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1 LE MONDE INTERTROPICAL A) DELIMITATION Les climats tropicaux sont compris entre les tropiques mais une bonne partie des régions de la zone concernée n’en font pas partir car affectée par l’influence des climats secs où l’eau est rare. La limite entre la zone tropicale humide et la zone sèche est facile à établir parce qu’elle correspond géographiquement à une limite Savane-Steppe. On considère qu’en dessous de 750 mm de pluie on a une région semi-aride. Amérique : La limite entre la zone tropicale humide passe par le Mexique et le sud du Yucatan en Amérique latine .elle exclut les montagnes Andines, les déserts côtiers du PEROU, le nord-est brésilien, les Llanos du VENEZUELA. Afrique : La limite nord de la zone tropicale passe au sud du lac Tchad ; au sud elle passe par le bassin du CONGO, la zone sèche angulaire, le Kalahari, le sud de MADAGASCAR. En ASIE, en Inde la limite de l’isohyète 750mm passe par la péninsule du Deccan et le désert de thar AUSTRALIE : l’isohyète 750mm sépare l’AUSTRALIE septentrionale (autour du golf de Carpentarie) du reste de l’Australie aride et semi- aride .80 à 85 %des limites se font avec des zones arides mais il existe des climats subtropicaux qui font limite avec cette zone et pour cela on a une difficulté de délimitation on estime être dans les climats subtropicaux lorsqu’au cours de l’année on a une saison chaude et une saison humide B) LES CRACTEISTIQUES GENERALES DU CLIMAT 1) la chaleur Si la chaleur constitue l’une des caractéristiques du climat tropical humide, elle n’est pas spécifique à la zone

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LE MONDE INTERTROPICAL

A) DELIMITATION

Les climats tropicaux sont compris entre les tropiques mais une bonne partie des régions de la zone concernée n’en font pas partir car affectée par l’influence des climats secs où l’eau est rare. La limite entre la zone tropicale humide et la zone sèche est facile à établir parce qu’elle correspond géographiquement à une limite Savane-Steppe. On considère qu’en dessous de 750 mm de pluie on a une région semi-aride. Amérique : La limite entre la zone tropicale humide passe par le Mexique et le sud du Yucatan en Amérique latine .elle exclut les montagnes Andines, les déserts côtiers du PEROU, le nord-est brésilien, les Llanos du VENEZUELA. Afrique : La limite nord de la zone tropicale passe au sud du lac Tchad ; au sud elle passe par le bassin du CONGO, la zone sèche angulaire, le Kalahari, le sud de MADAGASCAR. En ASIE, en Inde la limite de l’isohyète 750mm passe par la péninsule du Deccan et le désert de thar AUSTRALIE : l’isohyète 750mm sépare l’AUSTRALIE septentrionale (autour du golf de Carpentarie) du reste de l’Australie aride et semi- aride .80 à 85 %des limites se font avec des zones arides mais il existe des climats subtropicaux qui font limite avec cette zone et pour cela on a une difficulté de délimitation on estime être dans les climats subtropicaux lorsqu’au cours de l’année on a une saison chaude et une saison humide B) LES CRACTEISTIQUES GENERALES DU CLIMAT

1) la chaleur Si la chaleur constitue l’une des caractéristiques du

climat tropical humide, elle n’est pas spécifique à la zone

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étudiée car les T° élevées s’observent ailleurs. Exemple : à Montpellier on a enregistré plusieurs fois des T° atteignant 45° (régions méditerranées) ce qui n’a jamais été le cas à Abidjan. En considérant les moyennes des T° du mois le plus chaud dans certaines régions de la zone intertropicale on s’aperçoit qu’elles sont inférieures à celles enregistrées dans les régions extratropicales. Ex : zones extratropicales (Madrid 25,1° Bagdad 34,4° Téhéran 29,4° Charleston 27,2°) contre zones intertropicales (Rio 25,6° San Juan 26,7° Accra 27,2° Tamatave 26,6° Abidjan 28,3°) Dans la zone intertropicale il existe des noyaux équivalant aux régions tropicales continentales où les températures du mois le plus chaud est supérieur ou égal à 30° (mois torride). Ex : Kayes 35° Bobo 31° Bombay 30°

A l’exception d une petite zone située dans l’Asie des moussons et des empiètements de la zone aride, la ZIT est caractérisée par : -une absence de mois frais dont la moyenne est inferieure a 20° -l’existence de deux régimes thermiques : l’un caractérisé par une apparition de mois torrides (moyenne < 30°) l’autre par son absence. La constance des T° élevées pendant tous les mois de l année est une conséquence spécifique à la ZIT. Le régime thermique de la zone intertropicale se caractérise en outre par :

a) faible amplitude thermique annuelle elle est toujours < 10° avec cependant des nuances

La 1ère nuance concerne la partie de la zone situe proche de l’équateur avec une amplitude moyenne < 5°. (Ex : Abidjan 1 ,3° Saigon 3,9° ; Manaus 1,6° ; Djakarta 1°) La 2ème nuance s’observe près des tropiques où l’amplitude thermique moyenne est comprise entre 5 et 10°. (Ex : Dakar 7° ; Kayes 8,4° ; Rio 5,6° ; Madras7° ; Hong-Kong 12, 8°)

b) la régularité des températures

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Les sautes ou les changements brusques de T° sont inconnus ici. Des vagues de froids et de chaleurs qui accompagnent la circulation cyclonale sont également absents. L’apparition de mois frais (18°) entraine un rôle écologique. La moindre apparition de mois frais (< 20°) met en souffrance les plantes. Même sana gel, les plantes changent de physionomie et souffrent de la circulation de sève Certaines plantes tropicales (bégoniacées) même sans gèle souffre (arrêt de la circulation de sève).

c) Prédominance de l’amplitude thermique diurne sur l’amplitude thermique annuelle.

Les seules régions où l’amplitude diurne reste inf. à 10° sont les îles (Antilles, Hawaï) au climat océanique. Le nord –est du Dekkan influencé par la mousson et une étroite frange collée avec le tropique du cancer en Indochine. Dans ces régions l’amplitude thermique annuelle atteint parfois 15°. Les variations de T° affectent beaucoup plus l’air que le sol dans les régions où il existe la forêt. Cependant elles ne pénètrent que superficiellement le sol en raison de la brièveté de sa manifestation (quelque cm à une dizaine de cm tout au plus et exceptionnellement 1 à 2m .La température du sol est constante 2 à 4° . Dans les pays Tempérés les variations de T° entre hiver et été se font sentir à une 15aine de mètres de profondeur.

2) le régime hydrique

2-1 critères pluviométriques ou précipitation :

Il existe un certain nombre de types de perturbations.

Il est à signaler que le jeu des fronts est bien moindre que dans les régions tempérées. Par contre la plupart des pluies de convections y est plus grande.

a) Pluies liées aux alizées

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Les alizés sont des vents d’Est hétérogènes et irréguliers. Ils sont caractérisés par une structure particulière concernant les T° de l’air et l’humidité. Au sol l’alizé est moins chaud qu’en altitude, du moins jusqu'à 500m. En effet, de 20°au sol, elle passe à 25° à 500m d’altitude, niveau) parti duquel se produit une inversion thermique. Au sol l’humidité (de l’air) est très forte (90%) elle le demeure jusqu'à 300m. a partir de ce niveau, elle décroit jusqu’au environ de 500m où elle n’est plus que de 20%. Ce taux reste constant à partir de cette altitude.

L’existence d’un niveau d’ai chaud aux environ de 500m empêche toute ascendance d’air moins chaud à partir du sol. Cela constitue un blocage et empêche toute précipitation. Cette situation est accentuée par la faiblesse de l’humidité liée à l’altitude. C’est ce qui explique la dissymétrie entre les façades Est qui sont plus humides et les façades occidentales qui sont plus sèches. Sauf lorsqu’il y a des cyclones les précipitations sont rares dans la zone des alizés en général. Si elles sont totalement absentes dans l’alizé continental, elles se manifestent quelques fois dans l’alizé maritime bien qu’elles restent rares. En effet, au cours de leur voyage sur les océans, les alizés se chargent d’humidité à leur base et acquièrent une grande instabilité laquelle les amène à déverser leur eau sur les façades Est.

Il existe plusieurs types d’ascendances. Les masses d’air dans les alizés s’élèvent dans 3 conditions : - quand le vent change de direction on a une ascendance en vague - quand les airs sont différents avec des vitesses différentes cela produit un télescopage - ascendance en poussée qui résulte d’un changement de flux et de vitesse. Cela cause ce qu’on appelle ascendance en cisaillement.

b) Les pluies équatoriales Les pluies équatoriales sont provoquées par l’ascendance

thermique et correspondent aux pluies de convection. En

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effet lors du passage du soleil au zénith les radiations solaires étant perpendiculaires au sol cela provoque un échauffement des basses couches de l’atmosphère. L’air chaud devenant léger, il monte, se refroidit et perd de l’eau ; il y a donc précipitation. Etant donné le double passage du soleil au zénith au mois de Mars-Avril et Septembre -Octobre cela entraîne 2 saisons des pluies. Remarques

Toutefois le schéma des précipitations lié au passage du soleil au zénith est quelque peu abandonné pour les raisons tenant aux remarques suivantes :

- Les maximas pluviométriques ne sont pas égaux. Si on admet que les 2 passages au zénith entrainent des conséquences.

- Même dans les régions équatoriales on a un 2ème maxima situé entre Août et septembre qui ne correspond pas au passage au zénith.

- L’équateur thermique ne coïncide pas avec le passage du soleil au zénith.

- Le Pb posé par les régions à 2 saisons des pluies où cependant il n’y a eu qu’un seul passage au zénith. Ex : Antilles.

En Afrique de l’ouest où les études ont été menées sur la

question les faits concordent et sont liés au F I T mais le schéma demeure insatisfaisant pour le reste de la Z I T. C’est pourquoi il a lieu de rechercher une explication aux précipitations de la C I T (convergence intertropicale). La C I T la zone de rencontre des alizés de l’hémisphère boréal et ceux de l’Afrique australe. Au contact de ces 2 masses d’air différent, il se produit des ascendances de la masse d’air humide. De cette instabilité naissent des nuages à l’origine des pluies. Il y a 2 types de nuages :

- Les cumulo-nimbus qui se forment en avant du front et qui sont à l’origine des orages

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- Les altos cumulus qui entrainent des pluies continues en arrière du front (C I T).

En C I, 2 masses d’ai s’affrontent par rapport à une ligne

de contact appelé F I T il s’agit de l’air équatorial humide et frais et de l’air chaud continental. La rencontre de 2 masses d’air provoque des ascendances dans la masse d’air humide à l’origine des pluies.

c) Les cyclones tropicaux Ce sont des phénomènes météorologiques puissants

endémiques géographiquement très repartis. Les pays concernés par les cyclones sont tous situés sur la façade EST. Les cyclones portent ≠ noms selon les régions :

- Les typhons en Asie du sud-est jusqu’au Japon - Les hurricanes qui dévastent l’Amérique centrale

plus une partie du sud-est des USA - Les tornades en Inde au Zanzibar et les secteurs

environnants* - Les willy-willie australiens

Ils se forment dans une zone chaude très humide.

Ce sont des tourbillons de 500Km de diamètre émettant des vents divergents et se déplacent d’est-ouest à une vitesse de 200 à 250 Km / h.

2.2. Les régions pluviométriques

La proportion des mois secs et de mois humides varie énormément dans les régions tropicales. Pour apprécier la sécheresse, certains géographes appliquent la formule de GAUSSEN (P < 2T) tandis que la formule de BIROT propose : P < 4T et cela s’appuie sur le fait que la hauteur d’eau évaporée mensuellement en atmosphère modérément humide à partir d’un sol que l’on empêche de se dessécher est de 100 mm pour une température de 25° ce qui entraîne un apport de 4. Ainsi Tombouctou =12 mois secs ;

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Dirdaway = 12 mois humides. Ce critère permet de dégager des types de climats équatoriaux. PEGUY en se basant sur ce critère a définit dans les régions de la zone intertropicale humide les types de régimes suivants :

a) Types climats équatorial

� Climat équatorial confus

Plus de 100 mm de pluie/mois le mois le plus sec a 291 mm de pluie. Ex : Jaluit (dans les îles Marchal) en Océanie où il n’existe aucune saison sèche.

� Type équatorial pur

Il est caractérisé par une succession de 4 saisons dans l’année. Saisons de pluies aux équinoxes, petite saison sèche Août et grande saison sèche (de janvier à février) et cela influe sur le débit des cous d’eau. Ex : station de Colombo avec 2300mm/an et 3mois < 100mm. Abondance d’eau dans le sol, ce n’est qu’en février que celui-ci se dessèche.

� Type équatorial de transition

On a 2 variétés :

- 1ère variété caractérisée par la persistance d’un minima 2ndaire bien marqué en Février 89mm + 3 mois de grande saison sèche. Ex Kinshasa qui reçoit 1400mmet connait 3 mois où les précipitations < 50 mm cela équivaut à la grande saison sèche (juin-juillet-Août) et un mois où les précipitations < 100m (Février 89mm) c’est la petite saison sèche. Abidjan appartient à ce type car une petite saison sèche bien marquée (Septembre 69mm Août 50mm) et une grande saison sèche nette (Décembre, Janvier-Février).

- 2ème variété Libreville. La 2nd saison sèche disparaît en

Février 226mm. La 1ère saison sèche est longue (juin 7mm juillet 3mm août 17 mm Septembre 98 mm). La petite

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saison tend à ne devenir qu’une indentation dans un maxima unique. La saison sèche principale s’allonge ce qui équivaut à une saison humide alternant avec une saison sèche plus longue que dans les types équatoriaux purs.

b) Types tropicaux L’ensemble des régimes tropicaux est caractérisé par une

alternance d’une saison sèche et d’une saison humide.

� Régime tropical uniformisé : ex Djakarta (Indochine) Caractérisé par des contrastes pluviométriques saisonniers atténués. Aucun mois ne reçoit moins de 15mmde pluies et aucun autre ne dépasse 500mm. On 4 mois secs : juin 22mm juillet 6mm6 août 34mm septembre 67mm (cas de Man).

� Type tropical à long hivernage : ex Madras (Inde) Caractérisé par une saison sèche plus accentuée certains mois < 15 mm avec 5 mois secs et 7mois avec précipitations > 100 mm. Touba appartient à ce type.

� Type tropical à court hivernage Ex : Station de Kayes qui reçoit 736 mm/an. Seuls les mois de juin, juillet et août reçoivent plus de 100mm de pluies et Saison sèche qui est de 9 mois (Octobre 48 mm Novembre 7mm Décembre 4mm Janvier, Février, Mars = 0 ; Avril = 1mm.)

C) LES CLIMATS INTERTROPICAUX On a 2 grands types de climats intertropicaux ce sont :

-les climats équatoriaux = (climats guinéens) et les climats tropicaux = (climats soudaniens). A cela il faut ajouter : -les climats tropicaux océaniques = (climats hawaïens / océaniens) -Les climats tropicaux de montagne = (climats himalayen, bolivien, mexicain, colombien) -les climats tropicaux de mousson = (climats bengalien / arménien)

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1) Les climats (guinéens) équatoriaux Ils sont souvent difficiles à délimiter. Le critère de

délimitation le plus simple est biogéographique plutôt que climatique. Ainsi les régions couvertes de forêts denses ont un climat guinéen définissable par une égalité de T° et par l’existence d’une saison sèche inf. à 3mois (saison sèche imparfaite car il y a des pluies à cette période) exple : l’Amazonie, la Guyane, sur le littoral de la Colombie, toutes les régions de l’Insulinde et l’île de Srilanka en Asie. En Afrique on a le bassin du Congo, une partie du Cameroun, le Gabon, la Cote d’Ivoire, le Liberia, le Nigeria, et sur le littoral du golf de guinée Dans les régions de basses pressions, toute l’année les vents sont rares, faibles sauf sur le littoral où soufflent les alizés et de régime thermique peu contrasté. Ex : Akassa, amplitude thermique =2,2° T° moy = 25,5° précipitations =3655mm Cette régularité des T° provient des valeurs régulières de la radiation solaire. L’ensoleillement réduit provient des nuages (sur 4000h de soleil possible il n’y a que1035h enregistrées. les précipitations sont toujours abondantes : 200 jours de pluies pour (1500 à 2000mmm) avec 2 maximas.

2) climats tropicaux ou soudaniens On a une alternance de saison sèche et de saison humide

(1 saison sèche et 1 saison humide). Les climats tropicaux occupent la majeure partie de la Z

I T à l’exception des façades océaniques et certaines parties maritimes de l’Asie du sud-est. Ce climat est limité au nord par les climats semi- aride (isohyète 250 à 300mm). La saison humide est centrée sur l’été. Les T° sont modérés avec des averses brèves et violentes. La saison sèche est centrée sur le solstice d’hiver généralement sur un régime

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d’harmattan. Dans certaines régions il existe des pluies d’hiver qui provient d’avancées d’airs polaires.

En Amérique du sud il existe avec quelques nuances sur la côte pacifique du Mexique où il y a une saison sèche de 6 mois. Au Venezuela, dans le Llanos on a une variété semi- aride avec des précipitations inf. à 500mm.

On le trouve également au nord du Brésil avec une très grande irrégularité interannuelle (en 1915on a 209mm et en 1917 on a 1450mm). Il existe également Au mato grosso (dans le sud du plateau brésilien) 5 mois de saison sèche mais cette région connait des coups de froid,( friagen) occasionnant des gelées nocturnes néfastes pour le café.

3) climats tropicaux océaniques = climats d’alizés On le rencontre aussi dans les îles tropicales qui

subissent toute l’année le flux des alizés au contact de l’île l’ascendance orographique occasionne de fortes précipitations sur les versants au vent en revanche sur le versant sous le vent il n’y a pratiquement pas de précipitation. Cela est dû aux vents chauds et secs qui y descendent c’est le phénomène de foehn. Les climatologues distinguent 2 types de climats océaniques :

- Type Hawaïen : Opposition typique ente versant du

NE 12 m d’eau et versant du S.W 500mm. Saison sèche très courte : régimes pluviométriques varient énormément selon les îles. Ex : en Floride on a un maxima pendant l’été. Au Cuba on a 2maximas début et fin de l’été.

- Type Océanien : Caractérisé par une absence de saison sèche c’est le cas à Singapour (Malaisie) le mois le plus sec jamais enregistré a reçu 28mm, à Colombo le mois le plus sec est de 50 mm. on a des pluies constantes dans type océanien tandis qu’on a une saison sèche courte + une

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saison des pluies longue dans type hawaïen avec une amplitude modéré et nulle dans le type océanien.

4) Climat de mousson

Le mécanisme de mousson se déroule en deux grandes phases :

• En été, l’air équatorial envahit les latitudes tempérées « l’Asie aspire »

• En hiver, l’air polaire déborde les latitudes tropicales « l’Asie expire »

Il existe trois types de mousson : indienne, indochinoise,

japonaise. Ce dernier appartient au domaine subtropical à exclure de la zone d’étude.

- La mousson indienne qui engendre un type climatique

appelé bengalien. Contraste très brutal entre la saison des pluies et la saison

sèche. Les pluies arrivent brusquement. En hiver la partie Nord de l’inde connaît un flux d’ouest entrainant des pluies d’hiver ce favorise la culture du blé. Le reste de l’Inde reçoit un air beaucoup moins froid assimilé à l’alizé boréal, c'est-à-dire un hiver sec et chaud. En début d’été, on a une circulation de vent d’ouest brutalement projeté au nord de l’Himalaya, c’est le phénomène de Burst qui est un appel d’air tropical (aspiration de l’Asie) qui envahit toute la péninsule cette invasion est accompagné de pluies orographiques ou cyclonales. Ce climat est dur pour l’homme. Ce type bengalien connaît une variante d’altitude.

- Type himalayen Terrapoundji avec 11,43 mm : Une

saison sèche beaucoup plus courte avec des pluies d’hiver et la circulation du vent d’ouest.

- Type annamien (mousson indochinoise) : Il se

caractérise par une très forte chaleur estivale

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- Venue tardive des pluies (septembre). Ici c’est un cas

particulier car il n’ya pas de barrière entre l’air polaire et l’air tropical. Nous avons un front polaire qui s’établit sur la région à partir du mois de septembre qui entraine des pluies de perturbation en saison froide. Pendant l’été le temps est généralement beau et chaud. Ce type est proche du climat subtropical mais s’en différencie par l’amplitude thermique. 5) les climats tropicaux d’altitude

- Type himalayen - Type bolivien avec des précipitations < 300 mm/an

appartient au climat semi aride. - Type colombien : il a une répartition large.

Dans les Andes (Colombie, équateur) sur une partie de

l’Ouganda, le nord du Kenya et de la Tanzanie on a les amplitudes thermiques par années qui sont faibles (Quito 0.5°). L’amplitude diurne est relativement importante (entre 12° et 15°). A ces latitudes, il ne gèle qu’au delà de 3500 vers 4000 m. Le gèle est quotidien. La nuit, la T° < 0° et le jour > 10°. C’est un climat favorable à la gélifraction. On peut le caractériser comme un climat équatorial et montagnard (Quito : région pluviométriques de type Guinéen avec 2 max (avril et octobre).

- Type mexicain (très répandu) : On le trouve en Afrique où il occupe les plateaux du

Kenya, de la Zambie, de la Tanzanie et du Zimbabwe. En Amérique, on le retrouve au Mexique et sur le plus haut plateau Brésilien (mato grosso). En Asie, c’est dans la région du Dekkan. Exple : station de Léon au Mexique dans ce climat l’amplitude est relativement forte : amplitude thermique = 9,5° avec des précipitations abondantes ; climat à un maxima.

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CONCLUSION A L’ETUDE CLIMATIQUE

Petit nombre de type de climat en considérant uniquement les facteurs thermiques et pluviométriques, on peut les regrouper en deux grandes rubriques.

- Climats équatoriaux ou tropicaux humides - Climats tropicaux ou climat tropicaux à saisons

sèches accentuées Ces deux grands types climatiques correspondent à deux

grandes formations végétales (forêt et savane) qui enregistrent les données du climat et elles constituent en outre des milieux… su la préparation des sols et sur le modelé. Cependant les milieux biogéographiques sont en partie hérités de l’action d’anciens climats tertiaires et quaternaires. En général, la végétation est en équilibre avec le climat actuel mais les sols conservent beaucoup longtemps les héritages du passé : ex (lambeau de cuirasse ferrugineuse sous forêt dense dans la région de Soubré qui ne peut s’être formé que sous un climat de savane). HISTOIRE DES CLIMATS Ere primaire : Etablissement de climat froid sur le Gondwana. Plusieurs glaciations.

• Au cambrien…. au carbonifère Le socle africain était recouvert par une calotte de glace

type Groenland ce qui fait penser que cette pénéplaine a été forgée par des actions glaciaires et périglaciaires.

• Au secondaire et tertiaire Les climats deviennent chauds cependant il y a une

alternation de climats arides ou très humides. Le centre de l’Australie actuellement désertique fut occupé par une forêt dense à cette époque.

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• Les alternances climatiques au quaternaire Ils marquent aujourd’hui les paysages tropicaux et se

sont produits à une date récente. Il y a environ 30000 ans la forêt dense dépassait vers le Nord la frontière voltaïque. Il y a 12000 ans la savane descendait jusqu'à Abidjan. Il existait 2 lambeaux forestiers (Cote d’Ivoire / Liberia) et (Cote d’Ivoire /Ghana).

Ce sont ces alternances en relation avec les périodes qui ont affecté les hautes latitudes Les quatre périodes glaciaires sont : GUNZ, MINDEL, RISS et WURM Au cours de ces périodes les calottes qui sont des étendues considérables ont entrainé un blocage de l’eau liquide occasionnant une baisse du niveau de la mer de près de 100m. A ces périodes les hautes pressions sont repoussées vers le sud à ce moment là les régions tropicales connaissent des périodes sèches qu’on appelle périodes inter pluviaux. Entre les périodes glaciaires il y a une remontée de pressions atmosphérique vers le nord en même temps qu’une fonte de la neige. Le niveau de la mer passe de -100 à +30. A cette période glaciaire ………une période pluviale.

- Les sols bruns des pays tropicaux On les trouve sur les roches volcaniques riches en base.

Ces sols très peu profonds (altérite à moins de 1m de profondeur) qui sont plus liés à la roche mère qu’au climat. Ils sont caractérisés par la présence de morceaux de roche dans l’ensemble du profil. L’horizon de surface est très riche en matière organique. Dans les bas fonds ces sols passent à des sols vertiques ou sols hydromorphes vertiques caractérisés en surface par l’accumulation de matière organique (mélanumite). En dessous viennent des horizons blanchâtres caractérisés par des concrétions rouilles (fer) et noires (manganèse).reposant sur des altérites de couleur verdâtre caractérisés par de grandes (une fente de retrait.

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III - LE MODELE DES REGIONS FORESTIERES

Le domaine forestier se caractérise par des formes extrêmement floues constituées de collines avec des pointements rocheux. Au total, on distingue deux grands types de forme : les formes modelées dans des matériaux meubles issus de l’altération et les formes taillées dans la roche saine.

A- Les modelés dans les altérations

Il en existe plusieurs types. Le facteur qui permet leur différenciation est la lithologie. En effet, les roches sont altérables à différents degrés, et le produit de l’altération varie selon la nature de la roche.

1. Le modelé dans les altérations de roches cristallines (granites et gneiss)

Les roches cristallines sont des roches très altérables

qui donnent des formations épaisses sablo- argileuses très poreuses et très perméables. Cette porosité provient du sable (grains de quartz) et de la faiblesse du ruissellement, toutes choses qui favorisent eaux l’infiltration de l’eau et l’altération. Il en résulte des modelés très particuliers: les demi oranges et ceux spécifiques des fonds de vallées.

- Les demi oranges correspondent à des collines de

forme circulaire, à flancs convexes, développées sur quelques centaines de mètres de diamètre. La convexité des formes s’explique par la perméabilité du matériel qui réduit le ruissellement Le raccordement entre le versant de la colline et le bas fond se fait par une rupture de pente. La raideur de la pente de base souligne la faiblesse du ruissellement sur le versant et l’importance de l’action de sapement des sources.

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- Les fonds de vallées ont un modelé très irrégulier. En plan, les fonds de vallées sont caractérisés par des

zones marécageuses larges en forme d’alvéole, alternent avec des rétrécissements où parfois la roche affleure. Dans certains cas, il est parfois difficile de distinguer, à proximité du niveau de base (régions proches de la mer), un réseau hydrographique hiérarchisé dans ces demi oranges. Des nuances existent dans ces formes granitiques. Elles vont des demi oranges très affirmées aux plateaux granitiques caractérisés par des versants légèrement convexes où apparaît un réseau organisé.

Dans certaines régions mises en culture, la convexité caractéristique des formes peut être atténuée par une légère concavité du fait de l’accélération du processus de ruissellement.

2 -le modelé dans les altérations de roches schisteuses

Les schistes sont des formations métamorphiques dont l’altération donne des produits argileux où le sable est presque absent. Les altérites schisteuses sont donc des formations imperméables où le ruissellement joue un rôle important. Ceci se traduit par une grande densité de talwegs et un grand nombre de régions affaissées. Ici il n’existe plus de convexité marquée sur les sommets. On note également absence de rupture de pente à la base des versants mais des concavités de raccordement bien marquées. Toute la base étant noyée sous les produits de colluvionnement. Au total, le modelé en roches schisteuses est caractérisé par un relief collines peu marquées.

3-Le modelé des régions sableuses Les sables ont deux comportements face à l’érosion. En

principe, le quartz est résistant à l’érosion et inaltérable à l’altération à chimique. Cependant, avec le temps, il finit par se fragmenter sous l’action de l’attaque chimique et les très

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fins résidus qui en résultent peuvent colmater les vides entre les grains. Sur pentes faibles ou nulles, on obtient à la longue une imperméabilisation des surfaces permettant un ruissellement de l’eau. C’est un processus très lent qui ne peut se réaliser sur pentes fortes, auquel cas cela entraîne un décapage superficiel important des surfaces, suite à leur impossible imperméabilisation.

On note deux types de modelés en région sableuse

soumise à une reprise d’érosion intense : Les modelés de plateaux coupés par des vallées encaissées (bordure de la lagune ivoirienne) et les zones de modelés peu marqués en dehors des régions où l’érosion est moins intense.

Le modelé de plateaux en région sableuse est un

modelé qui présente des sommets plats, très étendus, parcourus par des vallées en forme d’auge. Les débris provenant du colluvionnement étant nettoyés lors des débordements des marigots. Les mécanismes qui maintiennent la raideur des versants sont essentiellement le soutirage et la reptation. Il n’y a presque pas de ruissellement sur ces versants raides. En revanche, l’eau s’infiltre et lorsqu’elle rencontre un niveau plus argileux, elle donne naissance à de petites sources qui évacuent les matériels très fins. Il se forme alors des cavités en contre pente et le tout finit par glisser. La raideur de la pente s’accentue par suite du creusement vers le bas. C’est le mécanisme de soutirage.(le ruissellement entraîne une pente adoucie).

Le processus de reptation contribue à maintenir la pente telle qu’elle est, uniforme dans n’importe quelle partie du versant.

Très souvent les vallées se terminent brutalement dans les plateaux par une sorte d’amphithéâtre appelé une reculée. Ces têtes particulières de vallées résultent de l’érosion régressive.

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À côté des plateaux dont il a été question plus haut,

apparaissent des régions où les modelés sont peu marquées, où l’érosion présente une dynamique contraire (érosion faible) à celle qui préside à la formation des plateaux exposée plus haut. Ces régions sont constituées de vallons largement évasés dont les pentes sont inférieures à 5°.

B Les modelés en roche saine

On trouve en forêt des formes beaucoup plus marquées, des dômes rocheux qui percent la forêt et très fréquemment dépourvus de végétations. Ces dômes ne sont pas spécifiques aux milieux forestiers, d’autant plus qu’on les trouve aussi bien en région de savane, qu’en région semi-aride ou aride. Ils portent des noms variés : mornes rocheuses, pains de sucre ou inselbergs.

Les pains de sucre sont caractéristiques des forêts en régions de demi orange, les inselbergs se rencontrent dans les savanes ou arides. Leur origine est controversée. L’on sait seulement que celle-ci est structurale. D’après une première hypothèse, ces formes proviendraient d’une roche massive qui s’est essentiellement diaclasée en pelures d’oignon (diaclases concentriques).

Soulignons au passage que dans un même granite, l’on peut en fonction de la différence de texture de la roche avoir des formes en demi oranges et des formes rocheuses. Les granites à gros grains ou grains grossiers sont plus favorables à la formation des demi oranges, d’autant qu’ils donnent des diaclases courbes et sont très plus altérables. (A l’opposé les granites à grains fins en comportent moins et sont peu altérables).

Dans de telles conditions, si la vitesse d’érosion est supérieure à la vitesse d’altération des diaclases courbes, la roche mère affleure et l’altération s’arrête. Les demi oranges

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qui s’en dégagent vont s’abaisser, laissant en altitude la roche saine ou rocheuse. On peut donc dire que les mornes rocheuses résultent en quelque sorte de l’affaissement de toute la roche diaclasée qui les entoure.

Une seconde hypothèse complète la première. Elle suppose un paysage de demi oranges caractérisé par l’existence d’un manteau d’altération incomplet, sans zone très diaclasée mais seulement que des altérites. Si une altération différentielle intervient dans de telles conditions, de part et d’autre d’une partie intermédiaire, il s’y met en évidence un relief d’inselberg. (Illustrat : L’altération se poursuit en A et C entraînant un affaissement de ces zones avec mise en relief de l’inselberg en B.)

Les dômes rocheux connaissent une dynamique particulière. Ils occasionnent des formes issues d’action mécanique. Le processus le plus spectaculaire est la desquamation en écailles de dimensions variables ( de 50 cm à plusieurs mètres d’épaisseur sur les roches à diaclases courbes. Au niveau de ces diaclases, l’altération même faible est suffisante pour produire des argiles qui peuvent se gonfler en s’humidifiant (Illites). Ce qui exerce une pression sur les bords de la fissure. Celle-ci s’élargit et progressivement et l’écaille va se libérer de la roche sous-jacente. Puis elle subit le mouvement de gravité et glisse le long de la pente.

La thermoclastie est responsable seulement des

esquilles (plus petites de talle) et non des écailles. Les cannelures (1 m de profondeur) se développant

lorsque la pente est forte et les stries (petites rides) sont également des sculptures sur les dômes. Les stries sont orientées dans le sens de la pente. Il y a aussi les vasques et les cuvettes (petites dépressions, profondes de

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quelques décimètres et très peu inclinées (pente faible inférieure à 5°). Leur origine est assez complexe et fait appel à différents mécanismes. C- LES ACCUMULATIONS FERRUGINEUSES EN ZONNE FORESTIERE.

Si l’on considère une carte de la répartition des cuirasses ferrugineuses on s’aperçoit que celles-ci se localisent essentiellement en zone de savane. Cependant on rencontre assez fréquemment en forêt des formes caractérisées par le phénomène de cuirassement. On note trois types de formes provenant des accumulations ferrugineuses.

1- Les plateaux cuirassés (très rares).

Lorsqu’elles existent la cuirasse présente une couleur rouge ou brune. Ce sont des cuirasses vacuolaires. Dont l’existence pose un problème. Car elles ne correspondent au milieu climatique dans lequel on les trouve. Certains pensent que ces formes cuirassées sont nées de modelés anciens mises en place pendant les périodes sèches du quaternaire.

Cela suppose qu’il y ait eu une activité géomorphologique très intense depuis leur naissance. Cette théorie est peu économique, dans la mesure où elle suppose un encaissement très important des cours d’eau, de l’ordre de quarante mètres, difficile à réaliser compte tenu de l’important départ de matériaux que cela demande. Or l’on sait que le système géomorphologique forestier n’est pas très actif en raison de l’eau qui est chimiquement peu chargée. (Ex. rivière du Banco).

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L’autre marque est que ces restes de plateaux cuirassés sont très rares et très discontinus ; ce qui suppose qu’ils sont très difficilement rattachables à une surface d’aplanissement généralisé.

L’étude des lambeaux cuirassés révèle qu’il se situe fréquemment à la périphérie de relief mise en place dans des roches riches en fer (amphibolites). Il semble donc que le cuirassement dont il résulte n’a jamais été généralisé : ce sont donc les restes d’un glacis local.

2 Les cuirasses de versants Le plus souvent il existe des accumulations

ferrugineuses situées entre le tiers inférieur et le tiers supérieur du versant. L’origine de ces ressauts cuirassés pose problème. Certains auteurs pensent qu’il s’agit d’une surface de cuirassement généralisé qui a été façonnée au quaternaire moyen et qui s’est indurée par la suite. Ils la font correspondre au moyen glacis. Ces surfaces correspondent en fait au reste d’une ancienne entaille ou auraient été entraînés des oxydes de fer. Suite à un changement climatique fait de sécheresse bien marquée l’érosion linéaire s’est activement installée et a incisé le fond du marigot, laissant légèrement en surplomb la zone d’accumulation. Ce qui a entraîné l’induration de cette partie du versant. Cette hypothèse sur l’origine de ces ressauts est réfutée par d’autres auteurs pour qui si ces replats correspondaient à un ancien niveau de glacis on devrait les retrouver à des altitudes baissées d’amonts en avals. Or il n’en est rien. De plus ils sont très discontinus.

Mais les travaux les plus récents tels que ceux de Bocquier les attribuent à des accumulations ferrugineuses locales.

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En effet, cet auteur pense que ces accumulations ferrugineuses résultent d’une concentration d’oxydes de fer en amont qui sous l’effet du lessivage hypodermique ou oblique sont entraînés vers l’aval où elles sont bloquées par des bouchons d’argiles kaoliniques. Là où les argiles sont beaucoup plus importantes l’accumulation des argiles est remontante. Par ailleurs ces argiles ralentissent la circulation de l’eau et entraînent IV- LES FORMES DE LA DYNAMIQUE EN REGION FORESTIERE.

Il y a trois types de processus qui s’exercent sur les versants en roches meubles :

- les glissements ou mouvements de masses profonds - la reptation ou mouvements de masses superficielles - le processus de ruissellement diffus.

1- Glissements ou mouvements de masses profonds

Ce type de glissement est fréquent sur les versants en

raison du caractère meuble du matériel. Cependant il existe deux facteurs défavorables à sa manifestation : la présence de kaolinite et l’existence dans le sol d’un profil d’altération complet.

- La kaolinite est une argile à faible coefficient de retrait (elle se fendille difficilement) à limite de liquidité élevée. C'est dire qu’elle a besoin d’absorber beaucoup d’eau pour devenir liquide. D’où la difficulté de glissement.

- Lorsqu’il existe dans le sol un profil d’altération complet sans discontinuité très nette. Au total, les mouvements de masses profonds sont donc faibles sur kaolinite et dans un profil d’altération complet.

Les mouvements de masses profonds sont fréquents dans les illicites. Les illites sont des argiles qui se transforment rapidement en boue. De même, la présence

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dans le sol d’un profil incomplet d’altérites est une cause de déclenchement du phénomène.

En effet, si la zone III et IV sont absentes, la zone II de roche pourrie repose directement sur la zone diaclasée et favorise le glissement : on parle de glissement en planche ou en paquet car c’est l’ensemble des altérites qui glissent.

Il peut se produire des glissements à l’intérieur de la zone d’altération, au contact de la zone II et III. On parle dans ce cas de glissement par rotation.

Le déboisement est un facteur favorable au glissement dans la mesure où il accroit les températures du sol et provoque le dessèchement des argiles. En cas d’averse, l’eau pénètre par les fissures et se masse au contact de l’altérite. Ce qui entraîne des accidents graves.

2- La reptation ou mouvements de masses

superficielles - Ce processus affecte les dix premiers centimètres de

la couche supérieure du sol. Dans ce processus les animaux fouisseurs jouent un rôle important à travers les terriers qu’ils creusent. Il en est de même pour les vers de terre qui absorbent la matière organo-minérale secrètent des turricules. Toutes ces activités fauniques créent des zones de faiblesse propice aux mouvements de masse superficielles.

- Est également à l’origine de ces mouvements le

gonflement des argiles superficielles qui peuvent couler en occasionnant des niches de décollement. Les mouvements de masses profonds ou superficiels

3- Le ruissellement diffus Le ruissellement diffus est un processus universel qui

s’exerce même sur les sables. Glissements et reptation sont

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des phénomènes accidentels tandis que le ruissellement ne l’est pas. Il ne s’exerce qu’après chaque pluie. Pendant longtemps l’on a pensé que la végétation gênait le ruissellement. Mais il y a eu changement d’avis après les travaux de Rougerie qui ont montré que cela se fait même sous les feuilles mortes. Le ruissellement diffus prend naissance à partir des gouttières des arbres. Il commence par un filet d’eau jaunâtre ou rougeâtre teinté d’argile qui cherche sa voie entre les brindilles. Si la surface est poreuse ce filet d’eau disparaît au bout de quelques décimètres de parcours. Si au contraire la surface est bien imperméabilisée, le filet d’eau se concentre et ruisselle. On parle alors de ruissellement concentré qui peut être à l’origine de ravines. A la longue les filets finissent par balayer toute une surface et créer des microformes particulières. Il s’agit les marches qui sont liées à l’affleurement de grosses racines. A quelles conditions le ruissellement se concentre t-il ? En réalité, les conditions sont variables et sont fonction :

• du climat (Est-il peu ou très pluvieux) ; • de l’intensité des pluies ; • de la pente : une pente de 5° engendre un filet d’eau

de 1 mètre tandis qu’une pente de 10° entraîne un filet d’eau de 10 mètres. Plus la pente est forte plus le filet d’eau a de la chance de prendre corps.

Il existe un seuil au-delà duquel l’on passe du ruissellement diffus au ruissellement concentré, ce seuil varie en fonction du climat, de la végétation, de la pente et de la nature du sol. L’absence de végétation est très favorable au ruissellement, cela en raison des gouttes de pluie frappent directement le sol et crée une croûte de battance (pellicules fines d’argiles intimement liées les unes aux autres). Cette croûte de battance imperméabilise la surface et accroît le coefficient

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de ruissellement. Le lessivage oblique ou ruissellement hypodermique est un autre type de ruissellement. Il a lieu obliquement dans le versant, à l’intérieur du sol.

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LE MILIEU DES SAVANES I - LES FORMATIONS VEGETALES La savane est un terme américain pour designer le llanos du Venezuela. Son sens a été étendu à une formation herbeuse plus ou moins parsemée d’arbres ou d’arbustes. En 1956 à Yangambi au Zaïre, ce terme a reçu une définition précise. D’après celle-ci, la savane est une formation herbeuse portant une strate herbacée supérieure continue d’au moins 80 cm de haut qui influence une strate inférieure. Cette strate supérieure est essentiellement formée de graminées. Yangambi a également défini différents types de savanes d’après la plus ou moins la grande abondance d’arbres : La savane boisée: arbres et arbustes forment un couvert clair La savane arborée : arbres et arbustes disséminés La savane arbustive : arbres et arbustes ont une apparence chétive La savane herbeuse : arbres et arbustes sont normalement absents Il faut ajouter à ces quatre types le type forêt claire qui appartient à la formation de savane. Une forêt claire est causée par une strate d’arbres de taille petite ou moyenne dont les cimes sont jointives, l’ensemble du couvert étant cependant clair. En dessous de cette strate, il existe une strate de graminées plus ou moins dense, lesquelles peuvent se mélanger avec d’autres plantes. Pour l’ouest africain, les savanes ont été définies comme étant une formation végétale comportant une strate herbacée continue en saison des pluies dont la hauteur varie du décimètre à quelques mètres. En végétation saine, cette strate herbacée comporte trois niveaux ; une partie haute faite d’épis (la hampe florale), une partie moyenne avec les tiges et les feuilles, enfin une partie basse où l’on trouve la base des touffes de graminées. La litière et certaines plantes qui ne sont pas des graminéennes et qui poussent à fleur de sol. Des arbres ou arbustes plus ou moins nombreux peuvent émerger de cette strate herbacée. Cette formation est soumise régulièrement au passage de feux. Le tapis herbacé est alors détruit et les arbres le sont plus ou moins. II - LOCALISATION DES SAVANES Les savanes ne semblent être liées à aucun facteur particulier. Elles existent aussi bien en îlots enclavés dans la forêt équatoriale qu’aux limites des régions désertiques. On les trouve également en portion littorale (Moossou), sur les montagnes (Mont Nimba), sur des roches très variées (schiste, grès, granite), ainsi que sur des sols différents : hydromorphes, cuirassés, etc. Toutefois, en règle générale, il apparaît une zone de savane correspondant à certains domaines climatiques.

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Dans le cadre d’une étude générale, Aubreville distingue au nord du bloc forestier des bandes de savanes préforestières. Il s’agit de savanes guinéennes puis des savanes sub-soudanaises et des savanes soudanaises qui se dégradent progressivement vers le nord et se transforment en steppes. Etudiant le cas de la Côte d’ivoire, Adjanououn met en évidence : 1- les savanes littorales situées sur les cordons sableux au sud des lagunes (Jacqueville ; Moosou) 2- les savanes pré lagunaires sur sables tertiaires au nord des lagunes (Dabou) 3- les savanes incluses (dans la forêt) entre le Cavally et le Sassandra. 4- les savanes montagnardes occupant les principaux sommets de la région de Man 5- les savanes intérieures : du V Baoulé. Ce sont les savanes préforestières + les savanes incluses en forêts proches de la lisière (Vavoua) 6- les savanes herbeuses hydromorphes fond de vallées 7- les savanes soudanaises (savanes zonales). En Afrique de l’ouest on distingue :

1- les savanes pré-guinéenes caractérisées par des strates d’arbres riches et denses. 2- la forêt claire caractérisée par une strate arborée haute dont les couronnes

peuvent être jointives 3- les savanes soudanaises dans lesquelles la strate arbustive est

généralement peu développée. On y trouve des buissons et même quelques arbustes à épines. Ici, les arbres sont rares. Le tapis herbacé est discontinu stratifié.

4- la savane steppique constituée de strate arbustive est formée essentiellement d’épineux.

A l’échelle du monde, il existe quatre domaines savanicoles : 1- Le domaine sud américain constitué de trois régions de savane, à savoir : -la côte pacifique au niveau du Guatemala -le llanos du Venezuela -la région du mato grosso au Brésil. Bien développée, cette formation porte des noms particuliers : Campos limpos (savanes herbeuses) Campos cerrados (savane arborées) Campos (savanes caractérisées par un couvert arboré dense) Cerradao (formations très xérophiles = fourré dense très impénétrable 2- Le domaine indien Ce domaine prend une partie du Dekkan 3- Le domaine australien Il se situe entre les déserts de l’ouest et les forêts tropicales du Nord. 4- Le domaine africain :

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Ce domaine comporte une bande qui correspond à la zone soudanienne. Elle est discontinue en Afrique centrale et orientale. Cependant, il existe une zone importante de savane vers le littoral angolais et Congolais

Enfin, on note la présence d’une série de savanes dans les montagnes moyennes de Afrique de l’est.

III - LA VEGETATION DE SAVANE

Bien que très variées les savanes ont des points communs : 1-la strate herbacée Elle est dominée par quelques espèces (Andropogon –Hypparrhema – Loudetra brachiaria). Certaines de ces graminées atteignent des hauteurs supérieures à trois mètres. Généralement plantées en touffes. Ce qui donne un aspect discontinu. Les touffes ne sont continues qu’au sommet. Entre celles-ci, il existe des plantes à forme en rosette collées au sol. Toutes ces plantes sont xéromorphes, à feuilles poilues, épaisses, aux racines abondantes dans les vingt premiers centimètres. Ces racines adaptées à la sécheresse saisonnière s’enfoncent profondément dans la nappe phréatique.

Beaucoup de plantes possèdent des rhizomes, des bulbes ou des tubercules qui sont des moyens d’accumulation des réserves pour la saison sèche et qui permettent une repousse rapide après le feu. Au fur et à mesure que l’on progresse vers le nord, la strate herbacée devient de plus en plus discontinue, et les touffes de moins en moins rares.

2-La strate buissonnante C’est une strate mixte comprenant des buissons, des arbustes et des végétaux spéciaux sont ligneux. Exemple : le coton de savane. Dans cette strate on classe aussi les rejets qui poussent toute suite après le feu. Dans les confins du nord, cette strate comprend aussi les euphorbes.

3-La strate arbustive Elle vient au dessus de la strate buissonnante et est faite d’arbustes dont le port est tourmenté. (en vrille). L’arbuste le plus caractéristique est Lophira (karité). Ces arbustes sont aussi caractérisés par une écorce très épaisse souvent crevassée qui protège le tronc et les branches contre le feu. Les feuilles sont vernissées, brillantes pour s’adaptater à la sécheresse.

4-la strate arborée Il s’agit d’arbres qui dépassent 20 mètres et atteignent parfois 30 m de haut. Elle comprend le rônier, le baobab, Daniellia oliveri et Casia albida. Les milieux de savane possèdent un certain nombre de caractères communs. Cependant il existe une certaine variété de paysages végétaux. Les différentes

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strates sont inégalement reparties dans l’espace, qui sont difficiles à classer. Les biogéographes ont remarqué des espèces qui donnent à la savane ses caractéristiques. Exemple de la savane à rôniers. Ces savanes ainsi désignées ont une unité physionomique qui fait parler de faciès. 5- Quelques types de faciès en Côte d’Ivoire.

• faciès à Borassus (à rôniers) Ce faciès existe un peu partout en Afrique de l’ouest où elle s’étend sur une grande latitude. Elle existe à Grand-lahou et est très bien représentée dans le sud du V baoulé§ On en trouve des la région de Bobo au Burkina Faso.

• Faciès à Lophira lanceolata Le lophira lanceolota est un petit arbre qui a un port très caractéristique. Ses feuilles sont longues et brillantes. Ce faciès s’inscrit dans les savanes préforestières et se localisent entre les forêts claires soudaniennes et la forêt dense. Ce sont des savanes très typiques. On trouve parfois un peuplement exclusif de lophira (réserve de Marahoué, sud de Séguela .

• Faciès à Daniellia Oliveri C’est un arbre de 20 à 30 m, à tronc droit, qui se ramifie en 2 ou 3 branches, à l’allure d’un triangle renversé. On le trouve dans la marge sud de la zone soudanaise. Ce type de savane correspond à la forêt claire avec des couronnes souvent jointures. Lorsqu’elle est pure, cette savane comprend deux strates : l’une arborée et l’autre herbacée. On le trouve à Odienné et à Ferké.

• faciès à Gardenia Gardenia est un petit arbuste de moins 2 m de haut, à port très tourmenté qui développe de grosses fleurs blanches dans de petites feuilles. Son tronc court est tordu avec des branches qui partent dans tous les sens. Cette savane apparaît dans le nord de la Côte d’Ivoire au-delà de Ferké , à Ouangolodougou et Il est absent à Odienné. Il est fréquent au Burkina. Au delà de la Côte d’ivoire se développent des faciès spécifiques, tels faciès à Combretum, Guiera, à Balanites (savanes steppique avec palmier doum et Casia). En zone forestière, la mise en culture intensive provoque l’installation de 2 faciès de savanes

• Le premier est un faciès de savanes herbeuses à 2 variantes : - la savane à penissetum purpurum ou herbe à éléphant 3 à 4 mètres de haut (la région de Touba). - La savane à imperata cylindrica. Il s’agit d’une savane provisoire car au bout d’un certain nombre d’années sans culture, elle est remplacée par la forêt secondaire, puis par la orêt primaire.

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• Le deuxième type de faciès provient de l’aménagement humain qui conduit à la mise en place de savane parc avec un peuplement homogène d’un ou deux arbres utiles protégés par le paysan. On en trouve dans la région de Korhogo (parc à karité ou à néré, parc à baobab à Napié et vers Tingrela)

V - PROBLEME DE L’ORIGINE DES SAVANES

Il existe des régions où il n’existe pas de savane entre la forêt et la steppe. Alors les savanes seraient des paysages originaux ayant une existence propre ? Ou sont-elles des paysages dégradés soit par l’action de l’ homme, soit par des cycles climatiques ?

Première opinion La savane est une végétation originale climatique. En dessous d’une certaine pluviométrie. (500 mm pour certains auteurs), la savane remplace la forêt dense. En Afrique de l’ouest, la majeure partie des savanes reçoivent une pluviométrie beaucoup plus importante. Deuxième opinion Les savanes seraient établies dans des milieux trop pauvres pour pouvoir porter des forêts = formations édaphiques. Or on en trouve dans les bas fonds (=savanes hydromorphes), sur les dômes rocheux et les cuirasses ferrugineuses. Troisième opinion Il existe une relation étroite entre activité de l’homme et le paysage de savane, d’où l’appellation savane anthropique. C’est Aubreville qui dès les années 1940 a développé l’idée de la savanification de l’Afrique, tape vers la désertification. L’expérience menée depuis les années 1930 sur trois parcelles à Konkodekro près de Bouaké appuie la thèse d’ Aubreville. On trouve également des savanes particulières à l’exemple de celle de Dabou qui reçoit plusieurs millimètres de pluies, cas qui exclut les arguments de pauvreté du sol et les raisons anthropiques. En fait, l’origine des savanes est la paléoclimatique. Toutes ces savanes seraient héritées d’un climat beaucoup plus sec. Mais depuis une trentaine de millions, le climat redevient plus humide et entraîne le remplacement de la savane par la forêt. Pendant ce changement, la savane résiste mieux sur les sols pauvres alors que la forêt avance vite sur les sols humides. Dans ce processus, l’Homme est un facteur important qui freine l’avancée de la forêt. En Côte d’ivoire la forêt progresse de 1 à 2 mètres par an.