chantiers dbutent ousont encours dachvement enIle-de-France: lcoquartier dufortdIssy-les-Moulineaux(Hauts-de-Seine) ou celui des Batignolles, Paris. AVitry-sur-Seine(Val-de-Marne), cestunefilialedeSuezEnvironnement, Sita, quidevraitraliser sonpremier chantier de cetype. Seul impratif : un sous-solpas tropencombr. pSophie LandrinOsloEnvoy spcialPlus de1,3milliarddeperson-nes prs de20 %delapopulationmondialenebnficient pas, aujourdhui,dun accs llectricit. Ce chif-freatprsentparlAgenceinternationale de lnergie (AIE) loccasiondelaconfrenceEner-giepour tous, quelle organisait,lundi 10et mardi 11 octobre, Oslo, avec la Norvge.Et cette situation a des cons-quences conomiques, sociales etsanitaires. Lunedellesest que2,7milliards dhabitants de la pla-nte ne disposent pas de moyensmodernes et propres de cuisi-ner. Lutilisationdeboiset dechar-bonde bois entrane ainsi une pol-lutiondeshabitationsetdelanour-riture, qui provoqueprsde1,5mil-liondemortsparan, tout enaccen-tuant la dforestation et les dr-glements climatiques.Face ces problmes, le dficitdaccslnergiedevientunchan-tier mondial, qui sera notammentaucurdesdiscussionsdeRio+20, la confrence sur le dvelop-pement durable prvue enjuin2012 au Brsil. Laccs univer-sel une nergie propre est la clpour rpondretous les dfisglo-baux, alanc, lundi Oslo, lesecrtaire gnral des Nationsunies, Ban Ki-moon. La pauvret,le changement climatique, la rare-tdeleau, lasant, lacrisealimen-taire ou encore lgalit des chan-ces pour les femmes dans la soci-t: tous ces problmes ont unlienfort avec labsence daccs lner-gie, selonlediplomate, qui aracon-t, au passage, avoir personnelle-ment vcu cette pnurie dans sajeunesseenCore, oil tudiait lalumire de labougie.Laccs lnergie nest pas ins-crit dans les objectifs du Millnai-re pour le dveloppement dfinisdans le cadre des Nations unies en2000. LONUa cependant dsign2012 Anne internationale pourune nergie durable pour tous .Laccs universel lnergienauraitpasdeconsquencesnga-tives importantes sur le climat. Ilnaccrotrait les missions de CO2que de 0,7%, selonlAIE.Lquipement des populationsprives dnergie est en marche,mais pas un rythmesuffisant,selon les intervenants la conf-rencedOslo. LAIEestimequen2009 prs de 9,1 milliards de dol-lars (6,7milliards deuros) ont tinvestis dans le monde pour dve-lopper laccs une nergiemoderne. Cela a permis 20mil-lions depersonnes daccder llectricitet7millionsdtredotes dquipements de cuisinesains, base de biomasse.LAgence a valu les politiquesdaide laccs lnergie encoursou annonces. Les investisse-ments attendus sont de lordre de296milliards dedollars entre2010et 2030, soit unemoyenneannuel-lede14milliardsdedollars. Celanesuffirapaspourassurerlaccsuni-versel lnergie en 2030, daprslAIE, tant donn, notamment,laugmentation de la populationmondiale.Il faudrait, pour y arriver, mul-tiplierpratiquementparcinqlemontant investi en2009, et arriver des investissements de lordre de48milliards de dollars (35milliardsdeuros) par an, affirmeFatihBirol, conomiste en chef de lAIE,qui ajoutequunetellesomme ne reprsenterait que 3 %desinvestissements mondiaux prvusdans lnergie.Restemobiliser desfondspuistrouver, sur leterrain, lemeilleurdispositif. Quellesformesdefinan-cementadopterpourdirigereffica-cementlesmilliardsncessairesau dveloppement de laccs uni-versel lnergie? Les participants la confrence dOslo avaient desavis variables sur la question. Surles montants investis enfaveur delaccslnergieen2009, 34%provenaient des institutions mul-tilatrales, 30% des pays concer-ns, 22%dacteurs privset 14%delaide bilatrale.Jens Stoltenberg, le premierministrenorvgien, a prsentunenouvelleplate-formedeparte-nariatinternational baptiseEner-gy +. Dj trs prsente dans lesinitiatives internationales pourluttercontreladforestationetses effets ngatifs sur le climat traverslemcanismeREDD(Redu-cingEmissionsfromDeforesta-tionand Degradation), la Norvgeveutessayerdereproduirelap-proche de ce dernier, cest--direunsoutienfinancierdpendantdu suivi et du contrle des rsul-tatsobtenusparlespaysaids.Mais les difficults de miseenpla-ce de REDDmontrent quil faudra,pour Energy +, essayer de trouverdes mcanismes simples etapprouvs par tous.Uneautrepropositionqui mer-geait Oslo tait lassociation desfinancementspublicset privs,lide tant dattirer les fonds pri-vsaveclelevierdelargent public.Celadit, pourattirerlesacteurspri-vs, il faut surtout des projets ren-tables commercialement, avec unmodle conomiquesolide, souli-gnait Carlos Pascual, du dparte-ment dEtat amricain. Laustritqui pse actuellement sur lesfinances publiques ne facilite pasles choses.Maislaidebilatraleoumultila-tralenestquundeslmentsqui permettent de faire prendre lagreffe. Le jeune entrepreneurindienHarishHande, dontlasoci-t vocationsociale Selco qui-pe en systmes dnergie solairefoyers et entreprises en Inde, estcritique envers ceux qui pensentquuneaugmentationdesaidesest unerponsesuffisante. Si lIn-deest arriveaujourdhui debonsrsultatsdanssacampagnepour ledveloppement de laccs lner-gie, cest que, depuis plusieursdcennies, untissude banquesrurales qui prtent sur le long ter-me a t mis en place. Ce rseaunexiste malheureusement pasdans denombreuxpays dAfri-que, remarque-t-il.Prs de 85% des personnes pri-vesdaccslnergiedanslemondehabitentdansdeszonesrurales, et plus de95%soit enAfri-que soit dans les rgions dAsie endveloppement. pBertranddArmagnacARomainville, deuxdes106bornes de collecte desdchets, et, droite, les tuyauxqui acheminent les sacsauterminal. NICOLAS KRIEF POUR LE MONDELaconfrence des Nations uniessur le dveloppement durableRio+20, prvue enjuin2012auBrsil, seraloccasionpour lacommunaut internationale deprendre des engagements enfaveur dunaccs universel l'nergie, selonsoncoordina-teur, BriceLalonde. Organisvingt ans aprs le Sommet delaTerre, qui stait dj tenuRiodeJaneiro, le sommet doit abou-tir une vision d'ensemblesurle dveloppement, dici 2030,selonlancienministre de lenvi-ronnement franais. Pour lesecrtaire gnral delONU,BanKi-moon, Rio+20seraaussiloccasionde mobiliser autourde linitiativepour le dveloppe-ment d'unenergie proprelan-cepar sonorganisation.Ledfi delaccsuniversel lnergieAlorsque1,3milliarddhumains nereoivent pas llectricit, uneconfrenceinternationalesest tenueOsloCycloneConteneurEvacuationdes dchetspar camionSalle defiltrationTurbo-extracteurLes dchets sont aspirs 70 km/h par un rseaude conduits jusquau terminal de collecteBORNES DE COLLECTESITUES DANS LA RUE OUDANS LES IMMEUBLESTERMINAL DE COLLECTEVannes de stockageDchetsmnagersVannedentredairDchetsrecyclablesRejet dairSOURCE : VEOLIAUn rseau souterrain de collecte des ordures mnagresComposteurRomainvilleinaugureunsystmeautomatisdecollectepneumatiquedesdchetsLinstallation, qui concerne2600logements et 5800habitants decettecommunedeSeine-Saint-Denis, constitueunepremireenFranceQuelque2,7milliardsdhabitantsdelaplantenedisposentpasdemoyensmodernesetpropresdecuisinerLe sommet Rio+20devra prendre des engagements80123Mercredi 12 octobre 2011plantePomacle-Bazancourt (Marne)Envoy spcialDans de vastes hangars sontstocks des bottes de paille,des tiges de miscanthus(sortederoseauparfois appelherbe lphant ), des rondinsde sauleetdepeuplier. Dautresbtiments sont rservs auxcopeauxetrsidusdebois, auxdchets agricoles tels que la pulpede betterave et la bagasse de cannesucre, ouauswitchgrass(unegrande herbace sauvage). Il y a ltoute la palette de la biomasse lig-nocellulosiquesusceptibledtretransformeencarburant vert.Cest cette transformation queva exprimenter lusine piloteFuturol, inaugure mardi 11 octo-bre, sur la zone dactivit des com-munes de Pomacle et Bazancourt,dans la Marne. Fdrant une dizai-nedepartenairespublicset privs,dont lInstitut national de larecherche agronomique (INRA), leprojet, dun cot de 76,4millionsdeuros (financs 40%par Oseo,tablissement public de soutien linnovation), marque lentre dela France dans le champ mergentdesbiocarburantsdedeuximegnration, extraits deculturesnonalimentaires.Il sagit, cestade, dundmons-trateurde5000m2, capabledepro-duire 180000 litres de biothanolpar an. Vingt fois moins quelepro-totypeindustriel qui doit lui succ-der en 2015, sur lun des sites dugroupe sucrierfranaisTereos, Lillebonne (Seine-Maritime) ou Origny-Sainte-Benote(Aisne). Et1000 fois moins que les units detaille commerciale qui pourraientvoir le jour partir de 2016.Dici l, lacentainedecher-cheursassocisauprogrammevont tester en grandeur relle, enles optimisant, chacune des ta-pes du processus de productionmis au point en laboratoire. Celapour les diffrents types de vg-taux utiliss.La matire premire, dcritBenot Trmeaux, secrtairegn-ral de Futurol, est dabord broye,pour tre rendue homogne. Ellecircule ensuite de cuve en cuve,oellesubit unprtraitementthermique ouchimique, puis unehydrolyse enprsence denzymesqui cassent les chanes complexesde la cellulose et de lhmicellulo-seenmolculessimples. Lemlan-ge est alors mis fermenter avecdeslevuresquileconvertissentenalcool. Lthanol est enfinobte-nu aprs un passage en colonnede distillation.Loriginalitdenotreappro-cheestsapolyvalence, expliqueM. Trmeaux. Lutilisation dematires premires diversifies(rsidusagricoles, coproduitsfores-tiers, taillis rotation courte, plan-tes ddies) permettra aux futurssitesdeproductiondesapprovi-sionnerlocalement, entoutesai-son. Cest un gage de viabilit co-nomique et de limitation de lim-pact sur lenvironnement. Lun des obstacles auxquels seheurtent les biocarburants dedeuxime gnration est en effetcelui de la disponibilit de la res-sourcevgtale: quandil sagituni-quement depaille, parexemple,cette ressource peut tre compro-misepar unescheresse. Dolim-portance dune diversification.Maislafiliredoit aussi dmon-trer sa rentabilit. Car les investis-sements sont lourds et les prix derevient trs suprieurs ceux desagrocarburants de premire gn-ration, dont le cot avoisineaujourdhui, pourlebiothanol,50centimes le litre. La moiti duchemin estfaite, assureDomini-que Dutartre, prsident de Futu-rol. Depuis le dmarrage duprojet,le cot de revient a t divis pardeux. Il faut encore le rduire demoiti, engagnant sur tous les pos-tesdelachanedeproduction,pour devenir comptitif. Reste tablir le bilan environ-nemental des carburants verts dedeuximegnration. Bienqueceux-ci aient lavantage, par rap-portauxagrocarburantsdepre-mire gnration, de ne pas met-tre en concurrence cultures ner-gtiques et cultures alimentaires,ils nesimposeront quesils font ladmonstrationquilssontaussi,entermedmissionsdegazeffetde serre, plus vertueux. pPierre Le HirFuturol nest pas letout premierdmonstrateur franais depro-ductiondebiocarburants de2egnration. Il existedj, sur lesitede Pomacle-Bazancourt, unpilotedelasocit CIMVintgrauprogrammeeuropenBioco-re, mais il est consacrlavalori-sationdelabiomassevgtalenonseulement encarburants,mais aussi enptepapier, plas-tiques, collesouadditifsalimen-taires. Plusieurs autres projets,BioTfuel, Gaya et Syndiese,visant produiredubiodiesel oudubiomthanepartir de bio-masselignocellulosique,devraient seconcrtiser en2013.LaFrancesereplaceainsi dansunecoursescientifiqueet indus-trielleencoretrs ouverte. Plusde150dmonstrateurs sont djenexploitationouenprojet danslemonde, notamment aux Etats-Unis, maisaucunnaatteint lesta-dedelaproductionindustrielle.AvecleprojetFuturol, laFrancemisesurlesbiocarburantsdesecondegnrationUneunitpilotedebiothanol extrait dersidus vgtauxet decultures nonalimentaires,inauguredans laMarne, doit dboucher sur uneproductionindustriellelhorizon2016Mare noireUnecatastrophecologiqueencourssurlacteno-zlandaiseEntre 130tonnes et 350tonnes de fioul lourdse sont dj chappes duRena, le porte-conteneurs battant pavillonlibrienqui sest chou, le5octobre, sur le rcif Astrolabe, une vingtaine de kilomtres duportde Tauranga, et des nappes de ptrole ont atteint, lundi 10octobre, lacte no-zlandaise. Des boulettes de ptrole ont t retrouves sur laplage de Mount Maunganui (photo), unsite touristique de la baie dePlenty abritant baleines, dauphins et oiseauxmarins.Les autorits redoutent que la coque dubtiment, qui contient1700tonnes de fioul, rparties dans quatre cuves principales dont lunefuit, se brise. Les oprations de pompage engages enfinde semainedernire ont t contraries par larrive dune tempte, avec desvagues de 5mtres de haut et des vents violents qui ont oblig va-cuer les trente-sixspcialistes intervenant sur le Rena.Il sagit de lacatastrophe cologique maritime laplus grave quaitconnue laNouvelle-Zlande, a dclar, mardi, le ministre de lenviron-nement no-zlandais, Nick Smith. (AFP.) pJASON EGNEW/AFPClimat LUnion europenne reste ouverte la prolongationdu protocole de KyotoLes ministres de lenvironnement, runis enconseil Luxembourg, lun-di 10octobre, pour arrter la positionofficielle de lUnioneuropenne(UE) lors de la confrence des Nations unies sur le climat prvue finnovembre Durban(Afrique duSud), ont confirm que lUE restaitouverte la prolongationduprotocole de Kyotoau-del de 2012. LesVingt-Sept posent toutefois une conditionde taille: que lensemble despays signataires de la conventionclimat des Nations unies sengagent, terme, dans untrait contraignant. Ils souhaitent galement que laseconde priode de Kyotone se prolonge pas au-del de 2020.Il sagit, cestade,dundmonstrateurde5000m2, capabledeproduire180000litresdebiothanol paranPlusieurs dmonstrateursenprparation enFrance90123Mercredi 12 octobre 2011franceGirondeHaute-CorseCorse-du-SudDordogneIlle-et-VilaineVendeCharente-MaritimeCharenteDeux-SvresVienneCorrzeHaute-VienneCreuseCtes-dArmorFinistreCalvadosSartheCherIndreYonneCte-d'OrDoubsVosgesAubeArdennesAisneEureSommeSeine-MaritimeHaut-RhinBas-RhinTerritoirede BelfortHaute-SaneSane-et-LoireEure-et-LoirArigeGersAveyronTarnHraultGardVarVaucluseHautes-AlpesAlpes-de-Haute-ProvenceAlpes-MaritimesBouches-du-RhneCantalAllierAinRhneHaute-SavoieSavoieDrmeArdcheAudeHaute-GaronnePyrnes-AtlantiquesPyrnes-OrientalesLandesLoire-AtlantiqueMaine-et-LoireMorbihanMancheOrneMayenneLoiretIndre-et-LoireLoir-et-CherNivreJuraMeuseMoselleMarneHaute-MarneOisePas-de-CalaisNordMeurthe-et-MoselleHautes-PyrnesLotLozreHaute-LoirePuy-de-DmeLoireIsreTarn-et-GaronneLot-et-GaronneVal-d'OiseYvelinesEssonne Seine-et-MarneGuyaneGuadeloupe Mayotte Polynsie franaiseSaint-Pierre-et-MiquelonLa RunionNouvelle-CaldonieHauts-de-SeineParisSeine-Saint-DenisVal-de-MarneGirondeHaute-CorseCorse-du-SudDordogneIlle-et-VilaineVendeCharente-MaritimeCharenteDeux-SvresVienneCorrzeHaute-VienneCreuseCtes-dArmorFinistreCalvadosSartheCherIndreYonneCte-d'OrDoubsVosgesAubeArdennesAisneEureSommeSeine-MaritimeHaut-RhinBas-RhinTerritoirede BelfortHaute-SaneSane-et-LoireEure-et-LoirArigeGersAveyronTarnHraultGardVarVaucluseHautes-AlpesAlpes-de-Haute-ProvenceAlpes-MaritimesBouches-du-RhneCantalAllierAinRhneHaute-SavoieSavoieDrmeArdcheAudeHaute-GaronnePyrnes-AtlantiquesPyrnes-OrientalesLandesLoire-AtlantiqueMaine-et-LoireMorbihanMancheOrneMayenneLoiretIndre-et-LoireLoir-et-CherNivreJuraMeuseMoselleMarneHaute-MarneOisePas-de-CalaisNordMeurthe-et-MoselleHautes-PyrnesLotLozreHaute-LoirePuy-de-DmeLoireIsreTarn-et-GaronneLot-et-GaronneVal-d'OiseYvelinesEssonneSeine-et-MarneMartiniqueFranais de ltrangerGuyaneGuadeloupe Mayotte Polynsie franaiseSaint-Pierre-et-MiquelonLa RunionNouvelle-Caldonie MartiniqueFranais de ltrangerHauts-de-SeineParisSeine-Saint-DenisVal-de-MarneFranois HollandeINFOGRAPHIELEMONDEFranois Hollande sduit louest, Martine Aubry le nordRSULTATS DES DEUX CANDIDATS ARRIVS ENTETE AU PREMIERTOUR DE LAPRIMAIRE PAR DPARTEMENT, en %(sur 94 %des bureaux de vote)Martine Aubryde 20 29 moins de 20 de 30 39 de 40 49 pas de donnes plus de 50SOURCE:PARTISOCIALISTE** *** **RadiographielectoraledunscrutininditDimanche9octobre, MartineAubryasduit unlectorat plusurbainet plusgauchequecelui deFranoisHollandeAParis, lEst voteAubry, lOuestprfreHollandeMardi11octobreendbutdematine, deuxjoursaprsle premier tour de la pri-maire socialiste, la haute autorit,chargedencontrlerlebondrou-lement, navait valid les rsultatsque de 8992bureaux de vote, suruntotal de9502(soit 2560364bul-letins). Adfautdunephotogra-phiecomplte, ilestnanmoinspossible de dresser une carte assezprcise des forces et des faiblessesdechacundes sixcandidats.Hollande, levotedesvillesmoyennesAusoirdupremiertourdelapri-maire, Franois Hollande a dpas-slamajoritabsoluedanssixdpartements: la Corse-du-Sud,lAude, leCantal etlestroisdparte-ments de la rgion Limousin, par-mi lesquelslaCorrze, dontil prsi-deleconseil gnral et oil a obte-nu86%des voix.LaFrancedeM. Hollandeestavant tout celledes villespetites etmoyennes situes louest dunediagonale LeHavre-Marseille etdanslequartnord-estdupays.UneFrancedevieuxbastionssocia-listes, mais aussi danciennes ter-res demissionole PSsest solide-ment implant depuis le derniertiersduXXesicle, danslouest et lecentre enparticulier.Alchelledpartementale, levoteenfaveur dudputdelaCor-rze est plus souvent celui des vil-les de second rang que celui desmtropoles. DansleRhne, parexemple, M. Hollande est devancpar MmeAubry Lyon, malgr lesoutiendumaire, GrardCollomb.Il est en revanche en tte Ville-franche-sur-SaneetTarare. AMetz, MmeAubryledevancede3points, maisBriey, Toul et Lun-ville, les trois sous-prfectures deMeurthe-et-Moselle, M. Hollandeest largement en tte, dau moins15points.Trs bien implant dans les vil-les moyennes, le dput de la Cor-rzelest aussi danslesbeauxquar-tiersdesgrandes mtropoles. Cestvrai Paris ou Lyon. Mais aussi Marseilleo, dansles7e, 8eet9earrondissements, il creuse lcartavec la maire de Lille.Celane veut pas dire, pourautant, quil nest que le candidatdun lectorat ais. Par exemple,dansdescommunespopulairesdeSeine-et-Marne, commeLognes,Noisiel ou Savigny-le-Temple,Franois Hollande totalise autantdevoixqueMartineAubryetArnaudMontebourg runis.AubryfortedanslesgrandesvillesSi Franois Hollande a lavanta-gedanslesvillesmoyennes, Marti-ne Aubryest, sans conteste, la can-didatedes grandes mtropoles.Dans sa ville de Lille, elle a avoisi-n, dimanche, les70%. AParis, Gre-nobleet Rouen, villesdont les mai-reslasoutiennent, ellearrivelarge-ment en tte, tout comme Stras-bourgetLyon, municipalitssocia-listes dont les maires sont parti-sans de Franois Hollande.Au soir du premier tour,MmeAubry na dpass la majoritabsolue que dans unseul dparte-ment, leNord, oelleaobtenu55% des suffrages (contre 26% M. Hollande). Aladiffrencedeson rival, ses zones de force sontconcentresdanslavalledelaSei-ne, la rgion lyonnaise ainsi quenIle-de-France. Dans ces rgionsurbanisesetindustrialises, lesdeuxcandidatssontsouventaucoude--coude.Cest gnralement dans les ter-ritoires les plus gauche et aussil o le vote cologiste est le plusfort que MmeAubry creuse lcartavec M. Hollande. Dans le Finist-re, par exemple, leTrgor rougelui est en grande partie acquis. AMorlaix, reprsent lAssemblenationale par son amieMaryliseLebranchu, lamairedeLilledevan-ce ainsi Franois Hollande de11points. Aquelqueskilomtresaunord, dans le Lon, politiquementplus conservateur, la situation estdiffrente: danslecantondeSaint-Pol-de-Lon, dont le conseillergnral est divers gauche,MmeAubrya10points deretardsurM. Hollande. Unpeuplus louest, Plouzvd, canton tenu par ladroite depuis toujours, lavance deM. Hollande est de 20points.MontebourgfacelaFrancedunonPlbiscit en Sane-et-Loire,dont il prside le conseil gnraldepuis2008et oil arecueilli 65%des voix au premier tour, ArnaudMontebourg a ralis ses meilleu-res perces dans lest et le sud-estdelaFrance. Crditde17 %lchelle nationale, il dpasse les20%dans unequinzainededpar-tements, situsprincipalement enBourgogne, dans la rgion Rhne-Alpes et en Provence- Alpes-Cte-dAzur.Lechantredeladmondialisa-tion a sduit, dimanche, un lec-torat trs htrogne. Dans undpartement comme le Vaucluse,oil est 5%au-dessusdesamoyen-ne nationale, il fait ainsi sesmeilleurs scores dans des bourgsoleFrontnational atteintsesniveauxparmi les plus levs,comme Camaret-sur-Aigues, Che-val-Blanc ouRobion. AOrange, vil-le gouverne par lextrme droitedepuis 1995, il arrive endeuximeposition, derrire M. Hollande.Dans les Hautes-Alpes, le voteen faveurdArnaud Montebourgest de nature diffrente. Dans cedpartement olUMP est majori-taire, le dput de Sane-et-Loiredpasseles30%dansplusieurscantonsrurauxtrsenclavsettenus par la droite. ABrianon, olamairieestsocialiste, ilestenrevanche nettement distanc parM. Hollande et MmeAubry.Seul candidat avoir votnon au rfrendum europende 2005, M. Montebourg a, dunefaon gnrale, ralis des scorestrslevsdansdesterritoiresfrap-ps par la dsindustrialisation oumenacs de dsertification.Bien quayant peu fait campa-gne dans les banlieues des gran-des agglomrations, il y a obtenu,dimanche, desscoresassezimpor-tants. Enrevanche, contrairement ce que lonaurait puimaginer, ilnapasralisdepercesignificati-ve dans des bastions communis-tes. Dans les deux dpartementsprsidsparlePCF, lAllieret leVal-de-Marne, ses rsultats sont pei-nesuprieurssamoyennenatio-nale.Royal nesduitpaslesquartierspopulairesPour Sgolne Royal, le rsultatestsvre: en2006, les110000suf-fragesquelleavait obtenus auprsdesadhrentsduPSlui avaientper-mis dtre investie ds le premiertour avec 60%des voix. Cette fois,les 160000lecteurs qui ont votpourellereprsententmoinsde7% des sympathisants de gaucheayant particip aupremier tour dela primaire.Cest enPoitou-Charentes, dontelleprside leconseil rgionaldepuis 2004, que Sgolne Royalenregistre ses meilleurs rsultats.Mme l, cependant, lex-finalistedelaprsidentielle2007 netriom-phepas: avec 15%des voix, elleestlargement devance par FranoisHollande, lgrement distancepar Martine Aubry, et fait presquejeugal avec ArnaudMontebourg.Se prsentant comme la porte-parole dupeuple qui souffre ,MmeRoyal a mis, plus que tous lesautres candidats, sur la mobilisa-tiondes quartiers populaires, esp-rant y raliser daussi bons scoresquen2007. Lepariestmanqu,mme l oelle a fait campagne etmalgr laccueil souvent trs cha-leureuxqui lui a trserv.Par exemple Vaulx-en-Velin(Rhne), oelletaitarriveenttedupremiertourdelaprsiden-tielle avec 40%des voix, et oellesest renduele13septembre, seule-ment9%dessympathisantsdegaucheont souhaitquellelesreprsentedenouveauen2012.Dans cette municipalit commu-nistede labanlieuelyonnaise,M. Hollandeet MmeAubrysontarri-vs entte, avec des scores compa-rables leur moyenne nationale.VallsenpointedanslesquartiersaissSanssurprise, ManuelVallsafait untrs bonscoredans sonfief.AEvry, villedont il est mairedepuis 2001, il arrive ainsi large-ment entte, avec 39,6%des voix,devant Franois Hollande (22,8%)et Martine Aubry (18,5%). Dans lapremire circonscriptiondelEs-sonne, dont il est dput depuis2002, il estgalement enpoleposi-tion, mmesil creusemoinsnette-ment lcart avec ses concurrents.Elu dans une banlieue difficile,M. Vallsnapasdutout tplbisci-tdanslesquartierspopulaires.Au contraire: cest dans les quar-tiers hupps des grandes villes, ola gauche est mal implante, quilfait quelques-uns de ses meilleursscores. A Paris, il dpasse ainsi les15% des voix dans les 7e, 8eet 16earrondissements; et Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), ses 23% lehissentendeuximeposition, der-rire Franois Hollande.Sil tireprofit, auprsdescatgo-ries socioprofessionnelles sup-rieures, dundiscours social-lib-ral valorisant la libert dentre-prendre, fustigeant lassistanat etclbrantuncertainpragmatis-me, M. Valls est en revanche, descinq candidats du PS, celui qui a lemoins sduit la France des petitesvilles et des campagnes. Cest dansle Cantal, la Corrze, la Creuse et laDordogne quil est la peine.BayletrencontreunfaiblechoSi la mtropole avait vot com-meSaint-Pierre-et-Miquelon, Jean-Michel Baylet serait qualifi pourlesecondtour. Leprsident duPar-ti radical de gauche (PRG) y raliseson meilleur score: 39%des voix,devant M. Hollande et MmeAubry.Mais cela ne reprsente que106voix.Au total, seuls 15000 lecteursont vot, dimanche, pour M. Bay-let. Lhonneur est sauf : cest dansle Tarn-et-Garonne, dpartementdont il est snateuret prsident duconseil gnral, quil enregistreson meilleur rsultat en mtropo-le (15%). Ailleurs, ses scores sontmodestes: lexceptiondelaHau-te-Corse, oil totalise14%desvoix, les dpartements o le PRGestbienimplantontpeuvotpour lui. Mme dans les terres detradition radicale du sud-ouest, ilne dpasse pas 2%des voix. pThomas WiedernSur Lemonde.frLes cartes dtailles des rsultatsdu premier tour de la primairePARIS nest pas la France. Diman-che 9octobre, la capitale a votplus massivement (13,4%de parti-cipation, soit 8points de plus quela moyenne nationale), mais diff-remment dureste dupays.Avec 37,5%des voix, MartineAubryy arrive entte sixpointsde plus que sa moyenne nationa-le. Avec 31,7%des voix, FranoisHollande est deuxime 7 pointsde moins quailleurs.Troisimeavec 16,2%des voix,ArnaudMontebourgobtient unrsultat trs prochedecelui quilfait dans lensembledupays. Enrevanche, lordredarrive entreManuel Valls et SgolneRoyal estinvers. AParis, ledput delEs-sonneaprs detrois points deplusqu