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Année. N" 17. 5 Septembre 1900. Les bureaux du « Progrès Spirite » sont ouverts tous les jours, de 10 heures à midi et de 2à6 heures, dimanches et fêtes exceptés. Notre Rédacteur en chef y reçoit, les lundi, mercredi et vendredi, de 3 à 6 heures. Pour éviter tout retard, les lettres, deman- des de renseignements, de volumes, de brochu- res, etc., doivent être adressées : à l'ADMINIS- TRATION du Progrès Spirite, 1, rue Ober- kampf, à, Paris. CONGRÈS DE 1900 . La distribution des cartes d'entrée au Con- grès se fait aux bureaux des journaux les souscriptions ont eu lieu. Souscription pour le Congrès de 1900 Reçu de : Noire soeur « Espérance ». , . 7 francs JIM. Laurent de Page t. .... 7 Gabriel Dolbau 7 Mines Yve François Laugier, au Pradot (Var) 4 Marie de Saint-Remy, à Paris. . 2 «M. Sédille, à Paris. ..... 7 Malhurin Ellie, à Cantois (Gironde) 1 Boussard, à la Daux (Gi- ronde) . 2 —- Total 37 francs. Listes précédentes. . . . 653 fr. 60 Total à ce jour. .... . . 690 fr. 60 ^sse secours du « Progrès Spirite » ftoçu de: . ll'&ilpe, à Paris. ...... . 1 fr. 20 Merci à tous nos souscripteurs. L'Institut Psychique international Nous sommes heureux d'annoncer à nos lecteurs la fondation, par un groupe de sa- vants, d'un Institut Psychique international, qui a son siège social provisoire, 1.9, rue de l'Université, à Paris. Cet institut publie déjà un Bulletin, dont nous avons reçu le premier numéro (juil- let 1900). Nous y avons remarqué le rapport de M. le D' Pierre Janet, dans lequel ce sa- vant constate que « les sciences qui ont pour objet la pensée de l'homme, les lois de l'esprit humain, les rapports du physi- que et du moral, n'ont suivi que bien len- tement la marche rapide des connaissances qui s'appliquent.à la matière ». Nous avons le regret d'être absolument, sur ce point, de l'avis de M. Pierre .Tariet. Le côté scientifique du Spiritisme a été, jus- qu'ici, dédaigné de la plupart des savants. Us y viendront, certes! quand la force de l'évidence,, proclamée dans le monde entier, les. obligera à ouvrir les yeux, qu'ils tiennent obstinément fermés. « Ne peut-on penser, ajoute le rapporteur, que beaucoup d'esprits intelligents et curieux des .problèmes-psychologiques pourront se trouver dans les différents pays du monde pour vouloir collaborer à une oeuvre émi- nemment internationale ; L'Élude dés Phé- nomènes psychiques)'»' C'est pourquoi une Société internationale de l'Institut psychique a été fondée pour re- cueillir et coordonner toutes les bonnes vo- lontés qui pourraient apporter une protec- tion ou une aide efficace à ces études. Déjà, un Comité de patronage d'une cen- taine de membres réunit les noms d'honimes

Le Progrès spirite. Organe de la Fédération spirite universelle · 2017. 4. 20. · LE PROGRÈS SPIRITE 131 lorsque surtout il a acquis uncertain déve- loppement par les épreuvesqu'ila

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  • 6«Année. — N" 17. 5 Septembre 1900.

    Les bureaux du « Progrès Spirite » sontouverts tous les jours, de 10 heures à midi etde 2 à 6 heures, dimanches et fêtes exceptés.Notre Rédacteur en chef y reçoit, les lundi,mercrediet vendredi, de 3 à 6 heures.

    Pour éviter tout retard, les lettres, deman-des de renseignements, de volumes, de brochu-res, etc., doivent être adressées : à l'ADMINIS-TRATION du Progrès Spirite, 1, rue Ober-kampf, à,Paris.

    CONGRÈS DE 1900.

    La distribution des cartes d'entrée au Con-grès se fait aux bureaux des journaux où lessouscriptions ont eu lieu.

    Souscription pour le Congrès de 1900Reçu de :

    Noire soeur « Espérance ». , . 7 francsJIM. Laurent de Page t. .... 7 —Gabriel Dolbau 7 —Mines Yve FrançoisLaugier, auPradot (Var) 4 —Marie de Saint-Remy, àParis.

    .2 —«M. Sédille, à Paris. ..... 7 —Malhurin Ellie, à Cantois

    (Gironde) 1 —Boussard, à la Daux (Gi-

    ronde).

    2 —-Total 37 francs.

    Listes précédentes.. . .

    653 fr. 60Total à ce jour. .... . . 690 fr. 60

    ^sse dé secours du « Progrès Spirite »ftoçu de:

    .ll'&ilpe, à Paris. ...... . 1 fr. 20Merci à tous nos souscripteurs.

    L'Institut Psychique international

    Nous sommes heureux d'annoncer à noslecteurs la fondation, par un groupe de sa-vants, d'un InstitutPsychique international,qui a son siège social provisoire, 1.9, rue del'Université, à Paris.

    Cet institut publie déjà un Bulletin, dontnous avons reçu le premier numéro (juil-let 1900).

    Nous y avons remarqué le rapport deM. le D' Pierre Janet, dans lequel ce sa-vant constate que « les sciences qui ontpour objet la pensée de l'homme, les loisde l'esprit humain, les rapports du physi-que et du moral, n'ont suivi que bien len-tement la marche rapide des connaissancesqui s'appliquent.à la matière ».

    Nous avons le regret d'être absolument,sur ce point, de l'avis de M. Pierre .Tariet.Le côté scientifique du Spiritisme a été, jus-qu'ici, dédaigné de la plupart des savants.Us y viendront, certes! quand la force del'évidence,, proclamée dans le monde entier,les. obligeraà ouvrir les yeux, qu'ils tiennentobstinément fermés.

    « Ne peut-on penser, ajoute le rapporteur,que beaucoupd'espritsintelligents et curieuxdes .problèmes-psychologiques pourront setrouver dans les différents pays du mondepour vouloir collaborer à une oeuvre émi-nemment internationale ; L'Élude dés Phé-nomènes psychiques)'»'

    C'est pourquoi une Société internationalede l'Institut psychique a été fondée pour re-cueillir et coordonner toutes les bonnes vo-lontés qui pourraient apporter une protec-tion ou une aide efficace à ces études.

    Déjà, un Comité de patronage d'une cen-taine de membres réunit les noms d'honimes

  • 13Ô LE PROGRÈS SPIRITE

    énïinents de tous les pays. De plus, le Con-seil international d'organisation de l'Ins-titutpsychique est composé de douze mem-bres; quelques-uns célèbres, représentantl'Allemagne, l'Angleterre, l'Amérique, laFrance,

    -l'Italie, la Russie et la Suisse.

    Tout fait donc supposer qu'un vaste effortva être enfin tenté, parmi les docteurs, les :professeurs et les savants, pour expérimen-ter des phénomènes dont nous connaissonsla majeure partie depuis cinquante ans,niais que la science officielle a toujours re-poussés, quand elle ne les a pas flétris.

    ,Ces Messieurs s'intéresseront, disent-ils,

    aux phénomènes décrits sous le nom dé dé-doublement de la conscience, de suggestionmentale,, de télépathie, de « télékinésie »,de lucidité, de MÉDIUMNITÉ. Le mot y est. Sicette dernière étude est faite avec tous lesdéveloppements qu'elle comporte, nul douteque les savants de ïInstitut Psychique fini-rontparrévolutionnerla science.Souhaitons,toutefois, que le concours de toutes cesbonnes volontés, dont nous ne douions pas,ne s'éparpille en discussions stériles sui-des faits archiprouvés. Cela s'est vu.

    Mais l'Institut Psychique s'arrôtera-t ilaux phénomènes en eux-mêmes? N'en dé-gagera-t-il aucune conséquence morale,sociale, philosophique ou religieuse?

    Nous enregistrons avec satisfaction cettebien courte phrase," qui semble répondrepar avance à une partie de notre question :

    « Plus qu'aucune autre science, la psy-.chologic se rapproche des problèmes philo-sophiques et des problèmes religieux; c'estlà sans doute ce qui fait la grande difficultéde son étude, c'est aussi ce qui en augmente

    ,

    l'intérêt. »Cette déclaration, faite au nom d'hommes

    -, comme MM. Myors, Duclaux, Richet, Lom-broso, Ochorowicz, Sully-Prudhomme etune centaine d'autres dont quelques-unssont universellement connus, semble indi-quer que l'Institut Psychique international

    .ne reculera pas devant les conséquencesdelà tâche qu'il assume, et qu'il abordera,quelque jour, le grand problème de l'Au-delà.

    „"Nous le verrons à l'oeuvre. Faisons des

    .voeux pour qu'il lui soit possible de réaliserses premières espérances, c'est-à-dire d'ap-porter un concours vraiment efficace aux

    .psychologuesnon brevetés, mais courageuxet éclairés, qui, depuis tant d'années, l'ontprécédé dans la voie qu'il comptesuivre.

    Nous ne'Iui mesurerons pas nos félicita-tions, s'il fait mieux encore; si, rompantavec toute routine officielle, il s'insurgeenfaveur du vrai éternel contre le préjugé

    temporaire; s'il contribueà édifier ce beautemple de la science psychologique, philoso-phiquè et même religieuse dontnotre vénér'Allan Kardec a posé les indestructiblesbases

    A. LAURENT DE FA

  • LE PROGRÈS SPIRITE 131

    lorsque surtout il a acquis un certain déve-loppement par les épreuves qu'il a subies.Un lïsprit tout, à fait primitif serait peuae-cessi!>le au raisonnement, mais il en estautrementchez celui quia déjà l'expérienceje la vie. D'ailleurs, chez l'incarné, commechez le désincarné, c'est sur l'âme, c'est par.]c sentiment qu'il faut agir. Toute actionmatérielle peut suspendre momentanémentles souffrances de l'homme vicieux, 'maiselle ne peut détruire le principe morbidequi est dans l'âme ; tout acte qui né tendpasÀ améliorer l'âme, ne peut la détourner dumal. SAINT Louis.

    [Le Ciel et l'Enfer selon le Spiritisme, parALUN KABDEC, pages 341 à 343.)

    CONGRÈS SPIRITE ET SPIRITUALISTEINTERNATIONAL DE 1900

    PROGRAMME.

    Le Comité d'organisation a décidé que leCongrès s'ouvrira le dimanche 16 sep-tembre, à 'J heures du malin, à l'hôtel dela Société nationale des Agriculteurs deFrance, rue d'Athènes, 8, à Paris (près lagare Saint-Lazare). La durée en sera de•12 jours; la clôture aura donc lieu le jeudi57 septembre.

    Bien que le Congrès réunisse toutes lesEcoles spirituaîistes, chacune d'elles con-serve sa complète autonomie et délibère sé-parément; mais, pour bien marquer l'union(le toutes les Ecoles dans la démonstrationde l'immortalité de l'âme, il a été. arrêtéqu'il y aurait une séance générale d'ouver-ture (le 16 septembre), dans laquelle cha-cune des Ecoles exposera son programme,cl une séance géaérale de fermeture (le2' septembre), dans laquelle seront procla-més les voeux adoptés par chacune des sec-tions du Congrès.

    Kn raison de la fraternité qui règneentre les Ecoles, et pour leur instructionMutuelle, les membres d'une section quel-conque sont autorisés à suivre les travaux('c foutes les autres.

    SECTION SPIRITEVoici dans quel ordre ont été classés les

    travaux de la Section spirite :Lundi 17 septembre, à 2 heures : RÉUNION

    GÉNÉRALE SPIRITE, dans lagrande salle,pour :

    1° Nomination du Président;-° Rapport du Comité de Propagandeinstitué

    parle Congrès de 1889; ."•'"discours des délégués français et étran-

    gers; - ...

    Cette réunion ne devant durer que troisheures, il n'est; accordé que vingt minutesà chaque orateur.

    Quoique nous ayons une préférence biennaturelle pour le français, nous rappelonsque les discours pourront être prononcésdans la langue le plus à la convenance desorateurs.

    RÉUNIONS PARTICULIÈRES.

    Les membres de la Section spirite trouve-ront les jours et heures de leurs réunionsparticulières, imprimés au dos de leur carted'entrée.

    Ces séances particulières auront lieu tousles jours : le matin, de 9 à il heures ;l'après-midi, de 2 à 5 heures, dans l'ordresuivant:

    Mardi 48 septembre (matin et soir).FACULTÉSEXTRA-CORPORELLESDE L'ETRE HUMAIN.

    1° Transmission de pensée.2° Suggestion mentale.3° Télépathie.4° Clairvoyance.5° Prémonition. '0° Extériorisation de la sensibilité et delà mo-tricité.

    7° Dédoublement.Mercredi 19 : MÉDIUMNITÉ.

    Le matin : TYPTOLOGIE AVEC CONTACT.1° Action inconsciente de l'opérateur.2° Force psychique.3° Action dés Esprits.

    L'après-midi : TYPTOLOGIE SANS CONTACT.Mouvements de table, lévitation, etc.Jeudi 20 : MANIFESTATIONS SPONTANÉES.Le matin :

    1° Maisons hantées.2° Apparitions.3° Médiumnitévoyante.

    L'après-midi : Matérialisations.Vendredi 21 (matin et soir).

    Etudes et théories sur la question desAPPORTS.

    Samedi 22.Le matin :

    Ecriture automatique et intuitive.L'après-midi. :

    Ecriture mécanique et directe..Dimanche 23.

    .Le mâtin :

    Etude sur les personnalités suggérées et lesauto-suggestionsde personnalités (obj.ectfva-tion des types).

    L'après-midi :Médiumnitédite à INCARNATIONS.

  • 132 LE PROGRÈS SPIRITE

    Lundi 24 {toute la journée) et Mardi 25(le matin) :

    RÉINCARNATION.

    1° Souvenirs, pendant la vie corporelle, desexistences antérieures.

    2° Réincarnations prédites par les Esprits etdûment contrôlées.3° Esprits qui se rappellent avoir vécu plusieurs

    fois sur la terre, eten fournissentdes preuves.4° Preuves physiologiques de la préexistence.5e Considérations générales..

    Mardi 25 (Vaprès-midi).L'EXISTENCE DE DIEU.

    Mercredi 26..Le matin :

    Etudes sur les conséquences inorales et socialesdu spiritisme.

    L'après-midi :PROI'AGANDESl'HUTE.

    Nota. — Les mémoires français et étran-gers seront lus dans les différentes séancesoù doivent être traitées les questions qui s'yrattachent.

    Jeudi 27 (le matin et l'après-midi).Réuniongénérale des Ecoles spirites et spi-

    rituaîistes.Lecture des voeux des différentes sections

    du Congrès.COMITÉ LOCAL DE RÉCEPTION.

    Les spirites étrangers qui auront besoinde renseignementsrelatifs au Congrès pour-ront s'adresser rue du Château-d'Eau, 55, àParis, au siège de la Société Françaised'étude des phénomènes psychiques, oùune Commission se tiendra tous les jours,du 2 au 13 septembre, de 2 à 5 heures,et, les 14 et 15 septembre, toute la journée.

    Des pancartes, placées au siège du Con-grès, indiqueront chaque jour les salles oùse tiendront les réunions particulières, etpar quelle section chaque salle sera occu-pée.

    La Commissionspirite d'organisation.AVIS. — Un Musée Spirite réunira desmoulages originaux de périsprits (corps spi-

    rituels] partiellement matérialisés, des pho-tographies d'Esprits, des dessins médiani-miques, etc.

    : : » —_ .CONGRÈS DE PSYCHOLOGIE

    (21 août 1900.)UN ENFANT PRODIGE.

    À la séance du soir, le présidentdonne laparole à M. Charles Richet, professeur àl'Ecole de Médecine.

    Celui-ci, avant de commencer,prend quel-

    que chose derrière lui, et le dépose sur |atable. Qu'est-ce?Unnouvel appareil enre^js.treur? Une « machine à explorer le temps .>'»Non, c'est un délicieux bambin aux bouclesbrunes, qui sourit à l'assistance.

    Je l'avais aperçu tout a l'heure, et je niedemandais avec téméritédans quelle mesurece bébé congressiste pouvaits'intéresserauxprogrès de la psychologie.VoiciTexplicalionque 'nous donne M. Richer. Ce bébé detrois ans est un remarquablemusicien, d'uneprécocité plus extraordinaire que celle deMozart.

    Ce qui dépasse toute imagination, toutevraisemblance, c'est qu'il joue du pianodepuis un an. et que, dès la première épreuve,il a joué comme un maître. Comment serévéla sa vocation? Sa mère venait d'exé-cuter une sonate sur son piano. Elle passadans une pièce voisine et fut très surprised'entendre jouer le même morceau. Par qui?Elle retourna dans la pièce où se trouvaitl'instrument et demeura figée en apercevanlson petit garçon qui s'était hissé sur le ta-bouret et tapotait, les touches avec uneeffrayante virtuosité.

    Et, en effet, c'est effrayant. On l'installedevant le clavier, et il nous joue plusieursmorceaux avecnn art infini. Ses doigls me-nus voltigent sur l'ivoire. Comme il n'a pas,bien entendu, les mains assez larges pourse conformer aux prescriptions des mé-thodes classiques, il a dû se faire, pour sonusage personnel, un mécanisme spécial. Onvoit qu'il comprend,,ou tout art moins qu'ilsent tout ce qu'il exécute. Energie, délica-tesse, expression, tout y est : il n'y a rienà reprendre. Pas le moindre elfort. 11 neregardemême pas le clavier; la tête tournéevers nous, il a l'air d'écouter, distraitement,je ne sais quelles musiques surnaturelles.Quand il a fini, sa physionomie reprendson expression puérile, et, battantdes mainsavec une joie malicieuse, il nous donne lui-même le signal des applaudissements.

    Pepino Arriola — c'est le nom do cet en-fant prodige — n'est pas seulement un vir-tuose : c'est aussi un compositeur. Et il BOUSjoue une de ses.« oeuvres », une marche mi-litaire qu'il a dédiée au petit roi d'Espagne-

    Enfin on lui demande d'improviser, etc'est un nouveau ravissement.

    Au bout de vingt-cinq minutes, il f;iutl'arracherau piano. On se précipite, on 1 c|U"brasse, on lui fait une ovation. Et le baffll)inlaisse nos psychologues, tous ces savantsvenus des quatre coins du monde, ]HuSembarrassésque ne le furent les docteurs eutemple par les réponses de l'enfant; Jésus-•

    (La Fronde.) ANDRÉE TÉ«Ï-

  • LE PROGRES SPIRITE 133

    HOWWAGE A LA MÉMOIRE D'UN JUSTE

    Dans le numéro de -YEcho du Merveilleuxju lor août, M. George Malet consacre unloua article au « charmeur de Memphis »,le beau,mystérieuxetcruel princeHoremseb,qui, d'après le récit de « Rochester », vivaitdans la. vieille Egypte, au temps de lareine liathasou.

    Voici comment M. Malet termine son ar-ticle. :

    « Après mainte incarnation, toujourspourrsuivi parles ombresirritées de ses victimes,le prince Horemseb était devenu le roiLouis II de Bavière, et il semblait devoir,sous cette dernièreforme, se racheter de sesvieux crimes en partie expiés, lorsque parmalheur il rencontra le mage Chitéenenîapersonne de Richard Wagner. Le mage noirreconquit sa fatale influence sur son dis-ciple. Par sa musique étrange et sauvage,il le ramena aux rêves stériles et malsains.

    « Le Roi eût pu se reprendre dans la soli-tude où il était renfermé comme fou, loindu dangereux Wagner (1), Mais, dans le mé-decin qui le surveillait, il reconnut juste-ment ce même grand prêtre qui lui avaitmis le couteau dans la gorge, à Memphis :de là le désir de vengeance du Roi et cettelutte, mystérieuse où tous deux périrent ! »

    Ainsi, le Roi Louis II de Bavière, ce di-lettante, ce rêveur, ce médium si remar-quable, est encore traité de fou par ceuxqui ignorent ou méconnaissentsa véritablehistoire ! Nous avons déjà prolesté contrecelte appréciation des adversaires du Roi-Martyr, comme aussi contre l'idée, qu'ilsont répandue, de son suicide. Nous devonsprotester, en outre, avec véhémencecontrecette autre insinuation que la belle et grandemusique de Wagner, que le monde entieradmire, aurait eu une influence désastreusesur le cerveau soi-disant déséquilibré duRoi.

    On oublie que Louis II était musicienlui-même, qu'on a retrouvé dans ses pa-piers des manuscrits (écrits de sa main) deses compositions musicales, souvent faitesen compagnie de Richard Wagner. La-mu-sique du Maître répondait donc aux propres'dées du Roi et ne pouvait l'influencer défa-vorablement. On peut dire que Louis II etWagner furent deux âmes-soeurs. Ils brû-laient tous les deux de l'amour du vrai, dujuste, du beau. Us adoraient les arts. LeRoi fut le protecteur, le bon génie et l'amic'u grand musicien.

    i'!) Le roi n'a. jamais été renfermé;ceci est une erreurempiète.-

    .

    Nous avons reproduit, dans le ProgrèsSpirite, l'admirable lettre écrite parLouis II à Richard Wagner, au sujet del'insuccès primitifd'une de ses pièces. Cettelettre dénote, en même temps qu'un goûtartistique très développé, une rectitude dejugement absolue, une délicatesse de sen-timents incomparable.

    ' *

    Nos-lecteurs apprendront avec plaisircomment les Bavarois rendent hommage,quand l'occasion s'en présente, à la mé-moire de Louis II :

    CORRESPONDANCED'ALLEMAGNE.

    1er septembre 189*.« Des scènes extraordinaires ont eu lieu

    àMurnau, en Bavière, à l'occasion de Finau-

    ,guration d'un buste de feule roi Louis II

    rcérémonie à laquelle aucun membre de lafamille royale n'avait cru devoir assister.Lés paysans de Garmisch ont brisé et dé-capité la statue du prince régent Luitpoklrtaudis que dans un autre village, à Par-tenkircheji, le buste du régent a été enlevédu parc de Wittelsbach et jeté dans la ri-vière de Loisach, où l'on en a retrouvé lesmorceaux.

    « D'après une correspondance adressée àYEloile Belge, ces manifestations étaientmoins antidynastiques qiie dirigées contreles tendances prussiennes du prince régentLuitpold.

    « Cela résulte jusqu'à la dernière évi-dence d'une brochure distribuée à cette;occasion parmi le peuple et dans laquelle--'l'auteur, s'adressant à Louis 11, dit :

  • 134 LE PROGRÈS SPIRITE

    Une touchante reproduction photogra-phique, faite à Munich et portant la datede la mort de Louis H (13. juin 1886), repré-sente un ange aux traits de femme — leGénie de la Bavière —- planant sur le fatallac de Starnberg. Rienn'est saisissant comme

    _cette majestueuseforme blanche, aux ailessombres déployées, laissant flotter de sonfront un long voile de crêpe funèbre (sym-bole du pays en deuil), l'index de la maindroite posé sur ses lèvres, dans une attitudede muette angoisse, d'inexprimabledouleur.De là main gauche, l'apparition tient unecouronne royale, qu'elle semble retirer dumilieu des roseaux, dans les eaux du lacsolitaire où fut retrouvé le corps du rot. Dela petite croix qui surmonte cette couronnesort une douce lueur qui se répand autourd'elle, figurant le nimbe des martyrs.

    Au bas de la photographie, ces mots si-gnificatifs : « Un éternel mystère. »

    C'est derrière cette photographie que futcollé par une main pieuse l'article reproduitplus haut et qui témoigne du profond atta-chement du peuple de Bavière à la mémoirede Louis II. Ceux qui savent combien cepeuple est calme et doux, réfracta-ire à touteprotestation violente, à toute idée révolu-tionnaire, comprendrontmieux encore, de-vant sa surexcitation extraordinaire et lestroubles qui se sont produits à Murn.au en3 894, quel amour, quelle tendre vénérationiil conserve pour le souverain aux idées largeset généreuses qu'une mort cruelle et mysté-rieuse lui a ravi.

    Après avoir lu, dans YEcho du Mer-veilleux, les inconscientes attaques diri-gées contre feu le roi Louis II de Bavière,notre soeur « Espérance », se mettant encommunion d'âme avec ses guides de l'es-pace, écrivit spontanément les lignes sui-vantes; qui sont en même temps une pro-testation et une prière, cf par lesquellesanous terminerons cet article :

  • LE PROGRÈS SPIRME 13S

    —L'empereurMaximilien, frère de Fran-

    çois-Joseph d'Autriche, obtint cette bénédic-(ion pour lui et pour sa femme, et trois ansplus tard, en 1867, son entrée à Mexico futsuivie de son inhabileté complète pourétablir un gouvernement permanent, de sacaotureàQueretaro, de sa sentence de mort,prononcée par la cour martiale, et de sonexécution, ta'ndis que l'infortunée impéra-trice Charlotte, fille de Léopold Ier, roi desBelges, perdait la raison.

    — En 1870, le pape envoya sa bénédic-tion aux soeurs de charité qui parlaientpour l'Amérique du Sud; une quinzaine dejours après, leur vaisseau coulait à fond, etaucune des soeurs n'échappait à la mort.

    — Doin Pedro, empereur du Brésil, etl'impératrice, sa femme, implorèrent et re-çurent cette bénédiction; trois jours après,1 impératrice faisait une chute et se cassaitla jambe; deux mois plus tard, le complottramé par Da Fonseca privait l'empereurdesa couronne.

    — Le « Palais flottant », jeté à la dérivean gré des flots par une tempête, s'enfonçaan milieu de l'Océantrois jours après la ré-ception de la bénédiction papale.

    — Le célèbre orateur parlementaireWindhorst mourut peu de mois après avoirreçu la bénédiction du pape, et. les insignesde l'ordre de Jésus.

    — Carnot, président de la. Républiquefrançaise,'fut assassiné peu de temps après(pie Mme Carnot eut obtenu cette bénédic-tion et la «Rose d'Or ».

    — La défaite de l'Espagne et la destruc-lion de sa flotte dans la guerre hispano-américaine suivirentde près la réception dela bénédictiondu pape pour la reine régente,le jeune roi-et les soldats envoyés à Cuba.

    — En 1897, le grand incendie du Bazarde la Charité, à Paris, rue Jean-Goujon, oùcent cinquante victimes périrent d'une morthorrible, éclata pendant que l'annonce del'envoi de la bénédiction papale circulaitdans la ville.

    —L'impératrice Elisabeth d'Autriche futpoignardée par Luccheni sitôt après avoir''ceu de Léon XIII sa bénédiction et la « Rosed'Or ». .

    7- L'archiduchesse Stéphanie, veuve duprince Rodolphe d'Autriche, à l'occasion deson mariage avec le comte de Lonyay, setendit à Rome dans l'intention spécialed'obtenir la bénédiction du pape, qui lui futpromptement donnée; quelques jours plus^'tl, le château choisi pour la future rési-dence du couple nouvellement uni-fut .dé-.h'"jt par un incendie.

    •jo viens de rapporter des faits, très au-

    thentiques pris seulement dans la vie dePie IXet de Léon Xtll; mais combien d'au-tres également intéressants, y compris lesort de l'Armada espagnole, pourraientêtretrouvés par une recherche soigneuse dansl'histoiredes papes?

    JOSEPUDEKRONHELM.

    Podolie (Russie).

    « Dernières nouvelles de l'autre monde »

    ..Sous ce titre, le Temps du 19 juillet a pu-blié un article dont nous extrayons les pas-

    sages suivants :« Un savant médecin américain, le doc-

    teur Jâmes llervey 1 lyslop, nous rend comptedans le Ilarpefs Magazine d'expériencesré-:cernaient faites par lui avecun luxe extraor-dinaire de contrôles,de contre-épreuves etde vingt autres précautions scientifiques.

    «Ayant appris les réponses obtenuesd'ou-tre-tombe par M. llodgson, le docteur llys-lop a d'abord pensé qu'el les pouvaients'ex-pliquer d'une façon naturelle ou tout aumoins à peu prés naturelle — par ce qu'onappelle la télépathie. Il a pensé que Mrs. Pi-per, au lieu d'interroger de véritables,morts, se bornait à lire dans le cerveau de-M. llodgson, et à lui donner, comme venantdu ciel, des renseignements qu'elle tenaitsimplement de lui-même. La télépathie,,qui; il y a vingt ans encore, passait pourune folle chimère, paraît être aujourd'huichose admise des savants, même les moinsromanesques. On est désormais d'accordpour reconnaître "que certaines personnesont le don de deviner, de près ou de loin,les idées et les sentiments d'autres per-sonnes; et l'on va même jusqu'à recon-naître, si je ne me trompe, que les mourantsont le don d'annoncer, à distance, leur mort,aux personnesqui leur sont les plus chères.-Le docteur Ilyslop, en tout cas, ne voyaitpas d'inconvénient à reconnaître tout cela;:et, en apprenantle résultat dés expériencesde M. llodgson, il s'est promis de recher-cher en quelle mesure:ces expériences pou-vaient s'expliquer par la télépathie. Il a=donc imaginé de ne pointposer directementses questions à Mrs. Piper, mais de les lui'poser par l'intermédiaire de M. llodgson:car ainsi Mrs. Piper ne pouvait certes pas-lire dans le cerveau de son questionneur desréponses que celui-ci ignorait tout à fait.Et, pour s'entourer de plus de garanties, lédocteur Iiyslop a encore résolu de ne poser.-que des questionsdont il ignorait lui-même-la réponse. Il a, par exemple, fait appeler

  • i-36 LE PROGRÈS SPIRITE

    son père et l'a interrogé sur des détails serapportant aux aimées qui ont précédé sanaissance : il a demandé à son père dequelle maladie était mort tel de ses frèresqui était mort à l'âge de quinze ans ; ou bienil lui a demandé/quels objets il avait eusdans sa chambre d'étudiant, quel costumeil avait porté durant ses fiançailles. Il aainsi posé à son père plus de deux centsquestions : il a ensuite scrupuleusementvérifié l'exactitudedes réponses, parcourantde long en large les Etats-Unis pour arriverà connaîtreun menu détail de l'histoire desafamille ; et il a calculé que sur ces 200 ques-tions adressées à son père, il avait obtenu152 réponses absolument exactes, 16 abso-lument inexactes, et 37 douteuses, faute depouvoir être contrôlées. La télépathie, dé-cidément, ne suffisait pas à expliquer lesexpériences de Mrs. Piper ; et c'est ainsi quele docteur Ilyslop s'est vu contraint, luiaussi, à adopter l'hypothèse de la vie fu-ture.: « Veut-on maintenant, quelques exemplesplus précis de sa méthode et des résultatsqu'il en a tirés? En voici deux ou trois que jeprends au hasard. Un jour, M. Ilyslop de-mande à son père quels remèdes il lui aapportésde la pharmaciependant sadernièremaladie. — De l'arsenic et de là strychnine!répond le vénérable défunt. Or, M. Ilyslopn'avait apporté à son père-que de l'arsenic;nuais, vérification faite, il apprend que sonpère a eu, également, à absorber dé lastrychnine. Un autre jour, le père de M. Ilys-lop décrit à son fils un bonnet que sa femmea brodé pour lui, et un canif dont il s'est'servi pour nettoyer ses ongles. M. Ilyslopcroit à une erreur, n'ayant jamais, connuces deux objets ; mais vérification faite, il re-trouve-" le bonnet et le canif chez sa belle-mère, la seconde femme de son père. Unautre jour encore, feu M. Ilyslop père dit à

    .-sons.fus que, au cours d'un voyage dansî'Ohio, il a rencontré un professeur et s'estentretenu avec lui d'un de ses enfants.M. Ilyslop se rend dans I'Ohio, découvre le"professeur et obtient de celui-ci la confir-mation du récit de son père.

    " « M. Ilyslop a aussi interrogé des oncles,des cousins. A eux aussi il a demandé deschoses qu'il ignorait ; et eux aussi lui ontfait des réponses qui, pour la plupart, se

    .

    sont trouvées exactes. Il remplit de ces ré-ponses diversesquinze colonnes du Ilarper'sMagazine. Et à moins, de mettre en doutesa véracité, et celle des nombreux collèguesqui ont assisté à ses expériences, on est.bien forcé d'admettre que la télépathie laplus étendue ne suffit pas à rendre compte

    de révélations aussi singulières. M. Ilyslopprend d'ailleurs la peine de nous exposertout au long les motifs qui l'ont fait renon-cer à cette hypothèse de la télépathie. Leserreurs même, à son avis, achèvent d'ex-clure la possibilité de cette hypothèse : carplusieurs fois son père s'est trompé sur despoints que lui, M. Ilyslop, connaissait par-faitement, et sur lesquels, par suite, le mé-diumavait toutechance de se renseigner. Sonpère lui a,un jour parié il'une flûte dontaurait essayé de jouer un de ses jeunesfrères : or, M. Ilyslop se rappelait que cefrère avait quelque temps étudié la musi-que, mais il se rappelait aussi que c'était duviolon qu'il avait joué et non pas de la flûte.Autre argument : la télépathie ne saurait,évidemment, expliquer pourquoi seules lespersonnes mortes depuis plusieurs annéespeuvent répondre aux questions qui leursont posées. Or, la chose est certaine :'unofoule d'expériences l'ont définitivementétablie. Et enfin la télépathie est inconci-liable avec la façon dont les personnes in-terrogées s'interrompent sans cesse, daiisleurs réponses, pour traiter d'autres sujets,ou pour rectifier des réponses précédentes,ou pour céder la parole à d'autres per-sonnes

    « T. m; WYZEWA. »

    LES DATES ET LEURS ENSEIGNEMENTS

    Dans notre numéro du 5 août, nous repro-duisions, de YEcho du Merveilleux, un inté-ressant travail sur les rapports des datesrelatives à saint Louis et à son époque aveccelles du règne et de la personne deLouis XVI.

    Ce travail se retrouve tout au long dansla Magie, trèscurieux ouvrage deJ.-G.'Bonr-geat (Chamuel, éditeur, 1893), que noussommes heureux de signaler à nos lec-teurs.

    ERRATUM

    A la page 125 du Progrès Spirite (numérodu 20 août), 1™ colonne, 27b ligne; uneerreurd'impressionnous fait désigner un ouv"a8c.célèbre de Roger Bacon sous le litre «ÇOpïis Majus. C'est Opus Màgnus qu'il fau

    -lire.

    Le Gérant : A. BOYIÏB. TAUIS. — 1MP. Cil. DLOT, 7, RUE BLEUE.