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omme son nom l’indique, ce plan en faveur de l’aménagement des terri- toires et de l’emploi va contribuer à relancer l’activité dans le secteur des travaux publics confronté à la réduction des bud- gets publics. La Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) estime que l’ensemble des projets du plan de relance permettra la création de 8 200 emplois, directs et indirects, en moyenne par an. Avec beaucoup de chantiers d’aménagements environnementaux, le PRA devrait également en générer pour les entreprises locales. Ce plan de relance, tant attendu pour ses effets sur l’activité économique, va permettre aussi de moderniser les infrastructures autoroutières pour renforcer la sécurité des usagers et fluidifier le trafic, d’améliorer des connexions pour mieux desservir les territoires, et de mettre aux normes autoroutières des sections gérées auparavant par l’État. Un autre axe porte sur la mise à niveau, selon les critères les plus récents, de sections d’autoroutes construites à une époque où les exigences environ- nementales étaient moins élevées qu’aujourd’hui. Comme pour le Paquet vert autoroutier (2010 / 2013), le financement de l’ensemble des opéra- tions sera intégralement supporté par les sociétés concessionnaires, qui verront en contrepartie leur durée de concession allongée de deux à quatre ans selon les sociétés. Ces investissements ne pèseront donc ni sur les finances publiques ni sur les contribuables. C On l’attendait depuis deux ans : la signature du Plan de Relance Autoroutier (PRA) entre le gouvernement et les principaux concessionnaires autoroutiers, le 2 septembre 2015, a donné le coup d’envoi à un vaste programme d’investissement privé de 3,27 milliards d’euros, soit l’équivalent d’un chantier majeur tel que la LGV SEA Tours-Bordeaux. Le Plan de Relance Autoroutier… Un plan d’investissement sans précédent au service des territoires CHIFFRES CLÉS DU PRA 3,27 milliards investis 2,5 années en moyenne de conces- sion supplémentaire Plus de 20 opérations majeures 7 sociétés d’autoroutes concernées 10 régions impactées 8 200 emplois/an créés 1 000 emplois supplémentaires sur 3 ans générés par des opérations liées à la biodiversité Pour un accès transparent et équitable aux marchés de travaux, un protocole signé entre l’ASFA et la FNTP en septembre 2013 prévoit que plus de la moitié reviendra à des entreprises non liées aux groupes autoroutiers. Il prévoit aussi de favoriser l’égalité d’accès pour les PME-TPE et la création d’un observatoire de suivi de la dévolution des marchés de travaux. DES DATES CLÉS > Début 2011 Premières études et propositions des SCA. > Novembre 2012 Démarrage des négociations avec l’État. > 8 octobre 2013 Premier protocole d’accord entre le gouvernement et les sociétés d’autoroutes sur un Plan de Relance Autoroutier (PRA). > 5 février 2014 Nouveau protocole d’accord. > 28 octobre 2014 Après un examen de 6 mois, la Commission européenne valide le PRA. > 9 avril 2015 À l’issue de plusieurs mois de polémiques autour des concessions autoroutières, un protocole d’accord global et définitif est signé entre le gouvernement et les principales sociétés d’autoroutes sauvegardant le système des concessions et ouvrant la voie au PRA. > 23 août 2015 Publication des décrets approuvant les avenants aux contrats de concession d’APRR, AREA, ASF, COFIROUTE, ESCOTA, SANEF et SAPN. > 2 septembre 2015 Le gouvernement signe un PRA avec les principaux concessionnaires pour 3,27 milliards de travaux, à leur charge exclusive, en échange d’un allongement moyen de 2,5 années des concessions. > Janvier 2016 Lancement des principaux chantiers du PRA. ASSOCIATION PROFESSIONNELLE DES SOCIÉTÉS FRANÇAISES CONCESSIONNAIRES OU EXPLOITANTES D’AUTOROUTES OU D’OUVRAGES ROUTIERS Numéro 6 Janvier 20 16

Le Plan de Relance Autoroutier… · chantier majeur tel que la LGV SEA Tours-Bordeaux. Le Plan de Relance Autoroutier… Un plan d’investissement sans précédent au service des

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Page 1: Le Plan de Relance Autoroutier… · chantier majeur tel que la LGV SEA Tours-Bordeaux. Le Plan de Relance Autoroutier… Un plan d’investissement sans précédent au service des

omme son nom l’indique, ce plan en faveur de l’aménagement des terri-toires et de l’emploi va contribuer à relancer l’activité dans le secteur des

travaux publics confronté à la réduction des bud-gets publics. La Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) estime que l’ensemble des projets du plan de relance permettra la création de 8 200 emplois, directs et indirects, en moyenne par an. Avec beaucoup de chantiers d’aménagements environnementaux, le PRA devrait également en générer pour les entreprises locales.

Ce plan de relance, tant attendu pour ses effets sur l’activité économique, va permettre aussi de moderniser les infrastructures autoroutières pour renforcer la sécurité des usagers et fl uidifi er le trafic, d’améliorer des connexions pour mieux desservir les territoires, et de mettre aux normes autoroutières des sections gérées auparavant par l’État.

Un autre axe porte sur la mise à niveau, selon les critères les plus récents, de sections d’autoroutes construites à une époque où les exigences environ-nementales étaient moins élevées qu’aujourd’hui.

Comme pour le Paquet vert autoroutier (2010 / 2013), le fi nancement de l’ensemble des opéra-tions sera intégralement supporté par les sociétés concessionnaires, qui verront en contrepartie leur durée de concession allongée de deux à quatre ans selon les sociétés. Ces investissements ne pèseront donc ni sur les fi nances publiques ni sur les contribuables.

C

On l’attendait depuis deux ans : la signature du Plan de Relance Autoroutier (PRA) entre le gouvernement et les principaux concessionnaires autoroutiers, le 2 septembre 2015, a donné le coup d’envoi à un vaste programme d’investissement privé de 3,27 milliards d’euros, soit l’équivalent d’un chantier majeur tel que la LGV SEA Tours-Bordeaux.

Le Plan de Relance Autoroutier…Un plan d’investissement sans précédentau service des territoires

CHIFFRES CLÉS DU PRA

3,27 milliards investis

2,5 années enmoyenne de conces-sion supplémentaire

Plus de 20 opérations majeures

7 sociétés d’autoroutes concernées

10 régionsimpactées

8 200 emplois/ancréés

1 000 emploissupplémentairessur 3 ans générés par des opérations liéesà la biodiversité

Pour un accès transparent et équitable aux marchés de travaux, un protocole signé entre l’ASFA et la FNTP en septembre 2013 prévoit que plus de la moitié reviendra à des entreprises non liées aux groupes autoroutiers. Il prévoit aussi de favoriser l’égalité d’accès pour les PME-TPE et la création d’un observatoire de suivi de la dévolution des marchés de travaux.

DES DATES CLÉS

> Début 2011Premières études et propositions des SCA.

> Novembre 2012Démarrage des négociations avec l’État.

> 8 octobre 2013Premier protocole d’accord entre le gouvernement et les sociétés d’autoroutes sur un Plan de Relance Autoroutier (PRA).

> 5 février 2014Nouveau protocole d’accord.

> 28 octobre 2014Après un examen de 6 mois, la Commission européenne valide le PRA.

> 9 avril 2015À l’issue de plusieurs mois de polémiques autour des concessions autoroutières, un protocole d’accord global et défi nitif est signé entre le gouvernement et les principales sociétés d’autoroutes sauvegardant le système des concessions et ouvrant la voie au PRA.

> 23 août 2015Publication des décrets approuvant les avenants aux contrats de concession d’APRR, AREA, ASF, COFIROUTE, ESCOTA, SANEF et SAPN.

> 2 septembre 2015Le gouvernement signe un PRA avec les principaux concessionnaires pour 3,27 milliards de travaux, à leur charge exclusive, en échange d’un allongement moyen de 2,5 années des concessions.

> Janvier 2016Lancement des principaux chantiers du PRA.

ASSOCIATION PROFESSIONNELLE DES SOCIÉTÉS FRANÇAISES CONCESSIONNAIRES OU EXPLOITANTES D’AUTOROUTES OU D’OUVRAGES ROUTIERS

Numéro 6Janvier 2016

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BESANÇON

DIJON

CHÂLON-SUR-SAÔNE

LONS-LE-SAUNIER

BRIVE-LA-GAILLARDE

MONTPELLIER

TOULON

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SISTERON

GAP

VALENCE

LYON

MÂCON

CAHORS

GRENOBLE

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CHAMONIX

ALBERTVILLE

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AVIGNON

MARSEILLE

AIX-EN-PROVENCE

AJACCIO

BASTIA

CALAIS

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LILLE

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SAINT-QUENTIN

REIMS

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STRASBOURG

ABBEVILLE

DIEPPE

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ROUEN

CAEN

BREST

RENNES

LE MANS

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LA ROCHE-SUR-YON

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BORDEAUX

BAYONNE

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TOULOUSE

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LE HAVRE

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POITIERS

PARIS

TROYES

MONTARGISORLÉANS MULHOUSE

MONTBÉLIARD

ALENÇON

BERGERAC

CLERMONT-FERRAND

BOURGES

MOULINS

PÉRIGEUX

SAINT-ÉTIENNE

LES OPÉRATIONS DU PLAN DE RELANCE AUTOROUTIER ENTRE 2016 ET 2024

VALENCIENNESVALENCIENNES

GRENOBLE

TOULON

SAINT-QUENTIN

BERGERAC

ALENÇON

A13Modifi cation de l’échangeur 24 (Maison Brulée)Modifi cation de l’échangeur 24 (Maison Brulée)

Fin 2016 – Montant estimé : 4 M Fin 2016 – Montant estimé : 4 M€

A13Complément de l’échangeur 26 (Bourneville Complément de l’échangeur 26 (Bourneville

annexe) vers Caenannexe) vers Caen – Début 2020 – Début 2020Création d’un demi-échangeur Création d’un demi-échangeur

(Toutainville) vers Paris(Toutainville) vers Paris – Début 2020 – Début 2020Montant estimé : 9,9 MMontant estimé : 9,9 M€

BRESTBREST

A13A13Complément de l’échangeur 29Complément de l’échangeur 29Complément de l’échangeur 29Complément de l’échangeur 29Complément de l’échangeur 29

(La Haie Tondue) vers Caen – Fin juin 2020 – Fin juin 2020 – Fin juin 2020 – Fin juin 2020 – Fin juin 2020 Montant estimé : 3 MMontant estimé : 3 MMontant estimé : 3 MMontant estimé : 3 M€€€

A13Création d’un échangeur (Les Graviers)Mi 2022 – Montant estimé : 12,9 M€

A13Guerville / Création d’un nouveau viaduc

360 m – Fin 2019 / début 2020Montant estimé : 47 M€

A10Aménagement du terre-plein central de Aménagement du terre-plein central de

l’échangeur 25 (Sainte-Maure) à l’échangeur l’échangeur 25 (Sainte-Maure) à l’échangeur 30 (Poitiers Sud)30 (Poitiers Sud) – 70 km – Fin 2019

Mise à 2x3 voies entre la bifurcation A10/A85 Mise à 2x3 voies entre la bifurcation A10/A85 et l’échangeur 25 (Sainte-Maure)et l’échangeur 25 (Sainte-Maure) – 24 km

2023 – Montant estimé : 305 M2023 – Montant estimé : 305 M€

A63Mise à 2x3 voies entre l’échangeur 7 (Ondres)

et l’échangeur 9 (Saint-Geours-de-Maremne)27 km – 2020 – Montant estimé : 313 M€

A10Mise à 2x4 voies entre bifurcation A10/A19 Mise à 2x4 voies entre bifurcation A10/A19

et bifurcation A10/A71 et bifurcation A10/A71 – 16 km Aménagement de la bifurcation A10/A71Aménagement de la bifurcation A10/A71

2024 – Montant estimé : 219 M2024 – Montant estimé : 219 M€

A61Mise à 2x3 voies de la bifurcation A61/A66 aux

aires de Port Lauragais – 12 km – Fin 2021 Mise à 2x3 voies de l’échangeur 25

(Lézignan) à la bifurcation A61/A9 – 20 kmFin 2021 – Montant estimé : 200 M€

A29Création de bande d’arrêt Création de bande d’arrêt d’urgence d’urgence entre A1 et A26entre A1 et A26 – 31 km – 31 kmSeptembre 2018Septembre 2018Montant estimé : 33 MMontant estimé : 33 M€

A16/RN42/A26A16/RN42/A26Aménagement de l’échangeur 31 – Fin 2022Fin 2022Réalisation de la bretelle de Lumbres – 5 km – 5 km

Création d’un demi-échangeur – Fin 2021 – Fin 2021Création d’un demi-échangeur – Fin 2021Création d’un demi-échangeurMontant estimé : 80 MMontant estimé : 80 M€

SAINT-ÉTIENNE

CAHORS

PÉRIGEUX

ANGERS

CHOLETCHOLET

TOURS

CALAISCALAIS

A13Mise à 2x3 voies entre Pont-l’Évêque et Dozulé

21 km – Fin juin 2020 – Montant estimé : 163 M€Aménagement de la bretelle de Lisieux (échangeur Aménagement de la bretelle de Lisieux (échangeur

de Pont-l’Évêque)Aménagement de la bretelle de Lisieux (échangeur

de Pont-l’Évêque)Aménagement de la bretelle de Lisieux (échangeur

– Montant estimé : 6,9 M – Montant estimé : 6,9 M – Montant estimé : 6,9 M€

Aménagements environnementauxet rénovation d’aires• VINCI Autoroutes / réseau ASF : 100 M€• VINCI Autoroutes / réseau COFIROUTE : 40 M€�• SANEF : 132 M€

Retrouvez l’actualité des sociétés d’autoroutes sur notre page Facebook « Ma Belle Autoroute »

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BRIVE-LA-GAILLARDE

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GAP

VALENCE

LYON

MÂCON

CAHORS

GRENOBLE

CHAMBÉRY

CHAMONIX

ALBERTVILLE

BRIANÇON

AVIGNON

MARSEILLE

AIX-EN-PROVENCE

AJACCIO

BASTIA

CALAIS

BOULOGNE-SUR-MER

LILLE

VALENCIENNES

SAINT-QUENTIN

REIMS

METZ

NANCY

STRASBOURG

ABBEVILLE

DIEPPE

AMIENS

ROUEN

CAEN

BREST

RENNES

LE MANS

ANGERSNANTES

LA ROCHE-SUR-YON

NIORT

ROCHEFORT

BORDEAUX

BAYONNE

PAU

TOULOUSE

FOIX

TARBESNARBONNE

PERPIGNAN

LE HAVRE

CHOLET

TOURS

POITIERS

PARIS

TROYES

MONTARGISORLÉANS MULHOUSE

MONTBÉLIARD

ALENÇON

BERGERAC

CLERMONT-FERRAND

BOURGES

MOULINS

PÉRIGEUX

SAINT-ÉTIENNE

LES OPÉRATIONS DU PLAN DE RELANCE AUTOROUTIER ENTRE 2016 ET 2024

A14Création d’une 5Création d’une 5e issue de secoursComplément de l’échangeur de ChambourcyComplément de l’échangeur de Chambourcy2017 – Montant estimé : 6,8 M2017 – Montant estimé : 6,8 M€

A4Complément sud de l’échangeur 14 Complément sud de l’échangeur 14 (Bailly-Romainvilliers) – Juillet 2018 – Juillet 2018Montant estimé : 26 M€

A4Mise à 2x3 voies du contournement Mise à 2x3 voies du contournement nord-est de Metz – 11,2 km – Fin 2021 / début 2022– Fin 2021 / début 2022Montant estimé : 16 M€

A406/N79 (RCEA)Amélioration de la connexion à la RCEA (Route Amélioration de la connexion à la RCEA (Route Centre-Europe Atlantique) par l’A406 ouestCentre-Europe Atlantique) par l’A406 ouest2 km – 2020 – Montant estimé : 39 M2 km – 2020 – Montant estimé : 39 M€

A71/N79 (RCEA)Réalisation d’un dispositif d’échangeRéalisation d’un dispositif d’échange4,5 km – 2021 – Montant estimé : 90 M4,5 km – 2021 – Montant estimé : 90 M€

A75Mise à 2x3 voies – 11 km – 2021Montant estimé : 170 M€

A57Mise à 2x3 voies depuis la sortie du tunnel de Toulon jusqu’à la bifurcation A57/A5707 km – 2024 – Montant estimé : 600 M€

A9Mise à 2x3 voies entre Le Boulou et Le Perthus9 km – Fin 2019 / début 2020Montant estimé : 180 M€

A48/A480A48/A480Traversée de GrenobleTraversée de GrenobleMise à niveau technique et environnementale Mise à niveau technique et environnementale sud A48 et sud A480 sud A48 et sud A480 – 8 km– 8 kmAménagement pour fl uidifi er la section Aménagement pour fl uidifi er la section nord d’A480 (N481/N87) – 7 km2022 – Montant estimé : 300 M€

A4/A35Raccordement vers le contournement Raccordement vers le contournement ouest de Strasbourg – Fin 2019ouest de Strasbourg – Fin 2019ouest de StrasbourgMontant estimé : 43 M€

A36/N1019/D437Réalisation d’un dispositif d’échanges1 km – 2020 – Montant estimé : 120 M1 km – 2020 – Montant estimé : 120 M€

… ou sur notre compte Twitter @ASFAutoroutes

QUESTIONS À…Jean-Charles Dupin, Directeur des GrandsInvestissements et du Développement, groupe APRR

Quel impact direct aura le PRA sur vos territoires ?Pour le groupe APRR, il s’agit de 5 grandes opérations toutes situées hors du réseau actuellement concédé. Trois d’entre elles portent sur la réalisation de dispositifs d’échanges avec des infrastructures non autoroutières. C’est le cas du nœud de Sevenans entre Belfort et Montbéliard, qui permettra une liaison entre A36, N1019 et D 437. L’intérêt collectif de cet aménagement, en zone urbanisée avec des contraintes géométriques et foncières assez drastiques, est évident puisqu’il desservira un nouveau complexe hospitalier et la gare TGV de Belfort. Il est donc très attendu par tous les acteurs économiques et administratifs locaux et, bien sûr, leurs personnels et leurs usagers. L’attente est également forte sur d’autres projets de nœuds prévus l’un à Montmarault (nœud A71/N79), l’autre à Mâcon (nœud A6/A406/N79), c’est-à-dire sur une section de la RCEA/ Route Centre-Europe Atlantique. Ils contribuent à la sécurisation de cet itinéraire, l’un des plus dangereux de France, et préparent d’autres phases de sa mise aux normes autoroutières.

Pourriez-vous illustrer cet impact à travers une opération particulière ?Attendue depuis des années par les collectivités locales, APRR va poursuivre la mise à 2x3 voies de l’A75 au sud de Clermont-Ferrand pour compléter celle déjà réalisée sur l’A71, au nord de l’agglomération. Il s’agit de la reprise d’une section de 11 km, dans un site très urbanisé, avec 5 échangeurs et supportant un trafi c de 60 à 80 000 véhicules/jour afi n de l’élargir et la mettre aux normes actuelles. Cette section qui dessert des zones résiden-tielles, économiques, culturelles et commerciales connaît quotidiennement des trafi cs denses aux heures de pointe. De plus, située sur l’axe nord-sud, elle supporte un trafi c de transit l’été et le passage des poids lourds toute l’année. L’aménagement s’accompagnera d’une mise à niveau générale tant sur les caractéristiques géométriques que sur les normes environnementales. Les travaux démarre-ront à l’issue des procédures administratives habituelles et longues par nature (concertation L.300-2, DUP, IOTA). En 2016, seront lancés les travaux préparatoires, notamment sur des ouvrages d’art, ainsi que la reprise de l’exploitation.

Olivier Cuenot, Directeur de la Construction et du Patrimoine, groupe SANEF

Quels sont les points forts du PRA pour votre société ? Nos projets répondent à des enjeux d’amélioration de la sécurité et de la fl uidité du trafi c, ainsi qu’à des enjeux d’accessibilité des territoires avec notamment la mise à 2x3 voies de l’A13 entre Pont L’Évêque et Dozulé, sur 21 km, ou encore la création de nouveaux échangeurs et l’aménagement de plus anciens sur l’A13, l’A16, l’A26 et l’A4. Avec des chantiers de nature et de taille diffé-rentes, le PRA va générer des emplois directs aussi bien pour des grandes entreprises (élargissements), des entre-prises spécialisées de haute technicité (construction d’un 3e viaduc à Guerville), que pour des entreprises locales avec un grand nombre d’opérations multi-sites (rénova-tion des aires, création de 400 places de covoiturage, aménagements environnementaux, etc.). Et puis aussi tous les emplois indirects que génère tout chantier : sous-traitance, restauration, hébergement...

« Viaduc de Guerville (A13) : une opération inédite de 47 M€ pour une meilleure fl uidité et plus de sécurité »

« 5 grandes opérations, hors du réseau actuellement concédé, au service des territoires »

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Directeur de la Publication : Jean MesquiRédacteur en Chef : Florence Portelette

Conception : [email protected] la reproduction des textes est

autorisée, avec mention d’origine.

ASFA

3, rue Edmond Valentin 75007 ParisTél. : 01 49 55 33 00Fax : 01 45 55 84 88

Courriel : [email protected]

TOUTES NOSPUBLICATIONS

Quel chantier représente un véritable défi technique ? Le chantier du viaduc de Guerville sur lequel l’A13 longe la rive gauche de la Seine, en face de la centrale de Porcheville, est emblématique car colossal et très contraint. Les ouvrages actuels à 2x3 voies et sans bande d’urgence, constitués de deux tabliers distincts, nécessitent de grosses réparations. Avec un trafi c de 120 000 véhicules/jour, il est diffi cile de réduire le nombre de voies et d’y intervenir. SANEF démarre donc la construc-tion d’un 3e viaduc, contigu aux deux premiers, à 3 voies et avec BAU, dans le sens province-Paris. L’ouvrage absorbera toute la circulation pendant les travaux de rénovation des tabliers existants. Une fois ces travaux achevés, il facilitera les opérations d’entretien et contribuera à l’élargisse-ment de l’axe Paris-Normandie. À l’étude depuis plusieurs années, ce projet d’un coût de 47 M€, aux contraintes techniques et environnementales fortes (voie ferrée en dessous, ligne haute-tension au-dessus…), débute début 2016 par les travaux préparatoires. La construc-tion proprement dite devrait être lancée en avril et achevée en 2019. La fi n des travaux dans leur ensemble est prévue pour 2021.

Gilles Calas, Directeur de la construction, VINCI Autoroutes

Quel type d’opérations privilégie le PRA ? L’essentiel des investissements du PRA concerne des élargissements sur des grands axes. S’y ajoute des aménagements pour renforcer l’insertion en-vironnementale de l’autoroute, en particulier en termes de biodiversité (écoponts, passages petite faune…). C’est le MEDDE, donc le concédant, qui a retenu les sections à élargir selon leur niveau de

trafi c et de sécurité, mais aussi pour des logiques de cohérence d’axes. Pour VINCI Autoroutes, c’est d’abord l’axe Paris-frontière espagnole, avec 3 sections d’élargissement prévues : sur l’A10, au nord d’Orléans (16 km) puis sur la section Tours-Poitiers (24 km entre la bifurcation A10/A85 et Sainte-Maure-de-Touraine) et sur l’A63 au sud des Landes (27 km) dans la continuité des travaux en cours depuis 2009 sur cet axe. Le niveau de service et la fl uidité du trafi c en seront améliorés, avec à la clé une réduction des émissions de polluants. Cela permettra aussi une mise aux normes environnementales actuelles de sections plus anciennes en matière de protection acoustique, de protection des eaux ou de continui-tés écologiques.

Pouvez-vous citer un exemple représentatif ? La mise à 2x3 voies de l’A63 au sud des Landes, sur 27 km, est typiquement un chantier qui concourt à améliorer un itinéraire international très chargé en trafi c poids lourds : l’accès à la péninsule ibérique par la côte Atlantique. Cette opération favorisera la fl uidité du trafi c et la sécurité en évitant la création d’un nœud d’étran-glement entre deux tronçons déjà aménagés à 2x3 voies, sur 150 km au sud de Bordeaux et bientôt de Bayonne à la frontière espagnole. L’aménagement de cette section, réalisée dans les années 1970 et « non élargissable », présente des contraintes techniques avec notamment la démolition d’une dizaine d’ouvrages et le franchissement d’une voie ferrée qui impose des créneaux d’intervention stricts. Avec la grande forêt des Landes, des étangs classés Natura 2000, etc. nous devons aussi prendre en compte un environnement sensible. Les travaux seront lancés dès que la DUP sera obtenue, les études et les procédures étant déjà réalisées et un important travail de concertation ayant été mené localement.

…ET EN CONCLUSION

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« Des opérations pour favoriser la mobilité sur les grands axes et

renforcer l’insertion environnementale

de l’autoroute »

Pierre Coppey, Président de l’ASFA

Alors que les premiers chantiers du Plan de Relance Autoroutier démarrent, il faut d’ores et déjà pré-parer l’avenir. Les besoins sont immenses, les solutions existent.

Un exemple vient immédiatement à l’esprit : la loi Macron a permis l’ouverture de lignes régulières de transport par autocars. Mais qu’en est-il de l’organisation de l’interconnexion entre ces lignes, avec les transports collectifs et le covoiturage ? Plus important, qu’en est-il des infrastructures d’accueil pour ces services, ou d’autres, qui se développent ?

En s’appuyant sur le modèle de la concession, les sociétés d’autoroutes proposent d’investir pour contribuer à leur création et à leurs développements, visant ainsi l’amélioration de la mobilité durable.

Pour leurs déplacements quotidiens, nos concitoyens attendent aussi des améliorations en zone périurbaine. La route et l’autoroute permettent d’apporter des solutions souples, effi caces et économiques pour y compléter l’offre de transports et améliorer leur desserte. Les sociétés sont prêtes à innover pour promouvoir l’usage collectif des infrastructures qu’elles exploitent, notamment en créant des « voies à haute capacité » avec de nouveaux services adaptés aux usages collectifs.

Les attentes de nos concitoyens sont très grandes en matière de nouveaux usages des infrastructures de transport. Les sociétés d’autoroutes sont prêtes à innover pour y répondre.