LE NUMÉRIQUE, QUEL ENJEU POUR L’ACTION INTERNATIONALE DES COLLECTIVITÉS ET LEUR COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE ?

32-Cits en Rseaux 2015

Les collectivits locales se saisissent des technologies de linformation et de la communication (TIC) pour faciliter leurschanges ou mener des projets de solidarit numrique ou de partage dexprience dans le cadre de leur cooprationdcentralise. Un enjeu fort, pour favoriser le dveloppement local et lattractivit des territoires et valoriser leursexpertises linternational.

Internet peut-il tre un outil facilitateur des actions de coopration dcentralise des collectivits territoriales ? Cestce quaffirme Florence Durand-Tornare, fondatrice et dlgue de lassociation Villes Internet. Car le dploiementde loutil informatique permet aux collectivits dassurer de manire plus efficace leurs missions et peut-tre aussitre lobjet mme du projet.

Ainsi Romans-sur-Isre, engage depuis les annes 90 dans un projet de coopration dcentralise avec quatre com-munes trangres en Tunisie, Armnie, Maroc et Palestine, lusage des technologies de linformation et de la communicationet notamment de Skype sest impos, pour faciliter les changes et rduire le nombre de voyages. A Gentilly aussi, depuis2011, les communications passent dsormais par la Toile pour communiquer avec Freiberg (Allemagne) et Duguwolowila,une commune rurale malienne, qui Gentilly a offert un ordinateur, des CD vierges, deux cls USB et un appareil photonumrique.

LE NUMRIQUE, QUEL ENJEU POUR LACTION INTERNATIONALE

DES COLLECTIVITS ET LEUR COOPRATION DCENTRALISE ?

CO

OP

R

AT

ION

D

CE

NT

RA

LIS

E

CO

OP

R

AT

ION

D

CE

NT

RA

LIS

E

Signature de l'accord de coopration entre le Ple Image Magelis du Grand Angoulme et son homologue mexicain "Guadalajara,Ciudad creativa digital", sous la patronage de Mme Myriam Vahez, Ministre de la Culture de l'Etat de Jalisco, Mexique ( 5 dcembre 2013).

32_37_VI2015_Cooperation_Mise en page 1 20/01/15 09:26 Page32

VOUS AVEZ DIT COOPRATION DCENTRALISE ? Des partenariats pour de lappui matrise dou-vrage ou de lchange dexpertise entre collec-tivit franaise et trangre sur leurs domainesde comptence (mobilit, jeunesse, insertion,nergie, eau, assainissement, dchets, transport,patrimoine, culture et conomie crative, ap-proches climat, parcs naturels, littoraux, tech-nopoles, conomie numrique) : lactioninternationale des collectivits territoriales oucoopration dcentralise, se dploie dans demultiples domaines et dans plus de 140 pays.Ces projets de coopration sont souvent effec-tus en lien avec les ONG locales, sous la formedun dialogue structur. Des partenariats qui sen-racinent dans le temps pour identifier au mieuxles axes du dveloppement, notamment co-nomiques, profitables aux collectivits parte-naires, et fonds sur la rciprocit, la confianceentre les parties prenantes et lvaluation.

Pour en savoir plus, consulter le portail de lacoopration dcentralise sur France diplomatie.On y trouve les actualits juridiques du secteur,les cofinancements ainsi que lagenda, un Atlasfranais qui recense les actions internationalesmenes par les collectivits territoriales fran-aises et les appels projets avec un espaceddi au dpt, la consultation et la gestionen ligne des appels projet.

www.diplomatie.gouv.fr/cncd

LE GRAND ANGOULME ET BREST, DES PROJETS EXEMPLAIRES AVEC DES RETOMBES POUR LES TERRITOIRES FRANAIS Mettre en place un projet de solidarit numrique, cest loccasion dexporter linternational son expertise dont les retombes doivent permettredu dveloppement local , insiste Bertrand Fort, dlgu pour laction extrieure des collectivits territoriales et secrtaire gnral de la Commissionnationale de la coopration dcentralise (CNCD). A lexemple du Grand Angoulme, connu pour son Festival de la Bande-dessine. Une grandemanifestation, autour de laquelle sest dvelopp le Ple Image Magelis, une filire dexcellence, qui a sign en 2013, Ciudad Creativa Digital ,un accord de coopration avec Guadalajara au Mexique sur linnovation numrique. Au programme : un partenariat exemplaire dans la filire "Image" entre rseaux dentreprises, universits et centres de formation. Actuellement, 7 entreprises du Grand Angoulme sont en relation daffairesavec des partenaires mexicains, dont trois ont mis en place des co-productions franco-mexicaines. Lune delles entre Polm studio (France) et Onesimple Idea (Mexique), a dj abouti ldition de Olympic loser , un jeu vido. Autre exemple de bonne pratique : laccord de coopration signen 2010, entre Brest, Mtropole-Ocane et Rimouski au Qubec, deux territoires et ples dexcellence maritimes reconnus en sciences et techniquesmaritimes, qui se sont unis autour de ce qui les spare : lOcan . Laccord de coopration vise dvelopper de nouveaux marchs et intensifierles collaborations dj existantes avec la mise en place de bases de donnes ou les observatoires, la gestion de lenvironnement marin et fluvial,le transport durable et la navigation digitale et des bio-ressources marines, en particulier la filire algue.

VERS DE NOUVELLES FORMES DE PARTENARIAT AVEC LES COLLECTIVITS TRANGRESLenjeu est de taille pour les collectivits franaises, qui se lancent dans la coo-pration dcentralise et doivent sadapter aux volutions des modes de vie, lurbanisation galopante, et la dcentralisation. Ce qui les pousse entrerdans de nouvelles formes de partenariats internationaux, pour conduire desactions de plus en plus territorialises. Car au-del de linformatisation des mu-nicipalits ou de la connexion dun territoire au World Wide Web, Internet quandil est bien exploit, est un excellent levier pour mettre en lien des quipes quitravaillent sur tous types dactions transversales sappliquant des axes decoopration prioritaire comme lducation, la formation, lappui institutionnel la gouvernance locale, la culture ou le tourisme. Le dploiement de loutilinformatique permet aux agents et aux lus dassurer de manire plus efficaceleurs missions et de renforcer leur reconnaissance par les citoyens , rappellelAssociation internationale des maires francophones (AIMF) qui a lanc ungrand programme de modernisation et dinformatisation des Etats civils descollectivits francophones, en partenariat avec 70 collectivits dans 21 pays.

Dautant que donner du matriel informatique savre souvent insuffisant. Ily manque les dimensions dapprentissage, dappropriation, de cration decontenus et dusage qui donnent leur vritable sens la solidarit numrique.Quand ce nest pas un problme de connexion, qui rend toute vellit de coo-pration sur le sujet parfaitement inutile. Do les projets qui visent mettreles TIC au service du dveloppement local, un axe de plus en plus importantde laction internationale des collectivits franaises, daprs lenqute menpar lUniversit de Toulouse sur 39 projets financs par la MAE sur la priode2006-2011(1). Ils peuvent aller dactions pour favoriser laccs aux rseaux et auxinfrastructures de base, la mise disposition doutils simples pour aider les

Cits en Rseaux 2015-33



agriculteurs ou les pcheurs grer leur activit ou quiper des coles ou des mairiestout en les formant la bonne gouvernance, en passant par limplantation de centresmultimdias communautaires (CMC), comme le programme Appui au dsencla-vement numrique , financ par le Ministre des Affaires trangres (MAE) de 2003 2008. Celui-ci a permis la cration dune cinquantaine de centres multimdiascommunautaires dans onze pays dAfrique subsaharienne. Des programmes quiviennent en rsonance avec ceux du Nord, et favorisent une forme renouvele decoopration, avec la multiplication des jumelages via le web entre coles ou asso-ciations. Ou des changes personnels ou professionnels entre les immigrs et leursfamilles ltranger, grce au nombre de plus en plus importants de tl-centresinstalls dans les petites villes et les quartiers populaires franais.

SE LANCER DANS UN PROJET DE SOLIDARIT NUMRIQUEInutile donc dattendre le grand soir pour initier une action de coopration d-centralise sur le numrique. Car les TIC se prtent particulirement bien ce typede projets de plus ou moins grande ampleur. Ceux-ci demandent, sils vont au-deldu simple achat de matriel, de prvoir des budgets, pour assurer le suivi, laccom-pagnement et la formation des agents. Sans compter, parfois, le recours au servicede consultants ou au recrutement en interne dun stagiaire, dun charg de missionou dun volontaire international. Des conditions indispensables pour que cela fonc-tionne. La greffe numrique a parfois du mal prendre, notamment en Afrique,explique Olivier Sagna (2), matre de confrences lUniversit Cheikh Anta Diop Dakar et directeur des tudes et de la coopration la direction gnrale de len-seignement suprieur au Ministre de lenseignement suprieur et de la recherche, Notamment par manque de rflexion interne sur les infrastructures, les serviceset les usages, qui permettrait de sadapter aux besoins des citoyens.

BON SAVOIRDepuis le 8 juillet 2014, lAction interna-tionale des collectivits territoriales(AICT) ou coopration dcentralise estencadre par une nouvelle loi, qui fixela politique de dveloppement et de so-lidarit internationale de la France et vise mieux coordonner l'action des diff-rents acteurs autour de ces objectifs.

LES CHIFFRES 4 787 collectivits territoriales

franaises sont engages l'tranger

8 679 collectivits locales partenaires

109 collectivits locales en recherchede coopration avec une collectivitterritoriale franaise

12 751 projets de coopration dcentralise

756 projets dans le cadre d'autres actions extrieures

137 demandes de coopration(Bourse projets)

146 pays concerns Sources: Atlas franais de la coopration dcentralise:

www.diplomatie.gouv.fr/cncd

ELLE A DIT Je m'intresse beaucoup au boom desusages mobiles en Afrique, continentgrce auquel le Franais sera la premirelangue parle au monde en 2050, ce quireprsente un norme potentiel en termesd'e-ducation, d'e-sant de chantiersd'infrastructures. L sont les vrais enjeux: le rle de l'Etat n'est pas de permettre un individu de devenir milliardaire ! Cen'est pas un discours contre la richesseou l'innovation, je pense au contraire quela France constitue un terreau trs attrac-tif et trs favorable l'entrepreneuriat. La France n'a pas de leon recevoirde la Silicon Valey - Axelle Lemaire,Secrtaire d'Etat au Numrique - LaTribune (09/12/14)

http://t.co/jrUJIPQIKc

Un lve dcouvre le kit "Sankor" lors de sa mise en service,dans une cole de Cotonou



Do aussi la ncessit de ne pas se lancer ex nihilo, autrement dit de ne pas essayerde faire le bien des autres malgr eux. Tout ce qui est fait pour moi sans moi estfait contre moi , disait Nelson Mandela. A mditer. Comme lexemple de ces collectivitsqui ont lanc des projets numriques qui fonctionnent bien, notamment parce que cesprojets ont t penss en commun et quils reposent sur des rapports institus depuislongtemps. Il y a toujours une histoire derrire un projet de coopration dcentralise.Cela part dune rencontre, une guerre ou mme une idologie, comme ces municipalitscommunistes qui ont nou des relations avec des villes de lest de lEurope pour obtenirdes visas et voir ce qui se passait de lautre ct du mur, une poque o cela taitinenvisageable autrement. Ensuite, les relations se sont poursuivies dans des conditionsdiffrentes , explique Martine Zejgman, Dlgue adjointe pour laction extrieure des collectivits territoriales au ministre des Affaires trangres franais et duDveloppement international (MAEDI).

Une constatation que partage Romain da Costa, en charge de la communication etde la coopration dcentralise de la ville de Rosny-Sous-Bois (93). Une Ville Internetqui est en relation avec le Bnin depuis une quinzaine dannes et dont le dernier projetde coopration dcentralise porte sur de laide lenseignement par le numrique.Cest le projet Sankor , lanc par la Dlgation interministrielle pour le numriqueen Afrique (Diena) (3), qui a permis denvoyer 18 kits numriques (comprenant un PCportable quip de programmes pdagogiques et de bases de donnes, un vidoprojecteur, une petite camra optique pour transformer nimporte quelle surface en

POUR UN PROJET NUMRIQUE RUSSI Identifier et impliquer des acteurs locaux ayant une expertise sur le sujet. Assurer un suivi technique du partenariat des deux parties.

Faire le choix de solutions techniques les plus simples pour mettre en place des plateformes technologiques, des logiciels propritaires, les applications et les supports.

Faire une tude de faisabilit et rpartir les responsabilits de chaque partenaire ds la phase initiale du projet.

Investir dans la formation pour dvelopper au Nord et au Sud des comptences locales en matire dingnierie de projet numrique territorial.

CRER UN INTERNET CITOYENMobiliser les acteurs locaux fran-ais pour co-produire de nouveauxusages du numrique dans un es-prit de "solidarit numrique" ? Len-jeu est de taille et cest pourquoiVilles Internet a cr en 2013 unemention Coopration dcentralise,un label part entire remis auxcollectivits portant les projets lesplus reprsentatifs parmi les villeslabellises. De quoi valoriser, dve-lopper et diffuser les informationset les donnes sur linternet citoyen,en lien avec les universitaires du r-seau eAtlas et laction de lEtat viala DAECT au ministre des Affairestrangres, favoriser lmergenced'changes et de coproduction en-tre les diffrents acteurs (via des fo-rums, sminaires, colloques, conf-rences, publications) et sensibiliserles acteurs locaux (lus, agents ad-ministratifs, etc.) aux usages et pra-tiques de l'Internet, par l'changed'exprience et la prsentationd'initiatives exemplaires. Un VillesInternet sans frontires franco-phone, et un rseau d'lus locaux,d'agents administratifs et d'acteursassociatifs ayant dcid de capita-liser leurs connaissances de l'Inter-net et des technologies de l'infor-mation pour le dveloppement del'Internet local et citoyen en Franceet dans les pays o se dveloppela coopration dcentralise.

Grce au projet"Sankor", des lves de CE1 bnficient de cours sur iPad. L'ide terme ?Equiper de kits numriques unenouvelle classe tous les ans.



tableau interactif) des coles de Cotonou et de Sm-Podji et dquiper en pa-rallle des coles de Rosny-sous-Bois. Il est assez cens de penser quavant dese lancer dans ce type de projets, il faut quune relation ait dj t tablie dansdautres domaines , dit-il. Cela permet de connatre les besoins de nos partenaireset de sadapter. Sachant que lorsquun projet est dcid et lanc, cest que la mu-nicipalit y croit et en attend des retombes sur son territoire.

Une volont politique forte, indispensable galement pour assurer la bonnequalit du travail. Important galement : le projet doit sintgrer dans une stratgiede dveloppement territorial, valable pour les deux partenaires. Une sorte de don-nant/donnant, qui doit inciter les deux parties se poser en amont les bonnesquestions. Il faut toujours se demander avant de lancer un projet numrique oude chercher un partenaire, pourquoi je veux le faire, ce que jen attends et quellesseront les retombes sur mon territoire et sur celui de mon partenaire , ajouteMartine Zejgman. Car, la coopration dcentralise, cest un projet pens etconstruit conjointement. Il doit servir faire du dveloppement sur les deux territoires.Ce sont des changes dexpertises entre pairs. Ce qui veut dire que travailler surun thme, sur lequel la collectivit naurait pas dexpertise, na pas forcment desens. Le numrique se prte en effet particulirement bien des partenariatsproductifs entre entreprises, coles, centres de recherche franais et trangers.Le secteur contribue prs de 25% de la croissance du produit intrieur brut franais,avec un savoir-faire mondialement reconnu, comme la soulign le rcent clas-sement de lONU sur le-administration qui situe lHexagone au 1er rang europenet au 4e rang mondial. Des projets gagnant-gagnant, comme celui que porte Brestavec Rimouski au Qubec, pour la cration dune plateforme numrique qui per-mettra aux deux communes de travailler ensemble (voir encadr).

On peut galement constater que, souvent, derrire les projets numriques quifonctionnent bien, il y a des municipalits ayant acquis une bonne matrise de cesoutils et ayant autour delles un bon maillage dentreprises et de centres de re-cherche. Cest le cas de Castres-Mazamet, 85 000 habitants et 16 communes, quia bti sa stratgie de dveloppement autour du numrique depuis une quinzainedannes. Cela sest traduit par la cration dune boucle locale en fibre optiquereliant les communes, lagglomration et les principales zones dactivits. Un sa-voir-faire quelle a pu apporter, en lien avec luniversit Toulouse-Le-Mirail (UTM)dans le cadre du projet eAtlas F.A.O., Gudiawaye, une ville nouvelle de 400 000habitants aux portes de Dakar (Sngal), en demande doutils pour mieux grer lagouvernance locale, qui se complexifiait au fur et mesure du dveloppementde la ville. Au menu ? La cration dun systme dinformation gographique col-laboratif (SIG) pour amliorer lefficacit de la gestion de la collectivit et aider entreautres au renforcement des capacits financires en amliorant le recouvrement

BIBLIOTHQUES SANS FRONTIRESApporter la culture partout ? Cest possible,grce aux Ideas Box, une mdiathqueportative en kits, invent par Bibliothquessans frontires, une association but nonlucratif cre en 2007 par Patrick Weil, di-recteur de recherche au CNRS. Le kit dotdune connexion internet et de tablettestactiles, de livres lectroniques et papieroffrant de nombreuses ressources pda-gogiques et dun cinma ambulant,sadresse aux enfants comme aux adultes.Il est facilement transportable et se d-ploie et se referme en moins de 20 mi-nutes. De quoi apporter laccs la cultureet la lecture partout. Son cot ? 45 000euros, soit cinq fois moins qu'un bibliobus

www.ideas-box.orgwww.bibliosansfrontiers.org

LES FREINS LA MISE EN UVRE Linsuffisance des infrastructures de base. Le manque de formation des agents

dexcution et des rfrents du projet auSud.

Labsence de volont politique ou leman que de sensibilisation des lus lo-caux la problmatique de la fracturenumrique.

Le cloisonnement des services au seindes collectivits locales franaises quine favorise pas la circulation de linfor-mation, alors que le numrique est unsujet transversal. Or, pour quun projetde coopration dcentralise soit coh-rent, il faut pouvoir le dcliner dans tousses aspects.

Le manque de formation et de sensibi-lisation des populations bnficiaires quine comprennent pas toujours lintrt etnutilisent pas les quipements et ser-vices TIC proposs.



des impts locaux, et la gestion des ordures mnagres. Un projet de solidarit numriqueexemplaire bien des titres puisquil allie une dimension sociale, avec des retombespositives sur les habitants, une dimension environnementale, avec une gestion plus du-rable de lagglomration de Gudiawaye, et une dimension conomique comprenantde la formation de personnel et terme la cration demplois. Un projet remarquablegalement dans sa mthode de travail qui privilgie la collaboration et le pragmatisme,avec une dimension humaine essentielle. Autant daxes importants pour favoriser labonne marche de projets de coopration dcentralise sur le numrique, une despriorits sectorielles prise par le Gouvernement franais travers la Dlgation lactionextrieure des collectivits territoriales (DAECT) au ministre des Affaires trangres. Etde quoi lutter plus efficacement contre la fracture numrique Nord-Sud. Lespoir dunesocit de linformation mondiale inclusive et multiculturelle doit tre refonde sur despartenariats volontaires et concrets entre organisations locales. Et le tout doit tre misau service du dcloisonnement, social, culturel et conomique , insiste FlorenceDurand-Tornare. En favorisant prioritairement laccs aux droits, la citoyennet et lgalit entre les peuples. Et en permettant lmergence dun nouveau modle de coo-pration gagnant pour tous les partenaires, grce la filire davenir quest le numrique.

(1) Voir p 35 44 de Coopration dcentralise, le dveloppement lheure du numrique , Victoires Editions, janvier 2013.(2) Dans Coopration dcentralise, le dveloppement lheure du numrique , Victoires Editions, janvier 2013.(3) La Dlgation interministrielle dote dun budget pluriannuel a pour tche sur la priode 2010-2015 de mettre en uvre le projet Sankor dquipement en classe numrique, de cration et de partage des ressources, de formation professionnelle et de formation des matres.

RENNES/HU (VIETNAM) : VERS UN OPEN SOURCE FRANCOPHONELes relations entre Rennes et Hu(Vietnam), ont t inities au dbutdes annes 90 par lassociationBretagne-Vietnam sur des probl-matiques de dveloppement co-nomique et social et daccs laculture. Cest la demande de laMaison des Savoirs de Huquelles ont pris un autre tournantavec louverture du premier labFabasiatique. A limage de celui deRennes, cest une sorte de labora-toire de fabrication numrique,avec une imprimante 3D qui pro-duit activement des objets. Cestaussi bien un lieu dchanges phy-siques que virtuels, alors que 95%de la documentation techniqueautour de llectronique libre esten anglais. Il fait galement partiedun plus vaste rseau mondial,fonctionnant selon une logiquecollaborative. Car ici les recettesde fabrication peuvent tre rex-ploites gratuitement partout dansle monde. De quoi rsoudre desproblmatiques locales, touchant lenvironnement, lnergie ou la fracture numrique. Les dbutsprometteurs de celui de Hu ontdj vu la naissance de collabora-tions cratives entre artistes et des-igners, qui devaient stendre auhandicap et la sant, entre autres.

LES FINANCEMENTS DU MINISTRE DES AFFAIRES TRANGRES Les appels projets sont ouverts lensemble des cooprations des collectivits et de leurs groupements (communaut de communes, syndicat

intercommunal, ) pour des projets linternational. Ils nont pas de thmatique exclusive, mme si certaines priorits peuvent tre proposescomme celles sur la thmatique climat. Ils sont lancs, via la plateforme de la DAECT, sur le site du ministre des Affaires trangres. Les co-financements sont au maximum de 35% du montant total ligible. Dotation 2015 : 8,5 millions deuros

www.diplomatie.gouv.fr/cncd cooperation-decentralisee/appels-a-projets-et-fonds


Documents

LE NUMÉRIQUE, QUEL ENJEU POUR L’ACTION INTERNATIONALE DES COLLECTIVITÉS ET LEUR COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE ?