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Evaluation clinique de la personnalitØ Le Rorschach. Cours 5 12/05/03 PremiLre partie : MØthodologie : PrØalables. Références : Nina Rausch de Traubenberg : La pratique du Rorschach, PUF. Catherine Chabert : Le Rorschach en clinique adulte, Dunod. Catherine Chabert : La psychopathologie lØpreuve du Rorschach, Dunod. I. PrØsentation du test. Ce test porte le nom de son crØateur, Rorschach nØ Zurich en 1884 et meurt en 1922. Son pLre Øtait professeur de dessin et peintre, il lui a transmit ses dons tel point que Rorschach hØsita entre une carriLre mØdicale et artistique. Il a ØtØ lØlLve de Bleuler en Suisse et disciple de Jung. Tous ces noms se sont particuliLrement intØressØs la notion de projection, on peut projeter une partie de soi pour organiser un stimulus ambigu. Rorschach pressent un lien entre ce que lon voit et ce que lon est et pour Øtudier ce lien il crØe dix planches peu reprØsentatives et en fait une Øpreuve projective ou « test » de personnalitØ. Il ne se contente pas dutiliser les planches comme une Øvaluation de limagination, il sagit bien de repØrer une personnalitØ et de linterprØter. En 1921 il publie sur son test, ce livre ne commencer Œtre diffusØ que dix ans plus tard. Aujourdhui encore, ce test donne lieu de nombreux travaux, il est trLs utilisØ dans la clinique. Cest un trLs bon test pour diffØrencier la psychose de la nØvrose et plus rØcemment des Øtats limites, il est Øgalement trLs intØressant sur le plan du diagnostic diffØrentiel. On lutilise aussi bien chez lenfant jeune ( partir de trois-quatre ans, matrise du langage) que chez ladulte. Il a ØtØ inspirØ par la psychologie de la forme (Gestalt) et par la psychanalyse. Cest un test structural, projectif peu organisØ, cest au sujet de le structurer. Il donne une reprØsentation du systLme de la personnalitØ, de lØquilibre de la personnalitØ, de la maniLre dont le sujet structure le monde. Le Rorschach sollicite : - Des conduites perceptives courantes : Accrochage au rØel extØrieur. - Des conduites projectives de la part du sujet. Il y a la fois projection et reconstruction de cette perception selon le monde interne du sujet en fonction de la faon dont le sujet structure psychiquement ses relations aux objets. En fonction de la maniLre dont le sujet va percevoir les tches, il nous exprimera son fonctionnement psychique. II. Utilisation du test. Il est utilisØ en clinique, en psychiatrie, dans les expertises policiLres, dans la sØlection professionnelle, dans les bilans fait par le CMP et le CMPP. http://www.interpsychonet.fr.st 1

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Evaluation clinique de la personnalité Le Rorschach. Cours 5 12/05/03

Première partie : Méthodologie : Préalables.

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Références : Nina Rausch de Traubenberg : La pratique du Rorschach, PUF. Catherine Chabert : Le Rorschach en clinique adulte, Dunod. Catherine Chabert : La psychopathologie à l�épreuve du Rorschach, Dunod.

I. Présentation du test.

e test porte le nom de son créateur, Rorschach né à Zurich en 1884 et meurt en 1922. Son père était professeur e dessin et peintre, il lui a transmit ses dons à tel point que Rorschach hésita entre une carrière médicale et rtistique. Il a été l�élève de Bleuler en Suisse et disciple de Jung. Tous ces noms se sont particulièrement ntéressés à la notion de projection, on peut projeter une partie de soi pour organiser un stimulus ambigu. orschach pressent un lien entre ce que l�on voit et ce que l�on est et pour étudier ce lien il crée dix planches peu

eprésentatives et en fait une épreuve projective ou « test » de personnalité. Il ne se contente pas d�utiliser les lanches comme une évaluation de l�imagination, il s�agit bien de repérer une personnalité et de l�interpréter. n 1921 il publie sur son test, ce livre ne commencer à être diffusé que dix ans plus tard. ujourd�hui encore, ce test donne lieu à de nombreux travaux, il est très utilisé dans la clinique. �est un très bon test pour différencier la psychose de la névrose et plus récemment des états limites, il est galement très intéressant sur le plan du diagnostic différentiel. n l�utilise aussi bien chez l�enfant jeune (à partir de trois-quatre ans, maîtrise du langage) que chez l�adulte.

l a été inspiré par la psychologie de la forme (Gestalt) et par la psychanalyse.

�est un test structural, projectif peu organisé, c�est au sujet de le structurer. l donne une représentation du système de la personnalité, de l�équilibre de la personnalité, de la manière dont le ujet structure le monde. e Rorschach sollicite :

- Des conduites perceptives courantes : Accrochage au réel extérieur. - Des conduites projectives de la part du sujet.

l y a à la fois projection et reconstruction de cette perception selon le monde interne du sujet en fonction de la açon dont le sujet structure psychiquement ses relations aux objets. n fonction de la manière dont le sujet va percevoir les tâches, il nous exprimera son fonctionnement psychique.

II. Utilisation du test.

l est utilisé en clinique, en psychiatrie, dans les expertises policières, dans la sélection professionnelle, dans les ilans fait par le CMP et le CMPP.

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III. Administration du test.

A. Les composantes de la situation relationnelle. Il faut tenir compte du motif de la consultation et du cadre dans lequel elle se déroule : Le contexte de passation induit une situation relationnelle particulière. Ce test pointe une caractéristique relationnelle et une personnalité dans la relation de test. Comme c�est un test structural, il est assez régressif. Il implique une écoute encore plus importante que les autres tests. C�est un outil médiateur dans la relation sujet/ clinicien qui vient après un entretien, en particulier à la fin du bilan pour ne pas bloquer l�ouverture fantasmatique du sujet. Le clinicien doit être dans l�empathie car il doit éviter l�intrusion mais avoir toute fois une relation subjective forte.

B. Technique d�une démarche rigoureuse.

1. Passation. On présente le test avec comme consigne : « Je vais vous montrer 10 planches et vous me direz tout ceux à quoi elles vous font penser, tout ceux que vous pouvez imaginer à partir de ses planches ». On peut ajouter : « Il n�y a pas de bonne ou de mauvaise réponse ». Dans la situation idéale, le clinicien et le sujet sont assis côte à côte, dans la réalité, un bureau les sépare. Les planches sont toujours présentées dans l�ordre de I à X et dans un sens particulier, il est important de respecter cet ordre qui constitue la trame associative du test. Les planches sont toujours présentées retournées (le sujet ne voit pas la tâche) et dans le « bon sens » (le numéro de la planche figure en haut). On ne dit pas au sujet qu�il doit ou peut tourner la planche, s�il le demande on accepte et on note (il faut tout noter). Le temps n�est pas limité ni mesuré précisément, il est juste utile de noter grossièrement le temps que passe le sujet pour chaque planche. Il faut écrire tout ce que le sujet dit sans modifications (intonation, remarque, structuration des phrases, réactions�). Il ne faut surtout pas enregistrer (sauf dans des cas très précis) car on introduit un objet qui va déclencher des choses sur le plan fantasmatique : Par exemple le psychologue n�est pas un contenant suffisant pour recueillir ce qui est dit et éventuellement ce qui est. On intervient comme contenant pulsionnel de l�autre et par conséquent, on peut être déborder dans la prise de note.

On note l�orientation de la planche.

2. Interventions : Quelques commandements que tu ne violeras point. La prise de note ne doit pas induire des représentations. Il ne faut pas forcer, le psychologue est là pour étayer l�autre. Il ne faut pas être dans une logique thérapeutique. Il ne faut pas interrompre le flux associatif du sujet. Enfin il faut être dans une attitude neutralité bienveillante, une attitude empathique mais pas dans l�interprétation.

3. Enquête. C�est le deuxième temps de la passation, seulement lorsque le sujet a donné toutes ses réponses, on lui dit :

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« Nous allons reprendre, maintenant, les planches ensembles. Vous essaierez de me dire ce qui vous a fait penser à ce que vous avez évoqué. S�il vous vient d�autres idées, vous m�en ferait part (celles là on les met entre parenthèse) ». Cette enquête permet de localiser la réponse et met en avant le déterminant de la réponse (forme, couleur, mouvement�) en leur demandant le poids respectif de chacun de ses déterminants dans des questions neutres. Exemple planche II : Le sujet voit 2 personnages. Lorsque des réponses attendues sont absentes (par exemple, pour la planche III, on s�attend à ce que les sujets voient des personnages humains), on procède à l�enquête aux limites, le psychologue cache une partie de la planche, plusieurs parties�Bref la manipule dans tous les sens jusqu�à ce que son pauvre patient voit enfin LA VERITE et la lumière d�Herman.

4. Epreuve des choix. Le sujet doit indiquer la planche qu�il a préféré et celle qu�il a le moins aimé et il doit s�expliquer. C�est une vraie enquête de police.

IV. L�analyse du matériel.

A. Le contenu manifeste. Les planches sont organisées en deux catégories : La première, caractère massif, unifié et fermé et la seconde, bilatéral, organisées autour de l�axe de symétrie :

- Catégorie fermée, unifiée : Planches I, IV, V et VII : Elles renvoient à l�image du corps humain organisé autour d�une enveloppe, d�une unité.

- Catégorie bilatéral : Planches II, III, VII, VIII, IX et X : Elles renvoient à l�image relationnelle.

! Les planches I, IV, V et VI sont en noir et blanc. ! Les planches II et III ont un peu de rouge. ! Les planches X, IX et VIII ont des tons pastel.

B. Le contenu latent.

1. Planche I : Les relations précoces.

- Elle constitue une mise à l�épreuve qui peut faire revivre au sujet l�expérience du premier contact avec

un objet inconnu. - Elle renvoie aux relations précoces, au premier objet. - Maternité plus ou moins bonne, plus ou moins archaïque. - Emprise et problématique de dépendance. - Elle fait également référence au corps propre.

2. Planche II : Angoisse de morcellement/Angoisse de castration.

- Le vide central peut faire penser à un tout éclaté. - Le rouge peut renvoyer à l�agressivité, à la sexualité. - Elle renvoie à des problématiques de structuration. - A un niveau plus névrotique, elle peut évoqué l�angoisse de castration, le blanc au centre de la tâche

figurant la blessure symbolique de la castration ou du manque. Certains sujets remplissent ce vide d�images puissantes, à connotation phallique.

- Au niveau psychotique, elle évoque l�angoisse de morcellement.

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3. Planche III : Image corporelle et identité sexuelle.

- Elle met à l�épreuve le schéma corporel, un névrotique peut avoir tendance à refouler et à ne pas percevoir de personnages humain, autrement dit si un sujet ne perçoit de personnages ça ne veut pas systématiquement dire qu�il est débile ou psychotique.

- Elle renvoie également à l�identification sexuelle (la représentation est bisexuelle) ainsi qu�aux problématiques relationnelles : Agression ou sexualité.

4. Planche IV : Puissance.

- Elle renvoie au symbolisme sexuel car représente la dimension phallique, virile, dominante masculine. - Elle peut également éveiller une sensibilité passive en référence à une image sexuelle féminine.

5. Planche 5 : Identité et représentation de soi.

- Elle évoque l�identité et la représentation de soi (pour ceux qui ne lisent pas les titres). - Le plus souvent on y voit une chauve souris (c�est une banalité pas au sens critique mais c�est le mot

utilisé dans la cotation pour désigner une réponse souvent donnée). - Un nombre important de psychotiques ne voient pas cette chauve-souris mais il est impossible de

systématiser cette remarquer et d�en tirer une quelconque conclusion puisque d�autres psychotiques la voient (du coup je sais pas à quoi ça sert de nous raconter ça ? ).

- Cette planche est très sensible à la fragilité narcissique, aux manifestations dépressives liée à la mésestime de soi (par exemple le sujet dit qu�il voit un chauve-souris qui traîne, ou qui est triste) ou au contraire au registre de toute puissance mégalomaniaque (lutte contre cette fragilité narcissique), dans ce cas le sujet peut dire qu�il voit un aigle dominant le monde.

6. Planche VI : Symbolisme sexuel phallique (encore).

7. Planche VII : Résonance maternelle (encore).

8. Planche VIII, IX et X : Affects, émotions liés à l�environnement du

sujet.

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Deuxième partie : Analyse des facteurs.

0 Introduction. Le nombre total de réponses pour un sujet d�instruction supérieur est de 20 ou 30 mais il peut aller jusqu�à 40 ou 50. S�il y a beaucoup de réponses cela peut signaler un complexe d�intelligence. En dessous de 20, cela peut révéler un blocage émotionnel, une opposition au test, un état dépressif, des troubles psychiatriques ou un retard intellectuel. Après la passation complète il faut compliquer les choses en attribuant tout un tas de petits codes vicieux aux réponses, voici : Réponses du sujet

Enquête Cotation

Blablablabla Je l�ai vu là et puis ici et puis comme ça

L D C Ban. L pour Localisation (par exemple G pour global, c�est-à-dire que la réponse du sujet concerne la tâche dans son ensemble ou presque). D pour Déterminant (par exemple F pour formel, c�est-à-dire que c�est la forme de la tâche qui a inspiré au sujet sa réponse et non la couleur par exemple). C pour Contenu (par exemple A pour animal). Ban pour Banalités. Dans la colonne D (Déterminant), on peut voir parfois des signes + ou – , ça correspond au degré d’adaptation de la représentation du sujet, si par exemple à la planche I il voit une chauve-souris sur toute la tâche (réponse G, Déterminée la forme, c’est positif). On verra plus loin des cas négatifs.

I. Les modes d�appréhension.

A. Les réponses G. G pour Global, la représentation du sujet porte sur la totalité de la tâche. Une seule exception : Pour la planche III : Si le sujet voit des personnages dans le noir sans faire intervenir le rouge central et latéral c�est quand même une réponse globale. Exemple de réponse G : Planche I, le sujet voit une chauve-souris. Notation : Localisation Déterminant Contenu G F (formel, forme) + (bien adapté) A (animal) Les réponses G ne sont pas les plus fréquentes, il y en a 7 à 10 pour un protocole d�environ 20 réponses. Attention phrase choc que j�ai noté mais que j�ai toujours pas capté : « L�analyse des facteurs n�est pertinente qu�au regard des autres facteurs », oui bon faut tout regarder c�est ça ? Il y a plusieurs type de réponses G, allons-y.

1. Réponses G simples. On ne les note pas particulièrement, ce sont des éléments cliniques, elles renvoient à une vision immédiate simple sans beaucoup de détails, par exemple notre amie la chauve-souris à la planche I et V.

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Elles reflètent une adaptation de base présente chez les sujets à condition que ces réponses simples soient liées au signe positif de la seconde colonne, c�est-à-dire qu�elles soient jugés bien adaptées par le psychologue (c�est sûr que si on voit un gâteau au pomme à la planche I on est mal barré ou c�est peut-être juste qu�on a faim). Les sujets produisant des réponses simples s�investissent peu, se fatigue peu pour le test. Si ces réponses sont trop fréquentes ou à l�inverse complètement absentes, il faut peut-être s�inquiéter, on peut avoir affaire à des manifestations psychotiques produisant des réponses à l�image de l�organisation interne.

2. Réponses G vagues. Les contours sont flous, par exemple à la planche VII le sujet dit qu�il voit un nuage, ce qui est par définition imprécis, mouvant. Notation : Localisation Déterminant Contenu G F + ou � Elément Le sujet est peut actif, il investit peu le test, peut renvoyer à une identité floue, une certaine indétermination psychique que le sujet projette sur la réalité. Le plus souvent ces réponses évoquent une attitude défensive, le sujet donne un élément vague pour éviter de dire autre chose susceptible d�être plus important. Attention interprétation : Le nuage peut servir de maque à sa difficulté à voir l�image maternelle, thématique centrale de cette planche, le nuage fait écran.

3. Réponses G impressionnistes. Elles ressemblent aux G vagues à la différence qu�ici c�est un élément sensoriel qui domine (impression), la couleur intervient plus par exemple, à la planche VI que le sujet regarde de cette façon < il voit « un sous-bois touffu , par moment la lumière est plus nette ». La réponse est déterminée par une impression générale qui se dégage de la planche. Ces sujets ont une sensibilité particulière, intense, il participe beaucoup au test. Ces réponses peuvent avoir aussi des objectifs défensifs comme les réponses G vagues, elles peuvent jouer le rôle de réponses écran. Si elles sont très fréquente cela peut signifier une certaine suggestibilité du sujet au sens où il est très, trop perméable aux stimuli extérieurs, trop sensible, trop émotif avec des affects trop fort qui le fragilise et peuvent le mener au débordement. Ces réponses peuvent être positives ou négatives (deuxième colonne).

4. Réponses G élaborées. On les note Gz ou G combinées ou G secondaires (et beh !). Le sujet met en rapport des éléments différents pour construire la réponse. Par exemple à la planche I « je verrais deux danseurs, cape au vent qui soulèvent une femme très haut dans les airs ». Là aussi le sujet se fatigue mais sa réponse est perceptivement adapté. C�est le mouvement qui détermine la réponse, on note K pour kinesthésie. Notation : Localisation Déterminant Contenu Gz K+ Sc H (Scène humaine) Les sujets produisant ce genre de réponse font preuve d�un bon dynamisme mental, ils sont riches sur la plan affectif et fantasmatique. Beaucoup de ces réponses sont associées à du positif ce qui signifie en fait la potentialité créatrice du sujet, très bien adapté, originale avec une grande capacité d�intériorisation psychique (capacité à mentaliser). Ces réponses sont très rares. On peut avoir des réponses combinées négatives, elles renvoient à des échecs temporaires, si elles sont en trop grand nombre, on peut faire l�hypothèse d�un fonctionnement psychotique, délirant. Par exemple planche IX le sujet dit « C�est la dévoration par le feu. Il y a le bâton en flammes, la femme finit de brûler et son âme s�élève ».

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5. Réponses G confabulés. On les note DG, ce sont des réponses globales, des généralisations hâtives et abusives à partir d�un détail, quelque que soit le déterminant. Par exemple le sujet voit des pinces il dit qu�il voit un crabe (réponse négative), il voit des plumes il répond qu�il voit un oiseau (réponse négative). Il répond sur un mode métonymique et non métaphorique ce qui est pas bien du tout. Le détail prend le statut du tout. Ces réponses reflètent un manque de contrôle non pathologique si elles sont au nombre de deux ou trois, si elle sont plus présentes c�est pathologique, le manque de contrôle est excessif, on peut faire l�hypothèse d�un fonctionnement psychotique. Par contre chez le jeune enfant (4-5 ans) c�est tout à fait normal.

6. Réponses G contaminés. On les note GD (inverse des précédentes). Ce sont des regroupements de détails qui vont former une réponse globale absurde, la fusion, la superposition de tous ces éléments produit un résultat improbable. Le sujet combine deux perceptions partielles, absurdes, qu�il met au centre de façon absurde. Un exemple fréquent à la planche IV : Le foie d�un homme bien portant (je pense que c�est fréquemment cité et non pas fréquemment observé, enfin j�espère). Le sujet fusionne un élément intérieur (le foie) avec l�élément extérieur (l�homme). A la planche VIII, dans le rose, un sujet voit des souris qui mangent leur corps, c�est une réponse de psychotique a priori. Pour les enfants, une fois encore c�est beaucoup plus banal, ce genre de réponse participe à la pensée syncrétique du petit, ils voient par exemple un papillon escargot à la planche V.

B. Les réponses D.

1. Définition. D pour grand détail. Ce sont des réponses qui s�attachent à une localisation partielle de la planche, elles sont constituées par les découpes qui sont les plus fréquemment interprétées, les plus prégnantes perceptivement. Par exemple le rouge central de la planche III s�interprète très facilement.

2. Interprétation. L�utilisation d�un grand détail a une incidence adaptative, cela signifie une mauvaise adaptation si elles sont en nombre insuffisant et une bonne adaptation si elles sont en nombre satisfaisant (mais pas excessif). Les réponses D sont déterminées par des éléments tellement prégnants sur le plan perceptif que la majorité des gens les voient, elles ont donc valeur d�adaptation à un mode de pensée collectif à condition que le pourcentage de réponses positives soit satisfaisant. Elles renvoient à l�intelligence pratique, pragmatique.

3. Fréquence d�utilisation. Le nombre moyen de grand détail est de 50 à 60% (page 8 fascicule jaune clair). Un sujet moyen donne en moyenne 20% de réponses G et 60% de réponses D. Génétiquement, ces réponses n�apparaissent pas avant 6- 7 ans, au moment où l�enfant développe une pensée analytique.

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4. Exemples.

a. Deux éléphants qui se font un bisou. Le sujet est engagé dans une interprétation intellectuelle, cognitive, par exemple planche II il dit voire : « Deux éléphants trompe contre trompe qui se font un bisou ». C�est une réponse D avec une combinaison active, une bonne interprétation intellectuelle sur le plan cognitive, bon contrôle perceptif (plus on cible la perception plus on a un bon contrôle). Une réponse de ce style peut être interpréter en terme de contrôle de la réalité : Le moi négocie avec l�inconscient et le Surmoi pour obtenir un résultat socialement acceptable.

b. Un papillon coloré. Notation : Localisation Déterminant Contenu D (détail simple) F (formel) C (couleur) + A (Animal)

c. « Deux indiens qui fument le calumet de la paix dans le silence du soir. Ils se saluent dignement ».

Planche IX, le sujet se polarise sur le rose et/ou le vert, ce sont des détails, des grands détails. Elles peuvent être particulièrement élaborées, par exemple, le sujet tourne la planche ( /\) et dit qu�il voit : « Deux indiens qui fument le calumet de la paix dans le silence du soir. Ils se saluent dignement ». Ce ne sont pas forcément des vulgaires détails relevés distraitement. On note cette réponse comme suit : Notation : Localisation Déterminant Contenu D K (kinesthésie) ScH (scène humaine) Cette réponse fait preuve d�une grande construction personnelle et elle est bien adaptée. Le sujet procède à une sorte de zoom perceptif dans ces réponses D.

5. Valeur des déterminants formels. En règle général, on doit trouver une réponse D associée à un signe positif (parce qu�effectuer un zoom exige du contrôle et donc un effort d�adaptation). Cependant, une réponse D peut être associée à un signe négatif en cas d�échec ponctuel, preuve d�une certaine souplesse intellectuelle souhaitable, ou permanent, dans ce dernier cas on peut émettre l�hypothèse d�un fonctionnement de type psychotique. En effet si les signes négatifs sont trop souvent associés à des réponses D, celles-ci perdent leur caractère socialisé et adaptatif, elles renvoient à ce moment là à des projections personnelles, des représentations fragmentaires du Moi projetées sur le monde (bon on a comprit on est en plein dans la psychose dans ce cas là).

C. Les réponses Dd (petit détail).

1. Définition. Ces réponses ne doivent pas renvoyer à des réponses D « normales » (majorité statistique) ni à des Grands Détails Blancs (Dbl), ce sont des tout petits détails qui sont rarement perçus dans la planche ou alors ce sont des grandes découpes perceptives, là aussi, rarement vus.

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Ces petits détails ne s�imposent pas à la perception, ils ont un côté personnel important, ce sont véritablement des éléments projectifs. Par exemple planche III le sujet dit: « c�est l�Amérique du Nord ». Dans un protocole adulte on en trouve environ 10%, chez les enfants de 5-6 ans elles sont plus nombreuses mais également plus « normales », elles représentant alors près du quart des réponses.

2. Interprétation.

o Si le pourcentage de Db d�un protocole est associé à un pourcentage correct de signe positif (déterminants formels), on interprète ces réponses Db comme preuve d�une démarche intellectuelle, cognitive méticuleuse voire pointilliste, adapté sur le plan perceptif mais à la limite de la rigidité qu�on peut retrouver parfois dans le registre obsessionnel. o Si le pourcentage de Db d�un protocole est associé à un pourcentage excessif de signes négatifs alors on peut parier sur une structure de personnalité mal adaptée sur le plan perceptif produisant des réponses extrêmement projectives. o Si le pourcentage de Db d�un protocole est associé à un pourcentage faible de signes négatifs on peut les interpréter comme la démonstration d�une certaine souplesse intellectuelle. o Enfin, trop de signes négatifs associés à des réponses « corporelles » (intérieur anatomique), témoignent, en général, d�une pathologie de type psychotique : Le sujet montre qu�il ne peut pas voir des objets entier, il ne peut voir que des objets morcelés.

D. Les réponses Dbl : Grands Détails Blanc.

1. Définition.

On côté Dbl une interprétation qui porte sur une interprétation de la partie blanche de la planche, par exemple planche II : Au centre, le sujet dit voir « une toupie qui tourne ». Notation : Localisation Déterminant Contenu Dbl Kob (Kinesthésie d�objet) Objet Ou encore un exemple à la planche IX, le sujet voit un violon (blanc central).

2. Interprétation. Elles peuvent exprimer :

- Attitude d�opposition car au lieu de voir les tâches, il voit le fond (anciennement seule piste d�interprétation envisagée pour étudier la fonction des Dbl).

- Elles sont très présentes dans les protocoles d�antisociaux, psychopathes et délinquants, elles expriment dans ce cas un vide, un manque, un vécu personne de manque et d�insuffisance, de carence affective fondamentale notamment avec l�objet primaire (l�objet maternel).

- Au-delà de deux réponses Dbl l�interprétation est différente on fait alors l�hypothèse d�une insuffisance, comme dans les états limites (insuffisance de quoi ? On a jamais su). Ces états limites sont mobilisés psychiquement par l�angoisse de perte d�objet. Cette dernière interprétation n�est pas incompatible avec la première piste (attitude d�opposition) car on sait que les psychopathes sont marqués par cette angoisse fondamentale de perte d�objet, ils font face à la frustration par des réponses désocialisées.

- Le Dbl n�est pas toujours associé à un déterminant formel positif, parfois le sujet tente de combler le vide en passant par des objets négatifs, cependant sa tentative est juste, positive, il tente de faire face au sentiment de vide, il lutte contre ce sentiment (souvent ce sont des gens aux personnalités fines, sensibles et « individuelles »).

- Par exemple planche VIII, le sujet dit « C�est une très belle soupière de porcelaine blanche ». La soupière est un contenu et la planche VIII correspond à la planche maternelle�blablabla, imaginez la suite. Le sujet lutte contre son manque, il tente de maîtriser la réalité par la sublimation, il adopte une attitude sthénique face au vide.

- Planche VIII, le sujet dit « C�est de la glace froide et pas très propre », c�est une réponse « dépressive » ou « dépressogène », l�objet maternel est perçu comme tel (c�est moche).

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- Les réponses Dbl peuvent également témoigner de la lutte contre l�angoisse de castration. Par exemple à la planche V là où le psychotique ne voit qu�éclatement, le névrotique, bien plus évolué avons-le, comble le vide par une représentation de puissance (une fusée par exemple), par une image masculine, puissance.

E. Les réponses Do : Détail Oligophrénique.

1. Définition.

Un synonyme d�oligophrénie pour l�anecdote : Idiotie. Lorsqu�il y a interprétation d�un élément de la planche, traité isolement, pour lui-même dans un contexte partiel alors que cet élément est habituellement partie intégrante d�un tout (le plus souvent une banalité), on note cette réponse Do. Par exemple à la planche III le sujet ne mentionne que des jambes, élément adapté sur le plan perceptif mais victime d�une réduction, d�une limitation. Planche V il ne mentionne que des ailes ou des pattes. Ces réponses sont toujours associées à un signe négatif.

2. Interprétation. Avant ces réponses étaient systématiquement associées à un retard mental ou à un fonctionnement psychotique. Pourtant, un sujet normal peut donner des réponses Do mais pas trop, deux au maximum. Un sujet inhibé sur le plan affectif devant une menace, une chose inquiétante peut également donner des réponses de ce type sans pour autant fonctionner sur le mode psychotique. Par exemple à la planche III, il peut s�inhiber devant la représentation humaine et ne pas fournir une réponse adaptée (on parle alors d�inhibition de type névrotique).

F. Le type d�appréhension (T.A.). C�est la formule qui rassemble les localisations du sujet. Voir page 8 du fascicule jaune clair : « Lorsque le pourcentage d�un mode d�appréhension est plus élevé que normalement, aux dépens des pourcentages des autres modes d�appréhension, il convient de l�indiquer par un ou plusieurs traits marqués sous le symbole ».

II. Les déterminants formels (F). Les déterminants formels permettent de répondre à la question « Pourquoi ? », « A cause de quoi ? » Ce sont des réponses qui se réfèrent uniquement à la forme de la tâche ou une partie de la tâche. Les réponses F les plus fréquentes dans un protocole : On en trouve en moyenne 60% à 65%, elles représentent donc environ les deux tiers des réponses dans un protocole adulte. Elles témoignent d�un mode d�utilisation normal à condition que cela soit des F+. Somme des F, nombre de réponses dont le déterminant est uniquement formel :

∑F = (∑F-) +(∑F+) F%, nombre total des réponses forme par rapport au total des réponses :

∑F * 100 R (nombre total de réponses)

Se référer à la forme c�est se référer à la réalité de façon efficace quand le signe est positif ou inefficace quand le signe est négatif. Interpréter grâce à une forme c�est ce référer à des contours, faire la différence entre le dedans et le dehors, le réel et l�imaginaire. Les bons déterminants formels reflètent la capacité du sujet à percevoir les limites dedans/dehors, fond/forme.

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Quand le nombre de F est insuffisant (environ 50), le sujet va utiliser d�autres déterminant. Il fait peut référence à la forme. Le contrôle rationnel est insuffisant. Il n�y a pas assez d�adaptation à la réalité. Dans ce cas de figure on calcule le F% élargi : Formule, voir fascicule jaune clair page 9. Quand le pourcentage des réponses F est très élevé (au-delà de 70%), cela signifie qu�il y a trop de formel au détriment des autres déterminants qui se réfèrent la plupart du temps à la sphère émotionnel, il y a étouffement de la vie imaginaire et fantasmatique. Ces sujets peuvent manquer de spontanéité, faire preuve de trop de contrôle formel, d�inhibition (réponses Do par exemple), l�ensemble pouvant appartenir globalement à un tableau clinique de la dépression où le sujet refuse d�être entraîné dans un émotionnel triste ou encore dans les pathologies psychosomatiques ou enfin les dérèglements de type obsessionnels et paranoïaques.

A. Les réponses F+.

1. Définition et normes. Ce sont les formes bien adaptées perceptivement (critère statistique de fréquence de la perception dans une population large) à l�inverse des réponses F- qui correspondent à des perceptions trop personnelles ou erronées. Le pourcentage de F+ constitue en fait un facteur de socialisation. La liste des bonnes formes a été réalisée par Beck (voir fascicule jaune foncé). Le F+% doit être d�environ 80% (70% est la limite)

2. Rôles. Le F+% représente la force du moi, à son niveau de maturité, à la capacité du sujet à organiser sa pensée en fonction de la réalité perçue, à la façon dont le sujet s�adapte à la réalité, la façon dont il contrôle l�intérieur et l�extérieur. Il permet d�apprécier l�adaptation perceptive socialisée du sujet. La norme n�est pas fixée à 100% parce que ce pourcentage évoquerait plutôt une adaptation intellectuelle soit mais détriment du pôle affectif. 00% correspond aux états anxieux, à la dépression, à certaines organisations de type obsessionnel extrêmement invalidantes. Donc le F- % doit être environ de 20% car il marque la fantaisie que le sujet s�octroie, la perméabilité de l�inconscient qui laisse passer quelques éléments. En dessous de 60-70%, on peut supposer que les réponses mentales sont perturbées par l�inconscient, par les émotions, l�émergence du pulsionnel. Un tel pourcentage peut correspondre à des registres variés : Une organisation névrotique et hystérique par exemple, dans ce cas de faible taux de F+ on calcule le F+% élargi (voir formule, page 9 fascicule jaune clair) afin de déterminer si le fonctionnement est névrotique ou psychotique.

B. Les réponses F−. Comme nous l�avons expliqué précédemment il en faut 20 à 30% dans un protocole. Elles dénotent la souplesse du fonctionnement mental et expriment souvent les représentations refoulées. Si le F-% est trop fort on peut supposer une faiblesse intellectuelle ou une attitude très infantile, dans tous les cas une absence d�adaptation cognitive à la forme. Il arrive qu�un sujet ayant obtenu un score de 80 à un test d�aptitude intellectuelle produise un très bon Rorschach, preuve que les capacités intellectuelles sont empêchées par des difficultés d�ordre psychologique (je vois pas vraiment une preuve mais pourquoi pas�.) Un F%- peut également témoigner d�une structuration psychotique.

C. Les réponses F+−. Ce sont des réponses au contenu flou, imprécis. Par exemple à la planche I, le sujet di: « Ressemble vaguement à un insecte, comme un papillon ou à un scarabée, non à un hanneton ».

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Si elles sont nombreuses dans un protocole cela peut signifier une pensée vague ou l�utilisation de défense vis-à-vis de représentations embarrassantes ou enfin l doute obsessionnel.

III. Les déterminants kinesthésiques (K).

A. Les réponses K.

1. Définition. On note K à chaque fois qu�une forme humaine dotée de vie est interprétée. Le mouvement peut être :

- Clairement identifié : Exemple planche III : « Deux hommes qui se disputent le contenu d�un panier », le sujet exprime, projette le mouvement clairement.

- Sous-entendu par une attitude corporelle, les personnages sont assis, debout ou couchés : Par exemple planche IV : « C�est un homme couché ou endormi ».

- Une intention, par exemple planche VI « Un homme qui va frapper ». - Une relation, par exemple planche VII « Deux filles qui se regardent ».

Les réponses K sont donc le fruit de la projection d�un mouvement ressenti. On côte K aussi tout ce qui est personnage para humain : Ogre, sorcière, personnages du registre mythologique en général. A chaque fois qu�on met du K dans la 2ème colonne, on met du H dans la 3ème colonne. Exception : Si le sujet dit que c�est une statue ou une caricature, on ne cote pas K mais F. Pour coter K, il faut qu�il y ait un être humain entier ou para humain entier, et que la localisation soit G ou D, si c�est Dd ça ne peut pas être du K. Certains auteurs français cotent K même sans mouvement, dès qu�il y a des êtres humains ou para humains, ils cotent K. Le mouvement n�a pas besoin d�être explicite (planche III : « des personnes » on cote K)

2. Significations générales. Rorschach était particulièrement intéressé par ce type de réponse, il était fasciné par la projection d�un mouvement sur un support fixe. Plus le sujet donne du mouvement plus il est introverti car celui qui voit beaucoup de mouvement fait apparaître des choses qui n�existent pas, et donc imagine beaucoup (tourné vers l�intérieur par conséquent). Les réponses K attestent également des capacités intellectuelles et créatrices : Le dynamisme, la conscience de la vie intérieure. En psychanalyse, elles démontrent la force du Moi face aux pulsions. Ce type de réponse peut également être associé à l�expression de l�empathie, à la capacité d�identification, à la capacité relationnelle, ou en tous cas à des préoccupations de ce type. Ces réponses K ne sont pas forcément associés à du formel positif, elles peuvent être associé à un signe négatif, le sujet donne une représentation trop personnelle, trop farfelue, pas assez adapté sur le plan perceptif. Cela peut aller jusqu�à une inadaptation profonde, voire délirante. Il ne faut pas comprendre la présence ou l�absence de réponses K comme un critère de l�intelligence, les sujets ne donnant aucune ou peu de réponses K sont aussi intelligents mais d�une manière différente.

3. Genèse des réponses K. Elles apparaissent chez l�enfant vers 8 ans, elles émergent lorsqu�il commence à construire sa relation à l�autre, à parvenir à une différenciation et une représentation du corps, au besoin narcissique de représentation de son propre corps. Chez les adolescents il y a beaucoup de réponses de ce genre car cette période est le lieu d�un bouleversement profond quant à la relation à l�autre.

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4. Les trois critères d�interprétation.

a. Critère formel : Signe positif ou négatif.

Le terme de critère formel est selon la prof « confusionant » donc il vaut mieux simplement parler de signe positif ou négatif associé à la réponse. Il s�agit donc d�appréhender la qualité perceptive de la réponse.

- S�il y a beaucoup de K+, cela permet d�apporter des nuances dans l�appréhension d�un F%+ un peu faible. La représentation adéquate d�une scène humaine va dans le sens d�une insertion dans la réalité et éloigne donc de l�hypothèse d�un fonctionnement psychotique (en cas de faible pourcentage de F+ on peut formuler l�hypothèse d�un fonctionnement psychotique).

- S�il y a peu de K+ associé à F%- important, on peut avancer ou confirmer l�hypothèse d�un envahissement fantasmatique de la conscience du sujet qui vient fragiliser, précariser la qualité du rapport au réel.

b. Critère de projection.

On étudie le type de mouvement exprimé par le sujet dans cette kinesthésie humaine. Il peut être :

- Agressif : Deux hommes qui se battent. - Libidinal : Un homme et une femme qui dansent. - Ludique : Deux petites filles qui jouent à la marelle.

On regarde aussi ce que ce mouvement entraîne comme quantité d�énergie pulsionnelle, elle peut être :

- Contenue. - Exprimée brutalement et désorganisante. Elle s�exprime alors par du K- temporaire ou constant, la

charge pulsionnelle, fantasmatique déborde la capacité du sujet. La projection est trop forte.

c. Le contenu humain : Critère identificatoire. Le contenu humain d�une réponse K suppose l�identification ou sa recherche dans la relation à l�autre et pose aussi la question de l�image du corps, de la représentation de soi du sujet. Ces représentations humaines appartiennent au monde mental du sujet, elles n�expriment pas la réalité du sujet tel qu�il la vit mais plutôt tel qu�il se la représente. Les processus d�individuation et d�identification peuvent être considérés comme opérants lorsque les images K appartiennent clairement au monde humain. A l�inverse, on trouve une confusion des personnages, un registre confus entre l�humain entre l�irréel (animaux ou représentations divines). Ces réponses K peuvent également être l�expression de relations symbiotiques, de relations doubles, gémellaires, par exemple planche VIII « Deux jumeaux accrochés l�un à l�autre ». La relation est peu différenciatrice. « Un être humain fixé sur un rocher ». Ce style de réponses rend compte de l�insuffisance de la différenciation entre un sujet et l�objet (objet= objet au sens propre ou autrui), de l�incapacité à se séparer, à s�individualiser. Les réponses K posent également la question des processus d�identification sexuelle : Est-elle stable ? Est-elle harmonieuse ? Est-elle conflictuelle ? Est-elle supportable ? Est-elle donnée sans problèmes par le sujet ou éviter ? Par exemple planche III : « Un couple », « Un homme et une femme qui dansent " L�identification est claire, elle ne pose pas problème. Planche III toujours « Ce sont deux personnages, je ne sais pas trop ce qu�ils font ». L�identification est très défense, indéterminée. Quand l�identification sexuelle est conflictuelle, la confrontation aux représentations humaines est chargée d�anxiété, donc le sujet inconsciemment ( évidemment), les évite, il hésite dans les choix identificatoires et i peut mettre en oeuvre le refoulement et la dénégation : « Ce sont deux bonhommes, non ne je pense pas ». Les planches III, IV, VI éventuellement et VII offrent les possibilités de repérer le type d�identificatoire sexuel et le vécu qui est lui associé. Si par exemple, un sujet oppose dans une planche des éléments très caricaturaux symbolisant la féminité et d�autre part la masculinité, cela témoigne d�une identificatoire très conflictuelle, qui pose problème (d�où la caricature).

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Enfin, il faut également s�intéresser à la tonalité affective de la réponse, aux affects de plaisir ou de déplaisir qui la constitue (« Un chien triste »).

5. Normes et remarques générales. Nina Rausch de Traubenberg considère qu�un « bon » protocole adulte doit contenir 5 réponses K, la prof elle reste sympa et est contente même quand il n�y en a qu�une seule. S�il n�y a pas du tout de réponses K, on appelle ça une « choc kinesthésique », dans le psychogramme (page 11 fascicule jaune clair), colonne en bas à droite, à la rubrique éléments qualitatifs, à côté de chocs on le note. On considère que c�est un choc car tout adulte, comme dit la prof « normalo-névrotique » donne au moins une réponse K. Cette pauvreté peut être liée à une pauvreté idéationnelle, imaginative et fantasmatique ou à une extrême anxiété quant à cette représentation humaine. Ce phénomène est fréquent chez l�adolescent, en plein transition dans son mode de relation objectale, qui vient d�abandonner ses relations objectales infantiles sans être tout à fait arriver encore à des modalités adultes, il n�a pas de modèle précis d�identification, notamment sexuelle, il n�y pas d�intégration psychique possible encore. Il existe aussi des K refoulées : Les poupées, les mannequins, les squelettes, les statues�.sont des éléments de réponse inanimées qui s�opposent au mouvement qui naît de et manifeste la vie. Dans ce cas on cote F, la réponse est plus formelle qu�humaine. Dans la quatrième colonne, on note formalisme affectif probablement par crainte du contact humain. Planche III : « Des personnages qui se saluent très poliment. Non ce sont plutôt des statues qui représentent des personnages ». Une excessive politesse peut être considéré comme une mécanisme de défense très particulier : la formation réactionnelle, en réaction contre le pulsionnelle agressif (complètement inconscient). L�agressivité est tellement forte que le sujet se défend par une formation réactionnelle qui ne suffit même pas puisqu�il utilise ensuite l�annulation. Enfin, il dévitaliser la représentation humaine afin de lui retirer définitivement toute charge agressive. Notation : Localisation Déterminant Contenu G F+ (K refoulée) Art Le sujet se défend d�une représentation trop agressive mais le résultat n�est pas désadaptatif sur le plan perceptif, d�ailleurs toute défense n�est pas systématiquement pathologique.

B. Les kinesthésies mineures. Mineures parce qu�on écrit en minuscules (en l�inverse), il y a les kp (kinesthésie partiel), les kob (kinesthésie d�objet) et les kan (kinesthésie d�animaux). Mineures ne signifie pas qu�elles ne sont pas importantes, au contraire même, disons qu�elles sont mineures car elles ne sont pas humaine, pas vraiment « réussie » comme les réponses K. Leur poids projectif est très important.

1. Les kinesthésies partielles (kp).

a. Définition. On note kp chaque fis qu�il y a une partie du corps humain en mouvement qui est vu. On cote donc forcément Hd, détail humain dans la colonne contenu alors que les kinesthésies humaines sont forcément associé à une réponse G ou D. C�est un mouvement, à la différence des K humaines, perçus dans un mouvement indiscutable. En bref, on cote kp toute forme humaine vu en mouvement dans un petit détail. Exemples et interprétation. Planche V : « C�est un bras levé pour frapper » (dans le haut de la planche). Planche I, les deux détails en haut centraux : « Ce sont des mains qui étranglent).

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Planche X, dans un bout du grand détail central : « Un petit lutin qui descend sautillant ». Notation : Localisation Déterminant Contenu Dd kp (H) Para-humain Elles peuvent également concerné les mimique s : « C�est un visage arrogant et méprisant », planche X, dans un détail. Notation : Localisation Déterminant Contenu Dd kp Hd (détail humain) Elles sont très rares en raison de leurs significations, variables en fonction de ce qui est vu :

- Représentations humaines : Rorschach pressentait dans ces réponses la capacité imaginative du sujet (associé à du positif et des réponses K positives en nombre satisfaisant).

- « Des mains qui étranglent », « Des yeux qui guettent », « Des yeux en colère » : Connotation persécutoire voire morbide et mortifère. « Regard menaçant » : Connotation surmoïque possible.

La plupart des réponses concernant des détails du visage humain sont en général des réponses péjoratives signifiant un vécu interprétatif trop fort chez le sujet qui peut basculer dans un vécu paranoïaque.

2. Les kinesthésies animales : Kan.

a. Définition. Ce sont des réponses où le mouvement est attribué à un animal entier ou à une partie d�animal à condition que ce mouvement soit franchement kinesthésique. Les auteurs divergent sur l�attribution des kan : Certains ne l�attribuent que lorsqu�il s�agit d�animaux entier, la prof note kan même pour des parties d�animaux : « Des griffes qui enserrent leur proie ».

b. Exemples et interprétation. Planche I : « Un papillon qui s�envole ». Notation : Localisation Déterminant Contenu G kan A Les réponses Kan sont toujours associées soit à du A en contenu (animal) soit à du Ad (détail animal). Planche VII : « Deux ours qui grimpent », sur le côté de la planche, tellement prégnant sur le plan perceptif que l�on côte F+, par contre si le sujet les a vu ces ours en ayant incliné la planche : <, on note : Localisation Déterminant Contenu G kan A Planche VII : « Deux éléphants qui se chamaillent gentiment ». Déplacement d�une représentation agressive humaine sur un contenu animal (formation réactionnelle). Planche VIII : « Une hyène qui dévore sa proie, elle lui arrache sa peau et on voit ses os », la planche est tournée, le sujet voit ça dans les détails roses, gris et bleu. Ici les processus primaires ont envahi la conscience du sujet.

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Les réponses kan sont assez fréquentes dans les protocoles d�enfant, ils s�identifient très facilement au monde animal car ils sont dans un état de dépendance orale (comme les animaux domestiques) et les relations à l�autre comptent énormément à cet âge : « Ce sont des petits oisillons qui mangent ». La charge agressive est également beaucoup plus présente chez les enfants. Chez l�adulte, les réponses kan témoignent parfois d�un mode de relation infantile, ce qui n�est pas forcément négatif, ces sujets ne se prennent pas au sérieux et son assez spontanés, planche III : « Deux bonhommes, je vois pas ce qu�ils font » Il tourne la planche : « Deux coqs de Bruyères qui s�affrontent ». La charge agressive est déplacée mais le résultat est adaptatif, défensif soit mais positif.

3. Les kinesthésies d�objet.

a. Définition. Elles renvoient à l�attribution d�un mouvement à un objet ou à un élément qui n�est pas forcément violent mais sont origine est interne à son objet ou à son élément.

b. Exemples et interprétation. Planche V : « Une explosion atomique. Planche IX : « Un jet d�eau qui s�élève ». On fait facilement le lien entre les pulsions les réponses kinesthésiques d�objet. L�énergie est très importante et elle ne trouve pas d�autres voies pour s�exprimer (par exemple par des réponses K). Ce lien se retrouve bien dans le fait que les adolescents fournissent beaucoup de kob (déséquilibre pulsionnel propre à cet âge). Les réponses k mineures en général trouvent leur signification dans la confrontation entre les km et les K. On cherche à savoir ce que le sujet ne peut pas interpréter comme es K, comment il réduit ses possibilités en projetant partiellement ses désirs et en ne les assumant pas. Moins le sujet assume sa personnalité et ses affects plus il va fournir des réponses km voire des réponses kob, c�est-à-dire des réponses adynamiques.

IV. Les déterminants sensoriels.

A. Les réponses couleurs. La couleur est une donnée objective du test, il y a du rouge ou du pastel dans cinq planches sur dix et pourtant c�est une donnée relativement peu utilisée par les sujets en généal. Pour un protocole de trente réponses il y a environ cinq réponses couleur. S�il y en a peu c�est que la signification est forte (mouais), les couleurs figurent les affects et les émotions qui sont plus ou moins bien maîtrisées par le sujet.

1. Les réponses FC.

a. Définition. Il est possible qu�un contrôle soit exercé sur la couleur par le biais de la forme, dans ce cas on dit que la couleur vient après la forme et on note FC (forme couleur). « Ce sont des chenilles vertes ». Notation : Localisation Déterminant Contenu D FC A Planche II : « Un bonnet rouge » (Si le sujet ne dit que bonnet, on note F).

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Notation : Localisation Déterminant Contenu D FC+ O (objet)

b. Interprétation. Le sujet tente d�enrichir la forme par la couleur, il tente une rationnalisation de l�émotionnel. Rorschach voyait dans ces réponses une marque de bonne adaptation affective (FC+). Si les réponses FC sont associées à un signe négatif on peut penser simplement que la tentative de contrôle a échoué. Chez un sujet « normal », le nombre de FC est supérieur au nombre de réponses CF ajoutées au nombre de réponses C : Σ FC > ΣCF + ΣC

2. Les réponses CF.

a. Définition. La couleur précède la forme, elle donne même à la forme ses caractéristiques. Planche X \/ : « Vu les couleurs et vu leur disposition, moi ici je verrais une splendide orchidée ». Notation : Localisation Déterminant Contenu D CF+ Bot (Botanique) Planche II : « Une tâche de sang ».

b. Interprétation. Ce style de réponses peut exprimer une tentative de contrôle de l�activité par le formel. Généralement, les réponses couleur formel traduisent une labilité, une mouvance psychologique, une grande suggestibilité et l�égocentrisme. Si elles son associées à un signe positif elles manifestent alors la spontanéité, la chaleur humaine. On retrouve beaucoup ces réponses dans la névrose hystériques et chez les enfants.

3. Les réponses C�.

a. Définition. Quand le sujet pointe la couleur noire, grise ou blanche on ne met pas C mais C�. Planche IV : « Un gros tas de charbon (on note C�F). « Le gris d�un ciel d�hiver » (On note C�F voire C�). Il ne faut pas confondre l�utilisation par le sujet de la couleur pour faire son interprétation et l�utilisation de la couleur comme élément principal de réponse : Planche X « Ces tâches bleues c(est des crabes », le sujet se sert de la couleur pour localiser l�élément de sa réponse et non pour donner une réponse qui intègre ce paramètre. Cas particulier de réponse C� : Dans la planche II, au centre, le sujet voit : « Une lmpe de porcelaine blanche » dans le détail blanc. Notation : Localisation Déterminant Contenu Dbl FC�+ Objet Si le sujet dit qu�il voit « un tapis de neige » on note :

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Localisation Déterminant Contenu Dbl C� Elément Planche V, il dit voir « du charbon ». Notation : Localisation Déterminant Contenu G C� Elément

b. Interprétation. Ces réponses renvoient à une sensibilité particulière, à une humeur plutôt dépressive où l�angoisse dominante serait celle de perte d�objet, d�abandon, angoisse particulière aux états limites, à un vécu d�inquiétude et d�anxiété diffuse. C�est pourquoi les réponses C� se rapprochent plus des réponses Clob. La couleur est parfois utilisée inconsciemment dans les névroses hystériques par exemple en raison d�une affectivité trop forte. Planche VI : « C�est du charbon, j�aime pas ça, ça sallit et c�est moche ». Il y a refoulement, la couleur est utilisée pour repousser la valeur « virile » de cette planche. Les réponses sang, planche II et III : Le sujet peut donner ces réponses pour utiliser ses pulsions agressives ou sexuelles. Planche IX, X et VIII : Les couleurs pastels, douces induisent des tendances à la tendresse et non pas au pulsionnel.

4. Les réponses Cn. Lorsque le sujet énumère les couleurs (Là c�est du bleu, là du jaune etc�), i n�y a pas de représentations psychiques associés, on peut supposer une désorganisation grave de la personnalité, on note Cn (n pour nomination)

5. Interprétation générale. Les réponses couleurs renvoient à l�émotionnel, on a vu précédemment que les sujets produisant un nombre important de réponses K ont une tendance à l�introversion (il faut imaginer le mouvement), à l�inverse les sujets produisant un grand nombre de réponses couleurs ont tendance à l�extraversion. A travers les réponses couleurs le sujet peut inhiber ou exprimer ses émotions. Les réponses couleurs pures renvoient, sur le plan interprétatif, à une résonance immédiate de structuration externe, Rorschach y voyait la manifestation de l�affectivité impulsive, mal contrôlée temporairement ou constamment. La couleur peut symboliser une décharge d�excitation. La présence d�une seule réponse couleur dans un protocole adulte n�est pas pathologique, en revanche un grand nombre de réponses couleur peut renvoyer à certaines pathologies ou période de la vie :

- Névrose hystérique, pathologique dans la mesure où il n�y a pas de tempérance (trop forte expression des émotions).

- Schizophrénie. - Etats bipolaires. - Enfance.

Chez le schizophrène, le F + % est faible en général, grâce aux éponses couleur son F+% élargi est satisfaisant et démontre une certaine adaptation au monde (bien sûr tous les schizophrènes n�ont pas forcément beaucoup de réponses couleurs). Si les réponses F dominent un protocole on peut penser à un hyper contrôle émotionnel voire un retrait émotionnel de type psychotique. Au contraire si le F+% est trop bas on peut supposer un abrasement émotionnel. Certaines réponses couleurs sont tout à fait particulières et pathologiques, notamment les réponses faisant référence au corps humain et à l�anatomie viscérale : Corps qui pourri, organe qui pourri. Ces réponses peuvent laisser penser que le sujet ne parvient pas bien à différencier soi/non-soi, indifférenciation bien souvent propre à un fonctionnement psychotique.

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Kit de fiches protocolaires sur : http://www.ulb.ac.be/psycho/fr/docs/contrib/rorschach/kitprot.htm

B. Les réponses basées sur les valeurs de claires et d�ombre.

1. Les réponses Estompage E. Toutes ces réponses estompage donnent lieu à des interprétations de tonalité anxieuse, d�angoisse, dysphorique. Le sujet répond en fonction des nuances de ton, des dégradés, de la transparence, de la profondeur ou encore en fonction de l�aspect tactile ressenti par le sujet (le relief de la planche peut évoquer un matériau).

2. Réponses E, EF, FE. Les réponses E : Estompage pur, les réponses EF : estompage formel et les réponses FE : Formel estompage. Elles expriment l�anxiété voire l�hyper anxiété, la sensibilité. Dans les réponses où l�aspect tactile domine (velours, fourrure, tissus ou matériau froid comme métal ou fer) c�est la sensation première, primaire en relation avec le vécu précoce (avec la mère) qui s�exprime. « C�est de la glue », l�affect est négatif. « Un gros coussin moelleux », ça c�est cool. Estompage de dépression, le sujet se concentre sur les dégradés : Brouillard, nuage, volute de fumée. Planche VII : « Des nuages ». Notation : Localisation Déterminant Contenu G FE+- Elément Le sujet donne une réponse estompage pour maquer son attachement à l�image maternelle, il éprouve un sentiment d�insécurité car les frontières sont absentes ou fragiles. On peut faire l�hypothèse d�une identité fragile, privée de repères. Les réponses concentrées sur la profondeur ou estompage de perspective : Le sujet constitue sa réponse en intégrant la troisième dimension : Paysage, architecture�Planche VI : Il fait pivoter la planche d�un quart de tour : « C�est une allée qui s�enfonce dans les sous bois, les arbres se reflètent dans l�eau ». C�est une réponse FE, pour Rorschach le sujet possède une intelligence complexe, il man�uvre pour cacher un sentiment d�infériorité lié à une mésestime de soi et un manque d�assurance. La profondeur peut être mise en relation avec le narcissisme car elle témoigne d�un écart spatial entre ce qui est perçu et ce qu�on voudrait percevoir, l�idéal inaccessible. Ces réponses ont des côtés positifs, elles peuvent témoigner du dynamisme du sujet face à un manque de confiance en soi. Exemple de réponse estompage pure : Planche VI : « C�est doux comme de la fourrure ». Peut exprimer une passivité importante, une trop grande dépendance à l�autre. Dans les réponses EF, il y a un contrôle, planche VI toujours : « C�est une fourrure de mouton », c�est d�abord l�estompage qui est ensuite contrôlée par la forme. « C�est un tapis, une peau de bête », FE+ qui exprime une délicatesse dans les rapports à autruire, une certaine finesse ou aussi un sentiment d�inquiétude.

3. Les réponses Clob : Clair−obscur : Clob, ClobF et FClob. On note déterminant clob lorsque les trois critères suivant sont respectés :

- Importance de la surface : Soit localisation G soit D. - Effet massif de l�aspect sombre de cette surface. - Tonalité nettement dysphorique dans la réponse : Peur, angoisse, menace.

Planche VI : « Quelque chose de ténébreux, une vision néfaste ».Clob pur. « Un drapeau noir ». Notation : Localisation Déterminant Contenu G FC� Planche IX : « Impression de cauchemar, c�est terrifiant ». Clob pur.

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Planche IV : « Tête de mort ». Clob pur. On peut également identifier des éléments dépressifs : Planche IV : « C�est un château en ruine, désolé ». Vision de peur, depressogène. « C�est un vampire affreux » : Réponse Fclob, la forme d�abord.

V. Le type de résonance intime et la formule complémentaire.

A. TRI (Type de Résonance Intime). Rorschach y accordait beaucoup d�importance car à son époque le domaine du caractère était très étudié.

1. Définition. Ce que j�avais écrit là était faux : J�avais écris qu�il s�agit du nombre de réponses K divisé par le nombres de réponses C, je me suis trompée c�est parce qu�ils utilisent ce signe / pour dire « comparer à », donc ce qu�il faut comprendre c�est qu�on compare le nombre de réponses K avec le nombre de réponses C et ça se note : ΣK/ΣC (ça veut dire comparer et non pas diviser), mettons que ΣK = 3 et ΣC = 1, on met le signe qui convient entre les deux (> ou <) et c�est avec ce signe qu�on détermine si le sujet est introverti ou extraverti (s�il voit beaucoup de mouvements c�est qu�il est introverti et s�il voit beaucoup de couleurs c�est qu�il est extraverti). C�est la traduction de l�attitude, la manière dont le sujet voit les choses, dont il les vit plutôt.

2. Les types de résonance intime.

Extratensifs

Mixte

Introversifs

Ambiéqual

Coartatif

Réponses K

Aucune

Une ou deux.

Pas mal

Au moins trois (= à C)

Aucune

Réponses C

Pas mal

Peu

Au moins trois (=K)

Aucune

Profil

Ce sont des sujets très extravertis, dans l�émotion, impulsion.

Extraverti intermédiaire

Sujets dans la réflexion qui diffèrent l�action, tournés vers l�imaginaire, la pensée

Sujets sûrs d�eux et doués, large d�esprit, exploitant beaucoup leur richesse intérieure, importance de l�imaginaire, de la pensée (contrôlée). Relativement rare.

Le sujet est bloqué, extrêmement phobique, dépressif, la vie intellectuelle est pauvre, à l�extérieur on le pense d�une rigidité formaliste.

Pathologie(s)

Névrose de type hystérique voire une psychose.

Névrose de type phobique ou obsessionnelle ou à un fonctionnement psychotique paranoïaque.

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Du point de vue génétique, plus l�enfant est jeune plus il est dans un style extratensif.

B. Formule complémentaire. Là encore j�avais mit des conneries ! J�avais écrit la même chose, qu�il s�agit du nombre de réponses k divisé par le nombre de réponses E, en vérité on compare l�ensemble des kinesthésies mineures avec l�ensemble des réponses estompage, on écrit : Σk/ΣE, pour la suite comme précédemment et on interprète aussi en fonction d�intro/extraverti. Sa signification est contestée par certains auteurs, il semblerait qu�on ne peut estimer qu�il s�agit de l�expression du refoulement. Cela devrait aller dans le même sens que le TRI, parfois il beaucoup de réponses estompage et peu de réponses couleur (donc problème ? ). Chez le jeune enfant c�est normal que ces deux formes soient opposées car il est dans une tendance extraversive.

- Si ΣK< ΣC on peut dire que le sujet est dans l�affectivité (extraversion). - Si k> E et k> K on peut parler d�immaturité impulsive où le pulsionnel (représenté par le k) n�est pas

assez intégré.

VI. Contenu et thématique http://psychonice.ifrance.com/psychonice/pdf/RorschachPasteur.pdf Je sais plus si j�avais déjà parlé de ce lien mais bon tant pis si je me répète. http://pro.wanadoo.fr/coroweb/demoror.html Aide à la cotation du Rorschach, on n�est pas encore concerné mais ça peut toujours servir pour illustration. Voici les principales catégories de contenu d�après la classification de A. Morali et N. Canivet (extrait de Le Rorschach de l�enfant à l�adulte, Cécile Beizmann).

1. Eléments (Elém. ) 2. Fragments (Frag.). 3. Géorgraphie (Géo.). 4. Botanique (Bot. ). 5. Paysage (Pays. ). 6. Partie d�un animal (Ad). 7. Animal entier (A). 8. Anatomie (Anat) :

a. Anat. " Viscère. b. Squel. " Os. c. Sang " Sang (Sg. ). d. Radio " Radio. e. Sexe " Sexe.

9. Partie du corps humain (Hd). 10. Homme enter (H). 11. Objet (Obj. ) 12. Symbole (Symb). 13. Sciences (Scienc). 14. Art, architecture (Arch. ). 15. Abstraction (Abstr. ) 16. Divers (Div.)

1. Les réponses Animale.

Le A% se calcule avec cette formule A + Ad / R (*100 bien sûr). Les animaux imaginaires et fragments d�animaux imaginaires se notent respectivement (A) et (Ad), on calcule le (A)% selon le même principe qu�avant.

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C�est aussi le même principe pour les réponses humaines, s�il y a beaucoup de réponses para-humaines (ogre, sorcière) on calcule le (H)%. Les réponses A sont les plus nombreuses des protocoles, le contenu animal est très fréquent il indique le niveau de stéréotypie de la pensée, c�est-à-dire les mécanismes mentaux automatisés, banaux, a priori facteur d�adaptions sociale et donc à valeur intégratifs (bien-sûr il faut ces réponses A soient associés des déterminants formels positifs). La norme est de 35 à 55% de réponses A pour un protocole, soit un tiers à un demi du total des réponses. Extrait du livre cité plus haut : « Rorschach a proposé un pourcentage optimum des réponses animales comme mesure de la « mobilité du jeu associatif » de la pensée. C�est donc un facteur intellectuel par excellence et, partant, indicateur de la plus ou moins grande souplesse des capacités adaptatives. » Les réponses A ont donc une valeur diagnostique.

- « Un A% élevé serait pour Rorschach un indice de forte « stéréotypisation » opposée à la plasticité de la pensée. En effet, l�individu doit s�ajuster à la pensée collective à partir d�un certain conformisme social, mais ce dernier ne dois pas non plu s être trop développé, car il entraîne une limitation de la production imaginative, voire créative. » » Pour la prof un A% élevé signifie également une certaine pauvreté de la pensée, voie une déficience intellectuelle ou culturelle. Ce A% élevé peut également servir de carapace conventionnelle défensive due à une rigidité intellectuelle ou à un envahissement par la dépression. Enfin les anxieux peuvent fournir beaucoup de ces réponses.

- « Un A% bas, accompagné de réponses se distribuant dan des catégories très variées, peut être l signe

d�une activité se dépensant dans des domaines divers, mais aussi celui d�intérêts trop dispersés, tels qu�on le remarques chez certains grands instables bien doués. » « Un pourcentage très insuffisant de réponses animales indique aussi parfois une pensée très personnelle, voire originale chez des sujets refusant de se plier à la routine coutumière ». « Un A% bas se trouve chez des sujets cultivés, d�intelligence supérieure, chez des imaginatifs (artistes) mais également chez le schizoïdes, les schizophrènes et des sujets mal adaptés socialement et manquant de sens pratique. » Pour la prof, on trouve peu de réponses A chez les personnalités strictes mais aussi chez les « délinquants » (désadaptation, désinsertion). Ce qui permet de trancher parmi toutes ces hypothèses c�est l�étude des autres pourcentages mais aussi la symbolique associé à ces réponses pour chaque individu ( Animaux dangereux ou agressifs, animaux morbides).

2. Les réponses H.

« Elles peuvent représenter soit un être humain vu en entier (H), réponse relativement fréquente qui constitue environ 15 à 20% des réponses totales, soit un fragment du corps humain (Hd). » Elles renvoient à la capacité d�identification à l�autre, la capacité d�empathie ainsi que le potentiel de contacts humains. Elles évoquent aussi l�aptitude à se représenter dans un système de relations humaines. On peut avoir un H% convenable avec aucune réponse H mais que des réponses Hd, plusieurs interpétations possibles :

- Thématique pulsionnelle agressive ou sexuelle. - Refoulement fort du corps humain.

Attention aux réponses « tête », elles manifestent le déplacement de la polarité de la pensée (fétichiste par exemple), elles peuvent également exprimé la représentation fragmentaire du soi dans le registre psychotique (elles sont alors associés à des signes négatifs). Lorsqu�il y a trop de (H), cela signifie que le sujet ne peut se représenter des réponses banales (cela exclu l�empathie donc). Il faut être attentif à la symbolique de ces réponses para humaine (destructrice, mortifère) souvent données par des professionnels de la santé.

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3. Les réponses Géographiques. « C�est la France », « C�est un continent », « C�est une île », « c�est la terre »�.Manifeste un besoin de se valoriser quand elles sont nombreuses. Elles sont également souvent des réponses défensives (plus elles sont indéterminées, plus elles sont défensives). Elles peuvent aussi venir combler un vide associatif.

4. Les réponses abstraction. « La joie », « Le printemps », « La mort », « La peur ». Elles sont très rares et souvent très élaborées. Elles renvoient à la capacité intellectuelle de représentativité, elles peuvent aussi représenter une fuite de l�émotionnel. VII. Les phénomènes complémentaires.

1. Les banalités et les originalités.

« Rorschach attribue une qualité particulière au contenu des réponses en distinguant :

- Les réponses qui apparaissent fréquemment, au moins une fois tous les trois sujets et qu�il appelle réponses banales (Ban).

- Les réponses données très rarement, une fois sur cent et qu�il désigne à l�opposé des précédentes : Réponses originales (Orig).

Les réponses banales sont l�indice d�une pensée bien adaptée à la pensée sociale. Elles indiquent dans quelle mesure le sujet s�adapte intellectuellement au milieu dans lequel il vit. Les réponses originales renseignent sur la plasticité et la richesse de la pensée : Elles sont liées à la culture, à la formation intellectuelle et artistique du sujet. On doit toutefois discerner les originalités qui se réfèrent à des formes précises, acceptables (F+) et celles qui correspondent à des formes inadéquates (F-). La valeur des originalités dépend de leur origine.

- Originalités professionnelles, sorte de déformation professionnelle. - Originalité des sujets bien doués, créateur, artistes, qui donnent des réponses « très personnelles » (F+). - Originalités plus ou moins pathologiques, quelquefois bizarres, absurdes et caractéristiques de certaines

affections mentales (F-). » Dans un protocole adulte on trouve 5 à 7 banalités en moyenne, s�il y en a plus c�est que le sujet fait preuve de conformisme, à l�inverse s�il y en a moins on peut supposer une rupture avec la réalité de type psychotique ou encore une volonté de prendre le contre-pied des idées reçues. Attention certains schizophrènes donnent beaucoup de banalités parfois, il ne faut pas penser en catégories trop fermées.

2. Les chocs. En général ils sont accompagnés d�un commentaire « C�est moche » par exemple, un temps de latence élevé peut être un choc aussi « C�est difficile, j�y arrive pas ». Le choc peut aller jusqu�au refus d�une planche.

3. Les refus. On peut avoir un refus dans un premier temps puis dans un second temps à l�enquête, le sujet se désinhibe.

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Troisième partie : L�intégration de données et l�appréciation du fonctionnement psychique.

I. La synthèse et l�interprétation des résultats : Les phases du travail interprétatif.

A. L�analyse des données quantitatives.

0 Le psychogramme.

Il permet de dégager la structure psychique en prenant comme référence une norme et en mesurant les écarts à celle-ci en terme de plus ou moins, ces écarts constituant les traits saillants de la personnalité sur un aspect et qu�il faut mettre en relation avec les autres points. On peut regrouper certains points pour porter notre attention plus spécifiquement sur l�intelligence par exemple ou la socialisation (on regarde par exemple le mode d�appréhension, la valeur du F% et du A%, le nombre de banalités�On synthétise quoi !). Il faut être particulièrement attentif aux contradictions, on peut avoir un F% élevé et F+% faible ou encore un Dd% élevé et un F+% bas (paradoxal car les réponses Dd, on l�a vu, sont le résultat d�un zoom perceptif, or plus on zoom mieux on voit et dans ce cas c�est l�inverse, faut-il relever le port de lunettes ? ). Il faut également regarder le niveau d�affectivité avec les réponses K et k, le T.R.I et la F.C, l�orientation de ce T.R.I etc�

B. L�analyse des données qualitatives.

1. L�approche cognitive et intellectuelle. Voir fascicule jaune clair page 12 (que je vais recopier bien sûr avec en plus les notes du cours mais des fois que je ferais des conneries, vérifiez donc). On doit avoir et/ou étudier :

- Le nombre de G, la qualité de leur organisation et du déterminant qui leur est associé. - Le G%. - Le D%. - Le type de verbalisation : très contrôlé, maîtrisé ou registre d�inhibition. - Le nombre total de réponse. - Le F% élevé (situé entre 80 et 90), c�est-à-dire le niveau d�approche cognitive. - Un type d�appréhension riche et souple. - La succession ordonnée des modes d�appréhension, leur qualité intrinsèque et les déterminants associés. - Nombre élevé et qualité des K (+). - Un A% bas (<50), il ne faut pas qu�il soit excessif car sinon on est dans la stéréotypisation ( le

conformisme). - Un nombre moyen de Ban. - Un nombre suffisant d�Originalité (+). 2. L�approche de la dynamique affective.

- Les composantes du T.R.I (distribution des K et des C, qualité formelle, caractère organisateur ou

désorganisateur etc�) Rapporte entre le monde la pensée et l�affectif. - La formule complémentaire (distinction des k, kan et kp, leurs rapports aux K, leurs qualités formelles

distinction des E, leurs rapports à la couleur).

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- Le RC% (répartition sur les trois planches ou accentué par une planche). - Les réponses Clob (Localisation, fréquence, intensité). - Les chocs. - Les indices d�angoisse (systématisé ou pas, manifeste ou latente). - Les thèmes privilégiés à travers les contenus. - Les processus d�identification. - Les capacités de conflictualisation. - Les qualités spécifiques des modalités relationnelles. - Le K : Dynamismes intérieur, psychique, à quel planche apparaît-il ? Intégrer les trois critères vus

précédemment. - Les C : Avec pondération, si obtient un bon C mais que avec du C� ou par un bon équilibre, le type de

couleur. Est-ce que l�affect est donné brutalement ou est-il rationalisé, contrôlé ?

3. L�étude de la socialisation.

- Le D% ainsi que le nombre de D. à comparer avec le : - F%. - Les déterminants doubles (FC, FClob, FE) qui expriment le contrôle de soi, le contrôle des affects par la

forme, réussi ou non. - Le A% élevé à moyen ainsi que les contenus thématiques. - Le H% élevé. - Les Ban, si elles sont nombreuses cela peut révéler une adaptation de surface seulement parfois. - La façon dont le sujet aborde le test, opposition, inhibition.

C. La communication des résultats.

Elle pose des problèmes déontologiques et de contenu, si on doit faire un compte rendu il faut s�adapter en fonction de l�interlocuteur. Bof la remarque.

II. L�angoisse : les mécanismes de défense.

A. Les trois types d�angoisse. L�angoisse siège dans le Moi (en tant qu�instance psychique), elle peut produire le refoulement mais pas l�inverse (contrairement à ce que Freud pensait au départ). L�angoisse produit du déplaisir, c�est soit une réaction passive qui envahit le sujet jusqu�à la stupeur affective phobique soit contre investie dans le domaine intellectuel (favorise l�abstrait).

1. L�angoisse de castration. Elle appartient au registre de la névrose, on la repère grâce au F% et au F+% ainsi que dans les planches à identification sexuelle. Elle ne pose pas de problème de différenciation soi/non soi. Enfin on la repère sur des contenus particuliers comme par exemple dans le maniement de l�agressivité chez l�obsessionnel.

2. L�angoisse de perte d�objet. Elle caractérise les états-limites où le fonctionnement est anaclitique, où il y aune recherche constante d�étayage. Les états limites luttent contre la dépression, il lutte plus précisément contre l�angoisse dépressive. On repère cette angoisse dans les réponses E. Il s�agit d�une perte de l�être identitaire et non pas d�une perte de l�avoir comme dans la névrose, les affects et l�angoisse débordent le sujet ou au contraire sont totalement absente.

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3. L�angoisse de morcellement. Elle caractérise le registre psychotique et se manifeste dans les réponses éclatement, fragmentaires. Le sujet a perdu sont intégrité corporelle « Un lapin mort » par exemple, le F+% est faible, il y a beaucoup de réponses (Hd), (H), H, Hd, (A), (Ad), A et Ad.

B. Les quatre grandes défenses. Nous allons voir maintenant les mécanismes de défense mobilisés pour lutter contre ces angoisses. Dans l�analyse d�un Rorschach il faut décrire ces mécanismes mais aussi en évaluer l�efficacité et la souplesse. On peut relever quatre grandes défenses. Les mécanismes de défense sont des opérations psychiques qui visent à réduire le conflit pour le maîtriser et aussi pour écarter sa présence à la conscience.

1. La réalité extérieure.

- Le sujet s�attache aux données perceptives du matériel, il essaye de maîtriser les données perceptives du test à partir de la verbalisation « A la rigueur, en regardant bien, on pourrait voir� ».

- Le sujet est dans une recherche de contrôle objectif des choses. Il peut également exprimé le doute voire utiliser la dénégation de cette réalité extérieure « Ce n�est pas très net ».

- En général, les sujets utilisant ce type de défense fournissent beaucoup de réponse formel, ils mettent de côté l�affect et le T.R.I est introversif ou coartatif.

- Les réponses sont souvent cotées F + ou � à cause du doute. - Le G% est élevé, on a d�ailleurs souvent que du G ou que du D (intellectualisation). - C�est un type de défense utilisé dans beaucoup de registre psychopathologique. - Les obsessionnels les utilisent beaucoup en l�alliant à la formation réactionnelle, au mécanisme

d�isolation « Le rouge ça me gêne mais si on l�enlevait je pourrais voir deux hommes qui se saluent poliment », voire au mécanisme d�annulation.

2. Le recours à la labilité.

- On trouve beaucoup de commentaires, voire une dramatisation, le discours est très volubile. - Le T.R.I tend vers l�extratensif, il y a beaucoup d�affects mais pas de K. - Beaucoup de C�, de E et de Clob. - Pas de F% élevé, peu de formel. - F+% très bas. - Les hystériques y ont beaucoup recours, elle permet de lutter contre l�angoisse de castration. Ils allient

ce mécanisme au refoulement, la théâtralisation, la dramatisation, une forte sensibilité émotionnelle et éventuellement sensorielle.

- La symbolisation sexuelle et agressive est très présente. - C�est un fonctionnement adapté en même temps que fantasmatique.

3. L�inhibition.

- Elle est en lien avec le refoulement névrotique ou due à la force de celui-ci. - Elle peut aussi maquer des états-limites voire des noyaux psychotiques. - Elle se manifeste par une pauvreté en nombre et en qualité. - La chaîne associative est bloquée, il y a peu de précisions sur l�identification sexuelle. - Les localisation sont évitées ou impossibles. - Beaucoup de C�, de Clob et de E. - Dans l�inhibition non névrotique la production est tout aussi pauvre, la symbolisation est absente, il n�y

pas d�épaisseur fantasmatique. - Les réponses sont très descriptives.

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4. Psychotique.

- Les processus primaires et les bizarreries verbales émergent. La verbalisation est abondante et confuse, méfiante voire persécutoire.

- Les réponses G sont mal organisées. - Beaucoup de G contaminées. - Beaucoup de réponses Dd avec des découpages bizarres de la planche. - On trouve beaucoup de K personnelles, interprétatives voire délirantes. - Le T.R.I est très dilaté dans un sens ou dans l�autre ou bien il est très restrictif. - Beaucoup de Hd. - Bestiaire archaïque de toute puissance. - Clivage et déni : « Le mal démoniaque absolu grand sage ».

Première partie : Méthodologie : Préalables. ............................................................................. 1

I. Présentation du test......................................................................................................... 1 II. Utilisation du test. .......................................................................................................... 1 III. Administration du test. ............................................................................................... 2

A. Les composantes de la situation relationnelle. ........................................................... 2 B. Technique d�une démarche rigoureuse. ..................................................................... 2

1. Passation................................................................................................................. 2 2. Interventions : Quelques commandements que tu ne violeras point. ..................... 2 3. Enquête................................................................................................................... 2 4. Epreuve des choix. ................................................................................................. 3

IV. L�analyse du matériel. ................................................................................................ 3 A. Le contenu manifeste. ................................................................................................ 3 B. Le contenu latent. ....................................................................................................... 3

1. Planche I : Les relations précoces. ......................................................................... 3 2. Planche II : Angoisse de morcellement/Angoisse de castration. ........................... 3 3. Planche III : Image corporelle et identité sexuelle. ................................................ 4 4. Planche IV : Puissance. .......................................................................................... 4 5. Planche 5 : Identité et représentation de soi. .......................................................... 4 6. Planche VI : Symbolisme sexuel phallique (encore). ............................................ 4 7. Planche VII : Résonance maternelle (encore). ....................................................... 4 8. Planche VIII, IX et X : Affects, émotions liés à l�environnement du sujet. .......... 4

Deuxième partie : Analyse des facteurs. .................................................................................... 5 A. Les réponses G. .......................................................................................................... 5

1. Réponses G simples. .............................................................................................. 5 2. Réponses G vagues................................................................................................. 6 3. Réponses G impressionnistes. ................................................................................ 6 4. Réponses G élaborées............................................................................................. 6 5. Réponses G confabulés. ......................................................................................... 7 6. Réponses G contaminés. ........................................................................................ 7

B. Les réponses D. .......................................................................................................... 7 1. Définition. .............................................................................................................. 7 2. Interprétation. ......................................................................................................... 7 3. Fréquence d�utilisation........................................................................................... 7 4. Exemples. ............................................................................................................... 8

a. Deux éléphants qui se font un bisou................................................................... 8 b. Un papillon coloré.............................................................................................. 8 c. « Deux indiens qui fument le calumet de la paix dans le silence du soir. Ils se saluent dignement ».................................................................................................... 8

5. Valeur des déterminants formels............................................................................ 8

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C. Les réponses Dd (petit détail)..................................................................................... 8 1. Définition. .............................................................................................................. 8 2. Interprétation. ......................................................................................................... 9

D. Les réponses Dbl : Grands Détails Blanc................................................................... 9 1. Définition. .............................................................................................................. 9 2. Interprétation. ......................................................................................................... 9

E. Les réponses Do : Détail Oligophrénique. ............................................................... 10 1. Définition. ............................................................................................................ 10 2. Interprétation. ....................................................................................................... 10

F. Le type d�appréhension (T.A.). ................................................................................ 10 II. Les déterminants formels (F). ...................................................................................... 10

1. Définition et normes............................................................................................. 11 2. Rôles..................................................................................................................... 11

C. Les réponses F+-. ..................................................................................................... 11 III. Les déterminants kinesthésiques (K)........................................................................ 12

A. Les réponses K. ........................................................................................................... 12 1. Définition. ............................................................................................................ 12 2. Significations générales........................................................................................ 12 3. Genèse des réponses K......................................................................................... 12 4. Les trois critères d�interprétation. ........................................................................ 13

a. Critère formel : Signe positif ou négatif........................................................... 13 b. Critère de projection......................................................................................... 13 c. Le contenu humain : Critère identificatoire. .................................................... 13

5. Normes et remarques générales............................................................................ 14 B. Les kinesthésies mineures. ....................................................................................... 14

1. Les kinesthésies partielles (kp). ........................................................................... 14 a. Définition. ........................................................................................................ 14

2. Les kinesthésies animales : Kan........................................................................... 15 a. Définition. ........................................................................................................ 15 b. Exemples et interprétation................................................................................ 15

3. Les kinesthésies d�objet. ...................................................................................... 16 a. Définition. ........................................................................................................ 16 b. Exemples et interprétation................................................................................ 16

IV. Les déterminants sensoriels...................................................................................... 16 A. Les réponses couleurs............................................................................................... 16

1. Les réponses FC. .................................................................................................. 16 a. Définition. ........................................................................................................ 16 b. Interprétation. ................................................................................................... 17

2. Les réponses CF. .................................................................................................. 17 a. Définition. ........................................................................................................ 17 b. Interprétation. ................................................................................................... 17

3. Les réponses C�. ................................................................................................... 17 a. Définition. ........................................................................................................ 17 b. Interprétation. ................................................................................................... 18

4. Les réponses Cn. .................................................................................................. 18 5. Interprétation générale.......................................................................................... 18

B. Les réponses basées sur les valeurs de claires et d�ombre. ...................................... 19 1. Les réponses Estompage E. .................................................................................. 19 2. Réponses E, EF, FE.............................................................................................. 19 3. Les réponses Clob : Clair-obscur : Clob, ClobF et FClob. .................................. 19

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V. Le type de résonance intime et la formule complémentaire......................................... 20 A. TRI (Type de Résonance Intime). ............................................................................ 20

1. Définition. ............................................................................................................ 20 2. Les types de résonance intime.............................................................................. 20

B. Formule complémentaire.......................................................................................... 21 VI. Contenu et thématique.............................................................................................. 21

1. Les réponses Animale. ......................................................................................... 21 2. Les réponses H. .................................................................................................... 22 3. Les réponses Géographiques. ............................................................................... 23 4. Les réponses abstraction........................................................................................... 23

VII. Les phénomènes complémentaires........................................................................... 23 1. Les banalités et les originalités............................................................................. 23 2. Les chocs. ............................................................................................................. 23 3. Les refus. .............................................................................................................. 23

Troisième partie : L�intégration de données et l�appréciation du fonctionnement psychique. 24 I. La synthèse et l�interprétation des résultats : Les phases du travail interprétatif......... 24

A. L�analyse des données quantitatives. ....................................................................... 24 B. L�analyse des données qualitatives. ......................................................................... 24

1. L�approche cognitive et intellectuelle. ................................................................. 24 2. L�approche de la dynamique affective. ................................................................ 24 3. L�étude de la socialisation.................................................................................... 25

C. La communication des résultats. .............................................................................. 25 II. L�angoisse : les mécanismes de défense. ..................................................................... 25

A. Les trois types d�angoisse. ....................................................................................... 25 1. L�angoisse de castration. ...................................................................................... 25 2. L�angoisse de perte d�objet. ................................................................................. 25 3. L�angoisse de morcellement................................................................................. 26

B. Les quatre grandes défenses. .................................................................................... 26 1. La réalité extérieure.............................................................................................. 26 2. Le recours à la labilité. ......................................................................................... 26 3. L�inhibition........................................................................................................... 26 4. Psychotique. ......................................................................................................... 27