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Le Premier des Rothschild. Meyer Amschel, fondateur de la dynastie by Amos ElonReview by: Régine AzriaArchives de sciences sociales des religions, 44e Année, No. 106 (Apr. - Jun., 1999), p. 57Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30151760 .

Accessed: 17/06/2014 03:04

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socio-historiques, le problbme des riformes et celui de la violence.

Ce qui fait la force et l'int6ret de la tentative de l'auteur c'est aussi son caractbre profondd- ment politique et actuel : son Ethique se veut, comme il le precise lui-mime dans la conclu- sion du livre, une I1gitimation philosophique de la praxis de libdration des victimes du pro- cessus de globalisation du capitalisme mondial, sous l'dgide du ndo-lib6ralisme.

Michael L6wy.

106.24 ELON (Amos).

Le Premier des Rothschild. Meyer Amschel, fondateur de la dynastie. Paris, Calmann- L6vy, 1997, 223 p. (bibliogr., index, illustr.).

L'histoire des Rothschild a ddji fait l'objet de nombreux travaux et publications de quali- tis diverses, productions grand public et/ou scientifiques. Celui-ci s'ajoute done ~i une liste d'ouvrages d6ji longue et n'apporte proba- blement pas d'dl6ments nouveaux quant aux conditions de naissance de la haute finance juive. Cependant, outre le fait qu'il est d'une lecture fluide et agrdable, le livre d'A.E. ap- pelle une prdcision et un commentaire. La

pr6cision d'abord: comme son titre l'indique, l'auteur s'int6resse en priorit6 au fondateur de la dynastie et non i la dynastie elle-mime, puisque le r6cit s'achive 1E oii il a commence, c'est-8-dire i Francfort, avec la mort de Meyer Amschel. N6 i Francfort en 1744, dans la Ju- dengasse, c'est dans cette mime ville et dans cette m~me rue qu'il meurt en 1812. Le com- mentaire ensuite: parallblement au r6cit de la vie de Meyer Amschel, I'A. dresse le tableau de la condition des juifs de Francfort et, plus largement d'Allemagne, dans la p6riode qui pr6cide l'dmancipation. Il rappelle avec force d6tails que cet homme qui rassembla et qui sut faire fructifier une des plus grandes fortunes de son 6poque, qui sut m6riter et gagner la con- fiance des princes, dont les fils continubrent l'oeuvre et ouvrirent des comptoirs i Londres, Paris, et ailleurs, partageait la condition mat&- riellement abominable et humainement humi- liante des juifs du ghetto: confinement, promiscuitd, interdits de tous ordres, et notam- ment interdits de r6sidence et de circulation (il 6tait interdit aux juifs de sortir du ghetto en dehors de certaines heures et de certains jours ; ils n'avaient pas le droit de se promener dans le parc de la ville; ils devaient demander des autorisations pour leurs ddplacements et s'ac- quitter des droits de p6age corporel, etc.). A I'6poque des Rothschild, Francfort 6tait d6jia

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

une ville commerciale importante, une cit6 de marchands et les juifs y 6taient 6tablis depuis longtemps. Mais Francfort 6tait aussi une ville trbs conservatrice, oii les juifs durent attendre plus longtemps qu'ailleurs les ben6fices de l'6mancipation et la reconnaissance de leurs droits. Le phre de la dynastie Rothschild y con- tribua. Un des principaux mdrites de ce livre est de bien faire apparaitre le terrible paradoxe que constitue le destin exceptionnel de cet homme et sa condition de juif non-6mancip6 qu'il partage avec ses coreligionnaires.

Rdgine Azria.

106.25 FAINZANG (Sylvie).

Ethnologie des anciens alcooliques. La liber- te ou la mort. Paris, PUF (public avec le con- cours du CNRS), 1996, 171 p. (bibliogr., index), (coll. << Ethnologies >>).

Les associations d'anciens alcooliques ont fait l'objet d'un assez grand nombre de travaux de psychologie et de sociologie au cours des dernibres anndes. Beaucoup portaient sur les << Alcooliques Anonymes >, dont les pratiques et l'id6ologie parfois contest6es invitaient plus particulibrement aI l'analyse. S.F., sp6cialiste de l'anthropologie de la maladie, a choisi quant a elle d'dtudier, a travers une longue enquite de terrain, I'association <<Vie libre >> qui, comme elle le montre tout au long de son ou- vrage, se distingue nettement de la prdc6dente et, du mime coup, conduit i revoir certains des cadres analytiques que l'on pouvait supposer pertinents pour toutes les associations de ce type. Cette approche, implicitement ou expli- citement comparative, offre ainsi l'occasion de rdviser quelques id6es reques sur le fonction- nement de ces collectifs thdrapeutiques : peut- on les comparer i des sectes? relivent-ils d'une logique de type religieux ? les cadres so- ciaux qu'ils proposent sont-ils un substitut des liens de sociabiliti nouds par l'alcool?

L'6tude est mende au plus pris des acteurs, de leurs pratiques et de leurs discours. Il con- venait, bien entendu, de pr6senter d'abord les cadres id6ologiques et institutionnels de l'as- sociation (chap. 1). Celle-ci, fondde en 1953 par un pritre, Andrd Talvas et une ancienne al- coolique, Germaine Campion, se signale par des options 6thiques, politiques et th6oriques qui, I'auteur le montre fort bien, conditionnent l'efficacit6 des prises en charge bien au-dela des intentions explicites des promoteurs. Se- lon la doctrine du mouvement, le combat anti- alcoolique, destin6 d'abord i r6insdrer les an- ciens buveurs et non i faire pression sur le

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