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Option Bio L’actualité du praticien biologiste ISSN : 0992-5945 1 n° 469 | Lundi 26 mars 2012 | 11 € 69405 actualités Quel test pour le dépistage du diabète gestationnel ? 7 formation dossier Les infections cardiaques 9 pratique La protéine S100β, biomarqueur de diagnostic des lésions cérébrales après traumatisme crânien mineur 22 Sommaire complet page 3 www.em-consulte.com/revue/optbio L’interruption de la session parlementaire pour cause d’élections législatives en juin n’a pas permis aux aménagements de la réforme de la biologie d’aboutir. Pour la présidente biologiste de la Fédération nationale des internes en pharmacie (FNSIP), Guilaine Boursier, la PPL Boyer-Preel devra, moyennant certaines modifications, aboutir sous la prochaine mandature. Entretien. F in de partie pour l’aménagement de la réforme de la biologie médicale. Le quinquennat de Nicolas Sarkozy ne rimera pas avec l’adoption de la proposition de loi parlementaire (PPL) des dépu- tés Valérie Boyer (UMP, Bouches-du-Rhône) et Jean- Luc Préel (NC, Vendée). Le texte, qui devait modifier – et au passage ratifier – l’ordonnance Ballereau, a fait chou blanc. Le rattrapage ne sera pas allé au-delà de son adoption en première lecture le 26 janvier à l’Assemblé nationale, par une majorité UMP, NC, PS (voir OptionBio n° 467). L’ordonnance Ballereau du 13 janvier 2010 réformant la biologie, se retrouve donc inchangée. Pour autant les aménagements seront-ils renvoyés aux calendes grecques ? La Fédération nationale des internes de pharmacie (FNSIP), qui tient son congrès d’hiver du 23 au 25 mars à Lille (59), se prononcera à celui du printemps, le 1 er juin, à Toulouse (31) sur le cadre réglementaire. Avec la PPL, les attentes n’étaient pas toutes comblées, convient Guilaine Boursier présidente et interne en biologie de 4 e année à Montpellier (34). Les dispositions en vigueur ne sauraient en tout cas sacrifier la santé des Français sur l’autel de la rentabilité financière prévient-elle avec huit autres organisations. Toutes récusent d’avance par exemple que, de jour comme de nuit, des résultats d’examen biologique puissent être rendus sans avoir été validés par un biologiste médical. OptionBio. La qualité des résultats ne se conçoit pas sans validation du biologiste médical ? Guilaine Boursier. Si en décembre 2011 nous étions en désaccord avec les syndicats de biologistes hos- pitaliers, qui proposaient de déléguer la validation des résultats, à des techniciens, la nuit lors des urgences, tel n’est plus le cas. Nous proclamons tous qu’affirmer le rôle du biologiste dans le parcours de soins devient nécessaire. J’observe que les LBM se regroupent et prévoient des gardes polyvalentes la nuit. Il n’est pas nécessaire de mobiliser une garde par spécialité, là où une seule personne peut l’assurer par territoire. Comme biologistes nous sommes tous polyvalents. Le syndicat des biologistes ne laissera pas le champ libre aux spéculateurs profession L’ échec de la tentative d’adoption de la pro- position de loi (PPL) Boyer-Preel modifiant la réforme de la biologie n’est certes pas la seule initiative parlementaire à se retrouver enterrée par le gong qui, le 7 mars, a sonné l’interruption des travaux du Parlement pour cause d’élections législatives en juin. D’autres textes annoncés n’auront finalement pas vu le jour. Citons : le projet de loi Sauvé « relatif à la déontolo- gie et à la prévention des conflits d’intérêts dans la vie publique », la réforme de la dépendance, la réforme des juridictions financières, etc. Ont-ils tous souffert d’une fin de session surchargée ou du basculement du Sénat à gauche il y a 6 mois ? Dans le cas de la biologie : ni l’un ni l’autre se défend le sénateur Jacky Le Menn sur le blog du Parti socialiste d’Ille-et-Vilaine. La respon- sabilité en revient, selon lui, au gouvernement qui, via l’article 69 de la loi HPST, a imposé la méthode de la réforme par ordonnance, l’a rédigé le 13 janvier 2010, n’a jamais mis sa ratification à l’ordre du jour malgré le dépôt du projet le 7 avril 2010, a inspiré la PPL Fourcade, puis la PPL Boyer-Preel en se gardant bien de la présen- ter en urgence. Bref, le gouvernement aurait cherché à louvoyer pour « refonder entièrement ce secteur, à faire des économies en favorisant des situations de mono- pole et à satisfaire ainsi les préoccupations financières d’organisations européennes ». Ce dont, quelque peu échaudé, convient François Blanchecotte, (SDB) pour qui « le gouvernement a rompu ses promesses » et « ostensiblement choisi le parti des fonds financiers, mettant en danger la santé publique ». Le président du Syndicat des biologistes (SDB) avait pourtant consenti un compromis qui consistait à ne pas revenir sur les SEL de réseaux financiers spéculatifs et à ne pas contraindre d’ici 2 ans leurs montages capitalistiques préexistant à se mettre en conformité avec des décrets à venir qui élimineront dorénavant toute détention majoritaire du capital par les personnes n’exerçant pas la biologie dans la SEL. En échange, le SDB obtenait la mise en place des sociétés de participation financières de professions libérales (SPFPL) où les futurs biologistes retrouvaient indépendance et propriété sur l’outil de travail. Las ! Ce savant troc est remisé. Aux calendes grecques ? Certes, pour François Blanchecotte tout espoir n’est pas perdu puisque le Sénat va inscrire la PPL à son ordre du jour de juin. Un répit qui laisse carte blanche aux opérateurs financiers pour intensifier leur déve- loppement, c’est-à-dire faire main basse sur le maxi- mum de LBM de proximité. Reste l’inconnue du résul- tat de ce que sera la future majorité législative. D’ici là le SDB épinglera toutes les dérives promet-il. | SERGE BENADERETTE ... suite page 3 Les internes en biologie vecteurs d’un exercice éthique profession © DR

Le syndicat des biologistes ne laissera pas le champ libre aux spéculateurs

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ISSN : 0992-5945

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n° 469 | Lundi 26 mars 2012 | 11 €

6940

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actualitésQuel test pour le dépistage du diabète gestationnel ? 7

formationdossierLes infections cardiaques 9

pratiqueLa protéine S100β, biomarqueur de diagnostic des lésions cérébrales après traumatisme crânien mineur 22

Sommaire complet page 3

www.em-consulte.com/revue/optbio

L’interruption de la session parlementaire pour cause d’élections législatives en juin n’a pas permis aux aménagements de la réforme de la biologie d’aboutir. Pour la présidente biologiste de la Fédération nationale des internes en pharmacie (FNSIP), Guilaine Boursier, la PPL Boyer-Preel devra, moyennant certaines modifications, aboutir sous la prochaine mandature. Entretien.

Fin de partie pour l’aménagement de la réforme de la biologie médicale. Le quinquennat de Nicolas Sarkozy ne rimera pas avec l’adoption

de la proposition de loi parlementaire (PPL) des dépu-tés Valérie Boyer (UMP, Bouches-du-Rhône) et Jean-Luc Préel (NC, Vendée). Le texte, qui devait modifier – et au passage ratifier – l’ordonnance Ballereau, a fait chou blanc. Le rattrapage ne sera pas allé au-delà de son adoption en première lecture le 26 janvier à l’Assemblé nationale, par une majorité UMP, NC, PS (voir OptionBio n° 467). L’ordonnance Ballereau du 13 janvier 2010 réformant la biologie, se retrouve donc inchangée. Pour autant les aménagements seront-ils renvoyés aux calendes grecques ? La Fédération nationale des internes de pharmacie (FNSIP), qui tient son congrès d’hiver du 23 au 25 mars à Lille (59), se prononcera à celui du printemps, le 1er juin, à Toulouse (31) sur le cadre réglementaire. Avec la PPL, les attentes n’étaient pas toutes comblées, convient Guilaine Boursier présidente et interne en biologie de 4e année à Montpellier (34). Les dispositions en vigueur ne sauraient en tout cas sacrifier la santé des Français sur l’autel de la rentabilité financière prévient-elle avec huit autres organisations. Toutes récusent d’avance par exemple que, de jour comme de nuit, des résultats

d’examen biologique puissent être rendus sans avoir été validés par un biologiste médical.

OptionBio. La qualité des résultats ne se conçoit pas sans validation du biologiste médical ?Guilaine Boursier. Si en décembre 2011 nous étions en désaccord avec les syndicats de biologistes hos-pitaliers, qui proposaient de déléguer la validation des

résultats, à des techniciens, la nuit lors des urgences, tel n’est plus le cas. Nous proclamons tous qu’affirmer le rôle du biologiste dans le parcours de soins devient nécessaire. J’observe que les LBM se regroupent et prévoient des gardes polyvalentes la nuit. Il n’est pas nécessaire de mobiliser une garde par spécialité, là où une seule personne peut l’assurer par territoire. Comme biologistes nous sommes tous polyvalents.

Le syndicat des biologistes ne laissera pas le champ libre aux spéculateurs

profession

L’échec de la tentative d’adoption de la pro-position de loi (PPL) Boyer-Preel modifiant la réforme de la biologie n’est certes pas la seule

initiative parlementaire à se retrouver enterrée par le gong qui, le 7 mars, a sonné l’interruption des travaux du Parlement pour cause d’élections législatives en juin. D’autres textes annoncés n’auront finalement pas vu le jour. Citons : le projet de loi Sauvé « relatif à la déontolo-gie et à la prévention des conflits d’intérêts dans la vie publique », la réforme de la dépendance, la réforme des juridictions financières, etc. Ont-ils tous souffert d’une fin de session surchargée ou du basculement du Sénat à gauche il y a 6 mois ? Dans le cas de la biologie : ni l’un ni l’autre se défend le sénateur Jacky Le Menn sur le blog du Parti socialiste d’Ille-et-Vilaine. La respon-sabilité en revient, selon lui, au gouvernement qui, via l’article 69 de la loi HPST, a imposé la méthode de la réforme par ordonnance, l’a rédigé le 13 janvier 2010, n’a jamais mis sa ratification à l’ordre du jour malgré le dépôt du projet le 7 avril 2010, a inspiré la PPL Fourcade, puis la PPL Boyer-Preel en se gardant bien de la présen-ter en urgence. Bref, le gouvernement aurait cherché à louvoyer pour « refonder entièrement ce secteur, à faire des économies en favorisant des situations de mono-pole et à satisfaire ainsi les préoccupations financières d’organisations européennes ». Ce dont, quelque peu

échaudé, convient François Blanchecotte, (SDB) pour qui « le gouvernement a rompu ses promesses » et « ostensiblement choisi le parti des fonds financiers, mettant en danger la santé publique ».Le président du Syndicat des biologistes (SDB) avait pourtant consenti un compromis qui consistait à ne pas revenir sur les SEL de réseaux financiers spéculatifs et à ne pas contraindre d’ici 2 ans leurs montages capitalistiques préexistant à se mettre en conformité avec des décrets à venir qui élimineront dorénavant toute détention majoritaire du capital par les personnes n’exerçant pas la biologie dans la SEL. En échange, le SDB obtenait la mise en place des sociétés de participation financières de professions libérales (SPFPL) où les futurs biologistes retrouvaient indépendance et propriété sur l’outil de travail. Las ! Ce savant troc est remisé. Aux calendes grecques ?Certes, pour François Blanchecotte tout espoir n’est pas perdu puisque le Sénat va inscrire la PPL à son ordre du jour de juin. Un répit qui laisse carte blanche aux opérateurs financiers pour intensifier leur déve-loppement, c’est-à-dire faire main basse sur le maxi-mum de LBM de proximité. Reste l’inconnue du résul-tat de ce que sera la future majorité législative. D’ici là le SDB épinglera toutes les dérives promet-il. |

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