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[ ] QUARTIER L!BRE LE JOURNAL INDÉPENDANT DES ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL • QUARTIERLIBRE.CA Vol. 21 • numéro 8 11 décembre 2013 www.quartierlibre.ca QUARTIER L!BRE élu MEILLEUR JOURNAL éTUDIANT universitaire québécois 2013 Le Père Noël est une ordure pages 10 et 11

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[ ]Quartier L!breLE JOURNAL INDÉPENDANT DES ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL • QUARTIERLIBRE.CA

Vol. 21 • numéro 811 décembre 2013www.quartierlibre.ca

Quartier L!bre élu meiLLeur jourNaL étudiaNt universitaire québécois 2013

Le Père Noëlest une ordure

pages 10 et 11

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«Quartier Libre, c’est unclin d’œil à QuartierLatin [le journal des

étudiants de l’UdeM de 1919 à1973], mais c’est aussi le titre d’unpoème de Jacques Prévert, préciseJean-François Nadeau. C’est uneespèce d’éloge à la liberté, et il yavait ce sentiment dans le jour-nal.» Il s’est battu pour que ce nomsoit préféré à L’Ombre jaune, enréférence à la série de romans BobMorane.

Ce nom a été décidé lors de la soi-rée de fondation du journal, dansun appartement du Village. « Je mesuis retrouvé là un peu parhasard, se souvient M. Nadeau.Cela faisait quelques jours quej’étais arrivé à Montréal pourmon doctorat en science poli-tique et quelqu’un m’avait ditque le journalisme étudiant n’al-lait pas bien à l’UdeM. »

Toutefois, il ne s’agissait pas d’unepremière expérience dans un jour-nal étudiant pour le jeune doctorant.« J’avais collaboré au journal étu-diant de l’Université Laval etj’avais dirigé le journal des étu-diants en science politique là-bas», rappelle-t-il.

Journalisme engagé

Lors de ses années passées à QL, Jean-François Nadeau se souvient qu’il yavait certains collaborateurs plus«baba cool» et d’autres plus engagés.«De mon côté, je voyais le journa-lisme étudiant plus comme uneactivité militante, indique-t-il. Laconfiguration des lieux à l’UdeMn’incite pas à la solidarité entre lesétudiants et je trouvais que le jour-nal combattait cet individualisme.»

Selon lui, les journaux étudiants ser-vent à éveiller les consciences et lesesprits, ce qui s’accorde avec la mis-sion première des universités.« L’université, c’est le lieu où lesé tudiants ont un espace deréflexion, assure-t-il. Ça ne peut pasêtre juste un lieu d’accompagne-ment vers la vie professionnellecomme on essaie de le faire croireaujourd’hui. Il y a plus que celadans l’université.»

Celui qui travaille depuis plus de dixans pour Le Devoir croit que la presseétudiante permet de rendre comptedes affaires universitaires, que lasociété a tendance à négliger. «Lesétudiants sont vus comme desconsommateurs, des clients, sou-

tient-il. Mais l’université, sans lesétudiants et les profs, n’existeraitpas.» Il explique que lors de son pas-sage à QL, l’équipe trouvait importantd’intéresser les lecteurs à l’extérieurdes murs de l’UdeM. «On faisait par-tie de la société tout en étant partieprenante de l’Université», croit-il.

C’est pour cette raison que le réseaude distribution avait été élargi. «Nousallions livrer au centre-ville nous-mêmes, en camionnette, relate-t-il.Nous avions augmenté le tirage etmême publié lors d’un été.»

De nombreux déménagements

Parmi ses souvenirs les plus frappantsde Quartier Libre, le nombre élevéde changements de local a irrité M.Nadeau. «On a dû déménager cinqfois en deux ans pour gagner notreindépendance de la Fédération desassociations étudiantes du campusde l’UdeM (FAÉCUM), où étaient noslocaux au début, raconte-t-il. Moi, jedéteste ça déménager !» Il expliquequ’ils se sont ensuite retrouvés sur leChemin de la Côte-des-Neiges au-des-sus du restaurant Subway au niveaude Jean-Brillant. « À cause deQuartier Libre, j’ai développé une

aversion complète pour l’odeur dece fast-food, témoigne-t-il. Celareprésente une torture incroyable.»

L’ancien rédacteur en chef se rap-pelle que les différents locaux dujournal étaient comme son deuxièmeappartement et que les longues nuitsde travail y étaient fréquentes. «Onfinissait souvent après la ferme-ture du métro et on rentrait à pied,ou on allait manger dans des res-taurants ouverts 24 heures, note-t-il. J’avais beaucoup de plaisir là-dedans, c’était très fraternel.»

Lors de ses études doctorales àl’UdeM, Jean-François Nadeau admetavoir passé plus de temps au journalqu’à l’Université. « Pour moi,l’UdeM, c’est Quartier Libre, sou-

ligne-t-il. Ce qui me plaisait c’étaitle journal étudiant. J’ai appris plusen quatre ans là qu’en traînantdans des corridors de départe-ments.» Il s’est ensuite dirigé versl’UQAM pour compléter un doctoraten histoire.

Même s’il travaille lui-même aujour-d’hui dans le monde de la presse,Jean-François Nadeau juge qu’il nefaut pas voir le journal uniquementcomme rampe de lancement vers lemonde professionnel. «Cela peut ser-vir à toute sorte d’affaires, dit-il. Lesétudiants en droit, en science po, enlittérature qui écrivent, c’est unerichesse. » Pour lui, c’est un lieud’échange qui doit rester ouvert à tous.

DOMINIQUE CAMBRON-GOULET

Page 2 • Quartier L!bre • 11 décembre 2013 • quartierlibre.ca

c a m P u s L e s 2 0   a N s d e Quartier L!bre

Pour souligner ses 20 ans d’existence sous le nom de Quartier Libre, le journal vous propose une série de portraits de ses anciens journalistes.

«L’université, c’est vous!»Directeur-adjoint à l’information au journal Le Devoir, Jean-François Nadeau, était un desmembres de l’équipe fondatrice de Quartier Libre (QL) en 1993. En plus d’avoir occupé lespostes de chef de pupitre de la section Société-Monde et de rédacteur en chef, il est à l’origine du nom du journal.

PHOTO: PASCAL DUMONT

Le directeur-adjoint à l’information écrit désormaisdes chroniques au journal Le Devoir.

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Quartier L!bre • 11 décembre 2013 • quartierlibre.ca • Page 3

é d i t os o m m a i r e !

CAMPUS• 20 ans de Quartier Libre :

Jean-François Nadeau p. 2

• Des employés dans la

précarité p. 4

• Visiteurs indésirables p. 4

• Dans la peau d’un cuisinier

de Chez Valère p. 5

• Dérapage et course du

GRA p. 6

• Vox Pop athlétique p. 7

NOËL• Ruinez votre réveillon p. 10

• Le Père Noël s’est trompé p. 11

SOCIÉTÉ• Les complexes au

masculin p. 12

• Idée cherche argent p. 13

• Tiens-toi droit p. 14

• Payer avec des milles p. 15

CULTURE• Le syndrome de Gabrielle p. 16

• Posthume : Passionnés

au-delà de l’université p. 17

• L’orgue, un instrument

à l’abandon? p. 18

• Une nouvelle par

Juliette Tirard-Collet p. 19

• Trithérapie musicale p. 19

• 1993 versus 2013 p. 20

je me souviensIl y a plus de 23 mois, j’entrais en fonction àQuartier Libre. Cela représentait un gros défipour moi puisque je n’avais aucune expériencede travail dans le journalisme. Etre journalistedurant le printemps érable a été plus que for-mateur. Je me souviens qu’il fallait être à l’af-fût de tout ce qui se passait sur le campus maisaussi au Québec. Il fallait prévoir l’imprévu.

Cette année-là, j’ai réalisé à quel point lesmédias sont nécessaires mais doivent aussi êtrelus avec précaution. Un journal, c’est un peucomme un de vos proches que vous aimeztaquiner. On adore écouter ce qu’il a à dire,mais on adore le critiquer dès qu’il noustourne le dos. Le problème c’est qu’on oubliesouvent de souligner les bons points qu’ilamène.

De cet automne, je me souviendrai d’avoir faitpartie d’une équipe qui partage mon amourpour l’information et ma soif d’apprendre,mais surtout une équipe qui m’a fait vivre beau-coup de moment de bonheur. Bien que le jour-nalisme soit un domaine très individualiste, ilest essentiel d’être bien entouré. Il n’y a riende mieux que de pouvoir compter sur uneéquipe. Après tout, ce sont vos camarades d’au-jourd’hui qui seront vos collègues de demain.

Mon dernier mot sera pour l’équipe que jequitte et qui, je le sais, sera encore meilleurequ’on l’a été. Travailler avec vous m’a permisde me comprendre et de comprendre lesautres. Un second prix de «meilleur journalétudiant universitaire du Québec » sera àvotre portée en 2014, alors n’attendez pasqu’on vous le donne, prenez le !

TIFFANY HAMELIN

rédactrice en chef (pour la dernière fois)

édite-moéJe me souv iens du t rava i ld’équipe qui bouillonnait à l’in-térieur du local de QuartierLibre . En tant que chef depupitre j’estimais que j’étaisseule responsable de ma sectionet que personne n’allait vraimentm’aider dans le bon déroule-ment d’un numéro. Je me sou-v i e n d r a i s a l o r s q u e n o smeilleures idées ont été cellesqui se sont faites en équipe.

Prenons pour seul exemple lasérie «Dans la peau de…». Mavoisine de bureau, LudivineMaggi - bien que nous soyonstous voisins dans notre grandbocal - me suggère un articled’enquête sur la sûreté del’UdeM. L’idée me plaît et le sujetreste quelques temps sur unpost-it sur mon bureau. Plustard, la directrice du journalnous propose un autre sujet surles étudiants handicapés denotre université. Après de mul-tiples échanges d’idées à proposde la personne à suivre avec larédactrice en chef, TiffanyHamelin, l’idée pris enfin forme.Finalement, je garderai enmémoire la devise «qui ne tenterien n’a rien» puisqu’après tout,nous avons réussi à atteindrecelui qui n’avait encore jamaisautant ouvert ses portes à unjournal étudiant : Guy Breton.

CORALINE MATHON

chef de pupitre campus

biscuits breton et Pepsi diète

Il n’y a rien qui marque une session comme passerplus de huit heures en compagnie du recteur, GuyBreton. Si pour une rare fois il nous a ouvert saporte, cela a été de façon pleine et entière. Aprèsplusieurs heures à décider quelle quantité d’infor-mations people il fallait inclure dans mon article,la communauté universitaire n’a retenu qu’uneseule chose : le sandwich au fromage et le Pepsidiète. J’ai réalisé que les universitaires sont aussivoyeurs que le reste de la population. En plus onne semble pas en retirer de complexe.

DOMINIQUE CAMBRON-GOULET

chef de pupitre culture

ode à la vieJe me souviens, il y a 20 ans, j’avais 8 ans : âgeauquel l’apprentissage scolaire débute et durantlequel j’ai dit à mes professeurs, à mes parents ouà mes amis « je m’en souviendrai». À cette époque,ma mémoire me paraissait infaillible, et mes 28ans, lointains. Et pourtant, ils sont arrivés plus viteque je ne l’aurais cru. Depuis, je n’ai jamais cesséde fréquenter un établissement scolaire : primaire,secondaire, post-secondaire. Qu’importe les annéespassées sur les bancs de l’école ou le nombre d’éta-blissements fréquentés, le plus important est de nepas oublier. Ne pas oublier que chaque personnerencontrée lors de vos études vous accompagneraphysiquement ou en pensée tout au long de votreparcours. Dans 20 ans, je me souviendrai de mes8 ans, de mes 28 ans et de tous les entre-temps quim’ont menés jusqu’à mes 48 ans.

LUDIVINE MAGGI

chef de pupitre société

Quartier L!brevous convie à ses prochaines

réunions de productionles mercredis 11 décembre et 15 janvier

à 17 heures au local B-1274-6 du Pavillon 3200 Jean-Brillant.

N’attendez pas qu’on vous donne la parole.Prenez-la.

Renseignements : [email protected]

Quartier L!bre

rédactrice eN chefTiffany [email protected]

chefs de PuPitreCAMPUSCoraline [email protected]

SOCIÉTÉLudivine [email protected]

CULTUREDominique [email protected]

Photos de La uNePascal Dumont

jourNaListesCaroline BertrandOlivier Boisvert-MagnenValentin BonheurAdil BoukindAnastassia DepauldEtienne GalarneauAénor Gillet de ThoreyEthel GuttierezAnsou KintyCoralie MensaRodolphe ParentMichelle PaquetWildinette Paul

Laurent PerreaultRaphaël PirroAnne-Marie ProvostAmbre SachetJuliette Tirard-ColletTahia Wan

PhotograPhePascal Dumontpascaldumont.ca

iLLustrateursMélaine JolyNavid Moghaddam

correcteursFrançois BlanchetteMarouchkaFranjulienJuliette Tirard-Collet

iNfograPheAlexandre VanasseZirval design

PubLicitéAccès-Média (514-524-1182) www.accesmedia.com

directricegéNéraLeMarie [email protected]

imPressioN et distributioNHebdo-Litho

Pour Nous joiNdreTél. : 514-343-7630Courriel : [email protected] Web : www.quartierlibre.ca

Quartier Libre est le journal des étudiants de l’Université de Montréal publié par LesPublications du Quartier Libre, une corporation sans but lucratif créée par des étudiants en 1993.

Bimensuel, Quartier Libre est distribué gra tui tement sur tout le campus de l’Université deMontréal et dans ses environs.

Tirage de 6000 exemplaires.

Nos bureaux sont situés au :3200, rue Jean-Brillant(local B-1274-6) C.P. 6128, succ. Centre-Ville, Montréal (Québec) H3T 1N8

Dépôt légal :Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada ISSN 1198-9416Tout texte publié dans QuartierLibre peut être reproduit avecmention obligatoire de la source.

PROCHAINE TOMBÉE6 janvier 2014

PROCHAINE PARUTION15 janvier 2014

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Page 4 • Quartier L!bre • 11 décembre 2013 • quartierlibre.ca

«J’ai plein de collègues ici quiperdent leur travail , sedésole le responsable aux

communications et à la mobilisation duSERUM, Pierre Bissonnette. La moitié desagents de la recherche de l’UdeM n’ont pascinq ans d’ancienneté, parce qu’ils perdentleur job.» Cette situation concerne tous lesemployés, soit au moins 700 personnes, selonM. Bissonnette.

«Nous ne demandons

pas que nos emplois

soient éternels, nous

demandons juste de ne

pas perdre nos emplois

avant cinq ans. »

PIERRE BISSONNETTEResponsable aux communications et à la mobilisation du SERUM

Le problème vient, jusqu’ici, du type de finan-cement que reçoivent les laboratoires où tra-vaillent ces employés. Il ne s’agit pas de fondsrécurrents annuels, mais plutôt de fonds spé-ciaux qui sont octroyés en grande partie par legouvernement fédéral. Et c’est du côté du fédé-ral que survient parfois le problème, puisque lesfonds qui proviennent du gouvernement duCanada sont difficiles à obtenir. «Maintenant,quand un chercheur fait une demande defonds au fédéral pour faire fonctionner sonlaboratoire et payer ses employés derecherche, il a 20 % de chance de réussite»,affirme M. Bissonnette. Un laboratoire qui neparvient pas à obtenir de subventions ferme sesportes et les employés se retrouvent au chô-mage.

De nouvelles négociations

Face à cette situation, ces professionnels de larecherche négocient une nouvelle conventioncollective. Cette nouvelle convention aurapour objectif d’harmoniser les salaires entreles employés de la recherche, dont les tech-niciens et les professionnels. Les techniciensont un niveau d’étude collégiale (DEC) et lesprofessionnels ont au minimum un niveau debaccalauréat. Il y a parfois une différence desalaire entre les deux catégories.

Paradoxalement, en tant qu’employé de larecherche, un titulaire d’un DEC gagne parfoisplus que celui détenant un diplôme universi-taire. «Je suis titulaire d’une maîtrise en phy-siologie moléculaire et je gagne 45000 $ l’an-née », affirme l’agent de recherche, Yoann

Lussier. Pour sa part, le technicien en électro-technique Michel Brunette gagne plus. «Je suistitulaire d’un DEC en électrotechnique et jegagne 50000 l’année», exprime M. Brunette.L’une des raisons majeures entre cette diffé-rence salariale vient du fait que les deuxemployés de la recherche n’appartiennent pasà la même convention collective.

La nouvelle convention visera aussi à amé-liorer la situation des employés de larecherche. «Nous ne demandons pas quenos emplois soient éternels, nous deman-dons juste de ne pas perdre nos emploisavant cinq ans», explique M. Bissonnette.Mais pour le moment, les négociations sontau point mort sur la question salariale à causede l’aveu d’impuissance de la direction del’UdeM. « Vos salaires sont payés par desfonds spéciaux, ce sont des enveloppes fer-mées, nous ne pouvons rien faire», répondla direction de l’UdeM au SERUM selon M. Bissonnette.

Une entente possible?

Et pourtant, il y a une nouvelle donne dans lapolitique de financement de la recherche auQuébec. Le gouvernement provincial a décidéde débloquer des fonds pour porter secoursà la recherche. Lancée le 16 octobre 2013, laPolitique nationale de la recherche et de l’in-novation (PNRI)prévoit un investissement de3,7 milliards de dollars sur cinq ans, dont1,9 milliards dans la recherche universitaire.Selon M. Bissonnette, malgré cette nouvellepolitique de financement, l’équipe dirigeantede l’UdeM fait comme si de rien n’était. «Eux,ils font comme si tout ça n’existait pas»,déplore le responsable aux communicationset à la mobilisation.

Une quarantaine de points de discussion duSERUM étant réglés, le porte-parole de l’UdeM,Mathieu Filion, a affirmé qu’une entente esttoujours possible. «Nous avons fait trois pro-positions au SERUM concernant les salairesqui n’ont pas été accueillies favorable-ment», indique M. Filion. Le syndicat a quittéla table de négociations le 15 novembre der-nier, selon le porte-parole.

Pour le moment, même si chacun campe surses positions, la direction de l’UdeM estouverte aux négociations. «Revenir à la tabledes négociations, pourquoi pas ? », faitsavoir M. Bissonnette. Mais le responsableaux communications et à la mobilisation duSERUM veut de réelles négociations avantd’envisager un tel retour.

ANSOU KINTY

• Re c h e rc h e •

des employés dans la précarité

Les membres du Syndicat des employés de la recherche de l’UdeM(SERUM) dénoncent l’inaction de la direction de l’Université, alors qu’unenouvelle politique de financement de la recherche se met en place au niveaudu gouvernement du Québec. Précarité et emplois sans lendemain, voilàcomment le SERUM définit la situation actuelle de ses membres.

• I n f r a s t r u c t u r e s •

Visiteurs indésirables

En ce début du mois de décembre, une nouvelle collaboratrice a passé lesportes du local de Quartier Libre. Les tapettes installées dans le local ne luiont cependant pas permis de s’éterniser dans les bureaux du journal. À lasuite de la visite de cette souris, QL a décidé d’enquêter sur la présence desrongeurs sur le campus.

c a m P u s

Au début de la période hivernale, lesrongeurs et les insectes ne se gênentpas pour entrer à l’intérieur des

bâtisses afin de se trouver un abri. L’UdeMn’est pas épargnée par ce phénomène. Depuis2008, l’Université fait appel à l’expertise de lacompagnie d’extermination Maheu Maheupour contrer ce fléau.

Lorsqu’une plainte est émise sur la présenced’un parasite dans l’un de ses pavillons,l’Université la gère. Le porte-parole de l’UdeM,Mathieu Filion, mentionne que l’Université afait appel à une compagnie d’exterminationpour la gestion des cas de tous parasitesconfondus. «L’Université veut que ceux-cisoient pris en charge de manière profes-sionnelle», soulève M. Filion. Aucune situa-tion n’est alarmante pour le moment. La pré-sence de parasites rongeurs au sein dupavillon 3200 Jean-Brillant serait favorisée,entre autres, par les 6 000 personnes quientrent et qui sortent par les portes. «Au débutde l’automne, les petits mulots cherchent àentrer à l’intérieur de l’immeuble pour segarder au chaud», soulève le contremaître dusecteur ouest de l’UdeM, Michel Pharand.

Entente avec Maheu Maheu

La première plainte pour le pavillon Jean-Brillant date de 2008. « L’intervention acommencé après qu’un parasite a étéaperçu à la cafétéria, énonce la conseillèrede Maheu Maheu, Jessica Lebel. L’UdeM adonc signé un contrat avec la compagniecette même année.» Selon le type de contrat,l’entreprise s’engage à faire des visites pourrestreindre et éliminer les risques d’infesta-tions. « En 2013, pour le pavillon Jean-Brillant, l’UdeM a signé un contrat de typerégulier avec la compagnie Maheu Maheupour une somme de 1 292,52 $, informeMme Lebel. Selon les commentaires laissésau dossier, Jean-Brillant aurait des souris.»Pour l’année 2013, trois captures ont étérépertoriées en date du 18 octobre et dix cap-tures en date du 18 novembre.

Pour exterminer ces rongeurs, MaheuMaheu installe plusieurs trappes à sourispour les capturer. « Du beurre d’arachideest également déposé sur ces trappes, cequi favorise la capture », soulève M.Pharand. Aucun poison n’est par ailleurs uti-lisé pour les interventions intérieures. Ainsi,une fois par mois minimum, les techniciensde Maheu Maheu se rendent sur les lieuxpour faire des vérifications. Même s’il n’estpas nécessaire d’effectuer une intervention àun endroit précis, un réseau de dépistagepeut être installé afin de prévenir toute infes-tation de parasites.

Suivi

La direction des immeubles doit directementcontacter la compagnie pour qu’une actionsoit effectuée après la réception d’une plainte.«Maheu Maheu entre alors directement encommunication avec la personne qui l’aémise, explique Mme Lebel. Ensuite, nostechniciens se déplacent sur les lieux et ilsfont un traitement ou ils ramassent ce quiaura été attrapé.» Pour l’année 2013, MaheuMaheu a reçu un total de 181 appels émis parl’UdeM.

Plusieurs pavillons ont recours aux servicesde la compagnie d’extermination. « Lepavillon Marie-Victorin, le CEPSUM, laFaculté de musique, le campus de SainteHyacinthe ont, eux aussi, bénéficiés de nosservices», indique Mme Lebel.

Tous ces pavillons ne bénéficient pas de lamême entente ni les mêmes traitements queJean-Brillant. Selon le type de parasites et duniveau d’infestation, le nombre de visites variede mensuelles à biannuelles. Rappelons queMaheu Maheu ne traite pas seulement les casde rongeurs, mais également celui d’autresparasites comme les fourmis, les araignées,les insectes reliés au bois et les parasites reliésà l’humidité.

WILDINETTE PAUL

PHOTO: TIFFANY HAMELIN

Le beurre d’arachide a vite attiré la nouvelle pigiste dans le local de Quartier Libre.

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Quartier L!bre • 11 décembre 2013 • quartierlibre.ca • Page 5

La journée commence à 4 heures dumatin. C’est Carl Chan qui arrive le pre-mier et qui ouvre les lieux. Cela fait 24

ans qu’il travaille à l’Université. Il s’occupe seuldes déjeuners et des pâtisseries comme les muf-fins ou les croissants. «Tout doit être prêt unpeu avant 7 heures pour la distribution desdéjeuners, explique-t-il. Les marchandisesseront livrées et placées pour 7h30, momentoù les comptoirs ouvrent.» En effet, la cuisinene prépare pas uniquement les plats pour ChezValère. Elle approvisionne aussi les quatre café-térias sur le campus de l’Université : pavillonsJean-Brillant, Marie-Victorin, Jean-Coutu etRoger-Gaudry. Le rythme est très soutenu pourlui dans la journée. «Tous les jours sont occu-pés, mais nous le sommes encore plus pen-dant les tempêtes de neige, parce que plus depersonnes mangent à l’intérieur, décrit le cui-sinier. En période d’examen, c’est lors dudéjeuner qu’il y a le plus de personnes.»

«Je veille à l’hygiène

de l’endroit, c’est

très important. »

YVON MARCOUXChef de groupe

Il est 4h30 et le deuxième groupe de cuisiniersarrive sur les lieux ; ils s’occupent des sand-wichs. «Quand j’ai commencé à travailler ici,nous faisions essentiellement des repas ordi-

naires, raconte M. Chan. Maintenant, nous fai-sons beaucoup plus de sandwichs et de muf-fins. Les étudiants préfèrent grignoter. »L’équipe « sandwich » se compose de troismembres. La charge de travail étant trop élevéepour seulement deux personnes, les troismembres de l’équipe sont indispensables. «Lerythme est très soutenu, on ne peut pas arrê-ter, explique le cuisinier Michel Coton. Après ledîner, le plus gros est fini, même si l’on ne serelâche pas.» Lui et son partenaire ont en géné-ral près de 500 sandwichs à préparer, dont desbagels, des clubs sandwichs ou encore desgrilled cheese. De l’autre côté se trouve StéphaneBernatchez qui s’occupe des paninis. Il en a 60à faire pour la journée. À 10 heures, une autrepersonne arrive et ensemble, ils emballeront etétiquetteront les sandwichs en triangle.

Sécurité d’emploi

M. Bernatchez avait déjà travaillé pourl’Université il y a 20 ans. Cela fait un mois qu’ilest de retour ; ce sont les avantages qu’offrel’UdeM qui l’ont fait revenir. «Le salaire estmeilleur par rapport aux autres restaurants,commente-t-il. De plus, l’emploi vient avecdes avantages sociaux, comme les assu-rances, que l’on n’a pas dans des restaurantsou dans d’autres compagnies. » Le salairehoraire proposé aux employés est en moyennede 3 à 4 $ supérieur à celui des autres restau-rants, pour les postes équivalents. YannHautbois affirme aussi apprécier travailler àl’Université. «Il y a une certaine sécurité de

l’emploi ici par rapport aux autres restau-rants, ajoute-t-il. C’est plus stable au niveaudes horaires, même s’il arrive que cela varieun peu. » Avant, il travaillait au Casino deMontréal et vivait toujours dans l’incertitudede son emploi du temps.

Tous les déjeuners du campus sont préparésChez Valère pour qu’à 7 heures, les livreurspuissent répartir les sandwichs et les repas àtravers les différents pavillons. Ils repasserontà 10 heures pour les dîners. Dans les cuisines,le rythme ne faiblit pas. L’équipe du midi estarrivée il y a 30 minutes, et l’endroit est enpleine ébullition. Une pile importante de vais-selle s’est déjà amassée pour le plongeur, quiarrive vers 8 heures. De son côté, SylvainDemers prépare les pâtes à pizza. « Je monteentre 30 et 40 pizzas avant 10 heures, pré-cise-t-il. Elles s’en vont dans les comptoirs.Puis, je fais 20 pizzas pour la cafétéria pourla journée. S’il en faut plus pour le soir, je lesprépare pour l’équipe du soir.» À partir de11 heures, il passera au service.

Il est 7h30, la cafétéria ouvre et ses premiersclients arrivent peu de temps après. Le magasi-nier Dave Smith vient de recevoir sa marchan-dise et alimente les réfrigérateurs en boissons.Son rôle est aussi de s’assurer que les cuisiniersaient tous les aliments et outils dont ils ontbesoin. «Je sais à peu près ce qu’il manque etje fais les commandes en conséquence,explique-t-il. C’est seulement le jeudi que jesuis avec le chef pour la commande de

viande, car la quantité est importante.» Plustard dans la journée, aux environs de 12h30,il passera les commandes pour le lendemain.

Parallèlement, Umberto Carciero, le senior descuisines avec ses 40 ans de services, prépareles plats du midi. « Je choisis les repas avec lepatron, explique-t-il. On fait des cycles d’unmois. On propose toujours des produitsfrais.» Manuel Nabais assiste M. Carciero etprépare la viande. Deux à trois choix de menusont offerts tous les jours à la cafétéria. «Ça nes’arrête presque pas, nous faisons vraimentdu travail de grosse production», précise-t-il. À côté du groupe, Gabriel Paulus prépare les14 salades différentes qui viendront se placerdans le bar de la cafétéria à 11h30.

Alors que la deuxième vague de livraison arrive,le chef de groupe, Yvon Marcoux, assure le bonfonctionnement des opérations. « Je veille àl’hygiène de l’endroit, c’est très important,explique-t-il. Je fais aussi attention à ce queles employés utilisent les bons outils afind’éviter les accidents. » Le cuisinier assureaussi le rôle de caissier si nécessaire et aide àpréparer les desserts.

L’équipe travaillera jusqu’au 27 décembre etreprendra avant la rentrée après une courtepause. Elle assure aussi le service l’été pour lesétudiants, même si l’équipe est diminuée demoitié.

ADIL BOUKIND

derrière les fourneaux Tous les jours, la cafétéria Chez Valère, située au 2e étage du 3200, rue Jean-Brillant, alimenteplusieurs milliers d’étudiants. Ce que ces derniers ignorent, c’est que les cuisines sont unemachine bien huilée dont chaque membre de l’équipe, composée de 10 cuisiniers, est pri-mordiale à son fonctionnement.

c a m P u s d a N s L a P e a u d e …

Quartier Libre se met, le temps d’une journée, dans la peau d’un acteur de la communauté universitaire de l’UdeM.

PHOTOS: ADIL BOUKIND

Les cuisiniers travaillent environ 37 heures par semaine. Les menus du midi coutent 9 $ et comprennent un plat principal, une boisson,

une soupe et un dessert.

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dérapage et course du graLa course du GRA, organisée pour les étudiants de première année à HEC, est un rite d’in-tégration bien peu connu des autres étudiants de l’UdeM. Jusqu’à maintenant, les activitésétaient tenues secrètes de l’administration. À cause des dérapages des années précédentes,le Comité des sports et loisirs (CSL) qui organise l’événement est dans l’obligation d’avertirla direction de HEC de la teneur des défis.

c a m P u s V i e é t u d i a N t e

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La course du GRA, dont l’acronymesignifie «Groupe recrue de l’année»,s’apparente à un championnat pour

les étudiants en première année de baccalau-réat à HEC. À l’instar du Carnaval de laFédération des associations étudiantes du cam-pus de l’UdeM (FAÉCUM), les participants sontregroupés en équipes représentant chacunedes classes et doivent obtenir le maximum depoints à travers des défis se déroulant pendantles deux sessions. Le GRA, qui commence à lasession d’automne, se décline en un autrechampionnat pour les étudiants admis à la ses-sion d’hiver appelé le GRAALH. Tous deux exis-tent depuis la création du CSL de HEC il y a 21ans. L’équipe qui a remporté le plus de pointsse voit accorder un trophée qu’elle conservependant un an avant de le remettre au vain-queur du GRA de l’année suivante.

Dérapages

«Environ un quart des étudiants ne partici-pent pas aux activités du GRA», constate leresponsable des communications de CSL,Quentin Lavallée-Bourdeaux. Les défis sontvariés, pouvant aller d’une simple tournée desbars à des récoltes de dons pour les enfants duCHU de Sainte-Justine, en passant par unecourse de traîneaux. «Les autres années, laliste n’était pas soumise à la direction deHEC, explique Quentin Lavallée-Bourdeaux.C’est depuis cette année qu’on doit le faire.»Tous les défis fournissent des points en fonc-tion de l’implication plus ou moins grande desgroupes. L’apogée du championnat a lieu débutmars durant le Carnaval, une semaine quidébute par le Rallye et qui se termine par le baldu GRA. Le Rallye est un immense jeu de pisteà travers l’Amérique du Nord durant lequel leséquipes doivent ramener des objets loufoques.Par exemple, une photo de son équipe tenanten main le scrotum de la statue du Raging Bullà Wall Street.

« Il y a deux ou trois ans, ils avaient jeté dela farine dans un bâtiment gouvernemen-tal ou un poste de police, raconte l’ancienétudiant de HEC Gérard*. Ils ont fini par sefaire attraper et c’est remonté jusqu’à laSureté du Québec.» Ce genre de dérapage neserait d’ailleurs pas si inhabituel. « L’annéedernière, durant le rallye, des étudiants ontvolé des choses chez des commerçants,notamment un set de présentation de bièresen bois, admet Bertrand Sinniger le vice-pré-sident et interne à l’Association étudiante deHEC. Il y a eu des problèmes avec la policeet l’association étudiante a dû payer desavocats. »

Selon Gérard, le principe du GRA est avant toutde créer une dynamique d’intégration parmiles étudiants à travers des défis. «Ce ne sontpas des défis répréhensibles par la loi, car

l’association étudiante regarde la liste d’ob-jectifs », précise l’étudiant. Il admet cepen-dant que les participants peuvent se laisserentraîner à faire plus que nécessaire même siles actes gratuits et illégaux étaient sanction-nés par une perte de points dans le classe-ment.

Les dérapages de l’année dernière ont amenéla direction de HEC à encadrer plus attentive-ment la course cette année. « La différencepar rapport aux années précédentes, c’estprincipalement que la direction va regarderla liste des défis pour le Carnaval, explique laresponsable de la vie étudiante et des évène-ments à HEC, Diane Lauzon. Le but n’est pasd’annuler les activités, mais de mieux les

superviser afin de s’assurer que rien nepuisse nuire à l’étudiant.»

L’étudiante à HEC Martine* nous apprendcependant que certaines activités restentencore officieuses et ne font donc pas par-tie de la liste approuvée par la faculté. C’estle cas de la semaine de la connerie. Durantcette semaine, ce sont les étudiants qui sontamenés à créer leurs propres défis, qui neseront contrôlés que par le CSL afin dedéterminer s’ils rapportent des points ounon. « Il y a des étudiants qui ont fait sor-tir de sa voiture une personne arrêtée àun feu rouge et sont rentrés dans le véhi-cule pendant plusieurs minutes », relateMartine.

Ce rite d’intégration a déjà incité un étudiant àporter plainte pour vol répété de ses affaires.Gérard nous assure cependant que ce n’est pasle but visé et que lorsqu’un étudiant se sent per-sécuté, les brimades cessent la plupart du temps.«C’est fait pour rassembler les gens, pas pourles dénigrer ou les rabaisser», affirme-t-il. Deson côté la direction de HEC affirme que lesefforts de supervision et de sensibilisation desétudiants portent leur fruit. «Nous n’avons pasl’intention d’arrêter le GRA», assure DianeLauzon. La direction de HEC n’a pour l’instantreçu aucune plainte.

VALENTIN BONHEUR

* Le nom des intervenants a été modifié

pour respecter l’anonymat

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PHOTO: MÉLAINE JOLY

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N o ë L c a r a b i N s

Quartier L!bre • 11 décembre 2013 • quartierlibre.ca • Page 7

Natation

XaVier desharNais(Kinésiologie)

Durant le temps des fêtes, je compte rendre visite à ma familleà Sherbrooke. Je vais également partir en Californie avec toutel’équipe de natation pour une séance d’entrainement. En2014, j’espère être classé dans le top 3 au niveau mondial.

Louis Leroy(Génie mécanique)

Pour mes vacances, je vais seulement partir une semaine enFrance voir ma famille et mes amis. Durant ce séjour, je vaisprobablement me déconnecter de la natation. Par contre, jevais continuer à faire de la musculation. À mon retour, je parsavec Xavier et les autres athlètes en Californie m’entraîner.

sarah-Lee heVey(Enseignement des sciences et technologies du secon-daire)

Je vais partir trois jours en Abitibi pour rejoindre ma famillequi habite là-bas. Pendant mes vacances, je ne vais pas m’en-trainer, excepté avec toute l’équipe en Californie. Je vais plu-tôt passer du temps en famille et faire des activités avec mesamis. À mon retour, je veux être reposée pour me plonger àfond dans mes études.

éLodie rousseau sirois(Architecture du paysage)

Je vais passer mon congé chez ma famille au bas Saint-Laurent. Je vais continuer à m’entraîner selon le programmeque nous avons au sein de l’équipe. J’irai faire de la courseet travailler ma force. Je serai de retour de vacances le 4 jan-vier pour le début de l’entrainement de hockey.

rika PiLoN-robert(Art et Science 1er année)

Contrairement à mes coéquipières, je vais rester à Montréalcar j’ai un travail et je ne peux pas le laisser. Je vais donc pas-ser mes vacances à travailler à l’épicerie.

audrey gariePy(Art et Science 1er année)

Je vais partir à Mascouche rejoindre ma famille. Je vais conti-nuer à m’entraîner, mais je vais également profiter de mesvacances.

samueL LaNdry(Éducation physique et santé)

Durant mes vacances, je vais aller chez ma famille à ThetfordMines. Je vais continuer à m’entraîner. Cette année particu-lièrement, l’équipe de badminton va participer à un campd’entrainement en Floride, du 27 décembre au 4 janvier.

charLie LoigNoN(Éducation physique et santé)

Je vais être à Terrebonne, mais seulement quelques jourspuisque je participe au camp d’entraînement en Floride. Enfait, je n’aurai pas vraiment de vacances. J’espère qu’après lecamp, je vais revenir en forme pour la prochaine saison.

aNthoNy coady(Éducation physique et santé)

Je vais continuer à m’entrainer. Par contre, puisque mesparents passent Noel à l’étranger, je vais me retrouver toutseul. Je n’ai donc pas vraiment prévu mes vacances. Je penseprobablement passer du temps avec ma copine ou des amis.

Natation Natation

hockey

badminton badminton football

hockey hockey

VOX PoP ATHLÉTIQUE

Que font les carabins pendant les vacances de Noël ?

Propos receuill is par EHTEL GUTTIEREZ

PHOTOS: EHTEL GUTTIEREZ

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Le contenu des pages de la FAÉCUM est indépendant de la ligne éditoriale de Quartier Libre

Tiago Silvasecrétaire général

[email protected]

Maud Laporte-Roycoordonnatrice aux affaires académiques de cycles supérieurs

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DU CAMPUS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

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silence ! c’est Noël

par LAURENT PERREAULT

N o ë L

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« jésus est uN meNsoNge ! »

« tu es adoPté(e)… »

« Qui aimerait fourrer La diNde cette aNNée ? »

« Pas de cadeauX cette aNNée. c’estreNdu beaucouP troP commerciaL ! »

« Que dirait jésus de NoëL aujourd’hui ? »

« cette aNNée, je jeûNe PeNdaNt toutes Les fêtes. »

« crime, josiaNe, t’as biN eNgraissé ! je PeNse Qu’oN a trouVé Qui seraNotre Père NoëL cette aNNée ! »

« Le Petit jérémie a de beauX greLots.Les as-tu Vus ? »

« j’ai oubLié toN cadeau. »

« Pour Vrai ? eNcore de La diNde ? »

« est-ce Que Vos cadeauX coNtieNNeNt des bPa ? »

« est-ce Que ce cadeau est remboursabLe ? »

« c’est Pas toi Qui deVais emmeNergraNd-mamaN cette aNNée ? »

« me sembLe Que toN eX était PLus L’fuN. »

« L’archaNge gabrieL VieNt de me L’aNNoNcer : je suis eNceiNte. »

« Quoi ? heiN ? dePuis QuaNd faut doNNer des cadeauX à NoëL ? »

« je suis VégétarieNNe… »

« ParLoNs de La charte. »

« NoëL, c’est osteNtatoire ! »

« j’ai Pas faim. »

Pour éviter de ruiner l’esprit des Fêtes, Quartier Librevous propose 20 phrases à éviter lors de vos célébrations

PHOTO: NAVID MOGHADDAM

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Le Père Noël s’est trompéPar ETHEL GUTTIEREZ et ANNE-MARIE PROVOST

N o ë L

Quartier L!bre • 11 décembre 2013 • quartierlibre.ca • Page 11

Quartier Libre a recensé les pires cadeaux de Noël

reçus par des étudiants de l’UdeM

L’album de dany bédard (2 Noëls de suite)

« je n’avais jamais demandé ce cd »

– Valérie Terreault, étudiante en sc

ience de la communication

des bonbons au caramel

« Les mêmes que je n’aimais pas,

pendant six années de suite »

– Maxime Clément, baccalauréat en communication politique

un hibou en plastique pour faire fuir les corneilles

« ce n’était pas d’une grande utilité »– Vanessa Boies, année préparatoire

« j’ai reçu de mon parrain une cloche à gâteau

et des plats tupperware pour partir mon trousseau, mais j’avais seulement 14-15 ans »

– Alexandra Lauzon D’Amours, étudiante en publicité

une chemise de mes ex-beaux-parents « mon ex-beau-père m’a dit : “comme ça, tu vas avoir de l’allure” »– Éric Pauzé, diplômé en anthropologie

« mes frères m’ont acheté un vibrateur a Noël il y a deux ans parce que je repartais pour la suisse pour six mois et que j’étais en couple… assez lol »– Stéphanie Robillard, étudiante en science de la communication

ILLUSTRATIONS: MÉLAINE JOLY

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Page 12 • Quartier L!bre • 11 décembre 2013 • quartierlibre.ca

Les complexes au masculinQuel étudiant ne s’est pas déjà senti complexé par un aspect de son physique, aussi minimesoit-il ? Toutefois, si les complexes étaient l’apanage des femmes auparavant, ce sentiment d’in-fériorité touche aussi désormais les hommes.

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La nutritionniste du Centre de santé et deconsultation psychologique (CSCP)Chantal Riopel remarque que plusieurs

étudiants consultent pour des raisons familialesou à cause de leur entourage. «Parfois, pour lesparents, il est très important de bien s’ali-menter ou de bien paraître et cela va se réper-cuter sur l’individu, constate-t-elle.Cela engen-dre par la suite des troubles de comportement,car ils veulent que tout soit parfait.»

Les parents, un soutien essentiel

Le professeur titulaire au Département de psy-chologie Jean-Claude Lasry estime que les étu-diants doivent avoir une bonne communica-tion avec leurs parents. «De cette manière, lesparents seront en mesure de rassurer l’indi-vidu concernant ses doutes, ses complexes etsurtout ses peurs.» Le sentiment d’inférioritéque peut ressentir une personne a tendance àdiminuer lorsqu’elle entretient de bonnes rela-tions avec ses parents.

C’est ce que confirme l’étudiante au certificaten sciences humaines à l’UQAM Marta RosaQuintanilla. « J’ai toujours été complexée parma tache de naissance située au niveau demon ventre, dit-elle. Par contre, mes parentsm’ont toujours encouragée et rassurée à cesujet. C’est en partie grâce à eux qu’aujour-d’hui que je l’accepte, puisque c’est quelquechose que je ne peux pas contrôler.»

L’étudiante se souvient que lorsqu’elle était jeune,sa tache était comme un frein dans plusieurs deses activités quotidiennes. «J’exigeais de porterun maillot de bain 1 pièce, parce que j’étaisgênée, déclare-t-elle. J’avais peur que les gensconfondent ma tache avec un bleu et pensentque je me faisais battre par mes parents. J’étaissouvent mal à l’aise lorsque j’étais obligée dela montrer, par exemple dans mes spectaclesde danse orientale.»

Selon Mme Riopel, les médias sont en grandepartie responsables des complexes et d’unemauvaise image corporelle de la part des indi-vidus. « Premièrement, les magazinesutilisent souvent des mannequins qui sonten dessous du poids santé, affirme-t-elle.Ensuite, la plupart des images sontretouchées avec Photoshop et montrent desfemmes filiformes. Souvent, les étudiantsqui viennent consulter ont cette image de lanorme, mais ce qu’ils ne comprennent pas,c’est que c’est une norme sociale créée, etnon une norme sensée et santé.»

Les hommes aussi complexés

Les complexes affectent davantage les femmes,mais de plus en plus d’hommes n’hésitent pas

à consulter pour améliorer leur image cor-porelle. « Contrairement aux femmes quiveulent une perte de poids, les hommes veu-lent avant tout avoir des muscles, déclare lanutritionniste du CSCP. C’est ce qu’on appellele syndrome d’Adonis.» Le syndrome d’Adonisest un terme employé pour caractériser leshommes qui ne trouvent jamais leurs musclesassez gros.

« Avant, je me comparais souvent auxautres, remarque l’étudiant au certificat entoxicomanie à l’UdeM Aaron Emmanuel alongtemps été complexé par sa tail le.Aujourd’hui, j’ai arrêté de le faire et jem’accepte beaucoup mieux. Je suis faitcomme ça et je n’ai pas le pouvoir dechanger quoi que ce soit. »

L’étudiant en communication à l’UdeM JulioCésar Gracias pense que les hommes sont deplus en plus touchés par cet aspect de lasociété en raison du phénomène de surcon-sommation. « Les compagnies développentdes produits cosmétiques et mettent sur lemarché des articles qui autrefois étaientdestinés exclusivement aux femmes »,constate-t-il.

Marta Quintanilla remarque également queles hommes sont de plus en plus influencéspar ce nouveau mode de vie. « On peutc la i rement l e vo i r dans la cu l turedouchebag des téléréalités comme JerseyShore, qui véhicule l’idéal des gros muscleset du teint basané des salons de bron-zage », relate l ’é tudiante de l ’UQAM.Plusieurs études ont démontré que passée lapuberté, les hommes vivent une améliora-tion de leur perception de leur image cor-porelle alors que celle des femmes a ten-dance à diminuer.

Selon M. Lasry, il est primordial de communi-quer ses angoisses à un professionnel ou mêmeà un ami ou un parent qui soit capable d’é-couter sans juger. «Ces personnes n’ont pasle choix de consulter pour vaincre leurinconfort face à leur image corporelle,déclare-t-il. Ils ont besoin d’une aideextérieure. Ce climat d’écoute, de com-préhension va favoriser une acceptation desoi et la personne va apprendre à s’aimer.»Toutefois, il souligne qu’il faut diminuer l’im-pact des complexes sur l’individu en misantsur d’autres caractéristiques, comme l’humour,le charisme, la communication, le talent sportifou musical. En vieillissant, les individus onttendance à mieux s’accepter parmi les nom-breux standards de beauté que véhicule lasociété.

ETHEL

GUTIERREZ

PHOTO: ADIL BOUKIND

«Contrairement aux femmesqui veulent une perte de poids,les hommes veulent avant tout

avoir des muscles. »

– CHANTAL RIOPELNutritionniste au Centre de santé et de consultation psychologique (CSCP)

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idée cherche argentMonter un film, écrire un livre ou réaliser un projet de fin de session sont autant d’initiativesque des étudiants pourraient envisager de concrétiser. Toutefois, les fonds peuvent ne pasêtre suffisants. Il existe une méthode de financement participatif basée sur des dons publics :les plateformes de sociofinancement.

s o c i é t é f i N a N c e m e N t

Quartier L!bre • 11 décembre 2013 • quartierlibre.ca • Page 13

En vogue depuis 2008 auprès desjeunes entrepreneurs, les plateformesde sociofinancement se multiplient unpeu partout au Canada et aux États-Unis. Le site protegezvous.ca recen-sait en avril 2012 plus de 580 plate-formes de financement participatifdans le monde. Ces différents sites desociofinancement ont lancé en 2012quelque 1,1 M de campagnes de finan-cement réussies. Une progression de81 % par rapport à 2011. Au Canada,il existe 45 de ces sites, dont sept auQuébec: Fundo, Haricot, La Plèbe, LaRuche, Cuban Hat, ProjetsQC etYoyomolo. Cependant, il est impos-sible à l’heure actuelle de savoir com-bien d’étudiants utilisent ces plate-formes puisqu’elles ne collectent pasde données sur le caractère des pro-jets déposés.

Le principe de ces plateformes est sim-ple : un peu comme sur Facebook,chaque projet a son profil sur lequel

sont détaillées toutes les étapes de réalisation,le budget assigné à chaque étape, des vidéos deprésentation, le montant total des contributionsen date du jour, le nombre d’ambassadeurs etd’alliés ainsi que la présentation du respons-able du projet. Le profil est le document quiappuie la crédibilité du projet.

L’ancien étudiant au DESS en gestion à HEC,entrepreneur et co-fondateur de la société deconsultation et d’analyse SeedingFactory, HeriRakotomalala, explique qu’il existe quatregrandes étapes dans l’organisation d’une cam-pagne de sociofinancement. Il est d’abordessentiel de prouver que l’on détient une bonneidée. Pour cela, il est toujours apprécié desfuturs donateurs de fournir un prototype ouune vidéo de présentation du projet afin dedémontrer aux contributeurs potentiels en quoice produit est unique. N’importe qui peut don-ner aux projets qu’il souhaite soutenir, aucunstatut particulier n’est nécessaire. Le donateurdoit seulement s’inscrire sur la plateforme surlaquelle le projet a été soumis. Vient ensuite lacollaboration. Elle est essentielle dans ledéveloppement d’un réseau de partenaires. Àcette étape, il est important de définir les objec-tifs de financement. Une bonne collaborationappelle un bon marketing ; c’est pour cela quetrès souvent, la plateforme de sociofinance-ment of fre un service de consei l a f in

d’améliorer ses contributions et sa visibilité.Très souvent, la plateforme se réserve le droitde conseiller ou d’exiger une amélioration dela présentation du projet. Enfin, il est recom-mandé d’avoir de bonnes relations publiques,c’est-à-dire d’être présent sur les réseaux soci-aux, les stratégies marketing étant souvent trèscourtes et très intenses.

Des fonds facilement

La finissante au baccalauréat en communica-tion (médias interactifs) à l’UQAM et en chargede la communication et de la trésorerie du pro-jet Coro, Alex Lagacé-Carter, estime que lesociofinancement est un « moyen facile detrouver du financement.» Coro est un projetd’animation inspiré de la Comedia dell’artedans lequel les visiteurs seront transportés dansle monde visuel et sonore de Pierrot etArlequin.

Les dons à contribution, c’est-à-dire avec lapossibilité de recevoir un cadeau, rendent plussimple l’action de donner sans nécessairementavoir à se déplacer. Cependant, «c’est tout ourien», résume l’étudiante au baccalauréat encommunication (médias interactifs) à l’UQAM.Il est obligatoire d’atteindre le budget fixé pourque l’argent soit débloqué. Elle précise que leprojet est très présent sur les médias sociaux.«Nous aimerions produire le meilleur pro-jet qui soit, mais aussi laisser une relève auxprojets futurs. On ne veut pas qu’ils partent

de rien, soutient-elle. Le sociofinancementest un moyen de se faire connaître et d’avoirune visibi l i té plus humaine et plusprésente.»

L’étudiante en stratégie de production cul-turelle et médiatique à l’UQAM, ClaudeTremblay, est la directrice de production dufilm Sweet Sixteen. «Un court métrage quis’inscrit dans le cadre de la production defilms de fin d’études des finissants au bac-calauréat en cinéma», décrit-elle. Pour l’é-tudiante, le sociofinancement demande un pro-jet bien défini, avec des détails qui intéressentle public. « Il faut aussi être capable derépondre à leurs questions, reconnaît-elle.Cela demande du sérieux et des échangesconcrets.»

Pour cette étudiante qui a déjà travaillé sur lesenjeux économiques du sociofinancement,celui-ci est un «moyen pour du contenu nonprofessionnel de voir le jour », admet-elle.Dans le même esprit, Heri Rakotamalalasouligne que les deux choses les plus impor-tantes dans une campagne de financement sontla passion et l’authenticité.

Lors de la conférence Eweek donnée au collègeDawson le 19 novembre dernier dans le cadrede la semaine mondiale de l’entrepreunariat,M. Rakotomalala a défini le sociofinancementcomme étant «à la fois un outil de finance-ment et un outil marketing. » Un outil de

financement, car il permet de récolter de l’ar-gent via des dons publics, et un outil market-ing, puisqu’il permet une promotion intensiveauprès du public cible.

Le 5 décembre dernier s’est tenue La RucheAcadémie à l’Université Laval à Québec. Les 12meilleurs projets étudiants sélectionnés parmiune quarantaine d’autres ont donné un pitch devente devant un jury et des partenaires de lacommunauté universitaire.

TAHIA WANPHOTO: PASCAL DUMONT

La plateforme de financement québécoise Haricot permet à des étudiants d’obtenir des fonds pour financer leurs projets.

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tiens-toi droit !Mal au cou, au dos ou au poignet ? Cela vient peut-être de la posture adoptée devant votreordinateur portable. Nombreux sont les étudiants, à la maison comme à l’université, qui neprêtent pas attention à leur posture devant un ordinateur, jusqu’à en ressentir des douleurs.Toutefois, la bonne posture n’existe pas : l’essentiel est d’en changer souvent.

s o c i é t é s a N t é

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«J’ai eu deux tendinites aupoignet à cause de la façondont je tapais à l’ordinateur

pendant que je faisais mon DEC», assure l’é-tudiant en informatique à l’UdeM AlexandreSaint-Louis-Fortier. Le cas d’Alexandre estextrême, mais loin d’être unique. «Au moins60 % de ma clientèle étudiante vient me con-sulter pour des douleurs liées à l’utilisationde l’ordinateur, explique la physiothérapeuteau Centre de santé et de consultation psy-chologique (CSCP) Mona Martin. Ça peut êtredes douleurs cervicales, dorsales, à l’épaule,au poignet ou bien aussi des maux de tête.Cela peut devenir très gênant, jusqu’àempêcher d’étudier parce que la douleurdiminue la concentration et augmente lafatigue.»

Mieux à l’Université qu’à la maison

Les douleurs sont peu liées à l’usage de l’ordi-nateur à l’Université, principalement parce quel’étudiant y est installé à un bureau, sur unechaise. Autrement dit, dans de bonnes condi-tions. Néanmoins, l’équipement pourrait êtremieux pensé pour cette utilisation. « Àl’Université, normalement, je n’ai pas dedouleurs à cause de cela, certifie l’étudiante

en sciences biologiques Elsa Brunet. Par con-tre, dans certains locaux où les sièges sontfixés à une certaine distance de la table et nepeuvent pas s’en rapprocher, c’est un peuplus difficile.»

L’étudiante en pharmacie Sophie Thériaultpartage le même constat. « Dans certainspavillons comme à Roger-Gaudry ou àClaire-McNicoll, je trouve qu’on est assis plusbas que l’ordinateur, ce qui n’est pas superpour les bras et les tendinites. Je trouve quecertains locaux nécessiteraient une amélio-ration à ce niveau-là.» La physiothérapeutedu CSCP reconnaît que beaucoup de salles sontplus ou moins adaptées. Selon elle, les chaisesà bras sont très mauvaises pour les étudiantsqui se trouvent ainsi toujours trop loin ou tropprès de la table. «Idéalement, il faudrait deschaises qui s’ajustent en hauteur», recom-mande-t-elle.

Quand l’Université réaménage des salles decours, elle choisit le nouveau mobilier en fonc-tion de deux critères : la durabilité et le confort.« Le confort englobe l’ergonomie, et c’estvraiment un critère qui est prédominant,parce qu’on ne veut pas avoir des étudiantsqui manquent de productivité ou qui seplaignent d’inconfort», explique l’architecte

à la Direction des immeubles (DI) Jean-Philippe Cyr. Rien n’est spécifiquement pensépour améliorer les tables et les sièges en fonc-tion de l’usage de plus en plus fréquent d’or-dinateurs portables par les étudiants. «C’est ducas par cas dépendamment de la vocation dela pièce à aménager, souligne le directeur dela Division gestion de projets de la DI, ClaudeOlivier. On ne fait pas un grand nombred’aménagements, et en plus on réutilise lemême ameublement, les budgets étant cequ’ils sont.»

Une fois chez eux, les étudiants se montrentplus négligents. L’utilisation de l’ordinateurportable sur le divan, dans le lit ou même parterre engendre de mauvaises postures propicesà causer des douleurs. «À la maison, ça m’ar-rive souvent d’avoir des douleurs au bas dudos ou au cou quand je n’utilise pas l’ordi-nateur sur une table, mais seulement quandje suis dans mon sofa et que j’ai l’ordi surmes cuisses, admet l’étudiante en sciencesbiologiques. C’est vrai que je ne fais pas tou-jours attention.»

Dominer l’ordinateur

En cours comme à la maison, l’important n’estpas d’être tout le temps positionné de façonidéale devant son ordinateur, mais de s’ac-c o r d e r d e s m i c r op au s e s d e r e po s .«L’important est de faire des pauses et debouger, ne serait-ce que de détacher les yeuxde l’écran une minute ou deux, prendre letemps de respirer et changer de position,recommande la physiothérapeute MonaMartin. L’étudiant s’apercevra ensuite qu’ilest plus efficace et mieux concentré.L’essentiel est de ne pas se retrouver dansune mauvaise position trop longtemps.»

Mme Martin explique qu’une mauvaise posturefait en sorte que les articulations sont toujoursen contrainte et que les muscles qui devraientnous supporter et nous stabiliser ne sont pasou peu actifs. «Se tenir voûté avec le cou tiréen avant entraîne l’utilisation des musclespeu adaptés à une station prolongée, et doncamène une contracture de cesdits muscles»,indique-t-elle. Une mauvaise posture peutentraîner une raideur cervicale, un point dansle dos, une fatigue lombaire. D’où la nécessitéde prendre des pauses et de se replacer dansune position neutre et sans contrainte plusieursfois par jour. Si la mauvaise posture est répétéede façon continue, elle peut amener à desdouleurs chroniques selon l’individu. Celles-cipeuvent disparaître si la personne y consacrele temps et se fait aider de la bonne façon.

L’étudiant en informatique Alexandre Saint-Louis-Fortier est venu à bout de ses deux tendinites aupoignet avec du temps et de la patience. «C’estparti juste en faisant attention à ma posture:avoir le dos droit et les poignets pas tordus,assure-t-il. Quand ça devient douloureux, jechange de position. Par exemple, j’alterneentre le pavé tactile et la souris.»

Le stress des études, le manque d’activitéphysique, la surcharge de travail sont des facteursqui rendent les étudiants plus vulnérables et sus-ceptibles de ressentir des douleurs. Mais MonaMartin tient à dédramatiser la situation. «C’estimportant que l’étudiant ne s’inquiète pas etqu’il ne culpabilise pas parce que ces douleursne sont pas des blessures graves», affirme laphysiothérapeute. Selon elle, les douleurs ne sontsouvent que des contractures musculaires,guéries après une bonne nuit de sommeil.

CORALIE MENSA

PHOTO: PASCAL DUMONT

coNseiLs Pour bieN se teNir deVaNt L’ordiNateur(au moins quelques minutes par heure) :

• S’installer à une table• Avoir une bonne assise avec un bon équilibre• Maintenir le dos droit avec, idéalement, les épaules contre un dossier• Garder les deux pieds au sol• Supporter les poignets et les coudes• Positionner l’écran au niveau des yeux (sans lever le menton)• Faire une pause toutes les heures pour bouger et bien se repositionner

«Se tenir voûté avec le cou tiré en avant entraîne l'utilisation des muscles peu adaptés à une station prolongée, et donc

amène une contracture de cesdits muscles.»

– MONA MARTINPhysiothérapeute au Centre de santé

et de consultation psychologique (CSCP)

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Payer avec des millesL’Université du Nouveau-Brunswick (UNB) permet maintenant à ses étudiants de payer leursfrais de scolarité avec des milles depuis le 7 novembre dernier. Toutefois, les étudiants n’uti-lisent pas cette méthode exclusivement pour payer ces frais.

s o c i é t é f r a i s d e s c o L a r i t é

L’UNB est l’un des premiersétablissements postsec-ondaires au Canada à

avoir pris part au programme. «C’estdurant mon emploi chez Aéroplanque j’ai commencé à penser à quelpoint ce serait formidable pour lesétudiants et leurs familles de pou-voir amasser des milles pour lesaider à payer leur scolarité »,explique la fondatrice d’Higher EdPoints, Suzanne Tyson. Pendant sesannées de travail avec le programmeStudentAwards, elle a remarqué ladifficulté pour les étudiants de classemoyenne de financer leurs étudesuniversitaires. Notamment ceux quin’ont pas droit à des prêts élevés ouqui n’arrivent pas à obtenir desbourses par exemple.

Le nouveau programme Higher EdPoints fait le pont entre les étab-lissements scolaires et les étudiants.Il leur permet d’utiliser leurs pointsAéroplan, une entreprise spécialiséedans la gestion de la fidélisation,pour aider à payer entre autres leursfrais de scolarité. Les étudiants s’in-scrivent gratuitement sur le site inter-net et peuvent, par la suite, com-mencer à utiliser leurs milles. Lesétudiants obtiennent des pointslorsqu’ils dépensent chez les parte-naires d’Aéroplan comme la com-pagnie aérienne Air Canada, le mag-asin de location de voitures Avis ouencore la station Esso.

Rallier toutes les universités

La directrice de l’aide financière àl’UNB, Shelley Clayton, explique quel’initiative d’instaurer le programmeà l’université vient d’un partenariatentre l’établissement et Mme Tyson.«L’université a donné son support

au projet depuis le début, assureMme Clayton. Ce fut un plaisir d’in-staurer le programme ici.» Le butde Higher Ed Points est de voir toutesles institutions postsecondaires cana-diennes adhérer au programme.«J’ai eu des conversations avec plusde 24 établissements au Canadadepuis le lancement du programmeet partout la réponse est très ent-housiaste, affirme la fondatrice duprogramme. Les étudiants peuventeux-mêmes remplir le formulaireGet my school on board! (disponibleen anglais seulement pour lemoment) pour encourager la par-ticipation de leur école.»

Toutefois, certains étudiants utilisentces points pour d’autres achats.« Personnellement, je préfère nepas les utiliser pour payer ma sco-larité, indique l’étudiant en sciencespolitiques à l’UNB Vincent Clavette. Jeles dépense déjà pour aider à payermon épicerie, ce qui est tout aussiindispensable.» Il faut 35000 pointsAéroplan pour payer 250 $ de fraisde scolarité. Le nombre de pointsobtenus dépend toujours du com-merce ou de l’institution, ainsi quedes achats faits et des promotions encours.

Il n’est pas nécessairement plus avan-tageux de faire des achats pourobtenir des points et les utiliser par lasuite. Le programme met plutôt l’ac-cent sur l’utilisation des points quel’étudiant ou sa famille obtient enfaisant des achats de tous les jours.«Je cherchais une façon innovanteet gratuite pour aider les étudiantsavec le financement de leurs études,déclare la fondatrice du programme.Maintenant, avec les points de fidél-ité, ils ont une nouvelle option pourpayer leurs frais de scolarité.»

Si les étudiants ne peuvent pasrécolter assez de points par eux-mêmes, le site web de Higher EdPoints met à leur disposition uncanevas de lettre à envoyer à leursamis ou à leur famille pour leurdemander une donation de pointsafin de les aider à payer leur scolar-ité. « Je trouverais très déplacé dedemander des points à mes par-ents, car ils m’ont déjà aidé à payerune partie de mes frais de scolar-ité, déclare l’étudiant en science

politique. Par contre, quelqu’un quise ficherait totalement de sespoints et qui serait prêt à encumuler pour aider d’autres étu-diants, pourquoi pas?»

Les milles à l’UdeM?

À ce jour, l’UdeM n’a pas encore misen place ce système de milles, maiselle n’exclut pas de l’établir si lebesoin se fait ressentir chez les étu-diants. «Nous devons enquêter etvoir si cela peut avoir du potentielpour l’Université et ses étudiants»,indique le porte-parole de l’Univer -sité, Mathieu Filion.

Certains étudiants de l’UdeM se mon-trent intéressés par la possibleimplantation d’un système identiqueà celui de l’UNB. « L’installationd’un programme semblable àl’UdeM m’intéresserait vraiment!»,souligne l’étudiante en kinésiologieCaroline Lebrun. Pour plusieurs étu-diants rencontrés sur le campus,toutes les options sont bonnes pourles aider à payer leur scolarité, mêmes’ils ne pensent pas dépenser pluspour accumuler des milles Aéroplan.Toutefois, lorsqu’il est demandé aux

étudiants de solliciter leurs parentsou leurs amis pour donner une par-tie de leurs points, ils sont mitigés.« J’utiliserais mes propres pointsaccumulés en faisant des achatsavec mon argent pour aider mesparents à payer mes frais de sco-larité », soutient l’étudiante enoptométrie Myriam Nadeau. Pourd’autres, comme l’étudiante en crim-inologie Almendra Hernandez, cen’est qu’une autre façon pour leursproches de les aider financièrement,«Si cela peut aider à payer une par-tie des frais de scolarité, pourquoipas?», explique cette dernière.

Higher Ed Points est présentementen place dans trois établissementspostsecondaires au Canada, dont leCentennial College et le CanadoreCollege en Ontario. Ces établisse-ments comptent aussi parmi les pre-miers participants. Avec quelquescenta ines de membres aprèsquelques semaines d’existence et unnombre croissant d’adhésions,Higher Ed Points espère aussi pou-voir ajouter d’autres programmes depoints de fidélité en 2014.

MICHELLE PAQUET

Quartier L!bre • 11 décembre 2013 • quartierlibre.ca • Page 15

PHOTO: PASCAL DUMONT

Les étudiants de l’Université du Nouveau-Brunswick (UCB) peuventdésormais payer leurs frais de scolarité avec des milles.

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Quartier Libre : À quels défis avez-vous étéconfrontée en travaillant avec des acteurs nonprofessionnels atteints de déficience intel-lectuelle ?

Louise Archambault : Chaque heure était un défi ; j’aidû lâcher prise. Je me suis adaptée à eux, non l’inverse,pour faire ressortir leurs forces et leur personnalité.La caméra les fascinait, je devais travailler autrementpour éviter leurs regards. Lorsqu’on voyait un beléchange entre des acteurs, on le captait. J’étais commeun petit crabe en quête de spontanéité, de vérité.Conserver leurs vrais prénoms les a aidés à rester leplus naturel possible. Je demandais à Gabrielle[Marion Rivard] ou Alexandre [Landry] de devancerou retarder une réplique pour déjouer le textemécanique d’un acteur.

Q. L. : Parlez-nous de Gabrielle.

L.A. : Son défi était la coordination. Puisqu’elle est atteintedu syndrome de Williams, les circuits neurologiquesopèrent différemment chez elle, je simplifiais ma mise enscène et mes directives afin qu’elle comprenne. Allerchercher des clés sur une table et sortir pouvait nécessitervingt prises, mais elle pouvait régler des scènes d’émotionen une seule. C’est incroyable ! Avec son intelligence émo-tive, elle me supplante de loin. Elle est une leçon de viegrâce à son authenticité dans le moment présent.

Q. L. : Avec quels éléments a-t-il été le plus facilede composer?

L. A. : C’est le contact humain et tout l’amour qu’on s’estporté. On pourrait homologuer le record Guinness dunombre de câlins reçus lors d’un tournage. Les acteursdéficients n’ont pas de filtre, ils sont authentiques. Ils sesont surpassés, ils ont persévéré.

Q. L. : De quoi êtes-vous la plus fière dans l’aven-ture de Gabrielle?

L. A. : Je suis heureuse d’avoir réalisé un film en collab-oration avec ceux qui me l’ont inspiré. Je désirais faireun film avec les déficients intellectuels, pas que sur eux.Il y a aussi le contact humain des gens d’un peu partoutà travers le monde, qui me disent «merci» en pleurantou en souriant. Quelque chose me rassure sur l’human-ité là-dedans. Que le public ait envie de voir un film trai-tant d’un sujet délicat, sans tête d’affiche, dont la moitiédes acteurs sont atteints de handicaps intellectuels, m’em-plit de bonheur.

Q. L. : Comment vivez-vous avec les honneurs quevous raflez?

L. A. : Cette belle reconnaissance est l’épilogue. Lorsqu’onm’a annoncé que Gabrielle représenterait le Canada auxOscars, je songeais à la visibilité dont jouiraient les par-ents, les individus, les organismes au cœur du film. Avecdes économies ténues, les organismes améliorent le des-tin de ces gens-là. Jamais ils ne demandent à avoir unecaméra braquée sur eux. Que le public voie ce qu’ilsaccomplissent me comble.

Q. L. : Comment souhaiteriez-vous marquer l’e-sprit du public ?

L. A. : On ne réalise pas un film en voulant changer lemonde ou les mentalités, mais on souhaite que les genss’ouvrent à la différence. Si je devais marquer le public,ce à quoi je n’ai honnêtement jamais pensé, je souhait-erais qu’il réfléchisse et se questionne sur nos com-portements humains, sur notre société d’aujourd’hui.

Propos recueill is par

CAROLINE BERTRAND

Le syndrome de Gabrielle

La cinéaste Louise Archambault était présente à l’UdeM le 3 décembre dernier dans le cadrede la projection de son film Gabrielle au Ciné-Campus. En entrevue, elle revient sur une expé-rience humaine qu’elle juge d’une inestimable richesse.

c u Lt u r e c i N é m a

INSCRIPTION AUX AUDITIONS :

Avant le jeudi 16 janvier 2014, à minuit

INFORMATION :sac.umontreal.ca

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PHOTO: ADIL BOUKIND

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Q!«Que le public ait envie de

voir un film dont la moitié

des acteurs sont atteints de

handicaps intellectuels

m’emplit de bonheur.»

– LOUISE ARCHAMBAULTCinéaste

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t h é ât r ec u Lt u r e

L’appellation «Posthume»n’a pas été choisie pourrien. «En 2008, le TUM

[Théâtre de l’UdeM] a fermé sesportes, raconte le comédien de latroupe et ancien étudiant de l’UdeMSimon Delorme. Il n’y a pas eu desaison théâtrale cette année-là,alors les anciens du théâtre se sontdit qu’il fallait faire quelque chose.Posthume est né dans ce contexte-là. » La troupe se veut une renais-sance du TUM, ce qui explique lechoix d’un tel nom.

«On oublie vite

de se souvenir.

Pour moi, Posthume

doit se souvenir

d’où elle vient.

C’est important

de maintenir ce

lien originel.»

CYRIL CATTOMetteur en scène

Face au mécontentement généralengendré par la décision de ladirection, le TUM est revenu uneannée plus tard, et Posthume apoursuivi ses activités sans cesserde croître depuis. «Cette année, 75personnes sont impliquées dansnos projets », indique le cofonda-teur, metteur en scène, comédien etancien étudiant de l’UdeM, CyrilCatto.

Prenant ses racines dans le contexteuniversitaire udemien, la troupe estentièrement indépendante aujour-d’hui. Elle est portée par une poignéede gens passionnés de théâtre etfinancée par leurs cotisations et lavente de billets. «On oublie vite dese souvenir, déclare Cyril. Pour moi,Posthume doit se souvenir d’où ellevient. C’est important de main-tenir ce lien originel.»

C’est pour cette raison que lamajorité des membres de la troupesont des étudiants, des employés oudes anciens de l’Université. « Lesamateurs de théâtre de l’UdeM con-stituent encore notre bassin derecrutement le plus important,c’est certain », expose Simon. Latroupe a des horizons maintenantplus larges, car elle se permet tout demême de recruter à l’extérieur ducadre universitaire et de présenterdes spectacles ailleurs que sur lecampus, et pour différents publics.«Si des gens ont l’air de vivre duthéâtre et de vraiment l’apprécier,on leur donne l’occasion d’entrerdans Posthume, poursuit-il. Onpeut aussi les inviter à des audi-tions pour les voir performer.» Lesnouveaux talents sont toujours lesbienvenus, mais il faut parfois fairedes choix. «Cette année nous avonsdû refuser une quinzaine de per-sonnes, se désole Cyril. Des bonsacteurs en plus !»

Mœurs… un autre jour !

Ce mois-ci, la troupe présente deuxpièces en guise d’ouverture de sa sai-

son 2013-2014 : D’un bord oul’autre ainsi que D’un bord etl’autre. Ces deux pièces de RayCooney, un auteur anglais à l’humourdécapant, débutent en force cette sai-son qui a pour thème: Mœurs… unautre jour ! «Ce sont deux piècesqui prennent place en 1989 et en2004, résume la comédienne ÉmilieSigouin, seule membre de la distrib-ution qui n’est pas issue de l’UdeM.C’est l’histoire d’un chauffeur detaxi, menteur compulsif, qui adeux femmes à deux endroits dif-férents sans qu’elles le sachent.» Lapremière s’intitule D’un bord oul’autre (Run for you Wife), et ladeuxième D’un bord et l’autre(Caught in the net). «Cyril a choisices pièces parce que c’est cet auteurqui l’a convaincu de faire duthéâtre, note Émilie. Il voulait lesretoucher parce que ce sont despièces qui font rire constamment.»Elles ont été traduites en France etadaptées pour un public québécoisdans la mise en scène de Cyril Catto.

Hair, la légendaire comédie musi-cale américaine (à ne pas confondreavec Hairspray), figure déjà dans lesplans de la troupe cette saison. Lamise en scène sera assurée par LucArsenault, l’ancien directeur artis-tique du TUM et aujourd’hui membreà part entière de Posthume.

Posthume, dans une optique multi-disciplinaire qui lui est chère, diver-sifie son offre artistique et incorpored’autres formes d’art dans ses activ-ités. «Depuis l’an passé, il y a lesOff-Posthume, qui sont des specta-cles à plus petit déploiement,

souligne Simon. C’est pour donnerla chance à des gens de réaliser desprojets et leur donner un moyen des’exprimer.» Sur le site internet dela troupe, il est possible de soumet-tre ses propres idées de spectacle.

RAPHAËL PIRRO

D’un bord ou l’autre

11, 13, 15, 17 et 19 décembre

D’un bord et l’autre

12, 14, 16, 18 et 20 décembre

20 heures

Centre culturel Calixa-Lavallée

17 $ pour les étudiants

Quartier L!bre • 11 décembre 2013 • quartierlibre.ca • Page 17

Passionnés au-delà de l’universitéLa troupe de théâtre Posthume fait des siennes sur la scène artistique montréalaise. Offrantdes spectacles à plusieurs reprises au courant de l’année, la genèse de ce regroupement aeu lieu en 2009. Les artistes qui en font partie sont dans bien des cas des anciens ou actuelsétudiants de l’UdeM.

La troupe Posthume en répétition générale de la pièce D’un bord ou l’autre.

PHOTOS: ADIL BOUKIND

Dans la pièce, le chauffeur de taxi Jean Morin mène une double vie.

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m u s i Q u ec u Lt u r e

«Je ne pourrais pas vous direexactement depuis quand il nemarche plus, mais ça fait très

longtemps, plus de 15 ans», confie l’anciendoyen de la Faculté de musique de l’UdeM etorganiste Réjean Poirier. L’orgue de la salleClaude-Champagne n’a pas eu une destinéeheureuse. « Au départ, l’instrument posaitdéjà des problèmes, ils se sont aggravés jus-qu’à ce que le feu prenne dans la consolependant un concert», explique-t-il.

«J’ai dû réfléchir quant

aux perspectives d’avenir

qui sont en baisse, d’où

mon idée de me diriger

vers l’enseignement. »

PHILIPPE BOURNIVALÉtudiant en doctorat d’orgue

Toutefois, même si l’orgue de la Faculté nefonctionne plus et malgré un nombre très res-treint d’inscrits – trois en 2013 – l’UdeM conti-nue d’offrir une formation aux trois cycles d’en-seignement. Pour le doctorant PhilippeBournival, c’est une chance d’avoir accès à ceprogramme. « Je tenais à faire mon doctoraten français, car c’est intellectuellement trèsintense et il n’y a que l’UdeM qui le proposedans cette langue.»

Face à cette volonté de maintenir une forma-tion en orgue, il est paradoxal de constaterqu’aucun projet de réparation de l’instrumentde la salle Claude-Champagne ne soit encours. « Ce serait beaucoup trop coûteux,vu son état et le peu d’étudiants en orgueactuellement », indique l’adjointe au déve-loppement à la Faculté de musique, MadeleineBédard.

La remise à neuf de l’instrument ne pourraitdonc pas être rentabilisée. « Il faut êtreconscient que ça coûte très cher d’entrete-nir un orgue, note le diplômé de troisièmecycle en orgue à l’UdeM Marc-André Harnois.On fait donc un calcul avant de penser à leréparer.»

Selon M. Poirier, il s’agit d’un instrumentvétuste. «Il n’est pas bien situé dans la salle,ça ne vaut donc pas la peine de le réparer,croit-il. Une partie de la tuyauterie est récu-pérable, mais pour le reste de l’instrument,comme les sommiers [NDLR : dispositif quidistribue l’air au sein de l’orgue] ou la méca-nique, c’est dépassé.»

Pas lésés pour autant

Afin de pallier l’absence de cet instrument, laFaculté a mis en place un système pour per-mettre aux étudiants de travailler. «On louedes heures dans une église, et à la Faculté ily a des petits orgues de travail qui permet-

tent de compléter avec les heures louées»,explique M. Poirier.

Lors de son passage à l’UdeM, Marc-AndréHarnois avait à se déplacer loin de la Facultépour répéter, mais n’y voyait pas trop d’incon-vénients. «Pendant mes études, j’avais accèsà l’église de l’Immaculée Conception [NDLR:dans Hochelaga], relate-t-il. Par contre, sij’avais seulement eu la salle Claude-Champagne, qui sert également pour l’or-chestre, je n’aurais pas eu l’occasion de pra-tiquer beaucoup mon instrument.»

Car même si l’orgue était réparé, les étudiantsen orgue n’auraient pas nécessairement lapriorité, selon l’étudiant au baccalauréatChristophe Gauthier. « J’aurais quand mêmemes cours, examens et récitals à l’église, àcause de l’occupation trop fréquente de lasalle, croit-il. À la faculté on a accès à deuxorgues de pratique, des instruments desalon, ainsi qu’un petit orgue positif. C’estsuffisant pour travailler.»

En dehors des églises et de la Faculté, les étu-diants peuvent également se rendre au pavillon1420, Mont-Royal. «Il y a un gros orgue avectrois ou quatre claviers, indique ChristopheGauthier. C’est un bon compromis parce quel’instrument se rapproche de celui d’uneéglise et c’est plus facile d’y avoir accès.»Marc-André Harnois raconte que les étudiantsy ont accès depuis six ou sept ans. «C’est tem-

poraire, car l’Université compte vendre cebâtiment depuis qu’elle a vu les coûts deréparation», nuance-t-il.

Heureusement, de nombreux orgues sont à dis-position à Montréal. «On peut aussi répéterà McGill pour les répertoires de certainesépoques, poursuit le diplômé. Plutôt qued’avoir un orgue, les étudiants ont accès àplusieurs orgues dans Montréal, c’estmieux.»

Malgré tous ces efforts pour des études opti-males en orgue, les perspectives d’avenir desétudiants sont peu brillantes. « Je ne gagnepas ma vie avec les concerts, mais avec l’ac-compagnement, précise Philippe Bournival.J’ai un poste de directeur musical à Notre-Dame-du-Cap. J’étais à temps plein jusqu’àmaintenant, mais aujourd’hui c’est huitmois de temps plein et quatre mois de mi-temps.» C’est pour cette raison qu’il s’est ins-crit au doctorat, après des années auConservatoire de Trois-Rivières. «Le doctoratme permet d’accéder à des postes d’ensei-gnement, mais pas en orgue, car il n’y a pasbeaucoup d’étudiants, plutôt dans lesmatières théoriques», indique-t-il. Même siles possibilités d’emploi sont encore pré-sentes, la baisse de fréquentation dans leséglises du Québec ajoute à l’avenir incertain del’orgue.

AÉNOR GILLET DE THOREY

un instrument à l’abandon ?Seuls trois étudiants sont spécialisés en orgue à la Faculté de musique de l’UdeM. Commel’orgue n’est pas un instrument très en vogue à notre époque, les perspectives d’avenir pources musiciens sont limitées. Même l’orgue de la salle Claude-Champagne est muet depuisune quinzaine d’années. Pourquoi y a-t-il donc aussi peu d’intérêt pour cet instrument?

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PHOTO: PASCAL DUMONT

Même si les tuyaux de l’orgue sont toujours présents dans la salle Claude-Champagne, le reste du dispositif est démonté.

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Quartier L!bre • 11 décembre 2013 • quartierlibre.ca • Page 19

Marilou aurait pu être son nom; elleest née ici. Debout dans sa chambre, savalise ouverte sur le lit, elle se demandesi elle devrait y mettre le t-shirt rose desCanadiens qu’elle tient dans sa main. Sielle aurait le droit de le porter, là-bas.

Elle ne s’appelle pas Annabelle, maisc’est tout comme. Sa peau lisse, sansdéfaut, trop jeune pour les rides oul’acné – Annabelle ou Isabelle.

Décidée finalement à l’emporter, ellele plie soigneusement, puis, elle l’em-balle, pour qu’on ne le trouve pas.

On aurait pu la prendre pour uneManon ; elle aime le hockey, la com-pétition.

Ses amies le lui avaient offert aprèsl’avoir vue tenir en échec la majoritédes garçons de la classe lors d’unmatch de hockey cosom. C’est unsouvenir, un trophée.

Mais la valise ne ferme pas bien,désormais trop pleine de vêtementset de chaussures, d’une brosse àcheveux, de petits riens. Commentchoisir quoi retirer ? Peut-être

pourrait-elle préparer une boîte, etse la faire envoyer par la poste ? Est-ce que c’est possible ? Combien çacoûterait ? Cher ? Sûrement. Sesparents auraient-ils les moyens delui payer l’envoi ? Probablementpas.

À la réflexion, son nom aurait pu êtreAlice ; il était populaire 14 ans plustôt, quand elle est née. Et puis, elle seprépare à une incursion dans unmonde qui lui est étranger, presqued’une autre époque.

L’enfance de ses parents tient dansce nom, et leur cœur n’en estjamais vraiment parti. Là-bas, ellerencontrera une famille dont on luia raconté toutes les anecdotes, seconformera à une culture dont ons’est efforcé de lui inculquer lesrudiments. Elle découvrira un paysà l’histoire longue et merveilleuse.Un des pays où est née la civilisa-tion.

Si elle s’était appelée Hermione, toutle monde l’aurait reconnue; elle aimel’école et travaille fort pour avoir lesmeilleures notes de sa classe.

Pourtant, sa scolarité s’arrête aujour-d’hui. Dans ce nouveau monde où onl’envoie, les épouses restent à la mai-son. Lui restera-t-il du temps pourétudier, après la naissance de son pre-mier enfant? Au fond, elle le savait encommençant l’année : ce n’étaitqu’une question de temps. Malgrétout, elle s’est permis de rêver audiplôme, au bal, au cégep. Et ça faittellement mal, ce soir. Tellement mald’abandonner cet avenir derrière elle.

Quel est son nom? Tous ceux de sonannée le connaissent. Elle est dis-crète, mais son sourire lui attireplus d’amitiés qu’on pourrait lepenser.

Elle ne souriait pas, cet après-midiquand elle a fait ses adieux à ses

amies sous prétexte d’un voyage. Unvoyage dont elle ne reviendra pasavant quatre ans, majeure et mariée.Dans son for intérieur, elle a pleurél’amour de ce garçon, dont les petitesattentions lui promettaient quelquechose de doux et de beau.

Son promis, lui, a fait la cour à sesparents. Il a parlé d’argent, de tra-ditions et de famille. Ça a suffi. Lesfilles n’ont pas besoin d’être séduites– elles épousent qui on leur ditd’épouser, et pour l’amour, il y aurales enfants. Le mariage ne prétendd’ailleurs jamais à plus : un échangede service. Sa citoyenneté contre unevie de servitude et un avenir handi-capé. Peut-être quelques instants debonheur, si elle a de la chance.

Elle devrait s’appeler Iphigénie, maisson histoire à elle n’est pas une fic-tion. Et personne ne viendra lasauver.

* * *

PoPKeith KounaLe voyage d’hiver

Le voyage d’hiver est le projetpresque improbable sur lequel lechanteur Keith Kouna planchedepuis août 2009. Reprenant lamusique du cycle de 24 lieder deFranz Schubert, Winterreise, il aréécrit les textes afin d’y camperson univers unique. Si la versionoriginale est écrite pour voix etpiano, Kouna a collaboré avec lemusicien René Lussier pourréorchestrer l’œuvre. L’ajout de gui-tare, de cordes et de sons hétéro-clites ponctuent les pièces deSchubert québécisées. Puisque leprojet a mijoté en même temps queson album Du Plaisir et desbombes, certains éléments stylis-tiques et les thèmes abordés nous lerappellent dans les textes. Lesarrangements sont intéressants,parfois kitsch, mais toujours intrig-ants. En somme, Le voyage d’hiverest une grande fresque démontrantque l’univers de Keith Kouna est trèsprès de celui des musiciens roman-tiques, avec toute leur noirceur etleur décadence. (E. G.)

Informations:

keithkouna.com

éLectroRobert Charlebois

Tout égratigné

Le producteur électronique mon-tréalais Poirier a choisi de privilégierla création plutôt que la reprise pourr end r e hommage à Robe r tCharlebois, qui fête son demi-sièclede carrière cette année. Avec Toutégratigné, le directeur artistiquepropose une œuvre expérimentale,majoritairement instrumentale, quidéconstruit les rythmes et triture lesmélodies des grands classiques decette légende vivante de la musiquequébécoise. Pour l’occasion, il s’estentouré d’une dizaine de produc-teurs locaux reconnus, notammentKenLo et Toast Dawg, et de quelquespointures internationales, dont leCalifornien Oh No. Le résultat des 19pistes est diversifié: on va de l’élec-tro au hip-hop, en passant par lefunk et le reggae. La seule constanteréside dans la vision créatricehomogène de Poirier. L’audace artis-tique qui s’en dégage rappelle cellequi, à une époque pas si lointaine,guidait Charlebois vers des lieuxencore inexplorés de la chansonquébécoise. (O. B.-M.)

Écoute gratuite:

tinyurl.com/lxhopja

foLkCaltâr Bateau

Verbal Boisson #7

Pour ce dernier mois de l’année, leseptuor montréalais Caltâr-Bateaunous réserve une belle surprise avecson premier album, Verbal Boisson#7. Une introduction à la voix et aupiano ouvre le disque dans uneambiance assez swing qui perduretout au long des huit chansons.Toutefois, différents genres sesuccèdent au f i l des parolesd’Alexandre Beauregard, quioscillent entre l’absurde et lesurréalisme sur des thèmes commele voyage. Après des chansons plusmélodramatiques, l’album faittransparaître le côté plus folk de ceseptuor. L’accompagnement,composé d’instruments à cordes telsque la mandoline, le banjo ou levioloncelle, rappelle la musiquetraditionnelle et parfois le swing desannées 1940. Verbal Boisson #7 estmaîtrisé, que ce soit au niveau descompositions ou de la production.Le travail de Caltâr-Bateau mérite quel’on y prête une oreille. Il estintéressant, et une seule écoutepermet de se sentir plus léger! (R. P.)

Écoute gratuite:

caltar-bateau.bandcamp.com

d é c o u V e r t e s

PalmarèsCIsm 89,3 Fm - la margesemaIne du 8 déCembre 2013

Chansons FranCoPhones

C h a n s o n a r t i s t e

1 Crabe des neIges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . loud larY aJusT

2 dans le noIr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . JunIore

3 TraFIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . dead obIes

4 adIeu mes ChaTs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . JaCQuemorT

5 méméTIQue (Prod. Kenlo) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . osTI one

6 FuCK . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . JulIen gasC

7 sur la rIvIère . . . . . . . . CanaW CoCoTTe & CoCoTTe Pondu

8 Ton saC de naTaTIon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . naveT ConFIT

9 voYou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fauve

10 rouler dans l'noIr . . . . . . . . . . . . . louIs-PhIlIPPe gIngras

11 uv . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CInema

12 Feu FolleT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . davId and The Woods

13 manège . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . mauves

14 PIzza sKaTe boY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . mom Jeans

15 vol de nuIT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . deCIbelles

16 ParIs PourrI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . orTIes

17 soleIl blanC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PhIlémon CImon

18 Carré noIr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P.a.P.a. & smIlé

19 le CorPs esT lourd . . . . . . . . . . . . . . on a Créé un monsTre

20 laIssez-FaIre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PalaIs

21 CroQue-monsIeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . sTéréosaure

22 Ton Cheval esT morT . . . . . . . . . . . . monTréal CarnIvores

23 maTanTe PIQuanTe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cheval Fou

24 Quel QuoI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CorrIdor

25 engourdIssemenT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . KeITh Kouna

26 10h15, samedI soIr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . aQuaserge

27 monTréal-nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . KorIass

28 dIgresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . auTomelodI

29 À Tombeau ouverT . . . . . . . . . . . . . . . . . ulTraPTérodaCTYle

30 mambo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . rebels oF TIJuana

À chaque numéro, Quartier Libre offre la chance à un deses journalistes d’écrire une nouvelle de 500 mots sur unthème imposé. Le thème de ce numéro est: séduction

Cour à distanceune nouvelle de JULIETTE TIRARD-COLLET

c u Lt u r e

trithérapie musicaleTrois antiviraux musicaux

Par OLIVIER BOISVERT-MAGNEN, ETIENNE GALARNEAU et RODOLPHE PARENT

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1993 versus 2013Il y a 20 ans, Quartier Libre naissait.

Pour souligner cet anniversaire, voici à quoi ressemblait le campus de l’UdeM en 1993.

par ADIL BOUKIND, DOMINIQUE CAMBRON-GOULET, ANASTASSIA DEPAULD et AMBRE SACHET

En rouge les données relatives à 1993, en noir celles de 2013.