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I 3c Année. - 10 20 Mai 1897 * LE SPIRITISME ji PARIS i 2' CONFÉRENCE DE LÉON DENIS : ; LE PROBLÈME DE LA VIE FUTURE La deuxième conférence de Léon Denis lavait attiré un public aussi sjnnpathique et jjplus nombreux encore, s'il est possible, \lans cette salle du Grand-Orient de France le jeu des lumières mettait, cette fois, 3des teintes plus chaudes, éclairant plus vi- rement l'estrade étaient rangées, au- itour du conférencier, les personnalités spi- jrites les plus connues, en même temps que 'des professeurs, des savante et des érudits. » Cette seconde conférence, moins scien- tifique que la première, moins fournie d'ar- 'guments, a été plus belle à mon sens, plus magistrale. Nous ne pouvons la suivre jdans tous ses détails parfaitement reliés 'l'un à l'autre, tous utiles assurément, mais Jqui auraient demandé le concours de la Jsténographie pour pouvoir être placés sous ï les yeux du lecteur. | Voici,du moins, les points que nous avons fpu noter au passage : s Nous ne devons pas, dit Léon Denis, ^accepter, les yexxx. fermés, les communica- tions qui nous viennent du monde invisi- ble ; il faut les faire passer toutes au crible ^e la raison et de l'expérience. Les Esprits l^ui peuplent l'espace ne sont pas différents, louant au caractère et aux aptitudes, des |lionimes qui habitent la terre. Ils doivent | venir se réincarner sur notre planète ; nous levons été Esprits avant d'être hommes. ;;JJonc, notre niveau moral et intellectuel |reste le même dans l'espace et dans la vie jP'iysique d'ici-bas. Les Esprits désincarnés |(oucs d'une certaine élévation nous don- |iient des communications utiles; les Es- |Puts moins avancés peuvent se tromper et s nous induire en erreur. ;• Cependant de la masse des communica- tions obtenues se dégagent des principes généraux qui ont servi de base au spiri- tisme. Tous les Esprits désincarnés décri- vent leurs impressions après la mort, et c'est la concordance de leurs dires qui a guidé / les premiers écrivains spirites dans l'éta- blissement dès assises de la doctrine. N'est-ce pas un spectacle remarquable que celui de médiums appartenant à toutes les nationalités et par l'intermédiaire des- quels des Esprits se manifestent, pleins de logique et de bon sens, apportant au mondé des vérités nouvelles annoncées dans tou- tes les langues ? Le spiritisme sera le trait d'union entre toutes les croj^ances du passé, dans ce qu'elles ont de réel, de vénérable et d'utile. Il vient unir la science et la foi, le senti- ment et la raison, et faire avancer plus ra- pidement l'homme sur la route sans borne du Progrès. Et n'est-ce pas un besoin pour nous, un besoin du coeur et de l'âme, de correspon- dre avec les êtres aimés qui nous ont de- vancés dans l'autre vie, de sentir leur pré- sence autour de nous, d'être par moments animés de leur vie, et d'évoluer vers le beau et le bien sous la direction de ces in- telligences de l'espace qui, s'étant épurées à la suite de réincarnations nombreuses, deviennent dignes de diriger le mouve- ment intellectuel et moral sur notre pla- nète ? N'est-ce pas un renouveau pour l'âme humaine, une promesse d'éternel printemps, que cette certitude de l'immor- talité affirmée sur tous les points du globe par des milliers d'êtres qui vivent après la tombe, qui nous aiment et continuent, dans l'au-delà, l'ascension vers le vrai et le juste ? Le spiritisme répond donc à un immense besoin de l'humanité. Il s'appuie sur le fait positif, sur les recherches expérimentales, pour rendre à l'homme la confiance en lui- même et en Dieu, la paix du coeur, l'élan de l'âme vers un avenir toujours meilleur, vers un horizon merveilleux, toujours plus

Le Progrès spirite. Organe de la Fédération spirite ...€¦ · LE PROGRES SP1R1TE 75 îJous pouvons nous féliciter de la venue Parisde cet excellent propagateur de nos doctrines

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I

3c Année. - N» 10 20 Mai 1897

* LE SPIRITISME ji PARIS

i 2' CONFÉRENCE DE LÉON DENIS :

; LE PROBLÈME DE LA VIE FUTURE

La deuxième conférence de Léon Denislavait attiré un public aussi sjnnpathique etjjplus nombreux encore, s'il est possible,\lans cette salle du Grand-Orientde Franceoù le jeu des lumières mettait, cette fois,

3des teintes plus chaudes, éclairant plus vi-rement l'estrade où étaient rangées, au-itour du conférencier, les personnalités spi-jrites les plus connues, en même temps que'des professeurs, des savanteet des érudits.

»Cette seconde conférence, moins scien-

tifique que la première, moins fournie d'ar-'guments, a été plus belle à mon sens, plusmagistrale. Nous ne pouvons la suivre

jdans tous ses détails parfaitement reliés'l'un à l'autre, tous utiles assurément, maisJqui auraient demandé le concours de laJsténographie pour pouvoir être placés sousï les yeux du lecteur.| Voici,du moins, les points que nous avonsfpu noter au passage :

s Nous ne devons pas, dit Léon Denis,^accepter, les yexxx. fermés, les communica-tions qui nous viennent du monde invisi-ble

; il faut les faire passer toutes au crible^e la raison et de l'expérience. Les Espritsl^ui peuplent l'espace ne sont pas différents,louant au caractère et aux aptitudes, des|lionimes qui habitent la terre. Ils doivent|venir se réincarner sur notre planète ; nouslevons été Esprits avant d'être hommes.;;JJonc, notre niveau moral et intellectuel|reste le même dans l'espace et dans la viejP'iysique d'ici-bas. Les Esprits désincarnés|(oucs d'une certaine élévation nous don-|iient des communications utiles; les Es-|Puts moins avancés peuvent se tromper ets nous induire en erreur.;•

Cependant de la masse des communica-

tions obtenues se dégagent des principesgénéraux qui ont servi de base au spiri-tisme. Tous les Esprits désincarnés décri-vent leurs impressionsaprès lamort,et c'estla concordance de leurs dires qui a guidé /les premiers écrivains spirites dans l'éta-blissement dès assises de la doctrine.

N'est-ce pas un spectacle remarquableque celui de médiums appartenant à toutesles nationalités et par l'intermédiaire des-quels des Esprits se manifestent, pleins delogiqueet de bon sens, apportantau mondédes vérités nouvelles annoncées dans tou-tes les langues ?

Le spiritisme sera le trait d'union entretoutes les croj^ances du passé, dans cequ'elles ont de réel, de vénérable et d'utile.Il vient unir la science et la foi, le senti-ment et la raison, et faire avancer plus ra-pidement l'homme sur la route sans bornedu Progrès.

Et n'est-ce pas un besoin pour nous, unbesoin du coeur et de l'âme, de correspon-dre avec les êtres aimés qui nous ont de-vancés dans l'autre vie, de sentir leur pré-sence autour de nous, d'être par momentsanimés de leur vie, et d'évoluer vers lebeau et le bien sous la direction de ces in-telligences de l'espace qui, s'étant épuréesà la suite de réincarnations nombreuses,deviennent dignes de diriger le mouve-ment intellectuel et moral sur notre pla-nète ? N'est-ce pas un renouveau pourl'âme humaine, une promesse d'éternelprintemps, que cette certitude de l'immor-talité affirmée sur tous les points du globepar des milliers d'êtres qui vivent après latombe, qui nous aiment et continuent, dansl'au-delà, l'ascension vers le vrai et lejuste ?

Le spiritisme répond doncà un immensebesoin de l'humanité. Il s'appuie sur le faitpositif, sur les recherches expérimentales,pour rendre à l'homme la confiance en lui-même et en Dieu, la paix du coeur, l'élande l'âme vers un avenir toujours meilleur,vers un horizon merveilleux, toujours plus

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-LE PROGRÈS SPIRITE

large, plus beau, et que dore de plus enplus, à nos regards, l'éternel soleil de lavérité.

Après cette première partie, fort applau-die, le conférencier s'attache à réfuter lesarguments qui lui ont été. présentés, da.usla précédenteséance,par d'honorables con-tradicteurs.

Il-pairie du dualisme de l'homme, « corpsphysique et forme fluidique organisée,»montre l'action de l'âme sur le périsprit etla nécessité de celui-ci pour lés rapportsentre l'âme et le corps. Il explique que, aufur et à mesure que nos passions dispa-raissent pour faire place à plus de raisonet plus d'amour, notre périsprit s'épure,s'allège, se dégage des scories et des om-bres du passé, et permet à l'âme de montergraduellement vers des régions plus éthé-rées.

Revenant sur la question de la solida-rité, dont un contradicteur matérialisteavait voulu faire l'apanage exclusif deceux qui ne croient qu'à la vie matérielled'ici-bas, l'orateur n'a pas eu de peine àdémontrer que la solidarité n'est qu'un vainmot dans une humanité qui se croit vouéeà la destruction complète du corps et del'âme. Dans ces conditions, le « chacunpour soi » est de rigueur. Pourquoi se sa-crifier pour les autres quand on ne disposeque d'un temps si court, après lequel le né-ant doit .tout engloutir ? Tandis qu'avec lacroyance en un éternel devenir, la solida-rité a sa base. Chacun sait qu'il doit reve-nir dans un corps humain pour 3^ acheverl'oeuvre de son épuration, de son perfec-

.tionnement ; qu'heureux aujourd'hui, mal-heureux demain, il doit passer par toutesles conditions sociales pour développerenlui toutes les puissances, et que, par con-séquent, il se doit à l'avancement et aubonheur de ses frères, corollaires de sonpropre avancement et de son propre bon-heur.

Après avoir démontré que, dans l'uni-vers, on trouve partout unité de plan, deloi et de substance, le conférencier établitqn'il n'y a pas de démarcationentre le vi-sible et l'invisible. Il cite Claude Bernard,Camille Flammarion, Victor Hugo, AllanKardec, qui, avec tant d'autres penseursillustres, poussent l'esprit humain vers l'u-nivers invisible, que le conférencier ap-pelle « le monde des causes. »

« On parle de la force, s'écrie-t-il ; mais,derrière la force, il y a une volonté. L'é-ternelle création est le rayonnement de lapensée divine ! »

Et alors, dans un magnifique langagel'orateur parcourt l'échelle sans fin delàvie, montant des bas-fonds de la matièrela plus obscure et la plus: dense jusqu'àcette matière radiantedécouverte par Croo-kes et qui ouvre de si beaux horizons àl'humanité; puis, il admire la force éter-nelle qui meut partout les atomes et lesmondes, et, s'élevant au-dessus des bruitscontradictoires de la Terre, des vaines dis-putes, des cataclysmes, des luttes et desdouleurs terrestres, il salue, dans l'infinila vie grandiose des univers. Mais le ta-bleau grandit encore, et l'orateur, vraimentinspiré, au-dessusdu spectacle magnifiquedes systèmes solaires succédant aux sys-tèmes solaires, des espaces succédant sansfin aux espaces dans l'immensité des uni-vers, au-dessus des transformations delàmatière et des transmigrationsde l'Esprit,l'orateur entrevoit la pensée éternelle deDieu !

Nous voici parvenus à la troisième etdernière partie de la conférence de LéonDenis.

Le conférencier apprend à ses auditeursnon spirites que nous préparons, que nouscomposons nous-mêmes par nos actes, l'a-venir qui nous attend, que toute cause pro-duit son effet, que toute action a sa consé-quence, à travers les nombreuses existencescorporelles que nous devons parcourir pouratteindre au dernier terme de notre perfec-tionnement ici-bas. Il établit ensuite la loide l'ascension des êtres à travers les siècleset les mondes, et, après une touchante ex-hortation à l'âme humaine, qui a été fortremarquée, il revient sur la doctrine de laRéincarnation pour la complètementéluci-der. Il dit que cette doctrine n'appartientpas seulement au spiritisme, que, dans tousles temps, de grands philosophes l'ont pro-fessée, et qu'elle fait le fond même de l'en-seignementde Socrate et de Platon.

Rome, dit-il, a momentanément détruitles cnyyances des Druides, croyances qui

reviennent aujourd'hui, comme la semencejetée en terre, qui reste voilée et sembledisparue, mais qui lève tout à coup pourvenir retrouver, à la surface de la terre,l'épanouissement delà vie sous les rayonsbienfaisants du soleil.

Après une vigoureuse réponse à des con-tradictions un peu abstraites et qui rappel-lent la vieille scolastique sans, toutefois;être dénuées d'intérêt, la séance est levée

au milieu des applaudissements unanimesqui accueillent la superbe péroraison d"

Léon Denis.

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LE PROGRES SP1R1TE 75

îJous pouvons nous féliciter de la venue.\ Paris de cet excellent propagateur de nosdoctrines. Son passage parmi nous a étédelà lumière répandue ; il a semé la paixdans bien des consciences timorées qui nesavaient où trouver la clef de la vie ; en-fin, il a stimulé les spirites eux-mêmes,qui voudront, à son exemple, répandreplusque jamais dans le public -—c'est-à-direparmi ceux qui souffrent et souvent déses-pèrent — ces cro3rances salutaires capablesde régénérer l'humanité, de la consoler deses maux, de lui enseigner ses droits im-prescriptibles et ses devoirs sacrés : en unmot de la niettre en face d'elle-mêmeet deses impérissables et toujours plus hautesdestinées.

À. LAURENT DE FAGET.

LE _PASSAGE

: i. — La confiancedans la vie future n'ex-' dut pas les appréhensions du passage de'cette vie dans l'autre. Beaucoup de gens ne"craignent pas la mort pour la mort elle-*même;ce qu'ils redoutent, c'est le momentde la transition. Souffre-t-on ou ne souffre-t-on pas dans la traversée ? c'est là ce quiles inquiète; et la chose en vaut d'autantmieux la peine que nul n'y peut échapper.On peut se dispenser d'un voyage terres-tre; mais ici, riches comme pauvres doi-vent franchir le pas, et s'il est douloureux,ni le rang ni la fortune n'en sauraientadoucir l'amertume.

2. — A voir le calme de certainesmorts,el les terribles convulsions de l'agonie dans

|quelques autres, on peut déjà juger que.les sensations ne. sont pas toujours lèsmêmes ; mais qui peut nous rens.eigner à

;cet égard ? Qui nous décrira le phéno-mène physiologique de la séparation del'àme et du corps ? Qui nous dira les im-pressions à cet instant suprême ? Sur ce.pointla science et l'a religion sont muettes.

;

lit pourquoi cela ? Parce qu'il manque;i 1 une et à l'autre la connaissancedes lois

<qui régissent les rapports de l'esprit et de]':< matière ; l'une s'arrête au seuil de la viespirituelle, l'autre à celui de la vie maté-

rielle. Le Spiritisme est le trait d'union,entre les deux : seul il peut dire comment

lsopère la transition, soit parles notionsP'us positives qu'il donne delà nature de

1 anie, soit par le récit de ceux qui ontquitté la vie. La connaissance du lien fiui-i<ique qui unit l'âme et le corps est la clef|(e ce phénomène, comme de beaucoup|" antres.

3. —- La matièreinerteestinsensible : ceciest un fait positif ; l'âme seule éprouve lessensations du plaisir et de la douleur. Pen-dant la vie, toute désagrégation de la ma-tière se répercute dans l'âme qui en reçoitune impression plus ou moins douloureuse.C'est l'âme qui souffre et non le corps ;Celui-ci n'est que l'instrument de ladouleur :l'âme est le patient. Après l'a mort, le corpsétant séparé de Fâme. peut être -impùné-

•ment mutilé, car il ne ressent rien ; l'âmeen étant isolée, ne .reçoit aucune atteintede la désorganisation de ce dernier ;Veilè ases sensations propres dontLa source n'estpas dans la matière tangible.

Le périsprit est l'enveloppé fluidiquede l'âme, dont il n'est séparé ni avant, niaprès la mort, et avec laquelle il ne faitpour ainsi dire qu'un, car l'un ne peut seconcevoir sans l'autre. Pendant la vie, lefluide périsprital pénètre le corps danstoutes ses parties et sert de véhicule auxsensations physiques de l'âme ; c'est demême par cet intermédiaire que l'âme agitsur le corps et en dirige les mouvements.

v 4. — L'extinction de la vie organiqueamène la séparation dé l'âme et du corpspar la rupturedu lien fluidique qui les unit ;mais cette séparation n'est jamais brusque ;le fluide périsprital se dégage peu à pendetous les organes, de sorte que la séparationn'est complète et absolue que lorsqu'il nereste plus un seul atome du périsprit unià une molécule du corps. La sensationdouloureuseque liante éprouve à ce momentest en raison de la somme des points de con-tactqui existent entre lecorpset lepérisprit.,et ditplus ou moins de difficultéetde lenteurqueprésente la séparation. Il ne faut doncpas se dissimuler que, selon les circons-tances, la mortpeut être plus ou moins pé-nible. Ce sont ces différentes circonstancesque nous allons examiner.

5. — Posons d'abord, comme principe,les quatre cas suivants, quel'on peut regar-der comme les situations extrêmes, entrelesquelles il y a une multitude de nuances :i° Si, au moment de l'extinction de la vieorganique, le dégagement du périsprit étaitcomplètement opéré, l'âme ne ressentiraitabsolument rien ; 2" si à ce moment la co-hésion des deux éléments est dans toutesa force, il se produit une sorte de déchi-rement qui réagit douloureusement surl'âme ; 30 si la cohésion est faible, la sépara-tion est facile et s'opère sans secousses ;4° si, après la cessation complète de la vieorganique, il existe encore de nombreuxpoints de contact entre le corps et le pé-risprit, l'âme pourra ressentir les effets de

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76 LE PROGRES SPIRITE

la décomposition du corps jusqu'à ce quele lien soit tout à fait rompu.

De ceci il résulte que la souffrance quiaccompagne la mort est ^subordonnée à laforce d'adhérence qui unit le corps et lepérisprit ; que tout ce qui peut aider à ladiminution de cette force et à la rapiditédu dégagement rend le passage moins pé-nible ; enfin, que si le dégagement s'opèresans aucune difficulté, l'âme n'en éprouveaucune sensation désagréable.

ALLAN KARDEG.(Extrait de son ouvrage : Le Ciel etl'EiP-'

fer selonje Spiritisme?)(à suivre)

' '

LA CATASTROPHEDU BAZAR DE LA CHARITÉ

Quelques amis étaient réunis dans ungroupe intime, à Paris, le lendemain del'affreux accident qui a plongédans le deuiltant de familles et mis un voile de tristessesur tous les coeurs. Une séance de spiri-tisme eut lieu dans la soirée, et la commu-nication suivante y fut transmise par unmédium écrivain :

« L'ange de liberté plane sur les dépouil-les cadavériques. La mort a réuni ceux quela vie avait momentanémentséparés. Plai-gnez lesvivants qui restent et enviez main-tenant les vivants qui sont partis pour lespatries de l'espace. Leurs âmes régénérées,fécondées par la souffrance, se sont déjàavancées, plus nobles et plus belles, versle Créateur. Elles recueillent et recueille-ront les fruits de leur charité bienfaisanteet de leur immolation qu'elles avaient pré-vue et acceptée.

« Dans ce monde de souffrances, de luttessans terme et souvent sans résultat appa-rent, combien sont plus heureux ceux quis'envolent, d'un seul coup d'aile, vers lescontrées où l'on ne souffre plus.

« Cependant, ces morts lugubres ne sontpas enviables en ce sens qu'elles jettentl'épouvante et l'horreur dans le coeur detous. Mais, par contre, ces exemples terri-bles élèvent les générations qui croissentautour de vous. Elles comprennent par làque le luxe et le plaisir ne sont qu'un côtééphémère de la vie et que les grands de-voirs veulent être accomplis, puisque Dieupeut nous appeler à lui d'heure en heure.

«Gardez votre confiance, ô mes amis,votre confianceen vos guides et en l'Auteur

suprême. La mort, c'est la vie plus hauteplus libre et plus belle. Donc, pleurez d'at-tendrissement sur les morts et ne pleurezde tristesse que sur les vivants. »

VOYAGES EN ESPRJT

SUR LA TERRE

Monsieur et F. E. C.Vous avez bien voulu me demander, enm'accusant réception de ma lettre relative

au Voyage aux'pôles, (i) si je ne pourraispas vous faire part de quelques autres sou-venirs; j'ai retrouvé dès notes qui me pro-cureront le plaisir de vousdonner satis-faction.

Ces pérégrinations étaient effectuées parune personne du sexe féminin, laquelle,atteinte d'une maladie fort grave, en. a étéguérie à l'aide du magnétisme, tant par desmagnétisations directes que par les pres-criptions du somnambulisme médical quis'est développé chez elle. Malgré l'étymo-logie du mot, ce n'est pas en état de véri-table somnambulisme que les phénomènes,se produisaient ; mais dans un état d'in-fluence moins profond, que les Anglaisdénomment transe, et que le baron Du Po-tet dénommait, je crois, état de charme;c'est un état qui permet ledégagementdel'esprit, lequel peut alors non seulementparcourir la terre, mais s'élancer sur d'au-tres planètes et pénétrer dans le mondedes esprits. C'est ce dégagement qui, chezcertains médiums, donne lieu aux phéno-mènes si curieux et si impressionnantsdesincarnationsouincorporationsd'esprits.(2).

Le lien qui rattachait l'esprit de notresujetà son corps, lui permettait d'exprimerses sensations et impressions par la parole,souvent émise à voix basse,, et que Ionpouvait saisir en y prêtant attention. Ilétait difficile d'adresser des questions qui,généralement, troublaient le phénomèneet le faisaient quelquefois cesser ; il fallaitdonc le laisser se développer librement,sans trop essayer de le diriger.

La plus ancienne note que je retrouveest à la date du 22 juin 1852, époque alaquelle les sciences magnétiques et sph'j'tes avaient moins d'adeptes qu'aujourdliui'

(1) Il s'est glissé dans cet article une coquille "'u"cbelle dimension : on a imprimé animaux Atlantes, al

lieu ^anciens. Les lecteurs auront sans doute reenn"l'erreur.

(2) V. Duneau : Mes causeries avec les Esprits.

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LE PROGRES SPIRIT-E 77

Donc à un moment donné, le sujet dit_

,0jr clés oiseaux extraordinaires, des per-roquets, des arbres qui lui semblent éga-lement extraordinaires et qu'elle croit êtredescotonniers ; depetits animaux, entreau-tres tin petit animal moucheté qui est peut-être une petite panthère. Plus loin, undésert de sable, des autruches, un grandsine;e. presquecommeunhomme, effrayant ;

une espèce d'âne, un grand serpent, quicause grand effroi. Puis on voit unhomme rouge et tiqueté, il est tout nu, cen'est pas un nègre. La végétation est toutedifférente de celle de notre pays. Voiciune hyène avec deux petits, puis un singe,une troupe de ces animaux. Encore ungrand, serpent. — Une espèce de cochonou de sanglier qui mange des truffes ex-cellentes. — Ce n'est pas en France, maisau bord de la mer ; on y aperçoit des huî-tres avec des perles dedans.

Une espèce de bête qui sort des roseauxavec une grosse tête comme un crapaud,effraie beaucoup. Fatigue, cessation.

28 juin 1852. — Des oeufs d'autruche surle sable, un fleuve, des roseaux, la mer,des hippopotames, espèce de grandes gre-

.nouilles. Il fait une grande chaleur; lavo\'ageuse se couche à l'ombre des coco-tiers et a peur que les fruits ne lui tombentsur la tête; elle repart et est arrêtée parun bois où il est difficile de pénétrer.

Juillet 1852. —Oiseauxde paradis, pe-tit oiseau à cou rouge, sa femelle moins.vive de couleur ; grand lézard, ou petitcaïman', grande chaleur, un serpent. Jeuneenfant de 3 ou 4 jours ; sa mère est unegrande femmesauvage qui effraie. Citrons,oranges, fruits qui ressemblent à despommes, espèces de lièvres à grand poil,vilaine bête sous l'herbe, qu'on n'ose pasregarder. Arrêtée par une petite rivière,notre voj^ageuse pense à la remonter, puisse décide à la sauter. Elle se repose. Encet endroit ily a une mine de cuivre à quel-ques pouces du sol. On est très bien, onveut s'endormir. La magnétisation amène

.un coma plus profond.Août 1852. — Nous sommes en Amé-

^qtic, paraît-il ; il fait une grande chaleur.Voici une hutte vide ; on y entre, il s'ytrouve un beau poignard sculpté qu'on aenvie d'emporter. Plus loin, au bord de lame_r, un homme déguenillé, triste, maig're,Puis en voilà quatre autres, avec un marinî'w sent le tabac. Ils ont fait naufrage, leTusseau a sombré, on ne voit plus que lesTOats ; des planches s'en détachent, il y ates roches. Les hommes paraissent parleranglais

; il faudrait plonger pour voir le

nom du navire ; on a peur de l'eau. Cu-vent mefaire plonger, dit le sujet; le soleiléblouit sur l'eau ; on se sauvé pour ne pasplonger.

Nous en resteronslà pour aujourd'hui, si

.vous le voulez bien, mais avantde 'renvoyerla suite à un prochain numéro, je ne puism'empêcher d'appeler votre attention surle naturel, le caractère de spontanéité deces relations, ce qui leur donne, âmes y^uxtout au moins, Un caractère de réalité, ab-solue. Vous avez sans doute remarqué aus-si: i° que le sujet a perçu la qualité destruffes mangées par un animal; sans douteun tapir ou un pécari. Ce qui prouve enmême temps qu'il n'y a pas de bonnestruffes que dans la Dordogne ; 2° que leditsujet a pu A^oir dans la mer des perles ren-fermées dans des coquilles. d'huîtres per-lières ; et 30 qu'il a senti l'odeur du tabacexhalée par un marin naufragé rencontrésur son chemin.

(à suivre) B.

Echos et Nouvelles

ÉTRANGE AVERTISSEMENT

L'événementremarquable qui suit, abso-lument vrai, est raconté par une dame envisite chez des amis à Hartford, tel qu'illui a été raconté à elle-même par sa cou-sine, à Meerat, nord-ouest des Indes. Il aeu lieu dans la maison du narrateur. Sonexactitude absolue ne peut être mise endoute. Les deux soeurs, dans les Indes, sonten relations avec des familles en renom etdes officiers de l'Armée Britannique.Nousdonnons l'histoire telle qu'elle a été ra-contée par la ' dame. Elle appartient àd'Eglise- Episcopale, elle est pieuse et inca-pable de fausser le moindre détail. Sa cou-sine, dans la maisonde laquelle l'événementeut lieu, était assise à unetable éclairée, etoccupée à lire, lorsque, pensant qu'il étaittemps de se retirer, elle leva les yeux dedessus son livre et vit avec étonnement,assis sur une chaise devant elle, et entre elle,etlaporte de la salle de bains, un hommequi lui était inconnu et qui la regardaitavec calme. Sa surprise était trop grandepour lui permettre de parler et de deman-der qui s'était ainsi introduit dans son in-térieur, et ce qu'on lui voulait. Elle restaun moment silencieuse et étonnée.

Alors l'idée lui vint à la longue que cetteforme n'était probablement pas celle d'unepersonne en chair et en os, mais bien d'un

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78 LE PROGRES SPIRÏTE

visiteur du monde invisible. Elle se rappelaavoir vu autrefois, lorsqu'elleétait enfant,une forme semblable, dans des circonstan-ces qui semblaientexclure l'idée d'une per-sonne vivante, et plus tard, en réfléchis-sant à ces circonstances, elle s'était rap-pelée comment cette apparition s'était éva-nouie au bout d'un: instant. Elle en conclutque ce nouveau visiteur n'étaitpas non plusune personne en chair et en os et elle restaassise silencieuse- regardant l'objet sileh-cieux aussi, tandisqùe l'intrus, qui oùquoi qu'il fut, restait aussi, lui, assis silen-cieusementet la regardait fixement. Com- ' •'

bien exactement dura cet état de choses,la^dame ne put pas le préciser, mais celane dura probablement pas très longtemps ;à la fin, le mystérieux étranger devint de :plus en plus vaporeux et disparut tota-lement.

C'était l'heure où cette dame prenaitson.bain du soir, mais elle voulut, avant de le

prendre, rendre la liberté à ses deux chienschéris qui étaient enfermés dans une autrechambre. Ils vinrent en aboyant furieu-sement et coururent immédiatement versla salle de bains. Là, à travers laporte ou-verte, la dame vit avec horreur sur le plan-cher un monstrueux cobra, serpent dont lamorsure cause une mort certaine et rapide.Bondissanten avant pour sauverses chiens,elle ferma vivement la porte,mais pas assezvite cependant pour ne pas voir le reptilese retourner et s'échapper par un trou dansle plancher, qui donnait passage au tubed'alimentation de labaignoire et du lavabo ;ce trou avait été par négligence percé pluslarge qu'il n'était nécessaire.

Si elle était entrée de suite dans la sallede bain1, comme elle l'eût fait sans l'inter-vention de son mystérieux visiteur, elleeût certainement perdu la vie à ce moment.(DuHartford Times. Extraitdu Light, 20 mais 1897).

L'auteur veut probablement dire que leretard causé par le fantôme a donné letemps au serpent de pénétrerdans la cham-bre avant que cette dame ne fût dans sabaignoire. Etant sur pieds, elle a pu sesoustraire au danger, ce qui lui eût été im-possible si elle avait été déjà au bain, aumoment de l'arrivée du serpent.

*

Dans le même numéro du Ligât, on peutlire un récit intitulé: Spiritisme sur la flotteroyale ; il s'agit d'une réunion d'officiersqui, plutôt pour badiner que pour étudiersérieusement, se sont réunis tous les soirsautour d'une table. Au bout de huit joursils ont eu quelques raps et quelques mou-

vementsde la table ; l'un d'eux sentit .même'un souffle glacé sur sa main. Enfin, auboutde trois semaines, ils virent uh= matelotregardant par une écoutillë : ils reconnu.,rent en lui un nommé Jacques Under^ooiqui avait servi avec quelques-uns des offi-ciers présents/ et qui, sur: les côtes ouestde l'Afrique, était tombé à la mer et avait.,été dévoré par un requin. On ne nous ditpas depuis combien de temps il était mort,'On doit conclure aussi du récit que le fan-

! tome n'a pas parléy car il n'en, est faithuile mention. Le tout est signé de l'un de

:': ces officiers : H. M;. S. Royal sovereignGibraltar.—Iermars 1897.

Dr F. ROZIER.

NÉGROLÛGÏE

M. J. Ouiste, administrateur du jour-nal Le Bonhomme Sarlois, nous annonce ladésincarnation, à l'âge de 34 ans, de notrefrère en croyance GEORGES DUBOIS, dé-cédé dans les premiers jours d'avril, ruede Foisjvau Mans, chez spn père, ancienetdévoué spirite de cette ville.

Les obsèques ont été purement civiles.Près de trois'cents personnes appartenantà toutes les classes de la société avaienttenu à donner une preuve de sympathie audéfunt et à sa famille en assistant à cetenterrement. ^

Au cimetière, un ami de Georges Duboisa fait son éloge en excellents termes. Notrejeune frère en croyance ne s'est désincarnéqu'après avoir souffert pendant de longsmois. Mais,il supportait avec courage sonépreuve, soutenu par ses convictions spi-rites. Aujourd'hui son âme, dégagée ducorps terrestre, épuréepar la douleur, doits'élever en des zones de bonheur et de lu-mière. Mais elle reviendra consoler ceuxqu'elle a momentanément quittés et qu'elleaime toujours aussi tendrement. C'est levoeu que nous formons pour cet esprit, poursa famille terrestre et aussi pour les spi-rites du Mans parmi lesquels notre jeunefrère en croyance laisse de si bons souve-nirs.

Nous avons à signaler aussi le décès deM. HORACE PELLETIER, bien connu deslecteurs des journaux spirites. Esprit culti-vé, expérimentateur sagace, M. Pelletier,dans son domaine de Condé (Loir-et-Cher),s'entourait de sujets somnambuliques aumo)'en desquels il étudiait toutes les ques-tions qui se rattachent au spiritisme et au

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ao-nétisme. Puis, il écrivait dans nos jour-naux- soit le résultat de ses observationsjudicieuses, soit des articles variés, sou-vent anecdotiques, toujours remplis d'hu-mour et de vérités^

Nous saluons ce vaillant à son départpour les contrées plus heureuses qu'il avaitentrevuesdès ici-bas. Puisse-t-il venir bien-tôt nous apporter les lumières nouvelles

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que son esprit investigateur sauracertaine-ment y découvrir.

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Enfin, nous avons eu le regret d'appren-dre la désincarnation de notre frère encroyance PAUL MONGLIN, ancien Rece-veur de l'octroi à Reims, l'un des membresles plus actifs de la société l'Union spirit?de cette ville. Ce propagateur infatigablede nos doctrines s'était retiré depuis envi-ron un an à Tagnon (Ardennes). C'est làque la maladie qui le minait depuis long-temps est venue l'enlever à l'affection dessiens. Mais Monclin, ce spirite à la foi ro-buste, ne se désintéressera pas, dans l'es-pace, des questions qui lui furent si chèresici-bas. Nous pouvons être assurés de sonconcours permanent comme Esprit, et nouslui adressons notre pensée fraternelle,notre souvenir ému et reconnaissant.

BIBLIOGRAPHIE

L'ÉVOLUTION ANIMIQUEe<saide psychologie prrysiologiquesuivantlespiritisme

par Gabriel Delanne1 vol. in-18jésusde366 p, Cliamuel, éditeur. 3 i'r. 50

Des milieux spirites surgissent des con-tingences intellectuelles sérieusesqui con-tribuent à faciliter, par la lumière qu'ellesjettent sur la route, la marche du Progrès.

LTn des derniers volumes publiés dans cebut est celui de M. G. Delanne. Il a pourtitre

: VEvolution animique, et pour objet'étudede l'âmedans ses fonctions pli3'siolo-8'iques au point de vue spirite.

Ce travail nous paraît devoir servir, enquelque sorte de pont entre le spiritismerévélé et le spiritisme scientifiquement dé-montré. Il facilitera l'oeuvre de la scienceParce qu'il définit les propriétés essentielles"° lamatière, son rôle dans notreorganismeer-toutparticulièrement l'action physiologi-

que de l'âme humaine, encore si peu con-cilie.

;-l-o premier chapitre passe en revue le

; Phénomène de la vie. Il établit la compo-sition trinaire de l'homme, ce qui est abso-" ll]ftent scientifique : l'âme et son enve-

loppe fluidique éternelle, (le périsprit), laforce vitale et la matière. La forcé vitaleest l'agent évolutif mj^stérieux qui unit leprotoplasma au périsprit, c'est le lien actifde toute agrégation. L'auteur nous repré-sente le rôle de chacun de ces trois élémentsdans leur plan respectifpar le raoyen d'unaimant placésûr unefeuille de carton recou-verte de limaille de fer. Les lignes dé; forceagissant sur la limaille traduisent la forcevitale, invisible", impondérable (l'élémentmagnétique), disposant la limaille où pro-toplasma, dans le champ périsprital.

Le périsprityenveloppefluidique de l'âme(que saint Paul appelle le corps spirituel),procure à l'être l'éternité, il est Vidée di-rectrice, comme le dit Claude Bernard, quiconservera sa forme en même temps queses propriétés inhérentes et ses facultésacquises ; son rôle est l'identité de l'être,malgré la destruction perpétuelle des cel-lules.

L'étude de Vâme animale démontre l'har-monie de la nature basée sur l'unité de lacellule qui relie entre eux, de la façon laplus étroite et sans la moindre solution decontinuité, tous les êtres de la création,-depuisla cellule la plusrudimentairejusquàl'homme. D'autre part,l'examen des mani-festations de l'âme présente, dans l'échelledes êtres, un tel caractère de similitudequ'il est permisde conclure également à lacommunautédu principe animique.

Il sembleraitque notre constitution.'phy-sique, intellectuelle et morale n'est que ledéveloppement le plus élevé de la cellulesur le plan terrestre.

Ce développement est dû à la présencedu périsprit dont la propriété caractéris-tique estl'indestructibilité. Déplus,Il con-serve l'empreinte des énergies provoquéespar les impulsions de l'âme selon les exi-gences de la lutte pour la vie dans le milieucosmique où elle se trouve. Grâce au sys-tème nerveux et à l'action des réflexes, lesconditions instinctives, les habitudes semanifestent progressivement jusqu'à undegré qui paraît être l'intelligence. Cettesuccession d'états, se reproduisant, se mul-tipliant, s'accumulant sans se perdre dansle périsprit qui en est le conservateur, per-mettrait l'ascension graduelle des êtres enproportion de l'augmentation de leurs fa-cultés. — La perfectibilité des êtres estfacilitée par l'unité des sens qui se rédui-sent tous au sens du toucher. C'est lui, eneffet, qui est la cause première et la sourcede toute espèce de développement aussibien matériel, intellectuel que moral. Cha-cun des actes de la vie organique est

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LE PROGRES SPIRITE

transmis par les vibrations moléculairesgrâce aux mouvements qu'il engendre etleurs conséquences sont communes à touslès êtres.

Le rôle du périsprit, ainsi que-nous leconstatons,est prépondérant dans toute lavie physiologique. Nous allons le retrouverdans le chapitre dé la mémoire et des per-sonnalités multiples, que nous regrettonsde ne pouvoir qu'effleuref.

L'étude des fonctions du cerveau et deslésions quipeuvent affecter cet organe nouspermet dé constater lé rôle et les localisa-tions des facultés qui lui appartiennent.Nous devons en tirer cette déduction : « quetous les états de conscience successifs quicaractérisent la vie mentale doivent avoirégalement pour support un territoire par-ticulier du cerveau qui correspond à la ré-,gion définitive du périsprit. » Parmi leslocalisations cérébrales les mieux caracté-risées, il faut citer la mémoire avec ses in-finiesvariétés.: la mémoire auditive des motsparlés, des mots écrits, la mémoire motricedés mots parlés, des mots écrits, des figu-res, des sous, des nombres, etc.

Nous devons cette faculté aux cellulescérébrales qui ont pour fonction d'enregis-trer les transmissions qui leur arrivent ;selon que ces transmissions ont une duréeet une intensité plus grandes, les vibrationsqui leur parviennent s'impriment dans ledomaineconscient, dans l'âme qui est l'ex-pressionde la pensée, de la volonté ; tandisque les impressions faibles ou purementphysiologiques entrent dans le domainede l'enregistreur passif, du magasin spiri-tuel, gardien inaltérable de toutes les con-naissances intellectuelles, du conservateurdes lois organiques qui dirigent le corpsphysique, c'est-à-diredu périsprit.

Notre volonté cherchant à réveiller unsouvenir plus ou moins lointain provoque,selon le degré d'énergie dont elle est douée,des mouvements vibratoires cellulaires quiégalent.presque en intensité et en duréeceux qui ont servi à l'inscription de ce sou-venir. Il est constant que notre cerveau etnotre corps tout entier renouvellent perpé-tuellement leurs cellules ; la conservationdes empreintes reçues ne peut donc pasleur être attribuée : elles seraient perduessans le périsprit. Le périsprit est donc parexcellence l'élément essentiel de la con-servation et du progrès de l'individu.

L'individualité peut se manifester sousdes aspects multiples, les expériences faitesavec les médiums l'établissent surabon-damment.

Les exemples de perte de mémoire damles maladies par suitede lésions cérébraksont dés plus fréquentes. Les cas de dc%ble personnalité sont plus rares. Dans Fj.tat normal, rien qui ne soit pas commun \tout le monde ; l'état de crise, au contrairemanifeste un individuqui ignore totalementce qu'est l'état normal, la mémoire despersonnes et des choses est totalement per,due,, il faut faire l'éducation de l'individunouveau. Si la crise se passe, l'état-normal:revient dans sa totalité avec son intellj,genee et toutes ses facultés, mais l'oubli -^ia Crise est absolu. Si la crise se représentece qui a été appris dans l'état précédentn'a pas été perdu, c'est une éducation à con-tinuer. Doncdeuxmémoiresbien distinctes,

BEAUDËLOT.(à-suivre)

Nous sommes bien en retard pour annon-cer l'apparition de XEcho 'du Merveilleux,,revue bimensuelle dirigée par notre dis-tingué confrère Gaston Méry, l'auteur des

brochures sur « là'Voyante » de la rue de

Paradis.Quoique nous soyons loin de partager

toutes les croyances de ses rédacteurs,nous souhaitons à YEcho du Merveilleuxqu'ilpuisse éclairer ceux qui doutentet con-soler ceux qui pleurent. Il ouvre ses colon-

nes aux faits spirites et même aux discus-sions sur nos doctrines.

Ses bureaux sont situés 21, boulevardde Clichy, à Paris. L'abonnement est de

10 francs pour la France et 12 francs pourl'étranger.

ANNIVERSAIREde Mme Marie Jeanne Arnaud

Nous rappelonsque cet anniversaireseracélébré le dimanche jo courant.

Réunion à j heuresprécises, au cimetièreSt-Ouen. Par la porte Ornano. — Avenuedu Sud, 8° division, en bordure de la dite

avenue. 1

Moyen de transport : '

BASTILLE — ST-OUEN.

Le Gérant: A. BOYER.

PARIS. — Imprimerie L. DUC, 35, rue Rousseiei.