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PROJET 30/04/2014 _____________________________ LE PROGRAMME DE STABILITÉ DE LA BELGIQUE (2014-2017) _______________________________________

LE PROGRAMME DE STABILITÉ DE LA BELGIQUE (2014-2017) · en 2015 pour atteindre 1,8 % dans la zone euro et 2 % dans l’UE. La demande intérieure devrait prendre le pas sur les exportations

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PROJET – 30/04/2014

_____________________________

LE PROGRAMME DE STABILITÉ

DE LA BELGIQUE

(2014-2017)

_______________________________________

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PROJET – 30/04/2014

Avant-propos

Le programme de stabilité belge fixe les orientations et les objectifs de la politique budgétaire

pour la période 2014-2017. Il est à lire conjointement avec le programme national de réforme.

Les deux programmes font office de plan budgétaire national à moyen terme, au sens du

règlement (UE) n° 473/2013.

Ce programme de stabilité a été établi en prenant comme fil conducteur le document intitulé

« Guidelines on the format and content of Stability and Convergence Programmes » du 3

septembre 2012.

En application de l’accord de coopération du 13 décembre 2013, le programme de stabilité est

basé sur la décision et la concertation du Comité de concertation du 30 avril 2014.

Le programme de stabilité a été approuvé par le Conseil des ministres du gouvernement

fédéral le 30 avril 2014.

Compte tenu des élections fédérales et régionales du 25 mai 2014, le programme de stabilité

consiste en une trajectoire purement indicative, tant en ce qui concerne l’objectif budgétaire

global que la répartition des objectifs entre les différents niveaux de pouvoirs, sur laquelle les

prochains gouvernements devront à nouveau se concerter et prendre une décision,

conformément à la procédure prévue dans l’accord de coopération du 13 décembre 2013.

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Table des matières

1 Introduction ................................................................................................................ 1

2 Situation économique et hypothèses macroéconomiques ....................................... 3

2.1 L’environnement économique international ............................................................... 3

2.2 L’évolution de la conjoncture en Belgique ................................................................. 4

2.3 Les perspectives économiques du Bureau fédéral du Plan.......................................... 4

3 Solde et dette de l’ensemble des pouvoirs publics ................................................... 9

3.1 Lignes de force de la politique budgétaire .................................................................. 9

3.2 Les finances publiques à moyen terme ..................................................................... 12

3.2.1 L’évolution du solde structurel ................................................................................. 12

3.2.2 Une traduction en soldes nominaux .......................................................................... 12

3.2.3 Répartition indicative de la trajectoire ...................................................................... 14

3.2.4 Réduction de la dette publique en phase avec les obligations européennes .............. 16

3.3 Comparaison avec le programme de stabilité 2013-2016 et analyse de sensibilité .. 18

3.3.1 Comparaison avec le programme de stabilité 2013-2016 ......................................... 18

3.3.2 Analyse de sensibilité ................................................................................................ 19

3.4 Réalisations 2013 ...................................................................................................... 21

3.5 Le budget 2014 .......................................................................................................... 23

3.5.1 Objectif global ........................................................................................................... 23

3.5.2 Entité I ....................................................................................................................... 23

3.5.3 Entité II ...................................................................................................................... 24

4 Soutenabilité des finances publiques ...................................................................... 27

4.1 Le coût budgétaire du vieillissement ......................................................................... 27

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4.1.1 Le scénario de référence du Cev ............................................................................... 27

4.2 Stratégie politique ..................................................................................................... 29

4.3 Engagements conditionnels ....................................................................................... 30

4.3.1 Entité I ....................................................................................................................... 30

4.3.2 Entité II ...................................................................................................................... 34

5 Qualité des finances publiques ................................................................................ 39

5.1 Favoriser l’emploi des travailleurs âgés .................................................................... 40

5.2 Rendre le travail financièrement plus attractif et maintenir le pouvoir d’achat ........ 41

5.3 La diminution du coût du travail pour les entreprises ............................................... 42

5.4 Stimuler la compétitivité des entreprises .................................................................. 43

5.5 Une fiscalité plus équilibrée ...................................................................................... 43

5.6 La maîtrise des dépenses ........................................................................................... 45

6 Aspects institutionnels des finances publiques ...................................................... 46

6.1 Adaptation du cadre budgétaire aux règles européennes .......................................... 46

6.2 La Sixième réforme de l’Etat .................................................................................... 51

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1 Introduction

Depuis son entrée en fonction en décembre 2011, le gouvernement fédéral s’est attelé à

réformer l’Etat, à assainir les finances publiques et à mener des réformes sociales et

économiques. La sixième réforme de l’Etat a été adoptée, les finances publiques sont sur la

bonne voie et différentes réformes sociales et économiques ont été exécutées ou lancées. Dans

le cadre de la stratégie UE2020, la Belgique continuera à s’investir dans une politique visant à

améliorer le dynamisme de l’économie et à préserver ainsi le bien-être social.

Comme dans d’autres pays, les finances publiques de la Belgique ont été affectées par la crise

financière de 2008 et la crise économique qui s’en est suivie. En 2009, en raison d’un déficit

important, la Commission européenne a enclenché une procédure de déficit excessif à

l’encontre de la Belgique. Malgré les importantes mesures d’assainissement prises, le déficit

excessif n’a pu être corrigé à temps. La Belgique a alors été mise en demeure par le Conseil

de l’Union européenne, en juin 2013, de prendre toutes les mesures nécessaires pour ramener

son déficit nominal à 2,7 % du PIB. Selon la notification de l’Institut des comptes nationaux

d’avril 2014, le déficit s’élèverait à 2,6 % du PIB en 2013. La Commission européenne statuera

sur la sortie de la Belgique de la procédure de déficit excessif dans les prochaines semaines.

Pour la première fois, le programme de stabilité tient compte de l’accord de coopération du

13 décembre 2013 entre l’Etat fédéral, les Communautés, les Régions et les Commissions

communautaires relatif à la mise en œuvre de l’article 3, §1er du Traité sur la stabilité, la

coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire. Ainsi, la Section

Besoins de financement des pouvoirs publics du Conseil supérieur des Finances a remis un

avis en mars 2014 sur l’objectif budgétaire global et sa répartition entre les différents niveaux

de pouvoir. Sur base de cet avis, le Comité de concertation s’est concerté sur l’objectif

budgétaire global des pouvoirs publics et la répartition de celui-ci en termes nominaux et

structurels.

La Belgique a approuvé un objectif budgétaire limité à un déficit structurel de –1,4% du PIB

pour 2014. Cela correspond à un déficit nominal de -2,15 % du PIB, comme prévu dans le

projet de plan budgétaire. A partir de 2015, le solde structurel devrait être amélioré de 0,7 %

du PIB supplémentaire chaque année. Ceci permettrait l’atteinte d’un équilibre structurel

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budgétaire en 2016 et l’obtention d’un surplus structurel de 0,75 % du PIB en 2017, ce qui

correspond à l’objectif à moyen terme (MTO). Ce trajet aboutit à une baisse continue du taux

d’endettement.

La trajectoire globale, avec les objectifs budgétaires, est répartie entre les différentes entités

qui constituent la Belgique. La répartition retenue tient compte de la sixième réforme de

l’Etat. Dès lors, elle tient compte des mécanismes de contribution de l’entité II à

l’assainissement des finances publiques et au coût du vieillissement prévus dans la nouvelle

loi spéciale de financement.

Compte tenu des élections fédérales et régionales du 25 mai 2014, le programme de stabilité

consiste en une trajectoire purement indicative, tant en ce qui concerne l’objectif budgétaire

global que la répartition des objectifs entre les différents niveaux de pouvoirs, sur laquelle les

prochains gouvernements devront à nouveau se concerter et prendre une décision,

conformément à la procédure prévue dans l’accord de coopération du 13 décembre 2013.

C’est à ces gouvernements qu’incombera la responsabilité de prendre les mesures requises

pour atteindre les objectifs ainsi fixés. Ces mesures seront détaillées dans le cadre de leurs

programmations budgétaires pluriannuelles.

La Sixième réforme de l’Etat a été adoptée. Dans ce contexte, le transfert d’un ensemble

important de compétences est en cours depuis le niveau fédéral vers les Communautés et les

Régions. Ce transfert a pour résultat que les Communautés et les Régions pourront

développer dans ces domaines une propre politique cohérente par rapport aux compétences

qui leur ont déjà été attribuées.

Le gouvernement a fait de la relance économique un objectif essentiel. Cela correspond à la

recommandation du Conseil supérieur des Finances qui considère que la trajectoire doit être

complété par une stratégie de renforcement du potentiel de croissance et d’emploi. A cet

effet, le gouvernement fédéral, en concertation avec les Communautés et Régions et en

collaboration avec les partenaires sociaux, a pris l’initiative d’élaborer un pacte de

compétitivité, d’emploi et de relance.

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2 Situation économique et hypothèses macroéconomiques

2.1 L’environnement économique international

L’essoufflement de l’activité mondiale, apparu en 2011, a pris fin en seconde partie de

l’année 2013. La croissance a notamment été plus soutenue dans les économies avancées, en

particulier aux Etats-Unis, ainsi que dans plusieurs économies émergentes.

Divers facteurs ont permis de dynamiser la croissance économique globale, tels que le nouvel

assouplissement de la politique monétaire aux Etats-Unis, la politique budgétaire moins

restrictive en zone euro ou la politique monétaire et budgétaire expansive au Japon. Les

tensions sur les marchés financiers se sont également apaisées. D’après les prévisions d’hiver

de la Commission européenne, la croissance économique mondiale a atteint 2,9 % en 2013.

Elle devrait s’intensifier les années suivantes pour s’élever à 3,6 % en 2014 et 3,9 % en 2015.

L’économie européenne est sortie de la récession au printemps 2013. Une légère croissance

du PIB a été enregistrée au cours des trois trimestres restant de l’année. Compte tenu d’un

point de départ très bas, un repli de l’activité de 0,4 % a encore été observé en 2013 dans la

zone euro et le PIB a faiblement progressé de 0,1 % dans l’Union européenne (UE), selon les

prévisions d’hiver de la Commission européenne. Dans le contexte de l’accélération de

l’activité mondiale, la croissance du PIB serait plus vigoureuse en 2014. Elle serait de 1,2 %

dans la zone euro et de 1,5 % dans l’UE. La croissance européenne devrait encore s’accélérer

en 2015 pour atteindre 1,8 % dans la zone euro et 2 % dans l’UE. La demande intérieure

devrait prendre le pas sur les exportations en tant que moteur de croissance. L’évolution des

indicateurs de confiance des entreprises et des consommateurs confirme en outre ces

prévisions de renforcement de la croissance.

Bien que l’activité se soit renforcée dans les pays les plus vulnérables, les écarts de croissance

entre les Etats membres restent présents. Ces écarts traduisent les différentes expériences des

pays lors de la crise économique et financière et leurs besoins d’ajustement interne ou

externe. Il est cependant prévu que ces divergences se réduisent au cours du temps.

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Si le PIB belge a augmenté au même rythme qu’en moyenne dans les trois principaux pays

voisins, cette moyenne masque également des évolutions divergentes. Les performances de

la France sont comparables à celles de Belgique. La croissance en Allemagne a été plus

vigoureuse, le PIB augmentant de 0,4 %. Par contre, aux Pays-Bas, le PIB s’est replié de 1,1 %.

2.2 L’évolution de la conjoncture en Belgique

Après plusieurs trimestres de stagnation ou de repli, l’activité économique en Belgique a

renoué avec une croissance positive à partir du deuxième trimestre 2013. Cette reprise s’est

appuyée sur la hausse des exportations et le redressement de la consommation privée. Sur

l’ensemble de l’année, le PIB s’est accru de 0,2 %, alors qu’il s’était inscrit en recul de 0,1 % en

2012. La progression plutôt modérée de l’activité en 2013 s’explique principalement par un

acquis de croissance négatif en début d’année.

Le PIB belge s’est stabilisé au premier trimestre 2013, principalement en raison de la

traditionnelle réduction des investissements publics succédant aux élections locales. Le PIB a

ensuite progressé de 0,2 % au cours du second trimestre (croissance à un trimestre

d’intervalle). Ce taux de variation s’est ensuite graduellement renforcé, à l’instar de

l’ensemble de la zone euro, pour atteindre 0,3 % au troisième trimestre et 0,4 % au dernier

trimestre.

La confiance des chefs d’entreprise et des consommateurs s’est améliorée parallèlement à

cette reprise de la conjoncture. Le baromètre de la Banque nationale de Belgique, qui mesure

la confiance des entrepreneurs, s’est nettement redressé depuis le second trimestre 2013.

L’indicateur de confiance des consommateurs s’est également sensiblement raffermi, après la

forte détérioration observée à la fin 2012. L’indicateur s’est cependant replié en mars 2014,

dans le contexte de l’annonce de plusieurs restructurations d’entreprises.

2.3 Les perspectives économiques du Bureau fédéral du Plan

La trajectoire budgétaire de ce programme de stabilité se fonde sur une préfiguration des

perspectives économiques à moyen terme pour la période 2014-2019 du Bureau fédéral du

Plan, effectuée en mars 2014. Concernant le court terme (années 2014 et 2015), ces projections

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s’appuient sur le budget économique de février 2014, adapté afin de prendre en compte les

développements les plus récents.

Les données relatives à l’environnement économique international en 2014 et 2015 se basent

sur les prévisions d’hiver 2014 de la Commission européenne. Pour les années suivantes, le

Bureau fédéral du Plan s’est fondé sur une prolongation des prévisions économiques de la

Commission européenne réalisées dans le contexte du semestre européen en février 2014.

Selon ces prévisions, après une progression de 1,2 % en 2014 et de 1,8 % en 2015, le PIB de la

zone euro devrait s’accroître de 1,5 % en moyenne annuelle sur la période 2016-2019. Ce

scénario repose sur l’hypothèse que l’output gap sera comblé en 2018.

Les prévisions d’hiver de la Commission européenne pour 2014 et 2015 servent de base aux

hypothèses pour le prix du pétrole et le taux de change de l’euro par rapport au dollar.

Après 2015, il est estimé que le taux de change de l’euro se stabilisera et que le prix du

pétrole augmentera en termes réels à un rythme annuel compris entre 1,5 % et 2 %.

Le scénario international reste cependant entaché de plusieurs incertitudes. Un abandon de

la politique monétaire expansive aux Etats-Unis, une recrudescence de la crise de la dette

européenne ou un essoufflement de la croissance économique chinoise pourraient freiner la

reprise de l’activité européenne. A l’inverse, l’économie mondiale pourrait s’avérer plus

vigoureuse que prévu en cas d’une restauration plus rapide de la confiance dans la zone

euro ou d’une plus forte hausse des investissements aux Etats-Unis.

Tableau 1: Environnement externe : hypothèses de base

2013 2014 2015 2016 2017

Taux d'intérêt à court terme (moyenne annuelle) 0,2 0,3 0,4 0,9 1,5

Taux d'intérêt à long terme (moyenne annuelle) 2,7 2,6 2,9 3,3 3,5

Taux de change USD/€ x 100 (moyenne annuelle) 132,8 135,7 135,7 135,7 135,7

Taux de change effectif nominal (2005=100) 103,3 103,9 104,2 104,2 104,2

Croissance PIB - monde (hors UE) 3,6 4,1 4,4 4,6 4,6

Croissance PIB - UE 0,1 1,5 2 1,5 1,6

Croissance marchés extérieurs pertinents 1,4 4,4 5,8 5 5

Importations mondiales en volume (hors UE) 3,5 5,4 6,1 7,2 7,1

Prix du pétrole (USD) 108,7 104,1 99,6 102,2 104,9

Source : Bureau fédéral du Plan

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Le Bureau fédéral du plan s’attend à une croissance du PIB belge de 1,4 % en 2014 et de 1,8 %

en 2015. Ces estimations sont en ligne avec les prévisions d’hiver de la Commission

européenne. En 2014, l’activité économique serait plus dynamique en Belgique que dans la

zone euro, à l’instar des années précédentes. En 2015, le rythme de croissance du PIB serait

par contre similaire à celui de la zone euro. Au cours de la période 2016-2019, le PIB belge

progresserait de 1,6 % en moyenne, soit à un rythme légèrement supérieur à la moyenne de

la zone euro. L’output gap, qui était très négatif en 2013 (-2,3 % du PIB), se résorbera

graduellement pour se clore en fin de période.

Tableau 2: Prévisions macroéconomiques

Variation en % sauf indications contraires 2013 2013 2014 2015 2016 2017

En milliards

1. Croissance du PIB à prix constants 327,8 0,2 1,4 1,8 1,7 1,7

2. PIB à prix courants (en milliards EUR) 381,7 1,5 2,9 3,5 3,4 3,4

3. Dépenses de consommation finale des particuliers 171,3 0,6 1,3 1,6 1,6 1,6

4. Dépenses de consommation finale des pouvoirs publics 76,1 0,2 1 0,8 1 0,9

5. Formation brute de capital fixe 63,4 -1,6 1,3 3,1 3,1 2,9

6. Variation de stocks et acquisition nette d'actifs 1,7 1,7 1,7 1,7 1,6 1,6

7. Exportations de biens et services 290,1 1,9 3 4,1 3,7 3,7

8. Importations de biens et services 277,3 1,3 2,7 3,9 3,7 3,6

9. Demande finale totale (3+4+5) -0,1 1,2 1,7 1,7 1,6

10. Variation de stocks et acquisition nette d'actifs -0,4 0 0 0 0

11. Balance des biens et services 0,5 0,3 0,2 0,1 0,1

Composantes de la croissance

Contribution à la croissance du PIB

Source : Bureau fédéral du Plan

En 2012, l’érosion de la confiance des consommateurs a entraîné une baisse des dépenses de

consommation privée de -0,3 % et un relèvement du taux d’épargne. Suite au regain de la

confiance, la propension des ménages à épargner a légèrement diminué en 2013 et devrait se

stabiliser en 2014. Les dépenses de consommation privée ont augmenté à un rythme

comparable à celui du revenu disponible réel en 2013, soit 0,6 %, et cette tendance devrait se

poursuivre en 2014, avec une progression de 1,3 %. Compte tenu de leur poids, l’évolution

de ces dépenses influence sensiblement celle de la demande intérieure.

Le redressement progressif des investissements des entreprises en 2013 a été insuffisant pour

contrebalancer le repli enregistré en 2012, de telle sorte que les investissements ont encore

reculé de 0,5 % sur l’ensemble de l’année 2013. Leur progression devrait atteindre 2,5 % en

2014 grâce à l’amélioration de la confiance des entreprises, l’augmentation du taux

d'utilisation des capacités de production et les conditions de crédit favorables. Les

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investissements en logement connaîtraient un léger accroissement en 2014, après la baisse

enregistrée l’année précédente.

Après avoir été limitée en 2013 à 1,9 %, la croissance des exportations belges devrait être

soutenue en 2014 par l’intensification de la hausse des débouchés extérieurs et s’élever à 3 %.

En raison de l’augmentation modérée de la demande intérieure, la progression des

importations serait inférieure à celle des exportations. La contribution des exportations

nettes à la croissance serait de 0,6 % en 2013 et de 0,2 % en 2014.

Le ralentissement de l’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation national,

s’est poursuivi en 2013, la hausse des prix à la consommation passant de 2,8 % en 2012 à

1,1 % en 2013. Ce fléchissement est dû à la baisse de l’inflation sous-jacente et du prix des

produits énergétiques. Le repli de l’inflation sous-jacente s’explique par le ralentissement des

coûts salariaux et les modifications apportées au calcul de l’indice des prix, tandis que le

recul des prix de l’énergie résulte de la diminution du prix des produits pétroliers et de la

concurrence accrue entre les fournisseurs d’énergie. Le recul de l’inflation devrait se

poursuivre en 2014, avec une hausse des prix de 0,8 %, en particulier sous l’influence de la

diminution des prix de l’énergie, renforcée par la baisse de la TVA sur l’électricité pour les

particuliers.

Sur la période 2013-2014, le taux d’inflation serait inférieur en Belgique par rapport à la

moyenne de la zone euro.

Tableau 3: Evolution des prix

Variation en % 2013 2013 2014 2015 2016 2017

(2005=100)

1. Déflateur du PIB 116,4 1,4 1,4 1,6 1,6 1,6

2. Déflateur des dépenses de consommation finale des particuliers 118,3 1,2 0,9 1,3 1,5 1,6

3. Variation de l'IHPC 119,6 1,2 0,9 1,3 1,5 1,6

4. Déflateur des dépenses de consommation finale des pouvoirs publics 126 2,1 0,7 1,9 1,8 1,7

5. Déflateur des investissements 120 1 1,7 1,7 1,9 1,9

6. Déflateur de l'exportation de biens et services 113,2 -0,4 0,6 0,9 1,6 1,8

7. Déflateur de l'importation de biens et services 116,3 -0,4 0,2 0,8 1,7 2

Source : Bureau fédéral du Plan

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En 2013, le marché du travail n’a pas encore pu bénéficier de la reprise conjoncturelle

observée à partir du second trimestre de l’année. En moyenne annuelle, l’emploi total a

diminué de 0,3 %. Sur le court terme, la dégradation du marché du travail serait plus

marquée que lors de la récession de 2008-2009, notamment en raison de l’impact de

restructurations d’entreprises et d’une moindre utilisation des mécanismes de rétention de

main d’œuvre par les entreprises.

Les perspectives d’emploi devraient s’améliorer conjointement au raffermissement de

l’activité économique. L’emploi total devrait ainsi progresser de 0,3 % en 2014. Cette

croissance s’intensifierait à moyen terme avec une hausse allant jusqu’à 0,7 %. Le taux

d’emploi de la population d’âge actif (20-64 ans) diminuerait de 64 % en 2012 à 63,7 % en

2013, avant d’augmenter légèrement en 2014 pour s’établir à 63,8 %.

Le taux de chômage, selon la définition d’Eurostat, se maintiendrait à 8,4 % sur la période

2013-2014. Il resterait largement en-dessous de celui de la zone euro (12,1 % en 2013 et 12 %

en 2014). Grâce à l’amélioration de la situation sur le marché belge du travail, le taux de

chômage devrait ensuite progressivement diminuer et atteindre 7,3 % en fin de période de

projection.

Tableau 4: Evolution sur le marché du travail

Variation en % sauf indications contraires 2013 2013 2014 2015 2016 2017

Niveau

1. Emploi intérieur 4544 a -0,3 0,3 0,7 0,7 0,8

2. Nombre d'heures travaillées 7135,4 b -0,4 0,5 0,7 0,6 0,6

3. Taux de chômage (% définition =eurostat) 8,4 8,4 8,4 8,3 8,2 7,9

4. Productivité du travail par personne active 72,1 c 0,4 1,2 1,1 1 1

5. Productivité du travail par heure travaillée 45,9 d 0,6 0,9 1,1 1,1 1,1

6. Coût salarial des emplyés (D1 code SEC) 201,4 e 1,9 0,9 2,8 3,5 3,3

7. Coût salarial par employé 53,1 f 2,3 0,7 2 2,6 2,3

a: milliers d'unités, b: millions d'heures, c: mille EUR, d: EUR, e: milliards EUR, f: mille EUR

Source : Bureau fédéral du Plan

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3 Solde et dette de l’ensemble des pouvoirs publics

3.1 Lignes de force de la politique budgétaire

Objectifs en termes structurels

Dans le cadre de l’établissement du présent programme de stabilité, il est fait application de

l’accord de coopération du 13 décembre 2013. Sur base de l’avis de la Section Besoins de

financement du Conseil supérieur des Finances de mars 2014, le Comité de concertation s’est

concerté sur l’objectif budgétaire global des pouvoirs publics et la répartition de celui-ci en

termes nominaux et structurels.

Le trajet pour l’ensemble des administrations publiques, tel que présenté par la Section

Besoins de financement, repose sur trois principes. Premièrement, la sortie de la procédure

de déficit excessif (EDP) se doit d’être durable. Deuxièmement, le trajet s’inscrit dans la

poursuite de l’assainissement budgétaire, avec une attention particulière pour le niveau

élevé de la dette ainsi que les coûts élevés du vieillissement à prévoir en Belgique.

Troisièmement, une attention est consacrée au potentiel de croissance économique et à

l’amélioration de l’emploi.

Dans son avis, la Section Besoins de financement du Conseil supérieur des Finances constate

une amélioration des résultats budgétaires en 2013.

Cette amélioration structurelle doit être consolidée et poursuivie au cours des trois

prochaines années à un rythme stable dans le temps.

La Belgique maintient son engagement d’améliorer le solde structurel de 0,5 % en 2014, ce

qui correspond à l’objectif nominal du projet de plan budgétaire (-2,15 % du PIB). Un

équilibre en termes structurels devrait être réalisé en 2016 et le MTO (0,75 %) devrait être

atteint en 2017.

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Tableau 5: Les objectifs pour la période 2014-2017

Définition de l'objectif Solde structurel

estimé / à réaliser en % du PIB

2013 Solde structurel estimé comme point de départ -1,9

2014 Amélioration du solde structurel de 0,5 % -1,4

2015 Amélioration du solde structurel de 0,7 % -0,7

2016 Réalisation d'un équilibre structurel 0

2017 Réalisation d'un surplus structurel de 0,75 % ou de l'OMT 0,75

L’amélioration structurelle sur la période 2015-2017 sera de 0,7 % du PIB chaque année. A

l’horizon 2017, le solde structurel aura été amélioré de 2,7 % du PIB par rapport à 2013.

La trajectoire se matérialise par le report d’un an du MTO par rapport au précédent

programme de stabilité, mais elle se situe au-delà du scénario qui serait basé sur les

améliorations minimales requises selon le volet préventif du Six-Pack pour des pays qui ne

sont plus soumis à la procédure de déficit excessif, à savoir une amélioration du solde

structurel d’au minimum 0,5 % par an.

La répartition de l’amélioration structurelle sur les trois années 2015, 2016 et 2017 permet de

tenir compte du rendement croissant dans le temps de mesures structurelles, en particulier

en dépenses, et assure un processus d’assainissement pluriannuel. La réalisation du MTO en

2017, et son maintien durant plusieurs années, permettra de préfinancer une part

substantielle du coût budgétaire du vieillissement.

Réduction de la dette

Selon la trajectoire décrite ci-dessus, le taux d’endettement sera réduit de manière suffisante

à moyen terme. Conformément à la réglementation européenne, le taux d’endettement d’un

pays de la zone euro diminue de manière suffisante si l’écart entre le taux d’endettement et

la valeur de référence (60 % du PIB) se réduit d’un vingtième par an en moyenne sur trois

ans. Un pays doit se conformer à cette règle après une période de trois ans suivant la

correction d’un déficit excessif. Si la Belgique sort de la procédure de déficit excessif en 2014,

elle devra répondre du critère de la dette à partir de 2017. La trajectoire décrite rend cela

possible.

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La répartition de la trajectoire entre les entités

Dans une structure institutionnelle telle que celle de la Belgique, où de nombreuses

compétences et moyens financiers sont décentralisés, l’effort d’assainissement budgétaire

doit être réparti de manière optimale.

Désormais, la répartition se fait en application l’accord de coopération du 13 décembre 2013.

Celui-ci prévoit, dans le cadre de la mise à jour du programme de stabilité, une répartition en

termes nominaux et structurels des objectifs budgétaires des différents niveaux de pouvoirs

par une décision du Comité de concertation. Cette décision doit s’appuyer sur un avis de la

Section Besoins de financement du Conseil supérieur des Finances.

Il faut aussi désormais tenir compte de la nouvelle loi spéciale de financement. Celle-ci

contient des mécanismes de contribution des Communautés et Régions à l’assainissement

des finances publiques et au coût du vieillissement.

L’assainissement des finances publiques en tant qu’élément d’une politique plus large

Ce programme se focalise sur les grandes orientations de la politique budgétaire. Après une

période d’incertitude économique, la politique budgétaire doit trouver un équilibre entre,

d’une part, l’impact potentiellement négatif à court terme d’une politique budgétaire

restrictive sur la demande globale et, d’autre part, l’impact positif d’une telle politique sur

les charges d’intérêt et la croissance économique par le rétablissement de la confiance (des

marchés financiers).

A l’aide d’une stratégie de relance ciblée et d’une attention suffisante à la position

concurrentielle de notre économie, le gouvernement s’attèle au renforcement du potentiel de

croissance économique et à la stimulation de l’emploi. Les principaux aspects de cette

politique sont commentés dans le programme national de réforme et seront aussi abordés

dans la cinquième partie de ce programme de stabilité.

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3.2 Les finances publiques à moyen terme

3.2.1 L’évolution du solde structurel

La trajectoire normative repose sur l’amélioration du solde structurel et sur des objectifs

définis en termes de solde structurel. La ligne 10 du tableau 6 présente les objectifs de la

Belgique pour la période 2014-2017. Le tableau traduit également cet objectif structurel en un

solde nominal. Le solde nominal à réaliser chaque année dépendra dans la pratique de

l’évolution de l’output gap et de l’impact d’éventuelles mesures « one off ».

La conversion d’un objectif structurel en termes nominaux dépend de l’estimation de la

composante cyclique et donc de l’output gap et de la croissance potentielle. Ces données

proviennent des perspectives économiques 2014-2019 du Bureau fédéral du Plan1.

Tableau 6: Composition du solde structurel2

En % du PIB 2013 2014 2015 2016 2017

1. Croissance réelle du PIB 0,2 1,4 1,8 1,7 1,7

2. Solde de financement effectif -2,6 -2,1 -1,4 -0,4 0,6

3. Charges d'intérêt 3,2 3,1 3,0 2,9 2,8

4. Mesures one shot ou temporaires 0,6 0,3 0,0 0,0 0,05. Croissance potentielle du PIB (en % du PIB) 0,9 1,0 1,1 1,3 1,3

6. Output gap -2,3 -1,9 -1,2 -0,7 -0,3

7. Composante cyclique du budget -1,3 -1,0 -0,7 -0,4 -0,2

8. Solde de financement corrigé des variations du cycle (2-7) -1,3 -1,1 -0,7 0,0 0,8

9. Solde primaire corrigé des variations du cycle (8+3) 1,9 2,0 2,2 2,9 3,610. Solde structurel (8-4) -1,9 -1,4 -0,7 0,0 0,7

3.2.2 Une traduction en soldes nominaux

Le tableau 6 présente le solde de financement de l’ensemble des pouvoirs publics tel qu’il

peut être déduit de l’approche structurelle, compte tenu de l’output gap retenu.

Pour 2014, le solde nominal repris est celui défini lors du comité de concertation de juillet

2013 et dans le projet de plan budgétaire (-2,15 %).

- 1 La méthode utilisée par le Bureau fédéral du Plan et les différences par rapport aux prévisions de la

Commission européenne sont expliquées dans la note “La prévision par la Commission européenne de l’output

gap pour la Belgique est-elle crédible?” du Bureau fédéral du Plan (Igor Lebrun, mars 2014)

- 2 Selon la trajectoire retenue à titre indicatif, l’objectif à moyen terme (MTO) de 0,75% du PIB sera réalisé en

2017

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La répartition de l’effort entre recettes et dépenses et entre les différentes catégories de

recettes et de dépenses figurant dans le tableau 7 est purement technique et indicative.

Compte tenu des élections du 25 mai 2014, ce sont les gouvernements suivants qui devront

prendre les mesures nécessaires pour réaliser les objectifs. La directive 2011/85 impose en son

article 9 de disposer d’une programmation budgétaire pluriannuelle. Cette disposition a été

transposée en Belgique à travers l’article 124/3 de la loi du 22 mai 2003 portant organisation

du budget et de la comptabilité de l’Etat fédéral et l’article 16/12 de la loi du 16 mai 2003

fixant les dispositions générales applicables aux budgets, au contrôle des subventions et à la

comptabilité des communautés et des régions, ainsi qu’à l’organisation de la Cour des

comptes.

Sur cette base, les gouvernements devront, dans le cadre de l’établissement du budget 2015

établir une programmation budgétaire pluriannuelle couvrant la législature. Celle-ci devra

notamment contenir des objectifs budgétaires pluriannuels, des prévisions pour chaque

poste majeur de dépenses et de recettes et une description des politiques envisagées à moyen

terme.

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Tableau 7: Prévisions budgétaires pour l’ensemble des pouvoirs publics (scénario

indicatif)

2013 2013 2014 2015 2016 2017

Niveau % du PIB

1. Ensemble des pouvoirs publics -9.923 -2,6 -2,1 -1,4 -0,4 0,6

2. Pouvoir fédéral -9.549 -2,5 -2,3 -1,5 -0,4 0,6

3. Communautés et Régions -64 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

4. Pouvoirs locaux -646 -0,2 0,1 0,1 0,0 0,0

5. Administrations de sécurité sociale 335 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0

6. Recettes totales 198.316 52,0 51,1 51,3 51,7 52,3

7. Dépenses totales 208.239 54,6 53,3 52,8 52,2 51,8

8. Solde de financement -9.923 -2,6 -2,1 -1,4 -0,4 0,6

9. Charges d'intérêt (EDP) 12.091 3,2 3,1 3,0 2,9 2,8

10. Solde primaire 2.168 0,6 1,0 1,6 2,5 3,4

11. Mesures uniques ou temporaires 2.179 0,6 0,3 0,0 0,0 0,0

12. Impôts totaux 118.510 31,1 31,1 31,3 31,6 32,0

12a. Impôts sur la production et les importations 49.304 12,9 12,9 12,8 12,8 12,9

12b. Impôts sur le revenu, impôt sur le patrimoine, et 65.234 17,1 17,2 17,7 17,9 18,2

12c. Impôts sur le capital 3.971 1,0 1,1 0,9 0,9 0,9

13. Cotisations sociales 65.971 17,3 16,8 16,8 17,0 17,1

14. Revenus de la propriété 4.208 1,1 0,8 0,8 0,8 0,9

15. Autres 9.627 2,5 2,4 2,3 2,3 2,3

16. Recettes totales 198.316 52,0 51,1 51,3 51,7 52,3

p.m. Prélèvement global 186.917 49,0 48,5 48,7 49,2 49,7

17. Dépenses de consommation 63.990 16,8 16,3 16,0 15,7 15,3

18. Prestations sociales totales 101.157 26,5 26,3 26,1 26,0 25,9

dont Indemnités de chômage 8.775 2,3 2,2 2,1 2,0 1,9

19. Charges d'intérêt 12.091 3,2 3,1 3,0 2,9 2,8

20. Subsides 9.978 2,6 2,3 2,4 2,4 2,4

21. Formation brute de capital fixe 6.293 1,6 1,5 1,6 1,6 1,6

22. Autres 14.731 3,9 3,7 3,8 3,7 3,7

23. Dépenses totales 208.239 54,6 53,3 52,8 52,2 51,8

Solde de financement par sous-secteur

Ensemble des pouvoirs publics

Principales composantes des recettes

Principales composantes des dépenses

3.2.3 Répartition indicative de la trajectoire

La répartition entre l’entité I et l’entité II se fait sur base de l’hypothèse que l’entité II doit

atteindre un équilibre nominal durant la totalité de la période considérée, à savoir de 2014 à

2017, à l’exception des années 2014 et 2015 où l’ensemble des pouvoirs locaux doivent

réaliser un surplus de 0,1% du PIB. Ceci correspond au cycle des investissements des

pouvoirs locaux pour lequel, en période non électorale, un surplus doit être réalisé pour

assurer le financement des investissements qui sont principalement réalisés durant les

années électorales.

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Tableau 8 : Répartition de la trajectoire3

En % du PIB 2014 2015 2016 2017

Entité I

Solde structurel -1,8% -1,1% -0,1% 0,7%

Solde de financement -2,3% -1,5% -0,4% 0,6%

Entité II

Solde structurel 0,4% 0,4% 0,2% 0,1%

Solde de financement 0,1% 0,1% 0,0% 0,0%

Ensemble des pouvoirs publics

Solde structurel -1,4% -0,7% 0,0% 0,7%

Solde de financement -2,1% -1,4% -0,4% 0,6%

Répartition de la trajectoire au sein de l’entité I

Au niveau de l’entité I, l’équilibre est maintenu pour la sécurité sociale. On part donc de

l’hypothèse que l’Etat fédéral, via la dotation d’équilibre continue à assurer un équilibre en

termes SEC4.

Répartition de la trajectoire au sein de l’entité II

Dans la proposition de la Section, la trajectoire pour atteindre l’équilibre pour l’ensemble des

communautés et des régions est obtenue en prévoyant un équilibre nominal pour chaque

communauté et chaque région durant la période 2014-2017. Sur base de cet équilibre

nominal, le solde structurel est ensuite calculé par entité fédérée. Dans son avis, la Section

fait une proposition pour ce calcul. Cette proposition consiste à répartir la composante

cyclique du budget entre les différentes entités fédérées selon leur part respective dans les

dépenses finales.5

Un aperçu des soldes structurels et nominaux des entités fédérées est donné en annexe 1.

Les prochains gouvernements devront à nouveau se concerter et prendre une décision,

conformément à la procédure prévue dans l’accord de coopération du 13 décembre 2013.

- 3 Selon la trajectoire retenue à titre indicatif, l’objectif à moyen terme (MTO) de 0,75% du PIB sera réalisé en

2017

- 4 Cette hypothèse technique ne préjuge pas de la décision en la matière du prochain gouvernement

- 5 Ceci se fait à l’exclusion des dépenses de chômage qui sont attribuées à l’Entité I et de la composante cyclique

(marginale) des recettes qui est répartie en fonction de la part de chaque entité dans les recettes fiscales. Voir

annexes 6.3 et 6.4 de l’avis « Trajectoire budgétaire préparatoire au programme de stabilité 2014-2017 », Conseil

supérieur des Finances, Section besoins de Financement de l’Etat, mars 2014

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3.2.4 Réduction de la dette publique en phase avec les obligations européennes

Durant les années précédant la crise financière et économique, la dette a été progressivement

réduite. La crise financière et économique a de nouveau fait augmenter la dette publique.

Ceci est aussi bien le résultat de facteurs exogènes qu’endogènes. Vu la baisse du PIB, le taux

d’endettement s’élevait similairement de manière constante. Les pays de l’Union européenne

ont également été confrontés à d’importants déficits budgétaires. Il y a aussi certaines

contributions sociales (dont les prestations de chômage) qui ont augmenté en période de

crise. A côté de cela, les pouvoirs publics devaient intervenir pour stabiliser le secteur

financier. En outre, les différentes opérations et mécanisme européens de soutien ont eu une

influence sur la dette.

Vu le taux d’endettement élevé et par conséquent la sensibilité de l’économie belge aux

fluctuations subites des taux d’intérêts, le gouvernement belge s’était engagé à maintenir le

taux d’endettement sous les 100 % du PIB. Plusieurs mesures ont été prises à cet effet. C’est

ainsi qu’il a été estimé à 99,9 % pour 2013 et 99,6 % pour 2014 en mars 2014 dans le cadre du

troisième rapport trimestriel EDP. Néanmoins, suite à une extension du périmètre de

consolidation par l’Institut des comptes nationaux, celui-ci est estimé à 101,5 % pour 2013

(notification de l’ICN d’avril) et 101,2 % pour 2014.

Pour les prochaines années, grâce à une croissance positive et à la diminution du solde de

financement, on pourra compter sur une diminution endogène du taux d’endettement.

Une diminution de 8 % du taux d’endettement devrait être réalisée entre 2014 et 2017. Cela

représente une diminution d’environ 2,7 % par an, ce qui va au-delà des obligations

découlant de la réglementation européenne6.

- 6 La règlementation dispose que la dette doit diminuer chaque année de 1/20ième de la différence entre le taux

d’endettement et le seuil de 60 % du PIB. Cette diminution annuelle est calculée comme une moyenne sur trois

ans. Pour un Etat sortant de la procédure de déficit excessif, cette exigence est considérée comme remplie si des

progrès suffisants sont réalisés durant une période de transition de 3 ans. Voir l’article 2, 1bis règlement n°

1467/97 visant à accélérer et à clarifier la mise en œuvre de la procédure concernant les déficits excessifs.

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Tableau 9: Facteurs déterminant pour le taux d’endettement

En % du PIB 2013 2014 2015 2016 2017

1. Taux d'endettement 101,5 101,2 99,4 96,7 93,2

2. Changement dans le taux d'endettement 0,4 -0,3 -1,8 -2,7 -3,5

3. Solde primaire 0,6 1,0 1,6 2,5 3,4

4. Charges d'intérêt 3,2 3,1 3,0 2,9 2,8

5. Variation exogène de la dette -0,7 0,3 0,2 0,2 0,2

p.m. Facteurs endogènes 1,1 -0,6 -2,0 -2,9 -3,7

p.m. Niveau implicite du taux d'intérêt (en %) 3,2 3,1 3,0 3,0 3,0

Éléments contribuant à l'évolution du taux d'endettement

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3.3 Comparaison avec le programme de stabilité 2013-2016 et analyse de

sensibilité

3.3.1 Comparaison avec le programme de stabilité 2013-2016

La trajectoire d’assainissement proposée par la Belgique dans le présent programme de

stabilité poursuit la réduction du déficit et de la dette publique présentée dans le précédent

programme de stabilité et répond aux exigences fixées par le Conseil de l’Union européenne.

Le tableau 10 compare les hypothèses de croissance ainsi que les objectifs budgétaires des

programmes de stabilité successifs.

On s’attend à une croissance économique relativement similaire aux prévisions de l’année

passée. Une hausse de la croissance est prévue jusqu’en 2015 (1,8 %). Elle devrait se stabiliser

à partir de 2016 (1,7 %).

Conformément à la recommandation du Conseil supérieur des Finances, la Belgique a décidé

de reporter l’équilibre structurel à 2016. Celui-ci était prévu pour 2015 dans le précédent

programme. L’objectif est d’atteindre le MTO en 2017 (0,75 %).

Le taux d’endettement est plus élevé que celui prévu l’année passée. L’explication réside

dans l’extension du périmètre de consolidation par l’ICN en avril 2014. Malgré cela, comme

précédemment, une baisse continue du taux d’endettement est planifiée.

Il est essentiel de réduire la dette (en % du PIB) et de créer des excédents budgétaires après

2016 afin de garantir sur le long terme la soutenabilité des finances publiques dans le

contexte du vieillissement de la population.

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Tableau 10: Comparaison avec le précédent programme de stabilité7

2013 2014 2015 2016 2017

Mise à jour précédente 0,2 1,5 1,6 1,7

Mise à jour actuelle 0,2 1,4 1,8 1,7 1,7

Ecart 0,0 -0,1 0,2 0,0

Mise à jour précédente -2,5 -2,0 -0,5 0,4

Mise à jour actuelle -2,6 -2,1 -1,4 -0,4 0,6

Ecart -0,1 -0,1 -0,9 -0,8

Mise à jour précédente -1,8 -1,2 0,0 0,7

Mise à jour actuelle -1,9 -1,4 -0,7 0,0 0,7

Ecart -0,1 -0,2 -0,7 -0,7

Mise à jour précédente 100,0 99,0 96,5 93,0

Mise à jour actuelle 101,5 101,2 99,4 96,7 93,2

Ecart 1,5 2,2 2,9 3,7

En % du PIB

Croissance du PIB

Solde de financement

Solde structurel

Taux d'endettement brut

3.3.2 Analyse de sensibilité

Les perspectives économiques restent incertaines dans un contexte de crise de la dette à

l’intérieur de la zone euro et d’incertitude sur les marchés financiers. Conformément au code

de conduite, il importe dès lors d'effectuer des analyses de sensibilité sur les paramètres

macro-économiques de la trajectoire décrite dans le présent programme de stabilité.

Deux scénarios alternatifs sont examinés. Le premier scénario prévoit un ralentissement de la

croissance économique sur la période 2014-2017, de 0,5 point de pourcentage par an, soit de

2 % cumulés au cours de la période concernée. Dans le second scénario, la croissance du PIB

sur la période 2014-2017 augmenterait de 0,5 pp par an par rapport à l’hypothèse de base.

- 7 Selon la trajectoire retenue à titre indicatif, l’objectif à moyen terme (MTO) de 0,75% du PIB sera réalisé en

2017. Pour 2016, le solde structurel était de 0,75 % du PIB. Il est arrondi à 0,7 % dans le présent programme de

stabilité

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Dans cette analyse, une élasticité constante des finances publiques par rapport au PIB telle

qu’estimée par la Commission européenne, à savoir 0,55 pour la Belgique, est retenue comme

hypothèse8.

En cas de croissance plus élevée, le solde de financement deviendrait mécaniquement plus

rapidement positif. Si la croissance était 0,5 % plus élevée que dans le scénario de référence,

le solde de financement 2014 s'améliorerait de 0,27 % du PIB. En 2017, l'impact sur le solde

de financement d'une croissance chaque année plus élevée de 0,5 % par rapport au scénario

de référence serait de 1,1 % du PIB. Selon cette hypothèse, un surplus nominal de 0,5 % du

PIB devrait être réalisé en 2016. En 2017, un surplus de 1,7 % du PIB serait réalisé. Dans ce

cas, une réduction accélérée de la dette (en % du PIB) serait par conséquent également

réalisée.

En cas de croissance inférieure aux prévisions, l'impact annuel serait aussi de 0,27 % du PIB,

ce qui signifie que le solde de financement se détériorerait de 0,27 % du PIB en 2014. Cette

détérioration s’élèverait à 1,1 % du PIB en 2017. Cette augmentation du déficit s’explique

d'une part, par des facteurs relatifs aux recettes, comme une diminution des recettes fiscales,

et, d'autre part, par des facteurs relatifs aux dépenses, en particulier une augmentation des

indemnités de chômage.

Tableau 11: Impact des fluctuations de la croissance sur le solde de financement

En % du PIB 2013 2014 2015 2016 2017

Programme de stabilité

Croissance réelle du PIB 0,2 1,4 1,8 1,7 1,7

Solde de financement -2,6 -2,1 -1,4 -0,4 0,6

Variation positive de 0,5 point de pourcentage

Croissance réelle du PIB 1,9 2,3 2,2 2,2Solde de financement -1,8 -0,9 0,5 1,7

Variation négative de 0,5 point de pourcentage

Croissance réelle du PIB 0,9 1,3 1,2 1,2Solde de financement -2,4 -2,0 -1,2 -0,5

- 8 Gilles Mourre, George-Marian Isbasoiu, Dario Pernoster and Matteo Salto, ‘The cyclically-adjusted budget

balance used in the EU fiscal framework : an update’, Economic Papers 478 (European Commission), March

2013

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PROJET – 30/04/2014

21

3.4 Réalisations 2013

Dans le programme de stabilité 2013-2016 d’avril 2013, le gouvernement belge a prévu de

ramener le solde structurel pour 2013 de -2,9 % à -1,8 %, ce qui correspondait à une limitation

du solde de financement nominal à 2,5 % du PIB. Sur la base des calculs de la Commission

européenne, le Conseil de l’Union européenne dispose dans sa décision du 21 juin 2013 que

la Belgique doit limiter son déficit à 2,7 % du PIB en 2013, afin de préserver une marge de

sécurité suffisante par rapport à la limite des 3 % du PIB.

Lors du Comité de concertation du 2 juillet 2013, le pouvoir fédéral s’est engagé à limiter le

déficit de l’entité I à 2,4 % du PIB (-9.289 millions EUR), y compris une marge de sécurité de

226 millions EUR.

Au niveau de l’entité II, compte tenu d’une réserve pour compenser le déficit estimé des

pouvoirs locaux et d’une correction pour la contribution au mécanisme de responsabilisation

pension, les Communautés et Régions devaient limiter leur déficit à -173 millions EUR (-

0,05 % du PIB). Le solde de financement estimé des pouvoirs locaux s’élevait au moment de

cette décision à -260 millions EUR. Globalement, l’objectif de solde de financement de l’entité

II était donc fixé à -433 millions EUR ou -0,11 % du PIB.

Les estimations les plus récentes de l’ICN (notification d’avril 2014) tablent sur un déficit de

2,6 % du PIB pour 2013.

Tableau 12: Solde de financement 2011-2013

2011 2012

Réalisations Réalisations Programme

de stabilité

Comité

de concertation

Réalisations

-3,8 -4,1 -2,5 -2,5 -2,6

-3,4 -3,6 -2,5 -2,4 -2,4

Pouvoir fédéral -3,5 -3,6 -2,5 -2,4 -2,5

Sécurité sociale 0,1 0,0 0,0 0,0 0,1

-0,4 -0,5 0,0 -0,1 -0,2

-3,4 -2,9 -1,8 -1,8 -1,9

En % du PIB 2013

Ensemble des pouvoirs publics

Entité I

Entité II

Solde structurel

Le résultat en termes de solde de financement (-2,6 %) est très proche des objectifs fixés par le

programme de stabilité (-2,5 %) et la décision du Comité de concertation (-2,5 %) et meilleur

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que celui fixé dans la mise en demeure adressée à la Belgique, en juin 2013, par le Conseil de

l’Union européenne.

Au niveau de l’entité I, le déficit s’élève à 2,4 % du PIB. L’objectif fixé par le Comité de

concertation est respecté. Les moins bons résultats enregistrés par le pouvoir fédéral ont pu

être compensés par un léger boni de la sécurité sociale.

L’entité II clôturerait 2013 avec un déficit de 0,2 % alors que l’objectif était de 0,1 %. Ce

dépassement est à imputer aux pouvoirs locaux.

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23

3.5 Le budget 2014

3.5.1 Objectif global

Décision du Comité de concertation du 17 juillet 2013

Pour 2014, le Comité de concertation a fixé un objectif de déficit de -2,25 % du PIB pour

l’entité I et un objectif de surplus de 0,1 % du PIB pour l’entité II. Les objectifs respectifs de

l’entité I et de l’entité II doivent être adaptés pour tenir compte de l’impact du non-versement

du montant provisionné par les Communautés et Régions pour couvrir l’augmentation

prévue de la cotisation de responsabilisation pour les pensions de leurs fonctionnaires (132

millions EUR). Un montant de 132 millions EUR est donc réservé dans les budgets des

Communautés et Régions conformément à la décision du Comité de concertation du 17

juillet 2013.

Projet de plan budgétaire

Le projet de plan budgétaire 2014 a été établi en octobre 2013 sur base de la décision du

Comité de de concertation du 17 juillet 2013.

3.5.2 Entité I

Pour atteindre son objectif 2014, le gouvernement fédéral a pris dans le cadre de l’élaboration

du budget initial des mesures discrétionnaires ayant un effet net total sur le solde de

financement de 2.761,7 millions EUR. Ces mesures consistent tant en des économies sur les

dépenses primaires qu’en de nouvelles recettes ou des mesures de relance. Ces mesures ont

été présentées en détail dans le projet de plan budgétaire déposé en octobre 2013.

Une circulaire de prudence budgétaire a été publiée le 17 janvier 2014. La circulaire précise

l'approche choisie et la méthode qui permettra de réaliser l'objectif budgétaire prévu en 2014.

Il s'agit de mesures conservatoires qui sont imposées aux services publics fédéraux et aux

services publics de programmation, au Ministère de la Défense et à la Police fédérale. La

circulaire s'applique également aux organismes d'intérêt public et organismes assimilés

consolidés avec l'Etat fédéral ainsi qu'aux institutions publiques de sécurité sociale.

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Concrètement, la circulaire prévoit :

un blocage pour les SPF et les SPP des crédits de personnel de 2 %, des crédits de

fonctionnement de 15 % et des crédits d’investissement de 20 %. Un blocage identique

est imposé au institutions à consolider pour la partie de leurs dépenses couvertes par

une dotation ;

une libération (25 % par trimestre) des crédits d’engagements et de liquidation non-

bloqués pour les SPF et SPP ;

un suivi mensuel approfondi de l’exécution des budgets des SPF et SPP, des

institutions à consolider et des institutions de la sécurité sociale.

Le gouvernement s’est également mis d’accord sur un planning pour les travaux

budgétaires. Ce dernier prévoyait un contrôle budgétaire en mars sur base d’une note du

Comité de monitoring.

Le contrôle budgétaire a confirmé l’objectif de solde de financement de -2,25 % du PIB pour

l’entité I.

3.5.3 Entité II9

a) La Communauté flamande

Le budget 2013 de la Communauté flamande s’est clôturé avec un léger excédent. Ainsi, le

gouvernement flamand a de nouveau réalisé un budget en équilibre, le troisième de suite.

Pour 2014, c’est aussi un budget en équilibre qui a été adopté par le parlement. Vu que 2014

est une année de changement de gouvernement, un blocage des crédits 2014 est prévu :

seulement 7/12ème des crédits prévus dans le budget pourront être libérés. Cette mesure

assure que le prochain gouvernement pourra entamer son travail de manière correcte, et

encore opérer les ajustements nécessaires pour exercer ses activités de manière appropriée.

- 9 Cette section est basée sur des contributions demandées aux entités fédérées pour l’élaboration du rapport

EDP de mars 2014

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25

b) La Région wallonne et la Communauté française

Les budgets prévoient un surplus de 86.525 milliers EUR pour la Région wallonne et un

déficit de -92.251 milliers EUR pour la Communauté française.

Les travaux relatifs au contrôle budgétaire 2014 ont été opérés. La circulaire a été adoptée par

les gouvernements wallon et de la Communauté française en date du 27 février 2014. Ce

contrôle budgétaire, conformément aux décrets du 15 et du 20 décembre 2011, a eu pour

objectif d’évaluer l’impact des nouvelles estimations des paramètres macroéconomiques

issues du Budget économique du 12 février 2014 sur les prévisions de recettes et les crédits

de dépenses 2014, afin d’en confronter le résultat à l’objectif budgétaire fixé par les

gouvernements lors de l’élaboration du budget initial 2014. A ce stade, les objectifs

budgétaires de la Wallonie et de la Communauté française sont confirmés.

c) Région de Bruxelles-Capitale

Conformément aux accords conclus lors de la concertation interfédérale, la Région de

Bruxelles-Capitale a entièrement éliminé son déficit en termes SEC dans le budget 2014. Pour

la première fois en de nombreuses années, elle est même parvenue à établir un budget

présentant un léger surplus de 6 millions EUR. Ce budget tient en outre compte de la

contribution qui lui est demandée au niveau de l’assainissement des finances publiques

globales et qui s’élève à 17,7 millions EUR, un montant qui sera déduit des transferts à

effectuer par le pouvoir fédéral.

Par conséquent, le budget 2014 permet de réaliser le basculement structurel de budgets

déficitaires à budgets excédentaires, et ce 2 ans plus tôt que prévu.

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d) Commission communautaire française

L’objectif budgétaire (équilibre en terme SEC) de l’entité est pleinement maintenu. A ce

stade, aucun contrôle budgétaire n’est prévu.

e) Communauté germanophone

Depuis l’année budgétaire 2013, le budget annuel de la Communauté germanophone

comprend les montants nécessaires pour faire face aux dépenses en matière de

responsabilisation des pensions de son personnel, y compris pour le personnel enseignant.

Lors de la confection du budget initial, le déficit structurel de la Communauté

germanophone s’élevait à -6,029 millions EUR. Le budget pour l’année 2014 prévoit un

déficit de -29,8 millions EUR. Le gouvernement de la Communauté germanophone a établi

un projet de budget 2015 permettant un retour à l’équilibre en 2015.

La Communauté germanophone fait un monitoring permanent de l’exécution de son budget.

Des travaux relatifs au contrôle budgétaire 2014 ont été menés. Ceux-ci ont confirmé

l’objectif.

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4 Soutenabilité des finances publiques

La soutenabilité des finances publiques à moyen et long termes constitue un défi majeur

essentiellement du fait des conséquences budgétaires du vieillissement de la population.

L’ampleur de ces conséquences est mesurée par le « coût budgétaire du vieillissement »,

évalué annuellement, depuis 2002, par le Comité d’étude sur le vieillissement (point 1 ci-

dessous). Pour répondre à ce défi, les pouvoirs publics belges ont développé une stratégie

qui s’inscrit dans la ligne de la stratégie triple définie de longue date au niveau européen

(point 2). Des mesures et réformes importantes ont d’ores et déjà contribué à concrétiser cette

stratégie. Par ailleurs, l’évaluation de la soutenabilité des finances publiques peut également

être influencée par l’existence et l’évolution d’engagements conditionnels (point 3).

4.1 Le coût budgétaire du vieillissement

Le dernier rapport du Comité d’étude sur le vieillissement (Cev) date de juillet 201310. Il

présente une évaluation actualisée du coût budgétaire du vieillissement, défini comme étant

l’accroissement de l’ensemble des dépenses sociales sur une période donnée.

4.1.1 Le scénario de référence du Cev

L’estimation du coût du vieillissement présentée dans le Rapport 2013 du Comité d’étude

tient compte de la plus grande partie des réformes structurelles en matière de pension,

chômage avec complément d’entreprise, chômage, interruption de carrière et crédit temps

décidées en décembre 2011 et analyse en détail la réforme du bonus de pension et du

complément pour âge.

Selon le scénario de référence auquel se réfère le Cev, l’ensemble des dépenses sociales

passerait de 25,8 % du PIB en 2012 à 31,2 % en 2060, soit un coût budgétaire du vieillissement

de 5,4 % entre 2012 et 2060. Les deux composantes à la source de cette hausse sont les

dépenses de pension et le coût des soins de santé.

- 10 Conseil supérieur des Finances, Comité d’étude sur le vieillissement, Rapport annuel, juillet 2013

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Entre 2012 et 2060, les dépenses de pension progresseraient de 4,5 % de PIB (passant de 10,2

à 14,7 % du PIB), tandis que le coût des soins de santé augmenterait de 2,6% (passant de 8,1 à

10,7 % du PIB). Les autres dépenses sociales (incapacité de travail, chômage, chômage avec

complément d’entreprise, allocations familiales et autres) diminueraient de 1,7 % d’ici 2060

pour atteindre un total de 5,7 % du PIB. En particulier, dans les hypothèses retenues, les

dépenses de chômage baisseraient de 0,9 % de PIB d’ici 2060.

Tableau 13: Conséquences budgétaires du vieillissement

(en % du PIB)

2012 2018 2030 2060

2012-

2018

2018-

2060

2012-

2060

Pensions 10,2 11,0 13,6 14,7 0,8 3,7 4,5

Salariés 5,6 6,2 7,8 8,3 0,6 2,1 2,8

Indépendants 0,8 0,9 1,1 1,1 0,0 0,2 0,3

Secteur public 3,9 4,0 4,7 5,3 0,1 1,3 1,4

Soins de santé 8,1 8,3 9,0 10,7 0,2 2,4 2,6

Invalidité 1,7 1,8 1,7 1,4 0,1 -0,3 -0,2

Chômage 2,0 1,8 1,3 1,1 -0,2 -0,6 -0,9

Chômage avec complément d'entreprise 0,4 0,3 0,3 0,3 -0,1 0,0 -0,1

Allocations familiales 1,6 1,6 1,6 1,4 0,0 -0,3 -0,3

Autres dépenses de sécurité sociale 1,7 1,7 1,7 1,5 0,0 -0,2 -0,2

Total 25,8 26,6 29,1 31,2 0,7 4,6 5,4

p.m. Rémunérations de l'enseignement 4,2 4,0 4,1 4,1 -0,2 0,1 -0,1

Source : Conseil supérieur des Finances, Comité d’étude sur le vieillissement, Rapport annuel, juillet 2013, p. 34

Le Cev a évalué, dans son Rapport 2013, l’impact sur le coût du vieillissement (à travers

l’impact sur les dépenses de l’ensemble des régimes de pension) de l’introduction du

nouveau bonus de pension. Ainsi, l’introduction du nouveau bonus pension devrait

conduire à une diminution des dépenses de l’ensemble des régimes des pensions de 0,6 % en

2020 et de 2,0 % en 2060. En 2060, l’économie ainsi prévue correspond à une baisse de 0,3 %

du PIB de ces dépenses. La progressivité apparaissant dans ces prévisions est liée au fait que

la réforme du bonus de pension ne concerne que les futures générations de nouveaux

bénéficiaires d’une pension. Ainsi, tant que l’ensemble des générations de bénéficiaires d’un

régime n’a pas été confronté aux nouvelles dispositions relatives au bonus de pension, les

économies liées à la réforme auront tendance à s’accroître.

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De plus, la mise en œuvre relativement récente du bonus de pension (depuis 2006) et du

complément pour âge (depuis 2000) ont pour conséquence que l’ensemble des générations de

pensionnés ne seront concernées que dans le courant des années 2030, ce qui renforce la

progressivité des économies analysée dans les chiffres du Cev.

4.2 Stratégie politique

La politique budgétaire a toujours constitué un élément important de la stratégie belge visant

à faire face à l’impact budgétaire du vieillissement. Ce n’est cependant qu’un élément de la

stratégie des pouvoirs publics belges, articulée autour de trois lignes de force fondamentales.

Les pouvoirs publics ont choisi de faire évoluer progressivement les finances publiques vers

l’équilibre tout en préservant la croissance économique. Les différents niveaux de pouvoir se

sont engagés dans la réalisation de l’équilibre budgétaire. La réduction du taux

d’endettement qui doit en résulter permet de diminuer les charges d’intérêt à venir, la marge

ainsi créée pouvant, notamment, être utilisée pour faire face aux dépenses croissantes

relatives à la protection sociale. Dans son avis, la Section Besoins de financement a examiné

un scénario par lequel, après ce qui est proposé dans ce programme de stabilité, le MTO

serait maintenu 5 à 6 ans et ensuite le solde de financement passerait progressivement de

0,6 % en 2023 à 1 % en 2040. Dans ce scénario, il serait possible d’absorber environ 2/3 du

coût estimé du vieillissement.

La deuxième ligne de force est d’ordre économique, elle concerne le relèvement du taux

d’emploi et la stimulation du potentiel de production. Lorsque le nombre de personnes

actives est plus élevé, la charge du financement des dépenses sociales est davantage répartie.

Le troisième pilier de la stratégie belge visant à faire face au défi du vieillissement consiste à

réformer la sécurité sociale pour renforcer sa soutenabilité, consolider une sécurité sociale

forte, finançable et solidaire.

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Ces trois axes de la stratégie sont interdépendants, les progrès réalisés dans un axe

renforcent les autres. Ainsi, les réformes structurelles réalisées pour l’instant par les pouvoirs

publics dans le domaine des pensions et du marché du travail encouragent à travailler

davantage, valorisent le travail et doivent assurer une progression significative du taux

d’emploi et une réduction du coût budgétaire du vieillissement (cf. ci-dessus). Dans le même

temps, elles consolident l’avenir du système de pension par répartition et renforce l’équité

entre les travailleurs à l’égard de ce système.

4.3 Engagements conditionnels

La soutenabilité des finances publiques est déterminée, entre autres facteurs, non seulement,

par l’évolution des engagements fermes des pouvoirs publics, mais également par celle des

engagements conditionnels (contingent liabilities). Ces engagements conditionnels ne font

pas partie de la dette publique et ne représentent qu'une dette potentielle. Lorsqu'il est fait

appel aux garanties, il s’ensuit des transferts de capitaux qui ont alors un impact défavorable

sur le solde de financement et, par conséquent, sur la dette publique.

4.3.1 Entité I

Jusqu’à présent, le gouvernement fédéral n’a encore jamais été amené à effectuer un

paiement dans le cadre d’un accord de garanties conclu durant la crise financière avec une

institution financière.

Depuis 2008, dans le cadre de la crise financière, le pouvoir fédéral a octroyé et octroie

toujours des garanties, d’une part, sur les emprunts interbancaires de Dexia et, d’autre part,

sur les actifs structurés à risques de quelques organismes financiers. Sur la base de l’accord

signé le 24 janvier 2013, le plafond de garantie définitive en faveur de Dexia est passé de 90 à

85 milliards EUR et la clé de répartition de la Belgique est passée de 60,5 % à 51,41 %. Ainsi,

l’exposition maximale de la Belgique par rapport au groupe Dexia est réduite de

54,45 milliards EUR à 43,7 milliards EUR. La diminution de la rémunération des garanties

(de 90 à 5 points de base) est compensée par une importante réduction des risques encourus.

Le financement interbancaire garanti de Dexia, qui comprend des résidus de l’ancien

système de garantie de 2008 ainsi que des garanties accordées sur la base du dispositif de

décembre 2011, représentait au 31 décembre 2013 un encours de 39,8 milliards EUR , soit de

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31

loin la plus grande partie de la dette garantie du secteur financier. Par ailleurs, la garantie

d’Etat limitée (1,5 milliard EUR) en faveur de BNP Paribas Fortis a pu être clôturée

anticipativement le 18 décembre 2012, et l’accord de garantie entre l’Etat fédéral et KBC a été

revu le 19 décembre 2012 . Dans ce cadre, une forme de réduction de prime conditionnelle en

cas de résorption accélérée par KBC des risques résiduels a été prévue. Le 31 décembre 2013,

sur le portefeuille initial de quinze Collateral Debt Obligations (CDO) de KBC, l’Etat en

garantissait encore trois qui représentaient un risque de maximum 4,7 milliards EUR. La

garantie maximale de Fortis Cashes (Ageas) est restée stable en 2013 à 870,9 millions EUR.

Enfin, en août 2013, la dette garantie de Royal Park Investments (RPI), la « bad bank » de

l’ancienne Fortis, a été intégralement remboursée après la vente de son portefeuille le 27 avril

2013 ; la dette publique a ainsi pu être réduite de 0,9 milliard EUR.

D’une façon générale, le montant total des garanties octroyées aux institutions financières

continue de reculer progressivement à mesure que les portefeuilles couverts diminuent en

raison de l’évolution naturelle et de leur gestion active. Fin février 2014, l’encours des

garanties en faveur des institutions financières s’élevait ainsi à 44,145 milliards EUR, ce qui

représente une diminution par rapport à fin 2013 (45,36 milliards EUR) malgré la hausse de

la dette garantie de Dexia. L’encours de la garantie octroyée à Dexia en 2013 est la seule

garantie active susceptible d’encore augmenter, jusqu’à maximum 43,7 milliards EUR.

En dehors des garanties accordées dans le cadre de la crise financière à partir de 2008, les

dettes des organismes ou entreprises dont le service de la dette est garanti par l’Etat fédéral

ont suivi globalement une tendance baissière. Fin 2013, cette dette garantie par l’Etat s’élevait

à 4,55 milliards EUR. Fin décembre 2013, le montant total de la dette garantie par l’Etat

fédéral – y compris les dettes limitées relatives aux bâtiments scolaires de la Communauté

française et de la Communauté flamande - atteignait ainsi 49,9 milliards EUR ou 13,1 % du

PIB. Il s’agit d’une baisse notable par rapport à fin 2012 (64,4 milliards EUR ou 17,1 % du

PIB), malgré la légère hausse de la dette garantie de Dexia.

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32

A titre d’indemnité pour l’octroi des garanties (service fee) dans le cadre de la crise

financière, le pouvoir fédéral a reçu des organismes financiers, sur la base des droits

constatés, 728,9 millions EUR en 2011, 748,9 millions EUR en 2012 et 541,7 millions EUR en

2013. Selon l’estimation la plus récente, ces recettes non fiscales pour cette année

s’élèveraient à 371,1 millions EUR dans l’optique de caisse.

Pour être complet, il convient encore de noter que la Belgique, en tant qu’Etat membre de la

zone euro, a également garanti les prêts du FESF, proportionnellement à sa participation au

capital de la BCE (3,7 % actuellement). Ces garanties ne sont pas reprises dans les

« contingent liabilities » car les prêts accordés par le FESF sont comptabilisés par Eurostat

dans la dette publique brute consolidée. Fin 2013, l’impact du soutien via le FESF avait

entraîné une augmentation de la dette publique belge de 6,65 milliards EUR (ou 1,7 % du

PIB) cumulativement sur 2011, 2012 et 2013. La fonction du FESF a été reprise par le

Mécanisme Européen de Stabilité en octobre 2012.

Enfin, il convient de mentionner que les Régions et Communautés ont également octroyé des

garanties qui, dans le cadre de la directive du Conseil 2011/85/EU du 8 novembre 2011 sur les

exigences applicables aux cadres budgétaires des Etats membres, seront également publiées

en plus des garanties d’Etat.

Etant donné que le taux d’endettement reste soumis au risque de l’exécution (partielle) des

garanties octroyées et que de ce fait l’exposition des pouvoirs publics par rapport au secteur

financier joue un rôle lors de la détermination du rating d’une autorité publique par les

agences de notation, tout est mis en œuvre par le pouvoir fédéral et les institutions

concernées afin de suivre et surveiller correctement les risques dans le secteur financier.

L’Agence de la Dette étudie soigneusement le risque d’exécution des garanties d’Etat en se

basant sur des données détaillées que les banques doivent obligatoirement rapporter. Il

ressort de l’étude de cette institution que fin décembre 2013, il n’y avait globalement aucun

risque pour deux des institutions qui bénéficient de garanties et qu’il existait un faible risque

à 24 mois pour une seule institution.

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PROJET – 30/04/2014

33

De manière générale, il convient en outre de noter que ces dernières années, le secteur

bancaire belge a été notamment renforcé par une diminution des expositions aux risques

ainsi que par la diminution du total du bilan du secteur. Par ailleurs, l’application de la loi

bancaire approuvée à la Chambre le 4 avril 2014 (loi relative au statut et au contrôle des

établissements de crédit) renforcera les banques et protègera encore davantage les

consommateurs et les épargnants, et ce notamment via une interdiction des activités de

négociation pour le compte propre de la banque, la limitation des investissements à risque

pour des tiers et un renforcement des normes de fonds propres.

Tableau 14: Contingent liabilities (uniquement de l'Etat fédéral)

En % du PIB 2013 28/02/2014 (1)

Garanties 13,07 12,48

Dont : concernant le secteur financier 11,88 11,25

(1) Pour les bâtiments scolaires de la Communauté française et de la Communauté flamande,

la situation d’une dette historique d’avant 1988 s’applique au 31 décembre 2013.

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4.3.2 Entité II11

a) La Communauté flamande

Le montant total de la dette garantie de la Région Flamande au 31/12/2013 atteint 11,7

milliards EUR.

La liste des dettes garanties par la région Flamande est diverse mais peut être répartie en

trois grandes catégories : 1) garantie aux pouvoirs (locaux) ; 2) garanties couvertes par des

actifs ; 3) garanties économiques.

La répartition de la liste entre ces trois catégories reflète bien le profil de risque des garanties

accordées. Le premier groupe est celui des pouvoirs (locaux) garantis. Le risque couru par le

Gouvernement flamand sur ces garanties est limité. Elles sont en fait accordées aux pouvoirs

locaux ou à des agence plus ou moins indépendantes du Gouvernement flamand. Cette

première catégorie est tout d’abord subsidiée par le Gouvernement flamand. De plus, le

Gouvernement flamand a souvent une fonction de contrôle via les commissaires du

Gouvernement (agences) ou via l’Agence de la gestion intérieur (« Agentschap Binnenlands

Bestuur », qui est l’organisme responsable pour les pouvoirs locaux). De cette manière, le

Gouvernement flamand peut suivre ou même parfois influencer la situation de ces acteurs.

Ces derniers sont même souvent repris dans la situation de la dette consolidée du

Gouvernement flamand ou des pouvoirs locaux. La dette existant dans cette catégorie au

31/12/2013 atteint 1,0 milliard EUR.

La deuxième catégorie des garanties octroyées par le Gouvernement flamand est couverte

par des actifs sous-jacents. Le Gouvernement flamand dispose souvent ici de suffisamment

de sécurité de pouvoir récupérer de façon substantielle les montants garantis. Cette sécurité

est dans la majorité des cas constituée d’hypothèques de premier ordre ou pas. Dans certains

cas, le Gouvernement flamand octroie également des garanties au niveau du passif de

sociétés sans lien direct avec leur actif, par exemple à la Société Flamande du Logement

Social et au Fonds des Bâtiments Flamand. La santé financière des entités ayant reçu ces

prêts garantis est suivie par le Gouvernement flamand afin de pouvoir détecter à temps les

- 11 Cette section est basée sur des contributions demandées aux entités fédérées pour l’élaboration du rapport

EDP de mars 2014

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risques de financement éventuels. De cette manière, le risque de perte lié à la garantie est

également limité dans cette catégorie. La dette existant dans cette catégorie au 31/12/2013

atteint 9,6 milliards EUR.

Une troisième catégorie concerne les garanties octroyées aux entreprises pour le

renforcement de l’économie et de l’innovation. Cette catégorie est celle qui comporte le plus

de risques pour le Gouvernement flamand. Le pourcentage garanti n’atteint ici presque

jamais les 100% du prêt. Il est vrai qu’ il y a assez bien de conventions pari passu passées

avec les banques ou que la garantie ne peut jouer qu’après que toutes les sécurités

(personnelles) sont utilisées. La dette existant dans cette catégorie au 31/12/2013 atteint 1,1

milliard EUR.

b) La Communauté française

La Communauté française s’est portée garante dans quatre dossiers.

Le Palace

La Communauté française s’est portée garante de deux emprunts bancaires souscrits par

l’ASBL Le Palace pour un total de 8 975 175 EUR (TVAC hors révision).

La Communauté française rembourse au Palace les deux emprunts, le risque est donc nul.

Encours au 31/12/2013 : 0,54 millions EUR

La RTBF

La garantie est inscrite dans le décret budgétaire des dépenses.

La garantie n’a jamais été appelée.

Risque : 0

Encours au 31/12/2013 : 80,3 millions EUR

Le Bois Saint-Jean

La Communauté française a concédé un bail emphytéotique sur le site de Bois Saint-Jean à

l’intercommunale Ecetia pour une durée de 50 ans, ramenée par la suite à fin 2033.

Ecetia a contracté un prêt auprès d’Ecetia finances (intercommunale mixte) de 25,1 millions

EUR en 2008 pour une durée de 25 ans pour la reconstruction du Country Hall et d’une salle

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de sports supplémentaire. Remboursement par annuité constante de 1,743 million EUR, avec

une première échéance au 1/2/2009. La Communauté française a accordé une garantie de

bonne fin à ce prêt.

Ecetia a concédé la gestion du site de Bois Saint-Jean à une société de gestion, la SA Bois

Saint-Jean dans laquelle la Communauté française est majoritaire, contre un loyer annuel de

1,743 million EUR.

A l’échéance du bail emphytéotique, qui coïncide avec la fin du prêt, les infrastructures

redeviennent propriétés de la Communauté française.

Encours au 31/12/2013 : 22,1 millions EUR

Risque : 0

Le fonds communautaire de garantie des bâtiments scolaires (service

administratif à comptabilité autonome sans personnalité juridique)

La Communauté garantit le montant, le fonds faisant partie de son périmètre et n’étant pas

une unité institutionnelle au sens du SEC.

Encours au 31/12/2013 : 484,7 millions EUR

Appel à la garantie : 0,6 millions EUR en 7 ans

Risque négligeable

c) Région wallonne

Le gouvernement wallon accorde régulièrement la garantie régionale, en premier ou en rang

inférieur, sur des actifs et des passifs financiers.

D’une manière générale, le risque financier est très faible pour la Région. A l’exception des

structures agricoles où le gouvernement garantit les emprunts contractés par les agriculteurs

et les sociétés agricoles pour des investissements ou des fonds de roulement en agriculture et

horticulture dans le cadre du Fonds d’Investissement Agricole et de l’Aide à l’investissement

pour le Développement en Agriculture, il n y a jamais eu d’appel de garantie sur les

garanties octroyées en premier rang. Concernant les structures agricoles, les montants

appelés sont très faibles.

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Les garanties de premier rang sont actuellement octroyées exclusivement sur des passifs

financiers (emprunts, lignes de crédit, programme de financement obligataire,…)

d’organismes du secteur public avec, pour chaque octroi, un arrêté spécifique du

gouvernement et une intervention de l’administration afin de contrôler toutes les étapes

jusqu’à l’octroi effectif de la garantie régionale.

De plus, ces organismes sont parfaitement supervisés et contrôlés par la Région wallonne.

Pour la grande majorité des garanties octroyées, il y a un actif valorisable en face

(immobilier, financier, …).

Outre les garanties octroyées en premier rang, il existe des garanties régionales dites « de

bonne fin » sur certaines catégories de prêts octroyés par les sociétés de logement aux

particuliers. Dans les faits, il s’agit d’une garantie régionale octroyée sur des actifs financiers,

en troisième rang. Lorsqu’un particulier fait défaut sur le remboursement d’un prêt octroyé

par une des sociétés de logement et bénéficiant de la garantie régionale, la garantie exercée

en premier rang est l’hypothèque et les différentes sûretés réelles portant sur cet emprunt. En

cas de solde après l’exercice de cette garantie, un fonds de solidarité intervient pour l’apurer.

Ce fonds est alimenté par un prélèvement de 20 points de base lors de l’octroi de chaque

prêt. En cas d’insuffisance du fonds, la Région wallonne doit intervenir directement pour

réalimenter ce fonds.

Ces différents éléments combinés aux contrôles effectués par les réviseurs d’entreprise sur

chaque organisme ainsi qu’à l’obligation de ces organismes de présenter des comptes en

équilibre, limitent très fortement le risque financier de la garantie régionale.

d) Région de Bruxelles-Capitale

L’encours au 31/12/2013 des dettes garanties par la Région s’élève à 2,7 milliards EUR.

Depuis 1999, le taux annuel d’appel de garantie sur l’encours global est extrêmement faible.

Quatre entités représentent plus de 80% des dettes garanties par la Région : le Fonds

Régional Bruxellois de Refinancement des Trésoreries Communales (FRBRTC), la Société

Bruxelloise de Gestion de l’Eau (SBGE), le Fonds du Logement de la Région de Bruxelles-

Capitale et Hydrobru (Intercommunale bruxelloise de distribution d’eau).

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Pour le FRBRTC et le Fonds du Logement, la totalité des dettes garanties couvre les

emprunts de ces institutions auprès des banques. L’encours de ces emprunts sert à octroyer

des prêts aux communes (FRBRTC) et des prêts hypothécaires aux particuliers (Fonds du

Logement), ces deux types de prêt présentant peu de risque. Des actifs financiers solides

couvrent donc les dettes garanties par la Région et ce pour un montant équivalent.

Pour la SBGE, 90% des dettes garanties par la Région sont des dettes commerciales vis-à-vis

de la société Aquiris exploitant les stations d’épurations bruxelloises. Ces dettes

commerciales sont financées par les recettes de la SBGE issues d’une redevance sur le prix de

l’eau. La SBGE fixant le montant de cette redevance, il n’y a donc quasi aucun risque d’appel

de garantie sur les 615 millions EUR que représentent ces dettes commerciales.

Pour Hydrobru, la dette garantie couvre des emprunts (effectués notamment auprès de la

BEI). Les recettes d’Hydrobru proviennent de la distribution et de la vente d’eau dont elle

fixe le prix. Il n’y a donc quasi aucun risque d’appel de garantie sur les 165 millions EUR.

e) Commission communautaire française

Les garanties données par la COCOF concernent les emprunts conclus par l’Institut

bruxellois francophone pour la Formation Professionnelle pour un montant maximum de 6

millions d'euros en 2012.

En 2013, le Collège a marqué son accord sur le projet d'inscription hypothécaire et à grever

d'un mandat un terrain dont la COCOF est propriétaire en vue de garantir un emprunt de

4.961.000 EUR effectué par ASBL HOPPA pour la construction d'un centre de jour et d'un

centre d'hébergement pour personnes handicapées.

Ces garanties sont liées à des actifs ; elles sont donc peu risquées pour le budget de la

COCOF.

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5 Qualité des finances publiques12

Le gouvernement belge accorde la priorité à la poursuite d'un assainissement durable des

finances publiques, afin de garantir une croissance économique soutenable et équilibrée. Une

stratégie crédible de consolidation budgétaire est définie à cette fin, en veillant à assurer une

répartition équilibrée de l’effort entre recettes et dépenses.

La mise en œuvre des réformes structurelles du marché du travail et des pensions de l'accord

de gouvernement a été poursuivie. L’objectif de ces réformes est d’accroître le taux d'emploi,

notamment des plus âgés, et stimuler le potentiel de croissance de l'économie.

La stratégie de relance adoptée en juillet 2012 a également continué à être développée. Cette

stratégie vise à dynamiser l'activité économique, renforcer le pouvoir d'achat des citoyens,

promouvoir la compétitivité des entreprises et faciliter la création d'emplois de qualité.

Dans cette lignée, un Pacte interfédéral pour la compétitivité, l'emploi et la relance a été

conclu en novembre 2013 entre le gouvernement fédéral et les Régions et Communautés. Les

synergies et la collaboration entre ces niveaux de pouvoir sont renforcées dans plusieurs

domaines.

Dans la détermination de nouvelles recettes, le gouvernement a tenu à préserver les revenus

du travail. Toute une série de mesures ont en outre été prises pour réduire les charges pesant

sur le travail et encourager l’emploi. La fiscalité a aussi été rendue plus équitable, grâce à une

meilleure contribution des différentes catégories de revenus.

Une plus grande efficience des dépenses publiques a été recherchée de façon à réaliser des

économies, tout en proposant des services publics de qualité aux citoyens. Le strict suivi des

dépenses a par ailleurs été renforcé.

- 12 Certaines mesures et réformes sont présentées plus en détail dans le Programme national de réforme 2014

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5.1 Favoriser l’emploi des travailleurs âgés

La Belgique a l’ambition d’augmenter encore le taux d’emploi des travailleurs âgés, qui reste

comparativement faible en Belgique. De nouvelles dispositions ont été prises pour inciter ces

travailleurs à poursuivre leur activité et retarder ainsi l'âge effectif de leur départ à la

pension. De plus, plusieurs mesures décidées antérieurement en vue de rencontrer cet

objectif sont entrées en vigueur.

En 2014, le système du bonus pension a été réformé et harmonisé entre les différents régimes

de pension. Un incitant financier est attribué au travailleur âgé qui poursuit son activité, au

minimum un an après avoir rempli les conditions pour bénéficier d’une retraite anticipée. Le

montant du bonus est forfaitaire et progressif. Il est également accordé au-delà de l’âge légal

de la pension. En outre, les conditions d’accès à la retraite anticipée (âge et ancienneté

minimum requis) ont de nouveau été renforcées.

Afin d’écarter les pièges à l’emploi, des adaptations seront apportées dès 2015 aux pensions

de survie. Actuellement, le montant d’une telle pension est influencé par sa combinaison

avec un montant maximum de revenus professionnels autorisé. Les bénéficiaires sont par

conséquent incités à diminuer leur activité professionnelle ou même à quitter le marché du

travail.

La pension de survie sera remplacée par une allocation de transition pour les moins de 45

ans. Les pièges à l’emploi seront supprimés puisque cette allocation pourra être totalement

cumulée avec un revenu professionnel. L’âge de 45 ans sera progressivement relevé et

passera à 50 ans en 2025. L’allocation sera limitée dans le temps, en fonction de la présence

d’enfants à charge.

Le principe de l’unité de carrière a été assoupli. Selon ce principe, une pension légale

complète pouvait comprendre au maximum 45 années de carrière. Pour le calcul de la

pension, ce principe se fondera désormais sur le nombre de jours équivalents temps plein, au

lieu du nombre d’années civiles. Plus de 45 années de carrière et des années de carrière

incomplètes pourront ainsi entrer en ligne de compte. En outre, le calcul de la pension

prendra dorénavant en considération les derniers mois de la carrière professionnelle de

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l’année de prise en cours de la pension. Les travailleurs seront ainsi encouragés à continuer

leur activité au-delà du 1er janvier de l’année de prise de la pension.

Les pensions complémentaires du 2e pilier seront rendues plus accessibles par l’instauration

d’un cadre légal visant à supprimer graduellement les différences entre les statuts d’ouvrier

et d’employé d’ici 2025. Le montant de ces pensions dépend notamment de la durée de

carrière du travailleur.

En Région flamande, l’accompagnement des demandeurs d’emploi a été étendu aux

personnes âgées de 60 ans. L’approche a aussi été adaptée afin de tenir compte des besoins

spécifiques de cette catégorie.

5.2 Rendre le travail financièrement plus attractif et maintenir le pouvoir

d’achat

Le bonus social (réduction des cotisations sociales personnelles) et le bonus fiscal (réduction

d’impôt) ont encore été renforcés en faveur des travailleurs à bas salaires. Leur salaire est

ainsi augmenté, sans entraîner de coûts supplémentaires pour l’employeur. Depuis 2014, le

bonus social est automatiquement indexé et augmente lors de chaque indexation du salaire

minimum.

En outre, dans le cadre du Pacte précité, le gouvernement fédéral a décidé d’augmenter le

bonus fiscal en 2015, 2017 et 2019, à chaque fois à hauteur de 50 millions d’euros. Le

gouvernement flamand a également décidé de consacrer, à partir du dernier trimestre 2014,

125 millions d’euros à des diminutions de charges, notamment en faveur des jeunes et des

plus âgés, suite aux nouvelles compétences attribuées.

Plusieurs allocations sociales, notamment les allocations minimum et forfaits, ont été

augmentées en septembre 2013 par l’intermédiaire de l’adaptation au bien-être. Cette liaison

au bien-être a été confirmée dans le cadre du Pacte interfédéral pour la compétitivité,

l'emploi et la relance. En soutenant le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes, la

demande et, par conséquent, la croissance économique sont dynamisées grâce à ces mesures.

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5.3 La diminution du coût du travail pour les entreprises

La demande de travail est stimulée par de nouvelles réductions de charges fiscales et

parafiscales pour les employeurs. Celles-ci sont générales ou axées sur certains groupes,

notamment les travailleurs à bas salaires ou les jeunes.

Le forfait de base de la réduction structurelle de charge a été augmenté afin de compenser la

suppression du jour de carence des ouvriers dans le cadre de l’harmonisation des statuts

d’ouvriers et d’employés.

La réduction de cotisations sociales patronales en faveur des travailleurs à bas salaires a été

renforcée en indexant le plafond permettant au travailleur d’être considéré comme

travailleur à bas salaire.

Les petites et moyennes entreprises (PME) sont encouragées à embaucher grâce à

l’élargissement de la baisse de cotisations patronales pour le recrutement des 4es et 5es

travailleurs. De plus, sur le plan fiscal, ces PME bénéficient d’une augmentation du taux de

dispense de versement de précompte professionnel. Le financement de la mesure provient en

partie des recettes engendrées par la ‘‘fairness tax’’.

Le plan Activa axé sur les jeunes peu qualifiés a encore été renforcé par une extension du

groupe cible. Une baisse de cotisations patronales est accordée pour le recrutement d’un

jeune peu qualifié de maximum 30 ans (au lieu de 27 ans) et demandeur d’emploi depuis au

moins 6 mois (au lieu de 12 mois).

La dispense de paiement de précompte professionnel pour le travail de nuit et en équipe a

été étendue au travail en continu en 2014 (secteur marchand et non-marchand). Le nombre

maximum d’heures supplémentaires pour lesquelles une dispense peut être obtenue a été

portée de 130 à 180 heures pour les secteurs de l’horeca et de la construction. Des mesures de

lutte contre le travail en noir ont été exigées en contrepartie.

Dans le cadre du Pacte interfédéral pour la compétitivité, l'emploi et la relance, le pouvoir

fédéral a prévu de renforcer en trois phases (2015, 2017 et 2019) la réduction structurelle de

charges, la réduction de cotisations ciblées sur les bas salaires et la dispense de versement de

précompte professionnel pour le travail d’équipe.

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5.4 Stimuler la compétitivité des entreprises

Les allégements de charges cités précédemment contribuent à soutenir la compétitivité des

entreprises. De plus, afin de réduire l’écart salarial avec les principaux pays voisins, le

gouvernement a décidé de geler les salaires sur la période 2013-2014, en dehors de

l’indexation et des hausses barémiques. Le groupe d’experts sur la compétitivité a déjà

soumis un premier rapport au gouvernement sur la productivité et le coût salarial, ainsi que

les efforts de formation des entreprises. A la demande du gouvernement, ce groupe poursuit

ses travaux en vue de délivrer un rapport plus approfondi à la mi-2014.

Par ailleurs, le mode de calcul de l’indice des prix à la consommation a été adapté, en

particulier afin de mieux aligner la mesure de l’inflation sur le comportement effectif des

consommateurs. La pression sur les prix et la progression des salaires via l’indexation est

ainsi moins forte. Par exemple, l’impact des soldes et les changements dans les habitudes de

consommation ont été intégrés dans le calcul de l’indice.

En avril 2014, la TVA sur l’électricité a été réduite de 21 % à 6 %, ce qui permettra de ralentir

l’inflation et d’en limiter les effets. La compétitivité des entreprises sera par conséquent

encouragée. Cette mesure fera l’objet d’une évaluation au plus tard au 1er septembre 2015.

L’accès au crédit est essentiel au développement de l’activité des PME. Les relations

contractuelles entre ces entreprises et les banques ont été rendues plus équilibrées. Un code

de conduite a notamment été adopté entre les organisations représentatives des PME et le

secteur du crédit. Dans l’objectif d’inciter les PME à investir, la déduction pour

investissement en faveur des PME a été renforcée par une hausse du taux de la déduction.

5.5 Une fiscalité plus équilibrée

Plusieurs dispositions ont été adoptées pour faire contribuer d’autres bases imposables que

le travail et supprimer des failles présentes dans le système fiscal.

Plusieurs catégories d’accises ont été augmentées. En août 2013, le taux de diverses accises a

été augmenté de 8 %. Les accises sur le tabac ont été relevées en 2014. La limitation des

subsides sur les biocarburants, en réponse à la demande de la Commission européenne,

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entraîne aussi une hausse des recettes d’accises en 2014. En outre, des limitations ont été

apportées dès mi-2013 aux exonérations fiscales pour les diplomates internationaux.

Au niveau de la TVA, les prestations des avocats sont désormais soumises au taux de TVA

de 21 %, de façon à appliquer un système similaire à celui des huissiers et notaires, mais

aussi aux autres pays européens.

Une plus large contribution des revenus du capital a été recherchée. Un précompte mobilier

de 25 % s’applique depuis août 2013 aux plus-values réalisées sur les revenus de certaines

sicav sans passeport européen. En octobre 2014, le taux du précompte mobilier sur les bonis

de liquidation sera relevé de 10 à 25 %. Les entreprises ont – avant que le tarif retenu du

précompte mobilier sur les boni de liquidation ne passe de 10 à 25 % à partir du 1er octobre

2014 - la possibilité de bénéficier jusqu’au 30 septembre 2014 du régime transitoire pour les

boni de liquidation. Ce régime transitoire prévoit que les réserves imposables approuvées

par les assemblées générales qui se sont déroulées au plus tard le 31 mars 2013, peuvent être

intégrées dans le capital de la société contre paiement d’un précompte mobilier de 10 %. Le

taux d’imposition des dividendes versés par les intercommunales exerçant des activités

commerciales a été augmenté de 15 à 25 %.

Concernant les recettes diverses, le taux de la taxe d'abonnement sur les dépôts d’épargne a

encore été accrue de 12 points de base en 2013 et de 19,29 points de base en 2014. Il s’agit

d’une taxe annuelle sur les institutions financières, calculée sur la part des dépôts d’épargne

réglementés et exemptés du précompte mobilier.

Une « fairness tax » a été introduite à l’impôt des sociétés dès l’exercice d’imposition 2014,

afin de supprimer les lacunes existantes. Cette taxe concerne les grandes sociétés qui ne

paient pas ou pratiquement pas d'impôt grâce à l'optimisation fiscale, en particulier au

régime des intérêts notionnels ou au report de pertes fiscales, mais versent toutefois des

dividendes. Les PME ne sont visées par cette mesure.

La « fiscal compliance » est par ailleurs améliorée grâce à une optimalisation de la procédure

de déclaration des impôts sur les revenus.

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5.6 La maîtrise des dépenses

Le gouvernement belge a maintenu ses efforts pour accroître l'efficacité des pouvoirs publics

et la qualité des services proposés aux citoyens, tout en assurant le contrôle des dépenses.

Une rationalisation des dépenses primaires est opérée au sein de tous les départements et le

remplacement sélectif des fonctionnaires partant à la retraire est prolongé. Le strict suivi des

dépenses est maintenu.

Par leur effet positif sur l’emploi, les réformes structurelles du marché du travail et des

pensions contribuent également à réduire les dépenses publiques.

En matière de soins de santé, le gouvernement veille à garantir l’accessibilité de soins de

qualité pour les citoyens et l’emploi dans le secteur. La soutenabilité du système de sécurité

sociale est assurée grâce à l’adoption de mesures d’économie de nature structurelle. Du point

de vue financier, la norme légale de croissance réelle des dépenses de soins de santé a été

plafonnée à 3 % pour 2014. En raison des économies décidées, la progression effective des

dépenses devrait être inférieure à cette norme.

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6 Aspects institutionnels des finances publiques

6.1 Adaptation du cadre budgétaire aux règles européennes

Suite à la crise économique et financière de 2008, il a été décidé de renforcer les cadres

budgétaires applicables aux Etats membres. Ceci a été concrétisé dans le Six-Pack, le Traité

sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique (TSCG) et

monétaire et le Two-pack.

Au cours de l’année 2013 et du premier trimestre 2014, la Belgique a mis en œuvre les

nouvelles règles mentionnées ci-dessus à travers un accord de coopération et trois textes

législatifs.

Certaines obligations contenues dans ces documents produiront leur effet dès l’élaboration

du budget 2015. D’autres, essentiellement celles contenues dans l’accord de coopération du

13 décembre, produisent déjà leur effet pour l’élaboration du présent programme de

stabilité.

a) Accord de coopération du 13 décembre 2013 entre l’Etat fédéral, les Communautés, les

Régions et les Commissions communautaires relatif à la mise en œuvre de l’article 3, §1er

du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union

économique et monétaire

Comme son intitulé l’indique, cet accord de coopération entend mettre en œuvre le TSCG.

Tous les parlements concernés ont donné leur assentiment à l’accord de coopération.

Objectif d’équilibre

Cet accord de coopération impose aux pouvoirs publics un objectif d’équilibre des comptes

des administrations publiques. Cette règle est considérée comme respectée si le solde

structurel annuel de l’ensemble des pouvoirs publics atteint l’objectif à moyen terme ou la

trajectoire de convergence vers celui-ci telle que définie dans le programme de stabilité, la

limite inférieure étant un déficit de 0,5 % du PIB.

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Mécanisme de coordination

Afin d’assurer l’atteinte de cet objectif d’équilibre pour l’ensemble des administrations

publiques, un mécanisme de coordination est instauré entre les différents gouvernements.

Ainsi, dans le cadre de la mise à jour du programme de stabilité, l’accord de coopération

prévoit une répartition des objectifs budgétaires annuels en objectifs individuels entre les

différents niveaux de pouvoirs en termes nominaux et structurels.

Cette répartition est à effectuer sur base d’un avis de la Section Besoins de financement du

Conseil supérieur des Finances. Dans cet avis, la Section Besoins de financement des

pouvoirs publics du Conseil supérieur des Finances doit examiner le comportement des

pouvoirs locaux en matière d’investissements et tenir compte de la mise à jour éventuelle de

l’objectif à moyen terme13.

La fixation en termes nominaux et structurels des objectifs budgétaires individuels des

gouvernements et des pouvoirs locaux doit être approuvée par une décision du Comité de

concertation.

Concernant les pouvoirs locaux, il a été convenu que chaque gouvernement prenne dans

l’exercice de ses compétences et/ou de sa tutelle les mesures nécessaires pour assurer le

respect des objectifs budgétaires.

Mécanisme de correction

Plusieurs dispositions ont été prévues dans l’accord de coopération afin de garantir le respect

des objectifs budgétaires par chaque gouvernement. Ainsi, la Section Besoins de financement

des pouvoirs publics du Conseil supérieur des Finances est chargée d’identifier d’éventuels

écarts et, le cas échéant, d’apprécier l’existence de circonstances exceptionnelles. Si un écart

important est effectivement constaté, le gouvernement concerné devra justifier cet écart et,

conformément au Traité, prendre des mesures immédiates de correction. La Section Besoins

de financement des pouvoirs publics du Conseil supérieur des Finances doit émettre un avis

sur l’ampleur des mesures de correction à prendre. Ces mesures de correction doivent

permettre de remédier à l’écart dans un délai de 18 mois, sauf si la réalité économique ou

- 13 Cfr. Conseil supérieur des Finances, Section Besoins de financement des pouvoirs publics, « Avis. Trajectoire

budgétaire en préparation du programme de stabilité 2014-2017 », Mars 2014

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institutionnelle justifie une période plus longue selon l’avis de la Section Besoins de

financement du Conseil supérieur des Finances.

Annuellement, la Section Besoins de financement des pouvoirs publics du Conseil supérieur

des Finances doit vérifier la mise en œuvre des mesures de correction dans le cadre d’un de

ses avis.

Organisme indépendant

La Section Besoin de financement des pouvoirs publics du Conseil supérieur des Finances

voit son rôle d’organisme indépendant en matière de finances publiques confirmé et

renforcé.

b) Les lois du 10 avril 2014 modifiant respectivement la loi du 22 mai 2003 portant

organisation du budget et de la comptabilité de l’Etat fédéral et la loi du 16 mai 2003

fixant les dispositions générales applicables aux budgets, au contrôle des subventions et

à la comptabilité des communautés et des régions, ainsi qu'à l'organisation du contrôle

de la Cour des comptes

Ces deux lois visent à transposer la directive 2011/85/UE mais aussi à mettre en conformité le

droit national avec le règlement UE 473/2013.

Conformément au Two-pack, le projet de budget de l’Etat fédéral doit désormais être déposé

à la Chambre des représentants pour le 15 octobre chaque année.

En ce qui concerne la comptabilité publique, le contrôle a posteriori est renforcé. En effet, le

compte général de l’Etat fédéral et de chaque communauté et région devra désormais être

soumis à la certification de la Cour des comptes au plus tard à partir des comptes de l’année

budgétaire 2020. La certification demandée consiste en une opinion motivée et étayée sur la

régularité, la sincérité et la fidélité du compte transmis.

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Une plus grande transparence dans l’exécution du budget est instaurée. Cela s’opère par un

rapportage des données budgétaires mensuellement pour l’Etat fédéral, la sécurité sociale et

les Communautés et Régions et trimestriellement pour les pouvoirs locaux. La collecte et la

publication des données est confiée à la Base documentaire générale14.

Les budgets devront être envisagés de manière pluriannuelle. C’est pourquoi il est demandé

à chaque gouvernement d’établir un cadre budgétaire à moyen terme. Ce cadre budgétaire

découlera des objectifs fixés conformément à l’accord de coopération du 13 décembre 2013.

Le cadre budgétaire devra être complété par une programmation budgétaire pluriannuelle.

Au niveau des prévisions économiques, l’obligation de se baser sur les prévisions de l’ICN

pour l’établissement des budgets est institutionnalisée. Les différences avec les prévisions de

la Commission européenne (et le cas échéant d’autres organismes indépendants) doivent être

justifiées dans l’exposé général.

Les prévisions budgétaires seront évaluées tous les trois ans par la Section Besoins de

financement des pouvoirs publics du Conseil supérieur des Finances.

Dans un souci de transparence, il est aussi imposé de publier une analyse de sensibilité des

principales variables budgétaires, des informations sur les engagements conditionnels et les

dépenses fiscales, une énumération de tous les organismes et fonds qui n’entrent pas dans le

périmètre du budget ordinaire.

- 14 En application de la directive, le rapportage a débuté en février 2014.

http://www.budgetfederal.be/FR/figures/Pages/EUreport.aspx

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c) La loi du 28 février 2014 modifiant, en ce qui concerne l'Institut des comptes nationaux,

la loi du 21 décembre 1994 portant des dispositions sociales et diverses

Cette loi complète en partie les deux lois transposant la directive 2011/85.

Elle charge notamment l’Institut des Comptes nationaux (ICN) de produire des prévisions

économiques pour les cadres budgétaires pluriannuels.

A ses prévisions économiques, il est exigé que l’ICN joigne une analyse de sensibilité ainsi

qu’une comparaison avec les prévisions de la Commission européenne, et le cas échéant,

d’autres organismes indépendants.

Tous les trois ans, l’ICN devra réaliser une évaluation des prévisions économiques par un

comité scientifique composé en partie de membres externes à l’ICN. Le résultat de cette

évaluation sera rendu public et pris en compte dans les prévisions ultérieures. Si cette

évaluation relève un écart significatif sur une période d’au moins quatre années successives,

les mesures nécessaires seront prises et rendues publiques.

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6.2 La Sixième réforme de l’Etat

Accord papillon

L’accord papillon – l’accord politique que les huit partis négociateurs15 ont conclu le 11

octobre 2011 – définit les contours pour la sixième réforme de l’Etat belge. Les deux décisions

principales concernaient d’une part le transfert d’un important paquet de compétences du

niveau fédéral vers les entités fédérées et d’autre part l’élaboration d’une révision majeure de

la Loi Spéciale de Financement (LSF). En outre, certains accords ont également été conclus

sur la scission de l’arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde et la réforme du

Parlement, avec entre autres la coïncidence des élections pour les différents niveaux de

pouvoirs ainsi que la suppression de l’élection directe du Sénat.

Procédure parlementaire

Les travaux parlementaires de modification de la Constitution, et les discussions relatives à

la loi spéciale relative à la Sixième réforme de l’Etat et à la loi spéciale portant réforme du

financement des Communautés et Régions, élargissement de l’autonomie fiscale des régions

et financement des nouvelles compétences ont été achevées le 19 décembre au Sénat. Elles

ont été promulguées le 6 janvier 2014 et publiées au Moniteur belge le 31 janvier 2014. A

quelques exceptions près, ces lois entrent en vigueur le 1er juillet 2014.

Transfert de compétences

L’accord de gouvernement du 1er décembre 2011 part du principe d’un transfert de

compétences pour un montant de 16,9 milliards EUR. Un actualisation des chiffres et

l’extrapolation à 2015 fait grimper ce montant à près de 20 milliards EUR (environ 5 % du

PIB). Cependant, les moyens qui sont pour cela transférés du niveau fédéral vers les entités

ou cédés seront moins élevés suite à l’intégration de mécanisme de responsabilité.

- 15 Les six actuels partis gouvernementaux, complété de Groen et d’Ecolo

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Les principaux paquets de compétences qui sont transférés dans le cadre de la Sixième

réforme de l’Etat aux Communautés et Régions se situent dans les domaines suivants :

Compétences communautaires :

- Soins aux personnes âgées et certains volets de la politique de soins de santé

(entre autres la santé mentale et la prévention),

- Allocations familiales,

- Maisons de Justice.

Compétences régionales:

- Certains volets de la politique de l’emploi (entre autres le contrôle de la

disponibilité des chômeurs, la politique axée sur des groupes cibles, le

placement),

- Mobilité et sécurité routière (en autres les limitations de vitesses et les amendes

pour les infractions en application des règlements de sécurité routière),

- Les dépenses fiscales (réductions d’impôt et crédits d’impôt) concernant :

habitations personnelles,

protection d’une propriété contre le vol ou le feu,

entretien et restauration de monuments protégés,

prestations payées avec des titres-services,

dépenses d’économie d’énergie,

dépenses de rénovation d'habitations dans des zones d'action positive de

grandes villes,

rénovation de logements sociaux.

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En outre, il y a aussi des transferts de compétences dans ces domaines :

économie (entre autres les fonds de participations, les pôles d’attraction

interuniversitaires et l’octroi de licences pour les établissements commerciaux),

énergie et environnement (entre autres tarifs de distribution et transit de déchets),

agriculture (BIRB et fonds des calamités agricoles),

pouvoirs locaux (entre autres fonds des calamités publiques et politique des grandes

villes),

urbanisme, logement et aménagement du territoire (entre autres comités

d’acquisition),

autres : par exemple le bien-être des animaux, le contrôle de l’accès des mineurs aux

films.

Exécution des compétences

Les Communautés et Régions sont responsables des matières qui leur sont attribuées à

compter du 1er juillet 2014. Toutefois, l’Etat fédéral continuera à exercer jusqu’à la fin de

l’année les compétences dans son propre budget au nom et pour compte de l’entité régionale

ou communautaire. Si les Communautés et Régions ne peuvent exercer les compétences

nouvelles de manière autonome d’ici le 1er janvier 2015, il y a une période de transition

jusqu’au 31 décembre 2015 durant laquelle les SPF et les SPP peuvent continuer à assurer les

services administratifs au nom et pour compte des entités fédérées. Dans ce cas, le pouvoir

fédéral déduira les coûts des moyens qui leurs sont transférés en application de la loi

spéciale.

Pour les compétences actuellement exercées par les autres institutions fédérales, il n’y a pas

de date limite prévue dans la loi spéciale et elles peuvent donc continuer à exercer durant

une période plus longue pour le compte des entités pour autant que les entités contribuent

au financement des coûts qui en découlent.

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La Sixième réforme de l’Etat a cependant prévu un certain nombre d’exceptions aux

principes susmentionnés. Ainsi, les institutions responsables de la gestion administrative et

du paiement des allocations familiales continuent à assumer cette tâche jusqu’à la fin 2019.

C’est aussi indiqué dans le cas de la politique des groupes cibles, pour ce qui concerne les

cotisations de sécurité sociale et l’activation des allocations, la compétence actuelle des

institutions fédérales (c.-à-d. ONSS, ONSS-APL, ONEM et le SPP IS) comme opérateur

administratif et technique.

Loi Spéciale de Financement16

Avec la réforme du financement des Communautés et Régions, d’une part, l’autonomie

fiscale des régions est renforcée, et, d’autre part, la solidarité entre les entités fédérées est

maintenue pour assurer la viabilité à long terme de finances publiques.

Afin de ne pas laisser se produire une transition brusque vers la nouvelle loi de financement,

un mécanisme de transition assure que chaque région disposera au démarrage en 2015 des

mêmes moyens que sous la précédente loi de financement.

Les régions reçoivent une partie attribuée de l’impôt des personnes physiques fédéral pour le

financement de leurs nouvelles compétences.

Une partie importante des moyens actuels des régions est remplacée par de nouvelles

compétences en matière d’IPP. L’autonomie fiscale concerne le montant de la dotation IPP

actuelle des régions, diminué du terme négatif, auxquels sont ajoutés 40 % du total des

dépenses fiscales transférées de l’exercice d’imposition 2015.

En ce qui concerne l’emploi, les moyens sont intégralement transférés, dont 90 % directement

via la dotation et 10 % via le mécanisme de transition. Les moyens seront chaque année

adaptés en fonction de l’inflation et de la croissance du PIB, comme la contribution au

financement du coût du vieillissement. Ce pourcentage s’élève à 75 % pour l’année

budgétaire 2016. A partir de l’année budgétaire 2017, 55 % de la croissance du PIB sera pris

- 16 Pour la Communauté germanophone, la loi du 31 décembre 1983 organisant le financement de la

Communauté germanophone a été adaptée

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en compte pour autant que celle-ci soit inférieure à 2,25 % du PIB. Pour la partie qui dépasse

2,25 % du PIB, la totalité de l’augmentation est comprise.

Le financement des compétences actuelles des communautés est modifié en ce qu’il met fin

au mécanisme appelé « turbo Lambermont » à partir de 2010 et que la dotation pour

compenser la redevance radio-tv est intégrée dans la dotation TVA et répartie selon la clé

élèves. Pour le financement des nouvelles compétences communautaires (entre autres

allocations familiales, soins aux personnes âgées, infrastructures hospitalières), de nouvelles

dotations réparties sur base de clés démographiques seront accordées. Selon les

compétences, les enveloppes seront liées à différents paramètres, notamment l’inflation, la

natalité, l’évolution de la population de plus de 80 ans et (en partie) la croissance réelle du

PIB (ou par habitant).

En outre, la loi de financement prévoit un juste financement de la Région de Bruxelles-

Capitale17. Cela concerne d’une part une compensation pour la perte de revenus pour la

Région de Bruxelles-Capitale en raison du flux net de navetteurs, imputée sur les moyens de

la Région flamande et de la Région wallonne. Ce montant s’élèvera à 49 millions EUR en

2016 et passera à 44 millions EUR en 2017. D’autre part, la Région de Bruxelles-Capitale

perçoit de l’Etat un montant de 159 millions EUR pour compenser la perte de revenus due à

la présence de fonctionnaires internationaux dont les revenus sont exonérés d’impôts des

personnes physiques.

- 17 Le principe d’un financement correct pour les Institutions bruxelloises a aussi été consacré dans la loi spéciale

du 19 juillet 2012 portant un juste financement des Institutions bruxelloises (entre autres mobilité, sécurité pour

la fonction internationale de Bruxelles, compensation intégrale pour la mainmorte pour les bâtiments publics).

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Enfin, la nouvelle loi de financement prévoit un certain nombre de mécanismes de

responsabilisation et de mécanismes d’assainissement. Il s’agit des contributions des

Communautés et Régions pour les pensions de leurs fonctionnaires, des contributions à

l’assainissement des finances publiques (allant de 250 millions EUR en 2014 à 1,25 milliard

EUR en 2015 et 2,5 milliards EUR à partir de 2016) et, comme déjà indiqué, de mécanismes

visant à une participation accrue des Communautés et Régions pour faire face à

l’augmentation future du coût du vieillissement.

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Annexes

Annexe 1 :Répartition de la trajectoire des entités fédérées

2014 2015 2016 2017

Solde structurel 0,11% 0,10% 0,06% 0,03%

Solde nominal 0,00% 0,00% 0,00% 0,00%

Solde structurel 0,04% 0,04% 0,02% 0,01%

Solde nominal 0,00% 0,00% 0,00% 0,00%

Solde structurel 0,01% 0,02% 0,01% 0,01%

Solde nominal 0,00% 0,00% 0,00% 0,00%

Solde structurel -0,01% 0,01% 0,01% 0,00%

Solde nominal 0,00% 0,00% 0,00% 0,00%

Solde structurel 0,0012% 0,0009% 0,0006% 0,0002%

Solde nominal 0,0000% 0,0000% 0,0000% 0,0000%

Solde structurel 0,0005% 0,0042% 0,0024% 0,0010%

Solde nominal 0,0000% 0,0000% 0,0000% 0,0000%

Solde structurel 0,0006% -0,0002% 0,0008% 0,0003%

Solde nominal 0,0000% 0,0000% 0,0000% 0,0000%

Solde structurel 0,0008% 0,0005% 0,0003% 0,0001%

Solde nominal 0,0000% 0,0000% 0,0000% 0,0000%

En % du PIB

Commission communautaire commune

Commission communautaire française

Commission communautaire flamande

Communauté flamande

Communauté française

Région wallonne

Région de Bruxelles-Capitale

Communauté germanophone

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Annexe 2 : Balances sectorielles

En % PIB 2013 2014 2015 2016 2017

1. Equilibre vis-à-vis l'étranger -0,1 0,8 1,4 1,9 2,4

2. Capacité de financement du secteur privé 2,6 3,0 2,9 2,4 1,8

3. Capacité de financement du secteur public -2,6 -2,2 -1,4 -0,4 0,64. Ecart statistique -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1

Annexe 3 : Evolution des recettes à politique inchangée

2013 2013 2014 2015 2016 2017

Niveau (millions EUR) % du PIB

1. Recettes totales à politique inchangée 198.316 52,0 50,9 50,6 50,6 50,7

Annexe 4 : Montants à exclure du critère des dépenses

2013 2013 2014 2015 2016 2017

Niveau (en millions EUR) % PIB

1, Dépenses au titre des programmes UE totalement

couvertes par des recettes au titre des fonds UE 885 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2

2. Dépenses liées aux prestations pour chômage conjoncturel 522 0,1 0,1 0,1 0,1 0,0

3. Hausse des recettes (discrétionnaires et par la loi) 2.747 0,7 0,6 0,4 0,5 0,5