le projet lecture-écriture de son élaboration à sa valorisation

La Cité du Mot, 9 avril 2019

I - lecture-écriture et pédagogie de projet

une rupture dans le rapport au savoir et à sa transmission

• XVIIIe-XIXe siècle : émergence de la notion de projet

Le concept de projet s’impose tardivement dans le champ de la pédagogieinstitutionnelle. Pourtant, ses fondements datent du début de l’époquecontemporaine : cette notion est le fruit d’un rapport au temps et d’un rapportau monde qui se sont modifiés dès les Lumières.

• Rousseau, Émile, 1762 : « Mettez les questions à sa portée et laissez-lui les résoudre. Qu’il ne sache rien parce que vous le lui avez dit, mais parce qu’il l’a compris lui-même : qu’il n’apprenne pas la science, qu’il l’invente. »

• Karl Marx, Thèses sur Feuerbach, 1845 : « C’est dans la pratique que l’homme doit faire la preuve de la vérité, c’est-à-dire de la réalité et de la puissance de sa pensée, la preuve qu’elle est de ce monde. »

pionniers et théoriciens

Durant la première moitié du XXe siècle, ce qui sera désigné a posteriori sous l’expression « éducation nouvelle » est théorisé en URSS, aux USA et en France. Ce courant qui pose les fondements de la pédagogie de projet s’inscrit dans une approche réformiste voire révolutionnaire de la société.

• En URSS - « méthode des complexes d’intérêt » : genèse de l’approche interdisciplinaire

• Aux USA - John Dewey, « learning by doing » : conception des pédagogies actives, approche empirique : l’enfant construit ses savoirs en menant des projets à leur terme et en interprétant le fruit de ses expériences.

• En France - Célestin Freinet : libre expression, classe coopérative, ouverture de l’écoleHenri Wallon, Jean Piaget : renforcement de la base théorique des méthodes actives ;

recours à la psychologie constructiviste pour établir que l’individu fonde ses propres savoirs sur l’action

À lire : introduction synthétique sur le site « pour ta classe » consacré à la pédagogie de projet

du militantisme à l’institutionnalisation

En France, la pédagogie de projet et les méthodes d’éducation active tombent en désuétude et sont reléguées aux marges de l’école jusqu’en 1968. Elles sont progressivement introduites dans le champ scolaire à partir des années 70 sous l’influence des mouvements d’éducation populaire et les associations complémentaires de l’école : CEMEA, Francas et tout particulièrement, dans le domaine de la lecture et de l’écriture, le GFEN.

• 1973 : « 10% pédagogiques » : 1e généralisation des expérimentations pédagogie de projet dans les classes du secondaire (circulaire n°73-168 du 27 mars 1973)

• 1989 : loi d’orientation sur l’éducation : pédagogie centrée sur l’élève ; évolution de la posture de l’enseignant ; ouverture partenariale (loi n° 89-486 du 10 juillet 1989)

Camille Le Cor, « Le projet à travers des textes officiels de l'Éducation nationale », Spécificités 2012/1 n°5

les différents types de projet

• démarche collective entreprise par le groupe (classe ou autre) ;

• démarche motivée et finalisée par une production ;

• séquence de tâches requérant l’implication de tous les élèves, différenciée en fonction des besoins et adaptée en fonction des goûts et des centres d’intérêt ;

• orienté vers l’appropriation de compétences (« savoir-faire » et « savoir-être »), parmi lesquels les compétences sociales figurent en bonne place ;

• déterminé pour favoriser la co-construction de savoirs référencés dans une ou plusieurs disciplines en même temps ;

• impliquant une démarche réflexive destiné à favoriser différentes formes d’évaluation

Projet éducatif Projet d’établissement

Projet de formation

Projet pédagogique

les fondements du projet lecture-écriture

• donner du sens : motiver les apprenants et leurs apprentissages

• priivilégier une approche « artisanale » : la production structure l’apprentissage

• motiver l’acte de production ou de création en l’inscrivant des situations de communication authentiques

• créer des interactions entre l’acte d’écrire, l’acte de lire et l’acte de dire

• porter l’attention sur le processus et non sur le produit : favoriser de nouvelles démarches évaluatives

A lire : revue Pratiques # 36, 1982 revue du Groupe Français d’Education Nouvelle (GFEN)

II – la lecture-écriture dans le champ de l’EAC

la lecture-écriture, un domaine EAC ?

« lecture écriture oralisation » (académie de Rennes)

« littérature écriture poésie »(académie de Montpellier)

« écriture-lecture, oralité »(académie de Montpellier)

« écriture poésie lecture »(académie de Nantes)

« littérature et livre lecture et écriture créatives »

(académie de Nancy)

Parfois assimilée au champ disciplinaire des lettres, parfois instrumentalisée et réduite à la mise en œuvre de compétence langagières dans des projets artistiques et culturels, la part du domaine lecture-écriture dans celui de l’éducation artistique et culturelle a pu poser et pose encore question, comme le montre la variabilité (ou l’absence) de ses dénominations sur l’ensemble du territoire national.

un domaine transversal…

lecture écriture

arts vivants culture

scientifique

patrimoine architecture

arts visuels

EMI

TICE

De fait, le domaine de lalecture-écriture a une place à la fois centrale et transversale qui l’inscrit au cœur des domaines EAC, mais également de l’EMI et des TICE.

Cette centralité induite par les spécificités du domaine (compétences langagières, transversalité inhérente à la littérature, hybridation des formes artistiques contemporaines…) est renforcée par le poids que l’institution accorde à la lecture.

… au cœur des priorités gouvernementales

socle commun

mise en place du

PEAC pour 100% des

élèves

mobilisation en faveur du livre et de la lecture

projet lecture-écriture : rencontres, pratiques, connaissances

• les œuvres : littérature classique, littérature jeunesse, littératures contemporaines, littératures francophones, bandes dessinées, mangas, albums…

• les objets patrimoniaux : fonds ancien, fonds des livres d’artistes, des bibliothèques, patrimoine immatériel (fonds oral, contes traditionnels…)

• les artistes et les professionnels du livre : auteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires, conteurs…

• les lieux de création, de conservation, de diffusion : réseau de lecture publique, maisons d’écrivains, structures culturelles associées à la lecture et au livre...

Les projets lecture-écriture relèvent de l’éducation artistique et culturelle dans la mesure où ils « conjuguent » ses trois piliers.

FRÉQUENTER – RENCONTRER référentiel PEAC

PRATIQUER – PRODUIRE – CRÉER référentiel PEAC

CONNAÎTRE – S’APPROPRIER référentiel PEAC

• écriture créative : formes brèves, formes longues correspondant aux différents genres abordés dans les programmes officiels de lettres, albums, livres multimédia, scénarii, textes dramatiques, formes poétiques, textes critiques…

• médiation culturelle : parcours de découverte de lieux liés au livre, présentations d’ouvrages, restitutions littéraires, speedmeetings…

• lecture à voix haute: brigades d’intervention poétique, projets d’éloquence, fictions radiophoniques…

• domaine 1/objectif transversal 1 du socle : « comprendre, s'exprimer en utilisant la langue française à l'écrit et à l'oral » ;

• domaine 3 du socle : appropriation d'un lexique spécifique permettant d'exprimer ses émotions esthétiques, de porter un jugement construit et étayé en matière d'art et de contextualiser, décrire et analyser une œuvre littéraire ; développement de la faculté de juger et de l'esprit critique.

• domaine 5 du socle : appropriation de repères littéraires et artistiques

III - projets lecture-écriture : typologie et exemples

incitation à la lecture

incitation à la lecture

temps de lecture institutionnalisé

événements autour de la lecture et du livre/rencontres avec écrivains

médiation autour du livre

Semaine de la lecture

Bouquinades au collège Paul Fort à

Is-sur-Tille

¼ heure de lectureProjet lecture en

REP Fontaine d’Ouche

speed-bookingPrix SaYONNE’ara au

collège Paul Bert

défis-lectureOdyssée-livres au

collège B. Martin à Auxerre

participation à des prix littéraires

Prix Goncourt des Lycéens dans

l’académie de Dijon

Lectures « augmentées »Collège Maurice Genevoix - Decize

speed-bookingPrix SaYONNE’ara au

collège Paul Bert - Auxerre

organisation de prix littéraires« Livres à vivre » - lycées de Chalon ; Le Millésime 2019 - Collège La Chapelle de Guinchay

Lectures « épicées »Lancement de 1, 2, 3 albums dans l’Yonne

blogs littérairesLe Coin d’Arsène Collège Arsène Fié – Saint-Amand-

en-Puisaye

écriture créative

écriture créative en partenariat avec un auteur

écriture théâtraleUn auteur en immersion au

collège Rameau à Dijon

création de bande dessinéeUn illustrateur de BD au

collège d’Auxonne

création d’albumsDes écoliers recréent l’œuvre de

Claude PontiÉcole des légendes – St Saulge (58)

création en littérature francophoneProjet d’écriture en lycée autour du créole

Lycée de l’académie de Guadeloupe (Expérithèque)

écriture de contesContes en jeux

École M. Marie/lycéeWittmer - Charolles

écriture romanesqueBelle-Île aux livresCollège F. Sarrien –Bourbon-Lancy (71)

projets transversaux

lecture-écriture/autre(s) domaine(s) EAC

PEAC et parcours avenir

tous domaines EAC

culture scientifique

patrimoine

arts visuels

livres d’artisteUn livre « monstre » à

la Métairie-BruyèreCollège Leroi-Gourhan

- Vermenton

lecture, théâtre et CSTIJules Verne ou

l’aventure des sciencesCollège O. d la marche –St Martin en Bresse (71)

lecture, patrimoine et TICEUn parcours numérique à la

bibliothèque d’Auxerre

patrimoine local et écriturePatrimoines en Bourgogne :

Calaferte à Sombernon

livre et découverte des métiersLycée Vauban – un parcours

dans l’univers du livre

CSTI et écriture collaborativeProjet d’écriture intercollègesautour de l’aventure spatiale

PEAC et découverte du livreVivre-Livres au collège de Montholon

PEAC et poésieLe Printemps des Poètes au

lycée Bonaparte

écriture et cinémaEnquête policière à

Noyerscollège Miles de Noyers

IV – concevoir un projet L-E

inscrire le projet dans le volet culturel

Comme tout projet EAC, un projet lecture-écriture se fonde sur l’analyse de besoins pédagogiques des élèves concernés mais s’envisage également dans le cadre plus large de la politique culturelle de l’établissement.

Cette politique, dont le volet culturel du projet d’établissement est le support et le parcours EAC de l’élève le résultat, est déterminée par : • l’objectif de concerner 100% des élèves par l’éducation artistique et culturelle • des objectifs ou axes prioriaires définis dans le PE et/ou le contrat d’objectifs

et correspondant à la situation de l’établissement : • Exemples dans un établissement type REP : renforcer les liaisons interdegrés ; privilégier

la maîtrise de la langue française • Exemple dans un établissement rural : privilégier les partenariats afin de contribuer à

l’ouverture culturelle• …

• des stratégies mise en place à l’échelle de l’établissement pour favoriser le développement du parcours EAC de l’élève. Exemple : une progression thématique par niveaux (voir exemple à la diapositive suivante)

documents de référence : - Textes officiels sur le

PEAC, sur le « 100 % EAC »- Le volet culturel du projet

d’établissement : (normalement) accessible sur le site ou l’E.N.T. de l’établissement ou en interne, prochainement sur la plateforme ADAGE.

personnes-ressources : - l’équipe de direction- le professeur référent

culture- la chargée de mission EAC

départementale

documents utiles :

- lettre CAScAD n°34 « vers le 100% EAC »

- parcours M@gistère « les missions des professeurs référents culture » (module 2)

établir un diagnostic initial

En amont du projet, l’évaluation initiale des compétences des élèves (notamment dans le domaine 1 du socle) a avantage à être complétée par un diagnostic des représentations des enfants ou des adolescents par rapport aux contenus artistiques et culturels que l’on se propose de leur faire découvrir.

Un des intérêts de cette démarche est de cerner autant que possible lesgoûts, les centres d’inttérêt et les pratiques culturelles des élèves usr letemps extra-scolaire, de façon à adapter ou à affiner les objectifs quel’on vise ou les contenus que l’on programme.

Le fait de doubler ce diagnostic initial par un questionnaire-bilan final, mené à l’issue du projet et portant sur les mêmes items, donne des indications souvent intéressantes de l’évolution de ces représentations et présente donc des données à la fois quantitatives et qualitativesexploitables durant la phase d’évaluation du projet.

Questionnaire de représentation – projet Odyssée-livres :

Distribué et traité sur une population de deux cents élèves en cycle 3, ce questionnaire a donné lieu à une synthèse qui a établi :- De confirmer la pertinence du projet d’incitation à la lecture dans ses objectifs liés à l’approche des œuvres littéraires (diversification des genres, par exemple) ; - D’initier une réflexion sur les stratégies à mener pour mieux ancrer le projet dans la communauté éducative (en direction des parents d’élève notamment).

• Les objectifs des projets lecture-écriture se définissent en référence avec les compétences du socle commun et le repères de progression du référentiel PEAC (voir ci-contre).

• Ils peuvent se structurer en fonction des trois piliers de l’EAC (rencontrer/pratiquer/s’approprier).

• Ils sont assortis d’indicateurs de réussite et de critères d’évaluation.

définir des objectifs

documents de référence : - les objectifs

disciplinaires et transdisciplinaires des programmes et en particulier – mais non exclusivement – des programmes de lettres

- Les compétences identifiées dans le référentiel du PEAC

personnes-ressources :- L’IA-IPR de lettres- L’équipe DAAC

objectifs exemples d’indicateurs de réussite« S’APPROPRIER : Utilisation de quelques éléments d’un lexique adapté pour caractériser une œuvre littéraire »

Quantité et pertinence des occurrences du lexique de caractérisation des œuvres dans des productions écrites, dans des échanges oraux (voir grille page suivante)

« FREQUENTER : Adaptation de son comportement face aux œuvres littéraires selon les circonstances de la rencontre »

nombre et nature des ouvrages empruntés (au CDI/à la bibliothèque…) ; nombre et qualité des notes de lecture figurant dans le carnet de lecteur ; évolution de la prise de parole lors de débats oraux…

« PRATIQUER : Concevoir et réaliser la présentation d’une production »

Nombre/durée ou longueur/pertinence de productions écrites et/ou orales autour des livres étudiés (voir grille page suivante)

exemples dans le cadre d’un projet d’incitation à la lecture en cycle 3

extrait d’une grille d’évaluation utilisée dans le cadre d’un projet d’incitation à la lecture en cycle 3 (REP) mené dans des classes à dispositif d’évaluation par compétences (« classes sans notes »)

s’appuyer sur des ressources et des partenaires

partenariat avec les structures culturelles • Le partenariat qui s’impose dans tout projet lecture-écriture est

celui qui associe l’équipe pédagogique au réseau de lecture publique, surtout depuis que l’institution a assorti l’objectif du « 100% des élèves concernés par l’EAC » de celui de 100 % des écoles et des collèges partenaires des bibliothèques de proximitéà l’horion 2020…

• Des partenariats peuvent également être noués avec les structures culturelles de l’académie , dans le domaine lecture-écriture ou au-delà (arts vivants, arts visuels, CSTI et patrimoine)

ressources culturelles et pédagogique en lecture-écritureOutre les ressources institutionnelles (site académique de lettres, Réseau Canopé et autres), la DAAC propose chaque année une page de ressources lecture-écriture actualisé comprenant adresses, bibliographies sélectives et outils méthodologiques destinés à favoriser le montage de projets lecture-écriture.

documents utiles :

site DAAC - géolocalisation des

structures culturelles- ressources lecture-

écriture- CAScAD n°29 : lecture et

livre

personnes-ressources : - la chargée de mission EAC

départementale- le conseiller lecture-

écriture

choisir intervenants et dispositifs

choix des intervenants• Une évidence : qu’il s’agisse de programmer une simple rencontre ou a fortiori une intervention pour

un atelier de création littéraire, le choix de l’auteur est déterminé avant tout par celui de son œuvre.

• Moins évident : les qualités « pédagogiques » de l’auteur intervenant ne sont pas un facteur négligeable dans ce choix, notamment dans les petites classes ou avec un public d’élèves en difficulté. Pour cela, les témoignages émanant d’autres projets (comptes-rendus d’actions sur le site DAAC, expérithèque ou autres) et le conseil (ALL, équipe DAAC…) peut s’avérer utile.

• L’Agence Livre et Lecture BFC (ex.- CRL Bourgogne) propose un annuaire des professionnels du livre. Elle propose également un répertoire des festival et des événements liés au livre et à la lecture qui peuvent servir d’assise à des projets.

• Dans les ressources lecture-écriture figurent des guides pour financer et accueillir un écrivain.

choix des dispositifs EAC• Inscrire un projet dans un dispositif lecture-écriture - concours d’écriture, prix littéraire, dispositif de

médiation autour de la lecture – permet de s’appuyer sur un appareillage culturel et pédagogique préétabli tout en garantissant des possibilités en termes d’échanges pédagogiques et de mutualisation d’expériences.

• Le site académique arts et culture met à disposition des équipes une liste des dispositifs lecture-écriture ainsi qu’une base de données donnant accès à une centaine de dispositifs et d’opérations sur le territoire académique.

documents de référence :

site DAAC - dispositifs lecture-

écriture- base de données des

dispositifs EAC- CAScAD n°29 : lecture et

livre

site Agence du livre et de la lecture- annuaires des

professionnels du livre

personnes-ressources : - la chargée de mission EAC

départementale- le conseiller lecture-

écriture

trouver des financements

documents utiles :

site DAAC - Appels à projet- dispositifs lecture-

écriture- base de données des

dispositifs EAC

personnes-ressources : - la chargée de mission EAC

départementale- le conseiller lecture-

écriture

Financer des projets lecture-écriture, c’est (encore) possible ! A condition de connaître les appels à projets et autres solutions de financement ainsi que leurs calendriers et leurs champs d’intervention.

intitulé appel à projets champ d’intervention calendrier

appel à projets Art et Culture –Réseau Canopé

Tous niveaux – projets à rayonnement territorial –co-construction avec Réseau Canopé

janvier-avril année n-1

Patrimoines en Bourgogne(DRAC/académie de Dijon)

Tous niveaux début juin année n-1

Appel à projets départementaux (21, 71, 89)

Projets collège – conditions spécifiques (voir fiches correspondantes sur le site)

calendriers spécifiques (voir site)

Dispositif Eveil Projets lycée – somme forfaitaire allouée à chaque établissement pour les projets EAC

toute l’année

appel à projets Parcours EAC(académie de Dijon)

Tous niveaux – projets s’inscrivant dans le PEAC de l’élève

septembre-octobre année n

L’Ami littéraire (Maison des écrivains et de la littérature)

Collèges et lycées – 50 % du financement de la venu d’un écrvian (prestation + frais) dans le cadre d’une rencontre avec une classe ou un groupe

dispositif reconduit en 2019 : juin-novembre

La Trousse à projets Tous niveaux – plateforme de financement collaboratif

toute l’année

élaborer le projet

Pourquoi une « fiche projet » ?• Document de travail, la fche-projet est un vecteur d’échange et de « co-construction » au sein de

l’équipe pédagogique mais aussi avec les partenaires culturels.

• Document de communication, la fiche-projet constitue une base de dialogue avec les partenaires institutionnels et les financeurs du projet.

• Incluse au volet culturel du projet d’établissement après validation au CA, la fiche projet garantit la légitimité du projet et sa contribution à la politique culturelle de l’établissement.

La fiche-projet, comment ? • Il est préférable de se doter d’un modèle standard commun à tout l’établissement.

• Outre les éléments fondamentaux (intitulé, objecitfs, indicateurs de réussite, public visé, partenaires cultuesl et institutionnels, budget prévsionnel…), la fiche projet fait apparaître les principales étapes du projet, qui peuvent être présentées de façon chronologique (période par période) et/ou thématique (ex. : rencontres, pratiques, appropriations)

• La fiche projet fait apparaître les principales étapes du projet : élaboration, lancement, régulation, valorisation, évaluation.

• Cette fiche peut éventuellement complétée ou développée sous la forme d’un retroplannongprécisant les principaels tâches des différents acteurs du projet.

• À consulter en annexe du présent diaporama : modèle de fiche-projet inclus dans le parcours M@gistère des professeurs référents culture.

documents utiles :

- parcours M@gistère « les missions des professeurs référents culture » (module 2)

- outil numérique gratuit pour élaborer un retro-planning

personnes-ressources : - partenaires culturels- professeur référent

culture

V – accompagner et valoriser un projet L-E

lancer le projet lecture-écriture

Michel Huber (GFEN), Conduire un projet-élèves, Hachette

L’enjeu principal du lancement du projet est de mobiliser les élèves et de fédérer le groupe ou la classe concernée en suscitant son adhésion au contrat sous-tendu par le projet.

- annoncer le contrat : expliciter les objectifs, présenter le calendrier, recueillir les réflexions et les sentiments des élèves ;

- « jeter le défi » : créer l’intérêt et la motivation des élèves en exposant la « situation-obstacle » (ex. : lire quinze romans en un mois et demi dans le cas du Prix Goncourt des Lycéens)

- restituer le bilan/présenter les productions/convoquer les témoignages des élèves de l’édition précédente (dans le cas d’une reconduction)

- préciser la ou les situations de communication dans la ou lesquelles s’inscrit l’action ou la production des élèves.

réguler, réactiver : le rôle des tiers

Michel Huber (GFEN), Conduire un projet-élèves, Hachette

En cours de déroulement, il est fréquent de devoir faire face à des phases de démobilisation, de doute, voire de refus de la part des élèves. On peut également être confronté à des incompréhensions ou à des tensions au sein de l’équipe ou avec les partenaires impliqués dans le projet. Face à ce type de situation, plusieurs leviers sont envisageables :

- inviter des médiateurs à venir observer et témoigner : professeurs d’autres disciplines, mais aussi enseignant missionné (dans le cas d’un projet mené avec une structure culturelle), intervenant… ;

- activer ou réactiver des situations de communication entre pairs (dans le cadre d’une liaison interclasse ou interdegrés) ou avec des destinataires extrascolaires (dans le cas d’un projet lecture intergénérationnel par exemple) ;

- créer une situation d’évaluation formative afin de valider les progrès et de préciser les marges de progression ;

- solliciter des intervenants extérieurs pour créer une « valorisation intermédiaire : presse locale, chargée de mission départementale EAC… pour l’élaboration d’un article ou d’un reportage mettant en valeur l’action des élèves en train de se faire. Cette stratégie permet parfois de provoquer un « effet miroir » qui relance la dynamique du projet en favorisant la reprise de confiance et la prise de conscience des progrès qui restent à accomplir afin d’aboutir le projet.

garder une « trace-mémoire »

Prescrite explicitement dans les instructions officielles (voir en particulier le guide pour la mise en place du PEAC), la mise en place de supports et de moments destinés à conserver la trace du projet tout en favorisant uen approche réflexive est tout particulièrement indiquée pour les projets de lecture-écriture. Les moyens les plus couramment observés sont : • faire réaliser un carnet de bord/carnet

d’apprentissages dans le cadre d’un projet d’écritures : inclure les différentes étapes de la rédaction (plans, brouillons, version successives, ainsi que la tace de bilans d’apprentissages ;

• garder la trace/médiatiser des lectures dans un carnet de lecteur au format papier et/ou numérique (blog, padlet…) ;

• faire figurer la trace du projet dans l’application Folios.

médiatiser le projet lecture-écriture

Que ce soit pendant son déroulement ou lors de son aboutissement, le fait de communiquer sur un projet lecture-écriture se justifie dans une double perspective de mutualisation et de valorisation.

• Médiatiser pour mutualiser : la démarche consistant à publier comptes-rendus, reportages voir dossiers pédagogiques complets sur des projets EAC s’est développée ces dernières années, que ce soit au niveau national (site Expérithèque) ou académique (site académique arts et culture). Cette démarche de contribution et de partage participe également des principales ambitions du projet académique en cours (académie apprenante).

• Médiatiser pour valoriser : les publications de restitutions ou de productions d’élèves s’inscrivent dans la logique de la pédagogie du projet dans la mesure où elles inscrivent ces productions dans des situations de communication « réelles » où l’enseignant n’est plus l’unique destinataire des écrits ou des performances de l’élève.

• Quelques pistes de médiatisation : • édition numérique sur un site web : site établissement ; blog projet ; site dispositif (concours ou opération lecture-

écriture) : florilège international des écrivains en herbe• autoédition : impliquer les élèves dans la réalisation de l’objet livre : BoD (Books on Demand) Publishroom Lulu• Diffusion des écrits des élèves lors d’événements : journées PO, journée des arts à l’école, salons du livre

Quelques autres pistes de valorisation :

• exposition des travaux d’élèves dans un espace dédié de la structure culturelle partenaire : bibliothèque, médiathèque, musée, théâtre…

• mise en place de la restitution du projet dans les lieux de la structure culturelle partenaire : attribution du prix (dans le cas d’un prix littéraire) ; médiation autour de la lecture animée par les élèves, parcours numériques…

• organisation d’un événement au sein de l’établissement, sur le temps scolaire et/ou extrascolaire : salon littéraire, fête du livre, journée des arts à l’école, festival littéraire, journée portes ouvertes…

• Exemple : Vivre-Livres au collège La Croix de L’Orme à Montholon

• Participation à un événement institutionnel : Nuit de la lecture, Salon du livre jeunesse…

• Eeemple : Le lycée Emiland Gauthey à Chalon sur Saône

• Inscription du projet dans le cadre d’un dispositif de valorisation de type concours d’écriture.

« Le projet est toujours une aventure, si on y entre par enthousiasme. »

Yvon Logéat, Lettres ouvertes « accueillir un écrivain dans la classe » CRDP Rennes, 2003