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Le Père Chenu. La Liberté dans la fol. (Chrétiens de tous les temps, 36) by O. de La BrosseReview by: E. P.Archives de sociologie des religions, 15e Année, No. 29 (Janvier-Juin 1970), p. 219Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/41618766 .

Accessed: 11/06/2014 06:50

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BULLETIN DES OUVRAGES

ce que nous ne savons pas après une lecture pourtant attentive. Car cette irréductibilité prétendue s'accompagne de déclarations sur la « mystification idéologique ». Comprenne qui pourra. Pourtant on ne peut nier l'intérêt réel de la tentative de L.K., dont plus d'une réflexion sur l'histoire ou son interprétation sociologique fait penser à Max Weber, ici une seule fois nommé (p. 359), à un tournant de phrase. Il est vrai que le marxiste déclaré qu'est l'A. cite Marx une seule fois aussi, quelques lignes avant la fin (p. 808). Dans l'ensemble on a donc l'impression d'un essai plus que, en dépit de sa taille, d'un magnum opus.

On retiendra la réflexion que L.K. fait au sujet du « christianisme non-confessionnel » ; « Il est l'expression de la révolte contre les appareils de ce pouvoir (le pouvoir ecclé- siastique) dans des conditions où cette révolte, pour diverses raisons, ne se manifeste ni dans la lutte politique, ni dans la pensée rationa- liste » (p. 55). Ce « christianisme non-confes- sionnel » s'exprime, selon lui, en individualisme radical , en irénisme libéral ou en sectes de saints . Il constitue une tentative de troisième réforme (la première étant celle des grands réformateurs, la seconde celle du radicalisme du XVIe siècle). Ses représentants se trouvent tant dans le protestantisme (collégiants, par exemple) que dans le catholicisme. Dans cette dernière confession, la réforme s'exprime en mystique individuelle, et donc inefficace. De toute façon, la protestation non-confession- nelle est vouée à l'échec. L.K. se montre dur pour elle : « Le mouvement ne peut s'enraciner socialement que par l'adoption du principe d'organisation, autrement dit qu'en se niant lui-même » (p. 799). Apparemment (p. 798) cette constatation a, pour l'A., valeur uni- verselle et applicable à l'action (cf. p. 798 et 808-809). Cette philosophie paraît surtout viser à la politique : politique du dialogue interconfessionnel (marxistes-catholiques) et appel aux « non politiquement engagés », au nom du réalisme. On ne pouvait mieux noyer un aussi beau sujet.

J. S.

231 Korcaz (Sylvie). Les Juifs de France et l'Etat d'Israël. Essai. Paris, Denoël, 1969, 210 p.

L'A. disposait de 70 entretiens enregistrés sur magnétophone et d'une enquête par questionnaire auprès de 500 Juifs de la région parisienne, menée avant juin 1967. De plus, l'abondante correspondance reçue par le Monde après la guerre des six jours a été consultée. On regrette que cette riche docu-

mentation n'ait pas été exploitée à fond ; la seule partie scientifiquement utilisable de cet ouvrage est le questionnaire ainsi que quelques résultats chiffrés reproduits en annexe.

Dans le corps de son travail, S. K. se contente d'exposer ses idées sur les relations entre les Juifs de France et Israël ; ses réfé- rences à l'enquête sur terrain sont peu nom- breuses et le plus souvent imprécises. Aussi s'agit-il plutôt d'un essai littéraire que d'une étude scientifique.

D. B.

232 La Brosse (O. de), éd. Le Père Chenu. La Liberté dans la foi. Paris, Ed. du Cerf, 1969, 247 p. (Chrétiens de tous les temps, 36).

Un vieux médiéviste ? un apôtre progres- siste ? « Sachez d'abord qu'il n'y a qu'un seul et même Chenu », déclare un jour celui-ci. Né en 1895, près du Saulchoir, d'une famille modeste de l'Ile-de-France, il a vécu, de la crise moderniste à Vatican II, en passant par deux guerres mondiales et l'affaire des prêtres-ouvriers, une période passablement agitée de l'histoire du catholicisme. « Contesté, parfois condamné », il n'a cessé de lutter « pour une plus grande liberté » aussi bien dans la recherche intellectuelle que dans l'action militante. Une anthologie tirée de son œuvre alterne avec des témoignages d'amis de manière à constituer la trame d'une bio- graphie.

E. P.

233 Landesman (Alter F.). Brownsville, the Birth, Development and Passing of a Jewish Community in New York. New York, Bloch Publishing Company, 1969, 399 p.

Dans ce faubourg new-yorkais, situé à proximité de Brooklyn, habitaient, en 1925, 800.000 Juifs, immigrants ou fils d'immigrants d'Europe orientale.

L'A. décrit l'organisation et la vie de cette importante communauté qui a conservé, pendant plusieurs décennie, ses traditions religieuses et culturelles. Mais peu à peu les Juifs de Brownsville se sont américanisés : en même temps, ils ont quitté ce faubourg populaire ; aujourd'hui d'autres immigrants, Noirs ou Porto-Ricains, les ont remplacés dans les vieux quartiers. Aussi, cette intéres- sante monographie est surtout une analyse du processus d'acculturation de l'immigration juive aux Etats-Unis.

D. B.

219

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